Vous êtes sur la page 1sur 10

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/353909680

Le polytraumatisé : approche thérapeutique et logistique Polytrauma: A


therapeutic and logistical approach MOTS CLÉS

Article · January 2009


DOI: 10.1016/j.jchir.2009.

CITATIONS READS

0 278

2 authors, including:

Haddadi Saïd
Central Hospital of the Army Algiers
47 PUBLICATIONS 2 CITATIONS

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

Sentinel lymph node biopsy in breast cancer. View project

Medical Methodology View project

All content following this page was uploaded by Haddadi Saïd on 14 August 2021.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


This article appeared in a journal published by Elsevier. The attached
copy is furnished to the author for internal non-commercial research
and education use, including for instruction at the authors institution
and sharing with colleagues.
Other uses, including reproduction and distribution, or selling or
licensing copies, or posting to personal, institutional or third party
websites are prohibited.
In most cases authors are permitted to post their version of the
article (e.g. in Word or Tex form) to their personal website or
institutional repository. Authors requiring further information
regarding Elsevier’s archiving and manuscript policies are
encouraged to visit:
http://www.elsevier.com/copyright
Author's personal copy
Journal de Chirurgie (2009) 146, 347—354

MISE AU POINT

Le polytraumatisé : approche thérapeutique et


logistique
Polytrauma: A therapeutic and logistical approach

S. Haddadi

Établissement public hospitalier de Ain-Bessem, Bouira, Algérie

Disponible sur Internet le 19 septembre 2009

MOTS CLÉS Résumé En se fondant sur une revue de la littérature récente consacrée aux polytraumatisés,
Polytraumatisé ; ce travail propose une mise au point sur la stratégie de la prise en charge de cette pathologie.
Multidisciplinarité ; Après un rappel des définitions, l’article aborde les aspects d’étiopathogénie, de la physiopatho-
Trauma system ; logie et des différentes phases de la prise en charge des polytraumatisés. Seront énumérés les
Syndrome de résultats de la prise en charge actuelle des polytraumatisés dans les pays développés ; lesquels
défaillance sont appelés à planifier davantage l’intervention thérapeutique en vue de meilleurs résultats.
multiviscérale ; © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Survie

KEYWORDS Summary This work aims to define a strategy for the management of polytrauma based on
Polytrauma; findings from a review of the recent literature. After a definition of terminology, we address the
Multidisciplinarity; modes of injury, pathophysiology, and the different phases in the management of polytrauma.
Trauma system; We assess the results of current management of polytrauma in developed countries and stress
Multi-organ failure; the need for improvement in trauma systems and therapeutic interventions in order to achieve
Survival better results.
© 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction
Le polytraumatisé est un blessé présentant l’association de plusieurs lésions dont une, au
moins, engage le pronostic vital. La définition la plus récente est celle de Pape et al. [1] :
un blessé est polytraumatisé s’il présente au moins des fractures de deux os longs, ou bien
une lésion associée au moins à un autre traumatisme, pouvant entraîner le décès immédiat,

Adresse e-mail : Haddadi.said@gmail.com.

0021-7697/$ — see front matter © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
doi:10.1016/j.jchir.2009.08.008
Author's personal copy
348 S. Haddadi

ou bien encore un traumatisme crânien sévère associé à au Circonstances de l’accident


moins une autre lésion. L’effet blast, les associations de brûlures respiratoires
L’étude des polytraumatisés concerne plusieurs aspects. et/ou faciales, l’écrasement, les amputations trauma-
C’est d’abord un problème de santé publique fréquent et tiques et l’alcoolisme avec la détresse respiratoire
en constante progression. Ensuite, le diagnostic y est cli- qu’il peut induire sont considérés comme des facteurs
nique, grandement aidé par les examens complémentaires. aggravants.
La prise en charge multidisciplinaire doit répondre à un Les six circonstances reconnues comme présentant un
pronostic grave, puisque le polytraumatisme constitue la risque vital pour le blessé sont [4] :
première cause de mortalité chez le sujet jeune en bonne • une chute d’une hauteur supérieure à 6 m ;
santé apparente et entraîne de lourdes séquelles. Enfin, le • un blessé éjecté d’un véhicule ; un véhicule ayant fait
facteur économique est loin d’être négligeable puisqu’aux des tonneaux ou le décès d’une personne dans le même
États-Unis, par exemple, les dépenses en santé pour les trau- véhicule ;
matisés ont augmenté de 55,2 % en 13 ans, passant de 64,7 • l’intrusion d’un véhicule dans l’habitacle d’un autre véhi-
milliards de dollars en 1987 à 117,2 milliards de dollars en cule lors d’une collision ;
2000. Le budget alloué à ces traumatisés représente 10,3 % • un piéton percuté à une vitesse supérieure à
de toutes les dépenses sanitaires de ce pays [2]. 35 km/heure ;
• une période de désincarcération supérieure à 20 minutes ;
• un accident de circulation survenu à une vitesse dépas-
Étiopathogénie sant les 65 km/heure ou 35 km/heure sans ceinture de
sécurité.
Le polytraumatisé est un blessé dont l’injury severity score
(ISS) est supérieur ou égal à 16 [3—5]. Ce score est obtenu Terrain
par le calcul des items du Tableau 1. La mortalité est plus élevée aux âges extrêmes. Il existe une
Une fois ce constat établi, l’accidentologie précise gravité particulière des comorbidités associées et d’un score
brièvement certains aspects de l’étiopathogénie des poly- de l’American Society of Anesthesiology (ASA) élevé.
traumatisés, en accordant une attention particulière aux
facteurs aggravants, dans la mesure où ils occupent une Degré de gravité
place prépondérante dans la prise en charge des polytrau-
Plusieurs scores de gravité ont été décrits. Yates [8] a
matisés.
proposé le revised trauma score (RTS) combinant la pres-
sion artérielle, la fréquence respiratoire et le score de
Aspects généraux d’étiopathogénie Glasgow afin d’évaluer le pronostic. Le RTS varie de
0 chez le mort à 7,84 chez le vivant en bonne santé
Parmi les accidents répertoriés, ceux de la route occupent (Tableaux 2 et 3).
la première place avec un taux de 40 %, suivis des accidents Le trauma and injury severity scoring (TISS) est un autre
domestiques et des accidents de travail avec respective- score plus compliqué qui inclut l’ISS, le RTS, l’âge du blessé
ment des taux de 23 et de 21 %. Les accidents occasionnés et le fait que le traumatisme soit ouvert ou fermé. Cette
par les activités sportives atteignent 11 %. La dernière place combinaison permet de calculer la probabilité de survie faci-
revient aux accidents dus au terrorisme et au banditisme litant, ainsi le triage et l’orientation judicieuse des blessés
[6]. [4].
Les victimes d’accidents ont moins de 35 ans dans 50 % Sur une série de plus de 637 polytraumatisés, Pape et
des cas. Leur répartition selon le sexe est de 67 % pour les al. ont constaté que, parmi les facteurs de mauvais pronos-
hommes et de 33 % pour les femmes. tic, figurent le sexe féminin, l’âge avancé, la sévérité du
Les lésions des polytraumatisés se distribuent selon une traumatisme, le traumatisme crânien associé, le bas niveau
répartition où prédominent des lésions orthopédiques avec intellectuel et le fait que le polytraumatisé soit assuré par
une fréquence de 75 %. Les blessures thoraciques atteignent son organisme employeur [1].
les 45 %, les contusions abdominales et myocardiques repré-
sentent respectivement 30 et 10 % des cas [7].
Physiopathologie
Facteurs aggravants Le polytraumatisme induit un état de choc post-
traumatique. On le définit comme étant un syndrome
Les facteurs aggravants sont intimement liés aux circons- constitué par cinq types de désordres qu’on regroupe sous
tances de l’accident, au terrain et au degré de gravité. les initiales « CHAOS » (C pour cardiovascular shock ; H pour

Tableau 1 Items de calcul de l’injury severity score (ISS).


Régions corporelles de l’ISS Échelle abrégée de la sévérité des lésions
Cou/tête 1: mineure
Face 2: modérée
Thorax 3: grave (mais sans risque vital)
Contenu abdominal et pelvien 4: sévère (risque vital mais avec probabilité de survie)
Extrémités/os pelviens 5: critique (survie incertaine)
Peau 6: non viable (avec le traitement en cours)
Author's personal copy
Le polytraumatisé : approche thérapeutique et logistique 349

Les médiateurs de l’inflammation et les cellules immuni-


Tableau 2 Score de Glasgow.
taires jouent un rôle clé dans la genèse de ces syndromes,
Score c’est ainsi que l’inteleukine 12 (IL12) sécrétée par les mono-
Spontanée 4 cytes et les macrophages, stimule les lymphocytes T Helper
Sur ordre 3 1 (TH1), qui larguent les médiateurs suivants : l’interleukine
2 (IL2), l’interleukine 6 (IL6) et l’interféron gamma (INF␥)
À la douleur 2
ce qui consolide l’action anti-inflammatoire.
Absence 1
À l’opposé, la stimulation des lymphocytes T Helper 2
Meilleure réponse motrice Ouverture (TH2) par les monocytes et les macrophages induit un lar-
des yeux gage des inteleukines 4, 10 et 13 qui ont toutes une action
Sur ordre 6 anti-inflammatoire. L’IL6 quant à elle joue un double rôle,
Localisée vers le stimulus douloureux 5 un rôle pro- et anti-inflammatoire en même temps.
Flexion non localisée 4 Deux autres notions physiopathologiques sont impor-
Décortication 3 tantes. Il s’agit en premier lieu des troubles microcircula-
Décérébration 2 toires qui sont occasionnés par le bas débit, et qui affectent
Absence 1 surtout la distalité des membres et induisant des phéno-
Réponse verbale mènes d’apoptose et de mort cellulaire. En second lieu,
Orientée, cohérente 5 apparaît le syndrome d’ischémie-reperfusion ; l’ischémie
Conversation confuse 4 provoque une hypoxie cellulaire et tissulaire qui aboutit à
Mots inappropriés 3 une consommation des molécules d’adénosine triphosphate
Sons incompréhensibles 2 (ATP) qui sont transformées en adénosine monophosphate
Absence 1 (AMP) avec production d’énergie. Si l’ischémie persiste
encore, l’AMP accumulée est transformée durant cette
phase en hypoxanthine. Durant la phase de ressuscitation,
une reperfusion tissulaire survient avec pour corollaire la
homeostasis ; A pour apoptosis ; O pour organ dysfunction ; transformation de l’hypoxanthine accumulée en xanthine
et S pour immune suppression) [9]. par la xanthine oxydase, ensuite la xanthine est oxydée en
Cette approche illustre la complexité des méca- acide urique et il s’ensuit une production importante de
nismes physiopathologiques intervenant dans le choc radicaux libres qui provoquent une destruction des cellules
post-traumatique, faisant participer aussi bien le système endothéliales, parenchymateuses et même immunitaires.
cardiovasculaire que l’ensemble des organes intervenant
dans l’homéostasie du milieu cellulaire et surtout le sys-
tème immunitaire qui joue un grand rôle dans toutes les Sur le plan clinique
manifestations de ce syndrome.
Troubles hémodynamiques (40 %)
Sur le plan moléculaire et cellulaire L’hypovolémie et l’anémie engendrées par la déperdition
sanguine vont aggraver l’anoxie, ce qui a un retentissement
La physiopathologie actuelle du choc post-traumatique se péjoratif sur les centres bulbaires, le myocarde, puis le rein.
résume à un équilibre que tente de maintenir l’organisme
du polytraumatisé entre deux syndromes qui ont des actions
opposées et qui sont le systemic inflammatory response Troubles respiratoires (40 %)
syndrome (SIRS) (Tableau 4) et le compensatory anti- L’obstruction à tous les niveaux de l’arbre aérien, la limi-
inflammatory response syndrome (CARS). Cet équilibre tation de la mécanique respiratoire (due aux fractures de
a pour but d’induire des mécanismes réparateurs et de côtes, aux épanchements pleuraux et à la douleur), ainsi
limiter la pénétration de microorganismes nocifs, d’une que les troubles des échanges alvéolocapillaires (dus aux
part, et, d’autre part, d’éviter la survenue d’une réac- brûlures respiratoires, au blast ou à la surcharge iatrogène)
tion inflammatoire disproportionnée, pouvant aboutir à une concourent tous à engendrer une hypoxie, qui va retentir sur
autodestruction des tissus et une susceptibilité accrue à le système nerveux central et entraver le fonctionnement
l’infection. cardiocirculatoire.

Tableau 3 Paramètres du revised trauma score (RTS).


Score de Glasgow Pression artérielle systolique (mm Hg) Fréquence respiratoire (cycles/minute) Points
15—13 > 89 > 29 4
12—9 89—76 29—10 3
8—6 75—50 9—6 2
5—4 49—1 5—1 1
3 0 0 0
Pour calculer le score RTS, il faut multiplier les points obtenus dans chaque catégorie par un coefficient de pondération et additionner
les trois résultats obtenus. Les coefficients de pondération sont : 0,9368 pour le score de Glasgow ; 0,7326 pour la pression artérielle
systolique ; 0,2908 pour la fréquence respiratoire. Il faut ajouter, en fonction de l’âge : 0 chez les blessés âgés de moins de 55 ans et un
chez les blessés de plus de 55 ans.
Ainsi, pour un sujet en bonne santé et dont l’âge est inférieur à 55 ans : 4 × 0,9368 + 4 × 0,7326 + 4 × 0,2908 = 7,8408
Author's personal copy
350 S. Haddadi

Tableau 4 Paramètres clinicobiologiques du systemic inflammatory response syndrome (SIRS).


Fréquence cardiaque > 90 battements/min
Fréquence respiratoire > 20 cycles/min : hyperventilation avec une PaCO2 < 32 mmHg
Température > 38 ◦ C ou < 36 ◦ C
Globules blancs > 12000/mm3 ou < 4000/mm3 ou taux de réticulocytes ≥ 10 %
Pour parler de systemic inflammatory response syndrome (SIRS), il faut qu’il y ait deux paramètres ou plus. On parle de sepsis lorsque
le SIRS est associé à une bactériémie ou à un foyer infectieux.

Atteintes neurologiques (20 %) Bilan et mise en condition initiale


Elles peuvent être directes (traumatisme crânien, cervical Il faut vite dépister une obstruction aérienne (Tableau 5) et
haut) ou bien indirectes, conséquence des perturbations sus- assurer la liberté des voies aériennes supérieures (VAS). On
décrites. entame ensuite une oxygénothérapie (6-10 litres/minute)
et, chez les blessés peu conscients, on utilise une canule de
Guedel pour les ventiler au masque. L’intubation endotra-
Complications infectieuses chéale est difficile sur les lieux de l’accident (20 % d’échec).
Elle doit être d’indication large en cas de troubles de la
Les causes les plus fréquentes de sepsis après un polytrauma-
conscience ou de traumatisme maxillofacial.
tisme sont : la pneumonie acquise à l’hôpital, les infections
Ensuite, on évalue le statut circulatoire (Tableau 6) et
dues aux cathéters, ainsi que les infections intrapéritonéales
on met en place deux voies veineuses périphériques de fort
et pariétales. De plus, les lésions ischémiques du tractus
calibre. Toute sédation ou analgésie doit être mentionnée.
gastro-intestinal survenant après le choc hémorragique, sont
Lors du dégagement du blessé, il faut lui mettre
responsables d’une translocation bactérienne à partir du
une minerve cervicale, puis maintenir à plusieurs l’axe
tube digestif et être source de septicémie.
tête—cou—tronc avant le relevage. Le matelas-coquille,
ainsi que le pantalon antichoc, permettent un transport
stabilisé. L’évacuation se fait par un véhicule de secours
Embolie graisseuse médicalisé ou par hélicoptère ; durant le transport les
Faisant suite à une fracture des os longs, il faut l’évoquer constantes vitales doivent être constamment surveillées
devant la triade associant détresse respiratoire, troubles du (Dynamap® , oxymétrie digitale). On doit stabiliser les foyers
comportement et pétéchies. de fracture, suturer les plaies qui saignent (cuir che-
velu) et mettre un pansement compressif sur les lésions
vasculaires. En fonction des moyens disponibles et de
l’expérience du praticien, un tamponnement rhinopharyngé
Étapes de la prise en charge en cas d’épistaxis ou un drainage thoracique en cas de pneu-
mothorax suffocant sont mis en place.
Phase préhospitalière
Méthodes thérapeutiques de réanimation
Alerte et organisation des secours En cas de collapsus hypovolémique, le Dextran® et le sérum
L’alerte est donnée par la protection civile, conjointement salé isotonique (SSI) ou mieux hypertonique (SSH) sont les
aux équipes du Samu et aux forces de l’ordre. Un direc- solutés de choix. Pour les brûlés et les écrasés le Lisomère de
teur des secours médicaux doit être doté de moyens de Ringer-lactate ou le pyruvate lactate doivent être préférés
télécommunications afin d’ordonner au mieux les choix thé- au Ringer-lactate classique car ils sont moins immunogènes
rapeutiques initiaux, et d’organiser le transfert secondaire [10]. En cas d’écrasement, l’alcalinisation (25 mEq/heure de
du blessé. L’action médicale doit être rapide, continue et bicarbonate de sodium) est utile. Il faut veiller à la vacuité
entamée juste après le dégagement du blessé. Il faut iden- des VAS en réalisant une aspiration rhinopharyngée régulière
tifier, repérer et traiter en premier lieu le polytraumatisé. et lutter contre l’anoxie par l’oxygénothérapie.
Cela nécessite une très brève observation notée sur un car- Une analgésie préhospitalière par la kétamine
ton et attachée au blessé, en mentionnant le bilan lésionnel (1,3 mg/kg) est recommandée car elle augmente le
initial, les diagnostics certains et/ou suspectés. débit cérébral et la stabilité hémodynamique. L’étomidate
Durant cette phase, deux erreurs sont possibles dont (0,3 mg/kg) est plus indiqué que le propofol en cas de choc
l’une met souvent en jeu le pronostic vital du blessé. La pre- hémorragique, mais au prix d’une insuffisance surrénalienne
mière et la plus grave est le « sous-triage » ou under triage par blocage de la ␤-hydroxylase dont il faut tenir compte
qui est un triage qui classe le blessé dans une catégorie de [11].
blessés qui ne nécessitent pas des soins de haut niveau alors On doit panser les plaies et administrer une antibio-
que c’est le contraire ; c’est un véritable problème médical thérapie (les céphalosporines en bolus réduisent le taux
dont le taux ne devrait pas dépasser les 5 %. La seconde est d’infections pariétales) et entamer une vaccination antité-
le « sur-triage » ou over triage qui surestime les lésions du tanique. Le blessé doit être réchauffé par des couvertures
blessé et le fait orienter d’emblée vers des centres trau- en aluminium et une prise en charge psychologique débutée.
matologiques spécialisés. Ce n’est que rétrospectivement
que l’on se rend compte que ces blessés auraient pu facile- Phase hospitalière
ment être pris en charge dans des centres non spécialisés. Ce
phénomène concerne jusqu’à 50 % des blessés, et augmente Le blessé doit être orienté vers une structure unique
inutilement le coût de la prise en charge. regroupant toutes les disciplines qui interviennent dans la
Author's personal copy
Le polytraumatisé : approche thérapeutique et logistique 351

Tableau 5 Les signes de l’obstruction aérienne.


Obstruction partielle Obstruction complète
Stridor Mouvement de la cage thoracique sans flux d’air
Tachypnée Traumatisme facial ou cervical important
Traumatisme facial ou cervical Sang, vomissements, débris alimentaires dans la bouche
Sang, vomissements, débris alimentaires Position de la tête (tête tournée sur le côté avec un cou fléchi)
dans la bouche

Tableau 6 Évaluation du statut circulatoire.


Classe 1 Classe 2 Classe 3 Classe 4
< 15 % du volume 15 à 30 % du volume sanguin 30 à 40 % du volume sanguin > 40 % du volume sanguin
sanguin perdu perdu perdu perdu
Constantes vitales Augmentation de la pression Chute de la pression Pression artérielle
normales artérielle diastolique artérielle systolique imprenable
Pouls filant
Tachycardie prononcée
Bradycardie préterminale
possible
Chute du score de Glasgow

Tachycardie modérée Tachycardie marquée


Sueurs, pas d’agitation Agitation, confusion

pathologie traumatique. Il doit bénéficier d’un bilan pré- La douleur varie en fonction du siège et de la nature des
opératoire complet, et du sang isogroupe isorhésus frais doit lésions, elle ne doit être traitée qu’après avoir complété le
être prévu (à défaut du sang du groupe O négatif peut être bilan lésionnel.
utilisé dans les situations extrêmes en attendant l’arrivée Tout polytraumatisé présente un état hyperglycémique
du sang adéquat). Il faut qu’il y ait un seul responsable de du fait de la présence d’une intense activité catabo-
l’équipe médicale alliant parfaitement chirurgien et réani- lique (glycogénolyse) associé à un état d’insulinorésistance
mateur pour un traitement continu. périphérique. Des données récentes ont montré que
l’insulinothérapie utilisée chez des blessés en état critique,
Principes séméiologiques limiterait la survenue du syndrome de défaillance multivis-
cérale, et réduisait ainsi la mortalité [9].
Malgré la prédominance de la traumatologie osseuse Les traitements administrés en préhospitalier (anti-
majeure, les lésions séméiologiques les plus dissimulées et biotiques) doivent être poursuivis. Étant donné que son
délicates demeurent les contusions thoraco-abdominales, administration dans ce contexte n’est pas dépourvue de
qui ne représentent que 5 % des admissions mais constituent risques (jusqu’à 20 % de complications essentiellement
38 % des opérés d’urgence. Tout décès dans un véhicule, hémorragiques), le traitement anticoagulant a des indica-
impose l’hospitalisation des autres passagers (risque de tions bien précises : antécédents de thrombose veineuse,
rupture aortique). On doit réévaluer le blessé et divers syn- de traumatisme crânien, de chirurgie cardiovasculaire ou
dromes plus ou moins intriqués peuvent être découverts. de fibrillation auriculaire [12].
Le syndrome de détresse circulatoire aiguë est reconnu
sur la présence d’une pâleur cutanéomuqueuse marquée
avec agitation et sensation de soif. Il s’y associe une chute Stratégie d’imagerie chez le polytraumatisé
de la pression artérielle et de la saturation artérielle en Du fait de l’insuffisance de l’examen clinique (en cas
oxygène avec évolutivité d’une matité abdominale ou tho- de troubles de la conscience par exemple), et de la
racique. latence clinique de certaines pathologies traumatiques
La polypnée, la cyanose, la diminution ou l’abolition du graves, l’imagerie est devenue la pierre angulaire d’une
murmure vésiculaire à l’auscultation, constituent les signes évaluation juste et rapide de tous les polytraumatisés, à
d’appel d’une détresse respiratoire. L’emphysème sous- condition de n’entraîner aucun retard thérapeutique. Le
cutané est le signe d’une effraction pleurale. La respiration bilan radiologique initial doit comporter des radiographies
paradoxale témoigne de l’existence d’un volet thoracique standards (bassin, thorax, rachis cervical et dorsolombaire,
mobile. membres), une échographie abdominale et idéalement une
L’examen neurologique doit chercher surtout des élé- tomodensitométrie (TDM)(scanner du corps entier). Cette
ments en faveur d’un hématome extradural qui sont dernière attitude s’est révélée être dans les centres experts
constitués par l’existence d’un intervalle libre entre la perte comme la plus efficace sur des blessés stabilisés [6].
de connaissance et l’accident. On cherche des signes de Dans toutes les situations, l’axe tête—cou—tronc doit être
localisation à type de mydriase ou de déficit sensitivomoteur exploré. L’artériographie ne doit être envisagée qu’avec
localisé. La mydriase secondaire associée à des troubles de l’éventualité d’un geste d’embolisation associé.
la vigilance et à l’abolition du réflexe consensuel témoigne En cas de détresse hémodynamique extrême, le saigne-
d’un engagement. ment ne peut provenir que de trois sources : l’abdomen, le
Author's personal copy
352 S. Haddadi

thorax ou le bassin. La laparotomie exploratrice doit être doit être poursuivi concomitamment à la recherche d’une
entreprise en extrême urgence, après avoir effectué une source de saignement : amputation traumatique, fracas mul-
ponction lavage du péritoine (PLP), revenue franchement tiples ouverts ou non. Cependant le remplissage ne doit en
rouge, ou bien après pratique sur la table opératoire d’une aucun cas être massif small volume resuscitation, surtout
échographie à l’aide d’un appareil mobile révélant la pré- lorsque l’hémostase chirurgicale n’est pas assurée. Le rem-
sence d’un hémopéritoine abondant. Les radiographies du plissage vasculaire, sans contrôle hémorragique, aboutit à
thorax et du bassin doivent être également réalisées sur la un taux de survie de 62 % alors que ce taux augmente à
table opératoire, pour ne pas retarder le geste thérapeu- 70 % lorsque la source du saignement est maîtrisée [13]. Afin
tique. Les autres explorations ne seront effectuées qu’après de limiter le volume des solutés perfusés, l’administration
stabilisation du blessé. du SSH à 7,5 % semble plus logique, car son pouvoir sur
Pour les blessés stabilisés avec une réanimation inten- l’expansion volumique est dix fois supérieur à celui du
sive, les clichés radiologiques du thorax et du bassin, ainsi SSI à 0,9 %. De plus, le SSH diminue la réaction immuni-
qu’une échographie abdominale doivent être obtenus dans taire post-traumatique (il agit en diminuant l’adhésion des
les 30 minutes suivant l’admission. Chez ces blessés avec polynucléaires neutrophiles et en supprimant leur activité
détresse neurologique, associée à des signes de focalisation, oxydative) limitant ainsi l’agression cellulaire et tissulaire
la TDM cérébrale est réalisée en urgence. Dans ce contexte, [10].
les associations lésionnelles sont fréquentes et la TDM du Une PLP ou bien une échographie abdominale doivent
corps entier présente le meilleur rapport entre la qualité de être réalisées au lit du malade ; si la PLP revient rouge,
l’imagerie et la rapidité de l’examen. Les radiographies des une laparotomie écourtée est pratiquée de préférence,
membres peuvent être différées car, mis à part l’ischémie avec contrôle hémorragique, définitif ou provisoire, dans
aiguë, leurs lésions ne menacent guère le pronostic immé- l’optique de reprendre le malade dans de meilleures
diat du polytraumatisé. conditions hémodynamiques. Si la PLP revient blanche
En cas de stabilité hémodynamique, les clichés du bassin ou si l’épanchement paraît minime à l’échographie et
et du thorax sont réalisés en premier lieu. Puis, en fonction qu’il n’explique pas la précarité hémodynamique, il faut
des moyens dont dispose le centre, soit des radiographies rechercher rapidement une lésion thoracique ou pel-
standards associées à une échographie sont demandées, soit vienne. Tout hémothorax diagnostiqué doit être drainé,
d’emblée un scanner du corps entier est réalisé, mais dans une thoracotomie d’hémostase doit être pratiquée chaque
ce cas cette deuxième éventualité devient optionnelle. Les fois que le drain thoracique ramène d’emblée 1500 ml
principales étapes de cette stratégie radiologique sont indi- de sang, ou bien lorsqu’il ramène 300 ml par heure
quées sur la Fig. 1. durant trois heures consécutives [14]. L’aortographie est
un examen invasif, qui ne doit être réservé qu’en cas
Conduite à tenir selon les situations de forte suspicion d’une rupture aortique. La visualisa-
tion d’une lésion directe de l’aorte, ou de l’une de
Si le blessé saigne manifestement et que son état hémo- ses branches sur le scanner avec hémomédiatin, impose
dynamique ne s’améliore pas, le remplissage vasculaire une thoracotomie d’hémostase ou bien d’une aortogra-
phie avec embolisation en fonction de l’expérience du
centre.
Les fractures du bassin saignent beaucoup. Un traite-
ment conservateur avec des transfusions sanguines peut être
tenté. En cas de non-réponse, une embolisation ou bien une
réduction orthopédique doivent être envisagées.
En cas de détresse respiratoire aiguë, l’oxygénothérapie
est maintenue en vérifiant à chaque fois la liberté des VAS.
Le cliché de thorax permet de suspecter la majorité des
lésions thoraciques. La TDM thoracique doit être faite en
cas de traumatisme thoracique violent avec des anomalies
radiologiques standards majeures.
Une intubation endotrachéale avec stabilisation pneu-
matique interne est réalisée en cas de volets thoraciques
mobiles. Une bronchoscopie d’urgence doit être faite en
cas d’emphysème extensif associé à un pneumothorax non
contrôlé par le drainage, à la recherche d’une rupture tra-
chéobronchique, nécessitant le recours à une aéorostase
chirurgicale.
Lorsqu’on est en présence d’un blessé comateux et
compensé, il faudrait réaliser une PLP avant tout dépla-
cement du blessé, puis refaire le bilan clinique du coma.
Si le score de Glasgow se situe entre 9 et 13 et qu’il est
associé à une plaie ou à une fracture du crâne, à une intoxi-
cation éthylique ou d’un autre type, à une amnésie ou
à un déficit neurologique ou en cas d’âge supérieur à 60
ans, une TDM cérébrale doit être systématiquement deman-
dée.
Selon l’orientation clinique, des radiographies du bassin,
de la colonne cervicale, du thorax, ou une TDM abdominale
Figure 1. Stratégie radiologique (TDM : tomodensitométrie). sont demandées.
Author's personal copy
Le polytraumatisé : approche thérapeutique et logistique 353

Surveillance secondaire du polytraumatisé crânien initial [9]. Une équipe hollandaise a cependant
La période postopératoire demeure multidisciplinaire. Toute retrouvé un seul pic de décès survenant à la première
aggravation inexpliquée de la réanimation conduit à révi- heure contrairement à l’ancienne notion de répartition
ser le diagnostic initial ou à évoquer une complication. Les trimodale des décès (immédiats, précoces et tardifs)
décisions d’évacuation secondaire vers des centres plus spé- [17].
cialisés doivent être prises conjointement par le couple Les séquelles concernent 50 à 75 % des blessés, elles
réanimateur—chirurgien. peuvent être physiques à type d’épilepsie post-traumatique,
Les suites opératoires sont compliquées dans un tiers de cécité, de surdité ; on peut avoir des déficits paraly-
des cas (diagnostic initial incomplet, ou complication iatro- tiques, des amputations ou des séquelles de brûlures. Ou
gène). En cas d’évolution des lésions initiales : il peut bien psychiques à type de névroses ou de syndrome de stress
s’agir de complications orthopédiques, respiratoires, abdo- post-traumatique.
minales ou bien neurologiques. L’évolution de stratégie Dans presque la moitié des cas, les patients estiment que
diagnostique nécessite l’apport d’examens complémen- leur devenir après le traumatisme est satisfaisant. Le plus
taires selon l’orientation diagnostique : radiographies du mauvais devenir concerne les individus dans la tranche d’âge
squelette entier, échographie, TDM, voire cholangiopan- se situe entre 30 et 44 ans ; le meilleur devenir est retrouvé
créatographie rétrograde endoscopique. chez les enfants [1].
Pour les complications iatrogènes, un œdème cérébral
et/ou pulmonaire provoqués par des remplissages intenses Éléments de prévention
peut apparaître. On peut rencontrer aussi une anurie par
collapsus prolongé ou rhabdomyolyse. Des coagulopathies Il est nécessaire d’assurer l’information continue des auto-
dues à des transfusions massives et rapides peuvent survenir mobilistes sur les dangers des accidents de la circulation.
et de nouvelles drogues hémostatiques ou antifibrinolytiques Il faudrait qu’il y ait une implication plus effective des
telles que l’acide tranexamique ou l’aprotinine peuvent être sociétés savantes avec l’administration concernée dans
utilisées dans ce cas [15]. Des complications septiques se l’amélioration des conditions du transport médicalisé et de
voient aussi, les corticoïdes utilisés à faible dose dans ce la prise en charge préhospitalière des polytraumatisés.
cas réduisent la mortalité [9]. En cas de choc septique,
l’introduction de drogues vasoactives après une réanimation
initiale a pour but de garder une pression artérielle moyenne Perspectives structurelles et spécificités
supérieure ou égale à 65 mmHg.
Des hémorragies par perturbation gastroduodénales de Défis thérapeutiques
stress et enfin des complications thrombo-emboliques
peuvent se rencontrer. Le concours de spécialités variées, indispensable à la nature
même des soins, impose la cohérence d’une équipe et une
responsabilité dans la continuité des soins, où l’essentiel
Résultats relève du couple chirurgien—réanimateur.
Appréciation des résultats
Perspectives structurelles
La survie moyenne est de 60 à 75 % ; la mortalité est
due à la défaillance multiviscérale qui complique certains Création de trauma centre de niveau I
polytraumatismes [16]. La mortalité peut être immédiate, Ces structures servent de pôle pour la recherche et la for-
elle est due alors à un traumatisme crânien primaire ou mation dans le domaine de la traumatologie. Elles assurent
à un choc hémorragique ; ou bien elle peut être diffé- également des soins optimaux pour les polytraumatisés.
rée, et dans ce cas, les deux causes qui prédominent Leur répartition devrait être d’au moins un trauma centre
sont soit une défaillance multiviscérale, soit un décès pour un million d’habitants [18].
consécutif aux complications secondaires d’un traumatisme

Tableau 7 Différents aspects de l’économie de santé qui doivent être évalués dans la gestion du blessé polytraumatisé.
Coûts directs Coûts indirects Coûts intangibles
Médicaux Non médicaux
Personnel hospitalier Transport Perte de la productivité Qualité de vie (douleur,
Personnel supplémentaire souffrance, impact
psychologique)
Durée d’hospitalisation Hébergement du blessé Perte des gains Évaluation QUALY : années de
et de ses parents vie normale perdues
Moyens diagnostics Réduction salariale Paramètres psychosociaux
Médicaments Hospitalisation et soins infirmiers
Interventions chirurgicales Coûts de l’assurance
Assistance extrahospitalière Coûts légaux
Réhabilitation
Rééducation
QUALY : quality-adjusted life years lost.
Author's personal copy
354 S. Haddadi

Développer les trauma systems


• Parmi les facteurs de mauvais pronostic figurent :
Ce sont des unités organisationnelles permanentes, dotées le sexe féminin, l’âge avancé, la sévérité du
d’une logistique à même de faire face à n’importe traumatisme, le traumatisme crânien associé,
quelle situation liée à des traumatismes corporels humains. le bas niveau socioéconomique et le fait que
L’implantation de trauma systems dans quelques pays a l’assurance dépende directement de l’organisme
permis de réduire la mortalité de 15 à 20 % [19]. Ces employeur.
auteurs ont présenté le schéma d’un trauma system qui • Le traitement commence sur les lieux de
fait apparaître la complexité des imbrications entre diffé- l’accident, puis le polytraumatisé doit être évacué
rents éléments, mais dans lequel la recherche scientifique dans une structure spécialisée, au mieux lorsqu’il
se situe au centre du schéma. À traumatisme égal, la existe dans un trauma center.
mortalité dans les pays en voie de développement est beau- • Même si le taux de survie moyen actuel de ces
coup plus importante que celle dans les pays industrialisés blessés est de 60 à 75 % beaucoup d’efforts restent
(jusqu’à six fois plus en Inde qu’aux États-Unis, par exemple à faire pour améliorer ces résultats.
[20]), et appelle les pouvoirs publics des pays émergeant
à relancer la coopération Nord-Sud dans le domaine de la
santé et de la sécurité routière. Il faudrait former des chi-
rurgiens traumatologiques de qualité [21] pour répondre Références
aux besoins de chaque pays. Une prise de conscience col-
lective à vocation préventive des coûts économique et [1] Pape HC, Zelle B, Lohse R, et al. Evaluation and outcome of
humain est très importante pour concrétiser ces objectifs patients after polytrauma. Can patients be recruited for long-
(Tableau 7). term follow-up? Injury. Int J Care Inj 2006;37:1197—203.
[2] Giannoudis PV, Kanakaris NK. The unresolved issue of health
economics and polytrauma: The UK perspective, Injury. Int J
Care Inj 2008;39:705—9.
Conclusion [3] Mohta M, Dickson RE, McNeill JM. What do mean by the term
polytrauma, doi: 10.1016/j. injury.2008.02.033.
La prise en charge du blessé polytraumatisé est complexe et [4] Locker T, Morris FP. Prehospital care, Triage and trauma scoring,
ne doit être en aucun cas improvisée. Cette gestion doit être Surgery. The Medicine Publishing Company ltd; 2003.
rationnelle et constamment évaluée, afin d’en améliorer la [5] Thompson C, Kilroy D, Tefayohannes B. Clinical assessment of
qualité et les résultats. Elle concerne aussi bien la société the patient with major injuries, Surgery. The Medecine Publi-
shing Company Ltd; 2003.
civile, les praticiens hospitaliers que les pouvoirs publics.
[6] Murat JE, Huten N. Les polytraumatisés, Encycl Med Chir -
Seules la cohésion et l’organisation des efforts de tous sont Urgences, 24-101-D-10, 1995.
à même de diminuer les désastreuses conséquences de ce [7] Marty J. Le polytraumatisé. Paris: Masson; 2001.
problème préoccupant. [8] Yates DW. Scoring systems for trauma. Br Med J
1990;301:1090—4.
[9] Keel M, Trenz O. Pathophysiology of polytrauma, Injury. Int J
Conflits d’intérêts Care Inj 2005;36:691—709.
[10] Alam HB, Rhee P. New developments in fluid resuscitation. Surg
Clin North Am 2007;87:55—72.
Aucun. [11] Asehnoune K, Pinaud M. Actualité sur le choc hémorragique.
Reanimation 2008;17:311—7.
[12] Golob JF, Sando MJ, Kan JC, et al. Therapeutic anticoagulation
POINTS ESSENTIELS
• Le polytraumatisé est un blessé qui présente au in the trauma patient: Is it safe? Surgery 2008;144:591—7.
[13] Bickhel WH, Wall MJ, Pepe PE, et al. Immediate versus delayed
minimum deux fractures d’os longs, ou une lésion fluid resuscitation for hypotensive patients with penetrating
pouvant entraîner le décès immédiat, associée au torso injury. N Engl J Med 1994;331:1105—9.
moins à un autre traumatisme, ou encore un blessé [14] Carli P, Gandjbakhch I, Jancovici R, et al. Plaies et trauma-
présentant un traumatisme crânien sévère associé tismes du thorax. Paris: Arnette S.A; 1997.
à une au moins une autre lésion. [15] Babb MA, Farmery AD. Haemorragic shock, Surgery. The Medi-
• Ces lésions intéressent des sujets jeunes en pleine cine Publishing Company Ltd; 2003.
activité (50 % des blessés ont moins de 35 ans) ; ce [16] Aldrian S, Koenie F, Weninger P, et al. Characteristics of poly-
qui retentit sur la productivité et peut affecter trauma patients between 1992 and 2002: what is changing?
Injury. Int J Care Inj 2007;38:1059—64.
notablement l’économie.
• Leur pronostic est sévère et dépend de la rapidité [17] De Knegt C, Meylaerts SAG, Leenen LPH. Applicability of the tri-
modal distribution of trauma deaths in a level I trauma centre
de la prise en charge (50 % de mortalité survient in the Netherlands with a population of mainly blunt trauma,
lors de la première heure). Injury. Int J Care Inj 2008;39:993—1000.
• La mortalité est majoritairement due au choc [18] Tanaka T, Kitamura N, Shindo M. Trauma care systems in Japan,
hémorragique et au traumatisme crânien grave. Injury. Int J Care Inj 2003;34:699—703.
Il existe un seul pic de fréquence des décès [19] David B, Hoy D, Coimbra R. Trauma systems. Surg Clin North
survenant avant la première heure ; contrairement Am 2007;87:21—35.
à la notion anciennement admise de répartition tri [20] Joshipura MK. Trauma care in India. World J Surg
modale (décès immédiat, précoce et tardif). 2008;3:1613—7.
[21] Goosen J, Veller M. Trauma and emergency surgery: South Afri-
can model. World J Surg 2008;32:1622—5.

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi