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Culture 2e
année
Économique
Juridique et
Managériale
Livre
Christophe Ciavaldini
Véronique Deltombe
Bruno Foray
Damien Haury
du professeur
Françoise Mubalegh
Luc Verdier
BTS
Culture 2e
année
Économique
Juridique et
Managériale
NOUVEAU
PROGRAMME
Christophe Ciavaldini
IA-IPR d’économie-gestion, Académie d’Orléans-Tours
Véronique Deltombe
Professeure d’économie-gestion
Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy
Bruno Foray
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Gabriel Fauré, Annecy
Damien Haury
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Fulbert, Chartres
Françoise Mubalegh
Professeure d’économie-gestion
Lycée général et technologique Philibert Dessaignes, Blois
Luc Verdier
Professeur d’économie-gestion
Lycée général et technologique Paul-Louis Courier, Tours
Couverture : Valérie Goncalves
Mise en pages : Hervé Soulard
Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays, faite
sans autorisation préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars
1957, alinéas 2 et 3 de l’article 41.
Une représentation ou reproduction sans autorisation de l’éditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de
Copie (20, rue des Grands–Augustins, 75006 Paris) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et
suivants du code pénal.
ISBN : 978-2-206-30561-5
© Delagrave Éditions, 2019
Chapitre 2
Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées
par le développement du numérique ? .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Chapitre 3
Comment le numérique transforme-t-il l’environnement
des entreprises ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Chapitre 5
Comment le droit prend-il en considération les besoins
des entreprises et des salariés ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Chapitre 6
Quelles sont les principales évolutions du marché du travail ? . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Chapitre 8
Quels sont les choix stratégiques opérés par l’entreprise ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3
MANAGEMENT
1
du numérique
sur le management
des entreprises ?
Le SI contribue à la capacité d’évolution de l’entreprise dans un environnement complexe et instable et est donc
constitutif d’avantages concurrentiels.
2 Montrez en quoi il est important pour l’entreprise Cdiscount de disposer d’un système
d’information performant (dont l’ERP est une sous-unité).
Cdiscount doit maîtriser la gestion de flux abondants d’informations (Big Data) :
– afin d’offrir en permanence aux clients des produits au meilleur prix ;
– et afin de garantir une disponibilité permanente du site (une indisponibilité du site ou une baisse de perfor-
mance de ce dernier a immédiatement un impact sur le CA).
En effet, le SI de Cdiscount doit gérer :
– 10 000 vendeurs dont près de la moitié sont étrangers ;
– 30 millions de produits ;
– 2 à 4 millions de visiteurs du site par jour pouvant aller jusqu’à 6 millions en période de pointe.
Pour être performant, le SI de Cdiscount a mis en œuvre :
– au niveau matériel : une architecture clients/serveur composée d’une ferme de serveurs, dont des serveurs
de bases de données ;
– au niveau immatériel : des bases de données et des logiciels, une usine logicielle chargée d’établir les liens
entre les bases de données et de gérer leur déploiement sur la partie infrastructure matérielle ;
– au niveau humain : des équipes de développement reconnues pour leur savoir-faire.
3 Précisez dans quelle mesure les travaux menés dans le cadre de la structure
« The Warehouse » relèvent du principe d’action collective, influant sur le mode de
coordination et contribuant à une performance accrue.
[Définition] L’action collective est une activité qui, tout en satisfaisant un intérêt individuel, répond à un besoin
collectif. Pour ce faire, elle nécessite, pour sa réalisation, la constitution d’un groupe de personnes qui pour-
suivent et partagent un objectif commun.
« The Warehouse » relève du principe d’action collective car :
– c’est un groupe : « The Warehouse » réunit des start-up (des personnes qui représentent les start-up) + les
équipes métiers chaîne logistique (supply chain) de Cdiscount + des partenaires de Cdiscount. C’est un incu-
bateur de start-up ;
2
répond-il aux questions
posées par le développement
du numérique ?
A. Le nom de domaine
L’adresse web (URL : Uniform Resource Locator) est reconnue comme un caractère distinctif pour une entre-
prise. Le nom de domaine peut donc être protégé de deux manières :
– en principe, le nom de domaine s’obtient par une réservation en ligne auprès d’organismes spécialisés. C’est la
règle du « premier arrivé, premier servi » qui s’applique. L’utilisation par un tiers d’un nom de domaine déposé
permet la mise en œuvre de l’action en concurrence déloyale. Fondée sur la responsabilité extracontractuelle
(article 1240 du Code civil), elle permet, au détenteur du nom de domaine, d’obtenir des dommages-intérêts
pour le préjudice subi. Pour cela, il devra prouver la faute, le dommage et le lien de causalité entre la faute et
le dommage.
– le nom de domaine peut aussi être protégé en tant que marque. Au sens de la propriété industrielle, la marque
est un « signe » servant à distinguer précisément les produits ou services d’une entreprise de ceux de vos
concurrents Pour pouvoir être protégé en tant que marque, le nom de domaine doit être déposé auprès de
l’INPI (Institut national de la propriété industrielle). Ce dépôt permet d’obtenir un monopole d’exploitation
sur le territoire français pour 10 ans, renouvelable indéfiniment. L’utilisation par un tiers de la marque dépo-
sée permet la mise en œuvre de l’action en contrefaçon. L’action en contrefaçon est ouverte à celui qui
est titulaire d’un droit privatif sur un signe ou une création (marque, brevet, dessin), auquel il a été porté
atteinte. Cette action régie par les dispositions du Code de la propriété intellectuelle peut entraîner des sanc-
tions pénale et civile (dédommagement du préjudice subi). La contrefaçon est, d’une part, un délit civil qui
se répare par l’octroi de dommages-intérêts, et d’autre part, une infraction pénale (article L. 335-2 du CPI)
qui peut entraîner jusqu’à trois ans de prison et 300 000 euros d’amende. Lorsqu’il est saisi, le juge vérifie
que le droit dont se prévaut le plaignant est valablement protégé, et il statue sur l’atteinte portée à ce droit
protégé. La contrefaçon existe du seul fait de l’atteinte au droit privatif, indépendamment de toute faute ou
préjudice.
Comme pour les autres signes distinctifs, le nom de domaine ne peut bénéficier d’une protection que s’il ren-
voie à un site actif. Dans le cas contraire, le juge ne peut vérifier le risque de confusion qui pourrait exister entre
le nom de domaine et, par exemple, une marque. Tant que le site est inactif, il ne peut y avoir acte de contrefa-
çon. De la même manière, un nom de domaine enregistré préalablement à une marque ne peut constituer un
droit antérieur à cette marque s’il n’a pas été exploité. Il faut comprendre ici que la jurisprudence tend à limiter
les conséquences de la pratique du cybersquatting ou cybersquattage (il s’agit, pour des tiers, d’enregistrer des
noms de domaines qui correspondent à une marque en ayant dès cet enregistrement l’intention de revendre ce
nom de domaine au titulaire de la marque). La protection du nom de domaine en tant que marque suppose qu’il
soit licite, distinctif et disponible.
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 13
B. Les bases de données
Les bases de données sont un élément technique essentiel au fonctionnement des systèmes d’information ;
elles font partie de ces objets juridiques nouveaux reconnus de manière relativement récente par le droit natio-
nal. En effet, la loi du 1er juillet 1998 transposant la directive 96/9 du 11 mars 1996 élabore un régime juridique
spécifique pour les bases de données. La loi commence par définir les bases de données (article L. 112-3 du Code
de la propriété intellectuelle) comme étant « un recueil d’œuvres, de données ou d’autres éléments indépen-
dants, disposés de manière systématique ou méthodique, et individuellement accessibles par des moyens
électroniques ou par tout autre moyen ». Le fait que la loi reconnaisse la base de données comme un objet juri-
dique à part entière ne lui retire pas la possibilité d’être également une œuvre de l’esprit protégeable par le droit
d’auteur. Ainsi, les bases de données bénéficient d’une double protection : la forme des bases de données est
protégée par le droit d’auteur (sous certaines conditions) et le contenu des bases de données bénéficie du droit
sui generis ou droit du producteur.
• La protection par le droit d’auteur
Si le droit d’auteur demeure un droit de propriété incorporelle attribué à l’auteur d’une œuvre de l’esprit, ses
composantes ont vu leurs applications s’enrichir. Les deux principales composantes du droit d’auteur sont l’en-
semble des droits moraux et l’ensemble des droits patrimoniaux attribués à l’auteur.
Sont regroupés sous l’appellation « droits moraux », les droits de divulgation, de paternité, de retrait et de
repentir, ainsi que le droit au respect de l’œuvre. Les intérêts de l’auteur sont protégés perpétuellement et les
droits reconnus sont inaliénables et imprescriptibles.
Parallèlement, les droits patrimoniaux regroupent les droits de représentation, de reproduction, de suite et
de destination. L’application de ces droits peut varier en fonction de l’objet juridique auquel ils sont rattachés.
L’œuvre est protégée depuis sa création jusqu’à 70 ans après la mort de son auteur. Ces droits patrimoniaux
ont pour objectif d’organiser une exclusivité d’exploitation de l’œuvre au bénéfice soit de l’auteur, soit des inter-
médiaires qui auraient acquis ou hérité d’une ou de plusieurs de ces composantes. La finalité est ici clairement
économique. Pour que l’œuvre soit protégeable, elle se doit de porter l’empreinte de la personnalité de l’auteur.
Le droit d’auteur a vocation à s’appliquer sans distinction de genre, de forme d’expression, de mérite ou de des-
tination. L’œuvre est protégée dès sa création sans procédure ou déclaration préalable.
Les enjeux nés de la reconnaissance du droit d’auteur sont majoritairement financiers, le droit d’auteur ou
ses composantes patrimoniales deviennent des sources de revenus pour les auteurs dont le maintien semble
essentiel pour encourager la création. L’atteinte aux droits d’auteur peut faire l’objet d’une action en contrefa-
çon. L’article L. 335-3 du Code de la propriété intellectuelle définit la contrefaçon comme toute reproduction,
représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d’une œuvre de l’esprit en violation des droits de
l’auteur… Ce délit est donc la principale réponse du droit face au non-respect du droit d’auteur.
• La protection par le droit sui generis
Le droit sui generis consiste globalement à donner aux producteurs le droit d’interdire :
– l’extraction, par transfert permanent ou temporaire, de la totalité ou d’une partie qualitativement ou quan-
titativement substantielle, du contenu d’une base de données sur un autre support, par tout moyen et sous
toute forme que ce soit ;
– la réutilisation, par la mise à la disposition du public, de la totalité ou d’une partie qualitativement ou quanti-
tativement substantielle, du contenu de la base, quelle qu’en soit la forme.
Néanmoins, pour que le producteur de base de données puisse revendiquer l’application de ce droit sui generis,
il doit être en mesure de prouver « qu’un investissement financier, matériel ou humain substantiel [a] été consa-
cré à sa constitution, sa vérification ou sa présentation ». Cette protection des bases de données commence dès
leur création ou leur mise à disposition du public et pour une durée de 15 ans. Ce délai sera prolongé d’autant
dès lors que les bases de données feront l’objet d’investissements significatifs. La structure, l’architecture, d’une
base de données peut également être protégée par le droit d’auteur. Il s’agit ici de protéger la manière dont sont
disposées les informations et le choix de celles-ci. Mais, comme pour le droit d’auteur de « droit commun », la
protection n’existera que si cette architecture présente un caractère d’originalité suffisant. Cette notion d’origi-
nalité est laissée à l’appréciation souveraine des juges. D’une manière générale, l’originalité peut être constatée
à travers le choix des matières ou par la disposition des informations.
D. Les logiciels
Si le logiciel dans son entier ne fait pas l’objet d’une protection, certains éléments constitutifs du logiciel peuvent
être protégés par le droit d’auteur :
– l’interface graphique, qui permet à l’utilisateur d’interagir avec le programme et qui est reconnaissable par
son aspect visuel ;
– le titre, élément d’identification du logiciel. Il peut également faire l’objet d’un dépôt de marque ;
– le manuel d’utilisation qui explique le fonctionnement du logiciel ;
– le programme qui comprend le code source, le code objet…
– le matériel de conception préparatoire, soit l’ensemble des travaux ayant contribué à la création du logiciel
(prototypes…).
La protection de ces éléments nécessite qu’ils soient originaux. La protection par le droit d’auteur permet la
mise en œuvre de l’action en contrefaçon.
A. La protection de la personne dans la sphère privée (la protection des données personnelles)
Le 21 juin 2018, la loi sur la protection des données personnelles a été publiée au Journal officiel. Ce texte
découle du Règlement général sur la protection des données (RGPD), un règlement européen adopté par le Par-
lement européen et le Conseil européen depuis le 27 avril 2016. Ce nouveau texte de loi a permis d’adapter la loi
informatique et libertés afin de renforcer la protection des données personnelles.
Cette loi s’applique aux traitements automatisés en tout ou partie de données à caractère personnel, ainsi
qu’aux traitements non automatisés de données à caractère personnel contenues ou appelées à figurer dans
des fichiers.
Selon l’article 2 de la loi : « constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une per-
sonne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro
d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres. Pour déterminer si une personne est iden-
tifiable, il convient de considérer l’ensemble des moyens en vue de permettre son identification dont dispose
ou auxquels peut avoir accès le responsable du traitement ou toute autre personne ». Sont considérés comme
des données personnelles tous les éléments qui permettent d’identifier une personne (nom, adresse, numéro
d’identification, photo, empreinte…).
Selon le même article : « constitue un traitement de données à caractère personnel toute opération ou tout
ensemble d’opérations portant sur de telles données, quel que soit le procédé utilisé, et notamment la collecte,
l’enregistrement, l’organisation, la conservation, l’adaptation ou la modification, l’extraction, la consultation,
l’utilisation, la communication par transmission, diffusion ou toute autre forme de mise à disposition, le rappro-
chement ou l’interconnexion, ainsi que le verrouillage, l’effacement ou la destruction ».
Les obligations qui pèsent sur les organisations sont les suivantes :
– obligation générale de sécurité et de confidentialité :
– le responsable du traitement des données doit mettre en œuvre les mesures de sécurité des locaux et des
systèmes d’information afin de protéger les fichiers et les données contenues dans ces derniers,
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 15
– il doit vérifier que l’objectif de la collecte des données est précis et en accord avec sa finalité. Il ne doit d’ail-
leurs collecter que les données nécessaires (principe dit de « minimisation ») à cette finalité. Il doit être
capable de démontrer à tout moment qu’il a respecté ce principe,
– il doit vérifier que l’accès aux données est limité uniquement aux personnes désignées ou à des tiers qui
détiennent une autorisation spéciale et ponctuelle (service des impôts, par exemple),
– il doit fixer une durée raisonnable de conservation des informations personnelles ;
– obligation d’information :
– l’organisation qui détient des données personnelles doit informer la personne concernée de l’identité du
responsable du fichier ; de la finalité du traitement des données ; du caractère obligatoire ou facultatif des
réponses ; des droits dont dispose la personne (droit d’accès, de rectification, d’interrogation et d’opposi-
tion) ; des transmissions des données,
– l’organisation qui exploite des données personnelles doit respecter les obligations suivantes : recueillir l’ac-
cord des personnes dont les données sont collectées ; les informer de leur droit d’accès, de modification et
de suppression des informations collectées ; veiller à la sécurité des fichiers et des systèmes d’information ;
garantir la confidentialité des données ; indiquer une durée de conservation des données ;
– obligation de mettre en place, pour les traitements de données présentant un risque élevé pour les droits et
libertés des personnes (données sensibles comme l’origine, les opinions politiques etc.), une analyse d’im-
pact permettant d’évaluer les risques pesant sur les personnes ;
– obligation de nommer un délégué à la protection des données dont le rôle est d’informer et de conseiller le
responsable de traitement et ses employés, de contrôler le respect du règlement européen et du droit français
en matière de protection des données ; de conseiller l’organisme sur la réalisation d’une analyse d’impact et
d’en vérifier l’exécution ; d’être en contact et coopérer avec l’autorité de contrôle.
Les droits des personnes sont renforcés :
– elles doivent donner leur consentement explicite à la collecte et au traitement de leurs données ;
– elles ont le droit à la portabilité des données. Elles peuvent donc récupérer les données qu’elles ont fournies
et les transférer à une autre organisation ;
– elles ont un droit à l’oubli. Il est constitué du droit à l’effacement des données et au déréférencement ;
– elles peuvent intenter une action de groupe pour obtenir réparation du préjudice subi suite au non-respect du
RGPD par le responsable du traitement.
Ces obligations et ces droits sont garantis par la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL), orga-
nisme indépendant. Dans ce cadre, la CNIL a pour rôle :
– d’informer des personnes des droits que leur reconnaît la loi ;
– de protéger les droits des personnes ;
– de conseiller et d’accompagner les organisations afin qu’elles soient en conformité avec la loi ;
– de contrôler et sanctionner les organisations qui méconnaissent les dispositions légales. Le montant des
sanctions peut s’élever jusqu’à 20 millions d’euros ou, dans le cas d’une entreprise, jusqu’à 4 % du chiffre
d’affaires annuel mondial.
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 17
la capacité des parties contractantes (les parties doivent être des majeurs capables, c’est-à-dire avoir 18 ans
révolus et ne pas être incapables majeurs) ; un contenu licite et certain.
Pour être valablement formé, l’article 1369-5 du Code civil prévoit que le contrat électronique doit répondre aux
conditions particulières de la procédure dite « du double-clic » :
– le consommateur doit pouvoir, avant la conclusion définitive du contrat, vérifier le détail de sa commande
(produits, quantité, prix…) et la corriger si cela s’avère nécessaire ;
– le consommateur doit confirmer sa commande ;
– le vendeur doit envoyer un accusé de réception de la commande par voie électronique afin de confirmer à
l’acheteur l’achat dans les plus brefs délais.
Ce n’est qu’après avoir cliqué deux fois (une fois pour commander et une fois pour confirmer sa commande)
que le contrat sera formé. Dans les faits, cette procédure est matérialisée par une suite d’écrans de saisie validés
les uns après les autres par le consommateur. Les textes ne précisent pas le contenu de l’accusé de réception. Il
est toutefois évident qu’il doit mentionner les éléments essentiels du contrat qui vient d’être conclu. Toutefois,
cet accusé n’a pour objet que de servir de preuve à la conclusion du contrat et n’est pas constitutif de la forma-
tion de celui-ci.
Dans le cadre de ce contrat, les obligations du vendeur sont renforcées :
– il doit offrir un moyen de paiement sécurisé ;
– il doit s’engager sur la date ou le délai de livraison. Sans mention au contrat, le bien doit être livré ou la presta-
tion exécutée dès la conclusion du contrat. En cas de retard de livraison ou de la prestation, le fournisseur doit
en informer le client, qui peut demander à être remboursé dans les 30 jours suivant le paiement. Le rembour-
sement se fait alors en totalité, y compris des frais de réexpédition, si le colis arrive après la rétractation. En
cas d’indisponibilité du produit, il doit informer l’acheteur et lui proposer soit de le rembourser, soit de rem-
placer le produit par un produit équivalent. La loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN) de 2004
fait peser sur le commerçant une responsabilité de plein droit quant à l’exécution du contrat électronique ;
– le cybercommerçant doit respecter le droit de rétractation du consommateur prévu par l’article L. 121-21 du
Code de la consommation. Il doit fournir un formulaire de rétractation.
2 Vérifiez quels sont les risques juridiques si le nom de domaine « jouetsdiscount.com » est
déjà utilisé par un concurrent.
La société Cdiscount.com souhaite déposer le nom de domaine « jouetsdiscount.com » pour exploiter son nou-
veau site dédié aux jouets.
Quels sont les risques juridiques liés à l’utilisation d’un nom de domaine déposé par un concurrent ?
L’acquisition d’un nom de domaine afin d’identifier son site internet est un acte simple. Il suffit de s’adresser à
l’un des différents prestataires proposant ce service en ligne. Ce dernier indiquera la disponibilité ou l’indispo-
nibilité de la dénomination souhaitée en fonction des suffixes existants (.com, .fr, .org…). Mais l’acquisition d’un
nom de domaine ne permet pas de l’exploiter en toute sérénité. En effet, le nom de domaine n’est pas considéré
comme un titre de propriété intellectuelle, il ne confère pas de droit privatif à son titulaire.
Toutefois, le titulaire d’un nom de domaine peut se protéger, s’il l’a déposé, en intentant une action en concur-
rence déloyale en vertu de l’article 1240 du Code civil (responsabilité extracontractuelle). Cependant, il sera
nécessaire de prouver que l’utilisation du nom de domaine par un autre entraîne un risque de confusion pour
les clients ou les consommateurs. La décision de la Cour de cassation du 13 décembre 2005 a considéré que la
Cour d’appel, en ne recherchant pas si les sociétés en litige exerçaient des activités identiques ou concurrentes
et s’il en résultait un risque de confusion, n’avait pas donné de base légale à sa décision.
Si le nom de domaine a déjà été déposé par un concurrent comme marque, ce dernier bénéficie alors de la pro-
tection d’un titre de propriété intellectuelle. S’il considère qu’un nom de domaine, réservé ultérieurement, porte
atteinte à sa marque, il peut entamer une action en contrefaçon (articles 713-1 et suivants du Code de la pro-
priété intellectuelle). Il devra prouver que les activités du site présent sur le nom de domaine correspondent à
au moins une des classes d’activités pour lesquelles la marque a été déposée et devra démontrer un risque de
confusion entre la marque et le nom de domaine. La contrefaçon est, d’une part, un délit civil qui se répare par
l’octroi de dommages et intérêts, et d’autre part, une infraction pénale (article L. 335-2 du CPI) qui peut entraî-
ner jusqu’à trois ans de prison et 300 000 euros d’amende.
Si le nom de domaine « jouetsdiscount.com » est déjà déposé par un concurrent, c’est-à-dire une entreprise
exerçant des activités identiques ou concurrentes, Cdiscount risque soit une action en concurrence déloyale
soit une action en contrefaçon (si le nom de domaine a été déposé en tant que marque).
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 19
I - Les modes de protection d’un site internet
Il existe deux manières de protéger un site internet :
– la protection du site internet dans son ensemble par le droit d’auteur. Pour cela, il faut que le site soit original.
L’originalité d’un site internet, selon la jurisprudence, suppose de démontrer que l’éditeur a réalisé un effort
créatif dans la combinaison des éléments qui le composent (rubriques, couleurs, bandeaux, images, texte,
etc.) afin de lui conférer « une physionomie propre » et un « parti pris esthétique » portant l’empreinte de la
personnalité de l’auteur (Cour d’appel de Rennes, 13 mai 2014) ;
– la protection de chaque élément du site :
– le site Internet peut abriter un certain nombre de créations graphiques et plastiques qui peuvent être pro-
tégées au titre des dessins et modèles,
– le contenu, les textes du site Internet vont pouvoir être protégés par le droit d’auteur s’ils ont le caractère
d’originalité nécessaire, « s’ils témoignent de l’empreinte de la personnalité de leur auteur ».
II - Les modalités de mise en œuvre de la protection
– Dans le cas d’une protection globale par le droit d’auteur : le droit d’auteur porte sur les œuvres de l’esprit
(écrits, photos, partitions, logiciels, etc.) et confère à l’auteur un droit de propriété exclusif sur sa création. Si
le droit d’auteur s’applique dès la naissance de l’œuvre sans aucune formalité, la protection qu’il apporte sup-
pose d’en prouver l’existence. Le propriétaire, qui estime que son site internet fait l’objet d’une atteinte à son
droit d’auteur, peut intenter une action en contrefaçon au civil et/ou au pénal.
– Dans le cas d’une protection de chaque élément du site : la protection des créations graphiques et plastiques
fait naître, pour son titulaire, un monopole d’exploitation de 5 ans renouvelables. S’agissant d’un titre de pro-
priété industrielle, une action en contrefaçon peut être engagée.
Le contenu, les textes du site sont protégés par le droit d’auteur. Cette protection existe dès la création de
l’œuvre sans formalité administrative particulière. Toutefois, il faudra prouver l’antériorité de ces éléments. L’at-
teinte au droit d’auteur permet la mise en œuvre d’une action en contrefaçon.
2 Vérifiez les voies de recours dont disposeraient Cdiscount si sa base de données était
reproduite ou réexploitée illicitement.
Le site « jouetsdiscount.com » sera couplé avec une base de données. Cette dernière devra permettre de facili-
ter la recherche des jouets (classification par âge, par thème, etc.).
Quelles sont les voies de recours au cas où une base de données est reproduite ou réexploitée illégalement ?
La base de données est un élément technique essentiel au fonctionnement des systèmes d’information ; elle
fait partie de ces objets juridiques nouveaux reconnus de manière relativement récente par le droit national. En
effet, la loi du 1er juillet 1998 transposant la directive 96/9 du 11 mars 1996 élabore un régime juridique spéci-
fique pour les bases de données, le droit sui generis, énoncé aux articles L. 341-1 et suivants du CPI le protégeant
contre toute extraction ou réutilisation d’une partie substantielle de ses données. Le fait que la loi reconnaisse
la base de données comme un objet juridique à part entière ne lui retire pas la possibilité d’être également une
œuvre de l’esprit protégeable par le droit d’auteur si le caractère d’originalité est démontré. Ainsi, les bases de
données bénéficient d’une double protection : la forme des bases de données est protégée par le droit d’auteur
(sous certaines conditions) et le contenu des bases de données bénéficie du droit sui generis ou droit du pro-
ducteur. L’action en justice sera, dans les deux cas, une action en contrefaçon.
Cdiscount pourrait donc intenter une action en contrefaçon pour protéger la forme de sa base de données
ou/et son contenu.
4 Présentez, sous la forme d’une courte note, une synthèse, destinée à M. Jansen,
garantissant à la société la qualité des prestations fournies par Webentreprise
et la protection des droits en matière de propriété intellectuelle.
Vous trouverez ci-joint les informations permettant, d’une part, de garantir à la société Cdiscount la qualité des
prestations fournies par le prestataire et, d’autre part, les règles garantissant la protection des droits en matière
de propriété intellectuelle.
I - Comment se garantir de la qualité des prestations fournies par le prestataire ?
La garantie des prestations fournies nécessite que les clauses suivantes soient bien présentes dans le contrat
de prestations numériques :
– les clauses concernant la mission du prestataire (article 2) et ses obligations (article 6) doivent être suffisam-
ment détaillées et se voir annexer un cahier des charges définissant les attentes précises du client (article 14) ;
– la clause de responsabilité prévoyant l’obligation de résultat du concepteur. Le concepteur s’engage ainsi à
fournir un résultat conforme au cahier des charges sous peine de voir engagée sa responsabilité.
II - Comment protéger les droits de la société en matière de propriété intellectuelle ?
La protection des droits de propriété intellectuelle suppose que la clause 9-Propriété intellectuelle prévoie que
le client ait la pleine et entière propriété du site. En effet, conformément à l’article L. 131-3 al.1 du Code de la
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 21
propriété intellectuelle : « La transmission des droits de l’auteur est subordonnée à la condition que chacun des
droits cédés fasse l’objet d’une mention distincte dans l’acte de cession et que le domaine d’exploitation des
droits cédés soit délimité quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée ». Le client
qui souhaite devenir « propriétaire » du site web devra prévoir la cession des droits de propriété intellectuelle
du concepteur dans le contrat.
Le client, propriétaire du site, dispose alors d’un monopole d’exploitation qui lui permet, en cas d’atteinte à ses
droits, de mettre en œuvre une action en contrefaçon.
Je reste à votre disposition pour toute information complémentaire.
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 23
3 Expliquez si, dans le cas où un consommateur conteste le contrat conclu, Cdiscount peut
utiliser ce dernier comme preuve électronique.
En vertu de l’article L. 1127 du Code civil, tout contrat dont le montant est supérieur à 120 euros doit être conservé
par le cybervendeur pendant une durée de 10 ans.
Le contrat conservé par le professionnel peut-il être considéré comme une preuve électronique ?
En vertu de l’article 1341 du Code civil, les actes juridiques doivent être prouvés par un écrit qui identifie de
manière certaine ses auteurs. La production en justice d’un contrat écrit permet de prouver l’existence de ce
contrat et son contenu. Le document original a valeur de preuve alors que la copie de ce contrat, elle, n’a pas
valeur de preuve mais seulement valeur de commencement de preuve. La Cour de cassation, dans un arrêt du
30 septembre 2010, considère que pour être valablement considéré comme une preuve, l’écrit électronique
doit respecter les règles prévues par l’article 1316-4 sur les conditions d’intégrité du message, d’identification
et d’authentification de l’auteur du message. L’utilisation du contrat électronique comme preuve électronique
nécessite le recours à un système de signature électronique et à un tiers certificateur. À défaut de cette signa-
ture électronique, le contrat ne sera qu’un commencement de preuve par écrit.
Le contrat conclu entre Cdiscount et un consommateur n’aura pas valeur de preuve électronique. En effet, pour
qu’un contrat électronique ait valeur de preuve parfaite (qui lie le juge), il est nécessaire que les parties l’aient
signé électroniquement en passant par un organisme certificateur. Ce contrat ne pourra donc être utilisé que
comme commencement de preuve par écrit (preuve imparfaite qui ne lie pas le juge).
2 Montrez que le droit met en œuvre des moyens juridiques pour protéger les salariés
de Cdiscount dans le cadre du contrôle de leur activité de travail par l’employeur.
Le droit encadre le pouvoir de direction de l’employeur en matière de contrôle des salariés :
– d’une part, au niveau de l’étendue du pouvoir de contrôle et de surveillance de l’employeur sur les salariés. En
effet, l’article 9 du Code civil dispose que « chacun a droit au respect de sa vie privée ». Cette règle s’applique
même dans le cadre professionnel. De même, l’article L. 1121-1 du Code du travail prévoit que « nul ne peut
apporter aux droits des personnes et aux libertés individuelles et collectives de restrictions qui ne seraient pas
justifiées par la nature de la tâche à accomplir ni proportionnées au but recherché » ;
– d’autre part, en édictant des règles sur les conditions de la mise en place d’un système de surveillance. Ainsi
l’article L. 1222-4 du Code du travail prévoit qu’« aucune information concernant personnellement un salarié
ne peut être collectée par un dispositif qui n’a pas été porté préalablement à sa connaissance ». De même, en
vertu de l’article L. 2312-38 du Code du travail, le comité social et économique est informé et consulté préa-
lablement à la décision de mise en œuvre dans l’entreprise, sur les moyens ou les techniques permettant un
contrôle de l’activité des salariés.
Le non-respect de ces règles fait l’objet de sanctions. En effet, en vertu de l’article 226-18 du Code pénal : « Le
fait de collecter des données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite est puni de cinq
ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende ».
APPLICATION Beautyfarm
1 Relatez l’infraction dont est victime Marie C.
La société Beautyfarm a été victime d’une cyberattaque de son système d’information. L’expert informatique
a constaté que les données de certains clients avaient été récupérées par les pirates informatiques (nom, pré-
nom, coordonnées, etc.). Marie C., client de Beautyfarm, constate qu’une personne utilise ses données à son
insu (transactions sur son compte bancaire, contraction d’un prêt à la consommation).
Cette infraction pénale est une usurpation d’identité.
Chapitre 2 Dans quelle mesure le droit répond-il aux questions posées par le développement du numérique ? 25
quillité…) et le lien de causalité entre la faute et le dommage (l’utilisation de ses coordonnées bancaires par un
usurpateur a permis à ce dernier de lui subtiliser des fonds d’une part, et de nuire à sa tranquillité car elle a dû
faire de nombreuses démarches, d’autre part).
3
transforme‑t‑il
l’environnement
des entreprises ?
MÉTHODE
– Définir les notions d’économie numérique, d’acteurs et d’environnement.
– Analyser les éléments statistiques qui démontrent le développement de l’économie numérique.
– Recenser les acteurs représentatifs de l’économie numérique au sein de l’environnement de Cdiscount.
[Définition]
L’économie numérique est définie de manière variable suivant les organismes et les points de vue privilégiés.
L’expression remplace celles, plus anciennes, de « nouvelles technologies », « nouvelle économie », « technolo-
gies de l’information et de la communication », « économie électronique »…
Dans la statistique publique, l’économie numérique est assimilée aux technologies de l’information et de la
communication (TIC) et, en particulier, aux secteurs producteurs. Selon l’OCDE et l’Insee, le secteur des TIC
regroupe les entreprises qui produisent des biens et services supportant le processus de numérisation de
1 Infrastructure informatique.
2 Mettez en évidence le rôle central des places de marché dans le fonctionnement d’une
économie numérique et présentez les enjeux de la place de marché pour Cdiscount.
MÉTHODE
– Définir la notion de place de marché.
– Identifier le rôle d’une place de marché au sein de l’économie numérique.
– Présenter les enjeux de la place de marché pour Cdiscount.
[Définition]
Une place de marché est un lieu virtuel d’échanges entre offreurs et demandeurs de biens et/ou de services, qui
repose le plus souvent sur la sécurisation des transactions et des paiements.
Rôle central des places de marché dans le fonctionnement d’une économie numérique
Les places de marché fonctionnent comme des apporteurs d’affaires dans le monde réel : les vendeurs incluent
leurs produits dans le catalogue de la marketplace. Ces produits sont ainsi mis à la disposition des acheteurs
potentiels qui se rendent sur le site de la place de marché. La commande est passée par les acheteurs direc-
tement sur la marketplace, qui la transfère au vendeur. C’est ce dernier qui est chargé de l’exécution de la
commande : emballage, expédition, SAV. La place de marché est rémunérée selon un pourcentage de la vente
défini avec le vendeur (d’après www.1min30.com).
Enjeux de la place de marché pour Cdiscount (économiques, juridiques et managériaux) :
– présence dans le commerce en ligne ;
– opportunités d’affaires liées à la mise en relation de vendeurs et d’acheteurs ainsi qu’à une rétribution par
commissionnement ;
– gage de confiance pour les utilisateurs de la plateforme (sécurisation des paiements, notoriété, audience…) ;
– affranchissement des coûts de structure.
MÉTHODE
– Définir la notion de pure player.
– Expliquer en quoi Cdiscount est un pure player.
– Recenser les relations d’échange emblématiques de l’économie numérique.
– Identifier et caractériser les relations de Cdiscount, « pure player », avec les autres acteurs de l’économie
numérique.
[Définition]
Un pure player désigne, dans le domaine du Web marketing, une entreprise qui exerce son activité commer-
ciale uniquement en ligne, sur internet. Démocratisé avec le développement d’internet, le terme de pure player
opère une distinction entre les entreprises qui ne possèdent aucun magasin en dur et celles qui en possèdent.
Ces dernières se regroupent alors sous les termes de click and mortar et de brick and mortar (d’après www.
journaldunet.fr).
Cdiscount est un pure player
Créé en 1998, Cdiscount est un site marchand initialement dédié aux produits culturels et dont l’offre s’est
diversifiée et développée à partir de 2000. En 2006, Cdiscount ouvre son premier magasin physique au Bouscat
et perd donc son statut de « pure player » au sens strict. Cependant, au regard de son volume d’affaires, l’acti-
vité de l’entreprise relève essentiellement et largement du modèle d’affaires du « pure player », aspect auquel
on s’intéresse ici.
Recensement des relations d’échange emblématiques de l’économie numérique (colonnes 1 et 2)
et identification et caractérisation des relations de Cdiscount avec les autres acteurs de l’économie
numérique (colonne 3)
Types de relations
Définitions Analyse dans le cas de Cdiscount
d’échange
B to B (Business to Business) Mise en relation de deux entreprises Relations avec deux catégories d’entre-
donnant donc lieu à des échanges inte- prises :
rentreprises. – fournisseurs de biens et services,
acteurs de la chaîne de valeur de
Cdiscount ;
– entreprises dont les produits sont
référencés par Cdiscount.
B to C (Business to Consumer) Relation d’échange entre une entre- Relations de vente avec la clientèle de
prise (professionnel) et un particulier particuliers de Cdiscount.
(ménage).
C to C (Consumer to Consumer) Engagement réciproque de particuliers Intermédiation de la relation entre
dans une relation marchande, grâce à deux particuliers (pour les produits
l’utilisation de sites internet spécialisés. d’occasion).
MÉTHODE
– Définir la notion d’externalité de réseau.
– Identifier les transformations des relations de Cdiscount avec sa clientèle, évolutions résultant du
numérique.
– Expliquer en quoi ces transformations conduisent Cdiscount à rechercher des externalités de réseau.
[Définition]
Les externalités de réseau correspondent à un phénomène d’augmentation de l’attractivité d’une place de mar-
ché observée lorsque le degré de connexion des agents « adopteurs » augmente.
Identification des transformations des relations de Cdiscount avec sa clientèle, évolutions résultant
du numérique
Cdiscount est un « pure player » ; toutes ses relations avec sa clientèle s’articulent donc autour de sa place de
marché. Les transactions au sein de l’économie numérique s’effectuent de plus en plus par le biais des télé-
phones mobiles (Document 1), ce qui multiplie les opportunités pour Cdiscount : captation de clientèle et
facilitation des achats spontanés et nomades.
Analyse de la transformation de ces relations qui conduisent Cdiscount à rechercher des externalités
de réseau
– Accessibilité par mobile (augmentation des opportunités d’affaires).
– Référencement d’entreprises à forte notoriété (bénéfice indirect d’une notoriété tierce)
→ Externalités de réseau facilitées mais incontournables (à exploiter absolument par Cdiscount) pour assurer
l’attractivité de sa place de marché.
3 Étudiez le rôle des plateformes et schématisez les relations entre les différentes catégories
d’acteurs de l’économie, ce en veillant à représenter les flux marchands et non marchands.
MÉTHODE
– Définir les notions de modèle économique (en distinguant celui de la propriété et celui de l’usage) et éco-
nomie de la fonctionnalité.
– Identifier les enjeux de l’économie de la fonctionnalité pour Cdiscount.
– Identifier les enjeux de l’économie de la fonctionnalité pour les entreprises en général.
MÉTHODE
– Définir la notion d’économie collaborative.
– Quantifier l’activité de l’économie collaborative à partir des données statistiques.
– Présenter les enjeux de l’économie collaborative.
– Montrer comment Cdiscount s’adapte à cette économie.
[Définition]
L’économie collaborative correspond à un système de mutualisation et d’échange de services, de ressources,
de biens, de temps, de savoirs et de compétences entre différents acteurs (économie du partage).
Quantification de l’économie collaborative à partir de données statistiques
MÉTHODE
– Présenter l’environnement du document 3 page 42.
– Faire rédiger par les étudiants un paragraphe qui mobilise les 5 données statistiques de l’iconographie.
MÉTHODE
– Définir la notion de nouvelles formes de concurrence.
– Illustrer les nouvelles formes de concurrence liées au développement de l’économie numérique.
– Montrer en quoi ces nouvelles formes de concurrence modifient l’environnement de Cdiscount.
[Définition]
La concurrence est une compétition à laquelle se livrent des entreprises qui satisfont un même besoin. Les
nouvelles formes de concurrence s’appuient sur l’économie numérique : elles émanent des entreprises et des
particuliers, acteurs des places de marché. Ces acteurs ne sont pas soumis aux mêmes contraintes (régle-
mentation et charges) que les entreprises traditionnelles. Parfois, les produits, du fait de leurs caractéristiques
techniques (« non compatibles »), leur confèrent une forme d’avantage par rapport aux autres acteurs du mar-
ché. Ces caractéristiques contreviennent aux principes de la concurrence pure et parfaite.
Illustration des nouvelles formes de concurrence liées au développement de l’économie numérique
– Ubérisation.
– Développement des plateformes d’e-learning.
– Prestataires non professionnels de formules d’hébergement référencées sur des places de marché.
Analyse de la modification de l’environnement de Cdiscount par les nouvelles formes de concurrence
– Arrivée de nouveaux acteurs de l’économie numérique.
– Porosité des fonctions économiques (un ménage, en principe consommateur, exerce occasionnellement une
fonction de producteur).
MÉTHODE
– Définir la notion de régulation.
– Identifier les besoins de régulation spécifiques à l’économie numérique.
– Présenter les nouvelles formes de régulation nécessaires.
[Définition]
N.B. : Il est nécessaire, ici, de donner une définition plus large de celle envisagée pour la politique économique.
En effet, la régulation du numérique suppose avant tout une réflexion sur les moyens juridiques nouveaux à
mettre en œuvre.
La régulation de l’activité économique est assurée par l’État et/ou ses représentants afin de maintenir ou
retrouver des équilibres potentiellement compromis. Ici, il s’agit de la régulation de l’économie numérique qui
consiste à prévoir les dispositifs juridiques indispensables au respect d’une concurrence saine et loyale et à celui
de la protection des données.
Identification des caractéristiques propres à l’économie numérique et qui justifient le recours
à de nouvelles formes de régulation
– Barrières à l’entrée résultant d’effets de réseau.
– Écosystèmes fermés qui retiennent les utilisateurs (ex. : Apple).
– Développement de modèles d’affaires qui génèrent des effets de réseau indirects difficilement constituables
par les nouveaux entrants.
– Concentration immatérielle (maillage lié aux externalités de réseau), située en dehors du champ d’interven-
tion du droit « traditionnel ».
MÉTHODE
– Construire un tableau présentant les contraintes et opportunités du développement numérique pour
Cdiscount.
MÉTHODE
– Définir la notion de chaîne de valeur et préciser ce qui est entendu par configuration de la chaîne de valeur.
– Rappeler ce que recouvre la notion de structure des coûts et le lien entre celle-ci et la chaîne de valeur.
– Proposer des arguments liés à la spécificité de l’économie numérique qui justifient la reconfiguration de sa
chaîne de valeur par Cdiscount.
[Définition]
La chaîne de valeur est un outil d’analyse reposant sur la distinction entre activités principales et activités de
soutien, et qui permet d’identifier les différentes activités clés créatrices de valeur pour le client et génératrices
de marges pour l’entreprise.
La structure des coûts s’apprécie sur la base de la répartition en coûts fixes et coûts variables d’une part, sur
celle de la contribution de chaque fonction de l’entreprise au coût total d’autre part.
Argumentation qui justifie la reconfiguration de la chaîne de valeur de Cdiscount
Le développement du numérique a permis à Cdiscount d’abandonner certaines activités, non ou peu créatrices
de valeur (paiement, logistique), pour se concentrer sur des activités plus créatrices de valeur et de marges
(domaine commercial et gestion des accès à la plateforme).
MÉTHODE
– Définir les notions de désintermédiation, de yield management, free to play et freemium.
– Envisager les impacts potentiels de la désintermédiation sur les décisions de production de Cdiscount.
– Envisager les impacts potentiels de la désintermédiation sur les décisions d’investissement de Cdiscount.
– Envisager les impacts sur les entreprises traditionnelles, en dressant un tableau qui distingue production
et investissement.
[Définition]
La désintermédiation est un phénomène économique et commercial qui se traduit par la réduction ou la sup-
pression des intermédiaires dans un circuit de distribution. Le développement d’internet a largement favorisé la
désintermédiation dans le domaine du voyage/tourisme et dans celui de la distribution de certains logiciels ou
jeux. La vente en ligne de billets d’avion par les compagnies aériennes provoque un phénomène de désintermé-
diation au détriment des agences de voyages traditionnelles (d’après definitions-marketing.com).
[Définition]
Le yield management est une politique commerciale qui repose sur une tarification et une offre flexibles.
[Définition]
Le free to play est un modèle essentiellement utilisé pour les jeux sur mobiles, sur tablettes, sur les réseaux
sociaux et les jeux en ligne car cela permet une distribution du jeu peu onéreuse. La diffusion de ces jeux repose
également en grande partie sur le marketing viral et la recommandation, notamment sur les réseaux sociaux
(d’après definitions-marketing.com).
[Définition]
Le freemium est un modèle économique (business model) par lequel on propose un produit ou, le plus souvent,
un service qui est gratuit et destiné à attirer un grand nombre d’utilisateurs. On cherche ensuite à convertir ces
utilisateurs en clients pour une version du service plus évoluée qui, elle, est payante ou pour des services com-
plémentaires également payants (d’après definitions-marketing.com).
Analyse des impacts potentiels de la désintermédiation sur les décisions de production de Cdiscount
– Définition d’un volume de production accru pour les activités liées à la commercialisation et à la gestion des
connexions.
– Mise en œuvre des moyens de production adaptés.
Analyse des impacts potentiels de la désintermédiation sur les décisions d’investissement
de Cdiscount
– Réalisation d’investissements matériels en adéquation avec les standards techniques.
– Investissements immatériels (formation, protection du réseau, protection de l’innovation…).
Les impacts de la désintermédiation sur les entreprises traditionnelles
Impacts En matière de production En termes d’investissements
Automatisation des processus → augmentation Formation du personnel à l’utilisation des
de la productivité nouveaux équipements et pour assurer la
Positifs
reconversion des salariés concernés par une
suppression de poste
Automatisation des processus → substitution Mobilisation de ressources pour constituer la
Négatifs
du capital au travail FBCF
MÉTHODE
– Définir la notion de marché du travail.
– Identifier, en les distinguant, les conséquences des évolutions de la transformation numérique sur l’offre
puis sur la demande de travail.
[Définition]
Un marché est associé à un bien (au sens économique du terme). C’est le « lieu » de confrontation de l’offre et
de la demande de ce bien. Le marché du travail est le lieu où se rencontrent les entreprises et les salariés, res-
pectivement demandeurs et offreurs de travail.
Identification des conséquences des évolutions de la transformation numérique
sur l’offre de travail sur la demande de travail
– Pénurie de compétences expertes (en nouvelles – Besoin de compétences hybrides, de profils de mana-
technologies, en lien avec la recomposition et trans- gers à qualification élevée mais aussi de personnes
versales). peu qualifiées (services à la personne).
– Obsolescence de certaines compétences. – Demande mouvante.
– Forte diminution du besoin d’opérateurs (en atelier
ou au niveau administratif).
MÉTHODE
– Définir l’industrie 4.0.
– Recenser les principes de l’industrie 4.0.
[Définition]
L’industrie 4.0 résulte de la quatrième révolution industrielle (après celles de la mécanisation, de la production
de masse et de l’automatisation), celle de l’« usine connectée ». Elle gagne peu à peu tous les secteurs et les
entreprises de toutes tailles, de sorte que l’industrie dans son ensemble s’apparente désormais à un système
global interconnecté de machines, de systèmes (ERP) et de produits. Les usines produisent à la fois des produits
personnalisés et des services associés.
Article complémentaire d’illustration
L’usine du futur est décrite [par le gouvernement français] comme un moyen de relancer l’industrie fran-
çaise. Pour relever ce défi, elle s’appuiera sur la convergence entre l’industrie et le monde du numérique.
La « smart factory » – ou Usine 4.0 – vise à réaliser de nouveaux gains de compétitivité et à optimiser des
consommations par l’efficacité énergétique. La production est notamment maximisée en fonction du coût de
l’énergie et de sa disponibilité au cours d’une journée.
En théorie, ce rapprochement ne présente pas d’obstacles majeurs puisqu’il repose, en partie, sur des outils
existant déjà : capteurs, automates, Big data, Internet des objets, Cloud Computing… Dans la pratique, le
challenge ne sera peut-être pas aussi facile, car il implique la mise en place une nouvelle organisation du
mode de production qui donne une plus grande importance au réseau. Connectées entre elles, les machines
d’une usine (ou de plusieurs sites) et des capteurs s’échangent des informations. Cette communication conti-
nue et instantanée entre les différents outils et postes de travail intégrés dans les chaînes de fabrication et
MÉTHODE
– Présenter des décisions de l’entreprise Latécoère.
– Mettre ces décisions en relation avec les principes de l’industrie 4.0.
Mise en correspondance de décisions de l’entreprise Latécoère avec les principes de l’industrie 4.0
Principes de l’industrie 4.0 mobilisés
Décisions de l’entreprise Latécoère
Fléchage à adapter en fonction des propositions
Proposition de classement sur la base du document 2
des étudiants
En termes de combinaison productive : – Automatisation
– Acquisition d’un nouveau parc de machines entière- – Innovation
ment automatisées. – Facteurs de compétitivité
– Conjugaison d’automatisation et de robotisation.
– Extension de l’usine de Montredon (usine de traite-
ment de surface et de peinture).
– « conséquence sur la force humaine » (principe de
substitution des facteurs).
Du point de vue de la localisation des activités : – Facteurs de compétitivité
– Plan stratégique « Transformation 2020 » (cession de – Innovation
l’ancien site de production et construction d’un nou- – Interconnexion
veau site industriel).
– Extension de l’usine de Montredon (usine de traite-
ment de surface et de peinture).
1 Mission 1
1 Montrez en quoi la plateforme mon-sejour-en-montagne.com est source d’opportunités
pour les principales parties prenantes du Syndicat national des moniteurs du ski français
(SNMSF).
[Définition]
Ed. Freeman (1984) définit les parties prenantes comme étant : « Tout groupe d’individus ou tout individu qui
peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs organisationnels ».
Les parties prenantes du Syndicat national des moniteurs du ski français (SNMSF).
Parties prenantes primaires :
– les clients particuliers et les clients professionnels (le Club Med, les exploitants de villages vacances) ;
– les fournisseurs : les commerçants des stations (propriétaires d’hébergement, loueurs de matériel, profes-
sionnels de la montagne), à partir de 2019-2020 des sociétés de transport comme la SNCF, la RATP, des
sociétés de bus…
Parties prenantes secondaires :
– les collectivités territoriales ;
– les offices de tourisme, les comités départementaux du tourisme ;
– les médias (France Télévision et RMC).
La plateforme mon-sejour-en-montagne.com est source d’opportunités pour ces différentes parties
prenantes.
– Pour les clients particuliers : permet de préparer leur séjour à la montagne en réservant l’intégralité des ser-
vices (hébergement, location de matériel, remontées mécaniques, cours…).
– Pour les clients professionnels : permet de disposer de professionnels de la montagne pour les activités pro-
posées à leurs clients.
– Pour les fournisseurs : permet d’anticiper et de planifier leurs activités et ainsi de prendre des décisions perti-
nentes en termes, par exemple, de recrutement de saisonniers, d’achat de matériels…
– Pour les commerçants de la station, la plateforme est source de ressource financière : « La plateforme pro-
pose des tarifs fixés en direct avec chaque commerçant de la station » et le client, après avoir accepté les
conditions générales de vente de chaque vendeur, règle à l’avance ses différents frais de séjour, via un éta-
blissement bancaire qui encaisse pour compte de tiers.
– Pour les collectivités territoriales, la plateforme représente un vecteur de communication qui permet d’assu-
rer et/ou de renforcer sa notoriété.
– Pour les offices de tourisme et les comités départementaux du tourisme c’est un outil qui permet de déve-
lopper le tourisme.
Vers l’examen 43
– standardisation des résultats : permettre aux clients de préparer leur séjour à la montagne en réservant l’in-
tégralité des services : hébergement, location de matériel, remontées mécaniques, cours…
[Définition]
La performance en entreprise c’est la combinaison de trois facteurs : l’efficacité, c’est-à-dire la capacité de
l’entreprise à réaliser l’objectif fixé ; l’efficience, c’est-à-dire que les moyens utilisés par l’entreprise pour réa-
liser l’objectif l’ont été avec un souci d’économie – l’action collective efficiente c’est celle qui permet d’obtenir
les résultats attendus au moindre coût – ; la pertinence, c’est-à-dire que l’entreprise a mobilisé les bonnes res-
sources pour atteindre l’objectif fixé.
La plateforme mon-sejour-en-montagne.com est source de performance pour tous les acteurs en termes de
temps et de coûts :
– pour les clients, la plateforme permet de préparer l’intégralité de son séjour à la montagne en gagnant du
temps et sans surprise au niveau des prix ;
– pour les professionnels de la montagne, la plateforme permet d’optimiser l’organisation des leurs activités ;
– pour les fournisseurs, la plateforme permet d’anticiper leur activité et ainsi de pouvoir mobiliser au bon
moment les ressources nécessaires.
2 Mission 2
1 Conseillez l’ESF quant à la mise en œuvre d’une action en justice.
L’ESF, École du ski français, qui propose dans toute la France des offres de cours de ski et de surf, a déposé le
nom de domaine esf.net depuis quelques années. Le directeur général apprend que la société « École de Surf
Fun », école de surf dans les Alpes, a déposé le nom de domaine esf.fr
Quelle action en justice peut être mise en œuvre par une société à l’encontre d’un concurrent utilisant le
même nom de domaine que le sien ?
Le nom de domaine s’obtient par une réservation en ligne auprès d’organismes spécialisés. C’est la règle du
« premier arrivé, premier servi » qui s’applique. Mais, en principe, c’est la date d’exploitation du nom de domaine
et non de la réservation qui est prise en compte. L’utilisation par un tiers d’un nom de domaine déposé permet la
mise en œuvre de l’action en concurrence déloyale. En effet, l’utilisation du même nom de domaine (.com, .net
ou .fr par exemple) par une entreprise ayant peu ou prou les mêmes activités est de nature à créer la confusion
dans l’esprit des consommateurs. Un arrêt de la Cour de cassation du 2 février 2016 confirme cette position
« […] La société Les Vents du Nord faisait un usage antérieur du nom de domaine identique à son nom commer-
cial et son enseigne pour l’exercice de son activité, la cour d’appel, qui a considéré que le rachat de ce nom de
domaine, dès le lendemain du jour où il était tombé dans le domaine public, et du nom de domaine « lesvents-
dunord.com » par la société Cuivres et bois, laquelle exerce la même activité, très spécialisée, dans un magasin
situé dans la même ville, à 700 mètres de distance, qui n’était pas fortuit, était de nature à faire naître une confu-
sion dans l’esprit du public entre les deux sociétés afin de capter la clientèle de la société Les Vents du Nord,
a pu retenir que la société Cuivres et bois avait commis une faute constitutive de concurrence déloyale ; […] »
Fondée sur la responsabilité extracontractuelle (article 1240 du Code civil), elle permet, au détenteur du nom de
domaine, d’obtenir des dommages-intérêts pour le préjudice subi. Pour cela, il devra prouver la faute, le dom-
mage et le lien de causalité entre la faute et le dommage.
L’École du Ski Français (ESF) peut mettre en œuvre une action pour concurrence déloyale et parasitisme. En
effet, l’école de surf des Alpes, en déposant le nom de domaine « esf.fr », ne pouvait pas ne pas savoir qu’il uti-
lisait le même nom de domaine que la plus grande école de ski française. Certes, l’école de surf des Alpes ne
propose qu’une partie des services proposés par l’École du ski français, le surf. Toutefois, cette similitude de
nom de domaine peut créer la confusion dans l’esprit des consommateurs qui souhaitent prendre des cours
de surf dans les Alpes. Se fondant sur la responsabilité extracontractuelle (articles 1240 et 1241 du Code civil),
l’ESF devra prouver la faute (copie volontaire du nom de domaine afin de bénéficier de la renommée de l’ESF),
le dommage (dommage matériel : perte de chiffre d’affaires) et le lien de causalité entre la faute et le dommage.
La décision de justice devrait interdire l’exploitation du nom de domaine par le concurrent et permettre à l’ESF
d’obtenir des dommages-intérêts afin de réparer le préjudice subi.
3 Mission 3
1 En vous référant notamment à la notion d’externalités de réseau, présentez les enjeux, pour
les professionnels de la montagne, de la création par l’ESF d’une place de marché.
MÉTHODE
– Définir les notions de place de marché et d’externalités de réseau.
– Présenter la place de marché créée par l’ESF.
– Recenser les enjeux de cette place de marché pour les professionnels de la montagne.
[Définition]
Une place de marché est un lieu virtuel d’échanges entre offreurs et demandeurs de biens et/ou de services, qui
repose le plus souvent sur la sécurisation des transactions et des paiements.
Les externalités de réseau correspondent à un phénomène d’augmentation de l’attractivité d’une place de mar-
ché observée lorsque le degré de connexion des agents « adopteurs » augmente.
Présentation de la place de marché de l’ESF
La place de marché créée par l’ESF qui s’appelle « mon-sejour-en-montagne.com » met en relation les profes-
sionnels du tourisme en montagne et les consommateurs qui souhaitent effectuer des réservations.
Vers l’examen 45
Recensement des enjeux de la place de marché de l’ESF pour les professionnels de la montagne
– Créer un dispositif (via une plateforme) qui met en relation les professionnels du tourisme en montagne et
les consommateurs.
– Faire face à la concurrence internationale.
– Être présent dans les services de réservation en ligne.
– Créer et développer un outil pour faire face (se prémunir) aux géants du Net (plateformes de réservation en
ligne).
– Proposer une offre élargie grâce à un forfait complet permettant les locations de matériels, d’hébergements,
de remontées mécaniques et de cours.
– Permettre aux clients de construire un forfait complet.
2 Proposez une schématisation qui fasse apparaître les relations entre les différentes
catégories d’acteurs concernés par la plateforme ESF et dans laquelle vous veillerez à
représenter les flux marchands et non marchands.
MÉTHODE
– Définir la notion de place de marché.
– Identifier le rôle d’une place de marché au sein de l’économie numérique.
– Présenter les enjeux de la place de marché pour Cdiscount.
[Définition]
Une place de marché est un lieu virtuel d’échanges entre offreurs et demandeurs de biens et/ou de services, qui
repose le plus souvent sur la sécurisation des transactions et des paiements.
Analyse, sous forme de tableau, préalable à la schématisation des relations entre les différentes catégories
d’acteurs concernés par la plateforme ESF.
Acteur à l’origine Acteur destinataire
Objet de l’échange Type de flux
du flux du flux
Consommateur Professionnel de Demande d’informations Flux non marchand
la montagne
Professionnel de Consommateur Diffusion d’informations Flux non marchand
la montagne
Consommateur Professionnel de Règlement d’une réservation, Flux marchand
la montagne location
Professionnel de Consommateur Prestation de service Flux marchand
la montagne
Consommateur Plateforme ESF Commission liée au règlement Flux marchand
d’une réservation, location
Professionnel de Plateforme ESF Dépôt des annonces Flux non marchand
la montagne
4
des mutations du travail
sur l’emploi et les conditions
de travail ?
1. Les actions appropriées dans le cadre d’une gestion prévisionnelle des emplois
et des compétences
A. Le dispositif de Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC)
Obligatoire dans les entreprises de plus de 300 salariés depuis 2005, le dispositif de gestion prévisionnelle des
emplois et des compétences (GPEC), permet d’adapter, de façon anticipée, les ressources humaines de l’en-
treprise aux orientations stratégiques et aux évolutions économiques, sociales, technologiques et juridiques de
son environnement.
Chapitre 4 Quel est l’impact des mutations du travail sur l’emploi et les conditions de travail ? 47
B. Les limites de la GPEC et la gestion des talents
La GPEC permet d’anticiper, à moyen et long terme, les évolutions en termes de ressources humaines au regard
des évolutions stratégiques et de l’environnement. Mais dans un contexte de mondialisation des compétences,
d’ouverture des marchés du travail et de la quête de sens et de plaisir dans le travail, de reconnaissance et de
moralité de la part des nouvelles générations (X, Y et Z), la GPEC ne permet pas à l’individu de développer sa
propension naturelle à s’épanouir en tant que personne dans l’entreprise. La GPEC ne permet pas la réactivité
de l’organisation à court terme.
En effet, la GPEC est centrée sur les compétences (les savoirs) alors que la gestion des talents, « talent mana-
gement », est centrée sur l’individu qui détient un talent, c’est-à-dire, au sens de Maurice Thévenet et Cécile
Dejoux, « une combinaison rare de compétences rares » émotionnelles et cognitives.
Il est donc essentiel pour le développement de l’entreprise de prendre en compte l’ensemble des compétences
« rares » individuelles car elles participent à la création des compétences collectives, créatrices de valeur ajou-
tée pour l’entreprise et sources d’avantage concurrentiel.
Manager les talents permet de concilier les besoins de l’entreprise (performance) et du salarié (épanouisse-
ment personnel).
La compétence individuelle est un ensemble de connaissances (savoirs), d’expériences et de maîtrise de pra-
tiques (savoir-faire) et d’attitudes et de comportements (savoir-être) – mobilisables efficacement dans une
situation professionnelle donnée, permettant d’atteindre un objectif.
La compétence collective n’est pas qu’une simple juxtaposition de compétences individuelles mais un ensemble
de compétences individuelles détenues par un groupe dont la solidité de la cohésion et la réalité de la coo-
pération lui permettront d’atteindre de façon performante un objectif. Le groupe possède un portefeuille de
compétences que le manager cherche à optimiser ou à développer.
Dans le cadre d’une gestion des talents, il convient d’attirer, recruter et fidéliser les talents :
– les attirer : par une image de marque attractive et positive de l’entreprise ;
– les recruter : en développant des outils de recrutement innovants et ludiques (jeux sérieux, méthodes d’éva-
luation en situation) ;
– les fidéliser : en valorisant et développant les talents (coaching), en garantissant de bonnes conditions de
travail (bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, bonne organisation du travail, individualisation de la
rémunération en fonction de la spécificité du talent du salarié, de son investissement dans l’organisation et de
son apport à la plus-value stratégique de l’organisation, prise en compte de la pénibilité).
5
Réalisation de soi
Se former pour développer ses talents, être écouté et
consulté, être autonome, participer à la prise de décision…
4
Reconnaissance/estime
Avoir un travail utile, valorisant, exprimer ses compétences,
favoriser la polyvalence, la délégation de pouvoir,
participer à la définition des objectifs.
3
Appartenance
Avoir l’occasion d’entrer en contact avec les autres,
travailler en équipe…
2
Sécurité
Avoir une stabilité d’emploi, un lieu professionnel sécurisé,
être informé, être soutenu quand c’est nécessaire…
1
Survie
Travailler dans des conditions d’environnement acceptable, recevoir une juste rémunération…
Pour Frederick Herzberg la motivation au travail apparaît lorsque le travail est enrichi et le salarié polyvalent.
L’enrichissement du travail passe par un élargissement des tâches, c’est-à-dire, en confiant davantage de tâches
à l’individu mais également en veillant à ce que celles-ci soient plus variées, afin de favoriser la polyvalence. Il
s’agit aussi de déléguer à l’individu un niveau plus élevé d’autonomie et de responsabilités dans son travail.
Dans les années 1960, le psychologue John Stacey Adams, au travers de sa théorie de l’équité, montre que le
levier de motivation de l’individu au travail est cette recherche de l’équité.
Chaque individu compare sa situation professionnelle (salaire, avantages, charge de travail…) avec celle des
autres individus au sein de l’entreprise ou en dehors de celle-ci en calculant des ratios d’équité.
Ratio d’Équité = Avantages/Contribution
Les avantages retirés du travail sont, le salaire, la reconnaissance, l’intérêt du travail, les conditions de travail,
les avantages sociaux…
Les contributions à l’organisation du travail (les efforts fournis) sont le temps de travail, l’expérience, les quali-
fications, la bonne volonté…
Cette comparaison peut aboutir à un constat d’équité ou de non-équité (iniquité) qui conduit l’individu à agir
pour rétablir l’équilibre.
Chaque individu calcule son ratio d’équité personnelle et le compare au ratio d’équité d’autrui.
La comparaison conduit à 3 sentiments :
– sentiment d’équité si les ratios personnels et d’autrui sont identiques ;
– sentiment d’iniquité négative ou de sous-équité lorsque le ratio personnel est inférieur au ratio d’autrui. Cette
situation est source de tensions ; l’individu cherche à rétablir l’équilibre en réduisant ses efforts, en pratiquant
de la rétention d’information, en demandant une augmentation de salaire…
– sentiment d’iniquité positive ou de suréquité si le ratio personnel est supérieur au ratio d’autrui. Dans ce cas,
l’individu a généralement tendance à augmenter ses efforts, sa contribution, en collaborant davantage dans
l’équipe, le projet…
Chapitre 4 Quel est l’impact des mutations du travail sur l’emploi et les conditions de travail ? 49
B. Concilier les objectifs de l’entreprise et les attentes des individus
Les nouvelles générations (X, Y et Z), qui représentent actuellement plus d’un quart des salariés dans le monde,
bousculent, par leurs attentes, le fonctionnement des entreprises.
Les leviers de motivation proposés par l’entreprise doivent s’adapter aux attentes des nouvelles générations :
les « millennials », les « digital natives ».
Les attentes de ces nouvelles générations sont les suivantes :
– un métier qui a du sens, pour lequel l’individu a plaisir à s’investir ;
– un respect de l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ;
– de la transparence quant aux objectifs stratégiques à atteindre ;
– plus d’autonomie et de responsabilités ;
– un feedback régulier sur leurs performances et de la reconnaissance pour leur travail.
Ces « millennials » ou « digital natives » qui sont nés et qui ont intégré dans leur quotidien les outils numériques
(internet, les réseaux sociaux, le cloud…) attendent que l’entreprise intègre le digital à son mode d’organisation.
En effet, l’entreprise doit revoir son mode d’organisation en favorisant les échanges, la reconnaissance et le
développement individuel. Elle utilise pour ce faire divers outils numériques et en particulier les technologies
de communication mobiles. Ces outils et technologies permettent de favoriser le travail collaboratif, de facili-
ter le télétravail en sécurisant et fluidifiant l’accès aux informations, de favoriser le partage de connaissances…
Ces nouvelles formes de travail amènent à repenser le pouvoir dans l’entreprise. Dans ce contexte, le rôle tradi-
tionnel du manager évolue au profit d’un management participatif. La structure de l’entreprise évolue alors dans
le sens d’une réduction des niveaux hiérarchiques.
2 Identifiez les actions mises en œuvre en 2016 par Véolia dans le cadre de sa gestion
prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) puis analysez l’accueil réservé
par les syndicats à ces mesures.
[Définition]
La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est un dispositif de gestion des ressources
humaines qui a pour objectif, en tenant compte des évolutions de l’environnement et des stratégies de l’entre-
prise, d’adapter qualitativement (compétences) et quantitativement les ressources humaines.
2 Expliquez comment l’entreprise Véolia attire, recrute et fidélise ses ressources humaines
pour répondre aux nouveaux facteurs de la motivation au travail.
[Définition]
La motivation au travail peut se définir comme « l’ensemble des éléments qui permettent à un individu d’adop-
ter un comportement efficace en entreprise, ce dernier s’engageant alors de manière totale, volontaire et
naturelle dans la réalisation de sa tâche » (www.chefdentreprise.com).
Les facteurs de motivation au travail
Abraham Maslow hiérarchise les besoins individuels qui doivent être satisfaits dans le cadre du travail (besoins
de survie, de sécurité, d’appartenance, de reconnaissance et de réalisation).
La satisfaction d’un type de besoin conduit à l’émergence du besoin supérieur.
Pour A. Maslow, les besoins de survie et de sécurité ne jouent pas de rôle particulier dans la motivation des
salariés au travail. Mais, s’ils ne sont pas satisfaits, ils peuvent être sources d’insatisfaction, de démotivation.
En revanche, les besoins d’appartenance, d’estime de soi et de réalisation de soi représentent les véritables fac-
teurs de motivation des salariés au travail.
Chapitre 4 Quel est l’impact des mutations du travail sur l’emploi et les conditions de travail ? 51
Frederick Herzberg, à l’instar d’A. Maslow, distingue deux catégories de besoins :
– les facteurs d’hygiènes (les conditions physiques de travail, l’organisation du travail, les relations d’équipe,
la rémunération) qui ne sont pas des facteurs de motivation mais sources de satisfaction ou d’insatisfaction
selon qu’ils sont satisfaits ou non ;
– les facteurs de motivation au travail qui portent sur le contenu même du travail, le degré d’autonomie, la res-
ponsabilisation, la reconnaissance, la possibilité de promotion…
La motivation au travail apparaît donc lorsque le travail est enrichi grâce à un élargissement des tâches. Le sala-
rié est polyvalent et bénéficie d’un niveau d’autonomie élevé et de responsabilités dans son travail.
La rémunération reste un facteur déterminant de la motivation au travail mais cette dernière doit être jugée
équitable par le salarié.
John Stacey Adams et la théorie de l’équité
Chaque individu compare sa situation professionnelle (salaire, avantages, charge de travail…) avec celle des
autres individus au sein de l’entreprise ou en dehors de celle-ci en calculant des ratios d’équité (ratio d’équité
= avantages/contribution).
Cette comparaison peut aboutir à un constat d’équité ou de non-équité (iniquité) qui conduit l’individu à agir
pour rétablir l’équilibre. Si l’iniquité est positive (ratio personnel > ratio d’autrui), le salarié consentira à fournir
des efforts supplémentaires. En revanche, si l’iniquité est négative, le salarié cherchera à rétablir l’équilibre en
réduisant ses efforts.
Véolia, dans le cadre de la gestion qualitative de ses ressources humaines, pratique une gestion des talents afin
de répondre aux attentes de ses ressources humaines.
En effet, il convient pour Véolia d’attirer, de recruter et de fidéliser des talents individuels, c’est-à-dire, au sens
de Maurice Thévenet et Cécile Dejoux, « une combinaison rare de compétences rares ». Voici comment le
groupe procède :
– pour les attirer, Véolia, place des émetteurs Bluetooth dans ses affiches dans les universités afin de propo-
ser aux étudiants, lorsqu’ils passent devant l’affiche, d’accéder aux offres d’emploi de l’entreprise. Certaines
entreprises utilisent des jeux multijoueurs en ligne, les SMS, MMS…
– pour les recruter, Véolia doit passer par les réseaux sociaux et sites spécialisés dans le recrutement, non pas
en déposant des offres d’emploi, mais en étudiant les CV déposés par les candidats et en les contactant direc-
tement, en veillant à ce que ce contact se différencie des concurrents. Il est également possible d’utiliser des
applications qui permettent aux recruteurs de gérer leur campagne de recrutement en créant du marketing
viral autour des postes à pourvoir (exemple Work4 Labs) ;
– pour les fidéliser, Véolia doit garantir de bonnes conditions de travail au sens large à savoir de bonnes condi-
tions d’hygiène et de sécurité, mais également, une organisation du travail privilégiant un travail collaboratif,
la mise à disposition d’outils numériques, une rémunération équitable pouvant être individualisée en fonction
de la spécificité du talent du salarié, de son investissement dans l’organisation et de son apport à la plus-va-
lue stratégique de l’organisation.
2 Expliquez quels sont les facteurs de motivation qui permettent, non seulement à 98 %
des Web-atriens de se sentir bien intégrés et épanouis dans leur travail mais aussi, dans
le même temps, à l’entreprise de se développer.
[Définition]
La motivation au travail peut se définir comme « l’ensemble des éléments qui permettent à un individu d’adop-
ter un comportement efficace en entreprise, ce dernier s’engageant alors de manière totale, volontaire et
naturelle dans la réalisation de sa tâche » (www.chefdentreprise.com)
Les facteurs de motivation
Certains facteurs ne sont pas de véritables facteurs de motivation au travail, ils peuvent être considérés comme
de simples facteurs de satisfaction ou d’insatisfaction au travail, comme la satisfaction des besoins de survie et
de sécurité, au sens d’A. Maslow, et les facteurs d’hygiènes, au sens de F. Herzberg (conditions physiques de
travail, organisation du travail, relations d’équipe, rémunération).
Les véritables facteurs de motivation sont, au sens d’A. Maslow, ceux qui vont satisfaire les besoins d’apparte-
nance, d’estime de soi et de réalisation de soi et au sens de F. Herzberg, le contenu même du travail, le degré
d’autonomie, la responsabilisation, la reconnaissance, la possibilité de promotion…
La rémunération reste un facteur déterminant de la motivation au travail mais cette dernière doit être considé-
rée en référence à la théorie de l’équité de John Stacey Adams.
Chaque individu compare sa situation professionnelle (salaire, avantages, charge de travail…) avec celle des
autres individus au sein de l’entreprise ou en dehors de celle-ci en calculant des ratios d’équité (ratio d’équité
= avantages/contribution).
Cette comparaison peut aboutir à un constat d’équité ou de non-équité (iniquité) qui conduit l’individu à agir
pour rétablir l’équilibre. Si l’iniquité est positive (ratio personnel > ratio d’autrui), le salarié consentira à fournir
des efforts supplémentaires. En revanche, si l’iniquité est négative, le salarié cherchera à rétablir l’équilibre en
réduisant ses efforts.
Web-atrio satisfait :
– le besoin d’autonomie et de responsabilité des salariés : les salariés prennent ensemble les décisions, en
accord avec les personnes impactées par celles-ci (ajustement mutuel au sens de Mintzberg).
Exemple : la direction ne fait pas appel à des sociétés de consulting et a mis en place un comité des salaires qui
est chargé d’étudier les demandes d’augmentation de salaire et de définir, en concertation avec l’ensemble
des collaborateurs, les critères de la grille des salaires ;
– le besoin de reconnaissance : Web-atrio valorise au « quotidien le potentiel de chacun de ses collaborateurs » ;
Chapitre 4 Quel est l’impact des mutations du travail sur l’emploi et les conditions de travail ? 53
– le besoin de transparence et d’une rémunération équitable : Web-atrio pratique une forme d’individualisa-
tion des salaires : le comité des salaires étudie les augmentations de salaires demandées par les salariés après
les avoir reçus individuellement et en fonction des critères de la grille des salaires. Celle-ci prend en compte
l’expérience, les diplômes, la capacité du salarié à réaliser du relationnel client, la maîtrise des nouveaux lan-
gages de développement Web, le degré de mobilité, la satisfaction clients…
La satisfaction des attentes des salariés de Web-atrio permet à l’entreprise de se développer.
En effet, la start-up, afin d’accompagner sa « fulgurante » croissance, réalise une embauche par mois sur chacun
de ses sites (Paris et Toulouse). D’autre part, en déléguant au comité des salaires le soin d’étudier les augmen-
tations de salaires, la direction fait le constat que les « salariés restent raisonnables ».
5
en considération les besoins
des entreprises et
des salariés ?
B. Le régime social
Socialement, le travailleur indépendant est, dans la plupart des cas, affilié au régime de la sécurité sociale des
indépendants qui a remplacé le RSI (Régime social des indépendants).
Certains dirigeants de société peuvent bénéficier du statut des assimilés salariés (dirigeant rémunéré d’une
SAS, SASU, gérant minoritaire d’une SARL…). Ce statut spécifique permet une couverture sociale équivalente à
celle d’un salarié à l’exception de l’assurance chômage.
Le régime de la sécurité sociale des indépendants fonctionne sur la base de cotisations appliquées sur le chiffre
d’affaires, notamment pour les micro-entrepreneurs. L’ensemble des cotisations sont réglées par le travailleur
indépendant là où le salarié peut compter sur les cotisations patronales de son employeur.
Le régime de sécurité sociale des indépendants assure le versement des prestations maladie, maternité, retraite,
invalidité-décès…
A. Le contrat de travail
Pour qu’un contrat soit qualifié de contrat de travail, la jurisprudence considère que trois éléments doivent être
réunis. Le travail en question doit donner lieu à rémunération, la prestation de travail doit être réelle et il doit
exister une relation de subordination juridique entre les cocontractants qui seront alors qualifiés d’employeur
et de salarié.
Pour pouvoir s’adapter au mieux aux besoins et souhaits des salariés et employeurs, le contrat de travail peut
aisément se personnaliser à l’aide de clauses spécifiques.
C. La formation professionnelle
L’employeur est responsable de la gestion des compétences au sein de sa structure. La formation profession-
nelle est centrale dans l’acquisition de compétences post-recrutement. Les dispositifs sont nombreux et sous le
feu de réformes tant au niveau des dispositifs que de leurs financements. Parmi ces dispositifs, on distingue le
compte personnel de formation et la validation des acquis de l’expérience.
De nouveaux intervenants apparaissent au fil des réformes. Ainsi, la loi du 5 septembre 2018 prévoit le rem-
placement des OPCA (Organismes paritaires collecteurs agréés) par des OPCO (Opérateurs de compétences)
qui seront chargés de la collecte de la cotisation au titre de la formation professionnelle [jusqu’à ce que cette
collecte soit prise en charge par l’URSAFF (Union de recouvrement pour la sécurité sociale et les allocations
familiales)] ainsi que la prise en charge du financement des différents dispositifs de formation.
D’une manière générale, le financement de la formation professionnelle se fait par l’intermédiaire de la contri-
bution unique à la formation professionnelle et à l’alternance. Cette contribution est calculée à partir de la
masse salariale brute, son taux est de 0,55 % pour les entreprises de moins de 11 salariés et de 1 % pour celles
employant 11 salariés et plus.
Le compte personnel de formation est un système individuel de cumul de moyens financiers destinés au finance-
ment de la formation. Chaque salarié voit son compte crédité de 500 euros par an dans la limite de 5 000 euros.
Certains versements supplémentaires (abondements) sont imposés aux employeurs dans des circonstances
particulières, par exemple en cas de licenciement à la suite d’un refus de modification du contrat de travail résul-
tant d’un accord de performance collective.
Les salariés et les travailleurs indépendants peuvent mobiliser leur CPF en vue d’obtenir une certification ou un
titre professionnel, de valider des acquis de l’expérience, de réaliser un bilan de compétences ou encore de par-
ticiper aux formations d’accompagnement et de conseil dispensées aux créateurs ou repreneurs d’entreprise. La
préparation à l’épreuve pratique du permis de conduire est également concernée, y compris pour les véhicules
D. La négociation collective
La négociation collective est un élément essentiel dans la construction des règles de droit applicables au sein
des entreprises. En effet, si le Code du travail est la référence légale, les droits des salariés peuvent être amé-
liorés par des conventions collectives. Il s’agit de textes rédigés par les partenaires sociaux (représentants des
salariés et des employeurs). Les conventions collectives ont vocation à traiter de l’ensemble des conditions de
travail, ce n’est pas le cas des accords collectifs qui ne traiteront que d’un ou plusieurs éléments relatifs aux
conditions de travail, à l’emploi ou aux garanties sociales. L’ensemble de ces textes négociés peuvent avoir des
champs d’application différents, certains ont vocation à s’appliquer sur tout le territoire national, c’est-à-dire
dans toutes les entreprises, alors qu’à l’inverse d’autres ne concerneront qu’une seule entreprise. C’est notam-
ment le cas des accords de performance collective. Ce type d’accord peut être conclu afin de répondre aux
nécessités liées au fonctionnement de l’entreprise ou en vue de préserver ou de développer l’emploi.
Ils seront valablement conclus s’ils sont signés par une ou plusieurs organisations syndicales ayant recueilli
au moins 50 % des suffrages exprimés lors des dernières élections professionnelles. À défaut, ils devront être
approuvés par la majorité des salariés lors d’un référendum. Une fois signé, le contenu de tels accords se substi-
tue aux éventuelles clauses contraires des contrats de travail. Si un salarié s’oppose à cette modification de son
contrat de travail, il pourra être licencié pour un motif spécifique reconnu par la loi.
Le principe de faveur applicable en droit du travail prévoit que l’on applique, en cas de pluralité de normes, celle
qui est la plus favorable au salarié. La loi du 8 aout 2016 met en place le principe de primauté de l’accord d’en-
treprise sur l’accord de branche (accord négocié au niveau de la branche professionnelle). Cette évolution est
une remise en cause du principe de faveur. Ainsi, à l’exception de certains domaines (salaires minima, égalité
professionnelle…), les accords d’entreprise peuvent s’imposer à la fois aux accords de branche et aux contrats
de travail.
APPLICATION Stuart.com
1 Rappelez les conditions nécessaires pour qu’une relation de travail soit qualifiée
juridiquement de contrat de travail.
Une relation de travail sera qualifiée de contrat de travail dès lors qu’une prestation sera réalisée, que cette
prestation donnera lieu à rémunération et qu’il existera un lien de subordination entre le donneur d’ordres et le
travailleur.
2 Identifiez les motivations juridiques qui poussent la société Stuart à privilégier les candidats
auto-entrepreneurs.
Si la société Stuart privilégie de manière évidente les candidats ayant le statut d’auto-entrepreneur, c’est princi-
palement pour échapper à l’ensemble des règles relatives au droit du travail. En effet, les candidats s’annonçant
auto-entrepreneurs ne devraient pas réclamer le statut de salariés, en conséquence le Code du travail ne s’appli-
quera pas à la relation de travail (pas de congés, de temps de travail, de rupture de contrat…). Plus précisément,
l’enjeu est financier, la relation de travail avec un auto-entrepreneur se fait par un contrat de prestation et par
le paiement d’une facture, alors que l’embauche d’un salarié suppose a minima de payer un salaire augmenté
des charges patronales.
CHAPITRE
6
Quelles sont les principales
évolutions du marché
du travail ?
MÉTHODE
– Définir la notion de marché du travail.
– Identifier l’offreur et le demandeur sur le « marché de l’emploi ».
– Identifier l’offreur et le demandeur sur le marché du travail.
[Définition]
Le marché du travail est le lieu de rencontre entre l’offre de travail (par les salariés potentiels) et la demande
de travail (par les entreprises).
MÉTHODE
– Définir les notions d’offre de travail et de demande de travail.
– Analyser les facteurs qui agissent sur l’offre de travail (des points de vue quantitatif et qualitatif).
– Analyser les facteurs qui agissent sur la demande de travail (des points de vue quantitatif et qualitatif).
[Définition]
L’offre de travail émane des salariés potentiels.
La demande de travail émane des employeurs potentiels.
MÉTHODE
– Analyser les mécanismes d’ajustement auxquels peut conduire le premier poste publié.
– Analyser les mécanismes d’ajustement auxquels peut conduire le deuxième poste publié.
Poste 1 : Opérateur exploitation Poste 2 : Agent d’accueil et réception H/F
Mission : Gestion/traitement des incidents, alertes et Mission : Contrôle des opérations de réception pour le
crises site de Bonneuil-sur-Marne
Qualification : Recrutement à bac +2/bac +3 et expé-
rience minimum de 2 ans en exploitation
Compétences : bonne connaissance des process d’au
potable
Emploi en tension Emploi sans tension
Mécanisme d’ajustement
– Action sur l’attractivité du poste en proposant des
conditions de travail (salaire et autres avantages) plus
favorables que la norme.
– Proposition d’une formation en interne.
MÉTHODE
– Définir la notion de chômage.
– Expliquer pourquoi certains emplois sont plus susceptibles que d’autres d’être touchés par le chômage.
[Définition]
Le chômage correspond à une situation de déséquilibre qui affecte le marché du travail lorsque l’offre de travail
est supérieure à la demande de travail.
Explication du fait que certains emplois sont plus susceptibles que d’autres d’être touchés
par le chômage
Causes imputables à la demande :
– incapacité du recruteur à définir les besoins réels ;
– exigence élevée en termes de diplômes, de qualification ou de compétences.
Causes imputables à l’offre :
– pénurie absolue de candidats ;
– raisons géographiques (manque de mobilité) ;
– inadéquation entre poste offert et niveau de qualification des salariés potentiels.
MÉTHODE
– Définir la notion de segmentation du marché du travail.
– Analyser la segmentation du marché du travail français en 2017 en se référant à la répartition des emplois
par type de statut et de contrat.
[Définition]
La segmentation du marché du travail correspond à l’existence, sur ce marché, de compartiments distincts aux
caractéristiques différentes.
Analyse de la segmentation du marché du travail français en 2017 en se référant à la répartition
des emplois par type de statut et de contrat
Il est possible de procéder à une segmentation par type de contrat (distinction marché primaire et marché
secondaire), par statut, par sexe et par âge.
Par rapport au statut et au contrat
– non-salariés : 11,6 % en 2017 ;
– salariés : 88,4 %
– CDI : 84,6 % de l’ensemble des salariés,
– CDD, apprentissage, intérim : 15,4 %.
En 2017, la situation observée traduit bien une dualité du marché du travail avec une prépondérance du marché
primaire. Cependant, la part des salariés en contrat temporaire (contrat atypique) tend à augmenter, en France,
depuis 2009 (cf. Document 2, page 100).
CONSEILS MÉTHODOLOGIQUES
– Construire une arborescence verticale descendante de l’ensemble des emplois en déployant les branches
selon les critères de segmentation.
– Illustrer la situation en 2017 (pour segmentation en marchés primaire et secondaire) en utilisant les sta-
tistiques du document 1.
MÉTHODE
– Caractériser l’évolution de l’emploi salarié en France, entre 2008 et 2017.
– Montrez que la situation de l’emploi en France en 2017 est contrastée.
Rubriques Analyse
Évolution de Taux d’évolution global : de - 0,55 en 2008 à + 1,35 en 2017, avec de nombreuses fluctuations
l’emploi de sur la période mais, depuis 2009, taux d’évolution (plus ou moins) positif.
2008 à 2017 Analyse par type d’emploi :
Emploi salarié → baisse de 0,6 % puis de 0,9 % en 2008 et 2009, hausse de 0,2 % en 2010
puis stagnation.
privé → diminution en 2012 et 2014, hausse en 2011 et de 2015 à 2017.
public → augmentation ou stagnation sur l’ensemble de la période sauf en 2011.
Emploi non salarié → hausse continue entre 2008 et 2013 puis baisse, excepté en 2015.
Statut d’activité En 2017,
en 2017 71,5 % des Français = actifs soit : 64,7 % ayant un emploi et 6,8 % au chômage
28,5 % des Français = inactifs
Salaire Évolution du salaire net – Translation parfaite des trois courbes (évolutions parallèles) :
annuel moyen (par sexe) hausse entre 1995 et 2014.
en équivalent temps plein – Salaire net moyen ensemble des salariés : de 18 K€ à 26 K€
entre 1995 et 2015 – Salaire net moyen femmes : de 15 K€ à 23 K€.
– Salaire net moyen hommes : de 20 K€ à 28 K€.
– Les salaires des hommes et des femmes connaissent des évolu-
tions similaires mais aucun rattrapage n’est observé.
Niveau de SMIC – En 2017, 10,6 % des salariés au SMIC.
– 55 % des personnes au SMIC = femmes (alors que → 44 % sala-
riés).
– 44 % personnes au SMIC → entreprises de moins de 10 salariés.
– 30 % salariés à temps complet et 54 % personnes à temps par-
tiel rémunérées au SMIC → hôtellerie-restauration-tourisme.
MÉTHODE
– Rappeler des observations précédemment établies.
– Justifier la nécessité d’une action des pouvoirs publics en matière d’emploi.
En France, les jeunes sont davantage touchés par le chômage que la moyenne de la population active (Objec-
tif 4, Document 2 : alors que seulement 36,9 % des jeunes relèvent de la population active, 8,2 % sont au
chômage → soit environ 22 % des jeunes actifs. Comparaison avec les 25-49 ans : 87,8 % sont actifs et 7,7 %
au chômage soit 8,7 % des actifs de 25-49 ans).
Les femmes sont en moyenne moins bien rémunérées que les hommes et plus concernées par les contrats pré-
caires (Objectif 4, Documents 3 et 5).
Ces deux constats suffisent à établir la nécessité d’une action publique en faveur de l’emploi des jeunes d’une
part, des femmes d’autre part.
Marché imparfait → Nécessité d’intervenir
MÉTHODE
– Définir la notion de politique de l’emploi.
– Expliquer en quoi les caractéristiques actuelles du marché du travail et les politiques de l’emploi peuvent
influencer les relations de Véolia sur ce marché.
[Définition]
La politique de l’emploi correspond à un ensemble de mesures de politique économique qui visent à corriger les
déséquilibres observés sur le marché du travail.
Analyse
Influence exercée sur les relations de Véolia sur le marché du travail :
Si action politique en faveur de l’offre → aménagements, baisse de charges sociales → incitation à recruter
Si action en faveur de la demande → deux conséquences possibles :
1. augmentation de la consommation des ménages → débouchés supplémentaires pour la production de Véolia
→ augmentation du niveau d’activité → embauche
2. augmentation des salaires → augmentation du coût du travail → tendance à la substitution du capital au
travail.
NB : 1. et 2. agissent en sens inverse → difficulté à prévoir la résultante
MÉTHODE
– Présenter les déséquilibres du marché du travail.
– Montrer en quoi, en France, les jeunes sont particulièrement touchés par les déséquilibres du marché du
travail.
Les déséquilibres du marché du travail correspondent à des situations observables sur ce marché lorsque
l’offre et la demande de travail ne s’ajustent pas (chômage lorsque offre de travail > demande de travail/tension
lorsque demande de travail > offre de travail).
Analyse
Le taux chômage des jeunes Français est de 22,6 % en 2017, alors que celui de l’ensemble de la population
active est de 9,5 %. Les jeunes les moins qualifiés sont les plus touchés.
2 Recensez les différentes mesures envisagées en France en faveur de l’emploi des jeunes.
Document 2 page 107 :
– PACEA ;
– dispositifs « Deuxième chance » ;
– mesures en faveur de la formation professionnelle ;
– transformation de l’apprentissage ;
– initiatives pour l’emploi des jeunes.
MÉTHODE
– Distinguer et classer les mesures relevant d’une politique de l’emploi.
MÉTHODE
– Définir la politique de recrutement.
– Expliquer en quoi ces mesures peuvent influencer la politique de recrutement de Véolia.
La politique de recrutement d’une entreprise concerne la décision d’embaucher ou non, le nombre d’embauches
et les catégories de personnes prioritairement embauchées.
Les mesures en faveur de l’emploi des jeunes ou de l’apprentissage peuvent inciter Véolia à embaucher des
jeunes salariés ou de jeunes apprentis.
Indicateur Signification
Le taux de chômage par sexe, en 2016 Niveau de chômage et disparités H/F
Le coût horaire de la main-d’œuvre estimé, en 2013 Niveau du coût horaire du travail
(Erratum : 2016)
Les salaires minimums en janvier 2008 et en Évolution du niveau du coût du travail pour les emplois
janvier 2017 peu qualifiés entre 2008 et 2017
MÉTHODE
– Définir la notion de marché du travail.
– Dresser un panorama du marché du travail en France.
[Définition]
Le marché du travail met en relation les offreurs de travail (candidats à l’embauche) et les demandeurs de tra-
vail (employeurs potentiels).
Panorama du marché du travail accessible aux ingénieur(e)s, en France
Sur le marché français du travail, les postes d’ingénieurs sont nombreux. La demande de travail est donc élevée
de sorte que les offreurs de compétences en ingénierie sont rapidement embauchés et à des niveaux de salaires
élevés (illustration de la loi de l’offre et de la demande qui explique le « prix » élevé du travail d’ingénieur).
2 À Ia lumière des éléments statistiques dont vous disposez, montrez que la situation
de l’emploi des ingénieur(e)s en France, en 2017, apparaît relativement contrastée.
MÉTHODE
– Définir la notion de situation de l’emploi.
– Analyser, au regard des éléments statistiques fournis, la situation de l’emploi des ingénieur(e)s.
– Montrer en quoi cette situation est contrastée.
[Définition]
La situation de l’emploi fait référence, d’une part, à la comparaison qui peut être établie entre l’offre et la
demande de travail, d’autre part à la diversité des constats suivant les segments de ce marché.
Analyse de la situation de l’emploi des ingénieur(e)s
La situation de l’emploi des ingénieurs en France peut s’apprécier à l’aide de différents indicateurs : niveaux res-
pectifs de l’offre et de la demande de travail pour des postes d’ingénieurs, disparités de niveaux de recrutement
des ingénieurs entre secteurs, disparités entre hommes et femmes…
Globalement, l’insertion professionnelle des ingénieurs français est exemplaire (Document 1). Le nombre d’in-
génieurs a considérablement augmenté en France entre 2009 (680 000 postes) et 2016 (1 million de postes) ;
les rémunérations sont satisfaisantes y compris pour les débutants (Document 4). La progression de l’emploi
pour les profils d’ingénieurs est à rapprocher de la tendance générale mise en évidence par le document 2 : celle
des proportions de cadres* parmi les personnes en emploi. Sur la période 1982-2017, celle-ci double pour les
hommes et triple pour les femmes. Le constat est à rapprocher de la progression, entre 1973 et 2015, du nombre
de femmes dans les métiers de l’ingénierie (de 600 à 11 000 emplois [x 20 en 42 ans]) et de la proportion des
femmes dans les emplois d’ingénieurs (de 5 % à 29 %) (Document 4).
* Les ingénieurs occupent en effet des postes de cadres.
Cependant, la situation, globalement favorable, n’est pas homogène et se caractérise par des contrastes.
Mise en exergue du contraste dans cette situation
Les principales disparités observées sont :
– des secteurs plus recruteurs que d’autres (ingénierie informatique) ;
– des secteurs plus féminisés que d’autres (IAA, chimie, bois, textile, environnement)…
– …et aussi moins rémunérateurs (Documents 3, 4 et 5) ;
3 Expliquez en quoi les pouvoirs publics, par la convention trisannuelle qui les lie à
l’association Femmes ingénieurs, accompagnent les transformations du marché du travail
des ingénieur(e)s en France.
MÉTHODE
– Présenter les transformations du marché du travail.
– Présenter la convention trisannuelle.
– Montrer en quoi cette convention permet aux pouvoirs publics d’accompagner les transformations du
marché du travail.
Vers l’examen 79
3 La politique de l’emploi chez Techné
Comme de nombreuses entreprises, Techné rencontre des difficultés de recrutement. Depuis de nombreuses
années, elle s’est lancée dans l’apprentissage professionnel afin de remédier à cette difficulté.
MÉTHODE
– Définir la notion de chômage ;
– Analyser les caractéristiques du chômage entre 2010 et 2017.
[Définition]
Le chômage correspond à une situation de déséquilibre qui affecte le marché du travail lorsque l’offre de travail
est supérieure à la demande de travail.
Analyse des caractéristiques du chômage entre 2010 et 2017
Petite conclusion :
Le chômage en France entre 2010 et 2017, affecte tout particulièrement les 15-24 ans. Dans les trois tranches
d’âges étudiées, le taux de chômage des femmes est globalement supérieur à celui des hommes. Une exception,
la tranche 15-24 ans pour laquelle ce taux baisse (au cours des huit ans) et devient inférieur à celui des hommes.
Dans la tranche 50 ans et plus, il augmente mais devient toutefois inférieur à celui des hommes (6,2 contre 6,9).
MÉTHODE
– Définir les notions de marché du travail, déséquilibres du marché du travail et politique de l’emploi.
– Caractériser la politique de l’emploi mis en œuvre par l’État.
– Expliquer en quoi cette politique répond aux besoins en personnel d’entreprises comme Techné.
– Expliquer en quoi cette politique permet également de pallier les déséquilibres du marché du travail.
[Définition]
Le marché du travail est le lieu de rencontre entre l’offre de travail (par les salariés potentiels) et la demande
de travail (par les entreprises).
Les déséquilibres du marché du travail existent lorsque, sur le marché du travail, la demande de travail n’est pas
en adéquation avec l’offre de travail. Si l’offre de travail excède la demande de travail, le marché est confronté
à une situation de chômage. Lorsque, pour certaines qualifications ou certains types d’emplois, la demande
dépasse l’offre, les entreprises peinent à recruter. Le marché du travail est alors « en tension ».
La politique de l’emploi correspond à un ensemble de mesures de politique économique qui visent à corriger les
déséquilibres observés sur le marché du travail.
Caractérisation de la politique de l’emploi mise en œuvre par l’État
La politique de l’emploi mise en œuvre par l’État consiste notamment à accorder aux entreprises qui s’inves-
tissent dans la formation de salariés en alternance des aides et des subventions destinées à soutenir leurs
efforts de formation : coûts liés aux contrats d’apprentissage, aux contrats de professionnalisation et à la forma-
tion des maîtres d’apprentissage partiellement pris en charge.
Analyse de la réponse de cette politique aux besoins en personnel d’entreprises comme Techné
Constats :
– l’entreprise Techné peine parfois à recruter ;
– un recrutement est toujours un pari ;
– une entreprise comme Techné est soumise aux aléas de l’activité et ses besoins en main-d’œuvre ne sont pas
totalement prévisibles.
Intérêt de la politique d’incitation à l’alternance pour une entreprise comme Techné = favoriser :
– les embauches en confiance à l’issue de la période de formation (puisque l’employeur connaît les personnes
qu’il a formées et que celles-ci sont déjà intégrées) ;
– l’acquisition par les salariés des compétences techniques en adéquation avec les besoins de l’entreprise ;
– une certaine flexibilité ;
– l’engagement dans une démarche de GPEC ;
– une anticipation des besoins en personnel liés à la croissance de l’entreprise.
Analyse de la réponse de cette politique aux déséquilibres du marché du travail
– Développer l’emploi à destination des jeunes.
– Permettre de développer le recrutement par les entreprises.
– Former le personnel.
– Répondre aux difficultés de recrutement en proposant des formations permettant de développer des compé-
tences spécifiques.
Vers l’examen 81
MANAGEMENT
7
éclaire-t-il les choix
stratégiques de
l’entreprise ?
Opportunités/menaces Forces/faiblesses
(exigences de (capacités de l’entreprise)
l’environnement) • Compétences distinctives
FCS • Faiblesses concurrentielles
Recensement et évaluation
des possibilités d’action
• Avantages/inconvénients
• Résultats
• Compatibilité/
incompatibilité
Valeurs de l’environnement Valeurs des « dirigeants »
Choix stratégiques
Stratégie(s) mise(s)
en œuvre
Les décisions, quel qu’en soit le type, s’inscrivent à l’intérieur d’un processus.
Herbert Simon décompose le processus de décision en 3 étapes : le modèle IMC – Intelligence (étudier l’environ-
nement et identifier les problèmes), Modélisation (trouver les modes d’action possibles) et Choix (sélectionner
une décision parmi l’ensemble des alternatives possibles et évaluer son efficacité). Herbert Simon explique que,
très souvent, la rationalité du décideur reste limitée par manque d’informations, et à cause des biais liés à sa
propre perception de l’environnement.
Pour Richard Cyert et James March, les décisions prises au sein de l’entreprise apparaissent souvent comme le
fruit de négociations entre groupes d’individus poursuivant des objectifs différents.
En effet, Cyert et March décrivent l’entreprise comme une coalition de groupes d’individus (dirigeants, com-
merciaux, financiers, industriels, etc.) appartenant à des structures internes (départements, divisions, sites,
etc.) et poursuivant des objectifs propres. C’est pourquoi, pour Cyert et March, l’objectif général de l’entre-
prise n’est pas prédéfini mais se construit au travers d’échanges, de négociations entre les groupes. L’entreprise
apparaît donc une coalition de groupes qui ont un objectif commun mais qui manœuvrent chacun pour son
propre compte.
Dans le même esprit, Michel Crozier et Erhard Friedberg précisent que chaque groupe d’acteurs, d’individus,
possède une certaine marge de liberté, avec des ressources et des comportements qui ne sont pas complète-
ment contrôlables par les autres groupes et que l’on appelle « zones d’incertitudes ». Les « zones d’incertitude »
des groupes d’acteurs dépendent de quatre sources du pouvoir :
– des compétences particulières (par exemple un groupe d’ingénieurs réseaux, qui seuls peuvent décrypter la
documentation technique d’un fournisseur informatique) ;
– des contacts particuliers avec l’extérieur (par exemple un groupe de commerciaux, qui seuls peuvent avoir la
confiance de certains clients) ;
– l’accès à certaines informations avec une rétention volontaire (par exemple un groupe de secrétaires, qui
seuls peuvent gérer des priorités ou des urgences) ;
– une maîtrise des règles organisationnelles (par exemple un groupe de chefs de service, qui seuls peuvent
gérer un planning).
L’entreprise apparaît donc comme une organisation au sein de laquelle s’exercent des « jeux de pouvoir » et des
jeux d’alliances entre les individus et groupes d’acteurs cherchant à satisfaire des objectifs individuels (promo-
tion, conditions de travail, rémunération…).
Macroenvironnement
La matrice PESTEL
La variable « Légal » La variable « Politique »
(droit du travail, de la consommation, de la concurrence, (les décisions de politique budgétaire,
de la fiscalité, de l’environnement…). monétaire, au niveau national, européen…).
Les ressources et les compétences représentent des actifs stratégiques permettant de développer un avan-
tage concurrentiel.
La notion d’avantage concurrentielle définie par Michael Porter est l’élément qui différencie fondamentale-
ment l’offre d’une entreprise par rapport à ses concurrents, et qui constitue donc sa puissance de différenciation.
L’avantage concurrentiel est le petit « plus » qui va permettre à l’entreprise de sortir du lot de la concurrence par
un positionnement stratégique unique sur le marché.
La chaîne de valeur de Michael Porter est un outil d’analyse de la chaîne d’activités de l’entreprise permettant
de mesurer, pour chacune d’elles, les coûts engendrés (faiblesses) et la valeur créée (force).
Correspond à la valeur
Activités de soutien
Stratégie réalisée
Stratégie
non réalisée
Stratégies émergentes
2 Expliquez en quoi le bras de fer entre Vivendi et Ubisoft illustre la conflictualité possible
entre deux formes de gouvernance.
[Définition]
La gouvernance d’entreprise désigne l’ensemble des mécanismes, processus, réglementations, lois et institu-
tions destinés à encadrer la manière dont l’entreprise est dirigée, administrée et contrôlée et vise notamment à
limiter le pouvoir discrétionnaire du dirigeant.
« Ensemble des mécanismes qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et influencer les décisions des diri-
geants », Gérard Charreaux.
On distingue la gouvernance actionnariale, qui privilégie les intérêts des actionnaires (dividendes) de la gouver-
nance partenariale qui prend en compte les intérêts de l’ensemble des parties prenantes.
Il est possible de considérer que, Vincent Bolloré, PDG de Vivendi, adopte une gouvernance actionnariale en
octobre 2015 lors de la prise de participation surprise dans le capital social de la société Gameloft, société indé-
pendante du groupe Ubisoft. Cette prise de participation menace l’indépendance d’Ubisoft.
Lorsque Vincent Bolloré réussit son OPA sur Gameloft en mai 2016 « l’indépendance d’Ubisoft semble alors
condamnée » puisque Vivendi possède 17 % du capital social du groupe Ubisoft et « exige un siège au conseil
d’administration » ; ce qui montre bien la volonté de Vincent Bolloré d’influencer les décisions stratégiques du
groupe Ubisoft.
3 En vous référant aux analyses de Cyert et March d’une part, de Crozier et Friedberg d’autre
part, proposez un diagnostic de la situation évoquée.
Richard Cyert et James March considèrent que l’entreprise est une coalition de groupes, c’est-à-dire que l’ob-
jectif général de l’entreprise n’est pas prédéfini, mais se construit au travers des échanges entre les groupes
d’individus qui la constituent.
Les parties prenantes internes du groupe Ubisoft se coalisent afin de réaliser l’objectif principal au moment de
la confrontation Vivendi/Ubisoft, c’est-à-dire, préserver l’indépendance d’Ubisoft.
Michel Crozier et Erhard Friedberg précisent que chaque groupe d’individus, possède une certaine marge de
liberté, avec des ressources et des comportements qui ne sont pas complètement contrôlables par les autres
groupes et que l’on appelle « zones d’incertitudes ». Ces « zones d’incertitude » dépendent de quatre sources
du pouvoir : des compétences particulières, des contacts particuliers avec l’extérieur, un accès à certaines infor-
mations avec une rétention volontaire ou une maîtrise des règles organisationnelles.
L’entreprise apparaît donc comme une organisation au sein de laquelle s’exercent des « jeux de pouvoir » et des
jeux d’alliances entre les individus et groupes d’acteurs cherchant à satisfaire des objectifs individuels.
La mobilisation des parties prenantes internes contre les prises de participation dans le groupe Ubisoft les
conduit à utiliser leurs « zones d’incertitudes » :
– plusieurs créatifs reconnus pour leurs compétences particulières menacent de quitter Ubisoft en cas de
rachat par Vivendi ;
– les collaborateurs usent de leurs contacts particuliers avec l’extérieur pour sensibiliser les clients sur la
menace que fait peser Vivendi sur l’indépendance d’Ubisoft ;
– lors des événements internationaux, les salariés du groupe s’affichent avec des tee-shirt « We are Ubisoft »
ou « I BelYves ».
2 Après avoir défini la notion de DAS, analysez l’intensité des forces concurrentielles qui
s’exercent au niveau du microenvironnement d’Ubisoft.
[Définition]
Un DAS (Domaine d’activité stratégique) est un ensemble homogène de produits (ou de couples produits-mar-
chés) pour lequel il est possible de formuler une stratégie. Un DAS est issu de la segmentation stratégique
qui consiste à regrouper dans un même « segment stratégique » (ou DAS) les « activités homogènes » de
l’entreprise.
[Définition]
Le microenvironnement est composé de l’ensemble des parties prenantes externes qui ont des relations
directes (contractuelles) ou indirectes avec l’entreprise. Ces parties prenantes peuvent, par leur action, avoir
une influence sur sa pérennité mais l’entreprise peut aussi les influencer.
L’entreprise doit analyser, en termes d’opportunité et/ou menaces, son microenvironnement, en utilisant le
modèle des 5 forces concurrentielles de Michael Porter.
Opportunités Menaces
Intensité concurrentielle – Relativement forte : Ubisoft est le
troisième éditeur au niveau mondial de
jeux vidéo derrière EA (Electronic Arts)
et Blizzard.
– Forte : sur le segment des jeux en
streaming : Microsoft avec PlayStation
Now et Sony avec Xbox Game Pass
Nouveaux entrants – Le développement du streaming crée – Menace forte sur le segment des jeux
une « barrière à l’entrée » : pour « les en streaming avec l’arrivée en 2019 de
petits jeux indépendants » et parce que Google avec son service de streaming
le streaming nécessite un lourd budget « Yeti ».
marketing.
Produits de substitution
Pouvoir de négociation
des clients
Pouvoir de négociation
des fournisseurs
CHAPITRE
8
Quels sont les choix
stratégiques opérés
par l’entreprise ?
A. La stratégie globale
La stratégie globale concerne l’entreprise ou le groupe dans son ensemble. Elle vise à gérer le portefeuille d’ac-
tivité(s) en termes de spécialisation ou de diversification d’une part et d’intégration ou d’externalisation d’autre
part.
• Les options stratégiques sur les métiers
La matrice d’Igor Ansoff ou la matrice Produits-Marchés, créée en 1957, permet, dans un environnement en
mutation, de classifier les différentes stratégies de croissance pour l’entreprise en croisant les produits actuels
et nouveaux avec les marchés actuels et nouveaux.
Produits ou catégories
Actuels Nouveaux
Pénétration Développement
Actuels
de produit
Marchés ou clients
du marché
(diversification
(spécialisation)
de produit)
Extension
Nouveaux
de marché
(diversification
Diversification
de marché)
– La stratégie d’externalisation : stratégie qui consiste pour l’entreprise à recourir à des partenaires extérieurs
pour leur confier tout ou partie des activités de production, de distribution ou de prestations de services :
– par un contrat de sous-traitance (sous-traitance de capacité ou sous-traitance de spécialité) ;
– par un contrat de franchise ;
– par un contrat de concession : (en mettant en place un groupement d’intérêt économique [GIE] ; en consti-
tuant des filiales communes).
Avantage stratégique
Lié à la
Lié au coût
différenciation
Domination
Front large Différenciation
par les coûts
Cible
Front étroit Concentration
2 En mobilisant les auteurs et concepts pertinents, identifiez les facteurs et les mécanismes
qui, chez Ubisoft, concourent à la détermination des choix stratégiques possibles/
souhaitables puis réalisables a priori.
L’innovation :
Joseph Aloïs Schumpeter : le rôle central de la permanence de l’innovation afin de maintenir sa place de leader
sur le marché et de bénéficier d’« un profit temporaire ».
Yves Guillemot est un entrepreneur au sens de Schumpeter.
« La chance que l’on a chez Ubisoft c’est que la société est toujours dirigée par son fondateur. Sa vision trans-
paraît partout, comme cette notion d’autoriser les gens à essayer par exemple. Ça fait partie de nos gènes cette
culture entrepreneuriale. »
La gestion des ressources humaines :
Ubisoft pratique la gestion des talents (Cécile Dejoux et Maurice Thévenet).
« Il y a d’abord une vraie reconnaissance du talent chez Ubisoft de même que son développement avec de la for-
mation ou du parrainage par exemple. »
Cette gestion des ressources humaines conduit à Ubisoft à disposer d’une compétence distinctive (Hamel et
Prahalad).
Le fait que les salariés aient la possibilité de travailler sur des projets personnels stimule l’innovation, qui peut
ainsi être incluse dans un jeu vidéo développé par Ubisoft.
« Souvent l’innovation c’est une chose qui marche bien à un endroit, qu’on apporte ailleurs, et qui va produire
quelque chose de vraiment nouveau. Quand les gens se sentent autorisés à exprimer des idées, à les partager et
à en faire quelque chose de plus grand, c’est là qu’émerge l’innovation. Je pense que cette écoute et cette proxi-
mité entre les gens du management vis-à-vis des équipes, c’est pour moi un des ingrédients clés. »
2 Identifiez le ou les DAS de l’entreprise Ubisoft puis expliquez en quoi le repérage en est
essentiel au regard de la formulation des choix stratégiques. Exposez enfin les principales
difficultés de la segmentation stratégique et l’intérêt d’une cartographie des groupes
stratégiques du secteur.
[Définition]
Un domaine d’activité stratégique (DAS) est un ensemble homogène de produits (ou de couples produits-mar-
chés) d’une entreprise qui mobilise des ressources identiques.
La segmentation stratégique consiste à regrouper dans un même « segment stratégique » (ou DAS) les « acti-
vités homogènes » de l’entreprise (c’est-à-dire des activités ayant suffisamment de synergies pour qu’on puisse
leur appliquer la même stratégie).
Le ou les DAS de l’entreprise Ubisoft peuvent répondre à plusieurs segmentations possibles :
– la segmentation la plus cohérente :
– création, développement et production de logiciels de jeux par les 37 studios de développement répartis
dans le monde ;
– exploitation de licences de logiciels tiers ;
– distribution de jeux vidéo d’éditeurs tiers.
– autres segmentations possibles :
– en fonction du type de support :
– développement et édition de logiciels et jeux vidéo interactifs destinés aux consoles de jeux ;
– développement et édition de logiciels et jeux vidéo interactifs destinés aux PC ;
– développement et édition de logiciels et jeux vidéo interactifs destinés aux smartphones et tablettes.
– en fonction du champ d’action géographique et de la part de chaque région dans le CA :
– Europe qui représente 36,7 % du CA : France, Royaume Uni, Allemagne…
– Amérique du Nord qui représente 47 % du CA ;
– Asie pacifique qui représente 12,2 % du CA ;
– Autres qui représente 4,1 % du CA.
Le repérage des DAS est essentiel au regard de la formulation des choix stratégiques car en fonction du
positionnement de chaque produit sur le marché et de l’intensité concurrentielle, l’entreprise détermine des
stratégies génériques différentes.
Principales difficultés de la segmentation stratégique sont :
– utiliser des critères de segmentation pertinents en fonction du marché sur lequel se situe l’entreprise ;
– ne pas avoir recours à un nombre trop important de critères de segmentation au risque de ne pas pouvoir
apporter de réponse aux différents segments identifiés.
Intérêt d’une cartographie des groupes stratégiques
Cette notion ne fait pas partie des savoirs associés obligatoires, mais elle peut constituer un prolongement pos-
sible dans le cadre de la compréhension des stratégies de domaine.
Une carte de groupes stratégiques permet à une entreprise de se positionner par rapport à l’ensemble des
concurrents, quels que soient leur taille et leur degré de spécialisation.
Comment la construire :
– identifier les caractéristiques de chaque concurrent (largeur et profondeur des gammes de produits, niveau
de service, politique de prix, taille de l’entreprise, présence géographique, nombre de segments visés, inten-
sité capitalistique, canaux de distribution…) ;
– regrouper les concurrents qui ont les mêmes caractéristiques ;
– choisir les 2 variables les plus représentatives des stratégies déployées et pertinentes vis-à-vis des spécifici-
tés du secteur.
Une méthodologie est proposée en ligne sur :
https://www.manager-go.com/strategie-entreprise/dossiers-methodes/gs-methodologie
2 Caractérisez la stratégie envisagée par Ubisoft avec l’ouverture d’un nouveau studio en
Suède et présentez les raisons qui ont présidé à ce choix. Poursuivez votre réflexion en vous
interrogeant sur les raisons qui peuvent inciter les entreprises à recourir aux différentes
formes d’internationalisation.
[Définition]
L’internationalisation est une modalité de croissance définie à la consigne 1.
La stratégie envisagée par Ubisoft avec l’ouverture d’un nouveau studio en Suède relève d’une :
– stratégie globale de pénétration de marché (de spécialisation) puisqu’Ubisoft est déjà présent en Suède avec
Massive Entertainment, un studio Ubisoft situé à Malmö ;
– stratégie de domaine de différenciation : le nouveau studio de développement, Ubisoft Stockholm, doit col-
laborer avec Massive Entertainment, un studio Ubisoft situé à Malmö, et rejoindre le réseau de collaboration
interstudio d’Ubisoft pour le développement de jeux AAA. Ce studio important en Europe « vise les viviers de
talents à haut potentiel » et à consolider la présence d’Ubisoft en Suède.
Les raisons qui peuvent inciter les entreprises à recourir aux différentes formes d’internationalisation :
Rappel :
Les différentes formes d’internationalisation sont l’export, le partenariat avec une entreprise locale, l’investis-
sement direct à l’étranger.
Les raisons de s’internationaliser pour une entreprise peuvent être : l’accès à de nouveaux marchés, la volonté
de profiter de conditions avantageuses proposées par le pays d’implantation, de diminuer les coûts, notamment
ceux de la main-d’œuvre ou d’augmenter la rentabilité par des économies d’échelle.
APPLICATION La Cornue
1 Après avoir établi un diagnostic externe de l’environnement dans lequel évolue La Cornue,
identifiez les facteurs clés de succès de cette entreprise.
[Définition]
Le diagnostic externe correspond à l’analyse en termes d’opportunités et/ou menaces des variables qui consti-
tuent le macroenvironement et le microenvironement.
Pour effectuer l’analyse du macroenvironement on utilise l’outil PESTEL. Outil du diagnostic externe qui permet
d’étudier les composantes du macro-environnement en termes d’opportunités et/ou menaces pour l’entreprise
(la variable politique, économique, socioculturelle, technologique, environnementale et éthique, et légale).
Pour effectuer l’analyse du microenvironnement on analyse, toujours en termes d’opportunités et/ou menaces,
les 5 forces concurrentielles définies par Michael Porter (intensité concurrentielle, nouveaux entrants, produits
de substitution, pouvoir de négociation des clients et pouvoir de négociation des fournisseurs).
Analyse du macroenvironement de La Cornue
Variable Opportunités Menaces
Politique
Économique – Essor du « Premium » depuis 2017 (Les ventes – En 2018, le marché de l’électroménager
du segment premium ont progressé de +11 % en France est globalement stable même
et pèsent 20 % sur le marché des appareils de si le secteur du GEM (gros électroména-
cuisson). ger) connaît un net repli (-0,9 % contre
– Depuis 10 ans, les ventes de piano de cuis- + 3,4 % en 2017).
son augmentent car certaines marques – Sur le marché du GEM, le secteur de la
l’ont démocratisé, l’ont rendu accessible cuisson représente 34 % du marché et
(15 000 pianos vendus par an en France). affiche un recul de -2,1 %.
[Définition]
Un facteur clé de succès (FCS) est un élément à caractère commercial ou technologique que l’entreprise doit
maîtriser mieux que ses concurrents et qui conditionne sa réussite sur son marché.
Le facteur clé de succès de La Cornue : sa position sur le marché du « premium », voire de « l’ultra premium »
en introduisant dans ses pianos de cuisson les dernières innovations technologiques en matière de connectivité.
Organisationnelles – La Cornue est fabriquée à l’unité par un Compagnon qui est seul
responsable devant son client.
3 En vous référant au modèle d’Ansoff, analysez la stratégie globale menée par l’entreprise
La Cornue.
[Définition]
La stratégie globale concerne l’entreprise ou le groupe dans son ensemble. Elle vise à gérer le portefeuille d’ac-
tivité(s) en termes de spécialisation ou de diversification d’une part, et d’intégration ou d’externalisation d’autre
part.
Igor Ansoff a élaboré une matrice qui permet, dans un environnement en mutation, de classifier les différentes
stratégies de croissance pour l’entreprise en croisant les produits actuels et nouveaux avec les marchés actuels
et nouveaux. Il identifie trois types de stratégies globales :
– la stratégie de spécialisation : qui consiste à renforcer la position concurrentielle de l’entreprise sur son mar-
ché avec son ou ses produits actuels ;
– la stratégie de diversification « totale » : l’entreprise exploite un nouveau marché en proposant de nouveaux
produits ;
– les stratégies de diversification « partielle », de produit ou de marché : l’entreprise développe de nouveaux
produits sur son marché actuel ou exploite un nouveau marché avec ses produits actuels.
La stratégie globale de l’entreprise La Cornue
Il s’agit d’une stratégie de spécialisation par pénétration de marché : « La Cornue est une entreprise familiale
créée en 1908 à Saint-Ouen l’Aumône (95), connue dans le monde entier et spécialisée dans la fabrication de
cuisines haut de gamme ».
ISBN 978-2-206-30561-5
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