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I.

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

La situation des grossesses en milieu scolaire en Côte d’Ivoire est préoccupante. Selon les données
officielles du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), pour la période allant de septembre
2022 à avril 2023, il y a eu 3 588 cas de grossesses en cours de scolarité, soit une augmentation de 5%
par rapport à l’année précédente. Ces chiffres sont alarmants, en particulier si l’on considère que la Côte
d’Ivoire compte 6 901 546 élèves, dont 3 323 912 filles pour l’année scolaire 2021-2022.
Selon un communiqué du gouvernement ivoirien, les cas de grossesses en milieu scolaire sont les plus
élevés dans les régions de la Nawa, avec 293 cas, suivies des régions du Poro et du Gbeke, avec 268
cas, de la Marahoué, avec 234 cas, du Haut Sassandra, avec 199 cas et du Grand-Pont, avec 154 cas.

Bondoukou ville du nord-Est de la Côte d'Ivoire, chef-lieu de la région administrative de Gontougo et


la capitale du district Zanzan, proche du Ghana. En 2021, sa population est estimée à 141568 habitants.
Elle est située en plein cœur du Pays Zanzan.
Au total, 401 cas grossesses ont été enregistrés dans les établissements du secondaire général dans la
région du Gontougo, durant l’année scolaire 2018-2019, révèlent les résultats de la campagne
statistiques 2020 publiés, mardi 15 décembre 2020, à Bondoukou, lors d’une Journée initiée par la
Direction des stratégies, de la planification et des statistiques (DSPS).Ce résultat est en hausse
considérable au regard du nombre de grossesses enregistrées durant la précédente année scolaire 2017-
2018, estimé à 297, soit près du double, précise l’enquête menée en collaboration avec les Fonds des
Nations-Unies pour l’enfance (Unicef).
Les filles de la classe de Troisième en zone urbaine arrivent en tête avec 118 cas de grossesses suivies
de celles de la Quatrième, 97 cas, contre 16 cas pour les filles de la classe de Seconde. Par contre, les
filles des zones rurales sont moins touchées avec seulement 12 cas pour la Sixième et zéro cas pour les
classes de Seconde Première et Terminale.
Selon les statistiques de la DSPS, 40% des auteurs des grossesses sont des hommes exerçant des petits
métiers, 30% demeure des élèves et 28% des hommes nient la paternité de la grossesse.
Le phénomène des grossesses en milieu scolaire constitue un frein à la scolarisation de la jeune fille
dans le Gontougo qui fut, durant plusieurs années, la région la plus touchée par ce fléau. Cette situation
a amené d’ailleurs la ministre en charge de l’Education nationale, Kandia Camara à lancer, en 2014
depuis Bondoukou, la campagne « Zéro grossesse à l’école ».
C'est donc dans ce contexte que nous localiserons notre projet dans la ville de Bondoukou.

Le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) rappelle que les grossesses en cours de scolarité
constituent l’un des principaux obstacles à la poursuite de la scolarité des jeunes filles en Côte d’Ivoire.
En effet, ces grossesses ont des conséquences à la fois scolaires, économiques, physiques et
psychologiques sur la vie de ces adolescentes. Les filles enceintes risquent d’abandonner leur scolarité,
ce qui peut réduire leurs chances d’obtenir un emploi qualifié et de participer pleinement à la vie
économique de leur communauté. De plus, les grossesses précoces augmentent les risques de
complications médicales pour les jeunes filles es et les nourrissons, ce qui peut entraîner des
conséquences graves pour leur santé physique et mentale. Pour améliorer la réinsertion de ces jeunes
filles dans la communauté souvent marginalisé des efforts sont déployés par les autorités ivoiriennes,
mais le constat général présente des obstacles que rencontrent ces jeunes filles qui sont :

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❖ Une offre limitée des services (le manque de services appropriés pour ces filles)
❖ Un manque de locaux (insuffisance de salle de rencontre, de consultation, de conférence et de
bureaux pour le personnel)
❖ Des impacts architecturaux sur la santé et l’épanouissement des jeunes filles (les principes de
conception d’un établissement de soutien et de suivi ayant des bénéfices sociaux et
psychologiques sont négligés)

Ainsi en tant que futur bâtisseur les particularités de cette population nous a amenés à réfléchir
à cette problématique :
▫ D’une part pour répondre aux besoins des jeunes filles victimes de ce fléau tout en renforcant
les services existants et en leur donnant sur le plan architectural un espace de vie qui favorise
le soutien, la relaxation et le réconfort.

▫ D’autre part cette construction permettra la prise en charge de ces jeunes filles sur place dans
un service offrant des conditions favorables à leur épanouissement.
Il convient alors de chercher à savoir :

✓ Quel programme architectural supplémentaire accessible et fonctionnel pour un centre


d’accueil et de soutient ?
✓ Quel service mettre en place pour favoriser la prise en charge de ces jeunes filles tout en
leurs permettant une bonne réinsertion ?
D’où notre motivation pour le présent thème : “ CONSTRUCTION DUN CENTRE D’ACCUEIL ET
DE SOUTIENT POUR LES JEUNES FILLES VICTIMES DE GROSSESSE EN MILIEU SCOLAIRE
A BONDOUKOU EN COTE D’IVOIRE”

II. ETUDE DE CAS

1. La maison Elizabeth
La Maison Elizabeth est un centre de réadaptation
offrant un continuum de services d’intervention et
de soutien aux familles ayant des enfants âgés de 0
à 5 ans. Ils interviennent dans de nombreux
contextes : du programme résidentiel hautement
structuré à un programme d’éducation quotidienne,
en passant par une expérience de vie transitoire et
des services de soutien communautaire. Montréal,
Canada

Organisation fonctionnelle : Equipe


administrative, équipe clinique, staff, spécialiste en activité clinique

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2. Maggie’s place
Maggie's Place accueille les femmes enceintes et
les mères et leurs enfants dans une communauté
sûre et aimante, offrant des programmes qui
changent la vie et des services continus pour les
aider à devenir autonomes.
Phoenix, Arizona, USA

III. BESOINS ET PROGRAMME DU PROJET

• Agencement de l'espace : Le centre peut être organisé en différents espaces distincts. Prévoir
un espace d'accueil pour accueillir les jeunes filles; salles de consultation individuelles pour
des entretiens confidentiels avec des travailleurs sociaux ou des conseillers, salles de réunion
pour des séances de groupe et des ateliers.

• Espaces de vie : Des espaces de vie confortables et accueillants pour les jeunes filles et leurs
enfants. Cela peut inclure des salons, des aires de jeux pour les enfants, des espaces de détente
et des cuisines communes où les résidentes peuvent préparer des repas et interagir les unes
avec les autres.

• Logements adaptés : Des logements spécifiquement adaptés aux besoins des jeunes filles
enceintes ou des jeunes mères célibataires. Inclure des installations sanitaires adaptées aux
besoins des résidentes et de leurs enfants.

• Services de soutien : Des espaces dédiés aux services de soutien tels que les consultations
médicales, les séances de conseil et les services d'éducation parentale. Ces espaces peuvent
être équipés de matériel et de technologies nécessaires pour fournir des services de qualité.

• Bureaux administratifs : Des bureaux administratifs où le personnel peut travailler sur la


gestion du centre, l'organisation des programmes et la coordination des services.

• Jardins et espaces extérieurs : Des espaces extérieurs conviviaux tels que des jardins, des aires
de jeux extérieures pour les enfants, des espaces de détente en plein air et des zones de
promenade pour offrir un environnement agréable et apaisant.

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• Accessibilité : Accessible aux personnes à mobilité réduite en prévoyant des rampes d'accès,
des ascenseurs et des installations sanitaires adaptées.

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