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Bibliographie
Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants hydrauliques (Application à la réalisation
des remblais et des couches de forme), Guide technique, Ministère de l’Equipement, des
Transport et du Logement, Janvier (2000), Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Service
d’Etudes Techniques des Routes et Autoroutes (Livre).
1
Dimensionnement des chaussées routières, Jean BERTHIER, Techniques de l'Ingénieur, Réf.
: C4316 V1, (2009).
Paramètres des états de mer. AIRH et AIPCN (1986). Supplément du Bulletin n°52,
Bruxelles, 25 pp.
Le dimensionnement des digues à talus, EDF/LNH (1987). Eyrolles Ed, Paris, 172 pp.
Les enrochements. LCPC (1989). Ministère de l’Equipement. LCPC, Paris. 106 pp.
Traité des procédés généraux de construction (3 tomes). P. GALABRU (1971). Ed. Eyrolles,
Paris.
2
Chapitre 0 : QUELQUES DEFINITIONS ET PLANCHES TECHNIQUES
0.1.1 Maçonnerie
Ciment : Matière minérale finement moulue qui, mélangée à de l’eau, forme une pâte qui durcit
par l’effet de réactions chimiques, et demeure stable, même sous l’eau (Matériau constitué
principalement de silicates de calcium et d’aluminates de chaux).
Clinker : Produit obtenu après cuisson de l’argile et de la chaux puis broyage (Il est le
composant essentiel de la plupart des ciments).
Joint de dilatation : Dispositif qui permet la libre déformation d’un élément d’ouvrage sous
les effets des variables de température, du retrait et du fluage des matériaux.
Moellon : Pierre brute de petite dimension employée dans les maçonneries, souvent noyée dans
le mortier.
Mortier : Mélange d’un ou plusieurs liants hydraulique avec une charge, généralement du
sable, qui set à assembler les éléments d’un appareil en maçonnerie.
Mortier : Mélange d’un ou plusieurs liants hydrauliques avec une charge, généralement du
sable, qui sert à assembler les éléments d’un appareil en maçonnerie
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Parpaing : Pierre de taille ou brique d’un mur en maçonnerie dont la plus grande dimension
est placée en boutisse et dont la queue est égale à l’épaisseur du mur.
Addition : Matériau minéral de très faible granulométrie qui est ajouté au béton durant le
processus de mélange pour l’améliorer. Note : Elle permet d’améliorer les caractéristiques
mécaniques comme la compacité, la résistance, la durabilité, etc
Adjuvant : Produit ajouté en petite quantité au béton durant le processus de mélange, pour
l’améliorer. Note : Il permet d’améliorer certaines caractéristiques comme la maniabilité ou la
résistance au gel.
Armature à haute adhérence (HA) : Armature passive ayant un relief marqué pour améliorer
son adhérence au béton.
Béton autoplaçant (BAP) : Béton très fluide dont la mise en œuvre dans les coffrages se fait
par gravité et sans vibration.
Béton léger : Béton qui utilise des granulats légers pour obtenir une masse volumique après
séchage à l’étuve comprise entre 800 kg/m3 et 2000kg/m3.
Béton lourd : Béton dont la masse volumique après séchage à l’étuve est supérieure ou égale
à 2600 kg/m3.
Béton projeté : Technique de préparation ou de renforcement d’une structure par un béton mis
en œuvre par projection à l’air comprimé (se dit « par voie sèche » lorsque la machine propulse
le mélange sec granulats, ciment et les adjuvants éventuels et que l’introduction de l’eau de
gâchage se fait au niveau de la lance de protection ou « par voie humide » lorsque la machine
propulse le mélange préalablement gâché selon les procédés traditionnels.
Performances (BFUP) : Matériau à matrice cimentaire armé de petites fibres métalliques qui
atteint une résistance à la compression allant de 150 MPa à 250 MPa. (Ce matériau est obtenu
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par densification de la pâte cimentaire à l’aide de particules ultrafines (fumée de silice, micro
cendres,...) et par ajout d’une quantité importante de petites fibres métalliques qui confèrent au
matériau un comportement ductile en traction afin de s’affranchir, si possible, de l’emploi
d’armatures passives ; 2. Ce matériau a également une durabilité accrue ; 3. Certains BFUP font
l’objet d’un traitement thermique (température atteinte de l’ordre de 90°C) afin d’améliorer
certaines de leurs caractéristiques).
Cure : Traitement de protection évitant un séchage trop rapide de la peau du béton (On utilise
un traitement par pose d’une toile imbibée d’eau ou par mise en œuvre d’un film plastique ou
de produits spécifiques, etc).
Entraîneur d’air : Adjuvant qui permet d’incorporer pendant le malaxage une quantité
contrôlée de fines bulles d’air uniformément réparties et qui subsistent après durcissement. Note
: L’adjuvant permet notamment d’améliorer la résistance du béton au cycle de gel/dégel.
Retrait de dessiccation : Diminution du volume d’une pièce en béton lorsque l’eau en excès
s’évacue au cours du temps.
Arbalétrier : Pièce de charpente inclinée qui sert à soutenir et à contreventer un cintre ou une
ferme.
Basting (ou bastaing) : Pièce de bois de section rectangulaire ayant des dimensions comprises
entre 55 x 155 mm et 65 x 185 mm.
Bois calibré : Bois séché et raboté pour obtenir exactement la section commerciale annoncée.
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Cheville : Pièce de bois de section cylindrique ou prismatique placée dans un trou
perpendiculaire à un assemblage à tenon-mortaise et qui contribue à la tenue de l’assemblage.
Entrait : Pièce de charpente horizontale joignant les arbalétriers pour éviter leur écartement.
Lamellé collé : Elément de structure formé par collage des lamelles de bois dont la direction
principale est parallèle au fil du bois.
Madrier : Pièce de bois de section rectangulaire ayant des dimensions comprises entre 75 mm
x 205 mm et 105 mm x 225 mm.
Mortaise : Pratiqué dans une pièce et destiné à recevoir le tenon d’une autre pièce pour réaliser
un assemblage.
Poinçon : Pièce de charpente verticale reliant le milieu de l’entrait à la jonction des arbalétriers.
Tenon : Partie en saillie d’une pièce qui s’insère dans une mortaise d’une autre pièce pour
réaliser l’assemblage des deux.
Echelle à crinoline : Echelle entourée par une cage métallique qui empêche de tomber à la
renverse.
Fer forgé : Métal mis en œuvre par déformation à chaud pour fabriquer des pièces et améliorer
les caractéristiques mécaniques dans une direction privilégiée.
Gousset : Pièce sur laquelle viennent s’assembler plusieurs barres ou pièce qui assure le
raccordement entre deux membrures qui se croient.
0.1.5 Fondations
Bêche : Petite saillie verticale d’une semelle de fondation, qui mobilise la butée du sol pour
résister aux efforts horizontaux ou encore butée métallique soudée sous une platine et pénétrant
dans le béton de fondation pour résister aux efforts horizontaux.
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Hérisson : Couche de fondation faite à base de pierres posées sur champ.
Injection : Technique permettant de faire pénétrer dans des fissures, des cavités ou des sols, un
produit susceptible de créer une liaison mécanique ou une étanchéité entre les parties disjointes.
Affouillement : Érosion du fond ou du lit sous l’effet des forces de cisaillement induites par les
courants ou les vagues.
Batardeau : Digue ou barrage provisoire établi sur un cours d’eau pour permettre l’exécution
des travaux à sec ou encore enceinte qui permet le soutènement des terres et le travail à l’abri
de l’eau.
Digue : Ouvrage s’avançant dans la mer de manière à créer une zone à l’abri des vagues et des
courants pour les bateaux, à prévenir l’envasement du chenal de navigation et à protéger les
zones côtières.
Enrochement : Ensemble de blocs de roches ou d’éléments préfabriqués en béton disposés au
fond de l’eau ou en parement de berges pour protéger les fondations ou les abords d’un ouvrage.
(Boîtes de) gabions : Cages en grillage métallique de tailles diverses, uniformément subdivisés
en cellules remplies d’enrochement durable (voir figure II.9). Un gabion typique mesure 2 m
de long (l) par 1 m de large (w) et 1 m de haut (h) avec un grillage de maille 80 × 100 mm.
Figure : Gabions
(gauche) et matelas de
gabions (droite)
Matelas de gabions : Gabions dont la hauteur est relativement faible par rapport à la longueur
et à la largeur (voir figure II.9). Un matelas de gabions typique mesure 6 m de long par 2 m de
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large et 0.15 à 0.30 m d’épaisseur, avec un grillage de 60 × 80 mm. Les matelas de gabions
dépassent rarement les 50 cm de haut pour des raisons pratiques.
Sacs de gabions : Désignés des gabions en forme de « saucisse » qui servent principalement en
génie fluvial à la protection de pied de berge.
Mur poids : Ouvrage de soutènement dont la stabilité vis-à-vis de la poussée des terres est
assurée par son propre poids.
Perré : Revêtement d’un talus sous ouvrage qui permet d’éviter le ravinement des terres.
Protection des talus : Dispositif qui permet de lutter contre l’action des vagues ou l’érosion des
talus ou sur le fond de la mer adjacent.
0.1.7 Ouvrages d’art
Avaloir : Bouche de recueil des eaux de ruissellement généralement équipée d’une grille
bloquant les déchets solides.
Barbacane : Orifice pratiqué dans un mur, une dalle ou une voûte pour l’écoulement des eaux
d’infiltration (par extension, ce terme désigne également le tuyau de rejet de ces eaux).
Câble de précontrainte : l’ensemble d’armatures longiligne de fils ou torons utilisé comme
armature active pour comprimer le béton (on désigne les câbles par le nombre de fils ou de
torons et leur diamètre, par exemple : 1) 16T12 : 16 torons de 12 mm de diamètre ; 2) 12Ø6 :
12 fils de 6 mm de diamètre).
Caniveau : Profil en creux servant à l’écoulement des eaux (par abus de langage, on appelle
parfois caniveau technique une réservation sous un trottoir sous un trottoir permettant le passage
de canalisations, cette réservation est recouverte de dallages).
Connecteur : organe métallique noyé dans le béton, qui solidarise un élément en béton et une
pièce métallique (les types de connecteurs les plus courants sont les cornières, les goujons et
les arceaux et sont très utilisés pour connecter les dalles en béton sur l’ossature métallique).
Cunette : Rigole généralement en pied de mur garde grève de la culée pour récupérer les eaux
de ruissellement arrivant sur le sommier.
Dalot ou daleau : Petit ouvrage hydraulique recouvert par une dalle.
Haubanage : Ensemble des haubans d’un ouvrage ou technique de construction faisant appel à
des haubans. (On distingue plusieurs types de haubanages : - lorsque les haubans reliant un
pylône à une travée sont parallèles, le haubanage est dit en forme de harpe ; - lorsque les haubans
d’une travée convergent en tête de pylône, le haubanage est dit en éventail ; - on parle de semi-
harpe ou de semi-éventail dans les cas intermédiaires).
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Pylône : Élément élancé, généralement vertical, supportant des câbles ou des haubans (Dans les
ponts levants, élément vertical le long duquel se déplace chaque extrémité du tablier ; Dans les
ponts levis, élément vertical au sommet duquel est articulé le balancier.
Tablier : Structure porteuse qui supporte les charges de circulation et les transmet aux appuis,
aux suspentes, aux arcs,...
Toron : ensemble des fils métallique enroulés en hélice et répartis en une ou plusieurs couches
autour d’une âme (généralement un toron est constitué de 7 fils).
Viaduc : Pout-route ou pont-rail comportant généralement un grand nombre de travées et/ou
des piles de grande hauteur.
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CHAPITRE I : LES OUVRAGES D’ART
Les ouvrages d’art sont des ouvrages destinés à être implanter dans un paysage auquel
ils sont généralement intimement liés.
On distingue :
❖ Les ouvrages destinés à conduire l’eau en l’amenant d’un point à un autre. En général
d’un côté à l’autre de la route : ce sont les aqueducs ;
❖ Les ouvrages destinés à franchir un cours d’eau ou une vallée : ce sont les ponts et les
viaducs ;
❖ Les ouvrages destinés à la conservation des fluides : ce sont les châteaux d’eau et les
réservoirs ;
❖ Les ouvrages destinés à lutter contre les éboulements de terre : ce sont les murs de
soutènements ;
❖ Les ouvrages destinés à franchir un obstacle par l’intérieur de celui-ci : ce sont les
tunnels ;
❖ Les ouvrages destinés à la rétention de l’eau : ce sont les digues et les barrages ;
I-1-a) Généralités
Pont est le terme général désignant tout ouvrage qui franchit un espace.
Pour désigner sa fonction on dira : pont-route, pont-rail, pont-canal, pont mobile
(tournant, levant, roulant, basculant).
Ponts mobiles
Ponts suspendus
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Le mot viaduc est réservé aux longs ponts, souvent élevés, mais aussi de hauteur.
Le pont est divisé en travées (on dit aussi arches pour les ponts voûtés) séparées par les
piles et aboutissant aux culées.
Les travées sont franchies, ou constituées, par des tabliers en bois, ou métalliques, ou en
béton armé, ou en béton précontraint (formés d’une dalle ou d’une poutraison), par des voûtes
en maçonnerie massives, en pierre, ou en béton armé ou non, ou mixte pierre et béton, par des
arcs séparés, métalliques ou en béton armé, sous ou au-dessus du tablier portant, par des poutres
à béquilles (arcs à partie droite).
On appelle : ouverture, l’espace libre entre piles ; portée, la distance entre appuis
effectifs de la travée ; tirant d’air, la hauteur libre sous l’ouvrage ; gabarit de navigation ou de
circulation, l’espace nécessaire au passage sous ou sur l’ouvrage ; épaisseur de l’ouvrage, la
hauteur entre le dessous de la travée et le dessus de la voie portée (distance du sous-poutre au
rail ou à la chaussée, etc.) ; travées à poutres (poutres principales recevant le tablier). Les
poutres sont caractérisées par leur libre mouvement horizontal (par opposition aux ouvrages
butés).
Elles peuvent être placées entièrement sous la voie portée, on à alors un tablier par-
dessous ou à voie portée.
On a alors un tablier par-dessous ou à voie supérieure, ou bien déborder au-dessous ou
à voie : on a un tablier à poutre par-dessus (poutres latérales en général ; plus rarement
centrales) ou à voie inférieure.
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I-1-c) Ponts en maçonnerie
Généralités
Les ponts voûtés, tous en pierre dans le passé, se construisent aujourd’hui ; en raison du
prix des matériaux ou de la rareté de la main-d’œuvre spécialisée, soit avec corps en béton et
parement en pierre, soit entièrement en béton ou en béton armé. Les avantages présentés par les
poutres en béton armé ou en béton précontraint sont tels (légèreté, économie) que le champ
d’application des ponts voûtés « en maçonnerie » de pierre ou de béton est désormais
extrêmement réduit et n’intéresse que des ouvrages de faible portée, le plus souvent en
remplacement d’ouvrages ou de parties d’ouvrages anciens (viaducs).
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I-1-d) Ponts en béton armé
Généralités
Les ponts en béton armé constituent une partie importante de l’ensemble des ouvrages
routiers et ferroviaires. Ils comportent en général des ouvertures limitées ne dépassant pas le
plus souvent une quarantaine de mètres dans les travées indépendantes et une cinquantaine dans
les travées continues. Ceux établis en arc peuvent par contre réaliser des franchissements
beaucoup plus grands.
Tabliers de ponts en béton
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Ces ouvrages présentent en général de nombreux avantages qui les font préférer aux
structures métalliques ou mixtes chaque fois qu’il est possible et les établir dans des conditions
satisfaisantes. Dans les portées moyennes ou faibles ils sont souvent les plus économiques. Ils
nécessitent un entretient réduit ; leur esthétique permet d’obtenir dans un grand nombre de cas
un excellent aspect. Les ouvrages en béton précontraint sont toutefois susceptibles de rivaliser
dans ces différents domaines de d’avoir plus aisément de grandes portées.
Le béton armé est un matériau actuellement très bien expérimenté par plus d’un demi-
siècle d’instructions et sa mise en œuvre n’exige pas des techniciens aussi spécialisés que celle
du béton précontraint.
Par contre, il comporte certains sujétions, par exemple, la nécessité de réaliser des
sections importantes assez lourds ou, dans le cas général d’établir des échafaudages onéreux.
Ces considérations interviennent largement dans le choix des solutions au cours des
études d’ouvrages publiques.
Choix de la forme
Il est recommandé d’une manière générale, d’utilisation au maximum de la capacité de
résistance du béton à la compression. En conséquence, on réalise, chaque fois que cela est
possible, des formes en arcs en béton plus ou moins armé.
Ponts en bois
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Ponts métalliques
I-2-a) Définitions
I-2-b) Dimensions
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de liquide, on conçoit qu’on doive chercher a priori à la réduire quitte à choisir une plus grande
dimension en plan. Il faut adopter un bon compromis.
Dans certains cas, bassins d’enfants par exemple, ce n’est plus la contenance qui est une
donnée mais la surface à réserver et la hauteur d’eau (0,30 m à 0,60 m).
Une considération importante est celle de la dimension maximale en plan qui est limitée
par les conditions de déformation. La déformation doit être suffisamment réduite pour que le
réservoir garde ses qualités d’étanchéité.
Considérons un réservoir circulaire de diamètre d dont l’acier des cerces travaille à une
contrainte σa (compte tenu de la traction équilibrée par le béton), l’augmentation du diamètre
est :
σa
∆d = d.
Ea
Pour les cuves à vins, des raisons analogues limitent les dimensions globales. Ces
dimensions ont été précisées par le nouveau « cahier des charges applicable à la construction
des réservoirs et cuves en béton armé ».
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I-2-d) Les effets à prendre en compte
Il s’exerce surtout sur les parties comprimées par des charges permanentes ou à peu près
permanentes (fond des réservoirs). Les contraintes correspondantes n’étant pas très
élevées, le fluage ne présente pratiquement pas de danger.
- Intervention du fluage ;
- Effets climatiques : neige et vent ;
On appliquera les règles N.V.65, la neige n’intéresse que les couvertures plates ou
courbes. Le vent n’est à prendre en compte que pour les châteaux d’eau.
- Influence des séismes.
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I-2-e) Classification des réservoirs
✓ Au niveau du sol (ou très peu enterré) : le radier du réservoir est toujours placé
au contact du sol sur un béton maigre de 5 à 10 cm d’épaisseur ;
▪ La forme de la cuve
✓ Réservoir carré ;
✓ Réservoir rectangulaire ;
✓ Réservoir circulaire ;
✓ Réservoir de forme quelconque.
✓ Réservoir simple ;
✓ Réservoirs multiples ;
✓ Réservoirs superposés ;
✓ Réservoirs superposés.
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▪ Selon l’usage
✓ Réservoir à eau ;
✓ Cuves à vin, bière, etc. ;
✓ Citernes à produits noirs (goudron, bitume) ;
✓ Réservoirs à hydrocarbures (pétrole, essence, gas-oil, huiles minérales).
Pour les bassins la question de leur aspect n’a pratiquement pas besoin d’être évoquée. Dans le
cas des réservoirs au sol, le côté esthétique ne peut plus être négligé. Mais c’est dans le cas des
châteaux d’eau que le souci esthétique doit être primordial, une telle construction devant être
absolument une « œuvre d’art ».
Cette recherche d’un aspect acceptable n’a pas toujours été le souci dominant des ingénieurs
responsables de ces constructions. On en était arrivé autrefois à une sorte de systématisation
des silhouettes et à une uniformité de construction conduisant au réservoir à cuve tronconique
classique.
Certains de ces réservoirs sont d’aspect acceptable. C’est généralement une circonstance
fortuite. A la décharge des ingénieurs responsables ne doit dire que ces réservoirs types sont
logiques et fonctionnels ; ils permettent d’emmagasiner le volume prévu dans les meilleurs
conditions économiques.
Il faut reconnaître que si, depuis quelques années on réalise de plus beaux ouvrages ceux-ci
sont plus coûteux.
Pour illustrer ces idées, suivent quelques silhouettes possibles de châteaux d’eau.
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I-3 Galeries hydrauliques
I-3-a) Généralités
Les galeries hydrauliques ont souvent la forme circulaire, qui donne le débit maximal
pour une section donnée. Leur tracé ne présente pas d’autre sujétion que celle d’éviter, dans la
mesure du possible, les points hauts. On peut donc choisir les couches de terrain traversées et
modifier le tracé pour se rapprocher de points d’attaque possibles.
Les égouts ont une section ovoïde avec cunette dans le bas pour augmenter la vitesse
d’écoulement pour les faibles débits.
Les souterrains de faible section peuvent être attaqués directement à pleine section. Il
en est de même pour les souterrains plus importants s’ils sont creusés dans le rocher ou dans un
bon terrain. Dans les autres cas, on attaque les différentes parties de la section dans un ordre et
dans un sens déterminé. On a coutume de distinguer quatre principales méthodes, chacune
applicable dans les conditions particulières, pour pratiquer le terrassement du souterrain. Bien
entendu, il est possible d’imaginer de multiples variantes, améliorations et combinaisons de ces
méthodes. Elles sont désignées généralement par leur pays d’origine, mais elles n’y sont, bien
sûr, pas exclusivement pratiquées.
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I-4 Les barrages hydrauliques
I-4-a) Généralités
I-4-b) Barrage-poids
Les barrage-poids sont adaptés aux vallées modérément larges dont les versants rocheux
peuvent être plus ou moins profondément altérés, mais imperméables et indéformables aux
pressions relativement faibles qu’ils leurs transmettent, 20 bars au plus ; ils ont d’abord été
construits en maçonnerie, puis en béton coulé classique, plus récemment en béton corroyé, en
fait remblais de géo matériaux locaux traités au ciment. Peu affectés par les débordements, ils
peuvent être ruinés par la désorganisation partielle ou totale de leurs fondations due à des fuites,
claquage du contact barrage/terrain par la poussée hydrostatique, renards…
I-4-c) Barrages-voûtes
Les barrages-voûtes imposent des vallées étroites (largeur/hauteur < 3), des gorges dont
les versants raides, parfaitement stables naturellement, sont constitués de roches massives
d’excellente qualité, susceptibles de ne pas se déformer sensiblement sous la pression de leurs
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fondations, plus de 30 bars pour les voûtes épaisses et jusqu’à 80 bars pour les voûtes minces ;
pour réduire cette pression, les semelles de répartition sont dangereuses car elles favorisent
l’effet hydrostatique, claquage et renard, en cas de fuites. Ces ouvrages et leurs assises se
déforment légèrement sous la pression de l’eau de la retenue ; il importe donc de contrôler
rigoureusement ces déformations pendant toute la durée de la mise en eau et jusqu’au
remplissage complet de la retenue pour vérifier qu’elles demeurent dans les limites acceptables
de l’élasticité linéaire.
Les fuites au large doivent être impérativement prévenues par des voiles d’injections
imperméabilisants, puis de façon analogue, celles susceptibles de se produire durant la vie de
l’ouvrage.
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CHAPITRE II : LES OUVRAGES HYDRAULIQUES
II-1Généralités
On distingue :
– les réservoirs à parois planes ;
– les réservoirs à parois circulaires.
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Les classes de réservoirs
❖ Contrainte d’alimentarité
« Les matériaux et revêtements utilisés pour la construction des ouvrages de traitement
ou de distribution d’eau destinée à la consommation humaine ne doivent pas être susceptibles
d’altérer la qualité de l’eau contenue. »
Les matériaux utilisés doivent avoir fait l’objet d’essais réalisés dans des laboratoires
agréés par le ministère de la Santé.
Les substances entrant dans la composition des matériaux et des revêtements doivent
être conformes à la réglementation générale sur « les matériaux au contact des aliments et
denrées destinés à l’alimentation humaine ».
Les matériaux organiques doivent également faire l’objet d’essais réalisés par les
laboratoires. Ce protocole précise en particulier les valeurs suivantes : des paramètres
organoleptiques et physico-chimiques ;
- des paramètres concernant les substances indésirables et toxiques (métaux lourds,
hydrocarbures aromatiques, solvants, etc.) ;
- des paramètres microbiologiques ;
- des concentrations en pesticides et produits apparentés.
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Les normes permettent de tenir compte des agressivités ambiantes dans la composition
des bétons.
Nous allons préciser les principales prescriptions et analyser leurs implications en ce qui
concerne le béton des ouvrages de rétention.
- Domaine d’application : La présente norme s’applique au béton destiné aux structures
coulées en place, aux structures préfabriquées, aux éléments de structure préfabriqués
pour bâtiments et génie civil. Elle vise le béton fabriqué sur chantier, le béton prêt à
l’emploi et le béton fabriqué dans des usines de production de produits préfabriqués
(prédalles, poutrelles, poutres, etc.). Elle vise également les bétons lourds et légers. Elle
ne vise pas : les bétons aérés, les bétons caverneux, les bétons légers de masse inférieure
à 800kg/m3 et les bétons réfractaires.
- Principales définitions : béton à propriétés spécifiées (BPS : béton pour lequel les
propriétés requises sont spécifiées au producteur), béton à composition prescrite (BCP
: béton pour lequel la composition est spécifiée au producteur) et béton à composition
prescrite dans une norme (BCPN : béton dont la composition est définie dans une norme
applicable, là où le béton est utilisé.
- Classes d’exposition en fonction des actions dues à l’environnement :
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Humidité modérée Surfaces de bétons exposées à des chlorures
transportés par voie aérienne
Description de l’environnement Exemples informatifs illustrant le choix
des classes d’exposition
Humide, rarement sec Piscines
Béton exposé à des eaux industrielles
contenant des chlorures
Alternance d’humidité et de séchage Éléments de ponts exposés à des projections
contenants des chlorures
Chaussées
Dalles de parc de stationnement de véhicules
4. Corrosion induite par les chlorures présents dans l’eau de mer
Lorsque le béton contenant une armature ou des pièces métalliques noyées est soumis au
contact des chlorures présents dans l’eau de mer ou à l’action de l’air véhiculant du sel marin,
les différentes classes d’exposition sont les suivantes.
Exposé à l’air véhiculant du sel marin, mais Structures sur ou à proximité d’une côte
pas en contact direct avec l’eau de mer
Immergé en permanence Éléments de structures marines
5. Attaques chimiques
Lorsque le béton est exposé aux attaques chimiques, se produisant dans les sols naturels, les
eaux de surface et les eaux souterraines. La classification de l’eau de mer dépend de la
localisation géographique, par conséquence la classification valide sur le lieu d’utilisation du
béton s’applique.
Note : Une étude particulière peut être nécessaire pour déterminer la classe d’exposition
adéquate dans les environnements tels que :
– contenant d’autres substances chimiques agressives ;
– sol ou eau pollués chimiquement ;
– présentant une vitesse d’écoulement de l’eau élevée, en combinaison avec certaines
substances chimiques.
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Préparation du support consiste à la vérification de l’absence d’huile de
décoffrage ; de la suppression de la laitance de surface pour une meilleure
adhérence au support.
Application du produit se fait par pulvérisation jusqu’à saturation ; par dépôt à
l’aide d’un rouleau ou d’une brosse ou par injection sous pression.
• Ouvrages avec revêtement d’imperméabilisation à base de liants hydrauliques :
Il s’agit de mortier de ciment adjuvanté. On incorpore au ciment des résines ou
des hydrofuges qui permettent de s’opposer au passage de l’eau sous pression.
Ils peuvent être mis en œuvre sur support humide et s’affranchissent des
inégalités du support. Ils ne tolèrent pas la fissuration. Les adjuvants sont de la
famille des hydrofuges de masse ou des résines thermoplastiques (résines
miscibles).
On distingue :
– les revêtements épais (e > 25 mm) généralement confectionnés sur le chantier
;
– les revêtements minces (4 mm < e < 25 mm) prêts à l’emploi ;
– les revêtements pelliculaires.
Conditions de mise en œuvre
Vérification de la qualité du support :
– compatibilité avec les exigences du procédé ;
– traitement des joints et fissures selon le cahier des charges ;
– planéité : 7 mm sous la règle de 2 m ;
– traitement des arêtes (cassage des angles vifs), rendu rugueux de la paroi.
Application du produit :
– en 2 couches pour les revêtements épais avec une couche d’accrochage sur les
parois verticales ;
– en 1 couche d’accrochage et 1 couche d’imperméabilisation pour les
revêtements minces.
• Ouvrages avec revêtement d’imperméabilisation à base de polymères de
synthèse : Il s’agit principalement :
– de polymères thermodurcissables tels que résines époxydiques, polyuréthane,
polyester, époxy-uréthane, brai-époxy… ;
– de polymères thermoplastiques vinyliques.
Il convient de prendre garde à ce que la formulation prenne en compte les effets
de la température.
Certains produits semi-épais peuvent être armés. Ils peuvent admettre une
certaine fissuration du support mais restent sensibles aux agressions mécaniques.
Après préparation du support, le mélange est passé en deux couches minimum.
Une attention particulière sera prêtée à la siccité du support de façon à assurer
une bonne adhérence du produit sur le béton.
• Ouvrages avec revêtement d’étanchéité à base de membrane : Ces éléments se
présentent sous la forme :
– de feuilles bitumineuses ; liant bitume autour d’une armature en fibre non
tissée. Ces feuilles sont livrées en lés et peuvent être recouvertes de films
plastiques ou aluminium ;
– de membranes à base de hauts polymères ; feuilles souples réalisées avec des
résines.
Conditions de mise en œuvre
Vérification de la qualité du support : voir § précédent.
Application du produit :
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– pour les feuilles bitumineuses, collage à froid ou soudure. La pose se fait en
une ou deux couches décalées. Elles sont mises en œuvre soit en adhérence au
support soit en indépendance ;
– pour les membranes, l’assemblage est réalisé par soudure ; la pose se fait en
adhérence par collage à froid par bandes ou en plein.
Dispositions minimales
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0,15 m pour les ouvrages réalisés en coffrage glissant
Types d’éléments de structure Disposition minimale à respecter
2 nappes si l’épaisseur est supérieure à 0,15 m
1 nappe sinon
Pour les ouvrages circulaires à axe vertical, la nappe
intérieure ne comprend pas plus de la moitié des
armatures totales horizontales.
Parois : disposition des armatures
Le diamètre des armatures est supérieur à 8 mm et
inférieur à l’épaisseur divisée par 10.
Pour les parois en contact avec du liquide, l’espacement
des armatures est inférieur à 0,20 m et à 1,5 fois
l’épaisseur.
Le pourcentage des barres en recouvrement dans une
Parois : recouvrement des aciers même section doit être inférieur à :
dans une même section – 1/3 pour les sections tendues ;
– 1/2 dans les autres cas.
– 5 cm si brouillard salin, embruns, eau de mer ;
– 3 cm si les parements sont exposés aux intempéries,
Parois : enrobage des armatures
au contact avec un liquide, à la condensation, fonction
de l’agressivité du milieu.
As > 0,23 𝑓𝑡28 /fe en flexion simple
As > 𝑓𝑡28 /fe en traction simple
Parois : sections d’acier
De plus :
minimum (condition de non-
As > 0,125 % section de béton (pour les aciers HA)
fragilité)
As > 0,20 % section de béton (pour les aciers lisses)
As < 2 % section béton
En complément des dispositions précédentes, on a :
• épaisseur du radier supérieure à 0,10 m ;
• recouvrement des aciers en totalité dans la même
section si As
est déterminé par la condition de non-fragilité.
– Pour les radiers monolithes et solidaires des parois :
Radiers et fonds de réservoirs
• As > 0,25 % bd (pour les aciers HA) ;
reposant directement
• As > 0,40 % bd (pour les aciers lisses).
sur le sol
– Pour les radiers désolidarisés des parois (dallage) :
• As > 0,75 µgl/fe (équilibre de l’effet du retrait) ;
• g = poids propre du radier par unité de surface ;
• l = longueur entre joints ;
• μ = coefficient de frottement sol-béton (μ = 1,5 en
général, μ = 0,2 si film).
32
L’espacement doit être inférieur à 0,20 m.
Réservoirs circulaires à L’axe des câbles doit être situé dans le tiers extérieur de la
précontrainte interne paroi.
Prévoir 4 nervures d’ancrages minimum équidistantes sinon il
conviendra de vérifier l’ovalisation de l’ouvrage.
De façon générale, la poussée de l’eau sur les parois d’un réservoir est assimilable à une
charge triangulaire répartie sur la hauteur de ces dernières. La poussée sera nulle en partie haute
de la paroi et maximale à sa base.
33
Le résultat est une charge ponctuelle située au tiers de la hauteur.
Il en résulte que le comportement d’un ouvrage circulaire et celui d’un ouvrage
parallélépipédique sont totalement différents.
Sur un ouvrage circulaire, la poussée de l’eau aura tendance à solliciter les parois de
telle façon que ces dernières résistent par tranches horizontales. Les armatures actives seront
donc disposées horizontalement et réparties éventuellement sur les deux faces de la paroi
conformément à ce qui a été vu précédemment.
L’ouvrage parallélépipédique, de par sa forme géométrique, aura un comportement
différent. La paroi devra résister au « basculement » provoqué par la poussée de l’eau, et donc
venir « s’encastrer » sur le radier (comme un mur de soutènement des terres).
Les armatures seront donc verticales et disposées, dans le cas de réservoir ouvert, sur la
paroi mouillée du réservoir.
34
CHAPITRE III : L’EXÉCUTION DES OUVRAGES
Son rôle est la fourniture des documents nécessaires à la réalisation des travaux dans le
cadre du marché passé entre l’entreprise et le maître d’ouvrage.
Ces documents se composent généralement :
- des plans d’exécution, notes de calcul, fiches techniques, etc. ;
- du plan d’assurance qualité de l’entreprise avec mention des points de contrôle et des
points d’arrêt ;
- du planning de remise des documents et de la réalisation des ouvrages et de leur
réception ;
- des résultats de l’étude géotechnique d’exécution ;
- des compositions et des essais de convenance sur les bétons ;
- de la définition des matériaux et de leurs attestations de conformité.
Cette période peut être plus ou moins longue selon l’importance des travaux à réaliser.
Elle peut par exemple atteindre 6 mois pour 2 ans de réalisation.
Il s’agit d’une période-clef qui doit permettre d’appréhender la majorité des problèmes
de façon à éviter au maximum les « improvisations » lors de l’exécution des travaux.
Elle doit également définir :
➢ le circuit de validation des documents ;
➢ la traçabilité des avis et des documents validés.
Elle doit être réalisée par un géomètre agréé en fonction des plans approuvés par le
maître d’ouvrage et le maître d’œuvre.
Les prescriptions du permis de construire sont à respecter.
L’implantation des ouvrages doit en particulier tenir compte des exigences relatives aux
installations classées et à la sécurité des personnes.
Ce type de travaux doit suivre les indications du CCTP (Cahiers de Clauses Techniques
Particuliers) et de l’étude géotechnique d’exécution. L’entreprise doit en particulier :
– prévoir tous les étaiements et blindages nécessaires ;
– assurer l’assèchement des fouilles ;
– ne pas utiliser d’engins susceptibles d’engendrer des contraintes sur les avoisinants
(vibrations, bruit, etc.) ;
– s’assurer que le fond de fouille sera apte à recevoir les ouvrages conformément à ce qui a été
prévu au niveau des plans.
35
prévue dans le cadre de sa mission) de la conformité du terrain (nature et niveau) à l’étude
géotechnique d’exécution. Pour les fondations profondes, il y a préalablement la mise en œuvre
de pieux d’essais. Leur validation reste nécessaire pour la continuation des travaux. Nous
attirons l’attention sur la difficulté qu’il peut y avoir à armer partiellement ou sur toute leur
longueur des pieux du type foré à la tarière creuse. Pour pallier cette difficulté certaines sociétés
ont développé des brevets de pieux réalisés à partir de béton de fibre. Ces pieux font l’objet de
cahier des charges validé par un contrôleur technique.
❖ Parois moulées
La paroi moulée demeure le mode de réalisation privilégié des réservoirs enterrés.
Son rôle est double :
– Elle soutient les terres situées à l’extérieur de l’enceinte et peut également en milieu urbain
dense servir de « rideau » vis-à-vis des constructions avoisinantes. Il conviendra alors de
s’assurer que sa déformation maximale tant en phase provisoire que définitive ne dépasse pas
le centimètre.
– Elle sert d’enceinte étanche au sens d’un réservoir de catégorie A. Nous attirons cependant
votre attention sur le fait que l’état de finition des bétons de parement ne permet pas satisfaire
directement aux exigences du fascicule 74.
L’exécution d’une paroi moulée suit les phases suivantes :
✓ réalisation des murettes guides représentant l’alignement géométrique de la future paroi
et permettant de guider le terrassement de la fouille ;
✓ creusement de la fouille à la benne preneuse avec injection de boue de forage pour
assurer la stabilité des parois ;
✓ mise en œuvre des cages d’armatures dans la bentonite ;
✓ bétonnage du panneau.
On procède ainsi par panneaux primaires et secondaires alternés. La jonction des
panneaux est assurée par la mise en œuvre d’un joint monté sur glissière.
36
III-5-a) Prédimensionnement rapide des réservoirs circulaires
y = e–βx [A cos (βx) + B sin (βx)] + e–βx [A’ cos (βx) + B’ sin (βx)] + y0
37
Si l’on considère une section de voile prise dans une paroi de cuve de hauteur suffisante
(c'est-à-dire h > 7 (R. e)1/2 ), les effets de bord peuvent être considérés comme négligeables
et donc :
A’ = B’ = 0.
Les constantes sont définies par les conditions aux limites suivantes :
M0
y = [ e–βx [ cos (βx) – sin (βx)]]
2EI β2
T0
𝑦 =– [ e–βx [ cos (βx)]]
2EI β2
Dans ce cas seule la pression du liquide contenu agit sur la paroi supposée
fictivement isolée dans l’espace.
Le calcul peut alors être mené de façon analytique ou en utilisant des abaques issues de
la littérature.
Nous attirons cependant votre attention sur les dispositions suivantes :
– L’utilisation des abaques ou le calcul théorique précédent ne tient pas compte de l’interaction
sol-structure en supposant un appui indéformable du radier. L’hypothèse d’un encastrement
parfait n’est valide que pour des radiers épais présentant une grande rigidité à la flexion, la paroi
mince est alors rigidement encastrée dans cette dalle.
38
– La majorité des ouvrages de réservoirs sont conçus sur des radiers « souples » et des sols
relativement déformables. De même si le sol est indéformable (rocher), la dalle se déforme sous
charge et modifie son contact avec le sol sur l’étendue d’une couronne aux bords circulaires.
C’est pour cette raison que l’on considère généralement un cas intermédiaire où la paroi
est encastrée élastiquement dans le radier.
Intuitivement, les conditions de l’encastrement élastique sont obtenues par combinaison
linéaire entre les cas extrêmes évoqués précédemment. Cette combinaison fait intervenir un
paramètre numérique qui dépend des valeurs relatives des rigidités à la flexion de la paroi et de
la dalle.
Il en résulte que pour les réservoirs cylindriques et à défaut de modélisation plus fine, la
solution la plus réaliste consiste à supposer que la liaison paroi-radier est une articulation (même
si dans les faits le rapport des raideurs ne permet pas de formuler une telle hypothèse, mais la
rotation possible de la base de la paroi sous tassement du sol crée une rotule plastique) et à
prolonger la section maximale des cerces jusqu’en pieds de la paroi.
La déformation finale est alors la somme des déformations unitaire précédentes :
M0 –βx
T0 –βx
p R2
y = [ e [ cos (βx) – sin (βx)]]– [ e [ cos (βx)]]–
2EI β2 2EI β2 Ee
La valeur de y permet de définir les autres grandeurs du torseur des sollicitations dans
la paroi, soit :
Les valeurs des moments d’encastrement M0 et d’effort tranchant T0 sont données par
les conditions d’appui du radier en bordure : une partie annulaire est soulevée par ce moment
d’encastrement sur une largeur b et d’autre part la plaque (radier) s’allonge radialement sous
l’effet de la poussée du liquide.
III-6-a) Coffrage
39
Il est à noter que ces dispositions sont difficiles à respecter dans le cas de réservoirs en
parois moulées par exemple.
Le rabotage de la paroi est généralement insuffisant et l’exigence précédente ne pourra
être satisfaite qu’après mise en œuvre d’un traitement approprié du béton.
Présence de nids de cailloux en partie basse du voile Bullage dépassant les tolérances
Ferraillage de radier
Le choix de la composition du béton et sa plasticité devront permettre le bétonnage
correct du radier en tenant compte de la forte densité d’armatures.
III-6-b) Armatures
40
❖ Traitement des reprises de bétonnage
Il existe différents procédés permettant de traiter avec plus ou moins d’efficacité les
reprises de coulage au niveau des parois hydrauliques des réservoirs.
On peut ainsi distinguer :
– les méthodes traditionnelles sans éléments rapportés consistant en une indentation des
parements (5 mm minimum) avec éventuellement une barbotine d’accrochage ;
– les méthodes par éléments rapportés tels que joints hydrogonflants, bande d’arrêt
d’eau, bande à coller…
Il est à noter cependant que cette dernière série demande une étude précise des coffrages.
Par exemple la mise en œuvre de joints hydrogonflants au niveau d’un ouvrage de rétention
d’effluents agressifs devra se faire entre le lit d’armatures et le parement intérieur du réservoir
de façon à éviter la corrosion des armatures, ce qui nécessite d’augmenter l’enrobage des aciers
de l’épaisseur du joint au minimum.
• Recouvrement des armatures longitudinales
Dans les zones critiques, les longueurs de recouvrement des armatures longitudinales
sont majorées de 50 % par rapport au BAEL.
Les armatures transversales dans la
longueur du recouvrement sont
telles que :
st ≤ min(h/4 ;100)
Ast = s(dbl/50)(fyld/fywd)
où : dbl = diamètre des armatures
en recouvrement ;
s espacement des armatures
transversales ;
fyld = limite d’élasticité des
armatures longitudinales ;
fywd = limite d’élasticité des
armatures transversales. Schéma de recouvrement des armatures longitudinales
• Recouvrement des armatures transversales
Détails des dispositions d’ancrage
des armatures
41
PARTIE II : Construction des ouvrages hydrauliques (Ouvrages en enrochement en
milieu aquatique)
Objectifs :
- Appréhender les considérations essentielles pour un projet d’ouvrage hydraulique en général et en
particulier d’ouvrage en enrochement en milieu aquatique.
Contenu :
• Conception des ouvrages (Définition des exigences, Considérations techniques, Considérations
économiques, Considérations environnementales, Considérations sociales…) ;
• Les matériaux de construction (Enrochement naturel, Enrochement artificiel, Matériaux
recyclés et secondaires, Gabions, Enrochement lié et Géotextiles…) ;
• Caractérisation du site et collectes des données (Considérations aux limites et collecte de
donnés, Reconnaissances géotechniques et collecte des données…) ;
• Phénomènes physiques et outils de dimensionnement ;
• Conception des ouvrages en mer (Digues à talus, Protection en enrochement des ouvrages
portuaires, Ouvrages de protection de littoral…) ;
• Conception des ouvrages de fermeture (Fermetures d’estuaires, Fermetures de rivières,
Barrages-réservoirs, Barrages à vannes, barrages fluviaux et barrages de dérivation) ;
• Conception des ouvrages en rivière et en canal (Aménagements fluviaux, Canaux de navigation
et d’adduction d’eau, Ouvrages construits dans les petites rivières, Ouvrages spéciaux…) ;
• Construction (Techniques de mise en œuvre, Techniques de levés et de mesures…) ;
• Surveillance, inspection, maintenance et réparation (Modes de gestion, Surveillance,
Maintenance, Réparation et Réhabilitation) ;
Références bibliographiques :
AIPCN (2007). L’inspection, l’entretien et la réparation des ouvrages maritimes exposés à des
dégradations dues aux eaux salées. Rapport du Marcom GT17, AIPCN, Bruxelles.
AIRH et AIPCN (1986). Paramètres des états de mer. Supplément du Bulletin n°52, Bruxelles, 25 pp.
BAEL 91 - Révisé 99 Fascicule 62 - Titre I - Section I - Règles techniques de conception et de calcul
des ouvrages en béton armé suivant la méthode des états limites.
BOUVARD, COLOMBET et ESTEULLE (1971).Ouvrages souterrains, Presses P.C, Paris.
CETE Méditerranée (2003). « Propagation des crues en rivière », 32 PP.
CETMEF (1978). Les études préalables aux aménagements portuaires, Compiègne.
CETMEF (2001). ROSA 2000. Recommandations pour le calcul aux états-limites des ouvrages en site
aquatique, Compiègne.
CETMEF (2009). Guide Enrochement, L’utilisation des enrochement dans les ouvrages hydrauliques,
Version française du Roch Manual (2e édition), Compiègne.
D. GAY (1997). Matériaux composites, Hermès, 4e éd.
EDF/LNH (1987). Le dimensionnement des digues à talus, Eyrolles Ed, Paris, 172 pp.
FAUCHARD, C et Meriaux, P (2004). Méthodes géophysiques et géotechniques pour le diagnostic
des digues de protection contre les crues. Cemagref editions, Paris.
G. JAMME (1974). – Travaux fluviaux – Eyrolles, Paris.
G. PHILIPPONNAT et B. HUBERT (1997). Fondations et ouvrages en terre, éditions Eyrolles.
LCPC (1989). Les enrochements. Ministère de l’Equipement. LCPC, Paris. 106 pp.
MALLET et PACQUANT (1951). – Les barrages en terre – Ed. Eyrolles, Paris.
Olivier, H et CARLIER, M (1986). « Maîtrise de la rivière pendant la construction du barrage ».
Bulletin, n° 48a, ICOLD/CIGB, Paris.
P. GALABRU (1971). – Traité des procédés généraux de construction (3 tomes) – Ed. Eyrolles, Paris.
SOGREAH (2000). Spécifications techniques pour la fabrication et le placement des blocs
ACCROPODE, Folder, Département Ingénierie Portuaire et Littoral, Grenoble, France.
INTRODUCTION
42
0.1.Organisation du cours
Cette organisation présente les chapitres de ce cours. Elle est reproduite au début de
chaque chapitre et développé pour montrer en détail le contenu du chapitre en question.
0.1.a) Conception des ouvrages
Elle donne les considérations essentielles pour un projet d’ouvrage en général et en
particulier d’ouvrage en enrochement en milieu aquatique.
0.1.b) Les matériaux de construction
On discutera des différentes problématiques relatives à la sélection des matériaux
naturels ou certaines alternatives comme les blocs artificiels en béton. On traitera des
reconnaissances et de l’évaluation du gisement, des propriétés, de la prédiction des
performances, de la production et de la logistique des opérations en carrière. On décrira les
différentes méthodes d’essais permettant de vérifier les propriétés des enrochements et fait
références aux exigences.
0.1.c) Les caractéristiques du site et collecte des données
Cette partie résume les méthodes de collecte de données et leur exploitation pour obtenir
les conditions hydrauliques et géotechniques.
0.1.d) Les phénomènes physique et outils de dimensionnement
Nous présenterons les méthodes et les équations de dimensionnement des ouvrages et
des ouvrages en enrochement en milieux marin et fluvial. Cette partie couvre la performance
hydraulique et la stabilité de l’ouvrage ainsi que son comportement géotechnique. Les donnés
d’entrée sont les paramètres hydrauliques et géotechnique déterminés précédemment et les
caractéristiques des matériaux déterminés.
0.1.e) La conception des ouvrages à la mer
Des exemples ouvrages en enrochement en milieu marin, côtier ou portuaire sont
montrés sur les figures suivantes. Les recommandations de conception de ces ouvrages seront
données dans ce chapitre.
Figure 0.1 : Digue à talus en enrochement Figure 0.2 : Construction d’une digue à
naturel (source : B.Wegner, USAGE talus composée d’une carapace en bocs de
béton (source : CUR)
43
Figure 0.3 : Digue d’enclôture pour futur Figure 0.4 : Protection en enrochement
terre-plein (source : E.Nutall) d’ouvrage portuaire (source : E.Nutall)
Figure 0.11 : Epis (source : CUR) Figure 0.12 : Digue longitudinale en gabion
(source : M. MacDonald)
0.2.Quelques définitions
45
Affouillement : Érosion du fond ou du lit sous l’effet des forces de cisaillement induites
par les courants ou les vagues.
Brise-lames : Digue sans connexion à la côte, en générale parallèle à la côte.
Canal : Voie d’eau artificielle, généralement de section trapézoïdale, à l’écoulement
lent.
Carapace : Couche externe, formée des matériaux les plus gros et/ou les plus durables,
pour la protection des talus contre la houle ou des berges.
Digue : Ouvrage s’avançant dans la mer de manière à créer une zone à l’abri des vagues
et des courants pour les bateaux, à prévenir l’envasement du chenal de navigation et à protéger
les zones côtières.
Enrochement naturel : Matériau granulaire, naturel, utilisé dans les ouvrages
hydrauliques et d’autres types d’ouvrages de génie civil (à l’exclusion du tout-venant).
Épi (en côtier) : Ouvrage généralement perpendiculaire au littoral, construit dans le but
de contrôler le transit littoral.
Épi (en fluvial) : Ouvrage perpendiculaire aux berges d’une rivière et rattaché à celles-
ci, conçu pour protéger les berges ou pour fournir une profondeur d’eau suffisante à la
navigation.
Érosion : Processus par lequel les particules sont emportées sous l’effet du vent, des
courants ou des vagues.
Fermeture en enrochement : Ouvrage conçu pour arrêter l’écoulement de l’eau,
composé d’enrochements libres (généralement déversés sur place) et caractérisé par un
écoulement important en phase finale de construction totale.
Gabion : Nom générique pour un système de protection de berge composé d’une cage
en grillage métallique ou en treillis métallique ou polymère remplie de petits enrochements. Ce
type couvre aussi les boîtes de gabions, les matelas de gabion et les sacs de gabions.
Granulométrie, blocométrie : Distribution des tailles et des masses d’une population
d’enrochement, définie par des limites nominales et extrêmes. On distingue les enrochements
dits « petits » pour lesquels la distribution est exprimée en taille (granulométrie) et les
enrochements « moyens » et « gros » pour lesquels la distribution est exprimée en masse
(blocométrie).
Houle : Vagues levées par le vent qui se sont propagées au-delà de leur surface de
génération.
Littoral : Caractérise une zone qui se trouve en bordure de mer.
Protection des talus : Dispositif qui permet de lutter contre l’action des vagues ou
l’érosion des talus ou sur le fond de la mer adjacent.
Seuil : Ouvrage immergé barrant une voie d’eau pour en contrôler le niveau amont.
Talus : Pente inclinée d’une tranchée, d’un canal ou d’une digue.
0.3.Catégories d’ouvrages étudiés
46
Types d’ouvrages Description Fonctions
Digue à talus Ouvrage à talus s’avançant Abrite les navires et les ouvrages
dans la mer, composé contre la houle et les courants
d’enrochements naturels de Prévient l’envasement des
différentes blocomètries, chenaux d’accès
protégés par une carapace en
gros enrochement naturel ou
des blocs artificiels
Protection en enrochement des Généralement protection en Apporte une protection contre les
ouvrages portuaires enrochement situé au pied vagues induites par la navigation
des quais verticaux ou sur les
talus des quais sur pieux
Revêtement Ouvrage de protection Protège le littoral contre l’érosion
normalement placé sur un Protège les zones inondables des
talus à protéger, pour former inondations
un ouvrage de défense
Ouvrage de défense (butée de Risberme en enrochement en Protège de l’affouillement
pied) pied d’ouvrage,
généralement mis en œuvre
auprès d’ouvrages existants
ayant des problèmes
d’affouillements
Epi ou cap artificiel Ouvrage en enrochement Intercepte et piège les sédiments
généralement construit sur
une plage
perpendiculairement au trait
de côte
Brise-lames Ouvrage en enrochement Intercepte et stabilise les
généralement construit sédiments
parallèlement au rivage, mais
non connecté à la côte
Seuil ou digue immergée Ouvrage en enrochement Piège et retient les sédiments
généralement construit dans une position élevée
parallèle à la côte au pied (soutient la plage)
d’une plage
Protection de conduites et Couche d’enrochement Assure la stabilité de la conduite
câblage disposée sur le fond marin ou Protège contre les impacts, par
en remblaiement d’une exemple des ancres et matériels
tranchée de pêche
Protection anti-affouillement des Protection en enrochement Protège l’ouvrage de
ouvrages élancés autour de la base de l’affouillement
l’ouvrage
Protection anti-affouillement Protection en enrochement Protège l’ouvrage de
d’ouvrages importants (ouvrage en pied d’ouvrage l’affouillement
poids en béton)
Fermeture d’estuaire Barrage construit où les Utilisé pour le contrôle des crues
niveaux d’eaux et les et submersion marine,
courants sont régis par la poldérisation, création d’un
marée ; dans la plupart des réservoir d’eau douce, création
cas l’ouvrage de fermeture d’énergie marémotrice, ou
47
est incorporé dans le barrage création d’une connexion routière
final de l’estuaire ou ferroviaire
Coupure de rivière Ouvrage en rivière composé Dérivé une rivière (déviation
de barrages visant à temporaire ou permanente), par
détourner ou stocker exemple pour la régulation de la
temporairement un débit rivière, pour un ouvrage
provisoire, pour l’irrigation ou
pour le contrôle du niveau d’eau
pour la navigation
Protection en enrochement des Carapace en enrochement de La protection en enrochement
barrages-réservoirs protection des talus avals et prévient l’érosion du noyau du
amont, des déversoirs ou barrage qui peut être
dans les fiches du système de partiellement construit en
drainage. Le barrage peut enrochement, ainsi que des
quelquefois être fait vagues créées sur le plan d’eau
entièrement d’enrochement
Protection en enrochement des Ouvrage bas par rapport au Protège les zones à l’aval de ces
barrages, seuils, déversoirs, niveau d’eau conçu pour un ouvrages, contre les écoulements
etc… écoulement traversant ou internes et les débordements
déversant une grande partie
du temps
Protection de berges Revêtement en enrochement Protège les berges de l’érosion
ou en gabion mis en place sur Contrôle le tracé de la rivière,
les berges empêchant l’attaque des ouvrages
adjacents
Épi Petit remblai protégé par de Contrôle la position du lit mineur
l’enrochement, généralement Réduit la section pour contrôler
perpendiculaire aux berges le niveau d’eau
Éloigne les courants des berges
Digue longitudinale Ouvrage linéaire protégé par Protège les berges de l’érosion
des enrochements, Contrôle l’écoulement et le tracé
généralement parallèle aux de la rivière, en empêchant
berges l’attaque des ouvrages adjacents
Protection de lit Tapis de protection en Lutte contre l’affouillement du
enrochement ou en gabion du lit, comprenant aussi celui créé
lit de la rivière par la navigation
Passe à poissons Chenal pouvant être Fournit un passage franchissable
recouvert d’enrochement par les poissons au niveau d’un
ouvrage obstruant la rivière.
L’enrochement sert de protection
anti-affouillement
Protection anti-affouillement des Risberme ou protection du lit Protège le lit de l’affouillement
ponts autour de la base des piles de autour des piles de pont
pont
49
parties telles que les autorités environnementales et d’aménagement, avant que les autorisations
des constructions soient obtenues.
Pendant les études d’exécution, des plans d’exécution sont produits et des
modifications supplémentaires au projet peuvent être nécessaires, résultat de difficultés sur le
site tel que des conditions de sol non prévues ou de changements dans les approches de
construction. Quand ceci se produit, le maître d’œuvre doit s’assurer que les principes de
conception sont totalement compris et que les changements dans la conception ne
compromettant aucun autre aspect de la performance de l’ouvrage.
Lors de l’exploitation, la performance continue de l’ouvrage est vérifiée par la mise en
œuvre d’un programme de surveillance et de maintenance. Celui-ci peut conduire à identifier
des besoins en travaux de réparation. Un changement d’utilisation de l’aménagement peut
conduire à des travaux de modification ou d’amélioration, nécessaires pour assurer que
l’ouvrage fournit les performances attendues. Ces changements doivent être effectués avec une
bonne compréhension des choix initiaux de conception et leurs conséquences doivent être
complètement déterminées.
Si l’ouvrage doit être enlevé, il est important d’en comprendre la conception initiale
ainsi que les modifications postérieures pour permettre son déclassement avec le minimum de
risques d’hygiène et de sécurité, et aussi pour comprendre les impacts environnementaux
associés.
b) Les facteurs à considérer pour une conception intégrée
Tous les ouvrages sont conçus pour remplir un ou plusieurs objectifs spécifiques, les
exigences fonctionnelles, exprimées parfois sous forme d’exigences de performance. En
plus de celle-ci, il faut aborder d’autres considérations, qui peuvent imposer des contraintes de
conception supplémentaires. Celles-ci peuvent être classées comme suit :
Pour tout projet, il est important d’avoir une compréhension complète des fonctions que
doit remplir l’ouvrage, les problèmes particuliers qu’il est nécessaire de résoudre et des
exigences de la solution. Les attentes vis-à-vis de la performance doivent être clairement
définies dès le début en collaboration avec le maître d’ouvrage et l’exploitant, car des problèmes
peuvent apparaître lors de la conception si chaque partie a des attentes différentes. Avant de
s’attaquer au dimensionnement, à la maintenance ou à la réhabilitation d’un ouvrage, les
questions suivantes doivent être posées :
Bien que ces questions paraissent évidentes, elles ne sont pas toujours résolues. Il est
généralement recommandé de produire une série d’exigences fonctionnelles pour l’ouvrage qui
peuvent être acceptées et utilisées comme critères de dimensionnement.
Un ouvrage comprend différents éléments, chacun ayant une fonction critique associée
à la performance de l’ensemble de l’ouvrage et un rôle particulier au sein de l’ouvrage. Les
éléments les plus critiques d’un ouvrage sont généralement une carapace (qui doit être stable),
une fondation (solide pour minimiser les tassements) et une protection de pied (pour éviter
l’affouillement). Pour tous les ouvrages, il est nécessaire de comprendre la fonction de chaque
élément et son importance dans la conception de l’ensemble. Il est à noter que tous les ouvrages
ne nécessitent pas tous les éléments pour fonctionner correctement.
Lors du dimensionnement d’un ouvrage il est important de déterminer quels sont les cas
de chargement (intensité et durée) appliqués à chaque élément de l’ouvrage.
52
I.2.2 Le dimensionnement de l’ouvrage
a) Le processus de dimensionnement
Après avoir choisi une ou plusieurs solutions qui répondent aux exigences
fonctionnelles, la phase suivante s’intéresse au dimensionnement et aux détails de l’ouvrage.
La phase de dimensionnement consiste en une série de calculs, voire d’essais sur modèles
réduits, pour vérifier ou ajuster si nécessaire tous les détails de l’ouvrage et de sa construction.
C’est souvent un processus itératif qui commence par le développement et l’analyse des
différentes options envisagées aux études d’avant-projet et qui permet de choisir l’option
préférée. Au stade des études de projet, celle-ci sera détaillée, et de nouvelles variantes peuvent
émerger lors de la recherche du meilleur équilibre entre le coût total et l’efficacité fonctionnelle.
A ce stade, les variantes sont généralement des variations mineures par rapport à l’option
choisie.
Lors des études d’avant-projet, les différentes variantes doivent être étudiées. Des
méthodes simples peuvent être utilisées pour développer ces solutions préliminaires mais une
approche approfondie est nécessaire pour les études de projet. Les outils hydrauliques et
géotechniques utilisés pour vérifier et ajuster les performances hydrauliques et géotechniques
devraient être une combinaison de modèles théoriques et empiriques établis, associée à des
modèles numériques voire physiques quand c’est nécessaire.
L’objectif des calculs et des modèles physiques est d’assurer que l’ouvrage dimensionné
répondra aux exigences fonctionnelles pour son environnement et les conditions aux limites
spécifiques. Toutes les conditions aux limites disponibles doivent être intégrées, en particulier
tous les détails sur les conditions de site.
Une conception technique saine est essentielle pour s’assurer que le niveau de stabilité
et de protection de chaque partie de l’ouvrage est conforme aux prescriptions. Les risques
principaux sont soit un sous-dimensionnement, conduisant à une rupture potentielle, ou un
surdimensionnement, conduisant à une sécurité certaine mais aussi à un ouvrage probablement
plus coûteux et plus efficace que nécessaire.
Il est essentiel d’avoir une bonne compréhension du coût de l’ouvrage au cours de son
cycle de vie. Diverses méthodes et exigences existent pour déterminer les coûts, souvent
spécifiques à un pays ou à la fonction de l’ouvrage.
53
▪ les impacts sociaux de la construction et de l’exploitation de l’aménagement ;
▪ l’implication des parties concernées.
I.4.2 La construction
Les travaux de construction peuvent perturber et gêner les riverains. Les contraintes et
les opportunités doivent être déterminées en associant le public et identifiées dès la phase projet.
Lorsque cela est possible, les contraintes doivent être surmontées dès la phase de conception.
Les points à résoudre sont les suivants :
✓ les opportunités d’emplois locaux ;
✓ les plans d’accès au chantier ;
✓ des heures de travail réduites ;
✓ les méthodes de construction spécifiques ;
✓ l’accès du public sur et autour des ouvrages ;
✓ la valeur esthétique ou d’agrément potentiel (par exemple : pêche à la ligne ou accès au
bord de mer).
54
II.1 Introduction
Les principaux aspects à prendre en compte lors d’un projet de construction sont :
o l’échelle de l’ouvrage et la disponibilité ;
o la qualité et la manipulation des matériaux.
Les projets de grande envergure qui nécessitent l’ouverture d’une carrière sont
généralement très différents des projets de taille plus réduite entrepris dans les régions où de
nombreuses sources de matériaux granulaires (granulats ou agrégats) et d’enrochement (blocs
rocheux) sont déjà établies. La disponibilité et la qualité des matériaux doivent être déterminées
tôt dans le projet car les coûts de production et de transport des matériaux sont importants à
prendre en compte lors du choix d’une solution de dimensionnement. De même, les méthodes
d’exécution envisageables et les équipements disponibles associés à un choix de matériaux
donnés sont susceptibles d’influencer le choix de la solution. Dans certains cas, la disponibilité
de la main-d’œuvre locale peut favoriser l’utilisation du matériau local, qui sera produit et mis
en œuvre à la main.
Pour tout projet d’ouvrage, l’importance est généralement exprimée soit en termes de
tonnages total d’agrégats (fonction de la taille de l’ouvrage et/ou de profondeur d’eau), soit en
termes de coûts. Il est parfois possible de comparer directement les coûts avec les données
relatives à des projets comparables récents. Pour davantage de précision, le tonnage peut
souvent être estimé à partir d’approximations, initialement collectées sur site et de volumes
simplement estimé à partir de coupes et dimensions caractéristiques provenant de projets
similaires.
Les projets de petite et de moyenne échelle dépendent surtout des sources d’agrégats
déjà en activités telles les carrières de granulats. Les projets de réparation et de requalification
sont souvent de taille réduite. Plus l’échelle du projet augmente, plus il est important de localiser
une nouvelle source acceptable de matériaux visant à minimiser la distance au site du projet,
afin de limiter les coûts de transport. Pour les projets de très grande envergure, qui nécessitent
55
des volumes exceptionnels de matériaux, l’ouverture de carrières à proximité du site est la
solution la plus séduisante, dont le montage peut toutefois nécessiter un temps considérable.
II.2.2 Planification
Des fournisseurs et des entreprises peuvent aider les maîtres d’ouvre à estimer la durée
nécessaire à la livraison d’agrégats requis sur le site. Pour les projets de petite et de moyenne
échelle, il sera surtout nécessaire d’évaluer le volume des stocks des carrières existantes et leur
futur rythme d’approvisionnement. Les carrières de granulats différents dans leur capacité à
ajuster leurs pratiques courantes pour augmenter les cadences de production.
56
Matériaux Enrochement Enrochement
Fonction Gabions
granulaires artificiel en béton naturel
Remplissage ** - - ***
Filtration * * - ***
Protection en carapace * ** ** ***
NB : *** généralement idéal, ** adapté pour cette fonction, * utilisable pour cette fonction ; les
spécifications particulières sont requises dans certaines situations, - inadapté.
Emplissage : C’est la fonction première des matériaux utilisés dans le noyau d’un
ouvrage hydraulique. Les matériaux doivent alors présenter des caractéristiques géotechniques
suffisantes pour supporter les charges internes telles que leur propre poids, mais aussi les
charges externes telles que les variations de hauteur d’eau ou la circulation des engins pendant
la phase des travaux. La compacité des matériaux mis en œuvre doit permettre d’éviter tout
tassement majeur ou inacceptable après la construction. Du fait des vitesses d’écoulement
généralement réduites et de l’exposition limitée des matériaux de remplissage, il est
généralement acceptable, en fonction de la conception de l’ouvrage et de la méthode de
construction utilisée, d’utiliser des matériaux de moindre qualité et des tailles moyennes
présentant des écarts très importants, par rapport aux exigences pour les matériaux de filtre ou
de carapace. Les caractéristiques hydrauliques doivent être conformes au degré global de
perméabilité exigé par le dimensionnement de l’ouvrage. Les matériaux destinés au noyau ne
font pas toujours l’objet de normes particulières. Les propriétés des matériaux du noyau sont
toutefois soumises à des exigences minimales, qui varient selon l’usage envisagé qui peut être :
o en noyau de digue imperméable immergé en permanence ;
o en noyau de digue-récif perméable immergé par intermittence ;
o en fondations d’ouvrage sur des sols compressibles.
Les matériaux de noyau peuvent être constitués d’enrochement brut d’abattage tel que
du tout-venant de carrière, de matériaux granulaires alternatifs tels que des granulats
secondaires ou recyclés, ou de sable dragué.
57
hydrauliques de l’ouvrage. Lorsque les ouvrages sont accessibles au public, l’intégration
paysagère et l’hygiène et la sécurité sont à prendre en compte à la fois lors du dimensionnement
et lors de la construction. La carapace peut servir d’habitat à certaines espèces qui colonisent
les vides dans l’enrochement ou sa surface.
II.3.3Figure
BlocsII.2 : Stocks organisés suivant différentes tailles (blocométries)
(enrochements artificiels) couramment utilisés
Les types de blocs artificiels les plus couramment rencontrés sont :
58
❖ Les blocs de type cubique
Le bloc cubique est le substitut le plus simple du bloc naturel et sa principale stabilité
découle de sa masse. La stabilité est également influencée par le frottement entre les blocs. Les
cubes sont composés de béton non armé et fabriqués sur une surface horizontale simple. La
méthode de placement des cubes est importante pour la performance hydraulique et la réponse
structure de la carapace. Les cubes disposés de manière aléatoire conduisent à une meilleure
performance hydraulique parce que le franchissement et la réflexion des courants peuvent être
réduits. Les cubes placés de manière plus uniforme peuvent être à l’origine d’une porosité
moins élevée.
Figure II.3 : Exemple de blocs cubiques Figure II.4 : Exemple de blocs cubiques
placés sur la nouvelle digue à l’aide d’une rainurés placés protégeant une digue.
grue. (source : S.Dupray) (source : S.Dupray)
❖ Blocs creux
Cette famille est dérivée du bloc cubique massif. Grâce an vide central du bloc, la masse
de béton utilisée est réduite et le trou central permet d’assurer une bonne performance
hydraulique grâce à la dissipation d’énergie qu’il induit. Les blocs sont posés côte à côte, les
faces des blocs voisins étant en contact les unes avec les autres.
Figure II.5 : Exemple du bloc creux mis Figure II.6 : Exemple d’utilisation d’une
en place sur un talus ayant une crête en combinaison de blocs creux
gros enrochement naturel (source : Sogreah)
(source : S.Dupray)
II.4 Matériaux recyclés et secondaires
59
Il existe une large gamme de matériaux granulaires qui constituent des alternatives aux
granulats naturels dans les travaux de génie civil. On les appelle matériaux secondaires.
L’utilisation de matériaux secondaires disponibles localement entraîne des économies d’énergie
substantielles par rapport aux gisements naturels.
60
Sable de o Sable siliceux ou sable o Ouvrages routiers
fonderie de lac propre, de taille o Remblais
uniforme et de grande
qualité fixé aux
moules dans le cadre
du coulage de métaux
ferreux et non-ferreux
o La sidérurgie fournit
environ 95 % du sable
de fonderie utilisé
pour le coulage
Résidus o Sous-produit le plus o Ouvrages routiers
d’incinérateur important issu de o Remblais routiers
de déchets l’incinération de o Couches de fondations
municipaux déchets municipaux
solides solides
Pneus usagés o On utilise de plus en o Dispositifs de drainage
plus de pneus et o Ouvrages routiers
s’attend à ce que cette
évolution se poursuive
sur les 25 prochaines
années
Autres
Résidus de mines, verre, cendres
matériaux
Les plus grands volumes de ces matériaux sont actuellement utilisés dans las
applications de terrassement telles que les couches de base des routes, les remblais de fondation
et les remblais en général.
Nous pouvons citer par exemple les utilisations suivantes de scories d’aciérie dans les
ouvrages hydrauliques :
✓ barrages et digues ;
✓ stabilisation du lit des rivières ;
✓ remplissage de zones érodées sur les lits de rivières ;
✓ stabilisation des berges de rivières.
II.5 Gabions
61
des bocs de remplissage appropriés, la définition de la taille adéquate du grillage, du diamètre
des fils métalliques et de la protection contre la corrosion sont les étapes importantes de ce
processus. La figure II.8 ci-dessous résume les principaux éléments constitutifs d’un gabion,
les propriétés qui leur sont demandés et certaines applications types.
Les gabions peuvent être classés en boîtes de gabions (généralement simplement appelé
gabion), matelas et sacs de gabions, ainsi que définis ci-dessous :
o les (boîtes de) gabions sont des cages en grillage métallique de tailles diverses,
uniformément subdivisés en cellules remplies d’enrochement durable (voir figure II.9).
Un gabion typique mesure 2 m de long (l) par 1 m de large (w) et 1 m de haut (h) avec
un grillage de maille 80 × 100 mm ;
o les matelas de gabions sont des gabions dont la hauteur est relativement faible par
rapport à la longueur et à la largeur (voir figure II.9). Un matelas de gabions typique
mesure 6 m de long par 2 m de large et 0.15 à 0.30 m d’épaisseur, avec un grillage de
60 × 80 mm. Les matelas de gabions dépassent rarement les 50 cm de haut pour des
raisons pratiques ;
o les sacs de gabions désignés des gabions en forme de « saucisse » qui servent
principalement en génie fluvial à la protection de pied de berge.
Figure II.9 : Gabions (gauche)
et matelas de gabions (droite)
62
II.5.2 Applications des gabions
Les gabions sont généralement exposés à des courants et à des vagues induites par la
navigation. Les figures II.10 et II.11 donnent des exemples d’applications des gabions dans les
rivières.
Figure II.10 : Protection d’une berge de Figure II.11 : Protection en gabions du lit
rivière en gabions d’une rivière
❖ les gabions ne doivent pas être exposés directement à la vague. La solution consiste à
placer des gros enrochements comme première ligne de défense afin de dissiper une
grande proportion d’énergie de la vague (voir figure II.12) ;
II.6 Géotextiles
Les géotextiles sont des matériaux perméables qui se présentent sous forme de nappe,
habituellement fabriqués avec des matériaux à base de polymères synthétiques. Ils sont utilisés
en génie hydraulique et associés à des matériaux granulaires, comme partie intégrante des
ouvrages hydrauliques. Les géotextiles font partie de la famille des matériaux en forme de
nappes appelés géosynthétiques, qui sont utilisés dans plusieurs applications géotechniques.
63
CHAPITRE III : CARACTERISATION DU SITE
ET COLLECTES DES DONNEES
III.1 Introduction
Nous présenterons dans ce chapitre comment les conditions hydrauliques et
géotechniques sont nécessaires pour le dimensionnement des ouvrages et comment mener la
collecte de ces données.
Figure III.1 : Conditions aux limites hydrauliques dans le cas des eaux maritimes et côtières
64
L’action de dimensionnement d’un ouvrage est souvent déterminée par la condition de
deux paramètres au moins. Dans ce cas, il faut non seulement connaître les valeurs de
dimensionnement prises séparément mais également les valeurs de dimensionnements
combinées.
Parmi les exemples d’actions combinées, on peut citer :
o la hauteur d’eau et des conditions de vague, qui déterminent le niveau de crête d’une
digue maritime ;
o la vitesse des courants et les vitesses orbitales, qui déterminent la masse de matériaux
(enrochements) d’une protection anti-affouillement.
La hauteur d’eau, h (m), est la distance verticale qui sépare le lit du chenal de la surface de
l’eau. Elle est égale à la hauteur d’eau perpendiculaire.
Le niveau est l’élévation ou la distance verticale de la surface libre au-dessus d’un niveau de
référence. Si ce niveau de référence est le point le plus bas de la section du chenal, alors le
niveau est identique à la profondeur d’eau.
La largeur au miroir, B (m), est la largeur de la section du chenal au niveau de la surface libre.
Le périmètre mouillé, P (m), est la longueur de la ligne d’intersection entre la surface mouillée
du chenal et un plan transversal perpendiculaire au sens de l’écoulement.
Les levées ou digues sont des ouvrages en terre qui empêchent les crues d’inonder les zones
inondables.
➢ Données hydrauliques
66
Les hauteurs d’eau et les débits sont les principales conditions aux limites à prendre en
compte dans le dimensionnement des ouvrages. Cela est dû au fait que les autres conditions aux
limites hydrauliques utilisées pour le dimensionnement sont étroitement liées à la hauteur d’eau
réelle.
En règle générale, les hauteurs d’eau sont les données hydrauliques les plus précises,
bien que les mesures varient parfois en fonction de la technique de levé utilisée ou encore en
fonction de facteurs météorologiques (par exemple : vagues soulevées par le vent).
Le débit, Q(m3 / s), d’une rivière est le volume d’eau qui passe au travers d’une section
transversale par unité de temps. Pour un débit régulier et uniforme (sans variations temporelles
ni spatiales), on peut écrire :
𝑄 = 𝑈1 𝐴𝐶1 = 𝑈2 𝐴𝐶2 = . . . = 𝑈𝑖 𝐴𝐶𝑖
3
où 𝑄 = débits (m / s), 𝑈 = vitesse moyenne de l’écoulement 𝑚/𝑠. 𝐴𝐶 = surface mouillée
(m2 ) et les indices associés à 𝑈 et 𝐴𝐶 désignent différentes sections de la rivière.
Lorsque l’on connaît le débit, Q (m3 / s), il est possible de déterminer la vitesse
moyennée sur la section transversale, U (m/s), directement à partir de Q et de la surface
mouillée, 𝐴𝐶 (𝑚2 ), à l’aide de l’équation : 𝑈 = 𝑄/𝐴𝐶 .
Lorsque la profondeur moyenne, h(m), est petite par rapport à la largeur, B(m), (par
exemple : B/h supérieur à 20), la vitesse moyennée sur la section, U (m/s), peut être
déterminée de façon approximative grâce à l’équation : 𝑈 = 𝑄/(𝐵ℎ).
68
❖ les types de sols et de roches, ainsi que leur stratification ou leur structure ;
❖ la nappe phréatique ou le profil des pressions interstitielles ;
❖ la résistance et les propriétés de déformation des sols et des roches ;
❖ le risque de pollution des sols ou de la nappe phréatique, susceptible de nuire à la santé
publique ou à l’intégrité de l’ouvrage.
L’étude se déroule généralement de la façon suivante :
❖ visite du site ;
❖ études sur table ;
❖ reconnaissances sur le terrain (mesures géophysiques, nombre limité de forages
d’excavations, d’essais in situ et d’essais de laboratoire).
• profil du sol ;
• présence de cavités naturelles ou artificielles ;
• dégradation des roches, des sols ou des matériaux de remplissage ;
• effets hydrologiques ;
• failles, joints et autres discontinuités ;
• fluage des masses de sols et de roches ;
• sols et roches gonflants ;
• présence de déchets ;
• historique du site et ses environs.
Le programme doit fournir les informations et les valeurs des caractéristiques requises ;
il doit au besoin, comprendre :
➢ des visites supplémentaires du site ;
➢ des études sur table supplémentaires ;
➢ des reconnaissances de terrain supplémentaires, telles que des essais in situ, un
prélèvement du sol et de la roche, des essais en laboratoire, des mesures piézométriques,
des reconnaissances géophysiques supplémentaires et des essais à grande échelle.
69
o les hypothèses de dimensionnement sont conformes aux caractéristiques réelles du sol
en place ;
o les quantités et les propriétés des matériaux de construction livrés correspondent à celles
prévues dans le dimensionnement ;
o les travaux de construction sont réalisés dans le respect des spécifications du projet ;
o l’ouvrage et la zone avoisinante se comportent comme attendu.
Il faut pour cela déterminer les points suivants, selon les cas :
70
Il faut prêter une attention particulière aux sites qui ont déjà été utilisés par le passé, où l’état
naturel du sol peut avoir été perturbé (par exemple : réparation ou modernisation de l’ouvrage).
Les reconnaissances du sol comprennent de préférence des reconnaissances in situ et
des essais en laboratoire :
- des reconnaissances géophysiques (sondage acoustique, imagerie par sonar latéral,
élaboration du profil du sous-sol du fond, géoradar) ;
- des essais in situ (essai de pénétration, essai de pénétration statique avec mesure des
pressions interstitielles, essai de pénétration au carottier, essai de pénétration
dynamique, essai pressiométrique, essai de dilatation, essai de chargement de plaque,
essai au scissomètre de chantier et essai de perméabilité) ;
- des prélèvements des sols et des roches par forage, carottage et excavation, afin de
décrire et de tester les échantillons en laboratoire ;
- des mesures piézométriques pour caractériser les nappes phréatiques et déterminer le
profil des pressions interstitielles et leurs variations ;
- des essais de charges in situ servant à déterminer par exemple la portance ou le
comportement du sol directement sur des prototypes d’éléments d’ouvrage.
71
✓ compilation des coupes de sondage, comprenant des clichés des carottes et uns
description du sous-sol basée sur les comptes rendus réalisés in situ ;
✓ date des opérations de reconnaissances du sol ;
✓ reconnaissances sur site de la zone dans son ensemble, axées notamment sur le
comportement des ouvrages voisins, les parties exposées de la carrière et les aires
d’emprunt, les zones d’instabilité et les difficultés rencontrées lors de l’excavation.
Quelques définitions
Chenal : Partie d’un plan d’eau suffisamment profonde pour y permettre la navigation,
impossible ailleurs.
Epi (en côtier) : ouvrage généralement perpendiculaire au littoral, construit dans le but de
contrôler le transit littoral.
Epi (en fluvial) : ouvrage perpendiculaire aux berges d’une rivière et rattaché à celles-ci, conçu
pour protéger les berges ou pour fournir une profondeur d’eau suffisante à la navigation.
Estran : Zone transversale à la côte comprise entre le niveau moyen des hautes eaux (de vive
eau) et le niveau moyen des basses eaux (de vive eau).
Hauteur maximale de l’eau : niveau d’eau maximal, incluant la surélévation due à une crue,
servant au dimensionnement d’un barrage.
Hauteur significative : hauteur moyenne du tiers supérieur en hauteur pour un état de mer
donné.
Inondable, Submersible : se dit d’une zone ou d’un ouvrage pouvant se trouver sous le niveau
de la mer ou dans une plaine d’inondation.
Niveau de référence : ligne, plan ou surface permanent utilisé comme référence pour le calcul
des niveaux d’eau.
Certains des paramètres qui servent à évaluer la stabilité hydraulique des ouvrages
hydrauliques sont des combinaisons de paramètres hydrauliques (action) et de paramètres des
matériaux (résistance). Les paramètres pertinents dans le cadre de la stabilité structurelle
peuvent être répartis en quatre catégories, analysées ci-dessous :
❖ attaque de la houle et des courants ;
❖ caractérisation de l’enrochement naturel ;
❖ section transversale de l’ouvrage ;
73
❖ réponse de l’ouvrage.
Les réponses structurelles liées à l’attaque des courants sont classées comme suit :
74
Figure IV.1 : Schéma explicatif
d’un ouvrage de fond
Les actions qui s’exerce sur les ouvrages de fond proviennent de la houle, les courants
ou d’une combinaison de houle et de courants.
75
Figure IV.2 : Butée de pied (ou berme
au niveau de l’eau au repos) d’une digue
fluviale (Source : Rijkswaterstaat)
Les filtres ont deux fonctions principales : éviter la migration des particules fines à
travers la couche en enrochement et permettre l’écoulement de l’eau depuis le fond ou la berge
vers le plan d’eau, par les interstices présents entre les éléments. Ils peuvent également avoir
d’autres fonctions importantes telles que celle de séparer les couches ou de régler le sol sur
lequel repose l’ouvrage, ce qui permet de placer la carapace de manière plus aisée et plus
régulière. Ils peuvent également constituer un chemin d’écoulement préférentiel. Dans ce cas,
il est essentiel de prendre des mesures adéquates favorisant l’écoulement de l’eau à travers des
ouvertures suffisamment larges dans la carapace ou visa des barbacanes dans le cas de carapaces
imperméables.
76
o Les reconnaissances géotechniques permettant d’obtenir un modèle géotechnique de
l’ouvrage et de sa zone d’influence, auxquelles s’ajoute une analyse des matériaux de
construction, afin de disposer d’informations sur les propriétés des matériaux, qui seront
utilisés comme carapace, noyau, etc. dans les ouvrages hydrauliques ;
Les ouvrages hydrauliques présentant une partie spécifique en béton ou en acier (par
exemple : mur de couronnement en béton) nécessitent également d’effectuer des études
géotechniques, hydrauliques et structurelles. Des études géotechniques pertinentes doivent être
utilisées lors des analyses hydrauliques et structurelles.
Les études géotechniques sont nécessaires pour éviter la rupture ou les déformations
excessives de l’ouvrage ou de ses fondations. La conception géotechnique doit être effectuée
par des ingénieurs qualifiés et expérimentés.
Les différents types d’ouvrages hydrauliques sont soumis à des actions de natures
diverses, et seront donc confrontés à des problèmes spécifiques. Les risques géotechniques
peuvent néanmoins être résumés comme suit pour tous les types d’ouvrages :
➢ Instabilité du talus ;
➢ Rupture du talus induite par les actions hydrauliques (houle, courant, différence de
charge et gravité) ;
➢ Erosion des particules fines induite par l’action hydraulique dans le cas d’un
fonctionnement insuffisant du filtre, ce qui risque d’entraîner une rupture du talus (grand
glissement) ou le tassement de celui-ci ;
77
Les ouvrages maritimes et côtiers (digues portuaires, protections de haut de plage, brise-
lames, revêtements, épis) peuvent subir des ruptures en cours de construction (ou même en
service), notamment sur les sols mous caractérisés par une faible capacité portante, ou des
tassements généralisés, localisés ou différentiels excessifs. Il faut donc procéder, lors de la
conception aux vérifications suivantes :
✓ Analyse de la stabilité du sol sur lequel reposent les fondations et de l’ouvrage aux
différentes phases de la construction, en tenant compte des mécanismes de rupture
connus (rupture par dépassement de la capacité portante et rupture le long d’une surface
par glissement) ;
Ces vérifications doivent également être effectuées pour tous types d’ouvrages de
fermetures et de barrages-réservoirs, ainsi que pour les ouvrages des voies navigables
intérieures, tels que les digues contre les crues, notamment.
IV.3.2.a) Généralités
Il faut procéder à une analyse géotechnique pour toutes les situations critiques, définies
comme des situations de calcul. Pour chaque situation de calcul, il faut identifier et déterminer
les types et l’intensité des actions ainsi que les propriétés physiques et mécaniques des sols et
du matériau à prendre en compte. Ces paramètres diffèrent pour les états-limites de service
(ELS) et pour les états-limites ultimes (ELU).
78
IV.3.2.b) Situation de calcul géotechnique
La situation de calcul géotechnique est définie par la géométrie du sol et de l’ouvrage,
les valeurs des paramètres mécaniques et physiques des sols et de la roche, et les valeurs des
actions.
Les paramètres géotechniques du sol et des matériaux rocheux sont déterminés à partir
des différentes reconnaissances géotechniques et, pour les enrochements, à partir des
reconnaissances en carrière.
o Actions permanentes (par exemple : poids propre, hauteur moyenne du niveau d’eau) ;
o Actions variables (actions limitées dans le temps liées à l’exploitation de l’ouvrage telles
que la charge de circulation, les variations de la hauteur d’eau induites par la marée,
baisse de niveau d’eau dans un tronçon de canal lors de travaux de maintenance) ;
o Actions sismiques
Les actions peuvent être soit des actions géotechniques, qui proviennent directement de
ou sont transmises à travers les sols ou les matériaux rocheux, soit des actions directement
exercées sur un ouvrage en acier ou en béton, sans aucune interférence du comportement du sol
ou des matériaux rocheux différentes actions peuvent s’exercer sur un ouvrage de façon
simultanée ou en combinaisons spécifiques, qui doivent être spécifiques par des règlements ou
par le maître d’ouvrage.
Au cours de leur durée de vie, les ouvrages hydrauliques doivent satisfaire à une série
de conditions rassemblées sous le nom état-limite de service. Ces critères garantissent que
l’ouvrage fonctionne conformément aux attentes du client ; ils comprennent :
• La stabilité de l’ouvrage ;
79
Figure IV.3 : Exemple d’ELS : le tassement de la crête d’une digue induit
Figure IV.4 : Exemple d’ELU : rupture du talus aval à forte pente entraînant la rupture de
tout le barrage, suite à une variation extrême du niveau d’eau.
o Etats-limites ultimes
Les états-limites ultimes se répartissent généralement en 5 catégories :
3. Perte d’équilibre de l’ouvrage ou du sol due à une sous-pression causée par la charge
hydraulique ou à d’autres actions verticales ou horizontales induites par l’effet de la
80
circulation de l’eau interstitielle, par exemple sous-pression d’un barrage lors du
remplissage du bassin de retenue.
Parfois, le phénomène de rupture concerne à la fois le sol et l’ouvrage, par exemple dans
le cas d’une rupture de talus (grand glissement) se produisant à la fois à l’intérieur de l’ouvrage
et dans le sol de fondation. Les pressions hydrauliques ont une influence décisive sur la stabilité
de nombreux ouvrages hydrauliques.
o Etats-limites de service
Les états-limites de service (ELS) désignent généralement les types de déplacements et
de déformations suivants :
• une description moyenne de la structure du sol et de son état réel, comprenant sa porosité
(ou indice des vides), sa teneur en eau et de son degré de saturation, de la masse ou du
poids volumique du sol pris globalement, du sol sec, des particules et de l’eau
interstitielle ;
• une description moyenne de la nature et des dimensions des particules (distribution
granulométrique, limites de consistance des argiles, teneur en matières organiques,
teneur en calcaire, etc.) ;
• une description moyenne de la densité réelle par rapport aux différentes densités
possibles (indice de densité, optimum Proctor normal ou modifié) ;
• l’application de la mécanique des milieux continus pour analyser la résistance et la
déformation du sol et des masses rocheuses ;
• l’application de la mécanique des solides pour certaines analyses de la résistance des
masses de sol et pour l’étude de résistance et de la déformation des masses rocheuses.
81
CHAPITRE V : CONCEPTION DES OUVRAGES EN MER
Les digues à talus sont intéressantes parce que leur talus côté mer les vagues de tempête
à se déferler et que, de ce fait, son énergie est dissipée, ce qui entraîne seulement une réflexion
partielle. Ces ouvrages sont généralement très nombreux pour des raisons suivantes :
• lorsque des blocs d’enrochement artificiel sont nécessaires, ils ne font appel qu’à des
techniques de construction simples ;
• même avec des équipements, des ressources et des savoir-faire professionnels limités,
il est possible de construire des ouvrages qui fonctionnent efficacement ;
• grâce à leur flexibilité, ces ouvrages ne sont pas très sensibles aux tassements
différentiels. Les ouvrages surmontés d’une route ou d’un mur de couronnement en
béton rigide font exception car ils ne résistent qu’à des tassements différentiels très
limités. Les talus et la large base contribuent à répartir les charges, ce qui peut souvent
se traduire par des exigences moins strictes en matière de fondation que pour un ouvrage
vertical comparable placé directement sur le fond de la mer.
82
V.1.1.a) Considérations liées à la conception et approche générale
En matière de conception, les principaux éléments à prendre en compte sont les
suivants :
o l’utilisation des infrastructures à protéger (telles que les quais, les bassins portuaires) et
l’étendue de la protection nécessaire ;
o le plan de masse du port ;
o la durée d’indisponibilité acceptable ;
o la durée de vie des infrastructures et par conséquent celle de la digue ;
o le risque acceptable pendant la durée de vie de l’ouvrage ;
o le niveau de maintenance admissible et la facilité de mise en œuvre ;
o l’apparence architecturale acceptable ;
o l’impact environnemental acceptable.
V.1.1.b) Définitions
Les digues à talus sont des ouvrages constitués de matériaux rocheux, habituellement
protégés par une carapace de blocs d’enrochement naturel ou blocs artificiels de plus grandes
dimensions. Les digues servent généralement à mettre à la disposition des navires des eaux
calmes pour l’amarrage ou le mouillage, à l’abri des courants. La figure V.1 ci-dessous montre
une coupe-type d’une digue à talus, avec ses divers éléments.
83
On distingue différents types de digues :
3. Digue à berme
Dans ce cas, le talus côté mer présente une berme en enrochement naturel.
84
Il s’agit d’un soubassement en enrochement sur lequel des caissons sont placés. Dans
certains cas, le soubassement n’est qu’une fondation peu élevée pour les caissons (voir
l’illustration 5a de la figure V.2) mais dans d’autres il peut représenter une proportion
significative de la profondeur (voir l’illustration 5b de la figure V.2). Ce soubassement
peut avoir ou non besoin de protection selon sa profondeur. Ce type de digue sert
principalement de protection portuaire.
Outre ces différents types de digues et de manière plus générale, on distingue les digues
reliées à la côte des digues dites foraines. Dans la plupart des cas, les digues sont reliées à la
côte. Ces ouvrages ont une racine côté terre. Les digues foraines en sont complètement
déconnectées.
85
Figure V.3 : Schéma d’une digue à talus.
Revanche de la crête, 𝑹𝒄
La largeur de la crête, R c (m), doit être suffisante pour permettre qu’au moins 3 blocs
d’enrochement naturel ou artificiel soient placés sur la crête. Cet impératif est particulièrement
important si l’on s’attend à un franchissement significatif. Dans le cas de l’enrochement naturel,
une largeur de crête de trois ou quatre blocs est une valeur minimale classique. Les blocs situés
sur la crête doivent être placés avec une imbrication ou une densité de pose maximale pour une
86
stabilité optimale face à l’action de la houle. Pour cela, la largeur de la crête du noyau, 𝐵𝑛𝑜𝑦𝑎𝑢 ,
est mesurée au minimum 1 mètre au-dessus du niveau des hautes eaux tandis que, dans des
conditions exposées, 2 à 3 m au-dessus de la pleine mer moyenne de vive-eau préférables.
Angle du talus, 𝛂
L’angle du talus, 𝛼 (°), adopté lors du dimensionnement de la face avant doit idéalement
être aussi élevé que possible afin de minimiser de volume de l’ouvrage mais il dépend de la
stabilité hydraulique et géotechnique. En règle générale, la pente n’est pas plus raide que 3/2,
sauf dans le cas de blocs artificiels pour lesquels la pente la plus adaptée est généralement
recommandée par le développeur du bloc. La pente peut alors aller jusqu’ç 4/3. Cet angle peut
être comparé à l’angle de repos naturel du matériau déversé sous l’eau, qui peut être équivalent
à une pente de 1.2/1. Dans le cas des blocs artificiels, les blocs massifs en double couche sont
placés sur des talus de pente comprise entre 5/2 à 3/2, et les blocs en simple couche à forte
imbrication sont placés de préférence sur un talus de pente comprise entre 3/2 et 4/3. Les talus
moins inclinés sont acceptables mais, dans le cas des blocs à forte imbrication. En règle
générale, le talus arrière est construit aussi incliné que possible, mais toutefois rarement au-delà
de 4/3.
Conception du musoir
Le musoir est extrémité côté mer à tracé circulaire d’une digue à talus connectée à la
côte ou les deux extrémités d’une digue foraine. Les musoirs sont fortement exposés aux
tempêtes à cause, d’une part, des vagues diffractées et, d’autre part, des franchissements ; il faut
donc y prêter une attention particulière lors du choix de la taille des blocs d’enrochement. La
figue V.4 ci-dessous présente une configuration type de musoir.
87
Figure V.5 : Entrée du port avec musoir en béton (Saba, Antilles néerlandaises).
Lors de la conception des musoirs, il faut également tenir compte des éventuels futurs
prolongements de la digue. Le démantèlement et l’enlèvement de gros blocs dans le cadre de
modifications futures n’est pas une tâche aisée, en particulier s’il s’agit de blocs à forte
imbrication.
Une fois la taille des blocs d’enrochement adopté, les épaisseurs des couches (carapace :
𝑡𝑎 , sous-couche : 𝑡𝑢 ) découlement de la nécessité de disposer les blocs naturels de manière
aléatoire en double couche afin que les couches intérieures soient convenablement protégées en
chaque endroit, même si quelques blocs individuels sont emportés de manière occasionnelle.
La profondeur de la butée de pied côté mer, ℎ𝑡 , est généralement d’au moins 1𝐻𝑠 à 1.5𝐻𝑠
au-dessous du niveau des basses eaux et a une influence sur la taille requise des blocs. La
88
profondeur de la butée de pied côté terre dépend de l’agitation dans le port et de l’importance
du franchissement. On estime par principe qu’une profondeur de 3 m peut être considérée
comme acceptable dans la plupart des cas.
Largeur de la butée, 𝑩𝒕
Dans le cas des digues à talus, la largeur de la butée de pied, 𝐵𝑡 , doit en règle générale
permettre le placement d’au moins trois blocs. L’épaisseur de la butée doit être basée sur les
recommandations en matière d’épaisseurs des couches évoquées ci-dessus.
Dans des eaux relativement profondes et lorsque le fond marin est sableux, il est souvent
possible d’utiliser une plus petite paille de blocs dans la butée de pied de la digue pour soutenir
la carapace principale.
89
Figure V.7 : Différents types de construction de pieds constitués
de blocs d’enrochement artificiel en simple couche.
Largeur des épaulements, 𝑺𝒔 et 𝑺𝒍
90
Figure V.9 : Configurations de murs de couronnement.
Dimensions principales
𝒉𝒇 comme hauteur d’eau au-dessus du pied, correspond à 𝒉𝒕 . Plus bas encore sur le talus en
direction du pied, il est possible d’utiliser des blocs de plus en plus petits étant donné que l’exposition
aux actions hydrauliques diminue.
La largeur de la berme, 𝑩𝑩 , doit être déterminée en équilibrant le coût de la digue avec la
probabilité qu’elle subisse un dommage. Il est préférable que la berme soit aussi large que possible.
La hauteur de la berme doit être de l’ordre de 𝒉𝑩 ≈ (𝟎. 𝟓 − 𝟎. 𝟗) 𝑯𝑺 au-dessus du niveau
d’eau de projet.
La hauteur de la crête, 𝑹𝒄 , est déterminée par le débit franchissant admissible. Elle est souvent
fixée aux alentours de 𝑹𝒄 ≈ (𝟏. 𝟎 − 𝟏. 𝟒) 𝑯𝑺 .
a. La protection de talus sur les remblais, y compris ceux qui se trouvent au-dessous
des quais sur pieux,
b. La protection de pied des quais verticaux afin d’empêcher la perte de matériau qui
pourrait réduire la stabilité de l’ouvrage,
c. La protection de fond devant les quais verticaux et les talus en enrochement, autour
des pieux, afin d’empêcher l’érosion du fond et de protéger le volume de sol qui
fournit une résistance passive,
d. Les soubassements en enrochement qui se trouvent sous les quais-poids, soit dans
le but de former une couche de nivellement afin d’aplanir les variations du niveau
du fond, soit pour répartir les fortes charges d’appui du mur vers le fond, soit pour
réduire la hauteur du mur afin que son dimensionnement soit économique.
1.a) Pieux de béton forés dans le rocher et poutre de pied en béton posée en surface.
Avantages :
Inconvénients :
94
• Les interventions sur la poutre de pieds sont rendues difficiles par la possibilité
d’un effondrement du revêtement si la poutre est enlevée ;
• Il existe un risque d’affouillement devant la poutre de pied ;
• Lors de la conception des pieux, il faut tenir comte des phénomènes d’abrasion
et de corrosion de l’acier des pieux.
Avantages :
95
2. Couche imperméable proche du niveau de la plage
2.a) Prévoir un rechargement régulier du pied
Avantages :
Inconvénients :
Figure V.14.a) : Détail d’un pied – Couche imperméable proche du niveau de la plage :
une maintenance intermédiaire est nécessaire.
2.b) Excaver jusqu’à la couche imperméable et fonder le pied dessus
Avantages :
Inconvénients :
• L’excavation est significative dans la plage, en particulier lorsque les talus ont
une faible inclinaison, ce qui exige une vaste surface d’excavation ;
• L’assèchement peut être nécessaire à cause de la présence à cause de
l’abaissement du niveau de fondation ;
• La quantité d’enrochement dans l’ouvrage augmentera à cause de l’abaissement
du niveau de fondation ;
• L’excavation se remplira partiellement à chaque marée, ce qui exigera une
nouvelle excavation.
96
Figure V.14.b) : Détail d’un pied – Couche imperméable proche du niveau de la plage :
Excavation jusqu’au fond rocheux.
3. Plage de sable/galets
Avantages :
Inconvénients :
Figure V.15.a) : Détail d’un pied – Plage de sable ou de galets ayant un faible potentiel
d’affouillement.
97
3.b) Potentiel d’affouillement modéré
Avantages :
Inconvénients :
Figure V.15.b) : Détail d’un pied – Plage de sable ou de galets ayant un potentiel
d’affouillement modéré.
Avantages :
Inconvénients :
• Il est possible qu’une excavation profonde soit nécessaire, mais des talus
latéraux difficiles à maintenir, en particulier lorsque la construction se déroule
sous l’eau ;
• Des fosses d’affouillement localisées apparaîtront autour des blocs du pied.
98
Figure V.15.a) : Détail d’un pied – Plage de sable ou de galets ayant un
fort potentiel d’affouillement modéré.
Avantages :
Inconvénients :
Figure V.15.b) : Détail d’un pied – Fort potentiel d’affouillement, pas d’excavation.
99
CHAPITRE VI : CONCEPTION DES OUVRAGES DE FERMETURE
VI.1 Introduction
VI.1.1 Définitions
Les ouvrages de fermeture se définissent généralement comme des ouvrages servant à
effectuer et à maintenir la fermeture d’un bras de rivière, d’un estuaire ou de tout autre plan
d’eau. Une fermeture peut être permanente (barrage-réservoir, barrage estuarien), partielle
(barrage mobile) ou temporaire (batardeau). La caractéristique commune à tous les ouvrages de
fermeture est que pendant la phase de fermeture, les vitesses du courant dans la passe
augmentent progressivement et atteignent leur maximum juste avant que la fermeture ne soit
achevée. Les vitesses deviennent nulles immédiatement après la fermeture totale de la passe.
Pour les ouvrages de fermeture, il est essentiel de planifier et d’échelonner précisément
le processus de construction en tenant compte des conditions aux limites hydrauliques et
physiques.
La plupart des barrages pour lesquels il est nécessaire d’effectuer des travaux de
fermeture sont conçus et construits dans l’un des buts suivants :
o retenir l’eau (par exemple : réservoir ou citerne d’irrigation) ;
o dévier une partie de l’eau d’un bras de rivière soit de façon permanente (par exemple :
irrigation), soit de façon temporaire (par exemple : batardeau).
▪ barrages-réservoirs ;
Les paragraphes suivants proposent une définition des ouvrages mentionnés ci-dessus :
- les barrages de fermeture sont des ouvrages conçus à l’origine pour arrêter
l’écoulement de l’eau, mais également, dans certains cas, pour servir de barrages de
retenue temporaires destinés à protéger un site sur lequel on va construire en cale sèche
un barrage ou tout autre ouvrage de grandes dimensions (par exemple : vanne, barrage,
station de pompage-drainage, écluse de navigation) ;
100
- les barrages-réservoirs sont des ouvrages en béton, en maçonnerie, en terre ou en
enrochement servant à retenir un plan d’eau ou à séparer deux plans d’eau ;
- les seuils sont des ouvrages peu élevés, qui peuvent parfois être submergés ;
- les barrages fluviaux sont le plus souvent des ouvrages de hauteur modérée, qui
permettent à un débit spécifique prédéterminé de passer par-dessus l’ouvrage ou, dans
le cas de structures dotées d‘éléments mobiles, généralement appelées barrages mobiles,
à travers la structures lorsque les éléments sont actionnés. Tout comme les déversoirs et
les barrages de vidange, les barrages fluviaux servent à contrôler le débit et/ou les
hauteurs d’eau ;
- les barrages de déviation sont semblables aux barrages fluviaux, à cela près qu’ils ne
sont jamais munis de vannes. La fonction d’un barrage de déviation est généralement
de dévier un cours d’eau pour contourner le site d’un barrage en construction ;
- les déversoirs et les ouvrages de vidange sont des ouvrages par-dessus lesquels ou à
travers lesquels sont rejetés les débits de crue ;
- les batardeaux sont des ouvrages étanches provisoires encerclant tout ou partie du site
de construction de façon à ce que les travaux puissent avoir lieu au sec.
101
VI.2.2 Considérations générales concernant le dimensionnement de la
section transversale
La fermeture d’estuaire a une fonction temporaire, qui consiste à stopper l’écoulement,
alors que le profil final du barrage estuarien assure les fonctions permanentes suivantes :
a) retenir les hauteurs d’eau élevées au large ;
b) empêcher toute infiltration d’eau salée ;
c) résister à l’attaque des courants.
Les conditions aux limites hydrauliques locales dont il faut tenir compte sont les
suivantes :
• les hauteurs d’eau des deux côtés de la fermeture ;
• les différences de charge hydraulique, les débits et les vitesses du courant au niveau de
la passe de fermeture ;
• les vitesses du courant près de l’alignement de la fermeture.
La condition aux limites locale la plus importante en termes de dimensionnement est la
vitesse maximale du courant dans la passe, 𝑈 ̂𝑔 (m/s), qui peut être atteinte dans une situation
ou une phase de fermeture donnée, et à un endroit donné, par exemple au niveau de l’axe de
̂𝑔 qui détermine :
fermeture. C’est en réalité cette vitesse 𝑈
• le débit fluvial est détourné par une déviation provisoire et déversé par la suite plus bas
à l’aval dans le même cours d’eau ou dans un autre bassin fluvial ;
• le débit fluvial est temporairement stocké dans un réservoir et, par la suite, libéré de
manière contrôlée via un déversoir, une centrale électrique ou un système d’irrigation.
Il découle de ce qui précède que les fermetures de rivières sont nécessaires dans les cas
suivants :
o si l’on souhaite fermer un bras (ou plus) d’une rivière dans le cadre de travaux
d’aménagement ou pour créer des dérivations temporaires de la rivière à l’aide de
batardeaux, afin d’établir un environnement sec et sécurité en vue de la construction
d’un barrage permanent et des travaux annexes ;
102
o dans le cadre de la fermeture de passages de dérivation à travers un barrage inachevé au
moment de sa réalisation ou dans le cadre des travaux de dérivation distincts. Dans ce
cas, on parle généralement de fermeture d’ouvrages de dérivation ;
103
Un projet de dérivation peut comprendre une ou plusieurs étapes. En règle générale, les
travaux se déroulent comme suit :
5. Démolition du/des batardeau(x) pour laisser la rivière s’écouler à travers les points de
vidange dans le barrage-réservoir.
Figure VI.2 : Coupe d’un barrage, montrant les batardeaux intégrés dans l’ouvrage final
104
VI.4 Barrages-réservoirs
VI.4.1 Fonctions des réservoirs
Les réservoirs sont conçus pour stocker de l’eau et pour l’évacuer ensuite de manière
contrôlée. Cette évacuation contrôlée s’appuie sur une régulation du débit, de la hauteur d’eau,
ou des deux. La prévention des crues par amortissement de la hauteur des ondes de crue
lorsqu’elles débordent du réservoir, ainsi que la gestion des eaux, sont des exemples-types de
contrôle du débit :
• Le contrôle du niveau de l’eau (ou contrôle de la hauteur d’eau) est nécessaire pour
la navigation et les activités de loisirs ;
• La production d’énergie hydroélectrique et l’irrigation nécessitent une combinaison
des deux types de contrôles.
Figure VI.3 : Barrage d’Imha sur la rivière Banbyeoncheon, en Corée du Sud (Source : KOWACO)
105
VI.5 Barrages à vannes, seuils, barrages fluviaux et barrages de dérivation
VI.5.1 Généralités
Tous ces ouvrages ont des points communs :
o ils sont tous conçus soit pour un écoulement traversant soit pour un déversement ;
o l’écoulement traversant ou le déversement est observé de manière permanente ou quasi-
permanente ;
o il s’agit en général d’ouvrages peu élevés dont la hauteur ne dépasse pas 10 m ;
o ils sont construits dans un seul but.
• lorsque l’on s’attend à ce que les hauteurs d’eau dépassent un certain niveau (barrages
anti-tempêtes) ;
• lorsque l’intrusion d’eau salée est imminente à cause de faibles débits fluviaux ;
• pour lutter contre les marées noires.
Dans la plupart des cas, les barrages de ce type sont construits dans les régions côtières.
Figure VI.4 : Coupe des travaux de protection du fond réalisés pour le barrage anti-tempête
de l’Eastern Scheldt, Pays-Bas.
VI.5.3 Seuils
Les seuils sont construits pour assurer les fonctions suivantes :
▪ déversements contrôlés des rivières dans la plaine inondable si l’on souhaite une
inondation contrôlée de la plaine d’inondation ;
106
▪ sections de déversement des berges de rivière à l’entrée des réservoirs de rétention des
crues ou des chenaux de dérivation des rivières ;
▪ prévention de l’érosion des lits de rivières ou des torrents de montagne à l’aide de seuils
en béton ou de murs de soutènement peu élevés en maçonnerie en moellons ;
▪ barrages de retenue peu élevés construits sur les voies d’eau des estuaires ou sur des
cours d’eau, qui constituent la première étape des barrages anti-marée ;
▪ bandes de matelas de protection du fond dans les barrages anti-marée destinées à stopper
l’érosion régressive des chenaux et à tenir lieu de fondations pour les caissons équipés
de vannes ;
▪ crêtes de déversement qui font partie de digues fusibles ou de déversoirs de
service/annexes sur les culées des barrages-réservoirs.
➢ un barrage de retenue peu élevé à crête large constitué d’enrochement placé sur un
matelas de protection du fond ;
107
Figure VI.6 : Barrage d’Awuru construit sur le Niger (Source : J. Van Duivendijk).
Figure VI.7 : Barrage de dérivation en Chine (face aval) (Source : J. Van Duivendijk).
108
CHAPITRE VII : CONCEPTION DES OUVRAGES EN RIVIERE ET EN
CANAL
VII.1 Introduction
VII.1.1 Contexte
Les rivières et les cours d’eau sont des entités dynamiques dotées de frontières (par
exemple : le lit et les berges) et soumises à des phénomènes d’érosion et de sédimentation. Les
chenaux artificiels sont souvent faits de matériaux érodables. Dans les cas, il est nécessaire de
construire des ouvrages permettant de stabiliser le lit et les berges, de façon à ce que le chenal
ne migre pas et n’entraîne aucun dommage sur les infrastructures adjacentes.
Figure VII.1 : Protection des berges classique (Source : l’Agence britannique l’Environnement).
109
VII.2 Aménagements fluviaux
Par souci de simplicité, les berges de rivière sont généralement classées comme suit :
o berges cohésives à forte teneur en argile. Cette catégorie comprend également certains
tourbes ;
o berges composites présentant une structure stratifiée (par exemple ; superposition d’un
sol non-cohésif et d’un sol cohésif).
Le cas des berges à fond rocheux est particulier : elles ne souffrent pas de l’érosion sur
des durées de projet normales.
Figure VII.2 : Berges stratifiées présentant une réponse variable aux forces érosives.
110
Un revêtement constitue une forme directe de protection anti-érosion mise en place
pour une berge. Les épis représentent une alternative indirecte, de même que les points durs
qui écartent l’écoulement érosif de la berge.
❖ Revêtements
Les revêtements (ou protections des berges) constituent la forme la plus courante
d’aménagement fluvial. Ils se composent d’une couche de matériau résistant à l’érosion
qui recouvre le matériau érodable des berges, et parfois même du lit de la rivière.
Les épis servent à réduire la largeur d’un bras de rivière en condition de faible débit
pour en améliorer la navigabilité. Les épis constituent également une méthode indirecte
permettant de limiter l’érosion ; ils consistent à dévier les vitesses d’écoulement élevées
pour les éloigner des berges érodables.
Figure VII.4 : Système d’épis sur la Loire (Source : Service Maritime et de Navigation de Nantes).
111
Les points durs sont des épis miniatures qui permettent de dévier l’écoulement et de
l’éloigner de la berge à protéger. Les points durs étant plus courts que les épis, ils sont
également espacés d’une distance réduite.
Figure VII.5 : Digue de protection contre les crues (ici en phase de réhabilitation)
(Source : TPPL-France).
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