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CHAPITRE 1
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CHAPITRE 1
A. Le donneur de la nationalité
C’est l’Etat qui intervient pour affirmer son droit de puissance publique et pour reconnaître
les droits des individus.
La législation interne de l’état confère souverainement, unilatéralement la nationalité.
La liberté dans l’établissement des règles relatives à la nationalité dans chaque état
débouche sur des conséquences originales ex : apatridie, phénomène de bi- nationalité ou de pluri-
nationalité. Il faut que l’Etat soit reconnu, et souverain. Un gouvernement provisoire peut accorder
la nationalité, de même peut importe la grandeur de l’état ex : Monaco.
L’Etat organisé sous forme de fédération peut donner la nationalité ex : USA, il y a une
seule nationalité américaine. Toutefois, sur le plan interne de la fédération, l’état fédéral est libre
d’y organiser des sous-distinctions. En Suisse au niveau du droit international, il y a une seule et
même nationalité, mais des différences apparaissent sur le plan interne. Le citoyen Suisse est le
ressortissant d’un canton, mais bénéficie de la nationalité de la fédération. Un Etat n’a pas le droit
de conférer la nationalité d’un autre Etat à un individu.
B. Le bénéficiaire de la nationalité
Les personnes morales : Il s’agira ici des sociétés, des associations. Cette nationalité pose
des problèmes différents de ceux de la nationalité de personnes physiques, car à travers la personne
morale, c’est l’activité économique des sociétés étrangères dans un pays qui est en cause. On
retient le critère du contrôle, de l’incorporation, du siége social ou du centre d’exploitation.
Les navires et les aéronefs : Le pavillon d’un navire est le signe d’un certain rattachement
juridique pour des raisons d’organisation, de sécurité et de publicité. Tous les navires et les
aéronefs ont un rattachement avec un état qui est la nationalité. Cela se matérialise par un port
d’attache où ils sont enregistrés et immatriculés.
La nationalité des choses (avions, navires) s’avère plutôt comme un domicile. En effet on
voit dans certains cas des navires qui sont rattachés à un état, pour pouvoir bénéficier de certains
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avantages fiscaux, ou tout simplement parce qu’ils ne peuvent pas le faire dans leur état enclavé
(dépourvu de mer).
C. Le lien de Nationalité
Le lien de nationalité n’est pas contractuel. Il est légal et interne.
Le lien juridique de la nationalité est un lien légal. Il relève du droit public interne de chaque
état.
La compétence souveraine des états en matière de nationalité est reconnue par le droit
international (les états sont libres de codifier le droit de nationalité comme ils l’entendent :
attribution, acquisition, perte, déchéance, réintégration).
Chaque état envisage ses propres intérêts quand il élabore son code de nationalité. Il le fait
en toute liberté, mais ceci n’exclut pas quelques interventions du droit international, celles-ci
restent tout de même secondaires.
Le lien de nationalité va avoir des conséquences à plusieurs niveaux.
Au niveau du droit interne : Le lien de nationalité entraîne des droits et des obligations. Le
lien de nationalité confère des avantages. Le national d’un état va avoir des droits : il peut par ex :
élire, être éligible, titulaire dans la fonction publique... bénéficier de la protection diplomatique.
Inversement, le lien de nationalité peut imposer des charges ex : impôts, service militaire, service
civil, solidarité nationale, guerre.
Au niveau du droit international public : En vertu de ce lien de nationalité, le bénéficiaire
peut profiter à l’étranger de la protection diplomatique de l’état dont il porte la nationalité, d’une
convention d’établissement.
Au niveau du droit international privé : Dans certains systèmes de conflits de lois, La
nationalité détermine la loi applicable au statut personnel (à la différence du droit anglais qui
retient le critère du domicile).
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Au dessus des ordres internes et en dehors des traités, il existe des règles de droit
international public, des coutumes internationales, des principes généraux du droit que les états
doivent respecter pour réglementer la nationalité. C’est dire que l’état en réglementant la
nationalité doit tenir compte d’un idéal international (§1) et du contexte interne (§2).
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Pays d’immigration ou d’émigration : Un pays d’immigration qui reçoit sur son sol un
apport de population venu de l’extérieur et s’établissant sans esprit de retour a tendance à ouvrir
sa nationalité : cas des Etats-Unis d’Amérique-Canada.
Considération ethniques, raciales ou religieuses : Par l’ouverture qu’il implique sur
l’extérieur, le jus-soli peut mettre en péril l’unité éthique ou raciale d’une nation, c’est pourquoi
les pays qui ont une conception raciale de la nationalité ne sont pas favorables au jus-soli, et c’est
le jus sanguinis qui va jouer un rôle dans l’octroi de la nationalité.
De même, une communauté dont le ciment est la religion, entendra réserver jalousement
son unité, sa spécificité, en refusant d’assimiler des membres étrangers à sa religion. Le jus-soli
ne saurait donc jouer à ce niveau un rôle notable.
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B- Les conflits positifs
La double nationalité offre des avantages car la circulation de l’individu est facile.
Néanmoins la double nationalité multiplie aussi les charges (impôt, obligation militaire). Il est
difficile d’empêcher le phénomène de double nationalité.
Des conflits peuvent se poser. En cas de conflit entre la nationalité du for et une
nationalité étrangère : quelle loi doit appliquer le juge ? C’est toujours la nationalité du for qui
prime sur la nationalité étrangère.
CHAPITRE 2
LA NATIONALITE MAROCAINE
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I- L’ATTRIBUTION DE LA NATIONALITE MAROCAINE
CHAPITRE 2
LA NATIONALITE MAROCAINE
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Le code nationalité de 1958 prévoit des conditions d’application dans l’espace et dans
le temps.
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Par le jus soli :
Nationalité par la naissance au Maroc :
Est Marocain, l'enfant né au Maroc de parents inconnus.
Toutefois, l'enfant né au Maroc de parents inconnus sera réputé n'avoir jamais été
Marocain si, au cours de sa minorité, sa filiation est établie à l'égard d'un étranger et s'il a,
conformément à la loi nationale de cet étranger, la nationalité de celui-ci.
L'enfant de parents inconnus trouvé au Maroc est présumé, jusqu'à preuve du contraire,
né au Maroc.
Il importe de définir le territoire dans la mesure où le code est explicite en la matière,
l’article 5 énonce que « le territoire marocain est composé de territoire proprement dit, des eaux
territoriale et els couches d’air au dessus des deux ».
Le « jus soli » retient le territoire en tant que lieu de naissance, il coexiste avec le « jus
sanguinis », son utilisation est soumise aux différents facteurs : religieux, démographiques et
sociaux.
- Les facteurs religieux : ces facteurs jouent un rôle primordial notamment dans les pays
musulmans où la tendance était de rejeter le « jus soli » car la communauté musulmane
n’accordait la nationalité qu’en se basant sur le régime ou plutôt l’origine musulman des
parents. Le but était de conserver la spécificité musulmane de cette communauté. Actuellement,
tous les états y compris le Maroc accepte le jus soli afin d’éviter l’apatridie.
- Les facteurs démographiques : les pays qui ont une forte démographie, non seulement en
ce qui concerne l’importance remarquée de la population mais aussi un taux élevé de natalité,
ne recourent pas souvent à l’utilisation du jus soli afin de ne pas gonfler leurs populations. C’est
la position adoptée par le Maroc. Suivant l’article 7 du code marocain, est national par jus soli :
« l’enfant né au Maroc d’une mère marocaine et d’un père apatride, l’enfant né au Maroc de
parents inconnus ». Toutefois pour ce dernier, il sera réputé n’avoir jamais été si au cours de sa
minorité, une filiation est établie et lui accorde une nationalité étrangère. De même l’enfant
trouvé est présumé être marocain jusqu’à preuve du contraire.
- Les facteurs sociaux : le législateur peut recourir uniquement au jus sanguinis afin
d’assurer la pureté de l’ethnie, l’exemple le plus frappant est celui de Madagascar qui refuse
d’accorder la nationalité malgache aux asiatiques notamment les chinois et els indiens qui sont
installés sur l’île.
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2 - Acquisition de la nationalité marocaine par la Kafala (prise en charge) :
* Sauf opposition du ministre de la justice, toute personne de nationalité marocaine
ayant pendant plus de cinq années, la kafala (la prise en charge) d'un enfant né en dehors du
Maroc de parents inconnus, peut présenter une déclaration aux fins d'acquisition de la
nationalité marocaine par l'enfant.
* Sauf opposition du ministre de la justice, l'enfant soumis à la Kafala, répondant à ces
conditions et dont le Kafil n'a pas présenté de déclaration après la fin des cinq années, peut
présenter personnellement sa déclaration aux fins d'acquisition de la nationalité
marocaine durant les deux années précédant sa majorité.
Paragraphe 2 : La naturalisation
Il y a deux sortes de naturalisation : la naturalisation de droit commun et la naturalisation
de faveur.
Naturalisation de droit commun :
L’étranger doit remplir les conditions suivantes :
- avoir au moins 21 ans, avoir au moment de la signature de l’acte de naturalisation une
résidence au Maroc
- être sain de corps et d’esprit et justifier de moyens suffisants d’existence pour ne pas être
une charge pour le Maroc ;
- avoir eu une résidence habituelle et régulière au Maroc pendant 5 ans au moins précédant
la date du dépôt de la demande ;
- Etre de bonne vie et mœurs et n’avoir pas fait l’objet de condamnation pour crime ou à
une peine restrictive de liberté pour un délit infamant non effacée dans l’un et l’autre cas
par la réhabilitation. Celle–ci est une faveur judicaire ou légale, qui en droit comparé, fait
disparaître la condamnation avec toutes ses conséquences. Au Maroc, elle est réglementée
par les articles 102 et 60 du code pénal et 730 à 747 du C.P.P
- Justifier d’une suffisante connaissance de la langue arabe.
- Adresser une demande de naturalisation au ministère de la justice accompagnée de titres
justificatifs, la demande peut être rejetée ou acceptée après la vérification de ces
conditions et un contrôle d’opportunité. Si la demande est acceptée, un décret de
naturalisation est publié au B.O. En cas de rejet, celui-ci n’a pas à être motivé.
La naturalisation de faveur :
Elle est accordée par Dahir du souverain publié au Bulletin officiel. Les conditions de résidence
de 5 ans, de bonne santé et de moyens d’existence suffisants, de connaissance de la langue arabe
ne sont pas exigées :
- si l’étranger a rendu des services exceptionnels au Maroc.
- Ou si sa naturalisation présente un intérêt exceptionnel pour le Maroc.
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2°- Conséquences de la naturalisation
Elle concerne l’acte de naturalisation et la condition juridique du naturalisé.
a- L’acte de naturalisation
L’acte de naturalisation (Dahir ou décret) produit effet à l’égard de l’intéressé et des
tiers à compter de sa publication au B.O. L’acte qui accorde la nationalité marocaine par
naturalisation à une personne peut en outre l’accorder à ses enfants mineurs non mariés.
Toutefois, les enfants mineurs âgés de 16 ans au moins à la date de l’acte de naturalisation, ont
la faculté de décliner cette nationalité entre leur 18ème et 21ème année. C’est donc un cas de perte
de la nationalité marocaine par volonté des parties.
Le code prévoit (art 13 et 27 complété par le Dahir du 10 août 1960) que l’acte de
naturalisation, ainsi que la décision d’acquiessement à la décision d’option pour la nationalité
marocaine peuvent modifier les noms et prénoms et autorisent la modification des actes de l’état
civil le concernant, sans recourir à une procédure judicaire. La naturalisation réserve une
situation particulière au naturalisé.
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Suivant les législations, la prise d’effets diffère : cela peut être le jour de dépôt de la
demande, le jour d’acceptation de la demande, le jour de la signature de l’acte de naturalisation
et la date de certification de naturalisation.
Il est à signaler que le code de nationalité marocaine est explicite en ce qui concerne la
naturalisation et ne mentionne explicitement la réintégration.
Le code ne retient aucun critère ci-dessus indiqué. D’après l’article 29 du code, c’est le jour
de la publication de l’acte de naturalisation qui est retenu. Quand aux effets, le code de
nationalité est explicite en ce qui concerne la naturalisation et ne mentionne explicitement la
réintégration et par raisonnement analogique. On peut déduire que els effets sont les mêmes, ils
se situent tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
- L’effet individuel : la naturalisation entraîne la jouissance de tous els droits attachés à la
qualité de marocain. Des exceptions prévalent ainsi la qualité d’électeur est généralement
soumise à un délai de 5 ans sauf dérogation prise par dahir ou par décret. Si l’intéressé a obtenu
la nationalité marocaine à titre exceptionnel généralement il n’est pas soumis à cette restriction
- L’effet collectif : cet effet produit au niveau de la famille notamment à l’égard de l’épouse
et à l’égard des enfants.
* A l’égard de l’épouse : de nombreux codes estiment que la femme possède toute la liberté
de déterminer sa nationalité. En l’occurrence la nouvelle nationalité du mari n’a pas d’effet
direct sur sa propre nationalité. Mais des facilités lui seront accordées si elle veut acquérir la
nationalité de son mari, il y a des cas où l’acte de naturalisation du mari comporte expressément
la naturalisation de l’épouse.
* A l’égard des enfants : les enfants acquièrent la nouvelle nationalité de leur père à
condition que celle-ci soit prévue dans l’acte de naturalisation pour éviter des conflits de
nationalité. L’effet collectif de la nationalité est tempéré par la possibilité offerte aux enfants
mineurs de décliner la nationalité acquise dès leur majorité. Il y a des cas où certains codes
étrangers accordent la nationalité à titre « posthume » (naissance d’un enfant après le décès de
son père) au profit des étrangers qui ont rendu des services inestimables à leur patrie (exemple
le code algérien).
Si la réintégration est accordée sous certaines conditions, elle peut être aussi retirée.
Retrait : Le décret de réintégration, à l’image de naturalisation, peut être rapporté dans deux
cas :
-si l’acte de réintégration était illégal, c'est-à-dire s’il apparaît postérieurement que
l’intéressé ne remplissait pas les condition exigées par la loi, dans la même forme que celle dans
laquelle il est intervenu et sous condition que la décision soit prise dans le délai d’un an à partir
da la publication du dit acte.
-L’acte peut également être rapporté s’il a été pris à la suite d’une fraude commise par
l’intéressé (ex. fausse déclaration), sous réserve que l’intéressé ait été dûment averti de la
procédure et qu’un délai de 3 mois lui a été accordé pour se justifier et dans la même forme que
celle en laquelle l’acte a été obtenu.
Le retrait peut intervenir quelle que soit la date de l’acte, ou celle de la découverte de la
fraude. On peut contester la validité des actes passés par le réintégré antérieurement à l’acte de
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retrait, si cette validité était subordonnée à l’acquisition de la nationalité marocaine. Le code a
enfin prévu la possibilité d’un recours pour excès de pouvoir devant la Cour Suprême conte un
acte de non réintégration ou de non naturalisation alors que les conditions ne sont pas réunies.
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L'intéressé peut demander de renoncer à la déclaration de sa mère aux fins de conserver
la nationalité de l'un de ses parents et ce, par déclaration présentée au ministre de la justice entre
sa dix-huitième et sa vingtième année. La conservation de la nationalité prend effet à compter
de la date de la déclaration présentée valablement par l'intéressé ou par sa mère.
La perte de la nationalité marocaine prend effet à compter de :
1° - la date de la publication du décret qui autorise l'intéressé à renoncer à la nationalité
marocaine,
pour :
- le Marocain majeur qui a acquis volontairement à l'étranger une nationalité étrangère ;
- le Marocain, même mineur, ayant une nationalité étrangère d'origine ;
- le Marocain qui, remplissant une mission ou occupant un emploi dans un service public d'un
Etat étranger ou dans une armée étrangère, le conserve plus de six mois après l'injonction qui
lui aura été faite par le gouvernement marocain de le résigner, lorsque ladite mission ou emploi
est contraire à l'intérêt national ;
Le décret de perte de la nationalité ne peut intervenir qu’ à la condition qu'il ait été mis
à même de présenter ses observations. Ce décret est annulé s'il est établi que l'intéressé a été,
au cours du délai accordé, dans l'impossibilité de résigner sa mission ou son emploi à l'étranger
;
2°- la date de la conclusion de l'acte de mariage pour la femme marocaine qui acquiert
la nationalité de son mari étranger par le mariage ;
3°- la date de la déclaration souscrite valablement par l'intéressé et adressée au ministre
de la justice, pour la personne qui acquiert la nationalité marocaine conjointement avec l'un de
ses parents en vertu du même acte de naturalisation et qui était âgé de 16 ans au moins lors de
sa naturalisation.
Paragraphe 2 : La déchéance
La déchéance est la perte d’un droit à titre de sanction ou en raison de non respect de
ses conditions d’exercice. Cette mesure ne concerne que els personnes qui ont acquis la
nationalité en cours d’existence.
Echappent donc à cette mesure les marocains qui ont une nationalité d’origine. La
déchéance ne frappe pas les nationaux.
La déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 15 stipule que : « tout
individu a droit à une nationalité, il ne peut être privé arbitrairement de sa nationalité ».Toute
personne qui a acquis la nationalité marocaine peut en être déchue :
1° - si elle est condamnée :
- soit pour attentat ou offense contre le Souverain ou les membres de la famille royale ;
- soit pour un acte qualifié crime ou délit contre la sûreté intérieure ou extérieure de l'Etat ;
- soit pour acte constituant une infraction de terrorisme ;
- soit pour acte qualifié crime, à une peine de plus de cinq ans de réclusion ;
2° si elle s'est soustraite à ses obligations milit aires ;
3° si elle a accompli au profit d'un Etat étranger des actes incompatibles avec la qualité de
marocain ou préjudiciables aux intérêts du Maroc.
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La déchéance n'est encourue pour l'un des faits reprochés à l'intéressé que si ce fait s'est
produit dans un délai de dix ans à compter de la date de l'acquisition de la nationalité marocaine.
Elle ne peut être prononcée que dans le délai de cinq ans à compter de la date du jugement.
La déchéance est prononcée par dahir lorsque la nationalité marocaine a été conférée
par dahir. Dans tous les autres cas, elle est prononcée par décret pris en Conseil de cabinet.
La déchéance ne peut être prononcée qu'après que l'intéressé a été informé de la mesure
envisagée contre lui et mis à même de présenter ses observations.
La déchéance peut être étendue à la femme et aux enfants mineurs de l'intéressé à
condition qu'ils soient d'origine étrangère et qu'ils aient conservé une nationalité étrangère.
Paragraphe 3 : Le retrait
Le retrait est inclus dans le code notamment dans la section réservée à la naturalisation,
le retrait comme la déchéance est une sanction. Il est prévu dans l’article 14 du code. Cette
sanction est relative non aux comportements de l’intéressé mais à la procédure de la
naturalisation elle-même en ce qui concerne le fond que la forme.
Le retrait est effectué au plus tard un an après la naturalisation lorsqu’il apparaît que les
conditions de fond étaient remplies pour l’octroi de la nationalité marocaine ou bien lorsque de
fausses déclarations ont été faites.
Contrairement à la déchéance, le retrait s’effectue rétroactivement : les intérêts des tiers
sont protégés et le retrait n’implique pas l’obligation de quitter le territoire national mais
l’individu est désormais considéré comme un étranger, il doit se soumettre aux formalités
relatives à la qualité de résident.
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II- LE STATUT NEGATIF DE L’ETRANGER
La condition des étrangers est l’ensemble de droit dont peuvent jouir des étrangers sur
le territoire national. Certaines restrictions de droit public et de droit privé frappent les
étrangers, ce problème doit être considéré sous deux points de vue :
Du point de vue de droit public : les personnes physiques étrangères sont le plus souvent
exclues des droits et charges réservées aux nationaux : droit de vote, obligation militaire…cette
exclusion peut se justifier par l’absence d’un lien fondamental entre l’état et l’étranger, ce lien
n’est rien d’autre que la nationalité.
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Du point vue de droit privé : la qualité de national n’est pas toujours mentionnée de
manière explicite pour l’exercice de droit privé mais l’état manifeste souvent le désir de mettre
l’étranger dans une situation d’infériorité. Ces principaux droits sont la plupart du temps le droit
d’ester en justice, les droits patrimoniaux, les droits extrapatrimoniaux et dans une large mesure,
les droits professionnels.
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- dahir du 10 janvier 1924 permettant l’accès des étrangers aux barreaux (l’ordre
des avocats)
- dahir du 31 mai 1932 interdisant aux non musulmans l’acquisition des
immeubles à Moulay Driss
- dahir du 24 mai 1955 réglementant la propriété commerciale et ouvre
l’exercice de la profession commerciale à tous
- dahir du 23 juin 1916 relatif à la propriété industrielle : les étrangers peuvent
obtenir les brevets d’invention, les dessins et les modèles
- dahir du 16 avril 1951 sur la recherche et l’exploitation minière
- dahir de 1934 sur l’immigration
Depuis son indépendance, le Maroc tient à fixer de manière souveraine la condition des
étrangers. En dehors du statut personnel, ceux-ci restent assujettis à la loi marocaine, le dahir
sur la condition civile des étrangers du 12 août 1913 (il n’est pas abrogé, on peut dire qu’il est
tombé en désuétude).
Paragraphe 1 : Le refoulement
C’est une mesure administrative prise contre un étranger qui s’est vu refuser une carte
de séjour et consistant à le reconduire à la frontière. Cette mesure permet d’interdire à un
étranger l’accès au territoire car il n’a pas rempli les formalités administratives nécessaires.
Cela peut concerner les formalités tenant à un passeport exemple périmé, falsifié, une
carte ou un certificat d’hébergement (ou même un oubli). Le refoulement dépasse parfois le
cadre juridique.
Le refoulement peut également être prononcé lorsque un résident légal mais temporaire
n’a pas procédé au renouvellement de sa carte de séjour. Dans ce cas là, la carte de résident
temporaire peut lui être retirée sur mesure d’expulsion qui est dite déguerpissement dans un
délai de 8 jours.
La reconduite à la frontière est ordonnée par l’administration, motivée dans des cas bien
spécifiés à l’article 21 du dahir :
1 - si l'étranger ne peut justifier être entré régulièrement sur le territoire marocain, à moins que
sa situation n'ait été régularisée postérieurement à son entrée ;
2 - si l'étranger s'est maintenu sur le territoire marocain au-delà de la durée de validité de son
visa ou, s'il n'est pas soumis à l'obligation du visa, à l'expiration d'un délai de trois mois à
compter de son entrée au territoire marocain, sans être titulaire d'une carte d'immatriculation
régulièrement délivrée ;
4 - si l'étranger n'a pas demandé le renouvellement de son titre de séjour et s'est maintenu sur
le territoire marocain au-delà du délai de 15 jours, suivant l'expiration du titre du séjour ;
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5 - si l'étranger a fait l'objet d'une condamnation par jugement définitif pour contrefaçon,
falsification, établissement. sous un autre nom que le sien ou défaut de titre de séjour ;
6 - si le récépissé de la demande de carte d'immatriculation qui avait été délivré à l'étranger lui
a été retiré ;
L'étranger, qui fait l'objet d'une décision de reconduite à la frontière, peut, dans les
quarante-huit heures suivant la notification, demander l'annulation de cette décision au
président du tribunal administratif, en sa qualité de juge des référés.
Paragraphe 2 : L’expulsion
Elle est définie comme l’ordre donné par le ministre de l’intérieur à un étranger de
quitter le territoire. Cet ordre est contenu dans un arrêté d’expulsion.
Le principe est le suivant : tout étranger autre que les agents diplomatiques et consulaires
peut être expulsé à tout moment si sa présence constitue une menace pour l’ordre public. Cette
dernière formule reste très vague et donne à l’autorité publique un large pouvoir d’appréciation.
Il appartient donc à l’autorité gouvernementale de faire éloigner tout individu étranger dont les
agissements peuvent nuire à la sécurité publique.
La procédure est la suivante, elle est prononcée par arrêté non motivé par le ministre de
l’intérieur. L’étranger menacé d’expulsion ne bénéficie que des garanties précaires, il doit être
informé, avisé de la mesure envisagée, il peut être entendu par une commission spéciale formée
pour ce but. Quant aux garanties qui lui sont accordées, elles sont extrêmement vagues car si
l’arrêté d’expulsion est susceptible de recours pour excès de pouvoir, ce recours n’est dans la
plupart du temps pas suspensif.
L’expulsé doit se conformer lui-même à l’arrêté qui lui est notifié. L’étranger qui refuse
de se conformer à l’exécution de l’arrêté d’expulsion serait coupable de délit d’infraction à
l’arrêté d’expulsion. Il peut être sanctionné par l’emprisonnement et l’amende. La force majeure
est une excuse de l’inexécution mais elle implique la preuve que l’étranger ne peut ni regagner
son pays d’origine, ni de se rendre dans un autre pays. Cependant, la sanction ne peut être prie
contre un apatride ou un réfugié ou à l’égard du bénéficiaire du droit d’asile.
Le réfugié étant la personne qui craint d’être persécuté du fait de sa race, de sa religion,
de son appartenance politique qui se trouve hors du pays dont il a la nationalité et qui ne peut
et qui ne veut pas proclamer la protection diplomatique de son pays. Dans ce cas, un arrêté
d’assignation à résidence peut être renforcé. Il oblige l’étranger de résider obligatoirement dans
els lieux qui lui sont fixés par l’autorité gouvernementale et de se rendre périodiquement au
service de la police ou de la gendarmerie.
L’expulsion comme la reconduite est exécutée d’office, l’étranger est éloigné à
destination du pays dont il a la nationalité sauf s’il a un statut de réfugié ou un droit d’asile. Il
peut être éloigné à destination de pays qui lui a remis le titre de voyage sinon dans le pays qu’il
choisit. L'expulsion peut être prononcée par l'administration si la présence d'un étranger sur le
territoire marocain constitue une menace grave pour l'ordre public. La décision d'expulsion peut
à tout moment être abrogée ou rapportée. Ne peuvent faire l'objet d'une décision d'expulsion :
1 - l'étranger qui justifie par tous moyens qu'il réside au Maroc habituellement depuis qu'il a
atteint au plus l'âge de six ans ;
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2 - l'étranger qui justifie par tous moyens qu'il réside au Maroc habituellement depuis plus de
quinze ans ;
3 - l'étranger qui réside régulièrement sur le territoire marocain depuis dix ans, sauf s'il a été
étudiant pendant toute cette période ;
5 - l'étranger qui est père ou mère d'un enfant résidant au Maroc, qui a acquis la nationalité
marocaine par le bienfait de la loi, à condition qu'il exerce effectivement la tutelle légale à
l'égard de cet enfant et qu'il subvienne à ses besoins ;
6 - l'étranger résidant régulièrement au Maroc sous couvert de l'un des titres de séjour prévus
par la présente loi ou les conventions internationales, qui n'a pas été condamné définitivement
à une peine au moins égale à un an d'emprisonnement sans sursis ;
8 - l'étranger mineur.
Aucune durée n'est exigée pour l'expulsion si la condamnation a pour objet une
infraction relative à une entreprise en relation avec le terrorisme, aux moeurs ou aux
stupéfiants. A noter cependant que lorsque l'expulsion constitue une nécessité impérieuse pour
la sûreté de l'Etat ou pour la sécurité publique, elle peut être prononcée par dérogation à ces
critères. L'étranger qui fait l'objet d'une décision d'expulsion ou qui doit être reconduit à la
frontière, est éloigné :
a) à destination du pays dont il a la nationalité, sauf si le statut de réfugié lui a été reconnu ou
s'il n'a pas encore été statué sur sa demande d'asile ;
Paragraphe 3 : L’extradition
C’est l’acte par lequel un état livre une personne accusée de crime ou de délit ou
condamné à l’état qui a le droit de la juger ou de la punir. C’est une procédure internationale
ayant pour objet la remise de l’auteur de l’infraction à la disposition d’un état étranger qui le
réclame pour le juger ou pour lui faire appliquer la sanction.
En absence de traités, les conditions, la procédure et les effets de l’extradition sont
réglementés au Maroc par le dahir du 8 novembre 1958. Cette procédure relève du droit
international (pénal), elle s’intègre également dans la condition des étrangers puisque un
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principe général prévaut selon lequel « l’état n’extrade jamais ses nationaux ». L’extradition se
fait dans le seul intérêt de l’état et non à la demande d’un tiers. En général, 4 critères principaux
sont retenus pour fonder le refus de l’extradition :
- la nature du système politique et juridique de l’état demandeur
- le caractère politiquer de l’infraction poursuivie
- le mobile politique de la demande d’extradition
- le risque d’aggravation en cas d’extradition de la situation de la personne
concernée en raison notamment de son action, de ses opinions politiques, de
sa race et de sa religion.
Des difficultés sont inhérentes à la nature même de l’extradition, elles s’opposent entre
le crime de droit commun et le crime politique. Les mêmes difficultés surgissent également
lorsque l’infraction est commise sur des territoires appartenant à plusieurs pays. On cite comme
exemple le cas de la piraterie aérienne : ici plusieurs gouvernements peuvent être intéressés par
l’extradition.
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Maroc constitue un danger pour l’ordre public local et pour la sûreté intérieure. Dans ce cas
l’intéressé peut faire l’objet d’une expulsion.
On entend par " étrangers ", au sens de la présente loi, les personnes n'ayant pas la
nationalité marocaine, n'ayant pas de nationalité connue, ou dont la nationalité n'a pas pu être
déterminée. Sous réserve de la réciprocité, les dispositions de la présente loi ne sont pas
applicables aux agents des missions diplomatiques et consulaires et à leurs membres accrédités
au Maroc, ayant le statut diplomatique.
Tout étranger débarquant ou arrivant sur le territoire marocain est tenu de se présenter
aux autorités compétentes, chargées du contrôle aux postes frontières, muni d'un passeport
délivré par l'Etat dont il est ressortissant, ou de tout autre document en cours de validité reconnu
par l'Etat marocain comme titre de voyage en cours de validité et assorti, le cas échéant, du visa
exigible, délivré par l'administration. Le contrôle effectué à l'occasion de la vérification d'un
des documents peut, également, porter sur les moyens d'existence et les motifs de la venue au
Maroc de la personne concernée et aux garanties de son rapatriement, eu égard notamment aux
lois et règlements relatifs à l'immigration.
L'autorité compétente, chargée du contrôle aux postes frontières, peut refuser l'entrée
au territoire marocain à toute personne qui ne remplit pas ces obligations ou ne satisfait pas aux
justifications prévues par les dispositions ci-dessus ou par les lois et règlements relatifs à
l'immigration. L'accès au territoire marocain peut également être refusé à tout étranger dont la
présence constituerait une menace pour l'ordre public ou qui fait l'objet soit d'une interdiction
du territoire soit d'une expulsion. Tout étranger auquel est opposé un refus d'entrée a le droit
d'avertir ou de faire avertir la personne chez laquelle il a indiqué qu'il devait se rendre, le
consulat de son pays ou l'avocat de son choix. L'étranger auquel est opposé un refus d'entrée
au territoire marocain peut être maintenu dans les locaux prévus.
A- Le séjour au Maroc
- la carte d'immatriculation ;
- la carte de résidence.
L'étranger en séjour sur le territoire marocain, âgé de plus de dix-huit ans, doit être
titulaire d'une carte d'immatriculation ou d'une carte de résidence. L'étranger, âgé de seize à
dix-huit ans, qui déclare vouloir exercer une activité professionnelle salariée, reçoit, de plein
droit, une carte d'immatriculation si l'un de ses parents est titulaire de la même carte. les
mineurs âgés de moins de dix-huit ans dont l'un des parents est titulaire d'un titre de séjour,
ainsi que les mineurs entrés au territoire marocain pour y suivre des études sous couvert d'un
visa de séjour d'une durée supérieure à trois mois, reçoivent, sur leur demande, un document de
circulation qui est délivré dans des conditions fixées par voie réglementaire.
La carte d’immatriculation :
23
la délivrance d'une carte d'immatriculation renouvelable, qu'il doit détenir ou être en mesure de
présenter à l'administration dans un délai de 48 heures. Sont dispensés de souscrire à une
demande de carte d'immatriculation :
1) outre les agents et membres des missions diplomatiques et consulaires, leurs conjoints, leurs
ascendants et leurs enfants mineurs ou non mariés vivant sous leur toit :
2) les étrangers séjournant au Maroc pendant une durée maximale de 90 jours, sous couvert
d'un titre régulier de voyage.
Peut obtenir une carte dite carte de résidence, l'étranger qui justifie d'une résidence sur
le territoire marocain, non interrompue, conforme aux lois et règlements en vigueur, d'au moins
4 années.
2 - à l'enfant étranger, d'une mère marocaine, et à l'enfant apatride d'une mère marocaine, si cet
enfant a atteint l'âge de majorité civile, ou s'il est à la charge de sa mère, ainsi qu'aux ascendants
étrangers d'un ressortissant marocain et de son conjoint, qui sont à sa charge ;
3 - à l'étranger, qui est père ou mère d'un enfant résident et né au Maroc, et qui a acquis la
nationalité marocaine par le bienfait de la loi, dans les deux ans précédant sa majorité, , à la
24
condition qu'il exerce la représentation légale de l'enfant, le droit de garde ou qu'il subvienne
effectivement aux besoins de cet enfant ;
4 - au conjoint et aux enfants mineurs d'un étranger titulaire de la carte de résidence. Toutefois,
à leur majorité civile, les enfants peuvent solliciter individuellement une carte de résidence
conformément aux conditions requises ;
5 -à l'étranger qui a obtenu le statut de réfugié, ainsi qu'à son conjoint et à ses enfants mineurs
ou dans l'année qui suit leur majorité civile ;
6- à l'étranger qui justifie par tous moyens avoir sa résidence habituelle au Maroc depuis plus
de quinze ans ou depuis qu'il a atteint, au plus, l'âge de dix ans ou qu'il est en situation régulière
depuis plus de dix ans.
Toutefois, la carte de résidence ne peut être délivrée dans les cas ci-dessus mentionnés,
si la présence de l'étranger au Maroc constitue une menace pour l'ordre public. L'étranger doit
déclarer aux autorités marocaines le changement de son lieu de résidence dans les délais et selon
les formes fixés par voie réglementaire. La carte de résidence d'un étranger, qui aura quitté le
territoire marocain pendant une période de plus de deux ans est considérée périmée.
- l'étranger ne fournit pas les documents et justifications prévus par voie réglementaire ;
- le détenteur du titre fait l'objet d'une mesure d'expulsion ou d'une décision judiciaire
d'interdiction du territoire marocain.
L'étranger dont la demande d'obtention ou de renouvellement d'un titre de séjour a été refusée
ou qui s'est vu retirer, ce titre peut formuler un recours devant le président du tribunal
administratif en sa qualité de juge des référés dans le délai de quinze (15) jours suivant la date
de notification de la décision du refus ou du retrait. Le recours mentionné n'empêche pas la
prise d'une décision de reconduite à la frontière ou d'expulsion .
25
L’étranger a le droit de circuler librement sur le territoire marocain. A toute réquisition,
il doit présenter aux agents chargés du contrôle toutes les pièces qui justifient son séjour au
Maroc. Lorsque le séjour n’excède pas 3 mois, il doit être normalement muni d’un titre de
voyage.
Le visa peut être annulé lorsque l’étranger exerce une activité lucrative sans qu’il soit
autorisé pour cela. Si l’étranger a le droit de circuler librement, cette liberté peut se voir limité.
Ainsi il n’est pas titulaire d’une carte de résidence s’il présente des antécédents, il peut être
soumis à une surveillance spéciale. L’administration peut lui interdire l’accès dans certaines
provinces ou préfectures comme elle peut lui désigner certaines circonscriptions dans lesquelles
il veut séjourner. Les étrangers séjournent et circulent sur l'ensemble du territoire marocain.
Toutefois, lorsqu'un étranger non titulaire de la carte de résidence doit, en raison de son
attitude ou de ses antécédents, être soumis à une surveillance spéciale, l'administration peut lui
interdire de résider dans une ou plusieurs provinces ou préfectures ou lui indiquer, à l'intérieur
de ces dernières, une ou plusieurs circonscriptions de son choix. Mention de la décision est
portée sur le titre de séjour de l'intéressé. Les étrangers visés à l'alinéa précédent ne peuvent se
déplacer en dehors de la zone de validité de leur titre de séjour sans être munis d'un sauf-conduit
délivré par les services de police ou, à défaut, ceux de la gendarmerie royale.
26
Chapitre 4 : Droit International Privé
I- Définition :
Le DIP peut être présenté comme la branche du droit qui réglemente les rapports de
droit privé de caractère international par exemple, les mariages conclus entre deux personnes
de nationalités différentes ou les contrats entre sociétés établies dans des états différents. Dans
ces exemples cités, l’existence d’un élément étranger fait entrer en jeu des règles particulières
dont la recherche et l’application constituent l’objet du DIP.
L’existence de cet élément étranger qu’on appelle aussi élément d’extranéité peut être
d’origines diverses. Une conception simpliste voudrait voir dans le DIP, le droit des étrangers
et par suite, résoudre tous les problèmes par l’application de la loi nationale. Il en est en réalité
tout autrement. Par ex : devant une juridiction française, une succession dans laquelle le défunt
et tous les héritiers sont français n’en a pas moins le caractère international si au moment du
décès, le défunt était domicilié hors de France.
De même, un contrat passé au Maroc entre deux Marocains est un contrat international
s’il a pour objet la vente ou la location d’un immeuble situé à l’étranger. (Le contrat s’il porte
sur un objet à l’étranger même s’ils sont du même pays, ils peuvent convenir de l’application
d’une loi étrangère).
27
Le DIP touche à l’ensemble des matières juridiques, délits contractuels, statut personnel,
statut réel, condition des étrangers…L’accord est cependant loin d’être réalisé sur l’étendue
exacte du DIP, les uns lui disputent le droit du travail ou le droit fiscal considérés comme des
matières de droit public, d’autres veulent contrairement à la tradition en exclure le droit pénal.
Le droit international privé est la branche du droit qui étudie le règlement des différends de
droits privés présentant au moins un caractère d'extranéité, que les parties soient de nationalités
différentes, résident dans des pays différents, ou soient liées par des engagements pris dans un
pays autre que leur pays de résidence.
Les deux questions sont bien distinctes, les tribunaux d'un pays pouvant être amenés à
appliquer la loi d'un autre pays. Les manuels ajoutent également souvent une partie traitant des
sujets de droit, comprenant le droit de la nationalité et la condition des étrangers.
Malgré son nom, le droit international privé n'est pas uniforme. Il existe un droit
international privé français, un droit international privé allemand, etc.
Le droit international privé est un fleuve irrigué par de nombreux affluents. Longtemps
purement national. Depuis le début du XXe siècle, et l'accroissement de la mobilité
internationale des personnes, capitaux et biens, on assiste à une internationalisation des sources
du DIP. Ces sources sont internationales (les conventions de La Haye) ou plus régionales (droit
communautaire).
- En droit comparé : certains Etats de l’Europe de l’est et de l’ouest ont codifiés leurs
DIP.
- Les règles codifiées : existent dans de nombreux Etats arabes musulmans par exemple,
un chapitre consacré au conflit de lois dans le code civile égyptien 1949 a inspiré les codes
civils de Syrie, d’Iraq, la Lybie…
- Au Maroc : le Dahir sur la condition civile des étrangers du 12 aout 1913 (appelé
D.C.C.) constitue la source principale du DIP. Il constitue ainsi le 1er code du DIP ( par la
langue française) il traite essentiellement des conflits de lois, pour ce qui est des conflits des
juridictions (citant) du dahir du 4 Avril 1959 modifiant cela du 4 Avril 1956 relatif au
fonctionnement des juridiction du droit commun, la loi du 2 Janvier 1955, loi d’unification,
d’arabisation et marocanisation et le code 1974 qui intéresse à plus d’un titre le DIP, quant à la
28
nationalité, elle est entièrement régie par le dahir 6 septembre 1958 modifiée par la loi du 23
mars 2007.
La question qui se pose au juge est de savoir à laquelle de ces lois, le litige doit être
soumis ? La réponse qui peut nous venir à l’esprit est de se dire pourquoi pas le juge marocain
ne soumettrait-il pas les différents litiges à la loi marocaine ? Mais, ne serait-il pas souhaitable
que le juge applique la loi avec laquelle le litige présente le plus d’attache ?.
Donc, le problème du DIP se ramène à une option entre les différentes lois en
présence en l’occurrence la loi du for et la loi étrangère. Et le conflit de lois se présente au juge
comme un choix qui doit être opéré entre plusieurs ordres juridiques, mais ce conflit ne se pose
pas en réalité que lorsque le système juridique du for accepte de le poser.
Autrement dit, il y a conflit de lois toutes les fois lorsque des situations pouvant se
rattacher à plusieurs pays, il faut choisir entre les lois de ces différents Etats, celle qui sera
appelée à régir le rapport de droit considéré, c’est donc essentiellement un problème d’option,
le procédé le plus général de solution du (problème) du DIP consistent alors non pas à les
résoudre directement par des dispositions législatives propres mais à désigner, s’agissant de
relations concernant les particulier, la loi interne qui leur sera appliquée, par ex : article 3 du
D.C.C. dispose que l’état et la capacité des français et des étrangers sont régis par leur loi
nationale.
29
La règle de conflit de lois est une règle abstraite, indirecte (elle ne permet pas de
résoudre la question de fond posée, mais uniquement de déterminer la loi compétente pour
résoudre cette question de droit substantiel), et neutre (la solution substantielle n'est pas prise
en compte dans la détermination de la loi applicable).
Solution
Deux grandes approches peuvent être envisagées par les États pour résoudre un conflit
de lois. La première consiste dans la mise en œuvre de règles de droit international privé
matérielles, et la seconde consiste dans l'édiction de règles de conflit.
Les règles de droit international privé matérielles sont des règles substantielles, se
présentant souvent sous forme de traités internationaux, qui ont vocation à s'appliquer dès lors
qu'une situation, présentant des éléments d'extranéité, peut ainsi être qualifiée de situation
internationale et qu'elle entre dans le champ d'application du traité.
L'intérêt d'une règle matérielle de droit international privé est que, en raison de son
caractère substantiel, elle donne directement la solution du litige. Il n'est ainsi plus besoin de
prendre le détour d'une règle de conflit et la solution du litige peut être obtenue beaucoup plus
facilement. À titre d'exemple, un litige concernant la vente internationale de marchandises est
régi par la Convention internationale de Vienne.
Si un juge doit statuer sur une vente conclue entre un français et un allemand (la France
et l'Allemagne ayant tous deux ratifié cette convention) entrant dans le champ d'application de
cette convention, il n'aura pas à déterminer laquelle de la loi française ou allemande a vocation
à s'appliquer pour trancher ce litige, mais appliquera directement les règles matérielles issues
de la Convention de Vienne, du moins dans le cadre du champ d'application matérielle de la
convention. En revanche, pour tous les éléments qui ne sont pas traités par cette convention, le
juge devra déterminer la loi applicable en vertu des règles de conflit de lois.
30
Les conflits de juridictions est la partie du droit international privé qui vise à déterminer
quand, et sous quelles conditions, les juridictions françaises peuvent être compétentes pour
trancher un différend à dimension internationale.
Il y a conflit de juridiction toutes les fois qu’un litige posant un problème d’extranéité,
il faut déterminer si le tribunal compétant est un tribunal marocain ou étranger, il se pose dons
tous les procès et est nécessairement préalable au conflit de lois car avant de déterminer la loi
applicable, le juge doit nécessairement se prononcer sur sa propre compétence.
Autrement dit comme les lois de tous les pays concernés par les litiges ont vocation à
s’appliquer il est permis de penser également que leurs tribunaux sont compétents, il y a alors
conflits de juridictions.
Section 1 : La qualification :
La qualification permet de soumettre le problème de droit découlant d’une situation, dans
une catégorie juridique, en fonction de laquelle seront déterminées la règle de conflit et la loi
31
applicable selon le critère de rattachement adopté. Il s’agit donc de classer le problème soulevé
dans une catégorie juridique afin d’appliquer la règle de conflit correspondante.
La question qui se pose en matière de qualification est celle de savoir selon quel ordre
juridique cette qualification doit être faite. La doctrine propose trois solutions à cette question :
- Certains retiennent la qualification lege fori,
- d’autres retiennent la qualification lege causae
- et enfin une troisième méthode consiste à effectuer la qualification par référence à des
concepts autonomes universels.
Section 2 : Le rattachement :
La seconde étape du règlement du conflit de lois consiste à rattacher le problème de droit
à un ordre juridique déterminé.
Une fois classée dans une catégorie du droit international privé, la question de droit est
automatiquement soumise, grâce à l’élément de rattachement correspondant à cette catégorie,
à un ordre juridique donné.
A- Le conflit positif
B- Le conflit négatif :
32
sienne parce qu’il ne retient pas le même facteur de rattachement pour la même catégorie
juridique.
C’est le cas par exemple, d’un Anglais domicilié en France dont le statut personnel est en
cause. Le droit international privé français rattache le statut personnel à la loi nationale, donc à
la loi anglaise. Mais le droit anglais ainsi désigné rattache le statut personnel à la loi du domicile.
Le droit anglais refuse donc sa compétence et renvoie le problème au droit français.
La question qui se pose est la suivante : le juge français doit il tenir compte du droit
international privé anglais dans l’application de la règle de conflit française ou doit-il s’en tenir
à l’application du droit anglais ? En d’autres termes : faut-il admettre le renvoi opéré par le droit
anglais au droit Français ?
33
Selon cette méthode, le respect des droits acquis est un principe fondamental de la
réglementation des relations internationales. Dès lors la loi ancienne doit s’appliquer pour
assurer le respect de tout droit acquis sous son empire.
B- l’application des règles internes relatives au conflit de lois dans le temps
Selon cette méthode, il faut faire une application immédiate de la loi nouvelle aux effets à
venir des situations juridiques en cours et maintenir la loi ancienne pour juger les conditions de
validité et les effets passés de ces situations.
C- l’interprétation au cas par cas de la règle de conflit en cause
Selon cette méthode, il n’y a pas de solution générale digne de s’imposer à tous les conflits
mobiles. Il faut traiter chaque cas à part et lui appliquer la solution adéquate.
34
l’intention frauduleuse ayant pour but d’écarter la loi normalement compétente (élément
intentionnel).
La sanction de la fraude à la loi est l’inopposabilité : l’acte étranger obtenu
frauduleusement conserve sa validité au regard de l’Etat étranger qui l’a accordé mais est sans
effet dans le litige privé dans l’état du for.
Sous-section 1 : Le mariage
Si les deux époux sont de même nationalité, le juge doit appliquer leur statut personnel tel
qu’il est prévu par leur loi nationale sauf contradiction avec l’ordre public marocain.
Si les époux sont de nationalités différentes, les conditions de fond du mariage doivent être
conformes aux lois nationales des deux parties cumulativement.
B- Les conditions de forme du mariage:
Selon l’article 11 du D.C.C., les étrangers peuvent se marier au Maroc soit selon les formes
admises par leur loi nationale, soit selon celles déterminées par l’état civil marocain.
Ainsi, les étrangers ont la possibilité de conclure leur mariage devant l’officier d’état civil
marocain à condition que leur loi nationale l’admette.
C- Cas du musulman étranger :
On n’applique pas à un étranger musulman qui veut conclure son mariage au Maroc son
droit national quant aux conditions de fond et conditions de forme, ce droit est remplacé par le
droit marocain c'est-à-dire les règles de la Moudawana. Il en résulte les conséquences
suivantes :
1°- un étranger musulman est autorisé à avoir plusieurs épouses même si son droit
national le lui interdit
2°- Une étrangère musulmane n’est pas autorisée à se marier avec un étranger même si
sa loi nationale le lui permet.
3°- Le mariage du musulman étranger n’est valable du point de vue du droit marocain
que s’il est conforme aux règles de la moudawana.
35
doit être conforme à la Moudawana en ce qui concerne le mariage des marocains musulmans et
au statut personnel hébraïque en ce qui concerne les israélites marocains.
Selon le professeur Moussa Abboud, le mariage des marocains qui ne sont ni musulmans
ni israélites doit être célébré de la même manière qu’un mariage entre musulmans pour être
considéré valide même si cette solution est inconcevable sociologiquement.
Sous-section 2 : Le divorce :
L’étude de cette institution nécessite la distinction entre les conditions de fond et la
procédure du divorce.
Les conditions de fond :
S’agissant des causes du divorce, on applique la loi nationale commune des époux s’ils sont
de la même nationalité.
Si les époux sont de nationalité différente, on applique la loi nationale de la partie qui
demande le divorce. Cependant, si l’une des parties est de religion musulmane, on applique le
droit marocain.
Les conditions de forme du divorce
La dissolution du mariage des étrangers au Maroc peut être prononcée par les tribunaux
marocains. Le tribunal compétent est le tribunal de première instance dans le ressort duquel se
trouve le domicile conjugal.
L’instance en divorce commence toujours par le préliminaire de la conciliation, même si la
loi nationale des intéressés ne la prévoit pas. Le jugement du divorce doit être transcrit sur les
36
registres de l’état civil du lieu où le mariage a été célébré, si la célébration a eu lieu au Maroc
en la forme de l’état civil.
Si la célébration a eu lieu en une forme coutumière, consulaire ou hors du Maroc, le jugement
est transcrit sur les registres de l’état civil du lieu où les époux avaient leur dernier domicile au
Maroc. Le jugement ne peut être transcrit sur les registres d’un consulat étranger qu’après
exéquatur.
Cette expression fait référence aux règles relatives au système notarial moderne qui
déterminent la compétence du notaire au Maroc.
37
Durant le protectorat, le notaire qui était toujours français, ne pouvait rédiger un contrat
que lorsque l’une des parties était française ou justiciable des tribunaux français ou lorsque ce
contrat intéresse un marocain mais est destiné à être produits en France ou à l'étranger ou devant
une autorité administrative ou judiciaire française ou étrangère. L’expression législation édictée
pour le protectorat français, concerne aussi le cas des greffiers qui étaient autorisés à rédiger
certains actes.
B- Les lois et usages locaux :
Cette expression fait référence aux formes relatives aux contrats connues lors de la
publication du DCC à savoir le notariat adoulaire et le notariat hébraïque.
Ainsi, est valable le contrat dont l’un des contractants est étranger et dressé par un adoul à
condition que ce contrat ne soit pas contraire au droit musulman.
Le notariat hébraïque est réservé aux personnes de confession juive et ce quel que soit leur
nationalité.
Elle existe lorsque la loi nationale de l’intéressé impose une forme comme élément de la
validité d’un acte. C’est le cas par exemple de la forme authentique du testament imposée par
le droit des Pays-Bas.
B- La primauté de la loi interne marocaine
Le droit marocain impose dans certains cas une forme déterminée pour la formation d’un
contrat et ce de manière impérative. C’est le cas par exemple de la vente immobilière qui doit
être effectuée par écrit ainsi que des obligations dont la valeur est supérieure à 250 dirhams qui
doivent également être établies par écrit.
38
CHAPITRE 6 : LES CONFLITS DE JURIDICTION
39
1) En matière de pension alimentaire lorsque le demandeur ou le défendeur se trouve au
Maroc.
2) En matière de responsabilité civile lorsque le fait dommageable ou le domicile du
défendeur se trouve au Maroc.
3) En matière contractuelle lorsque le contrat a été conclu ou exécuté au Maroc.
II- L’exéquatur
Les jugements étrangers ne peuvent, en principe, être exécutés au Maroc que s’ils ont obtenu
l’exéquatur. Il s’agit d’un ordre d’exécution, donné par l’autorité judiciaire marocaine, d’une
décision rendue par une juridiction étrangère.
Selon l’article 430 du code de procédure civile : « Les décisions de justice rendues par les
juridictions étrangères ne sont exécutoires au Maroc qu'après avoir été revêtues de l'exéquatur
par le tribunal de première instance du domicile ou de la résidence du défendeur ou, à défaut,
du lieu où l'exécution doit être effectuée ».
La demande d’exéquatur est formée, par voie de requête, à laquelle sont jointes :
4° Eventuellement, une traduction complète en langue arabe des pièces énumérées ci-dessus
certifiée conforme par un traducteur assermenté.
La décision de l’exéquatur permet à la décision étrangère de produire les mêmes effets que
si elle avait été rendue par une juridiction marocaine.
Aussi faut-il préciser que les jugements étrangers ont la force juridique d’un acte authentique
et constituent un moyen de preuve non négligeable même s’ils ne sont pas revêtus de
l’exéquatur. De plus, les jugements relatifs à l’état et à la capacité d’une personne produisent
leurs effets sans exéquatur.
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Chapitre 4 : Droit International Privé
I- Définition :
Le DIP peut être présenté comme la branche du droit qui réglemente les rapports de
droit privé de caractère international par exemple, les mariages conclus entre deux personnes
de nationalités différentes ou les contrats entre sociétés établies dans des états différents. Dans
ces exemples cités, l’existence d’un élément étranger fait entrer en jeu des règles particulières
dont la recherche et l’application constituent l’objet du DIP.
L’existence de cet élément étranger qu’on appelle aussi élément d’extranéité peut être
d’origines diverses. Une conception simpliste voudrait voir dans le DIP, le droit des étrangers
et par suite, résoudre tous les problèmes par l’application de la loi nationale. Il en est en réalité
tout autrement. Par ex : devant une juridiction française, une succession dans laquelle le défunt
et tous les héritiers sont français n’en a pas moins le caractère international si au moment du
décès, le défunt était domicilié hors de France.
De même, un contrat passé au Maroc entre deux Marocains est un contrat international
s’il a pour objet la vente ou la location d’un immeuble situé à l’étranger. (Le contrat s’il porte
sur un objet à l’étranger même s’ils sont du même pays, ils peuvent convenir de l’application
d’une loi étrangère).
Le DIP touche à l’ensemble des matières juridiques, délits contractuels, statut personnel,
statut réel, condition des étrangers…L’accord est cependant loin d’être réalisé sur l’étendue
exacte du DIP, les uns lui disputent le droit du travail ou le droit fiscal considérés comme des
matières de droit public, d’autres veulent contrairement à la tradition en exclure le droit pénal.
Le droit international privé est la branche du droit qui étudie le règlement des différends de
droits privés présentant au moins un caractère d'extranéité, que les parties soient de nationalités
différentes, résident dans des pays différents, ou soient liées par des engagements pris dans un
pays autre que leur pays de résidence.
41
Les problèmes principaux se posant au droit international privé sont:
Les deux questions sont bien distinctes, les tribunaux d'un pays pouvant être amenés à
appliquer la loi d'un autre pays. Les manuels ajoutent également souvent une partie traitant des
sujets de droit, comprenant le droit de la nationalité et la condition des étrangers.
Malgré son nom, le droit international privé n'est pas uniforme. Il existe un droit
international privé français, un droit international privé allemand, etc.
Le droit international privé est un fleuve irrigué par de nombreux affluents. Longtemps
purement national. Depuis le début du XXe siècle, et l'accroissement de la mobilité
internationale des personnes, capitaux et biens, on assiste à une internationalisation des sources
du DIP. Ces sources sont internationales (les conventions de La Haye) ou plus régionales (droit
communautaire).
- En droit comparé : certains Etats de l’Europe de l’est et de l’ouest ont codifiés leurs
DIP.
- Les règles codifiées : existent dans de nombreux Etats arabes musulmans par exemple,
un chapitre consacré au conflit de lois dans le code civile égyptien 1949 a inspiré les codes
civils de Syrie, d’Iraq, la Lybie…
- Au Maroc : le Dahir sur la condition civile des étrangers du 12 aout 1913 (appelé
D.C.C.) constitue la source principale du DIP. Il constitue ainsi le 1er code du DIP ( par la
langue française) il traite essentiellement des conflits de lois, pour ce qui est des conflits des
juridictions (citant) du dahir du 4 Avril 1959 modifiant cela du 4 Avril 1956 relatif au
fonctionnement des juridiction du droit commun, la loi du 2 Janvier 1955, loi d’unification,
d’arabisation et marocanisation et le code 1974 qui intéresse à plus d’un titre le DIP, quant à la
nationalité, elle est entièrement régie par le dahir 6 septembre 1958 modifiée par la loi du 23
mars 2007.
42
saisi. Par exemple : un juge marocain peut être saisi d’une question de validité d’un mariage
entre une française et un marocain. Le juge marocain peut être également saisi des effets d’un
contrat de soutraitance ou encore un contrat conclu entre une société française et une société
marocaine.
La question qui se pose au juge est de savoir à laquelle de ces lois, le litige doit être
soumis ? La réponse qui peut nous venir à l’esprit est de se dire pourquoi pas le juge marocain
ne soumettrait-il pas les différents litiges à la loi marocaine ? Mais, ne serait-il pas souhaitable
que le juge applique la loi avec laquelle le litige présente le plus d’attache ?.
Donc, le problème du DIP se ramène à une option entre les différentes lois en
présence en l’occurrence la loi du for et la loi étrangère. Et le conflit de lois se présente au juge
comme un choix qui doit être opéré entre plusieurs ordres juridiques, mais ce conflit ne se pose
pas en réalité que lorsque le système juridique du for accepte de le poser.
Autrement dit, il y a conflit de lois toutes les fois lorsque des situations pouvant se
rattacher à plusieurs pays, il faut choisir entre les lois de ces différents Etats, celle qui sera
appelée à régir le rapport de droit considéré, c’est donc essentiellement un problème d’option,
le procédé le plus général de solution du (problème) du DIP consistent alors non pas à les
résoudre directement par des dispositions législatives propres mais à désigner, s’agissant de
relations concernant les particulier, la loi interne qui leur sera appliquée, par ex : article 3 du
D.C.C. dispose que l’état et la capacité des français et des étrangers sont régis par leur loi
nationale.
La règle de conflit de lois est une règle abstraite, indirecte (elle ne permet pas de
résoudre la question de fond posée, mais uniquement de déterminer la loi compétente pour
résoudre cette question de droit substantiel), et neutre (la solution substantielle n'est pas prise
en compte dans la détermination de la loi applicable).
Solution
43
Deux grandes approches peuvent être envisagées par les États pour résoudre un conflit
de lois. La première consiste dans la mise en œuvre de règles de droit international privé
matérielles, et la seconde consiste dans l'édiction de règles de conflit.
Les règles de droit international privé matérielles sont des règles substantielles, se
présentant souvent sous forme de traités internationaux, qui ont vocation à s'appliquer dès lors
qu'une situation, présentant des éléments d'extranéité, peut ainsi être qualifiée de situation
internationale et qu'elle entre dans le champ d'application du traité.
L'intérêt d'une règle matérielle de droit international privé est que, en raison de son
caractère substantiel, elle donne directement la solution du litige. Il n'est ainsi plus besoin de
prendre le détour d'une règle de conflit et la solution du litige peut être obtenue beaucoup plus
facilement. À titre d'exemple, un litige concernant la vente internationale de marchandises est
régi par la Convention internationale de Vienne.
Si un juge doit statuer sur une vente conclue entre un français et un allemand (la France
et l'Allemagne ayant tous deux ratifié cette convention) entrant dans le champ d'application de
cette convention, il n'aura pas à déterminer laquelle de la loi française ou allemande a vocation
à s'appliquer pour trancher ce litige, mais appliquera directement les règles matérielles issues
de la Convention de Vienne, du moins dans le cadre du champ d'application matérielle de la
convention. En revanche, pour tous les éléments qui ne sont pas traités par cette convention, le
juge devra déterminer la loi applicable en vertu des règles de conflit de lois.
Les conflits de juridictions est la partie du droit international privé qui vise à déterminer
quand, et sous quelles conditions, les juridictions françaises peuvent être compétentes pour
trancher un différend à dimension internationale.
Il y a conflit de juridiction toutes les fois qu’un litige posant un problème d’extranéité,
il faut déterminer si le tribunal compétant est un tribunal marocain ou étranger, il se pose dons
tous les procès et est nécessairement préalable au conflit de lois car avant de déterminer la loi
applicable, le juge doit nécessairement se prononcer sur sa propre compétence.
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Autrement dit comme les lois de tous les pays concernés par les litiges ont vocation à
s’appliquer il est permis de penser également que leurs tribunaux sont compétents, il y a alors
conflits de juridictions.
Section 1 : La qualification :
La qualification permet de soumettre le problème de droit découlant d’une situation, dans
une catégorie juridique, en fonction de laquelle seront déterminées la règle de conflit et la loi
applicable selon le critère de rattachement adopté. Il s’agit donc de classer le problème soulevé
dans une catégorie juridique afin d’appliquer la règle de conflit correspondante.
La question qui se pose en matière de qualification est celle de savoir selon quel ordre
juridique cette qualification doit être faite. La doctrine propose trois solutions à cette question :
- Certains retiennent la qualification lege fori,
- d’autres retiennent la qualification lege causae
- et enfin une troisième méthode consiste à effectuer la qualification par référence à des
concepts autonomes universels.
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Selon cette thèse, le juge doit qualifier en utilisant les concepts et classifications de son
droit interne. Ainsi, le juge marocain se référera aux concepts du droit marocain, le juge français
au droit français…
§2- La qualification le causae :
La loi de la causae est la loi normalement applicable au rapport de droit considéré. Ce type
de qualification consiste donc à chercher la qualification au droit étranger éventuellement
applicable au rapport de droit faisant l’objet du litige.
§3- La qualification par référence à des concepts autonomes et universels :
Selon cette thèse, le juge ne devait pas être prisonnier de la qualification par référence à
une loi déterminée, mais devrait dégager, par l’utilisation de la méthode comparative, des
concepts autonomes différents des concepts internes et dotés d’une portée universelle.
Ces concepts doivent être formés à partir du droit comparé en dégageant les éléments
communs des institutions remplissant la même fonction.
En pratique, les juges retiennent la qualification lege fori.
Section 2 : Le rattachement :
La seconde étape du règlement du conflit de lois consiste à rattacher le problème de droit
à un ordre juridique déterminé.
Une fois classée dans une catégorie du droit international privé, la question de droit est
automatiquement soumise, grâce à l’élément de rattachement correspondant à cette catégorie,
à un ordre juridique donné.
C- Le conflit positif
D- Le conflit négatif :
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3- Les types de renvoi :
Selon cette méthode, le respect des droits acquis est un principe fondamental de la
réglementation des relations internationales. Dès lors la loi ancienne doit s’appliquer pour
assurer le respect de tout droit acquis sous son empire.
E- l’application des règles internes relatives au conflit de lois dans le temps
Selon cette méthode, il faut faire une application immédiate de la loi nouvelle aux effets à
venir des situations juridiques en cours et maintenir la loi ancienne pour juger les conditions de
validité et les effets passés de ces situations.
F- l’interprétation au cas par cas de la règle de conflit en cause
Selon cette méthode, il n’y a pas de solution générale digne de s’imposer à tous les conflits
mobiles. Il faut traiter chaque cas à part et lui appliquer la solution adéquate.
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III - L’application des règles de conflit :
Sous-section 1 : Le mariage
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On examinera d’une part les conditions de fond du mariage et d’autre part les conditions de
forme.
D- Les conditions de fond du mariage :
Si les deux époux sont de même nationalité, le juge doit appliquer leur statut personnel tel
qu’il est prévu par leur loi nationale sauf contradiction avec l’ordre public marocain.
Si les époux sont de nationalités différentes, les conditions de fond du mariage doivent être
conformes aux lois nationales des deux parties cumulativement.
E- Les conditions de forme du mariage:
Selon l’article 11 du D.C.C., les étrangers peuvent se marier au Maroc soit selon les formes
admises par leur loi nationale, soit selon celles déterminées par l’état civil marocain.
Ainsi, les étrangers ont la possibilité de conclure leur mariage devant l’officier d’état civil
marocain à condition que leur loi nationale l’admette.
F- Cas du musulman étranger :
On n’applique pas à un étranger musulman qui veut conclure son mariage au Maroc son
droit national quant aux conditions de fond et conditions de forme, ce droit est remplacé par le
droit marocain c'est-à-dire les règles de la Moudawana. Il en résulte les conséquences
suivantes :
1°- un étranger musulman est autorisé à avoir plusieurs épouses même si son droit
national le lui interdit
2°- Une étrangère musulmane n’est pas autorisée à se marier avec un étranger même si
sa loi nationale le lui permet.
3°- Le mariage du musulman étranger n’est valable du point de vue du droit marocain
que s’il est conforme aux règles de la moudawana.
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Les Marocains de confession juive sont soumis aux règles du statut personnel hébraïque
marocain. ».
Sous-section 2 : Le divorce :
L’étude de cette institution nécessite la distinction entre les conditions de fond et la
procédure du divorce.
Les conditions de fond :
S’agissant des causes du divorce, on applique la loi nationale commune des époux s’ils sont
de la même nationalité.
Si les époux sont de nationalité différente, on applique la loi nationale de la partie qui
demande le divorce. Cependant, si l’une des parties est de religion musulmane, on applique le
droit marocain.
Les conditions de forme du divorce
La dissolution du mariage des étrangers au Maroc peut être prononcée par les tribunaux
marocains. Le tribunal compétent est le tribunal de première instance dans le ressort duquel se
trouve le domicile conjugal.
L’instance en divorce commence toujours par le préliminaire de la conciliation, même si la
loi nationale des intéressés ne la prévoit pas. Le jugement du divorce doit être transcrit sur les
registres de l’état civil du lieu où le mariage a été célébré, si la célébration a eu lieu au Maroc
en la forme de l’état civil.
Si la célébration a eu lieu en une forme coutumière, consulaire ou hors du Maroc, le jugement
est transcrit sur les registres de l’état civil du lieu où les époux avaient leur dernier domicile au
Maroc. Le jugement ne peut être transcrit sur les registres d’un consulat étranger qu’après
exéquatur.
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L’état et la capacité des étrangers sont régis par leur loi nationale.
Cette expression fait référence aux règles relatives au système notarial moderne qui
déterminent la compétence du notaire au Maroc.
Durant le protectorat, le notaire qui était toujours français, ne pouvait rédiger un contrat
que lorsque l’une des parties était française ou justiciable des tribunaux français ou lorsque ce
contrat intéresse un marocain mais est destiné à être produits en France ou à l'étranger ou devant
une autorité administrative ou judiciaire française ou étrangère. L’expression législation édictée
pour le protectorat français, concerne aussi le cas des greffiers qui étaient autorisés à rédiger
certains actes.
D- Les lois et usages locaux :
Cette expression fait référence aux formes relatives aux contrats connues lors de la
publication du DCC à savoir le notariat adoulaire et le notariat hébraïque.
Ainsi, est valable le contrat dont l’un des contractants est étranger et dressé par un adoul à
condition que ce contrat ne soit pas contraire au droit musulman.
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Le notariat hébraïque est réservé aux personnes de confession juive et ce quel que soit leur
nationalité.
Elle existe lorsque la loi nationale de l’intéressé impose une forme comme élément de la
validité d’un acte. C’est le cas par exemple de la forme authentique du testament imposée par
le droit des Pays-Bas.
D- La primauté de la loi interne marocaine
Le droit marocain impose dans certains cas une forme déterminée pour la formation d’un
contrat et ce de manière impérative. C’est le cas par exemple de la vente immobilière qui doit
être effectuée par écrit ainsi que des obligations dont la valeur est supérieure à 250 dirhams qui
doivent également être établies par écrit.
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CHAPITRE 6 : LES CONFLITS DE JURIDICTION
II- L’exéquatur
Les jugements étrangers ne peuvent, en principe, être exécutés au Maroc que s’ils ont obtenu
l’exéquatur. Il s’agit d’un ordre d’exécution, donné par l’autorité judiciaire marocaine, d’une
décision rendue par une juridiction étrangère.
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Selon l’article 430 du code de procédure civile : « Les décisions de justice rendues par les
juridictions étrangères ne sont exécutoires au Maroc qu'après avoir été revêtues de l'exéquatur
par le tribunal de première instance du domicile ou de la résidence du défendeur ou, à défaut,
du lieu où l'exécution doit être effectuée ».
La demande d’exéquatur est formée, par voie de requête, à laquelle sont jointes :
4° Eventuellement, une traduction complète en langue arabe des pièces énumérées ci-dessus
certifiée conforme par un traducteur assermenté.
La décision de l’exéquatur permet à la décision étrangère de produire les mêmes effets que
si elle avait été rendue par une juridiction marocaine.
Aussi faut-il préciser que les jugements étrangers ont la force juridique d’un acte authentique
et constituent un moyen de preuve non négligeable même s’ils ne sont pas revêtus de
l’exéquatur. De plus, les jugements relatifs à l’état et à la capacité d’une personne produisent
leurs effets sans exéquatur.
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