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Je m’appelle

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Atelier de rentrée
Présentez-vous-en quelques mots en disant ce que vous attendez de la
6e
Lire un récit : atelier autour des lettres
L'alphabet de Mondo

Mondo, un jeune vagabond, se lie d'amitié avec un vieil homme qui nettoie la plage
chaque matin. Le vieil homme lui apprend à lire à sa manière. "Je voudrais que vous
m'appreniez à lire et à écrire, s'il vous plaît", dit Mondo. Le vieil homme restait
immobile, mais il n'avait pas l'air étonné. "Tu ne vas pas à l'école ?" "Non monsieur",
dit Mondo. Le vieil homme s'asseyait sur la plage, le dos contre le mur, le visage
tourné vers le soleil. Il regardait devant lui, et son expression était très calme et
douce, malgré son nez busqué et les rides qui coupaient ses joues. Quand il regardait
Mondo, c'était comme s'il voyait à travers lui, parce que ses iris étaient si clairs. Puis il
y avait une lueur d'amusement dans son regard et il dit : "Je veux bien t'apprendre à
lire et à écrire, si c'est ça que tu veux." Sa voix était comme ses yeux, très calme et
lointaine, comme s'il avait peur de faire trop de bruit en parlant. "Tu ne sais vraiment
rien du tout ? " « Non-monsieur », dit Mondo. L'homme avait pris dans son sac de
plage un vieux canif à manche rouge et il avait commencé à graver les signes des
lettres sur des galets bien plats. En même temps, il parlait à Mondo de tout ce qu'il y
a dans les lettres, de tout ce qu'on peut y voir quand on les regarde et quand on les
écoute. Il parlait de A qui est comme une grande mouche avec ses ailes repliées en
arrière ; de B qui est drôle, avec ses deux ventres, de C et D qui sont comme la lune,
en croissant et à moitié pleine, et O qui est la lune tout entière dans le ciel noir. Le H
est haut, c'est une échelle pour monter aux arbres et sur le toit des maisons ; E et F,
qui ressemblent à un râteau et à une pelle, et G, un gros homme assis dans un
fauteuil ; I danse sur la pointe de ses pieds, avec sa petite tête qui se détache à
chaque bond, pendant que J se balance ; mais K est cassé comme un vieillard, R
marche à grandes enjambées comme un soldat, et Y est debout, les bras en l'air et
crie : au secours ! L est un arbre au bord de la rivière, M est une montagne ; N est
pour les noms et les gens saluent de la main, P dort sur une patte et Q est assis sur sa
queue ; S, c'est toujours un serpent, Z toujours un éclair ; T est beau, c'est comme le
mât d'un bateau, U est comme un vase. V, W, ce sont des oiseaux, des vols
d'oiseaux ; X est une croix pour se souvenir. Avec la pointe de son canif, le vieil
homme traçait les signes sur les galets et les disposait devant Mondo.
J-M G Le Clézio, Mondo et autres histoires (1978)
Jeux d’écriture
1. Quelle est la lettre qui a la forme bedonnante d'un gros bonhomme ? B
2. Quelle est la lettre qui évoque une guillotine composée de deux montants entre H
lesquels glisse un couperet transversal ?
3. Qui fait penser à un militaire au garde-à-vous ? I
4. Quelle est la lettre qui a l'allure hautaine du prince ? P
5. Qui est un tronc d'arbre prolongé par deux grosses branches dépouillées se Y
dressant vers le ciel ?
6. Qui est un grand seigneur au poing posé sur la hanche ? G
7. Quelle est la lettre qui a une face ronde et joviale s'appuyant sur un petit nœud Q
de cravate ?
8. Qui évoque une chaise sans pied, dossier droit planté sur le sol ? L
9. Quelle est la lettre qui ressemble à une chicane ? N

10. Complétez le texte à l’aide des mots suivants : personnages, lire, histoire, récit.
Ce ……………………………. raconte l’………………………………… de deux ………………………….. :

Mondo et un vieil homme. Ce dernier apprend à Mondo à …………………………………… .

Les personnages désignent …………………………………………………………………………………………………….


Lire s’associe à ……………………………………………………………………………………………………………………....
L’histoire signifie ……………………………………………………………………………………………………………….…..
Le récit signifie ………………………………………………………………………………………………………………..……..
Atelier d’écriture
Présentez-vous sous forme d’acrostiche : épelez votre prénom. Décrivez chacune des lettres
en évoquant ce qu’elles évoquent pour vous par leur forme.

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Lire un poème : atelier autour des mots

Bien placés bien choisis

Bien placés bien choisis

quelques mots font une poésie

les mots il suffit qu’on les aime

pour écrire un poème

on sait pas toujours ce qu’on dit

lorsque naît la poésie

faut ensuite rechercher le thème

pour intituler le poème

mais d’autres fois on pleure on rit

en écrivant la poésie

ça a toujours kékchose d’extrême

un poème

R. Queneau, L’Instant fatal (1966)


1. Pourquoi pouvez-vous dire que ce texte est un poème ?
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2. Selon le poète, quelles émotions provoque la poésie ?
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3. Relevez les mots qui riment avec poème et poésie.
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4. kékchose (v. 11) : ce mot existe-t-il ? Par quoi peut-on le remplacer ?
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Atelier d’écriture
Rédigez la recette d’un poème en établissant une liste des ingrédients, en composant le
champ lexical de la cuisine avec des verbes d’action.

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Lire une scène de théâtre : atelier autour des phrases

Maître de philosophie, Monsieur Jourdain

MONSIEUR JOURDAIN : […] Je voudrais donc lui mettre dans un billet : « Belle
Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour » ; mais je voudrais que cela fût
mis d’une manière galante ; que cela fût tourné gentiment.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en
cendres ; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d’un…

MONSIEUR JOURDAIN : Non, non, non, je ne veux point tout cela ; je ne veux que
ce que je vous ai dit : « Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour ».

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Il faut bien étendre un peu la chose.

MONSIEUR JOURDAIN : Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles-là dans
le billet ; mais tournées à la mode ; bien arrangées comme il faut. Je vous prie de
me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on les peut mettre.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : On les peut mettre premièrement comme vous avez dit :
« Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour ». Ou bien : « D’amour
mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux ». Ou bien : « Vos yeux beaux
d’amour me font, belle Marquise, mourir ». Ou bien : « Mourir vos beaux yeux, belle
Marquise, d’amour me font ». Ou bien : « Me font vos yeux beaux mourir, belle
Marquise, d’amour ».

MONSIEUR JOURDAIN : Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure ?

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE : Celle que vous avez dite : « Belle Marquise, vos beaux
yeux me font mourir d’amour ».

MONSIEUR JOURDAIN : Cependant je n’ai point étudié, et j’ai fait cela tout du
premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et vous prie de venir demain de
bonne heure.

  Molière, Le Bourgeois gentilhomme (1670)


Acte II, scène 4

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