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Examen final DIP Master Droit des contentieux

AMRANI JOUTEI Jihane Année universitaire : 2019-2020

ATTRIBUTION ET ACQUISITION DE LA NATIONALITE MAROCAINE


On a défini la nationalité comme la qualité d’une personne à raison des liens politiques et juridique
qui l’unissent à un état et dont elle est l’un des éléments constitutifs le mot nationalité peut avoir
deux sens un sens juridique et un sens sociologique.

La nationalité marocaine peut être attribuée à l’individu dès sa naissance, c’est « la nationalité
d’origine ». Elle peut s’acquérir également après sa naissance ou en cours d’existence on parle alors
de « la nationalité acquise ou dérivée ».

L’attribution de la nationalité marocaine d’origine

La nationalité marocaine d’origine est celle que l’individu acquière sans aucune manifestation de
volonté, c’est le cas de la majorité des marocains. Son attribution est légale est automatique, la loi
marocaine détermine quels individus ont à leur naissance la nationalité marocaine. Dans ce cas
l’article 3 alinéa 3 énonce : « l’enfant qui est marocain en vertu des articles 6 et 7 est réputé avoir
été marocain dès sa naissance même si l’existence des conditions requises par la loi pour
l’attribution de la nationalité marocaine n’est établie que postérieurement sa naissance. Cela signifie
sue l’attribution n’est qu’une reconnaissance de fait. La détermination de la nationalité marocaine
d’origine peut obéir à deux facteurs : l’affiliation ou le lieu de naissance.

La nationalité marocaine jus sanguins.

Ce qui va être à la base de son attribution se sera le lien de filiation existant entre l’intéressé au
moment de la naissance et la personne qui va lui donner la nationalité. Il faut tenir compte de ce
lien. L’article 6 prévoit deux cas d’attribution de la nationalité par le jus sanguins :

A- est marocain l’enfant né d’un père marocain

C’est la consécration de la règle fondamentale admise auparavant par une jurisprudence, constante,
la nationalité à sa source dans la filiation. De ce fait des conséquences importantes vont en résulter :

1- l’enfant né au Maroc ou à l’étranger est considéré comme marocain dès lors que sa filiation
est légalement établie. la règle ne souffre d’aucune exception et sa rigueur risque de faire
apparaître des conflits de nationalité, soit que l’enfant par sa mère acquière une autre
nationalité soit que le lieu de sa naissance permet de lui attribuer une autre nationalité.

2- la nationalité du père doit exister à la naissance de l’enfant. Il en résulte que si le père


marocain pendant la durée de la conception ne l’est plus à la naissance, l’enfant ne sera pas
marocain. Inversement, si le père étranger acquière la nationalité marocaine à la naissance
de l’enfant, ce dernier sera marocain. dans tous les cas quel que soit le mode d’acquisition
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par le père de la nationalité marocaine, que cette nationalité soit acquise jus sanguins ou jus
soli par naturalisation ou autrement.

3- aucune distinction de fait quant à la religion du père la règle s’applique aussi bien à l’égard
des israélites qu’à l’égard des musulmans. Bien que l’attribution de la nationalité jus
sanguins soit un effet de la filiation, le code ne fait pas varié les règles d’attribution suivant
que la filiation est légitime ou naturelle. L’enfant naturel devient marocain dans les mêmes
conditions que l’enfant légitime, dès lors que sa filiation se trouve établie conformément au
principe régissant le statut personnel de l’ascendant source de droit à la nationalité « article
8 alinéa 2 ». Ainsi l’enfant naturel d’un israélite marocain sera marocain dès lors que son lien
de filiation avec son père sera établi conformément aux droits hébraïques. Par contre ne
sera pas marocain sauf si sa mère est marocaine. L’enfant naturel né d’un père musulman
parce que son lien de filiation avec son père ne pourrait être légalement établi, le droit
musulman ne reconnaissant pas la filiation naturelle entre le père et l’enfant.

B- est marocain l’enfant né d’une mère marocaine et d’un père inconnu article 6 alinéa 3

Pour éviter les cas d’apatridie, l’enfant né d’une mère marocaine et d’un père inconnu est marocain
même s’il est né à l’étranger, c’est le cas de l’enfant naturel relié juridiquement à sa mère seule de
nationalité marocaine. Il est à noter que l’article 6 n’indique nulle part quels sont les parents
marocains. A cet égard, la jurisprudence antérieure du code peut avoir une valeur indicative. Elle
décidait que les parents sont marocains s’ils étaient fixés au Maroc et s’ils ne pouvaient
légitimement revendiquer, on ne pouvait opposer une autre nationalité.

L’attribution de la nationalité marocaine jus soli

On DIP marocain comme dans la plupart des législations des pays arabes, le jus soli est d’une
application très étroite. Le code de 1958, s’il en fait application c’est surtout pour éviter l’apatridie et
non pas pour assimiler des populations établies sur le territoire marocain la naissance successives de
plusieurs générations au Maroc ne confère d’ailleurs pas la nationalité marocaine d’origine. L’article
7 considère la naissance au Maroc comme génératrice de la nationalité marocaine d’origine dans
deux cas : le premier est celui de l’enfant né au Maroc de parents inconnus, le second celui de
l’enfant né au Maroc d’une mère marocaine et d’un père apatride.

A- attribution de la nationalité marocaine à l’enfant né au Maroc d’une mère marocaine


et d’un père apatride.

L’article 7 alinéas 1 mérite deux observations :

- suivant la jurisprudence antérieure, l’enfant dont le père était apatride était considéré lui aussi
comme apatride puisque la nationalité marocaine ne pouvait être attribuée par le lien de sang
maternel. Actuellement donc ce texte évite à cet enfant le sort de l’apatridie. D’autre part ce texte
favorise l’enfant illégitime. En effet l’article 6 considère l’enfant né d’une mère marocaine et d’un
père inconnu, comme marocain quel que soit le lieu de naissance. Si l’enfant dont la mère est
marocaine avait un père légitime, sa situation se dégrade car pour avoir la nationalité marocaine
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dans le cas où le père est apatride il faut qu’il soit né au Maroc. Si cet enfant et né à l’étranger, il
n’aura pas droit à la nationalité marocaine. C’est une différence de droit à la nationalité entre deux
enfants dont la similitude et de condition exige pourtant le même traitement.

B- attribution de la nationalité marocaine à l’enfant né au Maroc de parents inconnus.

Là aussi, c’est pour éviter à l’enfant les inconvénients de l’apatridie, le texte suppose que le père et
la mère sont tous deux inconnus il ne serait pas applicable au cas où l’un d’eux serait inconnu et
l’autre est apatride ou de nationalité étrangère. L’enfant de père inconnu peut être un enfant dont
les parents sont inconnus en fait. Un enfant de mère inconnue et dont la filiation paternelle non
établie. Il s’agit d’un enfant non reconnu. L’article 7 infini attribue la nationalité marocaine aux
nouveaux nés trouvés au Maroc. Il y a en effet présomption de fait qu’ils aient nés au Maroc et il y a
lieu de revenir au principe que tout individu doit avoir une nationalité. Le texte réserve d’ailleurs
explicitement la preuve contraire à la présomption La nationalité marocaine d’origine semble donc
être une institution qui ne pose aucune difficulté de plus la preuve peut être rapportée par tout
moyen L’article 31 permet de considérer que cette preuve est libre et que notamment la possession
d’Etat peut suffire à elle seul pour établir la preuve de la nationalité marocaine. Aux termes de ce
texte « la possession d’Etat de nationalité marocaine résulte d’un ensemble de faits publics notoire
et non équivoque établissant que l’intéressé et ses parents se sont comportés comme marocain et
étaient regardé comme tel tant pour les autorités publiques que pour les particuliers. ».

L’acquisition de nationalité marocaine

A la différence de la nationalité marocaine d’origine qui est attribuée dès la naissance, la nationalité
marocaine acquise est celle qui résultent d’acte ou d’un fait opèrent un changement de utile près la
naissance la possibilité d’acquérir la nationalité marocaine après la naissance est une des
innovations les plus importantes apportées par le code de 1958. Cette acquisition peut s’opérer soit
par le bien fait de la loi soit par une décision de l’autorité publique.

L’acquisition de la nationalité marocaine par le bien fait de la loi.

Il s’agit de l’acquisition de la nationalité marocaine résultant comme un droit pour la réalisation de


certaines conditions quant à la personne de l’individu .ces conditions étant posées par le législateur
français. Cela veut dire que la loi va faire bénéficier certaines personnes de la nationalité marocaine
en raison d’un lien déterminé qui l’attache à la nationalité marocaine.

A- Acquisition de la nationalité marocaine par la naissance et la résidence au Maroc.

1er cas : tout enfant né au Maroc d’une mère marocaine et d’un père étranger est marocain s’il
déclare opter pour la nationalité marocaine dans les 12 ans précèdent sa majorité à condition qu’il
ait sa résidence au Maroc. Cinq conditions sont ainsi exigées :
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· L’enfant doit être né au Maroc


· D’une mère marocaine et d’un père étranger. La mère doit être marocaine au jour de la
naissance, si par exemple : née marocaine, elle a perdu sa nationalité d’origine à la suite de
son mariage, l’enfant ne sera réputé être né d’une mère étrangère. Le père doit être connu
et possède une nationalité déterminée. Autrement l’enfant aurait la nationalité marocaine à
titre originaire.
· L’enfant doit avoir une résidence habituelle et régulière au Maroc ou moment de la
déclaration. Une résidence est habituelle lorsqu’elle est effective et permanente et constitue
ainsi le véritable centre de vie de la personne, elle est régulière lorsqu’elle remplit les
conditions légales relatives au séjour des étrangers.

2ème cas : l’enfant né de parents étranger eux même nés au Maroc : là aussi l’enfant doit être né au
Maroc.

· Les parents doivent être tous deux étrangers ou moment de la naissance de l’enfant · nés
postérieurement au 31 octobre 1958.
· L’intéressé doit déclarer vouloir acquérir la nationalité marocaine dans les deux ans
précèdent la majorité.

3ème cas : le régime de faveur prévu par l’article 9 alinéa 2 : il s’agit de l’enfant né au Maroc dont le
père étranger qui se rattache à un pays dont la fraction majoritaire de la population est constituée
par une communauté ayant pour longue l’arabe et pour religion l’islam et appartient à cette
communauté. Il faut que l’intéressé et son père soit né au Maroc.

B- l’acquisition de la nationalité marocaine par le mariage.

Avant le code de la nationalité marocaine, la femme étrangère qui se mariait avec un marocain ne
pouvait en aucun cas acquérir la nationalité marocaine, maintenant l’article 10 du code de 1958
donne droit à la femme étrangère épouse d’un marocain d’acquérir une nationalité marocaine.

L’acquisition de la nationalité marocaine par décision de l’autorité PUBLIQUE.

Il s’agit de la naturalisation qui peut être définit comme l’acte par lequel le gouvernement accorde
sans rétroactivité la nationalité marocaine a un étranger qui la demande.

A- Acquisition par voie de naturalisation :


B-

L’article 11 énumère les conditions de naturalisation :

-l’intéressé doit d’une part résidé au Maroc au moment de la signature de l’acte de naturalisation,
d’autre part il doit justifier d’une résidence habituelle et régulière au Maroc pendant les 5 années
qui précédent le dépôt de la demande.

- Il doit être majeur au moment du dépôt de la demande

-Être sain de corps et d’esprit


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B- Acquisition par voie de réintégration :

C’est une sorte de naturalisation de faveur ouverte à celui qui ayant eu la nationalité marocaine
d’origine et l’ayant perdu cette décision la reprendre.

Ce retour à la nationalité marocaine d’origine l’aurait été facilité, en effet aucune des conditions
prévues pour la naturalisation n’est exigées, il suffit seulement :

- l’intéressé ait possédé antérieurement la nationalité marocaine comme nationalité d’origine. La


réintégration n’est pas admise pour celui qu’était marocaine par acquisition.

- Qu’il en fasse la demande au ministère de la justice et qu’il obtient enfin un décret de


réintégration dans la nationalité marocaine. Comme en matière de naturalisation le gouvernement
dispose d’un pouvoir discrétionnaire.

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