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Séance 11

Chapitre 3 : le droit de nationalité

La notion de nationalité :

Ici on a une définition communément admise en DIP. C’est l’appartenance juridique d’une
personne à la population constitutive d’un État. Comment on appartient à cette population
constitutive d’un État ? Quels sont les éléments qui nous donnent droit à la nationalité ? Quels
sont les éléments qui peuvent être un obstacle devant l’appartenance à cette population
constitutive d’un État. Il faut distinguer la conception juridique de la nationalité à la conception
sociologique. Si on prend la dimension juridique de la nationalité, la nationalité n’est pas un lien
de fait, c’est un lien de droit entre la personne et l’État.

La nationalité est un rapport de droit ce n’est pas le rapport de fait qui va privé, mais c’est un lien de
droit, est ce qu’on l’a ou on ne l’a pas.

Les sources du droit de la nationalité :

Dans ces sources on définit les sources internationales et les sources internes.

A) Les sources internationales :

Ils sont concentrés sur un texte principal, c’est la convention de la haie du 12 avril 1930 qui
concerne certaines questions relatives aux conflits de lois sur la nationalité. C’est le texte principal
en matière du droit de la nationalité. Le droit de la nationalité obéit à un principe fondamental,
c’est la souveraineté de l’État, chaque Etat va déterminer les règles dans la matière. Chaque État
est libre de déterminer quelles sont les règles qui permettent d’accorder la nationalité, ou sa
déchéance. Ce principe est rappelé même par cette convention internationale. Le principe
fondamental en droit de la nationalité est que chaque État détermine librement quels sont ses
nationaux, quels sont ses nationaux et quelles sont les règles qui s’appliquent à eux.

Le droit de la nationalité obéit à un certain nombre de critères : la filiation, la naissance sur le


territoire, le mariage qui peut accorder la nationalité quelques fois, et il y a la volonté. Ce sont les
quatre éléments qui peuvent accorder à quelqu’un la nationalité d’un État. L’établissement de ces
critères comme règle juridique dans le code de la nationalité de chaque État, c’est là ou la
souveraineté de chaque État va s’affirmer.

Il y a d’autres éléments qui rentrent en compte, selon qu’on est dans un pays d’immigration ou
d’émigration, on est un État d’accueil ou on est un État duquel on part. Les lois vont changer. Le
droit de la nationalité marocaine n’est pas le droit de la nationalité française, la France est un État
d’accueil comparé au Maroc.

Selon la période, de guerre ou de paix par exemple, le droit de la nationalité peut être influencé.
Les règles en la matière vont varie selon les époques. Le code de la nationalité est un code qui
peut subir beaucoup de réformes dans un lapse de temps réduit. Mais ce n’est pas vraiment le
cas au Maroc.

Si on est dans une période d’expansion ou de récession économique, les cas d’acquisitions
de la nationalité peut être limitée ou pas. Le droit de la nationalité est un droit qui va être
affecté par plusieurs éléments extérieurs.
La souveraineté de l’État ne peut pas être absolue, certains principes qui relèvent du droit
International s’impose aux États. Le premier principe qu’on peut citer et qui limite la
souveraineté de l’État est : le droit de chaque individu d’avoir une nationalité. Chaque personne,
quelle que soit cette personne, le territoire sur lequel il vit, a le droit d’avoir une nationalité. Ce
principe conduit les États d’élaborer le droit de la nationalité qui est conforme à une chose.
D'abord, il faut avoir une nationalité, sur un territoire donné on ne peut pas laisser une personne
sans nationalité, éviter l’état d’apatridie. Chaque individu doit avoir une seule nationalité, faire
en sorte qu’il n’y ait pas le cumul de nationalité. Le cumul de nationalité peut être source de
problème, les États sont invités à élaborer des règles pour éviter au maximum possible un cumul
de natronite, pour éviter des difficultés pratiques.

Deuxième principe fondamental : principe d’effectivité. Les États doivent respecter le principe
d’effectivité. Quand on accorde la nationalité d’un État, il faut qu’il y soit un rattachement factuel
avec cet État. Comment accorder la nationalité d’un État à une personne qui n’a aucun rapport
factuel avec cet État, la nationalité n’est pas juste un sentiment, on doit retrouver des éléments de
rattachement, c’est ce qu’on appelle la nationalité effective. Le rattachement factuel doit être
assez important pour éviter d’attribuer la nationalité d’une manière arbitraire.

B) Les sources nationales

On a une source exclusive c’est le code de la nationalité marocaine qui date du 6 septembre 1958.
Ce code a été profondément modifié par la loi 62-06 du 23 mars 2007. L’article premier limite le
champ d’application du code. L’application dans l’espace, il s’applique sur le territoire marocain,
tous les réseaux territoriaux marocains (aéronefs, navires marocains).

Titre 1 : l’établissement de la nationalité marocaine

La nationalité marocaine peut être soit d’origine, soit c’est une nationalité acquise, c’est-à-dire
qu’on n’est pas né marocain. On parle d’attribution de la nationalité marocaine lorsqu’il s’agit
d’une naissance marocaine, c’est la nationalité d’origine. Mais on peut acquérir la nationalité
marocaine, on est étranger, mais on a pu acquérir la nationalité marocaine par la suite, lorsqu’on
parle d’une personne qui devient marocaine après la naissance, on parle d’acquisition de la
nationalité marocaine, il n’y a pas d’effets rétroactifs, l’acquisition va de l’acquisition.

Dans quels cas on est né marocain ?

1) L’attribution de la nationalité marocaine

Ici il y a deux critères qui sont pertinents, le critère jus sanguin, le droit d’affiliation, et la naissance
sur le territoire marocain, le droit du sol, le jus soli.

A) L’attribution de la nationalité marocaine par le jus sanguini

Article 6 code de la nationalité : « Est marocain l’enfant né d’un père marocain ou d’une
mère marocaine ». Cette règle permet d’attribuer la nationalité marocaine à un enfant
dont l’un des parents est marocain. On peut distinguer trois hypothèses.

La première, lorsque l’enfant est né de deux parents marocains. Ici bien évidemment l’enfant ne
peut être que marocain.

Deuxième hypothèse, l’enfant est né d’un père marocain. Ici, on passe sous silence deux éléments :
d’bord la nationalité d’une mère, parce que la mère dans ce cas de digue peut être étrangère, ce
qui n’empêche pas à l’enfant d’avoir la nationalité marocaine ; le lieu de naissance de cet enfant,
Quel que soit, l’enfant aura la nationalité.

Troisième hypothèse, l’enfant qui est né d’une mère marocaine. Ici il y a traitement égalitaire,
c’est comme la deuxième hypothèse. On passe encore sous silence le lieu de naissance de l’enfant
et aussi la nationalité du père, ça ne change absolument rien à cette attribution de la nationalité.

Avant la promulgation du code de 2007, l’enfant né d’une mère marocaine n’était pas marocain,
sauf lorsque le père n’est pas affilié à son enfant, il n’y a pas d’affiliation légitime, c’est-à-dire une
filiation naturelle. C’était le seul cas de figure où la mère attribuait sa nationalité à son enfant.

On peut être tenté de penser la chose suivante : le nouveau code de la nationalité date de 2007.
Qu’en est-il des enfants qui sont nés avant 2007 de mère marocaine et de père étranger ? La loi a
un effet non rétroactif, sauf lorsque la loi prévoit elle-même sa rétroactivité. Le code de
nationalité dans un souci de non-discrimination entre les enfants qui sont nés avant et après la
réforme, on applique cette nouvelle disposition de manière rétractive.

Et l’article 6 on peut tirer deux principes qui gouvernent l’attribution de la nationalité à raison
de la filiation : le sexe féminin ou masculin du parent est totalement indifférent ; maintenant,
que la filiation soit légitime ou naturelle ça importe peu. Il devient marocain du moment où il a
une mère marocaine.

B) L’attribution de la nationalité marocaine par la naissance sur le territoire marocain

Ici on va naître marocain d’origine. Ce n’est pas n’importe quelle personne qui est née sur le
territoire marocain va avoir la nationalité, il y a des conditions et des critères outre la naissance
sur le territoire marocain. Article 7 code de la nationalité. Dans cet article on va distinguer deux
hypothèses possibles pour attribuer la nationalité marocaine d’origine à un enfant né au Maroc.
Première hypothèse, lorsque l’enfant est né sur le territoire marocain, mais ne dispose d’aucune
nationalité. On peut avoir un enfant qui est né sur le territoire marocain, il l’a mais à condition
qu’il soit né de parents inconnus, on n’est pas affilié à quelqu’un. Ca peut être aussi un autre cas :
l’enfant trouvé au Maroc, on n’est pas sûr qu’il est né sur le territoire marocain, pas forcément à la
naissance, mais qui n’a pas de parents qui sont connus, là on peut lui attribuer la nationalité
marocaine.

Deuxième hypothèse, articule 7 code de la nationalité, lorsque l’enfant est né sur le territoire
marocain, mais il dispose d’une autre nationalité. Est-ce que le droit du sol peut fonctionner dans
ce cas ? Même si l’enfant à déjà une autre nationalité, est-ce qu’on peut lui attribuer quand
même la nationalité marocaine ? La naissance sur le sol ne suffit pas pour attribuer la nationalité,
du moment où il a une autre nationalité il ne peut pas bénéficier de la nationalité marocaine.

2) L’acquisition de la nationalité marocaine

L’acquisition concerne la situation suivante : c’est le passage du statut d’étranger au statut de


marocain. D'abord, on n’est pas marocain d’origine, d’autre pat quand on parle d’une nationalité
acquise il n’y a pas l’effet rétroactif on n’est marocain qu’à partir du moment où l’acquisition a
eu lieu.

La nationalité peut être acquise par deux modes, soit par l’acquisition par le bien fait de la loi,
soit l’acquisition de la nationalité marocaine par décision de l’autorité publique. Ce sont les
deux cas d’acquisition de la nationalité marocaine.
L’acquissions par le bien fait de la loi :

Articles 9 et 10 code de la nationalité. Ces articles énumèrent de manière très limitatives les cas où
la Loi reconnaît aux personnes qui n’ont pas la nationalité marocaine dès la naissance, la possibilité
del’obtenir. On remplit un certain nombre de positions et on l’a.

Premier cas, c’est l’acquisition de la nationalité par la naissance et la résidence au Maroc. L’article
9°1 distingue 2 cas. Le premier cas concerne l’hypothèse dans laquelle il y a naissance au Maroc
de parents étrangers qui y sont eux-mêmes nés. Dans cette hypothèse il fau quatre conditions.
D’abord la personne qui est intéressée, qui veut acquérir la nationalité, il faut qu’elle soit née au
Maroc.
Deuxième condition, il faut qu’elle soit née au Maroc, mais de Parent étranger qui sont eux même
née au Maroc. Concernant les parents, ils sont étrangers et sont nés au Maroc, et ils doivent être
nés postérieurement à l’entrée en vigueur du premier code de la nationalité, après le 1er octobre
1958. Troisième condition, il faut que la personne qui est intéressée ait une résidence habituelle
et régulière au Maroc. Quatrième condition, la personne considérée doit déclarer sa volonté
d’acquérir la nationalité, cette déclaration doit être entre l’âge de 16 ans et de 18 ans.
Le deuxième cas, c’est la naissance au Maroc d’un père étranger de langue arabe ou bien de
religion musulmane. Dans ce cas de figure, il y a trois conditions. D'abord, il faut que l’enfant soit
né au Maroc, elle doit être née d’un père qui est lui-même né au Maroc. Troisième condition, le
père doit se rattacher à un pays dont la langue est l’arabe et dont la religion est l’islam (dans la
fraction majoritaire, pour la langue et la religion).

Deuxième cas, l’acquissions de la nationalité marocaine par la prise en charge (kafala). Article 9-2
code de la nationalité. Ce cas de figure permet à un enfant qui est pris en charge par des parents
marocains d’avoir la nationalité marocaine. C’est une institution qui permet de prendre en charge
un enfant qui est abandonné, des enfants qui sont de filiation inconnue. Kafala consiste ne la prise
en charge complète d’un enfant qui est abandonné, c’est l’engagement de prendre en charge
l’entretien, la nourriture, les soins, la scolarité, tout ce qu’aurait fait un père pour son enfant
lorsqu’il y a une filiation légitime. C’est une prise en charge complète. Il y a uniquement deux
choses qui ne sont pas permises dans le Kafala, et qui fait la distinction avec l’adoption. Le Kafala
ne donne pas le droit à la filiation, il n’a donc pas le droit à la succession. Cette institution est
réglementée par la loi 15-01 relative à la prise en charge des enfants abandonnés. L’article 2
donne une définition. La kafala ne peut pas être passée sous silence pour attribuer la nationalité.
Mais est-ce qu’elle est toujours attributive de la nationalité ? Ici on a des conditions, 4 conditions.
Première condition, il faut que les parents qui prennent en charge l’enfant soient de nationalité
marocaine. Deuxième condition, il faut que la durée de la prise en charge soit au minimum de cinq
ans. Troisième condition, il faut que l’enfant soit né en dehors du Maroc, et de parents inconnus.
Quatrième condition, la déclaration d’acquisition de la nationalité marocaine doit être présentée
par les parents intéressés, ou bien alors par l’enfant lui-même qui peut demander d’acquérir cette
nationalité entre l’âge de 16 et 18 ans.

Troisième cas : l’acquisition de la nationalité marocaine par le mariage. Le mariage crée un


élément de rattachement à l’État d’accueil. Article 10 code de la nationalité. Première condition, la
femme étrangère doit avoir épousé régulièrement un marocain. Deuxième condition concerne la
résidence habituelle et régulière au Maroc. C’est le ménage qui est concerné, l’homme et la
femme. Il faut attendre que 5 ans s’écoulent au moins. Troisième condition, il faut formuler une
déclaration en vue d’acquérir la nationalité marocaine, elle doit être adressée au ministre de la
Justice.
Cette déclaration devrait être faite pendant la relation conjugale, il ne faut pas qu’il y ait divorce. Il
se peut que les 5 ans soient passés, la femme fait la déclaration, elle remplit toutes les conditions,
au moment du dépôt de la demande il s’avère qu’il y a divorce. La fin de la relation conjugale n’a
aucun effet sur la déclaration qui a été déjà déposée avant la fin de cette relation. Quatrième
condition, le ministre de la Justice qui aurait reçu la déclaration a une obligation de statuer dans
un délai d’un an à compter de la date de dépôt de la demande. C’est un délai limitatif parce que
dans le cas où le ministre de la Justice n’aurait pas statué dans la demande, ca vaut opposition à la
demande d’acquisition de la nationalité marocaine. Pour ce qui est de l’acquisition de la
nationalité marocaine dans ces conditions, il n’y a pas d’effets rétroactifs.

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