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4 - Sourate des Femmes

176 versets
Révélée à Médine après la sourate de VEpreuve
A propos d e la soura te d es F e m m e s, A bdulla h B e n M a ss'oud a
dit: « D a ns la sourate des F emm es, il y a cinq v ers e ts qu e je n’é ch a n
gerai plus contre ce que tout le bas monde contie nt. Ils sont:
- Allah ne lésera personne, pas même, du poids d’un atome (40).
- Si vous évitez de commettre des péchés graves (31).
- Allah ne pardonne point qu’on lui associe d’autres divinités (48).
- Si ces gens, qui ont été volontairement iniques, reviennent à toi (64).
- Quiconque aura commis une mauvaise action ou se portera tort à soi-
même trouvera Allah miséricordieux. (110).
.. a

Bismi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm
yâ ’ayyuhâ-n-nâsu -t-taqû rabbakumu-l-lad î halaqakum min nafsin
wâhidatin wa halaqa minhâ zawjahâ wa batta minhuma rijâlan katîran
wa nisa’an wa-t-taqû-L-Lâha-l-ladî tasâ’alûna bihî wa-l-’arhâma ’inna-
L-Lâha kâna ‘alaykum raqîban (1).
Au nom d’Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux
O hommes, craignez Allah qui vous a créés d’un seul être, puis de cet
être tira sa compagne et de ce couple tira l’humanité toute entière. Crai-
gnez Allah au nom de qui vous vous demandez mutullement appui. Respec-
tez les liens du sang. Allah a l’œil sur vous. (1).

Dieu ordonne a ux gens de Le craindre, en n’a dora nt qu e Lui, seul


s a ns Lui re co nn a ître d e s riv a ux. C ’e st Lui qui le s a cré é s d ’ un s e ul
q u i « s t A.«lam n u s D ie u l a s a l u a - , p u i s d e c e l u i- c i , Il a c r é é s o n
épouse qui e s t E v e . E lle fu t cré é e d ’u n e d e s e s c ô t e s g a u c h e s d e p a r
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son d errière alors qu’il s’endormait. A sa vue, elle lui plut et il la prit
pour compagne.
Abbu Houraira rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
et le salue- a dit: «Soyez bienveillants à l’égard des femmes, car la femme
a été créée d ’une côte. Or la partie supérieure est la plus courbe. Si tu
cherches à la redresser, tu la briseras, et si tu la laisses, elle restera
courbe». Suivant une variante on trouve cet ajout: «si tu veux quelle te
satisfasse, elle le fera bien qu’elle garde sa courbure» (Rapporté par Bouk-
hari et Mouslim)(I).
«et de ce couple tira l’humanité toute entière» c’e st à dire à p artir
d’Adam et d’ Eve un grand nombre d’hommes et des femmes fut répan
du dans tout le monde malgré leurs espèces, races, qualités, couleurs
e t la ngu es. Mais, au jo ur du rass e mble m ent ils feront tous re tour à
Dieu.
«Craigriez Allah au nom de qui vous vous demandez mutullement ap-
pui» qui signifie: grâce à votre soumission à Dieu, vous pouvez Lui de
mander le maintien du lien de parenté sans le rompre.
«Allah a l’œil sur vous» Dieu observ e toutes Ses cré atures et voit
ce qu’elle s font, Il e st té moin de toutes les œ uvres et rien ne L ui'e st
caché . D ans un hadith a uth entifié , l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit: «Adore Dieu c ’est comme tu Le vois, si tu ne Le
vois pas Lui, certes te voit»(2).
Le se cre t qui réside dans la naissance de toute l’hum anité toute
e ntière d ’un s e ul couple , e st la comp a ssion qu ë doiv e nt les uns à
l’égard des autres e t l’incitation à aider les faibles et les pauvres.
Jarir Ben Abdullah Al-Bajli raconte qu’un petit groupe des hommes
de la tribu Moudar vinrent trouver l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
e t le s alu e-, ne porta nt que des h aillons à ca us e de le ur pauvreté .
A près la prière du midi, il monta sur la chaire e t commença son dis
cours par la récitation de ce verset: «O hommes, craignez Allah qui vous

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a créés d’un seul être...». Puis il récita à ia suite ce vers et: «O vous qui
croyez, eraignez Dieu. Que chacun considère ce qu’il a préparé pour de-
main» [Coran LIX, 18] et exhorta les hommes à faire l’aumône. C hacun
des fid èle s s’exécuta en donna nt à ces pa uvre s de ce qu’il poss é dait
comme argent, froment, dattes, ou autre».

wa ’âtû-l-yatâma ’amwâlahum walâ tatabaddalû-l-habît a bi-t-tayyibi wa-


lâ ta’kufu ’amwâlahum ’ilâ ’amwâlikum ’innahû kâna hûban kabîran (2)
wa ’in hiftum ’allâ tuqsitû fî-l-yatâmâ fa-nkihû mâ tâba lakum mina-n-
nisâ’i matnâ wa tulâta wa rubâ‘a fa ’in hiftum ’allâ ta‘dilû fawâhidatan
’aw mâ malakat ’aymânukum dâlika ’adnâ ’allâ ta'ûlû (3) wa’âtû-n-ni-
s a ’a saduqâtihinna nihlatan fa’in tibna lakum ‘an say’im minhu nafsan
fukulûhu hanî’am marî’an (4).
Rendez leurs biens aux orphelins. Ne substituez pas ce qu’ils possèdent
de bon à ce que vous possédez de mauvais. Ne subtilisez pas leurs biens en
les confondant avec les vôtres. Ce serait un méfait odieux. (2). Si vous crai-
gnez de n’être pas équitables envers les orphelines, épousez deux ou trois ou
quatre femmes, à votre convenance, parmi les autres. Si vous craignez de
ne pas les traiter avec égalité, n’en épousez qu’une ou une captive. C’est
pour vous le moyen d’être le plus juste possible. (3). Remettez à vos fem-
mes leurs dots en toute propriété. S’il leur plaît de vous en abandonner une
partie, profitez-en en toute tranquillité et le mieux possible. (4).

Une fois que les orph e lin e s a ie nt a tte int l’â ge de pub erté , dont
vous êtes les tuteurs, donne z-leur les biens qu’ils leur appartiennent en
entier. T el e st l’ordre de Dieu qui interdit aussi de substitu er ce qui est
m auvais à ce qui e st bon. En comm enta nt cela, les dires des ulémas
é t a i e n t u n p e u d if fé r e n ts l e s u n s des autres:
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- S o u fi a n A L-T h a wri a dit: «N e h â te z-vous pas de m a ng er les
biens qui vous sont illicites avant d’acqu érir les biens licite s qui vous
sont destinés.
- S aïd Ben Joub aïr a dit: «Ne mange z pas leurs biens illicitement
afin d’épargner vos biens licites.
- Q u a nt à Al-S ouddy, il raconte que l’homme pre nait le mouton
gra s d es biens de l’orphelin et le remplaçait p ar un autre maigre de
son troupe au en disant: «Un mouton à la place d’un mouton». Il pren
a it un dirham authentique et mettait à sa place un autre faux en disant
un dirham contre un autre.
«Ne ¡substüisez pas leur biens en les confondant avec les vôtres» qui
signifie, d’après Moujahed et Sa'id Ben Joùbaïr, ne mélangez pas vos
biens a ve c les leurs pour les manger en même temps c ar cela consi-
tue un gra/id péché qu’il faut éviter.
«Si vous craignez de n’être pas équitables envers les orphelines, épou-
sez deux ou trois...» C ela signifie que si l’un d’entre vous est le tute ur
d’une orphelin e et pense à l’é pous er mais se trouve incapable de lui
payer une dot qui lui convient, qu’il cherche alors une autre fille parmi
celles que Dieu a mises à sa disposition.
Il e st cité dans le Sahih de Boukhari que 'Aicha a rapporté qu’un
homme a v ait épousé une orphelin e qui était ch e z lui. Elle poss édait
une palmeraie mais cet homme g ardait toute la récolte sans rie n en
donner a cette orpheline. C’e st à cette occasion que ce verset fut ré
vélé.
E t toujours d’après Al-Boukhari Aicha rapporte que ‘O urwa lui a
demandé au sujet de ce verset: «Si vous craignez de n’être pas équita
b le envers les orphelines», elle lui répondit: «O fils de ma s œ ur! il s’agit
d’une orphelin e qui est sous la tutelle d’un homme et elle lui associe
de ses biens. C e tuteur, épris de la fortune et de la beauté de cette or
pheline, voulant l’épouser sans lui donner la dot qu’elle méritait, mais
en lui (tonnant une dotqu’unautre homme devait lui donner. Alors on in-
t e nfit aux tuteurs d’épouser des pareilles orphelines à moins qu’ils ne
leur donnent la dot la plus convenable en la leur accordont plus que la
c o u t u m e l’a e e i g n m t à l e u r é g a r d . U s f u r e n t o r d o n n é s d ’é p o u s e r d e s
• nés hormis c e s orph elin e s, comm e il le ur plaira . Aich a ajouta:
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«Les homme s consulta nt l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le
s alu e- en lui de m anda nt des e xplic ations de ce v erset, Dieu à Lui la
puissance et la gloire lui fit cette révélation: «Us te demandent une déci-
sion au sujet des femmes») [Coran IV, 127]. Aicha reprit: « Quant aux pa
role s divin e s conte nu e s dans le v ers e t pré c é d e nt «et que vous ayez
l’intention de les épouser», elle s s’a ppliqu e nt au d é sir de l’un d’ entre
vous quand il veut épouser sa pupille lorsqu’elle jouit d’une fortune mo
deste e t de peu de beauté». Elle ajouta: «Les hommes fure nt interdits
de dem ander en mariage ces orphelin es quand elle s jouiss e nt d’une
grande fortun e et d’une grande beauté à mois qu’ils ne leur réservent
une dot équitable, parce que ce dé sir ne se manifesterait pas si elles
avaient peu de fortune et peu de beauté».
«épousez deux ou trois ou quatre femmes» Dieu permet, dans ce ver
set, a ux homme s d’a voir jusq u’à quatre femmes, et ceci de Sa part,
constitu e une tolérance et une grâce à condition de ne pas dép asser
ce nombre selon l’avis de la majotité des ulémas, bien que des ulémas
C hi'ites permette nt à l’homme d’épous er neuf femmes, et d’autres qui
ont toléré plus que ça. Q uelque s uns se réfèrent au fa it que le Pro
phète -qu’Allah le bénisse et le salue- avait neuf femmes.
Parmi les hadiths qui limitent le nombre à quatre, on cite celui-là:
«Salem a rapporté, d’après son père, que Ghilan Ben S alama Al-Tha-
q afi se conv ertit à l’islam alors qu’il a vait dix femm es. Le Prophète -
qu’Allah le bénisse et le salue- lui dit: « Choisis-en quatre». Du temps
de ‘Omar, Ghilan répudia toutes ses femmes et partagea ses biens en
tre ses enfants. ‘O mar, informé de l’acte de Ghilan, s’écria: «Je crois
que le démon, qui parvient parfois subrepticement à écouter, avait en
tendu p arler de ta mort e t avait jeté cette nouvelle dans ton c œ ur, et
que tu ne survivrais que pour un court laps de temps. Par Dieu, tu dois
reprendre tes femmes e t récupères tes biens, sinon je donnerai l’ordre
de leur donner leurs parts de la succession et de lapider ton tombe au
comme on a lapidé le tombeau de Abou Righal».
C e qui prouv e que si l’homme a le droit d’a voir plus que quatre
femm es, l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, a urait to
léré à Ghilan de garder les dix qui s’étaient converties.
C hafé'i rapporte que N awfal Ad-Dili a dit: «Je me suis converti à
l’Isla m a lo t» «u® j’av/a’.s -='.r.«=, f e m m e s . «--Envoyé d e D ieu -qu'A lla h le b é

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nisse e t le salue- m’a dit: « G arde quatre d’entre elles et répudie la cin
quiè m e » J’ai ré pudié la plus a ncie nne , qui é ta it stérile , a v e c qui j ’ai
passé soixante ans de mariage».
Si le fa it d’avoir quatre fe mm es e st un droit accord é à l’homme, il
e st conditionn é p ar l’équité qu’il doit é ta blir entre elles, c ar Dieu a dit:
«Si vous craignez de iie pas les traiter avec égalité, n’en épousez qu’une ou
une captive». D onc c e lui qui cra in t de n’ ê tre p as é quit a ble , d oit se
conte nter d’une seule fe mm e, qu a nt aux cp atives, il peut a voir a uta nt
qu’il voudra c ar il n’est pas tenu d’être équitable entre elles, p ar exe m
ple de cons a crer à chacune d’elle s des jours comm e a ux autres, bien
que c ette é galité e st recomm andé e et sa dérog ation ne constitu é pas
une faute.
Le but de la limitation du nombre des fe mm es à une, à part l’ég a
lité, vis e p é p argn er l’homme de la difficulté qu’il trouv e pour pouvoir
subve nir aux besoins d’une famille nombreuse.
«Remettez à vos femmes leurs dots en toute propriété» L’homme donc
e st te nu de don n e r à sa fe mm e son dou aire de bon gré . Si, a prè s
avoir fix é la valeur, la fe mm e v e ut en aba ndonner une part, l’homme a
le droit d’en profiter avec toute tranquillité et paix.
H achim rapporte que, avant cette révélation, le père s’emp arait dé
la dot de sa fille qu’il donnait en mariage sans en lui rien donner. C ’est
pourquoi Dieu a montré que cette dot est le droit de la femme.

walâ tu’tû -s-sufaha’a ’amwâlakumu-l-latî ja‘ala-L-Lâhu lakum qiyâman


WB-r-TunûVuim fïhâ wa-lcsûtmm wa qûlû lahum qawlam- ma‘rûfan (5).
watotalû-l-yatâmâ hatta ’idâ balagû-n-nikâha fa’in ’ânastum minhum
nâdan fadfa*u ’ilayhim ’amwâlahum walâ ta’kulûha ’isrâfan wa bidâran
’ay yakbarû wa man kâna ganiyyan falyasta‘fif wa man kâna faqîran fa-
lya’kul bi-l-ma‘rûfi fa’id â dafa‘tum ’ilayhim ’amwâlahum fa ’ashidû
‘alayhim wa kafâ bi-L-Lâhi hasîban (6).
Ne confiez pas aux incapables les biens qu’Allah a donnés comme base
à votre activité. Prélevez sur ces biens de quoi les nourrir et les habiller et
tenez-leur toujours un langage poli (5). Eprouvez la capacité des orphelins à
partir du moment où ils approchent de la puberté. S’ils donnent des signes
de capacité confiez-leur la gestion de leurs biens. Ne vous hâtez pas de les
dilapider avant qu’ils ne deviennent majeurs. Si le tuteur est riche, il doit
s’abstenir de prélever quoi que ce soit sur la fortune de ses pupilles, s’il est
pauvre, il ne peut en disposer que modérément. Lorsque vous leur rendez
leurs biens, faites-en prendre témoignage. Quoique, pour recevoir des
comptes, Allah sufiise»(6).

Dieu interdit aux tuteurs de mettre à la disposition des insensés et


incapables leurs biens que Dieu ^ accordés et qui sont les sources de
leur subsistance. L’interdiction judiciaire (en matière de droit) découle
de ce verset, qui comporte plusieurs sortes:
- L’interdiction en raison de la minorité; c ar tout min eur e st inca
pable de s’exprimer.
- L’interdiction en raison de la folie.
- L ’interdiction à cause d’une incapacité mentale.
- L’interdiction à raison de la faillite si l’endetté se trouve incapable
de s’acquitter de ses dettes et que les cré anciers pré sente nt une re
quête au juge pour mettre sous séquestre les biens de l’endelté.
Au point de vue religieux, les ulémas ont dit qu’il s’a git des fe m
mes et des enfants. A cet égard, Abou Oumama a rapporté que l’ En-
voy é de Dieu -q u ’A lla h le b é niss e e t le s a lu e- a dit: « T oute s les
femmes sont incapables et insensé es sa uf celles qui obéissent à leurs
maris».
«Prélevez sur ces biens de quoi les nourrir et les habiller et tenez-leur
toujours un langage poli» Ibn Abbas a comm enté cela en disa nt: « C e
que Dieu t’a accordé comme biens pour ta subsistance ne les donne
pas à ta fe mm e ou à ta fille puis tu regardes ce qu’elles v e ule nt en
fair& -,1 .« ,.......,..1 U s JApenser, mais retiens ton argent e t fa is -e n u n
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bon placement et c’est toi qui dois dépenser pour elles pour les nourrir
et les habiller».
Ibn Jarir rapporte qu’Abou Moussa a dit: «Les invocations de ces
trois hommes ne seront pas exaucées: un homme qui ne répudie pas
sa femme à cause de ses mauvais caractères; un homme qui donne
son argent à un insensé car Dieu a dit: «Ne confiez pas aux incapables
les biens qu’Allah a accordés» et un homme qui avance un prêt à un au
tre sans en prendre de témoins».
«et tenez-leur toujours un langage poli», il s’agit, d’après Moujahed,
de la piété filiale et du lien de parenté.
C e verset exhorte à être charitable envers la famille tant à la nour
riture qu’à l’habillement en adressant des paroles convenables.
«Eprouvez la capacité des orphelins à partir du moment où ils appro-
chent de la puberté» La puberté, selon l’opinion des ulémas, est l’âge où
le jeune commence à être pollué à là suite d’un rêve érotique, ou lors
qu’il a tte int quinz e ans. C eci est confirmé par un hadith rapporté par
‘Aicha et d’autres, que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa
lue- a dit: «Sont déchargés de toute responsabilité: le jeune jusqu’à la
pub erté ou l’âge de quinz e ans; l’homme endormi jusq u’à ce qu’il se
réveille, et le fou jusqu’à ce qu’il récupère sa raison».
L es ulé m a s se sont ré féré a ussi à un h adith ra p porté p ar Ibn
O m ar dans lequel il raconte: «Lors de la bataille de O uhod alors que
j ’avais quatorz e ans, j ’ai demandé au Prophète -qu’Allah le bénisse et
le salue- le permis de prendre part au combat, mais il a refusé. Ayant
atteint quinze ans le jour du «Fossé» - Le combat contre les coalisés -,
il m’a autorisé».
Lorsque le jeune donne des signes de capacité, c’est à dire lors
qu’on découvre en lui un jug em ent sain, l’interdiction sera levée et le
tuteur pourra lui confier ses biens pour les gérer. Mais Dieu interdit au
tute ur de dévorer injustement les biens de sa pupille avant la puberté
e t exhorte les riches à s’abstenir d’en profiter. Quant au tuteur pauvre,
9 lu est permis d’en user modérément mais jamais avec prodigalité et
«fissipation.
- qu e Dieu l’agré e- a comm e nté ce vers et: «s’il est pauvre, il
■* *■ disposer que modérément» et dit qu’il a été ré v élé au suje t du
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^uteur qui ne doit disposer des biens de sa pupille que dans la mesure
convenable en lui assurant sa subsistance, son habillement et les frais
indispensables.

La que stion qu’ont posé les ulémas est la suivante: «Si le tute ur
pauvre d evie nt riche, d evra-t-il rendre à sa pupille ce qu’il a v ait dé
pensé pour sa subsistance?» Deux opinions ont été donné es à ce su
jet:

La première: Il ne sera pas tenu de le rendre car il n’a disposé que


de la somm e qui lui é ta it dûe en ta nt que s alaire en échange de sa
mission. T el était l’a vis de C ahféi’i. A c e t égard on a rapporté qu’un
homme vint trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- e t lui
dit: «J’ai à ma charge un orphelin qui a une fortune, quant à moi, je ne
possède rien. Ai-je le droit de profiter de sa fortun e?» Il lui répondit:
«Oui, profites - en modérément et sans gaspillage» (Rapporté par Ibn Abi
Hâtent, Abou Daoud et N assaï/1*.

Ibn Jarir rapporte qu’un homme vint demander à Ibn Abbas: «J’ai
à ma ch arge des orph e lins qui poss è d e nt des ch a m elle s e t j ’ai les
miennes. Je donne du lait de mes chamelles aux pauvres. M’est-il per
mis d’us er du lait de celle s des orphelins?» Ibn Abbas de répondre:
«Si tu dois chercher la chamelle égaré e des leurs, enduire de goudron
la galeuse parmi elles, entretenir le bassin pour les abreuver et, bref,
t’occuper d’elles, use de leur lait sans en priver les chamelons et sans
gaspillage».

La deuxième: consiste à rendre tout ce qu’il en a dépensé, car le s


biens des orphelins sont interdits au tuteur, e t ce qui lui a été toléré,
en cas de néc essité, il devra le rendre une fois devenu riche. A ce t
égard Ibn Abi Ad-Dunia raconte que ‘O mar a dit: «En ta nt que tuteur,
je dois protéger les biens de l’orphelin, si je suis riche, je m’abstiens, si
j ’en ai besoin, j ’en prends en tant que prêt, et une fois devenu riche, je
dois m’en acquitter».

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12
Q u ant à ‘A m er Al-C ha‘bi, il a dit: «Le cas du tute ur besogneux est
pareil à l’affamé qui est contraint à manger la viande d’une bête morte.
«Lorsque vous leur rendez leurs biens, faites-en prendre témoignage».
C ’e st un ordre a dress é du S eign e ur a ux tute urs qui, une fois que les
pupille s s era ie nt en m esure de g é rer le urs bie ns, doiv e nt a ssurer la
présence de témoins lorsqu’ils rem ettent ces biens aux orphelins, bien
que Dieu suffit pour tenir compte de tout.

li-r-rijâli nasîbum-mimmâ taraka-l-wâlidâni wa-l-’aqrabûna wa-li-n-nisâ’i


nasîbun mimma taraka-l-wâlidâni wa-l-’aqrabûna mimma qalla minhu
’aw katura nasîbam mafrudan (7) wa ’idâ hadara-l-qismata ’ulû-l-qurbâ
wa-1-yatâmâo wa-l-masâkînu farzuqûhum minhu wa qûlû lahum qawlam
ma‘rûfan (8) wlyahsa-l-ladîna law taraqû min halfihim durriyyatan
di‘âfan hâfû ‘alayhim falyattaqû-L-Lâha wa-l-yaqûlû qawlan sadîdan (9)
’inna-l-ladîna ya’kulûna ’amwâla-l-yatâmâ zulman ’innamâ ya’kulûna fï
butunihim nâran wa sayaslawna sa‘îran (10).
Il revient aux hommes une part sur ce que laissent leurs parents ou
leurs proches. De même, il revient aux femmes une part sur ce que laissent
leurs parents ou leurs proches. Que les biens laissés soient importants ou
■on, une part leur est assignée. (7). Lorsque des proches ou des orphelins
o a des pauvres assistent au partage, donnez-leur quelque chose et tenez-leur
■i langage aimable.(8) Ceux qui redoutent de laisser après eux des enfants
ca bas âge et sont inquiets, qu’ils craignent Allah et tiennent un langage de
M ta r e . (9) Ceux qui gaspillent injustement les biens des orphelins, c’est
ri ' ■ * s ’i,s n ou rrissaient leu rs entrailles de feu. Ils sont voués à l’en-

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S a'id B en Joub a yr et Q atada ont dit que le s polyth éiste s ré s er
vaient leurs biens aux mâles adultes sans en rien donner a ux fèmme s
ou a ux mineurs. Dieu fit cette rév élation: «Il revient aux hommes une
part...» en leur montrant que tous les réservataires ont droit à la suces-
sion sans distinction même si leurs parts v arient selon le sexe ou le
degré de parenté ou le degré de patronage qui implique un droit tout
comme le lien de parenté.

Quant à Jaber, il a raconté que Oum Kouhha vint trouver l’ Envoyé


de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit: «O Envoyé de Dieu,
mon mari est mort en laissant deux filles sans leur rien laisser». Dieu à
cette occasion fit cette révélation.

Lorsqu e des proches -qui ne sont pas des xé serva taire s- ou des
orphelins ou des pauvres assistent au partage de la succession, ça se
ra un acte de charité de leur en a ttribuer une part, à s a voir que cela
constitu ait une obligation au d é but de l’ère islamique. C ette obligation
a-t-elle été abrogé e ou non? D eux opinions ont été dites: d’après Ibn
Abbas: la première rapportée par Al-Boukhari que ce verset est fonda
mental et n’a pas été abrogé; la deuxième rapportée par Ikrima, et tou
jours d’après Ibn Abbas, que ce verset à été abrogé par le v erset qui
le suit conc ern a nt les succ essions et da ns lequel la p art de chaque
successeur a été déterminée.

Mais on pe ut quand même déduire de ce vers et qu’il e st recom


mandé d’attribuer une part minime qu’elle soit aux pauvres et aux or
p h e lin s s ’il s ’ a g it d ’ un e gra n d e s u c c e s sio n a fin d e s o u l a g e r e t
ré conforter ces misérable s qui auront le coeur serré qua nd ils voie nt
les réservataires prendre leurs parts. Dieu le compatissant et le miséri
c ordie u x e xhorte le s homm e s à a ttrib u e r une p a rt à c e s g e n s-là
comm e un a cte de ch arité ou une aumôn e tout comm e II le montre
dans un a utre verset: «Mangez de leurs fruits quand Ils en produisent,
pavez-en les droits le jour de la récolte») [C oran VI, 141] Dieu, d’a utre
part, critique ceux qui portent leurs biens en cachette de peur que les
misére ux le sa che nt et le convoitent, leur cas sera pareil à celui des
propriétaires d’un jardin qui, pour é viter de donner de ses fruits a ux
pauvre s: «s’étaient promis de récolter leurs fruits de bon matin» e t à
cette fin «Ils partirent en chuchotant «Nous ne laisserons entrer aucun pau-
vres nffirmoinnt «Imv [liaran I WMH.47 et SA-ÔSJ. et pour »es punir: «Dieu
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les a exterminés. La même fin est réservée aux incrédules») [Coran XLVII,
10].
U arrive qu’un moribond fait un testament en faveur de Vun de ses
enfants causant ainsi un préjudice aux autres, poussé par la crainte de
laisser une postérité sans ressources, Dieu l’ordonne d’être équitable
et raisonnable. Il a dit: «Ceux qui redoutent de laisser après eux des en-
fants en bas âge et sont inquiets, qu’ils craignent Allah et tiennent un lan-
gage de droiture» D’après Ibn Abbas et d’autres, il incombe à celui qui
entend le moribond fa ire un tel te sta m e nt, de l’interdire et le dirig er
vers la bonne voie et de traiter ses successeurs comme il se doit.
Il a été ra pporté da ns les deux S a hihs que l’ E nvoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le^salue- vint rendre visite à S a'd Ben Abi W a-
qas qui était malade. C e dernier lui dit: «O Envoyé de Dieu, je suis un
homme fortuné et n’ai qu’une fille héritière. Peux-je faire une aumône
des deux tiers de mes richesses? - Non, fut la réponse. - La moitié? -
Non plus. - Alors le tiers? E t le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa-
lue- de répondre: «Oui le tiers, même ce tiers est beaucoup. Vaut mieux
laisser tes héritiers riches que de les laisser quémander les gens» (Rapporté
par Boukhari et Mouslim)(1\
Les théologiens ont déduit du hadith précité que l’homme a te droit
de dispos er du tiers de sa fortun e pour en faire un legs, mais au cas
où elle n’est pas grande, il est recommandé de réduire cette aumône
pour être inférieur au tiers qui n’est pas une stricte obligation.
Il en est des ulémas qui ont traité le verset autremnet, et ont pré
cisé qu’il s’agit des biens des orphelins en se référant au verset précé
d e nt: «Ne vous hâtez pas de les dilapider avant qu’ils ne deviennent
majeurs» selon les dires d’Ibn Abbas. A mon aVis, ajoute l’auteur de cet
ouvrag e, cette interprétation est la meilleure, c ar Dieu menace ceux
qui dévorent injustement les biens des orphelins. En d’autres termes,
c’est une exhortation à l’homme de traiter les orphelins qui sont à sa

(1) li :Jti Uiyu Je UJ ^ <jjl 0Î J c -î


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15
charge de la même façon dont ses enfants devraient être traités après
lui. C ’e st pourquoi Dieu a ajouté: «Ceux qui gaspillent injustement les
biens des orphelins c’est comme s’ils nourrissaient leurs entrailles du feu. Us
sont voués à l’enfer».
D’après les deux Sahih, Abou Houraira a rapporté que l’ Envoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Evitez le sept périls». On lui
dem anda: « Q uels sont-ils?» Il répondit: «Le polythéisme, la magie, le
meurtre d ’une âme que Dieu a interdit de tuer sauf pour une juste raison,
l’usure, de dévorer injustement les biens de l ’orphelin, la fuite du combat
(dans la voie de Dieu) et de calomnier les femmes mariées croyantes et in-
souciantes» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)(I).

Abou Barza a rapporté que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse


et le salue- a dit: «Au jour de la résurrection, des hommes seront res-
suscités de leurs tombeaux e t un feu jaillira de leurs bouches» On lui
demanda: « Quels sont-il, ô Envoyé de Dieu?» Il répondit: «Ne voye z-
vous pas que Dieu a dit: «Ceux qui gaspillent injustement les biens de
l’orphelin».

yusîkumu-L-Lâhu fï ’awlâdikum liddakari mitlu hazzi-l-’untayayni fa’in


kunna nisa’an fawqa-tnatayni falahunna tulutâ mâ taraka wa’in kânat

CD v* C;^ , :JVî ^ <5.1 oï ^ ^


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. « o b jJ I o^U Jl o L ^ J l Çjj ^ y l lj JU j r j j
wâhidatan falahâ-n-nisfu wa li ’abawayhi likulli wâhidim-minhumâ-s-
sudusu mimma taraka ’in kâna lahû waladun fa’il-lam yaku-l-lahu wala-
dun wa waritahîf ’abawâhû fali’ummihi-t-tulutu fa’in kâna lahti
’ihwatun fali’ummihi-s-sudusu mim ba‘di wasiyyatin yusî biha ’aw day-
nin ’abâ’ukum wa ’abnâ’ukum lâ tadrûna ’ayyuhum ’aqrabu lakum
nafan farîdatam-mina-L-Lâhi ’inna-L-Lâha kâna ‘Alîman Hakîman (11).
Quand il s’agit de vos enfants, Allah vous recommande d’attribuer au
garçon la part de deux filles. S’il n’y a que des filles et qu’elles soient plus
de deux, elles prendront les deux tiers de ce que laisse le défunt. S’il n’y en
a qu’une, elle prendra la moitié. Les père et mère du défunt prendront cha-
cun le sixième de ce qu’il laisse, s’il a un fils. S’il n’a pas de fils et que ses
père et mère soient seuls héritiers, la mère aura un tiers. S’il laisse des frè-
res et sœurs, la mère aura un sixième. Et cela après que le legs et les dettes
du défunt auront été aquittés. Vous n’êtes pas juges du degré d’affection et
d’utilité de vos ascendants et de vos descendants. Toute règlementation en
cette matière vient d’Allah. Allah est savant et sage. (11).

C e v ers et, le s vers ets suivants et le d ernier cité à la fin de c ette


soura te constitu e nt la b as e de la succ e ssion dont le urs d é v e lo pp e
m ents e t explications sont déduits des hadiths prophétique s e t des in
terpréta tions des théologiens. Nous allons détailler grosso modo cette
branche trè s importante de la loi islamique sans débattre les points qui
sont le sujet de divergence entre les ulémas suivant les écoles.

L’a ppre ntissage des règles de la succ ession est un des sciences
qu'on doit en a voir connaissance, car, selon un hadith rapporté par Ab-
dullah Ben O mar, l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse e t le salue- a
dit: «La science en matière religieuse, comporte trois branches essentielles
et tout ce qui se trouve en dehors d ’elles, est un surcroît: un verset fonda-
mental, une tradition (sunna) pratiquée et une prescription juste». (Rap-
porté par Abou Daoud et Ibn M aja)(1>.
Abou Hou rai ra rapporte que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
e t le salue- a dit: «Apprenez tout ce qui est relatif à la succession car elle

(1)

17
constitue la moitié du savoir, elle pourra être oubliée comme elle pourra
être la première science ôtée aux membres de ma communauté». (Rapporté
pr Ibn M aja)(I).

D’a près Al-B oukhari, Ja b er Ben Abdullah a rapporté « E ta nt ma


lade, l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le béniss e et le salue- e t Abou B a dr
se rendire nt che z moi à pied pour me visiter. C omme le Prophète me
trouva inconscie nt, il demanda de l’e au, fit ses ablutions puis prit de
cette e au pour m’asperger le visage. R ecouvrant ma raison, je lui de
mandai: « C omme nt je dois dispos er de mes biens?» C 'e st alors que
Dieu fit cette rév élation: «Quand il s’agit de vos enfants, Allah vous re-
commande d’attribuer au garçon la part de deux filles...».
Ja b er a rapporté un autre hadith qui est le suivant: «La femm e
de S a'd Ben Al-R abi' vint che z l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
et le salue- et lui dit: «O Envoyé de Dieu, voilà les deux filles de S a’d
Ben Al-Rabi* qui a été tué à la bataille de Ouhod en martyr, leur on
cle paternel s’empara de toute la succession sans leur en rien laisser,
et tu sais qu’une fille ne sera demandé e en mariage si elle est dému
nie». Il lui répondit: «Dieu, certes, me fera communiqeur Son jugement»
Aussitôt le verset relatif aux successions fut révélé, l’E nvoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse et le salue- manda l’oncle et lui dit: «Donne les
deux tiers de la succession aux filles de Sa'd, le huitième à leur mère et
garde le reste».(Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, Tirmidzi et Ibn Ma-
ja)<2>.
C omme les hommes au temps de l’ignorance (Jahiliah), ne don
naient rien de la succession aux femelles, Dieu ordonne aux hommes
d’être équitables envers leurs enfants aussi bien aux femelle s qu’aux

(1) «Juaî ^U l J li cju ij>j* J ¿j*


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(2) ùül» à ' J j - j W ¿1 J t y. ***** ¿¡*-
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18
mâles. La raison pour la quelle la p art du g arçon e st égale à celle de
deux filles, revient a ux charge s que l’homme doit assumer, aux dé pen
ses d’entretien, au commerce e t aux efforts qu’il déployé.
C ertains uléma s ont tiré de ce v ers et une vérité que, p ar cette re
comm a nd a tion, Dieu e st plus clé m e nt e nv ers S e s cré a ture s qu’une
mère l’en est envers son enfant.
D’ après Boukhari, Ibn Abba s a dit: «Dans le temps, l’héritage était
du dro it d es e nfa nts e t le le gs en f a v e ur d e s p ère e t m ère. Dieu a
a brog é c ela en imposant une part au garçon égale à celle de d eux fil
les, un sixiè m e à chacun d es p ère e t mère ou le tiers, à la fe mm e le
huitiè m e ou le qu art e t au mari la moitié ou le quart (de s cas qui dé
pendent de la présence des enfants)».
Ibn Abbas a dit également: «Lorsque le verset des successions fut
révélé, les tie n s éprouvère nt un certain embarras, se dem anda nt com
ment peut-on attribuer une part à la femme, à la fille e t au mineur alors
q u’aucun d’e ux ne p articip e à une guerre , ni emporte un butin? Puis
les uns d’entre eux dirent a ux autres: «ne discute z pas de cela, peut-
ê tre ^T Envoyé d e Dieu -qu’A lla h le b é niss e e t le s a lu e- l’oublie ou le
ch ange». Mais plus tard on lui dit: «O E nvoyé de Dieu, comm ent peut-
on donn er la moitié de la succ ession à une fille qui ne monte ja m a is
un ch ev al e t ne comb at pas, et a ttribu er une p art au min e ur qui n’e st
bon à rie n?» A s a voir qu’au te mps de la J a hilia on ne ré s erv a it une
p art de l’h érita g e qu’à celui qui comb att ait en pré féra nt l’aîné aux au
tre s. M ais ce v e rs e t fu t ré v é lé afin que ch acun re çoiv e ce qu’il a de
droit.
Q u a nt a ux p arts ré s erv é e s au fille s, on e nte nd p ar le term e: «et
qu’elles soient plus de deux» que les d eux tiers de l’h éritag e reviennent
aux filles quand elles sont au nombre de deux et plus s’il n’y a pas des
g arçons héritiers. La pre uve en e st le hadith déjà mentionné plus haut
concernant les deux filles de Sa‘d Ben Al-R abi'».
s : 1«, laiss© un e s eule fille, elle a dro it à la moitié . Q u a nt
aux parts des père et mère, plusieurs cas sont à envisager:
1 - En cas de présence des enfants, mâles et fem elles, chacun
d'eux reçoit le sixième. S’il n’y a qu’une seule fille , elle a droit à la moi-
•=* li» deuxièm e moitié s e r a répartie entre la m ère qui 3 dfOÍt à SOIA
tie rs, c ’e st à dire le sixiè m e , e t le s d e ux a utre s tie rs re vie n n e nt au
p ère: un tie rs en ta nt qu e p ère e t un tie rs en t a nt qu e « A c e b» (un
agn at héritier).
2 - Si les père et mère sont les se uls héritiers, la m ère obtie nt le
tiers et le s d e ux tiers re vie nn e nt au père. En c a s de pré s e nc e d’une
fe mm e ou d’un mari, la pre mière re çoit le quart, le s e cond la moitié ,
qu a nt au re ste un tiers e st ré s erv é à la m ère e t le s d e ux a utre s au
père.
Le ca s de la mère a suscité une div erg e nc e e ntre le s ulé m a s et
trois opinions ont été donné es à son sujet:
A - Si les père et mère sont les seuls héritiers, ou s’il y a un mari
ou une fe mm e , la mère reçoit resp ectiv e m e nt le tiers de l’hérita g e ou
le tiers du reste, qua nt a ux de ux tiers, ils reviennent au père c ar Dieu
a fix é la part de la femelle à la moitié de celle du mâle. T elle était l’opi
nion de la majorité des ulémas. .
B - Mais selon Ibn Abbas, dans les d eux cas pré cé dents, la mère
a le droit au tiers de tout l’héritage en se bas ant sur le v ers e t «S’il n’a
pas de fils et que ses père et mère soient seuls héritiers, la mère aura un
tiers» car ce v ers e t a une porté e g én érale a bstraction fa ite de la pré
sence d’une femme ou d’un mari. Mais cette opinion parait faible.
C- Lorsqu e le d éfunt laisse une femm e, la succ ession sera rép ar
tie en douz e parts: 3 pour la femme, 4 pour la mère e t 5 pour le père.
Lorsque le mari hérite de sa femme défunte: la mère a le droit au tiers
du reste c ar si elle reçoit le tiers de l’hérita g e, la mère a ura pris une
p art sup érie ure à c e lle du p ère. D ans ce ca s: le mari a le droit à la
moitié c’est à dire 3 parts, la mère une part et le père de ux parts. T elle
était l’opinion d’Ibn Isrine qui est aussi faible» La première de ces trois
opinions est la plus correcte et c’est Dieu qui est le plus savant.
v 3-11 s’ a git de la pré s e nc e d e s p ère e t m ère a v e c le s frè re s e t
s œ urs qu’ils soie nt germains ou consanguins ou utérins. C eux-là n’éli
min e nt p as le p ère m ais ils ré duis e nt la p art de la m ère du tie rs au
sixièm e. S ’il n'y a pas d’autres héritiers, e t dans ce cas on donne à la
mère le sixième de la succession e t le re ste re vie nt au père .
C ette p artie du v erset: «S’il laisse des frères et sœurs, la mère aura
un sixième» concerne le paragraphe précédent, c ar comme on T a mon
tré, ce s frère s e t s œ urs réduisent la part de la mère sans qu’ils soie nt
d es héritiers. A s a voir que s’il s’agit d’un seul frère , la mère aura une
p art inté gra le , m ais s’ils sont nombre ux, a lors sa p art e st fix é e au
sixième. Les ulémas ont justifié cela en disant que c’e st le père qui de
vra le ur a ssurer leurs dépenses et ce dont ils auront besoin.

«Et cela après que les legs et les dettes du défunt auront été acquittés»
S elon l’avis unamime d es ulémas, anciens et conte mporains, les d e t
te s p ass e nt a v a nt les legs et p ar la suite elles doiv ent être a cquitté e s
a v a nt l’a pplic a tion d es legs. A c e t é gard A hm ed e t Tirmidhi ont rap
porté que ‘Ali B en A bi T ale b a dit: «Vous ré cite z souv e nt ce v ers e t:
«Et cela après que les legs et les dettes du défunt auront été acquittés»
mais sa che z que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse e t le s alu e- a
ordonné d’acquitter les dettes avant d’appliquer les legs, e t que les frè
res et frères et s œ urs germains héritent les uns des autres en exclu ant
ceux q ui sont consanguins, et que l’homme hérite de son frère germain
en excluant son frère consangrin».

«Vous n’êtes pas juges du degré d’affection et d’utilité de vos ascen-


dants et de vos descendants» Dieu, p ar ce v erset, rappelle aux homme s
qu’il n’a laiss é ni a sc enda nt ni d e sc e nd a nt s ans qu’il n’obtie nn e une
p art de la succession en contre dis ant ce qu’il a été suivi au te mps de
l’ignorance. L’homme ne sait plus lequel sera utile dans la vie présente
et dans l’autre, son père ou son fils?.

«Toute réglementation en cette matière vient d’Allah» c’e st à dire que


les règles à suivre pour le partage de la succession comme il a été dé
ta illé là-ha ut, sont une oblig ation imposé e p ar Dieu, c ar II e st S age et
Juste, e t connait bien l’intérêt de S es créatures.

21
walakum nisfu mâ taraka ’azwâjukum ’il-lam yaku-l-Iahunna waladun
fa’in kâna lahunna waladun falakumu-r-rubu‘u mimma tarakna mim-
ba‘di wasiyyatin yusîna biha ’aw daynin wa lahunna-r-rubu‘u mimma ta-
raktum ’ila-lam yaku-l-lakum waladun fin kâna lakum waladun falahun-
na-t-tumunu mimma taraktum mim ba‘di wasiyyatin tûsûna biha ’aw
daynin wa ’in kâna rajulun yûratu kalâlatan ’awi-m-ra’atun wa lahïï
’ahun ’aw ’uhtun fali kulli wâhidim-minhumâ-s-sudusu fa’in kânû ’akt
ara min tâlika fahum surakâ’u fî-t-tulutu mim-ba‘di wasiyyatin yûsâ bi-
hâT ’aw daynin gayra mudâArrin wasiyyatam-mina-L-Lâhi wa-L-Lâhu
‘Alîmun Halîmun (12).
Sur ce que laissent vos épouses, la moitié vous revient, si elles ne lais-
sent pas d’enfants. Si elles laissent des enfants, vous n’avez droit qu’au
quart. Et ce, sous réserve que les legs et dettes grevant leur succession
aient été acquittés. Aux femmes revient le quart de ce que laissent leurs
époux quand ils n’ont pas d’enfants. Quand ils laissent des enfants, elles
ont droit au huitième. Et ce, sous réserve que les legs et dettes grevant leur
succession aient été acquittés. Quand un homme ou une femme meurent
sans laisser d’enfants, ou d’héritiers aceb, à la survivance d*un frère ou
d’une sœur, ces derniers ont droit chacun a un sixième. S’ils sont plusieurs,
ils auront droit indivisément au tiers de la succession. Et ce, après acquitte-
ment des legs et dettes de la succession, étant excepté l’hypothèse où les
legs porteraient préjudice aux héritiers. Cette réglementation vient d’Allah.
Allah qui sait tout et qui est clément. (12).

Dieu fa it connaître aux époux qu’ils ont droit à la moitié d e ce que


laisse nt leurs femmes si elles n’ont pas d’enfants, ou au quart si elles
ont d’e nfa nts, a prè s l’a cquitte m e nt d es d ett e s e t d es le gs c a r toute
succ ession ne p eut être ré p artie si elle e st gre v é e de ce s d e ux d er
niers dont leur acquittem ent doit dev anc er tout. D’autre part les petits-
Joulssei-ït ë e m ê m e s droits q u e \e s fils e n V absence d e CeUX-Q.

Quant aux femmes, elles ont droit au quart de l’héritage s’il n’y a
pas d’enfants, ou au huitième en présence de ces derniers. Si le dé
funt laisse plus d’une femme, elles auront droit au quart ou au huitième
22
quel que soit le ur nombre, et toujours après l’acquitteme nt des dettes
^ t legs.
La que stion des cogn ats, c’e st à dire qui ne sont ni les a sc e n
dants ni les descendants du défunt, est très délicate et revêt une cer
taine importa nce c ar elle n’est pas claire dans le Livre de Dieu. A cet
égard on a dem andé Abou B a kr au sujet des cogn ats, il a répondu:
«Je vous donne ma propre opinion, si elle s’avère juste, ce sera par la
grâ ce de Dieu. Mais si elle est autrement, ce sera une erreur de ma
part et du démon; Dieu et Son Envoyé la désavouent. Le cognât est la
personne qui ne fa it partie ni d’une ascendance ni d’une descendance
du défunt».
C omme du C alifa t de ‘ O m ar on lui a posé la même que stion, il
s’écria: «J’ai honte de contredire Abou Bakr».
«.. à la survivance d’un frère ou d’une sœur» il s’a git d’un frère ou
d’une s œ ur utérins comme l’a interprété Abou Bakr As-Siddiq «ces der-
niers ont droit chacun au sixièmes S’ils sont plusieurs, ils auront droit indi-
visément au tiers de la succession» Le cas des frères et s œ urs utérins
est différent des autres cas dans les points suivants:
1 - Ils partagent la succession avec les proches de la mère.
2 - Ils ont une part égale sans distinction entre mâle et femelle.
3 - Ils n’ont aucune part en présence - par rapport au défunt - d’un
père ou un grand-père, ou un fils ou un petit-fils.
4 - Ils n’ont droit qu’au tiers quel que soit leur nombre: mâles et fe
melles.
Mais les opinions d es ulémas ont été diverg é es au suje t de ce
qu’on appelle «le cas commun» et qui est le suivant: une femme meurt
en laissant: un époux, une mère ou une grand mère, deux fils e t filles
utérins e t un ou plus des fils e t fille s germains. S elon l’opinion de la
majorité des ulémas, la succession sera partagée de la façon suivante:
- La moitié à l'époux.

- Le sixième à la mère ou la grand mère.


- Le tiers aux frères et s œ urs utérins et germains car ils sont tous

23
C e cas eut lieu du temps de ‘O m ar Ben Al-K hatta b qui appliqua la
règle sus-mentionné e mais en privant les frères et s œ urs germ ains qui
vinre nt lui dire: «Suppos e que notre p ère é ta it un âne , ne somm e s-
nous pas nés d ’une même mère?» ‘O m ar alors revie nt sur sa décision
et donna le tiers à tous les frère s et s œ urs utérins e t germains.

«Et ce, après acquittement des legs et dettes de la succession, étant ex-
cepté l’hypothèse où les legs porteraient préjudice aux héritiers» O n
comprend par cette partie du vers et que celui qui v e ut faire un legs ne
doit pas ca user un préjudice à quiconque. En d’autres term e s ce legs
ne devra pas diminu er la part d’un rés ervataire ni l’en priv er en outre
p assa nt les ordres de Dieu. Q uiconqu e a git de la sorte aura contre dit
Dieu. C’e st pourquoi le Prophète -qu’Allah le bénisse et le s alu e- a dit
dans un hadith rapporté par Ibn Abbas: «C’esî un grand péché qu’un legs
fasse préjudice aux héritiers».
Une diverg e nc e a é claté entre les ulémas: A-t-on le droit de fa ire
un legs à un réservataire?

C eci n’e st pas p ermis en se bas a nt sur ce h adith: «L’ E nvoyé de


Dieu -qu’Allah le bénisse et le salu e- a dit: «Dieu a donné à chacun ce
qu’il a de droit, donc aucun legs ne devra être fa it en faveur d ’un héri-
tie r» /1^ T elle é ta it aussi l’opinion de Malek, Ibn H anbal, A bou H anifa
et C hafe'i, mais ce dernier l’a toléré plus tard.
C ertains ont jug é qu’il ne fa ut pas léguer à un héritier pour que les
autre s n’en conje cturent pas, et le Prophète -qu’Allah le bénisse e t le
salue- a dit: «Evitez de conjecturer sur autrui, car de telle conjecture est la
plus mensongère des paroles». Dieu a dit: «Dieu vous ordonne de restituer
le s d é p ô ts » ) [ C o r a n IV, 5 8 ] Sans q u ’il favorise personne parmi les h éri
tiers».

Il n’y a pas de mal, d ans c ertains c a s, à lé gu er une chos e à un


h éritier ave c le cons e nte m ent des autre s, mais si ce legs e st un mo
yen de distinction entre les héritiers en diminuant une part ou en l’a ug
mentant, ceci est interdit.

(1) * J f Japf M ¿I ùl» :Jli ^ ¿I J r-j Dt £ ¡^ 1 j


.i O jljJ ¡L
24
tilka hudûdu-L-Lâhi wa man yuti‘i-L-Lâha wa rasûlahû yudhilhu jannâ-
tin tajrî min tahtihâ-l-’anhâru hâlidîna fîhâ wa d âlika-l-fawzu-1-
‘azîmu (13) wa man ya‘si-L-Lâha wa rasûlahû wa yata‘adda hudûdahû
yudhilhu nâran halidan fîhâ walahû ‘adâbum-muhînun (14).
Tels sont les commandements d’Allah. Ceux qui se soumettent à Allah
et à Son Prophète, nous les accueillerons dans les jardins arrosés d’eau vive
où ils demeureront éternellement. C’est la félicité la plus enviable(13) Celui
qui désobéit à Allah et à Son Prophète et qui transgresse Ses commande-
ments, nous le précipiterons dans l’enfer pour l’éternité. Son châtiment le
couvrira d’ignominie. (14).

C e que Dieu a montré dans les versets précités, constitue une loi
succe ssora le ta nt aux héritiers qu'à leurs parts, et p ersonne n’e st to
léré à la transgresser. P ar contre, Dieu introduira dans le P aradis qui
conque Lui aura obéi ainsi à Son Prophète, en obs erv a nt stricte m e nt
Sa pre scription. Q u ant a ux d ésob éiss a nts, ceux qui ch erch e nt à e n
freindre cette loi, qu’ils soient prêts à être pré cipités dans la G éhenne,
ca ils auraient par leur faire, contredit les commandements divins. A ce
propos, Abou Houraira rapporte que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Alla h le bé
nisse et le salue- a dit: «L ’homme passe soixante-dix années à faire des
actes de bien, mais en faisant son legs, il se montre injuste. Il termine ainsi
sa vie par un péché et entrera à l ’enfer. Par contre, l ’homme passe soixan-
te-dix années à faire le mal mais il observe la justice dans son legs vers la
fin de la vie la terminant ainsi par un acte de bien et sera introduit au Pa-
radis»(1). E t A bou H oura ira d’a jouter: « R é cite z si vous voule z: «Tels
aoot les commandements d’Allah... jusqu’à la fin du verset»

cii*» j-^.Jl JaI J-ou ¿>ll ¿1 J J l i :JU »y.j* ^


wa-l-lâti ya’tîna-l-fâhisata min nisâ’ikum fastashidû ‘alyhinna ’arba‘atam-
minkutn fa’in sahidû fa’amsikuhunna fî-l-buyûti hattâ yatawaffâhunna-1-
mawtu ’aw yaj‘ala-L-Lâhu lahunna sabîlan (15) wa-l-ladâni ya’tiyânihâ
minlfum fa ’âdûhumâ fa’in tâbâ wa ’aslahâ fa ’a'ridû ‘anhumâ ’inna-L-
Lâha kâna Tawwâba-r-Rahûnan (16).
Celles de vos femmes qui forniqueront, faites-en prendre témoignage
par quatre d’entre vous. Si ce témoignage est rapporté, enfermez-les dans
vos maisons jusqu’à ce que la mort vienne les y prendre ou qu’Allah modifie
leur destin. (15) Sévissez contre les hommes et les femmes qui se livrent à
la débauche. S’ils se repentent et s’ils s’amendent, laissez-les en paix, car
Allah est miséricordieux et clément. (16).
Au d ébut de l’ère islamique, une fois qu’une fe mm e a it commis
l’adultère confirmé e par des preuves évidentes, on la rete nait che z elle
jusqu’à sa mort. C es preuves consistent à app eler quatre té moins qui
certifie nt cette action infâme. La rétention de la femm e che z elle était
donc la peine a ppliqué e jusqu’à la mort ou, comm e Dieu le montre
dans le verset, qu’il modifie son destin c’est à dire un moyen de salut.
C e moyen, selon Ibn Abbas, fut plus tard, la flagellation ou la lapida
tion citées dans la sourate (La lumière.) [Coran XXIV].

A ce propos O ubada Ben A s-S a m et rapporte que le Proph ète -


qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Retenez ceci! Retenez ceci! Dieu
m ’a montré le sort de la femme adultère: Hommes et femmes non mariés
subiront cent coups de fouet et un exil d ’un an. Hommes et femmes mariés
subiront cent coups de fouet et une lapidation (jusqu’à la mort)» (Rap-
porté par Mousüm et les auteurs des Sunan)fI\

(1) Ijls i ^ ^ J | J ï c^LaJI ïjLp 'Jï ¿uJI jJL-. iS jj


L’ima m Ahm ed qui ra pporte ce h adith a a ffrim é que c e tte pein e
double: fia gella iton et lapidation, e st appliqué e à la personne marié e,
mais la plupart des ulémas ont jug é qu’il fa ut a ppliquer la peine c a pi
tale seule qui est la lapidation jusqu’à la mort, tirant argum ent du faire
du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- quand il a ordonné de la
pid er Ma'e z, Al- G hamidiah et les deux juifs -qui avaient commis l’adul-
tère- sans les flageller.
«Sévissez contre les hommes et les femmes qui se livre nt à la débau
che» et ceci en les injuria nt, les ré prim anda nt e t les fra pp a nt p ar les
ch a ussure s, comm e a dit Ibn A bb a s m ais plus tard Dieu impos a la
peine prescrite: la flagellation ou la lapidation.
Moujahed a dit que ce v erset fut révélé au sujet des homme s qui
pratiquent l’homosexuatlité, ce qui a été soutenu par Ibn Abba s en rap
p ort a n t que l’ E nvoyé de Dieu -q u’Allah le b éniss e e t le s alu e- a dit:
«Tuez ceux qui pratiquent la sodomisation (litt. les a ctes du peuple de
Loth)».
Mais «s’ils se repentent et s’ amendent» en laiss a nt c ette déb auche
sans y revenir «laissez-les en paix» sans les blâmer ni les invectiver, car
celui qui se repent sincèrement et cesse de comm ettre un péché, c’est
comm e il n’a pas péché. Dieu revie nt sa ns cesse vers le p é ch e ur re
pentant. Il est miséricordieux.
Il est cité dans les de ux S ahihs que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse et le salue- a dit: «Lorsqu’une de vos esclaves commet l ’adultère,
qu’il lui applique la peine prescrite sans l’invectiver».(Rapportépar Bouk-
hari et M ouslim )(1). On entend par cela que la peine était pour elle une
expiation de son péché.

UaUwJi jvi'J j -Î c J j lil» - .t j j


27
& 3« c& à à

Ifc JÎ L jljc . j î i l \iS s J j U ^ = ^ j ij ^ jŸ y ~ i *^ jc ^ '

’innamâ-t-tawabatu ‘alâ-L-Lâhi li-l-ladîna ya‘malûna-s-sïï ’a bijahâlatin


tumma yatûbûna min qarîbin fa’ûla’ika yatûbu-L-Lâhu ‘alayhim wa kâ-
na-L-Lâhu ‘Alîman Hakîman(17) wa laysati-t-tawbatu li-l-ladîna
ya‘malûna-s-sayyi’âti hattâ ’idâ h ad ara ’ahadahumu-l-mawtu qâla ’innî
tubtu-l-’âna walâ-l-ladîna yamûtûna wa hum kuffarun ’ûla‘ika ’a‘tadnâ
lahum ‘adâban ’alîman (18).
Allah pardonne à ceux qui pèchent par ignorance et qui se repentent
Aussitôt. Ceux-là, Allah leur pardonne. Allah est omniscient et sage. (17)
Pas de pardon à ceux qui ne cessent de faire le mal jusqu’au jour où la
mort les appréhende et où ils disent: «Nous nous repentons maintenant».
Pas de pardon, non plus, à ceux qui meurent infidèles. Nous avons préparé
à leur intention un châtiment douloureùx. (18).'

Il s’agit de ceux qui commettent les fautes e t les péchés par igno
rance, puis se repentent avant que la mort ne leur survienne. Dieu ac
cepte leur repentir s’ils cessent d’y revenir.
La question qui a suscité beaucoup d’opinions provient de l’inter
prétation du mot «aussitôt». C ertains ont dit qu’il s’agit d’un mois, d’au
tre s. ju s te a v a nt la m ort en se ré féra nt à ce h a dith proph é tiqu e
rapporté par Abou Houraira: «Dieu accepte le repentir du pécheur tant
que celui-ci n’a pas rendiu Vâme»(1).

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( 1) . 1» * ,J U «0^. *ij! ¿ I û|* ¿I J J l î ; Jü ^

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ya’ayyuhâ-l-ladîna ’amanû lâ yahillu lakum ’an tarit u-n-nisa ’a karhan
walâ ta‘dulûhunna litadhabû bi ba‘di ma *a taytumûhunna ’illâ ’ay-ya’tî-
na bifâhisatim-mubayyinatin wa ‘âsirûhunna bi-l-ma‘rûfi fa’in karihtu-
mûhunna fa‘asâ ’an takrahû say’an wa yaj‘ala-L-Lâhu fîhi hayran kat-
îran (19) wa ’in ’aradtumu-s-tibdâla zawjim-makâna zawjin wa ’âtaytum
’ihdâhunna qintâran falâ ta’hudû minhu say’an ’ata’hudunahû buhtânan
wa ’itmam-mubînan (20) wa kayfa ta’hudûnahû waqad ‘afdâ ba‘dukum
’ilâ ba‘din wa ’ahadna minkum mitâqan galîzan(21) walâ tankihû mâ
nakaha ’abâ^’ukum mina-n-nisâA’i ’illâ mâ qad salafa ’innahû kâna
fahisatan wa maqtan wa sa’a sabîlan (22).

O croyants, il vous est interdit de vous attribuer des femmes par voie
d’héritage contre leur gré ou de les empêcher de se remarier dans le but de
leur reprendre une partie de leur dot, à moins qu’il ne soit avéré qu’elles
sont coupables de fornication. Montrez-vous convenables envers elles durant
la vie commune. Vous prouvez avoir de l’antipathie pour elles, mais ce
pourquoi vous avez de l’antipathie, il se peut que ce soit une source de bon-
heur pour vous. (19) Désirez-vous prendre une femme à la place d’une au-
tre? Et avez-vous donné un quintal d’or à celle que vous renvoyez? Sur ce
don, ne prélevez rien. Un tel prélèvement serait entaché d’injustice et d’une
iniquité manifeste. (20) Comment oseriez-vous leur reprendre quelque chose,
après que l’union la plus intime vous a associés et que vous avez échangé de
solennelles promesses. (21) Ne prenez pas pour épouses les femmes qui ont
été unies à vos pères. Cette défense ne s’applique pas au passé. De pareilles
pratiques sont d’une inconvenance et d’une immoralité flagrantes.(22).

D 'a p r è s À U B ouU K arl, ib n A b b a s a c o m m e n t é l e p r e m i e r verset ©n


dfeant: «Dans le temps, lorsqu’un homme mourait, ses proches préten
daient qu’ils avaient plus de droit à sa femme que les autres, ils l’épou
saient ou la mariaient à un autre ou ils la retenaient sans la laiss er se
rem arier. Dieu fit alors c ette rév élation: «O croyants, il vous est interdit
*c vous attribuer des femmes par voie d’héritage contre leur gré».
29
D ans une autre version, Ibn A bba s a dit que, du te mps de l’igno
rance, lorsque le mari mourait e t qu’un homme venait de m ettre un vê
te m e nt sur la ve uve , il a v ait plus de droit à l’é pous er que tout a utre
homme, et c’est pourquoi Dieu a fa it cette révélation.
Q u ant au comm entaire de Z aid Ben Asla m, il e st le suivant: «Du
temps de l’ignorance, lorsqu’un homme de Y athrib mourait, son héritier
g ard ait la veuve comme étant une succession. Il l’emp êch ait de se re
m arier jus q u’à ce qu’elle lui cède sa part de la succ ession ou qu’elle
accepte l’homme qu’il lui présentait. Q uant aux habitants de Touhama,
l’homme m altraitait sa fe mm e et la répudiait en stipula nt de ne la lais
s er plus se re m arier ju s q u’à ce qu’elle se rachète p ar une p artie des
bie n s q u ’il lui a v a it don n é s». Die u a in t e rd it a u x h om m e s un te l
comportement.
Ibn Jouraïj a rapporté que ce vers et fut révélé au sujet de K abicha
la fille de Ma’n Ben ‘Assem Ben Al-A,ws. C omm e son mari A bou Q aïs
Ben AL-A slat mourut, son fils la contraignit. Elle vint se plaindre auprès
de l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit: «Ô En
voyé de Dieu, je n’ai rien hérité de mon mari et son fils ne me laisse
pas me remarier». Dieu fit alors descendre ce verset.
En général on p eut rete nir de ce v ers et une chos e ess entielle qui
consiste à ne plus m altraiter la fe mm e si la vie conjug ale d e vie nt in
comp atible, ou la contraindre à se racheter d’une partie, ou de tout ce
que l'homme lui avait donné, ou de lui c éder la dot pour la répudier, ou
la la is s e r se re m arier. M ais c e ci e st soumis à un e co nditio n q u ’on
trouve dans la suite du verset: «à moins qu’il ne soit avéré qu’elles sont
coupables de fornication» D a ns c e c a s, d ’a pr è s Ibn A b b a s e t Ibn
M a ss'ou d, il e st p ermis à l’homm e de re pre n dre la d ot e t to u t ce
qu’elle lui offre pour la répudier, ce ge nre de ré pudiation on l’app elle
«Khôl’» où la fe mm e se rachète. Un tel agissem ent e st toléré c ar Dieu
l’a permis quand II a dit: «Il vous est interdit de reprendre à vos femmes
quoique ce soit de ce que vous leur avez donné, à moins que tous deux ne
craigniez d’outrepasser les lois d’Allah en vivant ensemble») [C ora n II,
22Q1
Il s’avère de toutes ces explications que cela se passait du temps
de l’ère préislamique -la Jahîlia- A cet égard Abdul Rahman Ben Z aid
a dit: «Un Q oraïchite à La Mecque épousait une femme d’une noble li-
30
gné e. C omme il trouv ait plus tard que la vie a vec elle e st difficile , il la
ré pudiait à condition de ne plus se rem arier qu’a v e c sa permission. A
c e s fin s , il a p p e la it le s té m oins e t m e tt a it ça p a r é crit. L ors q u ’un
homme v e nait la d em ander en mariage, l’ex-m ari lui accordait son au
toris ation à condition qu’elle se rachète en le rendant satisfait, sinon, il
l’empêchait de se remarier.
«Montrez-vous convenables envers elles durant la vie commune» c’est
une e xhorta tion à a voir un bon comporte m e nt e nv ers les fe mm e s en
leur te na nt un langage aimable, les traita nt ave c douc eur et se présen
te r dev ant elles avec un aspect convenable. Bref traite z-les de la façon
dont vous désire z être traités, en d’autres term es conform e z-vous aux
dires de Dieu:«Les femmes ont autant de droits que de devoirs dans le ma-
riage suivant une juste mesure») [Coran II, 228].
A^cé t é gard l’ E nvoy é de Dieu -qu’Alla h le b énisse e t le s a lu e- a
dit: «Le meilleur d ’entre vous est celui qui est bon envers sa femme. Je suis
le meilleur d ’entre vous envers mes femmes»^1*. En effet il traitait ses fem
mes de la plus belle fa çon: il les c âlin ait, plais a nta it a v e c elle s et dé
pensait pour elles dans la mesure de sa capacité.
O n a ra pporté que le Proph ète -qu’A lla h le b é niss e e t le s alu e-
pour se montrér aim able a v ec Aich a la m ère des croy a nts, fa is a it la
course avec elle. Elle raconte: « E tant tout je un e et très mince j ’ai em
porté la course . Mais plus tard, aprè s a voir ga gné un certain poids, il
l’a emporté. Il m’a dit: «Maintenant nous sommes quittes».
Il ré uniss ait toutes ses fe mm e s dans l’a pp arte m e nt de ce lle à la
quelle il cons acrait la nuit pour prendre le din er ensemble. E nsuite cha
cun e d’elle s’e nferm a it d ans son propre a pp arte m e nt e t il p a ss a it la
n u it a v e c la f e m m e c h e z qui il s e tro u v a it e t la c o h a b it a it en se
comporta nt comm e un époux affe ctue ux. E t nous avons d ans le Pro
phète -qu’Allah le bénisse et le salue- un bel exemple.
«Vous pouvez avoir de l’antipathie pour elles, mais ce pour quoi vous
avez de l’antipathie, il se peut que ce soit une source de bonheur pour vous»
c’e st à dire peut-être vous éprouve z de l’aversion pour vos fe mm es e n
se montra nt p atie nts p ar le fa it de les g ard er ch e z vous malgré cette

( 1) ^ ç S J i > j £>-1 «i)l J ( J l i j

31
a v ersion en laquelle Dieu a placé un bien pour vous da ns la vie pré
s e nte e t d ans l’au-delà . Ibn A bba s a comm enté ceci de c e tte fa çon:
L’homme étant compatissant envers sa femme, il se peut qu’elle lui en
gendre un enfant qui sera pour lui une source de biens et de bonheur.
D ans un hadith rapporté p ar Abou Houraira, le Prophète -qu’Allah
le b é niss e et le s a lu e- a dit: «Un croyant ne doit pas haïr sa femme
croyante. S ’il trouve en elle un caractère qui lui déplait, sûrement un autre
caractère pourra le satisfaire» (Rapporté par Mouslim)fI\
«Désirez-vous prendre une femme a la place d’une autre? Et avez-vous
donné un quintal d’or à celle que vous renvoyez? Sur ce don, ne prélevez
rien. Un tel prélèvement serait entaché d’injustice et d’une iniquité manifes-
tes» C ’e st une recommand ation à ce ux parmi le s homme s qui v e ule nt
ré pudier leurs femm es pour se m arier d’ave c d’autres, de rien repre n
dre quoique ce soit de ce qu’ils leur a vaie nt donné en ta nt que dot ou
dons. C ar ce faire constitue une infâmie et un péché évident.
O n p e ut d é d uire de ce v e rs e t q u ’il e st to lé ré d ’a c c ord e r à la
fe mm e une dot d’une certaine v ale ur selon la ca pacité et les circons
tances. A sa voir que ‘O mar Ben Al-K hattab interdisait aux hommes de
pré s e nter une gra nde dot aux fe mm es, mais plus tard, il rev e nait sur
s e s p arole s. D’a prè s l’im am Ahm e d, ‘ O m ar a dit: « N ’e x a g é re z pas
d ans la dot que vous donne z à la fe mm e: C ar si une te lle dot consti
tu a it une consid éra tion pour la fe mm e d ans la vie pré s e nte ou une
crainte réverencielle de Dieu, votre Prophète l’a urait faite. S ache z que
l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- n’a donné à une de
ses femm es, et n’a demandé pour ses filles, une dot qui a dépassé les
douz e onces d’argent».
Masrouq a rapporté cette anecdote: «Un jour, O m ar Ben Al-K hat-
ta b monta sur la chaire de l’ E nvoyé de Dieu -qu’AHah le bénisse e t le
salue- et dit aux hommes: «Pourquoi montrez-vous très généreux dans
les dots des fe mm es! L’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bé nisse e t le sa-
lue- et ses compagnons ont fixé la dot à quatre cent dirhams et même
moins. Si ce tte dot e x a g éré e é m a n ait de la crainte ré v ére ncie lle de
Disil OU une haute considération pour les femmes, ils vous auraient de-

0) Ur* ûj Ûjài )lf ^

32
v a nc é s. D onc nul d’e ntre vous n’ e st te nu de donn er plus de qu a tre
c e nt dirh ams». En desce nd ant de la ch aire une fe mm e Q ora ïchite lui
barra le chemin e t lui dit: «Tu viens d’interdire aux hommes de donner
plus que qu a tre c e nt dirh a m s comm e dot?» - O ui, ré p on dit-il. E t la
femm e d’ajouter: «N’as-tu pas entendu ce que Dieu a révélé da ns Son
Livre?» - Q u’e st-c e qu’ il a dit? - N ’as tu p a s e nte ndu Dieu dire : «Et
avez-vous donné un quintal d’or à celle...» O m ar s’é cria alors: « Gra nd
D ie u, j e T e d e m a nd e p ardon. T o u t le mond e e st plu s in s tru it qu e
‘Omar». Il remonta sur la chaire et s’adressa a ux gens: «Homme s! Je
vous ai interdit de donn er plus que quatre c e nt dirh a ms comm e une
dot aux femmes. Que celui qui ve ut donner plus, le fasse».
C ’e st pourquoi Dieu d és a vou e le s a cte s de c erta ins homm e s en
dis a nt: «Comment oseriez-vous leur reprendre quelque chose après que
l’union la plus intime vous a associés..» Il s’agit, comme a dit Ibn Abba s,
de rapports sexuels.
Il e st cité dans les d eux S ahihs que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse e t le s alu e- a urait dit à un homm e e t une fe mm e qui é ta ie nt
venus ch e z lui pour faire de serments d’anathèm e «Dieu sait bien que
l’un de vous e st menteur, voudrait-il se repentir?» Il le répéta à trois re
pris e s. L’homm e s’é cria: «O E nvoyé de Dieu, que dis-tu de l’ arg e nt
que je lui ai donné (c.à.,d la dot). Il lui répondit: «Tu n’as droit à rien.
Si tu as dit la vérité, l’argent que tu lui as donné est le prix de votre co
habitation (le rapport charnel) mais si tu as menti, elle a le droit à s’ en
approprier».
«Et que vous avez échangé de solennelles promesses» il s ’ a git du
contrat du m ariag e. Mais soufia n AL-Th awri l’a comm e nté en dis a nt:
«C’est la reprise d’une manière convenable ou le renvoi décemment».
Il e st cité dans le S ahih, d’après Jaber, que le Proph ète -qu'Alla h
le bénisse e t le salue- a dit dans le discours du p èlerina ge de l’adieu:
«Graignez Dieu en vos femmes, car vous les avez prises selon un pacte que
vous avez conclu avec Dieu, et ce n’est qu’avec la permission de Dieu que
vous cohabitez avec elles». (Rapporté par Mouslim)(I>.

(1) J li Ûl 4;]a> j * - L * u*

33
«ne prenez pas pour épouses les femmes qui ont été unies à vos pères»
C’est une interdiction catégorique aux hommes d’épouser les femme s
que leurs pères ont eue pour épouses et ceci par égards aux pères en
le ur g arda nt le re sp ect convenable. ‘Ady Ben T ha bet a ra conté que
Abou Qaïs, qui était l’un des meilleurs Ansariens, mourut. Son fils Q aïs
proposa à la veuve de l’épouser, elle lui répondit: «Je te prends pour
un de mes enfants et tu es un homme vertueux. Laisse-moi aller voir
l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dem ander son
opinion. En racontant le fa it au Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa
lue- il lui répondit de retourn er che z elle (sans lui donner son avis).
Dieu à cette occasion fit descendre ce verset».

C omme ce genre de mariage était pratiqué du temps de la Jahilia,


d’a près al-S ouh a ïli, c’e st pourquoi Dieu a ajouté» « C ette défense ne
s’applique pas au passé» comme II a dit aussi en ce qui conc erne deux
s œ urs: «et d’avoir pour épouses en même temps deux sœurs». C e qui af
firme ce genre de mariage l’historre de Kinan ben Khouz aima qui avait
épousé la femme de son père mort, qui lui engendrait A n-N a dar Ben
Kinan. L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait dit à ce
propos: «Il est né d’un mariage légal et non d’une fornication».

Ibn Abbas a dit que les hommes du temps de l’ignorance s’interdi-


saient des femmes que Dieu a rendues illicites sa uf la femm e du père
et les deux s œ urs ensemble. Dieu d é crit ce mariage comm e éta nt:
«Une inconvenance et une immoralité flagrantes» C ertes ceci est un acte
haïssable car quiconque épouse la femme d’un autre déteste l’ex-mari,
ainsi le fils sera poussé à déte ster son père. Et pour la même raison
Dieu a interdit de se marier d’avec les femm es du Prophète -qu’Allah
le bénisse et le salue- après lui, étant donné qu’elles sont en ta nt que
mère des croyants et le Prophète en tant qu’un père des musulmans.

Donc é pous er la fe mm e du père e st un a cte a bomin a ble e t un


chemin détestable, quiconque l’emprunte après cet avertissaie nt aura
apostasié , sera exécuté et ses biens iront au tré sor publique . A c et
égard Al-B ara‘ Ben Azeb rapporte: «Mon oncle paternel Al-H areth Ben
oum oir passs» près de mot portant un étendard que le Prophète -cju’ Al

lah le bénisse et le salue- lui a confié. Je lui demandai: «Vers qui le


Prophète t’a envoyé?» Il me répondit: «Il m’a envoyé vers quelqu’un
qui a épousé la femme de son père pour le tuer».
34
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hurrimat ‘alaykum ’ummahâtukum wa banâtukum wa ’ahawâtukum wa
‘ammâtukum wa hâlâtukum wa banâtu-l-’ahi wa banâtu-l-’uhti wa ’um-
mahâtukumu-l-lâtî ’arda‘nakum wa ’ahawâtukum mina-r-radâ‘ati wa
’ummahâtu nisàA’ikum wa rabâ’ibikumu-l-lâtî fî hujûrikum min ni-
s t ’ikumu-l-lâtî dahaltum bihinna fa’il-lam takûnû dahaltum bihinna falâ
junâha ‘alaykum wa halâ’ilu ’abna ’ikumu-l-ladîna min ’aslâbikum wa
’an tajma‘û bayna-l-’uhtayni ’illâ mâ qad salafa ’inna-L-Lâha kâna
Gafûrar-Rahîman (23) wa-l-muhsanâtu mina-n-nisa’i ’illâ mâ malakat
’aymânukum kitâba-L-Lâhi ‘alaykum wa ’uhilla lakum mâ wara’à dâli-
knm ’an tabtagû bi ’amwâlikum muhsinîna gayra musâfihîna famâ-s-
tamta‘tum bihî minhunna fa’âtûhunna ’ujûrahunna farîdatan walâ
jmâha ‘alykum fîmâ tarâdaytum bihî mim ba‘di-l-farîdati ’inna-L-Lâha
U na ‘Alîman Hakîman (24).
11 to u s est interdit d’épouser vos mères, vos filles, vos sœurs, vos tantes
paknelles et maternelles, vos nièces des deux branches, vos mères et vos
* *= tait, le s m è re s d e vos femm es, le s filles des femmes avec qui vous
M B consommé le mariage et qui sont sous votre garde. Pour ces dernières,
■ r fy » pas interdiction si le mariage n’a pas été consommé. Il vous est éga-
l a n t iaterdit d’épouser les femmes de vos fils et d’avoir pour épouses en
■*e deux aniiis. Pou* qui est du passé Allah est m iséricordieux et
(23) H vous est interdit d’épouser les femmes déjà engagées dans Je
35
mariage, à moins que ce soient des captives. C’est ce qu’Allah vous
commande. Hormis ces interdictions, il vous est loisible d’employer vos
biens à vous établir par mariage mais non à vivre en concubinage. A toute
femme avec qui vous aurez consommé le mariage, donnez la dot convenue.
Il ne vous est pas défendu de modifier par la suite le montant de cette dot.
Allah est omniscient et sage. (24).

C e v ers e t renferm e les interdictions impos é es p ar le lie n de p a


renté, l’alla ite m e nt et la desce ndanc e. Les uléma s ont ajouté a ux f e
melles cité e s dans le v ers e t l’adultérin e qui e st consid éré e p armi le s
filles du fornicateur. T elle était l’opinion de Malek, Abou H anifa e t A h
med Ben Hanbal. Q uant à C hafé'i il ne l’a pas considéré e en ta nt que
telle c ar elle est illégale, et n’hérite pas de la succession.
«Vos mères et vos sœurs de lait» C omme la m ère qui a e ng e ndré
l’homme lui e st interdite, celle qui l’a allaité lui e st é g ale m e nt. A c e t
égard, il est cité dans le Sahih dé Mouslim et de Boukhari que ‘Aicha -
la mère des croyants, a rapporté que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit: «L ’allaitement impose les mêmes interdictions que
l ’enfantement»(1*.
Les opinions se sont divergé es au sujet du nombre de repas don
nés au nourrisson pour appliquer cette interdiction:
- Malek et Ibn O mar l’ont précisé à une fois.
- D’autres l’ont fix é à trois repas en se référa nt à un h adith ra p
porté par Aicha, cité dans le Sahih de Mouslim, que l’Envoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Un repas ou deux (à un nourri-
son) ne constituent pas une interdiction». (1)T elle était aussi l’opinion de
Ahmed.

- D’autres ont déclaré que le nombre doit être cinq au moins, en ti


rant argum ent du hadith cité dans le Sahih de Mouslim et rapporté p ar
Aicha: «Alors que le C oran descendait, il pre scrivait que dix rep as cré

(1) u ÙI» :JU ^ s ÔJTJ ÙÎ fî ü flp ¿P ^

(2) Çf-û V» :ju ¿)l JyMj à\ ¡Liilp Jf- ^ O-î


36
e nt une interdiction, puis ils fure nt réduits à cinq. L’ E nvoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue- mourut et les hommes se conformaient
à s e s pre scriptions qui considéraie nt que cinq repas complets consti
tuent une interdiction». C hafé’i et ses disciples ont adopté ce nombre.

D e toute fa çon c et allaitem ent doit être donné en bas âge c’est à
dire le n o urrisson d oit a v oir moins que d e ux a ns comm e nous en
a vons p arlé a up ara v a nt en comm enta nt le v erset: «Les femmes répu-
diées sont tenues à allaiter leurs enfants pendant deux ans») [C ora n II,
233].

«Les mères de vos femmes, les filles des femmes avec qui vous avez
consommé le mariage». S elon l’unanimité, la mère de l’épous e sera in
terdite dès que l’homme conclut le contrat du mariage avec sa fille que
le m aria g e a it é té consomm é ou non. Q u a nt aux fille s d es fe mm e s
av ec qui on a conclu le contrat du mariage elles ne sont interdites tant
qu e le mariage n’e st pas consommé. Si l’homme répudie cette femme
av ant la consommation du mariage, il a le droit d’épouser sa fille selon
le s dire s de Die u: «il n’y a pas interdiction si le mariage n’a pas été
consommé» P ar cons équent, Ibn Abba s disait: «Si l’homme répudie la
fe mm e a v a nt la consomm ation du mariage, ou si elle meurt, sa mère
e st interdite à cet homme. T elle fut l’opinion de la majorité des ulémas
e t les chefs des quatres écoles de la loi islamique, «et qui sont sous vo-
tre garde» S elon l'unanimité, ces belles filles qui sont nées des femmes
qu’elles soient placées sous la tutelle des hommes ou non, sont interdi
tes.

A c e t égard Oum Habiba Ben Abou Soufian a rapporté: «L’ Envoyé


de Dieu -qu’Alla h le bénisse et le salu e- entra che z moi, e t je lui dis:
« D é sire s-tu ma s œ ur la fille d’Abou Soufia n?» Il me répondit: « Pour
quelle raison?» Je répliquai: «Pour la prendre comme fe mm e?» Il dit:
«V eux-tu que je le fasse?» - Oui, dis-je, car j ’ai d’autres co-épouses et
j ’aim e que ma s œ ur prenne part du bien (de ta compagnie)». Il rétor
qua: «Il ne m’est pas permis de l’épouser» - On me fa it savoir, dis-je,
aue tu veux te fiancer à Dourra Bent Abou Salama». Il dit: «La fille
a O um Salama? - O ui, ré pondis-je . Il riposta: Elle m ’est interdite pour
deux raisons: d abodparce qu’elle est la belle-fille placée sous ma tutelle
m é e d e m a f e m m e , et parce qu’elle est la fille de mon frère de lait, car

37
Thouwaibia m ’a allaité ainsi que son père. Ne me propose donc pas tes fil-
les et tes sœurs» (Rapportépar Boukhari et Mousüm)(1).

C eux qui prétendent que la belle-fille n’e st interdite que si elle se


trouve sous la garde du m ari de sa mère, leur opinion parait extrava
gante c ar elle contredit la majorité.

Une autre question a été soulevée: cette interdiction est-elle appli


c a ble sur les c a ptiv e s! M alek a répondu en ra pporta nt qu’on a d e
m andé O mar Ben AI-Khattab: P eut-on avoir de rapports sexuels avec
une femm e puis avec sa fille qui sont des captives de guerre? Il a ré
pondu: «je n’approuve pas cela».

A bdul R ahman Ben Q ais a posé la même que stion à Ibn Abba s
qui lui a répondu: Uu verset l'a toléré mais un autre l’a interdit. Q uant
à moi, je ne le recommande pas. On peut donc conclure qu’il est inter
dit d’épouser la belle fille alors qu’on est le mari de sa mère qu’elle soit
libre de condition ou esclave ou c aptiv e, en se conform a nt au v ers e t
précité.

«Il vous est également interdit d’épouser les femmes de vos fils» il
s’agit des fils issus de vos reins pour les distingu er des autres adop
tifs, une coutume qui était en vigueur du temps de l’ignorance (la Jahi-
lia). A ce t égard Ibn Jouraïj rapporte: «J’ai demandé ‘Ata au sujet de
ce v ers e t, il m’a répondu: «Nous d éb attions e t c’e st Dieu qui e st le
plus savant- du mariage du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-
d’ a v e c la fe mm e de Z aid qui l’ a ré p udié e . Les p olyté histe s à La
Mecque disaient qu’il s’est marié d’avec la femme de son fils (adoptif).
D ieu à c e t t e o c c a s i o n fit c e t t e r é v é la tio n : « Il vou s est é g a le m e n t interdit
d’épouser les femmes de vos fils» qui a été suivi par celle-ci: «ni que vos
enfants adoptifs soient comme vos propres enfants») [C oran X X XIII, 4] et
c e lle-ci: «Mohammed n’est le père d’aucun homme parmi vous») [C ora n
X X XIII, 40].
«Et d’avoir pour épouses en même temps deux sœurs» il est aussi in
t e rd it d ’ é p o u s e r d e ux so eurs qui v iv e n t e ns e m ble ch e z le m êm e
homm e ni de le s a voir en ta nt que c a ptiv e s, e xc e ption fa ite pour le
p a ss é , c a r Die u a p ardonn é a ux homm e s qui pra tiqu a ie nt c e ci du
temps de la Jahilia.
P ar cons é qu e nt les uléma s ont jug é , a prè s c ette rév élation, que
celui qui a d eux s œ urs comm e épous es doit a bsolum ent re te nir l’une
d’elle s et ré pudier l’autre, et a gir ég alem ent à l’égard des d eux c a pti
ves qui sont deux s œ urs.
A ce propos lyas Ben A m er raconte: «J’ai demandé à Ali Ben Abi
T ale b: «J’ai d eux ca ptiv es de guerre s œ urs. J’ai eu de rapports ave c
l’une d’eiles e t m’a engendré des enfants, mais en même temps je dé
sire l’autre. Q ue dois-je faire?» Il m’a répondu: «Tu affranchis la mère
des enfants puis tu cohabites avec l’autre» J’ai répliqué: «Des hommes
m’ont recomm and é d’épous er la pre mière (comme fe mm e) e t d’avoir
de ra pports a v e c l’autre (comme ca ptiv e)-?. Ali a rétorqué: «Si c ette
e scla v e é ta it la fe mm e d’un autre , s’il l’a ré pudié e ou me urt, n’as-tu
pas le droit de l’épouser? V aut mieux donc l’affranchir» Puis Ali me prit
p ar la main et me dit: «Parmi les captives il t’est interdit ce que Dieu a
révélé d ans Son Livre conc ern ant les fe mm es libre s de condition e x
c e ption fa it e du nombre , c’e st à dire qu a tre , il t’e st int e rdit a ussi à
c a us e de l’a llaite m e nt ce qu’ il a rév élé da ns Son Livre conc ern a nt la
d e s c e n d a n c e e t le lie n de p a r e n t é .» E t ly a s de c o n clure : «Si un
homm e s’é ta it d épla c é entre l’orie nt et l’occid e nt en quête de savoir,
v e n a it à La Mecque e t ne rete nait que ce hadith, son voyage n’aurait
ja m ais été vain».
«Il vous est interdit d’épouser les femmes déjà engagées dans le ma-
riage, à moins que ce ne soient des captives» C’est à dire les femmes ma
rié e s de bonn e condition sont a ussi int erdite s à moins q u’e lle s ne
s o i e n t d e s captives de guerre, car il e st p ermis d'a voir de ra pports
avec se s d ernière s à condition de s’a ssurer de leur vacuité (c.à.d non
enceintes).
A ce nronos Abou S a'id Al-Khoudri a rapporté: «Dans une de nos
e x p é ditio n s n o us avons eu, parmi le butin, des femm es de Awta s qui
39
a vaient d e s époux. Comme nous répugnions de les cohabiter, nous de
mandâmes l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- à leur su
jet. Dieu alors fit descendre ce verset: «Il vous est interdit d’épouser les
femmes déjà engagées dans le mariage, à moins que ce ne soient des capti-
ves» Et par la suite nous eûmes de rapports avec elles.
Q uelque s-uns des uléma s (parmi les anc être s) ont d éduit du v er
set précité qu’il est toléré de vendre ces captives, car le ur vente consti
tu e une ré pudia tion de leurs m aris. E t Ibn M a ss'oud de dire a ussi:
Lorsqu’une captive, qui a un mari, e st vendue, son nouve a u m aître a
le plein droit d’avoir de rapports avec elle».
T elle é ta it l’opinion des anciens théologie ns, mais la m ajorité des
ulé m a s l’o nt co ntre dit et ont a ffirm é que la v e nte d’une e scla v e ne
constitue pas un divorce, car dans ce cas l’acheteur a remplacé le ven
deur, et ce dernier avait cédé son droit à cette utilité malgré lui. En ou
tre , ils ont tiré argum e nt de l’histoire de B arira cité e d ans les d e ux
S ahih, qui e st la suivante: «Aicha, la mère des croyants, a v ait ach eté
B arira e t l’a v ait affra nchie . Son m ariage d’a v e c Moughith n’a pas été
a nnulé , et l’ E nvoy é de Die u -q u’A lla h le b é niss e e t le s a lu e- lui a
donné le choix entre l’annulation du mariage ou de rester. Elle a opté
pour le premier» Si la ve nte constitu ait une répudiation, comm e on a
prétendu, l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le s alu e- ne lui au
rait pas donné le choix qui maintient toujours la validité du mariage.
Une autre interprétation a été donné e à ce vers et concernant «ces
femm es» en disa nt qu’il s’agit des fe mm es ch aste s qui sont interdite s
aux hommes s’ils ne se marient d’av ec elles en conclu a nt un acte de
m aria g e en pré s e nc e de té moins, du tute ur e t en le ur offra nt la dot.
T elle était l'opinion de Taous, d’Abou Al-‘Alya et d’autres.
D’autres a ussi ont dit qu’il s’a git d’é pous er plus que qua tre fe m
mes, qui e st une interdiction, à moins qu’elles ne soie nt d es c a ptiv e s
de guerre.
«C’est ce qu’Allah vous commande» c’e st à dire: T e lle e st la pre
s c rip tio n d e i=>ieu «qui lim ite le no m t> re d e s f e m m e s à q u a t r e e t q u ’il e s t
interdit de le dépasser.

«Hormis ces interdictions, il vous est loisible d’employer vos biens à


vous établir par mariage mais non à vivre en concubinage». C ela signifie
40
que hormis le s interdictions cité e s d ans le v ers e t, il e st p ermis a ux
hommes d’utilis er leurs biens pour sa tisfaire le ur désir, honnête ment,
sans se livrer à la débauche.
«A toute femme avec qui vous aurez consommé le mariage, donnez la
dot convenue» c’e st à dire en écha ng e de c ette jouiss a nc e , donne z le
dou a ire a ux fe m m e s, une chos e confim é e p ar ce v e rs e t dont nous
avons parlé auparavant: «Remettez à vos femmes leurs dots en toute pro-
priété») [C oran IV, 4] et p ar ce v ers et é gale m ent:«Il vous est interdit de
reprendre à vos femmes quoique ce soit de ce que vous leur avez donné»)
[Coran II, 229].
S ans doute ceci prouve que le m ariage de jouiss a nc e ou te mpo
raire -é ta it toléré au d é but de l’ère isla miqu e , mais, plus tard, il fut
abrogé. D’aprè s C hafé'i et d’autres ulémas, ce mariag e é tait toléré et
aborgé deux fois, l’une après l’autre. Mais l’imam Ahmed le trouve per
mis da ns c ertain e s circonstance s e t en cas de néc essité . C e qui est
plus correct, c’e st qu’il est abrogé pour de bon d’après ce hadith cité
dans les deux S ahihs et rapporté par Ali Ben Abi T aleb: «L’ E nvoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- nous a interdit le jo ur de Kh aib ar
le m ariag e de jouiss a nc e et la consomm ation de la via nd e des ân es
domestiques».
On trouve également dans le Sahih de Mouslim ce hadith rapporté
par le père de Ma'bad Al-Jouhani, qui a participé à la conquête de La
M ecque , où l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le b énisse et le s alu e- a dit:
«Hommes! Je vous ai toléré de conclure un mariage de jouissance avec les
fem m es, m ais sachez que Dieu l ’a interdit ju sq u ’au jou r de la résurrection.
Quiconque a de telles femmes, qu’il les libère et qu’il ne reprenne rien de ce
quil leur avait donné»(1K

«Il ne vous est pas défendu de modifier par la suite le montant de cette
dot.» c’est à dire si vous fix e z à la femme une dot e t elle vous en dé-

n) -a.* ôj—j ^ ^ a- -V- ù» ù*


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41
ch arge plus tard, vous ne comm ette z pas une faute en vous d écid a nt
d’un accord pareil.
Ibn J arir rapporte que des homme s fixiaie nt le montant de la dot,
mais ils se trouvaie nt par la suite dans la gêne. Il leur é tait permis de
l’ a m e nd er selon un accord commun a près a voir obs erv é ce qui le ur
était ordonné.
Mais Ibn Abba s l’a commenté d’une autre façon dis ant que c et ac
cord consiste à v ers er la dot à la fe mm e puis à lui laiss er le choix de
poursuivre la voie conjugale ou d’être répudiée.
Et c’e st Dieu qui est l’omniscient et le juste.

wa ma-l-lam yastati4 minkum tawlan ’an yankiha-l-muhsanâti-l-mu’mi-


nâti famim-m-mâ malakat ’aymânukum min fatayâtikumu-l-nm’minâti
wa-L-Lâhu ’a'iamu bi ’imânikum ba‘dukum mim-ba‘din fankihûhunna
bi’idni ’ahlihinna wa ’âtûhunna ’ujûrahunna bi-l-ma‘rûfi muhsanâtin
éàyra musâfihâtin walâ muttahidâti ’ahdânin fa ’idâA ’uhsinna fa’in
’atayna bifâhisatin fa‘alyhinna nisfu mâ ‘alâ-l-muhsanâti mina-l-‘adâbi
I dâlika liman hasiya-l-‘anata minkum wa ’an tasbirû hayru-l-lakum wa-L-
, Lâhu Gafûru-r-Rahîmun (25).
Celui qui n’aura pas les moyens d’épouser des femmes de bonne condi-
tion, cherchera parmi les esclaves jeunes et fidèles. Allah connût mieux que
4n!«m«oe la de votre foi. vous descendez tous les uns des autres.
Ne les épousez qu’avec l’autorisation de leurs maîtres. Donnez-leur une dot
convenable. Assurez-vous qu’elles soient vertueuses, qu’elles ne se soient pas
livrées a la débauche et qu’elles n’aient pas de liaisons clandestines. Si,
42
après le mariage, elles commettait l’adultère, la peine à leur appliquer doit
être moitié moindre que celle prévue pour les femmes de condition libre. De
telles unions sont tolérées pour ceux qui craignent d’avoir des rapports illi-
cites. Si vous pouvez supporter l’abstinence du célibat, c’est préférable. Al-
lah est miséricordieux et clément.(25).

A celui qui est incapable d’épouser une femme de bonne condition


e t de lui aussurer une vie conjugale à cause de la pénurie de ses mo
y e ns, Dieu ord onn e d e pre ndre un e p armi le s c a ptiv e s de gu erre
croy a nte s aprè s l’a utoris ation de son maître . D ans ce cas, l’homme
n’est pas tenu de jug er la véracité de la foi de ces esclaves d’une fa
çon catégorique, mais il n*a qu’à jug er l’apparence et le comportement
de cette femm e e t c’est Dieu seul qui est apte à scruter le tréfonds du
c œ ur.
Donc l’a utoris ation du maître e st absolument néce ssaire d’après
ces deux hadiths:
- «Tout esclave se marie sans la permission de son maître est un
fomicateur».
- «Une femme ne peut pas donner une autre en mariage, ni une femme
ne peut s ’en donner sans représentant. Car toute femme qui se donne en
mariage est fomicatrice».
«Donnez-leur une dot convenable» c’e st à dire de bon gré sans les
lé s er étant des esclaves, mais à condition qu’elles soie nt chaste s et
pudiques, sans être des prostitué es ou bien qu’elles s’a donnent à la
débauche ou d’avoir des relations clandestines avec certains hommes.
Au cas où ces e scla v e s, a y a nt a cc éd é à une bonne condition,
commettent l'adultère: «La peine à leur appliquer doit être moitié moindre
que celle prévue pour les femmes de condition libre». Mais il y a eu une di
verg ence dans les opinions en ce qui conc erne la peine appliqué e à
une captive de guerre qui a commis l’adultère, en voilà les deux princi-

La première: Le terme «Ayant accédé à une bonne condition» (en


arabe ) Ibn O m ar et Ibn M a ss'oud ont dit q u’il s ’a git de sa
conversion à l’Islam. Mais Ibn Abbas, Moujahed, Al-Hassan et d’autres
ont «nv. quand elle s ’eng ag e d an s \e mariage. H s 'a v è r e , e t c 'e s t D\eU

43
qui est le plus savant, de la suite du verset que c’est le mariage et non
la conversion.

Que^cette esclave soit musulmane, une impie, mariée ou non, on


lui applique cinquante coups de fouet si elle commet l'adultère, comme
l’a commenté lbn Abbas, bien que, selon le verset, cette peine n’e st
appliqué e qu’aux mariées. Le vrai est que cette peine est d’obligation
en tirant argument de ce hadith rapporté, dans le S ahih de Mouslim,
par Ali Ben Abi Taleb qui a dit: «Hommes! Applique z la peine prescrite
à vos esclaves en cas d’adultère, qu’elle soient mariées ou non. L’ En
voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- m’avait ordonné de fla
g eller une esclave qui a forniqué. Mais comme elle a vait ses lochies,
j ’avais peur de la tuer si je lui appliquais les cinquante coups de fouet.
Mettant le Prophète au courant de cela, il me répondit: «Laisse-là jus
qu’à ce qu’elle se rétablisse».

A ce propos Abou Houraira rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Al


lah le bénisse et le salue- a dit: «Quand une esclave commet l’adultère et
que sa fornication soit mise en évidence, fustigiez-la sans trop la répriman-
der. Si elle récidive, fustigiez-la sans la trop réprimander. Si elle commet
l’adultère pour la troisième fois, vendez-la même pour une corde en poils».

«La deuxième: lbn Abbas e t d’autres théologie ns ont jug é qu e si


une e scla v e comm e t l’a dult ère s a ns q u ’e lle s oit m arié e , e lle e st
exempte de toute peine mais on la frappe pour la corriger. Ils ont tiré
argum ent du hadith rapporté par Abou Houraira e t Z aid ben Khaled
qu’on a demandé l'E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et I© salue- au
sujet de l’esclave qui commet l’adultère sans être demandé e au ma
riage, il répondit: «Si elle fornique, fustigiez-la, puis si elle fornique fusti-
giez-la, enfin si elle fornique fustigiez-la et vendez-la fût-ce pour une corde
en poils.» (Rapportépar Boukhari et MousUm)(1). lbn Chéhab, un des
rapporteurs du hadith, a dit: «Je ne me rappelle plus s’il a dit après la
troisième ou la quatrième fois».

(1) :JÜ (¿J c J j bi ¿p S oî aJU ^ ^ ijis J c f


lfj*\ y v U -* ¿¿I Jli -ji& v jJj Ujjw pj c J j ù| |*j* c J j ¿>1)
I .Î* jIjÎt j l ïiltill JUj
44
On pe ut déduire du hadith pré cité que, pour l’esclave, il n’a pas
précisé le nombre de fornication. Quant à la femme de bonne condition
la peine est appliqué e, à la première fois. Al- C hafé‘i, de sa part, a dit:
«Les ulémas s’accordent pour l’exemption de l’application de la lapida
tion sur un - ou une - esclave fornic ate urs, c ar le v ers e t montre que
l’esclave subit la moitié de la peine d’une personne libre. Donc la peine
qu’on p eut réduire à la moitié est la fla g ella tion et non la la pid a tion
(jusqu’à la mort).

«De telles unions sont tolérées pour ceux qui craignent d’avoir des rap-
ports illicites». Comme on l’a montré auparavant le mariage d’avec une
esclave est soumis à certaines conditions pour celui qui redoute la dé
bauche et que le célibat lui pèse. Mais s’il s’abstient et se montre pa
tie nt, c ela lui va udra mieux c ar un tel maria ge n'e ng endre que des
enfants e éclaves et appartiendront au maître d e cette esclave. C’e st
pourquoi Dieu a dit: «Si vous pouvez supporter l’abstinence du célibat,
c’est préférable».

La m ajorité ont conclu qu’il e st toléré d’é pous er les e scla v e s à


ceux qui ne peuvent pas assurer le ménage en se mariant d ’avec les
femmes de bonne condition, et pour éviter la débauche. Un tel mariage
est répugné à cause de l’esclavage des enfants et la bassesse de cet
homme en se détournant des femmes libres. Mais Abou Hanifa et ses
adeptes l’ont contredit en ce qui concerne ces deux conditions. Ils ont
déclaré: Il est permis à un homme marié d’avec une femme de bonne
condition d’épouser une esclave croyante ou parmi les gens d’ Ecriture,
s ’il e s t c a p a b l e o u n o n , r e d o u te la d é b a u c h e o u n o n . Ils s e b a s e n t s u r
ce verset: «et avec les femmes de bonne condition faisant partie du peuple
auquel le Livre a été donné avant vous») [C oran V, 5] c ’e st à dire les
chastes qui englobent les femmes de bonne condition et les esclaves.

45
yurîdu-L-Lâhu liyubayyina lakum wa yahdiyakum sunana-l-ladîna min
qablikum wa yatûba ‘alaykum wa-L-Lâhu ‘Alîmun Hakîmun (26) wa-L-
Lâhu yurîdu ’an yatûba ‘alaykun wa yurîdu-l-ladîna yattabi‘ûna-s-saha-
wâti ’an tamîlû maylan ‘azîman (27) yurîdu-L-Lâhu ’an yuhaffîfa
‘ankum wa huliqa-l-’insânu da‘îfan (28)

Allah aspire à vous guider et à vous inculquer les traditions de ceux


qui vous ont précédés. Il aspire à vous rendre digne de Lui. Il est omnis-
cient et sage. (26) Allah aspire à vous rendre digne de Lui, tandis que ceux
qui s’abandonnent à leurs passions souhaitent de vous entrainer dans les ex-
cès. (27). Allah aspire à vous rendre léger le fardeau de la vie. Car
l’homme, Il le sait, est né faible» (28).

Le S e ig n e ur, p a r c e s v e rs e ts e t d ’ a u tr e s , v e u t m o n tr e r a u x
croy a nts le licite et l'illicite, en le ur fa is a nt connaître le s tra ditions des
g én érations passé es e t agré é es p ar Lui. Il v e ut é g a le m e nt le s dirig er
comm e II v e ut le ur pardonn er, c a r il conn ait p arfa ite m e nt le s a ctions
des hommes et II est juste.

«T andis que ceux qui s’ abandonnent à leurs passions souhaitent de


vous entrainer dans les excès» il s’a git des ade ptes du D émon parmi les
juifs , les chré tie ns e t le s fo mic a te urs qui v e ule nt fa ire d é to urn er le s
croy ants de la V érité pour suivre l’erreur, et les e ntrainer sur une pente
dangereuse.

Dieu conn ait bien que l’homme e st né fa ible e t ne p e ut obs erv er


c e la II lui a p ermis
s t r i c t e m e n t t e s lo is e t p r e s c r ï t p i o n s d i v i n e s . P o u r
d'é pous er les esclaves dans les conditions qu’on a montré es. T elle e st
l’ppinion de Moujahed e t d’autres. L’homme e st toujours fa ible env ers
les femm es comm e ont précisé T aous e t Wakj*.

Lors de l’asc ension Moïse -qu e Dieu le s alu e- d e m a nd a à notre


Prophète -qu’Allah le bénisse e t le salue-: « Q u’a pre scrit le S e ign eur à
ta communauté?» - Ginauante prières le io u r ©t l a n u it, lui répondH-U -
r e t o u r n e c h e z ton seigneur, répliqua Moïse, et demande-Lui l’allége
ment car ta communauté sera incapable de les accomplir. J’ai tenté les
gens avant toi en leur prescrivant une chose moindre que ça mais ils
se m ontraie nt incapables. Ta communauté aussi e st plus fa ible en
„ u i e , e n v u e e t e n to i» i_e p r o p h è t e -q u 'A iiaïi le b é n i s s e e t le s a lu e- n e

46
ce ssa de fa ire le parcours e ntre le S eign e ur e t Moïse qu’ à la fin les
prières fure nt réduites à cinq.

ya ’ayyuhâ-l-ladîna ’âmanû lâ ta’kuRî ’amwâlakum baynakum bi-l-bâtili


’ilia ’an takûna tijâratan ‘an tarâdim-minkum walâ taqtulïï ’anfusakum
’inna-L-Lâha kâna bikum Rahîman (29) wa may-yafal dâlika ‘udwânan
wa zulman fasawfa nuslîhi nâran wa kâna dâlika ‘alâ-L-Lâhi yasîran (30) !
’in tajtanibû kaba’ira mâ tunhawna ‘anhu nukaffir ‘ankum sayyi’atikum 1
wa nudhilkum mudhalan karîman (31).
O croyants, ne vous appropriez pas vos biens les uns les autres, sans
cause. A la base de vos échanges, qu’il y ait une opération honnête libre-
ment consentie par vous. Ne vous tuez pas les uns les autres. Allah est plein
d’indulgence pour vous.(29) Quiconque tuera par iniquité, sans motif légi-
time, sera précipité en enfer. C’est un châtiment qu’il est facile à Allah
d’infliger. (30) Si vous évitez de commettre des péchés graves, nous vous
pardonnerons vos péchés véniels et nous vous ferons accéder à nous par une
voie facile. (31).

Dieu qu’il soit béni et exalté interdit les hommes de ma nger leurs
biens par des moyens illicites comme l’usure, et le jeu de hasard et au
tre s, mêm e si on le ur donne la form e lé gitim e qui e st au re g ard de
Dieu une ruse pour pra tiqu er l’usure. A ce propos Ibn Abba s donne
Pexemole d'un homme qui achète un vêtement en disa nt au vend eur:?
« 5 il m e c o n v ie n t, j e l e g a r d e , s in o n j e t e l e r e n d s e n t e p a y a n t u n d i-
rham en plus. Voilà le sens de ce verset:
«O croyants, ne vous appropriez pas vos biens les uns les autres sans
cause» Et ‘Alqama de dire: «C’est un verset qui est fondamental et ne
s e r a j a m a i s a b r o g é j u s q u 'a u jo u r d e Va r é s u r re c tio n .

47
Ibn A bb a s ra pporte: « Q uand ce v ers e t fut révélé, le s musulm a ns
s’écrièrent: Dieu nous a interdit de m anger nos biens inutile m ent entre
nous, or la nourriture e st la meilleure de nos biens. E t l’un de nous est
défendu de manger che z un autre, quelle sera donc l’attitude des hom
mes?» Dieu fit ré v éler après cela ce v erset: «Il n’y a pas de faute à re-
procher à l’aveugle...» [Coran X XIV, 61] C e vers et précise qu’il n’y a pas
de fa ute ni à l’aveugle ni au boite ux ni au m alade de m anger da ns sa
maison ou dans d’autres maisons...».
Mais Dieu a fa it exception dans la suite du v ers et en disant: « A la
base de vos échanges, qu’il y ait une opération honnête librement consentie
par vous. C ’e st à dire s a uf qua nd il s’ a git d’un n é goc e p ar cons e nte
m ent mutuel où vous g agne z honn ê te m e nt vos bie ns s a ns lé s er p er
sonne.
D’ a prè s les différe nts dire s d es ulé m a s, on p e ut a ffirm e r qu e le
conse nte m ent des de ux parties: ach ete ur e t vend eur, e st à la ba se de
to ut n é goc e honnête . A c e porpos l’ E nvdy é de Dieu -q u’A lla h le bé
nisse e t le s alue- a dit: «La vente se fa it par consentement puis les deux
contractants sont libres. Il est interdit à un musulman de tricher un autre
musulman». (Rapporté par Ibn Jarir)(1).
Il e st cité dans les d eux S a hihs que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse e t le salue- a dit: « L ’acheteur et le vendeur ont le droit d ’option
tant qu’ils ne se sont pas séparés». (R apporté par Boukhari et Mous-

«Ne vous tuez pas les uns les autres» D eux interpré ta tions ont été
donn é e s à c e v ers et:
1 -L’interdiction de comm ettre les p échés soit en s’e xpos a nt à la
perdition en e xc erça nt différentes actions, soit en d évora nt les biens à
tort, c ar Dieu e st mis éricordie ux e nv ers les hommes quand ils obs er
v e nt Ses ordres.

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A mr Ben AI-‘As rapporte: «Dans l’expédition de Z at-Assalassil l’ En-
voy é de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salu e- me ch arge a d’une mis
sion. Je me réveillai un matin tout pollué à la suite d’un rêve érotique.
C omme il fut très froid, j ’eus peur de m’exposer à une maladie si je de
v ais fa ire une lotion. Je me conte ntai de fa ire une lustration pulvérale
et je fis la prière du matin avec mes compagnons. R etourn ant ch e z le
Proph ète -qu’Allah le bénisse et le salue- on lui fit part de mon faire . Il
me demanda: « Ô Amr! As-tu accompli la prière en état d’impureté ma
jeure ?» - O E nvoyé de Dieu, répondiss e, un matin je me trouvais pol
lué e t j ’a vais p eur d’a tteindre une maladie si je me la va is à ca us e du
froid gla cial. C omm e je me rappelai des dires de Dieu: «Ne vous tuez
pas les uns les autres» je fis une lustra tion pulv éra ie e t j ’a ccom plis la
prière» Le Proph ète 'q u ’Allah le bénisse et le salue- se mit à rire sans
dire un mot».
2 - Le suicid e: Abou Houraira a rapporté que l’ E nvoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui se tue avec un morceau
du fer, viendra au jour de la résurrection ce fer à la main où il se frappe-
ra le ventre et sera précipité en enfer pour l ’éternité. Celui qui se tue en
avalant du poison, en boira toujours au jour de la résurrection où il entre-
ra à l ’enfer pour y demeurer éternellement». (Rapporté par Ibn Marda-
weih)(1>.
Joundob B en Abdullah Al-B ajli a ra pporté que l’ E nvoy é de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salu e- a dit: «Un homme avait une blessure à la
main. Ne pouvant supporter la douleur, il prit un couteau et se coupa les ar-
tères et le sang coula à flots sans s ’arrêter jusqu’à ce que l ’homme mourut.
Dieu à Lui la puissance et la gloire a dit: «Mon serviteur a voulu hâter sa
destinée, je lui interdirai le Paradis.» (Rapporté par Boukhari et Mous-
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49
Dieu met les hommes en garde d'outrep a ss er S es ordre s e t inter
dictions e t de comm ettre les péchés sciemment, car ils seront voué s à
l’enfer pour l’éternité.

«Si vous évitez de commettre des péchés graves, nous vous pardonne-
rons vos péchés véniels» Plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de
ce vers et, concern ant les péchés capitaux, nous allons nous conte nter
de citer quelques uns qui nous donnent une explication suffisante.

A bou Houraira e t Abou S a’id ont rapporté: «Un jo ur le Proph ète -


q u’A lla h le b éniss e e t le s alu e- nous sermonn a e t dit: « P ar c elui qui
tie nt mon âme dans S a main». Il rép éta cel trois fois puis a b aiss a la
tête . Nous fîm e s de même et comm ençâ m es à ple urer sa ns s a voir la
raison e t pourquoi il jura trois fois e t garda le silence. E nfin il relev a la
tête, réjouissant, e t son aspect nous parut aussi préféré que de possé
d er de ch am e a ux roux. Il reprit: «Pas un homme qui s ’acquitte des cinq
prières, jeûne le mois de Ramadan, verse la zakat de ses biens et évite de
commettre les sept grands péchés, sans que les portes du Paradis ne s ’ou-
vrent devant lui et on lui dira: «Entres-y en paix».(Rapporté par Nassat,
Al-Hakem et Ibn Hibban)<1}.

Les sept péchés capitaux.

Il e st cité dans les d eux S ahihs que l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le


b é niss e et le s a lu e- a dit: «Evitez les sept périls (ou le s gra n d s p é
chés)». On lui demanda: « Quels sont ces péchés ô E nvoyé de Dieu?»
Il r é p o n d it . « I l s s o n t l e p o ly t h é i s m e , la. m a g i e , l e m e u r tr e d ’u n e â m e q u e
Dieu a interdit de tuer sauf pour une juste raison, l’usure, de dévorer injus-
tement les biens de l ’orphelin, la fuite au jour du combat et de calomnier

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les femmes mariées croyantes et insouciantes» ( Rapporté par Boukhari et
Mouslim)(I).
T els sont les sept péchés capitaux cités dans le hadith, mais cela
ne v e ut pas dire qu’ils sont les seuls comm e nous allons le montrer
plus loin.
L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- envoya une let
tre aux habitants de Y émen avec Amr Ben Hizam, dans laquelle il leur
montra les prescriptions, les traditions et le prix du sang. La lettre ren
ferm ait: «Les plus grands péchés au regard de Dieu au jour de la ré
surrection sont: le polythéism e, le meurtre d’une âme croya nte sans
motif légitime, la fuite au jour du combat dans la voie de Dieu, la dés
ob éissanc e aux père et mère, la calomnie d’une femme mariée, l’a p
prentissage de la magie, l’usure et de dévorer injustement les biens de
l’orphelin.»
Le faux témoignage.
An as rapporte qu’on a demandé l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- au sujet des grands péchés, il répondit: «Ils sont le
polyth éism e, le m eurtre (sans une juste raison) e t la dé sobéissa nce
aux père et mère».
Puis il dit à ses compagnons: «Vous dirai-je quels sont les péchés
ca pita ux?» e t il rép éta cela trois fois. On lui répondit: « C ertes oui, ô
E nvoyé de Dieu» Il répliqua: «Ils sont: Le polythéisme, la désobéissance
aux père et mère», puis étant accoudé, il s’assit et reprit: «et le faux té-
m oignage». Il ne cessa de répéter cela qu ’à la fin nous dîmes: «S’il s ’arrê-
tait de les répéter».
Le meurtre de l’enfant
Abdullah Ben Mass‘oud rapporte: «Je dis: ô Envoyé de Dieu, quel
est le plus grand péché au regard de Dieu?» Il répondit: «De Lui recon-
naître un égal car c ’est Lui qui t ’a créé». Je répliquai: « C’est un péché
g r a v » . *,t e n s u l l e ? » Il d it . « C e s « J e i u ï t t o n e n f a n t d e p e u r q u ' i l

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51
mange avec toi», E nsuite , re pris-je ?. Il a jouta : «De forniquer avec la
femme de ton voisin». Puis il récita: «Ceux qui n’invoquent pas une autre
divinité avec Dieu... jusqu’à, mais non celui qui se repent») [C ora n X X V,
68-70]. (Rapportépar Boukhari et Mouslim)(I).
Le faux serment (ghamous).
Abdullah Ben Oumays Al-Jouhani a rapporté que l’ E nvoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse e t le salu e- a dit: «Les plus grands péchés sont: le
polythéisme, la désobéissance à ses père et mère et le serment «Ghamous».
Un homme ne fa it un serment par Dieu en y introduisant une insincérité
fut-ce de la grandeur de l ’aile d ’un moustique sans que cela ne soit dans
son cœur comme une tache jusqu’au jour de la résurrection».
N.B. On entend p ar le s erm ent ghamous, le fa ux s erm e nt p ar le
quel on porte préjudice à un autre. =
D’autres péchés capitaux.
Abdullah Ben Amr a rapporté que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse e t le salu e- a dit: «C’est le plus grave des péchés qu’un homme in-
sulte ses père et mère» O n lui demanda: «Ô E nvoyé de Dieu, comm ent
un homme pourrait-il insulter ses parents?» Il répondit: «En insultant le
père et la mère d ’une tierce personne qui, à son tour, insultera son père et
sa mère». (Rapportépar Boukhari et Mousünt)(2).
Il e st cité dans le Sahih de Mouslim que l’ E nvoyé de Dieu -qu’AI-
lah le bénisse et le salue- a dit: «Insulter un musulman est une perversité,
le combattre est une incrédulité»^3*.

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52
Ibn Abbas rapporte que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le sa
lue- a dit: «Il est un grave péché qu’un homme porte préjudice à un autre
dans son testament».
A bou O um a m a ra p port e qu e d es homm e s m e ntio n n a ie nt les
grands péchés alors que le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-
se trouvait accoudé parmi eux. Ils dirent: «Ils sont: le polythéisme, de
d évorer injustem ent les biens del’orphelin, la fuite au jour du combat;
la diffa m a tio n d es fe mm e s m arié e s, la d é sob éiss a nc e a ux père et
mère, le fa ux témoignage, le fraude, la magie et l’usure». Il s’a ssit et
demanda: « Que dites-vous de ceux «qui vendent à vil prix leurs pactes
avec Allah et leurs serments?».
Des dires des ancêtres au sujet des péchés capitaux.
Ibn Jarir a rapporté d’après Al-Hassan que des hommes demandè
rent à Abdullah Ben A mr qui était gouverneur en Egypte: «Nous trou
v o n s d a n s le L ivre d e D ie u à lui la p uis s a n c e e t la g lo ire d e s
prescriptions que les gens ne mettent pas en pratique. Nous désirons
rencontrer le prince des croya nts à ce sujet.» Abdullah Ben A mr vint
trouv er O m ar Ben Al-Khatta b -que Dieu l’agré e- accompa gné de ces
homme s. O m ar lui dem anda: «D epuis qua nd tu es ve nu?» - D epuis
te ls jours lui répondit Abdullah. E t O m ar de s’e nquêter: «As-tu reçu
l’autorisation de venir?» Le rapporteur ajouta: «Je ne me rappelle plus
ce qu’était la réponse de ‘Abdullah. Mais il répondit à Omar: «O prince
des croyants, des hommes me demandèrent en Egypte qu’ils trouvent
dans le Livre de Dieu des prescriptions qu’ils ne mettent pas en pra
tique. ils voulurent te voir à ce sujet» - Réunissez-les, dit Omar. Abdul
lah s’exécuta.

Ibn ‘Aoun -un de ces hommes- rapporte: «Une fois ces hommes
réunis dans un grand hall, O mar demanda à l’un d’eux qui était le plus
proche de lui: «Je t’adjure par Dieu et par le droit de l’Islam, as-tu lu
tout le Coran? - Oui, répondit l’homme. - L’as-tu retenu? - Par Dieu que
non. Le rapporteur dit: «S’il lui avait répondu par l’affirmative, il se se
ra it s o u le v é c o n tr e lui.»

Et Omar de poursuivre: «L’as-tu retenu par tes yeux? L’as-tu rete


nu par ta lecture? L’as-tu retenu par tes pratiques?
O m a r p o s a la m ê m e q u e s tio n à t o u s c e s h o m m e s l’ur\ a p r è s l’a u -
53
tre et dit à la fin: « Q ue la mère de ‘O m ar le perde! V oule z-vous qu’il
(Abdullah Ben Amr) applique les pre scriptions du Livre de Dieu sur les
gens? Dieu conn aît certe s que nous allions comm ettre des m auv ais es
a ctions» Puis il récita: «Si vous évitiez de commettre des péchés graves,
nous vous pardonnerons vos péchés véniels., jusqu’à la fin du v erset. E n
suite O m ar d e m anda à A bdulla h: «Les g ens de M édin e sont - ils au
coura nt de votre arriv é e ? - Non. - Q u elqu’un d es M édinois e ut-il v e nt
de la raison pour la quelle vous êtes ve nus? - Non. E t O m ar de* ré pli
quer: «Si les Médinois étaient au courant de tout cela, je les aurais ser
monné».
Des dires d’Ibn Âbbas.
T a ous ra p port e qu’un homm e vint tro u v e r Ibn A bb a s e t lui dit:
« Q ue pense s-tu des s e pt gra nds péch és que Dieu a m entionné s? E t
quels sont-ils?» Il lui répondit: «Plutôt ils sont plus près de soixa nte-dix
qu e de s e pt!» S e lon une v aria nte Ibn A bb a s a ura it a jouté: « Plus du
pardon pour un péché capital et aucun péch é n’est considéré comme
véniel si on y récidive».
En comm e nta nt le v ers e t pré cité «Si vous évitiez...» Ibn A bb a s a
dit: «Tout péché est considéré comme grav e si Dieu ch âtie son a uteur
par l’enfer, par un courroux, par une malédiction ou par un supplice».
Les opinions des ulém as sont div erg é es qua nd à la pein e a ppli
qué e à la suite d’un péché capital. C ertains disent: «Il est en ta nt que
tel s’il est soumis à une peine pre scrite selon la loi» D’autres: il est en
ta nt que tel s’il e st sujet d’une menace révélé e dans le Livre de Dieu
ou d’après la sunna.
Abdul Karim Al-R afi‘i rapporte qu’il y a eu une controverse des opi
nions parmi les compagnons dans la d éfinition des p échés gra v e s et
véniels et dans la différence entre eux. Ils ont dit:
- Le gra nd péché est toute d ésobéiss a nc e soumis e à une peine
prescrite.
- Q u i e s t s u j e t à u n e m e n a c e c i té e dans le C oran ou d’aprè s une
sunna.

- Il e st toute dérog ation qui montre l’indiffére nce de son a ute ur à


l’égard de la loi religieuse et qui cause une injustice.
54
- Il e st toute a ction interdite p ar le C oran e t s a nctionn é e p ar une
peine comme le meurtre ou autre.

Le jug e Al-R ouya ni a dit: «Ibn A bba s a énuméré ces péch és gra
ves qui sont: Le meurtre d’une âme sans motif légitime, la fornic ation,
l’homos e xu a lit é , le vin, le vol, l’usurpation des bie ns, la diffa m a tion.
Puis il le ur a ajouté: le fa ux témogin ag e, l’usure, la rupture du je ûn e
dura nt R am ad an sa ns excuse v ala ble, le fa ux s erm ent, la rupture du
lien de parenté , la dé sobéissa nce à ses père et mère, la fuite au jo ur
du comb at, d é vorer injustem ent les biens de l’orphelin, le fraude dans
le poids e t la mesure, l’accomplisse m ent de la prière a v ant son heure
d é term in é e , le re tard de la prière s a ns e xcus e v a la ble , l’a gre ssion
contre un musulm a n s a ns une ju st e raison, forg er d é lib éré m e nt des
m ensonge s sur P Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse e t le s alu e-, in
sulter l e s compagnons du Prophète , la dissimulation d’up té moign ag e
sans une excuse valable, le pot de vin, le proxén étism e, l’interc ession
a uprè s du sultan, le refus de pay er la z akat, la néglig enc e d’ordonn er
à fa ire le bien e t de d é cons e iller le re pré he nsible alors qu’on e st c a
pable de le faire , l’oubli du C oran aprè s son apprentissage, torturer un
animal avec le feu. le refus d’une femme d’avoir des rapports ave c son
mari sans excuse, le désespoir de la miséricorde de Dieu, le sentiment
d’ê tre à l’ a bri du stra ta g è m e de Dieu, la m édis a nc e d es s a v a nts et
conn aiss eurs du C oran. Ils sont aussi consid éré s en ta nt que péch és
graves: De dire à sa femme: sois pour moi comme le dos de ma mère
(Al-Dhihar), la viande du porc et de la bête morte.

Ibn Abba s de dire à la fin; il e st un péché grav e tout ce que Dieu


le châtie p ar le feu.

walâ tatamannaw mâ faddala-L-Lâhu bihî ba'dakum ‘alâ ba‘din lirrijâli


nasîbum m im m a-ktasabû wa U-n-nls^ *1 nasîbum tittimma-ktasabna W&-

s alû-L-Lâha min fadlihî ’inna-L-Lâha kâna bikulli say’in ‘Alîman (32).


55
N’enviez pas les bienfaits par lesquels Allah vous a élevés les uns au-
dessus des autres. Une part de leurs œuvres restera aux hommes; une part
de leurs œuvres restera aux femmes. Demandez à Allah ses bienfaits. Il
connaît tous vos besoins. (32).

Moujahed rapporte qu’O um S alama dem anda à l’ E nvoyé de Dieu -


qu’Allah le b éniss e et le salue-: « O E nvoyé de Dieu, le s homm e s fo nt
les exp éditions et nous, les femm es, ne les faisons pas et la p art d’une
fe mm e de la succ e ssion e st la moitié de c elle de l’homm e ?» C ’e st à
cette occ asion que le vers et sus-m entionné fut révélé.
M ais Ibn A bb a s ra conte q u’une fe mm e vint tro u v e r le Proph ète -
qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit: «O E nvoyé de Dieu, la part du
g arçon, de l’h érita g e , e st é gale à c elle d es d e ux fille s, le té moign a g e
des de ux fe mm e s contre celui d’un seul homme. Ainsi quand nous œ u
vrons la fe mm e qui fa it une bonne action on lui inscrit la moitié» Dieu
alors fit ce tte révélation: «N’enviez pas les bienfaits...»

S elon une a utre v ersion Ibn A bb a s a comm e nté le v e rs e t et dit:


« Q u’un homme ne dise pas: «Ah, si je possédais les richesse s d’un tel
e t j ’a v ais une fe mm e comm e la sie nne ». Dieu a interdit a ux homm e s
ce g e nre d ’e nvie e t qu’ils Lui d e m a nd e nt de le ur a ccord er de S e s f a
veurs».
C es dire s ne doiv ent pas contredire le hadith dans lequel l’ E nvoyé
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «On n’a droit d ’envier que
deux personnes: un homme à qui Dieu a accordé des biens et qui ne
manque pas de les dépenser pour la cause de la vérité...» et qu’un homme
ne dis e: Si j ’a v a is les bie ns d ’un tel j ’a ura is a gi comm e lui» c a r les
d e u x a uront la m ê m e ré comp e ns e . C ar c e h a dith n’a a ucun ra p port
a v e c c e qu e ce v ers e t interdit, é ta nt donn é que le h a dith a utoris e à
l’h o m m e d e s o u h a i t e r a v o ir d e s b i e n s c o m m e l 'a u t r e t a n d i s q u e le v e r -
s et interdit de souh aiter avoir les mêmes richesses.

Puis Dieu a dit: «Une part de leurs œuvres restera aux hommes; une
part de leurs œuvres restera aux femmes» qui signifie que chacun sera ré
tribu é s e lon se s œ uvre s qu’e lle s soie nt bonn e s ou m a uv ais e s. M ais
Ibn A bb a s a dit qu’il s ’a git de la succ e ssion. Le S e ign e ur montre a ux
;u dôîvônt a gir pour a m e nd er le ur é ta t en le ur dis
ant: «Demandez à Allah ses bienfaits» En d’a utres term e s, ne convoite z
56
pas le s fa v e urs dont Dieu a gra tifié s c ertains hommes c ar c’est une
chos e déjà d écidé e, et ce souh ait ne mè nera à rien, mais plutôt d e
m ande z à Dieu qu’il vous accord e Sa grâ ce c ar II est g é n éreux et le
disp ensateur suprême.
Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l’E nvoyé de Dieu -qu’Allah le
b é niss e e t le s a lu e- a dit: «Demandez à Dieu de vous accorder de ses
bienfaits car II aime être demandé, et sachez que la meilleure adoration
consiste à attendre la délivrance». (Rapportépar Tirmidzi)(1).
Die u term in e le v e rs e t en ra pp e la nt a ux homm e s q u ’ il conn a ît
toute chose: c e ux qui m érite nt d’a voir des bie ns de ce monde, ce ux
qui méritent d’être appauvris, ceux qui convoite nt la vie future en leur
fa cilita nt les œ uvres qui les feront arriv er à le ur but et ceux qui m éri
tent d’être humiliés en les empêchant de faire de bonnes œ uvres

wa likullin ja‘alna mawâliya mimma taraka-l-wâlidâni wal-l-’aqrabûna


wa-l-ladîna ‘aqadat ’aymânukum fa’âtuhum nasîbahum ’inna-L-lâha
kâna ‘alâ kulli say’in sahîdan (33).
Nous avons désigné des héritiers pour recueillir ce que laisse chacun
d’entre vous. Ce sont les père et mère, les proches et ceux qui ont conclu
avec le défunt des pactes d’assistance. Car Allah est témoin de toutes vos
actions. (33).
Pour toute personne décédé e, Dieu a désigné des héritiers, qu’elle
soit un des père e t m ère ou un proche . P armi ces h éritiers fig ure nt
aussi ceux qui ont été liés par un pacte, et ceci était au début de l’ère
islamique. C ar Ibn A bba s rapporte à c et ég ard que les Mecquois qui
ont émigré à Médine, héritaie nt des Médinois sans qu’il y ait entre eux

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57
un lien de parenté, mais c’éta it à cause de la fraternité que l’ E nvoyé
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait établie entre eux. Après
la rév élation de ce vers et, ce droit d’h éritage fut annulé. A propos de
ces derniers Ibn Abbas rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit: «Plus de pacte dans l ’Islam. Tout pacte conclu du
temps de l ’ignorance, l’Islam ne fait que le consolider et je ne l’échange ja -
mais contre un troupeau de chameaux roux. De ma part j ’ai dénoncé le
pacte conclu à Dar El-Nadwa (sorte de p arle m e nt au te mps pré isla
mique).» (Rapportépar Ibn Jarir)(1}.
D aoud ben Al-H ossain raconte: « En ré cita nt ce v ers e t «...et ceux
qui ont conclu avec le défunt des pactes d’assistance» d ev a nt O um S a ‘d
Ben Al-Rabi* en présenc e de son petit-fils Moussa ben S a'd, elle me
dit: « C e v ers e t a été révélé au sujet d’Abou B a kr et de son fils Abdul
R ahman avant que ce dernier n’embrasse l’Islam. Abou B akr jura de le
priver de l’héritage. Mais après sa conversion e t sa participation à plu
sieurs expé ditions Dieu fit cette révélation. Mais la première intepréta-
tion s’a v ère ê tre plus corre cte , c ar au d é but de l’ère isla miq u e les
hommes h éritaie nt les uns des autres selon un pacte. Le droit de la
succession fut aboli mais les termes du pacte persistèrent.
D’après un hadith authentifié rapporté par Ibn Abbas, l’ E nvoyé de
Dieu -qu’Alla h le béniss e et le salue- a dit: «Donnez aux réservataires
leurs p arts de la succession et ce qui reste ira au mâle le plus p ro -
che».(Rapporté par Boukhari et Mousüm)(2).
Il s’agit donc de partager la succession entre les héritiers suivant
le v erset révélé à ce sujet, e t s’il en reste quelque chose elle sera du
droit des acebs. Q uant à ceux avec qui il y avait un pacte, donne z-leur
aussi leur part mais à partir d’aujourd’hui tout pacte n’aura aucun effet.
On a dit aussi que ce v erset a aboli tout droit à l’héritage dû au pacte
conclu au passé ou dans l’avenir.

(1) ùLf ^ V» à l J j—j J li t j ü u-W* ¿r*' O *


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58
Quant à Ibn Abbas, il a commenté le terme «Donnez-leur part» en
disant qu’il s’agit du secours, de la nourriture et du conseil, bien que
Sa'id Ben Joubaïr affirme la part de l’héritage.
De toute façon ce verset exhorte les hommes à respecter leurs
pactes et engagements concernant le secours et le conseil, et sur ce,
il est un verset fondamental qui n’a pas été abrogé mais ceci est un
sujet discutable, car Ibn Abbas a répondu en disant: Le Mouhager
(émigré) héritait effectivement du Médinois sans qu’un lien de parenté
les relie et ceci a été abrogé. Comment prétend-on que ce verset est
fondamental? Et c’est Dieu qui est le plus savant.

’ar-rijâlu qawwâmûna ‘alâ-n-nisa ’i bimâ faddala-L-Lâhu ba‘dahum ‘alâ


ba‘din wa bima ’anfaqû min ’amwâlihim fassâlihâtu qânitâtun hâfîzâtun
li-l-g a y b i bim â h a fiz a -L -L â h u wa-1-lâtî tah âfûna nusuzahunna
fa'izu h u n n a w a-h-jurûhu nna fï-l-m a d â ji‘i w a-d aribû h u n n a f a ’in
’a ta‘nakum falâ tabgû ‘alayhinna sabîlan ’inna-L-Lâha kâna ‘Aliyyan
Kabîran (34).

Les hommes ont le pas sur les femmes. Par les dons qu’il leur a oc
troyés, Allah les a élevés au-dessus des femmes. C ’est à eux qu’il a imputé
les charges de famille. Les femmes dignes et vertueuses demeurent dévouées
à l’homme pendant son absence et conservent ce qu’Allah leur a prescrit de
conserver. Celles qui sont insubordonnées, réprimandez-les, puis défendez-
leUr de partager votre couche, et enfin corrigez-les. Mais dès qu’elles rede
viennent soumises, ne leur cherchez plus querelle. Allah est le souverain

De par sa création et en vertu de la préférence que Dieu lui a ac


cordée, l’homme a l’autorité sur la femme, il est son maître qui la gou
verne et la corrige quand il le faut. Jouissant de cette suprématie, la
59
prophétie a été toujours le privilège des hommes à qui aussi ont été
confiées les rênes du pouvoir. Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le
salue- a dit à ce propos: « U n peuple ne saurait prospérer s ’il est gouverné
par une fe mm e » .

Il y a aussi d’autres raisons pour cette autorité qui consistent aux


dépenses d’entretien dont ils sont chargés, la dot et autre: Les hom
mes donc ont une prééminence sur les femmes, elles doivent leur être
soumises comme Dieu les a ordonnées, et cette soumission se traduit
par être bonne s à l’égard des parents du mari e t la g ard e de ses
biens.
Al-Hassan Al-Basri raconte qu’une femme vint se plaindre auprès
du Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- accusant son époux de
l’a voir fra pp é e . L’ E nvoyé de Dieu -qu’Alla h le bénisse e t le salu e-
s’écria: «La loi du talion». Mais Dieu à ce moment fit cette révélation:
«L es hommes ont le pas sur les femmes...» et la femme devait retourner
chez elle sans appliquer aucune perhe à son mari.
Quant à Ali Ben Abi Taleb, il raconte que l’ Envoyé de Dieu -qu'AI-
lah le bénisse et le salue- ordonna d’amener l’époux d’une femme qui
venait se plaindre en lui disant: «Il m’a frappée et voilà les traces de
sa brutabilé sur mon visage». L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et
le salue- lui répondit: «Il n’a pas le droit de le faire» Dieu à cette occa
sion fit descendre ce verset, et le Prophète -qu’Allah le bénisse et le
salue- de s’écrier: «J’ai décidé une chose mais la décision de Dieu est
différente».
Puis Dieu montre que les femmes vertueuses sont pieuses, soumi
ses à leurs époux et préservent dans le secret ce que Dieu préserve.
A cet égard Abou Houraira rapporte que (’ Envoyé de Dieu -qu’Aliah le
bénisse et le salue- a dit: « L a meilleure des femm es est celle qui te plait
lorsque tu la regardes, obéit à tes ordres, et lorsque tu t ’absentes d ’elle, elle
garde tes biens et sa chasteté». Puis il récita ce verset: «Les hommes ont
le pas sur les femmes... jusqu’à la fin du verset». (R a pp o rt é p ar I b n Jarir
et Ib n A b i H a t e m )( , ) .

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60
Abdul Rahman Ben ‘Awf rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah
le bénisse et le salue- a dit: « L a femme qui s ’acquitte des cinq prières,
jeûne le mois de Ramadan, garde sa chasteté, et obéit à son mari, on lui di
ra: entre au Para dis par la porte que tu voudras». (R a pp o rt é p ar A h
m e d /».

Comment un homme doit traiter sa femme insubordonnée, quand


elle lui désobéit et le méprise?
1 - La réprimander et lui rappeler le châtiment de Dieu et le droit
du mari en vertu de sa dépense pour elle et ses bienfaits. L’ Envoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: « S i j ’avais le droit d ’ordonner
à une personne de se prosterner devant une autre, j ’aurais demandé à la
femme de se prosterner devant son mari». (R a pportépar tirnàdzi)(2>.

En outre Abou Houraira a rapporté que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah


le bénisse et le salue- a dit: «L o r s q u ’un homme invite sa femme à son lit
pour le coït, q u ’elle refuse et qu’il passe la nuit irrité contre elle, les anges
la maudissent jusqu’à ce qu’elle sera au matin». (R apporté par Boukhari et
M o u s t im )(3 ).

2 - La défendre de partager sa couche: c’est à dire, d’après Ibn


Abbas s’abstenir d’avoir de rapports charnels avec elle en la réléguant
dans la chambre ou de lui tourner le dos étant dans un même fit, et
sans lui adresser la parole tant qu’il se trouve avec elle dans le foyer
conjugal.
Mou'awia Ben Haïda rapporte qu’il a demandé à l'Envoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu! Quel droit a-t-elle
une épouse sur l’un de nous?» - Ses droits, répondit-il, sont: lui assurer

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( 3) *îi /l U i lit* ¿1 Jl i cj lî 14* ^il (Jj j
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61
la nourriture, l ’habillement, éviter de lui frapper le visage, ne pas l ’insulter
et de ne la fu ir que dans le lit».

3 - La fra pp er après avoir usé de tous les moyens pour la corriger


en lui prodiguant de conseils et en la fuyant... et ceci sans être brutal.
Mpuslim rapporte dans son Sahih que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit dans son discours lors du pèlerinage de l’adieu:
«Craignez Dieu en vos femmes car elles sont comme des captives chez vous.
Entre autres droits que vous avez sur elles, elles ne doivent plus recevoir
chez elles de personnes qui vous déplaisent. S i elles f o n t cela, frappez-les
sans les brutaliser. P ar contre vous devez leur assurer la nourriture et l ’ha
billement selon la coutume»( I ) .

Si jamais un homme veut frapper sa femme pour la corriger, il doit


éviter de lui causer une fracture ou de laisser les traces sur son corps.
A ce propos, l’ Envoyé de Dieu -qu'ÂIlah le bénisse et le salue- avait
dit: « N e frappez pas les servantes de D ieu ». ‘Omar vint lui dire, plus tard:
«O Envoyé de Dieu, les femmes se sont révoltées contre leurs maris»
Alors, il autorisa aux hommes de les frapper. Par la suite, plusieurs
femmes vinrent trouver les épouses du Prophète -qu’Allah le bénisse
et le salue- pour se plaindre du mauvais comportement de leurs maris,
il s’écria: «Certaines femmes sont venues porter plainte contre leurs maris,
or que ces derniers sachent qu’ils ne sont plus meilleurs qu’elles».

Dieu exhorte les hommes en leur disant: «Mais dès qu’ elles rede
viennent soumises, ne leur cherchez plus querelle» qui signifie qu’une fois
la femme devenue soumise et obéissante, l’homme ne doit pas la mal
traiter en la fuyant ou en la frappant. Dieu certes est plus élevé et plus
grand que les hommes, Il les jugera et se vengera d’eux.

(1) ^ <J>I Ij Ü jl ^ Jli *ji jHljfc, ¿e j W j é ^ c~î


,C '. t-i_l NI o-*JLê eL-jJI
JU ô V jj i{y-*

62
w a ’in hiftum siqâqa baynihimâ fa b ‘a t û hakam am -m in ’ahlihî wa
hakamam-min ’ahlihâ ’in yurîdâ ’islâhan yuwaffiqi-L-Lâhu baynahumâ
’inna-L-Lâha kâna ‘Alîman Habîran (35).

Craignez-vous que les époux ne rompent leur lien? déléguez-leur un ar


bitre pris dans la famille du mari et un arbitre pris dans la famille de la
femme. S ’ils désirent sincèrement se reconcilier, Allah les y aidera. Car A l
lah est savant et informé de toute chose. (35).

On remarque que Dieu a montré dans le verset qui a précédé ce


lui-là le cas de l’insubordination de la femme. Dans le verset sus-men-
tionné, il s’agit de la mésentente entre les deux conjoints. Les ulémas
ont déclaré: dans ce cas, celui qui est au pouvoir les confie à une per
sonne probe et avisée afin d’étudier la cause de leur désaccord et
d’empêcher l’un d’entre eux d’être injuste à l’égard de l’autre. Mais si
leur mésentente persiste, le gouverneur -ou similaire- suscite un arbitre
de la famille de l’époux et un autre de la famille de la femme pour dis
cuter leur cas et trouver une solution qui soit bénéfique pour les deux
conjoints. Si l'homme et la femme veulent se réconcilier, Dieu rétablira
la concorde entre eux.
Ibn Abbas a dit à cet égard: S’il s'avère, aux deux arbitres, que
l’homme est fautif, ils séparent la femme de lui en obligeant le mari à
assurer sa dépense. Si c’est le contraire, ils font éloigner l’homme et
priver la femme du droit de la dépense. Après quoi ces deux arbitres
ont le droit de les reconcilier ou de les divorcer. S’ils décident de les
réunir à nouveau mais l’un des deux conjoints refuse, puis l’un d’eux
m e u rt , c e lu i q u i a v a i t c o n s e n t i l a r é c o n cili a ti o n h é ri t e ra i t de celui qui
avait refusé, et ce dernier n’hériterait plus du premier.
Ibn Abbas raconte: «‘Aqil Ben Abi Taleb avait épousé F atima la
fille de 'Outba Ben Rabi‘a. Elle dit à son mari: «Tu dois me supporter
et je dépenserai pour toi». Chaque fois qu’il entrait chez elle, elle lui
demandait: Quel a été le sort de ‘Outba Ben Rabi'a et Chaiba Ben Ra-
bi‘a?» Il lui répondait: «Tu les trouveras dans l’enfer, à gauche quand
tu y entreras» (Comme cette réponse déplaisait à Fatima) elle alla trou
ver ‘Othman pour se plaindre. ‘Othman rit et m’envoya, avec Mou'wia
comme arbitres. Je (Ibn Abbas) dis: «Je séparerai l’un de l’autre»,
mais Mou'awia riposta: «Jamais je ne séparerai deux personnes de
B a n i A b d M a n a f ». ib n A b b a s e t M o u'a w i a s e re n d ire n t c h e z l e s d e u x

63
conjoints et trouvèrent qu’ils avaient fermé la porte derrière eux (c.à.d
ils se sont reconciliés), et devaient rebrousser chemin.
O ubaïda rapporte: «J’étais chez Ali quand un homme et une
femme vinrent le trouver et chacun d’eux escorté par une foule des
siens. Ali choisit un arbitre de chaque foule et leur dit: «Savez-vous
quelle est votre tâche? Si vous trouvez un moyen pour les réconcilier,
réconciliez-les», et la femme de dire: «J’accepterai le jugement d’après
le livre de Dieu». Mais le mari s’écria: «Jamais je ne me séparerai
d’elle». Ali lui dit alors: «Tu mens. Par Dieu, tu ne quittes cet endroit
avant que tu n’acceptes le jugement d’après le Livre de Dieu».
Les ulémas s’accordent à ce que les deux arbitres ont le droit .de
séparer tes deux conjoints ou de tes réconcilier. Au sujet de la sépara
tion, Ibrahim Als-Nakh‘i déclare qu’ils peuvent aussi faire une répudia
tion par une, deux ou trois fois, p e qui n’est pas l’avis de Al-Hassan
Al-Basri qui limite la charge de ces deux arbitres à la reconciliation et
non à la répudiation; ainsi c’était l’opinion de Qatada et Zaïd Ben As-
lam en commentant les paroles de Dieu dans ce sens: « S ’ils désirent
sincèrement se reconcilier, Allah les y aidera» ainsi il n’est plus question
de divorce. Mais s’ils représentent l’homme et la femme, alors leur ju
gement doit être exécuté s’agit-il d’une séparation ou d’une reconcilia
tion.
Mais les opinions des savants divergent quant à la désignation de
c e s d e u x a rb i tre s; s o n t-il s nommés d’après une décision du gouver
n e u r d e s o r t e q u e l e u r j u g e m e n t s e r a i t irré futa ble que les deux
conjoints s’y soumettent ou non? ou bien ils sont tout simplement des
représentants de deux conjoints? Deux opinions ont été dites à ce su
jet:

La première consiste à confier la tâche de leur désignation au gou


verneur car, selon le verset, Dieu commande de nommer deux arbitres
et il est naturel qu’un jugement prononcé par un arbitre ne soit pas en
favour d’une des parties. Ceci était l’opinion du Chafé'i, Abou Hanifa et
leurs adeptes.

La deuxième on la tire d’après la réponse de ‘Ali à l’homme quand


il luiia dit: ou ce serait la séparation. Mais comme il proteste, Ali répli-
"* **» au jugement d'après le Livre de Dieu, ce que
64
ta femme a demandé. Si vraiment le jugement s’avère décisif, il ne se
rait pas conditionné par le consentement du mari.

w a‘budû-L-Lâha walâ tusrikû bihî say’an wa bil-wâlidayni ’ihsânan wa


bidi-l-qurbâ wa-l-yatâmâ wa-l-masâkîni wa-l-jâri dî-l-qurbâ wa-l-jâri-1-
junubi wa-s-sâhibi bi-l-jambi wa-bni-sabîli wamâ malakat ’aymânukum
’inna-L-Lâha lâ yuhibbu man kâna muhtâlan fahûran (36).

Adorez Allah et ne L ’associez à rien. Soyez bons envers vos parents,


vos proches, les orphelins, les pauvres, vos voisins immédiats ou non, vos in
times, les voyageurs et vos esclaves. Allah n’aime pas les vaniteux et les
fanfarons. (36).

Dieu, qu’il soit béni et exalté, ordonne de n’adorer que Lui sans
rien Lui associer, car II est le créateur, le dispensateur par excellence,
qui pourvoit seul aux besoins de Ses créatures. Le Prophète -qu’Allah
le bénisse et le salue- avait demandé à Mou'adh Ben Jabal: Connais-tu
quels sont les droits de D i e u sur ses serviteurs?» Il lui répondit: «Dieu et
Son Envoyé sont les plus savants». Et l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse et le salue- de répliquer: Ils consistent à L ’adorer seul sans rien
L ui associer. Si les hommes fo n t cela, connais-tu quels sont leurs droits vis-
à -vis de Dieu ? C 'e s t de ne pas les châtier». ( R a pp o rt é p ar Boukhari et
Mou sU m) (1};

Puis II recommande d’être bon à l’égard des père et mère car


c’est grâce à eux que l’homme a vu le jour. Dans plus d’un verset on
trouve que Dieu a joint Son adoration à la bonté envers les parents. Il
a dit: «Sois reconnaissant envers M oi et envers tes parents») [Coran XXXI,

(1) àl Jli ^ ¿1 ¿5- U :J-*- ¿UJ Jlî


ül tjl*» lij <ïj! jLjJI U :JU ^ <> uli

65
14]et: «Ton Seigneur a décrété que vous n’adoriez que Lui. 11 a prescrit la
bonté à l’égard de vos père et mère») [Coran XVII, 23] Puis II a recom
mandé la bonté envers les proches. Dans un hadith authentifié l’ En-
voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- aurait dit: « L ’aumône
faite à un pauvre est comptée comme telle, mais si elle est fait e à un p r o
che, elle est à la f o i s une aumône et un maintien du lien de p ar e n t é ».
(Rapporté par N a ss a i)(1 ).

Puis envers «les orphelins» ceux qui ont perdu la personne qui
s’occupe et se charge d’eux, puis «les pauvres» qui ne peuvent combler
leur propre besoin et attendent l’aide des autres. Dieu ordonne de
pourvoir à leur nécessité et les tirer de leur indigence. Nous allons par
ler de ces gens-là en commentant la sourate (le repentir) du Coran.
Ensuite on doit user de bonté à l’égard des: «Voisins immédiats ou
non». Ibn Abbas a dit que le premier jouit du droit du lien de parenté,
ce qui n’est pas le cas du deuxième. Bien que d’autres comme Nawf
Al-Bakali, ont dit que le voisin immédiat est le musulman tandis que
l’autre est un des gens du Livre. Parmi les hadiths se rapportant au
voisin, on se contente de citer ces quelques-uns:
1 - Abdullah Ben ‘Omar rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse et le salue- a dit: «G a briel n ’a cessé de me recommander d ’être
bon à l ’égard du voisin qu’à la fin j ’ai cru qu’il allait en faire un de mes hé
ritiers» (Boukhari et M ou slim ) (2 ).

2 - Abdullah Ben Amr Ben AI-‘As rapporte que le Prophète -qu’AI-


lah le bénisse et le salue- a dit: « L e meilleur ami auprès de Dieu est ce
lui qui est bon à l ’égard de son ami, et le meilleur voisin qui est bon envers
son voisin» (Tirmidhi et ÀhmedJ^K

3 - Al-Miqdad Ben Aswad rapporte que PEnvoyé de Dieu -qu’Allah

(1 ) Ast jsï-Y) tïiJU» Jl ÎÎJUaJIl tb».


Cf- ¿1—L»
(2) d'j 4)1 J j—j ùl ¿ji *JUI ju^-I I JU
Ait C. ;:b jUJIj ,
(3) i— •jSjÉk C/i
-Uj»I ôljj) («jUJ j S - 4 ll AiP ¿)lj £>Jl Jjiij
66
le bénisse et le salue- demanda à ses compagnons: «C o mm e n t j u g ez-
vous l ’adultère?» Ils lui répondirent: «Il est interdit. Dieu et Son Envoyé
l’ont interdit jusqu’au jour de la résurrection. Et l’ Envoyé de Dieu -qu’AI-
lah le b énisse et le salue- de répliqu er: « L e péch é que comm e t un
homme en forn iq uan t avec dix fe mm e s est moins grave que celui qui le
commet en forniquant avec la femm e de son voisin». Puis i! leur demanda:
Il est interdit répondirent-ils; Dieu et Son En
« Q u e dites-vous du vol?» -
voyé l’ont ineterdit jusqu’au jour de la résurrection. Et lui de répliquer:
« L e péché que commet un homme en volant de dix maisons est moins gra
ver que celui en volant celle de son voisin» (R a pp o rt é p ar P ar A h m e d )(1>.

4 - Jaber Ben Abdullah rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le


bénisse et le salue- a dit: « L e s voisins sont de trois sortes: Un voisin qui
a un seul droit, un autre qui a deux et un troisième qui a trois et qui est le
plus gratifié. L e premier est un polythéiste qui ne jou i t que du droit de voi
sinage. L e deuxième est un musulman qui jo u i t du droit de l ’Islam et du
droit de voisinage. L e troisième est un musulman proche qui j o u i t de trois
droits: du voisinage, de l ’Islam et du lien de sa ng»( 2 ) .

5 - Aicha que Dieu l’agrée- a rapporté qu’il a demandé à l’ Envoyé


de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Ayant deux voisins, à qui
dois-je faire un don le premier? Il lui répondit: « A celui dont la porte est
la plus proche que la tienne» (Rapporté Ahmad et Boukhari)( 3 ) .

(1) ^ yu :<jUw>'îI ÜSjjk 4)l J J l i i j l i ¿ji -W»-l Jlï


0^1 I-jiÜjk J J l Ü (ôLilt fi,ÎiUjJI
ù jijij U ,:jü tfijW- t fji ¿J* Ùy~j
i ¿ y <ij~~> <1)V| :Jli côLJLlI ç y y » <!y j j 4)1 Lf*y - :I^JU
1^ Jjkli *j Iji? ) ¡ j* 01¡j* oLjI
( 2) j W- t î î ^î ù t J yutj Jl î 1Jl i 4J1II JmP ¿jt j j W j tjJI ^ y\ JU
ùl^- ¿»I (3y^~ îftW <! jU-j (OIÂ9- <i .Li>- ùtj t >««-51 j! j*j t
U»lj ¡y>- j*-*-j V ÿ>~ <3 îSJL51 L*l> tLâ_>-
jb»«i Jjj&- 4J Wj cjly^JI ¡ j » - Ai 0Li>- aJ Jül
j j>-j <-J*y^\ J»- *1
(3) ^yJl» ¿¿jU- 0j :JU i ¿I J y j cJt-> :î-iolp tijj
.(aj ij jU Ji »tjjj) cUIj dJi* jïl ;Jlî
67
«Vos intimes» il s’a git de l’ épouse comm e dis a ie nt A li e t Ibn
Mass'oud. Mais Ibn Abbas et Moujahed ont riposté qu’il est le compa
gnon du voyage. Selon d’autres: il est l’homme qui vous tient compa
gnie soit en voyage, soit dans une assemblée.
«Les voyageurs» qui sont les hôtes, d’après Ibn Abbas. Selon Mou
jahed, Ad-Dahak et Mouqatel, il s’agit du tout voyageur qui passe en
traversant un pays pour un autre. Cette dernière interprétation s’avère
être la plus correcte.
«Vos esclaves» étant donné que ceux-là sont démunis et ont besoin
de toute aide et protection, et qui sont considérés comme des captifs.
Il est rapporté que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa
lue-, durant la maladie qui causa sa mort, ne cessa de recommander
aux fidèles: «Observez les prières et soyez bons envers vos escla
ves».
Al-Miqdam Ben Yathreb rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse et le salue- a dit: « I l te sera compté en tant qu’aumône lorsque tu
te nourris, ou tu donnes à manger à ton enfant, ta fe mm e et ton domes
tique» (N a ss a ‘i) (1).

Abdullah Ben Amr demanda à un majordome: «As-tu donné aux


esclaves leur repas?» - Non, pas encore, répondit-il - Va et donne-leur
leur repas car j ’ai entendu l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le
°alue- dire: « I l suffit à un homme de commettre un péché en retenant la
nourriture à ceux qui sont à sa ch arge».(R apporté par M o u s li m )(2 ).

Abou Houraira rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse


et le salue- a dit: « T o u t esclave a le droit à la nourriture et à l ’habille
ment. On ne doit plus le charger d ’un travail dont il n ’en est plus capable»

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68
Dans un autre hadith, il aurait dit: «Lorsque l ’esclave de l ’un d ’entre vous
lui apporte le repas, qu’il le fasse asseoir à table avec lui, sinon, qu’il lui en
donne une bouchée ou deux, car c ’est bien lui qui l ’a préparé». (R a pport é
par Boukhari et M o u s ü m )( I ) .

Abou Dzarr a rapporté que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse


et le salue-, parlant des esclaves, a dit: « Il s sont vos frères que Dieu les
a mis à votre service. Celui qui a à sa charge un de ces frères, qu’il le nour
risse de ce qu’il mange, l ’habille de ce q u ’il porte, et qu’il ne lui confie pas
un travail dont il en est incapable de l ’accomplir seul. Si c ’est le cas, q u ’il
lui'vienne en aide» (R apport é par Boukhari et M o u s li m )(2 ).

« Allah n’aime pas les vaniteux et les fanfarons» c’est à dire ceux qui
sont pleins de fatuité et de gloriole, croyant qu’ils sont supérieurs aux
autres alors qu’ils sont misérables auprès de Dieu et qui renient Ses
bienfaits. Abou Raja Al-Harawi a dit: «Pas un homme qui a de mauvais
caractères sans qu’il ne soit un insolent ou un infatué. Puis il a récité:
«et vos esclaves». Il n’est méconnaissant et désobéissant sans qu’il ne
soit un violent et un malheureux. Puis il a récité: «... et la bonté envers
ma mère. 11 ne m’a fait ni violent, ni malheureux») [Coran XIX, 32],

Moutraf raconte: «On m’a rapporté un hadith que Abou Dzarr ré


pétait souvent, et j’avais tant envie de le rencontrer. Un jour je lui dis:
«O Abou Dzarr! Tu racontes que PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
et le salue- a dit: «Dieu aime trois hommes et déteste trois autres?» -
C’est vrai, répondit-il - Dis moi alors, répliquai-je, quels sont ces trois
hommes que Dieu déteste?». Il rétorqua: «L’un d’eux est le vaniteux et
le fanfaron. Ne le trouves-tu pas mentionné dans le Livre de Dieu?
Puis il récita: «Allah n’aime pas les vaniteux et les fanfarons». Je (Abou
Dzarr) demandai à PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-:

(1 ) OUI, A jU J it :JIÏ # ^ ^ ^
¿)Ü 4»U)oj Aj-I liji :Jlî ijjin
#ljj) I »J f 4ÎÜ (j u l i l j l ÜS'Î j l j l iJÜ aJjUJ*
(2) A» (*-*» ¿f- ¿il ji
U U* 4-JJj ijfl o-b »y>-\ ùlT ¿r+i
çSjUy »1 jJ) :àlfT ùU

69
«Donne-moi conseil, ô Envoyé de Dieu» Il me fit cette recommanda
tion: « N e laisse p a s traîner ton izar, car ceci es t de l ’ostentation. D i e u
n ’aime pas cet acte ostentatoire»

’A l-la d în a yabhalûna waya’murûna-n-nâsa bi-1-buhli w a yaktumûna mâ


’â t â h u m u -L -L â h u m in fa d lih î w a ’a ‘ ta d n â li-l-k â fir în a ‘a d â b a m
m uhînan (37) w a -l-la d în a yunfiqûna ’am wâlahum ri’â*’a-n-nâsi w alâ
yu’minûna bi-L-Lâh i walâ bi-l-yawm i-l-’âhiri w a ma-y-yakuni-s-saytânu
lahû qarînan fa s a ’a qarînan (38) w a m âd â ‘alayhim law ’a manû b i-L -
Lâhi w a-l-y a w m i-l-’âhiri w a ’anfaqû mimmâ ra zaq ah u m u -L-Lâh u w a
kâna-L-Lâhu bihim ‘Alîman (39).

Allah n’aime pas les avares et ceux qui préconisent l’avarice. Il n’aime
pas ceux qui dissimulent les bienfaits dont H les gratifie. Il prépare un châ
timent ignominieux pour les infidèles. (37) Il n’aime pas ceux qui distri
buent leurs biens avec ostentation et qui ne croient ni en A llah ni au
jugement dernier. Qui a Satan pour compagnon a un bien triste compa
g n o n . ^ ) Que perdraient-ils à croire en Allah et au jour du jugement der
nier et à remettre en circulation ce qu’Allah leur a donné, alors qu’Allah
est instruit de tout ce qu’ils font. (39).

Dieu méprise les avares qui ne dépensent pas de ce qu’il leur a


donné de Ses bienfaits pour les parents, les proches, les orphelins, les
pauvres, les voisins immédiats ou non, les intimes, les voyageurs et
les esclaves, et ceux qui ne s’acquittent pas de leur droit envers Dieu
e t o rd o n n e n t l’a v a ri c e a u x a u tre s.
L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «M é fie z -
vous de l ’avarice qui a causé la perte des générations qui vous ont précédés.
C e tt e avarice les avait incités à la rupture du lien de parenté, et ils l ’ont

70
rompu. Elle les a portés à la perversité et ils n ’ont pas manqué à la prati
q u e r } / 1K

«C eux qui dissimulent les bienfaits dont II les gratifie» car l’avare est
méconnaissant envers le Seigneur et n’apparait jamais sur lui la trace
de la grâce divine, ni dans sa nourriture, ni dans son habillement, ni
dans ses actes de charité, comme Dieu le montre dans ce vers et:
«O u i, l’homme est ingrat envers son Seigneur, il est témoin de tout cela
mais son amour des richesses est plus fort» [Coran C, 6 -8 ].
Comme ces gens-là dissimulent ce que Dieu leur a donné de sa
grâce, Il les menace d’un châtiment douloureux. A ce propos, l’ Envoyé
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «L o r sq u e D ieu accorde
Ses bienfaits à un de Ses serviteurs, I l aime que ses traces apparaissent sur
lui». Dans ses invocations il disait: «G ra nd Dieu, fais que nous soyons re
connaissante envers Toi pour Tes grâces dont Tu nous a comblés, les accep
ter en Te louant et parachève-les sur nous». Cette avarice, bien qu’elle se
ra pporte dans le v ers e t pré cité aux biens, elle concerne aussi la
science. C ’est pourquoi Dieu a menacé les juifs du châtim ent pour
avoir dissimulé la science aux hommes, surtout l’avènement de Mou-
hammad -qu’Allah le bénisse et le salue-.
Après les avares, Dieu mentionne: «Ceux qui distribuent leurs biens
avec ostentation» prenant le démon comme compagnon, qui ne dépen
sent pas en vue de Dieu et de Sa satisfaction, mais pour qu’on dise
d’eux: des généreux. Dieu les méprise comme II mérpise les avares.
Dans un hadith authentifié, l’ Envoyé a dit: «Les trois premiers qui se
ront l’aliment de l’ Enfer sont: le savant, le conquérant et celui qui dé
pense ceux-là accomplissent leurs œuvres pour être vus des hommes.
C elui qui possédait les richeses dira (au jour de la résurrection et lors
du compte final): «Mon Dieu, je n’ai laissé un moyen pour dépenser en
vue de Ton agrément sans le manquer» Dieu lui répondra: «Tu mens,
car tu as voulu qu’on dise de toi un généreux, et on l’a déjà dit».
En d’autres termes quiconque avait agi de la sorte dans la vie pré-
demanda à ('Envoyé de Dieu -
s e M e a ura it re çu s a ré c om p e ns e . O n

(1) t ! ù i s ' ¿y, ¿JUL»Î Ail» <î)l J Jlî


j y rJ il p A s b

71
qu’Allah le bénisse et le salue- sur le sort de ‘Abdullah ben Jad'an:
«Ses dépenses et ses affranchissements lui seraient-ils utiles?» - Non,
répondit-il, car il n’a jamais dit un jour: «Seigneur, pardonne-moi mes
péchés le jour du jugement».

C eux-là, étant dirigés par satan qu’ils avaient pris pour compa
gnon: «ne croient ni en Allah ni au jugement dernier» Puis Dieu les
blâme en disant: «Q ue perdraient-ils à croire en Allah et au jour du juge
ment Dernier et à remettre en circulation ce qu’Allah leur a donné?». Quel
dommage auraient-ils donc subi s’ils avaient suivi le droit chemin, se
montraient sincères en se détourmant de l’hypocrisie, avaient cru en
Dieu ambitionnant la demeure éternelle en récompense de leurs bon
nes actions en dépensant comme Dieu leur a ordonné? Ne savaient-ils
pas que Dieu connait parfaitement leurs intentions et tout ce qu’ils
font? Celui qui mérite d’être bien dirigé, Dieu lui montre le chemin droit
et lui accorde le succès, en lui préparant toute bonne action qui sera
agréée de Lui. Quant à celui qui mérite l’humiliation et la perdition, il
ne blâme que lui-même et Dieu l’éloigne du droit chemin et de sa mi
séricorde.

’in n a -L -L â h a lâ yazlim u m it q âla d arra tin w a ’in taku hasanatan


yudâ'ifhâ wa yu’ti mi-l-ladunhu ’ajran ‘azîman (40) fakayfa ’id â j i’nâ
min kulli ’ummatim bi sahîdin wa ji’nâ bika ‘alâ h if’û l a ’i sahîdan (41)
yaw m a’id în yaw ad du -l-lad îna kafarû wa ‘asû-r-rasûla law tusawwâ
bihimu-l-’ardu walâ yaktumûna-L-Lâha hadîtan (42).

Allah ne lésera personne, pas même du poids d’un atome. Il rémunére


ra au centuple les bonnes actions et leur assurera une récompense magni
fique. (40) Q u ’adviendra-t-il d’eux lorsque de chaque peuple sortira un
témoin. Lorsque, toi-même, tu te dresseras contre eux comme témoin. (41)

72
Ce jour-là, les infidèles et les adversaires du Prophète préféreront être sous
terre, plutôt que d’avoir quelque chose à cacher à Allah (42).

Dieu fa it connaître à Ses serviteurs qu’il leur accordera le ur ré


compense et les comblera de Sa grâce sans faire tort à personne du
poids d’un atome. S’il s’agit d’une bonne action II la lui rendra au cen
tuple et chacun recevra la rétribution qu’il mérite. Il a dit dans d’autres
verset: «N ou s poserons les balances exactes le jour de la résurrection)
[Coran XXI, 47], et par la bouche de Loqman qui exhortait son fils, Il a
dit: « O mon fils! Même si c’était l’équivalant du poids d’un grain de mou
tarde et que cela fût caché dans un rocher ou dans les cieux, ou sur la
terre, Dieu les présentera en pleine lumière» [Coran XXXI, 16].
Il a dit aussi: «Celui qui aura fait le poids d’un atome de bien, le ver
ra * celui qui aura fait le poids d’un atome de mal, le v erra») [C oran
XCIX, 7-8].
Dans les deux Sahihs, et d’après Abou Sa'id Al-Khoudri, l’ Envoyé
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, dans un long hadith se rap
portant à l’intercession, a dit: « D i e u à L u i la puissance et la gloire dira:
Retournez et fa it es sotir du f e u quiconque aura dans le cœur le poids d ’un
grain de moutarde de f o i » Il s feron t sortir un grand nombre de personnes.
Puis Abou Sa'id dit: «Récitez si vous voulez: «Allah ne lésera personne,
pas même dû poids d’un atome». (R a pp o rt é p ar Boukhari et M o u s li m )( I )

Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Au jour de la résurrection, on amè


nera l’homme ou la femme, et un crieur criera en faisant entendre les
premiers et les derniers: «C’est un tel fils d’un tel, quiconque a un droit
sur lui qu’il vienne le récupérer». Alors la femme se réjouira de pouvoir
récupérer ses droits que lui devaient son père, sa mère, son frère ou
son mari» Puis il récita «D ne sera plus question, pour eux, de généalo
gies, et ils ne s’interrogeront plus») [Coran XXIII, 101]. Dieu alors déga
gera qui II ve ut de ses propres droits mais jam ais des droits de ses
cré ature s. En jug e a nt les gens, Dieu le ur dira: «Acquitte z-vos des

(1 ) ‘^ > ^ 1 if-U-îji VLOJJ»- <Ü)|


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73
droits des autres». Chacun répondra: «Seigneur, le bas monde est
complètement anéanti. D’où pourrai-je leur donner pour m’acquitter?»
Dieu dira alors (aux anges). «Prenez de ses bonnes actions pour satis
faire les ayant-droits» S’il était fidèle à Dieu et il lui en restera le poids
d’un atome de ses bonnes actions, Dieu le lui doublera pour le faire
entrer au Paradis. Puis Ibn Mass'oud récita: «Allah ne lésera personne,
pas même du poids d’un atome. Il rémunérera au centuple les bonnes ac
tions» Mais si cet individu était un malheureux, l’ange dira à Dieu:
«Seigneur, ses bonnes actions sont épuisées et il en reste tant de de
mandeurs». Il lui ordonnera: «Prenez des mauvaises actions de ces
demandeurs et ajoutez-les à celles de cet homme, puis précipitez-le
dans l’Enfer».
Quant au polythéiste, d’après Sa'id Ben Joubair, on lui allégera le
châtiment le jour de la résurrection sans pour autant pouvoir sortir du
Feu où il demeurera éternellement. Ce qui confirme tout cela, est le
hadith authentifié dans lequel Ibn Abbas aurait demandé à l’Envoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, ton oncle
Abou Taleb t’a entouré de sa protection et de ses soins, et t’a secouru.
As-tu pu lui être utile en quelque chose?» - Oui, répondit-il, il est dans
l ’endroit le moins pénible de l ’Enfer, et sans mon intercession il serait dans
le plus profond abîme».

II se peut que cela soit réservé seulement à Abou Taleb, la preuve


en est ce hadith qu’on trouve dans le Sahih de Mouslim où Anas rap
porte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, aurait dit:
«D ie u ne fera pas tort à un croyant pour une bonne action qu’il a commise.
I l lui donnera des biens de ce bas monde et le rétribuera dans la vie future.
Quant à l'incrédule, I l lui accordera des biens pour ses bonnes actions qu’il
a commises en vue de Dieu dans le bas monde, de sorte que dans la vie f u
ture, il n ’aura aucune bonne action pour en être rétribué»*1* .

Abou ‘Othman raconte: «J’ai demandé à Abou Houraira: «J’ai en


tendu mes frères dire que tu as entendu le Prophète -qu’Allah le bé

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74
nisse et le salue- dire: «Dieu rémunérera à mille mille bonnes actions
chaque bonne action?» Il me répondit: «Par Dieu, je l’ai entendu dire
qu’elle s s eront de deux mille mille bonnes actions». Puis il ré cita:
«Q u ’est-ce donc la jouissance éphémère de cette vie comparée à la vie fu
ture, sinon peu de chose») [Coran LX, 38].
Pour montrer la grande terreur du jour de la résurrection, Dieu dit:
« Q u ’adviendra-t-il d’eux lorsque de chaque peuple sortira un témoin.
Lorsque, toi-même, tu te dresseras contre eux comme témoin?» Qui signifie
que chaque Prophète sera le témoin contre son peuple comme on le
trouve dans ces deux versets: « L a terre brillera de la lumière de son Sei
gneur. Le Livre sera posé en évidence. Les Prophètes et les témoins vien
d ron t») [C ora n X X XIX, 69] et: «Com m e le Jour où nous enverrons à
chaque communauté un témoin contre eux») [Coran XVI, 89].
D’après AI-Boukhari, Abdullah Ben Mass‘oud raconte: «L’ Envoyé
de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- m’a demandé de lui réciter du
Coran. Je lui dis: «Ô Envoyé de Dieu, te réciterai-je le Coran alors que
c’est à toi qu’il a été révélé?» - Oui, répondit-il, car j ’aime l ’entendre ré
cité par un autre que m o i ». Je lui récitai la sourate des femmes, et ar
rivé à ce verset: «Q u ’adviendra-t-il d’eux lorsque de chaque peuple sortia
un témoin.''Lorsque, toi-même, tu te dresseras contre eux comme témoin?»
il s’écria: « A ss ez » et je vis ses yeux fondre en larmes»(1).
«C e jour-là, les infidèles et les adversaires du Prophète préféreront
à cacher à Allah» C ertes
être sous terre, plutôt que d’avoir quelque chose
il est le jour de la grande frayeur où les incrédules souhaiteront être
engloutis par la terre en s’attendant à la honte, à l’humiliation et à la
réprimande pour prix de leurs œ uvres. Ils ne pourront rien cach er à
Dieu et avoueront tout ce qu’ils auront commis.

A ce propos Sa'id ben Joubaïr raconte qu’un homme vint trouver


la puissance et la gloire
ibr. A b b a s et lui dit: « J ’ai en tendu Dieu à Lui

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75
répéter les paroles des polythéistes au jour de la résurrection: «P a r
Dieu, notre Seigneur! Nous n’étions pas polythéistes» et dire dans un au
tre verset: «d ’avoir quelque chose à cacher à Allah»?. Ibn Abbas répondit:
«En constatant que nul n’entrerait au Paradis s’il n’était pas un musul
man soumis,les polythésites se disent: «Pourquoi ne nions-nous pas?»
et ils déclarent: «P ar Dieu, notre Seigneur! Nous n’étions pas polythéistes»
Dieu alors met un sceau sur leurs bouches et leurs mains et pieds té
moignent de ce qu’ils ont accompli. Voilà le sens de ce verset: «d’avoir
quelque chose à cacher à Allah».

Dans une autre version, un homme vint auprès d’Ibn Abbas et lui
dit: «Je trouve dans le Coran des versets qui se contredisent» Ibn Ab
bas s’écria: «Lesquels? Tu en doutes?» - Non, répliqua l’homme, il
n’est plus question de doute mais des contradictions». - Donne-moi un
exemple, lui proposa Ibn Abbas -Et l’homme de dire: «J’entends Dieu
dire: «Dans leur égarement, ils ne pourront alors que dire: «P a r Dieu, no
tre Seigneur! Nous n’étions pas polythéistes») [Coran VI, 23] puis II dit:
«d ’avoir quelque chose à cacher à Dieu» Ibn Abbas lui répondit: «Le pre
mier verset signifie que lorsque ces polythéistes auront constaté au
jour de la résurrection que Dieu n’absoudra que les musulmans et leur
pardonnera leurs péchés quels qu’ils soient graves mais jamais quand
il s’agit du polythéisme, ils se diront: «Pourquoi ne nions-nous pas» et
déclareront: «Par Dieu, notre Seigneur! Nous n’étions pas polythéis
tes» espérant obtenir le pardon. Mais Dieu ^ mettra un sceau sur leurs
bouches, et leurs mains et pieds témoigneront de ce qu’ils ont ac
compli». Et alors: «les infidèles et les adversaires du Prophète préféreront
être sous terre, plutôt que d’avoir quelque chose à cacher à Allah».

Une troisième variante rapportée par Ad-Dahak, et qui est pareille


aux deux premières, précise que l’homme qui a eu cette discussion
avec Ibn Abbas, était Nafé‘ Ben Al-Azraq.

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76
yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’a manû lâ taqrabû-s-salâta wa ’antum sukârâ hattâ
ta’lamû mâ taqûlûna walâ junuban ’illâ ‘âbiri sabîlin hattâ tagtasilû wa
’in kuntum marda ’aw ‘alâ safarin ’aw j a ’a ’ahadum-minkum mina-1-
g a ’iti ’aw lâmastumu-n-nisa1’a falam tajidû mâ’an fatayammamû sa‘îdan
ta y y ib an fam sah u biw ujuhikum w a ’aydikum ’in n a -L -L â h a kâna
‘Afuwwan Gafûran (43).

O croyants, ne priez que lorsque vous êtes lucides. Attendez de


comprendre ce que vous dites. Si vous êtes impurs, lavez-vous, à moins que
vous ne soyez en voyage. Si vous êtes malades ou en voyage, si vous venez
de satisfaire un besoin ou d’avoir approché une femme, et que vous ne trou
viez pas d’eau, avisez de la terre propre et frottez-vous- en le visage et les
mains. Allah est indulgent et miséricordieux» (43).

Dieu qu’il soit béni et exalté, interdit à Ss serviteurs croyants de


prier en cas d’ivresse, car l’homme n’y sera conscient de ce qu’il dira.
Comme II interdit à l’impur de fréquenter la mosquée et y demeurer, à
moins qu’il ne soit un passant (et c’était avant la construction des mos
quées). Cela se passait avant l’interdiction catégorique du vin, comme
on l’a déjà montré en commentant le verset 219 de la sourate «la va
che». Diey a dit: «Ils t’interrogent sur le vin et le jeu» et l’ Envoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- le récita à Omar. Celui-ci deman
da: «Seigneur, montre-nous un ordre décisif concernant le vin». Les
hommes à cette époque, et après cette révélation ne buvaient pas tant
qu’ils priaient. Mais à la fin Dieu fit descendre ce verset qui constitue
une interdiction formelle du vin « O vous croyez, le vin, le jeu de hasard,
les pierres dressées et les flèches divinatoires sont une abomination et une
jusqu’à «N e vous abstiendrez-vous pas?»)
œuvre du démon. Evitez-les.,
[Coran V, 90-91]. Entendant cela ‘Omar s’écria: «Nous nous sommes
abstenus».
En voilà un autre récit relatif à l’interdiction du vin. Ali Ben Abi Ta-
leb racotne: «Abdul Rahman Ben Aouf nous prépara un repas et nous
présenta du vin. Les hommes en burent et devinrent ivres. Au moment
de la prière, l’un d’entre nous la présida et commit des erreurs en réci
tant la sourate des incrédules. Il dit: «Dis: O vous les incrédules, je
n’adore pas ce que vous adorez, et nous adorons ce que vous ado
rez...» Dieu à cette occasion fit cette révélation: « O croyants, ne priez
que lorsque vous êtes lucides. Attendez de comprendre ce que vous dites».
77
On peut déduire de ce qui précède que cette interdictior était pro
gressive:
- Le premier verset consiste en une interrogation sur le vin.
- Le deuxième défend l’homme de prier à l’état d’ivresse.
- Le troisième renferme un ordre catégorique de l’abstention.
«S i vous êtes impurs, lavez-vous, à moins que vous ne soyez en
voyage». On doit d’abord montrer qu’au début de l’ère islamique et
avant la construction des mosquées, on réservait un morceau de la
terre pour y faire la prière en plein air. Certaines portes des demeures
donnaient directement sur ce terrain et l’on était contraint à le traverser
pour passer d’un côté à l’autre, dans le but d’aller puiser de l’eau pour
se purifier quand les hommes se trouvaient en état d’impureté ma
jeure. Il leur était interdit de s’asseoir dans cet endroit consacré à la
prière, mais il leur était toléré d’y passer s’il n’y avait pas d’autre ac
cès. Ce qui confirme ce fait est le hadith authentifié rapporté par Bouk-
hari dans lequel l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait
ordonné de fermer toutes les portes accédant à la mosquée sauf celle
d’Abou Bakr.
Ainsi cette règle s’applique à là femme qui est à ses menstrues ou
lochies. C ar il est cité dans le Sahih de Mouslim que (’Envoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse et le salue- avait demandé à Aicha de lui apporter
la natte qui se trouvait dans la mosquée. Elle lui répondit: «J’ai mes rè
gles» Il rétorqua: «C’est une chose qui ne dépend pas de toi».
Mais ‘Ali a interprété ce verset d’une manière différente.ll a dit qu’il
est permis au voyageur d’y faire la prière quand il est en état d’impu
reté et ne trouve pas de l’eau pour se purifier. Ceci corrobore le hadith
rapporté par Abou Dzarr dans lequel (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit: « L e sable pur est une purification pour tout musul
man s ’il ne trouve de l ’eau qu’à une distance de tels jours de marche. M a is
une f o i s cette eau est disponsible, la v e- toi car ce sera mieux pou r t o i».
( R a p p o r t é p a r A h m e d e t l e s a u t e u r s d e s s u n a n s )( j } .

("I) s-î-WI J-.k ./i )li 4)1 J j —'j jLï t j l î ji ¿jS- ¿r—Jl iS jj
«¿lii IjL» j « - t.Ldi XsyS
.Q j Ljjî tL-J-k“- Cj * J * Îj aljj)fcllî
78
Pour donner à ce verset une explication claire, on peut déduire
que l’homme ne doit prier tant qu’il est ivre jusqu’à ce qu’il soit en état
de lucidité pour comprendre ce qu’il dit. Ainsi il ne faut pas rester dans
la mosquée en état d’impureté rituelle et prier à moins qu’il ne soit un
voyageur.
En ce qui concerne la lotion, les trois imams Abou Hanifa, Malek
et Chafé'i ont jugé qu’elle est une obligation pour tout homme se trou
vant en état d’impureté majeure qui demeure dans la mosquée, ou à la
rigueur, il doit faire une lustration pulvérale (tayammoum) s’il ne trouve
pas de l’eau pour se purifier. Quant a l’imam Ahmed, il a jugé que les
ablutions sont suffisantes, tirant argument d’un hadith rapporté par
Mouslim d’après ‘Ata Ben Yassar qu’il a vu quelques uns des compa
gnons de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- assis dans
la mosquée alors qu’ils étaient impurs rituellement, se contentant des
ablutions».
«S i vous êtes malades ou en voyage, si vous venez de satisfaire un be
soin ou d’avoir approché une femme, et que vous ne trouviez pas d’eau, avi
sez de la terre propre».La maladie dont il est question dans le verset
est celle qui attarde la guérison une fois on a utilisé l’eau pour faire
une lotion ou des ablutions, bien qu’une foule des théologiens tolèrent
une lustration pulvérale sans faire une distinction entre les différentes
sortes de maladies.
Moujahed rapporte que ce verset fut révélé au sujet d’un Médinois
qui, étant malade, n’a pas pu quitter sa place pour faire ses ablutions
et n’avait pas un domestique pour le servir. La satisfaction d’un besoin
naturel signifie l’impureté mineure.
Quant à «l’approche des femmes» il y a eu une divergence dans son
interprétation:
- Les uns ont dit qu’il s’agit de rapports charnels d’après Ibn Ab-
bas surtout, en donnant le même sens aux deux verbes (en arabe)
massa et lamassa qui signifie avoir de rapports charnels avec une
femme. Le verbe «lamassa» est cité dans le verset précité. Quant au
verbe «massa», il est cité dans ces deux versets: «... avec qui vous
n’aurez pas consommé le mariage») [Coran II, 236] et: «... quand vous les
répudiez ensuite sans les avoir touchées») [Coran XXXIII, 49],

79
- Les autres ripostent disant qu’il s’agit d’un simple toucher avec
un membre oei une partie du corps, comme par exemple toucher la
femme avec la main ou l’embrasser, et cela exige des ablutions. Telle
était l’opinion de Ibn Mass‘oud, Abdullah Ben ‘Omar et autres.

Mais suivant d’autres versions, Aicha a rapporté que l’ Envoyé de


Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- embrassait sa femme et faisait la
prière sans renouveler ses ablutions, ainsi il fais ait cela à l’état de
jeûne sans le rompre.

Bien que Malek, Chafé'i et ibn Hanbal exigent de l’homme de faire


ses ablutions s’il touche la femme, la première opinion qui contredit ce
la s’avère être plus correcte, d’après les dires de ‘Aicha, et c’est Dieu
qui est le plus savant.

«et que vous ne trouviez pas d’eau avisez de la terre propre» Plusieurs
ulémas ont déduit de ce verset que la lustration pulvérale (tayam-
moum) n’est valable qu’en cas de pénurie d’eau. A cet égard Imran
Ben Hossain rapporte que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le
salue- vit un homme qui s’isolait des autres au moment de la prière. Il
lui demanda: « O un tel! Q u ’est ce qui t ’empêche de prier avec les autres?
N ’es-tu pas musulman?» - Certes oui, répondit-il, mais je suis pollué et je
n’ai pas trouvé de l’eau pour me purifier» Et le Prophète de répliquer:
«Recours- toi à du bon sable, il te suffit». (Rapporté par A h m e d / 1*.

La terre propre, ou le bon sable, signifie d’après Malek: la terre, le


sable, les arbres et les plantations. Selon Abou Hanifa: elle est toute
substance qui est de par sa nature ressemble à la terre comme le
sable, l’arsenic, le calcaire. Mais Ibn Hanbal et Chafé'i précisent qu’il
s’agit du bon sable.

D’après Mouslim, Houdzaifa Ben Al-Yaman a rapporté que l’ En


voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «N o u s avons été pré
fé ré s aux autres par ces trois faveurs: (D a n s la p r i è r e ) nos rangs sont

(1) yfUaJ ùî ¿1*1* L L.» :JU» ça J^ S/jkw j <d)l J t s b


:Jlï <iil j Ij ^ :JU c —JI
.(¿y#*- 0 1 ¿j* -U j -I î Ij j ) «¿LâSÇ <îti ¿Lie»

80
pareils aux rangs des anges, toute la terre nous est un lieu de prière et son
sable purificateur si nous ne trouvons pas d ’e a u »( 1 ) .

«... et frottez-en le visage et les mains» Ce qui différencie la lustra


tion pulvérale des ablutions, est que la première est restreinte au frotte
ment du visage et des mains. C ependant la manière de la pratiquer
était sujet à de différentes opinions:
- La première consiste à frapper le sol deux fois par les paumes
des mains pour se frotter le visage et les bras jusqu’aux coudes, selon
Ibn ‘Omar et C hafél.
- La deuxième consiste à frapper le sol deux fois pour se frotter le
visage et les mains. Ce qui était l’ancien avis de Chafé'i.
- La troisième se limite à frapper le sol une seule fois. A cet égard
on rapporte qu’un homme vint trouver ‘O mar et lui dit: «je suis pollué
et n’ai pas trouv é d’eau pour me purifier». Il lui répondit: «Ne prie
p as». Mais A mm ar qui é ta it pré s e nt dit à ‘ O mar: «O princ e des
croyants! Te rappelles-tu quand nous étions dans une expédition, toi et
moi, en état d’impureté majeure, toi tu n’as pas prié, quant à moi je me
suis roulé dans le sable et j ’ai prié. En racontant ce fait au Prophète -
qu’Allah le bénisse et le salue-, il me dit: «Il te suffirait de faire cela» et
le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- frappa le sol de ses deux
mains, souffla dessus et se frotta le visage et les mains».
Dans une autre version on trouve cet ajout: «Abdullah dit à Abou
Moussa, tout deux étant présents: «Sans doute O mar ne paraissait
pas convaincu». Abou Moussa lui répondit: «Comment ne devait-il pas
l’être alors que c’est une chose claire d’après ce verset: «et que vous ne
trouviez pas d’eau, avisez de la terre propre» Abdullah ne savait pas par
quoi répliquer et se contenta de dire: «Si l’on était autorisé à faire le
tayammoum, l’un d’entre nous aurait abusé de cette autorisation en
pratiqu ant la lustration pulévrale à chaque fois trouv a nt l’eau très
froide».

(1 ) LLsâij à! Jlî tjlï ùLkJI ^


\-PijS ^ L»c~L*s>-

.ifUJI lit y

81
Dans la sourate de la table, Dieu a dit: «et frottez-vous-en le visage
et les mains») [Coran V, 6 ]. Chafé'i en déduit que, pour faire le tayam-
moum il fa ut se servir de la terre propre dont sa poussière se colle au
visage et aux mains.
Dieu a dit aussi dans la sourate de la ta ble:« Alla h ne désire pas
vous causer de la gêne. I l aspire à ce que vous soyez propres» C ela signifie
que Dieu, par cette loi, ne veut pas vous imposer de charg e supplé
mentaire en vous autorisant à vous contenter de la lustration pulvérale
pour vous purifier en cas de pénurie d’eau. C’est une de Ses grâces
dont II vous comble afin d’être reconnaissants envers Lui, et ceci n’a
jamais été octroyé à une autre communauté.
Dans un hadith authentifié cité dans les deux Sahihs, Ja ber Ben
Abdullah rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa-
lue- a dit: « O n m ’a accordé cinq faveurs q u ’aucun autre Prophète n ’avait
repues avant m oi: L a victoire (s u r l ’enn em i) à une distance d ’un mois de
marche (e n lui inspirant) la terreur; toute la terre m ’a été f a i t e comme un
lieu pour la prière, et son sable est un moyen de purifïcationl; quiconque de
ma communauté peut prier là où il sera le moment de la prière; les butins
sont devenus commes des biens licites pour m oi alors q u ’ils ne l ’étaient plus
à aucun avant m oi; on m ’a accordé le droit d ’intercession; D i e u envoyai t
chaque Prophète à son peuple, tandis que moi, j ’ai été envoyé au monde en
tier». (R a pp o rt é p ar Boukhari et M o u s li m )(1>.

Et le verset se termine par: «A llah est indulgent et miséricordieux»


c ar da ns les ca s que nous a vons déjà m e ntionné s, s’a git-il d’ une
ivresse ou d’une maladie ou d’une impureté rituelle majeure, si on ne
trouv e pas de l’e au pour se purifier, Il nous a utoris e à se s ervir du
sable propre afin qu’on accomplisse la prière d’une façon parfaite qui
exige une pureté et des abutions dont le tayammoum peut les rempla
cer.

(1 ) : # < * !
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82
La légitimité du Tayammoum.

En principe nous devions mentionner les causes du tayammoum


et la circonstance de la révélation en commenta nt la sourate de la
table mais nous allons les citer ci-après pour les raisons suivantes:

1 - Le verset relatif au tayammoum cité dans la sourate des fem


mes a été révélé avant le verset cité dans la sourate de la table.

2 - C e verset fut descendu avant l’interdiction catégorique du vin


qu’on trouve dans la sourate de la table; et c’était peu après la bataille
de «Ouhod» en assiégeant les juifs de Bani An-Nadir.

3 - La sourate de la table était parmi les dernières qui furent révé


lées à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-.

Il est cité dans le Sahih de Boukhari que ‘Alcha -que Dieu l’agrée
a raconté: «Nous étions partis en compagnie de l’ Envoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue- dans une de ses expéditions. Arrivés à
«Al-Bayda» ou «Zat-el-Jaich», je perdis mon collier. L’ Envoyé de Dieu
s'arrêta pour le rechercher et tout le monde fit halte dans un lieu où il
n’y eut plus d’eau. Les hommes vinrent trouver Abou B akr -que Dieu
l’agré e- et lui dirent: «Ne vois-tu pas ce qu’a fait ‘Aicha? Elle a obligé
l’ E nvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- de s’arrêter et les
gens n’ont plus d’eau et ils ne se trouvent point dans un lieu où il y a
de l’eau».

Abou Bakr (mon père) se dirigea où je me trouvais et l’ Envoyé de


Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- était endormi en posant la tête
sur ma cuisse. Il me dit: «Tu as retenu l’ Envoyé de Dieu et les gens
n’ont plus d’eau et ne se trouvant pas dans un lieu où il y a de l’eau»
Il se mit à m’adresser des reproches et dire ce qu’il plut à Dieu de lais
ser dire; et me donna de coups de poing à la hanche sans agir de ma
part à raison de la place qu’occupait l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- sur ma cuisse. Le lendemain matin quand l’ Envoyé
de Dieu s’aperçut qu’il n’y eut plus d’eau, Dieu lui a révélé le verset
concernant le tayammoum, et tout le monde se mit à le pratiquer. Ous-
said Ben Houdaïr dit alors: «Ce n’est pas la première grâce que vous
re c e vie z de Dieu ô fa mille d’Abou B akr» Et Aicha de poursuivre:
83
« Q uand nous poussâmes le chame au que je montais à se rele v er
nous trouvâmes le collier sous lui»(1).

Al-Asla’ Ben Charik raconte: «J’ai été chargé de bâter la chamelle


de l’ Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-. Dans une nuit
très froide je fus pollué, et le matin, l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé
nisse et le salue- me dit de lui préparer sa monture. Comme je répu
gnai à la bâter à l’état d’impureté et j ’eus peur de mourir ou de subir
une certaine maladie en me servant de l’eau froide pour me purifier, je
demandai à un Ansarien de bâter la chamelle à ma place. Puis j ’arran
geai quelques pierres pour en faire un petit foyer où je mis le feu pour
chauffer l’eau et je fis une lotion. En rejoignant l’ Envoyé de Dieu -qu’Al
lah le bénisse et le salue-, il me demanda: « Ô A s l a', pou rqu oi as-tu
changé la fa ç o n de bâter la chamelle?» Je lui répondis: «Ô Envoyé de
Dieu, un Ansarien l’a fait à ma place - Pourquoi, dit-il. Je répliquai: «Je
subis une impureté rituelle et eus peur de mourir ou de tomber malade
en me purifiant à l’eau froide» Et je lui racontai ce que j ’avais fait. Dieu
à ce tte occa sion fit ce tte révélation: « O croyants, ne priez pas que
lorsque vous êtes lucides... jusqu’à AHah est indulgent et miséricordieux»®

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84
’alam tara ’ilâ-l-ladîna ’ûtû nasîbam-mina-l-kitâbi yastarûna-d-dalâlata
wa yurîdûna ’an tadillû-s-sabîla (44) w a-L-Lâh u ’a‘lamu bi 'a . ‘ d a ’ikum
wa kafâ bi-L-Lâhi waliyyan wa kafa bi-L-Lâhi nasîran (45) mina-l-ladîna
hâdû yuharrifuna-l-kalim a ‘am -m aw âdi‘ihî w a yaquluna sami‘nâ wa
‘asaynâ wa-sm a' gayra musma‘in w a râ‘inâ layyam-bi ’alsinatihim wa
t a ‘nan fî-d -d îni w alaw ’annahum qâlû sam i'nâ w a ’a t a ‘nâ w asm a1
wanzum â lakâna hayra-l-lahum w a ’aqwama wa lâki-l-la ‘anahum u-L-
Lâhu bikufrihim falâ yu’minûna ’illâ qalîlan (46).

Considère ceux qui ont reçu une partie du Livre! Us courent après l’er
reur et souhaitent de vous y précipiter à votre tour. (44) Allah connait
mieux que quiconque vos adversaires. Allah vous suffit pour maître et vous
suffit pour allié. (45). Parmi les juifs, il y en a qui falsifient l’origine des
mots et qui se permettent de dire au Prophète: «N ou s entendons et nous
désobéissons. Que tu entendes ou que tu n’entendes pas, ça nous est égal.
A ie de la considération pour nous». Et cela, en tordant leur langue avec
mépris et dans un esprit de dénigrement pour la religion. Que ne disent-ils
plutôt: «N ous entendons et nous obéissons» Ecoute-nous et regarde-nous»
U n tel langage eut été préférable et aurait été plus loyal. M ais que faire?

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85
Allah les a maudits pour leur impiété. Ils n’ont en effet que peu de fo i»
(46).

Il s’agit des juifs, que Dieu les maudisse jusqu’au jour du jugement
dernier, qui ont troqué l’erreur contre la voie droite, se sont détournés
de ce que Dieu a révélé à Mouhammad, ont négligé et dissimulé par
fois la science reçue des anciens Prophètes au sujet de l’avènement
de l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et ont échangé
tout cela contre un vil prix pour obtenir quelques biens éphémères de
ce bas monde. En plus, ils veulent que vous égariez du droit chemin et
que vous deveniez incrédules ô croyants en laissant la voie droite et la
science utile.
«Allah connaît mieux que quiconque vos adversaires» en vous mettant
en garde contre eux, et vous demandant à mettre votre confiance en
Lui car II est le meilleur protecteur et le meilleur défenseur.
C es juifs-là altèrent le sens des paroles révélées délibérément et
disent au Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-: «Nous avons en
tendu ce que tu viens de dire ô Mouhammad, mais quand même nous
te désobéissons. Entends, sans que personne te fasse entendre et re
garde-nous». Ils veulent le tourner en dérision, que Dieu les maudisse,
en tordant la langue avec mépris pour attaquer la religion qu’il prêche.
Ils lui déclarent autre que ce qu’ils dissimulent. Mais Dieu fait connaître
à Son Envoyé leur réalité en lui disant: «Q ue ne disent-ils plutôt: «Nous
entendons et nous obéissons» c’est été certainement meilleur pour eux et
plus droit: «M ais que faire? Allah les a maudits pour leur impiété. Ils n’ont
en effet que peu de foi» on suivant une autre interprétation: ils ne croient
pas à l’exception d’un petit nombre d’entre eux. Nous avons déjà parlé
de leur attitude hostile envers le Prophète en commentant le verset n:
104 de la sourate «La vache»

86
yâ ’ayyuhâ-l-ladînâ ’ûtû-l-kitâba *aminû bimâ nazzalnâ musaddiqa-l-limâ
ma'akum min qabli ’an-natmisa wujûhan fanaruddahâ ‘alâ ’adbârihâ ’aw
n al'anahu m kam â la ‘annâ ’ash âb a -s-sab t i w a kâna ’a m ru -L -L â h i
m a fû la n (47) ’in na-L-Lâha la yagfiru ’ ay-yusraka bihî wayagfiru mâ
dûna dâlika limay-yasa ’u wa may-yusrik bi-L-Lâhi faqad iftara' ’itman
‘azîman (48).

O gens d’Ecriture, croyez à ce que nous révélons et qui confirme ce


que vous savez déjà, avant que nous vous défigurions et tournions sens des
sus dessous vos visages ou que nous vous maudissions, comme nous avons
maudit les profanateurs du Sabbat. Allah est prompt à exécuter ses mena
ces. ( ^ ; Allah ne pardonne point qu’on Lui associe d’autres divinités. Hor
mis cela, Il pardonne à qui 11 veut. Celui qui donne des associés à Allah
commet un horrible forfait. (48).

Dieu ordonne aux gens du Livre de croire à ce qu’il a révélé à


Son Envoyé -qu’Allah le bénisse et le salue- et qui corrobore ce qu’ils
possèdent comme Ecriture en les menaçant d’un châtiment exemp
laire: «avant que nous défigurions et tournions sens dessus dessous vos visa
ges». C erta ins ont e xpliqué c ela en dis a nt que Dieu effa c e le urs
visages en les privant des yeux, des oreilles et de nez. Mais Ibn Ab-
bas l’a cómmenté autrement en disant que Dieu les défigure de sorte
que le visage soit tourné vers Tanière et ils marchent à reculons. Cela
constitue un châtiment ignominieux pour prix de leur impiété et de leur
détournement du droit chemin.
D’autres comparent cette défiguration à ces paroles divines: «O u i
nous mettrons des carcans à leur cous, jusqu’à leurs mentons; leurs têtes se
ront maintenues droites et immobiles. Nous placerons une barrière devant
e u x .») [C o r a n X X X V I, 8-91.

Selon d’autres, Dieu efface leurs visages afin de ne plus voir la


voie droite et de rester dans l’égarement. Ou bien II les fait retourner à
l’état d’incrédulité et les transforme en singes. On a rapporté que K a‘b
AJ-Ahbar, entendant ce verset, se convertit à l’Islam.
‘Issa Ben Al-Moughira raconte: «Etant chez Ibrahim, nous parlions
de la conversion de Ka'b. Il dit: «Ka'b embrassa l’Islam du temps de
*Omar. Voulant partir à Jérusalem, Ka‘b passa à Médine. En le voyant
‘O mar s’écria: «O Ka'b! Convertis-toi» K a'b lui répondit: «Ne récite z-
87
vous pas ce verset: «Ceux qui était chargés de la Tora et qui, ensuite, ne
l’ont plus acceptée, ressemblent à l’âne chargé de livres?») [Coran LXII, 5];
eh bien moi, je suis chargé de la Tora». Omar Îe laissa et K a‘b pour
suivit son chemin. Arrivé à Homs, il entendit un des habitants attristé
réciter: « O gens d’Ecriture, croyez a ce que nous révélons et qui confirme
ce que vous savez déjà, avant que nous vous défigurions sens dessus dessous
vos visages» Ka'b s’écria alors: «Seigneur, je me suis converti»; de peur
qu’il ne subisse ce châtiment. Puis Ka'b retourna à sa famille à Yemen
qui se convertit à son tour et il l’amena à Médine en tant que musul
mans.

«ou que nous vous maudissions, comme nous avons maudit les profana
teurs du Sabbat» il s’agit de ceux qui avaient transgressé le sabbat par
une certaine ruse en tendant les filets pour re cueillir les poissons,
Dieu, pour les punir, les avait transformés en singes et porcs.

Puis Dieu rappelle aux hommes qu’il exécute toujours ses mena
ces et nui ne pourrait le rendre à l’impuissance. Il leur rappelle aussi
qu'il ne pardonne jamais à quiconque Lui reconnaît de rivaux, mais
pour les autres péchés, Il pardonnera à qui II voudra. A ce propos on
se contente de citer ces quelques hadiths:

1 - Anas Ben Malek rapporte, que le Prophète -qu’Allah le bénisse


et le salue- a dit: « I l existe trois sortes d ’injustice: une injustice que Dieu
ne pardonne jamais; une deuxième qu’il pardonne, et une troisième qu ’il ef
f a ce totalement. L a prem iè re est le poly théisme que D i e u ne pardonne
p o in t». Puis il récita: «Le polythéisme est une injustice») [C oran X XXI,
13]. Quant à la deuxième que Dieu pardonne, elle est celle que les hommes
comme ttent à l ’égard de leur Seigneur. L a troisième commise en tre les
hommes eux-mêm es de sorte que Dieu venge, l ’un de l ’au tre» . (R a pp o rt é
par Boukhari et Mousttm

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88
2 - Abou Idriss rapporte que Mou'awia a entendu l’ Envoyé de Dieu
-qu’Allah le bénisse et le salue- dire: «P e u t -ê tr e Dieu pardonne tous les
péchés à l ’excep tion de ces deux: L o rsq u e l ’homme meurt incrédule, et
lorsque l ’homme tue un croyant de propos délibéré»( I ) .

3 - Abou Dzarr rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse


et le salue- a dit: «T o u t homme qui atteste: « I l n ’y a d ’autre divinité que
D i e u » et qui mourra aussitôt après, entrera au paradis». Je lui demandai:
«S’il a forniqué ou volé?» - M ê m e s ’il a forniqué ou volé, répondit-il. -
M ê m e s ’il a volé ou s’il a forniqué? demandai-je de nouveau. - M ê m e
s ’il a fo rn iq u é et s ’il a volé, affirma-t-il. A la quatrième fois, il ajouta:
« M a l g r é A bou D z arr». (R a pp o rt é p ar Boukhari et M o u s li m )( 2 ) .

Abou D zarr raconte aussi: «Un soir, marchant avec l’ Envoyé de


Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dans le Harra de Médine (un en
droit couvert de pierres volcaniques) les yeux fixés sur le mont Ohod, il
me dit: « O A bou Dzarr! que j e voudrais que Ohod fû t en or et m ’appartînt,
que trois jours passassent ayant encore en ma possession un seul dinar si ce
ne serait pour payer une dette, mais uniquement pour dire aux serviteurs de
en faisant de sa main un geste comme pour
D i e u : voici! voici! v o ic i!»
en prendre quelque chose et la donner à droite et à gauche. Puis il
poursuivit: « O A bo u D z arr ! les hommes les plus aisés, (d a n s ce bas
monde) seront les plus pauvres au j o u r de la résurrection à moins q u ’ils ne
donnent en aumônes». Nous continuâmes notre marche et soudain il me
dit: « O A bou Dzarr ne bouge pas et reste ju s qu ’à ce que j e sois de retour».
Il me quitta, s’éloigna et disparut à mes yeux. E ntendant un certain
bruit, je me suis dit: «Peut-être une chose fut arrivé e à l’ Envoyé de
Dieu» et voulant aller le rechercher quand je me souvins de ses paro
les «Ne bouge pas». Je l’attendis et une fois de retour je l’informai du
bruit que j’avais entendu. Il me répondit: « C ’est Gabriel qui est venu me

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89
voir et me dire: « T o u t homme de ta communauté meurt sans rien associer
à Dieu, entrera au Paradis»Je lui demandai: «Et s’il a commis l'adultère
et s’il a volé?» Il me répondit: « M ê m e s ’il a commis l ’adultère et s ’il a
volé». (R a pp o rt é par Boukhari, Mou slim et A h m e d )f l K

4 - Damdam Ben Jaouch Al-Yamani raconte: «Abou Houraira m’a


dit: «Ô Y amami, ne dis jam ais à une personne que Dieu ne lui par
donne pas ou qu’il ne le fera pas entrer au Paradis. - O Abou Hourai
ra, demandai-je, ce sont de propos qu’on dise souvent lorsque l’un de
nous est irrité contre un autre» Il répliqua: «Ne dis ça ja m ais à per
sonne, car j ’ai entendu l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa-
lue- raconter ceci: « D e u x hommes de Boni Israël étaient fraternisés. L ’un
d ’eux commettait des péchés tandis que l ’autre s ’adonnait à l ’adoration. C e
dernier, en s ’apercevant que son f r è r e persistait dans les péchés, lui dit:
« C e ss e » . L ’autre de répondre: «L a iss e-m o i et laisse mon Seigneur. A - t - o n
envoyé pour me surveiller?». L e premier répliqua: « J e j u r e p ar D i e u q u ’il
ne te pardonnera point, et tu n ’entreras pas au P aradis». A p rè s leur mort,
ils se sont réunis devant le Seigneur des mondes. D i e u dit à l ’homme ver
tueux: «S av ais-t u d ’avance ma décision? Pouvais-tu fa ire ce que J e le pour
rai M o i - m ê m e ? » P u is D i e u dit au coupable: « E n tr e au P ara dis p ar M a
miséricorde» et à l ’autre: «E n tre à l ’E nfer». Le Prophète -qu’Allah le bé
nisse et le salue- d'ajouter: « P a r cplui qui tient l ’âme d ’A bo u l-Q a ss e m
dans Sa main, cet homme-là a proféré un mot qui a anéanti sa vie dans le
bas monde et dans l ’autre». (R a pp ort é par A k m e d )(2 } .

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90
’alam tara ’ilâ-l-ladîna yuzakkûna ’anfusahum bali-L-Lâhu yuzakkî may-
ysa ’u walâ yuzlamûna fatîlan (49) ’unzur kayfa yaftarûna ‘alâ-L-Lâhi-1-
k adîb a wa kafâ bihT ’itmam-mubînan (50) ’alam tara ’ilâ-l-ladîna ’ûtû
nasiban mina-l-Kitâbi yu’minûna bi-l-jabti wa-t-tâgûti wa yaqûlûna li-1-
ladîna kafarû h a ’û la ’i ’ahdâ mina-l-ladîna ’am anû sabîlan (51) ’û la ’ika-
1-ladîna la‘anahum u-L-Lâhu wa m ay-yal‘an i-L -L âh u falan tajida lahû
nasîran (52).

N ’as-tu pas remarqué ces gens qui proclament leurs propres vertus?
Ignorent-ils que c’est Allah qui confère la vertu? Allah qui ne lèse personne,
même d’un brin de fibre. (49) N ’a-s-tu pas remarqué comme ils débitent des
mensonges sur le compte d’Allah! N ’est-ce pas là un péché caractérisé.(50)
N ’as-tu pas remarqué ces gens qui ont reçu une partie des Ecritures et qui
croient cependant aux sorciers et à Taghout et qui disent des infidèles qu’ils
suivent une voie meilleure que celle des croyants. (51) Ces gens-Ià sont
maudits d’Allah. Et celui qu’Allah maudit ne trouve pas de protecteur. (52).

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.«4Î^îj
91
Al-Hassan et Qatada ont commenté le premier verset en disant
qu’il fut révélé au sujet des juifs et des chrétiens qui prétendaient qu’ils
sont les fils de Dieu et Ses bien-aimés, et qui disaient aux fidèles:
« N ’entreront au Paradis que les juifs et les chrétiens») [Coran II, III].

Moujahed a dit d’eux: «En priant, juifs et chrétiens, plaçaient les


enfants devant eux prétendant que ces derniers sont purs de tout pé
ché.»
Quant à Ibn Abbas, il a dit que les juifs proclamaient: «Nos en
fants morts nous seront un moyen de rapprochement de Dieu, d’inter
cession et de purification» Dieu alors fit descendre ce verset.
On a dit encore qu’il a été révélé afin que les hommes cessent de
louer l’un l’autre et de se purifier. A cet égard Mouslim rapporte que
Al-Miqdad Ben Aswad a dit: «L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et
le salue- nous a ordonné de jeter le sable sur le visage de ceux qui
adressent des éloges. Et dans les deux Sahihs on trouve ce hadith
rapporté par Abou Bakra: «Un homme évoqua le nom d’un autre de
vant PEnvoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- et fit son éloge.
Le Prophète s’écria alors: «M a l h e u r à toi, tu as coupé le cou à ton
compagnon» L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- répétait
souvent: « S i quelqu’un veut absolument faire l ’éloge d ’un autre qu ’il dise:
« J e pense de lui telle et telle chose» si ceci lui semble vrai, car D ieu lui en
demandera compte, et nul ne pourrait témoigner de bons caractères d ’un
autre hormis D ieu ». (R a pport ép ar Boukhari et M o u s t im )(1K

Ibn Mardaweih rapporte que ‘Omar a dit: «Ce que je redoute pour
vous sont la fa tuité et la présomption. C elui qui préte nd être un
croyant, est un incrédule. Celui qui prétend être un savant, est igno
rant. Celui qui compte entrer au Paradis, ira certainement à l’ Enfer».
Ma'bad Al-Jouhani a dit que Mou'awia rapportait rarement les pa
roles de l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, mais le jour
de vendredi, étant sur la chaire, il répétait souvent ce hadith d’après le

(1) ^ ^ üî ù* ^ ù* ^5»
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92
Prophète: « C e l u i à qui Dieu veut le bien, I l l ’instruit dans la religion. L e s
biens certes sont bons et plaisants. Quiconque, les acquiert d ’une source li
cite, D ie u les bénit. M é fiez-v o u s de l ’éloge qui ne f a i t que perdre le loué ».
(R a pp o rt é par A h m e d )( I ) .

Abdullah Ben Mass'oud a dit: «L’homme part du bon matin plein


de foi mais il se peut qu’il retourne le soir ayant perdu sa foi. Il rencon
tre un homme qui est incapable de nuire ou d’être utile et lui dit: «Tu
es capable de faire telle et telle chose (en le flattant). Il se peut que
cet homme n’acquiert rien alors qu’il a encouru la colère de Dieu. Puis
Abdullah a récité: « N ’a-tu pas remarqué ces gens qui proclament leurs pro
pores vertus?» C’est pourquoi Dieu a dit: «M a is Dieu purifie qui II veut»)
[Coran X XIV, 21]. C ar il connaît parfaitement les choses caché es et
apparentes et ne lèse personne.
« N ’as-tu pas remarqué comme ils débitent des mensonges sur le
compte d’Allah» ceux qui prétendent être les fils de Dieu et Ses bien-ai-
més, qui disent que les juifs et les chrétiens seuls entreront au Para
dis, ou bien: « L e feu ne nous touchera que durant un temps limité», ou
bien encore ils se fient aux bonnes œ uvres de leurs pères, alors que
Dieu avait tranché cela en disant: «Cette génération a disparu, emportant
avec elle le mérite de ses actions. Vous-mêmes ne recueillerez que le mérite
de vos actions») [Coran II, 13] Il les met en garde contre leurs fausses
présomptions.
Puis Dieu attire l’attention des hommes sur ceux auquels une par
tie du Livre a été donnée qui croient aux sorciers (le Jibt) et à Taghout
qui signifie le démon. C es gens-là ne manquent pas à dire aussi, en
parlant des incrédules: «Ils sont mieux dirigés que les croyants». Ils
préfèrent les impies aux musulmans par ingorance et par manque de
f ol e n m é c r o y a n t a u c o n t e n u d e s E cri t u r e s q u ’ils p o s s è d e n t.

A cet égard ‘Ikrima raconte: «Houyay Ben Akhtab et Ka‘b Ben Al-

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93
Achra f vinrent à La Mecque et ses habitants leur dirent: «Vous êtes
des gens l’ Ecriture et de science, que pensez-vous de Mouhammad et
de nous?» Ils leur demandèrent: «De quoi s’agit-il entre vous et Mou
hammad?» Les Mecquois répondirent: «Nous maintenons le lien de pa
renté, égorgeons le troupeau, donnons à boire aussi bien le lait que
l’eau, délivrons les captifs et abreuvons les pèlerins. Tandis que Mou
hammad est un homme qui est privé de postérité qui nous a séparés
les uns des autres, et les détrousseurs des pèlerins de la tribu de Gha-
far l’on suivit. Lequel de nous est meilleur? «Les deux hommes ripostè
rent: «Vous êtes sans doute les meilleurs car vous êtes sur la voie
droite» Dieu à cette occasion fit descendre ce veset: « N ’as-tu pas re
marqué ces gens qui ont reçu une partie des Ecritures...» Mais d'autres ont
raconté qu’à cette occasion un autre verset aussi fut révélé et qui est
le suivant: «Celui qui te hait: voilà celui qui n’aura pas de postérité») [Co
ran CVIII, 3].

Mais Dieu les a maudits, ils ne trouveront ni protecteur ni défen


seur aussi bien dans la vie future que celle présente, car ils sont allés
demander le secours des polytéhistes. Ils avaient mené ensemble la
bataille contre les fidèles le jour du Khandaq (fossé). Dieu en ce jour-là
accorda la victoire aux musulmans en les épargnant des méfaits et de
l’hostilité des polythéistes comme 1l le montre dans ce verset: «Dieu a
renvoyé les incrédules avec leur rage; ils n’acquerront jamais aucun bien.
Dieu a épargné aux croyants le combat; Dieu est fort et puissant») [Coran
XXXIII, 25]

’am lahum nasîbum-mina-l-mulki fa’ida-l-lâ yu’tûna-n-nâsa naqîran (53)


’am yahsudûna-n-nâsa ‘alâ mâA ’âtâhum u-L-Lâhu min fadlihî faqad
’a taynâ ’a la ’Ibrahîma-l-kitâba wa-l-hikmata wa ’âtaynâhum mulkan
azîman (54) faminhum man ’a mana bihî w a minhum man sadda ‘anhu
w a kafâ bijahannama sa'îran (55).

Viendraient-ils à acquérir un peu de pouvoir qu’ils ne donneraient mê


me pas une pelure de datte (53) Pourquoi jalousent-ils les gens qu’Allah a
honorés de S a grâce? N ’avons-nous pas déjà donné à la descendance
d’Abraham le Livre et la sagesse en même temps qu’un vaste empire. (54)
Parm i eux certains ont cru à cette mission, d’autres l’ont dédaignée. L ’en
fer sera pour eux une peine suffisante. (55).
C es gens-là ne recevront aucune part du pouvoir qu’ils cherchent,
plutôt ils sont des av ares qui ne donne nt aux autres même pas une
p ellicule de datte. En d’autres termes, s’ils disposaie nt d’une part de
pa uvreté, ils n’auraient rien donné aux autres quoi que ce soit et sur
tout à Mouhammad -qu’Allah le bénisse et le salue-, car ils ne possé
daie nt rien fut-c e une pellicule de datte; et malgré cela ils ne seraient
que des avares. Dieu les décrit dans un autre verset quand II dit: «Dis:
« S i vous étiez maîtres des trésors de la miséricorde de mon Seigneur, vous
[Coran XVII, 100».
le conserveriez de peur de les dépenser...»)
Puis Dieu dit: «Pourquoi jalousent-ils les gens qu’Allah a honorés de
S a grâce?» c'est à dire ils jalousent Mouhammad -qu’Allah le bénisse et
le salue- que Dieu a honoré de la prophétie, en incitant les autres à ne
plus croire en son message étant donné qu’il est un Arab e et n’est pas
des fils d’Isra ël. Puis II rappelle aux juifs S es grâ ce s en le ur disant:
« N ’avons-nous pas donné à la descendance d’Abraham le Livre et la sa
gesse en même temps qu’un vaste empire». Dieu en e ffe t a donné aux
descendants des fils d’Israël dont Abraham est leur ancêtre, la prophé
tie, le Livre et la sagesse, en fais ant d’eux des rois. Malgré cela, cer
tains ont cru en lui en reconnaissant ces grâces, tandis d’autres s’en
sont écartés et ont empêché les autres d’y croire. Il les menace et leur
f a it c o n n a î t r e q u ’ils a u r o n t l a G é h e n n e p o u r prix de l e u r incré dulité et
leur obstination.

95
’inna-l-ladîna kafarû bi ’âyâtina sawfa nuslîhim naran kullamâ nadijat
julûduhum baddalnâhum julûdan gayrahâ liyadûqû-l-‘ad âba ’inna-L-
L âh a kâna ‘Azîzan H akîm an (56) w a-l-lad în a ’âAmanû w a ‘am ilû-s-
sâlihâti sanudhiluhum jannâtin tajrî min tahtiha-l-’anhâru hâlidîna fîhâ
’abada-l-lahum fîhâ ’azwâjum -m utahharatun wa nudhiluhum zillan
zalîlan (57).

Ceux qui auront repoussé nos signes, nous les précipiterons en enfer.
Dès que leurs peaux se détacheront en lambeaux, nous leur en substituerons
d’autres, pour qu’ils consomment toute l’horreur de leur supplice, car Allah
est puissant et sage. (56). Ceux qui croient et qui font les bonnes œuvres,
nous leur donnerons pour séjour des Jardins arrosés d’eaux vives. Séjour qui
sera éternel. Ils y trouveront des épouses immaculées et de frais ombrages.
(57).

Leur supplice en enfer sera si grave et douloureux au point que


lorsque leurs peaux seront consumées, on leur donnera d'autres main
tes fois dans un jour ou dans une heure selon une autre interprétation.
A ce propos Ibn O mar raconte qu’un homme, se trouva nt chez
Omar, lui récitait ce verset: «Dès que leurs peaux se détacheront en lam
beaux, nous leur en substituerons d’autres». Omar lui demanda de répéter
ce verset. Mou'adz ben JabaL; qui était présent, lui dit: «Je l’explique
de la façon suivante: Leurs peaux seront substituées cent fois en une
heure» Omar s’écria alors: «C’est bien ce que j ’ai entendu dire de l’ En-
voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-».
D’après la Tradition le supplice des incrédules en enfer sera aussi
plus terrible car Ibn Omar rapporte que le Prophète -qu’Allah le bé
nisse et le salue- a dit: « L e s damnés de l ’enfer auront la stature tellement
considérable de sorte que l ’espace qui sépare le lobe de l ’oreille de l ’un d ’en
tre eux de son épaule sera égal à une distance de sept cent ans de marche,
l ’épaisseur de sa peau sera de soixante-dix coudées et sa dent autant que le
mont Oh od ». (R a pp o rt é p ar A h m e d )( 1 ) .

(1 ) ùw ûl jU I ^ jlül J a Î iJîx j» :J l ï ^ J | jg . j+ s. Jü
ü|d o-aLt JàU ujj tfU- ijy^A <ü;U- jiî
Ji»
96
Par contre: «C eux qui croient et qui font de bonnes œuvres, nous leur
donnerons pour séjour des jardins arrosés d’eaux vives. Séjour qui sera éter
nel Tel sera le sort des fidèles qui ont cru et fait le bien. Ils entreront
dans des jardins où coulent les ruisseaux pour y demeurer éternelle
ment, manger de ses fruits à discrétion, se déplacer là où ils voudront,
sans demander quoi que ce soit en échange. Ils y trouv eront égale
ment des épouses pures de toutes menstruations ou lochies, aux bons
caractères, affables et gentilles. D’épais ombrages leur seront réser
vés, frais et confortables. A ce propos Abou Houraira rapporte que
l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: « A u paradis il y
a un arbre - Vabre de l ’éternité -o ù un cavalier marche sous son ombre cent
ans sans toutefois la dépa sser». (R a pp o rt é par Ib n Jarir, Boukharie et
M o u s li m ) ( 1 ) .

’in na-L-Lâha ya’murukum ’an tu’addû-l-’amânâti ’ilâ ’ahlihâ w a ’id â


hakamtum bayna-n-nâsi ’an tahkumû b i-l-‘adli ’inna-L-Lâha ni‘imma
ya‘izukum biKT ’inna-L-Lâ ha kâna Sampan Basiran (58).

Allah vous commande de restituer les dépôts à leurs maîtres et d’êtres


justes si vous êtes appelés à juger vos semblables. Ya-t-il meilleur conseil
que celui qui émane d’Allah? Allah entend et voit tout. (58).

La restitution des dé pôts est donc une oblig ation pour tout le
monde. L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit à cet
égard: «Restitue le dépôt à qui te l ’a confié et ne trahis pas qui t ’a trahi».
En quoi consistent ces dépôts? Ils sont d’abord les obligations en
vers Dieu telles que: la prière, la zakat, le jeûne, les expiations et les
v œ ux etc... dont chacun est tenu de les remplir et dont les gens n’y
sont pas au courant. Ainsi les droits des hommes les uns envers les

( 1 ) f U ïîU tfrUà Jtr~i Oj» :JU ,^ 1 ¿P - » j i j * ¿P


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97
autres tels que les objets que déposent et les confient sans qu’ils
soient les sujets d’une quittance ou des témoins. Quiconque aura trahi
ces dépôts, Dieu se vengera de lui au jour de la résurrection.
L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit dans un
hadith authentifié: « A u jour de la résurrection vous vous acquitterez à ceux
que vous deviez, même une brebis dépourvue de cornes pourra se vengera
d ’une qui est cornue» (Rapporté par Boukhari)( I ) .

Abdullah Ben Mass'oud rqpporte que le Prophète -qu’Allah le bé


nisse et le salue- a dit : « L a profession de f o i pourra expier les péchés à
l ’exception des dépôts. A u jou r de la résurrection on amènera l ’homme mê
me s ’il s ’était martyrisé pour la cause de Dieu et l ’on lui dira: «A c q u i tt e-
toi». I l répondra: «C omm en t devrai-je m ’en acquitter alors que tout le bas
monde est anéanti?» On lui présentera alors le dépôt sous une certaine
forme, dans le fo nd de la Géhenne, il y descendra et, essayant de le porter,
il tombera de ses épaules, quant à lui il retombera dans l ’abîme pour l ’éter
nité». (R apporté par Ibn A b i H at e m )(2 ).

D’autres ont interprété le dépôt comme étant les prescriptions et


les interdictions selon Abou AI-‘Alia, ou la chasteté de la femme selon
Oubay Ben Ka'b, ou tout ce qu’on doit envers les autres selon Al-Rabi*
Ben Anas.
Mais la plupart des commentateurs ont précisé que le verset pré
cité fut révélé au sujet de ‘Othman Ben Talha le gardien de la Ka‘ba
vénérée, qui est le cousin paternel de Chaïba Ben ‘Othman Ben Abi
T alha à qui on a confié la garde ainsi qu’à sa postérité jusq u’au
jourd’hui. Othman s’était converti ainsi que Khaled Ben Al-Walid et Amr
Ben AI-‘As lors de la trêve résultant du traité de Houdaybia.
Après la conquête de La Mecque les hommes éprouvèrent une sé-

(1 ) Oj J sJ» :<JU <îil J o î ^ c -î


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(2) cül»Vl JT aU-iJt ¿1 :Jl» ---- ¿Ji *UI ^ (^jU ^
Ifi-sjl jÎ :JLîLj J*-— J ïï Ji ùtr ôLiJI çj i

Jj à Wl y i ÂJUVl aJ JJU-ï* îlJJÜI

98
eu rité totale. L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- se diri
gea vers la Maison, fit la tournée processionnelle sept fois à dos de sa
monture et tenant à la main un bâton avec lequel il toucha la Pierre
Noire au début de chaque tournée. La circumambulation terminé e, il
demanda à ‘Othman Ben Talha de lui remettre la clé de la Ka’ba. Il y
entra et trouva un pigeon fait en petits bâtons. Il le brisa et le jeta de
hors. Puis il se tint auprès de la porte de la Ka'ba alors que les hom
mes se trouvaient dans l’oratoire attendant sa sortie. Il leur dit: « I l n ’y
a d ’autre divinité que Dieu, l ’unique, I l n ’a pas d ’associés. I l a tenu Sa pro
messe, a accordé la victoire à Son serviteur et a mis seul les coalisés en dé
route. O r toute vengeance, dignité ou biens sont maintenant sous mes deux
p ied s que voilà, à l ’ex cep t ion de la gard e de la M a i s o n e t la ch arge
d ’abreuver les pèlerins....

Le discours terminé, il s’assit dans la mosquée. Ali Ben Abi Taleb,


la clé de la Ka'b en main, lui dit: «O Envoyé de Dieu, confie-nous la
charge de la garde et de l’abreuvement» L’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le
bénisse et le salue- demanda de lui amener ‘Othman Ben Talha. Lors
qu’il fut en sa présence, il lui dit: «Tiens, voilà la clé ô 'Othman. Aujour
d ’hui, c ’es t le j o u r de la f i d é li t é et de la c h ar i t é » . ( R a p p o r t é p ar
Mouhammad Ben Is h a q )(1 ).

Ibn Jarir a rapporté une version pareille en ajoutant que, à sa sor-

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•*X) cOL*ic- ¿JU-Ui» ¿Jl*i :aJ jU i t?î*«Al»

99
tie de la Ka'ba, l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- réci
tait: «Allah vous commande de restituer les dépôts a leurs maîtres».
Que ce verset soit révélé à cette occasion ou en d’autres, sa por
tée est générale. C’est pourquoi Ibn Abbas et Mouhammed Ben AL-
Hanafÿa ont dit: «Cela concerne le pieux et le pervers».
«et d’être justes si vous êtes appelés à juger vos semblables» C’est un
ordre d’être juste en juge ant entre les hommes. L’ Envoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: « D i e u est toujours avec le gouver
neur tant q u ’il est jus te et probe, mais une fo is devenu injuste, q u ’il ne s ’en
prenne qu ’à lui-même». Et dans un autre hadith, il a dit: « U n e justice éta
blie en un seul jo u r équivant à quarante ans d ’adoration»^ \

« Y a-t-il meilleur conseil que celui qui émane d’Allah! Allah entend et
voit tout» ce à quoi Dieu vous exhorte: à restituer les dépôts, à juger
selon la justice entre les hommes et mettre Ses ordres et prescriptions
en pratique. C ar Dieu entend les paroles et voit les actions.

yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû’ati‘û-L-Lâha wa ’atî‘û-r-rasûla wa’ûli-l-’amri


minkum fa’in tanâza‘tum fï say’in faruddûhu ’ilâ-L-Lâhi wa-r-rasûli ’in
kuntum tu’minûna b i-L -L â h i w a-l-yaw m i-l-’âhiri d â lik a hayrun wa
’ahsanu ta’wîlan (59).

O croyants, obéissez à Allah, obéissez au Prophète et aux chefs que


vous vous serez donnés. En cas de désaccord, remettez-vous-en à Allah et à
Son Prophète, si vous croyez en Lui et au jour du jugement dernier. C ’est
la démarche la plus sage et celle qui vous conduira à la meilleure solution.
(59).

D’après Boukhari, Ibn Abbas raconte que ce verset fut révélé au

(1) ûi*ijî isLwS' çjj Jop» :jîVl


100
sujet de Abdullah ben Houdzafa Ben Q aïs Ben ‘Ady que l’ Envoyé de
Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- l’avait placé à la tête d'un régi
ment. Mais l’imam Ahmed a rapporté d’après ‘Ali le ré cit suivant:
«L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- avait envoyé un ré
gim ent en pla ça nt à la tête un Ansarien. Un jour, éta nt irrité contre
eux, cet Ansarien dit à ses hommes: «Le Prophète -qu’Allah le bénisse
et le salue- ne vous a-t-il pas enjoint de m’obéir?» - C ertes oui, répon-
dire nt-ils. E t l’A ns arie n de ré pliqu er: «Eh bien je vous d em ande
d’amasser du bois». Une fois ce tas de bois fut préparé, il leur ordon
na d’y mettre le feu et d’y entrer. Un des hommes s’écria: «Vous avez
suivi l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- pour échapper
à l’enfer. N’exécutez pas l’ordre avant de rencontrer l’ Envoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue-. S’il vous ordonne d’y entrer, entrez».
Les hommes retournèrent chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et
le salue- et le mirent au courant. Il leur répondit: « S i vous y étiez entrés,
vous n ’en seriez j a m a is sortis. L ’obéissance n ’est due que lorsqu’il s ’agit
d ’un acte convenable».

Abdullah Ben ‘Omar rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bé


nisse et le salue- a dit: «Entendre et obéir constituent une obligation pour
tout musulman bon g ré mal gré à moins q u ’il ne s ’agit d ’une désobéissance
aux prescriptions divines. S ’il en est ainsi, on ne doit ni entendre ni obéi r».
(R a pp o rt é p ar  bo u Daoud

O ubada Ben As-S am et rapporte: «Le Prophète -qu’Allah le bé


nisse et le salue- nous invita à lui prêter serment d’allégeance. Il stipu
la qu e ce s erm e nt de vra nous p orte r à é couter et à o b é ir é ta nt
capables de le faire ou incapables, dans l’aisance et dans la gêne, mê
me si nous serons lésés de nos droits, de ne plus discuter les ordres
d e n o s c h e f s à m o i n s que c e s o r d r e s ne s o i e n t une infraction mani
feste aux instructions reçues de Dieu à ce sujet.»

Abou Houraira rapporte que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse


le salue- a dit: «A p r è s mon départ vous serez gouvernés par des hom-

f 1) L — » t-jj ,Jl ç j *.J li :Jl> ¿j| J ^ *1)1 ^

• j t I *ljj) 4..0n« t y \ lj li j* Ji |*J L* (0£ J t . >-'

101
m es p ie u x et pervers. Entendez et obéissez à tout ce qui est conforme à la
vérité, f a i t es la prière derrière eux. S ’ils pratiquent le bien, vous aurez vos
parts, mais s ’ils ordonnent l ’inconvenable vous partagerez la responsabilité
avec eux.

Abdul Rahman Ben ‘Abd Rab -Al-K a‘ba raconte: «J’entrai dans la
mosquée et trouvai Amr Ben AI-‘As assis sous l’ombre de la Ka'ba en
touré par les hommes, et je pris part à leur réunion alors qu’il racontait
le ré cit suiv ant: «Nous étions dans une expédition en compagnie de
•(’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-, et nous fîmes halte
dans un certain endroit. Parmi nous, il y avait ceux qui dressaient leurs
tentes, ce ux qui s’entretenaient du tir à l’arc et ceux qui s’occupaie nt
de leurs montures. Le héraut de l'Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse
et le salue- s’écira: «Le moment de la prière est venu» Nous nous réu
nîmes autour de (’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- qui
nous dit: «C h a c un des Prophètes qui m ’ont précédé, devait montrer à son
peuple ce q u ’il savait être un bien pou r lui, et le prévenait de ce q u ’il savait
être un mal. O r votre communauté, à son début, a été purifiée et préservée,
mais à sa f i n, elle sera éprouvée p ar des événements et des malheurs que
vous éprouverez. I l y aura aussi des troubles de sorte que chacun d ’eux sera
p ire que l ’autre. L e croyant dira en sentant la gravité de ce trouble: « V o il à
ce qui entraînera ma destruction», et quand ce trouble passera, sans q u ’il le
détruise, et viendra un autre, il s ’écriera: « N o n , c ’est ce lu i-c i». C elu i qui
voudrait être préservé du f e u et entrerait au Paradis, que son trépas lui sur
vienne tout en croy a n t en D i e u e t au j o u r de rnier, q u ’il trait e les gens
comm e il aime être traité. Celui qui f a i t un pa cte avec un imam scellé par
la poignée de main et de lui ouvrir le cœur, q u ’il lui obéisse, et au cas où un
autre viendra contester ( l ’autre im a m ), tuez-le».

Je m’approchai de Amr Ben AI-'As et lui dis: «Je te conjure par


Dieu, as-tu entendu cela de la bouche de (’Envoyé de Dieu -qu’Allah le
bé niss e et le salue-?» Il mit ses mains sur ses oreille s puis sur son
c œ ur et ré pondit: «Voilà ton cousin Mou’awia qui n o u s o r d o n n e d e
nous approprier nos biens les uns les autres sans cause et de nous
entretuer, bien que Dieu avait révélé:: «O croyants, ne vous appropriez
pas vos biens les uns les autres sans cause. A la base de vos échanges, qu’il
y ait une opération honnête librement consentie par vous. Ne vous tuez pas
les uns les autres. Allah est plein d’indulgence pour vous») [Coran IV, 29].

Amr Ben AI-'As garda le silence pour un certain temps, puis il me


dit: « Obéis à lui quand il s ’agit d’un devoir que Dieu a prescrit, et désobéis
dans tout autre cas». (Rapport épar M o u s li m )(1>.

Quels sont ces chefs à qui on doit obéir?


Ibn Abbas répond: Ils sont les ulémas et les hommes qui sont ins
truits dans la religion: Moujahed et ‘Ata ripostent: ils sont les ulémas
seuls.
Mais il s’avère -et c’est Dieu qui est le plus savant- que ce terme
s’applique aux ulémas et aux chefs. Les premiers sont cités dans ces
deux versets:

(1 ) jji :J\i Â-aSvM j XS- |*-L~a tSjj


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t j »¿ a i qa ÎiAj t*eW»- ¿y Lui Xr* L J p j * * - ^ H £* US" : j U i
ijy j •'$§& ¿1' J j " * j ¡ji \ j il o j * ¿y

**±*i U j-si o*l J»u ûî aJî- U>- ¿>15" Vj j^JL-î ja j»J *j'J :JU* ¿1
U>î ^ ùl_j U j !a
«1 * J ji*i i^Âil (U«j ' - J*
o *s jj^Iî

<^>Uj -dit. ¿,*51 Aîtli jU!(


üli ûl »Jl> ij~2j *0i ¡ ¿ i * «I V t i LUI £¿1 ¿ a j t<J[ üî
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Lu :*J c-Lâi 4,^-1» «Ip j j (^Üiî « i u - :Jl î j «X j *Jîj
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103
- «Pourquoi leufs maîtres et leur docteurs ne leur interdisent-ils pas de
pécher en paroles et de manger des gains illicites») [Coran V, 63].
- «Interrogez les gens auxquels le Rappel a été adressé si vous ne sa
vez pas») [Coran XXI, 7].

Quant aux deuxièmes, ils sont ceux qui sont au pouvoir d’après ce
hadith authentifié cité dans le Sahih et rapporté par Abou Houraira où
1’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Q u ic o n q u e
m ’obéi t, obéi t à D ie u, et quiconque me désobéit, désobéit à D ie u. Q u i
conque obéit au gouveneur, m ’obéit, et quiconque désobéit au gouverneur,
me désobéit». (R a pp o rt é p ar Boukhari et M o u s li m )<1).

Dieu ordonne à Ses serviteurs de Lui obéir en appliquant Ses en


seignements contenus dans le Coran, d’obéir à Son Prophète et suivre
sa sunna et d’obéir à ceux qui détiennent le pouvoir à moins que leurs
ordres ne constituent une désobéissance à Dieu.
«E n cas de désaccord, remettez-vous-en à Allah et à Son Prophète»
Donc tout différend doit être tranché en se référant aux enseignements
de Dieu contenus dans Son Livre - Le Coran - et à la sunna de l’ En-
voyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue-. On doit puiser dans ces
deux sources comme Dieu ordonne quand II dit: «Quel que soit le sujet
de votre désaccord, le jugement appartient à D ieu») [Coran XLII, 10] si
vraiment les hommes croient en Dieu et au jour dernier. Voilà com
ment ils doivent se comporter car ce conseil émane de Dieu et consti
tue le meilleur arrangement.

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104
’alam tara ’ilâ-l-ladîna yaz‘amuna ’annahum ’amanû bimâ ’unzila ’ilayka
wamâ ’unzila min qablika yurîduna ’ay-yatahâkamû ’ilâ-t-tagûti waqad
’umirû ’ay-yakfurû bihî wa yurîdu-s-saytânu ’ay-yudillahum dalâlam -
ba‘îdan (60) wa ’idâ qîla lahum ta‘âlû ’ilâ ma ’anzala-L-Lâhu ’wa ’ilâ-r-
rasûli ra’ayta-l-munâfiqîna yasuddûna ‘anka sudûdan (61) fakayfa ’idâ
’asâb a th u m -m u sîba tu m -bim â qaddam a t ’aydihim tu m m a jâA’ûka
yahlifûna bi-L-Lâhi ’in ’ardnâ ’illâ ’ihsânan wa tawfîqan (62) ’ûla ’ika-1-
ladîna ya‘lam u-L-Lâhu mâfî qulûbihim fa V r id ‘anhum wa ‘izhum wa
qui lahum fî ’anfusihim qawlam-balîgan (63).

N ’es-tu pas étonné de voir ces gens, qui prétendent croire à tes révéla
tions et à celles qui les ont précédées, recourir à la justice de Taghout,
alors qu’il leur a été commandé de le renier? Satan cherche ainsi à les pous
ser le plus loin possible dans la voie de l ’égarement. (60) Lorsqu’on les
convie à se rallier aux révélations d’Allah à Son Prophète, on les voit, ces
hypocrites, se détourner de toi. (61) Bien plus, si un malheur les frappe,
qu’ils ont eux-mêmes provoqué, ils accourent à toi et jurant: «P a r Allah,
nous ne désirons que le bien et la concorde. (62) Ces gens-là, Allah sait ce
qu’il y a dans leur cœur. N e leur tiens pas rigueur. Avertis-les et adresse-
leur des remontrances qui les touchent. (63).

Dieu désavoue ceux qui prétendent avoir la foi, croire en ce qui a


été révélé à Son Prophète et aux autres qui l’ont précédé, et pourtant
ils ne portent pas leurs différends devant autre que Dieu et Son Pro
p h è t e , m a is ils s ’ e n r a p p o r te n t au Ta gh o ut.

Ce verset a été révélé au sujet d’un Ansarien et d’un juif qu’un li


tige avait surgi entre eux. Le juif dit: «Que Mouhammad tranche notre
différend» et l’Ansarien de répondre: «Plutôt que Ka'b Ben Al-Achraf le
tranche». D’autres ont dit que c’était au sujet de certains hypocrites qui
avaient manifesté leur islamisme. Mais en fait, il peut être appliqué à
t o u s c e u x q ui s e d é t o u rn e n t d e s e n s e ig n e m e n t s d e D i e u e t s e s e m e t-
tent à un autre que Lui, en s’ éloignant ainsi de Lui et de Son Prophète.
105
Leur cas est pareil à ceux dont Dieu parle dans ce verset: «S i on leur
dit: «Suivez ce que Dieu a révélé» ils répondent: «M a is non!... Nous sui
vrons plutôt les coutumes que nous avons apprises de nos ancêtres » [Coran
XXXI, 21].
Puis Dieu dénigre les hypocrites qui, une fois atteints par une cala
mité pour prix des œ uvres que leur mains ont accomplies, «Ils accou
rent à toi et jurant: « P a r A llah , nous ne désirons que le bien et la
concorde;» Ils s’excusent auprès de toi qu’ils n’ont recouru à un autre
que toi pour te prendre comme juge, rien que pour chercher le bien et
ia concorde, mais en fait ils ne déclarent tels propos que par adulation
et fourberie. Dieu a dit à leur propos: «T u vois ceux dont les cœurs sont
malades se précipiter vers eux») [Coran V, 52],

Ibn Abbas rapporte que Abou Barza Al-Aslami était un moine qui
tranchait les différends entre les juifs. Comme les polythéistes allaient
le voir souvent pour le même but, Dieu fit descendre le verset précité:
« N ’es-tu pas étonné...».

Dieu certes connaît le contenu des c œ urs de ces hypocrites et


le ur demandera compte, car rien ne Lui est caché. Pour cela il de
mande à Mouhammad -qu’Allah le;bénisse et le salue- de jug er leur
apparence, lui demande de s’écarter d’eux sans les réprimander mais
de leur adresser des paroles convaincantes.

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wama ’arsalnâ mi-r-rasûlin ’illâ liyutâ‘a bi’idni-L-Lâhi walaw ’annahum


’id «alatnû ’anfusahum ja ’ûkü fastagfarû-L-Lâha wa-stagfara lahumu-r-
rasûlu law ajadû-L-Lâha Taww âba-r-R ahîm an (64) falâ wa-rabbaka lâ
yu’minûna hattâ yuhakkimûka fîmâ sajara baynahum tumma lâ yajidû fi
’anfiisihim harajam mimma qadayta wa yusallimû taslîman (65).

Si nous envoyons des Prophètes, c’est pour qu’on leur obéisse avec
l’aide d’Allah. Si ces gens, qui ont été volontairement iniques reviennent à
toi et implorent le pardon d’Allah, en recourant à ton intercession, ils trou
veront en Allah clémence et miséricorde. (64). Non, par ton maître, ces
gens-là ne pourront se dire croyants que lorsqu’ils t’auront fait juge de
leurs différends et auront accepté sans ressentiement tes sentences, et s’y se
ront entièrement soumis. (65).

Dieu n’a envoyé un Prophète que pour qu’il soit obéi avec Sa per
mission, c’est à dire comme Moujahed le commete: C eux qui lui obéis
sent sont ceux à qui Dieu a voulu le bien et avec Sa permission. Puis
Il exhorte ceux qui se sont fait tort à eux-même, qui se sont montrés
en rebelles, de venir à l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le sa
lue- en implorant le pardon de Dieu et de lui demander pardon pour
eux. S’ils s’exécutent, Dieu revient vers eux, leur fa it miséricorde et
leur pardonne.
Le cheikh Abou Mansour as-Sabbagh rapporte dans son livre: «Al-
C hamel» c ette an e cdote conc ern a nt AI-‘O utbi qui a raconté ceci:
«Etant assis tout près de la tombe du Prophète -qu’Allah le bénisse et
le salue-, un bédouin arriva et dit: «Que la paix soit sur toi ô Envoyé
de Dieu. J’ai entendu le Seigneur dire: «S i ces gens, qui ont été volontai
rement iniques, reviennent à toi et implorent le pardon d’Allah, en recou
rant à ton intercession, ils trouveront en Allah clémence et miséricorde»
Quant à moi je viens à toi implorant le pardon pour mes péchés et te
demandant d’intercéder en ma faveur aurpès de mon Seigneur. Puis il
récita ces vers:
O toi le meilleur parmi les hommes dont ses os se trouvent au
fond de cette tombe.
Dont leur odeur agréable a été dégagée sur les monts et les pro
fondeurs.
Que je donne ma vie comme rançon à une tombe où tu gîs.
C ar on n’y trouve que la chasteté, la générosité et la largesse.
Après le départ du bédouin le sommeil me gagna. Je vis en rêve
le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- me dire: «Ô ‘Outbi! va
après ce bédouin et annonce-lui que Dieu lui a pardonné».
Puis le S eigneur jure par Son être sanctifié, que nul ne prétend
107
être un vrai croyant tant qu’il n’a pas fait de l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah
le bénisse et le salue- juge de toutes les affaires, litiges et différends.
Ses sentences et jugements sont irréfutables et on doit s’y conformer
et s’y soumettre, soit en apparence soit par conviction, et c’est pour
quoi Dieu dit: «E t auront aceepté sans ressentiment tes sentences, et s’y se
ront entièrement soumis» C'est à dire ils ne trouveront plus, une fois la
sentence prononcée, en eux-mêmes la possibilité d’échapper à ce que
tu auras décidé. Un hadith corrobore ce fait quand le Prophète -qu’AI-
lah le bénisse et le salue- a dit: « P a r celui qui tient mon âme dans Sa
main, nul d ’entre vous n’est un vrai croyant tant que ses passions ne soient
conformes à ce que j ’ai apporté.»

Al-Boukhari rapporte d’après Ourwa le récit suivant: «Az-Zoubaïr


et un Ansarien portèrent plainte auprès de l’ Envoyé de Dieu -qu’AHah
le bénisse et le salue-, au sujet d’une fente d’irrigation qu’ils utilisaient
tous les deux pour arroser leurs jardins. I) dit à Az-Zoubaïr: «A rros e ton
jardin puis laisse Veau couler afin que ton voisin arrose le s ien.» L'Ansa-
rien s’écria: «Ô Envoyé de Dieu, tu as jugé ainsi parce que Az-Zoubaïr
est ton cousin?» Le visage de l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et
le salue- fut contrarié et dit: « Ô A z-Z o u b a ïr! Arrose et retiens l ’eau de
sorte qui lorsqu’elle aura atteint Je mur de ton jardin laisse-la». Ainsi il
donna à Az-Zoubair tout son droit et cela contrairement à son premier
jugement qui était plus profitable à ’Ansarien.
A z-Zoubair de dire: «C’est à cette occasion que le verset fut ré
vélé: «Non, par ton Maître, ces gens-là ne pourront se dire croyants que
lorsqu’ils fauront fait juge...» (R a pport ép ar Boukhari).<1)

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108
w alaw ’ânnâ katabnâ ‘alayhim ’ani-qtulû ’anfusakum ’awi-hrujû min
diyârikum mâ fa‘alûhu ’illâ qalîlum minhum walaw ’annahum fa‘alû mâ
yu'azûna bihî lakâna hayra-l-lahum wa ’asadda tatbîtan (66) w a’id a-l-
la’ataynâhum mi-l-ladunnâ ’ajran ‘azîman (67) walahadaynâhum siratam-
mustaqîman (68) wa may-yuti‘i-L-Lâha wa-r-rasûla fa ’û la ’ika ma‘a-l-lad
îna ’an‘am a-L-Lâhu ‘alayhim mina-n-nabiyyîna wa-s-saddiqîna wa-s-
suhadîf’i wa-s-sâlihîna wa hasuna ’ûlâA’ika rafîqan (69) dâlika-1-fadlu
mina-L-Lâhi wakafâ bi-L-Lâhi ‘Alîman (70).

Si nous leur avions commandé de mourir pour notre cause ou de s’ex


patrier, bien peu d’entre eux l’auraient accepté. Et pourtant s’ils avaient
suivi no? prescriptions, c’eut été préférable pour eux. Leur foi en eût été
raffermie. (66) Nous les en aurions récompensé largement.(67) Et nous les
aurions mis dans la voie droite. (68) Ceux qui obéiront à Allah et au Pro
phète, ceux-là Allah leur donnera pour compagnons les élus de sa grâce, les
Prophètes, les justes, les martyrs et les vertueux. 11 n’y a pas de plus belle
société. (69) C ’est là une des faveurs d’Allah. Sa science suffit à tout. (70).

Dieu fait connaître la nature et les caractères de certaines de ses


cré atures qui, si on leur avait ordonné de commettre des actes que
Dieu avait interdits, ils ne se seraient plus abstenus car, de par leur na
ture, ils sont enclins à contredire les ordres. Ceci sans doute émane
de la scie nc e de Dieu. C’e st pourquoi II dit: « S i nous leur avions
commandé de mourir pour notre cause». Ibn Jarir a raconté à ce propos
qu'un homme entendant ce verset, s’écria: «Si on nous avait ordonné
de faire une chose pareille, on se serait exécuté mais louange à Dieu
q u i nous en a épargné» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-,
ü li s a u courant de cela, a dit: « D ’entre les hommes de ma communauté, il

109
y en a ceux dont la f o i est plus raffermie dans le cœur que les montagnes
élevées».

-As-Souddy rapporte que Thabet ben Q aïs Ben C Hammas et un


juif tiraient vanité de leur origine. Le juif dit: «Par Dieu, Dieu nous a or
donné de nous entretuer et nous nous sommes exécutés». Thabet lui
répondit: «Par Dieu, si Dieu nous avait prescrit de nous entretuer, nous
nous serions exécutés.» C’est à cette occasion que ce verset fut ré
vélé.
Mais Dieu dénonce ces gens-là en disant qu’il serait meilleur pour
eux s’ils avaient suivi les exhortations reçues et s’ils s’abstenaient des
interdictions, et ce serait plus efficace pour leur affermissement; ils au
raient reçu une récompenses sans limites qui n’est autre que le Para
dis, et auraient été dirigés vers un chemin droit dans la vie présente et
dans l'au-delà.
Par ailleurs, les soumis et les vrais croyants, seront dans la vie fu
ture avec la meilleure assemblée formée des Prophètes, des justes,
des martyrs et des vertueux. Ils seront installés dans la demeure de la
stabilité et de la haute considération pour l’éternité. Et quel honneur
peut-on acquérir en dehors de cette belle société?. A cet égard Aicha
rapporte qu’elle a entendu l’ Envoyê de Dieu -qu’Allah le bénisse et le
salue- dire: «Pas un Prophète qui ne tombe malade sans qu’on lui laisse le
choix d ’opter pour le bas monde et la vie fu t u re». Durant sa maladie qui
causa sa mort, sa voix fut enrouée, et je l’entendis réciter, «les élus de
sa grâce, les Prophètes, les justes, les martyrs et les vertueux» Je me
constatai alors qu’on lui demandait de choisir. Selon une variante, l’En-
voyé de D ie u-qu’Allah le bénisse et le salue- aurait déclaré: « Avec le
plus haut compagnon».
Les causes de la révélation de ce verset.

Nous allons ci-après citer les circonstances de la révélation de ce


verset, selon plusieurs rapporteurs:
- Sa'id Ben Joubair raconte: «Un Ansarien à l’air chagriné vint trou
ver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-, qui lui demanda:
«P o u r q u o i a s-t u l’a ir triste?» Il répondit: « Ô Prophète de Dieu! Une
chose qui me tourmente?» - De quoi s’agit-il?- Et l’homme de déclarer
«Aujourd’hui nous te fréquentons matin et soir pour te tenir compagnie
110
et te regarder. Demain tu seras élevé vers les autres Prophètes et
nous serons privés de ta rencontre.» Le Prophète -qu’Allah le bénisse
et le salue- garda le silence, mais Gabriel lui communiqua cette révéla
tion «Ceux qui obéiront à Allah et à Son Prophète...».
- Aicha -que Dieu l’agrée- raconte: «Un homme vint auprès du
Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- et lui dit: «O envoyé de Dieu!
J’ai pour toi une affection plus que je l’en ai pour moi-même, ma
fe mm e et mes enfa nts. Il m’ arriv e souv e nt de te m e ntionn er et
j’éprouve une certaine impatience qui me porte à venir pour te voir.
Lorsque je constate que chacun de nous va mourir et que tu seras au
Paradis avec les autres Prophètes, je crains que je ne pourrai plus te
voir.» Le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- garda le silence jus
qu’à ce que ce verset fut révélé.
- Dans le Sahih de Mouslim, Rabi'a Ben Ka'b Al-Aslam raconte:
«je passais la nuit souvent chez le Prophète -qu’Allah le bénisse et le
salue-. Un jour, en lui apportant de l’eau pour ses ablutions et dont il
était besoin, il me dit: «D em a nde-m oi ce que tu v eux» Je lui répondis:
«Je te demande de t’accompagner au Paradis» - Autre chose? répliqua
le Prophète - Non, rien que ça. Il me dit à la fin: «Alors aide-moi sur toi-
même en multipliant les prosternations.»(1)

- L’imam Ahmed raconte d’après Amr Ben Mourra Al-Jouhani


qu’un homme vint trouver le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue-
et lui dit: «Ô Envoyé de Dieu! J’ai témoigné qu’il n’y a d’autre divinité
que Dieu, que tu e s ¡’E n v oy é d e Dieu, j e m e suis acquitté des cinq
prières, ai versé la zakat et jeûné le mois de Ramadan» Il lui répondit:
«Q uic on qu e aura accompli toutes ces obligations et meurt, sera avec les
Prophètes, les justes, et les martyrs au jou r de la résurrection» Puis il dres
sa son doigt et poursuivit: « A moins q u ’il n ’ait désobéi à ses pè re et
mère». (R a pportépar  h m e d )(2 ).

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111
- Quelques uns des compagnons demandèrent l’ Envoyé de Dieu -
qu’Allah le bénisse et le salue- à propos de l’homme qui aime d’autres
personnes sans toutefois être capable de les rejoindre. Il répondit:
« L ’homme sera avec ceux qui aime».

- Abou Sa'id Al-Khoudri rapporte que (’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le


bénisse et le salue- a dit: « L e s bienheureux du Paradis apercevront les
demeures de ceux qui seront au-dessus d ’eux, comme vous voyez l'étoile la
plus brillante qui luit en faisant le parcours au ciel entre l ’orient et l ’occi
dent, tant sera large la distance qui les sépare».On lui dit: «O Envoyé de
Dieu! Ce sont les demeures des Prophètes que nul autre ne pourrait y
parvenir» Il répliqua: «Certes oui. P ar celui dont mon âme est en sa main,
ils seront des hommes qui ont cru en Dieu et déclaré véridiques les paroles
des Envoyés». (R a pport ép ar Boukhari et M o u s t im )(1 ).

yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’a'manû hudû hidrakum fa-nfîrû tubâtin ’awi-nfurû


jam î'an (71) wa ’inna minkum lamal-layubatti’anna fa’in ’asâbatkum
musîbatun qâla qad ’an ‘ a m a - L - L â h - u ‘ a l a y y a * id ï a m ’aku-m-ma‘ahum

¿Lia (_j.Lt oL» '.jSjHfc. 4 i! Jj -^j jL î i tûLsd^j j-$_£ c—


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(1 ) O * J-»! ü j d j u i JaI 0l| «lt Jl î {Jl i ( J j JL>JI

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112
sahîdan (72) wala’in’asâbakum fadlum -m ina-L-Lâhi layaqulanna ka’al-
lam takum -baynakum w a baynahû m aw addatun yâ lay tanî kuntu
ma‘ahum fa’afûza fawzan ‘azîman (73) falyuqâtil fî sabîli-L-Lâhi-l-ladîna
yasruna-l-hayâta-d-dunya bi-l-’âhirati wa may-yuqâtil fî sabîli-L-Lâhi
fayuqtal ’aw yaglib fasawfa nu’tîhi ’ajran ‘azîman (74).

O croyants, soyez toujours prêts au combat, volez à la bataille en


groupe ou en niasse. (71) Parmi vous, il y aura les retardataires. Si un re
vers vous frappe, ils diront: « C ’est une grâce d’Allah que nous n’ayons pas
pris part à cet engagement. (72) Si, au contraire, la fortune vous sourit,
vous les entendrez dire, comme si aucun bien ne vous unissait les uns les au
tres: «Plû t à Allah que nous ayons assisté au combat! Nous aurions gagné
un riche butin. (73) Q u’ils combattent dans la voie d’Allah ceux qui sont
décidés à échanger la vie présente contre la vie future. A qui combat dans
la voie d’Allah qu’il périsse ou qu’il triomphe, J’accorderai une belle récom
pense. (74).

Dieu ordonne à Ses serviteurs fid èles de prendre gard e contre


leur ennemi et ceci en s’apprêtant au combat, assurant l’équipement
militaire et recrutant les hommes, préparant ainsi tout une armée qui
sera cap able d’affronter l’ennemi. Les fid èle s doiv ent s’éla nc er en
masse ou par groupes, c’est à dire régiment après régiment.
«Parm i vous il y aura des retardataires» qui font défection et ne vont
plus au combat, ou bien, comme faisait Abdullah ben Oubay Ben Abi
Saloul, qui dissusadait les autrs de n’y pas prendre part. C’est pour
quoi Dieu dénonce ces hypocrites qui, quand un malheur atteint les
croyants, s’agit-il d’une mort, d’un martyre ou d’une défaite, disent:
«Dieu nous a comblés de Sa grâce et nous n’étions pas avec eux pour
porter témoignage» Ils comptent leur salut en tant qu’un bienfait de
Dieu sans s’apercevoir qu’ils ont manqué le mérite du martyre et de la
constance.

Par contre, si Dieu favorise les fidèles en leur accordant la victoire


et le butin, ils s’écrient: «Ah si nous étions avec eux, nous aurions ac
quis un gain considérable» comme si nulle affection n’existait entre eux
et les fidèles, et comme s’ils professaient une autre religion.
Puis Dieu exhorte les croyants à combattre pour sa cause et dans
Sa voie, comme preuve de leur foi, ceux qui troquent la vie présente
113
contre la vie future; ceux qui vendent leur foi contre un bien éphémère
de ce bas monde manifestant ainsi leur incrédulité et leur obstination.
Il annonce ensuite la bonne nouvelle aux fidèles combattants: «A
qui combat dans la voie d’Allah, qu’il périsse ou qu’il triomphe, J’accorde
rai un belle récompense». A ce propos il est cité dans les deux Sahih
d’après Abou Houraira, que l’ Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le
s alu e- a dit: « D i e u s ’est p o rt é garant du sort de celui qui p art p o u r
combattre dans le chemin de Dieu, n ’ayant d ’autre but que le combat dans
Son chemin, croyant en L u i et en Ses Env oyés, q u ’il lui garantira de le
f a ir e entrera au Paradis où de le rendre à sa demeure q u ’il a quittée avec
ce q u ’il a obtenu comme récompense céleste ou un butin de guerre». ( R a p
port é par Boukhari et Mouslim) (I>.

wamâlakum lâ tuqâtilûna fî sabîli-L-Lâhi wa-l-mustad‘afïna mina-r-rijâli


w a-n isa’i wa-l-wildâni-l-ladîna yaqûlûna rabbani ’ahrijnâ min hâdihi-1-
qaryati-z-zâlimi ’ahluhâ waj‘al lanâ mi-l-ladunka waliyyan w aj‘al lanâ
mi-l-ladunka nasîran(75) ’Al-ladîna ’a manû yuqâtilûna fî sabîli-L-Lâhi
wa-l-ladîna kafarû yuqâtilûna fî sabîli-t-tâgûti fqâtilïï ’awliÿa’a-s-saytâni
’inna kayda-s-saytani kâna da‘îfan (76).

Pourquoi ne combattriez-vous pas dans la voie d’Allah pour défendre


les faibles, hommes, femmes et enfants, qui implorent Allah de la sorte:
•«pourquoi, Seigneur, ne pas nous arracher à cette ville dont la populace est
cruelle, purquoi ne pas nous envoyer un chef, pourquoi ne pas nous envoyer

(1) jl ùl »Uy ¿>1 a L - ^ ¿il J i& ji ¡¿#>«*>*^1 ^ «juJ


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114
un protecteur?» (75) Les croyants servent la cause d’Allah tandis que les
impies servent la cause de Taghout. Combattez les partisans de Satan. La
cause de Satan est fragile»(76).

Di e u incite les fidèles à comb attre d a ns S a voi e pour s a uv e r les


f a ibl e s qui viv a i e n t à La M e cq u e , h o mm e s, f e mm e s et e n f a nts, qui
s’é criai ent: «S e ig n e ur, f a is-nous sortir de cette cité dont les habitants
sont injsut e s» et L’imploraient de leur a ccord er un protecteur et un d é
f enseur. A c e propos Abdullah raconte qu ’il a ent endu Ibn Ab b a s dire:
«M a mère et moi étions parmi ces f aibl es».
Puis Di e u e xhort e aussi les fidèles à comb a ttre, pour S a c a us e ,
l es suppôts de Sa t an, et les pièges de Sa t an sont vraiment faibles.

*alam tara ’ilâ-l-ladîna qîla lahum kuffû ’aydiyakum wa ’aqîmû-s-salâta


wa âtû-z-zakâta falamma kutiba ‘alayhimu-l-qitâlu ’idâ farîqum minhum
yahsawna-n-nâsa kahasyati-L-Lâhi ’aw ’asadda hasyatan wa qâlû
rabbanâ lima katabta ‘alaynâ-l-qitâla lawlâ ’ahhartanâ* ’ilâA ’ajalin
qarîbin qui matâ‘u-d-dunyâ qalîlun wa-l-’âhiratu hayrul-limani-t-taqâ
walâ tuzlamûna fatîlan (77) ’ayanamâ takûnû yudrikkumu-l-mawtu walaw
knntum fî burûjim-musayyadatin wa’in tusibhum hasanatun yaqûlû hâd-
ihî min ‘indi-L-Lâhi wa ’in tusibhum sayyi’atun yaqûlû hâd ihî min

115
‘indika qui kullum-min ‘indi-L-Lâhi famâli ha'’ïïlâ’i-1-qawmi lâ yakâdûna
yafqahûna hadîtan (78) mâ ’asâbaka min hasanatin famina-L-Lâhi wamâ
’asâbaka min sayyi’atin famin nafsika wa ’arsalnâka li-n-nâsi rasûlan wa
kafâ bi-L-Lâhi sahîdan (79).

N ’as-tu pas remarqué ces gens à qui on a dit: «Abstenez-vous de toute


mauvaise action, priez et faites l’aumône». Lorsque la guerre fut déclarée,
un certain nombre d’entre eux montrèrent en face de l’ennemi autant de
crainte qu’ils en avaient pour Allah lui-même, sinon plus. Ils s’écrièrent:
«Seigneur, pourquoi nous imposes-tu de combattre aujourd’hui? Que n’as-tu
remis à plus tard cette obligation» Dis-leur: « L a vie de ce monde est éphé
mère. C ’est la vie future qu’ambitionnent les vrais croyants. L a plus petite
injustice vous y sera épargnée» (77) Où que vous soyez, la mort vous pren
dra. Fussiez-vous terrés dans des forteresses inexpugnables, elle vous pren
dra. S ’il leur arrive quelque événement heureux, ils disent: «C ela nous vient
d’Allah». S ’il leur arrive un événement malheureux, ils disent: «C ela nous
vient de toi» Réponds-leur: «Bonheur et malheur viennent d’Allah». Que ces
gens sont durs à comprendre. (78) Le bonheur qui t’arrive vient d’Allah. Le
malheur qui te frappe vient de toi. Nous t’avons envoyé aux hommes
comme Prophète. Le témoignage d’Allah suffit. (79).

A u d é b u t d e l’èr e isl a miqi / e, l e s fid è l e s qui s e tro u v a i e n t à L a


M e c q u e , é tai ent ordon n é s d e f aire la prière, la z a k a t, d e s o u l a g e r l es
p a uvre s d ’entre e ux, d e p a rd on n e r a u x polyth éist es e t d ’e ndur e r l e urs
méf aits. Ils brûlaient d e dé sir à re cevoir l’ordre du comb a t pour s e v e n
g e r d e l e urs e n n e m is. M a is la situa tion était i n c o nv e n a n t e p o ur p lu
si e urs r a is o ns: l e ur n om br e in f éri e ur p a r ra pp ort à c e lui d e s imp i e s,
l e ur pr é s e nc e d a ns l e ur ville qui est s a cré e et la plus hon oré e d e to u-
103 a u 1res s Q l t é S d u m o n d e , c e t o r d r e n e l e u r f u t d o n n é q u e l o r s
q u ’ ils é m igr è r e n t à M é d i n e qui d e vin t p o u r e u x un li eu s û r e t u n e
d e m e ure d e protection, se trouvent parmi d es partisans.

U n e f ois re çu I ordre d e co mb a t tre , ils é pro uv è r e n t u n e c ert a in e


craint e de faire f ace à I e nne mi et dé cl arèrent: «Seigneur, pourquoi nous
imposes-tu de combattre aujourd’hui? Que n’as-Tu remis au plus tard cette
obligation». Ils d e m a n d è r e n t d o n c à Di e u d e re p ort e r à plu s t ard le
comb a t dont le résultat ne s era qu e le meurtre et rendra lejsf enf ants or
phelins et les f e mm e s v e uv e s. C e v ers e t est pareil à ce}ûi-c \ : «E t ceux
qui croient disent: «Pourquoi ne fait-on pas descendre une sourate? Puis

1 1 6
quand on fait descendre une sourate renforcée et qu’on y fait mention de
combat...) [Coran XLVII, 20].

Ibn A b b a s rapport e que Abdul R a h m a n et certains de s es co m p a


gnons vinrent trouv er le Prophè t e -q u’All ah le bénisse et le s a lue- à La
M e cqu e e t lui dirent: « O Prophè t e de Di eu, nous étions très puiis a nt s
du t emps d e notre polythéisme, et nous voilà faibles et humiliés qu and
nous somm e s d e ve nus croy a n ts.» Il leur répondit: « J ’ai été ordonné de
p ardonner, ne ch erch e z pas querelle aux impi e s» Après son émigration
à Médin e, l’ordre du comb at fut prescrit mais les homm e s pos èrent les
a rm e s. Di e u a lors dit d e sc e n dr e c e v ers e t: « N ’as-tu pas remarqué ces
gens à qui on a dit: «Abstenez-vous de toute mauvaise action». A s-S o u d d y
a dit: « O n ne l e ur a vait prescrit qu e la prière et la z a k at. M ais ils d e
ma nd èrent à Dieu de l eur permettre de combattre, et une fois cet ordre
fut do nn é , ils é prouv ère nt une craint e d e f aire f a ce à l’e nn e mi en re
dout ant la mort. Mais le Se ign e ur l eur rappell e qu e la jouiss a nce de la
vi e pré s e nt e e st préca ire, et ils ne seront l és és m ê m e d’un e pellicule
de d a tt e.»

« O ù que vous soyez, la mort vous prendra. Fussiez-vous terrés dans


des forteresses» C ’e st à dire: «L a mort qu e vou s fuy e z vo u s a tt eindra,
tout c o m m e Di e u le montre d a ns c e v ers e t: «Chaque âme passera par
les affres de là mort») [Cora n III, 185]. La mort est donc la fin inévitable
et nul n e s’e n é cha ppera, qu’il combatte ou non; qu’il soit d a ns un e n
droit quelconque ou dans un tour fortifié.

«L e bonheur qui t’arrive vient d’A llah » c ’st à dire tout e sort e de
biens: fruits, récolt e, enf ants ou autre. Mais «le malheur qui te frappe»
s’agit-il d ’une s é ch e re ss e, une disette ou un m anqu e d e récolte ou la
m o r t d u n e n f a n t o u a u t r e «v i e n t d e t o i » v o u l a n t d ir e à c a u s e d e toi
parce nous t’a von s suivi et a dh éré à ta religion. Le ur c a s e st pareil à
celui du p euple d e Ph ara on qu ’on trouv e d a ns c e v ers et: «Ils disaient,
h n f u ’un bonheur leur arrivait: «Ceci est pour nous». Mais quand un mal-
fecar les frappait, ils rendaient Moïse et ses compagnons responsables de
M m sort») [C or a n VII, 131]. Ainsi c ’était le c a s d e s hypocrit e s qui ont
a m bra ss é l’Isl am e n a p p are nc e alors qu ’ils le répugn ai e nt. Lo rs q u’un
d h e u r les frappait ils prétendaient que c’était parce qu’ils avaient sui-
, « l e Prophè t e -q u ’Allah le bénisse et le salue-. P a r contre s’il l eur arri-
k W a iun bi en ils disaient qu e cela leur venait de Dieu.

117
Di e u ord on n e à S o n Proph è t e d e l e ur r é po ndre: «Bonheur et mal
heur viennent d’Allah», ils n’ont lieu qu e s e lon la préd estina tion d e Di e u
et a tt e ign e nt tout e cré a t ure s a n s distinction e ntre un pi e u x e t un p e r
v ers, un croy ant et un incrédule. Mais c e s g e ns-l à s s e mbl e nt ê tre igno
rants e t n e compre nn e nt a ucun discours.

P u is D i e u e xplicit e c e l a cl a ir e m e n t, bi e n q u e S e s p a ro l e s s o n t
a dr e s s é e s a ux fils d’A d a m : «L e bonheur qui t’arrive vient d’A llah » p a r
S a gr â c e , S a g é n érosit é e t s a mis é ricord e . « L e malheur qui te frappe
vient de toi» p our prix d e t es m a uv a is e s a ctions et t e s p é c h é s c o m m e
Di e u le co n firm e d a n s un a u tre v e rs e t: «Q u e l que soit le malheur qui
vous atteint, il est la conséquence de ce que vous avez fait; mais Dieu ef
face un grand nombre de vos péchés») [C or a n XLII, 30].

A c e propos il e st cité d a n s le Sa hih qu e l’E n v o y é d e Di e u -q u ’A I-


lah le b é nis s e e t le s a lu e - a dit: « T o u s les m a u x q u i a fflig en t le m usul
m a n, s ’a g i t - il d ’un e f a t i g u e , d ’un e m a l a d ie , d e s o u c i s , d e tr i s t e ss e , d e
préjudices, m ê m e d ’une épine, lui valent de la p art de D i e u une rémission de
ses p éc h é s » . ( R a pp o rt é p ar B o u kh ar i )( I ) .

«N o u s t’avons envoyé aux hommes comme Prophè te» p o u r l e u r


commun iq u er la loi et les e ns eign e m e nts d e Die u, et p our l e ur montrer
c e qu e Di e u a gré e et c e q u ’il re fuse, m ais e n fin d e compt e «le témoi
gnage d’Allah suffit» p o ur ju g e r le s ho mm e s c a r il co nn a ît bie n q u e tu
l e ur as transmis le m e ss a g e e t c e q u’ils t’ont ré pondu et q u ’ils s e sont
montrés incrédul es e t obstinés.

(1) îT^iJI V j tùjs- V j y ùJ~j


. jsLlJaji Lj j

118
may-yuti‘i-r-rasûla faqad ’atâ‘a-L-Lâha wa man tawallâ famâ ’arsalnâka
‘alayhim hafîzan (80) wa yaqûlûna tâ‘atun fa’id â barazû min ‘indika
bayyata tâ’ifatum-minhum gayra-l-ladî taqûlu wa-L-Lâhu yaktubu mâ
yubayyitûna faV rid ‘anhum wa tawakkal ‘alâ-L-Lâhi wa kafâ bi-L-Lâhi
Wakîlan (81).

Celui qui obéit au Prophète obéit à Allah. Ta mission ne te rend pas


responsable de ceux qui s’écartent d’Allah. (80) Ils disent: «Obéissance». A
peine t’ont-ils quitté qu’ils complotent des actes contraires à leurs paroles!
Allah écrit ce qu’ils complotent. Détourne-toi d’eux. Fie-toi à Allah. L a
protection d’Allah est suffisante. (81).

Di eu informe les homme s que quiconque obéit à Dieu, obéit à So n


Prophè t e, et quiconqu e désobéit à Di eu, désobéit à Son Prophè t e, c ar
c e dernier: «ne parle pas non plus d’impulsicn: ce n’est là que révélation
révélée») [Cora n LIII, 3-]. Puis pour rassurer le M ess ag er, Il lui dit: «T a
mission ne te rend pas responsable de ceux qui s’écartent d’A llah.» E n
d’autres t ermes, ta mission se borne à leur communiqu er le m e ss a ge,
quant à ce ux qui s’en détournent, ils ne s’en prennent qu’à e ux-m ê m e s
c a r tu n’e s p as e nvoy é v ers e ux comm e gardi en. D a ns un hadith a u
thentifié l’E nvo y é d e Dieu -q u ’Alla h le b éniss e et le s a lu e- aurait dit:
« Q u i c o n q u e obé it à D i e u et à S o n Pr o p h è t e , aura su ivi la vo ie droi te , et
quiconque désobéit à D ie u et à Son Prophète, ne f e ra tort q u ’à lu i-m ê m e ».

Qu a nt aux hypocrites, une fois en présence du Prophèt e, ils d écl a


rent: «N o u s ob é is s o ns». Mais aussitôt qu ’ils le quittent c ert ains d ’e ux
tiennent d e nuit des propos é trangers à ce qu’il dit, et ils ne ma nqu ent
p as à contredire l e ur décl aration. Die u est a ux a gu e ts c a r II «écrit ce
qu’ils complotent» et ceci en ordonnant aux a nge s scribes d’écrire tout
c e qu e les hypocrit e s d écl arent et font, c a r II conna ît p arfaitement c e
q u -i i s couve nt en e u x -m ê m e s e t c e q u ’ils t r a m e n t l a n u it, e t H l e u r e n
dema ndera compt e de leur désobéissance et de leur rebellion.

Puis Dieu e xhorte Son Prophèt e à leur pardonner, être cl éme nt et


indulgent à leur é g ard et s’é cart er d ’e ux s ans d é no nc er l eurs s ecre ts
d ev ant l es homm es, enfin II le rassure et qu’il ne doit p as les redouter,
plutôt il doit se confier en Lui c ar II lui suffit comme protecteur.

119
’afalâ ya tadabbarû n a-l-Q u r’âna w alaw kâna min ‘indi gay ri-L -L â h i
lawajadû fîhi-htilâfan katîran (82) wa ’idâ j a ’ahum ’amrum-mina-l-’amni
’awi-l-hawfï ’ad â‘û bihî walaw raddûhu ’ilâ-r-rasûli w a ’ilâ ’ûli-l-’amri
minhum la ‘alimahu-l-ladîna yastambitunahû minhum walawla fadlu-L-
Lâhi ‘alaykum wa rahmatuhû lataba‘tumu-s-saytâna ’illâ qalîlan (83).

N ’ont-ils jamais médité sur le Coran? Si ce Livre venait d’un autre que
d’Allah, ils y auraient relevé des nombreuses contradictions (82) Appren
nent-ils une nouvelle? Qu’elle les rassure ou qu’elle les alarme, ils la propa
gent. S ’ils la rapportaient au Prophète et à leur chefs, ce serait le plus
qualifié de ces derniers qui l’utiliseraient. N ’eût-ce été la grâce d’Allah et
Sa miséricorde, Satan eût entraîné la plupart d’entre vous. (83).

Po urquoi c e s g e n s-l à ne m édit e nt-ils p a s s ur le C o r a n a u lieu d e


s ’en d étourner, et q u’ils compre nn e nt le s e ns d e s e s v erse ts, s e s s e n
t e nce s et s e s parol es disert es. Sûre m e nt ils n’y trouv eront ni contradic
tio n, ni p e rt u rb a t i o n ni d iv e rg e n c e , c a r il e s t u n e r é v é l a t i o n d ’ un
S e ign e ur s a g e et dign e de Lou a ng e s. Te ll e e st l’altitude d e s polythé is
tes et d e s hypocrites à l’é gard du Cora n. Qu a n t aux h omm e s v ers é s et
instruits d a ns la religion, ils décl arent: «Nous croyons dans ce Livre, tout
ce qu’il renferme vient de notre Seigneur») [C or a n III, 7] c ’e st à dire a ux
versets aussi bien les f ond a m e nt a ux que les figuratifs qui constitu ent
un e v é r i t é . E n r a m e n a n t l e f i g u r a t i f a u f o n d a m e n t a l , ils on t suivi la
bonn e direction. Q u a n t à c e ux dont les c œ u rs p e nch e n t v e rs l’erre ur,
ils se sont é g aré s et écartés d e la vérité.

A m r B e n C h o u'a ib racont e d’a prè s So n gra n d p ère qu e (’E n v o y é


d e Di eu -qu Allah le béniss e et le s a lu e- rencontra un jo ur d e s ho mm e s
qui discut ai ent au suj et du destin. S ’a p erc e v a nt q u’ils tiraient argum e nt
du C o r a n d ’un e f a ç o n qui n e lui pl a is a i t p a s, il fut irrit é e t s ’é cri a :
« P o u r q u o i c h e r c h ez-v o u s à co n tred ir e les versets les uns les au tres, c 'e s t
bien cela qui causa la perdit ion du générations qui vous on t p récé d é s ».

«Apprennent-ils une nouvelle? Qu’elle les rassure ou qu’elle les alarme,


-% 20
ils la propagent» c e ci constitu e un a v e rtiss e m e n t à c elui qui, un e fois
a y a nt e nt e ndu un e nouv elle, a ccourt à la pro p a g e r a v a nt qu’il n e s ’a s
sure d e sa v é ra cit é du mom e n t q u ’elle n e p e ut être q u ’un e simpl e ru
m e ur s a ns f onde me nt.

A c et é g a rd, d’a prè s le Sa hih d e Mouslim, Ab o u Houra ira rapport e


qu e l’E n v o y é d e Die u -q u ’All ah le b é nisse et le s a lu e- a dit: « I l est p ar
f o i s un p éc h é q uand un h o mm e ra con te tou t ce q u ’il a e n t endu». ( R a pp o rt é
p ar M o u s l i m / 1* .

Il est cité d a n s le Sa hih d e Mouslim a ussi que ‘O m a r B e n A l-K h a t-


tab, e ntra nt d a ns la m os qu é e , ente ndit le s ho mm e s dire qu e l’E n v o y é
d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- a v a it ré pudi é s e s f e mm e s. Il
d e m a n d a l’autorisation d’e ntrer c h e z le Prophè t e. P ermission a ccord é e,
il lui d e m a n d a : «A s-t u vra ime nt répudié tes f e mm e s? - No n, répondit-il.
‘O m a r re tourna à la mosqu é e et s’écria: « L ’E nvo y é d e Di eu n’a p a s ré
pudi é s es f e m m e s». C ’est à cette occa sion qu e c e v ers e t fut révélé.

Il inco mb e do nc à l’ho mm e , e t surtout qu a nd il s ’agit d ’un e affaire


conc ern a n t s a foi et sa religion, d e s ’a s surer d e la v éracit é d e s nouv e l
l e s q u ’il e nt e nd afin d ’é vit er son é g a re m e nt. E t si j a m a is un e tell e af
f a i r e e s t s u s c e p t i b l e d ’ ê t r e c o n t e s t é e q u ’ il l a r a p p o r t e a u x
e ns e ign e m e n ts du Pro ph è t e ou q u ’il s e ré f ère a ux opinions d e s h o m
m e s v e rs é s. C ’est un e grâ c e d e Di e u s a ns l a qu elle un gr a n d n om br e
d e g e ns aurai ent suivi Sa ta n.

(1 ) ùî i j S ^ I :j u ^s, ^ jJl^. Jli

121
faqâtil fx sabîli-L-Lâhi lâ tukallafu ’illâ nafsaka wa harridi-l-m u’minîna
‘asâ-L-Lâhu ’an yakuffa ba’sa-l-ladîna kafarû w a-L-Lâhu ’asaddu ba’san
wa ’asaddu tanqîlan (84) may-yasfa‘ safâ'atan hasanatan yaku-l-lahu
nasîbum-minhâ wa may-yasfa‘ sâfa‘atan sayyi’atan yaku-l-lahû kuflum-
minhâ wa kâna-L-Lâhu ‘alâ kulli say’im-muqîtan (85) wa ’id â huyyiytum
bitahiyyatin fahayyû bi ’ahsani-minhâ ’aw ruddûhâ ’inna-L-Lâha kâna
‘ a lâ k u lli s a y ’ in h a s î b a n ( 8 6 ) ’ A L - L â h u lâ ’ilâ h a ’i l l â h u w a
layajm a‘annakum ’ilâ yawmi-l-qiyâmati lâ rayba fïhi w a man ’asdaqu
mina-L-Lâhi hadîtan (87).

Combats au service d’Allah. Tu n’es responsable que de toi-même. En


courage les fidèles au combat. H est possible qu’Allah ruine la puissance
des infidèles. 11 est plus fort qu’eux et autrement sévère dans la répression.
(84) Celui qui intercédera dans une bonne intention participera à son résul
tat; celui qui intercédera dans une mauvaise intention en partagera les
conséquences. Allah pourvoit à tout (85) Si quelqu’un vous salue, rendez-lui
un salut plus poli encore. En tout cas, rendez-le lui. Allah vous demandera
compte de tout. (86). Allah, il n’y a d’Allah que Lui, vous rassemblera in
failliblement au jour de la résurrection. Il n’y a pas de doute. Q ui mieux
qu’Allah voit ses propos réalisés?» (87).

Di e u ord o n n e à S o n Pro ph è t e d e comb a ttre d a n s S o n c h e m in e t


d e s e p a ss e r d e quico n qu e fait d éf ection. C ’e st po urquoi 11 lui dit: «T u
n’es responable que de toi-même».

Il lui ord o n n e é g a l e m e n t «d ’encourager les fidèles au combat» vu le


m érit e du c o m b a t dans la v o i e e m «* u « t i a r é c o m p e n s e qui a tt e n d
t Q u t c o m u a t t a n t . p l u s i e u r s h a diths ont é t é ra pp ort é s à c e suj e t, n o u s
nous c o n t e n to n s d e cit er c e lu i-ci ra p p ort é p a r A b o u H o u r a ir a e t cit é
d a ns le Sa hih d e Bouk h ari. L’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le
s a lu e- a dit: « C e l u i qui croit en D i e u et en son E n v oy é , s ’acquitte des p r iè
res, e t j e û n e R a m a d a n, il in c o m b e à D i e u de le f a i r e e n tr e r a u P ara d i s ,
q u il ait c om b att u dans la vo ie de D i e u o u q u ’il n ’ait j a m a i s q u i tt é le p a y s
où il e s t n é » . O n lui d e m a n d a : « O E n v o y é d e Di e u! N ’a llo n s-n o u s p a s
a n n o n c e r cett e bo n n e nouve ll e a ux h o m m e s?» Il ré pondit: « A u P ara d is
il y a cent degrés q u e D i e u a pr éparé s à ce u x qui c o m b att e n t dans S a voi e,

122
en tr e d e u x degrés, il e xis t e un espace équivalent à la distance qui sépare le
c ie l de la terre. L o r s q u e vous dem andez à D i e u de vous ré tr ib u e r le P a ra
dis, que ce soi t le Firdaw s car il est le meilleur e t le plu s éle vé degré du P a
radis, au-dessus duquel se trouve le T r ô n e du M is é r ic o r d ie u x , d ’o ù prennen t
sou rce les f le u v e s du P ara d i s .» ( I )

« I l est possible qu’Allah ruine la puissance des infidèles» e t c e ci s e


ré a lis e e n po u ss a n t l e s h o m m e s a u c o m b a t qui s ’é l a nc e n t co ntr e les
m é cré a nts e t font arrê t er l e ur viol e nc e e n d é f e nd a nt l’Isla m e t les mu
sulm a ns. Di e u e st c erte s plus redout a ble d a n s s a vi ol e nc e qu e l e s in
cré dul e s et plus s é v ère q u’e ux d a ns So n châtiment.

«Celui qui intercédera dans une bonne intention participera à son résul
tat» qui signifie, e n d’autres t erme s, celui qui int ercède d'un e bonn e in
t e rc e s s i o n qui n e v i s e q u e l e b i e n , e n o b t i e n d r a u n e p a rt. C ’ e s t
po urquo i l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h l e b é niss e e t l e s a lu e - a dit: « I n
t ercédez et vo us se rez récompens és . D i e u, p ar la bou c h e de S o n P r o p h è t e ,
décide ce q u ’i l veu t ».

P a r contre «Celui qui intercédera dans une mauvaise intention en par


tagera les conséquences» il e n s era pl eine me nt re spons a bl e et supp ort e
ra le s con é qu e nc e s e n t e na nt compt e de son intention. Mouj a h e d B e n
J a b r a dit qu e c e v e rs e t fut révél é à propos d e s h o mm e s dont le s uns
int erc èd ent e n f a v e ur d e s autres tant au bi en qu'a u mal. Mais Di e u d e
m e ure vigilant sur toute chose.

«S i quelqu’un vous salue, rendez-lui un salut plus poli encore. En tout


cas, rendez-le lui» c’e st à dire lors qu’on v o u s s a lu e, r é p o n d e z p a r un e
f ormul e plus courtoise et plus poli e, c e qui e st re c om m a n d é , sinon, et
c e q ui e st d ’o blig a ti o n, r e n d e z s im p l e m e n t le s a lu t qui v o u s a é t é
adressé.

(1) ¡^U l füîj Jt» :Jli ¡ji jA j t - cs j j

j l 4))i jjs-“ * Ûl Oll IX»- <1)IS"


V* ^1* *5*il J j —j .lU-* j üj
îL-~JI üy. Oh Jw-* ^ < à l h ej* iîl* Jl
lf j * Jauoj *Jli I ¿1 tili
jlfîl jayij

123
S a lm a n A l-F a ris si racont e qu’un ho mm e vint tro uv e r l’E n v o y é d e
Dieu -q u ’Allah le bénisse et le s a lu e- et lui dit: «Q u e la paix soit sur toi
ô E nvo y é d e D i e u» Il lui répondit: « Q u e la p a i x so it sur toi ainsi que la
miséricorde de D i e u » . Un autre vint et salua: «Q u e la pa ix soit s ur toi ô
E n vo y é d e Die u ainsi qu e la mis éricorde d e D i e u». E t le Proph è t e d e
lui répondre: « Q u e la p a ix soit sur toi ainsi que la miséricorde et les béné
dictions de D i e u » . Un troisième arriva et dit: «Q u e la p aix soit s ur toi ô
E nvo y é d e Die u ainsi que la miséricorde et les b énédictions d e D i e u»
Il lui répondit: « E t sur t o i». L’homme s’e xcla ma: «Q u e j e te donn e pour
rançons m e s p ère et mère ô Proph è t e d e Die u, tu a s ré pondu le salut
à un tel et un tel en y ajoutant quelque chos e plus qu e tu l’a s fait pour
m o i?» Il lui répliqua: « T u ne m ’en as rien laissé à ajouter, et D i e u le Très
H a u t a dit: «S i quelqu’un vous salue, rendez-lui un salut plus poli encore.
En tout cas, rendez-le lui» et me voilà te rend re le s a lu t ». ( R a p p o rt é p ar
l b n J a r i r )(1>.

Il s ’a v è re du h adith précit é q u ’a u cu n a jout n e doit ê tre d o n n é à


cette formule du salut, c ar s’il était autrement, le Prophè t e l’aurait fait.

lbn Ab b a s a dit: «Lo rs q u ’un ho mm e t’a dre ss e un salut re nd s-l e lui


m ê m e s’il est un M a g e c a r Die u nous^ordonne d e s a lu e r d ’un e f a çon
e ncore plus polie ou bien rendre le s a lut.»

Q u a n t à c e ux qui viv e n t d a n s les p a ys d e s m u su lm a n s e t s ou s


l eur protection, il leur incomb e de s aluer le premier. A c e t é g ard, il est
cité d a n s le Sa hih d e Mouslim qu’A b ou Houra ira a rapport é qu e l’E n -
v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b éniss e et le s a lu e- a dit: « N e s oy ez p a s les
p r em iers qui saluent les j u i f s et les chrétiens. L o r s q u e vous les re ncontrez,

(1) W ¿M* (jJJ J*-j *U- :Jlï ù UL. ¿y? ¿¿I Jlï
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o u bie n lo r s qu e vou s r e n c o n tr ez l ’un d 'e u x , ob li g ez-l e à s ’éc art e r de v o tr e
chemin (a u c a s où il y a d e la c o h u e )»(1).

A l-H a s s a n A l-B a sri pré cis e qu e le salut est un a ct e b é n é vol e mais


le re ndre con stitu e u n e oblig a tion, e t c ett e obliga tion était l’a vis u n a
nime d e s ul é m a s. P a r cons é qu e nt quiconqu e ne rend p a s le s alut aura
p é ch é c a r p a r c e f aire il a ura d ésobéi à Di eu qui ordonn e, selon le v e r
s et, d e re ndre c e salut e n tout ca s.

A b o u H o ura ir a ra pport e qu l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e


e t le s a lu e- a dit: « V o u s n ’entrerez p a s au Para dis tant que vous ne croyez
p a s , e t vo u s n e s e r ez p a s c r oy a n t s tant que vo us ne vo u s e n tra im iez p a s.
V o u s indiqu era i- je une chose si vous la f a i t e s vous vous entraimez? E h bien
énon cez le salut entre vous à haute v o i x » . ( R a pp o rt é p a r a bo u D a o u d )( 2 ) .

«Allah, Q n’y a d’Allah que L u i» est un rappel a ux ho mm e s q u’il est


le s e ul Di e u, l e Cr é a t e ur d e tout e c ho s e , qui l es réunira au jo ur d e la
ré surre cti on s a n s a u cu n doute possibl e s ur un s eul tertre et l es rétri
bu era s e lon l eurs actions. E t qu a nd Die u parl e, nul n’e st plus v éridiqu e
qu e Lui.

0) 4ll J j —j ûl ijijA ^ j \ ¿j*


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(2 ) J J t f ‘JU » j l j * ^ o-U— j Jjb J oljj (jX] \ (.Lr
< 1 (J2>- i-> jl "y oJLj

12 5
famâ lakum fî-l-munâfiqîna fî’atayni wa-L-Lâhu ’arksahum bimâ kasabu
’aturîdûna ’an tahdû man ’adalla-L-Lâhu waman yudlili-L-Lâhu falan
tajida lahû sabîlan (88) waddû law takfurûna kamâ kafarû fatakûnûna
sawa’an falâ tattahidû minhum ’awliyâ’a hattâ yuhâjirû fî sabîli-L-Lâhi
fa ’in tawallaw fahudûhum waqtulûhum h ay t u wajattumûhum walâ
tatahidû minhum waliyyan walâ nasîran (89) ’illa-l-ladîna yasilûna ’ilâ
q aw m im -baynak um w a baynahum m îtâq un ’aw jâA’ûkum h a s ira t
sudûruhum ’an yuqâtilûkum ’aw yuqâtilû qawmahum w alaw sa^’a -L -
Lâhu lasallatahum ‘alaykum falaqâtalûkum fa ’ini-‘tazalukum falam
yuqâtilukum w a’alqaw ’ilaykumu-s-salama famâ ja ‘a la-L -L âh u lakum
‘alayhim sabîlan (90) satajidûna ’âharîna yurîdûna ’ay-ya’manûkum wa
ya’manû qawmahum kulla mâ ruddû, ila-l-fitnati ’urkisû fihâ fa ’il-lam
ya‘tazilûkum w a yulqû ’ilaykum u-s-salam a w a yakuffû ’aydiyahum
fahudûhum waqtulûhum hay tu taqiftumûhum w a ’ûlâA’ikum ja ‘alnâ
lakum ‘alayhim sultânam-mubman (91).

Pourquoi vous divisez-vous en deux groupes au sujet des hypocrites?


Alors que leur conduite les a fait rejeter par Allah dans l’impiété. Voulez-
vous mettre dans la bonne voie ceux qu’Allah a abandonnés? Toutes les
vaiaa »»m* f,,....'. „ i . .u.i a h » i . »i.»o«.iunc («8 ) u s souhaitent que vous
perdiez la foi comme ils l’ont eux-mêmes perdue pour que vous deveniez
égaux. N e nouez de rapports confiants avec eux, qu’ils ne se soient expa
triés pour la cause d’Allah. S ’ils refusent, combattez-les et mettez-les à
mort où que vous les trouviez. Gardez-vous de prendre des hommes de
confiance ou des alliés parmi eux. (89) Exceptez ceux qui auraient rejoint
un groupe allié. Exceptez égalemnt ceux dont les cœurs se serreraient à
l’idée de vous combattre ou de combattre les leurs. Si Allah avait voulu, H
les aurait poussés contre vous et qu’üs vous auraient combattu. S’ils restent
neutres sans vous attaquer et s’ils vous donnent toute sécurité, Allah ne

126
vous laissera aucun moyen de les inquiéter. (90) Il en est d’autres qui cher
cheront à capter à la fois votre confiance et celle de leurs frères. Chaque
fois qu’ils ont l’occasion de reprendre la lutte, ils succombent à leur pas
sion. S ’ils ne déposent pas les armes, ne vous assurent pas la paix, et ne
s’abstiennent pas de tout acte hostile, combattez-les et mettez-les à mort où
que vous les trouviez. Nous vous laissons toute latitude à leur égard. (91).

Di e u d é spprouv e l’attitude prise p ar les fidèles à l’é gard d e s hypo


crites. Pourquoi les opinions furent-elles divergé es?
L ’ima m A h m e d rapporte d'aprè s Z a id B e n Th a b e t que qu a nd l’E n-
vo y é d e Di e u -q u ’All a h le b éniss e e t le s a lu e-, s e rendit à ‘O h o d pour
affront er l es polythéist es, un nombre d’homm e s rebrouss ère nt ch e min,
les comp a gn ons du Prophè t e s e divisèrent en d e ux group e s pour jug er
l e ur comport e m e n t: les pre mi ers propos ère nt d e tu er c e s hypocrit es,
t a ndis q u e l e s a u tre s re fus ère nt e t c e s d e rni ers f orm a i e nt l es vra is
croya nts, Die u à cette occasion fit d e sc endre c e verset: «Pourquoi vous
divisez-vous en deux groupes au sujet des hypocrites?» L’E nvoy é de Die u -
qu ’All a h Je béniss e et le s a lue- s’écria alors: « C ’est Tib a (c . à .d M é d i n e )
qui expulse les mauvais comm e le soufflet du fo r g e r o n qui débarrasse le f e r
des sc o rie s». ( R a pp o rt é p ar Boukhari et M o u s U m ) (I).
Mouh a mm a d B e n Ishaq rapporte qu’il s’agit d’Abdulla h Be n O u b a y
B e n S a lo ul qui, le j o ur d e O h o d , re tourna à M é din e a v e c le ti ers de
l’arm é e et les se pt c ent d e l’effectif continuèrent l eur ch e min a v e c l’E n
voy é d e Di eu -q u’All ah le bénisse et le salue-.
«A lo r s que leur conduite les a fa it rejeter par Allah dans V im piété»
c'e s t à dire à c a u s e d e l e ur a giss e m e nt, Di e u l es a re f oul és et les a
é g aré s p arc e qu’ils ont désobéi à l’Envoy é de Dieu -q u ’Allah le bénisse
e t le s a lu e- et préféré être da ns l’erreur.
Puis Die u s’a dress e a ux fidèles en l eur disant qu’il est inutile de di
rig er c e ux q u’il é g a re, c e s hypocrit e s ne trouv eront j a m a is le ch e min

H) i J i -ç j * «W J r - j ùî Jjj jf i j^ î JU

L J» lÿjli 4i) J j *»j J l ü ¿ruâiluJI Li| j> :4il Jj j l i

127
de la vérité c a r «ils souhaitent que vous perdiez la foi comme ils l’ont eux-
mêmes perdue pour que vous deveniez égaux». T e l e st l e ur sou h a it d e
vo u s voir incré dul e s s e mbl a bl e s à e ux, mus p a r l e ur hostilit é et l e ur
haine.

Puis II ordonne a ux fidèles de ne pre ndre a ucun ami ni prot ect eur
p armi e ux tant: «qu’ils ne se soient expatriés pour la cause d’Allah» qui
signifie d ’a prè s Ibn Ab a bs, qu ’ils ont refusé à é migrer d a ns le ch e min
de Dieu. Qu a nt à As-s oud dy, il a dit parce qu’ils ont manif esté leur m é-
cro y a n c e . «Combattez-les et mettez-les à mort où que vous les trouviez»
c eci d e vra être l eur sort. E n plus, il est interdit a ux fidèles d e prendre
d e s aUiés parmi e ux p o ur combattre les e nn e mis d e Dieu. A l’e xception
d e c e ux a v e c lesquels ils ont conclu un pact e, e t qui doiv ent être trai
tés sur un m ê m e pied d’égalité tout comm e les musulma ns, d’aprè s les
dires d’Ibn Jarir et As-s ouddy.

A c e propos AI-H a ss a n racont e qu e Soura q a ben Mal e k Al-Midl eji


a dit: «A p r è s la victoire du Prophè t e -q u ’Allah le bénisse et le s a lu e- le
jour de B a dr et le jour d ’Ohod et la conversion de plusieurs personne s,
j e fus mis au courant qu’il allait e nvoy er Khal ed B e n Al-W a lid ch e z ma
tribu Bani Midlej. J e me rendis c h e i le Prophèt e -q u’Allah le bénisse et
le s a lu e- et lui dis: «J e t’a djure p ar la grâ c e de D i e u» M ais les h om
m e s m e d e m a n d è r e n t d e m e t aire. Il l e ur dit: «L a i s s e z -l e », puis il
m ’adress a la parole: «Q u e v e u x-t u?» - O n m’a fait savoir, dis-je, que tu
v a s e nvoy er Kha le d c h e z me s concitoy ens, et j e suis v e nu te pri er de
conclure un pact e de paix a v e c e ux. S ’ils s e conv ertiss e nt, ils s eront
ainsi de vra is musu lm a ns, sin on, j e te suppli e d e ne plus les trait er
aveso n o u é f it é » l'E n v o y i d « t>.eu -qu-Aii a h !e D é nis s e e t le s a l u e - prit
K h a l e d B e n A l-W a l i d e t lui dit: « V a a v e c lui e t r é p o n d s à s a d e
m a n d e ». Kh a le d conclut un pact e de pa ix a v e c e ux en stipulant qu ’ils
n’a id eront plus p ersonn e contre l’E nvo y é d e Di eu -q u ’All a h le b énisse
et le s a lue-, et si les Qoraïchit e s embrass ent l’Islam, ils devront f aire le
m ê me. Dieu à cette occasion fit cette révélation. Mais Ibn Ab b a s a d é
claré, plus t ard, qu e c e v ers e t fut a brog é p a r c e lui-ci: «Après que les
mois sacrés se seront écoulés, tuez les polythésites partout où vous les trou
verez») [Cora n IX, 5].

«Exceptez également ceux dont les cœurs se serreraient l’idée de vous


combattre ou de combattre les leurs» il s’aoit d’un autre peuple qu’on ne
128
doit p a s l e s c o m b a t tr e . C e u x -l à vi e n n e n t a u x f id è l e s le c œ u r s e rr é
d’a voir comba ttu contre e ux, e t e n m ê m e t e mp s ils ne souha it e nt plus
d e comb attre à côté d es fidèl es contre leur propore p e uple; c ’e st à dire
d a ns le c a s pareil ils pré f èrent être impartiaux. E t c’est une d e s grâ c e s
d e Die u c a r s ’il a va it voulu, Il l eur aurait donn é pouvoir sur les fidè le s
et ils les aurai ent alors combattus.
D o n c tant qu e c e s g e ns-l à s e ti ennent à l’é cart, ne comb att e nt pa s
contre les musulm a ns e t l e ur offrent la paix, «Allah ne vous laissera au
cun moyen de les inquiéter» c ’e st à dire d e lutt er contre e ux. L e c a s d e
c e ux - là e st pareil à celui d e s H a ch é mit e s qui é tai ent sortis, le j o ur d e
B a dr, a v e c les polythésit es et qui a va ie nt assisté au comb a t alors q u’ils
n e le d é sira i e nt p a s, c o m m e A l-A b b a s et a utre s. A s a voir q u e le Pro
phè t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- a va it ord onn é en c e jo ur-l à a ux
fidèl es d e ne plus tu er A l-A b b a s et d’e n faire prisonni er.
«I l en est d’autres qui chercheront à capter à la fois votre confiance et
celle de leurs frères» Bien, qu’e n a pparenc e, c e ux-l à s e re sse mble nt a ux
pr e m i e rs, m a is l e ur intention n ’e st p a s la m ê m e , c a r ils n e so n t q u e
d e s hypocrjt e s. Ils manif est ent d e v a nt le Proph è t e et s e s c o m p a gn o ns
leur isl amisme rien que pour s a uv er l eur â m e, leurs bi ens et l eur posté
rité. M a is au f ond ils ont la m ê m e foi qu e le s incré dul e s, pra tique nt le
m ê m e cult e qu e le l e ur et n e ch e rch e n t la p a ix q u’a u pr è s d ’e ux. Di e u
l es a v a it d é j à d écrits d a ns c e v e rs e t:«M a i s dès qu’ils ont rejoint leurs
tentateurs, ils affirment: «Nous sommes avec vous») [C or a n II, 14].
>‘
«Chaque fois qu’ils ont l’occasion «Je reprendre la lutte, ils succombent
à leur passion» Moujahed a commentes ce v ers et e t dit qu’il fut révél é au
suj et d e certains M ecquois qui v en ai ent d é cl arer l eur isl amisme d e v ant
le Proph è t e -q u ’All ah le b énisse et le s a lu e- p a r hypocrisie, puis ils re
tourn a i ent c h e z le s Qora ïc hi t e s polyth é ist es et a d ora i e nt le urs idol es,
voul a nt ainsi f aire la paix a v e c les uns et l es autre s. Di e u ord onn e d e
les e xt erminer s ’ils n e s e retirent p a s loin d e s fidèles e t n e l e ur offrent
Pa s la p a ix. M a is par c o n t r e , s 'ils p e r s is t e n t d a n s l e u r lutt e Co n tr e l e s
m u su lm a ns, s a isis s e z-l e s c om m e prisonni ers e t m e tt e z-l e s à mort où
qu e v o u s les tro uvi e z c a r Di e u d on n e a ux fidè le s tout p o uvo ir con tre
eux.
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wam â kâna limu’minin ’ay-yaqtula m u’minan ’illâ h a t a ’an w a man


qatala mu’minan hata’an fatahrîru raqabatim-mu’imnatin wa diyatum-
musallamatun ’ila ’ahlilu ’ilia ’ay-yassaddaqû fa’in kâna min qawmin
‘aduwwi-l-lakum wahuwa mûminun fatahrîru raqabatim-mu’minatin wa
’in kâna min qawmim-baynakum wa baynahum m îtâqun fidyatum-
musallamatun ’ilâ ’ahlihî wa tahrîru raqabatim-mu’minatin fama-l-lam
yajid fasiyâmu sahrayni mutatabi‘ayni tawbatam-mina-L-lâhi wa kâna-L-
Lâhu ‘Alîman Hakîman (92) wa may-yaqtul mu’minam-muta‘ammidan
f a ja iâ ’ühû jahannam u hâlidan fîhâ w a g a t ib a -L -L â h u ‘alayhi w a
la‘anahû wa ’a'adda lahû ‘adâban ‘azîman (93).

N II est inconvenable qu’un musulman en tue un autre si ce n’est involon


tairement. Celui qui en aura tué un autre involontairement devra affranchir
un esclave de même confession et payer le prix du sang aux parents de la
victime, à moins que ceux-ci ne lui en fassent remise. Si le meurtrier est
d’un çjlan qui vous est hostile, mais qu’il soit musulman, il devra seulement
affranchir un esclave de même confession. Si le meurtrier appartient à un
clan qui aura pactisé avec vous, il devra payer le prix du sang aux parents
.k i „ . « .n ran cu r on tsciBïc musulman, celu i qui en sera empêché
devra jeûner deyx mois consécutifs. Telle est la pénitence fixée par Allah.
Allah est omniscient et sage. (92) Celui qui tue volontairement un musul
man auïa l’enfer pour séjour éternel. Il encourt la colère d’Allah, sa malé
diction et un châtiment terrible. (93).

Il n ’a pp artie nt p a s d o n c à un croy a n t d e tu e r un a utre e n a u cu n


c a s, c o m m e il a é t é a ussi con firm é p a r c e h adith cit é d a n s les d e u x
S a hih s où L ’En vo y é d e Di eu -q u ’All a h le b éniss e et le s a lu e- a dit: « I l
n ’est plus permis de tuer un musulman gui atteste q u ’il n ’y a d ’autre divi
nit é que D i e u, saut ces trois: un m eurtrier, une pe rsonn e m ariée qui
130
commet l ’adultère et l ’homme apostasie». (Rapporté par Boukhari et M o u s -
ü m )( I } . D a ns c e trois c a s, il n’est plus p ermis à quiconqu e d’e x é cut er
le coup a bl e, m ais la décision re vi ent à l’im a m -l e gou v e rn e ur- ou son
auxiliaire. L ’exception faite concerne l’homm e qui tue p ar erreur.

Le s opinio ns s e div erg e n t qu a nt à la c a u s e d e c e tt e ré v él a tion:


Mouj a h e d racont e que ce v erse t fut révélé au sujet de ‘Ay a ch B e n Abi
R a bi'a qui a tu é A l-H a r e t h B e n Y a z i d A l-G h a m id i qui l’ a v a it torturé
a v e c son frère pour a voir e mbra ss é l’Isl am. Mais Al-H a re th, plus tard,
se convertit et fit l’émigration sans que ‘Ay a ch fût mis au courant de sa
conversion. Q u a n d il l’a a perçu le jo ur d e la conqu ê t e de La M e cqu e,
et croy ant qu’il était toujours polythéiste, il le tua. Dieu à cette occasion
fit d esce ndre c e verset.

Qu a n t à Ibn Asl am, il précise qu’il fut révélé à propos de Ab ou A d -


D a rd a ’ qui a vait tué un homm e a près a voir prononc é la prof ession de
foi. Lors qu e le Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- lui re proch a
son crim e, A b o u A d-D a rd a ’ répondit: «Il n’a f ait cett e att est ation qu e
p arce q u ’il était m en a c é d e m ort» E t le Prophè t e de lui répliquer: « A s -
tu fendu son cœur pour t ’assurer de ses paroles?».

«Celui qui en aura tué un autre involontairement devra affranchir un


esclave de même confession et payer le prix du sang aux parents de la vic
time» Il y en a là donc d eux obliga tions».

1 - L ’e xpi ation d e son crim e involonta ire e n a f f a nchissa nt un e s


cl a v e croya nt, qu ant à l’e slca v e incrédul e -o u d’une a utre con f e ssion-
cela n’est plus accept é. A c e propos il a été cité d a n s le Mouwa tt a‘ de
M al e k e t le Mo us n a d d e C h a f é ‘i qu e lorsqu’on a a m e n é l’e scl a v e n é -
a r e s s e d e v a n t l’ E n v o y é d e D i e u -q u ’A ll a h le b é n i s s e e t le s a l u e - il lui
d e ma nda: «O ù est D i e u?» - A u ciel, répondit-elle.

- Qui suis-j e? fut la d e uxi èm e qu estion. - Tu es l’E nvo y é d e Die u,


rétorqua-t-ell e. Et le Prophèt e -q u’Allah le bénisse et le s a lu e- d e dire à
Mou'awi a: «Af franchis-l a c a r elle est croy a nt e».

(1) N» :JU J j - mj ûl Jj «-— • ¿,¿1 ¿jt-


cSOa-b V] (4)1 J j - j ,^i j (4|I Vt aJI V J
. |Âp U>JD <3jlÂfcJl ¿Jjlzllj

131
2 - Le prix du sang pour indemniser les parents de la victime. A c e
propos, et d ’aprè s Ibn M a ss'oud l’E nvoy é de Dieu -q u ’Alla h le b éniss e
et le s a lu e- avait fixé ce prix de la f açon suiva nt e, qu a nd il s ’agit d ’un
meurtre commis par erreur:
- Vingt chamelles d’un an révolu.
- Vingt chamelets d’un an révolu.
- Vingt chamell es de deux ans révolus.
- Vingt chamell es de trois ans révolus.
- Vingt chamelles de quatre ans révolus.
C e qui fait en tout cent têtes que doivent do nn er « A I-‘A q il a » - lés
proche s parents du coup a bl e- et l’on ne doit pas les surél e v er sur s es
bi ens. Mais Ch a f é'i a dé cl aré: «J e ne v e u x p a s m’opp os er à une telle
disposition, mais j e ne trouve p as que l’Envoy é d e Dieu -q u ’Allah le bé
niss e e t le s a lu e- a v a it imp os é c e prix à A l-A q il a . E n re v e n a n t a u x
d e ux S a hih, nous y tro uvons c e hadith ra pport é p a r A b o u H o ura ira :
«D e u x f e mme s de la tribu Houz ail se querellèrent. L ’une d ’elle fra pp a
l’autre, qui était e nc e int e- et la tua a v e c son f oe tus. O n porta plaint e
a uprè s d e l’E nvoy é de Die u -qu^Allah le b é niss e et le s a lu e- qui pro
nonç a un jug e m e nt consist ant à a f franchir un ou un e e scl a v e co mm e
prix du s a ng du f o e tus, et une composition l é g a l e -d y i a - qu e d e v a it
p ay er la ‘Aqila de la f emme coup a bl e».

C e t t e s e n t e nc e c o n c e rn e un crim e q u ’on c o m m e t s a ns v i s e r le
m eurtre qui e st a ssimil é à un m eurtre involonta ire. M a is s ’il s’a v è r e
qu’il y a un doute, le prix du sang sera ainsi:
- Tr e n t e chamelles de 3 ans révolus.
-Tr e n t e chamelles de 4 ans révolus.
-Q u a r a n t e chamell es pleines.
D ’a prè s le Sa hih d e Bou kh ari, Ab dull a h B e n O m a r ra cont e: «L e
M e ss a g er de Dieu -q u ’All a h le b é niss e e t le s a l u e - e n v o y a K h a l e d B e n
A l-W a li d v e rs B e ni Jo u d z a ï m a p o ur l e s a p p e l e r à l’Islam. A u lieu de lui
d é cl are r l e ur isl a misme d’une f a çon cla ire, ils lui ré pondire nt: «N o u s
a vons ch a ng e notre re ligion». Khal ed s e mit alors à les tuer. L’E nvoy é
d e Di e u, a y a nt eu v e n t du f aire de Kh a l e d, l ev a l es m a ins au ciel et
132
s ’é cri a: «M o n Di e u, j e d é s a vo u e c e q u’a f ait K h a l e d» Puis il ch a rg e a
Ali de l e ur p a y er le prix de sa ng et l’indemnité d e leurs bi ens détruits
m ê m e le v a s e d a n s lequel lapait un chi en. C e l a prouve qu e tout do m
m a g e c a us é p ar un gouv ern eur, ou p ar son assistant, doit être inde m
nisé d e la trésorie.
« A moins que ceux-ci ne lui en fassent remise» ou selon une autre in
terprétation: « A moins qu’ils ne le donnent en a umôn e» D a ns ce c as la
dyi a - ou le prix du s a ng- ne sera plus d’obligation.
«S i le meurtrier est d’un clan qui vous est hostile, mais qu’il soit mu
sulman, il devra seulement affranchir un esclave de même confession» E n
d ’autres t ermes, si la victime est un croy ant alors qu’il appart enait à un
group e e nn emi, s es proche s n’ont droit à a ucun prix du s a ng, qu a nt au
meurtrier, il doit affranchir un escl av e croyant.
«S i le meurtrier apapartient à un clan qui aura pactisé avec vous...»
c ’est à dire si la victime appartient à un group e no n-musulm a n, ou un
gro u p e a u q u e l un p a ct e vo u s li e, le m e urtri e r doit p a y e r le prix du
s a ng, d’a près une foule d’ulémas.
Q u e l s era le prix du s a ng si la victim e e st incré dul e? Un e parti e
d’ul éma s jyg e n t qu e le meurtrier doit le p ay er compl et comm e s’il s’agit
d’un fidèle. Un e autre dit que c e prix est fixé à la moitié. Enfin d’autres
disent qu’il est le tiers.
Le meurtrier doit en plus affranchir un e scla v e croyant; s’il «en sera
empêché, devra jeûner deux mois consécutifs» c'e st à dire s a n s int errup
tion (e n d ehors du mois de R a m a d a n). En c a s où il interrompt le j eun e
s a ns un e e xc u s e v a l abl e telle qu’une mal adie, d e s m e nstru e s o u d e s
l o c h i e s , il d e v r a r e p r e n d r e s o n j e û n e p e n d a n t d e u x m o i x . S ’ il v o y a g e ,
pourra-t-il interrompre le j e ûn e? D e ux opinions ont été dites c e sujet:
«Telle est la pénitence fixée par Allah. Allah est omniscient et sage»
c est à dire: le j e ûn e de d eux mois est le sign e du repentir impos é p ar
Dieu pour un meurtre commis involontairement.

Si le coupabl e est incapable de j e ûn er d eux mois? Devra-til nourrir


s o ix a n t è p a u vr e s c o m m e e ll e e st l’e xpi a to n du «D h i h a r» (l o rs q u e
l’h o m m e utilise c ett e f ormul e d e ré pudi a tion e n disa nt à sa f e mm e:
«S o i s p o ur moi c o m m e le dos d e ma m è r e ») Il y e n a là d e ux op i
nions.
43 3
- L a pr e mi è re l’a p pro uv e m a is c e ci n’e st p a s cit é d a n s c e v e rs e t
p o ur être plus s é v ère a v e c le meurtri er e n l e me n aç ant, l’a vertiss ant et
le me tt a nt e n g a rd e contre un p é ch é pareil, et il n’e st plus c o nv e n a bl e
d’e n f aire allusion à cette tolérance d a ns le verset.
- L a d e uxi è m e n e tolère plus cette compe nsa tion, c ar si c’était a in
si, le m e rurtri e r a ur a it a b u s é d e c e droit e t re port é la no urriture d e s
soix ant e p a uvre s jus qu’a u jo ur où il e n serait c a pa bl e et aisé.

Apr è s qu e Di e u ait montré les s ent e nce s relatives au me urtre invo


lontaire, Il parte d e celui commis de propos délibéré:
«C elui qui tue volontairement un musulman...» O n tro uv e d a n s c e
v e rs e t u n e gr a n d e m e n a c e à celui qui c o m m e t un tel crim e qui e st, à
c a u s e d e s a gra vit é, joint à l’a ssoci a tion d ’un a utre à Di e u c o m m e le
montre c e v erse t: «Ceux qui n’invoquent pas une autre divinité avec Dieu;
ceux qui ne tuent pas quelqu’un que Dieu a interdit de tuer sauf pour une
juste raison») [C or a n X X V , 68].

Plusi eurs h adiths ont été rapportés à propos du me urtre et d e son


interdiction dont nous allons nous cont e nter d e c e s qu e lqu e s-uns:

- « L e premier jugement qui sera rendu entre les gens au j o u r de la ré


surrection sera celui relatif aux effusions du sang.

- « L a disparition totale du bas monde aux regards de D i e u serait


moins grave que le meurtre volontaire d ’un musulman».

- « S i tous les habitants des d e u x et de la terre se réunissent pour tuer


un musulman, Dieu les précipitera tous dans l ’enfer».

- «Q u ic o n qu e aura aidé à tuer un musulman f u t -ce par une demi-pa


role, viendra au j o u r de la réssurection dont ces mots seront inscrits sur son
fron t: « U n désespéré de la miséricorde de D ieu».

- D'a prè s A l-B o u k h a ri, Al-M o ug hir a B e n A n-N o u'm a n racont e q u ’il
a e n t e n du Ibn Jo u b a ïr dire: «U n diff érend a v a it é cl at é e ntre les h a bi
t a n t s d e Kouf a au suj e t du re p e ntir d ’un m e urtri e r volo nt a ir e. J e m e
re ndis a lors c h e z Ibn A b b a s p our lui d e m a n d e r son opinion. Il m e ré
pondit: « C e v ers et: «Celui qui tue volontairement un musulman aura l’en
fer pour séjour éternel» figur e p a rm i l e s d e rn i e rs v e rs e t s ré v é l é s et
a ucun autre ne l’a a brogé. Qu a n t à c e v erset: «Ceux qui n’invoquent pas
une autre divinité avec Dieu; ceux qui ne tuent pas quelqu’un que Dieu a in

134
terdit de tuer sauf pour une juste raison» il ne conc ern e qu e les polythéis
t e s» A s a voir qu’lbn Ab b a s avait jug é qu e le repentir d’un me urtrier vo
lontaire n’est plus a ccept é.

- Sa l e m B e n Abi A l-J a 'd racont e: «E t a n t c h e z Ibn A b b a s qui fut at


teint p a r une cécité v e rs la fin de s a vi e, un h omm e arriva et lui dit: « Ô
Abd ull a h B e n Ab b a s! Q u e p e ns e s-tu d e celui qui tue volont a ireme nt un
c ro y a n t?» Il lui répondit; «Il a ura la G é h e n n e p our d e m e ur e é t ernelle,
Di e u e x e rc e r a s o n co urro ux contre lui, le m a udir a et lui pré p ar er a un
ch â tim e nt d o u lo u r e u x .» E t l’h om m e d e lui d e m a n d e r a u ssi: « E t si c e t
h o m m e s e re p e nt, f ait d e b o n n e s œ u vr e s e t s e tro uv e d a n s le droit
c h e m in ?» Ibn A b b a s répliqua: «Q u e s a m ère le p erde! C o m m e n t pour
rait-il s e re p e nt ir e t ê tre d a n s la vo i e droit e? P a r c e lui qui ti ent m on
â m e d a ns s a m a in, j ’ai e nt e ndu votre Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et
le s a lu e- dire: « Q u e sa mère perde celui qui tue volontairement un croyant.
A u j o u r de la résurrection, la victime, aux jugulaires saignant, viendra te
nant la tête par une main et son assassin par l ’autre, pour être tout près du
Trône du Miséricordieux et s ’écriera: «Seigneur, demande à celui-là pour
quoi il m ’a tué?» P a r celui dont l’â m e d e Abdulla h est d a n s S a ma in, ce
v e rs e t qui fut ré v é l é n’a p a s ét é a brog é ju s q u ’à la mort d e vo tre Pro
p h è t e .»

- D ’a prè s l’im a m A h m e d, M ou’a wi a raconte q u’il a e nt e ndu le Pro


ph è t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- dire: « D i e u absoudrait peut-ê tre
tous les péchés s a u f à celui qui meurt incrédule ou l ’homme qui tue volon
tairement un croy ant»( I ) .

D ’a prè s l’un animit é d e s ul é m a s, le re pe ntir du m e urtri er s era une


qu e stion e ntre lui et son S e ig n e ur qui pourra lui p a rd on n e r ou le c h â
tier. S ’il s e re pe nt e t revient à Di eu, s’humilie, s e soume t a ux ordre s di
v i n s e t f a it d e b o n n e s a c t i o n s, D i e u lui c h a n g e r a s e s m a u v a i s e s
a ctio ns e n œ u vr e s bon n e s, d é d om m a g er a la victime contre l’injustice
q u’il a subi e et le rendra satisfait. Q u a n t a ux p arol es divine s: «Ceux qui
n’invoquent pas une autre divinité avec Dieu... j u s qu’à mais non celui qui se

(1) c - j i j yki 4>l c. — :Jl» ¿¡s- JLws-î Jl i


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135
repent, qui croit et qui fait le bien») [Cor a n X X V , 6 8-7 0] on ne doit p as
les consid érer c omm e étant a brogé e s p ar un autre v ers e t p a r m a nqu e
d e pre uv e s, et p ar la suite, on ne doit p a s les limiter a ux polyth éist es
et l’autre v erset a ux croyants.

P a r a ill e urs, Di e u a dit: «D is: « O mes serviteurs! Vous qui avez


commis des excès à votre propos détriment ne désespérez pas de la miséri
corde de Dieu. Dieu pardonne tous les péchés») [Cora n X X X IX , 53].

C ’e s t un v e rs e t d o n t le c o n t e n u s ’a p pliq u e à to us l e s p é c h é s
s’agit-il d’une incrédulit é, un polythéisme, un dout e, une hypocrisi e, un
m e urtre, une p erversit é ou autre. D ’a utre part, Il a dit: «Allah ne par
donne point qu’on Lui associe d’autres divinités. Hormis cela, H pardonne à
qui n veut») [C or a n IV, 48] C e ci s ’a ppliqu e à tous les p é ch é s s a uf le
polyth éisme, dont le but est de s e m er l’e sp éra nce da ns les c œ urs d es
fidèles. La pre uv e en est l’histoire de l’israélite, cité d ans les d eux S a -
hihs, qui a tué c ent p ersonne s puis il s’est rendu ch e z un s a v ant pour
lui d e m a n d e r s ’il p o urr a i t s e r e p e n t ir. E t l ’a u tr e d e lui r é p o n d r e :
« Q u ’e st-c e qu’il t’e mp êch e de te re pe ntir?» Puis il lui indiqua un certain
p a ys pour y aller. E n route, il succomb a et les a nge s de la miséricorde
re cu eillire nt son â m e, t e n a nt compt e d e l’intention d e l’h om m e et de
son e spéra nc e en Dieu.

Si c’était le c as d’un israëlité à qui on avait a nnonc é l’accept ation


du repentir, notre commu n a ut é aurait plus d e droit de ce tt e grâ c e di
vin e c a r II a ôt é l es liens et les c arca ns qui p esa ie nt sur elle et a gré e
pour elle cette religion droite et simple à pratiquer.

Q u a n t au sort de celui qui tue volont a ire me nt un croy a n t et q u’il


a ur a PEn f er po ur d e m e ur e é t ern elle, il s era ainsi si Di e u vou dra it le
châtier, comm e ont dit Abou Houraira et une foule d es a nci ens ulémas.
Ainsi ch a qu e p é ch é sera jug é de la sorte pren ant en considéra tion les
bonnes actions qu’aurait commise s le pé ch eur et qui pourrai ent lui allé
g e r le châ timent ou lui procurerai ent le pardon. E t c ’est Di eu qui est le
plus savant.
E n c e qui c o n c e rn e l a p r é c i p i t a t i o n d u m e urtri e r d a n s l’En f er pour
l’é t ernité et q u’a ucun e autre bonne œ u vr e ne l’y délivrerait, selon les
dires d’Ibn Ab b a s, ceci n’est plus a dmis en principe, c a r plusi eurs h a-
diths les contre dis e nt. A ce propos l’E n vo y é d e Die u -q u ’Alla h le b é-
136
niss e e t le s a lu e - a dit: « I l sortira de l ’Enfer quiconque aura dans son
cœur le poids d ’un atome de f o i » .

D ’a prè s l es v e rs e ts pré cit é s, celui qui m e urt incré dul e, Di e u n e lui


p a rd o n n e r a plus. Q u a n t à la re v e ndic a tion d e la victim e a u j o ur d e la
résurrection p o ur ré cup ér er s e s droits, elle e st un droit p ersonn el dont
le re p e ntir ne le c om p e ns e ra p a s. A u cu n e distinction n e a éra f aite e n
tre un tu é, un diff amé ou à qui on lui a d érob é s e s bi e ns. Ainsi il s era
d ’oblig a tion d e re stituer a ux victim e s l e urs dro'its afin d e re ndre le re
p entir susc e ptibl e d’être a gré é , sinon, la re ve ndica tion s era de droit le
j o ur d e la ré surrection. M ais cett e re ve ndica tion n’impliqu e p a s n é c e s
s a ire m e n t le ch â tim e nt c a r il s e p e ut qu e l’a u t e ur a ura d e bon n e s a c
tions d on t une parti e ou l’e ns e m bl e p a ss er a à l’actif d e la victim e. S ’il
e n reste une parti e au coup a bl e, il s e pourra qu e Di eu le f era e ntrer au
P ar a dis grâ c e à ell e, sinon, il a ccord e ra plus d e S e s f a v e urs à la vi c
time.
Le me urtre volonaitre est soumis à des lois d a ns la vi e pré se nt e et
d a n s l’a utre. D a n s le b a s mon d e , on lui a ppliqu e la d é cision pris e p ar
l e s p a r e n t s d e la v ic t im e c o m m e l e m o n tr e c e v e rs e t: «L o rs q u ’un
homme est tué injustement nous donnons à son proche parent le pouvoir de
le venger») [C o r a n X VII, 33]. C e po uvoir d e v e ng e a n c e po urra ê tre tra
duit à une " e x é cutio n, un p a rd on, ou un prix du s a ng plus pr é ci e ux , à
savoir.

-Tr e n t e ch a me ll es d e trois a ns révolus.


- Tre n t e ch a me ll es d e qua tre a ns révolus.
- Q u ar a n t e ch a me lle s pleines.
Q u a n t à l’a utre e xpia tion, c ’e st à dire: l’a f fra nchiss e m e nt d ’un e s
cl a v e, ou le j e û n e d e d e ux mois consécutifs ou la nourriture d e soix a n
te p a uvre s, l es opinions s e sont div erg é e s:
- C h a f é ’i, s e s a d e pt e s e t un e parti e d ’ul é m a s ont ju g é q u ’elle est
d’obligation, c a r si une telle expi ation e st impos é e à un ho mm e qui tue
p ar erreur, elle doit à plus forte raisôn être appliqu é e à qui tue volont ai
re me nt, ainsi a u s erme nt m e nsonger.
- L ’im a m A h m e d e t d ’a u tr e s ont dit: «L e m e urtre vo lo n t a ir e e st plus
gra v e d ’ê tre e xpi é, d o n c a ucu n e e xpi ation n’e st a cc e p t é e ainsi qu e le
s erm e nt m e n s o ng e r».

137
C e u x qui ont adopté l’opinion qui e xige une e xpi ation, ont tiré a r
gu m e n t d e c e qu e A h m e d a ra pport é d ’a pr è s W a thil a b e n A L-A s q a ‘
qu ’un group e d e Beni Soul aim vint trouv er le Prophè t e -q u ’Alla h le b é
nisse et le s a lue-, et lui dit: «U n d e s nôtres a commis un meurtre sou
mis à l’e xpia tion» Il l eur répondit: « Q u ’il affranchisse un eslav e et Dieu
lui prés erv era ch a qu e m e mbre du F e u corre spond a nt à ch a qu e m e m
bre de l’a utre».

yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’âmanû ’idâ tarabtum fï sabîli-L-Lâhi fatabayyanû


walâ taqûlû liman ’alqa ’ilaykumu-s-salâma lasta mu’minan tabtagûna
‘arada-l-hayâti-d-dunya fa‘inda-L-Lâhi magânimu katîratun kadâlika
kuntum min qablu famanna-L-Lâhu ‘alaykum fatabayyanû ’inna-L-Lâha
kâna bimâ ta‘malûna habîran (94).

O croyants, lorsque vous êtes en campagne n’intervenez pas à la lé


gère. Ne vous hâtez pas de repousser celui qui vient à vous, la main tendue,
en lui disant: «Tu n’es pas un musulman» mû secrètement par l’appât des
biens terrestres. Allah dispose d’énormes richesses. Et vous aussi, vous
n’avez pas été toujours musulmans. Mais Allah vous a reçus dans Sa grâce.
Agissez donc avec discernement car Allah sait tout ce que vous faites. (94).

Ibn A b b a s raconte: «U n ho mm e de Ba ni Soul a im qui m e na it son


troup e a u au p â tura g e, p a ss a p a r qu e lq u e s-u n s d e s c o m p a gn o n s du
Prophèt e -q u ’Allah le bénisse et le s a lu e- et les s alua. Ils se dirent: «Il
n’a salué qu e pour a s surer sa s é curi t é.» Ils s e précipit èrent sur lui, le
tuèrent et a me nèrent le troupe au ch e z le Prophèt e. C ’est à cette occ a
sion q u e c e v e rs e t fut ré vé lé .

D ’a pr è s Al-B o u k h a ri, Ibn A b b a s racont e a ussi suiv a nt un e autre


v ersion qu’un homm e, m en a nt d e v a n t lui s a petite brebis, p a ss a a u
prè s d’un group e des musulmans. Ils les s alua en disant: «Q u e la paix
138
soit sur v o u s». Ils le tuèrent et s’e mp arèrent de la brebis. Dieu alors fit
cette révélation: «N e vous hâtez pas de repousser celui qui vient à vous, la
main tendue, en lui disant: «Tu n’es pas un musulman?».

E n voilà aussi une troisième v ersion racont é e p ar Ibn Ab b a s: «L e


Prop h è t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- e n vo y a un ré gim e nt d a n s
un e d e s e xpéditions à la tête duquel il pl aça Al-Miqd a d B e n Al-A sw a d.
L’ennemi se dispersa à la vu e des musulma ns mais un homme d’entre
e ux qui possé d ait d e rich e ss e s g a rd a son e ndroit et d é cl ara: «J e t é
moigne qu’il n'y a d ’autre divinité qu e Di e u». Mais Al-Miqd a d le tua. Un
ho mm e lui d e m a n d a: «A s-t u tué un homm e qui a t é moign é qu’il n’y a
d ’a u tre divinit é qu e D i e u ?» P a r Di e u, j e me ttrai l'E n v o y é d e Di e u -
q u’Alla h le b éniss e e t le s a lu e- au courant de ton f a ire». Lors qu’ils fu
rent d e re tour, ils lui ra contèrent c e qui s’était p a ss é . L e Pro ph è t e -
qu’Alla h le bénisse et le s a lu e- ma nd a Al-Miqd a d, et qu and il fut en sa
pré se nc e, il lui dit: « Ô Miqdadî Comment oses-tu tuer un homme qui a té
moigné q u ’il n ’y a d ’autre divinité que Dieu? Par quoi te défenderas- tu- au
j o u r du j u g e m e n t - contre ce témoignage de la profession de f o i ? » Di e u
a lors fit d e sc e n dre c e v ers e t. Puis l’E nvo y é d e Di e u -q u ’All a h le b é
niss e e t le s a lu e- dit à Al-Miq d a d: « I l devait être un croyant qui vivait
parmi des impies. E t quand il déclara sa croyance tu l ’as tué. As- tu oublié
que, vivant à la Mecque il y a peu de temps, tu dissimulais ta foi? ». (R a p
porté par Al-Hafedh A l-B a zz ar )(1 ).

(1) ^ U l lyi L_ii VI ¿jj ¿LlL^JI) «fri J j —j ¿j*


y J+ i î Jt-Â* Çyïi
‘à lj ?<u)l V} *JI ûl b W j c J lïîl ¿y» ^ <jLï» ^JLûi j I j l î » il <uJl

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¿y) ^ jl jJ I J iiU J l *J -î ¿ IJ U jI C-iS" ¿U IS " j t<ukü

139
«Allah dispose d’énormes richesses», c ’est à dire: si vous ch e rch e z le
butin, vou s le re trouv e z cert es a uprès d e Die u en a bon d a nc e et ç a s e
ra m e ill e ur q u e c e butin insignifi a nt q u e v o u s r e c e v e z e n tu a n t un
h o m m e qui vo u s offre la p aix, e n m a nif e st a nt s a foi don t v o u s v o u s
ê t e s p a s s é s s a ns e n d on n e r a u cu n e imp ort a nc e. E t p a r co ntr e v o u s
l’a v e z a ccu s é d e l’a dul ation et d ’a p pr é h e nsion afin d’a cqu é rir un bi en
é p h é m è r e d e c e b as mo nd e oubli ant q u ’a uprè s d e Di e u vo u s tro uv e z
les bi ens licites et inépuisabl es.

«E t vous aussi, vous n’avez pas été toujours musulmans. M ais Allah
vous a reçus dans Sa grâce» qui signifie qu e vous a ussi vous comporti e z
co m m e c e t ho mm e-l à en dissimul ant votre foi a v a nt la d é cl arer d e v a nt
votre p e uple. Di eu leur rappell e cette situation e n disa nt d a ns un autre
v ers e t: «Souvenez-vous! Lorsque, sur la terre, vous étiez peu nombreux et
faibles») [C or a n VIII, 26].

O u s s a m a qui a v a it tu é u n h o m m e d a n s u n e c irc o n s t a n c e s e m
bl a bl e e t a pr è s l e s re pro ch e s q u e l’ E n v o y é d e Di e u -q u ’Atl a h le b é
n is s e e t l e s a l u e - lui a v a it a dr e s s é s , a j u r é , e n e n t e n d a n t a u ss i c e
v erse t, d e n e plus tuer quiconqu e aura prononc é la prof ession d e foi.

j. D i e u m e t e n g a rd e l e s h o m m e e t l e s m e n a c e e n l e ur d is a n t:
«Soyez lucides» a v a n t d’a gir d e la sort e c a r II c onn a ît p arf a it e me nt c e
q u e vou s faites. '

lâ y a s t a w î-l-q â ‘idûna m in a-l-m u’m inîna gayru ’û li-d -d a ra r i wa-1-


mujâhidûna fî sabîli-L-Lâhi bi-’amwâlihim wa ’anfusihim fa d d a la -L -
Lâhu-l-mujâhidîna bi’amwâlihim wa ’anfusihim *alâ-l-qâ‘idîna darajatan
wa kullan w a-‘ada-L-Lâhu-Uhusnâ wa faddala-L-Lâhu-l-mujâhidîna ‘alâ-
1-qâ‘idîna ’ajran ‘azîm an (95) darajâtim minhu w a m agfira tan w a
rahmatan wa kâna-L-Lâhu Gafûra-r- Rahîman (96).

140
Allah ne saurait traiter d’une même façon les croyants qui sont restés
attachés à leurs occupations, les malades exceptés, et ceux qui, en temps de
guerre, mettent à Son service leurs personnes et leurs biens. Allah tient
dans une plus grande estime ceux qui Lui sacrifient personnes et biens.
Quoique les promesses d’Allah s’étendent aux uns et aux autres, Allah ac
cordera aux combattants une récompense plus belles qu’à Ses autres servi
teurs. (95). Honneur, indulgence, miséricorde, en toutes ces choses les
combattants seront avantagés. Allah est clément et miséricordieux. (96).

Al-B o u k h a ri ra pport e q u’AI-B a r a ' a dit: «Lo rs q u e PEnvoy é d e Di e u


-q u ’Ail a h le b é niss e et le s a lu e- re çut c ett e rév él a tion, il c h a rg e a Z a id
p our l’é crire. «A llah ne saurait traiter d’une même façon les croyants qui
sont restés attachés à leurs occupations» Ent e n d a n t c e v e rs e t, Ibn O u m
M a k to um (qui était a v e ugl e) s e pré s e nt a a u Pro ph è t e -q u ’All a h le b é
niss e e t le s a lu e - e n lui pl a ign a nt d e s a c é cit é. Di e u a lors fit ré v é l er:
«les malades exceptés».

A l-B o u k h a ri r a p p ort e un a u tre ré cit d ’a pr è s S a h l B e n S a ‘d A s -


S a ‘idi qui a dit: «A p e rc e v a n t M arw a n b en A l-H a k a m d a ns la mos qu é e,
j ’y entrai p our lui tenir compa gni e. Il nous racont a qu e Z a id B e n Th a b e t
lui a in formé qu e l’E nvo y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- l’a
ch a rg é d’é crire c e v erse t: «Allah ne saurait traiter d’une même façon les
croyants...» Au mom e n t où il le transcrivait, Ibn O u m Ma ktoum arriva et
s'é cri a: « Ô E nvo y é d e Die u! P a r Di e u, si j e pouv a is comba ttre d a ns la
voi e d e Di e u, j e l’a urais f a it» à s a voir q u’il était a v e ugl e . Di e u a lors fit
d e sc e n dre: «les malades exceptés» alors qu e le Proph è t e -q u ’Allah le b é
niss e et le s a lu e- pos ait s a cui ss e sur la mie nn e d e sorte qu e j e cra i
gn is s e q u ’elle n e sub is s e un e c o n tu sio n, à s a vo ir q u ’il r e c e v a it à c e
mom e nt la révélation.
Ibn A b b a s a dit qu e c e v e rs e t fut ré v é l é au suj e t d e s fid è l e s qui
sont sortis le j o ur d e B a dr pour comb attre et c e ux qui sont rest és ch e z
e ux. Abdull a h B e n Ja h c h et Ibn O u m Ma ktoum, qui était a v e ugl e s, vin
re nt d e m a n d e r à l’ E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h l e b é nis s e e t le s a lu e -:
« E t a n t a v e u g l e s ô E n v o y é d e D i e u, s o m m e s n o u s e x e m p t s ?» Di e u
aussitôt fit cette révélation.

Die u, prome tt ant à tous s e s servit eurs d’e xcellent es chos e s, a pré
f éré c e u x qui co mb a tt e nt a ux non pomb a tt ants qui n e son t p a s e x c u
s é s p o ur une difformité qu elconque.

141
P o ur montrer les m érit e s d e s comb att ants plus qu e les a utre s, e x
c e pt é s l es m a l a d e s, A n a s ra pport e qu e l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le
b é niss e et le s a lu e- a dit: « I l y a à M édine des hommes, vous ne parcou
rez une distance ou traversez une vallée sans q u ’ils ne soient avec vous».
Le s fidèles s’e xcl a mèrent: «C o m m e n t p e uv e nt-ils être a v e c nous ô E n
voy é d e D i e u ?» Il répliqua: « L a maladie seule les retient». (R a pp o rt é par
Boukh ari)( 1 }.

«Quoique les promesses d’Allah s’étendent aux uns et aux autres» il


s’agit du P ara dis et d e la plus belle ré co mp e ns e. Ainsi c e v e rs e t prou
v e qu e le c o m b a t d a n s la vo i e d e Di e u n’e st p a s un e oblig a tion p o ur
ch a q u e p e rso nn e , il suffit q u’un e parti e le f a ss e p our e n e x e m p t e r l es
autre s. M ais Die u n’octroi e p a s la m ê m e rétribution a ux uns e t a ux a u
tres c a r « I l accordera aux combattants une récompense plus belle qu’à Ses
autres serviteurs» e n le s é l e v a n t a u pr è s d e Lui d e plu si e urs d e gr é s ,
d a ns les d e m e ur e s sup éri e ure s au P ara dis, en l e ur a ccord a n t un e a b
solution d e leurs p é ch é s, un honn e ur et une miséricorde.

D a n s un hadith cité d a ns l es d e ux Sa hih, A b o u Sa'id A l-K h o u dri a


ra pport é qu e l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et l e s a lu e -, a dit:
« A u Paradis il y a cent degrés q u e'D ie u a préparés pour ceux qui combat
tent dans Sa voie, la distance qui sépare un degré d ’un autre est équivalente
à ce lle qui exis te en tre le ciel et la t e rr e » . (R a pp o rt é p ar B oukh ari e t
Mousli m ) ( 2 ).

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(2) ïit* ul» :Jlï 4)1 01 ¡ s ^j| ^ ^ c —î «aï


Î-L-Jl \ jS ûü ¿1 UjlpI

142
’innâ-l-ladîna tawaffathumu-l-malâ’ikatu zâlimî ’anfusihim qâlû fîma
kuntum qâlû kunnâ mustad‘afîna fî-l-’ardi qâlû ’alam takun ’ard u -L -
Lâhi wâsi‘atan fatuhâjirû fîhâ fa’û la ’ika ma’wâhum jahannamu wa sâ’at
masîran (97) ’illâ-l-mustad‘afma mina-r-rijâli wa-n-nisa' ’i wa-l-wildâni lâ
yastati‘ûna hîlatan walâ yahtadûna sabîlan (98) fa ’û la ’ika ‘asâ-L-Lâhu
’an ya'fuwa ‘anhum wa kâna-L-Lâhu ‘Afuwwari Gafûran (99) wa may-
yuhâjir fî sabîli-L-Lâhi yajid fï-l-’ardi murâgaman katîran wa sa'atan wa
m ay-yahruj m im -baytihi m uhâjiran ’ilâ -L -L â h i wa rasûlihî tum m a
yudrikhu-l-m aw tu faqad w aq a'a ’ajruhû ‘alâ-L -L âh i w ak ân a-L-Lâh ù
Gafûra-r-Rahîman (100).

Venant ravir la vie à des croyants indignes, les anges les questionnè
rent: «O ù étiez-vous?» Us répondirent: «Nous étions parmi les opprimés sur
terre» Les anges répliquèrent: « L a terre d'Allah n’est-elle pas assez vaste
que vous n’ayez pas pu vous expatrier». Ces gens auront l’enfer pour sé
jour. Quelle triste fin. (97) Les impotents, les femmes, les enfants qui sont
dans l’incapacité absolue de s’expatrier ou même de se diriger, sont excep
tés. (98). Ceux-là peuvent obtenir le pardon d’Allah. Allah est clément et
miséricordieux. (99) Celui qui s’expatrie pour la cause d’Allah est sûr de re
trouver facilement une patrie où s’installer. Celui qui s’exile au service d’A l
lah et de son Prophète et qui la mort surprend, la récompense d’Allah lui
est acquise. Allah est miséricordieux et clément. (100).

Ibn A b b a s ra p port e qu e du t e m p s d e l’E n v o y é d e Di e u il y a v a it


d e s m u su lm a ns qui s ’é t a ie nt a lli és a ux polyth éist es re nd a nt ainsi l e ur
a rm é e n o m b r e u s e . P e n d a n t le co mb a t un e fl èche att eignait l’un d ’e ux
ou il rec ev ait un coup d e s a bre qui lui était fatal. C ’e st à l eur suj et qu e
le v ers e t fut révélé: «Venant ravir la vie à des croyants indignes...».

D a ns un e a utre v ersion, Ibn A b b a s a dit: «Il y a v a it à La M ec q u e


d e s ho mm e s qui a v a i e nt e m bra ss é l'Isl am m a is l e ur foi était préc aire.
Le jo ur de la bataille d e B adr, les polythéist es a me n ère nt a v e c e ux c es
g e n s-l à dont q u e lq u e s-u n s d’e n tre e ux tro uv ère nt la mort. L e s m usu l
m a ns fidèles dirent alors: «C e u x-l à étaient nos coreligionna ires m ais ils
étai ent contraints à sortir d e c h e z e ux pour subir un tel s ort,» et ils leur
implorèrent Di e u pour l eur p ardonn er. A prè s la révéla tion d e c e v erset:
«Venant ravir la vie à des croyants indignes...» c e ux qui s urv é cure n t m e
d e m a n d è r e n t p a r é crit le s e ns d e c e v e rs e t e t j e l e ur ré p o n d is q u ’ils
n’ont a ucu n e e xcu s e d e re st er a in s i» E n quittant le urs d e m e ur e s p o ur
s ’e xpatri er, les polythéist es les rencontrèrent e t ils dure nt l e ur a ccord er
la «T a q i a », à cett e occ a sion un autre v e rs e t fut ré v él é: «Certains hom
mes disent: «Nous croyons en Dieu».

N . B . L a taqia est le f a i t de manifester un certain sentiment envers


q u e l q u ’un ou une croya nce alors q u ’en son f o r intérieur on croi t ou on
garde un autre sentiment rien que p o u r être à l ’abri d ’une certaine nui
sance ou une agressivité.

Q u a n t à A l-D a h a k , il a dit: « C e v e rs e t fut ré v é l é au suj e t d e c er


t ains hypocrit e s qui furent rest és derrière l’E n v o y é d e Die u -q u ’All a h le
b é nis s e e t le s a lu e- à L a M e c q u e m a is, a u j o ur d e B a dr, ils sortire nt
a v e c les polyth é ist es p our a tt a quer l és mu sulm a ns, il y e u t p armi e u x
d e s m o rt s e t b l e s s é s . M a is e n f a it, c o n c l u t A l-D a h a k , c e v e r s e t
conc ern e tous les musulma ns qui restèrent à La M e cqu e a v e c l es poly-
t éhist es a lors q u ’ils pouv ai e nt la quitter p our é migrer, du m om e n t qu e,
là où ils s e tro uv a i e nt, ils é t a ie nt inc a p a bl e s d ’é t â blir la re ligion e t la
pra tiqu er».

O n p eut d o n c d é duire d e c e v ers e t qu e c e ux qui, é t a nt c a p a bl e s,


n’ont p a s fait la h é gire s e sont fait tort à e u x-m ê m e s, e t Di e u l e ur re
proch e l e ur a giss e m e nt m algré l e ur e xc us e d ’ê tre o p prim é s,e n disant:
« L a terre d’Allah n’est-elle assez vaste que vous n’ayez pas pu vous expa
trier?» A c et é g ard l’En vo y é d e Die u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- a
dit: «C e l u i qui pré f è re vivr e p armi le s p o ly th é is t e s, il l e u r e s t s e m
bl a bl e».

M ais Di e u fait e xc eption d e c e ux qui sont inc a p a bl e s tels qu e les


m a l ad es ou autres dont l eur délivrance d e s polythéist es s ’a v ère impos
sible, et qui n e trouv e nt p a s une autre voi e pour 1’e m prun t er.«C e u x -l à
144
peuvent obtenir le pardon d’Allah» e n l aissant l’h égire, c a r II est cl é me nt
et miséricordi eux.
A c e pro po s Ab o u Houra ira ra cont e: « E n a ccom pliss a n t la pri ère
du s oir ( ‘lc h a ‘) le Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- s e re le v a
d e l’inclinaison et dit: «D i e u écout e c e ux qui le lou e n t», et a v a nt d e se
prost ern er, il invo qu a Die u p ar c e s mots: « G ra nd Dieu, délivre A l-W a lid
ben A l-W a lid ; délivre Salama Ben Hicham; délivre Ayach Ben A b i RabVa.
G ra nd D ieu, délivre les fa ib le s parm i les croyants. E xce rce Ta pression
contre la tribu M oud ar. Rends leurs années comme celles des années de
Joseph (c.à .d d e s a nn é es d e dis e tt e)». (R a pp o rt é p ar Boukhari)(1>.

Ibn A b b a s a dit: «M a m è re e t moi é tions p armi l e s f a ibl e s qu e


Di e u a e x c u s é s».
Puis Di e u montre le sort d e c e ux qui é migre nt d a ns S a voi e et dit:
«Celui qui s’expatrie pour la cause d’Allah, est sûr de retrouver facilement
une patrie où s’installer» qui e st u n e e xhort a tion à s ’e xp a tri e r e t f aire
l’é migra tion e n s e s é p ara nt d e s polyth éist es, c a r le croy a nt où q u’il se
dirige, trouv era indubitabl ement un re fuge qui le prot égera et une terre
où il p o urr a s ’inst a ll er p o u r r e c o m m e n c e r u n e a u tre vi e et j o u ir d e s
bienf aits de Di eu.
«C elu i qui s’exile au service d’Allah et de Son Prophète, et que la
mort surprend, la récompense d’Allah lui est acquise» c ar tout d é p e n d d e
l’intentionr e t c e l a e st confirmé a ussi p a r c e h adith ra pport é p a r O m a r
B e n Al-Kh a t t a b d a ns lequel l’E nvo y é d e Di eu -q u ’Alla h le b é niss e et le
s a lu e- a dit: « L e s actes ne valent que par les intentions, et à chacun selon
son dessein. Celui qui aura émigré pour acquérir des biens du bas monde ou
une fe mm e à épouser, son émigration ne sera comptée que pour ce dont il a
ém ig ré ». ( Rapporté par Boukhari et M o u s li m )( 2 ) . D o n c c eci est c om m un
à l’émigration e t à tout es les autres actions.

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145
A c e propos aussi A b o u Sa'id Al-K ho udri rapport e qu e l’E n v o y é d e
Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- a ra cont é: « P ar m i les générations
qui vous ont précédés, se trouvait un homme qui avait tué 99 personnes. I l
demanda voir l ’homme le plus instruit sur la terre, on lui indiqua un ermite
auprès duquel il se rendit et lui dit: « J ’ai tué 99 personnes. Dieu acceptera-
t - I l m on r ep en t ir? » - N o n, répondit l ’erm it e. A l o r s l ’homm e le tua en
complétant ainsi la centaine. I l s ’enquiert de nouveau de l ’homme le plus
instruit sur la terre on lui indiqua un savant qui, en lui posant la même
question, répondit à l ’homme: «Certa inem en t; q u ’est-ce qui t ’émpêcherait
de te repentir? V a dans tel pays où tu trouveras des gens qui adorent Dieu,
adore-le avec eu x et ne reviens jam a is dans ton pays, car c ’est un lieu de
perdition».

L ’homme partit, et arrivant à mi-chemin, il mourut. Aussitôt les anges


de la miséricorde et les anges du châtiment se disputèrent à son sujet. - I l
est venu, dirent les anges de la miséricorde, repentant et dont le cœur est
tourné vers Dieu. - I l n ’a jamais fa it du bien, objectèrent les anges du châti
ment. A lo r s un ange, sous la f o r m e humaine, se présenta devant eux, ils
l ’on t pris p o u r arbitre. I l leur dit: « M e s u r ez la distance entre les deux
pays, celui dont il sera le plus près deviendra le s ie n.» Ils mesurèrent et
trouvèrent qu ’il est plus proche du p a y s ‘vers lequel il avait émigré!. L e s an
ges de la miséricorde recueillirent alors son âm e». (R a pp o rt é par Boukhari
et M o u s ü m )(1 ).

A b d ull a h B e n ‘Ati k a ra pport é q u ’il a e n t e n du l’E n v o y é d e Di e u -


q u'All a h le b é niss e e t le s a lu e- dire: «Quicon qu e quitte sa demeure pour

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146
aller combattre dans le sentier de Dieu, s ’il tombe de sa monture et meurt,
ou un animal le pique et cause sa mort ou meurt tout simplement, sa ré
compense incombera à D ie u ».

O n a ra pport é qu e D a mr a B e n Jo u n d o b qui, s ’e xil ant p our re join


dre ¡’En v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b éniss e e t le s a lu e-, mourut e n route.
C ’e st à son suj et qu e c e v erse t fut révélé.
A b o u Houra ira ra pport e qu e le Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et le
s a lu e - a dit: « C e l u i qui sort de chez lui pour accomplir un pèlerinage ou
une visite pieuse et meurt en route, la récompense accordée à un pèlerin lui
sera attribuée ju s qu ’au j o u r de la résurrection. Celui qui sort pour combat
tre dans la voie de D i e u et meurt en route, acquérra la récompense d ’un
combattant ju s qu ’au j o u r de la résurrection»^K

w a’id â darabtum fî-l-’ardi falaysa ‘alaykum junâhun ’an taqsurû mina-s-


salâti ’in hiftum ’ay-yaftinakumu-l-ladîna kafarû ’inna-l-kâfirîna kânû
lakum ‘aduwwam-mubinan (101).

Quand vous êtes en déplacement, 11 vous est permis d’abréger la prière


si vous craignez d’être inquiétés par les Infidèles. Les infidèles sont vos en
nemis jurés». (101).

Il y a d a n s c e v e rs e t un e to l é r a n c e p o u r c e u x qui s e d é p l a c e n t
d’a br é g e r la prière, c’e s t à dire réduire c elle qui est f aite norm a l e m e nt
d e q u a tre r a k ‘a ts à d e ux . M a is l e s ul é m a s stipul ent qu e c e d é p l a c e
m e n t doit être fait p our a ccomplir un e œ u vr e s elon l es e ns e ign e m e nts
d e Di e u, c ’e s t à dire: un co mb a t d a ns la vo i e d e Di e u, un p è l erin a g e,
un e visite pie us e, à la re ch erche d ’une sci e nce, une visite ou autre.
Qu a n t a u x autres sort e s d e vo y a g e , il f aut a bsolum e nt qu’ils soient

(1 ) tj-îS' O U » ,y t ¿ I (Jj—J Jl* t j u ijij* J ¿ jf- (jloj Jj î J ü U J I J l î

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147
d e p e rmis et ne comport e nt a u cu n e d érog a tion a ux lois divin e s, tout
c o m m e lorsqu e Di e u a ccord e la tol érance d e m a ng e r la vi a n d e d ’une
bête morte qu and on est contraint, en disant: «Celui qui contreviendra à
ce qui précède par nécessité, en cas de disette, et a condition qu’il n’ait pas
l’intention de mal faire...») [Cor a n V , 3] surtout qu and on est en voy a g e
s a n s u n e d é s o b é is s a n c e à Di e u. T e ll e é t a it l’opinion d e s ch e f s d e s
écoles d e la loi islamique, à l’exception d’Ab ou Hanifa.
Mais d’autres ont jug é qu’il s’agit d e n’import e quelle sorte d e voy
a g e, qu’il soit toléré ou non, m ê m e si l’homme qui compt e faire un cer
tain v o y a g e e t const a t e qu e la route e st d e v e nu e p érill euse, d ’a prè s
Ab ou Hanif a, Al-Th a wri, Da oud et autre.
«S i vous craignez d’être inquiétés par les infidèles» c a r a prè s l’é m i-
gra tion (h é gire) les musulm a ns ne s e d é pl a ça i e nt qu e po ur f aire une
e xpédition ou d e s att aques contre leurs enn emis. Don c cette tol érance
ne l e ur a été a ccord é e qu ’en c a s où ils redout ai ent les incré dul e s en
l’affrontant.
A c e t é g a rd Yo u'l a B e n O u m a y a rapport e: « J ’ai d e m a n d é O m a r
B e n Al-K h a t t a b au suj et de ce v ers e t en ajout ant qu e les ho mm e s se
trouve nt actuellement en étant de sécurité. Il m e répondit: « J ’ai été en
effet é tonné comm e toi en médit ant sur les s e ns d e c e verset, mais en
pos ant la question à l’Envoy é d e Die u -q u ’Alla h le b énisse et le s a lu e-
il m ’a répondu: «Considérez ceci en tant qu’une aumône que Dieu vous oc
troie, acceptez don Son aumône».

Ab o u A l-W a d a k rapport e qu’il a d e m a nd é Ibn O m a r a u suj et de la


réduction de la prière à d e ux ra k'ats qu and on voy a g e, il m’a répondu:
« C ’est une tolérance d esce ndu e du ciel, vou s p ou v e z en p a ss er outre,
si vous vo ul e z».
A prop os d e l’a brè g e m e n t d e la prière on cit e c e s qu e lq u e s h a -
diths:
- A n a s r a p p ort e : «N o u s p a rtîm e s d e M é d in e à L a M e c q u e en
c o m p a g n i e d u P r o p h è t e -q u ’A ll a h l e b é n i s s e e t l e s a l u e -, il f a is a it l a
prière d e d e ux rak'ats jus qu’à notre retour à M é d in e». O n d e m a nd a à
A n a s: «C o m b i e n vo u s ê te s resté s à L a M e c q u e ?» Il répondit: «N o u s
somrn e é restés dix jo urs».
- Ibn O m a r r a p p o rt e : «J e fis u n e pri è r e d e d e u x r a k a'a t s en
148
compa gnie du Prophèt e -q u’Allah le bénisse et le s a lue- à Mina ainsi
a v e c Abou Ba kr, O m a r et Othma n durant la première période de son
califat, c e dernier l’a complété e ensuite à quatre».

- Haritha Ben W a hb rapporte: «L e Prophèt e -q u’Allah le bénisse et


le salue- nous fit une prière de deux raka'ats à Mina bien qu’il n’y avait
aucun d a nger».

- Ibn Mass'oud a rapporté qu’on lui demanda qu'Othma n a fait une


prière d e quatre ra k‘ats à Mina. Il s’écria alors: «N o u s appart enons à
Dieu et c’est v ers Lui que nous nous retournerons» Puis il dit: « J ’ai fait
une prière de d eux rak‘ats a v e c (’Envoy é de Dieu -q u’Allah le bénisse
et le s a lu e- à Mina, ainsi a v e c Abou Ba kr et ‘O m a r -J ’aurais bien aimé
prier quatre rak'ats au lieu de deux et que c es deux rak'ats seraient a c
cept é es de Di e u».

C e s diff érents hadiths prouvent d’une f a çon claire que l’a br è g e


me nt de la prière n e d ép end pas de la craint e ou du c a s d e d a ng er.
P o ur c el a certains ulémas ont d é cl aré que ce t a brè g em ent ne porte
pas sur le nombre de rak'ats mais plutôt sur la manière d e s’acquitt er
de la prière, selon Mouj ahed, Ad-D a h a k et As-Sou ddy, tirant argument
d e c e hadjth rapporté p ar Male k d’a près 'Aich a: « D ’abord la prière fut
imposé e de deux rak'ats qu'on soit résident ou en voyage. La prière du
voy a g e resta telle quelle, et celle de la résidence fut compl ét é e à qu a
tre».

Si d’a près c e hadith la prière en c as d e voy a g e est fixée à d e ux


ra k'ats, comm e nt prétend -on que c et a brè ge me nt porte sur la f açon
de s’en acquitt er et non p as du nombre d e s ra k'ats? En plus, o n cite
ce hadith rapporté par l’imam Ahm e d d’après Ibn Om ar: «L a prière en
ca s de voy age est formé e de deux rak'ats ainsi que celles des deux fê
tes -F itr et A d h a- et du vendredi p ar la bouch e du Prophèt e -q u ’All ah
le bé niss e et le s a lu e- et ch a cun e d e c e s prières e st consid éré e en
tant qu e compl è t e». Mouslim et N a ss a ï ont cité le m ê m e hadith a v e c
cet ajout d’après Ibn Abba s: « A savoir quatre rak'ats quand on est rési
dent, d eux en voya ge et une en c as du danger, sans négliger les priè
res suréroga toires a ussi bi en e n résid ant q u ’e n v o y a g e a n t».

C eci ne contredit pas ce que 'Aicha a déclaré que la prière était à


l’origine formé e de d eux ra k'ats en lui ajoutant d eux autres qu and on
149
réside. Et c e qui est de conv enu, c’est que la prière du voy a g e est limi
té e à d eux rak'ats.

Si c’est ainsi, on peut conclure q u ’il s’agit de la f açon d’a ccomplir


la pri èr e e n c o m m e n t a n t c e v e rs e t: « il vous est permis d’abréger la
prière» c omm e en c a s de d a nger et c’est pourquoi Di eu dit ensuite: «S i
vous craignez d’être inquiétés par les infidèles» et e ncore: «Lorsque tu se
ras au milieu de tes troupes et que tu les appelleras à la prière» (l e v ers e t
suiva nt que nous allons comm ent er) qui confirme qu e c et a brè g e m e nt
porte sur la f açon de s’acquitter de la prière.

Q u a n t à Mo uj a h e d, il a co mm e n t é c e v ers e t: « il vous est permis


d’abréger la prière» et dit: «L e jo ur où le Proph è t e -q u ’Alla h le b éniss e
e t le s a lu e- s e trouvait à Osf a n a v e c les fidèles, e t les polythé ist es à
D a jn a n, il fit la prière du midi de quatre ra k'ats en a ccompliss a nt à la
perfection ses inclinaisons et se s prosternations, au mome nt où les po
lythéist es voul aient saisir l’occa sion pour les a tt aquer e t s’e mp are r de
leurs effets et matériels de guerre.

O u m a y a B e n Abdull a h B e n Kh a l e d B e n O u s s a y d rapport e q u ’il a


d e m a n d é à Abdull a h B e n O m a r: « O n trouve d a ns le C or a n le v ers e t
relatif à l’a brè g e m e n t d e la prière e h c a s d e d a ng e r, m a is le v e rs e t
c o nc e rn a n t la pri ère en vo y a g e n ’y e xiste p a s ?» Il ré pondit: «N o u s
a vons trouvé notre Prophèt e -q u’AHah le bénisse et le s a lu e- pratiquer
ce tt e prière et nous l’a vons imit é». Abdull a h B e n O m a r tira argum e nt
du faire du Prophèt e et non plus du Livre de Dieu.

E n voilà aussi un autre argument: Sa m a k Al-Ha na fi a dit: « J ’ai d e


ma ndé Ibn O m a r à propos d e la prière en c as de voy a g e, il me répon
dit: «E l l e e st f orm é e d e d e ux ra k'a ts s a ns ê tre c o n s id é ré e c o m m e
étant incomplèt e ou abré gé e à l’oppos é d e celle d e la cra int e». J e ré
pliqua i: «C o m m e n t on doit f aire la prière en c a s d e d a n g e r?» Il dit:
« L ’imam fait d’abord une seule rak'at a ve c une partie de fidèles qui, en
la terminant, quittent l’endroit de la prière pour les c é d er à l’autre p ar
tie, et l'imam fait avec e u x un e autre rak'at. D e cette f açon ch aqu e par
tie aura prié une seule rak'at et l'imam d e ux».
w a ’id â kunta fîhim fa ’aqam ta lahum u-s-salâta faltaqum tâA’ifatum-
minhum ma‘aka wa-l-ya’hudû ’aslihatahum fa’id â sajadû falyakûnû min
wara ’ikum walta’ti t a ’ifatun ’uhrâ lam yusâllû falyusallû ma‘aka wa-l-
ya’hudû hidrahum wa ’aslihatahum wadda-l-ladîna kafarû law tagfalûna
‘an ’aslihatikum w a ’am ti'atikum fayam îlûna ‘alaykum m ayla tan
wa'hidatan walâ junâha ‘alaykum ’in kâna bikum ’adan mim-matarin
’aw kuntum mardcf’an tada'û ’aslihatakum wa hudû hidrakum ’inna-L-
Lâha ’a‘adda-lil-kâfirîna ‘ad âbam-muhînan (102).

Lorsque tu seras au milieu de tes troupes et que tu les appelleras à la


prière, qu’une partie prie avec toi en gardant ses armes. Son oraison termi
née, qu’elle’se retire et cède la place à l’autre partie. Que celle-ci entre
alors en prière avec toi mais qu’elle reste sur le qui-vive et garde aussi ses
armes. Les infidèles attendent que vous vous débarrassiez de vos armes et
de vos munitions pour tomber sur vous de toute leur masse. D vous est per
mis lorsque la pluie vous incommode ou, si vous êtes malades, de déposer
les armes. Restez quand même sur le quoi-vive. Allah a préparé pour les in
fidèles un châtiment ignominieux. (102).

Il y a plusie urs sort e s d e prière e n c a s d e d a ng e r e t a ut a nt d e f a


ç ons p o ur les a cco mplir: il s e p e ut qu e l’e nn e mi soit e n f a c e d e la di
rection d e la qibla ou non. La prière q u ’on doit s'e n a cquitt er p e ut ê tre
d e qu a tre ra k'a ts c o m m e ce ll e du midi, d e l’a sr ou du soir, ou d e trois
telle la prière du c o uc h e r du Sol e il, ou enfin d e d e ux telle la pri ère d e
l’a urore. Ta n t ô t on l’e ff ectue e n c o mm un et t antôt individu elle me nt lors
d e l a m ê l é e , e n s e d irig e a n t o u n o n v e r s la qibl a, m a rc h a n t à pi e d ou
mont a nt. E n c a s où on doit l’a cco mplir e n m a rch a nt, on doit o b s e rv e r
le s a c t e s succ e ssif s d e la prière. L e s ul é m a s on t dit: D a n s c e c a s on
fait la pri ère d ’un e s e ul e ra k'at e n tirant a rgum e n t du h adith s u s-m e n-
151
tionné d’aprè s Ibn Ab b a s, comm e on p eut aussi la f aire a v e c d e s g e s
t es qu a nd on s e bat, sinon on se cont ente d ’un e s eule prostern ation
c ar il y en a là un rappel de Dieu.
D ’a utre part, les ul éma s ont toléré de re t arder la prière lors d e la
mêlé e tout comm e le faire du Prophèt e -q u’Allah le bénisse et le s a lue-
le jo ur d e la bataille des coalisés qui s’est acquitt é des prières du midi
et de l’a sr aprè s le co uch er du soleil; puis il a fait celle du co uc h er du
soleil et ensuite celle du soir.
Ainsi c’était le c a s lorsqu e les fidèles voulurent a tt a qu er les Ba ni
Qoura idh a, le Prophè t e -q u ’All ah le béniss e et le s a lu e- leur dit: «Q u e
l’un d ’entre vous ne f asse la prière d e l’a sr q u’une fois arrivé tout près
d e B a ni Q o ur a i d h a ». E n co urs d e rout e c ert a ins la firent e n disa nt:
«L ’Envoy é de Dieu -q u’Allah le bénisse et le s a lue- n’a p as voulu qu’on
re t arde la pri ère m a is d e h â t er le p a s afin d’y arriv er le polutôt p o s
s ib l e .» D ’a utre s la re tard ère nt ju s q u ’à l e ur arriv é e tout près d e B a ni
Qoura idh a aprè s le couch er du soleil. Le Prophè t e -q u ’Allah le béniss e
et le s a lue- n’a a dressé d e reproch es ni a ux uns ni aux autres. Mais la
majorité d es ul éma s ont jug é qu e tout cela a été a brog é p ar le v ers e t
relatif à la prière en c as de d a nger qui .n’a pas été encore révélé.
«Lorsque tu seras au milieu de tes troupes et que tu les appelleras à la
prière» c ’est un c a s qui diff ère du premi er, s e rapport e à la pri ère en
c a s d e d a ng e r et qui e st compo s é d'un e s eule ra k'at, q u’on l’a c c o m
plisse en c om mun d errière un ima m ou s e ul, à pie ds ou en monta nt,
se dirige ant v ers la qibla ou non.
Le mérit e de cette prière est inconst e st a ble co mm e ont j ug é les
ul é m a s en s e b a s a n t s ur c e v e rs e t e n ra pport a nt q u ’il re n f e rm e un
grand pardon a ux priants.
Q u a n t à c e ux qui ont pré te ndu que la prière e n c a s d e d a ng e r a
été abrog é e a près la mort du Prophèt e -q u ’Allah le bénisse et le s alue-
en comm e nt a nt c e v ers e t à la lettre: «Lorsque tu seras au milieu de tes
troup e s» l e ur argument est très f a ibl e. P o u r l e ur répondre on cite l’atti-
tu d e d e c e u x qui a v a i e n t re fus é d e v e rs e r la z a k a t d e l e urs bi e n s
a près la mort du Prophè t e -q u’Allah le bénisse et le s a lu e- e n tirant ar
gum e nt de c e vers et: «Prélève une aumône sur leurs biens pour les puri
fier et les rendre sans taches. Prie pour eux: tes prières sont un apaisement
p o ur e u x » [C o r a n i x , 1 0 9], lis d is a i e n t: «A p r è s le Pro p h è t e nou s ne
152
p a yo ns la z a k a t à p e rs o n n e , m ais no u s la pré l e vons s ur nos bi e ns et
d on n on s à qui nou s vo ulons. Nou s n e la d o n n on s q u’à celui don t s e s
pri è re s - c. à .d invoc a tio ns - no u s s e ro n t un a p a i s e m e n t .» C e p e n d a n t
les c o m p a gn o n s ré fut èrent l e urs dires, les oblig ère nt à p a y e r la z a k a t
et combattirent les rebelles.

A v a n t de montrer la f a çon de cett e pri ère, nou s allons cit er la cir


c o ns t a nc e d e la ré v él a tion d e c e v e rs e t. Ali -q u e Di e u l’a gr é e - a ra p
porté: «D e s ho mm e s de Bani N ajjar d e m a nd ère nt à l’E n v o y é d e Di e u -
q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e-: « O E n v o y é d e Di e u, nous vo y a g e o n s
s o uv e n t, c o m m e n t d e vro n s-n o u s f a ire la p ri è r e ?». A c e tt e o cc a s io n
Di e u fit d e s c e n dr e c e v ers e t: «Quand vous êtes en déplacement, il vous
est permis d’abréger la prière» Puis la révélation fut int errompue p e nd a nt
u n e a n n é e e n ti è re . P u is d a n s un e d e s e s e x p é diti on s le Pro p h è t e -
qu’All a h le bé niss e et le s a lu e- fit la prière du midi a v e c les fidèles. Le s
voy a n t ainsi, les polythé ist es dirent les uns a ux a utre s: «M o u h a m m e d
et s e s c o m p a gn o ns vou s ont laissé l’occ a sion p our les a tt aquer, é l a n
ç o n s-n o u s d o n c contre e u x ». Un h omm e d ’e ntre e u x l e ur dit: «A t t e n
d on s, c a r ils vo n t f aire a ussi un e prière a prè s c e ll e -c i». Di e u à Lui la
ï puiss a n c e e t la gloire fit a lors cett e rév é la tion: «S i vous craignez d’être
1inquiétés par les infidèles» e t p a r la suite la prière d e la cra int e fut é t a-
jblie».

Ab o u ‘Ay a c h Al-Zo urqi rapporte: «E t a n t a v e c le Proph è t e -q u ’All ah


le b é niss e e t le s a lu e- à ‘O sf a n en f a ce d e s polyth é ist es, dont Kh a l e d
B e n A l-W a li d ét ait l e ur co mm a n d a n t, qui é t a i e nt d a ns la dire ction d e
n otre qibl a, le Pro p h è t e -q u ’All a h le b é n is s e e t le s a l u e - n o u s fit la
pri ère du midi a lors qu e l es polyth é ist e s disa i e nt l e s u ns a u x a utre s:
«S i nous les a vions a tt aqué s au mom e n t d e la pri ère nous a urions pu
a vo ir le d e s s u s». C ert a in s d ’e ntre e u x ré pondire nt: «Il s f eront bi entôt
un e pri ère q u ’ils pré f ère nt à e u x-m ê m e s e t à l e urs e n f a n t s». G a bri e l
d e sce ndit a v e c c e v e rs e t entre midi et l’asr. «Lorsque tu seras au milieu
de tes troupes et que tu les appelleras à la prière». A u m o m e n t d e la
prière d e l’asr, le Proph è t e -q u ’All ah le béniss e et le s a lu e- nous ord on
na d e port er nos arm e s, nous mit e n d e ux ra ng é e s d errière lui. Il s ’in
clina et nous fîm e s d e m ê m e, puis il s e re l e v a e t nous nous re l e v â me s
é g a l e m e nt. L e Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- s e prost ern a
et c e u x qui s e trouv a ie nt a u pr e mi er ra ng s e prost ern ère nt t a ndis qu e
c e ux du d euxi èm e rang les g ardèrent.
153
E n s e re le va nt de la prost ernation, les premi ers é ch a ng èr e n t l e ur
pl ac e a v e c l es a utre s, po ur les g ard er, et c e ux-ci s e pros t ern ère nt à
leur tour puis s e relevèrent a v e c le Prophè t e -q u ’Alla h le b éniss e e t le
s a lue-, s ’inclinèrent a v e c lui et qu a nd il s e prostern a, les ho mm e s qui
se trouv ai ent derri ère lui s e prost ernèrent alors qu e les a utres mont è
rent la g ard e. Q u a n d ils s ’a ssirent, les premi ers firent d e m ê m e, à la
fin le Proph è t e -q u ’Alla h le bé niss e et le s a lu e- fit la salut ation finale.
Ainsi la prière fut terminé e. A s avoir qu e l’E nvo y é d e Di e u -q u ’All a h le
béniss e e t le s a lu e- avait fait cette prière d e ux fois: la premi ère à ‘O s -
fan et la d euxi ème dans le territoire de Bani So ul a im».

Se lo n un e troisi ème v ersion Ja b e r B e n Abdull a h ra cont e: « L ’E n


v o y é d e Di e u -q u'A ll a h le b é niss e et le s a lu e- m e n a un e c a p m a g n e
contre la tribu Khasf a. Un homm e parmi c es derniers a ppel é Gh a wra th
B e n Al-H are th, s e trouvant tête à tête a v e c le Prophèt e -q u ’Alla h le b é
niss e e t le s a lu e -, bra ndit so n s a br e et lui dit: « Q u i t e pro t è g e d e
m o i?» - Di e u, lui ré pondit-il. Le s a bre tomb a a ussitôt d e la m a in d e
l’homm e, l’E nvoy é de Dieu -q u’Allah le bénisse et le s a lu e- le prit et lui
posa la m ê m e question: «Q u i te protège de m o i?» Et l’homm e d e répli
quer: «S o i s cl é m e nt!». Le Prophè t e -q u ’All a h le bénisse et le s a lu e- lui
dit: «A t t e s t e s-t u qu ’il n’y a d ’a utre divinité qu e Di e u et qu e j e suis le
M e ss a g er d e Di e u? - Non, ripost a-t-il, mais j e te donne m a p arol e qu e
j e ne te combattrai pas et ne serai plus à côt és d’autres qui te comb a t
tront.

L ’homm e, mis en liberté, re g agn a s es concitoy ens et l e ur dit: «J e


vi ens d e c h e z un homm e qui est le meilleur du m o n d e».

Le mom e nt d e la prière survint, l’Envo y é d e Die u -q u ’All a h le b é


niss e e t le s a lu e- fit la pri ère d e la craint e en divis a nt l es fid è l es en
d e ux gro u p e s: l e pre mi er monta la g a rd e et l'a utre fit un e prière d e
d eux ra k’ats a v e c le Prophèt e -qu'Alla h le bénisse et le s a lu e- et prit la
pl a c e du d e ux i è m e gro u p e qui fit a ussi un e prière d e d e u x ra k a'a t s
a v e c le Prophè t e. L’Envo y é de Dieu -q u’Allah le bénisse et le s a lu e- fit
une prière d e quatre rak'ats et les fidèles une prière d e deux.

Il s ’a v èr e d e c e qui pré cè d e qu e le port d’arm e au mom e nt d e la


prière e n c a s d e d a ng er est re comm a nd é c e qui e xplique, d ’a prè s A l-
Ch a f é'i, c e v ers e t: « I l vous est permis, lorsque la pluie vous incommode
au, ai vous êtaa malades, de déposer les armes. 11estez quand même sur le
154
qui-viv e» qui signifie qu’on p eut port er l’arm e e n priant et qu e l’on pr e n
ne g a rd e si on la d é po s e, e t d a ns le s d e ux c a s l’on doit ê tre toujours
prê t à affront er l’e nn emi pour qui Die u a pré p aré un châ time nt ignomi
nieux.

fa’id â qadaytumu-s-salâta fad kurû-L-Lâha qiyâman wa qu'ûdan wa'alâ


junûbikum fa’id â-t-m a’nantum fa’aqimû-s-salâta ’inna-s-salâta kânat
‘alâ-l-mu’minîna kitâban mawqûtan (103) walâ tahinû fî-btigâ’i-l-qawmi
’in takûnû ta’lamûna fa ’innahum ya’lamûna kamâ ta’lamûna wa tarjûna
mina-L-Lâhi mâ lâ yarjûna wa kâna-L-Lâhu ’Alîman Hakîman (104).

L a prière terminée, mentionnez le nom de Dieu, debout, assis ou cou


ché. Quand vous êtes en sécurité, récitez normalement vos prières. L a
prière est une obligation pour les musulmans. Elle doit avoir lieu aux mo
ments fixés (103) Ne cessez pas de harceler vos adversaires. Si vous souf
frez, eux aussi souffrent. M ais vous attendez d’Allah une récompense qu’ils
ne sauraient espérer. Allah est omniscient et sage. (104).

La mention e t les invoca tions d e Die u é t ant re c omm a nd é e s a prè s


ch a qu e prière, aprè s celle de la craint e elles doivent être plus int enses.
P o ur cel a II ordonn e à S e s servit eurs de p e ns er à Lui toujours en toute
situa tion e t pos ture: a ssis, d e b ou t ou m ê m e c ou ch é s. Puis Di e u l e ur
dit: «Quand vous êtes en sécurité, récitez normalement vos prières» c ’e st à
dire a c c o m p li s s e z la pri è re c o m m e il s e doit e n f a is a n t s e s incli n a i
sons, prost erna tions e t re l èv e me nts à la perf ection a v e c recueill ement,
c ar la prière est prescrite a ux croy ants à de s mom ents dé t erminés.
«N e cessez pas de harceler vos adversaires» un ord r e a d r e s s é a u x fi
d èl es d e ne plus faiblir d a ns la poursuite d e leurs e n n e mis, d ’ê tre a ux
a gu e t s et d e l e s comb a t tre a v e c a c h a rn e m e n t. C a r tout m a lh e ur qui
po urra it a rriv e r a u x cro y a n ts c o m m e mort ou bl e ssure s, il a tt eindra it
155
aussi les a dv ers a ire s, tout es les d e ux parti es en s erai e nt assuje tti es;
une chos e qu’on trouve d ans un autre v erset: «S i un revers vous atteint,
dites-vous que d’autres en ont subi aussi») [Cora n III, 140].

Po ur ra s sure r les fidèles qui, en combattant, s’e xp os e nt a ux m ê


me s calamités, Il leur prome t d e leur a ccorder c e qu’ils e spère nt d e S a
part: la r é c omp e ns e, la victoire et le s e co urs, c e qu e l es a utre s n’en
e sp ère nt point. C ’est bi en une prome ss e v éridiqu e cit é e d a n s le Livre
d e D i e u e t a n n o n c é e p a r la b o u c h e du P ro p h è t e . P o u r c e l a l e s
croy ants sont plus dign es du comba t d ans la voi e d e Die u afin qu e S a
p arol e soit la plus é l e v é e. Di e u c ert e s e st c elui qui s ait tout et II est
juste.

’innâ ’anzalnâ ’ilayka-l-kitâba bi-l-haqqi litahkuma bayna-n-nâsi bimâ


’arâka-L-Lâhu walâ takun li-l-ha’inîna hâsîman (105) wa-stagfiri-L-Lâha
’inna-L-Lâha kâna Gafûra-r-Rahîm an (106) walâ tujâdil ‘ani-l-ladîna
yahtânûna ’anfusahum ’inna-L-Lâha lâ yuhibbu man kâna hawwânan
’atîman(107) yastahfûna mina-n-nâsi walâ yastahfûna mina-L-Lâhi wa
huwa ma‘ahum ’id yubayyitûna mâ lâ yardâ mina-l-qawli w akâna-L-
Lâhu bimâ ya‘malûna muhît an(108) hâA ’antum hâ’ûlâ’i jâdaltum
‘ anhum fî-l-hayâti-d-dunyâ fama-y-yujâdilu-L-Lâha ‘ anhum yawma-1-
qiyâmati ’am-man yakûnu ‘alyhim wakîlan (109).

Nous t’avons révélé le Livre, expression de droit, pour que tu juges en


tré les hommes selon les indications d’Allah. Ne défends jamais la cause dès
plaideurs malhonnêtes. (105) Appelle sur toi le pardon d’Allah. Allah est
156
miséricordieux et clément. (106) N ’assiste pas ceux qui ne sont pas en paix
avec leur conscience. Le perfide et le méchant déplaisent à Allah. (107). Us
se cachent des hommes et ils ne se cachent pas d’Allah, alors qu’Allah est
présent lorsqu’ils tiennent secrètement leurs conciliabules qui Lui déplaisent.
Allah sait tout ce qu’ils font. (108) Ces gens-là, c’est entendu, vous plaidez
leur cause dans ce monde. M ais qui les défendra auprès d’Allah au jour de
la résurrection? Qui consentira à être leur avocat?» (109).

Di e u s’a dr e ss e à So n M e s s a g e r e t lui dit q u’il lui a rév é lé le Cor a n


a v e c la v érit é afin q u ’il ju g e entre les h o mm e s s e lon s e s pre scriptions
ë t d ’a pr è s c e q u’il lui fait voir.
C ert a in s ul é m a s ont tiré a rgum e n t d e c e v e rs e t qu e le Proph è t e -
q u ’All a h l e b é niss e et le s a lu e- a v a it le droit d e tra nch er l es diff érends
s e lon s e s propore s lumi ères, ainsi q u’un hadith rapporté p a r O u m S a l a -
m a c orro b or e c e f ait. Ell e ra cont e: «E n t e n d a n t un e disput e a upr è s d e
s a port e, le Pro p h è t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e - sortit et dit a ux
d e u x h o m m e s qui s e disput ère nt: « J e ne suis q u ’un être humain. Je re
ç o i s l ’un des adversaires qui pourra être plus éloquent en exposant son ar
gument q u ’un autre, croyant q u ’il a raison, j e prononce une sentence en sa
faveur. E n f a i t j e procure une place à l ’enfer à qui j e donne raison contre
un autre musulman, q u ’il la prenne ou q u ’il la laisse de cô t é ». (R a pp o rt é
par Boukhari et Mouslim ) ( I ) .

S e lo n un e a utre v e rsion, il s ’agit d e s d e ux m é dinois qui s e disp u


tai ent un e succ e ssion e t ch a cun d’e ux n’av ait a ucun e é vid e nc e. En t e n
d a n t l e s p r o p o s d u P r o p h è t e -q u ’A ll a h l e b é n is s e e t l e s a l u e - e t
cra ign a n t un e injustice, ils s e mirent à pl e ure r e t ch a cun d ’e ux s ’é cri a:
«J e suis prê t à c é d e r mon droit à mon fr è re». L’E nvoy é d e Di e u -q u ’A l
lah le b é niss e e t le s a lu e-, l e ur dit: «A llez, partagez cette succession entre
vous. Q u e chacun d ’entre vous recherche la vérité et son droit, et faites un
tirage au sort, puis que chacun d ’entre vous déclare licite ce q u ’il donne à
son f r è r e » .

( 1) ^ «** -^jj^ ÀlS c j C- ;*

Cj * (*-^*~* à *'*. o . .^ î ni J om ¿ j»
.«U j JlJ jî

15 7
Q u a n t à la c irc o n s t a n c e d e la r é v é l a ti o n d e c e v e rs e t: «N o u s
t’avons révélé le Livre...» Ibn Ab b a s racont e le récit suiva nt: «U n group e
d e s Ans ari e ns -M é din oi s- firent une expédition a v e c l’E nvo y é de Die u -
qu ’All a h le b éniss e et le s a lue-. Le boucli er d e l’un d’e ux fut vol é, il a c
cus a un Ans ari e n du vol et alla dire à l’E nvo y é d e Di eu -q u ’All ah le b é
niss e e t le s a lu e -: «T o u ‘ma B e n O u b a yr e q a vol é m o n b o u c li e r». L e
vo l e ur, mis au c our a n t, prit le bo ucli e r e t le mit d a n s la m a is on d ’un
h omm e innocent, et vint dire à s e s concitoy ens: « J ’ai c a ch é le boucli er
d a n s la m a ison d ’un tel, si vou s vo ul e z le re ch erch er, vo u s l’y tro uv e
r e z».

L e s A n s a ri e n s vinre n t tro uv e r la nuit le Pro ph è t e -q u ’All a h le b é


niss e e t le s a lu e - et lui dirent: «N o t r e co ncit oy e n e s t in n oc e n t (c . à .d
To u 'm a ) e t le bouclier se trouv e d a ns la m a ison d’un tel, c ’e st bien c e
q u ’on nous fait s a voir. D é cl ar e d o n c l’in n oc e nc e d e notre a mi d e v a n t
tout le mon d e , c a r si tu n e d é cl are s p a s son hon n ê t e t é, il s era it p e r
d u ». L’E nvo y é d e Die u -q u ’All ah le b é niss e et le s a lu e- l’innoce nt a d e
v a n t tout le m on d e , e t le v e rs e t lui fut ré v é l é : «N ou s t’avons révélé le
Livre, expression du droit, pour que tu juges entre les hommes selon les in
dications d’Allah. Ne défends jamais la cause des plaideurs malhonnêtes».

En suit e Di e u d é n o n c e les c om plot e urs e t dit: « N ’assiste pas ceux


qui ne sont pas en paix avec leur conscience. Le perfide et le méchant dé
plaisent à Allah» il s’agit naturelle me nt d e c e ux qui sont v e n u s c h e z le
Proph è t e -q u ’All a h le b éniss e e t le s a lu e- p our innoc e nt er l e ur c o m p a
gn on le coup a bl e. Puis Die u, d a ns les v e rs e ts qui s’e n suiv e nt, m e t en
g a rd e l es perfide s, e t dit: «Quiconque aura commis une mauvaise action
ou se portera tort à soi-même...» un e allusion à c e ux qui a v a i ent menti à
l’E n v o y é d e Die u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- p our innoc e nt er l e ur
a mi, et poursuivit: «Celui qui commet une mauvaise action volontairement
ou involontairement, puis s’en décharge sur un innocent, se rend coupable
d’une félonie et d’un infâme péché» il s ’agit du vol e ur et d e c e ux qui ont
pl aidé s a c a us e.

Q a t a d a B e n A n-N o u ‘ma n a racont é à son tour cette histoire:


« D a n s u n e f a m ill e d e s n ô tr e s a p p e l é e s B a n i O u b a y r e q il ÿ a v a i t
trois h o m m e s dont l es n om s son t Bichr, B a ch ir e t M ou b a chir. B a c h ir
ét ait un hypocrite qui satirisait les c o m p a gn on s du Pro ph è t e -q u ’All a h
le b é niss e et le s a lu e- et attribuait s e s p o è m e s d e s po è t e s Ar a b e s. Il
158
pré t e nd a it: U n tel a dit, un autre a dit... Ent e nd a n t c e s p o è m e s», les
| comp a gno ns décl arai ent: «P a r Dieu nul autre que cet ho mm e m éch ant
n e co mpos e d e tels poèmes? et affirmaient que c ’était le fils d e O u b a y-
1 req. C e tt e f amille s e plaignait toujours de la p auvre t é et d e l’indigence
du t emps de la Jahilia et après l’Islam. Le s g e ns, à cette é poqu e-l à, ne
s e nourrissaient que d e l’orge et de dattes. Si l’un d’e ux possédait une
petite somm e d ’arge nt, e t qu e d e s m arch a nds a mbul ants v e n a i ent du
C h a m portant d e la f arine du froment, ils s ’achet ai ent une petite qu a n
tité p our lui-m ê m e s a ns en donn er a ux m e mbre s de s a f amille qui ne
prenai ent qu e les dattes et du pain d’orge.
Un jo ur c e s march a nds arrivèrent du C h a m et mon oncl e paternel
Rif a'a b en Z a id achet a de la farine du froment et la gard a d ans une ar
moire où il avait mis aussi un sabre et un bouclier. Un vol e ur réussit à
pra tiquer une brèche a u-d e ssous d e l’armoire et prit la f arine et les ar
me s. Le l endemain matin mon oncl e vint m e trouver et m e mit au cou
rant d e c e vol.
N ou s fîm e s une enqu êt e et qu elqu e s uns d e nos voisins nous in
f ormèrent qu’ils ont vu les Bani Oub a yre q allumer un f our pour faire ckr
pain a v e c la f arine dérobé e. En demandant à la famille d e Bani O u b a y
req, ils répondirent: «L e vole ur n’est autre qu e Labide B e n S a h l» alors
qu e nous .sa vions qu’il était un pieux et un bon musulman.
La bid e, ente nd ant cette accusa tion, d ég a in a son s abre et s’écria:
« M ‘a ccu s e n t-ils du vol? P a r Di eu j e v a is l e ur tra nc h er la tête s’ils ne
d on n e n t p a s le nom du vo l e ur». Le s homm e s le c a lm ère nt e n t é moi
gn a nt d e son innoce nc e, s ans innocent er les Bani Oub a yre q. Mon on
cle m e d e m a nd a alors d’aller voir l’Envoy é de Dieu -q u’Allah le bénisse
et le s a lu e- pour lui faire part de cet événement.
Q a t a d a poursuivit son récit: «J e vins tro uv e r l’E n v o y é d e Di e u -
qu’Alla h le béniss e et le s alue- et lui dis: «D e s homm e s qui nous h ais-
s e nt ont vo f é mon oncl e en pratiquant une brè che sous l’a moire et se
sont e m p aré d e la f arine et d es arme s. Q u ’ils nous rendent les arme s,
qu a n d à la f airne, nous n’en a vons plus b e s o in». Il m e rassura e t dit:
«J e v ais leur ordonn er de le f aire».
L e s B a n i O u b a y r e q , mis au coura nt d e c el a, allèrent voir un d e s i
l eurs appe lé O us s a yd B en ‘Orw a qui, a v e c d’autres p ersonne s, se ren
dire nt c h e z le Proph è t e -q u ’Alla h le b é niss e et le s a lu e- et lui dirent:
159
« Ô E n v o y é d e Di e u, Q a t a d a B e n A n -N o u ‘m a n e t so n oncl e nous a c c u
s e n t d e c e vol s a n s pré s e n t e r ni un e é vid e nc e ni a m e n e r d e s t é m oins
alors qu e nou s s o m m e s d e s g e ns v ertu e ux et d e bons m u s u lm a n s».

J e re tourna i d e c h e z le Prop h è t e -q u ’All a h le b é nis s e e t le s a lu e -


re gre tt a nt m a pl a int e et j ’a ur a is a im é bi e n s a crifi er un e p arti e d e m on
arg e n t qu e d e ra co nt er c e fait à l’E n v o y é d e Di e u. Mon oncl e vint c h e z
moi p o u r s a v o ir qu e l é t ait le ré sult a t d e m e s e n tr e ti e ns a v e c le P r o
ph è t e. E n lui ra cont ant c e qu’il s’est arriv é, il s’é cri a: C ’e s t d e Di e u qu e
j ’implore le s e c o u rs». C e v e rs e t fut a lors ré v é l é: «N ou s t’avons révélé le
Livre, expression du droit, pour que tu juges entre les homnes selon les indi
cations d’Allah. N e défends jamais la-cause des plaideurs malhonnêtes»
c ’e s t à dire l e s B a ni O u b a yr e q «Appelle sur toi le pardon d’A llah » p o ur
a voir re fut é l’a ccus a tio n pr é s e nt é e p a r Q a t a d a «A llah est miséricordieux
et clément. N ’assiste pas ceux qui ne sont pas en paix avec leur cons
cience...». Si c e s g e n s-l à a v a i e n t im ploré le p a rd o n d e Di e u, ils L ’a u
rai ent trouv é cl é m e nt e t mis éricordi e ux. «Celui qui commet une mauvaise
action se mit lui-même ju s q u ’à et d’un infâme péché» il s ’a git d e La b id e
«Sans la grâce d’Allah.... j u s q u ’à Grande a été la sollicitude d’Allah sur
toi».

A p r è s c e tte ré v él a tion on a p port a l es a rm e s à l’E n v o y é d e Di e u -


q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- qui les rendit à son tour à Rif a'a.

E t Q a t a d a d e co nti nu e r so n récit: « E n re m e tt a nt les a rm e s à mo n


oncl e , a lors q u ’il était un vieil ard qui a v a it subi un e c écit é du t e m p s d e
la Ja h ili a e t j e dout a is d e so n isl a mism e , il m e dit: « J ’offre m e s a rm e s
p o u r l a c a u s e d e D i e u », e t c ’e s t à c e m o m e n t q u e j e co n s t a t a i q u ’il
était un vrai m u s u lm a n».

Q u a n t à B a chir, a pr è s la ré vé la tion d e s v ers e t s pré cit é s, il s e r e n


dit c h e z So u l a f a la fill e d e S a ‘d B e n S a m y a p o u r re jo in dr e l es p o ly
th é is t e s . D i e u à c e tt e o c c a s i o n fit d e s c e n d r e c e v e rs e t: «C e lu i qui
reniera le Prophète, après que la bonne voie lui ait apparue, et qui suivra
une autre direction que celle des fidèles, celui-là nous l’abandonnerons au
destin qu’il a choisi et nous le précipiterons dans l’enfer. Triste fin. Allah
ne pardonne pas qu’on lui reconnaisse un associé. Hormis cette injure, Il
pardonne à qui II veut. Celui qui associe quelqu’un à Allah commet une er
reur sans nom ») [C o r a n IV, 1 1 5-1 1 6]. A p r è s c e tt e ré v é l a tio n, So u l a f a ,
q u e H a s é a n B e n Th a b e t l’a v a it s a tiris é e, port a a lors l e s e f f e ts d e B a -

160
chir p our le s j e t e r à A l-A b t a h e n lui dis a nt: «T u n e m ’a p port e s a u cu n
bien, e t voilà H a ss a n qui m e s a tiris e».

«Ils se cachent des hommes et ils ne se cachent pas d’A llah» il s ’agit
d e s hypocrites qui v e ul ent s e c a ch e r d e s h omm e s à c a us e de le urs a c
tions a b omin a bl e s p our ne plus les l e ur re proch er du mo m e n t qu’ils en
f ont p a r a d e d e v a n t le S e ig n e ur, Lui qui con n a ît p arf a it e m e nt c e q u ’ils
c a c h e n t m ê m e d a n s l e ur f or int érie ur, c ’est pourquo i II dit: «A llah est
présent lorsqu’ils tiennent secrètement des conciliabules qui Lui déplaisent.
Allah sait tout ce qu’ils font» d e s p arol es qui constituent une m e n a c e et
un avertiss eme nt.

Puis II dit: «C es gens-là, c’est entendu, vous plaidez leur cause dans ce
monde» qui signifie e n d ’a u tre s t e rm e s: A s u p p o s e r q u e c e s g e n s-l à
sont s ou t e n us d a ns c e b a s m on d e e n v ertu d e l e urs a ctions a p p a re n
t es, quel s era l eur sort en s e t enant d e v a nt Di e u au jo ur d e la ré surrec
tion qui c on n a ît a u ssi bie n l’invisibl e q u e Je visib l e ? Q u i pourr a it ê tre
l e ur d é f e n s e ur en c e j o ur-l à ? S ûr e m e n t p e rs o nn e n e l e ur port era s e
cours.

wa m a-y-ya‘mal stî’an ’aw yazlim nafsahû tum m a yas tagfiri-L-Lâha


yajidi-L-Lâha Gafûra-r-Rahîm an (110) wa may-yaksib ’itman fa’innamâ
yaksibuhû ‘alâ nafsihî wa kâna-L-Lâhu ‘Alîman H a k îm a n (lll) wa may-
yaksib hatî’atan ’aw ’itman tumma yarmi bihî barî’an faqadi-htamala
bu h tân an w a ’itm am -m u bîn an (112) w a la w lâ fa d lu -L -L â h i ‘alayka w a
rahmatuhû lahammat tâ’ifatum-minhum ’an yudilluka wamâ yudillûna

161
’illâ ’anfusahum wam â yadurrûnaka min say’ in w a ’an z a la -L -L â h u
‘alayka-l-kitâba wa-l-hikmata wa ‘allamaka mâ lam takun ta'lamu wa
kâna fadlu-L-L^âhi ‘alayka ‘azîman (113).

Quiconque aura commis une mauvaise action ou se portera tort à soi-


même trouvera Allah miséricordieux et indulgent, s’il l’implore. (110) Celui
qui commet une mauvaise action se nuit à lui-même, car Allah est savant et
ju s t e .(lll). Celui qui commet une mauvaise action volontairement ou invo
lontairement, puis s’en décharge sur un innocent, se rend coupable d’une fé
lonie et d’un infâme péché. (112) Sans la grâce d’Alalh et sa sollicitude
pour toi, une partie d’entre eux auraient tenté de t’égarer. Ils n’égareront
qu‘eux-mêmes. Et ils ne pourront te causer aucun tort. Allah t’a révélé le
Livre et la sagesse et II t’a enseigné ce que tu ne savais. Grande a été la
sollicitude d’Allah pour toi (113).

P o ur montrer S a g én érosit é e t S o n indulg enc e, Di e u fait conna ître


a ux h o mm e s qu e celui qui revi ent à Lui re pe nt a nt a pr è s a voir c o m m is
un p é ch é ou une f aut e véniell e, ou il s’est fait tort à lui-m ê m e, trouv era
Di eu cl é me nt et miséricordi eux.
Ibn Ja rir ra pport e qu e Ab dull a h a dit: «L o r s q u ’un h o m m e d e s fils
d ’Isra ël comm e tt a it un p é ch é, il trouva it le ma tin le m oy e n d e son e x
piation écrit sur s a porte. S ’il a va it souillé s e s v ê t e m e n ts e n urina nt, il
coup ait la partie souill é e a v e c d e s cis e aux. Un h om m e s’écri a: «D i e u a
a ccord é d e S e s bi ens a ux fils d’Isra ë l» E t A bdull a h -q u e Di e u l’a gr é e -
d e ripost er: C e que Dieu vous a donn é e st meill eur e n vou s p ermett ant
d e n e ttoy er la partie souillé e a v e c d e l’e a u et le cont e nu d e c e v ers e t:
«Les vertueux qui, lorsqu’ils commettent une mauvaise action ou se nuisent
à eux-mêmes, appellent Allah et implorent Son pardon pour leurs péchés»)
[C o r a n III, 135] et a ussi c e v e rs e t: «Quiconque aura commis une mau
vaise action ou se portera tort à soi-même trouvera Allah miséricordieux et
indulgent s’il L ’implore».

Ali -q u e Di e u l’a gr é e - a dit: « A c h a q u e fois qu e j ’e n t e nd a is d e la


b o u c h e d e l'E n v o y é d e D i e u -q u ’A ll a h l e b é n is s e e t le s a l u e - u n e
cho s e qui m ’était utile, j e d e m a n d a is à Di e u d e m ’e n a cc ord e r. A b o u
B a k r, l e v é ri d iq u e , m ’a ra p p ort é q u e l’ E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é -
niss e et le s a lu e- a dit: « T o u t musulman qui comme t un péché, f a i t ses
ablutions, prie deux rak'ats et implore le pardon de Dieu, Dieu l ’absoudra»
Puis il récit a c e s d e ux v ers e t s: «Quiconque aura commis une mauvaise
462
action...» et «L e s vertueux qui, lorsqu’ils commettent une mauvaise ac
tion...».

C e s dires d e Di e u: «Celui qui commet une mauvaise action se nuit à


lui-même» so n t p areils à c e u x ci: «N u l ne prendra à charge les péchés
d’un autre») [C or a n X VII, 15] c ’est à dire qu e ch a cun s era r e spo ns a b e
de s es propre s actions, c a r Di eu est s a g e, juste et miséricordi eux.

«Celui qui commet une mauvaise action volontairement ou involontaire


ment, puis s’en décharge sur un innocent» c e ci c o n c e rn e , p a r e x e m pl e ,
les B a ni O u b a yr e q qu e n o u s a v o n s d é j à ra c on t é l e ur histoire e t qui,
p a r l e ur f élonie, a v ai ent a ccu s é du vol un h omm e v ertu e ux c o m m e L a -
bide B e n Sa hl, ou bi en le juif Z a id B e n A s-S a m in e s elon l es dire s d e s
a utre s ra pport eurs, e t qui était un h o m m e innoce nt don t l es pré v a ric a
t e urs l’a v a i e n t a ccu s é injust e m ent, m a is Di e u a v a it mo ntré la v é rit é à
S o n E nvo y é . D o n c c e bl â m e e t cett e ré prim a nd e co nc e rn e n t e n g é n é
ral tout e p ersonn e qui comme ttra d e telle f élonie.

«Sans la grâce d’Allah et Sa sollicitude pour toi, une partie d’entre


eux auraient tenté de t’égarer. Ils n’égareront qu’eux-mêmes».

L ’im a m A h m e d, c o m m e on l’a montré a up a ra v a nt, ra c on t e le récit


d e Q a t a d a B e n A n -N o u ‘m a n e t s on histoire a v e c B a ni O u b a y r e q qui
e s s a y è r e n t d ’a c c u s e r O u s s a y e d B e n O u rw a du vol, e t d e l e urs a m is
qui firent l’é loge d e Ba ni O ub a yre q et bl âm èrent Q a t a d a p o ur so n a gis
s e m e n t . P a r l a suit e il s ’a v è r e q u e l a v é rit é n ’é t a it p a s t e ll e q u ’ils
l’a v a i e nt ra cont é e à PEnvoy é de Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e-.
P o ur c e l a, et p o ur tr a nch e r c ett e qu e stion e t me ttre la v érit é a u cl air,
Di eu lui fit d e sc e n dr e l es v ers e ts sus-m e n tio n n é s, e n lui ra pp e l a nt so n
s e c o urs p o ur l e pr é s e rv e r d e tout e injustice, e t l e Livr e q u ’ii lui a ré
v élé , le C ora n, et la s a g e ss e qui est e n principe la sun n a . «D t’a ensei
gné ce que tu ne savais» c ’e s t à dir e a v a n t la r é v é l a ti o n, e t c e ci e s t
pareil à c e s dire s d e Di e u: «Nous t’avons ainsi révélé on Esprit qui pro
vient de notre commandement. Tu ne connaissais ni le Livre, ni la fo i»)
[C ora n XLII, 52] et à c e u x-ci: «T u n’espérais pas que le Livre te serait en
voyé, cela ne se fit que par une miséricorde de ton Seigneur») [C o r a n
X X V III, 861. C ’e s t p o urq u o i Di e u t e rm in e c e v e rs e t p a r: «Grande a été la
sollicitude d’Allah sur toi».

163
lâ hayra fi katîrim -m in najwahum ’illâ man ’am ara bisadaqa tin ’aw
ma'rûfin ’aw ’islâhin bayna-n-nâsi wa m ay-yafal dâlika-btigâ’a mardâti-
L -L â h i fasaw fa nu’tîhi ’ajran ‘azîman (114) w a m ay-yusaqiqi-r-rasûla
mim-ba‘di mâ tabayyna lahu-l-hudâ wa yattabi* gayra sabîli-l-mu’minîna
nuwallihî mâ tawallâ wa nuslihî jahannama wa sâ’at masîran (115).

On ne trouve rien d’édifiant dans la plupart de leurs propos. M ais ce


lui qui recommande la charité, le bien, l'union entre les hommes et cela
dans le but de plaire à Allah, celui-là nous lui donnerons une récompense
magnifique. (114) Celui qui reniera le Prophète, après que la bonne voie lui
ait apparu, et qui suivra une autre direction que celle des fidèles, celui-là
nous l’abandonnerons au destin qu’il a choisi et nous le précipiterons dans
l’enfer. Triste fin. (115).

La plu p art d e s p arol e s e t e ntre ti e ns d e s g e n s n e c o m p o rt e n t ri en


d e bon e xc e pt é s les p arol es d e c e ux qui ord on n e n t un e a u m ô n e ou un
bi e n n o t o ir e ou u n e ré co ncili a tio n e n tr e l e s h o m m e s , e t à p a rt c e l a ,
to u s l e s pro p o s s o n t c o m m e futilit é s. A c e t é g a rd O u m H a b i b a r a p
port e q u e le Pro p h è t e -q u ’A ll a h le b é n is s e e t le s a l u e - a dit: « O n de
m a nd era c o m p t e du f il s d ’A d a m de t o u t q u ’il p r o f è r e s a u f q u a nd il
mentionne D i e u à L u i la puissance et la gloire, ou ordonne à f a ir e un bien
ou déconseille un repréhensible».(Rapporté p ar Mardaweih) ( 1 ) .

E t d a n s un h a dith a uth e ntifi é l’ E n v o y é d e D i e u -q u ’A ll a h l e b é


nisse e t le s a lu e - a dit: « I l n ’est pas considéré comme menteur celui qui
( crée des m ensonges) afin de reconcilier entre les hommes, en disant du

(1) <0)1 J J U :cJlï fl *ij3J* ùil «IjJ <SjJI iloJbhJl frU-


¿jf- ^ ji j*\ j í jp «Al j T j J *!il

164
bie n e t en colportan t de bonnes p ar o l e s » ( R a pp o rt é p ar Boukhari et
M o u s li m )( I } .

L'E n v o y é d e Di e u -q u ’A ll a h le b é n is s e e t le s a l u e - a dit à s e s
c o m p a g n o n s: « V o u s dirai-je quel est l ’acte qui est plus méritoire que le
je ûn e, la prière et l ’aumône? - C e rt e s oui, ré po ndire nt-ils. Il poursuivit:
« C ’est la réconciliation entre les gens». D on c quiconque pratique ces actes
en ordonnant une aumône ou un bien ou reconcilie entre les hommes avec
sincérité et espérant la récompense divine, aura une récompense sans limi
tes.

«Celui qui reniera le Prophète, après que la bonne voie lui ait apparu»
il s’agit d e celui qui s e s é p are du Proph è t e a près a voir connu d’une f a
ç o n trè s cl a ire la vr a i e direction e n suiv a n t un ch e min diff érent. Ainsi
c ’e st le c a s d e celui qui s e s é pare d e la communa ut é qui s’a ccord e sur
un e affaire qu e lconqu e et la contredit sa ns a ucun prétext e v alable. Plu
s i e u rs h a d it h s o n t é t é r a p p ort é s à c e p ro p o s, e t l’im a m C h a f é'i d e
c o nsid é re r qu e tout e d éroga tion à un a vis un a nim e e st interdit e en se
b a s a n t sur le v ers e t sus-m e ntio nn é. C ’e st pourquoi Di e u m e t e n g ard e
e t m e n a c e tout e p erso nn e qui c om m e t un tel a ct e e n disant: «Celui-là
nous l’abandonnerons au destin qu’il a choisi et nous le précipiterons dans
l’enfer. Triste fin» C ’e st à dire s ’il e mprunt e un autre ch e min (qui n’est
p a s droit) Di e u le l a iss e a gir à s a guis e e n le lui e mb e lliss a nt p our le
conduire p a r é t a p e s v ers son m a uv a is destin, comm e II le montre d a ns
c e v e rs e t: «Laisse-moi donc avec ceux qui traitent de mensonge ce dis
cours.; nous allons les conduire par étapes par oà ils ne savant pas») [C o
ran LX VIII, 44],

Di e u a u ssi, d a n s d ’a u tre s v e rs e t s, mon tre le c a s d e c e ux qui se


d é tourn e nt d e la voi e trac é e, et dit: «Lorsqu’ils dévièrent, Dieu fit dévier
leurs cœurs» [C o r a n LX I, 5] e t: «Nous les laisserons marcher aveuglément
dans leur rebellion» [C or a n VI, 110]. Le ur sort s era s a n s a ucun doute la
G é h e n n e po ur a voir suivi un autre ch e min qu e celui d e la vérit é, et ne
tro uv e ro n t a u c u n e is su e c o m m e Di e u a dit: «L es criminels verront le
Feu; ils penseront y tomber et ils ne trouvèront aucun moyen d’y échap
per».

165
’in n a-L -L âh a lâ yagfiru ’ay-yusraka bihî w a yagfiru mâ dûna d âlika
limay-yasa’u wa may-yusrik bi-L-Lâhi faqad dalla dalâlan ba‘îdan (116)
’in yad‘ûna min dûnihT ’illâ ’inâtan w a ’in yad‘ûna ’illâ saytânam -
murîdan (117) la‘anahu-L-Lâhu waqâla la ’attahidanna min ‘ibâdika
nasîbam-mafrûdan (118) wa lâ’udillannahum wa la’umanniyannahum wa
la’âmurannahum falayubattikunna’adâna-l-’an‘âmi wa la ’âmurannahum
falayugayyirunna halqa-L-Lâhi wa may-yattahidi-s-saytâna waliyyam-
min dûni-L-Lâhi faqad hasira husrânam-mubînan (119) ya‘iduhum wa
yumannihim wamâ ya‘iduhumu-s-sayt ânu ’illâ gurûran(120) ’ûla^’ika
m a’wâhum jahannamu walâ yajidûna ‘anhâ mahîsan (121) wa-l-ladîna
’am anû wa ‘amilû-s-sâlihâti sanudhiluhum jannâtin tajrî min tahtihâ-1-
’anhâru halidîna fîhâ ’abadan w a ‘d a-L -L âh i haqqan waman ’asdaqu
mina-L-Lâhi qîlan (122).

Allah ne pardonne pas qu’on Lui reconnaisse un associé. Hormis cette


injure, Il pardonne à qui II veut. Celui qui associe quelqu’un à Allah
commet une erreur sans nom. (116). A part Allah, ils n’adorent que des
symboles féminins, ils n’adorent que Satan, le rebelle. (117) Qui pour avoir
été maudit par Allah a dit: «J e t’enlèverai une partie de tes fidèles. (118)
«J e les égarerai, j ’exacerberai leurs ambitions, je les inciterai à couper les
oreilles des animaux, je les persuaderai de dénaturer les lois de la création.
C J « ! uni » m b í t o S a t a n om ir m aître plutôt qu’Allah, celui-là court à Une

166
perte certaine» (119) Il leur fait des promesses, il stimule leurs désirs. Les
promesses de Satan sont trompeuses. (120) Ceux-là auront l’enfer pour sé
jour. Ils ne sauraient y échapper. (121) Ceux qui croient et pratiquent le
bien séjourneront éternellement dans des jardins arrosés d’eau vive. C ’est là
une promesse d’Allah et qui sera tenue. Qui est plus sincère qu’Allah.
( 122).

No u s a vons d éj à comm e nt é le pre mi er v erse t et rapporté qu e lqu es


h a diths à c e prop os. Ali à c e t é g a rd a dit: A u c u n v e rs e t d e C o r a n ne
m ’e st pré f éré qu e celui-ci «Allah ne pardonne pas qu’on lui reconnaisse un
associé».

«Celui qui associe quelqu’un à Allah commet une erreur sans nom» et
c e ci e n suiv a nt un a utre ch e min qu e la voi e d e la v érit é e n s e d é vi a nt
d e la bo n n e direction, e xp os a n t ainsi son â m e à la p erdition d a ns les
d e ux mo nd e s et il a ura m a nqu é le bonh eur rés erv é a ux fidèles.

« A part Allah, ils n’adorent que des symboles féminins» c ’e st à dire


d e s sta tues d ’a prè s Aich a. Mais A d-D a h a k a comm e nt é c e v erse t d e la
f a çon suiva nte: «L e s polythéist es d écl arent: les a ng e s sont les filles de
Di e u, no u s a llons le s a d or e r afin q u’elles nou s ra pproch e nt d e D i e u».
Ils l es o n t p ri s e s e n t ant qu e ma îtres e n les p e ign a nt c om m e d e s filles
et e n précisa nt q u’elles resse mbl ent a ux filles d e Dieu. Die u mentionne
a ussi l e ur a giss e m e n t d a ns c e s v e rs e ts: «Avez-vous considéré al Lat et
al ‘U zza » [C or a n LIN, 19] et: «U s considèrent les anges, serviteurs du M i
séricordieux, comme des femelles» [C o r a n XLIII, 19] Q u a n t à Ibn A b b a s
et A l-H a s s a n, ils ont assimil é c e s symbol e s f éminins à de s chos e s iner
t es s a n s vi e.

« Ils n’adorent que Satan le rebelle» c a r c ’e s t bien lui qui l e ur o r


d o n n e d ’a gir ainsi e n l e ur e mbe lliss a nt l e ur f aire, m ais e n fait, c e ux-l à
n’a dore nt qu e le d é mo n co m m e Die u le montre d a ns c e v ers e t: « O fils
d’Adam! ne vous-ai je pas engagés à ne pas adorer le démon» [C o r a n
X X X V I, 60]. Le s a ng e s, qu a nt à e ux, d é s avou eront les polyth éist es, au
jo ur d e la résurrection, qui les a va ie nt a doré s d a ns le bas mond e et di
ront: « I l s a d o ra ie n t , au c o n tra ire , des djinns, auxquels la plupart d’entre
eux croya ie nt» [C or a n X X X IV , 41].

Di e u m a udit s a t an e n le ch a ss a n t et le priva nt d e s a mis éricord e,


m a is il r é p on dit a u S e ig n e ur: «J e t’enlèverai une partie de tes fidèles»
c ’e st à dire un n o m br e d é t e rm in é qui s e r a , d ’a pr è s Q a t a d a , 999 s u r
mille qui iront à l’e n f er e t un s eul e ntrera au P a ra dis. «J e les égarerai»
e n l e s d é to urn a n t d e la v é rit é « J ’exacerberai leurs ambitions» e n l e ur
inspsirant d e v a ins d ésirs, l eur e m p ê ch a nt de s e repentir, l e ur prom e t
t a nt t a nt d e c ho s e s «je les inciterai à couper les oreilles des animaux» il
s ’agit, d ’a prè s Q a t a d a , d e f e ndre les oreille s d e s a n im a u x c o m m e un
sign e p o ur distingu er p armi e ux les: B a hir a, S a'i b a e t W a s sil a . «je les
persuaderai de dénaturer les lois de la création» qui con sis t e, s e lon Ibn
A b b a s , à c a stre r l e s é t a lons. M a is A l-H a s s a n A l-B a sri a pr é cis é qu'il
s ’ a g i t d u t a t o u a g e , c o m m e l e m o n tr e c e h a d it h r a p p o r t é p a r Ibn
M a s s'o u d et cité d a ns le Sa hih. L ’E nvo y é d e Die u -q u ’Alla hj le b éniss e
e t le s a lu e- a dit: « D i e u a maudit, celle qui tatoue et celle qui se f a it ta
touer, celle qui épile et celle qui le fait, celle qui lime ses dents afin de p a
raître belle en changeant la création de D i e u » ( R a pp o rt é par M o u s li m )( 1 ) .
« P u i s Ibn Abbas ajouta: « E t moi a ussi j e m audis c ell es qu e l’E nvo y é de
Di e u -qu'All a h le b énisse et le s a lu e- a maudites, et pourquoi ne pa s le
f aire t ant qu e j e trouv e c el a d a ns c e v erse t: «Prenez ce que le Prophète
vous donne et abstenez-vous de ce qu’il vous interdit» [C ora n LIX, 7],

Su iv a n t un e autre v ersion d’a prè s Ibn A b b a s, Mouj a h e d et A d -D a -


h a k , l e s lois d e la cré ation signifi ent la religion d e Di e u c o m m e on le
trouv e d a ns c e v ers et: «Acquitte-toi des obligations de la Religion en vrai
croyant et selon la nature que Dieu a donnée aux hommes en les créant. Il
n’y a pas de changement dans la création de Dieu» [C or a n X X X , 31] C e l a
signifie: L a is s e z les g e n s tels qu e Dieu les a cré é s. Ab o u Houra ira rap
p ort e q u e l’ E n v o y é d e D i e u -q u ’A ll a h l e b é n is s e e t le s a l u e - a dit:
« T o u t enfant est né sur l ’islamisme (A l - F i tra ) et ses parents fo n t de lui un
ju if , un chrétien ou un M a g e (adorateur du f e u ) . D e même, toute fem elle
parmi les animaux engendre un animal complet, en avez-vous jamais vu naî
tre quelqu’un dépourvu d ’un de ses m e m b r e s ». (R a pp o rt é p ar Boukhari et
M o u s ü m )( 2 ) .

^ Al jJL>* oUï.l ÂuJtj cO U a ^ u JIj


(2 ) ijk ü \ a iji ijij* jr»

¿ y Jl jJ y jl jt si j > \ i

168
D a n s le Sa hih d e Mouslim on trouv e é g al e m e nt c e hadith rapporté
p ar ‘A y d a d B e n H a m m a d d a ns lequel l’E nvoy é d e Di eu -q u ’All a h le b é
niss e e t le s a lu e- a dit en attribuant c e s propos a u S e ig n e ur: «D i e u à
Lui la puis s a n c e e t la gloire a dit: « J ’ai créé tous mes serviteurs comme
de vrais croyants mais les démons les ont détournés de leur religion, en leur
rendant illicite ce que Je leur ai perm is »( 1 ).

En suit e Di e u avertit l es h o mm e s d e pre ndre les d é m on s p our p a


tro ns p o u r q u ’ils n e p e rd e n t l e s d e u x m o n d e s e n dis a n t: «C elui qui
prendra Satan pour maître plutôt qu’Allah, celui-là court une perte cer
taine». C a r Sa t a n n e fait qu e d e s prom e ss e s en stimul ant l eurs dé sirs,
m a is c e s p r o m e s s e s n e so n t q u e d e s m e n s o n g e s , c o m m e Di e u le
montre d a ns le v ers e t e n parlant d e Sa t a n au jo ur du R a ss e mbl e m e nt:
«Lorsque le décret aura été décidé, le Démon dira: «Dieu vous a certaine
ment fait une promesse vraie, tandis que je vous ai fait fait une promesse
que je n’ai pas tenue...» [C or a n X IV , 22]. C e u x qui a uron t ob é i a u d é
mon e t cru en s e s prom e ss e s, a uront la G é h e n n e p our d e m e ur e e t ne
trouv eront a ucun moye n d’y é ch a pp er.

P a r contre l es ho mm e s v ertu e ux «Ceux qui croient et pratiquent le


bien» a v e c sinc érit é, dont leurs a ctions tra duise nt l e ur foi «séjourneront
éternellement dans des jardins arrosés d’eau viv e». Te ll e est, en tout e v é
rité, (a prom e ss e d e Die u s a ns a ucun doute possibl e, c a r qui est do nc
plus v éridiqu e qu e Di eu qu a nd II parle. A ce t é g ard l’E n v o y é de Di e u -
q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- d a ns s e s s e rmo ns disait: « L e s paroles
les plus véridiques sont celles de D ie u ; la bonne direction est celle de M o -
hammad. Tandis que les pires des choses sont les innovations ( en matière
religieu s e) car toute innovation est un égarement et chaque égarement
conduit au Feu>/2K

Ç V *** ijS*
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laysa b i’amâniyyikum walâ ’amâniyyi ’ahli-l-kitâbi m ay-ya‘mal s u ’an
yujza bihî walâ yajid lahû min duni-L-Lâhi waliyyan walâ nasîran (123)
w a m ay y a ‘m al m in a -s -s â lih â t i m in d a k a r in ’a w ’ u n t â w a h u w a
mu’minun fa’u la ’ika yadhulûna-l-jannata walâ yuzlamûna naqîran (124)
«vaman ’ahsasnu dînan mimman ’aslama wajhahû li-L -L â h i w a huwa
nuhsinun w a-t-taba‘a millata ’Ibrâhîm a hanîfan wa-t-tahad a -L -L â h u
Ibrâhîma halîlan (125) wa li-L-Lâhi mâ fî-s-samâwâti wamâ fï-l-’ardî wa
:âna-L-Lâhu bi kulli say’im-muhîtan (126).

Fi de vos caprices, fi des caprices des gens d’Ecriture! Celui qui fait du
mal en répondra. Et il ne trouvera personne autre qu’Allah pour patron ou
pour protecteur. (123) Homme ou femme, quiconque fera le bien et en mê
me temps sera croyant, entrera au Paradis et le dommage le plus infime lui
£âra épargné. (124) Quelle plus belle religion que celle où on se soumet à
Allah, où on fait le bien et où on suit le culte d’Abraham ce modèle de droi-
(Ure? Allah a pris Abraham pour ami (125) Allah est le maître des deux et
4&la terre. Sa science s’étend à toute chose. (126).

Q a t a d a ra cont e q u e l e s m u sulm a n s e t l e s g e n s du Livre s e glori-


rent d e l e ur religion. L e s g e n s du Livre d é cl arère nt: «N o t r e Prop h è t e
t v e n u a v a n t l e vôtre ainsi q u e notre Livr e fut ré v é l é a v a n t le vôtre.
ïu s s o m m e s d o n c p l u s p r o c h e s d e D i e u q u e v o u s » . L e s m u s u l m a n s
e stère nt: «N o u s s o m m e s plus r a p proch é s d e Di e u qu e vo u s e t notre
op h è t e e s t l e d e rn i e r d e s Pro p h è t e s. Q u a n t à notre Livr e , il a bro g e
j s l e s a utre s Livr e s r é v é l é s» Di e u à c e tte o cc a sio n fit d e s c e n dr e c e

v rse t: «F i de vos caprices, fi des caprices des gens ¿’Ecritures...» e t c e lui-


; «Q uelle plus belle religion de celle où on se soumet à A lla i»...» A in si
170
Di e u don n a a u x musulm a ns le d e ssu s sur l e s autres parmi c e ux qui se
disput ai ent a v e c e ux a u suj et d e la religion.

Q u a n t à l a v ersion d'Ibn A b b a s, elle e st la suiv ante: «L e s g e n s du


p e nta te uqu e s e vantère nt: «N o tr e Livre e st le meill eur d e s Livre s et no
tre Proph è t e e st le meilleur d e s Pro p h è t e s.» Le s g e ns d e l’Ev a ngil e tin
re n t l e s m ê m e s pro p o s. L e s m u s u lm a n s ré p on dire n t a u x u n s e t a u x
a u tre s: «I l n’y a d e re ligion qu e l’Isl a m, notre Livre a a brog é tous les
a utre s Livre s, notre Proph è t e est l e sc e a u d e s a utre s Proph è t e s. Nous
s o mm e s ord onn é s co m m e vo u s l’é ti e z d e croire en votre Livre m ais d e
suivr e le n ôtre». Di e u alors fit cette révélation pour tra ncher la qu estion
e t fit con n a ître a ux h o mm e s «Quelle plus belle religion que celle où on se
soumet à Allah...».

Mouj a he d a dit: «L e s Ar a b e s disai ent qu’ils n e s erai ent ni re ssusci-


t é s ni ch â ti é s. Q u a n t a u x juifs e t chré ti e ns, ils pré t end ai e nt: « N ’entre
ront au Paradis que les juifs ou les chrétiens» [C o r a n 11,111] et disa i e nt
a u ss i: « L ’épreuve du feu, si nous devons la subir, sera de courte durée»
[C o r a n II, 80].

C e q u’on p eut d éduire d e c e s v ers ets consist e à co nsid érer qu e la


vra i e religion n’e st pa s d e simple s souhaits à formul er, plutôt elle est la
foi qui d e m e ur e d a n s le c œ u r et les actions qui la confirment. C elui qui
a m bit io n n e u n e c ho s e n e l’a c q u é rr a p a s p a r d e sim pl e s s o uh a its, et
q u ic o n q u e pré t e n d ê tre d a n s la vo i e droite e s t d e m a n d é à pré s e n t e r
d e s pr e uv e s d e la p art d e Di e u. C ’e st pourquoi Di e u ré pondit a ux uns
e t a ux a utre s: «F i de vos caprices, fi des caprices des gens d’Ecriture...»
qui signifie q u ’on ne pourrait à j a m a is a ssure r le s alut e n le convoit a nt
tout simpl em ent, plutôt il f audrait f aire pre uv e d e soumission à Di e u en
suiv a nt les e ns e ign e m e n ts d e s Proph è t e s e t M e s s a g e rs, et quiconq u e
fait le mal s era rétribué e n c on s é qu e nc e , c o m m e Di e u le montre d a ns
un a utre v ers et: «Celui qui aura fait le poids d’un atonie de bien, le verra;
celui qu aura fait le poids d’un atome de mal le verra» [C or a n X C IX , 7-8].

O n a ra pport é q u ’à la suit e d e la ré vé l a tion d e c e v e rs e t: «F i de


vos caprices etc...» l es c o m p a g n o n s é pro uv è r e n t un e c e rt a in e in q ui é
t u d e . L ’im a m A h m e d r a c o n t e q u ’A b o u B a k r s ’é cri a : « Ô E n v o y é de
Di e u! A pr è s la ré v él a tion d e c e v e rs e t c o m m e n t p o u rro n s-n o u s nous
s a u v e r d u m o m e n t q u e n o u s s e ro n s r é trib u é s e n c o n s é q u e n c e d e
c h a q u e m a uv a is e a ction q u e n o u s a v o n s c o m m i s e ?» Il lui ré po ndit:

171
« Q u e D i e u te pardonne ô A bo u B a k rl N e t om bes-t u p as malade? N ’éprou
v e s - t u p a s de la f at ig u e ? ne s u b is- t u p a s p ar f o is de c a la m it és? » - C e rt e s
oui, ré pliqu a A b o u B a kr. E t le Prop h è t e d e ré torq u er: « E n vo ilà les
m aux dont vous en serez rétribués en conséquence».

Se lon une autre v ersion A b ou B a kr ra conte: «E t a n t c h e z le Pro


phè t e -q u ’Alla h le béniss e et le s a lue-, il reçut cette révélation: «Celui
qui fait du mal en répondra» Il me dit: « O Abo u Ba kr, ne te récit erai-je
un v erset qui me fut révélé en ce mom e n t?» - C ert es oui, ô Envo y é de
Dieu, dis-j e» Il me le récita et j’éprouvai une certaine douleur au dos et
du s m’é tirer. Il m e d e m a n d a : « Q u ’a s-tu ô A b o u B a k r?» - Q u e j e te
dorme po ur rançon m es p ère et mère ô E nvo y é de Die u, ré pondis-j e,
qui d’entre nous n’a pas commis de mal? Serions-nous en rétribués en
c o n s é q u e n c e» Il répliqua: «Q u a n t à toi ô Ab o u B a kr et à t es c o m p a
gno ns l es croy ants, vou s e n s e re z rétribués d a ns c e b as mond e ju s
q u ’à c e qu e vo u s re c o n tri e z Di e u a b s o u s d e tout p é c h é . M a is l e s
autres, leurs mauvaises actions leur seront cumul é es pour en être ch â
tiés au jour de la résurrection».

Plu si e urs h adiths ont é t é ra pport é s à propos d e c e v e rs e t dont


nous allons citer quelques uns:

- A b o u Houraira racont e: A pr è s la révélation de c e v erse t: «C e lu i


tini f ait du mal en répondra» les musulma ns éprouv èrent un certain e m
b a rr a s. L ’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e - l e ur dit:
« R ec h e r c h ez la p e rfec t io n dans vos œuvres e t s oy ez m odéré s en les appli
quant, car tout m a l qui afflige un musulman m ê m e une épine q ui le p iq u e
lui vaut de la part de D ie u une rémission de ses p éc h é s » .(R a pp o rt é p ar A h
m e d et Ib n J ar i r )( I ) .

- Ibn Ab b a s rapporte qu ’on a d e m a nd é à l’E nvoy é de Di eu -q u ’A l


lah le béniss e et le s a lue-: Celui d’entre nous qui aurai fait un mal s e-
ra-t-il rétribué en c o n s é q u e nc e ?» Il répondit: « O u i , et celui qui f a i t une

(1 ) LS^ tP - y rn U j-» J-«ju c J jj U J J ü 4ii t y .j * L>î ùî


^ ^ ùU \ jj J jj Iji-u-j ¿I (*-*J j U i
•Clr f ù^' 4'j j j US'iAi ysJi j r 3- ôjUf

172
bo nn e a c t i o n e lle lu i s e ra d éc u p l ée . Q u i c o n q u e d o n t sa m a u v a i s e a c t i o n
l ’e m po rt era sur ses d ix bo nn e s ac tions sera p e r du » .

- Ib n J a r i r a r a p p o rt é d ’a p r è s A l-H a s s a n q u e le v e r s e t p r é c i t é
c o n c e rn e l’incré dul e e n s e réf érant à c e v ers e t: «Rétribuerions-nous ain
si un homme qui ne serait pas incrédule?» [C or a n X X X IV , 17],

«E t il ne trouvera personne autre qu’Allah pour patron ou pour protec


teur» Ibn A b b a s l’a c o m m e n t é e n dis a nt à moins q u’il n e s e re p e nt e e t
Di e u a c c e p t e s on re p e ntir. M a is c e qui e st plu s c orr e ct, c o m m e a dit
Ibn A bi H a t e m, c eci e st c o m m u n à tout es les œ u vr e s c o m m e l es h a d i-
the s pré cité s le con firme nt.
«H om m e ou femme, quiconque fera le bien et en même temps sera
croyan t» on c o m m e n t e c e tt e p a rti e du v e r s e t d e la f a ç o n s u iv a n t e :
A pr è s q u e Di e u ait mon tré q u e c h a c u n s e ra ch â ti é s e lon s e s m a u v a i
s e s a ctions q u’il a ura c o mmis e s soit d a ns c e b a s mond e , e t c e s era un
bi en p o u r lui, soit d a n s la vi e future d on t l e s c o n s é q u e n c e s s e ro n t pi
r e s, Il f ait c o n n a îtr e a u x g e n s croy a n ts, h o m m e s et f e m m e s, q u ’il l e s
f era e ntrer au P ara dis p our prix d e l eurs bonn e s a ctions s a ns l es l és er.
Puis Die u a ffirme qu e la plus belle religion consist e à s e soum e ttre
à Lui, ê tre s inc è re a v e c Lui e n a c c o m pli s s a n t s e s œ u v r e s a v e c foi et
e spo ir d e la ré c o m p e n s e «où on fait le bien» c ’e s t à dire e n su iv a n t l es
e n s e ign e m e n ts q u e Di e u a ré v é l é s à so n M e s s a g e r. Bre f tout e b o n n e
a c tio n e s t s o u m is e à d e u x c o n dit io n s: La sinc é rit é e n v e rs Di e u e t la
con f ormi t é à la loi divin e. E n l’a b s e n c e d ’u n e d e c e s d e u x co nditio ns,
tout e œ u vr e s era d e l’hypocrisi e et n’e st a ccom pli e qu e p o ur plaire a u x
a u tr e s . U n e f ois l e s e rv i t e u r r é u nit l e s d e u x c o n d it i o n s s e r a p a rm i:
«C eux dont nous acceptons les meilleures actions sans tenir compte de leurs
méfaits» [C o r a n X L V I, 16]. C ’e s t po urqu o i Di e u le Tr è s H a u t a dit: «et
où on suit le culte d’Abraham ce modèle de droiture». C e u x qui le suiv e n t
s on t c e rt e s M o u h a m m a d et s e s a d e p t e s j u s q u ’a u j o u r d e la r é s urr e c
tion et Di e u les m entionn e d a ns c e v ers e t: «Les hommes les plus proches
d’Abraham sont vraiment ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète» [C o
ran III, 68] et II a dit a ussi: «Les hommes les plus proches d’Abraham sont
vraiment ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète» [C o r a n III, 68] et II a
dit e n c o r e : «N o u s t’avons révélé: «Su is la religion d’Abraham , un vrai
croyant». H n’ était pas au nombre des polythéistes» [C o r a n X V I, 1 2 3].

P o u r e x h o rt e r l e s h o m m e s à s u ivr e le c ult e d ’A b r a h a m e t d e le

17 3
pr e n dr e c o m m e mod è l e d e droiture Di e u a dit: «A llah a pris Abraham
pour am i» c a r, e n v é rit é , A b r a h a m n’a a tt e int c e s t a d e d e l a h a u t e
considéra tion qu’en s e soume ttant à Die u en a ppliquant à la perf ection
tous S e s ordre s au point qu e Di e u a dit d e lui «Abraham qui fut très fi
dèle» [C or a n LIII, 27], Le s ul éma s ont dit qu’Abr a h a m n’a laissé a ucun e
pra tiqu e cultu ell e s a n s s’e n a cquitt er a v e c sinc érit é qu e l q u ’é t ait son
d e gr é d ’im p o rt a n c e . P a r a ill e urs Di e u a m e n ti o n n é d a n s s o n Livr e
Abr a h a m en disant:

- Après qu’Allah eût envoyé des commandements à Abraham comme


épreuve et qu’il les eût exécutés» [Cora n II, 124].

- Abraham représente vraiment tout un peuple: docile envers Dieu,


c’était un vrai croyant; il ne fut pas au nombre des polythéistes» [Coran
X VI, 120].

A l-B o u k h a ri ra cont e d’a prè s A m r b e n M a ym o u n qu e M o u ‘a d z, en


arriva nt du Y é m e n, fit la prière d e l’a urore a v e c s e s h abitants e t récita:
«A llah a pris Abraham pour am i» U n h o m m e s ’é cri a a lors: «L a m è r e
d ’A bra h a m de va it être très ré jouie».

A br a h a m a ét é a pp e l é l’ami d e Di e u à lui la puis s a nc e e t la gloire


- o u S o n con fid e n t - à c a u s e d e s on a m o ur p o ur Lui e n p e rs é v é r a n t
d a ns tout a ct e qui re nd le S e ign e ur satisf ait d e lui. L’E n v o y é d e Di e u -
q u ’All a h le b é niss e e t l e s a lu e- à s o n tour, c o m m e il e st cit é d a n s l es
d e ux s a hihs, a prè s q u’il ait s e rmon n é les g e n s, l e ur dit à l a fin: « H o m
m e s ! S i j ’avais le d r o i t de p r e nd r e p o u r a m i un d e s h a bi ta n ts d e la te rre,
j ’aurais choisi A bo u B a k r be n A b i Q ouh a fa , mais vo tr e com p a gn on - A b ra
ham - était l ’am i de D i e u » . ( R a pp o rt é p a r B o ukhari e t M o u s li m )( I ) .

Ibn A b b a s ra cont e: «Q u e l q u e s uns d e s c o m p a gn o n s d e l’E n v o y é


d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- l’a tt endai ent. Lors q u’il fut tout
prè s d ’e u x, il l es e nt e ndit dire: « C ’e s t é to nn a n t d e s a v o ir q u e Di e u a
pris p armi s e s cré a ture s un a mi qui e st A b r a h a m » U n h o m m e ripost a:
« N ’e s t-i l p a s e n c o r e é to n n a n t q u ’il e s t c e rt a in q u e D i e u a p a rl é à

(1 ) Lias- j>-\ ^ C -î
J y o.ü o'il tAJis- ¿j* c-îS” j i i

17 4
M o ïs e ?» Un a utre d e répliquer: «J é s u s n’est-il p a s l’Esprit de Die u et
son v e rb e ?» Puis un quatri ème de dire: «D i e u n’a-t-ll pas choisi Ad a m
d e pr é f é re nc e?» L’Envoy é d e Dieu -q u ’Allah le bénisse et le s a lue- les
s a lu a et l e ur dit: « J e viens d ’ente ndre vos p r o p o s et vo tre é tonn em en t
q u ’A bra h a m soit l ’ami de D ie u, M o ï s e S on interlocuteur, Jésus S on Esp rit
e t S o n ve r b e et enfin A d a m c o mm e son f a v o r i . S ûrem en t il en est ainsi.
M a i s sachez aussi que j e suis aussi le bien-aimé de D ie u sans orgueil. J e se
rai le p re m ie r intercesseur écouté sans orgueil. J e serai le plus honoré p ar
m i l e s p r e m i e r s e t le s d e r n i e r s s a n s o r g u e il » . ( R a p p o r t é p a r I b n
M ar d a w e i h )( 1 ) .

Ish a q B e n Y a s s a r a dit: A pr è s qu e Die u e ût pris A br a h a m po ur


ami, Il jet a la crainte dans son c œ u r a u point où l'on entendait le batte
m e n t d e son c œ u r de loin co m m e on e nte nd le b a tt eme nt d e s a il es
d’oise aux. Qu a n t à l’Envo y é Dieu -q u’All ah le béniss e et le s a lu e- l’on
e nt e nda it jaillir d e sa poitrine un bruit pareil au bouillonneme nt d ’une
marmit e à ca us e de ses pleurs.

Enfin Dieu rappelle aux homm es qu’il est le Maître des cieux et de
la t erre, tous les homm e s sont S e s servit eurs, Il dispos e d e tout, rien
ne repouss e S a décision, et nul ne l’interroge sur ce qu’il fait en vertu
de S a grande ur, Son pouvoir, S a justice, S a s ag e ss e, S a clé me nce et
S a misériçorde.

«S a science s’étend à toute chose» Il est l’omnisci e nt et rien ne lui


est c a ch é d es œ uvre s de S e s servit eurs et le poids d’un atome ne lui
é ch a pp e ni sur la terre ni dans les ci e ux».

(1 ) J y * 'j'ü .j-L - :Jli (j-Lc- ¿jt ¿p ^ A ijiy ¿ i y \ ijjj

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175
w a yastaftunaka fî-n -n isa’i quli-L-Lâh u yuftikum fîhinna wam â yutlâ
‘alaykum fî-l-Kitâbi fî yatâmma-n-nisa'’i-1-lâtî lâ tu’tûnahunna mâ kutiba
lahunna w a targabûna ’an tankihûhunna w a-l-m us tad ‘afîna xnina-1-
wildâni w a ’an taqûmû lilyatâmâ bi-l-qis ti wam â t a f alû min hayrin
fa’inna-L-Lâha kâna bihî ‘Alûnan (127).

O n te consulte au sujet des femmes? Réponds: «A llah vous instruira


sur elles. Ce que le Livre divulguera à ce sujet s’appliquera aux orphelines
auxquelles vous ne remettrez pas la dot prescrite, bien que vous désiriez les
épouser. Et il s’appliquera aussi aux mineurs sans défense qu’il prescrira de
traiter avec justice. Il n’est pas une bonne action de vous qui ne soit connue
d’Allah (127).

Al-B o u k h a ri ra pport e q u e ‘A ic h a - qu e Di e u l’a gr é e - e n c o m m e n


tant c e s p arol e s d e Di e u: «O n te consulte au sujet des femmes?... ju s q u’à
vous désiriez les épouser» a dit: «Il s’agit d e l’h omm e qu’un e orph e line se
trouv e à sa ch a rg e et dont il e st son tut eur e t son succ e ss e ur, e t leurs
bi e ns son t c o m m u n s. Il d é sire l’é p o u s e r lu i-m ê m e e t r é p ug n e q u ’il la
d o nn e e n m a ri a g e à un autre p our qu e c e d erni e r n e d e vi e nn e un a s
soci é d e c e s bi ens, à c e s fins il re fuse d e la d o n n e r e n m ari a g e à qui
qu e c e soit. C e v erse t fut révélé à c e suj e t».

Se lo n un e autre v ersion Aich a rapport e qu e O u rw a lui a d e m a n d é


au suj et de c e vers et: «S i vous craignez de n’être pas équitables envers les
orphelines» [C o r a n IV , 3] e ll e lui ré p o ndit: « Ô le fils d e m a s œ u r, il
s’agit d ’une orphe lin e qui est sous la tutelle d ’un h o mm e et elle lui a s
so ci e d e s e s bi e ns. C e tut eur, é pris d e la f ortune e t d e la b e a ut é de
cette orphe line, voul ant l’é pous er s a ns lui donn er la dot qu’elle méritait,
m a is e n lui d o n n a n t u n e dot q u ’un a u tre h o m m e d e v a it lui d o n n e r.
Alors on interdit a ux tut eurs d’é p ous er de s pareilles orph e line s à moins
q u ’ils n e l e ur d o nn e n t la dot la plus c o nv e n a b l e e n la l e ur a ccord a n t
176
plu s q u e la c o u t u m e l’a s s ig n a it à l e ur é g a rd . Ils f ur e n t o rd o n n é s
d’é po us e r d es f e mm e s hormis c es orphelines comm e il l eur plaira. A i-
cha ajout a: «L e s homm e s consult ant l’Envoy é de Dieu -q u ’Allah le b é
nisse et le s a lu e- en lui dema nda nt de s explications de ce verset, Dieu
à Lui la puissance et la gloire lui fit cette révélation: «O n te consulte au
sujet des femmes?».

Aich a reprit* «Q u a n t a ux paroles divines conte nu es da ns le m êm e


v ers e t préc éd e nt: «bien que vous désiriez les épouser» elles s ’appliquent
au d é sir d e l’un d e vo u s qu a nd il v e u t é p ou s e r sa pupille lors qu’elle
jouit d ’un e f ortune mod est e e t d e p eu de be a ut é. Le s h omm e s furent
interdits de d e m a nd er en mari age c e s orphelines qu ând elle s jouisse nt
d ’un e gra nd e fortune et d’une grande be aut é à moins q u’ils ne l eur ré
s erv e nt une dot équit abl e, p arc e qu e c e d é sir ne se manif esterait pas
si elles avaient peu de fortune et peu de b e a ut é».

Bre f on p eut conclure qu e lorsqu’un ho mm e a une pupille et v e ut


l’é pous er, il doit lui don n e r une dot conve n abl e. Si cette pupille ne lui
plait p a s et q u ’elle jouiss e d ’une f ortune, il n e lui est plus p ermis de
l’e m p ê c h e r d e s e m ari er d e p e ur qu e c e mari ne lui a s soci e d e s e s
biens.

«E t il s’appliquera aussi aux mineurs sans défense» Ibn A b b a s a dit


qu e, du t e mps de l’ignora nc e, les min e urs et les filles n’a v a i e nt p a s
droit à la succession. Dieu les interdit d’agir ainsi et leur montra que le
mâl e a le droit à une part é ga le à c elles d e s d e ux f eme ll es, qu ’il soit
mineur ou majeur.

Q u e les homm e s agiss ent donc selon les e nseign em ents de Dieu
et soient équitables e nv ers les orphelines c ar II sait ce qu’ils font.

177
wa ’ini-m ra’atun hâfat m im -ba‘lihâ nusûzan ’aw ’i‘râdan falâ junâh â
‘alayhim â* ’an y u slih â baynahum â su lh a n w a s -s u lh u hayrun w a
’uhdirati-l-’anfusu-s-suhhu wa ’in tuhsinû wa tattaqû fa ’inna-L-Lâha
kâna bimâ ta'malûna habîran (128) wa lan tastatriï ’an ta'dilû bayna-n-
n isa’i walaw harastum falâ tamîlû kulla-l-mayli ftadarûhâ kalmu‘allaqati
w a’in tuslihû wa tattaqû fa ’inna-L-Lâha kâna G afûr-r-Rahîm an (129)
wa ’iy-yatafarraqâ yugni-L-Lâhu kullan min sa‘atihî w a kâna-L-Lâh u
W âsi‘an Hakîman (130).

Quand une femme appréhende de mauvais traitements ou constate de


la lassitude de la part de son mari, ce n’est pas un péché pour les époux de
se séparer aimablement, quoiqu’une réconciliation soit préférable. L ’égoïsne
guette toujours les âmes en de pareilles circonstances. Si vous vous montrez
généreux et si vous appréhendez Allah, ça ne Lui échappera pas. (128).
Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos femmes,
quelle que soit votre bonne volonté. Toutefois ne vous laissez pas emporter
par vos penchants au point d’en délaisser une complètement. Si vous main
tenez l’entente dans vos ménages et si vous craignez Allah, la clémence et
la miséricorde d’Allah vous seront acquises. (129) Si les deux époux se sé
parent, Allah est assez puissant pour assurer à chacun d’eux un autre des
tin. Allah est omnipotent et sage. (130).

D ’a prè s c e s v e rs e ts, trois c a s sont à e nvis a g e r c on c e rn a n t l es re


la tions e ntre le s d e u x é p ou x: q u a nd la f e m m e re d ou t e l’a b a n d o n ou
l’indif f érence d e son mari; qu a nd il y a e nt ent e; e t qu a n d la s ép ara tion
d e vi ent la solution inévitable.

Le premier cas.

Q u a n d la f e mm e const at e une c ertaine a v ersion d e la p art d e son


mari ou un e l a ssitud e, p eut, p our r é m é di e r à c ette situa tion, d é sis t e r
d e son droit, ou d’une partie, a ux d é p e ns e s d’entretien tel qu e l’habill e
m e n t p a r e x e m p l e , ou à la coha bit a tion ou a utre. Q u a n t à lui, il a le
droi t d e l’a c cG p t e r ou d e le refuser s ans commettre un p é ch é. P o u r c el a
Di e u a dit qu e nul p é ch é ne l eur s era imput é s’ils s e reconcilient c a r la
r é c o ncili a t io n e s t pr é f é ra bl e à la s é p a ra tio n, m ê m e si c e l a e n tr a în e
l’a v arice p our maint enir toujours la cordialité e t l’entent e.
O n rapporte à cet é g ard que S a w d a B e nt Z a m'a a y ant atteint un
c ert a in â g e, cra ignit d'ê tre répudi é e p ar le Proph è t e -q u ’All a h le b é
nisse et le s a lue-, elle lui proposa de concé der le jour qui lui est consa
cré à Aich a. Il a cce pt a son offre et la retint. Et Ibn Ab b a s de dire que
ce v ers e t fut révél é aussitôt: «Quand une femme appréhende de mauvais
traitements... jus qu’à soit préférable» Aich a a dit: «Il s’agit de la f emme
qui n’a p a s d’enf ant dont son mari a a v e c elle de s rapports conjuga ux
très limités mais leur compa gni e fut a ss e z longue, elle lui dit: «N e me
répudie pas e t tu ne dois rien à mon é g a rd» Se lon une autre version,
e t toujours d ’a pr è s Aich a : «I l s ’agit d e l’h om m e qui a d e ux f e mm e s
dont l’une d’ell es est laide, â g é e et il la cohabite rarement, elle lui dit:
«N e m e ré pudie p a s et j e te co nc è d e tous m e s droits». D ’a utres v e r
sions ont été rapport é es d ’a près O m a r B e n Al-Kh a tt a b et Ali B e n Abi
Ta l e b e t qui donnent presque le m êm e sens.
S a ’id B e n Al-Mous s a i a b et Soule im an B e n Y a s s e r ont dit: «E n se
co n f orm a nt au v ers e t pré cit é et p o ur a ppliqu er la tradition suivi e, on
d on n e l’e x e m pl e d’un h omm e qui é pro uv e un e c ert ain e la ssitud e et
un e a v ersion e nv ers s a f emm e. Il a le droit d e lui propos er le divorce
ou bi en d e la ret enir à condition d e s e d é sist er de s e s droits a ux d é
p ense s et à la cohabitation».
Q u a n t à la réconcili ation qu e Di e u a m e ntionn é e d a ns le v erse t,
Sa'id B e n Al-Mous s a i a b et Soul eim a n ont racont é qu e R a f e’ Be n K h a-
dij l’Ans arie n avait une f e mm e d ev e nu e â gé e. Aprè s a voir é pous é une
j e un e, elle lui d e m a nda d e la répudi er, et il le fit une s eul e fois. Aprè s
l’écoul eme nt d e la période d’attente il la reprit et comm e Rafe* préférait
toujours la j eune, en la néglige ant, l’autre la f e mm e d e ma nda une d eu
xi ème fois d e la répudier, il lui répondit: «S i j e te répudie cette fois-ci, il
n e no us rest e q u ’une répudi ation. Si tu v e ux rest er c h e z moi, libre à
toi, alors qu e tu a s consta t é s a ns dout e mon p e nch a nt v ers ta j e un e
co-é po u s e , et si tu insistes, j e te ré pudi e» Elle répliqua: «Plu tôt j e d e
m e ure c h e z toi ma lgré to u t». Il la g a rd a s elon c e s conditions, e t telle
était leur réconciliation.

Le deuxième cas:

«Quoiqu’une réconciliation soit préférable» qui signifie d’a prè s Ibn


A b b a s l e li br e a rb itre , e t c e l a c o n s is t e e n c e qu e le mari donn e la li
berté à sa f e mm e de rest er d a ns le f oyer conjugal en cons acrant s es
179
droits, surtout de la cohabitation, ou la s éparation finale qui s era la pire
d e s solutions, tout co mm e le f aire du Proph è t e -q u ’All a h le b é niss e et
le s a lu e-, qu a n d il a va it ret enu S a w d a B e nt Z a m ‘a e n c é d a nt son jo ur
à Aic h a . C e comport e m e nt était une l eçon a ux h omm e s afin d e l’imiter
c a r il e st cité d a ns un hadith que l’Envoy é d e Die u -q u ’All a h le b éniss e
et le s a lu e- a dit: « L e divorce est la chose licite que D i e u haït le p lu s ».

«S i vous vous montrez généreux et si vous appréhendez Allah, ça ne


Lui échappera pas» on trouv e d a ns c e v e rs e t une e xhorta tion a ux h om
m e s d’e ndurer c e qu’ils ré pugn ent d e la part d e s f e mm e s et de re spe c
t e r l e u rs dro its à la c o h a b it a ti o n e n p r e m i e r li e u, e t d e l e s tr a it e r
co m m e les autres é pous e s, c ar c’est un bien qu’ils font et Di eu e n s a u
ra gré.

«Vous ne parviendrez jamais à faire régner la concorde entre vos fem


mes, quelle que soit votre bonne volonté» c ’e s t un e ré alit é t a ngibl e , et
qu el qu e soit le d é sir d e s h o m m e s, ils n e p ourron t ê tre é quit a bl e s à
l’é g ard d e ch a cun e d e leurs f e mm e s. M ê m e si un h omm e c ons a cre un
jo ur et une nuit à ch a cun e d ’elles il y aura c ert a in e m e nt un e dif ére nc e
d e traitement et d e sentiment qu a nt à l’a m our et au désir. A c e t é g ard,
A b d u ll a h B e n Y a z i d ra p port e qu e ‘Â ic h a a dit: « L ’E n v o y é d e Di e u -
q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- p art a ge ait s e s jours e ntre s e s f e mm e s
é quit a bl e m e nt et disait: « M o n D ie u, c ’est m o n p arta ge de ce que j e p o s
sède, ne m e blâ me p a s p o u r une chose que T u possèdes e t q u e j e ne possède
p a s», il s ’a gi t du c œ u r . ( R a p p o r t é p a r A h m e d e t le s a u t e u r s d e s S u -
n a n s )( 1 ) .

«Toutefois ne vous laissez pas emporter par vos penchants au point


d’en laisser une complètement» c ’e st à dire e n c a s où v o u s p e n c h e z
v e rs l’un e d ’elles ne l a iss e z p a s l’autre co m m e e n sus p e ns: ni m ari é e
ni ré pudi é e e n la n é glige ant compl è t e me nt, voilà pourquoi le Proph è t e
-q u ’All a h le b éniss e et le s a lu e- a dit d’a prè s Ab ou Houra ira: « C e l u i qui
a d e u x f e m m e s e t aura pe nc h é vers l ’une p lu s que l ’autre, viendra au j o u r

(1 ) tî-Ü L t X iji 4JUI J U P ¿ jf- J U ^ -Î sij j t iif

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180
de la résurrec ti on ayant un c ô t é de son co rp s t o m b é » . ( R a p p o rt é p ar A h
m e d e t les auteurs des s un a n s )( 1 ) .

«S i vous maintenez l’entente dans vos ménages et si vous craignez A l


lah, la clémence et la miséricorde d’Allah vous seront acquises» C e c i
c onstitu e un e a utre e xhort a tion a ux h o mm e s p our é t a blir la co n cord e
entre les f e mm e s, d e l es traiter sur un m ê m e pied d’égalit é et d e cra in
dre Di e u e n tout e circonst a n c e , Il l e ur p a rd on n e c e q u ’il a é t é d e l e ur
p e nch a nt.

Le troisième cas.

Il n’e st qu e le cont e nu d e c e v ers et: «S i les deux époux se séparent,


Allah est assez puissant pour assurer à chacun d’eux un autre destin. Allah
est omnipotent et sage» qui signifie q u e la s é p a ra tion fin a l e d e s d e u x
conjoints e st d e v e n u e in évit able. Di e u suffira ch a cu n d ’e ux d e l’autre,
l’e n ric h ir a e t lui d o n n e r a e n c o m p e n s a t i ç n d e c e q u ’il a ura p e rd u ,
s ’agit-il d’un autre conjoint ou autre chos e, c ar la grâ c e d e Di e u e st in
comm e nsura bl e, Il est just e d a ns S e s décisions e t conna ît parf aitement
l es a ctions d e S e s servit eurs.

wa-li-L-Lâhi mâfî-s-samâwâti wa mâfï-l-’ardi walaqad wassaynâ-l-ladîna


’û tu-l-kitâba min qablikum w a ’iyyâkum ’a n i-t -t â q û -L -L â h a w a ’in
takfurû fa ’inna li-L-Lâh i mâfî-s-samâwâti wamâ fï-l-’ardî wa kâna-L-

(1 ) ç y_ OUIj A <J oJlS” ¿^»1 <ii\ j JU :Jli ïjij* ^¡\

j JLk»-l l-laiL* K J k *l <ULâJ*

181
Lâhu Ganiyyan Ham îdan (131)wa-li-L-Lâhi mâfî-s-samâwâti wam â fî-1-
’ardi w a kafâ b i-L -L â h i wakîlan (132) ’iy-yasa’ yudhibkum ’ayyuhâ-n-
nâsu w a ya’ti bi ’âharîna w a kâna-L-Lâhu ‘alâ dâlika qadîran (133) man
kâna yurîdu ta w â b a -d -d u n y â fa ‘in d a -L -L â h i t aw âb u -d -d u n y â wa-1-
’âhirati wa kâna-L-Lâhu Samfam-Basîran (134).

Allah est M aître des deux et de la terre. Nous avons recommandé à


ceux qui ont reçu les Ecritures avant vous et à vous-mêmes, de craindre A l
lah. Si vous refusez, qu’importe! Allah est le M aît re des cieux et de la
terre. Il est couvert de richesses et de gloire. (131) Allah est le M aître des
cieux et de la terre. Allah suffit comme protecteur. (132) II ne tient qu’à
Allah, s’il le veut, de vous anéantir et de vous remplacer par d’autres hom
mes. Il est assez puissant pour le faire. (133) Celui qui recherche la récom
pense de ce monde, qu’il sache que cette récompense et celle du monde
futur sont entre les mains d’Allah. Allah sait et entend tout. (134).

E t a n t le R oi s u p r ê m e d e s ci e u x e t d e l a t e rr e , e t tout c e q u ’il s’y


tro uv e Lui a ppartie nt, Di e u re c o mm a n d e a u x h o m m e s, c o m m e II l’a fait
a u x g e n s du Livr e, d e L e cra indr e e t d e n’a d or e r q u e Lui s a n s rien Lui
a sso ci e r. Si l es h o m m e s re fus e nt: «Q u ’importe! Allah est le M aître des
cieux et de la terre».

Di e u d a n s un a utre v e rs e t ra cont e qu e M o ïs e a v a it dit à so n p e u


pl e: «S i vous êtes ingrats, vous et tous ceux qui sont sur la terre, sachez
que Dieu se suffit à Lui-même et qu’il est digne de louanges» [C o r a n X IV ,
8] M a is «ils furent incrédules et ils se détournèrent. Dieu s’est retiré d’eux.
Dieu se suffît à Lui-même. Il est digne de louanges» [C or a n L X IV , 6].

Il ra pp e ll e a ussi a u x h o m m e s q u ’il e s t le M a ître d e s ci e ux e t d e la


t e rr e e t II suf fit c o m m e pro t e c t e ur, qui o b s e rv e S e s s e rvit e urs e t c e
q u ’ils f ont. Il p e u t l e s a n é a n tir, s ’il le v e u t, e t m e ttra d ’a u tr e s à l e ur
pl a c e s ’ils s e mon tre nt re b e ll e s e t inso umis, c o m m e II le m on tre d a n s
un a utre v ers e t: «S i vous tournez le dos, Il mettra un autre peuple à votre
place et ces gens ne vous ressembleront pas» [C or a n X LV II, 38], E t l es ulé
m a s d e c o m m e n t e r c e l a e n d i s a n t: « C o m m e II e s t f a c i l e à D i e u
d ’a n é a n tir S e s s e rvit e urs s ’ils n ’o b s e rv e n t p a s S e s o r d r e s» e t ils ont
m e n tio nn é c e v ers e t: « I l vous ferait disparaitre, s’il le voulait et II ferait
surgir une nouvelle création. Cela n’est pas difficile à Dieu» [C o r a n X X X V ,
16-17].
1 8 2
P o u r c e u x qui n e s o u h a it e n t q u e la r é c o m p e n s e d e c e m o n d e ,
q u ’ils s a ch e nt: «que cette récompense et celle du monde future sont entre
les mains d’A llah » Il po urvoit a ux b e s oins d e tous l e s h o m m e s a u ss i
bie n à l’incré dul e q u ’a u croy a nt, c a r II e st le d is p e n s a t e ur p a r e x c e l
le nce. C e u x qui re ch erch e nt le bi en d e c e mon d e , Die u les a m e ntion
né s d a ns plusi eurs v ers ets dont voici qu e lqu e s-uns:
- n y a des gens qui disent: «Seigneur, comble-nous en ce bas monde,
insoucieux des biens de l’autre monde» [Coran II, 200].

- Nous accroissons le champ de celui qui désire le champ de la vie fu


ture. Nous accordons quelques profits à celui qui désire le champ de la vie
de ce monde, mais il n’aura aucune part dans la vie future» [C o r a n XLII,
20].
- Que ceux qui recherchent la vie de ce monde sachent que nous en ac
cordons les plaisirs à qui nous voulons» [Coran XVII, 18].

M ais qu e c e s g e ns-l à s a ch e nt qu e la ré c omp e n s e d e c e m o n d e et


c elle d e la vi e future d é p e nd e n t d e Di e u. D on c, il incom b e à l’h o m m e
d e n e plus d é p lo y e r s e s ef forts à la re ch e rch e d e s pl a isirs d e la vi e
pré s e nt e e n ou bli a nt c e u x d e l’a u-d e l à . Q u ’il œ u vr e p o ur la vi e future
c o m m e il le fait p our c e b a s m on d e e t ainsi il pourrait ré u nir l es bi e ns
e t les ré c omp e n s e s d e s d e ux mond e s. Q u ’il s a ch e é g a l e m e nt qu e tout
d é p e n d d é Di e u qui p art a ge le b o n h e ur et le m a lh e ur e ntre S e s s e rvi
t e urs d a n s la vi e pr é s e nt e e t d a ns l’a utre e n é t a bliss a nt S a jus tic e et
S o n équit é d’a prè s S a s a g e ss e, c ar II sait et e nt end tout.

jl -¿ f- 4AS.

H p , ¿ i j l Attlà jî 0 ^1 ù l cÿi

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yâ ’ayyhuâ-l-ladîna ’a'manû kûnû qawwâmîna bi-l-qasti suhadâ’a li-L -


Lâhi w alaw ‘ala ’anfusikum ’awi-l-wâlidayni w a -l-’aqrbîna ’in yakun
ganiyyan ’aw faqîran fa-L-Lâh u ’awlâ bihimâ falâ tattabi‘u-l-hawa ’an
ta‘dilû w a ’in talwû ’aw tu‘ridû fa ’inna-L-Lâha kâna bimâ ta‘malûna
habîran (135).

O croyants, soyez respectueux de la vérité quand vous témoignez de

183
vant Allah, votre témoignage dût-il vous nuire à vous, vos parents et vos
proches. Que votre témoignage concerne un pauvre ou un riche, l’un et l’au
tre dépendent d’Allah plus que de vous-mêmes. Ne vous fiez pas à vos im
pulsions de crainte de vous tromper. Ne soyez pas tortueux. Ne refusez pas
votre témoignage. Allah connaît toutes vos actions. (135).

Di e u ord o n n e à s e s s e rvit e urs cro y a n ts d e pr a ti qu er a v e c c o n s


t a n c e la ju s tic e s a n s d é v i e r e t s a n s cr a in dr e le b l â m e d e c e lui qui
bl â me, d’être fidèl es e nv ers Lui e n t é moigna nt et qu e l e ur t é moign a g e
soit just e s a ns ê tre altéré, ni f alsifié, ni c h a ng é m ê m e s ’il s erait à l e ur
d étrime nt e n l eur c a us a n t un certain pré judice c a r Di e u l e ur a ccord era
une issue f avorabl e à leurs affaires s ’ils s e soume ttent à S e s ordres.

Ainsi s era le c a s qu and le t é moiga nge conc ern e «vos parents et vos
proches» qui doit ê tre jus t e. Q u a n d il s ’agit d ’un: «Pauvre ou un riche»
l’h o m m e , e n t é m oign a n t, ne doit p a s a dul er le rich e ni é pro u v e r un e
c o m p a s sio n e nv e rs le p a uvre c a r Die u a la priorit é sur les d e u x dont
l’un et l’autre d é p e nd ent d e lui.

«N e vous fiez pas à vos impulsions de crainte de vous tromper» qui


est une e xhortation à ne plus suivre les p a ssions personne ll es au détri
m e n t d e l’é quit é e n d é s o b é is s a n t a u x ordr e s divins, c o m m e Di e u le
montre d a ns un autre v e rs e t: «Q u e la haine ne vous rende pas injustes!
Soyez justes. Vous vous rapprocherez ainsi de la vertu» [C or a n V, 8].

A c e t é g ard on racont e l'histoire de Abdull a h B e n R a w a h a lorsqu e


le Pro p h è t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e - l’a v a it e n v o y é à K h a ib a r
pour é v a luer la récolte de leurs dattiers. S e s habitants voulure nt le sou
d o y e r m a is il re fus a e n l e ur disa nt: «P a r Di e u, j e vi e n s d e la p art d e
celui qu e j e ch ériss e le plus p armi les cr é a ture s d e Di e u. Ta n d i s qu e
vo u s, vou s m ’ê t es les plus odi eux parmi c e ux qu e Di e u a v a it transf or
m é s e n sing e s e t porcs. Mon a m o ur p our celui qui m ’a e nv o y é e t m a
h aine contre vou s m e portent à être équita bl e et j u s t e » Ils lui ré pondi
rent: « C ’est p ar l’équit é qu e les cieux et la terre furent é t a blis».

Mais si les ho mm e s louvoy ent en ch a nge a nt et altèrent l e ur t émoi


g a ng e , ou s ’ils s ’e n d é tourn e nt e n le dissimula nt, Di e u co nn a ît tout es
l e urs a ctions e t II les m e t e n g a rd e contre le re fus du t é m oign a g e e n
leur disant: «ne refusez pas votre témoignage. Quiconque le refuse commet
tra un péché» [C or a n II, 283[.

184
Le Pro p h è t e -q u ’All a h le b é nis s e e t le s a lu e - a dit à c e pro p o s:
« L e meilleur des témoins est celui qui présente son témoignage avant qu ’on
le lui demande»

yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû ’am inû bi-L-Lâhi wa rasûlihî wa-l-kitâbi-1-


lad î nazzala ‘alâ rasûlihi wa-l-kitâbi-l-ladî ’anzala min qablu wa may-
yakfur bi-L-Lâhi wa malâ’ikatihî wa kutubihî wa rusulihî wa-l-yawmi-1-
’âhiri faqad dalla dalâlan ba‘îdan (136).

O croyants, croyez en Allah, à Son Prophète, au Livre qu’il lui a ré


vélé et aux Saintes Ecritures qui l’ont précédé. Celui qui renie Allah, Ses
anges, Ses Livres, Ses Prophètes et le jour de la résurrection, s’écarte à ja
mais de la vérité. (136).

Di e u ord o n n e à S e s s ervit eurs fidè le s d e croire à tout e s l e s reli


g i o n s q u ’il a r é v é l é e s à S e s P ro p h è t e s e t M e s s a g e rs , à l e urs lois
compr e n a n t les piliers et les bra nch e s, et c eci d a ns le but qu e l e ur foi
soit p erf e ctionn é e, tout co m m e le croy a nt lorsqu’il prie et dit: «Dirige-
nous dans le chemin droit» qui signifie a ugm e nt e notre lumi ère et a ff er
mis notre foi.

Il l e ur ordonn e é g a l em ent d e croire en Lui, en So n Proph è t e et au


Livre qui n’e st autre qu e le Cora n. A s avoir que le Cora n fut révélé v e r
s ets a prè s v ers e ts et sourat e a près soura t e se lon les circonst a nc e s et
le besoin d es ho mm e s a ux lois et règl ements. Ta n d is que les a utres Li
vr e s cél est es ont été rév él és en une seule fois.

Q u a n t à c e u x qui n e croi e n t ni e n Di e u, ni e n S e s a n g e s, ni e n
S e s Livr e s, ni e n S e s Pro p h è t e s s e trouv e nt d a ns un pro fond é g a r e
ment.

185
’inna-l-ladîna ’a'manû tumma kafarû tumma ’ âmanû tumma kafarû
t u m m a -z-d â d û k u fra -l-la m y a k u n i-L -L â h u liy a g fira lahum w a lâ
liyahdiyahum sabîlan (137) bassiri-l-munâfîqîna bi’anna lahum ‘adâban
’alîm an (1 38 ) ’al-lad în a yattahid ûna-l-kâfirîna ’aw liyâ’a min duni-1-
mu’minîna ’ayabtagûna ‘indahum u-l-‘izzata fa ’inna-l-‘izzata li-L -L âh i
ja m î‘a n (1 3 9 ) w a qad nazzala ‘alykum fî-l-kitâbi ’an ’id â sam i‘tum
’ a yâti-L-Lâhi yukfaru bihâ w a yustahza’u bihâ falâ taq‘udû m a‘ahum
hattâ yahudû fî hadîtin gayriKT ’innakum ’idan mitluhum ’inna-L-Lâha
jâmi‘u-l-munâfiqîna wa-l-kâfirîna fî jahannama jamTan (140).

Ceux qui croient, puis nient, puis croient, puis nient encore et s’an
crent dans l’impiété, il n’y aura pas de pardon pour eux et Allah ne les re
mettra jam ais dans la bonne voie. (137) Annonce aux hypocrites un
châtiment douloureux. (138) Aux hypocrites qui choisissent leurs modèles
chez les infidèles plutôt que chez les croyante. Recherchent-ils l’honneur au
près d’eux? L ’honneur n’est qu’a Allah. (139) Le livre vous a déjà enseigné
ceci que vous devez éviter ceux qui traitent de mensonge les versets d’Allah
et les tournent en raillerie à moins qu’ils ne changent de conversation. En
les écoutant, vous devenez leurs complices. Allah rassemblera en enfer sans
en omettre un les hypocrites et les infidèles. (140).

O n tro uv e d a n s c e s v e rs e ts le sort d e c e u x qui a v a i e n t cru e t qui


sont e nsuit e d e v e n u s incré dul e s, puis, d e n o uv e a u, croy a n ts, puis in
cré dul e s, e t qui n’ont fait qu e s ’e nt ê t er d a ns l’incré dulit é. C e u x-l à l e ur
repentir n e s era plus a gré é, Di e u ne l e ur p ardonn era plus, Il n e l e ur a c
cord era a u cu n moy e n d e s alut e t n e l es me ttra p a s d a n s la b o nn e di
186
rection. A c e propos Ali -q u e Die u l’a gr é e- a dit: « O n a ccord e un délai
d e trois jours à l’a post a t p our q u’il re vi e nn e».
«Annonce aux hypocrites un châtiment douloureux» il s ’a git d e c e u x
d é sign é s p a r le v e rs e t pré c é d e nt qui, c o m m e surcroit d e l e ur impié té,
p r e n n e n t l e s in fid è l e s p o u r a m is d e pré f é r e n c e a u x cro y a n t s , a lors
q u ’e n a p p a r e n c e ils m a nif est e nt à c e s d e rni ers l e ur a miti é. M a is un e
f ois s e tro uv a n t p a rmi l e s in fid èl e s, ils l e ur d é cl are nt: «N ou s sommes
avec vous, le reste est plaisanterie» [Cor a n II, 14].

Pu is Di e u d é n on c e e t d é nigre l e ur c om port e m e n t e n disa nt: «R e


cherchent-ils l’honneur auprès d’eux?» M a is ils ignore nt qu e l’h o n n e ur et
la puissa nc e appartie nn ent à Di eu seul qui pe ut les conf érer à S e s s er
vit eurs croy ants c o m m e le montre c e v erse t: «L a puissance appartient à
Dieu, à Son Prophète et aux croyants, mais les hypocrites ne savent pas»
[C or a n LXIII, 8]. Le but d e cette e xhortation consist e à n e plus re ch er
ch er l’honn e ur et la puiss ance qu’a uprè s le Se ign e ur, e n s e soume tt ant
à Lui, à S e s ordres et en L’a dorant, c a r les fidèles s euls s eront s e co u
rus d a ns les d e ux monde s.
«L e Livre vous a déjà enseigné ceci que vous devez éviter ceux qui trai
tent de mensonge les versets d’Allah et les tournent en raillerie à moins
qu’ils ne changent de conversation. En les écoutant, vous devenez leurs
complices^ E n d ’a u tre s t e rm e s: a pr è s a vo ir re çu le s e n s e ig n e m e n t s
cont e nus d a ns le C or a n, lorsque vo u s vo us tro uv e z e n co mp a gni e d e s
h omm e s qui n’y croient pa s et s’e n moqu ent, vo us d e v e z vou s s é p ar er
d ’e u x sinon v o u s d e vi e n dri e z s e mbl a bl e s à e u x, c ’e st à dire d e s p é
ch e urs. D a n s un h adith authentifié, l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é
niss e e t le s a lu e - a dit: « C e l u i qui croit en D i e u et au Jour D ernie r ne
doit pas se mettre à table où on consomme le vin».

O n trouv e d a ns le C or a n un autre v e rs e t qui corrobore c e lui-l à et


qui e st le suiv a nt: «Quand tu vois des gens plongés dans la discussion au
sujet de nos Signes, écarte-toi d’eux»» [Cora n VI, 68].

E t Mouq a t e l d e co nclure qu e c e d ernier v e rs e t a brog e le pre mi er


surtout le t erme «vous devenez leurs complices» en se b as ant sur c e v e r
se t qui parle du sort ré serv é aux polythéist es et hypocrit e s: «Allah ras
semblera en enfer sans en omettre un les hypocrites et les infidèles». C a r
c e s g e n s-l à c o m m e ils s e so n t ré u n is a u x i n cr é d u l e s d a n s c e b a s
mond e en l eur t enant comp a gni e, ainsi ils s eront ra sse mbl é s a v e c e ux
187
en enf er d a ns l’autre mond e où ils subiront les châtiments l es plus dou
loureux.

’al-ladîna yatarabbasûna bikum fa’in kâna lakum fathum m ina-L-Lâhi


qâlû ’alam nakum-ma‘akum wa ’in kâna li-l-kâfirîna nasîbun qâlû ’alam
nastahwid ‘alaykum w a namna‘akum mina-l-mu’minîna fa l-L -L â h u
yahkumu baynakum yawma-l-qiyâmati wa lay-yaj‘ala-L-Lâhu li-l-kâfîrîna
‘alâ-l-mu’minîna sabîlan (141).

Ces gens-là vous épient. Remportez-vous un succès? Ils disent: «N e


sommes-nous pas des vôtres?» Si, au contraire, la fortune sourit aux infidè
les, ils disent: «N e vous couvrions-nous pas et ne vous protégions-nous pas
contre les croyants?» Allah vous départagera au jour dernier. Allah ne don
nera jamais le pas aux infidèles sur les croyants» (141).

Il s’agit d e s hypocrit e s qui gu e tt e nt l e r e v e rs d e s fid è l e s e n l e ur


souhait ant la défaite et le mal. Si Di eu a ccorde la victoire a ux croy ants,
l es hypocrit e s s ’e mpre ss e nt de l e ur manif ester l e ur amitié et l e ur c or
dialit é disa nt: «ne sommes-nous pas des vôtres?». M a is, au contra ire, si
les infidèles obtiennent un a v anta ge, comm e c’était le c a s le jo ur d e la
bataille d e Ouh od, ils leur disent: «N e vous couvrions-nous pas et ne vous
protégions-nous pas contre les croyants?» C e comport em ent d e s hypocri
tes n’est qu’une adulation à la recherche d e certains profits, mûs p ar la
fragilité d e l e ur foi. Di eu jug era e ntre les homm e s au jo ur d e la ré sur
re ction, d é n o n c e ra l e s hypocrit e s don t l e ur a gis s e m e n t d a n s le b a s
mond e ne leur servira à rien plutôt il entraînera l eur perte.

«Allah ne donnera jamais le pas aux infidèles sur les croyants» O n a


rapport é qu ’un homm e d e m a nd a à Ali B e n Abi Ta l e b d e lui int erprét er
c e verset, il lui répondit: «Approch e-toi! Approch e-toi! Die u jug e ra entre
188
vou s, le jo ur d e la résurrection. Dieu ne permettra p as a ux infidèles de
l’e mport er sur les fidèles. C eci aura lieu au jo ur du jug e m ent d erni er».

D ’autre interprétation a été donn é e à ce verset: Dieu ne permettra


p a s a ux infidèles d’a né antir les croy ants d ans le bas mond e. S ’ils ont
le p as sur e ux, parfois, da ns la vie présent e, le meilleur sort aussi bien
d a ns c e b a s mond e qu e d a ns la vie d e l’a u-d e l à est ré s erv é toujours
a ux fid è l es, co m m e Die u le montre d a ns c e v ers e t: «Nous secourrons
nos Prophètes et ceux qui auront cru durant leur vie en ce monde» [Cor a n
X L, 5 1] qui p e ut ê tre une ré pons e a ux hypocrit e s qui e sp è re n t autre
chos e e n s’a pproch a nt p ar leur adul ation d e s infidèles. Die u les a d é
crits a ussi d a n s c e v ers e t: «Tu verras des gens à la foi chancelante re
chercher l’appui des Infidèles... j u s q u ’à ils regretteront leurs pensées
secrètes» [Cora n V, 52].

E n s e b as ant sur c e s versets précités, nombre d es ul éma s ont in


terdit la v e nte d’un e scl a v e musulma n à un impie de p e ur d e le traiter
d’une f açon inconvenabl e...

’inna-l-munâfiqîna yuhâdi‘û n a-L-Lâha wa huwa hâdi‘uhum wa ’id â


qâmû ’ilâ-s-salâti qâmû kusâlâ yura’ûna-n-nâsa walâ yad kurûna-L-Lâha
’illâ qalîlan (142) m udabdabîna bayna dâlika lâ’ilâ lm ’ula ’i walâ ’ilâ
h a ’û la ’i wa may-yudlili-L-Lâhu falan tajida lahû sabîlan (143).

Les hypocrites cherchent à tromper Allah; c’est Lui qui les trompera.
Quand ils se lèvent pour prier, ils se meuvent paresseusement, cherchent à
ce qu’on les remarque. M ais ils ne prient Allah que du bout des lèvres.
(142) Oscillant de l’un à l’autre ils ne prennent parti ni pour ceux-ci ni
pour ceux-là. Celui qu’Allah égare, toutes les voies lui sont fermées. (143).

N ou s a vons déjà parlé d e la tromperi e d e s hypocrites au d ébut de


l a so ur a t e de la v a c h e (v o ir le verset n:9).

Le s hypocrites, p ar ignorance et un ma nqu e d e raison, se compor-


189
t ent à leur guis e croy ant que leurs secrets et intention ne s erai ent plus
dé voil és. Bi en au contraire, c ar Di eu les d énonc era, le jo ur de la ré sur
rection m a glré l e ur s erm e nt tromp e ux e spéra nt qu’ils s erai e nt s a uv é s,
et II a dit à l e ur é g a rd: «L e jour où Dieu les ressuscitera tous, ils lui fe
ront des serments comme ils faisaient des serments»» [C o r a n LVIII, 18].
Di e u l e s tro mp er a e n l e s co nduis a n t p a r d e s c h e min s d é to urn é s les
l a iss a nt d a ns l e ur é g a r e m e n t s e mbl a bl e s à d e s a v e ugl e s, le s e m p ê
ch a nt d’arriver à la vérit é tant d a ns la vi e présent e qu e celle d e l’a u-d e
là. Il a dit à leur propos: «L e jour où les hommes et les femmes hypocrites
diront aux croyants: «Attendez-nous afin que nous prenions de votre lu
mière...» [Cor a n LVII,13[.

L’E nvo y é de Di eu -q u ’Allah le bé niss e e t le s a lu e- a dit: «C e lu i qui


diffame, Dieu le diffamera, et celui qui est hypocrite Dieu le dénoncera» Il
a dit d a ns un autre h adith: « U n homme sera comparu devant le Seigneur
au j o u r de la résurrection, les gens croiront qu’il le fera entrer au Paradis,
mais II ne tardera pas à le précipiter dans l ’Enfer. (il s’agit s a ns doute de
l’hypocrite).

«Quand ils se lèvent pour prier, ils se meuvent paresseusement» C ’est


un e d e s c a ra ct éristiqu e s d e s hyp ocrit e s e n a cco m pliss a n t l’œ u vr e la
plus méritoire qui est la prière. Ils la font s a ns a ucu n e intention, insou
ciants, s ans foi ni recueillement. Ibn Ab b a s a dit à c e propos: «Il est ré
pu gn a n t q u’un h om m e s e l è v e p a re ss e u s e m e n t p our f aire la pri ère, il
doit plutôt a v o ir le vi s a g e ra d i e u x, s o u ci e u x d e l’a c c o m p lir a v e c un
gra nd d é sir c a r il s era e n tête à tête a v e c son Se ig n e ur qui le trouv era
d e v a nt lui pour lui p ardonn er et l’e x a uc er».

P u is Di e u d é voil e l e ur f or int é ri e ur e n dis a nt: «ils cherchent à ce


qu’on les remarque» s a n s a ucu n e sinc érit é m ais simpl e m e nt p our ê tre
vu s d e s ho mm e s s a ns p e ns er à Die u surtout qu a nd il s’agit d e s prières
du soir e t d e l’a urore c o m m e le montre c e h adith cit é d a ns l e s d e u x
S a h ih s. L’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- a dit: « L e s
plus pénibles des prières pour les hypocrites sont celle du soir et celle de
l ’aube. S ’ils savaient ce q u ’il y a de mérites dans ces deux prières, ils s ’y se
raient rendus ( à la m osquée) même en traînant à quatre pattes. Je pense
parfois à ordonner d ’appeler à la prière, à un des fidèles de la diriger, à
partir en compagnie d ’autres portant du bois. chez ceux qui ne viennent pas

190
à la m o s q u ée p o u r le s a cc o m p li r , e t le s b r û l e r da ns le u r s m a i
s ons».(R apporté par Boukhari et M o u s li m )(1 ).

Abdull a h rapport e qu e l’E nvoy é d e Die u -q u ’Alla h le b éniss e et le


s a lu e- a dit: «Quiconque aura fait la prière à la perfection là où les gens le
voient, mais il l ’aura faite à la légère quand il est seul, cela constitue un si
gne de mépris à l ’égard de Dieu, et Dieu le méprisera».

«M ais ils ne prient Allah que du bout des lèvres» c’est à dire ils font
la pri ère s a ns recueillement, n’y p ense nt plus à Dieu s a ns médit er sur
c e q u ’ils récit ent, plutôt ils sont insouci ants le c œ u r occu p é p a r d’a u
tre s a ff aires. A n a s B e n M al e k ra pportre qu e le Proph è t e -q u ’All a h le
b é niss e et le s a lu e- a dit: « C ’est la prière de l ’hypocrite (tro is f o i s ) : il
s ’assied en contemplant le soleil qui commence à disparaître, puis il se lève
p o u r f a i r e qu atre ra k ’ats à la hâte sans y p e n s er à D i e u que rar e
m e n t ».(R a pport é par M a l e k )(2 ).

«Oscillant de l’un à l’autre ils ne prennent parti ni pour ceux-ci ni


pour ceux-là» c’e st à dire c e s hypocrit es sont indécis, ils ne suive nt ni
l es fidèles ni les incrédul es, ils sont, en a ppare nc e, a v e c les croy ants
ma is leurs c œ urs sont a v e c les infidèles, et certains parmi eux doutent
d e l e ur foi, c ’e st pourquoi ils p e nch e nt tantôt v ers c e ux-ci tantôt v ers
c e ux-l à « A la moindre lueur, ils avancent, mais dès que le ciel s’obscurcit,
ils s’arrêtent» [C ora n II, 20] oscill ant d e s uns qui sont les comp a gnons
d e Mouh a mm a d -q u ’All ah le bénisse et le s a lue- aux autres les juifs.
Q u a n t à Ibn J a rir, il a r a p p ort é d ’a p r è s Q a t a d a q u ’il a dit e n
comm e nt a n t le v ers e t précité: ils ne sont ni d e s vrais croy a nts ni d e s
polyth éist es, puis il a ajout é qu e le Prophè t e -q u ’Allah le b énisse et le
s a lu e- nous donna it l’e x e mpl e du croya nt, de l’hypocrit e e t de l’incré

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191
dule d e la f açon suivant e: ils sont pareils à trois individus qui sont tom
b é s d a n s un e rivi ère: Le croy a n t a pu la fra nch ir. L ’hyp ocri t e , a rriv é
tout pr è s du cro y a n t, l’incré dul e l’a pp e ll e: «V i e n s à moi c a r j ’ai p e ur
pour toi, mais le croy a nt l’interpelle: «Plu tô t vi ens à moi c ar j’ai pour toi
telle et tell e chos e. L’hypocrit e ne c e ss e d e t ergiv ers er q u’à la fin il se
no i e».
En voilà un autre e x e mple qu e donnait le Proph è t e -q u ’All ah le b é
niss e et le s a lu e - « L ’hypocrit e r e ss e m bl e à u n e bre bis qui s e tro uv e
e ntre d e ux troup e a ux d e moutons sur d e ux pl a c e s é l e v é e s: elle v a au
pre mi er et en le flairant const a t e qu’elle n’e n fait p a s partie. Ell e se di
rig e v e rs l'a utre / e t f ait la m ê m e c h o s e s a n s e n tirer a u c u n ré sult a t.
C ’e st pourquoMbi eu a dit: «Tontes les voies sont fermées à celui qu’Allah
abandonne» [C o r a n IV, 88] e t: «Celui qui’Il égare ne saurait plus trouver
ni conseil ni protection» [C or a n X VIII, 17]. Ainsi sont les hypocrit e s qu e
Die u a é g ar é s, ils ne trouv eront p ersonn e pour les mettre d a ns la voi e
droite.

yâ ’ayyuhâ-l-ladîna ’am anû lâ tattahidû -1-kâfïrîna ’awliya’a min dûni-1-


m u ’m in îna ’a t u rîd û n a ’an t a j‘alû l i -L -L â h i ‘ alay ku m s u lt â n a n
mubînan (144) ’inna-l-munâfïqîna fî-d-daraki-l-’asfali mina-n-nâri wa lan
tajida lahum nasîran (145) ’illâ-l-ladîna tâbû wa’aslahû wa‘tasamû bi-L-
Lâhi wa ’ahlasû dinahum li-L -L âh i fa ’ûlâA,ika m a‘a-l-m u’minîna wa
sawfa yu’ti-L-Lâhu-1- mu’minîna ’ajran ‘azîman(146) mâ yafalu-L-Lâhu
b i‘ad âb ik u m ’in sakartum wa ’âmantum w a k â n a -L -L â h u sakiran
‘A lîm an (147).

O croyants, ne prenez pas vos modèles parmi les infidèles faisant fi


192
des croyants. Voulez-vous fournir à A llah un légitime prétexte contre
vous?(144) Les hypocrites seront au dernier cercle de l’enfer. Et ils ne pour
ront espérer aucun secours. (145) Ceux qui se repentent et se rachètent par
de bonnes actions, ceux qui se fient uniquement à Allah et Lui vouent une
foi exclusive, ceux-là se confondent avec les croyants. Allah réserve aux
croyants une récompense magnifique. (146) Allah n’a que faire de châtier si
vous êtes reconnaissants et si vous croyez. Allah est reconnaissant et sait
tout. (147).

D i e u int erdit à s e s s e rvit e urs cro y a n t s d e pr e n d r e l e s in fid è l e s


po ur a mis e n l e ur t en ant comp a gni e, e n l e ur prodigu a nt d e co ns e ils et
d ’amiti é et e n l e ur f ourniss ant d e s inf orma tions a u suj e t d e s croy a n ts.
C a r p ar c e f aire ils donne nt à Di eu un e raison pour les co nd a mn e r.

P u is il in f orm e le s cro y a n ts q u e : «les hypocrites seront au dernier


cercle de l’enfer» c ’e st à dire a u f ond d e l’a b îm e d u F e u a u jour d e la
ré surre ction à c a u s e d e l e ur infidélit é, ou s e lo n l e s dir e s d e A b d üll a h
B e n M a s s'o u d: ils s e ro n t d a n s d e s linc e uls e n f e u h e rm é t iq u e m e n t
clos. Nul ne serait c a pa bl e d e les s a uv e r et les e n f era sortir.

M a is c e ux qui s e re p e nt e nt e t re vi e n n e nt à Di e u a v e c un re p e nt ir
sinc ère, c e ux qui s ’a m e n d e n t et s e fient à Di e u e n Lui d e m a n d a n t S a
prot ection, c e ux-l à a uront é ch a ng é la sincérit é contre l’hypocrisi e do nt
leurs bon n è s a ctions lui s eront b én é fiqu es. Ils s e ront ra s s e m bl é s a v e c
les croy ants et jouiront a v e c e ux d’un e ré comp e n s e s a n s limites.

L ’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t l e s a lu e - a dit: « A i e une


f o i sincère et le peu des œuvres pies te suffit».

En fin Die u fait conna ître à S e s s ervit e urs: Pourquoi l e ur inflige-t-ll


un châ time nt s’ils sont de vra is croy ants e t re conn aiss a nts? Q uico n qu e
est re conna iss ant, c el a lui s era béné fique. C elui qui a ura la foi sinc ère,
en s era rétribué p ar la plus belle ré comp e ns e.

193
la yuh ibbu-L-Lâhu-l-jahra bi-s-siî’i mina-l-qawli ’illâ man zulima w a
kâna-L-Lâhu Sami‘an ‘Alîman (148) ’in tubdû hayran ’aw tuhfûhu ’aw
ta‘fû ’an su’in fa’inna-L-Lâha kâna ‘Afuwwan Qadîran (149).

Allah déteste les propos grossiers. Il ne les tolère que chez ceux qui
sont provoqués. Allah entend et sait tout.(148) Que vous fassiez le bien pu
bliquement ou secrètement ou que vous pardonniez le mal, Allah est indu-
glent et puissant. (149).

E n c o m m e n t a n t c e s v e rs e t s Ibn A b b a s a dit: «D i e u n ’a im e p a s
qu ’un h om m e L’invoqu e contre un autre à moins q u’il n e soit op prim é,
c a r d a ns c e c a s II le tolère. S ’il e ndure c ette injustice, ç a s e ra e n core
plus béné fique pour lui».

Q u a n t à Ab d ul K a rim A l-J a z ri, il a dit: «Il s ’a git d ’un h o m m e qui


t’insulte et tu lui réponds son insulte. Mais s’il f orge d e m e nso ng e s s ur
toi ne f ais p a s de m ê m e e n te conf orma nt a ux dires d e Di e u: «Quant à
ceux qui, après avoir subi un tort, se font justice à eux-mêmes: voila ceux
contre lesquels aucun secours n’est possible» [C ora n XLII, 41].

A b o u Houra ira a ra pport é qu e P E n vo y é d e Di e u -q u ’A ll a h le fc>é-


niss e et le s a lu e- a dit: « D e u x hommes qui s ’injurient, il incombe à celui
qui a commencé (d e supporter la faut e de son injure) à moins que l ’injurié
ne lui réponde p ar des injures pare illes ou p l u s » . ( R a pp o rt é p ar A bo u
D a o ud )( 1 ) .

Q u a n t à Mouj a he d, il a dit qu e c e v e rs e t c o nc e rn e l’h o mm e , é tant


l’hôt e d ’un autre qui ne le traite p a s s e lon la co utu m e , le quitte disa nt
qu’il a été mal hospitalisé.

A c e t é g ard O u q b a B e n A m e r r a p p ort e :«N o u s d îm e s: « Ô E n v o y é


d e Di e u, tu nous c h a rg e s parfois d ’u n e missio n e t no u s d e s c e n d o n s
c h e z d e s g e ns qui ne nous donn e nt p a s hospitalité, qu e p e n s e s-t u d e
l e ur a g i s s e m e n t?» Il no u s ré po ndit: « L o r s q u e vous descendez chez de
gens, demandez-leur l ’hospitalité qui sied à un hôte et acceptez-le. S ’ils re
fusen t de vous accorder le droit de l ’hôte, prenez-le comme il est de cou

(1 ) |*J u vu u ¿i j y j-j ùi »jdj* ¿f- jji ji*

194
tume» E t d a n s un autre hadith, le Proph è t e -q u ’Aflah le b é niss e e t le
s a lu e- a dit: «T o u t musulman qui descend chez des gens qui ne lui offrent
pas le droit de l ’hote, il incombe à tout musulman de le secourir afin de re
cevoir ce droit soit des biens de l ’hospitalier soit de sa réc olt e».(R a pp orté
par A h m e d )(1>.

A b o u Houra ira rapport e q u’un h om m e vint tro uv e r le Pro ph è t e -


qu’Alla h le bénisse et le s a lu e- et lui dit: «M o n voisin m e nuit» Il lui ré
po ndit: «P r e n d s t e s e f f e ts e t m e t s-l e s sur la c h a u s s é e » L ’h o m m e
s’e xécut a-. Les homme s, passant près d e lui, lui demandèrent: «Q u ’a s-
t u ?» Il l e ur répliqua: «M o n voisin m e nuit» E t e ux d e s’é cri er «G r a n d
Dieu, maudis-le et / humilie-le» Le voisin pria alors l’homm e d e retourner
ch e z lui en lui disant: «P a r Dieu, j e t’épargnerai m es mé f aits».

«Q ue vous fassiez le bien publiquement ou secrètement ou que vous


pardonniez le mal, Allah est indulgent et puissant» qui signifie: si vou s di
vulgu e z le bi en ou si vous le c a ch e z, ou si vo u s p a rd on n e z a ux h om
m e s l e ur m al, c e l a vo u s f ait ra pproch e r d e Di e u qui vo u s a ccord e ra
une ré comp e n s e s a ns limite. C a r parmi les qualit és d e Di e u figure le
p ardon q u ’il a ccord e à S e s s ervit e urs a lors q u ’il e st c a p a bl e d e l e s
châtier. Pour cela II a dit: «Allah est indulgent et puissant».

O n a rapport é d a n s la tradition qu e l es a ng e s port e urs du Tr ô n e


glorifient le Se ign e ur: l es uns disent: «G lo ir e à To i, c om m e T u e s cl é
m ent e nv ers T e s servit eurs e n obs erv a nt l eurs a c tio ns» et les a utre s
dirent: «G lo ir e à To i, comm e T u es indulgent du mome nt qu e T u e s c a
p abl e d e les ch â ti er». D a ns le Sa hih d e Mouslim, on trouv e c e hadith:
«Jamais une aumône n ’a diminué le capital de son auteur. Dieu n ’a jamais
accordé au serviteur qui pardonne aux autres q u ’une grande considération.
N u l ne s ’humilie devant Dieu sans qu’il ne Vèlève» .(Rapporté par M ouslim
M alek, et tirnddzi)(2 ).

(1) JS" li>- (Jurait U_jî LJ» :Jlî «il ¿r*


.(-U j -I *j 3 j £ ) h JU j 4 P jj ¿y 4 ïU ( J j ii i ^ 9- » j* a i

(2) ¡y j / ¿I tïiJ-hP ¿ f JU ¡jcüù l»| : ^

195
’inna-l-ladîna yakfurûna bi-L-Lâhi wa rusulihî wa yurîdûna ’an yufarriqû
bayna-L-Lâhi wa rusulihî wa yaqûlûna nu’minu biba'din wa nakfuru bi
b a‘din wa yurîdûna ’an yattahidû bayna dâlika sabîlan (150) ’ï ï l a ’ika
humu-l-kâfirûna haqqan wa ’a'tadnâ li-l-kâfirîna ‘adâbam muhînan (151)
w a-l-lad îna ’â* manû b i-L -L â h i w a rusulihî w a lam yufarriqû bayna
’ahadim minhum ’ûlâA,ika sawfa yu’tihim ’ujûrahum w ak ân a-L-Lâh u
Gafûra-r-Rahîman (152).

Ceux qui nient Allah et ses Prophètes ou qui tentent de les opposer en
tre eux ou encore qui croient à une partie des révélations et en rejettent
l’autre, cherchent à louvoyer entre les deux parties. (150) Ceux-là sont les
vrais infidèles. Nous avons préparé à l’intention des infidèles un châtiment
ignominieux. (151) Ceux qui croient en Allah et à Ses Prophètes sans faire
de distinction entre eux, ceux-là nous leur réservons une récompense. Allah
est clément et miséricordieux. (152).

Di e u m e n a c e d ’un t erribl e Ch â tim e nt c e u x qui n e cro i e n t p a s e n


Lui, f ont distinction, d a ns la foi, e ntre Lui e t S e s Prop h è t e s e n croy a n t
à c ert a ins d ’entre e ux et ni ant les a utre s tels les juifs p a r e x e mpl e qui
renient la prophétie d e Jé s u s et d e M ou h a mm a d, ou bien les chrétie ns
qui ne croi e n t p a s e n M o u h a m m a d , m û s p a r l e ur f a n a tism e e t l e urs
passions.

Il in co m b e à tout individu d e croire à tous l e s Prop h è t e s d e Di e u


et a ux Livre s qui l e ur ont ét é ré v él é s s a n s a ucu n e distinction ni suivre
un ch e min qui le m è n e à l’incrédulit é et à l’é g ar e m e nt. C e u x qui a gis
s e nt a utre m e nt sont l es vra is m é cré a nts qui mérit ent le ch â tim e nt pro
m is: Il y e n a p a rm i e u x qui n e c h e rc h e n t q u e l e s b i e n s é p h é m è re s d e
c i b a s m o n d e e n s e d é tourn a nt d e s ordr e s e t e ns e ig n e m e n ts divins.
O n d o n n e à titre d ’e x e m p l e l e s juif s qui on t j a l o u s é M o u h a m m a d -
196
qu’All a h le b é niss e et le s a lu e-, l’ont contredit, l’ont traité d e m ent e ur et
l’ont comb attu. Di e u, pour les punir, les a frapp és p ar l’humiliation d ans
les d e u x m on d e s «et ils encoururent la colère d’Allah pour s’être détour
nés de Ses signes et avoir mis injustement à mort Ses Prophètes».

Q u a n t a u x vr a is cro y a n ts, ils croi e nt à tout Livr e ré v é l é et à tout


Proph è t e e nvo y é co m m e Di e u a dit: «L e Prophète et les fidèles croient à
ce que leur Seigneur a révélé. Os croient à Allah, à ses anges, à Ses Livres
et à Ses Prophètes» C e u x-l à , Di eu l eur ré serve la plus belle ré comp e n s e
e t p ardonn e leurs p éch és.

yas’aluka ’ahlu-1-kitâbi ’an tunzzila ‘alayhim kitâbam m ina-s-sam â’i


faqad sa’alû M ûsâ ’akbara min dâlika faqâlu ’arinâ-L-Lâha jahratan
fa’ahadathurau-s-sâ‘iqatu bizulmihim tumma-t-tahadu-l-‘ijla mim-ba‘di
mâ jâA’athum u-l-bayyinâ tu fa ‘afaw nâ ‘an d â lik a wa ’âtaynâ M û sâ
sultânam-mubînan (153) wa rafa'nâ fawqahumu-t-tûra bimitâqihim wa
qulnâ lahumu-d-hulû-l-bâba sujjadan wa qulnâ lahum lâ ta‘dû fî-s-sabti
wa ’ahadnâ minhum mîtâqan galîzan (154).

Les gens d’Ecriture te pressent de faire descendre un Livre du ciel. Ils


avaient demandé bien plus encore à Moïse. Ils lui avaient dit: «Fais-nous
voir Allah en substance» L a foudre tomba sur eux pour punir leur audace.
Puis ils se mirent à adorer le veau, bien qu’ayant reçu des preuves éviden
tes. Nous leur pardonnâmes et nous donnâmes à Moïse des arguments irré
futables. (153). Nous avons fait surgir au-dessus d’eux le mont Thor pour
qu’ils tiennent leurs promesses. Nous leur avons dit: «Franchissez la porte
de la ville en vous prosternant». Nous leur avons dit: «N e transgressez pas
la loi du Samedi». Nous avons reçu d’eux un engagement solennel. (154).

A s -S o u d d y e t Q a t a d a ont ra pport é qu e le s juifs a v a i e nt d e m a n d é


197
à l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- d e f aire d e sc e ndre
d u cie l un Livr e é crit c o m m e la T o r a qui a é t é r é v é l é e à M o ïs e . Ibn
Jo ur a ïj, a dit q u ’ils lui a v a i e nt d e m a n d é d e f aire d e sc e ndre du ciel d e s
livre s -o u d e s l e ttr e s- a dr e ss é s à un tel e t à un tel p o ur croire e n s a
prop h é t i e. Ils n’a v a i e n t e xig é tout c e l a q u e p o ur m o n tr e r l e ur op ini â
tre t é, l e ur rebellion e t l e ur incrédulit é, tout c o m m e le s Q or a ïc hi t e s qui
a v a i e n t dit à l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e-: «N ous
ne croirons pas en toi tant que tu n’auras pas fait jaillir pour nous une
source de la terre» [C or a n X VII, 90]. P o ur c el a Die u a dit: «Il s avaient de
mandé bien plus encore a Moïse. Ils lui avaient dit: «Fais-nous voir Alalh
en substance». L a foudre tomba sur eux pour punir leur audace». Un v e r
s e t p are il à c e lu i-ci a é t é cit é d a n s la s oura t e d e la v a c h e : «Lorsque
vous dîtes: « O Moïse, nous ne croirons à ta mission que le jour où nous
verrons Allah face à face» vous vîtes la foudre fondre sur vous et vous ter
rasser» [C or a n II, 55].

A pr è s a voir vu et consta té l es pr e uv e s d é cisiv e s et l es sign e s é vi


d e nts d e la p art d e M o ïs e e n le s f a is a nt sortir d e l’E gy p t e , «ils se mi
rent à adorer le veau». C a r l e s fils d ’Isra ël, a y a n t p a ss é p a r d e s g e n s
qui a dorai ent d e s sta tues, dirent à Moïs e: «Donne-nous un Allah comme
en ont ces gens-là» [C or a n VII, 138].

L’histoire du v e a u q u ’ils ont pris p o ur un di e u e st m e n tio n n é e e n


détail d a ns l e s d e ux soura t e s «A I-'A r a f » e t «T a . H a .» A p r è s son re tour
d e son entretien a v e c le S e ig n e ur a u mont Sin a ï, Moïs e trouv a les fils
d ’Isr a ë l a d o r e r un v e a u e n or. E n s u iv a n t l e s c o m m a n d e m e n t s d e
Di e u, e t p o ur a c c e p t e r l e ur re pe ntir, c e u x qui n’a v a i e n t p a s a d or é le
v e a u d e v a i e n t e x é cu t er c e ux qui l’a v a i e nt a doré, puis Di e u re ssuscit a
l e s morts «N ou s leur pardonnâmes et nous donnâmes à Moïse des argu
ments irréfutables».

Puis Di e u dit: «N ous avons fait surgir au-dessus d’eux le mont Thor
pour qu’ils tiennent leurs promesses» c e fut qu a nd ils on t re fus é d e s e
con form er a ux e nse ign e m e nts de la To r a et s e sont montrés rebelles à
M o ïs e . P e u a pr è s ils obt e m p é rè re nt e t s e prost ern ère nt e n re g a rd a n t
d ’un œil le mont é l e v é a u-d e ssu s d’e ux d e p e ur q u ’il ne tomb e s ur e ux
comm e Die u te m o n tr e dans c e v e rs e t; «N o u s a v o n s d r e s s e u n e I t l OIl t f t g Ê

qui les oppressait de tout son poids, au point qu’ils craignaient qu’elle ne

198
s’écroule sur eux. Recevez en toute humilité nos enseignements, leur dîmes-
nous» [Coran VII, 171].

Ensuit e on l eur dit: «Franchissez la porte de la ville en vous proster


nant» e n refusant d e nouve au de s e soumettre aux ordres en act es et
p arole s, ils furent ordonn és d’e ntrer à Jérus a l e m en se prosternant et
e n d e m a nd a nt la rémission d e leurs p éch és. C a r ils a vai ent refusé de
c om b a t tr e d a ns la vo i e d e Di e u, et p a r c o ns é q u e n t ils a v a i e n t erré
d a ns le d é s ert d e Sin a ï p e nd ant quara nt e ans. lis entrèrent e nsuite à
Jérus a l e m en s e traînant sur leurs derrières.

Di e u l e ur ordonn a: «N e transgressez pas la loi du Samedi» c’e st à


dire «j e S a b b a t» e n s’a bst enant de toute activité p ar respe ct pour ce
j o ur e n s e conf orma nt a ux e nse ign e me nts. A c e propos: «Nous avons
reçu d’eux un engagement solennel» mais ils le trahirent, usèrent d’e xp é
dients pour commettre c e que Dieu leur avait interdit.

Nous allons racont er leur histoire compl èt e en comment ant la sou


rate «A I-‘A r a f» [Cora n VII].

fabimâ naqdihim mitâqahum wa kufrihim bi’a yâti-L-Lâhi wa qatlihimu-


l-’a m b i ÿ a ’a b ig a y ri h a q q in w a q a w lih im q u lû b u n â gulfum bal taba‘a-L-
Lâhu ‘alyhâ bikufrihim falâ yu’minûua ’illâ qalîlan (155) wa bikufrihim
w a qawlihim ‘alâ Maryama buhtânan ‘azîman (156) wa qawlihim ’inna
«jatalnâ-l-masîha ‘Isâ bna Maryama rasûla-L-Lâhi wamâ qatalûhu wamâ
salabûhu walakin subbiha lahum wa ’inna-l-lad îna-htalafû iîhi lafî
199
sakkim-minhu mâ lahum bihî min ‘ilmin ’illâ-t-tibâ‘a-z-zanni wam â
qatalûhu yaqînan (157) bal rafa‘ah u -L-Lâh u ’ilayhi wa kân a-L-Lâh u
‘Azîzan Hakîm an (158) w a’in min ’ahli-l-kitâbi ’illâ layu’minanna bihî
qabla mawtihî wa yawma-l-qiyâmati yakûnu ‘alayhim sahîdan (159).

Us n’ont pas tenu leurs promesses, ils ont nié les signes d’Allah, ils ont
mis ignominieusement à mort les Prophètes et ils ont dit: «Nous avons l’es
prit trop lourd». Non certes, si Allah a mis un sceau sur leur esprit, c’est
en punition de leur infidélité. Leur foi est bien tiède. (155) Oui, c’est en pu
nition de leur infidélité et à cause de la calomnie abominable qu’ils ont por
tée sur M arie (156) C ’est ainsi pour les punir d’avoir dit: «Nous avons tué
le Messie, Jésus fils de Marie, Prophète d’Allah» Non, ils ne l’ont pas tué,
non, ils ne l’ont pas crucifié. M ais quelqu’un lui ressemblant l’a été à sa
place. E t ceux qui ont discuté sur ce point eux-mêmes étaient dans le
doute, ils n’avaient que des hypothèses. En vérité, ils ne l’ont pas tué. (157).
Allah l’a élevé à Lui. Et Allah est puissant et sage. (158) Il n’est pas un
homme d’Ecriture qui ne croira à Jésus avant de mourir. Et, au jour de la
résurrection, Jésus se dressera en témoin contre eux. (159).

P armi les p é c h é s q u’ils a v a i e n t c o m m is e t qui d e v a i e n t le s é loi


gn e r d e la voi e droite, était la rupture d e l eur alli ance e t e n plus le re
n i e m e n t d e s S ig n e s d e Di e u e t d e s m ir a c l e s q u ’ils a v a i e n t v u s s e
pro duire d e la p art d e l e urs Pro p h è t e s. M a is c e qui é t ait pire e ncore
«ils ont mis ignominieusement à mort les Prophètes» e n s’e nh ardiss a nt à
e ux, les traitant d e m e nt e urs e t en e x é cut a nt un gr a n d n om br e p armi
e u x injust em ent, ils d é cl arèrent: «Nous avons l’esprit trop lourd» qui si
gnifi e e n d ’a utre t erm e s «N o s c œ u rs sont in circ o n cis» à la f a çon d e s
dire s d e s polyth é ist e s: «N o s cœurs sont enveloppés d’un voile épais qui
nous cache ce vers quoi tu nous appelles» [Cora n XLI, 5].

Q u a n t a ux dires de Di e u: «Allah a mis un sceau sur leurs esprit» on


l e s a int erpré t é s c o m m e suit: C ’e st c o m m e ils s ’e x cu s e n t dis a n t qu e
l eurs c œ u rs n e conçoiv e n t p a s les e ns e ign e m e nts c a r ils sont co m m e
e nv e lo p p é s d ’un vo il e , m a is c ert e s ils r é p on dire n t a insi p a rc e q u ’ils
étai ent m é cré ants. Su iv a n t une autre inteprétation, p arc e q u’ils se sont
m o n tr é s to ujo urs re b e ll e s e n s e p e rs é v é r a n t d a n s l e ur in cr é d u li t é »
«O ui, c’est en punition de leur infidélité et à cause de la calomnie abomi
nable qu’ils ont porté e sur M a r i e » e n l’a c c u s a n t d ’a d ul t è re , c o m m e a
pr é cis é Ibn A b b a s e t A s-S o u d d y . Di e u l e s a punis a u ssi à c a u s e d e

200
leurs dires: «N ous avons tués le Messie, Jésus, fils de M arie, Prophète
d’Allah».

L ’histoire des juifs a v e c Jé sus, nous allons la prése nt er en résumé


d’aprè s le Cora n et la tradition:

«L o r s q u e Di e u a e nv o y é J é s u s fils d e M ari e a pp ort a n t la voi e


droite et a ppuy é p ar l es pre uv e s et les signe s évide nts, les juifs le j a
lous ère nt à c a us e d e s a prophé tie e t d e s mira cle s q u ’il prése nt ait. Il
guérissait l’a ve ugl e et le l épreux, ressuscitait les morts et cré ait d’argile
co m m e une f orme d ’oise au, soufflait en lui et d ev e na it un oise a u, tout
c e l a a v e c la p e rm is s io n d e D i e u . M a lgré c e s m ir a cl e s l e s juif s le
contredirent, le traitèrent d e m ente ur et lui nuirent. Pour cel a, Jé s u s et
s a m è r e c h e rc h a i e n t à ê tr e loin d ’e u x p a rc o ur a n t la t e rre . A c e tt e
é poqu e il y avait à D a m a s un roi plolythéiste qui adorait les astres dont
s es sujets étaient d e s Gr e cs. Le s juifs allèrent le trouver et lui racont è
rent qu ’à Jéru s a l e m il y a un ho mm e qui séduit les g e ns, les é g are et
les incite contre lui. C e roi, irrité, ordonna par écrit à son préfet à Jé ru
s a l e m d e c a pturer Jé s u s, le crucifi er en me tt ant sur s a tête une c o u
ronn e d ’é pin e s po ur mettre fin à s e s séditions. Le pré f et s ’e x é cut a. Il
s e dirige a a v e c un groupe d e juifs v ers la maison où s e trouvait Jé s u s
-q u e Di e u le s a l u e - a v e c s e s d o u z e a p ô tr e s (O n a dit a u ssi q u ’ils
étaient au nombre de treize ou dix-sept). C ’était un jour de v endredi au
mom e nt de l’asr. E n les entourant d e toutes parts, Jé s u s constata qu’il
n’y a a ucun moy en pour s’é v ad er. Il dît à ses compa gnons: «Q u i donc
parmi vous accept e de prendre me s traits (pour qu’il soit à sa pl ace) et
sera a v e c moi au P a r a d is?». Un homm e se leva et se porta volont aire.
C o m m e ce t ho mm e était encore j eun e, Jé su s réitéra sa question de ux
ou trois fois et nul autre que ce j eune homm e ne se portât volont aire. Il
lui dit à la fin: «S o i t». Die u alors donna à ce t ho mm e les traits d e J é
sus d e sorte qu ’on disait qu e c ’est le Christ lui-m ê m e. D a ns le toit de
la m a iso n un e luc arn e fut ouv e rt e d ’où Di e u é l e v a J é s u s v e rs Lui à
l’état de l’a ssoupiss e m ent, comm e II le montre d ans c e v ers et: «Allah
dit alors à Jésus: « C ’est M oi qui mettrai fin à ta mission et te rappellerai
à M oi..» [Cora n III, 55].
J é s u s f u t a l o rs é l e v é a u ciel et s e s c o m p a gn o n s sortirent d e la
maison. Le s homm e s qui entouraient fa maison, voy a nt le ressembl ant
d e Jé s u s, le prirent la nuit, le crucifièrent et mirent sur sa tête une co u-
201
ro n n e d ’ é p in e s . L e s ju i f s, a p r è s c e t é v é n e m e n t p r é t e n d ir e n t q u e
c’étai ent e ux qui ont participé à sa crucification et une partie d e s chré
ti e ns à l’esprit f aible les crure nt s a uf c e u x qui ét a ie nt a v e c lui à l’int é
ri eur d e la ma ison furent les t émoins d e leurs m e n so ng e. Et ainsi tous
le s chré ti e ns, p a r la suite, furent c onv a incus qu e J é s u s a ét é crucifi é.
O n a ra pporté a ussi qu e Mari e s ’était a ssis e d e v a n t l’h o mm e crucifi é,
le pleurait, et qu’il lui a parlé.

C e qui a été récité d a ns le C ora n a u suj e t d e J é s u s , reste le plus


cor e ct e t c ’é t ait un d e s mira cl e s d e Di e u qui é m a n e d e S a S a g e s s e
p o ur é pro u v e r S e s s e rvit e urs. Il a a f firm é: «N on , ils ne l’ont pas tué,
non, ils ne l’ont pas crucifié. M ais quelqu’un lui ressemblant l’a été à sa
place» E t po ur plus d e confirmation. Il a dit: «E t ceux qui ont discuté sur
ce point, eux-mêmes étaient dans le doute. Ils n’avaient que des hypothè
ses» C ’e st à dire c e ux qui ont pré t endu q u’on l’a tué a prè s s a livraison
n’a va ie nt a ucun e conn aiss anc e certaine, ils n e suivai ent qu’un e conj e c
ture «E n vérité ils ne l’ont pas tué» C a r ils croy a i ent qu e l’h omm e q u ’ils
a v a i e nt crucifi é était Jé s u s et l eur croy a n c e n’était p a s f o nd é e. «A llah
l’a élevé à Lui. Et Allah est puisant et sage».

Ibn A b b a s a racont é à c e propos: «Lo rs q u e Die u voulut é l e v er J é


s u s à Lui, c e lui-ci e ntra d a ns la m a iso n la t êt e d é gou tt a nt e nco re d e
l’e a u p o ur tro uv e r les d o u z e a pôtre s. Il l e ur dit: «Il e n e st p armi vo u s
q u e lq u e s u ns qui m e re ni e ro n t d o u z e f ois a pr è s a v o ir cru e n m o i».
Puis il poursuivit: «Q u i donc d’entre vo u s s e porte volont aire pour a voir
m e s traits, ê tre tu é à ma pl a c e et s e ra a v e c moi a u c i e l?» U n j e u n e
h o m m e s e l e v a e n ré po nd a n t à s a d e m a n d e . Il lui dit: «A s s i e d s-t o i».
A pr è s la troisi è m e f ois, J é s u s lui dit: « C ’e st toi a lors l’h o m m e v o l o n
t a ir e» O n do nn a à c e j e u n e h o m m e la re ss e m bl a nc e d e J é s u s , e t c e
d e rn i e r fut é l e v é a u ciel p a r un e luc a rn e . L e s juifs prire nt le r e s s e m
bl ant d e Jé s u s, le tuèrent puis le crucifi èrent. C ert a ins, a prè s a voir cru
e n lui, le renièrent dou z e fois et ils s e divisèrent e n trois group e s:

- L e s pre mi ers, qui sont les Ja c ob in s, dé cl arèrent: «D i e u était p ar


mi n o u s l e t e m p s q u ’ il vo u lu t puis m o n t a a u c i e l.»

- L e s d e uxi è m e s, qui sont les N e stori e ns, dirent: «L e fils d e Di e u


v é cut parmi nous le t e mps qu e Di eu voulut, puis II l’él ev a à Lu i».

- L e s tro isi è m e s, qui f orm a i e nt l e s s o u m is (m u s u lm a n s) a f firm è-


20 2
rent: «L e s ervit e ur d e Die u e t So n Prophè t e était resté parmi nous le
t emps que Dieu voulut puis Dieu l’éléva à Lu i».

A la suite l es d e ux pre mi ers gro u p e s s e co a lis ère nt e t tu èrent le


troisi ème gro up e. Ainsi l’Islam d e m e ura latent ju s qu’à l’a v è n e m e n t de
Mouh a mm ad -q u’Allah le bénisse et le s alue-.

Q u a n t à Ibn Ish aq, il a rapport é: «U n chrétien qui a vait e mbra ss é


l’Islam m’a racont é qu e lorsque Jé su s reçut une révélation du ciel que
Di eu v a l’é l e v er à Lui, il dit: « Ô apôtre s! Qui d onc d’entre vo u s dé sire
être mon comp a gnon au P aradis et prend ma re ss embl anc e poiir être
tué à ma p l a c e ?» Un ho mm e a ppe lé Se rgu s (ou S e rg e) s e l eva et dit:
«M o i, ô Es prit d e D i e u». J é s u s lui d e m a n d a a lors d e s ’a ss e o ir à sa
pl ace et fut aussitôt élevé au ciel. Le s juifs entrèrent, prirent le re ss em
bl ant d e Jé s u s et le crucifi èrent. Ils conna iss ai e nt déjà le nombre d e s
apôtres, en les compt ant, ils constatèrent qu’un homm e manquait. Vo i
là c e qui était le sujet de leur discussion. C o m m e ils ne conna issai e nt
pas Jé su s personnell ement, ils proposèrent à Ju d a s Iscariote trente d e
niers po ur le l e ur indiquer. Il leur répondit: «Lo rs q u e vo u s e n tre re z j e
l’e m br a s s e r a i». C o m m e Ju d a s n’était p a s a u cour a n t d e c e qui s ’est
p a ss é entre Jé s u s e t les apôtres, il e mbra ss a Se rgu s le pren ant pour
Jé s u s s a ns en dout er. Alors les juifs prirent le resse mbla nt et le cruci
fièrent. Jud a s, plus tard, pris d e remords, se pendit. To u s les chrétiens
le m a udiss e nt, c a r il a été consid éré parmi les a pôtre s. A s a vo ir qu e
parmi les chrétiens il y a c eux qui prétendent qu e Ju d a s était l’ho mm e
qui avait pris les traits de Jé s u s, les juifs le crucifièrent malgré ses cris:
«J e ne suis p as Jé s u s! J e suis l’ho mm e qui vo u s l’ai in d iq u é». C ’est
Dieu qui est le plus savant.

«II n’est pas un homme d’Ecriture qui ne croira à Jésus avant de mou-
rir. Et au jour de la résurrection, Jésus se dressera en témoin contre eux»
Ibn Ja rir rapporte qu e les opinions sont div erg é e s en comm e nt a nt c e
verset:

- Le s uns disent: To u s les g ens du Livre croiront à Jé s u s a v a nt sa


mort q u a n d il d e s c e n d r a du cie l p o ur tu e r l’A n t é c h ris t, e t à c e t t e
é poqu e toutes les religions seront une seule qui est l’Islam.

- D ’aprè s Ibn Abb a s: ils croiront à Jé s u s avant sa mort.


20 3
- A b o u Mal e k a dit: Av a n t la mort de J é s u s et a prè s s a d e sce nt e
du ciel tous les g ens du Livre croiront en lui.
- Qu a n t à A l-H a s s a n, il a précisé qu e Jé s u s est viv a nt a uprè s d e
Die u, qu a nd il d e sc e ndra du ciel, et a v a nt sa mort, tous les ho mm e s
croiront en lui.
- D ’a pr è s M o uj a h e d: tous l e s g e n s du Livr e croiron t e n J é s u s
av ant leur mort.
Suiva nt une autre interprétation d ’Ibn Ab b a s: P as un juif ne mour
ra a v a n t d e croire e n J é s u s . O n lui d e m a n d a : «Q u e p e n s e s-t u s ’il
tomb e du toit d e sa m a is on?» Il répondit: «Il pensera à Jé su s e n tom
b a n t». - Et si l’on tranch e la tête de l’un d e s juifs? d e m a n d a-t-o n e n
core. Il répliqua: «S a l angue prononcera son n o m».
Il en est é g al em ent parmi les ulé ma s c eux qui ont dit qu e p a s un
juif ou chrétien ne mourra av ant de croire en Mouh a mm a d -q u ’Alla h le
bénisse et le s alue-.
Et Ibn Jarir de conclure: Après la descent e de Jé s u s tous les g ens
d e Livre croiront en lui. Cett e opinion s’a v ère être la plus correct e. C a r
ceci réfuté l es présomptions des juifs qui disent qu’ils ont tué Jé s u s et
l’ont crucifi é, et aussi les dires d e s ignora nts parmi l es chré ti e ns qui
ont a dmis cela.
Di eu, da ns ce verset, l eur répond q u’il n’était pas ainsi, ils ne l’ont
ni tu é ni crucifié, m ais qu e lqu’un lui re s s e mbl a nt l’a é t é à s a pl a c e,
s a ns s’en a p erc e voir. Die u l’a é l e v é à Lui, il e st viv a nt toujours et il
de sce ndra av ant le jour de la résurrection, comm e l’affirment plusi eurs
hadiths prophétiques, pour tuer l’Ant échrist, briser la croix, tuer le porc
et remettre le tribut dont nul parmi les ge ns du Livre ne sera tenu de le
payer.
Q u a n t à l’interprétation qui précise qu e ch a cun d e s g e ns du Livre
ne mourra a v a nt de croire à Jé s u s et à Mouh a mm a d -q u ’All a h le b é
nisse et le s a lu e- s’av ère correct e, c a r tout moribond v erra clairement
c e qu ’il ignorait et croira, bien qu e s a croy ance à c e mome nt-l à ne lui
s era p a s utile, en a p erc e v a nt d e v a n t lui l’a ng e de la mort. C ’est une
réalité qu’on ne peut contester et qui est pareille au contenu de c e v er
set: «P a s de pardon à ceux qui ne cessent de faire le mal jusqu’au jour où
la mort les appréhende et où ils disent: «Nous nous repentons maintenante

204
[C o r a n IV, 18] e t a ussi à c e v e rs e t: «Lorsqu’ils rirent ensuite notre vio
lence, ils dirent: «N ou s croyons en Dieu l’Unique Nous ne croyons pas à
ceux que nous Lui avons associés. M a is leur foi ne leur a servi à rien,
après qu’ils eurent constaté notre rigueur» [C or a n X L, 84 - 85].

D es h ad it hs re la t ifs à la desce n te de Jésus


à la f i n des t e m ps
- D ’a p r è s A l-B o u k h a ri, A b o u H o u r a ir a r a p p ort e q u e l’E n v o y é d e
Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- a dit: « P a r celui qui tient mon âme
en Sa main, le fils de M ar i e ( Jésus) ne tardera à descendre parmi vous en
tant q u ’un j u g e équitable, il brisera la croix, tuera le porc, remettra le tri
but et l ’argent sera tellement abondant q u ’aucun ne l'acceptera, et une p r o
sternation fa it e par l ’un d ’entre vous lui sera meilleure que ce bas monde et
ce q u ’il con tien t.» Puis A b o u H our a ir a a jout a: «R é c i t e z si v o u s v o u l e z:
« I l n’est pas un homme d’Ecriture qui ne croira à Jésus avant de mourir.
E t, au jou r de la résurrection, Jésus se dressera en témoin contre
eux » . (R a pp o rt é par Boukhari et M ou sli m ) (1).

- D ’a p r è s l’im a m A h m e d , A b o u H o u r a ir a a r a p p ort é q u e le P r o
ph è t e -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- a dit: « L e s Prophètes sont des f r è
res malgré q u ’ils ont nés des mères différentes, leur religion est une. Je suis
le plus proche; de Jésus fils de M ar i e car aucun Prophèt e n ’existe entre lui
et moi. I l descendra du ciel. Lorsque vous le verrez, reconnaissez-le de ceci:
sa taille est moyenne, sa teinte est blanche rougeâtre, port era deux vête
ments rouges, et sa tête dégouttera de l ’eau. I l brisera la croix, tuera le
porc, remettra le tribut et appellera les gens à l ’Islam. D ieu fe ra disparaître
toutes les religions s a u f l ’Islam. D i e u, à cette époque, f e ra p é r ir l ’A n t é
christ et les gens vivront en paix de sorte que les lions vivront avec les cha
meaux, les tigres avec les vaches, les loups avec les moutons et les garçons
j o u e r o n t avec les serpents sans rien craindre. I l demeurera quarante ans

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205
puis mourra et les musulmans feron t sur lui la prière f un é ra ire ».(R a pp o rt é
par A h m e d )(1>.

- D ’a prè s Mouslim, Ab o u Houra ira a rapport é qu e l’E n v o y é d e Di e u


-q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- a dit: « L ’Heu re ne se dressera avant que
les Romains n ’occupent « A l - A ’m a q» ou « D a h a q » (d e u x localités situées au
près d ’A le p en S y r i e ). Alo rs une armée fo rm ée de meilleurs hommes de la
terre sortira de M é din e pour les affronter. Quand les deux armées se trou
veraient fa ce à fa ce, les Romains diront: «Laissez-nous combattre ceux qui
nous ont injuriés» L e s musulmans leur répondront: « N o n par Dieu, nous ne
vous laisserons pas le faire car ils ne sont que nos f rère s». L e s deux armées
alors livreront bataille: un tiers de l ’armée quittera le lieu du combat et
Dieu ne reviendra pas vers lui, un tiers sera tué et il form era les meilleurs
martyrs auprès de Dieu, quant au tiers restant, il subira une dure épreuve
et f e ra la conquête de constantinople. Penda nt q u ’ils seraient en train de
partager le butin, après avoir accroché leurs sabres aux oliviers, le démon
s ’écriera: «Jésus vous a remplacé auprès de vos familles». L e s hommes sor
tiront (b i e n que ce serait une fausse a le rte) et arrivant en Syrie, ils ne le
retrouveraient pas. Pendant q u ’ils s ’apprêteraient au combat, on appellera à
la prière. Jésus le fils de M ar i e - q u ’Allah le bénisse et le salue- descendra
et présidera la prière. Si l ’ennemi de Dieu ( l ’Antéchrist) l ’avait vu, il serait
fondu comme f o nd le sel dans l ’eau, et ( s i D i e u ) le laissait, il serait fondu
de la même manière, mais Dieu le tuera de Sa propre main et fe ra voir les
musulmans, son sang sur le bout du s a bre»(2K

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206
- Ibn Maj a a cité d a ns «S e s S u n a n s» qu e A b o u O u m a m a Al-B a hili
a ra conté: « L ’E n vo y é d e Di e u -q u ’All a h le b éniss e et le s a lu e- nous fit
un discours dont la plupart était au suj e t d e l’Ant é christ, e t il nou s mit
en g a rd e contre lui. Il dit: «D ep u is le j o u r où Dieu a créé la terre aucune
sédition ne serait pire que celle de l ’Antéchrist. Dieu n ’a envoyé sur la terre
un Prophète sans mettre en garde son peuple contre l ’Antéchrist. Comm e j e
suis le dernier des Prophètes et vous la dernière des communautés, il appa
raîtra sans doute parmi vous. S ’il apparait et que j e me trouve parmi vous,
j e m ’attaquerai à lui. M a is s ’il apparaitra après mon départ que chacun de
vous se défende et D i e u assistera chaque musulman. L ’Antéchrist est un
homme aux cheveux très frisés, son œil sort de son orbite. I l sortira d ’un
croisement de deux chemins dont l ’un mène à la Syrie et l ’autre à l ’Irak. I l
usera de violence à droite et à gauche en dépravant les gens. O adorateurs
de Dieu, soyez fermes. Je vais vous le décrire: I l est borgne et votre Sei
gneur ne l ’est pas. I l sera écrit sur son f r o n t le m o t : « I N C R E D U L E » et
chaque croyant pourra le lire q u ’il soit lettré ou illettré.

« I l apportera avec lui comme un paradis et un Enfer, dont son Paradis


sera un enfer, et son enfer un Paradis. Quiconque sera éprouvé par son en
f e r q u ’il demande la protection auprès de Dieu, et q u ’il récite les premiers
versets de la sourate « L a caverne» [C ora n X VIII], et son f eu lui s era une
froideur et une paix co mm e il l’était sur Ibrahim.
«E n tr e autres de ses séditions, il dira au bédouin: « Q u e penses-tu si j e
ressuscite pour toi tes père et mère, attesteras-tu que j e suis ton Seigneur?
Répondant p ar l ’affirmative, alors un démon se présentera devant le b é
douin comme étant ses parents qui lui diront: «Suis-le il est ton Seigneur».

« I l amènera un homme et le coupera en deux parties avec une scie et


dira: « R e g ar d ez et malgré cela il p ré te nd avoir un Seigneur autre que
m o i » . D i e u le ressuscitera en ce moment et l ’Antéchrist lui demandera:

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207
« Q u i est ton Seigneur?» E t l ’homme de répondre: « M o n Seigneur est A l
lah; et toi tu es l ’ennemi de Dieu. P ar D ie u j e n ’ai jama is été plus perspi
cace dans ma vie que ce j o u r -c i».

« D e ses séditions également, il ordonnera au ciel qu’il fasse tomber de


la pluie et la terre po ur fa ire pousser les plantations. L e s troupeaux iront
paître le matin et reviendront le soir ayant les bosses plus hautes, les seins
produisant une abondance de lait et leurs ventres plus gros.

« L ’Antéchrist pénétrera dont tous les pays à l ’exception de la M ec q u e


et M é d in e . A chaque ouverture de cette dernière ville, il y aura des anges
placés en rang qui la garderont. Ensuite, M é d in e subira trois tremblements
de terre, Dieu fe ra sortir de la ville tout incrédule et tout hypocrite comme
le soufflet du forgeron qui débarrasse le f e r de ses impuretés. On donnera à
ce j o u r le nom « L e jo u r de la délivrance».

«O u m C h a ri k B e n t Ab i A I-‘A k a r d e m a n d a : « O E n v o y é d e Di e u, où
s e ro n t l e s A r a b e s e n c e j o u r-l à ?» Il lui ré p ond it: « I l s seront peu nom
breux mais la majeure partie se trouvera à Jérusalem où leur imam sera tin
homme très vertueux. A lors que cet imam dirigera la prière des fid è les à
l ’aube, Jésus fils de M ar ie descendra et l ’imam lui cédera la place mais Jé
sus mettra sa main entre ses épaules et lui dira: « N o n continue la pr ière
car tu la dirigeais». L a prière terminée, les fidèles sortiront et Jésus s ’écrie
ra: « O u v r ez la p o rt e » . En ouvrant la porte, on trouvera l ’Antéchrist suivi
de 70.000 ju ifs dont chacun porterea un sabre incrusté d ’or et de pierres
précieuses. En voyant Jésus, l ’Antéchirst fondra comme f o nd le sel et pren
dra la fu i t e et Jésus lui dira: « J e vais t ’asséner un seul coup et j ’aurai le
dessus» I l le suivra po ur l ’atteindre à «l a port e orientale du L o udd » et le
tuera. Les juifs subiront une grande défaite et chaque chose que Dieu a cré
ée soit-elle une pierre, un arbre, un mur, ou une bête à l ’exception de l ’ar
bre « A l -G h ar q a d a » , parlera en ce j o u r -l à et dira: « O musulman serviteur
de Dieu! un j u i f est caché derrière moi, viens le tuer.»

L ’ E n v o y é d e Di e u -q u ’A ll a h l e b é n is s e e t le s a l u e - p o u rs u ivit:
« L'An técrhist demeurera quarante jo u r s sur la t e rr e : un j o u r équivaut à un
an, un j o u r équivaut à un mois, un j o u r équivaut à une semaine, et les au
tres jours sont comme des éclairs de sorte que l ’un d ’entre vous ne sera à la
porte de la ville le matin sans q u ’il ne s ’aperçoive qu’il est au soir en fra n
chissant l ’autre p o rt e » O n lui d e m a n d a : «C o m m e n t s e r a d o n c no tr e
208
p ri è r e e n c e s j o u r s -l à ? » Il r é p o n d it: « V o u s donn erez à cha que p r i è r e sa
j u s t e mesu re c o mm e vous la f a i t e s a ujourd’hui, pu is p r i ez » .

L ’E n v o y é d e D i e u - q u ’A ll a h l e b é n i s s e e t l e s a l u e - d e p o u rs u ivr e :
« J é s u s le f il s de M a r i e sera p ar m i m a co mmun au té un j u g e équi table et un
im am ju s t e . I l br is era la c r o ix , tuera le p o r c , rem ettra le tribut e t laissera
les a um ônes. I l n ’y aura aucune a nim osit é en tr e les cré atures, n i haine ni
hostilité, m ê m e un nourrisson j o u e ra av ec le serpen t sans le piqu er, le n o u -
v e a u - n é des tro u p e a u x tiendra c o m p a g n ie au lion sans l ’atta qu er, le lo up
g ar d e ra le tr o u p e a u c o m m e le ch ien, le b a s m o nd e s e ra r e m p li de p a i x
c o m m e v o u s re m p liss ez le v erre de l ’ea u. O n n ’a d ore ra q u e D i e u seul, la
g u e rr e cessera, QoraSch sera dé pourvue de sa roya ut é, une lumière argen tée
c o u v r i ra la t e rre , les pl a n tat io n s s e r o n t c o mm e du t em p s d ’A d a m où les
h o mm e s cu eillir on t une g ra pp e de raisin q u i leur suffira ain si q u ’une g r e
nade. O n achètera le veau à tel et tel p r i x et le cheva l à quelques dirh ams».

O n lui d e m a n d a : « A q u o i s e rv ir a a l o rs l e c h e v a l? e t p o u r q u o i le
v e a u a u r a u n p ri x é l e v é ? » Il r é p o n d i t: « L e c h e v a l n e s e ra p lu s m o n t é
p o u r f a i r e la g uerre et on se servira du veau p o u r le labour. Trois ans avant
l ’a v è n e m e n t de l ’A n t éch ris t , il y aura une sécheresse où le s g e n s é p r o u v e
ro n t une gra nde f a i m . D i e u ordonn era au ciel de retenir le tiers de la pluie
durant la pre m iè re année, e t à la terre de rentenir égalem en t le tiers de ses
f r u i t s . D a n s la de uxiè m e année, D i e u ordonnera au ciel de re ten ir les deux
tiers de la p luie et à la terre les deux tiers de sa récolte. A la troisième an
née aucune g ou tte de p lu ie ne t om bera du ci el e t la terre ne donnera aucun
f r u i t . Tou s les troupeaux p é r i r o n t » O n lui d e m a n d a : «C o m m e n t l e s g e n s
s u rv ivr o n t a l o r s ? ». Il ré p o n d it: « L e t é m o i g n a g e d e l’u n ic it é d e D i e u , la
p r o c l a m a t i o n d e S a g r a n d e u r, l e s g l o ri f ic a t i o n s e t l e s l o u a n g e s t i e n
d ro n t li e u d e s a li m e n t s».

D a n s d ’a u tr e s v e rs io n s o n tro u v e c e t a jo u t: « D i e u révélera à J ésus:


« J ’ai f a i t sortir certains de M e s serviteurs dont personne n ’était ca pa ble de
les battre, p ro t è g e-l e s , ra mène-les à la m on ta gn e ». D i e u enverra ensuite Y a -
j o u j et M a j o u j ( G o g et M a g o g ) q u i se p récip i t ero n t de tou t cô t é, les p r e
m iers p a sseron t auprès du la Tib éria de ( T a b a ra y a ) , bo ir o n t toute son eau
de s o rt e qu e les de rniers y pa sseron t, n e trouva n t aucune g o u tt e d ’eau, di
r o n t : « I l y a v a it dans le temps de l'e a u dans ce l a c » . J ésus et ses f i d è l e s
com pagnons auron t un serrem en t du cœur au p o i n t que l ’un d ’e u x souhaite
rait a v o ir une tête de b œ u f q u i lui vaudrait m i e u x que cen t dinars qu e p o s -

209
sède actuellement l ’un de vous. Ils auront un désir ardent envers D i e u le
T rès H a u t qui leur enverra des vers qui les atta qu eron t a ux cous e t ils
mou rront comme une seule âme. Jésus et ses compagnons descendront en
suite à la terre, et ne trouveront pa s une place de la grandeur d ’un empan
sans que D i e u ne l ’ait remplie de leur graisse et de leur pourriture. L e s dé
sirs de Jésus et de Ses compagnons se port eron t ardemment au D i e u qui
le ur enverra des ois ea u x don t les co us ressem bleron t a ux cous de cha
meaux, ils les porteron t et les je tteron t là où D i e u voudra, ensuite D ie u f e
ra de scend re de la p l u ie qu i e m p o rt e ra t ou tes le s a u tres t en tes et les
m a ison s construit es en terre dure, e t lavera la terre au p o i n t q u ’elle la
laisse lisse c o mm e un m iroir. P u i s on dira à la terre: « f a i s p o u ss e r tes
fr uit s et tes plantations, rends aux hommes les biens abondants». U ne fo u le
d ’homme mangeront d ’une seule genade à satiété et se protégeront sous son
écorce. L e s mamelles seront tellement bénies que la traite d ’une seule cha
m elle suffira à un peuple, la traite d ’une vache suffira à une tribu e t la
traite d ’une brebis suffira à plusieurs familles. Etant dans cet état, D i e u à
L u i la puissance et la gloire enverra un bon vent qui les prendra par leurs
aisselles, et recueillira l ’âme de tout croyant et tout musulman, et il ne res
tera en vie que les méchants de la terre qui s ’y accoupleront sans pudeur à
la fa ç o n des ânes. C ’est sur eux que se dressera l ’Heu re Suprêm e.»

D a n s un e a utre v ersion on trouv e é g a l e m e n t c e rajout: « I l ne reste


ra sur la terre que les pires des hommes qui, à la vitesse d ’un v o l d ’oiseau
et p ar la cruauté des bêtes fauves, ne fero n t aucun acte de bien, ne réprou
vero n t aucun acte repréhensible, et le diable se présent era devant e u x en
leur demandant: «P o u r q u o i ne répondez-vous pas à mon appel?» Ils lui di
r on t : « Q u ’e s t -ce que tu nous ordonnes de f a i r e ? » I l leur ordonnera alors
d ’adorer les idoles, et eux, dans le cas présent, jo uir on t de tous les biens et
mèneront une vie heureuse.

P u is on soufflera dans la trompette et nul n ’entendra le son sans q u ’il


ne tourne sa tête à droite et à gauche. L e prem ie r qui l ’entendra sera un
homme qui sera en train d ’enduire de boue le bassin des chameaux, il sera
fo ud roy é ainsi que tous les autres hommes. Ensuite D ie u enverra de la pluie
qui ressemblera à une rosée ou à une o m b r e d ’où les c o p rs des hommes se
ront ressuscités. Pu is on soufflera une autre f o i s dans la trompette et voici
tous les hommes se dresseront et regarderont. O n leur dira: « H o m m e s ! R é
pondez à l ’appel de votre Seigneur! Arrêtez-vous! Ils vont être interrogés.»
Ensuit * on ait-a; « Faites sortir parmi ces hommes ceux qui sont destinés à

210
l ’E n f e r !» . Qu elle sera sa proportion? D e m andera-t -on - Sur chaque mille,
répliquera-t-on, neuf-cent-quatre-vingt dix- neuf». C e jour-là , les enfants de
viendront comme des vieillards et les jambes seront mises à nu, la vérité se
ra bien claire».

- D ’a prè s Mouslim, l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a


lu e - a dit: « L ’H eu re Suprême ne se dressera avant que vous ne voyez dix
signes précurseurs: la fu m ée, l ’Antéchrist, la bêt e ( qui parlera aux hom
m e s ) , le lever du soleil de son coucher, la descente de Jésus fils de M arie ,
Yajouj et M a jo u j, trois éclipses: le premier à l ’orient, le deuxième à l ’occi
dent et le troisème à la presqu’île Arabique, et le dernier signe sera un f e u
q u i j a ili ra à Y e m e n e t qui co ndu ira les g e n s au lieu du ra ss e m b le
m e n t ».(R a pp o rt é par Ahm ed et M o u s li m )* 1*.

«E t , au jour de la résurrection, Jésus se dressera en témoin contre


eux» e n af firmant q u ’il a tra nsmis le m e ss a g e e t a pp e l é les h o mm e s à
a dore r Die u s eul.

fabizulm im -m ina-l-ladîna hâdû harram nâ ‘alyhim tayyibâtin ’uhillat


lahum wa bisaddihim ‘an sabîli-L-Lâhi katîran (160) w a ’ahdihimu-r-ribâ

(1 ) (LÿjjÂ* ¿y :o LÏ Ij j j Mi J.
iJU-JÜIj tj*-JJ* ¿jJ J jjJj t ô ljj lj
j f i ¿J* £ j U j Ci_>yJI
•Sjj) ¡» « »-* Ji-â jj d—>- C-i-u tjj-UI - j * j l _ tij— j àx*

211
waqad nuhû ‘anhu wa ’aklihim ’amwâla-n-nâsi bi-l-bâtili wa’a'tadnâ li-1-
k âfirîna minhum ‘a d â b a n ‘alîm an (1 6 1 ) lâkini-r-râsihû na f î -l -‘ilmi
minhum wa-l-m u’minûna yu’minûna bimâ ’unzila ’ilayka wam â ’unzila
min q a b lik a w a-l-m u q îm în a-s-sa lâ t a w a -l-m u ’tû n a-z-zakâ ta w a -l-
m u’minûna b i-L -L â h i w a-l-yaw m i-l-âhiri ’ulâA,ika sanu’tihim ’ajran
‘azûnan (162).

C ’est pour les punir de leur iniquité que nous avons interdit l’usage
d’aliments autrefois autorisés. Pour les punir aussi de l’acharnement qu’ils
ont montré à écarter de la voie d’Allah. (160) C ’est pour les punir d’avoir
pratiqué l’usure, malgré l’interdiction prise. Pour les punir d’avoir injuste
ment accaparé les biens des gens. Nous préparons pour ceux d’entre eux
qui sont restés infidèles un châtiment douloureux. (161) M ais les docteurs,
ceux qui croient à tes révélatoins et à celles qui les ont précédées, ceux qui
observent la prière et pratiquent l’aumône, ceux, enfin, qui croient en Allah
et au jour dernier, à tous ceux-là nous donnerons une belle récompense.
(162).

A c a u s e d e s di f f é re n ts p é c h é s c a p t it a u x q u e l e s jui f s a v a i e n t
commis, Di e u l e ur av ait interdit d’e xcellent es nourritures. C e tt e interdic
tion p eut ê tre issue d e l eur propre volonté et Die u l eur a f acilité e p arc e
q u ’ils a v a i ent mal interprété les e nse ign e m e nts d e la To r a ou altéré en
s’int erdisant d e s cho s e s qui l e ur étai ent p e rmis e s, ou bi en l é ga le c ’e st
à dire qu e l e ur Livre re nf erma it d e s int erdictions d ’un e f a çon cl aire et
pré cis e, tout co m m e le montre c e v erse t: «Tous les aliments étaient per
mis aux fils d’Israël, à l’exception de ceux qu’Israël lui-même s’était inter
dits avant que ne fut révélé le Pentateuque» [C o r a n III, 9 3]. Il s ’a git,
c o m m e o n l’a c o m m e n t é a u p a r a v a n t, d e la vi a n d e d e s c h a m e a u x et
l e ur lait, à s a voir qu e Die u l e ur a interdit tant d e s c hos e s d a ns la To r a
co m m e il e st cité d a ns la sourat e du Bétail: «A u x juifs, nous avons inter
dit tous les animaux qui ont des griffes. Nous leurs avons aussi interdit la
graisse des bœufs et des moutons, excepté celle du dos et des boyaux et
celle qui entoure les os. Ceci pour les châtier de leur insoumission. Nous
sommes justes» [C o r a n V I, 146] C a r u n e t ell e int erdiction, ils la m é ri
t ai e nt à c a us e d e l e ur injustice, l e ur contra diction d e l e ur Prop h è t e et
l e ur é c art e m e n t du ch e m in d e Di e u. Ils e mp ê ch a i e n t a u x h o mm e s d e
suivre la voi e droite, une chos e qu’ils pra tiquai ent d e puis longt e mps et
m ê m e d e nos jo urs; co m m e ils a v a i e nt tu é a ussi les Pro p h è t e s et d é
claré l eur hostilité à Jé s u s et Mouh a mm e d e n reniant leurs m e ss a g e s.
212
P a r ailleurs, Die u le s a va it interdit d e pra tiquer l’usure m a is ils ont
d é sob é i e n ch erc h a n t plusi e urs m oy e ns po ur e n profit er e t m a n g e r les
bi ens d e g e ns injustement. Il l eur a prép aré un châ time nt douloureux.

M a is il y a v a it p armi e u x d e s h o m m e s e nra cin é s d a n s la sci e nc e


et d e s croy ants qui ont cru à c e qui a été révé lé à M o u h a mm a d -q u'A I-
lah le b é niss e et le s a lu e-. Ibn A b b a s a dit qu e c e v e rs e t fut ré v é l é a u
suj e t d e A bd ull a h B e n S a l a m, T h a ’l ab a B e n S a'i a , A s s a d B e n S a ‘ia e t
A s s a d b e n O u b a ï d qui ont e m br a s s é l’Isl a m e t cru e n M o u h a m m a d -
qu’All ah le b é niss e et le s a lue-.

Die u ré s erv e une ré comp e ns e s a n s limites à c e ux qui font les priè


res à l e urs h e ur e s fix é es, qui s ’a cquitt e nt d e la z a k a t d e l e urs bie n et
qui croie nt e n Di e u e t a u j o ur d erni er, c ’e st à dire a u j o ur d e la r é sur
rection a prè s la mort et du compt e final.

’innâ ’awhayria ’ilayka kamâ ’aw hayria’ilâ Nûhin wa-n-nabiyyina mim-


ba‘dihî wa ’awhayria’ilâ ’Ibrahîma wa ’Ismâ‘îla wa ’Ishâqa w a Y a'q u ba
wa-l-’Asbâti w a ‘Isâ wa ‘Ayyûba wa Yunusa wa Harûna w a Sulaymâna
wa ’âtaynâ Dawûda Zabûran (163) wa rusulan qad qasasrîâhum ‘alayka
min qablu wa rusulan lam naqsushum ‘alayka wa kallama-L-Lâhu M ûsâ
taklîman (164) rusulam-mubassirîna wa mund irîna li’alla yakûna li-n-nâsi
‘ a l â - L - L â h i h u jja t u m b a ‘d a -r -r u s u li w a k â n a -L -L â h u ‘A z îz a n
Hakîman (165).

Nous t’avons envoyé des révélations, comme nous en avons envoyé, à


N oé et aux Prophètes venus après lui, comme nous en avons envoyé à
Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob, aux apôtres des douze tribus, à Jésus, Job,

213
Jonas, Aaron, Salomon. A David noos avons donné les psaumes. (163) Il y
a des Prophètes dont nous t’avons conté l’histoire, d’autres sur lesquels
nous ne t’avons rien dit. Il est certain qu’Allah a parlé a Moïse. (164).
Tous ces Prophètes ont annoncé la nouvelle foi et ont averti pour ôter aux
hommes toute espèce d’argument contre Allah. Allah est puissant et sage.
(165).

Ibn Abb a s a dit: «S a k a n et ‘A d y B en Z a ïd dema ndère nt à l’Envoy é


d e Die u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e-: « O Mou h a mm a d! N o u s ne
cro y o n s p a s qu e Di e u a e n v o y é un e r é v é l a tio n à un mort el a pr è s
M o ïs e » C ’est à cette occa sion qu e c e v e rs e t fut révélé: «N o u s t’ avons
envoyé des ré v é l a tions...» en d é n o n ç a n t l e urs m a uv a is e s c o u t u m e s,
m e nso ng e s et vic e s, comm e nt les juifs ét ai ent du t e mps d e l e ur Pro
phèt e et à quoi ils sont réduits aujourd’hui. Puis Dieu affirme qu'il a ins
piré Mou h a mm a d c omm e II a inspiré l es a utre s Proph è t e s qui lui ont
p r é c é d é e n l e ur ré v é l a n t les Livr e s. Q u a n t à D a vid , Il a d o n n é l e s
P s a u m e s dont nous allons e n p a rl er en co mm e n t a n t la s oura t e d e s
Prophè t es [Cora n XXI].
« I l y a des Prophètes dont nous t’avons conté l’histoire....» O n ne
tro uv e l e urs noms qu e d a ns les soura t e s qui ont é t é ré v é l é e s à La
M e c qu e . Ils sont: A d a m , Idris, No é , H o u d, S a l e h, Ibra him, Lot h, Is-
ma ë l, Is a a c, Ja c o b , Jo s e p h , Jo b (A y o u b), C h o u ’a ïb, M oïs e , H a ro u n
(A aron), Jon a s (Youn os), David, Solomon, Elie, Elisé e, Z a ch ari e, Ya hi a
(J e a n), Jé s u s et Zoul-Kifl comm e il a été rapporté p ar les e xé gè t es, et
leur maître est Mouh amma d -q u’Allah le bénisse et le salue-.
«d ’autres sur lesquels nous ne t’avons rien dit.» Le nombr e d e c e s
Pro ph è t e s e t M e s s a g e rs était un suj e t d e co ntrov ers e e ntre l es ul é
mas. Mais pour le préciser, nous n’avons d’après la tradition que le h a-
dith rapporté p ar Ab ou D z a rr qui a dit: « J ’ai d e m a n d é: « Ô E nvoy é de
Di eu, quel était le nombre des Proph è t e s?» Il me répondit: «Cen t-vin g t -
quatre mille». - Et le nombre d e s M e ss a g ers? répliquai-je. - Trois cent
treize, rétorqua-t-il, un grand nombre». J e lui demandai de nouv e a u: « O
E nvoy é de Die u, qui a été le pre m i e r?» - Adam. - Et ait-il un Prophè t e
e nvoy é v ers l es homm e s? - Oui. Dieu l ’a créé de Sa main, lui a insufflé
de son esprit puis il fut un homme».(R a pp o rt é par Ibn Mardaweih)( I ) .

(1) ^ 4UI ¿H1 «bj ¿Uî yJ

214
« I l est certain qu’All a h a parlé à Moïs e».

C ’e s t un e gra n d e consid éra tion qu e Di e u a v a it a ccord é e à M o ïs e


d’e n f aire S o n interlocut eur. O n a rapporté q u’un ho mm e récit a c e v e r
s e t d e v a n t A b o u B a kr B e n ‘A y a c h e n comm e tt a nt un e f aut e d e gr a m
ma ire d a ns la récit ation qui a donn é le s e ns suiva nt: «M o ï s e a p ari é à
D i e u». A b o u B a kr fut irrité et s’écria: «S e u l un incrédul e lit le C or a n de
ce tt e f a ç o n». C e ci était l’opinion d e s Mou't a zil a qui a v a i e nt re ni é qu e
Di e u a v a it a dr e s s é la p arol e à M o ïs e ou à un a utre Pro p h è t e plutôt
c ’é t ait M o ïs e qui l’a v ait f ait. O n ra c on t e q u ’un d e c e s M ou't a zil a a lu
d e v a n t un d e s ul é m a s: «Il e s t c ert a in qu e M o ïs e a p arl é à A l l a h ». E t
l’ul ém a d e lui dire: « O le fils d e la puant e! C o m m e n t int erprè t es-tu c e s
p arole s d e Di e u: «Lorsque Moïse arriva au rendez-vous, Allah lui parla»?
[C o r a n V II, 143]. Ibn M a s s'o u d ra cont e: «L e j o ur où le S e ig n e u r lui a
p a rl é , M o ïs e port a it un m a n t e a u, u n e c h e m is e e t d e s p a n t a lo n s e n
laine. S e s s and al e s étaient en cuir d’â n e ».

«Tous ces Prophètes ont annoncé la foi et ont averti» c’e st à dire ils
on t a n n o n c é la bon n e no uv e ll e a u x croy a n ts qui on t cru e n Di e u, s e
sont soumis à Lui e n ch e rch a n t S a s atisf action, e t ont a verti c e u x qui
s e sont montrés rebell es et insoumis qu’ils subiront le châ time nt le plus
! terrible «Pour ôter aux hommes toute espèce d’argument contre Allah. A l-
’lah est puissant et sage». D o n c nul n’a ura un a rg u m e n t à o p p o s e r à
D i e u a p r è s q u ’ il a it e n v o y é l e s P ro p h è t e s a u x h o m m e s p o u r l e u r
c ommuni qu er S e s e nse ign em ents, comm e Di eu le montre d a ns c e v e r
se t: «S i nous les avions fait périr dans un châtiment antérieur à sa venue,
ils auraient certainement dit: «Notre Seigneur, pourquoi ne nous as-tu pas
envoyé un Prophète? Nous aurions alors suivi Tes signes, avant d’être humi
liés et confondus» [C ora n X X , 134].

D a n s l e s d e u x S a h ih s il e st cit é d ’a pr è s Ibn M a s s'o u d q u e l’E n -


v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- a dit: « N u l n ’est plus j a
loux que Dieu, pou r cela II a interdit les péchés abominables apparents et

\j i_i]l ÂîL.» :Jl ï ^ 4)1 J j W :c~li cjU j i ^>1


li îcJ » t js * * f * - tj t s - îftüj W . :JU J ¿1 J j—j :c~Lî <UJI
^ ( «* ÎJ -v J j —j t* : c J i i . ai l :Jlï ¿y 4)1 J y * j
O -j j ¿j» #JL.>
215
cachés. N u l n ’aime les louanges plus que Dieu, pour cela II s ’est loué L u i -
même. N u l n ’accepte les excuses plus que Dieu, pour cela, I l a f a i t descen
dre le L i v r e et e n v oy é les P r o p h è t e comm e annonci ateurs e t a v e rt is
seurs» (R a pp ort é par Boukhari et M o u s ü m )(I > .

lâkini-L-Lâhu yashadu bimâ ’anzala ’ilayka ’anzalahû bi ‘ilmihî wa-1-


m alâ’ikatu yashadûna wa kafâ b i-L-Lâh i sahîdan(166) ’inna-l-ladîna
kafarû wa saddû ‘an sabîli-l-Lâhi qad dallû dalâlam ba‘îdan (167) ’inna-
l-ladîn a kafarû wa zalam û lam yaku ni-L-Lâhu liyagfira. lahum walâ
liyahdiyahum tarîqan (168) ’illâ tarîqa jahannama halidîna fîhâ ’abadan
w a kâna d â lik a ‘a lâ -L -L â h i y a s îra n (1 6 9 ) y â ’ay y u h â-n -n âsu q ad
j a ’akumu-r-rasûlu bi-l-haqqi mir-rabbikum fa’âminû hayral-lakum w a’in
takfurû fa’inna li-L-Lâhi mâ fi-s-samâAwâti w a-l-’ardi w a kâna-L-Lâhu
‘AlîmanHakîman (170).

Allah est témoin lui-même de ce qu’il t’a révélé. Il te l’a révélé avec in
tention. Et les anges en témoignent. Le témoigange d’Allah n’est-il pas suf
fisant?. (166) Ceux qui ne croient pas et écartent les autres de la voie
d’Allah sont plongés dans une erreur profonde. (167) Ceux qui ne croient

(1 ) ¿ f* M| <ü)l Ô j** J <J^* t j l * C - ;l

* y . Jtik ¿ y 4-J^ S - * " ' Mj L « j Lg_L* j-g -li U çj j - ¿ J J i J j> -Î


* . * * * *
il. *> ¿JLÜ ¿j* tjjl ¿^* jÂjJI ¿US¿y*
J ÿ\j J--j î :j>-\ JüJ ¿ j i (jv—Jl

216
pas et se montrent iniques, Allah ne leur pardonnera pas et les laissera sans
direction. (168) Si ce n’est la direction de l’Enfer où ils séjourneront éter
nellement. Ce qui est facile pour Allah (169) O hommes, le Prophète vous
a apporté la vérité de la part de votre Seigneur. Croyez-y. Cela sera plus
profitable pour vous. Si vous la rejetez, qu’importe! Allah n’est-ü pas le
maître des cieux et de la terre? Allah n’est-ü pas omniscient et sage? (170).

D a n s le s v e rs e t s pr é c é d e n ts Di e u a f frime la Pro p h é ti e d e M o u-
h a m m a d et qu’il lui a rév é lé le Livre p our ré pondre à c e ux qui ont nié
l’un e t l’autre parmi les polyth éist es et les g e ns du Livre. Di e u dit: « A l
lah est témoin Lui-même de ce qu’il t’a révélé» m a lgré le r e ni e m e n t et
l’impi ét é d e s ho mm e s, e t c’est bi en Lui qui t’a rév él é le Livre qui e st le
glori eux Cor a n dont: « l’erreur ne s’y glisse de nulle part. C ’est une Révéla
tion d’un Seigneur sage et digne de Louanges» [C or a n XLI, 42].

Di e u t é m oign e qu e c ’e st p ar s a co nn a is s a n c e q u’il a fait d e s c e n


dr e le C o r a n a fin q u e l e s h o m m e s y tro uv e n t l e s s ig n e s d e la vo i e
droit e, c e qu e Di e u a im e e t c e q u ’il d é te ste, c e q u ’il a gré e et c e q u ’il
réfut é, c e qui e st cit é du p a ss é et d e l’a v e nir et les attributs s a cré s d e
Di e u qu e nul ne les s a ura it tro uv e r m ê m e l es Prop h è t e s l es plus ra p
proc h é s s a n s S a permission.
‘At a B e n A s-S a ë b a rapport é: « A ch a qu e fois qu’un ho mm e récitait
le C or a n - ou le lisait - d e v a nt Ab o u Abdul R a h m a n A s-S a l a m i, il lui dis
ait: « T u a s a c q u is d é j à u n e p arti e d e la s ci e n c e d e Di e u. Nul n ’e s t
m e ill e ur qu e toi a ujo urd’hui a utre q u ’un h om m e qui fait de bo nn e s a c
t i o n s» Puis A b o u Ab d ul R a h m a n récit a: « I l te l’a révélé avec intention.
Et les anges en témoignent. Le témoignage d’Allah n’est-il pas suffisant» A
c et é g ard Ibn A b b a s racont e q u’un group e d e juifs e ntrèrent ch e z l’E n -
vo y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e-. Il l eur dit: «J e sais bi en
qu e vo u s co nn a iss e z qu e j e suis l’En v o y é d e D i e u». Ils lui répondirent:
«N o n , nous ignorons c e l a». Di eu alors fit d e sc e ndre c e v e rs e t».
«Ceux qui ne croient pas et se montrent iniques, Allah ne leur pardon
nera pas et les laissera dans une erreur profonde» Il s ’agit d e s incré dul es
qui n’ont p a s la foi et qui é cart e nt les h o mm e s du ch e min d e Di e u. Ils
on t e m pru n t é un a utre c h e m in qu e la vo i e droit e e t s e s o n t é g a r é s
p o ur toujours. C e u x-l à ne s a ura i e nt tro uv e r le ch e m in droit, n’a urai e nt
plus le p ardon de Die u e t leur destin serait la G é h e n n e pour l’éternité.
En fin Di eu e xhort e les ho mm e s à croire au Proph è t e Mouh a mm a d
217
qui e s t v e n u v e rs e u x a v e c la v é rit é é m a n a n t du S e ig n e u r p o u r l e s
m e ttre s ur l e ch e min droit e t l e suivr e. Q u a n t à c e u x qui n ’e n croi e n t
p a s, q u ’ils n e bl â me nt q u ’e u x-m ê m e s c a r Di e u s e suffit à Lu i-m ê m e e t
tout c e q u ’il s e tro uv e d a n s l e s d e u x e t s ur la t erre Lui a p p a rti e n t. Il
conn a ît bi en c e u x qui mérit ent d’ê tre guid é s et les dirige v e rs la bo n n e
direction c a r II e st s a g e et omnisci ent.

yâ ’ahla-l-kitâbi lâ taglû fî dînikum walâ taqûlû ‘alâ-L-Lâhi ’illa-l-haqqa


innam â-l-m asîhu ‘Isa bnu M ary am a ra sû lu -L -L âh i w a kalim atuhû
’alqâha ,’ilâ M aryam a w a rûhum minhu fa’âminû bi-L-Lâhi w a rusulihî
walâ taqûlû talâtatun-i-ntahû hayra-l-lakum ’innam â-L-Lâhu ’ilâhun
wâhidun subhânahïï ’an yakûna lahû waladu-l-lahû m âfî-s-sam âwâti
wamâ fï-l-’ardi wa kafâ bi-L-Lâhi wakîlan (171).

O gens ¿’Ecriture, n’exagérez pas dans votre religion. N e dites que la


vérité à propos d’Allah. L a vérité, c’est que le Messie, Jésus fils de M arie,
a été le Prophète d’Allah et Son verbe, qui a été déposé dans M arie. C ’est
une âme venue d’Allah directement. Croyez donc à Allah et à Ses Prophè
tes. N e dites pas: «Ils sont trois» Cessez de pareils propos, il vaut mieux.
Non, il n’y a qu’un seul Allah. H est trop glorieux pour avoir un fils. N ’est-
II pas le M aître des cieux et de la terre? N ’est-Il pas un protecteur suffi
sant? (171).

Di e u int erdit a u x chré ti e ns d e d é p a s s e r la m e sur e d a n s l e ur reli


gion, e n f a is ant l’é lo g e du M e s si e , J é s u s fils d e M ari e, d e sort e q u ’ils
l’ont déifié et a doré. M ê m e c e ux qui leur ont e ns eign é la religion, ils l es
ont consid éré s co mm e d e s ho mm e s pré servé s d e tout vic e , le s on t sui
vis e t s e s o n t s o u m i s à l e u rs o rd r e s s a n s l e s d i s c u t e r m ê m e s ’ils
c o m p o r t e n t d e s e rr e u r s e t é g a r e m e n t . D i e u l e s b l â m e d a n s l e u r
comport e m e n t e n disant: «Ils ont pris leurs docteurs et leurs moines ainsi
218
que le Messie, fils de Marie, comme seigneurs, au lieu de Dieu» [C or a n IX,
31].
A c e propos O m a r rapport e qu e l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é
nis s e e t le s a l u e - a dit a u x fid è l e s: « N ’exagérez pa s dans mon éloge
comme ont f a i t les chrétiens à l ’égard de Jésus f il s de M ar ie . J e ne suis
q u ’un s u j e t de D i e u . D i t e s de m o i : S o n s e r v i t e u r et s o n M e s s a
g e r ».(R a pp o rt é par A h m e d )(1 ).

A n a s B e n M a l e k raconte q u’un h om m e a dit à l’E n v o y é d e Di e u -


q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e-: « O Mo u h a m m a d, notre m a ître, le fils
d e notre m a ître, notre m eill e ur et le fils d e notre m e ill e ur». Il répondit:
«H o mm e s ! Choisissez bien vos propos! Que le démon ne vous tente pas. Je
suis Mouhammad Ben Abdullah, le serviteur de Dieu et Son Messager. P ar
Dieu, j e n ’aime pas que vous me placiez au-dessus du rang où le Seigneur à
L u i la puissance et la gloire m ’a a ccordé».(R a pportép ar A h m e d )( 2 ) .

«N e dites que la vérité à propos d’Allah» c ’e st à dire n e f org e z p a s


d e m e n s o ng e s a u suj e t d e Di e u dis a nt q u ’il a un e c o m p a g n e e t s ’est
d o n n é un fils. Q u e Di e u soit é l e v é a u-d e s s u s d e c e q u ’ils d é criv e n t.
Q u ’Il soit e xalt é d a ns S a gloire et S a gra nd e ur, loin d e c e q u ’ils lui im
putent. Il n’y a nul Se ign e ur et nul Dieu hormis Lui. C'e s t pourquoi II dit
à c e s g e ns-l à , les g e ns d ’Ecriture: «L e Messie, Jésus fils de Marie, a été
le Prophète d’Allah et Son verbe qui a déposé dans M arie» E n d ’a u tre s
t erm e s, il n’a é t é q u ’un d e s s ervit eurs d e Di e u, un e d e S e s cré a ture s,
Il lui a dit: «S o i s » e t il a été. Il n’a ét é q u’un d e S e s M e s s a g e rs et S a
p arol e q u ’il a j e t é e e n Marie. Il l’a cré é p a r la p arol e qu’on a confi é e à
G a bri e l p o ur la j e t e r e n M ari e et e n lui insuf fl ant d e S o n E s prit. C e
souffle qui a p énétré d a ns l’intérieur d e Marie pour arriv er à son ut érus
était c o m m e un e s e m e nc e d e s p ère et m ère. P o ur c el a on a d on n é a
Jé s u s le surmon: «L e v erb e d e Dieu et PEsprit é m a n a nt d e Lu i».

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219
En confirmation du v ers e t sus-m e ntionn é e t d a n s le but d e d é m o r d
trer la na ture d e Jé s u s, on cite à titre d’e x e mpl e c e s v erse ts:

- Q u’est-ce que le Messie, fils de M arie, sinon un Prophète, comme


tant d’autres qui l’ont précédé? Sa mère était une femme sincère. Tous
deux se nourrissaient d’aliment. [C ora n V, 75].

- Pour Allah, l’origine de Jésus est la même que celle d’Adam. 11 l’a
créé de l’argile, puis II lui a dit: «Sois et il a été» [Coran III, 59].

- Lui n’était qu’un serviteur auquel nous avions accordé notre grâce et
nous l’avons proposé en exemple aux fils d’israël» [C ora n XLIII, 59],

D o n c J é s u s était n é à la suite du v e rb e qu e G a bri e l a d é p o s é e n


M ari e puis il lui a insufflé l’Esprit. Il est cité d a ns le Sa hih d e Bou kh ari
d’a prè s O u b a d a B e n A s-S a m e t qu e l’E n v o y é d e Di e u le b é nis s e e t le
s a l u e - a dit: «Q u i c o n q u e atteste q u ’il n ’y a d ’autre divnit ié que D ie u,
l ’Unique, I l n ’a pas d ’associé, que M ou h a mm a d est Son serviteur et Son
Mess ager, que Jésus est le serviteur de D ie u et son M e ss a g er et la parole
q u ’il a j e t ée en M arie, que le Paradis est une vérité et que l ’Enfer est une
vérité, celui-là entrera au paradis quelle qu’étaient ses œuvres.»*1*

Q u a n t a u t erm e «E s p r i t» il n e f aut p a s l’int e rpré t er c o m m e é t a nt


un e «p a r t i e » d e Die u co m m e prét ende nt les chré ti e ns, plutôt c ’e st un e
« â m e » cr é é e c om m e d ’autres puis on l’a adjoint à Di e u e n dis a nt «U n
Esprit é m a n a nt de D i e u» pour le combl er d e respe ct e t d e h a ut e consi
dération.

Puis Di e u ordonn e a ux g e ns du Livre d e croire à Lui et à S e s Pro


ph è t e s e t d e c e ss e r d e dire qu e J é s u s e st Di e u o u le fils d e Dip u, c a r
le Se ig n e ur n’a p a s une c om p a gn e et n’a p a s e ng e ndré. E n plus n e di
tes p a s: «U s sont trois» e n a ssoci a nt à Lui J é s u s e t s a m è re , c a r c ’e s t
une incrédulit é d e prof érer d e tels propos, co mm e on v a le voir d a ns la
sourat e d e la Ta b l e où Di eu a dit: «C e ne sont que des infidèles ceux qui
disent qu’Allah est le Messie, fils de M arie» [C or a n V , 72]. Le s chré tie ns

(1 ) M ¿1 Ml 4 M oî ¿yt :Jlï ^ ¿p C -U J I ¿i ï:>U ¿P tS jUJl Jü


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220
s on t d a n s un é g ar e m e n t manif este e n consid éra nt J é s u s c o m m e ét ant
un Di e u, ou le fils d e Die u ou S o n a ssoci é. L e ur div erg e nc e était m a ni
f e s t e à c e s u j e t. U n d e s u l é m a s a di t: « S i d i x h o m m e s c h r é t i e n s
s ’é t a i e n t ré u n is p o u r discu t e r, ils s e s e ra i e n t s é p a r é s s u r o n z e o p i
ni o n s».

lay-yastankifa-l-masîhu ’ay-yakûna ‘abdan li-L-Lâhi walâ-l-malâ’ikatu-1-


m u q a r r a b û n a w a m a y -y a s t a n k if ‘ an ‘ ib â d a t ih î w a y a s t a k b ir
fasayahsû thum ’ilayhi ja m î‘a n (1 7 2 ) fa ’am m â-l-la d în a ’âAm anû w a
‘amifiî-s-sâlihâti fayuwaffihim ’ujûrahum wa yazîduhum min fadlihî wa
’ammâ-l-ladîna-s-tankafû wa-stakbarû fayu'ad d ibuhum ‘adâban ’alîman
walâ yajidûna lahura min dûni-L-Lâhi waliyyan walâ nasîran (173).

Le Messie ne rougit pas d’être le serviteur d’Allah, pas plus que les an
ges qui l’approchent. Ceux qui rougissent de servir Allah et s’enflent d’or
gueil, Allah les fera tous comparaître devant Lui. (172) Ceux qui auront
cru et auront pratiqué les bonnes œuvres, Allah leur accordera une large ré
compense et y ajoutera le surcroît de sa grâce. Ceux que leur morgue et
leur orgueil auront détournés d’Allah, un châtiment douloureux leur sera in
fligé et ils ne trouveront ni appui ni protection contre Allah. (173).

Di e u a ffirme qu e ni l e s a ng e s ra ppro ch é s d e Lui ni J é s u s n e d é


d a ign e nt d’être s e s servit eurs, c ar parmi les ho mm e s il y a va it c e ux qui
a v a i e n t a d or é l e s a n g e s tout c o m m e l e s chré ti e ns qui a d ore n t J é s u s
a pr è s s a d éifica tion. T a n t a u x a n g e s qu'a J é s u s , é t a nt d e s s e rvit e urs
d e Di e u, s eront ra sse mbl é s bientôt d e v a nt Lui.
C e u x qui on t la foi e t f ont l e s b o n n e s a c tio ns, jo uiro n t d ’u n e ré
c o m p e n s e s a n s limites e t m ê m e d ’un surcroit d e la gr â c e divin e, un e
prom e ss e q u’on trouv e souv e nt d a ns le Cora n.

221
Q u a n t à c e u x qui re fus e nt d e L ’a d or e r e t c e ux qui s ’e norgu e illis
s e nt, Di e u les jug e ra é quit a bl e me nt e n l e ur montra nt l e urs m a uv a is e s
a ctions q u’ils a v a i e nt c om mis e s et n e trouv a nt ni d é f e n s e ur ni prot e c
t e ur e n d e hors d e Lui, ils subiront le châ timent douloureux.

yâ ’ayyuhâ-n-nâsu qad jâ ’akum burhânun mi-r-rabbikum w a ’anzalna


’ilaykum nûram-mubînan(174) fa’ammâ-l-ladîna ’a m a n t bi-L-Lâhi wa-
‘tasamû bihî fasayudhiluhum fî rahmatim minhu wa fadlin wa yahdihim
’ilayhi sirâtam-mustaqîman (175).

O hommes, une preuve irrécusable vous a été envoyée par votre Sei
gneur. Nous avons fait descendre pour vous une lumière éblouissante (174)
Ceux qui croient en Allah et se fient à Lui, Allah les admettra dans le sein
de Sa miséricorde et de Sa grâce et les guidera dans la voie droite. (175).

Di e u s’a dr e ss e à tous les ho mm e s s a n s distinction q u’un e pr e uv e


d écisiv e l e ur e st p arv e n u e d e S a part, e n l e ur e nvoy a nt é g a l e m e nt une
lu m i è re é cl a t a n t e qui e st le C o r a n d ’a pr è s le s dir e s d ’Ibn Jo u r a ï j e t
d ’a utre s. P u is e n jo ign a n t l’a dora tion à la con fi a nc e e n lui, Il l e ur o r
d o n n e d e croire e n Lui et s e fier à Lui. C e u x qui a uro nt o b t e m p é ré à
s e s ordres s eront so us S a protection, entreront a u P ara dis, obtiendront
la belle ré comp e n s e e t seront é l ev é s d e d e grés a uprè s d e Lui.

D o n c l e s vr a is cro y a n t s so n t c e u x qui so n t s u r le c h e m in droit


d a n s la vi e pré s e nt e e n tra duis a nt l e ur foi e n a ct e s e t p a rol e s, e n s e
co n f orm a n t a u x e n s e ig n e m e n ts, e t d a n s fa vi e future ils s e ron t a ussi
s ur la voi e droite qui les m è n era a u P ara dis. Ali B e n A b i T a l e b a r a p
porté qu e le Proph è t e -q u ’All a h le b éniss e et le s a lu e- a dit: « L e Coran
est le chemin droit de Dieu et Sa corde solide».

222
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yastaftunaka quli-L-Lâhu yuftikum fî-l-kalâlati ’ini-mru’un halaka laysa


lahû waladun walahû ’uhtun falahâ nisfu mâ taraka wahuwa yarituhâ
’il-lam yaku-l-lahâ waladun fa’in kanatâ-tnatayni falahumâ-t-tulutâni
mimmâ taraka wa ’in kânû ’ihwatan rijâlan wa nisâ‘,an faliddakari mit-
lu hazzi-l-’untayayni yubayyinu-L-Lâhu lakum ’an tadillû w a-L-Lâh u
bikulli say’in ‘Alîm (176).

On t’interroge. Dis-leur: «Voici la règle d’Allah sur les collatéraux. Si


un homme décède sans postérité, ne laissant qu’une sœur, celle-ci a droit à
la moitié de ce qu’il laisse. Si c’est elle qui décède sans postérité, lui a droit
à tout ce qu’elle laisse. S ’il laisse des frères et sœurs, les frères auront une
part double de celle des sœurs. Allah vous l’explique pour ne pas vous expo
ser à des erreurs. Allah sait tout. (176).

D ’a pr è s Al-Bou k h a ri, A b ou Ishaq rapport e qu’il a e nt endu A l-B a r a ‘


dire: «L a d erni ère sourat e du Cora n qui fut d e sc e ndu e est «L e R e p e n
tir» [C o r a n IX] et le d erni er v ers e t qui s e trouv e à la fin d e la sourat e
d e s F e m m e s».

J a b e r B e n Abduil a h racont e: «E t a n t ma l ad e e t a y a nt p erdu tout e


c o nn a is s a n c e , l’E n v o y é d e Die u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e- vint
m e re n dre visit e. Il fit s e s ablutions et v ers a l’e a u -d e s e s a blutions-
sur moi. J e m’é veillai e t lui dis: «Q u e dois-j e f aire de m a succ e ssion
alors qu’il n’y a que des cogn ats qui héritent de m o i?» Dieu à cette oc
casion fit d e sce ndre c e v erset.

Il s’agit d’un h omm e qui me urt s a ns l aiss er ni enf ants ni pare nts,
comm e nt part ager les biens qu’il l aisse?

Il e s t cit é d a n s l e s d e u x S a h ih s qu e c e tt e a ff aire p o s a un pro


blè me po ur O m a r B e n Al-Kh a tt a b qui a dit: «C o m m e j’aurais a imé que
l’E n v ï ïy é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- nous a v a it montré
cl aire me nt les s e nt e nc es relatives à c e s trois suj ets: la p art de la suc
c e ss io n d û e a u gra nd p ère, la part d e s coll a téraux e t l es diff érent es
sort es d e l’u sur e» (f aisant allusion au v erse t 130 de la sourat e d e la f a-
m ile d’Im ra n)».
223
Suiv a n t une v ari ant e, O m a r rapport e qu'il a d e m a n d é à l’E n v o y é
de Di eu -q u ’All ah le bénisse et le s a lu e- au sujet des collatéraux, il lui
ré pondit: « I l te suffit d ’appliquer le verset qui f u t révélé pendant l ’é t é »
(c.à .d le dernier v ers e t de la sourat e d es f e mm e s). Et O m a r de d écl a
rer plus tard: «S i j ’a v ais d e m a nd é à l’Envoy é d e Dieu -q u ’Alla h le b é
niss e et le s a lu e- l’e xplica tion d e c e v ers e t, ç a m ’aurait é t é m eill e ur
qu e d e poss é d er un troup e a u de ch a m e a ux ro u x». C ’est pourquoi ce
verset lui était confus,

Q u a n t à Q a t a d a , il a ra cont é: «A b o u B a kr A s-S i d d iq nous a dit


da ns un de ses discours: « O r le premier v erset mentionné au d ébut d e
la sourat e des f e mm es a u sujet de l a succession, concern e les enf ants
et les parent e, le d euxième fut au sujet d es: mari, é pous e e t frères et
s œ u r s u t é ri n s, e t l e v e rs e t p a r l e q u e l II a t e rm i n é c e t t e s o u r a t e
conc ern e les frères et s œ urs g erma ins. Qu a n t au v erset qui s e trouv e
à la fin d e la sourat e du Butin «M ais ceux qui sont unis par les liens du
sang sont plus solidaires les uns des autres» concerne les «A ç a b a » (c ’est
à dire les proches parents parmi les mâles).

E n médit ant sur le s ens du v ers e t qui montre le c a s d’un homrp e


qui d é c è d e s a ns l aiss er d e s enf ants, on en d éduit aussi q u ’il n’a p as
un p ère viv a nt, a utre me nt, la s œ ur, c omm e il est m e ntionn é d a n s le
v e rs e t, n’a ura droit à a ucu n e p art de la succ e ssio n e n pr é s e nc e du
père.

A h m e d ra pport e qu ’on a d e m a n d é Z a id B e n Th a b e t a u suj e t de


l’ho mm e qui d é c è d e en l aissant: une é pous e e t une s œ u r g e rm a in e,
comm e nt l’héritage sera-t-il réparti?. Il lui dit: «C h a c u n e d'elle reçoit la
m oit i é». E n s’é tonna nt de cette ré pons e il répondit: « J ’ai é t é t é moin
qu a n d l’E n vo y é d e Di eu -q u ’All a h le b é niss e e t le s a lu e- a d onn é la
m ême s e nt e nc e».

Qu a n t à Ibn Abb a s et Ibn A z-Z ou b a yr, en leur dema nda nt leur opi
nion à propos d’un mort qui a laissé une fille et une s œ ur, ils répondi
rent: «L a s œ u r n’a droit à a ucun e p a rt» en se b a s a nt sur c e v ers e t:
«S i un homme décède sans postérité, ne laissant qu’une sœur...» Ils ont
j ug é que cette fille est sa postérité. Mais la majorité d es ul éma s l’ont
contredit et précisé que la moitié sera la part de la fille et l’autre moitié
ira à la s œ u r é t a n t un e d e s pro c h e s p a r e n t s (A ç a b a ), s a n s t e n ir
compt e d e c e verset, mais d’après un jug e m ent pris p ar Mo u'a dz B e n
224
Ja b a l du t e m ps d e l’E n v o y é d e Di e u -q u ’All a h le b é niss e et le s a lu e -
e n r é p a rti s s a n t l’h é ri t a g e e n d e u x p a rti e s é g a l e s e n tr e l a fill e e t la
s œ ur.

D a n s l e S a h i h d e B o u k h a ri il e s t cit é q u'o n a d e m a n d é A b o u
Mouss a A l-A c h ‘ari a u suj et d e la part d e ch a c un e d’une fille, d ’une fille
du fils e t d’une s œ u r de la succ e ssion. Il a ré pondu: «L a fille a le droit
à la moitié, et l’autre moitié à la s œ ur. All e z voir Ibn M a s s'o ud qui s era
d e m on a v i s ». E n po s a nt la m ê m e qu e stion e t le m e tt a nt a u c o ur a n t
d e la ré p on s e d ’A b o u Mo uss a, Ibn M a ss'o u d répondit: «S i j e don n a is
un autre jug e m e nt différent d e celui du Prophè t e -q u ’All a h le b éniss e et
le s a lu e-, j e s erais é g aré et j a m a is d e c e ux qui sont dirigés. Il a donn é
la moiti é à la fille, le sixi è me à la fille du fils p o ur c om pl é t e r les d e u x
ti ers, qu a n t au rest e qui e st le ti ers, il l’a do n n é à la s œ u r». E n re v e
n a n t c h e z A b o u M o u s s a p o u r lui f a ir e p a rt d e l a r é p o n s e d ’ Ib n
M a s s'o u d, il s’écri a: «N e m e p os e z a ucu n e qu estion t ant qu e c e doct e
vit parmi v o u s».

«S i c’est elle qui décède sans postérité, lui a droit à tout ce qu’elle
laisse» c ’e st à dire le frère h érite s e ul si la d é c é d é e n’a l a iss é ni e n
f ants ni p ère, c a r si elle a un père le frère n’a droit à a ucu n e part. C a r
si la d é funt e a l a iss é un mari ou un frère ut érin, le frère a ur a droit au
reste a prè s a voir do nn é a ux p e rso nn e s d é sign é e s c e qui l e ur revie nt.
E t ceci e n s e réf érant à un hadith prophé tiqu e cit é d a ns l es d e ux S a -
hihs «D o nn ez aux réservataires leur parts de la succession».

« S ’il laisse deux sœurs, elles ont droit aux deux tiers de sa succession»
on e n t e nd p a r c e l a qu e m ê m e si le n om bre d e s s œ u rs d é p a s s e l es
deux, elles n’ont droit qu’a ux d eux tiers de la succ e ssion e n les assimi
lant ainsi a u x filles co mm e il est montré d a ns c e v erse t: « S ’il n’y a que
des filles et qu’elles soient plus de deux, elles prendront les deux tiers de ce
que laisse le défunt» [Cora n IV, II].

« S ’il laisse des frères et sœurs, les frères auront une part double de
celle des sœurs» d ’aill eurs ce qui est a ppliqu é a ux e nf ants m â l e s e t f e
melles.

Di eu donn e p ar ceci une e xplication claire a ux h omm e s pour q u’ils


n e s ’é g a re n t p a s, a pr è s a voir pré cis é à ch a cun s a p art d e la s u c c e s-
sin, c a r Die u connaît toute chos e.
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Sa'id B e n Al-M o us s a ib rapporte qu ’O m a r B e n Al-K h a t t a b, voul a nt
donn er d es consignes p ar écrit concernant le grand p ère e t les collaté
raux, d e m e ura un certain t emps en f aisant la prière de la consult ation
du sort en disant: «M o n Die u, si T u sais qu e ceci est vrai inspire -moi
à le mettre en e x é cution» En pré parant cet écrit, il att endait qu e qu e l
qu’un lui indiquât une erre ur pour qu’il l’e ff ace s a n s qu ’il s’a p erçoiv e.
Enfin il dit a ux homm e s: « J ’a v ais mis p a r écrit les c o nsign e s c o n c e r
nant le grand père et les collatéraux, et j’a va is d e m a nd é plusi eurs fois
à Dieu de me le guider, q u’à la fin j e m e suis dé cidé à p a ss er outre d e
cet écrit et à vous laisser agir comm e vous le faites a ctuell eme nt.»
O n a rapporté aussi, d ’a près Ibn Jarir, qu e ‘O m a r B e n Al-K h a t t a b
disait: « J ’ai honte d e contre dire A b o u B a k r» A s a vo ir q u ’A b o u B a k r
considérait comm e collatéraux tous les proch e s en d ehors d e s enf ants
et d es pères. Et c’est bien qu ’appliquent la majorité d e s ul é ma s e t les
chefs d es quatre écoles de la loi religieuse (les quatre im a m s). P a r ail
le urs c ’e st bi en c e qui a é t é m e ntionn é d a ns le C o r a n , e t c e à quoi
Dieu fait allusion en disant: «Allah vous l’explique pour ne pas vous expo
ser à des erreurs. Allah sait tout».

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