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République du Bénin

Ministère de l’Enseignement Supérieur


&
de la Recherche Scientifique

Université Nationale des Sciences, Technologies,


Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)

Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics (ENSTP)

Polycopié de :

RDM II: Calcul des Structures Isostatiques


Cours et exercices corrigés
Présenté à
L’Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques
(UNSTIM-ABOMEY)
M

Par
RD

Dr. ADEOTI O. Guy


de

Filière: Génie Civil


s

Destiné aux étudiants


Licence et Master en Génie Civil
ur
Co

Année Académique 2019/2020


Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)

Préface
La définition de la résistance des matériaux, étant donnée dans la première partie désignée
« Polycopié de Résistance des Matériaux – I ». Les objectifs de la RDM ainsi que la
statique y sont fixés.
Dans la présent polycopié intitulé « Polycopié de Résistance des Matériaux – II », qui
s’adresse également aux étudiants de deuxième année LMD en Génie Civil et les élèves
ingénieurs des écoles préparatoires, l’accent est mis sur le dimensionnement des éléments
d’une structure soumis aux sollicitations simples et composées de sorte à permettre à
l’étudiant de dimensionner tous types d’éléments de structures isostatiques simples réalisés
en bois, en acier ou en béton.
Il est rédigé de manière simplifiée et beaucoup d’exemples sont introduits après avoir
donné des notions afin que l’étudiant puisse assimiler le contenu du cours et ait une vision
claire de son application dans la vie courante. Des problèmes sont accompagnés de leurs
solutions et à la fin de chaque chapitre des exercices sans solutions sont donnés pour que
l’étudiant s’y entraine.
Ce polycopié est divisé en cinq chapitres. Le contenu du premier chapitre concerne le
calcul des caractéristiques géométriques d’une section plane. En effet, pour une
sollicitation de traction ou compression simple, seule la donnée de l'aire de la section droite
est nécessaire pour étudier ou vérifier la résistance d’une section d’une poutre par exemple.
Tandis que pour tous les autres types de sollicitations, la forme et les dimensions de la
section droite de la poutre jouent un rôle prépondérant sur le comportement aux différentes
sollicitations de torsion ou de flexion.
Dans le deuxième chapitre, l’étudiant se familiarise avec les notions de sollicitation simple,
de diagramme d’efforts intérieurs, de section dangereuse, de contrainte et enfin de
dimensionnement. Il s’agit du dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées
M

en flexion simples.
Le troisième chapitre fait une entrée en sollicitations composées. On y aborde la flexion
RD

composée, droite et gauche. Une méthodologie progressive est tracée afin que l’étudiant
s’entraine aux calculs et dimensionnement des poutres à la résistance tout en sachant
manipuler des équations un peu plus complexes.
Ayant pris connaissance du calcul des contraintes dans les cas de sollicitations simples et
composées, l’état de contrainte, d’abord général puis en plan, est abordé au chapitre quatre.
de

Ce chapitre permettra à l’étudiant de manipuler le cercle de Mohr dans la détermination


des contraintes principales ainsi que l’état de contrainte sur un plan incliné. Il permettra
également de déterminer la contrainte qui servira au dimensionnement en cas de
sollicitation composée.
s

Le cinquième et dernier chapitre est consacré à un autre type de sollicitation pour


ur

l’étudiant. Il concerne le flambement des barres et poutres élancées. En effet, dans le cas
du flambement, les déformations ne peuvent plus être supposées infiniment petites et
négligées comme dans les chapitres précédents. De même, les forces extérieures ne sont
Co

plus proportionnelles aux déformations. Pour étudier le flambage, il faut tenir compte de la
déformation de l’élément considéré et de ce fait abandonner une des hypothèses
fondamentales de la RDM.

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Cours de Résistance des Matériaux II i Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)

Table des Matières


Page

Chapitre 1

Caractéristiques Géométriques des


Sections Planes
1.1. Introduction 2

1.2. Aire d’une section 2

1.3. Moment statique 4

1.4. Centre de gravité 5

1.5. Moment d’inertie 8


1.5.1. Définition 8
1.5.2. Moment d’inertie polaire 10
1.6. Variations des moments d’inertie 11
1.6.1. Translation des axes 11
1.6.2. Rotation des axes 13
1.7. Module de résistance 17

1.8. Rayon de giration 17


M

1.9. Conclusion 18

Exercices 19
RD

Chapitre 2
Dimensionnement des Poutres Droites
de

Isostatiques Sollicitées en Flexion Simple


s

2.1. Système isostatique, système hyperstatique, mécanisme 23


ur

2.2. Définition 23

2.3. Efforts tranchants, moments fléchissants 25


Co

2.4. Diagrammes des Efforts tranchants et des moments fléchissants 26


2.5. Relation entre moment fléchissant et effort tranchant 28

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Cours de Résistance des Matériaux II ii Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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2.6. Relation entre effort tranchant et chargement réparti 29

2.7. Déformée d'une poutre soumise à la flexion simple (flèche) 31

2.8. Calcul des contraintes 32


2.8.1. Cas de la flexion pure 32
2.8.2. Cas de la flexion simple 37
Exercices 47

Chapitre 3

Dimensionnement des Poutres Droites


Isostatiques Sollicitées en Flexion Composée

3.1. Introduction 50

3.2. Flexion droite composée 50


3.2.1. Définition 50
3.2.2. Calcul des contraintes 50
3.2.3. Position de l’axe neutre et noyau central 51
3.3. Cas particulier: Traction (ou compression) droite excentrée 52

3.4. Flexion composée oblique 52


3.4.1. Calcul des contraintes 53
M

3.4.2. Position de l’axe neutre 54


RD

3.5. Cas particulier: Traction (ou compression) gauche excentrée 54


3.5.1. Calcul des contraintes 55
3.5.2. Position de l’axe neutre 55
3.6. Calcul à la résistance 57
de

Exercices 67
s
ur
Co

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Chapitre 4
Etats de Contraintes

4.1. Etat de contrainte en un point 71

4.2. Etat de contrainte plan 73


4.2.1. Définition 73
4.2.2. Convention de signe 73
4.2.3. Contraintes sur un plan incliné 76
4.3. Cercle de Mohr 77

4.4. Contraintes principales 81

Exercices 88

Chapitre 5
Flambement des Poutres Droites

5.1. Introduction 91

5.2. Définition 91

5.3. Charge critique d’Euler 91


M

5.4. Influence des liaisons aux appuis 95

5.5. Contrainte critique d’Euler 97


RD

5.6. Critères de dimensionnement 99

Exercices 103

Chapitre 6
de

Déplacements des poutres fléchies


s

6.1. Importance des calculs de déplacements 107


ur

6.2. Equation différentielle de la déformée 107


6.3. Intégration directe de l’équation différentielle 110
Co

6.4. Méthode de CLEBSCH ou des paramètres initiaux 113


6.5. Exemples d'application 116
6.6. Exercices 118

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Chapitre 7
Lignes d'influence

7.1. Introduction 122

7.2. Définition 123


7.3. Utilisation des lignes d’influence 125
7.4. Ligne d’influence d’un déplacement 127
7.4.1. Méthode basée sur le théorème de Betti-Maxwell 127
7.4.2. Exemple d’application 128
7.5. Systèmes isostatiques 129
7.5.1. Méthodes de détermination des lignes d’influence 129
7.5.2. Ligne d’influence d’une réaction d’appui 129

Chapitre 8
Torsion

8.1. Introduction 134

8.2. Contrainte et déformations 134

8.3. Torsion des barres de section rectangulaire 137


M

8.4. Calcul de résistance à la torsion 138

8.5. Application 138


RD

8.6. Exercices 141


de

Références Bibliographiques
144
s

Annexe 1.1
ur

147
Annexe 1.2 151
Co

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Liste des Figures


Fig. 1.1- Section plane. 4
Fig. 1.2- Translation des axes. 4
Fig. 1.3- Aire rectangulaire. 5
Fig. 1.4- Aire triangulaire. 5
Fig. 1.5 Moment quadratique d’une section. 8
Fig. 1.6 Moment d’inertie d’une section et translation des axes. 12
Fig. 1.7- Schématisation du théorème de Huygens. 12
Fig. 1.8- Moment d’inertie d’une section et rotation des axes. 14
Fig. 1.9- Cercle de Mohr. 16

Fig. 2.1- Exemples de Poutres: (a) isostatiques, (b) hyperstatiques, 23


(c) mécanismes.
Fig. 2.2- Courbure d’une poutre. 24
Fig. 2.3- poutre en flexion simple. 24
Fig. 2.4- Exemple illustratif d’une poutre sollicitée en flexion simple. 25
Fig. 2.5- Conventions de signe. 26
Fig.2.6- Elément de poutre isolé non chargé. 28
Fig.2.7- Elément de poutre isolé chargé par une force uniformément répartie. 29
Fig.2.8- Elément de poutre isolé chargé par une force concentrée. 31
Fig.2.9- Poutre déformée. 31
M

Fig.2.10- Exemples de sections usuelles. 32


Fig. 2.11- Illustration de la flexion pure: (a) poutre en flexion pure, (b) tronçon de
33
RD

poutre en flexion pure.


Fig.2.12- Contrainte dans une fibre déformée. 33
Fig.2.13- Déformations dans une poutre fléchie. 35
Fig.2.14- Distribution des contraintes dans une section d’une poutre en flexion
de

35
pure.
Fig.2.15- Tronçon de poutre non chargé longitudinal (a), transversal (b). 37
Fig.2.16- Exemples de distribution des contraintes tangentielles dans une section
38
de poutre en flexion simple.
s
ur

Fig.2.17- Distribution des contraintes dans une section de poutre en flexion


40
simple.
Co

49

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Fig. 3.1- Flexion droite composée.


Fig. 3.2- Distribution des contraintes normales dans le cas de la flexion droite
50
composée.
Fig. 3.3- Axe Neutre. 50
Fig. 3.4- Traction (ou compression) droite excentrée. 51
Fig. 3.5- Flexion composée oblique. 52
Fig. 3.6- Distribution des contraintes tangentielle. 53
Fig. 3.7- Traction (ou compression) gauche excentrée. 54
Fig. 3.8- Traction gauche excentrée. 55
Fig. 3.9- Schématisation de l’axe neutre dans le cas d’une traction gauche 56
excentrée.
Fig. 3.10- Schématisation de l’axe neutre dans le cas général de la flexion 57
composée.
Fig. 3.11- Coordonnées des points les plus éloignés de l’axe neutre dans le cas 58
général de la flexion composée.
70
Fig. 4.1- Etat de contrainte sur une facette.
Fig. 4.2- Etat de contrainte sur une facette. 71
Fig. 4.3- Représentation de l’état de contrainte en un point. 71
Fig. 4.4- Etat de contrainte plan. 72
Fig. 4.5- Etat de contrainte sur un plan incliné. 76
Fig. 4.6- Cercle de Mohr. 77
91
M

Fig. 5.1- Schématisation du flambage.


RD

Fig. 5.2- Poutre droite bi-articulée en compression. 91


Fig. 5.3- Allures des déformées associées aux deux premières charges critiques. 94
Fig. 5.4- Influence de la forme de la section. 95
de
s
ur
Co

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Liste des Tableaux


38
Tableau 2.1- Exemples de valeurs du coefficient de forme K.
Tableau 5.1- Influence des liaisons aux appuis. 96

M
RD
de
s
ur
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II viii Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Liste des Symboles


Sx, Sy Les moments statiques d’une section
XG, YG Coordonnées du centre de gravité
G Centre de gravité
Ix, Iy Moments d’inertie axiaux
Ixy Moment d’inertie centrifuge
Ip Moment d’inertie polaire
Imax Moments d’inertie axial maximal
Imin Moments d’inertie axial minimal
Wmax Module de résistance maximal
Wmin Module de résistance minimal
ix , iy Rayons de giration
My, Mz Moments de flexion dans une section
T y, T z Efforts tranchants dans une section
Nx Effort normal dans une section
x Contrainte normale selon la direction x
xy, xz Contraintes tangentielles sur la facette de normale x
K Coefficient de forme d’une section
Eq Contrainte normale équivalente
[] Contrainte normale admissible
[] Contrainte tangentielle admissible
M

f Flèche d’une poutre



RD

Déformation angulaire d’une poutre


yn, zn Coordonnées de l’axe neutre
max Contrainte normale maximale
min Contrainte normale minimale
de

max Contrainte tangentielle maximale


min Contrainte tangentielle minimale
’ Contrainte normale sur les plans secondaires
s

p Direction d’un plan principal


ur

s Direction d’un plan secondaire


v(x) Déformée dans un élément de structure due au flambement
Co

E Module de Young
Pc Charge critique d’Euler

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Cours de Résistance des Matériaux II ix Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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lf Longueur de flambement
c Contrainte critique d’Euler
e Limite d’élasticité
 L’élancement d’une barre
c L’élancement critique d’une barre
s Coefficient de sécurité

M
RD
de
s
ur
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II x Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 1

Caractéristiques
Géométriques des Sections
Planes
M
RD
de
s
ur
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)
Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1.1. Introduction
Pour une sollicitation de traction ou compression simple, seule la donnée de l'aire de la
section droite est nécessaire pour étudier ou vérifier la résistance d’une section d’une
poutre par exemple. Pour toutes les autres sollicitations, la forme et les dimensions de la
section droite de la poutre jouent un rôle prépondérant sur le comportement aux différentes
sollicitations de torsion ou de flexion. Nous allons nous intéresser dans le présent chapitre
aux caractéristiques suivantes :
- Aire d’une section
- Moment statique par rapport à une droite (ou un axe)
- Centre de gravité
- Moment quadratique d'une section par rapport à une droite (ou un axe)
- Moment de résistance

1.2. Aire d’une section


Par définition l’aire A d’une section est définie par l’intégrale:

A   dA (1.1)
A

 Exemple 1.1
Calculer l’aire d’un triangle.

 Solution 1.1
M

Soit la surface triangulaire plane montrée par la figure ci-dessous.


RD
de

dA
h
h- (h/b)x
s
ur

x dx
b
Co

Fig. E1.1

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Cours de Résistance des Matériaux II 2 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des sections planes

Considérons une surface élémentaire telle que:

 x
dA  h 1  dx
 b

b
 x bh
A   dA   h 1  dx 
A 0  b 2

 Remarque
Si la section est composée, nous la décomposons en sections usuelles et l’aire est calculée
comme:
n
A   Ai
i 1

 Exemple 1.2
Calculer l’aire de la section droite de la poutre montrée par la figure ci-dessous. On
donne b1 = 300 mm, b2 = 150 mm, tw = 10 mm, tf1 = 20mm, tf2 = 15 mm, hw = 1000 mm.
M
RD
de

Fig. E1.2

 Solution 1.2
s
ur

A = b1 x tf1 + b2 x tf2 + tw x hw
A = 300 x 20 + 150 x 15 + 10 x 1000 = 18250 mm2
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II 3 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)
Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1.3. Moment statique


Le moment statique S d’une section par rapport à un axe ox ou oy (Fig. 1.1) est donné par
l’une des expressions suivantes:

S X   ydA (1.2)
A

S Y   xdA (1.3)
A

dA (dS)
y

O X
x

Fig. 1.1- Section plane.

Si on procède à des translations parallèlement aux axes ox et oy, les moments statiques
changent. Soit la section montrée par la figure (1.2) telle que SX, SY, A sont connus et on se
M

propose de déterminer SX’ et SY’.

Y
RD

Y’

y
dA
de

y’
s

b x’
ur

O’ X’
Co

O a X
x

Fig. 1.2- Translation des axes.

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Cours de Résistance des Matériaux II 4 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

De la figure (1.2), on a:
x’ = x – a ; y’ = y – b
Par définition, on a:
S X '   y' dA    y  b dA
A A

S Y '   X ' dA   x  a dA


A A

d’où:
SX’ = SX – b.A
(1.4)

SY’ = SY – a.A (1.5)

1.4. Centre de gravité


On peut choisir a et b de sorte que SX’ et SY’ soient nuls, c-à-d :

a = SY /A ; b = SX /A

- l’axe pour lequel le moment statique est nul s’appelle axe central
- le point d’intersection de deux axes centraux s’appelle centre de gravité d’une section.

Ainsi, les coordonnées du centre de gravité d’une section s’écrivent :

(1.6)
xG = SY /A ; yG = SX /A

 Définition
Le centre de gravité G d’une section est le point tel que le moment statique de la section
M

par rapport à n’importe quel axe passant par ce point est nul.
RD

On peut dire que le moment statique d’une section est égal au produit de l’aire de la section
par la distance entre son centre de gravité G et l’axe.

Les figures (1.3) et (1.4) montrent des exemples de positions de centres de gravité.
de

G G
s
ur

Fig. 1.3- Aire rectangulaire. Fig. 1.4- Aire triangulaire.


Co

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Cours de Résistance des Matériaux II 5 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

 Remarque
Pour une section composée, les coordonnées du centre de gravité sont données par les
expressions:

Sx = yGi.Ai ; i = 1, n (1.7)

Sy = xGi.Ai ; i = 1, n (1.8)

 Exemple 1.3
Déterminer les coordonnées du centre de gravité de la section triangulaire ci-dessous.

x dx
x
b
M

Fig. E1.3
RD

 Solution1.3
b
h 
 xdA  x xdx 
X G A

0 b 
de

 dA
b
h
A  xdx
0 b

D’où
s

2
XG  b
3
ur

1  h  h
b

 ydA   x  xdx 
Co

0 2  b  b 
Y G A 
 dA
b
h
A  xdx
0 b

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

D’où
1
YG  h
3

 Propriétés
Si la section possède un axe de symétrie, le centre de gravité G est situé sur cet axe. A
défaut d’axes de symétrie on procède à:
- Choisir un référenciel (O,x,y)
- Calculer le moment statique S de la section par rapport aux axes du référentiel
- Calculer l’aire totale de la section
- Utiliser la propriété du moment statique SY = XG .A , SX = YG .A

 Exemple 1.4
Calculer les coordonnées du centre de gravité de la section plane suivante.

Y 3cm 7cm

2cm

3cm
M
RD

8cm 2cm X

Fig. E1.4
de

 Solution1.4
SX= 2,5(5x10)-4(2x3)-1,5(3x2) = 125-24-9 = 92cm3
s

SY=5(5x10)-1,5(2x3)-9(3x2) = 250-9-54 = 187cm3


ur

XG = SY / A = 187/38 = 4,9cm
Co

YG = SX / A = 92/38 = 2,4cm

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1.5. Moment d’inertie


1.5.1. Définition
On définit le moment d’inertie ou moment quadratique d’une section comme le degré de
résistance de cette section aux efforts extérieurs appliqués, en tenant compte de la forme
de cette section.

Par définition, les intégrales:

I x   y 2 dA (1.9)
A

I y   x 2 dA (1.10)
A

S’appellent moments d’inertie de la section A par rapport aux axes ox et oy, respectivement,
conformément à la figure 1.1. Ces expressions sont déduites de la définition suivante.

Le moment d’inertie d’une surface infiniment petite par rapport à un axe éloigné de cette
surface est égal au produit de son aire par le carré de la distance à l’axe. Il est toujours
positif et s’exprime en m4(cm4, mm4).

dA

Iaa’ = dA. d2
d
M
RD

a a’
de

Fig. 1.5 Moment quadratique d’une section.

L’intégrale:
s
ur

I xy   xydA (1.11)
A
Co

S’appelle moment centrifuge ou produit d’inertie de la section A par rapport au système


xoy.

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Cours de Résistance des Matériaux II 8 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
Université Nationale des Sciences, Technologies, Ingénierie et Mathématiques (UNSTIM)
Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

 Remarque
Les moments quadratiques Ix et Iy sont toujours positifs, tandis que le moment produit Ixy
peut être positif, négatif ou nul.

 Exemple 1.5
Calculer les moments quadratiques par rapport aux axes o’x’ et o’y’ et le moment produit
pour le rectangle montré par la figure suivante.

Y’ Y

dA
dy’
h
y’ G X

O’ b X’

Fig. E1.5

 Solution 1.5
M

I x'   y' 2 dA
RD

H
bh 3
I x'   y' 2 .b.dy' 
0 3

De la même manière
de

b3h
I y'   x' dA 
2

A 3
s

et
ur

I x' y'   x'.y' 2 dA


A
Co

HB
b2h2
I x' y'    x'.y'.dx'.dy' 
00 4

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Cours de Résistance des Matériaux II 9 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1.5.2. Moment d’inertie polaire


Le moment d’inertie polaire de la section montrée par la figure 1.1 est donné par la
relation:

I P   r 2 dA (1.12)
A

Avec

r2 = x2 + y2

d’où

IP  Ix  I y (1.13)

Le moment d’inertie polaire est toujours positif et n’est jamais nul.

 Théorème
Le moment d’inertie polaire d’une section par rapport à tout point de cette section est égal
à la somme des moments d’inertie par rapport à deux axes perpendiculaires passant par ce
point.

 Exemple 1.6
Pour le quart de cercle montré par la figure (E1.6-a), calculer le moment quadratique
polaire IO.
M

y y
RD

dA
R d
dr
r
de

O O 
x x
Fig. E1.6-a Fig. E1.6-b
s
ur

 Solution1.6
De la définition du moment d’inertie polaire et la figure (E1.6-b) on écrit:
Co

I O   r 2 dA   r 2 rdrd 
A A

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

 2 
 3 
R  R 4
I O    r dr   d  
0  0  8
 
ou en terme du diamètre
D 4
IO 
128

1.6. Variations des moments d’inertie


1.6.1. Translation des axes
Soit une section A, ses moments d’inertie dans le système xoy: Ix, Iy, Ixy sont connus. On se
propose de calculer les moments d’inertie de la section A dans le système x’o’y’ en
procédant aux translations des axes ox et oy conformément à la figure 1.6.

x’ = x + a ; y’ = y + b

I x'   y' 2 dA    y  b  dA
2

A A

  y 2 dA  2b  ydA  b 2  dA
A A A

D’où
I x'  I x  2bS x  b 2 A (1.14)

On suit le même raisonnement pour Iy’ et Ix’y’


M

Si le point O coïncide avec le centre de gravité G, les moments statiques Sx et Sy


RD

deviennent nuls et on a:

I x'  I x  b 2 A (1.15)

I y'  I y  a 2 A (1.16)
de

I x' y'  I xy  abA (1.17)


s
ur
Co

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

Y’ Y

dA
y’
y

b O x X

O’ a x’ X’
Fig. 1.6 Moment d’inertie d’une section et translation des axes.

 Théorème de Huygens
Le moment d’inertie d’une section par rapport à un axe quelconque Δ est égal au moment
d’inertie de la section par rapport à l’axe passant par son centre de gravité et parallèle à Δ
augmenté du produit de l’aire de la section par le carré de la distance entre les deux axes.
M

A
G
RD

G d



de
s
ur

Fig. 1.7- Schématisation du théorème de Huygens.


Co

I   I G  d 2 A (1.18)

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

 Exemple 1.7
Déterminer les moments d’inertie par rapport au système xOy pour le rectangle montré
par la figure ci-dessous.

Y’ Y

h
G X
h/2

O’ b X’

Fig. E1.7
 Solution 1.7
De la relation de Huygens on écrit:
I x  I x'  d 2 A
2
bh 3  h  bh 3
    bh 
3 2 12
et
M

I y  I y'  d 2 A
RD

2
b3h  b  b3h
    bh 
3 2 12
De même
de

I xy  I x' y'  abA

b2h2 b h
  bh  0
s

4 22
ur

Car les axes x et y sont centraux.


Co

1.6.2. Rotation des axes


Soit une section A, ses moments d’inertie dans le système xoy Ix, Iy, Ixy sont connus. On se
propose de calculer les moments d’inertie de la section A dans le système uov qui fait un
angle  avec le système xoy (Fig. 1.8).

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

Y
V
x dA

u v

y
U

O x X

Fig. 1.8- Moment d’inertie d’une section et rotation des axes.

D’après la figure (1.8)

u  x cos   y sin

v   x sin  y cos 

En utilisant la définition du moment d’inertite, on écrit:

I u   v 2 dA
M

 cos 2   y 2 dA  sin 2   x 2 dA  2 sin  cos   xydA


RD

A A A

 cos 2  .I x  sin 2  .I y  2 sin  cos  .I xy


de

En utilisant les relations trigonométriques:

1  cos 2  1  cos 2 


sin 2   ; cos 2  
s

2 2
ur

l’expression ci-dessus devient:


Co

1  cos 2 1  cos 2 1
Iu  Ix  I y  sin 2I xy
2 2 2

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

Ou bien,

Iu 
1
I x  I y   1 I x  I y cos 2  I xy sin 2 (1.19)
2 2
En suivant le même raisonnement on obtient:

Iv 
1
I x  I y   1 I x  I y cos 2  I xy sin 2 (1.20)
2 2

I uv 
1
I x  I y sin 2  I xy cos 2 (1.21)
2
On remarque que
Ix + Iy = Iu + Iv (1.22)

Cela signifie que la somme des moments quadratiques par rapport à deux axes
perpendiculaires reste constante quelque soit la valeur de l’angle de rotation.

Ix  Iy
On remarque aussi que Iu et Iv oscillent autour de la valeur moyenne .
2
En dérivant Iu et Iv par rapport à 2 on obtient:

dI u dI v
 
d 2  d 2 
M

Les extrema sont donnés pour:


RD

d
0
d 2 

D’où
de

2 I xy
tg 2   (1.23)
Ix  Iy
s

Cette relation est satisfaite pour deux valeurs de θ entre 0 et π qui correspondent à un
maximum I1 (Imax) et un minimum I2 (Imin) qui sont les moments principaux d’inertie.
ur

Les axes correspondant aux moments d’inertie principaux sont appelés axes principaux.
Co

Pour déterminer (Imax) et (Imin), on peut utiliser le cercle de Mohr. Pour tracer le cercle de
Mohr, on suit les étapes suivantes:

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1- tracer un repère orthogonal et orthonormé (O, IQ, IQR) (Fig. 1.9)


2- placer les points A(Ix, Ixy) et B(Iy, -Ixy) dans ce repère
3- déduire le point C, point d’intersection de la droite AB et l’axe des abscisses
4- déduire du cercle de Mohr Imax (I1) et Imin (I2):

on a

I max  I 1  OC  R

I min  I 2  OC  R

D’où

Ix  Iy  Ix  Iy
2

I max      I xy 2
(1.24)
2  2 

Ix  Iy  Ix  Iy
2

I min      I xy 2 (1.25)
2  2 

IQR
max D(Iu, Iuv)
IV 2 S
A(Ix, Ixy)
Ixy 2
M
RD

Iy 2 P
C
O Imin IU Ix Imax IQ
de

-Ixy
B(Iy, -Ixy)
min
s
ur

Fig. 1.9- Cercle de Mohr.


Co

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

1.7. Module de résistance


Le moment de résistance d’une section droite est le rapport entre le moment d’inertie axial
et la distance la plus éloignée de cet axe.

Ix Iy
Wxmin  max
; W ymin  max (1.25)
y x

 Exemple 1.8
Soit pour la figure suivante déterminer le moment de résistance minimal.

x’
b G
x

Fig. E1.8

 Solution 1.8
Deux cas se présentent :
M

 Si a  b  Wxmin = Ix / b
RD

 Si a  b  Wxmin = Ix / a

1.8. Rayon de giration


Le rayon de giration d’une surface A selon l’axe x ou l’axe y est défini par:
de

Ix Iy
ix  ou i y 
s

A A (1.26)
ur

 Exemple 1.9
Co

Calculer les rayons de giration d’un rectangle.

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

 Solution 1.9

Soit la surface rectangulaire montrée par la figure suivante:

G h
x

Fig. E1.9

Les rayons de giration sont:

ix 
bh 12  0,3h
3

; iy 
b h 12  0,3b
3

bh bh

1.8. Conclusion
Dans ce chapitre, les caractéristiques géométriques des sections planes à manipuler dans le
M

dimensionnement des éléments d’une structure sont présentées avec des exemples
illustratifs.
RD

Ce chapitre est accompagné de deux annexes. Dans la première annexe, les caractéristiques
(aire, coordonnées du centre de gravité et moments quadratiques centraux) pour des
sections usuelles sont données. Dans la deuxième annexe, on a présenté sous forme d’un
tableau les étapes à suivre pour déterminer les moments d’inertie centraux pour des
de

sections composées en procédant par décomposition en sections usuelles.


s
ur
Co

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

Exercices

Exercice N°1
Déterminer l’aire et le centre de gravité de la section plane ci-dessous.

3 cm 5 cm
y

2cm

3cm

O 8 cm x

Exercice N°2
Déterminer les moments statique SX et SY
de la section représentée sur la figure ci- y
contre.
M

En déduire les coordonnées XG et YG du


RD

centre de gravité de section.

200 mm
de

16
s
ur

16

100 mm x
Co

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

Exercice N°3
Calculer, analytiquement, le Y
moment quadratique polaire
IO de la section S représentée
sur la figure ci-contre.

d = 100mm O
X

D = 150mm

Exercice N°4
1- Exprimer le moment d'inertie quadratique (IY) de la section triangulaire montrée par la
figure (a).
2- Montrer que le moment d'inertie quadratique (IY) de la section triangulaire montrée par
b3h
la figure (b) est: Iy 
48
y y

h
M

h
G
RD

b x b/2 b/2
de

Figure (a) Figure (b)

Exercice N°5
Pour la section plane montrée par la figure ci-dessous, sachant que IX'X =2690,44cm4 et
s

I Y'Y =158,44cm4, déterminer:


ur

 le rayon "R"du creux circulaire,


 la position "d" du centre de gravité du creux circulaire par rapport à l'axe X'X.
Co

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Chapitre 1: Caractéristiques géométriques des s ections planes

6 cm
R

8 cm
d

X’ 3 cm 3 cm X
Y’
Exercice N°6
Pour chacune des sections planes ci-dessous:
1- Calculer les moments d’inertie de la section par rapport aux axes passant par le centre de
gravité G de la section.
2- Tracer le cercle de Mohr et déduire les moments d’inertie centraux principaux pour cette
section.
3- Dessiner les axes centraux principaux dans un plan physique.
4- Déduire du cercle de Mohr le moment quadratique par rapport à un axe faisant un angle
de 45° avec l’axe GX.
M

Y
RD

20 20 y
3cm

40mm x
de

10
X 8cm
G
40mm
s
ur

10 40 10
Co

6cm

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Chapitre 2

Dimensionnement des poutres


droites isostatiques
Sollicitées en flexion simple
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

2.1. Système isostatique, système hyperstatique, mécanisme


Soit k le nombre d'équations d'équilibre (6 dans l'espace, 3 dans le plan). Soit r le nombre
d'inconnues (résultantes de liaison et moments de liaison).

Si r = k : Les actions de liaison sont déterminées par les équations de la statique. La


structure est dite isostatique (Fig. 2.1-a).

Si r> k : Le nombre d'équations d'équilibre est alors insuffisant à la détermination des


actions de liaison inconnues. La structure est dite hyperstatique de degré r – k (Fig. 2.1-b).

Si r < k : l'équilibre est impossible en général. Le système est hypostatique (mécanisme).


L'étude des mécanismes déborde du cadre de la résistance des matériaux (Fig. 2.1-c).
M
RD
de
s

Fig. 2.1- Exemples de Poutres: (a) isostatiques, (b) hyperstatiques, (c) mécanismes.
ur

2.2. Définitions
Co

 Une poutre est soumise à la flexion lorsque les forces qui lui sont appliquées tendent à
faire varier sa courbure (Fig. 2.2).

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Fig. 2.2- Courbure d’une poutre.

 On entend par flexion simple un mode de sollicitation tel que dans les sections droites
de la poutre il existe deux composantes des efforts intérieurs: le moment fléchissant
MfZ (ou MfY) et l’effort tranchant TY (ou TZ).

La flexion est aussi dite simple, lorsque la poutre possède un plan de symétrie et que les
forces fléchissantes agissent dans ce plan, perpendiculairement au grand axe de la poutre
(Fig. 2.3).

Nous nous limiterons dans ce cours à l'étude de la flexion des poutres droites isostatiques,
c'est-à-dire celles pour lesquelles les équations d’équilibre suffisent à la détermination des
actions de liaison. Nous nous limiterons également aux poutres dont le plan de symétrie est
vertical (Gxy).
M
RD
de

Fig. 2.3- poutre en flexion simple.


s

 Hypothèses
ur

a) Les déformations sont élastiques et suffisamment petites pour ne pas modifier l'intensité
des forces ni leurs distances respectives.
Co

b) Toute fibre contenue dans un plan de symétrie demeure dans ce plan pendant la
déformation.
c) Hypothèse de Navier-Bernoulli(1705): les sections droites de la poutre demeurent planes
et perpendiculaires à l'axe de celle-ci après déformation.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

2.3. Efforts tranchants, moments fléchissants


Soit la poutre ci-dessous soumise à la flexion simple. Imaginons une coupure en un point C
qui divise la poutre en deux parties notées gauche et droite. Chacune de ces deux parties
est en équilibre sous l'action des efforts extérieurs qu'elle reçoit et sous l'action des effets
de l'autre partie (efforts intérieurs).

Fig. 2.4- Exemple illustratif d’une poutre sollicitée en flexion simple.

Chacune des deux partie agit sur l’autre de sorte que:

 Tous les mouvements horizontaux, verticaux et de rotation d’une partie par rapport à
l’autre sont nuls.

 Chaque partie est en équilibre

Pour qu’il y ait concordance en signe entre les deux parties, on utilise la convention de
signe montrée sur la figure (2.5).

L'effort tranchant T(x) dans une section d'abscisse x, séparant la poutre orientée en une
M

partie gauche et une partie droite, est la résultante des forces extérieures s'exerçant sur la
partie gauche.
RD

Le moment fléchissant M(x) dans une section d'abscisse x, séparant la poutre orientée en
une partie gauche et une partie droite, est la somme des moments extérieurs (dus aux
couples concentrés et aux efforts d'action et de réaction) s'exerçant sur la partie gauche.
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

(a)

 Fx = 0  N = 0  Fx = 0  N = 0

 Fy = 0  TY = Pb/L  Fy = 0  TY = P - Pa/L


M

 TY = Pb/L
 M/C = 0  MZ = (Pb/L ).x
RD

 M/C = 0  MZ = (Pa/L ).(L-x)


- p(L-x-b)
 MZ = (Pb/L ).x
de

(b)

Fig. 2.5 - Conventions de signe.


s
ur

2.4. Diagrammes des Efforts tranchants et des moments fléchissants


Le diagramme des efforts tranchants est la courbe représentative de la fonction T(x) et le
diagramme des moments fléchissants est la courbe représentative de la fonction M(x), où x
Co

est l’abscisse de la poutre de l’une de ses extrémités.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

 Exemple 2.1
Exprimer et tracer la variation de l’effort tranchant et le moment fléchissant le long de la
poutre schématisée par la figure ci-dessous.

Fig. E2.1-a

 Solution 2.1
Supposons que la poutre soit coupée au point C (1ère partie) puis au pont (D) (2ème partie).
1ère partie : 0  x  a 2ème partie : a  x  L
M
RD

Fig. E2.1-b Fig. E2.1-c

 Fx = 0  N = 0  Fx = 0  N = 0
de

 Fy = 0  TY = Pb/L  Fy = 0  TY = - Pa/L


 M/C = 0  MZ = (Pb/L ).x  M/C = 0  MZ = (Pa/L ).(L-x)
MZ(x=0) = 0 MZ(x=a) = Pab/L
MZ(x=a) = Pab/L MZ(x=L) = 0
s
ur

Ayant obtenu les expressions des efforts tranchants et moments fléchissants pour chacune
des deux parties, traçons leurs variations le long de la poutre comme montrées par la
Co

figure ci-dessous.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Fig. E2.1-d

2.5. Relation entre moment fléchissant et effort tranchant


Considérons un élément de poutre pris entre deux sections () et (') infiniment voisines,
distantes de dx (Fig. 2.6).
M
RD
de

Fig.2.6 - Elément de poutre isolé non chargé.


s

L'influence de la partie gauche sur l'élément est représentée pat T et M.


ur

L'influence de la partie droite sur l'élément est représentée par T’ et M’.

Si aucun effort ne s'exerce sur la poutre entre les sections ( ) et ('), les efforts tranchants
Co

de ces deux sections sont égaux (T’ = T). Par contre les moments fléchissants M et M’
(M’=M+dM) diffèrent. L'équilibre de l'élément s'écrit:

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

M + T dx - M - dM = 0
Soit:
dM
T (2.1)
dx
Ainsi, sur toute portion de poutre comprise entre des charges, l'effort tranchant est la
dérivée par rapport à l’abscisse x du moment fléchissant.

2.6. Relation entre effort tranchant et chargement réparti


Considérons le cas où une charge répartie, d'intensité p, s'exerce entre les sections () et
(') (Fig. 2.7). La charge totale appliquée sur l'élément est p dx.

Fig.2.7 - Elément de poutre isolé chargé par une force uniformément répartie.

l'équilibre des forces sur l'élément mène à:


M

T - p dx - T - dT = 0
Ce qui veut dire que:
RD

dT
 p (2.2)
dx
L'équilibre des moments donne:
de

M + T dx - p dx dx/2 - M - dM = 0

dx 2
s

dM
En négligeant le terme du second ordre ( p ), il reste T . Ce qui veut dire que la
ur

2 dx
relation entre l’effort tranchant et le moment fléchissant reste valable au premier ordre.
Co

 Exemple 2.2
Pour la poutre console schématisée par la figure ci-dessous, exprimer et tracer la
variation de l’effort tranchant et le moment fléchissant le long de la poutre.

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MO
p y p

L O L x
RO
Fig. E2.2-a
 Solution 2.2

On a, pour 0  x  L :
T x    p.x 
p.x 
2
M x   
2
Ces expressions montrent la variation de l’effort tranchant et du moment fléchissant en
fonction de l’abscisse x. Leurs tracés sont montrés sur la figure E2.2-b.

T
pL
M

pL2/2
RD

M
de

Fig. E2.2-b

 Remarque
s

Lorsqu'une charge concentrée s'exerce entre () et (') (Fig. 2.8), l’équilibre s'écrit:
ur

T' = T – F
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Fig.2.8 - Elément de poutre isolé chargé par une force concentrée.

L'effort tranchant varie d'une quantité F lorsqu'on dépasse le point d'application de la


charge. En ce point, la pente du moment fléchissant (dM/dx) varie brusquement (point
anguleux).

2.7. Déformée d'une poutre soumise à la flexion simple (flèche)


Sous l'effet des sollicitations auxquelles elle est soumise, une poutre se déforme. On
désigne par flèche à l'abscisse x, le déplacement du centre de gravité de la section
correspondant à cette abscisse. Elle est comptée positivement si le déplacement s'effectue
vers le bas. Le nouveau lieu des centres de gravité de toutes les sections de la poutre prend
le nom de déformée (Fig. 2.9).

Y y(x)
M

X
L
RD

Fig.2.9 - Poutre déformée.

On admet la relation suivante qui permet le calcul de la déformée


de

M (x )
y´´(x )  (2.3)
EI
s
ur

y´´(x ) est la dérivée seconde de la flèche par rapport à x


M(x), le moment fléchissant à la section d'abscisse x.
Co

E , le module d'élasticité longitudinale (module d'Young).


I, le moment d'inertie de la section par rapport à l'axe  passant par le centre de gravité et
perpendiculaire au plan moyen de la poutre. La figure (2.10) montre des expressions du
moment d’inertie central pour des sections usuelles.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

h1
b1
h
z h

h1
y
b b D b

3
R4 Iz = 2[bh13/12 +((h+h1)/2)(bh1)
Iz= bh Iz=
12 4 + bh3/12
Section Section Section composée
rectangulaire circulaire (en –I–)

Fig.2.10 - Exemples de sections usuelles.

Pour avoir la flèche y (ou v), il faut donc intégrer cette équation deux fois, d’où l’obtention
d’une équation fonction de deux constantes que l’on obtient par les conditions aux limites.
Celles-ci s’écrivent, généralement:
- Pour un appui : y = 0
- Pour un encastrement: y = 0 et y’ = 0 (formules de Bresse)
M

2.8. Calcul des contraintes


RD

2.8.1. Cas de la flexion pure


On dit qu’une poutre est sollicitée en flexion pure si toutes les composantes des efforts
intérieurs sont nulles à l’exception du moment fléchissant (MfZ of Mfy  0) (Fig. 2.11).
Autrement dit le moment fléchissant est constant,
de

T=dM/dx d’où T = 0

 Exemples de poutres en flexion pure


s

Les figures (2.12-a) et (2.12-b) schématisent une poutre et un tronçon de poutre,


ur

respectivement, soumis à la flexion pure.


Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

P P
mZ
A B A C D B

L a a

mZ

(a) Pa Pa
(b)
Fig. 2.11 – Illustration de la flexion pure: (a) poutre en flexion pure, (b) tronçon de poutre
en flexion pure.

Pour un point P quelconque, selon l’hypothèse de Bernouilli, on peut écrire:

MZ
 x y  y (2.4)
IZ

Avec
I Z   y 2 dS (2.5)
S

yP est la distance à l’axe et IZ le moment d’inertie par rapport à l’axe de flexion


M

Y
RD

Z
de

y X
dS
P
x
s

Fig.2.12- Contrainte dans une fibre déformée.


ur

 Dimensionnement
Co

Pour dimensionner la poutre on peut utiliser deux types de critères :


- un critère en contrainte normale (condition de résistance)
- un critère sur la flèche maximale (condition de rigidité)

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Le critère sur la flèche maximale, traduit le fait que la flèche maximale v(P) en un point P
doit rester inférieure à une valeur donnée dépendante des conditions d’utilisation:

Max(v(P))  [v] (2.6)

Pour les poutres ordinaires, la valeur de la flèche admissible est de l’ordre de:

[v] = [f] = L/100  L/1000

où L est la longueur de la poutre. On pourrait aussi imaginer un critère de rotation


maximale de la section droite.

1- Pour les poutres rigides, c à d v  L/100, la grandeur u est très petite devant v (Fig.
2.13), d’où on néglige son influence sur la déformation de la poutre et on ne tient
compte que des deux composantes v et z.

2- Puisque pour les poutres rigides z est petite ( z 1° ), on admet que:

z  tgz

D’autre part, on sait que, mathématiquement, tgz = dv/dx, d’où:

z = dv / dx (2.7)

Ainsi, la déformation de la poutre fléchie est caractérisée par les composantes v et Z tel
que:

Maxz   []
(2.8)
M

 Dimensionnement à la condition de résistance


RD

Le dimensionnement d’une poutre fléchie à la condition de résistance passe par les étapes
suivantes:

1- Tracé du diagramme de Mf (MZ ou MY) le long de la poutre,


de

2- Détermination de la section dangereuse à partir du digramme de Mf,


3- Calcul de la contrainte maximale max, c'est-à-dire la contrainte au niveau du
point dangereux le long de la section transversale de la poutre,
s

4- Satisfaction de la condition de résistance qui s’écrit selon la méthode des


ur

contraintes admissibles comme suit:


max [] (2.9)
Co

max est obtenue en analysant la variation de x dans une section dangereuse de la poutre.
Dans ce cas MZ et IZ sont constants et x dépend linéairement de la coordonnée y (Fig.
2.14).

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

a) k
Z v x
k’ P

u
y

b) k
Z v x
P
k’

Fig.2.13- Déformations dans une poutre fléchie.

 x-
M

2 2
RD

y2

y1 z MZ x
de

1
1 x+
y y

Fig.2.14- Distribution des contraintes dans une section d’une poutre en flexion pure.
s
ur

 x =0 pour les points correspondants à l’axe z (l’axe neutre)

 Les valeurs maximales de x correspondent aux points les plus éloignés de l’axe
Co

neutre (les points 1 et 2)

De l’équation x (y) = (MZ/ IZ).y (équation de Navier), on obtient:

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

xmax(1) = MZmax/ WZ(1) , WZ(1) = IZ / y1 = WZ(t) (2.10-a)

xmax(2) = MZmax/ WZ(2) , WZ(2) = IZ / y2 = WZ(c) (2.10-b)

Où WZ(t) et WZ(c) sont les modules de flexion ou de résistance, calculés pour le point le plus
tendu (point 1) et le point le plus comprimé (point 2), respectivement.

D’où, les conditions de résistance:

xmax(+) = MZmax / WZ(t)  [] + (2.11-a)

xmax(-) = MZmax / WZ(c)  [] - (2.11-b)

Pour la majorité des poutres utilisées en construction:

WZ(t) = WZ(c)
et
xmax(+) = xmax(-)

alors les conditions de résistance ci-dessus peuvent être exprimées sous la forme:

xmax = MZmax / WZ  [] (2.12)

 Remarques
a) Si WZ(t)= WZ(c)mais [] + [] - , on peut utiliser la dernière condition de
résistance en prenant pour [] la valeur minimale (en module) entre [] + et [] -.
M

b) Si [] += [] -mais WZ(t)  WZ(c), on peut utiliser la dernière condition de


résistance en prenant pour WZ la valeur minimale (en module) entre WZ(t) et WZ(t)-.
RD

Notons qu’il existe d’autres méthodes de calcul des poutres à la résistance telle que la
méthode des états limites.
de

2.8.2. Cas de la flexion simple


Pour le cas de la flexion simple, en plus du moment fléchissant qui est variable dans ce cas
il existe la composante de l’effort tranchant T, c'est-à-dire en plus de la contrainte normale
 on a une contrainte tangentielle .
s
ur

La contrainte normale s’exprime par l’équation précédente (2.4) de Navier (cas de la


flexion pure). La contraint tangentielle xy est donnée par l’équation de Jouravsky:
Co

T y .S 1 z  y 
 xy 
I z .b y  (2.13)

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Avec
S 1 z  y    ydS
S1

est le moment statique de la surface située au dessus de la coordonnée y et par rapport à


l’axe z (l’axe 3 sur la figure 2.15).

La quantité b(y) est la largeur de la fibre étudiée correspondant à la coordonnée y.

y
x z

b(y) A1
y y
(a) (b)

Fig.2.15- Tronçon de poutre non chargé longitudinal (a), transversal (b).

 Remarques
- Dans le cas de la figure ci-dessus (S1z(y) positif), le signe de xy dépend uniquement
du signe de Ty.

- xy varie le long de la hauteur de la section en fonction de S1z(y) et b(y). Pour les
M

points les plus éloignés de l’axe neutre xy = 0.

Pour trouver la valeur maximale de xy il faut (dans le cas général) analyser le digramme
RD

respectif de xy. Notons que pour la majorité des poutres utilisées en construction (section
symétrique par rapport à l’axe z), xymax a lieu au niveau de la fibre neutre. Cependant, il y a
des exemples où xy est maximale pour une des autres fibres (Fig. 2.16).

Pour les sections ordinaires, il est commode de déterminer xymax à l’aide de l’expression:
de

Ty
 xymax  K (2.14)
S
s

Où S est l’aire de la section et K un coefficient dépendant de la forme de la section


ur

(Tableau 2.1).
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

xymax xymax

z z

y y

xymax
xymax

z z

y
y

Fig.2.16- Exemples de distribution des contraintes tangentielles dans une section de


poutre en flexion simple.

Tableau 2.1- Exemples de valeurs du coefficient de forme K.

Forme de la section Rectangulaire Ronde Triangulaire

Coefficient K 3/2 4/3 3/2


M

 Dimensionnement
RD

Pour dimensionner la poutre on utilise un critère en contrainte ou en flèche maximale


comme dans le cas de la flexion pure.

 Dimensionnement à la condition de résistance


Le calcul à la résistance se fait comme dans le cas de la flexion simple (détermination des
de

sections dangereuses et des points dangereux, satisfaction des conditions de résistances).

Pour la sélection des sections dangereuses, on distingue, généralement, trois cas:


s

 Si MZ et TY ont des valeurs maximales dans la même section le long de la poutre,


cette section est considérée dangereuse et on y effectue le calcul à la résistance.
ur

 Si MZ et TY ont des valeurs maximales dans des sections différentes le long de la


Co

poutre, on y effectue le calcul à la résistance dans chacune de celles-ci.

 Parfois, les sections sont dangereuses sans que les efforts y aient des valeurs
maximales. Donc, on doit y effectuer un calcul à la résistance.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Pour la satisfaction des conditions de résistances, on doit considérer les cas suivants:

1- Composer une condition de résistance pour le point où x est maximale, dans une
section où MZ est maximal. En ce point xy est généralement nul. La condition de
résistance pour ce point s’écrit:

xmax  []

2- Composer une condition de résistance pour le point où xy est maximale. Si la


section est symétrique par rapport à l’axe z, xymax correspond habituellement à l’axe
neutre où x = 0 (Fig. 2.17 ). La condition de résistance pour ce point (dans une
section où Ty est maximale) s’écrit:

xy max  []

3- Si xy est maximale dans le point qui ne correspond pas à l’axe neutre et où x  0
(Fig. 2.17), une satisfaction de la condition de résistance pour ce point doit se faire
dans le cadre des théories de résistance (ç-à-d selon un critère de résistance). On
utilise habituellement, en flexion plane, le critère de la contrainte tangentielle
maximal (critère de Coulomb) ou le critère de l’énergie potentielle de déformation
qui ont, respectivement, les deux expressions suivantes:

 Eq   x2  4 xy2 (2.15-a)

 Eq   x2  3 xy2 (2.15-b)
M

Et la condition de résistance est:

Eq  []
RD

(2.16)

 Remarques
de

Pour la plus part des cas, on peut montrer que xymax /xmax est du même ordre que h/L.
Donc, la valeur de xymax peut être proche de la valeur de xmax pour les poutres où h est
comparable à L (pour les consoles courtes par exemple). Dans ce cas la condition xy max
 [] peut être déterminante en calcul à la résistance.
s
ur

Cependant, habituellement on utilise en construction des poutres pour les quelles h L
et par conséquent, xy  xmax. Dans ce cas la condition xy max  [] est satisfaite si la
max

condition xmax  [] est satisfaite. C’est pourquoi, ordinairement le calcul à la résistance
Co

des poutres fléchies s’effectue selon la condition xmax  [] pour la section où MZ est
maximal. La condition xy max  [] composée pour le point où xy est maximale (dans la
section où Ty est maximal) sert à la vérification.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

2 2 x-
MZ
y2 xymax
3

y1 z Ty x
1 1 h L x+
y y

2 2 x-
MZ
h/2 xymax
3

h/2 z x
Ty
1 x+
1
y y h L

Fig.2.17 – Distribution des contraintes dans une section de poutre en flexion simple.

 Exemple 2.3
M

Calculer les contraintes normale et tangentielle maximales pour une poutre ayant une
section transversale rectangulaire.
RD

 Solution 2.3
On a:
de

 max Mz Mz
  
WZmin 
x
Iz
 
y max
Mz 
x  y 
s

Iz  max Mz M
 x   minz 
ur

Iz WZ
 
 y max
Co

Ty 1   h  2  T T
 xy      y 2    xymax  3 y  K y ; K  3
I z 2   2  
 2 S S 2

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Sur la figure (E2.3) on trace la distribution des contraintes normale et tangentielle le long
de la section transversale de la poutre.

xmax-

h/2 xymax

h/2 z

xmax+
y
b

Fig. E2.3

 Exemple 2.4
Pour une poutre simplement appuyée, de longueur L et supportant une charge
 xymax h
uniformément répartie, montrer que le rapport est comparable à .la section
 max
x L
transversale de la poutre est supposée rectangulaire.

 Solution 2.4
La figure (E2.4) montre la variation de l’effort tranchant et le moment fléchissant le long
de la poutre.
M

La contrainte normale maximale correspond à la section où le moment fléchissant est


RD

qL2
maximale (x = L/2, M Zmax  ) et la contrainte tangentielle maximale correspond à la
8
qL
section où l’effort tranchant est maximal (x = 0 ou x = L, TYmax  ).
2
de

qL2 qL bh 2
M Zmax  , TYmax  , S = bh , WZ 
8 2 6

M zmax 3qL2
  
s

max
x
WZ 4bh 2
ur

Tymax 3 qL 3qL
 max
K  
Co

xy
S 2 2bh 4bh

 xymax h

 xmax L
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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

q
A B

qL/2

x = L/2 qL/2

qL2/8

Fig. E2.4

 Exemple 2.5
Soit une poutre en acier de section transversale ronde, comme le montre la figure ci-
dessous.
1- Calculer les réactions aux appuis.
M

2- Tracer les diagrammes des efforts intérieurs tout au long de la poutre.


3- Pour la section où le moment fléchissant est maximal, tracer la distribution des
RD

contraintes normale et tangentielle tout au long de la section transversale de la poutre.


4- Déterminer le diamètre D de la section si []=1600 kg/cm2, []=1100 kg/cm2.
de
s
ur
Co

Fig. E2.5-a

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

 Solution 2.5
1- Réactions aux appuis

 Fx  0  RAx  0
 Fy  0  RAy  RB  44kN
 M / A  0  RB  24kN
 M / B  0  RAy  20kN
Vérification
RAy  RB  44kN  20  24  44
2- Diagrammes des efforts intérieurs

Section 1-1 0  x  3m
 Fx  0  N x  0 Mz

 Ty x  0   0
 Fy  0  Ty  4 x d' où 
T y x  3  12kN C
Nx
x Ty
M z x  0   60 kN .m
 M / C  0  M z  60  2 x d' où 
2

 M z x  3  42kN .m
Fig. E2.5-b

Section 2-2 3  x  6m
 Fx  0  N x  0 Mz
M

 Fy  0  Ty  20  4 x
RD

Nx
 T y x  3  8 kN
D
 Ty
20kN
T y x  6   4 kN x
de

Fig. E2.5-c
 M / D  0  M z  60  20( x  3 )  2 x
2

 M z x  3  42kN .m
 
M z x  6   48 kN .m
s
ur

T y  0  x  5m

M zmax  M z x  5m  50kN.m


Co

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Section 3-3 6  x  8m
 Fx  0  N x  0 Mz

 Fy  0  Ty  24kN
Nx E
M z x  6   48 kN .m
8-x
 M / E  0  M z  248  x  d' où  Ty 24 kN
 M z x  8   0
Fig. E2.5-d

Les diagrammes du moment fléchissant et de l’effort tranchant sont représentés sur la


figure E2.5-e.

3- Distribution des contraintes (Fig. E2.5-f)


M Zmax  60kN.m ; TYcor  0

 MZ 60.10 4

 x y  y y
 IZ D 4
 64

 T y .S 1 z  y 
  xy  0
 I z .b y 


4- Dimensionnement
M

Le dimensionnement à la condition de résistance se fait selon la condition:


 max   
RD

6111,55.10 3
 1600  D  18 ,3cm
D3
de
s
ur
Co

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MZ q P

A B
3m 3m 2m

8 TY (kN)
4
12

24

MZ (kN.m)

42 48
Mmax= 50
M

60
RD

Fig. E2.5-e

6111,55.103/D3 0
z
de

D
O x
s
ur

y 6111,55.103/D3
x (kg/cm2) xy (kg/cm2)
Co

Fig. E2.5-f

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Exercices

Exercice N°1

Soit une poutre en acier de section transversale rectangulaire, comme le montre la figure
ci-dessous.

1- Calculer les réactions aux appuis.


2- Tracer les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissant tout au long de
la poutre.
3- Déterminer la section (ou les sections) dangereuse.
4-Tracer la distribution des contraintes normale et tangentielle tout au long de la section
transversale de la poutre, pour la section (ou les sections) dangereuse.
5- Déterminer la dimension b sachant que [] = 1600 kg/cm2, []=1100 kg/cm2, h = 15cm.

Exercice N°2
Soit une poutre en bois de section transversale ronde. Déterminer une capacité de
chargement q(t/m). On donne []+=100kg/cm2, []- = 120 kg/cm2 []=20 kg/cm2, d =
20cm.
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion simple

Exercice N°3
Soit une poutre en acier de section transversale triangulaire. Déterminer la dimension b de
la section transversale. On donne [] = 1600 kg/cm2, []=1100 kg/cm2, h = 12cm.

Exercice N°4
Soit une poutre en acier profilée en I (IPE). Déterminer les dimensions de la section droite.
On donne [] = 1600 kg/cm2, []=1100 kg/cm2.

Exercice N°5
M

Soit une poutre en bois de section transversale triangulaire. Déterminer une capacité de
RD

chargement q(t/m). On donne []+=100kg/cm2, []- = 120 kg/cm2, []=20 kg/cm2.


de
s
ur
Co

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Chapitre 3

Dimensionnement des poutres


droites isostatiques
Sollicitées en flexion composée
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

3.1. Introduction
Une poutre est dite soumise à la flexion composée, si elle est soumise simultanément à la
flexion et à la traction (ou compression). Un tel mode de sollicitation s’appelle aussi une
flexion et traction (ou compression).

3.2. Flexion droite composée


3.2.1. Définition
Une flexion droite composée (Fig. 3.1), est caractérisée par une action commune de la
traction (ou compression) et de la flexion plane. Ce cas particulier de la flexion composée a
lieu, si les charges extérieures sont appliquées dans l’un des plans de coordonnées. Ici,
dans la section droite de la poutre, il existe les efforts: NX, TY et MZ.

MZ

x
TY

y
M
RD

Fig. 3.1- Flexion droite composée.

3.2.2. Calcul des contraintes


de

Les efforts NX et MZ provoquent des contraintes normales (x) dans une section droite de la
poutre; l’effort TY provoque une contrainte tangentielle (xy).
s

Nx M z (3.1-a)
 x   Nx   M z   y
A Iz
ur

T y S 1Z ( y )
 xy 
Co

. (3.1-b)
I Gz b( y )

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

On voit sur le schéma que la superposition des deux effets peut donner trois solutions
différentes: soit σx est positif partout (Fig. 3.2-c), soit il est positif partout mais s’annule à
l’extrémité supérieure (Fig. 3.2-b), soit il est positif et négatif (Fig. 3.2-d).

Nx Mz
MZ y0
y0 y0
NX x
=

(a) (b) (c) (d)

Fig. 3.2- Distribution des contraintes normales dans le cas de la flexion droite composée.

3.2.3. Position de l’axe neutre et noyau central


Dans chacun des trois cas sur les schémas précédents, on définit une coordonnée y0 qui est
la distance entre la force appliquée et la position où σx est nulle. Il s’agit donc de y0 tel que:

Nx M z (3.2-a)
 y0  0
A Iz
D’où
Nx Iz
y0   . (3.2-b)
Mz A

On peut décrire cette double sollicitation Mz et Nx comme étant équivalente à la même


M

force Nx excentrée en un point E d’une distance e (Fig.3.3). A ce moment là, on a que:


M z  N x .e (3.3)
RD

et l’axe neutre devient alors :


I Gz
y0   (3.4)
e. A
de

MZ
z
s

NX x x e
ur

E NX
Co

Fig. 3.3- Axe Neutre.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

On définit le noyau central comme étant la zone de la section telle que, si E s’y trouve, σx
ne change pas de signe sur toute la section (Fig. 3.2-b, Fig. 3.2-c).

3.3. Cas particulier: Traction (ou compression) droite excentrée


Dans le cas de la traction (ou compression) droite excentrée, la section droite de la poutre
est sollicitée par les efforts NX et MZ. Ici les charges extérieures appartiennent à l’un des
plans de coordonnées (Fig. 3.4).

MZ

x
TY

Fig. 3.4- Traction (ou compression) droite excentrée.


M

Pour éviter qu’il ait flambement de la poutre, nous nous limiterons à l’étude des poutres
(ou barres) courtes dont la longueur n’excède pas 8 fois la plus petite dimension
transversale.
RD

La contrainte se calcule par l’équation (3.1-a) tandis que la contrainte tangentielle est nulle.

Nx M z (3.5-a)
 x   Nx   M z   y
de

A Iz

 xy  0 (3.5-b)
s

3.4. Flexion composée oblique


ur

Une poutre est dite sollicitée en flexion composée oblique (ou flexion composée gauche) si
elle est soumise à une action commune de la traction (ou compression) et des flexions
Co

planes par rapport aux axes y et z. Donc, dans une section droite de la poutre, il existe les
efforts NX, TY, MZ, TZ et MY (Fig. 3.5).

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

La flexion composée oblique peut être effectuée par un système de charges qui
appartiennent aux plans passant par l’axe x; c'est-à-dire que les charges peuvent être non
perpendiculaires à l’axe x.

MZ
TZ

x
TY
MY
y

Fig. 3.5- Flexion composée oblique.

3.4.1. Calcul des contraintes


Dans ce cas, la contrainte normale est donnée par l’expression:

Nx M z My (3.6)
 x   Nx   M z   M y 
 y z
M

A Iz Iy
Tans disque la contrainte tangentielle peut être exprimée par l’équation (3.7) comme
montré par la figure Fig.3.6:
RD

 x   xy2   xz2 (3.7-a)

Ty S1z ( y )
 xy 
de

.
I z b( y ) (3.7-b)

Tz S 1 y ( z )
 xz  . (3.7-c)
I y b( z )
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

xz

xy

TZ
z
z
x
x
TY
y y

Fig. 3.6- Distribution des contraintes tangentielle.

Il faut rappeler que le signe de x dépend des signes des efforts NX, MY et MZ et des
coordonnées y et z. Les signes de xy et xz coïncident avec les signes des efforts TY et TZ.

3.4.2. Position de l’axe neutre


Dans le cas général de la flexion composée, l’équation de l’axe neutre (σx = 0) peut être
déterminée à partir de l’équation (3.6):
M

Nx M z My (3.8)
 y0  z0  0
RD

A Iz Iy

Où y0 et z0 sont les coordonnées de l’axe neutre.


de

3.5. Cas particulier: Traction (ou compression) gauche excentrée


Si les charges extérieures sont dans l’espace et parallèles à l’axe x, la sollicitation est dite
s

traction (ou compression) gauche excentrée (Fig. 3.8).


ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

z
MZ

NX
x

MY

Fig. 3.7- Traction (ou compression) gauche excentrée.

3.5.1. Calcul des contraintes


Dans ce cas, la contrainte normale est donnée par l’expression (3.6) et les contraintes
tangentielles sont nulles (X = 0):

3.5.2. Position de l’axe neutre


Dans ce cas il est commode de représenter la contrainte x (Eq. 3.6) sous une autre forme.
M

Considérons le cas de la figure 3.8. Dans une section droite de la poutre, les efforts sont:

N X; MY = NX.eZ ; MZ = NX.eY
RD

Où eY et eZ sont les coordonnées du centre de chargement (point d’application de l’effort


NX ou P).
de

En introduisant ces expressions des efforts dans l’équation (3.6), nous obtenons:

N x N x .e y N .e
x   y x z z
A Iz Iy
s
ur

Pour trouver la position de l’axe neutre (x = 0), on détermine ses coordonnées telles que:
 1 ey e 
 x  N x   y  z z   0
Co

 A Iz Iy 
c-à-d
(3.9)

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Nx  e y e z
x   1  y2  z2   0
A  iz iz 

Avec iy = IY / A ; iz = IZ / A sont les rayons de giration. D’où, les coordonnées de l’axe


neutre yN et zN (Fig. 3.10) s’obtiennent:
i z2
z 0  yN  
ey (3.10-a)

i y2
y 0  zN   (3.10-b)
ez

 Remarque
Dans le cas de la flexion composée, l’axe neutre ne passe pas par le centre de gravité de la
section.

3.6. Calcul à la résistance

 Le calcul à la résistance se fait selon les étapes considérées en flexion simple.


 Les contraintes normales sont maximales pour les points les plus éloignés de l’axe
neutre (Fig. 3.10-a).
 Ordinairement, pour ces points, les contraintes tangentielles sont assez petites et même
nulles (traction ou compression droite ou gauche, ou pour les sections rectangulaires et
qui peuvent être inscrites dans un rectangle (Fig. 3.10-a)).
M

 Pour cette raison, on néglige habituellement l’influence de X sur la résistance pour les
points les plus éloignés de l’axe neutre et les conditions de résistance s’écrivent:
RD

xmax(+)  [] + (3.11-a)

xmax(-)  [] - (3.11-b)


de

 On détermine xmax(+) et xmax(-) à l’aide de l’équation:

Nx M z My
 xmax   ye 
s

ze (3.12)
A Iz Iy
ur

Où ye et ze sont les coordonnées des points A et B (Fig. 3.11).


Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

 Dans le cas de la flexion composée (droite ou oblique), les contraintes tangentielles


peuvent influencer la résistance de la poutre. Ordinairement, X est maximale au centre
de gravité de la section où x  0. Donc le calcul à la résistance se fait selon une des
théories de la résistance mentionnées dans le chapitre précédent. Cependant,
l’expérience montre que la condition (3.11) est suffisante.

ez
ey
MZ  0
z E z
G
Nx Nx

(a) MY  0 (b)
x
y x y

Fig. 3.8- Traction gauche excentrée.


M

z
RD

ZP Yn
A.N

YP z
YP
de

Zn ZP C
P x

(a) (b)
s

y y
ur

Fig. 3.9- Schématisation de l’axe neutre dans le cas d’une traction gauche excentrée.
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

A.N

B
(a)
y

A.N A.N A.N


M

(b)
RD

Fig. 3.10- Schématisation de l’axe neutre dans le cas général de la flexion composée.
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Ze- e1 A.N

A
e2
Ye-

z
Ye+

B
Ze+
y

Fig. 3.11- Coordonnées des points les plus éloignés de l’axe neutre dans le cas général de
la flexion composée.

 Exemple 1.3
Soit une poutre en acier de section transversale rectangulaire (4cm x h) encastrée à son
extrémité gauche et porte une charge de 8 tonnes à son extrémité droite, comme le montre
la figure ci-dessous.
1- Donner le type de sollicitation.
M

2- Tracer les diagrammes des efforts intérieurs tout au long de la poutre.


3-Tracer la distribution des contraintes le long d'une section transversale de la poutre.
RD

4- Déterminer la dimension h de la poutre. On donne [] = 1600 kg/cm2.


de

P=8 t
z h /2
s

x
ur

h/2

2cm
Co

y 2cm
L

Fig. E3.1-a

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

 Solution 3.1
1- Compression droite excentrée.
2- Digrammes de l’effort tranchant et du moment fléchissant.

Le schéma correspondant à la poutre est représenté sur la figure E3.1-b.

h/2
8t
z
mZ = 4h (t.cm) h/2
L
2cm 2cm
y

Fig. E3.1-b

Avant de tracer les diagrammes des efforts intérieurs, déterminons leurs expressions. Soit
la section montrée par la figure E3.1-c:

 x  [0 , L] Mz
Ty
 Fx = 0  Nx = -8t
8t
 Fy = 0  TY = 0
 M/C = 0  MZ = mZ = 4h Nx C
L-x mZ
M

Fig. E3.1-c
RD

Les expressions ainsi obtenues sont tracées sur la figure E3.1-d.

3- Distribution des contraintes.


de

x  L

 x   x N x    x M z 


s

  0
 xy
ur

 8000 4 h.10 3  2000 12000


x   y  y
Co

3
4h bh h h2
12

Ces équations sont tracées sur la figure E3.1-e.

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

8t

mZ = 4h (t.cm)
L

NX [t]
- 8

TY [t]
0

4h
- MZ [t.cm]

Fig. E3.1-d

4- Dimensionnement

On dimensionne à la conditions de résistance:

 max   

 2000 6000
M

  1600
h h
RD

 h  5cm

2000/h 6000/h 0
de

h/2
G
s

Z
ur

h/2

2cm 2cm x(Nx) x(Mz) xy


Co

2 2
Y
Fig. E3.1-e

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

 Exemple 1.2
Soit une poutre en bois de section transversale rectangulaire (6 x 10cm) encastrée à son
extrémité gauche et sollicitée comme le montre la figure ci-dessous. On donne Px = 1,2P,
Py = 0,86P, Pz = 0,5P (P en Kg), L = 200 cm, [] += 100 kg/cm2 et [] -= 120 kg/cm2.
1- Donner le mode de sollicitation.
2- Tracer les diagrammes des efforts intérieurs tout au long de la poutre.
3-Tracer la distribution des contraintes à la section dangereuse.
4- Tracer l’axe neutre.
5- Déterminer une capacité de charge P à partir des conditions de résistance.

Pz z
L Px
Py x
y
M

Fig. E3.2-a
RD

 Solution 3.2
La poutre est schématisée sur la figure (E3.2-b).
de

y
s
ur

L Pz
Co

Py Px
x

Fig. E3.2-b

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

1- Flexion composée déviée


2- Diagrammes des efforts intérieurs
Pour 0  x  L (Fig. E3.2-c)

Ty
Tz
Mz
Nx C Pz Px
My Py Py
L-x

Fig. E3.2-c

 Nx = Px = 1,2 P (kg)
Plan xoy
 Ty = Py =0,86P (kg)
 Mz = -Py(x) = -0,86P(x) (kg.cm)
Plan xoz
 Tz = -Pz =-0,5P (kg)
 My = Pz(x) = 0,5P(x) (kg.cm)
Les digrammes des efforts intérieurs sont tracés sur la figure (E3.2-d).

3- Distribution des contraintes à la section dangereuse


La section dangereuse est à l’encastrement avec:
M

Nx = 1,2 P (kg), Ty = 0,86P (kg), Mz = -0,86P(x) (kg.cm), Tz = -0,5P (kg),


RD

My = 0,5P(x) (kg.cm)
Nous avons un cas de flexion composée oblique, le calcl de la contrainte normale se fait
selon l’équation (3.6):
Nx M z My
x   y z
de

A Iz Iy
A = bh = 60 cm2
bh 3 6.10 3
Iz    500cm 4
s

12 12
ur

b 3 h 6 3 .10
Iy    180cm 4
12 12
Co

1,2 P 172 100


x   y z
60 500 180
 x  0 ,02 P  0 ,344 Py  0 ,556 Pz

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

L Pz
1,20P
Py Px
x

0,86P

Nx(kg)
172P

0,50P Ty(kg)

Mz(kg.cm)

100P
Tz(kg)
M
RD

My(kg.cm)

Fig. E3.2-d
de

Puisque la section droite de la poutre est rectangulaire, nous calculons les contraintes aux
quatres points A, B, C, D, nous obtenons les valeurs:
 x A  0 ,02 P  0 ,344 P 5  0 ,556 P 3  0 ,07 P
s

 x B  0 ,02 P  0 ,344 P 5  0 ,556 P 3  3,41P


ur

 x C  0 ,02 P  0 ,344 P 5  0 ,556 P 3  0 ,03P


Co

 x D  0 ,02 P  0 ,344 P 5  0 ,556 P 3  3,37 P


Ces valeurs sont tracées à la section dangereuse comme montré sur la figure (E3.2-e).

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Fig. E3.2-c

4- Tracé de l’axe neutre


M

Pour tracer l’axe neutre on résout l’équation:


RD

 x  0 ,02 P  0 ,344 Py0  0 ,556 Pz 0  0

 z0  o  y n  0 ,058cm

 y0  0  z n  0 ,04cm
de

yn et zn sont les coordonnées de l’axe neutre que l’on reporte sur la figure (E3.2-f).
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Fig. E3.2-f

On constate que la contrainte normale atteint ses extremums aux points les plus éloignés
de l’axe neutre. Le point B étant le plus tendu, la contrainte est max+. le point D étant le
plus comprimé, la contrainte est max-.

Les contraintes tangentielles se calculent par les équation (3.7) et leurs représentations
sont similaires à celles de la figure (3.6).

5- Capacité de charge P à partir des conditions de résistance.


A partir des conditions de résistance:
xmax(+)  [] + 3,41P  100  P 29,33kg
M

xmax(-)  [] - 3,37P  120  P 35,61kg


RD

D’où P 29,33kg
de
s
ur
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Exercices

Exercice N°1
Soit une poutre en acier de section transversale ronde, comme le montre la figure ci-
dessous.
1- Donner le type de sollicitation.
2- Tracer les diagrammes des efforts intérieurs tout au long de la poutre.
3- Déterminer la section dangereuse.
4-Tracer la distribution des contraintes normales et tangentielle tout au long de la section
transversale de la poutre, pour la section dangereuse.
5- Vérifier si les conditions de résistance sont satisfaites au niveau de la section dangereuse.
On donne []=1600 kg/cm2 et []=1100 kg/cm2.

z
q=3t/m

d=6cm
P =15t

0,6m
y
x
0,2m
M
RD

Exercice N°2
Pour la poutre schématisée par la figure ci-dessous:
1- Déterminer le type de sollicitation.
2- Tracer les diagrammes des efforts intérieurs.
de

3-Construire le diagramme des contraintes normales le long d’une section droite de la


poutre.
z
s
ur

my = 48kg.cm
y
L Px=48kg
Co

x
mz = 96kg.cm

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Exercice N°3
Vérifier la résistance de la poutre schématisée par la figure ci-dessous. Le matériau utilisé
est du béton non armé, [] + = 3 kg/cm2, [] - = 20 kg/cm2.

1
Z

1 cm

2 cm
X
3 cm
Y L
2 2

Exercice N°4
Tracer l’axe neutre pour la section droite, montrée par la figure ci-dessous, d’une poutre
sollicitée en compression gauche excentrée. On donne P = 48 kg.

1cm
M

P
3 cm
2cm
RD

Z
de

3 cm
s

2 cm 2 cm
ur

Y
Co

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Chapitre 2: Dimensionnement des poutres droites isostatiques sollicitées en flexion composée

Exercice N°5
Soit une poutre en acier de section transversale rectangulaire appuyée simplement à ses
extrémités et chargée comme montré sur la figure ci-dessous. Déterminer une capacité de
charge P. on donne [] = 1600 kg/cm2.

M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 4

Etats de Contraintes
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

4.1. Etat de contrainte en un point


Un système de forces extérieures appliqué à un corps crée à l’intérieur de ce corps des
efforts intérieurs. Celles-ci naissent des effets des particules élémentaires du corps entre
elles. Pour chaque force élémentaire existe une contrainte. Le vecteur contrainte peut être
décomposé en un vecteur normal à la facette sur laquelle il s’exerce et en un vecteur
tangent (Fig. 4.1).
Rappelons q’une contrainte est un effort par unité de surface qui s'exerce dans le matériau.

Fig. 4.1- Etat de contrainte sur une facette.

 On appelle  contrainte normale,


M

 et on appelle  contrainte tangentielle (ou de cisaillement).


RD

 Définition
On appelle état de contrainte en un point d’un corps, l’ensemble des contraintes
normales et tangentielles qui s’exercent dans toutes les directions à partir de ce point.
Pour pouvoir déterminer, en un point, la contrainte sur une facette quelconque il suffit
de

donc de connaître les contraintes, en ce point, sur 3 facettes. Pour faciliter les calculs
nous considérerons les trois facettes ayant pour normales x, y, z. Sur ces facettes les
composantes des contraintes ont les valeurs indiquées sur la figure 4.2.
s

  est guidé par la normale et  est guidé par la normale et la facette.


ur

Ainsi, dans le cas général, tout point matériel d’un corps, sollicité arbitrairement, se
trouve soumis à « neuf » composantes de contraintes (Fig. 4.3).
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

Fig. 4.2- Etat de contrainte sur une facette.


M
RD
de

Fig. 4.3- Représentation de l’état de contrainte en un point.


s
ur

L’état de contrainte en un point est, donc, représenté par un tenseur (Eq. 4.1):
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

 x  xy  xz 
    yx  y  yz  (4.1)
 zx  zy  z 
 

Pour que le corps soit en équilibre, il faut que:

xy = yx ; xz = zx ; yz = zy (4.2)

4.2. Etat de contrainte plan


4.2.1. Définition
Si un élément plan est soumis aux contraintes x, y et xy (Fig. 4.4), on dit que
l’élément est en état de contraintes plan.

y
xy

xy x

x O xy X
M
RD

xy
y

Fig. 4.4- Etat de contrainte plan.


de

4.2.2. Convention de signe


s

1) Contraintes normales
- Contrainte de compression:   0
ur

- Contrainte de traction:  0
2) Contraintes tangentielles
Co

- Dans le sens des aiguilles d’une montre:   0


- Dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre:   0

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Cours de Résistance des Matériaux II 72 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 4: Etats de contraintes

 Exemple 4.1
Soit une barre droite, de section A constante, soumise à une force axiale F.

2
1

F  F

1 2

Fig. E4.1-a

Déterminer les contraintes normales et tangentielles sur un plan normal à l’axe de la


barre (plan 1-1) et sur un autre faisant un angle  avec l’axe de la barre (plan 2-2).

 Solution4.1
Plan 1-1
1

ni F
N=ni
M

1
RD

Fig. E4.1-b


  A  A   x ;    
N F

de


  0


s
ur
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

 x

Fig. E4.1-c

Plan 2-2

N
F  F

2 T

Fig. E4.1-d

 = N/A’ = F/A . sin2 = x.sin2


M

= T/A’ = F/A.cos.sin= x.cos.sin


RD

Avec

N = F.sin , T = F.cos , A’ = A / sin


de

Des relations trigonométriques:

1  cos 2  , sin2 


sin 2   sin  .cos  
2 2
 = x/2 . (1-cos2) max = x/2 pour  = 90°
s

;
ur

 = x/2 . sin2 ; max = x/2 pour  = 45°


Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes


 x

2 
Fig. E4.1-e

 La contrainte normale maximale agit sur les sections perpendiculaires à l’axe de la


barre.
 La contrainte tangentielle maximale agit sur un plan faisant un angle de 45° par
rapport à l’axe de la barre.

4.2.3. Contraintes sur un plan incliné


On considère l’état de contraintes plan (Fig. 4.5). On voudrait étudier l’état de
contraintes sur un plan incliné dont la normale fait un angle  avec l’axe ox.

 Fn  0    .S   x .S x .cos    y .S y . sin    xy .S x . sin    xy .S y .cos   0

 Ft  0    .S   x .S x . sin    y .S y .cos    xy .S x .cos    xy .S y . sin   0

Ou encore
M

  .1   x .cos 2    y . sin 2    xy .cos  sin    xy .scoins  0 (4.3-a)


RD

  .1   x .cos  sin    y . sin  cos    xy .cos 2    xy . sin 2   0 (4.3-a)


de

Des relations trigonométriques:

1  cos 2 1  cos 2 sin 2


sin 2   , cos 2   , sin  cos  
s

2 2 2
ur

On obtient:
 x  y  x  y
   cos 2   xy sin 2 (4.4)
Co

2 2
 x  y
  sin 2   xy cos 2 (4.5)
2

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Chapitre 4: Etats de contraintes

Y
n
y
xy

xy  x

x O xy X

xy
y
(a)

Y
Sx = 1.cos n

S

xy 

M

x O  X
RD

xy
Sy = 1.sin y
de

(b)

Fig. 4.5- Etat de contrainte sur un plan incliné.


s
ur

4.3. Cercle de Mohr


Pour tracer le cercle de Mohr on suit les étapes suivantes (Fig. 4.6):
Co

1- tracer un repère perpendiculaire et orthonormé (O, , )


2- placer les points A(x, xy) et B(y, -xy) dans ce repère

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Chapitre 4: Etats de contraintes

3- déduire le point C, point d’intersection de la droite AB et l’axe des abscisses

Pour déduire du cercle de Mohr les contraintes sur un plan incliné dont la normale fait un
angle  avec l’axe ox, il suffit de déterminer le point « D » qui fait un angle 2 avec le

point A et dans le même sens, c-à-d ( CA,CD )2 . 
Les coordonnées du point D sont (, ).


D(, )

xy A(x, xy)
2
y 
O  x 
C
-xy
B(y, -xy)

Fig. 4.6- Cercle de Mohr.


M

Du cercle de Mohr on remarque que:


RD

   OC  R cos   2 ;   )  R sin  2 
Avec
de

 x  y  x  y
OC  ; R cos   ; R sin    xy
2 2
s

et les relations trigonométriques:


cos  2   cos  cos 2  sin sin 2
ur

sin  2   sin cos 2  cos  sin 2


Co

Nous retrouvons les équations (4.4) et (4.5).

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Chapitre 4: Etats de contraintes

 Exemple 4.2
Un élément plan est soumis aux contraintes x = 50 MPa et y = 50 MPa. Déterminer
la contrainte de cisaillement existante dans cet élément. Quelle forme prend le cercle de
Mohr ?

 Solution 4.2
En remplaçant les contraintes x et y dans les équations (4.4) et (4.5), on obtient:

 ,  = 50 MPa et  = 0

Cet état de contraintes est représenté sur la figure (E4.2):

50 MPa

50 MPa 50 MPa
O
x

50 MPa

Fig. E4.2
M

Le cercle de Mohr prend la forme d’un point.


RD

 Exemple 4.3
Tracer le cercle de Mohr pour un élément plan soumis aux contraintes x = 50 MPa et
y = -50 MPa. Déduire du cercle de Mohr l’état de contraintes sur un plan incliné
de

faisant un angle  = 20° avec l’axe ox.

 Solution4.3
s

Cet état de contrainte est dessiné sur le plan physique et le cercle de Mohr suivants:
ur
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

50 MPa

50 MPa 50 MPa
O
x

50 MPa

Fig. E4.3-a


D(, )



2(20°) A
B
y O C  x 
M
RD

Fig. E4.3-b
de

On a R = x

   R cos 40   38 ,3MPa
s
ur

   R sin 40   32,1MPa
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

4.4. Contraintes principales


Il existe des valeurs de  pour lesquelles les contraintes  sont extremum pour un état
de contraintes défini par x, y et xy . Ces valeurs peuvent être obtenues en dérivant
l’équation (4.4) par rapport à .

d   x  y
0  2 sin 2  2 xy cos 2  0
d 2

   0
 x  y
  sin 2   xy cos 2
2

D’où
 xy
tg 2 P   
 x  y (4.6)
2
  varie de 0 à180°
 2 varie de 0 à 360°  2 solutions à l’équation (4.4) : (20 et 20 +180°)

En remplaçant dans l’équation (4.4)  par (0) et (0 et +90°), on détermine les
contraintes extremum max et min avec:

cos 2 0  180   cos 2 0 ; sin2 0  180   sin 2 0


M

D’où :
RD

 x  y  x  y
2

 max       xy2
2  2  (4.7-a)
de

 x  y  x  y
2

 min       xy2 (4.7-b)
2  2 
s
ur

 Les contraintes max et min sont appelées contraintes principales et les plans sur
lesquels s’y trouvent s’appellent plans principaux.
Co

 Les contraintes tangentielles sont nulles sur les plans principaux.

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Chapitre 4: Etats de contraintes

 Contraintes tangentielles extremum


On obtient les valeurs de  pour lesquelles les contraintes tangentielles sont extremum
en dérivant l’équation (4.5) part rapport à 2.

 x  y
tg 2 S   (4.8)
2 xy

On appelle les plans qui font l’angle S avec l’axe ox, les plans secondaires et les
contraints tangentielles qui s’y trouvent sont extremum:

 x  y
2

 max      xy2 (4.7-a)
 2 

 x  y
2

 min       xy2 (4.7-b)
 2 

 La contrainte normale à ces plans est par l’expression:

 x  y
'  (4.8)
2
 Exemple 4.4
Considérons l'état plan de contraintes au point P représenté sur la figure ci-dessous (Fig.
M

E4.4-a).
1- Ecrire la matrice des contraintes au point P dans le repère (O,x,y,z).
RD

2- Déterminer les éléments principaux des contraintes puis les représenter dans le plan
(x,y).
3- Calculer les valeurs des contraintes de cisaillement extremums. Dans quels plans se
trouvent-elles?
de
s
ur
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

50 MPa
100 MPa
50 MPa 50 MPa
P
x
100 MPa
50 MPa

Fig. E4.4-a

 Solution 4.4
1- Matrice des contraintes au point P

  50  100 0 
    100  50 0 
 0 0 

2- Les éléments principaux


M

 50  50   50  50 
2

 max       100 
2

2  2 
RD

 max  50 MPa

 50  50   50  50 
2

 min       100 
2

2  2 
de

 min  150 MPa


 100
tg 2 P     2 P  90    P  45 
 50  50
s

2
ur

C'est-à-dire les normales aux plans principaux sont les bissectrices au plan (x,y) comme
montré sur la figure (E4.4-b).
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

3- Contraintes de cisaillement extremums

  50  50 
2

 max,min      100 
2

 2 
 max  100 MPa ;  max  100 MPa
 50  50
tg 2 S  
100
S  0

Cela signifie que les contraintes de cisaillement extremum se trouvent sur les facettes de
normales x et y (Fig. E4.4-b).

nP2
150 MPa

y
50 MPa
100 MPa nP1

45° 50 MPa =-’


P
M

x, nS2
100 MPa = -min
RD

max
’
50 MPa
de

nS1

Fig. E4.4-b
s

 Exemple 4.5
ur

Soit une plaque rectangulaire d'une épaisseur e =2mm, sollicitée comme la montre la
figure (E4.5-a).
Co

1- Déterminer et dessiner l'état de contrainte en un point M de la plaque sur deux plans


perpendiculaires.
2- Dessiner le cercle de Mohr de cet état de contrainte.

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Chapitre 4: Etats de contraintes

3- En déduire les valeurs et les directions des contraintes principales et les dessiner
dans un plan physique.
4- En déduire les valeurs et les directions des contraintes tangentielles extrémums et la
contrainte normale correspondante et les dessiner dans le même plan physique
précédant.
5- En déduire l’état de contrainte sur un plan dont la normale fait un angle de 45° avec
l’axe des x.

FY =32 kN
e FYX = 48 kN
m
FX FX =32 kN
M
4cm
FXY
FXY =24 kN

FY FYX
8 cm

Fig. E4.5-a

 Solution 4.5
1- L’état de contrainte est déterminé de la manière suivante:
Fx 32
x    40 kN / cm 2
M

Axy 0 ,2 x4
RD

Fxy 24
 xy    30 kN / cm 2
Axy 0 ,2 x4

Fy 32
y    20 kN / cm 2
Ayx 0 ,2 x8
de

Fyx 48
 yx    30 kN / cm 2
Ayx 0 ,2 x8
s

L’état de contrainte ainsi obtenu est dessiné sur le plan physique ci-dessous (Fig. E4.5-
ur

b):
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

y
20 MPa

30 MPa

40 MPa

M
x

Fig. E4.5-b

2- Tracé du cercle de Mohr (Fig. E4.5-c)

(MPa)
max A
xy
2S
2(45°)
D(45°, 45°)
2P
min ’ max
y C x (MPa)
M

O
RD

-xy
min B
de

Fig. E4.5-c
s
ur

3- Contraintes principales (Fig. E4.5-d)


 max  OC  R  30  31,6  61,6 MPa
Co

 min  OC  R  30  31,6  1,6 MPa


2 P  71,6   P  35,8

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Chapitre 4: Etats de contraintes

4- Contraintes tangentielles extremums (Fig. E4.5-d)


 max   R  31,6 MPa
 min   R  31,6 MPa
2 S  18 ,4   P  9 ,2

 '  OC  30 MPa

5- Etat de contrainte sur un plan incliné (Fig. E4.5-d)


On détermine le point D(, ) avec  = 45°sur le cercle de Mohr
 = 45° =0
 = 45° =10 MPa

nS2 y
’
min
45° n45°

’
nS1
max
S
M

P
P x
RD

nP1
min max
de

nP2
s
ur

Fig. E4.5-d
Co

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Chapitre 4: Etats de contraintes

Exercices
Exercice N°1
Une barre courte en béton de section droite 20 x 20 cm est comprimée par une force P.
Quelle est la valeur de cette force, si la contrainte normale sur une facette, inclinée d’un
angle de 45° par rapport à l'axe des x, est égale à -15 kg/cm2 ?

P 45° P
x’ x

Exercice N°2
Sur les deux facettes perpendiculaires de l’élément de la figure ci-dessous agissent les
contraintes normales n1 = 843,6 bars et n2 = 421,8 bars. Déterminer les contraintes
x et 1.

y n1
n2
M

P  P
RD

x
de

n2
2 n1
s
ur

1
1
2
Co

n1 n2

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Chapitre 4: Etats de contraintes

Exercice N°3
L’état de contrainte sur deux plans perpendiculaires de normales ox et oy est défini comme
suivant:

 80 MPa  60 MPa
     
 O , x    ;  O , y   
 60 MPa  40 MPa
 

1- Dessiner cet état de contrainte dans un plan physique.


2- Dessiner le cercle de Mohr de cet état de contrainte.
3- Déduire du cercle de Mohr les valeurs et les directions des contraintes principales puis
les représenter dans un plan physique.
4- Déduire du cercle de Mohr les valeurs et les directions des contraintes tangentielles
extremum et des contraintes normales correspondantes, puis les représenter dans le même
plan physique précédent.

Exercice N°4
Soit l’état de contrainte, défini par x, y et xy , représenté sur le cercle de Mohr ci-
dessous.

(MPa)

A
M
RD

-3 -1 O (MPa)
de

B
s
ur

1- Déduire du cercle de Mohr cet état de contrainte et le dessiner dans un plan physique.
Co

2- Déduire du cercle de Mohr les valeurs et les directions des contraintes principales, puis
les représenter dans le même plan physique précédent.

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Chapitre 4: Etats de contraintes

3- Déduire du cercle de Mohr les valeurs et les directions des contraintes tangentielles
extremum et des contraintes normales correspondantes, puis les représenter dans le même
plan physique précédent.

5- Déduire du cercle de Mohr l’état de contrainte sur un plan dont la normale fait un angle
de 45° par rapport à l’axe ox, puis les représenter dans le même plan physique précédent.

Exercice N°5
Soit l’état de contrainte défini par  x  0 ,  y  6 MPa ,  xy  4 MPa et la figure ci-
dessous.

yx y

  = 45°

O x

1- Calculer x sachant que:    2MPa ,    4 MPa


2- Dessiner le cercle de Mohr de cet état de contrainte.
3- Déterminer les valeurs et les directions des contraintes principales puis les représenter
M

dans un plan physique.


4- Déterminer les valeurs et les directions des contraintes tangentielles extremum et des
contraintes normales correspondantes, puis les représenter dans le même plan physique
RD

précédent.
5- Calculer l’état de contrainte sur un plan dont la normale fait un angle de 30° par rapport
à l’axe ox, puis le représenter dans le même plan physique précédent.
de
s
ur
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II 89 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 5

Flambement
des Poutres Droites
M
RD
de
s
ur
Co

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Cours de Résistance des Matériaux II 90 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

5.1. Introduction
Le flambement est une sollicitation composée de compression et de flexion, mais dont
l’étude est différente de la flexion composée parce que les méthodes sont différentes et que
le flambement est un phénomène rapidement destructif.
En effet, dans le cas du flambement, les déformations ne peuvent plus être supposées
infiniment petites et négligées comme dans les chapitres précédents. De même, les forces
extérieures ne sont plus proportionnelles aux déformations. Pour étudier le flambage, il
faut tenir compte de la déformation de l’élément considéré et de ce fait abandonner une des
hypothèses fondamentales de la RDM.
Le risque de flambement d’un élément étant lié aux dimensions de cet élément, on dit que
le flambement est un phénomène d’instabilité de forme.
Le flambage a été décrit par le mathématicien Suisse Leonhard Euler (1707 – 1783) qui a
déterminé la valeur théorique d’un effort de compression sous lequel une barre se dérobe.
Cette valeur est appelée charge critique d’Euler.

5.2. Définition
Le flambage ou flambement est un phénomène d'instabilité d'une structure ou d’un élément
d’une structure, qui soumis à une force de compression, a tendance à fléchir et à se
déformer dans une direction perpendiculaire à la force de compression. On utilise, en génie
civil, plutôt le terme flambement.

P  P
L

Fig. 5.1- Schématisation du flambage.


M

5.3. Charge critique d’Euler


RD

Considérons le cas d’une poutre articulée en O et en appui simple en A, initialement droite,


soumise à un effort de compression P (Fig. 5.2).
de

ROX v(x) P
s

O A X
ur

x
ROY
RAY
Co

Fig. 5.2- Poutre droite bi-articulée en compression.

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Cours de Résistance des Matériaux II 91 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

On considère l’équilibre statique de la poutre tout en tenant compte de l’influence des


déformations. On suppose que la barre a fléchie de la grandeur v(x) à l’abscisse x. Le
moment de flexion dans la section vaut:

M Z  vx .P (5.1)

La poutre est donc soumise à la compression et la flexion pure. L’équation de la déformée


en flexion vue au chapitre 3 s’écrit alors:

EI Gz .vx   M z (5.2)

Où E est le module de Young, IGZ le moment d’inertie de la section transversale de la barre


par rapport l’axe centrale. En substituant l’équation (5.1) dans l’équation (5.2), on obtient:

v x   v x   0
P
(5.3)
EI Gz

L’équation (5.3) est une équation différentielle du second ordre à coefficients constants.

En posant:
P
 (5.4)
EI Gz

L’équation (5.3) se réécrit sous la forme:


M

vx    2 vx   0 (5.5)


RD

La solution générale de cette équation s’écrit alors:

vx   C1 cosx   C2 sinx 


de

(5.6)

où C1 et C2 sont deux constantes arbitraires qui doivent vérifier les conditions aux limites.
Le point O étant en articulation et le point A en appui simple, les deux conditions aux
limites à vérifier s’écrivent:
s
ur

 v x  0   0

Co

 (5.7)
vx  L   0

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

En utilisant l’expression de v(x) donnée par l’équation (5.6), on déduit:


 C1  0

 (5.8)
C cos L   C sinL   0
 1 2

À partir de la première équation on déduit directement C1 = 0. La deuxième équation


s’écrit:

C2sin(L) = 0
(5.9)

Deux cas se présent:

 Soit C2 = 0, l’expression de la déformée s’écrit: v(x) = 0, et le moment


fléchissant Mz est nul aussi. Ainsi la poutre est soumise à la compression pure et
ne flambe pas.
 Soit sin(L) = 0, qui a pour conséquence que L = k où k est un entier
strictement supérieur à 1. Dans ce cas la poutre flambe, la déformée a pour
expression générale:
 k 
vx   C 2 sin x (5.10)
 L 

Dans le cadre du flambement c’est bien l’équation (5.10) qui nous intéresse. Soit pour k =
1, on peut obtenir la première valeur de l’effort P pour lequel la poutre flambe. Cette
valeur que l’on note par Pc est la première charge critique d’Euler vérifiant:
M

Pc
L   avec   (5.11)
EI Gz
RD

La première charge critique d’Euler s’écrit alors:

 2 EI Gz
Pc  (5.12)
L2
de

Plusieurs cas de comportement de la poutre sont possibles:


s

 Si P < Pc : la poutre est en compression simple et reste droite, elle est dite en
ur

équilibre stable.
 Si P = Pc : la poutre peut rester droite ou fléchir (flamber) avec une flèche égale à
Co

C2 (vmax = C2.1), elle est dite en équilibre neutre. Notons que C2 = vmax est en
général petit.

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

 Si P > Pc: il y a instabilité en position droite (équilibre instable) avec une forte
tendance au flambement. C2 augmentera très rapidement avec un léger
accroissement de l’effort normal.

La déformée s’écrit alors:

 x
vx   C 2 sin   (5.13)
 L

Notons que cette méthode c-à-d la théorie d’Euler ne permet pas de déterminer
complètement la solution du problème. Car C2 est indéterminé et la déformée de la poutre
ne peut donc pas être obtenue. Cependant, la première charge critique de flambage est
parfaitement connue.

On peut de la même manière déterminer les autres valeurs des charges critiques pour k = 2,
3, 4, …. Par exemple pour k = 2, la charge critique vaut:

 2 EI Gz
2 = 2/L ; P2  4
L2 (5.14)

L’équation de la déformée est donc:

 2x 
vx   C 2 sin   (5.15)
 L

Les expressions des déformées associées aux deux premières charges critiques permettent
de tracer leurs allures comme le montre la figure (5.3).
M
RD
de

(a)- 1èr mode de flambement. (b)- 2ème mode de flambement.


s
ur

Fig. 5.3- Allures des déformées associées aux deux premières charges critiques.
Co

Les déformées associées aux charges critiques sont appelées les modes de flambement. Sur
la figure (5.3), le mode 1 (associé à la première charge critique) comporte un seul "ventre",
(Fig. 5.3-a) tandis que le mode 2 (associé à la deuxième charge critique) comporte deux
"ventres" (Fig. 5.3-b).
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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

 Remarque
Le flambement se produit suivant un axe perpendiculaire à l’axe du moment quadratique le
plus faible. Pour les deux sections représentées sur la figure (5.4), Iy < Iz, le flambement se
produit dans le plan (x, z).

y y

z
z

Fig. 5.4- Influence de la forme de la section.

 Exemple 5.1
Considérons une barre en acier de section transversale rectangulaire (40mm x 50mm),
articulée à ses deux extrémités et soumise à une compression axiale. La longueur de la
barre est égale à 2 m et son module de Young vaut 200 GPa.
- Déterminer la charge de flambement en utilisant l’expression d’Euler.

 Solution 5.1
La charge de flambement est la première charge critique d’Euler qui s’écrit:
 2 EI Gz
M

Pc 
L2
RD

Le moment d’inertie minimal de la section est:

bh 3 50 40 
3
I Gz    2 ,67 x10 5 mm4
12 12
de

D’où

 2 200 x10 9 2 ,67 x10 5 x10 12 


Pc   1317 ,6 x10 2 N  131,76 kN
2 2
s
ur

5.4. Influence des liaisons aux appuis


Co

La charge critique se définit donc comme la charge axiale qui suffit à maintenir une barre
élancée sous une forme légèrement fléchie.

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

On peut généraliser les résultats établis pour la poutre bi-articulée pour des poutres dont les
conditions d’appuis sont différentes. L’expression générale de la charge critique d’Euler
est:

 2 EI Gz  2 EI Gy
Pc  ou Pc  (5.16)
l 2f l 2f

où lf est la longueur de flambement de la poutre.

Le facteur lf représente une longueur équivalente à celle d'une poutre articulée - articulée.
Il s'agit de la distance séparant deux points d'inflexions de la poutre. Ainsi, nous exprimons
dans le tableau (5.1) la longueur de flambement selon le type de liaison:

• pour une poutre articulée aux deux extrémités, lf = 1 x L;


• pour une poutre encastrée aux deux extrémités, lf = 0,5 x L;
• pour une poutre encastrée-articulée, lf = 0,7 x L;
• pour une poutre encastrée-libre, lf = 2 x L.
L est la longueur de la poutre.

Tableau 5.1- Influence des liaisons aux appuis.

Type de Schéma Longueur de Charge critique


liaison flambement (lf) (PC)

Appui simple-  2 EI
L Pc 
Rotule L2
M

Libre -  2 EI
RD

2L Pc 
encastrement 4 L2

Encastrement - 4 2 EI
0,5L Pc 
Encastrement L2
de

Appui simple - 2 ,05 2 EI


0,7L Pc 
Encastrement L2
s
ur
Co

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

5.5. Contrainte critique d’Euler


A la charge critique d’Euler Pc correspond une contrainte critique σc, qui peut prendre le
nom de contrainte critique limite ou admissible, donnant un élément de sécurité vis-à-vis
du flambement.

Pour une poutre comprimée de section S, la contrainte critique σc est définie par la relation:

 2 EI Gz  2 EI Gy
c  ou  c  (5.17)
l 2f .S l 2f .S
Sachant que:
I Gz I Gy
iz  ou i y  (5.18)
S S

étant le rayon de giration, on définit une nouvelle grandeur:

l fz l fy
z  ou  y  (5.19)
iz iy

Qui est un paramètre géométrique, sans unité, appelé élancement. y ou z sont les
élancements dans la direction y ou z, respectivement.

La contrainte critique s’exprime alors sous la forme:

 2E
c  (5.20)
2
M

Dans l’expression (5.20),  peut être y ou z.


RD

Supposons que la poutre soit parfaitement rectiligne, que l’effort de compression (P) soit
centré et que le matériau soit parfaitement homogène. Soit:

P
 (5.21)
de

La contrainte dans la poutre peut être comme ci-dessous:


 Si c  e ( où e est la limite élastique): il y aura ruine par flambement dès que σ
s

atteindra la valeur c ( =c). Le dimensionnement se fait au flambement.


ur

 Si c  e: la poutre périra par écrasement (ou compression simple sans


flambement) dès que σ atteindra la valeur e ( =e). Dans ce cas, il n’y a aucun
Co

risque de flambement. Le dimensionnement se fait en compression simple.

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

 Remarque
Ce raisonnement n’est plus valable en flexion composée (si la poutre a un défaut de
rectitude ou si P n’est pas bien centrée,…). Le flambement surviendra dans ce cas avant
que σ n’atteigne σc.
La relation (5.20) fait apparaître la notion d’élancement critique (pour σc = σe), à partir
duquel la poutre devra être calculée au flambement:

E
c   (5.22)
e

Notons que cette valeur de l’élancement critique ne dépend que des caractéristiques
mécaniques du matériau.

 Exemple 5.2
Déterminer la contrainte axiale dans la barre de l’exemple 5.1.

 Solution 5.2
La contrainte axiale dans la barre immédiatement avant qu’elle assume sa configuration
de flambement est la contrainte critique d’Euler donnée par:
Pc 131,76 x10 3
c    65 ,88 MPa  658 ,8 kN / cm 2
S 
40 x50 x10 6

 Exemple 5.3
M

Déterminer l’élancement d’une barre dont la limite d’élasticité e = 210 MPa et le module
de Young vaut 200 GPa.
RD

Discuter la solution.

 Solution 5.3
de

La valeur 210 MPa représente la limite supérieure de la contrainte pour laquelle


l’équation (5.20) est valable. L’élancement de la barre s’obtient donc:

 2E  2 200 x10 9 
c   210 x10 6

2 2
s
ur

D’où

  96 ,95  100
Co

Cela signifie que pour ce matériau la charge de flambement (Eq. 5.12) et la contrainte
correspondante (5.20) sont valables seulement pour des barres ayant des élancements
100. Pour celles ayant des valeurs inférieures à 100, la contrainte de compression
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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

dépasse la limite d’élasticité avant que le flambement élastique ait lieu et ces équations ne
sont plus valables.

L’équation (5.20) peut être tracée sur la figure suivante. Pour le présent matériau, le point
A marque la limite supérieure d’applicabilité de la courbe. La portion de la courbe à
gauche de la valeur 100 n’est pas valable.

c
(MPa)

210 A

0
100

Fig. E5.3

5.6. Critères de dimensionnement


• Critère en contrainte
Le premier critère de dimensionnement est directement lié aux contraintes normales de
M

compression. Le critère en contrainte traduit le fait que le matériau doit rester dans la zone
élastique:
RD

s.  e (5.23)

où s > 1 est un coefficient de sécurité.


de

• Critère en charge (condition de non flambement)


L’autre critère va traduire le fait que la poutre ne flambe pas:
s

s’.P  Pc
ur

(5.24)

avec s’ > 1 un coefficient de sécurité.


Co

En pratique, la formule d'Euler n'est pas directement utilisée pour dimensionner une poutre.
Mais elle est plutôt employée sous la forme (5.20) car optimiser le dimensionnement d'une

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

poutre c'est choisir une section pour laquelle la résistance à la compression (liée à la limite
élastique) sera sensiblement égale à la résistance au flambement (charge critique).

On peut alors déterminer la charge critique Pc applicable sur une poutre en comparant sa
valeur d'élancement λ à la valeur critique λc. trois cas peuvent alors être distingués:

 Si   20 (poutre courte), la poutre est en compression simple:

Pc = c . S (5.25)

 Si 20    c (poutre moyenne), on utilise alors la formule expérimentale de


Rankine:

2 e S
Pc  2
  (5.26)
1   
 c 

 Si   c (poutre élancée), on utilise alors la formule d'Euler, qui peut se réécrire


sous la forme:

 eS
Pc  2
  (5.27)
 
 c 

 Remarque
M

La formule d'Euler n'est pas applicable aux poteaux et butons en béton armé, en raison de
la variation de l’inertie sur la longueur du fait de la fissuration du béton ce qui conduit à
des calculs complexes.
RD

 Exemple 5.4
Considérons une barre en acier de section transversale rectangulaire (40mm x 50mm),
de

articulée à ses deux extrémités et soumise à une compression axiale. Si la limite


d’élasticité du matériau est égale à 230 MPa et le module de Young égal à 200 MPa,
déterminer la longueur minimale pour laquelle la théorie d’Euler est valable pour
déterminer la charge de flambement.
s
ur

 Solution 5.4
Le moment d’inertie minimal de la section est
Co

bh 3 50 40 
3
I Gz    2 ,67 x10 5 mm4
12 12
La contrainte axiale étant

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

 2 EI Gz
c 
l 2f .S

Avec lf = L (poutre simplement appuyée).

La longueur minimale pour laquelle l’équation d’Euler est applicable est obtenue en
remplaçant la contrainte critique dans l’équation ci-dessus par la limite d’élasticité du
matériau, c-à-d :

 2 200 x10 9 x2 ,67 x10 5 x10 12 


230 x10 6 

L2 x 40 x50 x10 6 
D’où L = 1,07 m.

 Exemple 5.5
Une barre en acier de section circulaire de diamètre égal à 25mm, articulée à ses
extrémités, est soumise à une compression axiale, comme la montre la figure (E5.5-a).

Y
P

X
L

Fig. E5.5-a
M

1- Déterminer la charge de compression critique d’Euler lorsque la longueur de la poutre


est égale à 1,50m sachant que le module de Young E = 21000 daN/mm2.
RD

2- Calculer la valeur de la contrainte critique d’Euler.


3- Tracer la déformée de la poutre correspondant à la charge de compression critique
 k 
d’Euler, sachant que l’équation de la déformée est: vx   B sin x  où k est un entier
 L 
de

strictement supérieur à 1 et B une constante.

 Solution 5.5
s

1- La charge de compression critique d’Euler est donnée par la formule:


ur

 2 EI Gz
Pc 
Co

L2
Pour une poutre articulée à ses deux extrémités lf = L = 1500 mm.

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

R 4 D 4
I Gz    19174 ,76 mm4
4 64

D’où Pc = 1763,62 daN.

2- Valeur de la contrainte critique d’Euler

Pc D2
c  ; S  R 2    490 ,87 mm 2
S 4
c = 3,59 daN/mm2

3- Déformée de la poutre:
La charge critique d’Euler correspond à k = 1


0 si x  0 ou xL
 k  
vx   B sin x  
 L   L
 v max  B si x
 2

Y
B
X
L/
2
M

L
RD

Fig. E5.5-b
de
s
ur
Co

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

Exercices

Exercice N°1
Une barre en acier de section rectangulaire 25 x 50 mm2, articulée à ses deux extrémités,
est soumise à une compression axiale, comme la montre la figure ci-dessous.

1- Déterminer la longueur minimum pour laquelle l’équation:


RD

 2 EI Gz
Pc 
l02
reste applicable sachant que le module de Young E = 21000 daN/mm2 et que la limite de
d’élasticité est de 21 daN/mm2.
de

2- Calculer la valeur de la contrainte critique lorsque la longueur est égale à 1,50m.


s

Exercice N°2
ur

Déterminer la charge de compression critique pour un profilé en I (IPE160) articulé aux


deux extrémités et dont la longueur est de 1,80m.
Co

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

Exercice N°3
Une barre en acier de section circulaire de diamètre égal à 25mm, encastrée à ses
extrémités, est soumise à une compression axiale, comme la montre la figure ci-dessous.
1- Déterminer la charge de compression critique lorsque la longueur est égale à 1,50m.

Y
P
P
X
L

2- Calculer la valeur de la contrainte critique d’Euler.


3- Vérifier le critère de contrainte si la limite élastique vaut 21 daN/mm2.

Exercice N°4
Soit une poutre en acier de section rectangulaire, encastrée à l’une de ses extrémités et libre
à l’autre extrémité, de longueur égale à 1500 mm.
1- Déterminer les dimensions b et h de la section si la valeur de la charge critique est de
48000 daN et h = 2b.
2- Déterminer l’élancement de la poutre.

P
Y

M

P v(x)
O x X
RD

M0 L
de

Exercice N°5
Soit une longue et fine barre en acier de rigidité EI, encastrée à une extrémité et libre de
rotation à l’autre extrémité mais nécessitant une force F pour maintenir sa position.
s

1- Déterminer l’équation de la déformée.


ur

2- En déduire l’équation de la charge critique Pc.


3- Exprimer l’élancement de la barre.
Co

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Chapitre 5: Flambement des poutres droites

X
Pc

L
v(x)
EI

x
O
Y

MF
Pc
Exercice N°6
M

Soit une barre en acier, articulée à ses deux extrémités, de longueur égale à 275 mm et
possède une section transversale circulaire. Si elle supposée supporter une charge axiale de
250 kN, déterminer le rayon de la barre si la théorie d’Euler est applicable. Le module de
RD

Young est supposé égal à 210 GPa.


de
s
ur
Co

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Chapitre 7

deplacements des poutres

flechies
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

DÉPLACEMENTS DES POUTRES FLÉCHIES

Introduction
Les poutres considérées sont droites et possèdent un plan de symétrie qui contient les
charges appliquées. Dans ces conditions, la flexion se fait dans le plan de symétrie de la pièce
considérée.
Ce chapitre expose les principales méthodes qui permettent d'obtenir l'équation de la
déformée.

6.1 Importance des calculs de déplacements


Dans toute étude de structure, outre le calcul des réactions, des éléments de réduction
et des contraintes, on fait également des calculs de déplacements. Généralement, on fixe pour
les déplacements des sections des limites admissibles à ne pas dépasser, tout comme pour les
contraintes. Il n'est pas rare même que les conditions de déformabilité soient plus sévères que
les conditions de résistance.

La limitation des déplacements vise avant tout à préserver la fonctionnalité de la


construction. A titre d'exemple, une trop grande déformabilité des poutres peut provoquer la
fissuration des cloisons légères et engendrer des désordres très gênants.
D'autre part, lorsque les déplacements sont importants ils peuvent modifier
significativement l'action des charges appliquées (ils engendrent d'autres efforts, dits effets du
second ordre), et dans ce cas il est nécessaire d'en tenir compte.
M

Par ailleurs, la résolution des problèmes hyperstatiques, qui constituent l'essentiel des
structures habituelles, fait appel aux calculs de déplacements.
RD

Le déplacement de la section d'une poutre peut être :


- Une translation

- Une rotation
de

Dans le cas d'une poutre horizontale fléchie dans le plan xy, l'axe des x étant confondu
avec l'axe longitudinal de la pièce, les déplacements verticaux des centres de gravité des
sections droites, mesurés à partir de l'axe x, sont appelés flèches. Les rotations se font autour
de l'axe z (axe neutre) et représentent les angles, mesurés en radians, dont tournent les
s

sections droites de la poutre.


ur

6.2 Equation différentielle de la déformée


Considérons une poutre horizontale simplement appuyée, fléchie dans le plan vertical
Co

xy (Figure 6.1). Après flexion, l'axe longitudinal AB de la poutre prend la forme courbe AMB.
Cette courbe est appelée déformée ou ligne élastique (ou élastique tout simplement) de la

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

poutre et peut être décrite par une équation de la forme y = f(x). Les ordonnées y représentant
les flèches subies par les sections (leurs centres de gravité plus exactement) de la pièce.

Figure 6.1
L'influence de l'effort tranchant sur la courbure de la déformée étant généralement très
faible, elle peut être négligée (nous étudierons plus loin l'influence de T). Nous admettrons
donc que la courbure de la ligne élastique en un point donné ne dépend que de la valeur du
moment fléchissant en ce point. Dans ce cas, nous utilisons la relation liant la courbure au
moment fléchissant obtenue rigoureusement dans le cas de la flexion pure et qui s'écrit :

D'autre part, on apprend dans les cours de Géométrie Différentielle que la courbure en
un point M, d'une courbe plane donnée par l'équation explicite y = f(x), vaut :
M
RD
de

Figure 6.2
Le facteur ε vaut ± 1 et a été introduit pour des raisons que nous évoquons plus loin.
Remarquons toutefois que du point de vue mathématique ε vaut + 1 et le signe de la courbure
s

ne dépend que de la valeur de la dérivée seconde (le dénominateur de l'expression (6.2) étant
ur

strictement positif). Ainsi, la courbure (ou la dérivée seconde) est positive si la concavité de la
courbe est tournée vers les y positifs et elle est négative quand la concavité est orientée vers
Co

les y négatifs (Figure 6.2).


A partir des équations (6.1) et (6.2), on déduit la relation différentielle suivante reliant
le moment (Mz) et la flèche (y).

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Physiquement, la dérivée première y' = dy/dx représente la pente de la tangente à la


déformée y au point courant M. Dans le cadre de l'hypothèse admise des petits déplacements,
les angles sont très petits et, non seulement on peut confondre la tangente et l'angle (dy/dx =
tgθ≈θ), mais le terme (dy/dx)2 devient négligeable devant l'unité. D'où la simplification de la
relation (6.3) :

Notons au passage que dans le cadre des petits déplacements, y' représente également
la rotation de la section Σ d'abscisse x.

La valeur à donner à ε se déduit plus facilement de la dernière expression. Il suffit de


comparer les signes de y" et de Mz. La convention de signes adoptée pour le moment est
exactement l'opposée de celle de y" puisqu'on considère un moment comme positif quand la
concavité de la déformée est tournée vers les y négatifs.
D'où le signe adéquat à prendre :

Compte tenu des relations différentielles reliant q, T et M, on peut en déduire :


M
RD

Il importe de noter que dans le cas des barres très élancées, les flèches peuvent être
importantes et l'expression (6.4b) ne fournit plus une bonne approximation. Il faut alors faire
usage de la relation (6.3), sachant que ε vaut -1 pour les raisons données plus haut.
L'utilisation de la définition exacte de la courbure introduit deux différences fondamentales
de

par rapport à l'approximation (6.4) :


- l'équation différentielle n'est plus linéaire,

- dans le calcul du moment, il faut tenir compte de l'influence des déplacements, ce qui
s

revient à introduire des moments additionnels secondaires (moments du second ordre).


ur

D'autre part, la relation (6.1) montre qu'il y a proportionnalité entre la courbure et le


moment fléchissant, autrement dit les développements à partir de cette équation sont valables
Co

uniquement dans le domaine élastique linéaire. Si on sort de ce domaine, il faut utiliser une
relation non linéaire de la forme 1/R=f(M), déduite de l'étude du comportement
élastoplastique de la pièce considérée.

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Nous allons voir dans les paragraphes suivants quelques méthodes parmi les plus
importantes qui permettent d'obtenir l'équation de la ligne élastique d'une poutre fléchie.

6.3. Intégration directe de l’équation différentielle


Lorsque le chargement est simple et la section constante, l'expression analytique du
moment n'est pas compliquée et le moment d'inertie demeure constant. L'intégration de
l'équation (6.4b) reste alors aisée et permet d'obtenir facilement l'équation de la déformée.
La première intégration fournit l'expression de y' (y' = tgθ). Comme on a y' = θ, en
vertu de l'hypothèse des petits déplacements, on obtient en fait l'expression générale de la
rotation dont tourne la section courante. L'angle est évidemment exprimé en radians.
Notons par ailleurs que la première intégration fait apparaître une constante.

La deuxième intégration donne l'expression cherchée de la déformée et fait apparaître


une deuxième constante. Les deux constantes d'intégration s'obtiennent généralement en
satisfaisant aux conditions d'appui de la poutre et de continuité de la déformée. Ces conditions
sont désignées habituellement par conditions aux limites.
Il faut toujours s'assurer que les expressions obtenues des flèches (y) et des rotations
(y'), sont continues en tout point de la poutre. En effet, une discontinuité dans l'expression de
y marquerait une interruption dans la poutre tandis qu'une discontinuité de y' voudrait dire que
la poutre se brise en ce point (articulation). Les deux situations sont absurdes car la déformée
est continue.
Par contre, l'expression de la courbure (donc y'') peut être discontinue. C'est ce qui se
produit dans les sections où le moment présente une discontinuité (présence d'un couple
concentré) ou bien là où la section varie brusquement (discontinuité de Iz).
M
RD

Considérons l'exemple simple de la


poutre de section constante chargée
uniformément pour illustrer la méthode
(Figure 6.3).
de

L'expression du moment est : Figure 6.3


s

L'équation différentielle de l'élastique devient :


ur
Co

D’où :

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Pour déterminer les constantes d'intégration C et D, il faut écrire deux conditions aux
limites. Dans le cas considéré, on peut écrire dans la section d'encastrement deux conditions
sur y et y' :

1) en x = l, y = 0 (flèche nulle)
2) en x = l, y' = 0 (rotation nulle)

Ces conditions, sur y et y', sont des conditions aux limites géométriques alors que les
conditions aux limites sur y" et y''' (donc sur M et T, respectivement) sont désignées par
conditions aux limites statiques.
En utilisant la condition (2), l'équation (a) donne : C = - ql3/6.

Et en appliquant la condition (1), on tire de l'équation (b) : D = ql4/8.


D'où les expressions finales de la rotation et de la flèche :

Une rotation est positive si elle se fait dans le sens horlogique alors qu'une flèche est
positive si elle est du côté des y positifs (vers le bas). En faisant x = 0 dans les expressions
(6.6a) et (6.6), on obtient :
M

Autrement dit, C et D sont respectivement la rotation et la flèche de la section initiale


RD

de la poutre, multipliées par la rigidité flexionnelle de la poutre (EIz).


La méthode d'intégration directe devient fastidieuse quand le chargement et/ou la
section présente(nt) des discontinuités. Dans ce cas, l'expression de Mz/EIz change à chaque
de

discontinuité et on doit travailler par tronçon. On effectue sur chaque tronçon une double
intégration pour obtenir l'expression de sa déformée. Mais comme à chaque double
intégration on voit apparaître deux constantes d'intégration, le total des constantes pour toute
la poutre est égal au double du nombre de tronçons existants.
s

Les constantes inconnues s'obtiennent en exprimant :


ur

- les conditions d'appui de la poutre,


- les conditions de passage aux sections de jonction entre les différents tronçons. Ces
Co

conditions expriment la continuité de la déformée, donc la continuité de y et de y',

- certaines conditions statiques en des points particuliers.

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Ainsi, si l'expression du second membre de l'équation (6.4b) change plusieurs fois


(présence de plusieurs tronçons), la détermination des constantes d'intégration nécessite la
résolution d'un système de plusieurs équations (avec autant d'inconnues), d'où un surplus de
travail.
Voyons cela sur l'exemple simple de la poutre bi-articulée soumise à une charge
concentrée (Figure 6.4).

Pour plus de commodité, on écrit l'équation différentielle de l'élastique sous la forme :

Les inconnues C1, D1, C2 et D2 sont déterminées à l'aide des deux conditions aux
limites en x = 0 et x = l, et des deux conditions de passage en x = a.
1) en x = 0, y1 = 0 3) en x = a, y1 = y2
M

2) en x = l, y2 = 0 4) en x = a, y'1 = y'2
RD

C1 = Pab(a+2b)/6l, D1 = 0, C2 = Pa(2l2+a2)/6l, D2 = -Pa3/6


D'où les expressions finales, donnant les rotations et les flèches : La résolution de ce
système d'équations donne :
de
s
ur
Co

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Cet exemple, pourtant simple, montre combien l'application de la méthode


d'intégration directe devient laborieuse quand la pièce présente des discontinuités (de
chargement et/ou de section). On va voir dans le paragraphe suivant comment, grâce à de
petits aménagements dans l'application de la méthode précédente, on arrive à réduire le travail
à effectuer.

6.4. Méthode de CLEBSCH ou des paramètres initiaux


Soit la poutre bi-articulée de section constante représentée à la figure 6.5. Les charges
appliquées divisent la poutre en cinq tronçons et une application directe de la méthode
d'intégration conduirait à la détermination de dix constantes d'intégration.

Figure 6.5
La méthode de Clebsch permet, grâce à un artifice de calcul, de réduire les constantes
à deux seulement, et ce quel que soit le nombre de tronçons. D'autre part, la méthode fournit
une expression unique de la déformée, valable pour tous les tronçons. L'expression de la
M

rotation s'obtient naturellement par dérivation de la fonction de la déformée.


RD

L'originalité de la méthode vient de sa présentation particulière des calculs. L'idée


essentielle de la méthode consiste à écrire l'expression du moment sur un tronçon en ajoutant
de nouveaux termes (au moins un terme) à l'expression du moment sur le tronçon précédent
en gardant la même origine des abscisses x (voir règle 1).
de

Appliquons cet artifice à l'exemple considéré. Ecrivons pour chaque tronçon


l'expression du moment, l'équation différentielle de l'élastique puis effectuons les deux
dérivations successives.

1ère règle : Elle consiste à placer l'origine des coordonnées x, y au centre de gravité
s

d'une section extrême de la poutre, l'extrémité gauche par exemple.


ur
Co

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

En faisant x = 0 dans les deux dernières expressions, on obtient :

Autrement dit, C1 et D1 représentent respectivement la rotation et la flèche, multipliées


par la rigidité flexionnelle de la poutre (EIz), de la section initiale.
M

En faisant x = a dans les deux dernières équations, on en déduit que : C2 = C1


RD

et D2 = D1.
• Tronçon 3 (b ≤ x ≤ c)

2ème règle : On suppose la charge répartie appliquée sur tout le reste de la poutre et on
de

applique une charge égale et opposée pour équilibrer la charge ajoutée (cet artifice permet
d'avoir des expressions générales valables sur toute la longueur de la poutre).
s
ur
Co

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

En comparant les flèches et les rotations dans la section de jonction x = b, on trouve :


C3 = C2 et D3 = D2.
• Tronçon 4 (c ≤ x ≤ d)

En comparant de nouveau les flèches et les rotations à gauche et à droite de la section


x = c, on montre que : C4 = C3 et D4 = D3.
M

• Tronçon 4 (d ≤ x ≤ l)
RD

3ème règle : On multiplie le couple concentré par (x-d)0 afin de marquer la section où
commence son influence et pour garder aux expressions leur généralité.
de
s
ur
Co

En comparant encore une fois les rotations et les flèches dans la section de jonction (x
= d), obtenues à l'aide des relations valables sur les tronçons 4 et 5, on montre que : C5 = C4
et D5 = D4.

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Ainsi, on démontre qu'il n'y a en définitive que deux constantes d'intégration pour
toute la poutre :

Ces deux constantes caractérisent les déplacements (rotation et flèche) de la section


initiale de la poutre, d'où leur désignation par paramètres initiaux. Elles sont déterminées à
partir des conditions d'appui de la poutre considérée. Dans un appui simple ou double la
flèche est nulle, f = 0, tandis que dans un encastrement on a : f = θ = 0.
On peut réduire à quatre le nombre total des équations en adoptant le mode d'écriture
suivant :

Pour calculer une grandeur (Mz, y", y' ou y) sur un tronçon donné, il faut considérer
uniquement les termes à gauche de la limite du tronçon étudié.

Dans l'exemple traité, les conditions aux limites s'écrivent : y = 0 en x = 0 et en x = l.


M

La première condition donne f0 = 0 et à partir de la seconde on tire la valeur de θ0.


RD

6.5 Exemples d'application


Exemple 1
de

Calculons la flèche à mi-portée d'une poutre bi-articulée sollicitée par une charge P
appliquée en son milieu. La flèche due au moment, qui peut être obtenue par particularisation
de la relation (6.7b) ou (6.7d), vaut :
s
ur
Co

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Pour la flèche provoquée par T, on a, en vertu de l'équation (6.16) :

comme G = E/2(1+ν), il vient :

D’où :

Dans le cas considéré, l =10h, la flèche due à l'effort tranchant est inférieure à 3% de
celle provoquée par le moment.

Exemple 2
Calculons la flèche de l'extrémité libre d'une poutre-console de section rectangulaire
(bh) soumise à une charge uniformément répartie (Figure 6.3). La flèche provoquée par le

moment seul s'obtient en faisant x=0 dans l'expression (6.6b), soit :


M

En utilisant une nouvelle fois la relation (6.16) entre 0 et l, on obtient :


RD

Or à l'extrémité libre (x=0) le moment est nul et, d'autre part, dans la section
d'encastrement (x = l) la flèche est nulle. L'expression ci-dessus devient alors :
de

Sachant que Mz(l) = - ql2/2, il vient :


s
ur
Co

L'expression finale de la flèche résultante s'écrit :

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

6.6 EXERCICES
Chercher les déformées et les grandeurs indiquées des systèmes représentés ci-après en
utilisant la méthode d'intégration directe.

Remarques :
- Sauf indication contraire, M désigne la section à mi-travée et EI la rigidité flexionnelle
(EIz).
- Dans les réponses données, une flèche positive est dirigée vers le bas et une rotation
est positive si elle se fait dans le sens horlogique.

Exercice 6.1.

(I) (II)
fM? fB? θB?

Rép. : fM = 5ql4/384EI Rép. : fB = Pl3/3EI, θB = Pl2/2EI


M

EIy = ql4/24+ql3x/24-qlx3/12 EIy = Plx2/2-Px3/6


RD

Exercice 6.2.
de
s

(I)
ur

(II)
fM? θA? fA? θA?
Co

Rép. : Rép. : fA=181qa4/48EI,

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

0≤x≤a, EIy=7qa4/24-qa3x/3+qx4/24 θA =-65qa3 /36EI

θA =-qa3 /6EI
a≤x≤3a (AB)

EIy=5qa4/8-4qa3x/3+qa2x2-qax3/3+qx4/24
fM=-qa4/24EI

Exercice 6.3.

(I) (II)

fM? fC? θC? fM? fC? θC?


Rép. : fM =pl3/48EI, fC =-pl2a/16EI, Rép. : fM =-Pal2/16EI,

θC =-Pl2 /16EI fC =Pa2(a+l)/3EI


θC =Pa(3a+2l)/6EI

Exercice 6.4.
M
RD

(I) (II)
de

fM? θA? fM?


Rép. : 0≤x≤a, Rép. : fM = 5ql4/768EI

EIy=13Pa2x/32-Px3/12 EIy = 7ql3x/360-qlx3/36+qx5/120l


s

θA=13Pa2 /32EI
ur

a/2≤x≤3a/2,
Co

EIy=Pa3/12+9Pa2x/32-Px3/24

fM =35Pa3/96EI

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Chapitre 6: Déplacements des poutres droites fléchies

Exercice 6.5.
Chercher les déformées et les grandeurs indiquées des systèmes représentés ci-après en
utilisant la méthode des paramètres initiaux.

(I) (II)

fE? θE? fA? θA?


Rép. : fE =ql4/3EI, θE =5ql3/6EI Rép. : fA =25ql4/384EI, θA =-7ql3/48EI
M

(III) (IV)

fE? θE? fF? fE? θE? avec : P = 3 t, a = 3 m


RD

Rép. : fE =5ql4/8EI, θE =-2ql3/3EI, fF=0 EIz = 2.1010 Kgcm2


Rép. : fE =1.35 cm, θE =-0.00675
de
s
ur
Co

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Chapitre 7

lignes d'influence
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

LIGNES D’INFLUENCE

7.1. Introduction
Jusqu’à présent nous avons étudié des structures soumises à des charges immobiles.
Mais il existe de nombreux cas où les constructions supportent des charges mobiles.
L’exemple le plus commun est celui des ponts. Le chargement mobile étant dans ce cas
représenté par l’action de la circulation des véhicules et des trains. Comme autre exemple,
citons les ponts roulants qu’on rencontre dans les ateliers de fabrication. Le chariot, qui
déplace des pièces d’un point à un autre de l’atelier, se meut sur des rails fixés à des poutres.

La figure 7.1 montre un exemple de chargement mobile, en l’occurrence le système Bc.


Les distances entre les roues sont fixes et le chargement, représenté dans le cas présent par un
système de six forces concentrées, se déplace comme un tout.

Figure 7.1
Quand une charge (chargement) est mobile, c’est-à-dire pouvant occuper n’importe
quelle position sur la poutre, la question qui vient immédiatement à l’esprit est de savoir, pour
une grandeur donnée, quelle est la position de la charge (chargement) qui provoque la plus
grande valeur de la grandeur étudiée. Cette grandeur peut être un effet élastique quelconque :
déplacement d’une section, réaction d’un appui, moment dans une section, etc. Il s’agit donc
de trouver la position de la charge (chargement) qui provoque l’effet maximum et la section
M

où il se produit (section la plus dangereuse). C’est le problème majeur des chargements


mobiles. Il faut noter que la position du chargement qui provoque le plus grand effet pour une
RD

grandeur donnée (par exemple le moment fléchissant) ne l’est pas en général pour une autre
grandeur (l’effort tranchant par exemple) et que ce qui intéresse l’ingénieur en définitive,
c’est la position qui provoque les contraintes les plus importantes.
Outre le problème de la recherche de la position la plus défavorable, les charges
de

mobiles peuvent provoquer une action dynamique résultant de vibrations ou de chocs. Ce


problème ne sera pas traité ici.

Hormis dans des cas très simples, la recherche de la position critique du chargement
s

est une opération assez complexe. Considérons à titre d’exemple une poutre bi-articulée. Si la
ur

poutre est soumise à une force unique (Figure 7.2a), il est évident que le moment maximum
par exemple apparaît à mi-portée quand la force est placée en cette même section. Dans le cas
d’un chargement constitué de deux forces (Figure 7.2b), la position de ce dernier qui
Co

provoque le plus grand moment dans la poutre n’est déjà plus évidente. Même quand la
section est fixée, la recherche de la position qui provoque le plus fort moment en cette section
nécessite de longs calculs.

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Chapitre 7: Lignes d'influence

Figure 7.2
Le problème complexe de la recherche de la position critique d’un chargement mobile
peut être grandement simplifié par l’utilisation des lignes d’influence que nous allons définir
d’abord puis examiner leurs propriétés dans les paragraphes qui suivent.

7.2. Définition
Les lignes d’influence montrent graphiquement comment varient les diverses
grandeurs qu’on rencontre habituellement, tous les effets élastiques auxquels s’intéresse la
résistance des matériaux, sous l’influence d’une charge constante qui se déplace sur la
structure.
La grandeur ou effet élastique peut être :

- une contrainte en un point précis ;


- le déplacement (rotation - translation) d’une section donnée ;

- une composante de réaction d’un appui ;


- un élément de réduction dans une section donnée.
La charge mobile est habituellement une force verticale unité, vu qu’en général on
M

s’intéresse à l’action des charges verticales sur les constructions. Elle peut cependant être un
couple, une force horizontale, une discontinuité de la section, un manque de concordance, etc.
RD

Considérons par exemple une poutre-console de longueur l sur laquelle circule une
force P (Figure 7.3a) et intéressons-nous au moment d’encastrement.
de
s
ur
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

Le moment d’encastrement est donné par l’expression :


MB = - P(l-x) (a)

En faisant varier x de 0 à l, on constate la variation de MB en fonction de la position de


P sur la poutre. Le facteur « - (l-x) » de l’équation (a) par lequel la force P est multipliée pour
avoir le moment en B est appelé fonction d’influence (parfois coefficient d’influence) de MB.
La ligne représentative de cette fonction - représentée par la droite ab de la figure 7.3b - est
appelée ligne d’influence de MB.
Le diagramme oab (Figure 7.3b) est désigné par diagramme d’influence de MB.

Différence entre ligne d’influence et ligne représentative d’une grandeur


Le diagramme d’influence, délimité par la ligne d’influence et la droite repère (droite
ob de la figure 7.3b), ne doit pas être confondu avec le diagramme du moment fléchissant de
la poutre, qui est pour sa part délimité par une droite repère et la ligne représentative de
l’effort considéré (Figure 7.3c).
Considérons une structure élastique et intéressons-nous à l’effet élastique E produit
par une cause mobile C (Figure 7.4a).
M
RD

En vertu du principe de superposition, la structure étant élastique, on peut toujours


écrire :
de

E = C.f(e,c) (9.1)

f(e,c) désignant ici la fonction d’influence de l’effet E produit par la cause C. Le


diagramme de l’effet E montre par chaque ordonnée la valeur de cet effet dans la section
s

correspondante sous l’action de la cause C, immobile, appliquée en c (Figure 7.4c). Le


diagramme est obtenu en portant en ordonnées les valeurs de l’effet E à l’aplomb de chaque
ur

section.

Le diagramme d’influence donne l’ordonnée par laquelle il faut multiplier la cause C


Co

pour avoir l’effet E dans la section fixe d’abscisse e (Figure 7.4d). Le diagramme s’obtient en
portant la valeur de l’effet E à l’aplomb de chaque position de la cause C prise égale à l’unité.

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Chapitre 7: Lignes d'influence

7.3. Utilisation des lignes d’influence


Les lignes d’influence permettent de calculer assez facilement les effets élastiques
produits par les chargements les plus divers. Elles sont plus particulièrement utiles dans la
recherche des valeurs extrêmes de ces effets et des positions du chargement qui les
provoquent.
Reprenons l’exemple de la poutre-console et considérons un chargement composé de
trois charges concentrées dont les distances mutuelles (d1 et d2) sont invariables (Figure 7.5a).
Signalons qu’un système de forces mobiles concentrées pouvant se déplacer en maintenant
fixes les distances entre les points d’application des forces est appelé convoi.
D’après la définition du diagramme d’influence et en vertu du principe de
superposition, le moment en B sous l’action du système de forces vaut :

Figure 7.5
M

Comme les valeurs du coefficient d’influence (ordonnées du diagramme d’influence)


augmentent quand on se rapproche de l’extrémité libre, on conclue que la valeur extrême du
RD

moment d’encastrement s’obtient en plaçant le chargement de manière à faire coïncider la


force P1 avec l’extrémité libre de la poutre.
Les lignes d’influence sont d’une utilité autrement plus grande dans les cas complexes.
Elles peuvent être également utilisées dans l’étude de l’action des charges réparties. Si la
de

poutre précédente est soumise à une charge répartie uniforme partielle comme indiqué à la
figure 7.6a, le moment qu’elle produit dans l’encastrement se calcule en assimilant la charge
répartie à une série de forces élémentaires qdx.
s
ur
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

Figure 7.6

Soit :

Où S est l’aire du diagramme d’influence se trouvant sous la charge répartie (Figure


7.6b). Ce résultat peut être utilisé pour calculer le moment quelle que soit la partie de la
poutre chargée. Il permet entre autres de déduire que la position critique consiste à placer la
charge le plus proche possible de l’extrémité libre.
D’autres utilisations des lignes d’influence, comme le calcul des réactions, seront
montrées plus loin.

Généralisation
M

Soit une structure élastique soumise à un système de forces concentrées P1, P2, ..., Pn
RD

et une densité de charge q répartie sur un tronçon "d " compris entre les sections d’abscisses
x1 et x2, respectivement (Figure 7.7a).
de
s
ur

Figure 7.7
Co

La connaissance de la ligne d’influence d’un effet élastique E permet de calculer la


valeur de cet effet sous l’action de la sollicitation globale en généralisant les relations (a) et (b)
précédentes :

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Chapitre 7: Lignes d'influence

9.4. Ligne d’influence d’un déplacement


9.4.1. Méthode basée sur le théorème de Betti-Maxwell
Le problème est de tracer la ligne d’influence du déplacement d’une section i
d’abscisse xi = e (constante). Il s’agit donc de calculer le déplacement subi par la section
étudiée sous l’action d’une force verticale unité qui se déplace sur la structure considérée.
La méthode intuitive, directe, consiste à construire la ligne d’influence point par point,
en plaçant la charge unitaire en diverses positions et en déterminant le déplacement provoqué
dans la section i. Cette méthode, tout à fait générale, pouvant s’appliquer quel que soit l’effet
élastique et la structure étudiés, est cependant assez fastidieuse à l’exception des cas très
simples.
Le théorème de Betti-Maxwell, dont l’une des formes les plus usitées exprime que le
déplacement provoqué dans la section i par une charge concentrée unité agissant dans la
section j est égal au déplacement apparaissant en j lorsque la même charge est appliquée en i,
c’est-à-dire , fournit une méthode plus simple.
Pour fixer les idées, considérons l’exemple de la figure 7.8.
M
RD

Chercher la ligne d’influence du déplacement δ, en l’occurrence la flèche de la section


i, revient à calculer en faisant varier x de zéro à l (0≤x≤l). Or d’après le théorème de
Betti-Maxwell représentant le déplacement de la section courante d’abscisse x
sous l’effet d’une charge unité fixe appliquée en i ; on voit que si x varie de 0 à l, on obtient la
de

déformée de la poutre sous l’action de la force unité agissant en i.


En conclusion, la ligne d’influence du déplacement est donnée par la ligne
représentative de ce même déplacement sous l’effet d’une charge unitaire appliquée en i.
s

Ainsi, pour tracer la ligne d’influence du déplacement vertical d’une section i, il suffit de
tracer la déformée de la structure sous l’action d’une force verticale unité appliquée à la
ur

section i.
Le tracé des lignes d’influence des déplacements se trouve ainsi simplifié puisqu’il est
Co

ramené à la recherche de déformées. Par conséquent tous les résultats concernant les

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Chapitre 7: Lignes d'influence

déplacements, comme le théorème de Pasternak pour le calcul des déplacements des systèmes
hyperstatiques, peuvent être utilisés.

7.4.2 Exemple d’application


Reprenons l’exemple de la poutre-console, supposée de rigidité flexionnelle constante.
On veut tracer la ligne d’influence de la flèche δ de l’extrémité libre A. D’après les résultats
du paragraphe précédent, le problème revient à déterminer la déformée de la poutre sous
l’action d’une force verticale unité appliquée en A (Figure 7.9a).

Figure 7.9
M

Cette déformée est donnée par :


RD

L’expression obtenue, fonction d’influence, n’est pas une fonction linéaire de x. La


ligne d’influence est une parabole cubique (Figure 7.9b).
de

En guise d’application, calculons la flèche fA provoquée par le chargement de la figure


7.9c. Les déplacements étant petits, la flèche cherchée peut s’obtenir par superposition des
effets de chacune des forces du chargement.
s

fA = Pf1 + Pf2 + Pf3 = P(f1 + f2 + f3 )


ur

Les flèches f1, f2 et f3 s’obtiennent par particularisation de l’expression (a) précédente.


Il vient :
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

7.5 Systèmes isostatiques

7.5.1 Méthodes de détermination des lignes d’influence


a) Méthode directe
Elle consiste en règle générale à chercher l’expression analytique de l’effet élastique
étudié dans la section considérée sous l’effet d’une charge unité. La position de la charge est
considérée comme la variable de l’expression cherchée, c’est-à-dire l’équation de la ligne
d’influence de l’effet élastique étudié dans la section considérée. La ligne d’influence est
tracée à partir des valeurs obtenues (coefficients d’influence) pour plusieurs positions de la
cause (charge).

On verra plus loin que le tracé des lignes d’influence peut être grandement simplifié
dans de nombreux cas. Par exemple, l’effet élastique est souvent une fonction linéaire de la
position (abscisse) de la cause. Dans ce cas, la ligne d’influence est une droite, ou plusieurs
segments de droite, qu’on peut construire à raison de 2 points par segment. Par ailleurs, les
conditions de fixation de la structure donnent souvent des indications précieuses qui facilitent
le tracé.

b) Méthode cinématique
Elle permet d’obtenir directement la forme exacte de la ligne d’influence. La
détermination d’une seule ordonnée suffit pour avoir l’échelle correcte du diagramme
d’influence.

La méthode est basée sur le théorème des travaux virtuels. Pour obtenir la ligne
d’influence d’une grandeur - R, M, N, T - on supprime la liaison lui correspondant et on la
remplace par une inconnue (ou 2 inconnues égales et opposées s’il s’agit d’une liaison
interne). Avec la suppression d’une liaison, externe ou interne, le système isostatique devient
M

alors un mécanisme à un degré de liberté, pouvant se déplacer sans se déformer (comme un


corps indéformable).
RD

On applique ensuite au mécanisme un déplacement virtuel, c’est-à-dire très petit et


compatible avec les liaisons restantes. La configuration obtenue représente la ligne
d’influence cherchée. L’échelle réelle du diagramme s’obtient en calculant l’ordonnée d’un
point.
de

7.5.2 Ligne d’influence d’une réaction d’appui


Les lignes d’influence offrent un moyen assez simple de calcul ou de vérification des
s

réactions. Considérons la poutre bi-articulée de la figure 7.10a. Les réactions RA et RB sont


ur

données par :
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

Où et sont les coefficients d’influence de RA et RB, respectivement. Ils sont


représentés graphiquement par les lignes d’influence ao (Figure 7.10b) et ob (Figure 7.10c).

Figure 7.10
Pour une charge concentrée P, les réactions en A et B s’obtiennent en multipliant les
coefficients d’influence correspondants, y et y’, respectivement, par P (Figures 7.10b et c).
Dans le cas d’un système de plusieurs forces concentrées P1, P2, ..., Pn (Figure 9.10d), on a :
M
RD

Si la poutre supporte une charge q uniformément répartie sur un tronçon (Figure


7.10e), la réaction d’un appui est obtenue en multipliant par q l’aire du diagramme
d’influence de la réaction considérée délimitée par le tronçon chargé ;

RA = qS et RB = qS’
de

Par exemple, dans le cas d’une charge q répartie sur la moitié gauche de la poutre on
trouve :
s
ur

En observant que les coefficients d’influence sont numériquement égaux aux réactions
apparaissant dans les appuis sous une charge unité, on peut déduire une méthode très simple
Co

de construction des lignes d’influence. Considérons par exemple la poutre de la figure 7.11a
et intéressons-nous à la ligne d’influence de la réaction en A. Quand la charge mobile,

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Chapitre 7: Lignes d'influence

supposée dirigée vers le bas, est sur A, la réaction en cet appui vaut 1, la force étant reprise en
totalité par cet appui. Lorsque la charge se trouve en B ou C, la réaction en A est nulle pour la
même raison invoquée précédemment. Sachant par ailleurs que la réaction est une fonction
linéaire de x (position de la charge par rapport à une extrémité de la poutre), on trace aisément
la ligne d’influence qui est composée de segments de droite passant par les ordonnées 1 en A
et 0 en B et C. L’unique façon de construire la ligne d’influence de RA est celle indiquée à la
figure 7.11b.
Pour la ligne d’influence de RB, elle passe par 0 en A, 1 en B et 0 à nouveau en C
(Figure 7.11c). Le même procédé est utilisé pour tracer la ligne d’influence de la réaction de
l’appui C (Figure 7.11d).

Figure 7.11
On notera que la somme des ordonnées des lignes d’influence des réactions de la
M

poutre est égale à 1 quelle que soit la section considérée (équilibre de translation verticale).
Cette condition offre un moyen de contrôle des diagrammes d’influence obtenus. Si par
RD

exemple en une section quelconque cette somme est différente de 1 ou que son signe est tel
que la charge unité n’est pas équilibrée, c’est qu’il y a erreur. Cette méthode est d’une grande
utilité dans le calcul des réactions des poutres isostatiques complexes avec plusieurs charges
(poutres cantilevers notamment).
de

Méthode cinématique
Elle rappelle beaucoup la méthode précédente. Considérons la poutre bi-articulée de la
figure 7.12a. Pour tracer la ligne d’influence de la réaction de l’appui A, on supprime la
s

liaison et on la remplace par une force verticale RA puis on donne un déplacement vertical au
mécanisme obtenu qui peut tourner autour de l’appui B (Figure 7.12b).
ur
Co

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Chapitre 7: Lignes d'influence

Figure 7.12
L’équation des travaux virtuels s’écrit :

Où δ est le déplacement du point d’application de la réaction RA. La droite jk (Figure


7.12b) donne la forme exacte de la ligne d’influence de la réaction. Pour avoir l’échelle
correcte, il suffit de prendre δ = 1. La méthode est d’un grand service dans le cas de structures
complexes. Considérons la poutre cantilever de la figure 7.13a.
M

Figure 7.13
RD

Pour construire la ligne d’influence de la réaction de l’appui B par exemple, on


supprime l’appui et on donne à la section B un déplacement unité positif (vers le haut). La
nouvelle configuration de la poutre ainsi obtenue définit la ligne d’influence cherchée (Figure
7.13b). De la même manière, on trace les lignes d’influence des autres réactions.
de
s
ur
Co

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torsion
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 8: Torsion

TORSION

8.1. Introduction
Si de tous les efforts internes seul le moment Mx est présent, il provoque une torsion.
Ce type de sollicitation est très répandu dans les structures de mécanique et surtout au niveau
des arbres traînés par les moteurs. L'analyse des éléments des structures de génie civil soumis
à la torsion est moins fréquente car l'existence du moment de torsion entraîne que les forces
extérieures doivent obligatoirement appartenir à un plan perpendiculaire à celui de l'élément,
et cela n'est pris en compte que lors de l'analyse des structures en 3-dimensions, comme par
exemple l'installation de tuyauterie d'un système de refroidissement d'une centrale nucléaire
ou d'une base de pompage de pétrole (Fig. 8.1).
M
RD

Figure 8.1

8.2. Contrainte et déformations


de

Lorsqu'on sollicite en torsion une poutre circulaire, on constate qu'une section


quelconque tourne dans son plan d'un angle proportionnel à son abscisse. Si l'angle de rotation
est petit, alors la longueur de la barre et le rayon de la section restent inchangés.
De plus, une ligne longitudinale sur la surface de la barre a-b tourne d'un petit angle
s

vers la position ab', On constate qu'un élément rectangulaire infinitésimal sur la surface de la
ur

barre de longueur dx se déforme en parallélogramme.


Co

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Chapitre 8: Torsion

Figure 8.2

Figure 8.3
L'angle de la déformation γ est appelé: distorsion exprimé par:

bb' = rdϕ et ab = dx

En tenant compte du fait que l'angle γ est petit on assimilera tgγ à γ et on obtient alors:
M

est la rotation relative analogue à déformation relative longitudinale.


RD

D'après la loi de Hooke au cisaillement:

τ=Gγ (8-3)
de
s
ur
Co

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Chapitre 8: Torsion

Figure 8.4

La relation entre le moment de torsion et l'angle φ peut être obtenue sachant que les
contraintes tangentielles τ réparties sur la section sont statiquement équivalentes à un couple
égal et opposé au couple de torsion Mx:

En substituant τ par son expression (8-4)

Finalement, la relation entre le moment de torsion et l’angle φ est donnée par


M

l’expression :
RD

On reconnaît dans cette expression le moment quadratique polaire:


de

D’où l'expression de la déformation angulaire relative:


s
ur

La quantité GIp est la rigidité à la torsion.


Co

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Chapitre 8: Torsion

Figure 8.5

En remplaçant par sa valeur dans l'expression (8-4), on obtient:

Cette formule montre que les contraintes sont proportionnelles à la distance du point
considéré au centre de gravité de la section. On peut alors tracer le graphe de répartition de la
contrainte dans une section. La contrainte tangentielle est maximale sur les fibres extérieures:

La quantité est appelée module de torsion.


M
RD

Si la forme de la section et le moment sont constants alors:


de

8.3 Torsion des barres de section rectangulaire


s

L'hypothèse des sections planes ne peut être admis lors de la torsion des sections non-
ur

circulaires et donc les méthode de la résistance des matériaux ne peuvent pas être appliquées.
Dans ce paragraphe, on utilisera les formules obtenues par les méthodes de la théorie
Co

d'élasticité pour le cas des sections rectangulaires.

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Chapitre 8: Torsion

La distribution des contraintes d'une section rectangulaire est représentée dans la


figure ci-dessous (Fig. 8-5) et la contrainte maximale est donnée par la formule:

Les coefficients α, β et η sont donnés en fonction du rapport h/b dans le tableau


suivant:
M
RD

8.4 Calcul de résistance à la torsion


En plus de la condition de résistance, lors du calcul des barres à la torsion, on vérifie
aussi la condition de rigidité. Les deux conditions s'écrivent donc:
de
s
ur

On admet généralement [ϕ] = 0.3 ° / 1 m de longueur


Co

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Chapitre 8: Torsion

8.5 Application
Vérifier la résistance et la rigidité de la barre ci-dessous sachant que le diamètre
d=100mm, G = 8 × 104 N/mm², [τ] = 0.7 [σ] = 40 N/mm², et [ϕ]/L = 0.3 °/m.

Solution :
On trace le diagramme du moment de torsion pour déterminer la valeur maximale.
A l'encastrement:

Σ Mx = 0 ⇒M+2-4+4×2 = 0
M = -6 kN.m

Tronçon I : 0 ≤ x ≤ 2

M = 4x - 6
M(0)= -6kN.m et M(2)=2kN.m
Tronçon II: 0 ≤ x ≤ 1

M = 2 kN.m
d'où Mxmax = 6 kN.m
M

Vérification à la résistance:
RD
de

Vérification à la rigidité :
s
ur

avec:
G = 8 × 104 N/mm²
Co

Ip = 0.1 (100)4 = 0.1 × 108 mm4

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Chapitre 8: Torsion

Comme le moment n'est pas constant le long de la barre, on détermine dans chaque
tronçon la loi de variation de l'angle de rotation et on déduit la valeur maximale.

Tronçon I:
M = 4x - 6

Tronçon II:
M = -2 kN.m
M
RD
de
s
ur
Co

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Chapitre 8: Torsion
8.6. Exercices
Exercices 1
Déterminer d, a, b et h sachant que [τ] = 60 N/mm² et h/b= 2.

Fig. E8.1

Rép : 9 d = 13.7 mm, a = 13.4 mm, b = 37.8 mm, h = 75.6 mm

Exercices 2
Vérifier la résistance et la rigidité du tube de la Fig. E8.2, sachant que [τ] = 70 N/mm²,
[φ] = 0.3° et G = 0.8×105 kN/mm²
M
RD

Fig. E8.2

Rép : τmax = 67.9 N/mm², φ= 1.945° > [φ].


de

Exercices 3
s

Les deux barres tubulaires de la Fig. E8.3. ont les même caractéristiques: longueur,
épaisseur, aire de la section, matériau et sont sollicitées par des moments de torsion de même
ur

grandeur, évaluer les rapports des contraintes tangentielles et des angles de torsion pour ces
deux barres. (utiliser les formules de Bredt pour les sections à parois fermées minces)
Co

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Chapitre 8: Torsion

Fig. E8.3

Rép :

Exercices 4
Un arbre de 50 mm de diamètre est solidaire à un tube de 100 mm de diamètre
extérieur. L'assemblage comme le montre la Fig. E8.4 est assuré par 10 boulons sur une
circonférence de 250 mm de diamètre.
Déterminer le diamètre intérieur du tube et celui des boulons pour pouvoir transmettre
le moment maximale de l'arbre, sachant que ce dernier a une contrainte tangentielle
admissible de 50 N/mm² et celle des boulons est de 25 N/mm².
M
RD

Fig. E8.4

Rép : 9 96.7 mm, 7.1 mm


de

Exercices 5
s

Une barre de 20 mm de diamètre et 1 m de long est encastrée à ses extrémités. A une


ur

distance de 250 mm de l'une des extrémités, on applique un moment de torsion qui provoque
une contrainte tangentielle maximale dans le matériau de 35 N/mm².
Co

Calculer l'intensité du moment de torsion et l'angle de rotation au point d'application


du moment. On donne G = 76 kN/mm².

Rép : 9 73.3 N.m, 0.67°

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Références Bibliographiques
M
RD
de
s
ur
Co

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Références Bibliographiques
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II). Ed. OPU, Alger, 1993, 111p.

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Del Pedro M., Gmür T., Botsis J. Introduction à la mécanique des solides et structures.
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FANCHON J.L. Guide de mécanique: Sciences et technologies industrielles. Ed. Nathan,


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ur

Nash W.A. Theory and problems of strength of materials. 4th Ed. McGraw-Hill, New
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York, 1998, 474p.

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Cours de Résistance des Matériaux II 144 Présenté par Dr. ADEOTI Oyéniran Guy
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Timoshenko S. Résistance des matériaux – Tome 1: Théorie élémentaire et problèmes.


3ème Ed. Dunod, Paris, 1968, 420p.

Timoshenko S. Résistance des matériaux – Tome 2: Théorie développée et problèmes,


Dunod, Paris, 1968. 3ème Ed. Dunod, Paris, 1968, 464p.
M
RD
de
s
ur
Co

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Annexes
M
RD
de
s
ur
Co

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Annexes

Annexe 1.1
Caractéristiques géométriques des sections usuelles

Aire /
Section Coordonnées Moments quadratiques
du centre de
gravité
Rectangle
A = B.H

Triangle quelconque A = B.H / 2

2B  C
yG 
3
M
RD
de

Triangle équilatéral
A = B.H / 2
BH 3
IY 
36
s
ur

B3 H
IZ 
48
Co

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Annexes

Trapèze isocèle A = (A + B).H / 2

Cercle A =  R2
M

Cercle creux (tube) A =  (R2 - r2)


RD
de
s
ur
Co

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Annexes

Demi-cercle A = R2 / 2

Ellipse Aire = .A.B


M

Demi-ellipse Aire = .A.B / 2


RD
de
s
ur
Co

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Annexes

Secteur circulaire
A = (/360°)..R2

 = 2.a (en degré)

Segment circulaire
M
RD

Segment parabolique A = (2/3).(2B.A)


de
s
ur
Co

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Annexes

Annexe 1.2
Calcul des caractéristiques géométriques des sections planes par décomposition

N° Ai xi yi xi.Ai yi.Ai
( xi.Ai) ( yi.Ai)
(cm2) (cm) (cm) (cm3) (cm3) xG = yG =
(Ai) (Ai)
(cm) (cm)
1
2
3
.
.
.
n
Total (Ai) (xi. (yi.
Ai) Ai)

N° ai = xG - xi bi = yG - Ixi Iyi Ixiyi


(cm) yi (cm4) (cm4) (cm4)
(cm)
1
2
3
.
.
M

.
n
Total (Ai) ( xi. Ai) ( yi. Ai)
RD

N° IGxi = (Ixi + bi2.Ai) IGyi = (Iyi + ai2.Ai) IGxiGyi = (Ixiyi + ai.bi.Ai)


(cm4) (cm4) (cm4)
1
de

2
3
.
.
s

.
ur

n
Total IGx = ( IGxi) IGy = ( IGyi) IGxGy = ( IGyi)
Co

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