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La maison
l'islam de
Comprendre l'islam… dans son authenticité, avec

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présence" (‫ ) ُحضور‬quand on Rechercher

accomplit la prière rituelle


 14 mai 2010  - 2.2.2 - Actions destinées à faire progresser la Publicité
spiritualité (‫)عبادات‬, N- Questions liées au culte (‫)مسائل متعلقة بالعبادات‬

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Comme nous l'avions dit dans un autre article (cliquez marchand spécialisé
ici), la prière rituelle musulmane a ceci de particulier dans le produits
qu'elle consiste en une combinaison : culturels islamiques
– d'évocation de Dieu en son for intérieur, (livre, logiciel,
– de prononciation de paroles à la Gloire de Dieu, de cédérom, cassette
passages du Coran et de demandes adressées à audio & vidéo, articles
Dieu, divers).
– de gestes de respect et de postures exprimant que
:
tout entier on est tourné vers Dieu (posture debout les
mains croisées en signe de respect et de dévotion,
posture courbée, posture prosternée, posture assise,
le tout vers la Maison de Dieu).
Ash-Shâtibî a évoqué quelque chose de cela (Al-
Muwâfaqât 1/338).

Il ne s'agit donc pas de se contenter de pratiquer


parfaitement les gestes et les postures, et de
prononcer à la perfection ce qu'il s'agit de prononcer Ajouter votre publicité
pendant la prière, sans jamais se soucier du fait que ici
son esprit vagabonde et pense à ce qu'on avait fait
avant la prière ou à ce qu'on a à faire après la prière.

De la parole divine "Et accomplis la prière li-dhikrî" Catégories


(Coran 20/14), Ibn ul-Qayyim écrit qu'il existe trois
commentaires : Sélectionner une catégorie
– A) "Et accomplis la prière quand tu penses à
Moi" (la particule "li" étant alors waqtiyya, comme
dans les versets 17/78 et 21/47) ; Avez vous lu ces
– B) "Et accomplis la prière pour que tu penses à articles ?
Moi" (la particule "li" étant alors de ta'lîl, et le nom
Qui sont les Sabéens
d'action "dhikr" étant en rapport d'annexion avec ce
évoqués dans 3 versets
qui constitue son complément d'objet) ;
du Coran ? Est-il vrai que
– C) "Et accomplis la prière pour que Je pense à
c'étaient des astrolâtres
toi" (la particule "li" étant alors de ta'lîl, et le nom
mais qui priaient 5 fois
d'action "dhikr" étant en rapport d'annexion avec ce
par jour et jeûnaient 30
qui est son sujet).
jours par an, et en fait
Puis Ibn ul-Qayyim écrit que le commentaire que nous l'islam a copié leurs
avons désigné ici sous la lettre "B" est le plus prescriptions cultuelles ?
pertinent ("az'har"), mais qu'au fond les trois
Les variantes
commentaires sont corrects. Car :
authentiques du texte
– d'une part, c'est le fait que l'homme a en lui le dhikr
coranique sont-elles
de Dieu qui va le pousser à avoir besoin d'accomplir
toutes rapportées au
une prière devant Lui (et c'est ce que dit le
tawâtur ?
commentaire A) ;
– d'autre part, la prière que l'on fait alors est le moyen Si Muhammad ibn
Abdillâh (sur lui soit la
:
par lequel on fait le dhikr de Dieu (et c'est ce paix) ne savait pas
qu'affirme le commentaire B) ; encore (lors de la Période
– enfin, lorsque le croyant pense à Dieu, Dieu pense à d'Introduction), et ne
Lui, comme le dit le verset coranique 2/152 (et qu'il croyait pas encore (au
s'agit d'accomplir la prière afin que Dieu pense à soi, début du Palier Un) qu'il
c'est ce qu'affirme le commentaire C) (Al-Wâbil us- était un prophète de
sayyib, p. 104, avec une légère modification en ce qui Dieu, comment expliquer
concerne le dernier point). qu'il ait dit par ailleurs
qu'il a été "fait prophète
– Le commentaire A parle de dhikr de istihdhâr, et sceau des prophètes
– le B de dhikr de taqarrub (lire l'article dont nous alors que Adam était"
nous avons donné le lien plus haut). encore partiellement créé
?
Quant à la parole divine "Et établis la prière. La
prière empêche (l'homme) des actions honteuses Le Coran recèle des
et mauvaises ; et le dhikr de Dieu est plus grand" éléments qui sont des
(Coran 29/45), Ibn Taymiyya la commente comme signes de son origine
signifiant que l'accomplissement de la prière d'une divine, mais aussi des
part éduque l'homme et le mène à délaisser le mal, éléments qui peuvent
et d'autre part constitue du dhikr de Dieu, mais ce être sources de test pour
dernier aspect y est plus grand que le premier (Al- la solidité de la foi des
Wabil us-sayyib, pp. 104-105). croyants

La prière rituelle (salât) qui est complète et parfaite est La Révélation de Dieu

donc celle où la forme extérieure enseignée par le (‫ )الوحي‬- Les différents

Prophète a été parfaitement pratiquée, de même que moyens par lesquels


l'intérieur y a été présent, c'est-à-dire qu'on y a pensé Dieu parle à un humain

suffisamment à Dieu en son for intérieur (qalb). Si on


n'y a pensé que très peu à Dieu, la prière reste valide
(asl) mais n'atteint pas la perfection obligatoire (kamâl
Étiquettes
wâjib). C'est bien pourquoi Dieu a dit au sujet des
Hypocrites : "Et lorsqu'ils se lèvent pour la prière
amour analogie avis C'-
rituelle, ils se lèvent avec paresse, par ostentation
Le Coran clerge
vis-à-vis des hommes, et ne pensant (yadhkurûna)
à Dieu que peu" (Coran 4/142). connaissance
connaissance cachee copies
Faire des efforts pour découvrir minutieusement corps culte cultuel
comment le Prophète (sur lui soit la paix)
cœur D- Le
accomplissait la prière est nécessaire, en vertu du
:
hadîth : "Et accomplissez la prière comme vous
m'avez vu le faire" (al-Bukhârî 605, Muslim 674).
Coran Dhu-l-Qarnayn

Dieu divergence diversite


Cependant, passer tout son temps libre et consacrer
le plus clair de son énergie à prendre connaissance divinité divorce fatwa

des avis divergents des mujtahidûn à propos de femme foi Gog

chaque élément (juz') de la prière, et à donner homme ibada ijtihad


préférence à tel avis sur tel autre, et ne jamais ou incroyance islam jeûne
presque jamais faire d'efforts pour essayer de se kufr laïcite Le Coran
concentrer sur son intérieur quand on effectue la Magog mariage Plus de
prière, c'est sans conteste passer à côté de la finalité
compréhension purification
pour laquelle Dieu a institué cette prière rituelle et
raison ratio legis
pour laquelle le Prophète nous l'a enseignée.
révélation sens figuré

- soufisme sunna
temporel variantes voile
I) Quelques hadîths du
Prophète (sur lui soit la
paix), un propos de Ibn Facebook
Abbâs, et un autre de Omar
(que Dieu les agrée) sur le Maison-islam
Suivre la Page
sujet :
Le Prophète (sur lui soit la paix) a dit : "Lorsque l'un
d'entre vous accomplit la prière, il converse avec
son Seigneur (…)" (al-Bukhârî 508). Al-Bukhârî a titré
sur ce hadîth : "Celui qui prie converse avec son
Seigneur" (Sahîh ul-Bukhârî, mawâqît us-salât, bâb 7).
Ailleurs, sur d'autres hadîths, al-Bukhârî a écrit ce titre
: "Al-khushû' fi-s-salât" (Sahîh ul-Bukhârî, sifat us-
salât, bâb 7).

Un jour, après avoir fait les ablutions, le Prophète dit :


"Celui qui fait les ablutions comme les miennes,
puis accomplit deux cycles de prière pendant
lesquels il ne parle pas à son âme (lâ yuhaddithu
fîhimâ nafsahû), ses péchés antérieurs lui seront
pardonnés" (al-Bukhârî 158, Muslim 226).
:
Le Prophète a aussi dit : "Tout musulman qui fait les
ablutions et les fait bien, puis se met debout et
accomplit deux cycles de prière en y étant tourné
de son cœur et son visage, le Paradis devient
acquis pour lui" (Muslim 234).

Abdullâh ibn ush-Shikhkhîr raconte : "Je me suis


rendu auprès du Prophète, que Dieu le bénisse et
le salue. Il était en train d'accomplir la prière ; et
de sa poitrine montait, à cause des pleurs, comme
le bruit que fait le récipient où chauffe l'eau" (an-
Nassâ'ï 1214 ; voir aussi Abû Dâoûd 904).

Le Prophète a aussi dit : "(…) Puis, lorsque le


second appel à la prière est donné, il [= le Diable]
tourne le dos. Lorsque l'appel est terminé, il vient.
Il s'interpose entre l'homme et son âme, lui disant
[en pensée] : "Pense à ceci, pense à cela", au
sujet de ce à quoi il ne pensait pas. Jusqu'à ce que
l'homme ne sache plus combien de cycles il a
effectués" (al-Bukhârî, Muslim).

Ibn Taymiyya a cité ce propos de Ibn Abbâs : "Tu


n'obtiendras, de la prière que tu as accomplie, que
ce de cette (prière) où tu auras été présent
mentalement ("mâ 'aqalta minhâ")" (MF 22/603),
puis le savant damascain a cité ce hadîth où le
Prophète a dit : "Le serviteur repart (après avoir
accompli sa prière) alors que n'a été écrit pour lui
que la moitié de celle-ci, que le tiers de celle-ci,
que le cinquième de celle-ci, que le sixième de
celle-ci, que le septième de celle-ci, que le
huitième de celle-ci, que le neuvième de celle-ci
(ou) que le dixième de celle-ci" (Abû Dâoûd 796).

Abû Qatâda relate que le Prophète a dit : "Je me


tiens debout dans la prière [que je dirige], je
voudrais l'allonger, et alors j'entends les pleurs
d'un enfant, j'accomplis alors ma prière de façon
:
moyenne (atajawwazu) pour ne pas mettre sa mère
dans la difficulté" (al-Bukhârî 675, Muslim). Anas ibn
Mâlik relate le même propos du Prophète, mais à la fin
on lit : "j'accomplis alors ma prière de façon
moyenne (atajawwazu) par ce que je sais de la
tristesse de sa mère à cause de ses pleurs" (al-
Bukhârî 677, Muslim).

'Uqba ibn ul-Hârith raconte : "J'ai accompli la prière


de al-'asr sous la direction du Prophète à Médine.
Lorsqu'il eut fait les salutations finales, il se leva
précipitamment et entra auprès de l'une de ses
épouses. Puis il ressortit et vit l'étonnement qui
apparaissait sur le visage des gens. Il leur dit :
"J'ai pensé, alors que j'étais dans la prière, à un
morceau d'or qui se trouvait chez nous. Je n'ai pas
voulu qu'il passe la soirée chez nous, j'ai alors
ordonné qu'il soit partagé"" (al-Bukhârî 1163,
Muslim). Sur ce hadîth (à ce numéro), al-Bukhârî a
titré : "Du fait que l'homme pense à quelque chose
pendant la prière" (Sahîh ul-Bukhârî, al-'amal fi-s-
salât, bâb 18).

Omar ibn ul-Khattâb a dit un jour : "Je prépare mes


armées pendant que je suis dans la prière" (Ibn Abî
Shayba, 8034, également cité par al-Bukhârî ta'lîqan :
al-'amal fi-s-salât, bâb 18 : Omar parlait là de
comment il organiserait l'armée et de quoi il
l'équiperait). Il a aussi dit : "Je calcule la jizya de al-
Bahreïn pendant que je suis dans la prière" (Ibn
Abî Shayba, 8033).

-
II) Comment améliorer sa
"présence d'esprit" pendant
la prière ?
Tout le monde – l'auteur de ces lignes ne fait pas
:
exception – manque de concentration pendant les
prières rituelles. Il faut cependant vouloir faire un effort
pour, avec la permission de Dieu, améliorer celle-ci.

– A quoi penser ?
Ibn Taymiyya nous conseille de penser, de réaliser
mentalement (ya'qilu) aux gestes et aux postures que
l'on adopte (MF 22/605), c'est-à-dire à leur
signification.

Ainsi, on a fait ses ablutions pour se purifier corps et


âme.

Maintenant on est tourné vers la Maison de Dieu et on


est donc "devant Dieu". On se tient maintenant
debout, et après avoir levé les mains on les croise sur
sa poitrine – ou un peu plus bas, selon un autre avis
–, en signe d'humilité devant Lui. On a les yeux
baissés sur le sol. On demeure un instant ainsi à faire
la récitation d'une partie du texte coranique.
Puis on se courbe ; puis on revient à la posture
debout.
Puis on se prosterne devant Dieu, plaçant son front
devant Lui en signe d'adoration ; puis on s'assoit.
Puis on se prosterne de nouveau ; puis on revient.
Un cycle de la prière est accompli.
(D'après un autre avis, à d'autres moments on lève de
nouveau les mains à hauteur des épaules : cliquez ici
; cette élévation des mains constitue alors un geste de
respect devant Dieu, répété avant une chacune des
trois postures les plus importantes : Hujjat ullâh il-
bâligha 2/24.)

Quand deux cycles sont accomplis, vient la posture


assise...

Ibn Taymiyya nous conseille également de réaliser


mentalement ce qu'on prononce verbalement, et aussi
d'en méditer la signification (MF 22/605). Ainsi, pour
:
débuter la prière, on prononce "Allâhu akbar" ("Dieu
est le plus grand").
Puis vient l'une des formules débutant la prière, où on
glorifie Dieu.
Puis vient la récitation du Coran, avec la sourate al-
Fâtiha, suivie de quelques autres versets, au choix.
Quand on se courbe on prononce de nouveau "Allâhu
akbar" ("Dieu est le plus grand").
Dans la position courbée, on prononce : "Sub'hâna
rabbiya-l-'azîm" ("Pur de tout défaut est mon Seigneur
le Très Grand"). Quand on se relève, on dit :
"Sami'Allâhu li man hamidah" ("Dieu a entendu celui
qui a fait Sa louange"), et on proclame alors,
s'adressant à Dieu : "Rabbanâ laka-l-hamd" ("Notre
Seigneur, à Toi la Louange").
Puis, quand on part dans la prosternation, de même
que lors que chaque autre changement de posture, on
dit : "Allâhu akbar" ("Dieu est le plus grand"). Dans la
position prosternée, on prononce : "Sub'hâna rabbiya-
l-a'lâ" ("Pur de tout défaut est mon Seigneur, Celui qui
est le Plus Elevé"). Il y a encore d'autres choses à
réciter, comme la formule du tashahhud.

-
– A quoi ne pas penser ?
Ibn Taymiyya écrit de ce qui précède qu'il s'agit là de
ce qu'il faut réaliser mentalement. Mais il nous dit qu'il
s'agit aussi de délaisser certaines choses : il faut
ainsi laisser de côté les pensées relatives aux activités
que l'on avait faites avant la prière et aux tâches que
l'on a à faire après la prière (MF 22/607). Or la
difficulté ici est double : d'une part on a ses soucis et
ses tâches de la vie quotidienne ; d'autre part le
Diable s'évertue à suggérer de nombreuses pensées
pendant la prière.

-
:
– Que s'agit-il d'éviter ?
Ibn Taymiyya souligne que la concentration dans la
prière est bien évidemment moindre en certaines
circonstances particulières qu'en temps normal : ainsi,
la prière faite en situation de peur (salât ul-khawf), sur
le champ de bataille, est allégée sur le plan des
postures, comme il est évident que la concentration y
est moindre. C'est bien pourquoi le verset qui parle de
cela conclut par : "Lorsque vous aurez la
tranquillité, alors accomplissez parfaitement la
prière" (Coran 4/103).

Cependant, en temps normal, tant qu'il y en a la


possibilité, il s'agit d'éviter toute situation qui serait de
nature à perturber sa concentration pendant la prière.

Ainsi, le Prophète a dit : "Lorsque le dîner est servi


et que la prière commence, commencez par le
dîner" (al-Bukhârî 640, 641, Muslim 558, 557 ; voir
aussi at-Tirmidhî 353, 354). "Pas de prière en
présence de la nourriture, ni lorsqu'on éprouve
l'un de deux besoins" (Muslim 560, Abû Dâoûd 89).
Al-Bukhârî a écrit comme titre (tarjama) : "Lorsque le
repas est servi et que la prière (en groupe)
commence… Ibn Omar commençait par le dîner. Et
Abu-d-Dardâ' a dit : "Cela relève de l'intelligence
de l'homme qu'il s'occupe de ce qu'il doit faire,
afin qu'il puisse se tourner vers la prière le cœur
libre"" (Sahîh ul-Bukhârî, al-jamâ'a wa-l-imâma, bâb
14).
Trois points sont ici à noter.
Le premier est que pour ce qui est de la nourriture,
certains ulémas sont d'avis que cela est inconditionnel
; d'autres ulémas disent que cela est conditionné au
cas où on a faim, car c'est dans ce cas précisément
que la présence de nourriture attire l'attention de la
personne et l'empêche de se concentrer sur autre
:
chose (FB 2/208).
Le second est que Abu-d-Dardâ' parlait là des cas où
un imprévu est survenu, ou des cas exceptionnels,
comme le jeûneur qui rompt son jeûne surérogatoire
et a très faim (c'était dans ce cas que Ibn Omar restait
assis à manger même en entendant la récitation de
l'imam : FB 2/209). Sinon il faut prendre ses
dispositions à l'avance pour éviter de manquer la
prière en congrégation.
Le troisième point est qu'on ne peut se consacrer à
la nourriture lorsqu'on a faim ou à tout autre besoin qui
est de nature à nous empêcher de nous concentrer
sur la prière que lorsqu'il y a une possibilité par
rapport à l'horaire légale de la prière obligatoire.
Sinon, si cet horaire risque de se terminer [ou de
devenir mak'rûh tahrîmî] il faut donner préférence à
l'accomplissement de la prière (FB 2/209).

Abû Jahm avait offert au Prophète un manteau sur


lequel se trouvait des dessins (FB 1/626). Après avoir
accompli une prière vêtu de ce manteau, le Prophète
dit : "Emportez ce manteau auprès de Abû Jahm,
et ramenez-moi de la part de Abû Jahm un
manteau simple (anbijâniyya). Celui-ci a détourné
mon attention pendant ma prière" (al-Bukhârî 366,
Muslim 356), ou bien il a dit : "Je crains que celui-ci
détourne mon attention pendant ma prière" (FB
1/626).

Aïcha avait installé un petit rideau léger, doté


d'images, dans un coin de son appartement. Le
Prophète lui demanda (par la suite) d'enlever ce
rideau, car "ses images ne cessaient" d'attirer son
attention "pendant qu'il accomplissait la prière"
(surérogatoire chez lui) (al-Bukhârî 367).

-
III) Du fait que le imam doit
:
se soucier aussi de ceux qui
prient sous sa direction :
L'imam – celui qui dirige la prière – a le devoir, en sus
de se concentrer sur sa prière, de tenir compte de
l'état de ceux qui prient sous sa direction.

Déjà de façon générale il ne doit pas allonger la prière


au point par exemple de la faire durer une demi-heure
: ce genre de longues prières, on doit les faire quand
on effectue seul des prières surérogatoires. Le
Prophète a dit : "Lorsque l'un d'entre vous dirige la
prière des gens, qu'il l'accomplisse de façon
"légère" ; car il se trouve parmi le malade, le faible
et vieillard. Et lorsqu'il accomplit la prière seul,
qu'il l'allonge comme il veut" (al-Bukhârî 671,
Muslim 467 avec un terme différent ; voir aussi Muslim
468).

Mais, dans le cas particulier où un problème survient,


le imam doit raccourcir plus encore sa prière. Je me
souviens des conseils de notre professeur, Cheikh
Abdullâh Patel, qui nous disait que lorsqu'on était
imam on devait raccourcir la prière si on entendait par
exemple une clameur, ou qu'il se produisait quelque
chose. De même, lorsqu'on est imam et qu'on sait que
l'affluence des croyants est telle que, dans la
congrégation, certains se trouvent obligés de prier
dans un lieu très inconfortable, on doit effectuer de
courtes prières. Il peut même arriver qu'un événement
extrêmement grave oblige à rompre la prière (et cela
concerne cette fois le imam comme celui qui prie
seul), quitte à la recommencer plus tard.

Que Dieu récompense Son Messager, qui, bien que


très présent mentalement pendant qu'il priait,
demeurait quand même connecté avec les réalités qui
l'entouraient : entendant les pleurs d'un enfant, il
:
raccourcissait relativement la prière par rapport à la
longueur qu'il aurait souhaité lui donner.

-
IV) Comment expliquer que
le Prophète a, pendant sa
prière, pensé à un morceau
d'or se trouvant chez lui, et
que Omar ibn ul-Khattâb a
dit procéder à
l'organisation de son armée
pendant qu'il priait ?
En fait il s'agit de comprendre tout d'abord le statut
des pensées que sa propre personne sécrète, ou que
le Diable met dans son esprit : lesquelles de ces
pensées constituent-elles un manquement dans la
perfection obligatoire de la prière (kamâl wâjib), et
lesquelles ne le constituent pas ?

– Une proposition de synthèse :


– A) Quand c'est volontairement que, pendant qu'on
prie, on évoque dans son esprit autre chose que ce
qui est lié à la prière : cela est concerné par le hadîth
que nous avons cité en début d'article sous le n° 2,
qui disait d'accomplir une prière où il s'agit de "ne pas
parler à son âme" ; ceci constitue donc un
manquement dans sa prière.

– B) Quand ce n'est pas volontairement que l'on se


mettrait à penser à quelque chose d'extérieur à la
prière, mais que de telles pensées viennent dans son
esprit :

–--- B.A) si ces pensées sont seulement passagères


et qu'on ramène son esprit à la prière, alors la vertu
:
mentionnée dans le hadîth n° 2 est acquise d'après
an-Nawawî (cité en FB 1/341) et Ibn Battâl (cité en FB
2/293) ;

–--- B.B) et si ces pensées perdurent, alors :

--------- B.B.A) si on a fait un effort pour reprendre le


dessus, alors on a fait ce qu'il fallait ;

--------- B.B.B) et si on n'a fait aucun effort pour


ramener son esprit vers la prière, alors :

------------- B.B.B.A) si ces pensées relèvent du


dunyâ, alors cela est mauvais ;

------------- B.B.B.B) et si cela relève du dîn (dans le


rapport n° 2 avec lui : cliquez ici), alors :
----------------- B.B.B.B.A) si on n'était pas dans une
situation d'occupation très prenante, alors cela
constitue un manquement ;
----------------- B.B.B.B.B) si on se trouvait dans une
situation d'occupation très prenante au point
qu'on est réellement excusable auprès de Dieu,
alors cela est excusé.

La pensée qui avait traversé l'esprit du Prophète était


peut-être de type B.A, nous l'avons dit plus haut.

Quant aux deux propos de Omar ibn ul-Khattâb, je


penche vers l'interprétation selon laquelle cet
illustre Compagnon ne relatait pas là quelque
chose qu'il ferait volontairement, en tant que
chose tout à fait normale lors d'une prière,
mais relatait plutôt là ce qui lui arrivait
involontairement, à cause de ses trop nombreuses
occupations liées à sa fonction de calife, donc de
dîn (dans le rapport n° 2 avec lui, comme nous l'avons
vu) : il s'agissait donc d'un cas B.B.B.B.B.

Ceci semble ressortir de la relation de certaines


:
personnes, qui racontent qu'une fois, Omar dirigea la
prière de al-maghrib, mais n'y fit pas la récitation du
Coran. Lorsqu'il eut terminé la prière, Abû Mûssâ le lui
fit remarquer. Après s'être assuré de cela, il refit la
prière. Lorsqu'il eut accompli celle-ci, il dit : "Pas de
prière lorsque la récitation n'y a pas eu lieu.
M'avait occupé l'esprit une caravane que j'avais
équipée et envoyée à Shâm ; je m'étais mis à
penser à son sujet" (FB 3/117).
Omar n'était pas un commerçant envoyant des
caravanes, il s'agissait ici de quelque chose qu'il avait
fait en tant que calife, dans le cadre de sa gestion de
la société. C'est apparemment ce que al-Bukhârî veut
faire comprendre, en ayant placé ce propos de Omar
sous le même titre (tarjama) que celui sous lequel il a
placé le hadîth où on voit le Prophète penser, pendant
qu'il prie, au morceau d'or qui le préoccupe : "Du fait
que l'homme pense à quelque chose pendant la
prière" (Sahîh ul-Bukhârî, al-'amal fi-s-salât, bâb 18). Il
s'agissait donc également pour Omar d'un souci,
d'une idée qui revenait dans sa tête parce qu'il en était
soucieux et avait de nombreuses charges, et non
d'une pensée volontaire.

Ibn Abî Shayba a par ailleurs rapporté de Ibn Sîrîn le


propos suivant : "Omar ibn ul-Khattâb craignait
d'oublier ; lorsqu'il accomplissait la prière, il avait
chargé quelqu'un, afin de le remarquer : lorsqu'il
se levait, il se levait aussi ; et lorsqu'il s'asseyait, il
s'asseyait" (3496). Ibn Kathîr a écrit que, sous
réserve que ce propos soit authentique, il relate en fait
ce qui s'est passé à un moment où Omar était très
soucieux : peut-être lors de la bataille du Yarmuk,
lorsqu'il avait appris que les Byzantins avaient massé
quantité de troupes contre les musulmans (note de
Muhammad 'Awwâma sur Mussanaf Ibn Abî Shayba,
3/199-200).
:
Wallâhu A'lam (Dieu sait mieux).

← Par quoi se rapproche-t-on de Dieu ?

Dans les contrées où le soleil ne se couche pas


pendant des mois, comment feront les gens pour
effectuer les prières du coucher du soleil et de la
nuit ? →

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Auteur des articles : Anas Ahmed Lala


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