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Les

Grands rabbins
du Luxembourg

Parmi les attributions essentielles du


Israélite figure le choix d'un Grand
Consis-toire
rab-bin
qui doit être nominé par le Grand-Duc.
Tandis que les membres consistoriaux ont
pour fonction l'administration de la
Commu-nauté
juive qu'ils représentent, le Grand
en est le guide spirituel. On imagine
rab-bin
aisé-ment
quelle influence les rabbins successifs
ont pu avoir sur les conceptions et la vie
des Juifs au Luxembourg. C'est
reli-gieuse
il nous a semblé intéressant de brosser
pour-quoi
un portrait succinct des Grands rabbins de la

Communauté Israélite du Luxembourg.

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chées aux traditions ancestrales
a travers les générations s'y seraient
transmi-ses
opposées. C'est pourquoi un judaïsme
plus traditionnel que celui voulu par
Hirsch s'est implanté au Grand-Duché.
Quant au Grand rabbin il acquit une
grande notoriété aux Etats-Unis où il
pré-sida
aux destinées spirituelles de la
com-munautéde Philadelphie. C'est la qu'a
partir de 1866 il put déployer son activité
réformatrice dont il fit accepter les idées
directrices par le Congrès rabbinique
qu'il présidait en 1869. Ce fut en quelque
sorte l'ancien Grand rabbin du
qui fut a la base du mouvement
Luxem-bourg
béral" et réformateur dans le judaïsme
américain, tendance qui demeure
impor-tante
de nos jours.
Après un intermède de 4 ans où un
chef spirituel français, le Grand rabbin
pour réconforter la famille du défunt qu'il
Samuel Hirsch Sopher de Dijon prit en mains les fut terrassé par un malaise le 3 août 1903,
de la Communauté (1866-1870), ce
desti-nées a l'âge de 60 ans à peine.
(1843-1866) fut le Docteur Isaac Blumenstein qui fut
Le critère de nationalité il était né en

installé en décembre 1871.
1815 a Thalfang près de Trèves constitua
Samuel Fuchs

un premier obstacle a sa nomination.


Celui-ci fut levé par un décret royal Isaac Blumenstein (1904-1928)
la naturalisation au candidat. Par la
accor-dant (1871-1903) Hongrois d'origine, Samuel Fuchs
suite, les autorités de notre pays
exempte-ront Né en 1843 dans le Grand-Duché de poursuivit ses études rabbiniques à
de la naturalisation les chefs puis a Berlin où il s'inscrivit
Buda-pest,
spiri-tuels
de la communauté juive. Bade, il suivit les cours du célèbre égale-ment
à l'université et y rédigea une thèse
israélite de Breslau et présenta une
sémi-naire
Samuel Hirsch était un homme de thèse de doctorat a l'université de la même de doctorat. Fils d'une famille très pauvre
grande culture ayant baigné dans la ville. Au début de sa carrière rabbinique il

il subvenait à ses propres besoins depuis
philosophique de Schleiermacher et
tradi-tion
exerça les fonctions difficiles d'aumônier l'âge de 14 ans le futur Grand rabbin

de Hegel. C'est lui qui tenta d'implanter de guerre. Pacifiste dans l'âme, il tenta de avait une soif immense de savoir. Il étudia
au Luxembourg le courant „libéral" dont ainsi 14 langues dont l'arabe et l'assyrien.
réconforter du mieux qu'il put tant ses
la teneur consistait à privilégier l'aspect allemands que les Excellent pédagogue, il était aimé et
éthique du judaïsme par rapport aux coreligionnaires
prison-niers de ses disciples. Visionnaire, il
res-pecté
français de confession israélite, orga-nisa
proprement religieuses. Ses
pra-tiques
qui lui valut bien des lettres de
acti-vité a Luxembourg un cours d'hébreu
posi-tions
tranchées par rapport a l'orthodoxie moderne pour adultes. La vie sociale de la
recon-naissance.
religieuse lui valurent l'opposition des Pendant son ministère la communauté lui tenait beaucoup à coeur.
rabbins traditionnels. A la tête du C'est lui qui convainquit les adolescents
libéral il préconisait ainsi la révision
mouve-ment juive du Luxembourg connut un
commu-nauté
et les jeunes adultes de fonder l'Union des
accroissement notable. Parmi ses
des lois sabbatiques et des lois rituelles mem-bres,
on compte des familles aussi Jeunes Gens Israélites. Grand
sur la nourriture ou encore le prédica-teur,
il fascinait son auditoire par ses
remplace-ment
de l'hébreu par la langue du pays
émi-nentesque les Lippmann qui donnèrent à com-mentaires érudits et limpides des textes
notre pays son unique Prix Nobel, le
dans la liturgie. Au Luxembourg le phy-sicienGabriel Lippmann, ou celle des sacrés.
de Samuel Hirsch apporta certaines
minis-tère Godchaux. Le vieux cimetière juif de La Première Guerre Mondiale avec
modifications a la vie cultuelle dans le Clausen s'avérant trop exigu, on projeta son lot de souffrances marqua le
sens „libéral", mais sans y intégrer les
de l'agrandir, mais ce plan ne put se minis-tère
du Docteur Fuchs. Il devint un des
les plus radicales prônées par Hirsch.
for-mes
En effet, chez nous certaines familles atta- pour des raisons techniques. C'est
réali-ser membres fondateurs de la Croix-Rouge
ainsi que le Consistoire acquit un terrain
destiné à un nouveau cimetière qui fut
en 1884 grâce aux dons des fidèles et à
éta-bli
un subside gouvernemental. Il s'agit du
cimetière actuel de Bellevue, situé au
Limpertsberg. Le nombre croissant de
Juifs exigeait également un lieu de prières
plus vaste. Le Consistoire et le Docteur
Blumenstein intervinrent auprès des
autorités et la synagogue de la rue Aldrin-
gen fut inaugurée le 28 septembre 1894.1
Dans ce bâtiment la vie communautaire
connut un nouvel essor et le Grand rabbin
Blumenstein introduisit l'office solennel
du vendredi soir. Il fut également a
de sociétés juives, s'occupant en
l'ori-gine
par-ticulier
des soins des malades ainsi que du
service suprême auprès des morts. Son
dévouement était reconnu de tous et c'est
en se rendant dans une maison de deuil

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luxembourgeoise. Le chef spirituel de la bien mérité de la Communauté juive de
Communauté juive visite et réconforte Luxembourg présenta sa démission aux
malades et blessés. Son autre champ autorités en 1946 et termina ses jours aux
est l'aide aux Juifs de l'Est
d'ac-tivités Etats-Unis.
persécu-tés
qui avaient cru trouver une terre
d'asile en Alsace-Lorraine d'où les
Alle-mandsles expulsèrent. C'est dans cette
période difficile que Samuel Fuchs donne
Joseph Kratzenstein
la pleine mesure de ses talents (1946- T948)
d'organisa-tion
et de ses qualités de coeur. Il est „leur Le premier Grand rabbin de l'après-
protecteur, leur providence-2. Il imposait guerre fut le Dr. Joseph Kratzenstein de
le respect aux autorités d'occupation Zurich où il exerça les fonctions de
alle-mandes.Ainsi, lorsque l'empereur établit pro-fesseur
d'hébreu et de rabbin adjoint. Il
son grand quartier général dans notre mettait l'accent sur la pédagogie et
pays les malheureux émigrés durent déploya une remarquable activité
par-tir
pour la Belgique. Les interventions en faveur des orphelins de
philan-thropique
énergiques du Grand rabbin permirent guerre qu'il espérait pouvoir envoyer en
aux malades de demeurer au Luxembourg Israël, l'Etat juif nouveau-né. Etant
et par la suite aux proscrits d'y revenir. plei-nement
pris par cette noble tâche, il
Mais un peu plus tard Tesmar, le démissionnera en décembre 1948 après
militaire de Luxembourg, décida
comman-dant du soir pour la jeunesse. Ses conférences deux ans de ministère rabbinique.
l'expulsion de tous les Polonais, leur sous les auspices du Consistoire furent
rapa-triement
vers leur pays d'origine ainsi que
nombreuses et de haut niveau. Parmi ses
leur incorporation dans l'armée publications relevons: „Europa und Charles Lehrmann
Samuel Fuchs remua ciel et terre
autri-chienne. So-wjetrugland"
(1935), „Der jüdische Weg" (1950-1958)
pour faire rapporter cette disposition et sa (1936), „Judentum und Kommunismus" Né en 1905 à Strzyzow, situé dans
farouche détermination fut finalement (1937). une ancienne région autrichienne
La montée du nazisme fit quasiment
récompensée. Les familles françaises doubler le nombre d'Israélites résidant au polonaise, il fit ses études
deve-nue
réfugiées chez nous par suite des et philosophiques à Würzburg,
rabbini-ques
bénéficièrent aussi de l'aide du
bombar-dements Grand-Duché. Ainsi, la population juive
Berlin et Lausanne. Docteur en
Grand rabbin qui intercéda en leur faveur passa de 1.771 en 1927 à 3.144 personnes et licencié ès Lettres, il quitta
philoso-phie
en 1935. Parmi les réfugiés on
auprès de l'occupant qui les autorisa en comptait de dès l'avènement des Nazis pour
l'Alle-magne
fin de compte à regagner leurs villes et nombreux intellectuels et des artistes qui
enrichirent non seulement la vie de la gagner la Suisse où il mena de pair une
vil-lages
d'origine. universitaire et son activité
car-rière
Au niveau scientifique le Dr. Fuchs Communauté juive, mais aussi la vie pastora-le.
culturelle du pays. Des groupes d'études Pendant son séjour en Suisse il publia
jouissait d'un grand prestige. Ainsi, il
religieuses ainsi que des associations
des ouvrages remarqués tels que „Bergso-
rédigea l'article surHammourabi pour nisme et Judaïsme", „IiElément Juif dans
virent aussi le jour au Luxembourg.
sio-nistes
l'encyclopédie juive américaine. De 1911 à Malheureusement le 10 mai 1940
la Pensée Européenne" ou encore „LEI&
1915 il publia une série d'articles ment Juif dans la Littérature Française".
impor-tants sonna le glas de cette vie culturelle et
sur le droit talmudique et les langues Plus tard il écrivit un ouvrage important
spiri-tuelle
foisonnante. A partir de la prise de
orientales. sur Heinrich Heine. Sa carrière
fonction de l'infâme Gauleiter Simon les
Depuis 1923 le Grand rabbin conditions de vie des Juifs empirèrent de débuta à Rome pour se poursuivre
rabbini-que
d'une affection cardiaque qui devait
souf-frait aux Etats-Unis et à Fribourg en Suisse.
l'emporter le 21 juillet 1928, alors qu'il jour en jour. Le Consistoire et le Grand Ses nouvelles fonctions dans
n'avait que 52 ans. rabbin Serebrenik devaient répondre de lesquel-les
il fut installé en 1950 lui permirent de
tous les actes de la Communauté juive et
étaient fréquemment convoqués à la Villa déployer une intense activité culturelle et
sociale tant à l'intérieur qu'a l'extérieur de
Pauly. Robert Serebrenik et le Président
Robert Serebrenik Louis Sternberg furent appelés à
la communauté juive du Luxembourg. Il
(1929-1946) compa-raître fut ainsi le porte-parole de la pensée juive
devant le préposé aux affaires
sur les ondes de Radio-Luxembourg
Né à Vienne en 1902, Robert Serebre- jui-ves,
le sinistre Adolf Eichmann. La
nik y fit ses études rabbiniques et s'aggrava encore à partir du 3 mai
situa-tion grâce à l'émission „La lumière éternelle"
couronnées par un doctorat. C'est
univer-sitaires 1941 où l'office du vendredi soir fut
qu'il anima avec grand talent. Le Grand
un très jeune rabbin de 27 ans
qui fit inter-rompupar les Nazis. Une semaine plus
connaissance avec sa nouvelle tard le Grand rabbin fut molesté sur la
très bien structurée et comportant
commu-nauté voie publique et le 17 mai la synagogue
de nombreuses associations. Plus qu'on avait déjà tenté d'incendier par
sur le plan religieux que ses
conser-vateur deux fois fut fermée pour être démolié par
le nouveau chef spirituel imposa
prédé-cesseurs, la suite. Se sentant en danger, Robert
une tendance plus traditionaliste aux rites Serebrenik et son épouse quittèrent
pratiqués au Luxembourg. Il trouvait un Luxembourg pour les Etats-Unis où il
appui parmi les Juifs venus devint le fondateur du „Luxembourg
et après 1933 chez les réfugiés de
d'Alsace-Lor-raine Jewish Information Office" qui voulait
l'Est à la pratique religieuse stricte. La sauver un maximum de Juifs du
majorité de la Communauté étant du piège qui s'était refermé sur
Luxem-bourg
cepen-dant
plus libérale, on aboutit à un eux. Le „Luxembourg Jewish
com-promis:l'orgue fut maintenu, mais Office" devint le „Luxembourg
Informa-tion
rituel et la vente de viande „cachère" Jewish Committee" et plus tard, le 11
l'abat-tage
furent soumis au contrôle rabbinique. mars 1942, la Communauté des Juifs
Intellectuel de grande qualité, le luxembourgeois à New York avec à sa tête
Serebrenik mit l'accent sur
Doc-teur le Docteur Serebrenik. Ayant trouvé une
religieux en y ajoutant des cours nouvelle patrie, cet homme éminent qui a
l'ensei-gnement

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rabbin Lehrmann s'occupa également de Cette formation universitaire tatif ont toujours pu compter sur le
l'instruction religieuse à Luxembourg et â doublée d'une connaissance
impres-sionnante, concours très actif du Docteur Bulz. Sa
Esch-sur-Alzette, communauté pour de multiples langues, traduit bien la soif réputation a largement dépassé nos
laquelle il fit engager un Ministre de savoir du Docteur Bulz. Mais l'homme Ainsi, il est l'un des principaux
fron-tières.
Offi-ciant
permanent. d'études se double de l'homme d'action. des célèbres Journées bibliques
ani-mateurs
La présence de Charles Lehrmann â Ainsi, dès le début de 1942, le jeune d'Anvers.
la tête de la Communauté fut marquée par Emmanuel Bulz milite au sein du Des hôtes de marques visitèrent la
des événements importants. C'est â. de Résistance „Combat". En juillet
mouve-ment Communauté pendant son ministère: le
Luxembourg que le ministre des affaires 1943 il entre dans l'Organisation Juive de couple grand-ducal lors du 175e
étrangères israélien Moshé Sharett signa combat, affiliée aux Forces Françaises de du Consistoire, le président de l'Etat
anniver-saire
Ie traité de réparation conclu entre lui et l'Intérieur. En avril 1944 il rejoint le d'Israël, le maire de Jérusalem pour ne
Konrad Adenauer. L'inauguration de la maquis de cette organisation situé près de citer que les plus prestigieux. Le Grand
nouvelle synagogue de l'avenue Monte- Chambon. Avec ce groupe il participe aux rabbin eut aussi l'honneur
rey le 28 juin 1953 en présence des plus combats pour la Libération de Lyon. le Grand-Duc et la Grande-
d'accompa-gner
hautes autorités civiles et religieuses Son activité patriotique lui a valu de Duchesse lors de leur visite officielle en
le couronnement de sa carrière de
cons-titua multiples distinctions dont le titre de Israël en 1987.
Grand rabbin du Luxembourg. Quelques Chevalier de la Légion d'Honneur au Depuis son récent départ â. la retraite,
semaines plus tard, sous son impulsion, le titre de la Résistance. le Grand rabbin Bulz n'est pas resté
nouveau bâtiment accueillit le congrès Dès la Libération Emmanuel Bulz est Avec discrétion il continue de
inac-tif.
rabbinique européen en présence des nommé rabbin auxiliaire de Lyon, ses conseils avisés à tous ceux qui lui
prodi-guer
sommités de l'époque parmi lesquelles on auprès de la Communauté de
déta-ché en font la demande et rend encore
ne saurait omettre le vénéré Grand rabbin En 1949, à la demande du Grand
Villeur-banne. services à sa communauté juive du
d'émi-nents
Leo Baeck. Charles Lehrmann quitta le rabbin de France, il accepte le poste Luxembourg.
Luxembourg en 1958 pour exercer son de la Communauté Israélite de La
rabbi-nique
ministère dans la communauté Chaux-de-Fonds en Suisse. En 1958 il est
de Berlin qu'il fit également
presti-gieuse installé comme Grand rabbin du
Joseph Sayagh
profi-ter (depuis le l er juillet 1990)
de son rayonnement spirituel et ministère qu'il exercera pendant
Luxem-bourg,
jusqu'à sa retraite. Le Grand
intel-lectuel 32 ans jusqu'au .1 er
juillet 1990. En Né en 1949 â. Fès, le Grand rabbin
rab-bin
mourut en 1977 â. Luxembourg. de ses mérites exceptionnels le
recon-naissance Joseph Sayagh est le premier chef spirituel
Gouvernement lui a conféré le titre juif de Luxembourg originaire d'Afrique
de ses fonctions. C'est la première
hono-rifique du Nord. Ce fait va de pair avec les
Emmanuel Bulz fois que les autorités luxembourgeoises pro-fondes
modifications qu'a connues notre
(1958-1990) attribuent cette distinction a un Grand Communauté depuis plus de vingt ans.
Le Grand rabbin Emmanuel Bulz est rabbin. Alors qu'auparavant la majorité de ses
né en 1917 â. Vienne. Il a passé son enfance La longue période pendant laquelle le membres provenaient d'Allemagne, de
â. Belgrade où il termine ses études Dr. Bulz fut â la tête de la Communauté Lorraine, d'Alsace ou de l'Est européen
pour entrer en 1937 à l'Ecole
secon-daires Israélite de notre pays témoigne d'un lorsqu'ils n'étaient pas Luxembourgeois
de France. Il suit en même temps
Rab-binique réciproque profond. Le Grand
atta-chement de vieille souche, les événements
des cours â. la Faculté des Lettres de la rabbin honoraire a réussi â concilier le du Maghreb et du Moyen-Orient
politi-ques
et â. l'Ecole des Langues
Sor-bonne pastoral et l'ouverture au monde non-
tra-vail ainsi que les institutions internationales et
Il obtient le diplôme de rabbin en
Orienta-les. juif tout en soulignant incessamment la bancaires ont amené nombre de Juifs
1942. Entre temps Emmanuel Bulz avait spécificité du judaïsme. De concert avec sépharades à Luxembourg.
passé en Sorbonne le Certificat d'Etudes le Président Edmond Israel et de ses amis Joseph Sayagh a passé son diplôme de
Supérieures de Langues Sémitiques chrétiens il fut l'un des fondateurs de rabbin au célèbre séminaire rabbinique de
Anciennes et subi avec succès l'examen Interconfessionnelle. Ses
l'As-sociation Paris. Il est par ailleurs licencié en

d'arabe littéral à l'Ecole des Langues sur les sujets les plus variés, ses
confé-rences mathématiques et a fait des études en
scien-ces
Orientales. A la Libération il passe un émissions radiophoniques ainsi que ses langues et civilisations orientales. De
Certificat d'Etudes Supérieures de langue allocutions pour la Fête Nationale lui 1979 â 1990 il fut Rabbin de Tours où il
allemande et s'inscrit à la Faculté de Lyon valurent le respect et l'admiration de exerça les fonctions de chargé de cours
où il obtient sa licence en 1948 pour couches de la population
lar-ges d'hébreu moderne â. l'Université François
une thèse de doctorat 6 ans plus tard â.
soute-nir Toutes les oeuvres juives, qu'elles
luxembour-geoise. Rabelais.
l'Université de Neuchâtel. fussent d'ordre religieux, culturel ou cari- En peu de temps le nouveau Grand
rabbin a su gagner la sympathie de ses
fidèles. Tout en respectant les traditions
religieuses de la communauté juive du
Luxembourg, il parvient â communiquer
avec chaleur les valeurs de la riche

juive sépharade.
tradi-tion

Alain Meyer

' Les informations quant aux Grands rabbins


jusqu'au Grand rabbin Lehrmann inclus sont
tirées de l'ouvrage de Charles et Graziella
Lehrmann: „La Communauté juive de
Luxembourg dans le passé et dans le
pré-sent",
Imprimerie Coopérative, 1953,
Esch-sur-Alzette,
pp. 55-102.
2 Pour les détails cf. l'étude du Grand rabbin
honoraire Emmanuel Bulz.
3
op. cit., p. 73
Le Grand rabbin Joseph Sayagh (a gauche) et le Dr Emmanuel Bulz

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