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Mines Maths1 MP

a.chabchi@lydex.ma

Théorème de Moivre-Laplace
Résultats préliminaires

1. La formule de Stirling fournit un équivalent de n!; et on sait que :


p n n
n! s 2 n
e
p n n p n n
par conséquent n! 2 n =o 2 n ; donc il existe une suite réelle ( n )n convergente vers
e e
0 telle que
p n n p n n p n n
n! 2 n = n 2 n : Càd n! = (1 + n) 2 n CQFD
e e e
2. Soit > 0 et 2 R; on a par dé…nition de la partie entière, pour tout x > 0 :

x+ 1 b x+ c x+
x+ 1<b x+ c x+ donc <
x x x
x+ 1 x+
Or lim = lim = 1; par suite b x + c s x lorsque x ! +1:
x!+1 x x!+1 x
De même en utilisant l’encadrement
x+ d x+ e< x+ +1

on obtient d x + e s x lorsque x ! +1:


1
3. La fonction est continue sur R et par croissance comparée on a (t) = o au voisinage de 1; or
t2
1
t7 ! est intégrable au voisinage de 1 car de type Riemann avec = 2 > 1: Ainsi est intégrable sur
t2 Z +1
R et par conséquent (t) dt converge.
1

x2 x2 x2
4. On a (x) = (1 + x) ln (1 + x) = (1 + x) x + o x2 =x + x2 + o x2 = x + + o x2 :
2 2 2

Etude asymptotique d’une suite


5. Etudions la monotonie de la suite …nie (P (Xn = k))0 k n ; puisque Xn suit une la binomiale B (n; p) ; alors

k n
P (Xn = k) = pk q n k 6= 0

Donc pour k 2 f0; :::; n 1g :

P (Xn = k) q (k + 1)
P (Xn = k) < P (Xn = k + 1) () < 1 () < 1 () k < np q
P (Xn = k + 1) n (n k)

Donc k + 1 dnp qe ; ainsi P (Xn = 0) < P (Xn = 1) < ::: < P (Xn = dnp qe) et au-delà de cette indice
on ne peut plus avoir P (Xn = k) < P (Xn = k + 1) : On conclut alors que pn est la probabilité dominante
d’une binomiale.
6. Selon la question Q.2, on a xn = dnp qe s np donc de limite +1: Par ailleurs on a par dé…nition de
dnp qe l’inégalité
n dnp qe = n xn n (1 p) + q 1
Puisque p 2 ]0; 1[ ; alors lim n xn = +1:
n!+1

1
D’autres parts, on a

n n!
pn = P (Xn = xn ) = pxn q n xn
xn = pxn q n xn
xn ! (n xn )!

Or les suites (xn )n st (n xn )n tendent vers +1; on peut donc utiliser la formule de Stirling, ainsi
p xn xn p xn xn
xn = 2 xn + 1 xn ; avec lim xn = 0, donc xn ! s 2 xn et de même (n xn )! s
e n!+1 e
p n xn
n xn
2 (n xn ) : En reportant dans l’expression de pn ; on obtient :
e
p
p p n 1 nn pxn q n xn
npqpn s npq p p xn n xn
xn (n xn ) 2 xn (n xn )
p
xn n xn p n
Pour conclure il su¢ t de remarquer que s p et s q; donc le terme npq p ! 1:
n n xn (n xn )
CQFD
7. En passant à l’écriture exponentielle on aura :

nn pxn q n xn
xn ln
xn
(n xn ) ln
n xn
n xn = en ln(n) e p e q
xxnn (n xn )
1 1
xn ln n (n xn ) ln n
puis en écrivant en ln n = e e ; on obtient de l’autre coté :
xn np np xn xn np xn np xn np xn np xn n xn
np np nq nq np 1+ np ln 1+ np nq 1+ nq ln 1+ nq xn ln np (n xn ) ln
e =e =e nq

D’où l’égalité entre les deux expressions.

8. On vérife facilement que les suites xnnpnp et npnqxn sont à valeurs dans ] 1; +1[ et convergent vers
n n
0, donc d’après les questions Q.4, Q.6 et Q.7, on obtient :
xn np np xn xn np xn np np xn np xn
p 1 np np nq nq np 1+ np ln 1+ np nq 1+ nq ln 1+ nq
npqpn s p e =e
2
2 2 2 2
xn np 1 xn np xn np np xn 1 np xn np xn
1 np np + 2 np +o np nq nq + 2 nq +o nq
= p e
2
2 2 2 2
1 xn np xn np 1 np xn np xn
1 2
p
np +o p
np 2
p
nq +o p
nq
= p e
2
p 1
la suite (xn np)n étant bornée, donc le terme à l’exponentielle tend vers 0, ainsi lim npqpn = p :
n!+1 2

Convergence en loi
9. On a Yn ( ) = f n;k = 0 k ng et puisque Xn suit la loi binomiale B (n; p) ; alors P (Yn = n;k ) =
P (Xn = k) = pk q n k nk :
On sait que E (Xn ) = np , V (Xn ) = npq; de plus l’espérance étant linéaire et la variance véri…e V (aX + Y ) =
a2 V (X) ; donc
E (Xn ) np E (Xn )
E (Yn ) = p = 0 et V (Yn ) = =1
npq npq
Ainsi la varaible Yn est centrée réduite.
np n (1 p)
10. On a n;0 = p ! 1 lorsque n ! +1 et p n;n =
! +1 lorsque n ! +1; donc il existe
npq npq
1
un rang N1 1 tel que 8 n N1 ; [a; b] [ n;0 ; n;n ] : De même puisque b a > 0 et lim p = 0; il
n!+1 npq
1
existe un rang N2 1 tel que 8 n N2 ; p b a: Il su¢ t alors de prendre N = max (N1 ; N2 ) :
npq

2
p
11. A l’aide de la dé…nition de kn (t) = npqt + np ; on véri…e facilement que pour tout entier s; la
fonction en est constante sur l’intervalle [ n;s ; n;s+1 [ est vaut n;s ; donc en escalier sur [ n;0 ; n;n ] =
([0 s n 1 [ n;s ; n;s+1 [) [ f n;n g : Ainsi si [a; b] un segment de R; on sait selon Q.10, qu’il existe un rang N
à partir du quel [a; b] [ n;0 ; n;n ] ; d’où en sera en escalier sur chaque segment [a; b] ; par suite en escalier
sur R:
p k np
D’autres parts, t 7 ! kn (t) = npqt + np est croissante sur R et k 7 ! n;k = p est croissance sur
npq
Z, donc par composée la fonction en : t 7 ! n;kn (t) est croissante sur R:
p p
Puis à l’aide de l’encadrement npqt + np 1 < kn (t) npqt + pn, on obtient l’inégalité :

kn (t) np 1
en (t) = p t < en (t) + p :
npq npq

Par conséquent, on aura


1
8 t 2 R; 0 t en (t) p
npq
1
Or la suite p est convergente vers 0, donc la suite de fonction (en )n converge simplement
npq n 1
sur R vers l’application identique e : t 7 ! t: Notons que cette convergence est uniforme sur R puisque
R 1
kt en (t)k1 p ! 0; quand n ! +1
npq
1
12. On a d’abord n;kn (a) = en (a) ! a lorsque n ! +1 et aussi n;kn (b)+1 = en (b) + p ! b lorsque
npq
Z Z Z
n ! +1: Et puisque est continue alors la fonction h ( ; ) = (t) dt = (t) dt (t) dt
0 0
2 1 @h
est continue sur R : (En faite de classe C car ses dérivées partielles sont : ( ; ) 7 ! ( ) et
@
@h
: ( ; ) 7 ! ( ) continues sur R2 ):
@
Z n;kn (b)+1 Z b
Ainsi h n;kn (a) ; n;kn (b)+1 = (t) dt converge vers h (a; b) = (t) dt:
n;kn (a) a

D’autres parts puisque la fonction en est constante sur l’intervalle [ n;s ; n;s+1 [ est vaut n;s ; on obtient
alors
kn (b)
X kn (b)
X Z
1 n;s+1

P (en (a) Yn en (b)) = P (Yn = n;s ) = P (Yn = en (t)) dt


n;s+1 n;s n;s
s=kn (a) s=kn (a)
Z Z
p n;kn (b)+1 n;kn (b)+1
= npq P (Yn = en (t)) dt = fn (t) dt: CQFD
n;kn (a) n;kn (a)

p p k np
13. On remarque d’abord que n;kn ( n;k ) = npq n;k + np = npq p + np = k; donc il vient :
npq
p p p p
fn ( n;k ) = npqP Yn = n;kn ( n;k ) = npqP (Yn = n;k ) = pqnP (Xn = k) = pqn nk pk q n k par
égalité des événements (Yn = n;k ) et (Xn = k) ; ensuite il su¢ t d’écrire

n n!
k =
k! (n k)!
k
p n n p k
puis de remplacer les factoriels n! = 2 n (1 + n) ; k! = 2 k (1 + k) et
e e
p n k
n k
(n k)! = 2 (n k) (1 + n k) par leurs expressions obtenues à la quesion Q.1 pour con-
e
clure.
p p kn (t)
14. On a par dé…ntion de la partie enitière npqt + np 1 < kn (t) npqt + np; donc lim = p: De
n!+1 n
n kn (t)
la même façon on obtient lim =1 p = q: Or pour n assez grand on ne peut avoir kn (t) = 0
n!+1 n

3
1 np n np
ou kn (t) = n car on aura respectivement t < p ! 1 ou t p ! +1: Ainsi pour n assez
npq npq
grand et t 2 [a; b] ; le rapport est bien dé…ni et on a
s
pqn2
lim = 1: CQFD
n!+1 kn (t) (n kn (t))

On vient de voir que les termes kn (t) et n kn (t) tendent vers +1 quand n ! +1; de plus lim n = 0;
n!+1
d’où
1+ n
lim = 1:
n!+1 1 + kn (t) 1 + n kn (t)
r r
q p
15. L’hypothèse sur k assure le fait que n;k ; n;k 2 ] 1; 1[ ; donc la fonction est bien dé…nie en
np nq
ces deux points. Comme à la question Q.7, on a
r r
xn np np xn q p
n n pk q n k
pk q n k np np nq nq np np n;k nq nq n;k

n k
= =e =e : CQFD
k k (n k) k k n k n k
n n

r
q
16. La question Q.7 prouve que pour tout t 2 [a; b] ; la suite n;kn (t) n est bornée, donc les termes n;kn (t) ;
np
r
p
n;kn (t) sont de limites nulles quand n tend vers +1; ainsi pour n assez grand les hypothèses de la
nq
question Q.15 sont satisfaites, et on a alors
r r
q p
pkn (t) q n kn (t) np np n;kn (t) nq nq n;kn (t)

kn (t) n kn (t)
=e
kn (t) n kn (t)
n n

En utilisant le développement limité obtenu à la question Q.2, on obtient, en remplaçant n;kn (t) par en (t) :

pkn (t) q n kn (t)

kn (t) n kn (t)
=
kn (t) n kn (t)
n n

r r r !! r r r !!
2 2 2 2
q 1 q q p 1 p p
np np en (t)+ 2 np en (t) +o np en (t) nq nq en (t)+ 2 nq en (t) +o nq en (t)
= e
1 2 2
= e 2 (en (t)) +o((en (t)) )

2 2
Or selon la question Q.11, on a pour t …xé, (en (t)) = t2 + o (1) quand n ! +1 et o (en (t)) !n!+1 0;
donc on conclut que
1 2 2 1 2 1 2
e 2 (en (t)) +o((en (t)) ) = e 2 t +o(1) ! e 2 t : CQFD

17. Selon la question Q.13, on a fn (t) = fn n;kn (t) ; La convergence simple de (fn )n vers sur [a; b] découle
alors directement des questions Q.13, Q.14 et Q.16.
p p p
De plus on a pour tout t 2 [a; b] ; jfn (t)j = npqP (Yn = en (t)) = npqP (Xn = kn (t)) npqpn ; où
pn désigne la probabilité dominante de Xn introduite à la question Q.5. Or selon la question Q.11 cette
p
suite npqpn n étant convergente, donc en particulier bornée par une certaine constante M: Ainsi

8 t 2 [a; b] ; jfn (t)j M (Hypothèse de domination)

La constante t 7 ! M est intégrable sur le segment [a; b] ; donc le théorème de la convergence dominée
s’applique et obtient alors
Z b Z b Z b
lim fn (t) dt = lim fn (t) dt = (t) dt: CQFD
n!+1 a a n!+1 a

4
18. D’après la question Q.12, on a
Z n;kn (b)+1
Z 1
en (b)+ pnpq
P (en (a) Yn en (b)) = fn (t) dt = fn (t) dt
n;kn (a) en (a)
Z a Z b Z 1
en (b)+ pnpq
= fn (t) dt + fn (t) dt + fn (t) dt
en (a) a b

Or les fonctions fn sont uniformément bornées par une constante M (Q.17), lim en (a) = a et lim en (b)+
n!+1 n!+1
1
p = b; donc
npq

Z a Z 1
en (b)+ pnpq
fn (t) dt M jen (a) aj ! 0 et fn (t) dt M en (b) + p1 b !0
npq
en (a) b

On conclut alors que


Z b Z b
lim P (en (a) Yn en (b)) = lim fn (t) dt = (t) dt: CQFD
n!+1 n!+1 a a

D’autres parts, les suites (en (a))n et (en (b))n sont convergent respectivement vers a et b; puisque a < b;
on peut alors supposer que pour tout n 2 N; en (a) a < en (b) b: (C’est véri…é pour n assez grand pour
en (b)); donc par disjonction des événements, on aura

P (a Yn b) = P (en (a) Yn en (b)) + P (en (b) < Yn b) P (en (a) Yn < a)

1
D’après la question Q.11, on a [en (a) ; a[ en (a) ; en (a) + p ; donc
npq

1
P (en (a) Yn < a) P en (a) Yn < en (a) + p
npq
Xn np 1 p p
= P en (a) p < en (a) + p = P ( npqen (a) + np Xn < npqen (a) + np + 1)
npq npq

Or si Xn appartiendra à un intervalle de longueur 1 et elle est à valeurs entière, donc forcément


p p p p
( npqen (a) + np Xn < npqen (a) + np + 1) =) Xn = b npqen (a) + npc ou Xn = b npqen (a) + np + 1c

Dans tous les cas, on aura, en notant pn la probabilité dominante de X


/ n (introduite à Q.5) :

P (en (a) Yn < a) pn ! 0 selon Q.8

On établit de même que (P (en (b) < Yn b))n converge vers 0. Par conséquent
Z b
lim P (a Yn b) = lim P (en (a) Yn en (b)) = (t) dt: CQFD
n!+1 n!+1 a

Applications
19. A l’aide de la question Q.18,on a
Z T
(t) dt = lim P (jYn j T) = 1 lim P (jYn j > T )
T n!+1 n!+1

Or la variable Yn est centrée-réduite, donc selon l’inégalité de Bienaymé-Tchebechev, on aura

V (Yn ) 1
P (jYn j > T ) P (jYn j T ) = P (jYn E (Yn )j T) = 2:
T2 T
Par conséquent
Z T
1
(t) dt = 1 lim P (jYn j > T ) 1 :
T n!+1 T2

5
On obtient alors l’encadrement :
Z T
1
1 (t) dt = 1 lim P (jYn j > T ) 1
T2 T n!+1

En faisant tendre T vers +1; on obtient


Z +1
(t) dt = 1
1

20. On a pour k 2 N tel que k > a :


Z +1 Z k
P (Yn a) (t) dt P (Yn a) P (Yn > k) (t) dt +
a a
Z k Z +1
jP (Yn > k)j + (t) dt (t) dt
a a

On a les résultats suivants :


Z k Z k
P (Yn a) P (Yn > k) (t) dt = P (a Yn k) (t) dt ! 0 quand n ! +1
a a

1
Pour k > 0; on a (Yn > k) (jYn j k) ; donc en utilisant Q.19 : P (Yn > k) P (jYn j k) !0
k2
quand k ! +1
Z k Z +1
(t) dt (t) dt ! 0 quand k ! +1
a a
Z N0 Z +1
0 0 "
Soit " > 0; il existe donc N 2 N tel que : jP (Yn > N )j + (t) dt (t) dt ; puis il
a a 2
existe N 2 N tel que
Z N0 Z N0
0 0 "
8n N; P (Yn a) P (Yn > N ) (t) dt = P (a Yn N) (t) dt
a a 2

On conclut alors que


Z +1
" "
8n N; P (Yn a) (t) dt + ="
a 2 2
Z +1 Z b
Càd lim P (Yn a) = (t) dt: De même lim P (Yn b) = (t) dt:
n!+1 a n!+1 1

Généralisation
21. Puisque '0 est continue ne s’annulant pas sur R; alors par le TVI elle est strictement monotone, en particulier
' réalise une bijection de R sur ' (R) = R et dont la réciproque ' 1 est aussi de classe C 1 sur R: Traitons
le cas où '0 > 0 (l’autres cas sera analogue), pour réels, on a
Z ' 1
( ) Z 1
1 1 ' (u)
P( Zn )=P ' ( ) Yn ' ( ) !n!+1 (t) dt = du
' 1( ) '0 ' 1 (u)
1
(par le changement de variable t = ' (x) ; qui réalise une bijection strictement croissante de classe C 1 de
' 1
R sur R): Il su¢ t alors de prendre = 0 qui est bien continue sur R: (ceci reste valable pour ou
' ' 1
éventuellement in…ni).

Si l’on suppose plus ' (R) = R; alors ' réalisera un C 1 di¤éomorphisme de R sur I = ' (R) un
intervalle forcément ouvert de R: Par exemple dans le cas '0 > 0; on aura :
1
'
– Le même résultat sera valable pour dans I; avec dé…nie sur I par = :
'0 ' 1

6
– La limite de en l’extrémité supérieure de I est forcément nulle, on peut alors penser à la
pronlonger jusqu’a +1 par 0 en consevant sa continuité. le résulat se prolonge pour avec
2 I et 2 R [ f+1g
Analogue si '0 < 0:

Fin du corrigé

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