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A. Morabia
Rev Mal Respir 2003 ; 20 : 757-9 © 2003 SPLF, tous droits réservés 757
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A. Morabia
On peut ainsi exprimer le risque du groupe traité comme Le tableau I compare les valeurs de l’odds ratio corres-
un multiple de celui du groupe non traité : pondant à un risque relatif de 0,5, pour des risques croissants
de récidives dans le groupe non traité. On voit que l’odds ratio
Risque T+ = risque T– × RRelatif
surestime toujours le risque relatif. Pour un risque relatif < 1,
Dans notre exemple : 40 % = 80 % × 0,5. Ce RR de 0,5 l’odds ratio sera plus proche de 0 que le RR. Si le RR était >1,
signifie que le risque dans le groupe traité est deux fois moins les OR seraient plus proches de l’infini que les RR correspon-
élevé que dans le groupe non traité. dants. C’est ce que l’on appelle le « biais intrinsèque » de l’odds
ratio.
L’odds ratio est donc un risque relatif amplifié par le
Rapport de cote ou odds ratio (OR) : rapport de la survie du groupe de référence sur celle du groupe
définition traité :
Risque T +
L’odds ratio est une mesure d’effet relatif [2] calculée Survie T +
comme un rapport « d’odds ». OR =
Risque T −
Un « odd » (ou cote) est le rapport de deux probabilités
Survie T −
complémentaires : la probabilité P de survenue d’un événe-
ment (« risque ») divisée par la probabilité (1-P) que cet événe- Cette équation peut être réécrite ainsi :
ment ne survienne pas (« non risque », c’est-à-dire survie sans Risque T + Survie T –
OR = ×
l’événement). Risque T– Survie T +
Odds = Risque Ⲑ Survie = P Ⲑ 共 1 − P 兲 Ce qui correspond à :
L’odds ratio, abrégé OR, sera égal à : Odds ratio = Risque relatif × Biais de l’odds ratio
Odds de la récidive dans le groupe traité
OR = Dans notre exemple, l’odds ratio de (0,4/0,6)/(0,8/0,2)
Odds de la récidive dans le groupe non traité peut s’écrire : (0,4/0,8) × (0,2/0,6), soit le risque relatif (0,5)
Tout comme pour le risque relatif, l’« odd » du groupe multiplié par le biais intrinsèque de l’odds ratio (1/3), soit
traité peut être exprimé comme un multiple de celui du groupe 0,5 × 1/3 = 0,17.
non traité. Il suffit de réécrire l’équation ci-dessus comme ceci : Le tableau II montre bien que l’odds ratio est une
Odd T+ = Odd T– × OR meilleure approximation du risque relatif lorsque le risque
dans le groupe non-traité est faible, disons inférieur à 10 % sur
Un odd ratio de 6 signifie que l’odd de la récidive dans le
une période donnée. Il faut donc être prudent avec l’interpré-
groupe traité est 6 fois plus élevé que dans le groupe non traité.
tation de l’OR. Si nous avions effectué notre étude clinique
Dans notre exemple : 0,4/0,6 = 0,8/0,2 × 0,17. Cet OR de
dans une population jeune, avec un risque de récidive dans le
0,17 signifie que l’odds dans le groupe traité est 6 fois plus
groupe non traité < 10 %, l’OR aurait été une bonne approxi-
faible que dans le groupe non traité.
mation du RR et nous aurions été en droit de l’interpréter
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Risque relatif et odds ratio
comme un RR. En revanche, dans notre population de sujets une excellente approximation du RR même si le risque de la
très âgés, chez lesquels le risque de récidive est très élevé, l’OR maladie dans le groupe de référence est supérieur à 10 %.
n’est qu’une mesure d’association, indiquant que le traitement
réduit les récidives, mais qui ne peut être interprétée comme
un RR.
Nous pouvons à présent répondre à notre question ini- Références
tiale : le RR et l’OR diffèrent dans notre étude car chez ces
1 Melot C : Qu’est-ce qu’un intervalle de confiance ? Rev Mal Respir
sujets très âgés, le risque de récidive est très élevé. Il faut noter
2003 ; 20 : 599-601.
cependant que la « rareté » de la maladie n’est qu’une des 2 Morabia A : L’épidémiologie clinique. PUF, Que sais-je ? no3158,
conditions dans lesquelles l’OR est une bonne approximation 1996.
du RR. Il y a d’autres situations, décrites ailleurs [3], en parti- 3 Morabia A : Epidémiologie causale. Principe, exemple, théorie. Méde-
culier pour l’étude cas-témoins, dans lesquelles l’OR peut être cine et Hygiène, Genève, 1996.
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