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Novembre 2011 - n°194

Version française

Dossier du mois

LES AGRUMES
http://passionfruit.cirad.fr

Raisin de contre-saison :
encore de bonnes perspectives

Prix des jus et pulpes en Europe

Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite
Citrus
They will just love them...
and ask for more !

The colors
of wellness

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Don Quichotte de Florida ! On
savait grâce au poète Paul Eluard que les
oranges pouvaient être bleues, mais on
ignorait jusqu’alors qu’elles pouvaient
faire de la politique… malheureuse-
ment à leurs dépens. En réaction à la
volonté du gouverneur de Floride
d’avancer la date des primaires
républicaines, le candidat Fred Karger
a lancé une campagne nationale de
boycott de trente jours du jus d’orange
produit dans le Sunshine State ! Monsieur
Karger est un vrai héros de roman et a in-
contestablement une belle carrière devant lui,
quand on sait que Don Quichotte fait rire
depuis des siècles pour défendre de grandes
causes en s’attaquant à des moulins...
Eric Imbert

Editeur
Cirad
S ommaire
En direct des marchés
TA B-26/PS4
34398 Montpellier cedex 5, France p. 2 OCTOBRE 2011
Tél : 33 (0) 4 67 61 71 41
Fax : 33 (0) 4 67 61 59 28 • Avocat : Alliance stratégique entre Mission et Cabilfrut — Promotion de
Email : odm@cirad.fr
http://passionfruit.cirad.fr
l’avocat aux Etats-Unis — Variété d’avocat du mois : le Hass.
Directeur de publication • Exotiques (ananas, litchi, mangue) : Prix de la purée de mangue, du jus
Hubert de Bon d’ananas et de divers fruits exotiques en Europe en septembre 2011 — Litchi
Directeurs de la rédaction de Madagascar : la filière au pied du mur.
Denis Loeillet et Eric Imbert
• Banane : Prix de la purée de banane en Europe en septembre 2011 — Tsar
Rédactrice en chef dust... Le marché russe de la banane n’en finit pas de battre des records de
Catherine Sanchez
prix catastrophiques — La banane du Costa Rica labélisée — Bientôt un
Infographie institut de recherche sur la banane aux Philippines ? — Seconde conférence
Martine Duportal
du Forum mondial de la banane (Guayaquil, 28 et 29 février 2012).
Iconographie
Régis Domergue • Agrumes (orange, petits agrumes et pomelo) : Prix des jus d’agrumes en
Site internet Europe en septembre 2011 — Le greening, pire maladie des agrumes sous
Unité multimédia (Cirad) tous rapports ? — Des pistes pour contourner les problèmes d’interactions
Chef de publicité entre le pomelo et certaines médications — Des fonds européens pour
Eric Imbert développer l’agriculture égyptienne — Variété de petits agrumes du mois : la
Abonnements Clemenules — Un rail pour les exportateurs d’agrumes d’Espagne ! —
Caroline Crampont-Turquès Champagne… sans pépins ?
Traducteur • Fret maritime
Simon Barnard
E. Imbert, D. Loeillet, C. Dawson, P. Gerbaud, T. Paqui, R. Bright
Imprimeur
Impact Imprimerie
n°483 ZAC des Vautes
Le point sur...
34980 Saint Gély du Fesc, France
p. 11 • Raisin de contre-saison — Encore de bonnes perspectives
Deux versions française et anglaise Cécilia Céleyrette
ISSN
Français : 1256-544X / Anglais : 1256-5458
CPPAP Dossier du mois préparé par Eric Imbert : LES AGRUMES
Fra. : 0711 E 88281 / Ang. : 0711 R 88282 p. 15 • Marché mondial de l’orange : une reine à la beauté ternie
© Copyright Cirad
• Panorama statistique mondial : production, importations, exportations
Tarif abonnement annuel
210 euros HT / 11 numéros par an • Prévisions de récolte 2011-12 d’agrumes de Méditerranée : une campagne
moins petite qu’il n’y paraît
Ce document est réalisé par l’Observatoire des
marchés du département PERSYST du CIRAD à
l’usage exclusif des abonnés. Les données présen-
• Maroc Vert : un plan très ambitieux... en passe de devenir une réalité !
tées sont de source fiable, mais le CIRAD ne peut
être tenu responsable de toute erreur ou omission.
• Maladies et ravageurs
Les prix publiés ne peuvent être en aucun cas
considérés comme des prix de transaction. Leur but
• La culture des agrumes
est d’éclairer sur les tendances et les évolutions à
moyen et long terme des marchés. Cette publication
• Les principales variétés d’agrumes
est protégée par copyright, tous droits de reproduc-
tion et de distribution interdits. • Récolte et stockage des agrumes

Prix de gros en Europe


p. 59 OCTOBRE 2011
Crédit photo couverture : Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 1


En direct des marchés

Avocat
Octobre 2011
Malgré une demande assez lente, le mar- Variété d’avocat du mois :
ché est resté très satisfaisant durant tout le Hass. Cette variété s’est substi-
le mois en raison d’un approvisionnement tuée au Fuerte comme standard de la
déficitaire. L’offre de Hass s’est montrée filière et est actuellement la plus
plutôt supérieure à la moyenne. Les cam- plantée à travers le monde. Elle a été
pagnes des origines de l’hémisphère sélectionnée par Rudolph Hass au
Nord se sont développées à un rythme début des années 20 en Californie et
plus lent que les saisons précédentes et enregistrée en 1935. L’arbre est vi-
les volumes ont été modérés. Cependant, goureux et hautement productif. Les
malgré un déclin précoce des arrivages
Alliance stratégique entre fruits ont une forme variable dans
d’Afrique du Sud et du Kenya, les volu- certaines régions de production,
mes cumulés des fournisseurs de l’hémis- Mission et Cabilfrut. Mission, qui
allant de piriforme à ovoïde.
phère Sud ont été plutôt importants du- figure parmi les principaux acteurs du Leur taille moyenne est plutôt
rant la première quinzaine en raison d’ap- marché de l’avocat aux Etats-Unis, faible dans les régions au
ports soutenus du Pérou. Toutefois, l’offre fait un pas de plus dans sa stratégie climat chaud. Ils ont une
de variétés vertes a été limitée, en parti- de sourcing global. Déjà présente en bonne aptitude à la
culier au cours de la première quinzaine. production au Mexique depuis 1984 conservation sur
Le Bacon et les premiers Fuerte d’Espa- au travers de « Mission de Mexico », l’arbre. Leur épi-
gne ont été très présents, mais les ap- cette société vient d’acquérir pour 10 derme présente la
ports de Tig et d’Ettinger d’Israël se sont millions de USD 50% de Cabilfrut, un particularité de
développés tardivement. Ainsi, les prix se des principaux producteurs et com- passer du vert foncé
sont maintenus à un niveau très soutenu, mercialisateurs d’avocat du Chili. au brun violacé à ma-
tant en variétés vertes qu’en Hass. L’objectif est de développer des sy-
turité. Il se détache facilement de la
nergies commerciales aux Etats- pulpe. Les qualités organoleptiques
Unis, en Europe et sur les marchés sont excellentes : flaveur riche (goût
Avocat - France - Prix im port d’Amérique du Sud et d’accroître de de noisette), pulpe onctueuse et non
manière substantielle la capacité fibreuse.
2.8
d’export de Cabilfrut, au travers no-
2.4
tamment d’investissements impor- Source : CIRAD
2.0 tants dans de nouvelles plantations.
euro/kg

1.6
1.2 Source : Freshplaza
0.8
0.4
0.0 Promotion de l’avocat aux
O N D J F M A M J J A S Etats-Unis. Une étude récemment
publiée dans « International Food
11/12 10/11 09/10 and Agribusiness Management Re-
view » démontre chiffres à l’appui
l’efficacité du système de promotion
Par rapport à de l’avocat mis en place aux Etats-
Prix moyen
moyenne des Unis. L’accroissement de la consom-
P Variétés mensuel
2 dernières mation, passée d’environ 180 000 t
R euros/colis
années en 1996 à 480 000 t en 2008, s’est
I
accompagné d’un accroissement en
X Vertes 7.00-7.20 + 15 %
valeur d’environ 5 %, le prix moyen
Hass 10.00-10.50 + 25 % de la livre passant de 94.8 cents de
USD à 99.5. Un exemple à méditer
par les professionnels du commerce
V Comparaison international fruitier, quelle que soit la
© Eric Imbert

O Variétés mois
moyenne des filière.
L précédent
2 dernières
U années Source : IFAMA
M Vertes
E
= - 25 %
S Hass + 13 %

Comparaison Cumul /
moyenne
moyenne des
Origines mois Observations cumul des
2 dernières
V précédent
années
2 dernières
O années
L Chili -5%
Cumul mensuel légèrement inférieur à la moyenne, suite à un développement
- 43 %
U plutôt lent des arrivages de Hass durant la première quinzaine.
M Mexique - 33 % Apports de Hass en développement, mais demeurant très modérés. - 38 %
E ère
S Pérou X 13 Apports de Hass encore très soutenus en 1 quinzaine puis arrêt brutal. + 31 %
Israël - 36 % Début très progressif des campagnes de Tig et d’Ettinger. Volumes modérés. - 36 %
Espagne + 53 % Développement très rapide des apports de Bacon puis de Fuerte. + 52 %

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2 Novembre 2011 n°194


En direct des marchés

Ananas
Octobre 2011
En octobre, la situation s’est améliorée sur Ananas : prix des jus en Europe en septembre 2011.
le marché de l’ananas. L’offre n’a pas été
très importante, mais grâce aux nombreuses Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
opérations de promotion mises en place, les Concentré congelé, 60°Brix, 1 975 Les récoltes asiatiques
opérateurs ont pu écouler les quelques lots variété Cayenne lisse fca Pays-Bas auraient subi de fortes
en leur possession. Thaïlande pluies. La demande reste
Concentré aseptique, 60°Brix, 1 925-1 950
importante pour l’ananas en
variété Cayenne lisse fca Pays-Bas
Ces promotions ont permis des ventes de conserve et les prix sont
Jus simple aseptique NFC, 800-825 fermes. La LMR pour les
Sweet fluides dès le début du mois. L’offre Costa Rica
12°Brix, vrac, variété MD-2 fca Pays-Bas nitrates dans les jus a été
latino-américaine restait cependant très
abaissée de 25 à 15 ppm,
déséquilibrée avec une forte proportion de Concentré congelé, 60°Brix, 1 850-1 875 ce qui a un impact sur le jus
calibres 5 et 6 peu recherchés, tandis que Brésil
variété Perola blanc cfr Rotterdam d’ananas.
les calibres 7 et 8, qui faisaient souvent
Note : fca : free carrier / cfr : cost and freight / Source : MNS-ITC Genève
l’objet des opérations de promotion, étaient
peu disponibles. La première quinzaine a
également été marquée par la présence de
lots résiduels de fruits de resserre, qui ont Fruits : prix des jus et pulpes en Europe en septembre 2011.
souvent gêné la commercialisation des fruits Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
d’arrivage. Au cours de la deuxième quin- Jus simple congelé, 1 450-1 500 La récolte brésilienne devrait
zaine, la demande a été perturbée par les J
6-8°Brix fob Santos être bien moins importante que
congés de la Toussaint qui ont quelque peu la précédente. Les prix de-
freiné la consommation. Pendant cette pé- Acerola Concentré congelé, 14 300 Brésil
vraient donc augmenter d’envi-
riode, les cours sont restés fermes pour les 65°Brix clair fob Santos ron 30 % par rapport à ceux
calibres 7 et 8 (opérations de promotion), notés ici (précédente récolte).
tandis qu’un fléchissement était constaté Concentré congelé, 3 900-4 300 Stocks suffisants. Les ache-
pour les autres calibres. La faiblesse de 50°Brix fot Rotterdam teurs de concentré ont couvert
l’offre globale de Sweet en deuxième quin- leurs besoins jusqu’à la fin de
zaine a cependant permis d’éviter une Equateur l’année. Les ventes de NFC
NFC, 11°Brix 1 650-1 750
baisse plus prononcée des prix. Fruit sont fermes pour des prix relati-
cfr Rotterdam vement stables. Après deux
de la
L’offre de Cayenne, présente seulement au ans de bonnes récoltes, les
passion cultivateurs équatoriens doivent
cours de la première quinzaine, a été encore Concentré congelé, 4 100 fca décider de replanter ou non,
une fois très confidentielle. 50°Brix Pays-Bas df sachant que les coûts ont aug-
Pérou
menté. Maïs et soja semblent
Dans l’ensemble, le marché avion est resté des alternatives intéressantes.
sous-approvisionné tout au long du mois. Pulpe simple asep-
760-795 Le marché est stable et les prix
Plusieurs facteurs semblent avoir été à l’ori- Afrique
tique, 9°Brix, rose
fca Pays-Bas inchangés.
du Sud
gine de cette baisse de l’offre : grèves, fai- en transit
bles disponibilités, etc. Pourtant, aucun Pulpe simple asep- 650-750
sentiment de manque ne s’est dégagé du tique, 8-9°Brix, rose fob Paranagua
marché, bien au contraire. Les ananas de Goyave Pulpe concentrée 950
toutes les origines ont été de qualité assez aseptique, fob Brésil
Brésil
hétérogène, même s’il semble que ce fut 14-16°Brix, rose
moins le cas pour les fruits du Bénin. Globa- Pulpe concentrée 1 000-1 160
lement, la fourchette des cours est restée aseptique, fob Brésil
stable, la différence de prix variant le plus 18-20°Brix, rose
Jus concentré 4 250-4 650 Les stocks sont très limités. La
souvent d’une marque ou d’un arrivage à
l’autre. Ventes correctes mais sans plus Grenade aseptique clarifié, euros/t Turquie nouvelle récolte a débuté en
66°Brix fca Rotterdam octobre.
pour les lots de Pain de sucre du Bénin,
dont la fourchette des cours est restée très Concentré asepti- 1 140-1 150 Marché normal.
que triple, fca Pays-Bas
large tout au long du mois, entre 1.80 et
2.00 euros/kg. Papaye 25°Brix, rouge dp Inde
Jus simple asepti- 780 fca
que, 8°Brix, jaune Pays-Bas dp
Les ventes ont été plus lentes et plus diffici-
Note : fob : free on board (franco à bord) / cfr : cost and freight / fca : free carrier / df : duty free / dp : duty paid /
les que prévu pour le Victoria. A partir de la Source : MNS-ITC Genève
deuxième quinzaine, l’offre a progressé,
notamment celle en provenance de la Ré-
union, alors que la demande, affectée par ANANAS — PRIX IMPORT EN FRANCE — PRINCIPALES ORIGINES
les congés de la Toussaint, était très faible.
Semaines 2011 40 41 42 43
Par avion (euro/kg)
ANANAS — PRIX IMPORT
Cayenne lisse Bénin 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90
Cameroun 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90
Semaines
E 40 à 43
Min Max Ghana 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90 1.80-1.90
U Victoria Réunion 3.30-3.60 3.30-3.50 3.30-3.50 3.00-3.30
R Par avion (euro/kg) Maurice 3.00-3.50 3.00-3.30 3.00-3.30 2.80-3.00
O Par bateau (euro/colis)
P Cayenne lisse 1.80 1.90
Cayenne lisse Côte d’Ivoire 6.00-7.00 6.00-7.00 - -
E Victoria 2.80 3.60
Sweet Côte d’Ivoire 6.00-8.50 6.00-8.50 6.50-8.50 6.50-8.50
Par bateau (euro/colis) Cameroun 6.00-8.50 6.00-8.50 6.50-8.50 6.50-8.50
Cayenne lisse 6.00 7.00 Ghana 6.00-8.50 6.00-8.50 6.50-8.50 6.50-8.50
Sweet 6.00 8.50 Costa Rica 6.00-7.00 6.00-7.50 6.50-8.00 6.50-7.50

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n°194 Novembre 2011 3


En direct des marchés

Banane
Octobre 2011
Le marché, en voie d’amélioration durant Banane : prix de la purée en Europe en septembre 2011.
la première quinzaine, s’est nettement
alourdi en fin de mois. L’approvisionne- Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
ment s’est montré légèrement supérieur à L’offre reste limitée à cause
la moyenne, en raison d’une offre dollar d’une demande en
680-700 augmentation et d’une forte
plutôt importante. Les livraisons équato- ss aseptique, 22°Brix
fca Pays-Bas df demande en frais.
riennes ont été soutenues tant dans l’UE Les prix du biologique
qu’en Russie et ont plus que compensé le devraient augmenter du fait
déficit de toutes les autres origines. Pour Equateur
d’une forte demande en
le reste de la zone dollar, les apports frais. La demande se
colombiens ont été plutôt inférieurs à la ss aseptique biologique, 1 280 euros/t développe pour les
moyenne (fin du pic de production), tout 22°Brix fca Pays-Bas df smoothies bio alors que le
comme ceux du Costa Rica (arbitrage marché des aliments bébé
bio reste stable.
favorable aux Etats-Unis). Les origines
Note : fca : free carrier / df : duty free / Source : MNS-ITC Genève
africaines ont elles aussi été moins pré-
sentes, le déficit ivoirien demeurant plus
marqué que celui du Cameroun ou du
Ghana. La Caraïbe n’a pas sauvé la Tsar dust... Le marché russe de clés, en particulier les Etats-Unis vers
la banane n’en finit pas de battre des lesquels les envois ont reculé d’envi-
mise, les livraisons antillaises demeurant ron 15 % par rapport à la moyenne
plus légères que les saisons précédentes. records de prix catastrophiques. Le
colis de banane verte, qui avait pas- de ces deux dernières années. Cette
Par ailleurs, la demande s’est montrée situation a poussé les exportateurs à
décevante. L’amélioration ressentie en sé dix semaines entre 6.5 et 8.5 USD
durant la période estivale, se négo- renforcer les envois vers d’autres
début de mois sur la plupart des marchés marchés comme la Russie dans des
a fait long feu, les ventes devenant fran- ciait à peine plus de 6 USD fin no-
vembre. Cet enchaînement de mau- proportions parfois déraisonnables.
chement lentes en fin de mois. Les
congés, les jours fériés et la baisse du vaises performances est symptomati-
Source : CIRAD
nombre de promotions semblent avoir eu que de la crise que traverse actuelle-
un impact négatif sur les ventes en Eu- ment le secteur bananier équatorien,
rope de l’Ouest, alors que la revalorisa- fournisseur quasi unique du marché
tion des prix de détail, en partie liée à la russe. La surproduction, qui a
remontée du dollar, a pesé sur les sorties conduit le gouvernement à prendre
en Europe de l’Est. Ainsi, le mouvement des mesures d’urgence durant l’été,
de léger raffermissement des prix percep- se double d’une érosion des parts de
tible durant la première quinzaine a cédé marché sur certaines destinations
la place à une érosion en fin de mois. Le
cours moyen mensuel affiche néanmoins Banane - Equateur - Exportations (cumul fin octobre)
un niveau légèrement supérieur à la
moyenne. 54.6
50.3 53.3
47.3 46.9 46.1
45.3
millions de cartons

41.4 42.2
2009
2010
2011

2.8 2.2 1.8

EUROPE DU NORD — PRIX IMPORT Etats-Unis Asie Europe du Russie


Octobre Comparaison Nord
2011 moyenne des
mois Source : AEBE
2 dernières
euro/colis précédent
années
11.90 0% +3%

Allem agne - Prix vert (2e/3e m arques) EUROPE — PRIX DETAIL


Octobre 2011 Comparaison
17.2 14.8
16.3 11.9 Pays moyenne des
Septembre
14.9 13.3 11.8 type euro/kg 3 dernières
E 2011
11.3 années
U 10.2
euro/colis

R 9.9 France normal 1.32 -1% 0%


O promotion 1.08 -4% -6%
P Allemagne normal 1.12 0% +2%
E discount 0.96 -1% +8%
UK (en £/kg) conditionné 1.22 0% +5%
J F M A M J J A S O N D vrac 0.70 - 12 % - 10 %
Espagne plátano 1.83 +2% -1%
2011 2010 2009
banano 1.29 0% - 10 %

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4 Novembre 2011 n°194


En direct des marchés

Banane
Bientôt un institut de

© Denis Loeillet
Etats-Unis - Prix vert (spot)
17.9 17.9 recherche sur la banane
16.2
E 16.8 17.6 17.3 15.4 aux Philippines ? C’est la volonté
T 16.7 15.6 15.3
du vice-président philippin, qui sou-
A haite appuyer le développement de
T
USD/colis

la cinquième industrie exportatrice du


S
pays. L’objectif est aussi de lutter
U plus efficacement contre la maladie
N de Panama (Fusarium oxysporum
I var. cubense, race 4 tropicale), qui
S explose en Asie du Sud-Est et consti-
J F M A M J J A S O N D tue une menace sérieuse pour l’in- filière, Droits du travail. Que ceux qui
2011 2010 2009 dustrie bananière mondiale. se méfient des grands-messes onu-
siennes se rassurent, cette initiative
Source : Freshplaza n’a rien à voir avec les réunions inter-
USA — PRIX IMPORT gouvernementales qui ponctuaient
Octobre Comparaison La banane du Costa Rica depuis des décennies l’histoire bana-
2011 mois
moyenne des labélisée. L’indication géographi- nière mondiale. En effet, ce forum a
2 dernières que « Banano de Costa Rica » a été comme caractéristique essentielle de
USD/colis précédent
années enregistrée mi-novembre auprès de réunir les acteurs du marché bana-
15.40 0% +1% l’organisation mondiale de la proprié- nier, de la production jusqu’à la distri-
té intellectuelle (OMPI). Selon Jorge bution. La diversité et le nombre des
Sauma, directeur général de COR- acteurs présents et leur volonté affi-
BANA, ce signe de chée de faire avancer la réflexion sur
Russie - Prix vert
qualité va permettre l’avenir de ce marché sont la garantie
16.4 16.7 14.5 de différencier la d’un échange fructueux. Les trois
16.2 13.6 13.5 banane costari- groupes de travail constitués présen-
R
12.4 cienne de ses teront à l’occasion de cette confé-
U 9.2 10.1 concurrentes, rence les projets en cours et les pre-
USD/colis

S notamment au miers résultats obtenus. Le groupe


S 6.7 niveau social et numéro deux sur la répartition de la
I environnemental. valeur semble être le plus actif. Y
E sont menées actuellement des étu-
Source : CORBANA des dans plusieurs pays sur les salai-
res pratiqués au stade production,
J F M A M J J A S O N D
Seconde conférence du sur les niveaux de salaire décents,
2011 2010 2009 Forum mondial de la banane sur la répartition de la valeur tout au
long de la filière, sur les orientations
(Guayaquil, 28 et 29 février
futures du marché, etc. On peut à ce
RUSSIE — PRIX IMPORT 2012) : là où il faut être ! Deux propos tirer un coup de chapeau à
Octobre Comparaison ans après la conférence fondatrice quelques groupes très actifs comme
2011 mois
moyenne des du Forum mondial de la banane l’ONG Banana Link, le distributeur
2 dernières (FAO, Rome, décembre 2009), les anglais Tesco, la transnationale Dole
USD/colis précédent
années parties prenantes de la filière banane mais aussi la FAO. Rendez-vous
12.40 + 23 % + 24 % se réuniront à Guayaquil (Equateur) donc les 28 et 29 février 2012 en
les 28 et 29 février 2012. Ce sera Equateur.
l’occasion de faire le point sur les
projets en cours, conduits par les http://www.fao.org/economic/
Espagne - Prix vert platano* worldbananaforum/
trois groupes de travail : Production
27.2 durable et impact environnemental, conference/fr/
23.8
Répartition de la valeur le long de la
C 24.9 26.0
21.1
A 15.5 14.4 18.1
Source : CIRAD

N 15.5 11.7
euro/colis

A
R
I EUROPE — VOLUMES IMPORTES — OCTOBRE 2011
E
S Comparaison
Origine cumul 2011 par
J F M A M J J A S O N D Septembre 2011 Octobre 2010
rapport à 2010
2011 2010 2009 Antilles - 23 % 0%
Cameroun/Ghana -3% - 15 %
CANARIES — PRIX IMPORT* Surinam = -6% + 13 %

Octobre Comparaison Canaries = 0% - 11 %


2011 moyenne des Dollar :
mois
2 dernières
euros/colis précédent Equateur = +7% + 17 %
années
Colombie* = -5% -4%
18.10 + 25 % - 11 % Costa Rica = nd nd
* équivalent colis 18.5 kg Estimation réalisée grâce à des sources professionnelles / * total toutes destinations
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n°194 Novembre 2011 5


En direct des marchés

Mangue
Octobre 2011
En première quinzaine, le marché de la livrées en petite quantité, se vendaient de
mangue s'inscrivait dans la continuité de plus en plus difficilement face à la concur-
fin septembre, avec des cours relative- rence des Kent, entraînant la suspension
ment bas pour les Tommy Atkins du Bré- des expéditions. La campagne de com-
sil, pourtant en quantités limitées. Mais mercialisation des mangues d'Egypte
les apports cumulés du Brésil, d'Israël et (Kent) se poursuivait jusqu'en troisième
de Porto Rico constituaient encore des semaine d’octobre et elles se vendaient
volumes dépassant le niveau de la de- régulièrement autour de 3.80 euros/kg.
mande. La fin des campagnes d'Israël et Quelques lots de R2E2 d'Australie fai-
de Porto Rico, début octobre, allégeait les saient leur apparition sur les marchés du
approvisionnements européens. Parallè- nord de l'Europe. Vendus à des prix éle-
lement, les importantes livraisons d’Os- vés (autour de 6.50 euros/kg), ces pro-

© Charlotte Brunet
teen d'Espagne détournaient une partie duits se valorisaient difficilement face à la
de la clientèle des traditionnelles man- concurrence brésilienne.
gues bateau. Les produits espagnols
occupaient largement le secteur des mar-
chés de gros, bloquant ce créneau com-
mercial pour les autres origines. En se-
conde quinzaine, la situation s'éclaircis- Mangue : prix des jus et purées en Europe en septembre 2011.
sait du fait du fléchissement des livraisons
espagnoles, laissant davantage d'espace Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
aux fruits brésiliens. Les cours des Tom- Concentré aseptique, L’offre de Totapuri est
my Atkins du Brésil se redressaient sensi- 1 000-1 150
28°Brix, importante et des stocks
blement, alors que ceux des Kent et Keitt cfr Rotterdam
variété Totapuri de 2010 ne seraient tou-
de la même origine restaient plus régu- Purée aseptique, jours pas vendus. Cela
liers compte tenu de moindres quantités. 725-775 proviendrait en partie
14-16°Brix,
cfr Rotterdam d’une augmentation des
variété Totapuri
L'Espagne poursuivait ses livraisons Inde taxes à l’entrée dans l’UE.
Purée aseptique, Les prix demandés pour
d’Osteen avec des volumes en régression 1 950-2 050
17°Brix, l’Alphonso sont toujours
cfr Rotterdam
et des prix en baisse en raison de l'appa- variété Alphonso aussi élevés pour la quali-
rition de problèmes qualitatifs. Elle expé- ss aseptique biologique, 1 800 euros/t té supérieure, dont la
diait également des Kent vendues en 14°Brix, fca Pays-Bas récolte a été faible.
début de mois autour de 3.00-3.50 euros/ variété totapuri dp
kg, en baisse par la suite aux environs de Concentré aseptique, La récolte de Magdalena
2.00 euros/kg. Cette érosion des prix 1 100-1 150 en Colombie devrait être
28°Brix,
fob Brésil similaire à la précédente.
provenait également d'une dégradation variété Tommy Atkins
qualitative des produits. Quelques lots de ss aseptique, 850 Le prix de l’offre de Pal-
Tommy Atkins et de Sensation complé- 14-16°Brix, fob Brésil mer biologique est le
taient la fourniture espagnole. La campa- variétés Tommy Atkins/Palmer Paranagua même que celui du
gne du Maroc s'achevait en première ss aseptique biologique, 850 conventionnel. Ce qui
quinzaine d'octobre à des cours réguliers. 14-16°Brix, fob montre les problèmes
variété Palmer Paranagua rencontrés par les fournis-
seurs brésiliens qui doi-
En début de mois, on observait un ressai- Concentré aseptique,
1 000-1 200 vent composer avec à une
sissement des cours des Kent avion du 28°Brix, vrac,
fca Pays-Bas
Mexique
taxe de 9 % à l’entrée en
Brésil, qui s'affranchissaient progressive- variété Tommy Atkins
Europe des jus et purée
ment de la concurrence espagnole moins Concentré aseptique, de mangue.
1 350
forte. Mais les semaines suivantes, les 28°Brix, Colombie
fob
livraisons brésiliennes progressaient net- variété Magdalena
tement, alourdissant les conditions de Note : fca : free carrier / cfr : cost and freight / fob : free on board (franco à bord) / Source : MNS-ITC Genève
vente. Par ailleurs, la disparité qualitative
(manque de coloration et maturité aléa-
toire) des lots mis en marché pesait sur
les prix. Les Haden de la même origine,
MANGUE — PRIX IMPORT SUR LE MARCHE FRANCAIS — en euros
Moyenne Moyenne
MANGUE — ESTIMATIONS DES Semaines 2011 40 41 42 43 octobre octobre
ARRIVAGES — en tonnes 2011 2010
Par avion (kg)
Israël Autres variétés 3.00-3.50 - - - 3.00-3.50 -
Semaines 2011 40 41 42 43
E Brésil Kent 3.80-4.50 3.50-4.20 3.50-4.20 3.00-4.20 3.45-4.30 3.55-4.40
U Par avion
Brésil Haden 4.00-4.50 3.80-4.20 3.60-4.00 - 3.80-4.20 3.80-4.10
R Par bateau (colis)
O Brésil T. Atkins 3.00-4.00 3.25-4.00 3.50-4.75 4.00-5.00 3.45-4.45 3.85-5.00
Israël 10 - - -
P Brésil Kent 5.00-5.50 4.00-5.00 4.00-5.50 4.50-5.50 4.35-5.35 5.00-6.25
E
Brésil 40 50 90 90 Israël Kent/Keitt 4.50-5.00 - - - 4.50-5.00 -
Par camion (colis)
Par bateau Espagne Osteen 6.00-8.00 5.50-8.00 5.50-7.50 6.00-7.00 5.75-7.60 6.75-7.75
Espagne Kent (euros/kg) 3.00-3.30 2.50-3.00 2.00-3.00 2.00-3.00 2.35-3.10 2.50-3.20
Brésil 1 980 1 850 2 150 2 350 Maroc Osteen 7.00 7.00-7.50 7.00-7.25 -

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6 Novembre 2011 n°194


En direct des marchés

Orange
Octobre 2011
Le marché s’est légèrement dégradé en Agrumes : prix des jus en Europe en septembre 2011.
raison d’apports tardifs soutenus de Va-
Type de jus Prix (USD/t) Origine Commentaires
lencia d’Argentine et surtout d’Afrique du
Sud. Les exportateurs de ces deux origi- 2 600-2 800 Aux USA, les prix du
FCOJ, 66°Brix, vrac
fca Pays-Bas dup FCOJ et du NFC conti-
nes ont concentré leurs envois vers les nuent de baisser dans
marchés de l’UE, plus rémunérateurs que 2 300-2 350
FCOJ, 66°Brix un marché atone. En
fob Santos Brésil
ceux d’Asie ou de Russie. Par ailleurs, la Europe, la grande distri-
demande s’est montrée seulement NFC 650-750 fob Santos bution pèse à la baisse
moyenne du fait de températures élevées FCOJ biologique sur les prix, alors que la
4 500 fob Santos demande diminue et se
pour la saison. Dans ce contexte, les prix 66°Brix
tourne vers les formula-
se sont érodés, tout en conservant un Orange FCOJ, 60°Brix, 2 850-3 050 euros/t
tions moins chères. Les
niveau convenable. L’offre de Naveline orange sanguine fot Italie
ventes de NFC restent
espagnole est restée limitée, les premiers NFC congelé biolo- Italie toutefois stables. Les
1 100 euros/t
changements de référencement dans la gique, 11°Brix disponibilités sont im-
cip Europe df
grande distribution n’intervenant qu’en variété Valencia portantes au Brésil
toute fin de mois. comme en Floride. Mar-
ss congelé biologi- 1 150 euros/t Afrique ché et demande pour le
que, 11°Brix fca Pays-Bas df du Sud biologique sont stables
à ces niveaux de prix.
Concentré congelé, 2 400-2 600 Les ventes de jus aux
58°Brix, rouge cfr Pays-Bas USA continuent de
Concentré congelé, 2 450-2 600 baisser. Le marché est
Floride calme en Europe. Les
58°Brix, rose cfr Rotterdam
stocks seraient pleins
Concentré congelé, 2 400-2 600
Pomelo aux USA et ailleurs et
58°Brix, blanc cfr Rotterdam les prix ne devraient pas
Orange - France - Prix im port
Concentré congelé, 2 000-2 100 augmenter prochaine-
1.0 58°Brix, rouge fob Cuba ment.
0.9 Cuba
Concentré congelé, 2 050-2 100
0.8
0.7 58°Brix, blanc fob Cuba
euro/kg

0.6 Concentré congelé, 3 300-3 500 cfr La récolte argentine


0.5 trouble, 400 gpl principaux ports UE aurait subi des domma-
0.4 ges suite à un temps
Concentré congelé, 4 000-4 259
0.3 très froid. Les prix sont
0.2 trouble, 500 gpl cfr Rotterdam
Argentine stables pour une de-
0.1 Concentré congelé, 5 000-5 200 mande lente.
0.0 clair, 500 gpl cfr Rotterdam
O N D J F M A M J J A S Concentré congelé, 3 800-4 250 cfr En Europe, les prix ont
clair, 400 gpl principaux ports EU baissé au point que les
11/12 10/11 09/10 Citron disponibilités italiennes
Concentré congelé, 2 350-2 470 euros/t
Grèce sont maintenant trop
trouble, 400 gpl cip Europe
chères pour le marché.
Par rapport à Concentré congelé, 2 400-2 550 euros/t
Prix moyen Espagne L’Espagne de son côté
moyenne des trouble, 400 gpl cip Europe a ajusté ses prix à la
Type mensuel
P euros/colis 2 dernières Concentré congelé, 4 600 baisse.
Italie
R 15 kg années trouble, 400 gpl, fca Pays-Bas df
I Orange 1 150 Afrique
X de table 10.00-10.50 -6% ss congelé, trouble
fca Pays-Bas dp du Sud
Orange Concentré congelé, Le marché s’est raffermi
à jus 11.00-11.50 -5% 1 800-2 000
trouble, 400 gpl, suite au manque de jus
fob Santos
8 % de pulpe de citron.
Comparaison
V Concentré congelé,
3 800 Le marché est bon pour
O Type mois
moyenne des Lime clair, 400 gpl, Brésil
fob Santos le jus biologique brési-
2 dernières 8 % de pulpe
L précédent lien en Europe et Améri-
U années Concentré congelé,
3 700 que du Nord.
M Orange +9% trouble, 400 gpl,
fob Santos
de table
E 8 % de pulpe
S Orange + 42 % Note : fca : free carrier / dup : duty unpaid (droits de douane non acquittés) / fob : free on board (franco à bord) / cfr :
à jus cost and freight / dp : duty paid / df : duty free / cip : carriage and insurance paid to (transport et assurance payés par
le vendeur) / Source : MNS-ITC Genève

Comparaison Cumul /
Variétés moyenne
par moyenne des Observations cumul des
V mois
origines 2 dernières 2 dernières
O précédent
années années
L
U Valencia
M d’Argentine + 33 % Envois encore soutenus et concentrés vers l’UE. + 12 %
E
Déclin tardif et volumes très soutenus en fin de saison dans l’UE : prix assez
S Valencia + 44 % -4%
d’Afr. du Sud attractifs dans l’UE, mauvaise situation en Asie, un peu moins en Russie.
Naveline Volumes limités, mais avec un développement un peu plus rapide que la
d’Espagne +9% +9%
saison passée.

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n°194 Novembre 2011 7


En direct des marchés

Pomelo
Octobre 2011
Le marché est resté difficile mais s’est Le greening, pire maladie Des fonds européens pour
progressivement allégé. Les promotions à des agrumes sous tous rap- développer l’agriculture égyp-
des prix très compétitifs mises en place ports ? Une récente étude vient de tienne. « L’Instrument européen de
en début de mois ont permis de réduire montrer que le greening a un impact voisinage et de partenariat » (ENPI)
les très gros stocks disponibles de fruits beaucoup plus rapide que prévu sur va disposer d’une enveloppe budgé-
sud-africains et surtout mexicains. Par les jeunes vergers. Près de 8.5 % des taire de 22 millions d’euros pour aider
ailleurs, les apports des origines de l’hé- arbres âgés de trois ans d’une planta- l’Egypte à développer l’emploi et amé-
misphère Nord ont été beaucoup plus tion expérimentale floridienne mon- liorer les conditions de vie dans les
limités que les années précédentes. Côté traient des symptômes de la maladie, zones rurales. Ces fonds, débloqués
méditerranéen, les livraisons israéliennes entrée à peine quinze mois plus tôt à partir du deuxième trimestre 2012,
ont été très modérées, malgré un poten- dans le périmètre. Les conséquences seront alloués à de petites et moyen-
tiel export revenu à la normale, et les économiques sont inquiétantes car le nes entreprises pour développer des
volumes turcs et espagnols sont demeu- seuil de rentabilité d’une orangeraie projets dans le domaine agricole.
rés inférieurs à ceux des années précé- floridienne n’est atteint qu’à partir de
dentes dans l’UE. Par ailleurs, les arriva- la 11e année dans le meilleur des cas. Source : http://www.enpi-info.eu/
ges de fruits floridiens ont été supérieurs En attendant la découverte de varié-
à la moyenne mais sont restés limités. tés résistantes, les conclusions de
Malgré un raffermissement, le prix des l’étude préconisent de faire passer la
marchandises de l’hémisphère Sud est densité de plantation de 400-500 ar-
resté bas et a eu un impact négatif sur le bres par hectare actuellement à 750-
cours des origines concurrentes, notam- 1 000 arbres, permettant de dégager
ment méditerranéennes. un compte d’exploitation positif après
huit ans. Ce système de production
impose d’utiliser des cultivars moins
Pom elo - France - Prix im port vigoureux et la fertigation.
1.1 Source : The Ledger

1.0
0.9
Des pistes pour contourner
euro/kg

les problèmes d’interactions


0.8
entre le pomelo et certaines
0.7
médications. Des scientifiques de
0.6
l’université de Floride ont peut-être
0.5 trouvé une clé pour redorer l’image du
O N D J F M A M J J A S pomelo, ternie par les problèmes d’in-
teractions potentiellement dangereu-
11/12 10/11 09/10 ses pour la santé entre un composé
de ce fruit, le furanocoumarin, et cer-
taines médications contre l’hyperten-
Prix moyen Par rapport à sion et l’excès de cholestérol notam-
mensuel moyenne des ment. Ces chercheurs ont développé
Type
P euros/colis 2 dernières
une lignée d’hybrides, réalisée en
R eq. 17 kg années
croisant pamplemousse et pomelo,
I
Tropical 9.50-10.50 - 28 % présentant des taux de furanocouma-
X
rin extrêmement bas. Les travaux de
Méditerranéen 13.00-13.50 -7% sélection prendront du temps, mais
les nouveaux cultivars qui en résulte-
ront devraient permettre de lever un
Comparaison
V frein sérieux à la consommation de
O moyenne des pomelo, notamment en Amérique du
© Eric Imbert

Type mois
L précédent
2 dernières Nord.
U années
M Tropical nd Source : Journal of the American
E Society of Horticulture
S Méditerranéen - 65 %

Comparaison Cumul /
moyenne
moyenne des
Origines mois Observations cumul des
2 dernières
V précédent 2 dernières
années
O années
L Floride Apports restant modérés, mais développement plus rapide que les saisons
+ 71 % + 71 %
U passées jusqu’en fin de mois (calibrage plus favorable à l’export).
M Disponibilités très importantes, notamment en raison de très gros stocks
Mexique nd nd nd
E disponibles en début de mois.
S Démarrage très tardif de la saison et volumes nettement inférieurs à ceux des
Israël - 64 % - 68 %
années précédentes, malgré un niveau de production similaire.
Démarrage très tardif de la saison et volumes nettement inférieurs à ceux des
Turquie - 65 % - 65 %
années précédentes, malgré une production très importante.

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8 Novembre 2011 n°194


En direct des marchés

Petits agrumes
Octobre 2010
Les volumes de début de campagne ont acheminées dans des conteneurs
été inférieurs à ceux des années pas- réfrigérés jusqu’à la gare de Silla
sées, en raison d’une récolte déficitaire (environ 10 km au sud de Valence),
en variétés précoces, d’un retard de ma- où elles sont chargées sur un train
turité, de jours fériés en Espagne et de ralliant Londres en 53 heures. Ce
pluies. La faiblesse de l’offre a retardé service, dont la fréquence actuelle
l’ouverture des référencements dans la est hebdomadaire, est assuré par la
grande distribution. Le marché s’est pro- société Inexphill Logistica. En tout,
gressivement alourdi à partir de mi- 2 000 camions chargés de fruits et
octobre. Les volumes se sont développés légumes partent quotidiennement
avec la fin du déficit de début de campa- des zones de production du
gne du fait de l’élargissement de la « Levante » espagnol vers les mar-
gamme variétale et du début des livrai- chés des autres pays d’Europe.
sons marocaines. Cependant, la de-
Source : Levante Agricola
mande a été particulièrement lente : tem- Variété de petits agrumes
pératures élevées pour octobre, climat
social agité en France avec de multiples du mois : la Clemenules. Cette Champagne… sans pépins ?
grèves perturbant les ventes pendant variété espagnole, originaire de la La société andalouse Vegasud vient
deux semaines et début des congés de la province de Castellón, est issue de lancer sur le marché une boisson
Toussaint en fin du mois. Malgré cette d’une mutation spontanée de la clé- alcoolisée à base de jus d’orange. La
deuxième quinzaine difficile, le prix mentine Fine. Le coeur de saison méthode de production, une double
moyen mensuel affiche un niveau satisfai- des clémentines d’Espagne diffère fermentation en cuve puis en bou-
sant, supérieur à celui des autres années. de celui des autres pays producteurs teille, s’apparente à celle des vins
car il est essentiellement composé pétillants fabriqués à partir de jus de
aujourd’hui de la variété Nules, qui raisin. Il ne reste plus qu’à convain-
Petits agrum es - France - Prix im port
représente 600 000 tonnes, c'est-à- cre le consommateur que les qualités
2.7 dire 56 % du total de la production organoleptiques de ce breuvage sont
2.4 espagnole de clémentine, toutes elles aussi proches de celles du
2.1 variétés confondues. Les fruits sont champagne…
1.8 de bonne taille, même s’ils sont légè-
euro/kg

1.5 rement plus petits que les Oroval, et Source : Freshplaza


1.2 d’une belle coloration. Absence de
0.9 pépins et bonne teneur en jus sont
0.6
0.3 ses principaux attraits. Disponible
0.0 dès le mois de novembre, cette varié-
té de mi-saison, voire tardive, a éga-
S O N D J F M A M
lement comme atout majeur une
11/12 10/11 09/10 période de récolte prolongée. Les
fruits peuvent être cueillis jusqu’au
mois de janvier, tout en conservant
Par rapport à leurs qualités commerciales.
Prix moyen moyenne des
Variétés mensuel
P euros/kg
2 dernières Source : CIRAD
R années
I Un rail pour les exporta-
X Clémentine 1.41 +9%
teurs d’agrumes d’Espagne !
Autres petits Une liaison ferroviaire dédiée au
agrumes - -
transport de fruits et légumes frais
entre l’Espagne et le Royaume-Uni a
Comparaison été inaugurée mi-novembre. Les
V
moyenne des
O Variétés mois productions issues de la région de
© Eric Imbert

2 dernières
L précédent Murcie, de celle d’Almeria et de la
U années Communauté Valencienne sont
M Clémentine + 12 %
E
S Autres petits - -
agrumes

Comparaison Cumul /
Variétés moyenne
par moyenne des Observations cumul des
V origines mois
2 dernières 2 dernières
O précédent
années années
L
U Clémentine Disparition du déficit de début de campagne (Marisol, Clemenruby).
M d’Espagne + 12 % Elargissement de la gamme variétale (Clemenpons, Oronules) avec des +7%
E volumes moins déficitaires.
S Clémentine + 150 %
Début de campagne précoce avec des volumes sensiblement supérieurs à la
+ 150 %
du Maroc moyenne.
Clémentine Retard du début de campagne. Volumes limités et déficitaires en raison
de Corse - 81 % - 81 %
d’une récolte inférieure de 30 % à celle des autres années.

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n°194 Novembre 2011 9


En direct des marchés

Fret
Octobre 2011
Le ton de l'éditorial ces dernières semai- fera qu'éloigner encore plus les clients Litchi de Madagascar :
nes au sujet de l'avenir du reefer spéciali- des marques dans une spirale descen- la filière au pied du mur.
sé a été décontracté. Le mois d'octobre a dante. On le sait maintenant, la commer-
confirmé le lancement réussi du service Il est intéressant de noter qu'on a vu des cialisation du litchi de Madagascar
Ecumed de Maersk : le service Équateur - effets bénéfiques pour le reefer spéciali- sur les marchés européens sera
Mer Noire récupère 600 000 cartons de assurée par deux entreprises
sé : Seatrade par exemple a rapporté
banane de la demande hebdomadaire d'importation. La restructuration
que, comme les lignes conteneurs n'ont
spot. Tout aussi importante, la décision de la filière litchi par les exporta-
pas pu dégager des places pour des in-
de toutes les grandes sociétés bananiè- teurs eux-mêmes avec l'appui de
dépendants sur leurs lignes transatlanti-
res intégrées travaillant en Amérique leurs pouvoirs publics s'avère
ques parce que réservées par les gran-
centrale et du Sud de transporter un pour- donc particulièrement stricte. Les
des compagnies, davantage d'importa-
centage de leurs volumes transatlanti- tions indépendantes de fruits ont réservé volumes de fruits seront plafonnés
ques par conteneurs. sur les services directs — ce sont juste- pour les expéditions maritimes à
Ces grandes compagnies qui détiennent ment ces fruits qui sont fournis via des 13 000 tonnes sur deux navires
traditionnellement plus de 70 % du mar- achats directs à la source plutôt que les conventionnels pour la période
ché de la banane en Europe sentent leurs marques. des fêtes de fin d'année et à 2 000
modèles d'entreprise menacés par les tonnes supplémentaires par
Si les grandes compagnies louent une conteneurs pour janvier et février.
distributeurs qui se sont tournés vers des certaine capacité tampon aux lignes
programmes d'achat à la source. A la Diminution des tonnages et du
conteneurs de tiers, il est également vrai nombre de réceptionnaires et
place d'un environnement de valeur ajou- qu'elles ne montrent encore aucun signe
tée avec des marques fortes, la préoccu- mise en oeuvre d'un plan de sur-
d'en faire autant avec leurs propres bana- veillance rapprochée du traite-
pation du coût facilitée par des solutions nes et services. L'industrie de la banane
conteneurs bon marché a entraîné une ment au soufre des fruits consti-
est dans une période de transition et il est tuent les piliers de la stratégie du
perte de parts de marché pour les fournis- peut-être prématuré de tirer trop de
seurs traditionnels. Cette érosion se pour- plus important fournisseur de litchi
conclusions concrètes sur l'avenir des du marché européen. Si ces réfor-
suivra jusqu'à ce que les distributeurs ne reefers. Il est certain que si la structure du
puissent plus s'approvisionner auprès de mes marquent un tournant dans
commerce reste inchangée, il est difficile l'évolution de la filière, la restric-
la production indépendante non-affiliée de d'imaginer que la demande de capacité
banane. tion drastique du nombre de ré-
reefer indépendante disparaisse complè- ceptionnaires n'est-elle pas exces-
La cause du changement est à relier di- tement. sive ? En effet, les entreprises
rectement à l'abolition par l'UE en 2006 écartées ne constituent-elles pas
du quota tarifaire pour la banane et à la un important potentiel de distribu-
réduction progressive de la valeur du tarif tion que les deux sociétés rete-
NPF que, paradoxalement, les grandes nues ne possèdent pas nécessai-
compagnies avaient demandées. Depuis, rement ?
les multinationales ont assisté à la des-
truction de ce qui fut leur marché le plus En tout état de cause, la filière
profitable. litchi de Madagascar se trouve
Devant un tel changement, ces sociétés aujourd'hui au pied du mur. Tout
ont été obligées de réduire leur activité, dérapage par rapport aux mesu-
restructurer et réaligner leurs priorités sur res prévues cette année serait
la réduction des coûts, plutôt que d'utiliser fortement contre-productif.
des stratégies de valeur ajoutée. La mé- Source : Pierre Gerbaud
thode la plus rapide et la plus simple pour
effectuer un tel changement est de faire
transiter une partie des fruits par des
services conteneurs à bas prix. Mais bien
que ceci puisse crever un abcès, d'autres
conséquences s'ensuivent : les grandes
compagnies deviennent vulnérables a) à
des services logistiques plus faibles et b)
à une moindre performance en ce qui
concerne la qualité des fruits. Et ceci ne

MARCHES SPOT Grands reefers Petits reefers


US Cents / Cubft x 30 jours
US Cents / Cubft x 30 jours

Moyennes mensuelles 125 2011 150 2011


2010 2010
100 2009 125 2009
R US$cents/cubic foot Grands Petits 100
75
E x 30 jours reefers reefers
75
E 50
F 50
Octobre 2011 24 35
E 25
25
R
0 0
Octobre 2010 27 55
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51
Octobre 2009 30 59 Semaines / Source : Reefer Trends Semaines / Source : Reefer Trends

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10 Novembre 2011 n°194


LE POINT SUR...

Raisin de contre-saison

Encore de bonnes perspectives

Un potentiel d’exportation de combler le creux entre la fin de la production


encore croissant sous californienne et le début de celle du Chili.
l’impulsion du Pérou

Même si les surfaces stagnent désormais dans la


plupart des pays de l’hémisphère Sud, le potentiel
Une forte demande
d’exportation continue de progresser légèrement de l’Asie du Sud-Est
et a même été d’un assez bon niveau en 2011
(1.25 million de tonnes, en hausse Les envois ont été d’un assez bon niveau au dé-
de 3 % sur 2010), en dépit du part du Chili lors de la dernière campagne
déficit sud-africain qui a fortement (846 000 t, en hausse de 6 % sur 2010), malgré
marqué le début de campagne (fin des surfaces désormais stabilisées. Les résultats
Bien que les conditions 2010-début 2011). Cette crois- ont toutefois été assez décevants sur le marché
sance est cependant essentielle- américain avec un recul de 7 % des volumes,
économiques aient ment imputable au développement tandis que les exportations vers l’Europe sont
freiné la consommation du Pérou qui, avec une progres- revenues à un bon niveau (+ 12 %) du fait de
de raisin de table en sion des exportations de près de conditions de marché favorables, que ce soit sur
30 % par an, est désormais le le marché communautaire (161 900 t, en hausse
contre-saison ces deuxième pays exportateur de de 9 % sur 2009-10 et en baisse de 11 % sur la
dernières années, les raisin en Amérique latine, derrière moyenne des 3 ans) ou en Russie. Mais les en-
importations le Chili. Ses envois ont, en effet,
frôlé la barre des 100 000 t l’an
européennes restent dernier, malgré La Niña, alors qu’il
d’un bon niveau. Ainsi, disposait d’un potentiel d’exporta-
en dépit d’une demande tion de seulement 20 000 à 30 000
t au milieu des années 2000 et de
forte des marchés moins de 5 000 t en 2000-01.
émergents, les
conditions de marché La croissance est d’ailleurs loin
d’être interrompue, les plantations
ont été plutôt favorables allant encore bon train, compte
l’an dernier : fin de tenu d’un report des surfaces d’au-
campagne européenne, tres productions comme l’asperge
ou le riz. La production se déve-
moindre concurrence loppe essentiellement dans le nord
indienne et printemps du pays (Piura) où la vigne arrive
quasi estival. Il pourrait tôt en saison et entre plus rapide-
ment en production que dans la
en être de même en zone traditionnelle d’Ica, où le
partie cette année. développement est désormais plus
ralenti. Aussi, même si 80 % des
surfaces consacrées à l’exporta-
tion se situent encore dans cette
zone, les experts prédisent que le
potentiel de Piura pourrait être supérieur d’ici
quelques années. Cette croissance concerne
toujours essentiellement le Red Globe (77 % des
envois), d’autant qu’il demeure très demandé,
notamment sur le marché chinois où il arrive à la
période du nouvel an. L’offre se déploie égale-
ment en seedless pour le marché américain, afin
© Régis Domergue

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n°194 Novembre 2011 11


LE POINT SUR...

vois ont surtout progressé à destination de l’Asie


du Sud-Est (+ 51 %). L’essentiel des exportations
concerne toujours le Thompson Seedless, ainsi
que le Red Globe et le Crimson Seedless, car les
variétés apyrènes rouges, bien colorées, sont de
plus en plus demandées et plantées. Le potentiel
sud-africain a, en revanche, été tronqué l’an der-
Raisin de table — Principaux pays de l'hémisphère Sud nier par les mauvaises conditions météorologiques
qui ont affecté la province du Nord (- 19 %) et
Exportations totales
l’Orange River (- 17 %), même si les surfaces sont
Afrique globalement stables. Les exportations ont donc
tonnes Total Chili Argentine Pérou Brésil
du Sud baissé de 13 % lors de la dernière campagne
2001 783 330 545 018 186 410 26 629 4 613 20 660 (201 150 t), avec un recul sur la plupart des desti-
nations, notamment le marché communautaire
2002 908 674 654 932 181 834 37 353 8 198 26 357 (162 000 t, en baisse de 5 % sur 2010) et plus
2003 1 002 132 706 332 207 279 39 074 11 846 37 601 particulièrement le marché britannique (- 25 %).
Néanmoins, les exportations continuent de pro-
2004 980 117 692 916 198 293 47 828 12 265 28 815 gresser à destination des pays émergents, avec
2005 1 079 826 738 469 237 244 52 000 16 558 35 555 une hausse de 26 % des envois l’an dernier sur
l’Asie du Sud-Est.
2006 1 211 405 823 247 229 948 73 638 22 322 62 250
2007 1 207 864 802 691 237 394 60 000 28 698 79 081
2008 1 252 454 820 874 241 000 69 718 38 620 82 242 Certaines origines
2009 1 217 244 849 151 228 150 46 265 39 119 54 559 plutôt sur le retrait
2010 1 216 156 798 899 239 310 50 142 67 000 60 805
En revanche, bien que le potentiel de production
2011 1 255 331 846 833 201 150 55 000 92 000 60 348 brésilien demeure d’un haut niveau, avec même
Sources : USDA et professionnelles / Elaboration : Infofruit l’an dernier un niveau de récolte record (1.4 million
de tonnes, en hausse de 11 %), notamment dans
le Rio do Sul (+ 32 %), les exportations peinent à
Raisin de table de l'hém isphère Sud* - UE-27 - Im portations
se maintenir avec 60 000 t. En effet, le taux de
500
change très défavorable avec la hausse du real, la
récession en Europe (60 % des volumes exportés
400 sont destinés à l’UE-27) et la hausse des coûts de
production incitent désormais les producteurs à
000 tonnes

300 privilégier le marché intérieur où la consommation


est par ailleurs croissante. De même, la hausse
200 des coûts de production en Argentine — notam-
ment le coût de la main d’oeuvre qui représente
100 75 % du prix — pèse désormais trop fortement sur
la compétitivité de cette origine. Aussi, même si
0 les surfaces restent stables avec un potentiel de
2000-01 2002-03 2004-05 2006-07 2008-09 2010-11 145 000 t en production, les exportations devraient
baisser, même si elles ont encore atteint 55 000 t
*Afrique du Sud, Chili, Argentine, Pérou, Brésil, Namibie
l’an dernier en raison de conditions de marché
Période : septembre à juin / Source : EUROSTAT assez favorables (60 000 à 70 000 t au milieu des
années 2000).

Raisin de table de l’hémisphère Sud — UE à 27


Importations 2010-11 Encore de bons volumes
sur le marché européen
Volume (tonnes) Valeur (millions d'euros)
comparé à comparé à Même si la plupart des origines ajustent leur stra-
2010-11 2010-11
2009-10 2009-10 tégie face aux difficultés économiques qui plom-
Afrique du Sud 162 833 -5% 371.73 +9% bent le marché européen, ce débouché demeure
prépondérant, en dépit de la baisse amorcée l’an
Chili 161 904 +9% 308.67 + 32 %
dernier et confirmée en 2010-11. Il absorbe en-
Brésil 41 689 + 12 % 83.93 + 17 % core un total de 425 000 t, soit 34 % du tonnage
Argentine 23 678 - 13 % 40.82 - 12 % exporté par les principales origines de l’hémis-
phère Sud. Il faut toutefois souligner que la fin de
Pérou 21 446 + 24 % 48.57 + 27 % campagne précoce des productions européennes
Namibie 13 004 -9% 35.85 -2% a été, l’an dernier, particulièrement favorable au
début de la campagne de l’hémisphère Sud. De
Total 424 553 +2% 889.56 + 16 % même, le retrait de la production indienne et des
Source : EUROSTAT (septembre à juin) conditions météorologiques particulièrement favo-

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12 Novembre 2011 n°194


LE POINT SUR...

soit une perte de l’ordre de 7 % de la production de

© Régis Domergue
cette zone. L’Afrique du Sud devrait également être
bien présente avec un potentiel qui pourrait avoisi-
ner 230 000 à 250 000 t (+ 16 % à + 24 % selon
les sources), grâce à de très bonnes conditions
météorologiques. Le Pérou devrait poursuivre son
développement pour atteindre un potentiel estimé
entre 110 000 et 115 000 t selon les sources pro-
fessionnelles, soit + 20 % à + 25 % de progression
par rapport à la campagne précédente, du fait de
l’entrée en production de jeunes vignes.

En revanche, les experts prévoient cette année un


recul marqué des envois du Brésil (56 400 t, en
baisse de 7 % sur 2011) en raison des difficultés
économiques déjà évoquées dans les paragraphes
précédents (taux de change, récession en Europe
et augmentation des coûts de production). De
même, les exportations au départ de l’Argentine
pourraient baisser sensiblement. Certains opéra-
teurs prévoient une baisse de 30 % de leurs expor-
tations, compte tenu d’une nouvelle hausse de
30 % des coûts de production et pourraient diriger
davantage de volumes vers la transformation
(raisins secs).

rables à la consommation des fruits Un marché européen dégagé


ont favorisé la fin de campagne des
origines de l’hémisphère Sud. Ainsi Par chance, la campagne 2011-12 devrait débuter,
les envois ont été d’un très bon ni- comme l’an dernier, dans de très bonnes condi-
veau pour le Brésil fin 2010 (Festival, tions sur le marché européen, du fait de la fin de
Thompson Seedless et de moins en moins campagne précoce de la plupart des origines euro-
d’Italia), lui permettant de redéployer ses exporta- péennes, notamment la France, la Grèce, l’Italie et
tions sur le marché communautaire (41 600 t, en la Turquie, conséquence de l’avance prise dans les
hausse de 12 %). Ces conditions de marché ont campagnes suite aux températures quasi-estivales
particulièrement favorisé la pénétration du Pérou, du printemps. La plupart des opérateurs avaient
d’autant que les offres namibienne et sud-africaine déjà terminé leur campagne début ou mi-novembre
ont été très réduites fin 2010, accusant une baisse alors qu’ils la prolongent normalement jusque dans
de respectivement 9 % et 5 %. L’Afrique du Sud le courant du mois de décembre. Ainsi, la première
demeure néanmoins leader ex-æquo sur le marché partie de la campagne brésilienne s’est passée
européen avec le Chili, dont les envois ont égale- dans d’excellentes conditions (octobre-novembre).
ment dépassé l’an dernier les 160 000 t, en hausse Le relais devrait maintenant être pris par le Pérou,
de 9 % sur 2009-10. La valorisation a été très mais cette origine était jusqu’il y a peu bien deman-
bonne pour le Chili (308 millions d’euros, + 32 %) dée sur le marché russe et sur les marchés d’Amé-
en raison de niveaux de prix élevés, notamment en rique du Nord. La campagne européenne n’est
début de saison, tandis qu’elle n’a été que de 9 % cependant pas totalement terminée. Les premiers
pour l’Afrique du Sud, compte tenu du déficit. lots de Napoléon et d’Aledo espagnols ont fait leur
apparition à la fin du mois d’octobre, sur un calen-
drier finalement assez conforme à la normale et
avec un potentiel plutôt prometteur. Néanmoins, le
Un bon potentiel marché ne devrait pas être surchargé en fin d’an-
attendu en 2011-12 née 2011 car, si les premiers volumes de Namibie
sont attendus en semaines 49 et 50 sur l’Europe
Le potentiel d’exportation des cinq principales origi- continentale, les opérateurs sud-africains annon-
nes de l’hémisphère Sud pourrait donc encore çaient plutôt un retard de production d’environ deux
progresser cette campagne, sous l’impulsion du semaines, consécutif au temps frais. Le début de
Pérou. Le Chili restera néanmoins de loin le princi- campagne devrait avoir lieu en semaine 45 dans la
pal fournisseur mondial à cette période de l’année, Province du Nord et en semaine 46 dans l’Orange
même si l’on s’attend à un petit fléchissement River, puis en semaine 48 pour l’Olifant River, en
(821 000 t, en baisse de 3 % sur 2011). Ce sera semaine 50 pour la province de Berg River et en
notamment le cas en variétés précoces, du fait semaine 52 pour l’Hex River Valley
d’importantes chutes de neige et de températures
particulièrement basses dans les provinces du Cécilia Céleyrette, consultante
nord-est du pays (vallée de Copiapó) qui auraient c.celeyrette@infofruit.fr
affecté, d’après ASOEX, 800 à 900 ha de vignes,

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n°194 Novembre 2011 13


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Un dossier préparé par
Eric Imbert

Sommaire A près les petits agrumes en novembre 2010 et le


pomelo en juin 2011, FruiTrop vous propose de
faire le point sur le marché international de l’orange
fraîche dans le cadre de son dossier annuel consacré
p. 17 Marché mondial de l’orange aux agrumes d’hiver. Quelles sont les pistes pour ten-
Une reine à la beauté ternie
ter de relancer la consommation sur les marchés à
p. 28 Panorama statistique mondial de maturité des pays riches ? Comment profiter des mar-
l’orange : production, ges de croissance qu’offrent encore l’Europe de l’Est ou
importations, exportations les marchés locaux des pays producteurs ? FruiTrop
tente de répondre à ces questions. Outre les prévisions
p. 31 Prévisions de récolte 2011-12 pour la prochaine campagne d’hiver, ce dossier est
agrumes de Méditerranée
Une campagne moins petite qu’il aussi l’occasion d’observer à la loupe un pays agrumi-
n’y paraît cole en plein essor, le Maroc, où les producteurs ambi-
tionnent de doubler la récolte d’ici 2020.
p. 43 Maroc Vert
Un plan très ambitieux...
en passe de devenir une réalité !

p. 53 Maladies et ravageurs

p. 54 La culture des agrumes

p. 56 Les principales variétés

p. 58 Récolte et stockage

© Régis Domergue

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n°194 Novembre 2011 15


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LES DOSSIERS DE

Marché mondial de l’orange


Une reine à la beauté ternie

A vec 5.2 à 5.3 millions de tonnes échan-


gées en moyenne ces dernières années,
l’orange continue de peser lourd dans le com-
merce fruitier mondial et fait partie des trois
produits leaders derrière la banane (15 à 16
millions de tonnes) et la pomme (7 à 8 millions
de tonnes). Aujourd’hui encore, près de la
moitié des échanges mondiaux d’agrumes
restent constitués de Navel, Valencia et
consoeurs, malgré la montée en puissance
des petits agrumes. Cependant, si la reine des
agrumes n’a pas perdu sa couronne, son
royaume a de plus en plus de mal à résister
aux hordes de produits concurrents. La belle
dynamique de croissance du début des an-
nées 2000, qui avait vu les échanges mon-
diaux progresser d’un million de tonnes en 6
ans, est révolue et a cédé la place à une par-
faite atonie depuis la deuxième partie de la
décennie 2000.

Un des deux derniers


moteurs du marché
mondial a calé

Un constat inquiétant découle de l’analyse des


importations mondiales : l’arrêt de la crois-
sance est quasi général, quel que soit le mar-
ché considéré. Dans l’Union européenne, pre-
mière région de consommation au monde qui
absorbe près de 50 % du commerce interna-
tional, la légère croissance liée au développe-
ment de l’offre d’oranges de table tardives
espagnoles (Lanelate et apparentées) et d’o-
ranges d’été de l’hémisphère Sud s’est inter-
rompue et les volumes stagnent. La situation
est même inquiétante sur les marchés des
autres pays riches, qui absorbent des quanti-
tés beaucoup plus modérées. Les importations
décroissent au Canada et surtout au Japon,
les Etats-Unis demeurant une destination mi-
neure. Mais la nouvelle la plus alarmante est
la stagnation de la consommation en l’Europe
© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 17


LES DOSSIERS DE

de l’Est, qui absorbe environ 15 % des volu-


mes mondiaux. Les pays de cette zone ont
cessé de jouer leur rôle de locomotive du mar-
Orange - Echanges m ondiaux
ché mondial et les importations, qui avaient
doublé durant la première moitié des années
5.3 5.2 5.2 5.3 2000, plafonnent depuis à 700 000 t. Il ne
4.8 4.8 4.8 reste plus que le Moyen-Orient, marché d’une
4.3 4.5 envergure comparable à celle de l’Europe de
4.2
l’Est, pour continuer à tirer le commerce mon-
millions de tonnes

dial vers le haut.

Une difficile relance


dans les pays riches

Comment inverser la tendance ? Le pari sem-


ble difficile dans les pays les plus développés.
00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 Le niveau élevé des revenus permet aux effets
baptisés par les économistes « substitution
Années / Sources professionnelles et FAO qualitative » de jouer à plein. Ainsi, les
consommateurs privilégient les produits plus
pratiques à consommer, qui leur offrent des
qualités nutritionnelles et organoleptiques
Orange - Im portations m ondiales par grand m arché comparables. L’orange fraîche, prise en te-
naille entre les jus préparés et les petits agru-
3.0 mes, est vraisemblablement un des fruits les
plus touchés par ces mutations. Et force est de
2.5 constater que les innovations renforçant la
2.0 compétitivité de ces deux familles de produits
millions de tonnes

ont été beaucoup plus nombreuses que pour


1.5 l’orange ces dernières années. La compétitivi-
té du prix des jus d’entrée de gamme fabri-
1.0 qués à base de concentré est restée forte, un
0.5 litre coûtant moins cher que le prix à payer
pour acheter les fruits frais nécessaires à son
0.0 élaboration à la maison. De même, l’offre de
UE-27 + Amérique Europe Asie Moyen- Autres produits haut de gamme aux qualités compa-
autres du Nord de l'Est Orient rables au jus frais, fabriqués à base de jus
simple flash-pasteurisé ou non, a explosé.
Europe
Parallèlement, les innovations variétales en
Ouest petits agrumes ont permis d’élargir la durée de
Années de 2000-01 à 2009-10 / Sources : douanes, COMTRADE la campagne et d’améliorer leur qualité.

Orange — Importations mondiales par grand marché

000 tonnes 2000-01 2001-02 2002-03 2003-04 2004-05 2005-06 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10
UE-27 + autres pays
2 101 2 090 2 214 2 268 2 346 2 320 2 591 2 536 2 374 2 522
d’Europe de l’Ouest
Amérique du Nord 299 288 300 291 307 312 302 265 297 279

Europe de l’Est 339 390 487 528 523 564 738 748 748 679

Asie 649 646 630 715 696 657 716 569 674 653

Moyen-Orient 376 378 492 595 510 635 618 711 690 770

Amérique du Sud 184 161 167 148 157 185 129 242 235 246

Afrique 36 35 33 42 50 56 70 73 73 45

Océanie 26 23 18 25 26 28 29 23 31 27

Total 4 010 4 011 4 340 4 610 4 617 4 757 5 195 5 167 5 123 5 221

Sources : douanes nationales, COMTRADE

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18 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Des perspectives
limitées en
Europe de l’Ouest

Orange - Marchés d'Europe de l'Ouest Les marges de progression apparaissent


Consom m ation apparente en kg/habitant/an limitées en Europe de l’Ouest car les 6.5 kg
absorbés par habitant et par an atteignent
9.5 déjà des niveaux records pour des pays non
8.7
producteurs. Toutefois, l’analyse des
consommations apparentes révèle la pré-
6.0 6.4 sence de quelques marchés-cibles poten-
5.6 tiels, dont la consommation demeure infé-
4.5 rieure à celle des autres nations au profil
3.9
comparable. C’est le cas de la Finlande, où
les achats d’orange sont inférieurs de moitié
à ceux de la Suède et du Danemark. C’est
aussi le cas du Royaume-Uni qui
consomme environ 2 kg/habitant/an de
moins que l’Allemagne, la France ou l’Autri-
Danemark
UK

France

Finlande
Allemagne

Suède
Autriche

che. Ces pays sont vraisemblablement les


plus susceptibles de répondre à des opéra-
tions de promotion du produit, même si
l’ancrage très profond des produits
Source : EUROSTAT « convenient » est un frein majeur à consi-
dérer pour le Royaume-Uni.

© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 19


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LES DOSSIERS DE

Chère orange fraîche


aux Etats-Unis !
Orange fraîche - Am érique du Nord - Consom m ation
Le marché des Etats-Unis offre-t-il des pis-
tes de croissance plus substantielles ? On
8.0
peut raisonnablement en douter, malgré un
7.0 niveau de consommation moyen d’environ
4.2 kg/habitant/an, très faible pour un pays
6.0 producteur et même inférieur à celui des
kg/habitant/an

5.0 pays d’Europe de l’Ouest non producteurs.


Tout comme au Royaume-Uni, le change-
4.0 ment des habitudes de consommation a
largement profité aux produits pratiques.
3.0
Etats-Unis Les volumes absorbés par habitant ont
2.0 baissé d’un kilogramme au cours de la der-
Canada nière décennie, d’autant que la compétitivité
1.0 du prix de l’orange fraîche s’est effondrée.
0.0 Depuis les ouragans survenus en Floride,
les étiquettes ont augmenté de plus de
2000 2002 2004 2006 2008 2010
30 % pour la Navel et de plus de 70 % pour
Sources : douanes, FDOC la Valencia !

L’autre frein au développement des importa-


tions est la présence en Californie d’une
Orange fraîche et jus - Etats-Unis - Evolution du prix de détail production locale importante et d’un lobby
puissant. Ces deux facteurs réunis font que
3.00 les importations américaines d’orange fraî-
che restent limitées de 15 000 à 25 000 t
2.50 durant la saison d’hiver, quand la campagne
de Navel de Californie bat son plein, et qu’il
2.00 est difficile d’en imaginer une croissance
substantielle à moins d’un accident climati-
que, comme ce fut le cas lors du gel de
USD

1.50
2006-07. Le seul segment de marché en
développement et offrant vraisemblable-
1.00
ment quelques perspectives est celui des
1 kg de Navel
oranges d’été, les Navel californiennes fai-
0.50 1 kg de Valencia sant défaut d’avril à septembre. Les impor-
1 litre de jus tations en provenance de l’hémisphère Sud
0.00 sont en croissance, mais encore très mo-
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 destes (70 000 à 80 000 t). Elles sont 7 à 8
fois plus importantes en Europe de l’Ouest,
Source : US Bureau of Labor seulement 25 % plus peuplée.

© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 21


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LES DOSSIERS DE

Les jeunes Japonais


allergiques à la
Orange - Japon - Im portations
corvée de pluches
160 Hémisphère Nord
Les perspectives n’apparaissent pas plus
140 Hémisphère Sud roses au Japon, malgré une consommation
120
indigente inférieure à 1 kg/habitant/an. Le
boom des importations à la fin des années
100 80, avec la mise en place d’accords com-
000 tonnes

80
merciaux avec les Etats-Unis portant sur
les agrumes et le boeuf, est terminé depuis
60 longtemps. Si les arrivages de l’hémis-
phère Sud résistent à un niveau modeste
40
de 25 000 à 35 000 tonnes par an, ceux en
20 provenance de l’hémisphère Nord ont été
divisés par deux depuis le milieu des an-
0
nées 90 et ne sont plus que de 65 000 à
2000 2002 2004 2006 2008 2010 75 000 tonnes. A la différence des Etats-
Source : douanes Unis, ce ne sont pas les autres agrumes et
produits dérivés qui sont en cause. La pro-
duction locale de Navel est quasi inexis-
tante (environ 3 000 tonnes par an), et si
Orange - Consom m ation en kg/habitant/an celle de Satsuma pèse encore environ 1
million de tonnes, elle tend elle aussi à
11.9 décliner. Ce n’est pas non plus le jus d’o-
range, dont les importations décroissent,
qui exerce une concurrence accrue. C’est
plutôt le désintérêt des jeunes générations
pour l’orange, et plus généralement pour
6.6
5.7 les produits qui ne sont pas directement
prêts à consommer, qui explique ce déclin.
4.2
3.3 3.1 Pour le moment, le vieillissement de la
population permet d’atténuer le mouvement
0.8 de baisse, mais pour combien de temps ?
Le seul segment en croissance est celui
des variétés innovantes (sanguines d’Italie,
Etats-Unis Canada Japon Russie UE-15 non UE-12 Arabie Cara Cara à la carnation rosée, etc.), mais
productrice saoudite les volumes ne correspondent qu’à ceux
d’un marché de niche.
Sources : douanes, COMTRADE

© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 23


LES DOSSIERS DE

Les Californiens
verts de peur...

Pourtant, un coup de théâtre pourrait chan-


ger radicalement la donne tant aux Etats-
Unis qu’au Japon. La Californie, fournis-
seur principal de ces deux marchés, est
sous la menace de plus en plus pesante
du greening, maladie incurable à l’heure
actuelle (cf. FruiTrop n°168). La forme la
plus sévère de cette bactériose mortelle
pour les orangers est maintenant à un
millier de kilomètres de la frontière califor-
nienne, après sa détection récente dans le
sud de la Baja California au Mexique. Le
vecteur étant déjà présent en Californie,
l’apparition de la maladie semble inélucta-
ble. Pourtant, les mesures de détection en
place et l’absence d’ouragans devraient
Pays de l'Est - Prix de détail des fruits m ajeurs (euros/kg) permettre d’éviter un scénario aussi rapi-
dement dévastateur qu’en Floride, où l’arri-
pomme
vée du greening ainsi que les autres maux
orange de la filière (autres problèmes sanitaires
1.38
1.31 banane 1.27 comme le chancre, faible rentabilité, etc.)
1.23
1.14 ont fait fondre la production d’environ 100
1.04 1.05 millions de caisses culture en 5 ans (soit
0.98
0.84 plus de 4 millions de tonnes). Toutefois, il
est clair que le potentiel de production
californien ne sortirait pas indemne d’une
telle crise, ouvrant peut-être la voie à des
importations de substitution plus massives.

Des pays de l’Est


Hongrie Rép. tchèque Russie sous-consommateurs
et une demande
Moyenne 2006-2009 / Source : services statistiques nationaux
très élastique au prix

La stagnation de la consommation des


pays d’Europe de l’Est est d’autant plus
inquiétante pour les origines exportant vers
Orange - Pays de l'Est - Consom m ation en kg/habitant/an ces destinations qu’elle se double d’une
baisse en valeur. La montée en puissance
6.6 de fournisseurs aux coûts de revient très
compétitifs, comme l’Egypte ou plus ré-
cemment la Chine, a provoqué une baisse
4.9 sensible des retours aux producteurs des
3.9 pays fournisseurs traditionnels. Cet arrêt
3.6 3.7 de la croissance est-il juste un artefact ?
3.1 3.1
Certes, la mauvaise conjoncture économi-
2.4 2.5 2.5
que mondiale a vraisemblablement joué un
rôle. Cependant, il semble que des phéno-
mènes de substitution de consommation
de l’orange par les petits agrumes com-
mencent à s’opérer. A titre d’exemple, les
importations de petits agrumes sont forte-
Roumanie

UE-15
Hongrie

Pologne
Bulgarie

Slovaquie

Slovénie

tchèque
baltes
UE-12

Pays

Rép.

ment reparties à la hausse en Russie et en


Ukraine depuis 2010, mais pas celles d’o-
range. La consommation de clémentine et
d’hybrides de petits fruits dépasse d’ail-
Source : EUROSTAT leurs celle des Navel et consoeurs dans
ces deux pays.

Toutefois, c’est bien dans cette région du


monde que la consommation d’orange

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24 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

semble être la moins difficile à relancer. D’une


part, le niveau de consommation reste très
bas, compris entre 2.5 et 3.5 kg/habitant/an
dans la majeure partie des pays de la zone.
Par ailleurs, les consommateurs de ces pays à
économie intermédiaire restent très sensibles
au prix de détail, facteur pour lequel l’orange
conserve un avantage important par rapport
aux petits agrumes. Un argumentaire mettant
en avant à la fois les qualités organoleptiques
et nutritionnelles reconnues de l’orange et ses
atouts en termes de prix peut vraisemblable-
ment être un bon moteur de vente.

Autre point faible propre au produit : la seg-


mentation. Recette classique pour donner de
la valeur ajoutée à un produit, elle apparaît
Un ciblage plus difficile à réaliser que sur d’autres filières.
tenant compte Les professionnels de la pomme, dont le tra-
vail en la matière est reconnu, ont pu s’ap-
des productions puyer sur une large palette de caractéristiques
fruitières locales très segmentantes, comme la coloration ex-
terne, la texture ou le goût. Avec un profil gus-
Dans quels pays de l’Est faut-il communi- tatif et une texture proches entre les différen-
quer ? La présence de productions fruitières tes variétés d’orange douce actuellement dis-
locales concurrentes, vendues à des prix très ponibles, le principal facteur sur lequel jouer
compétitifs, est un élément important à pren- est la coloration interne. Ainsi faut-il peut-être
dre en compte pour réaliser ce ciblage. A titre relancer une gamme d’oranges sanguines,
d’exemple, ces dernières années en Hongrie proposée aux côtés des oranges de table et à
l’orange a été vendue en moyenne 45 % plus jus. Cependant, comment l’ancrer dans les
cher que la pomme, largement produite locale- linéaires quand la période de production est
ment : une concurrence évidente sans même limitée aux mois d’hiver ? Le centre de recher-
parler des fruits autoconsommés issus des che de Catania en Sicile travaille à l’élargisse-
vergers familiaux. Ainsi, la Russie, l’Ukraine ou ment du calendrier de récolte et dispose déjà
la République tchèque semblent des cibles d’une gamme de Tarocco offrant un bon ni-
plus pertinentes que la Pologne, la Hongrie ou veau de coloration interne et externe, pouvant
la Roumanie. se récolter de fin novembre à fin mars, voire
même fin mai pour des variétés moins colo-
rées*. Le travail à réaliser reste important,
mais la découverte récente du gène responsa-
ble de la synthèse des anthocyanes et de son
Une difficile relance facteur de transposition devrait permettre d’ac-
du marché en valeur célérer les travaux de sélection.
par la segmentation

Quelle stratégie de relance doivent développer Rendre l’orange


les pays producteurs face à un état des lieux
aussi peu engageant en aval dans les plus pratique
pays riches ? Si les qualités à consommer
gustatives et nutrition-
nelles de l’orange Redonner de la valeur au produit en le rendant
restent reconnues, plus facile à consommer est une autre direc-
son utilisation ne tion possible pour les marchés des pays ri-
sera jamais aussi ches. Cependant, de par leur texture et la pré-
pratique que celle sence de l’albédo, les fruits découpés de qua-
de ses concur- trième gamme restent difficiles à mettre
rents, petits agru- en oeuvre en agrumes. Par ailleurs, la pré-
mes ou jus prépa- sence parallèle d’une gamme de clémentines
rés. C’est un point et consoeurs, naturellement pratiques et
faible pour mettre en 100 % naturelles, restreint l’intérêt de ce type
place une relance qui de produit.
incontestablement passe
davantage par un accroissement de la valeur En revanche, l’axe du jus frais paraît plus pro-
du produit que par une hausse des quantités metteur. Des machines de petite capacité (à
commercialisées sur ces marchés générale- partir d’un litre par minute), dont la maîtrise de
ment proches de la maturité. l’hygiène n’est plus un défi (coeur de l’appareil
Photos © Régis Domergue
* Gamme variétale détaillée sur : http://www.agrinnovazione.regione.sicilia.it/reti/Agrumicoltura/pubblicazioni/scelte_varietali_agrumicoltura.pdf

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n°194 Novembre 2011 25


LES DOSSIERS DE

prix ne suffit pas. Les attentes en termes de qualité,


de niveau de certification et de longueur de gamme
augmentent aussi sur ces marchés, notamment avec
la montée en puissance de la grande distribution. Les
investissements à déployer ne sont donc pas neutres.
Reste encore ensuite aux distributeurs à jouer le jeu,
en n’absorbant pas les efforts faits par l’amont.

Une stratégie exclusive


à accompagner

Seuls les grands groupes paraissent en mesure de


développer une telle stratégie, essentiellement basée
sur des économies d’échelle. Les petits producteurs
semblent d’emblée exclus du jeu. Par ailleurs, si les
pays producteurs ayant les coûts de main d’oeuvre
les plus bas sont évidemment les mieux placés, ceux
de l’ouest méditerranéen sont dotés d’avantages pé-
doclimatiques leur permettant de développer une
gamme plus longue que leurs homologues de l’Est
(risque de gel pour les variétés tardives en Turquie et
températures extrêmes en début et fin de saison en
Egypte). Enfin, comment inciter les producteurs à
investir dans l’orange quand la rentabilité des petits
agrumes semble aujourd’hui beaucoup plus immé-
diate ? Il faut vraisemblablement que les Etats jouent
un rôle incitatif, en proposant des systèmes d’aide à
la plantation plus motivants en orange qu’en petits
lavable au lave-vaisselle), sont maintenant disponi- agrumes.
bles. Leur prix, au minimum 2 000 euros d’après quel-
ques recherches sommaires, les réserve encore à
des usages professionnels. Cependant, le marché de
la grande distribution, des cafés et de la restauration, S’appuyer sur la garantie
qu’elle soit institutionnelle ou commerciale, offre des
perspectives intéressantes. Ces acteurs s’équipent
de débouchés qu’offrent
très progressivement, des chaînes de supermarchés les marchés locaux pour
commençant à proposer des jus pressés sur place à développer une gamme
un prix proche de celui des produits manufacturés et export compétitive à
d’environ 2.50 euros/litre. Comment les profession- destination des pays de l’Est
nels de l’amont pourraient-ils contribuer à accélérer
la diffusion de ces machines ? Les institutions des
Moins attractif en termes de rentabilité et moins dyna-
pays consommateurs pourraient-elles jouer un rôle
mique que celui des petits agrumes, le marché de
dans une logique de santé publique, par exemple
l’orange offre des perspectives de développement
en appuyant leur mise en place dans les cantines
plus limitées. Si la prudence s’impose dans les pro-
scolaires ?
grammes de plantation, certaines origines disposent
d’atouts pour développer une offre alliant qualité,
longueur de gamme et compétitivité du prix, répon-
dant aux attentes des pays à économie intermédiaire.
Une stratégie de relance Si le pari n’est pas gagné d’avance, ces pays produc-
de la consommation teurs disposent d’un débouché local alternatif sécuri-
sant : il convient de souligner que les marchés do-
par les prix dans les pays mestiques des pays de la rive sud méditerranéenne
à économie intermédiaire se sont développés plus rapidement que l’export ces
dix dernières années et représentent un potentiel de
Le levier à utiliser pour tenter de réveiller les marchés croissance important sous l’effet conjoint du dévelop-
des pays à économie intermédiaire apparaît plus clai- pement démographique et de la hausse du niveau de
rement. Promouvoir « la source de plaisir et de vita- vie. Ainsi, investir sur des surfaces raisonnables d’o-
mine C la moins chère du marché » est vraisembla- range pourrait s’avérer à terme moins risqué que tout
blement une direction à exploiter. Dans cette logique, miser sur les petits agrumes, comme c’est le cas ac-
il faut pour l’orange, peut-être plus que pour tout autre tuellement dans bon nombre de pays producteurs
agrume, optimiser les coûts au verger et sur toute la méditerranéens
chaîne logistique afin de maximiser le différentiel de
prix par rapport aux petits agrumes. Cependant, une Eric Imbert, CIRAD
stratégie basée uniquement sur la compétitivité des eric.imbert@cirad.fr

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26 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Marchés locaux des pays Agrum es - Consom m ation locale des pays

producteurs de Méditerranée :
producteurs m éditerranéens
(millions de tonnes)
un potentiel de développement
à ne pas négliger ! 6

Si la consommation des pays producteurs de Médi-


terranée les plus riches n’a que peu évolué durant la
dernière décennie, celle de leurs homologues à l’éco- 5
nomie moins développée s’est fortement accrue. En
ne considérant que les pays pour lesquels on dis-
pose d’informations statistiques fiables (Maroc, Tuni-
sie, Turquie), la progression se chiffre durant cette 4
période à plus d’un million de tonnes, soit une
hausse annuelle d’environ 5 %. Cette croissance est
portée par deux moteurs qui ne semblent pas près de
3
s’essouffler. D’abord la dynamique démographique,
qui a vu la population de ces trois pays s’accroître
d’environ 13 millions d’habitants durant cette pé-
riode, devrait conserver un rythme aussi soutenu, 2
avec 13 millions d’habitants supplémentaires atten-
dus d’ici 2020 selon les projections de la FAO. Par
ailleurs, la hausse du niveau de vie qui permet à une Pays les plus développés
part croissante de la population d’avoir accès aux 1
fruits et légumes devrait continuer d’être portée par Autres
une croissance économique d’un bon niveau. Si l’on
considère les autres pays méditerranéens dans une
situation similaire (Algérie, Libye, Egypte, Syrie, Jor- 0
danie), c’est un marché en croissance de plus de 260
2000-01

2001-02

2002-03

2003-04

2004-05

2005-06

2006-07

2007-08

2008-09

2009-10

2010-11
millions d’habitants qui s’offre aux producteurs médi-
terranéens. Et si son niveau de rémunération moyen
n’est pas celui du marché international, il n’en pré-
sente pas par contre les délais de paiement et les
aléas (ventes à la commission, impayés). Source : CLAM

Agrumes — Consommation locale


Moyenne Moyenne
000 tonnes Evolution
2009-11 2000-02
Turquie 1 546 944 + 602
Maroc 1 044 636 + 408
Tunisie 291 236 + 55
Total 2 881 1 817 + 1 064
Source : CLAM

Evolution de la population en Méditerranée


Population Projection
en millions Evolution
en 2010 en 2020
Egypte 81.1 94.8 + 13.7
Turquie 72.8 80.8 + 8.0
Algérie 35.5 40.2 + 4.7
Maroc 32.0 35.1 + 3.1
Tunisie 10.5 11.5 + 1.0
Libye 6.4 7.1 + 0.7
Jordanie 6.2 7.4 + 1.2
Syrie 20.4 24.1 + 3.7
Total 264.7 300.9 + 36.1
Source : FAOSTAT

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n°194 Novembre 2011 27


ORANGE — Production LES DOSSIERS
ORANGE DE
— Importations

Orange — Les dix premiers pays producteurs Orange — Les dix premiers pays importateurs
tonnes 2010 tonnes 2010
Brésil* 16 200 000 Allemagne 567 000 t
Etats-Unis * 7 760 000 Pays-Bas 528 000 t
Chine** 6 000 000 Russie 499 000 t
Inde ** 5 000 000 France 457 000 t
Mexique* 3 850 000 Arabie saoudite 322 000 t
Espagne* 3 000 000 Royaume-Uni 280 000 t
Iran** 2 700 000 Chine 274 000 t
Egypte* 2 350 000 Canada 201 000 t
Indonésie** 2 200 000 Emirats arabes unis 180 000 t
Italie* 2 150 000 Espagne 144 000 t
*moyenne 2009-10/2010-11, ** moyenne 2008-09 / Sources : FAO, USDA, professionnels Sources : douanes nationales

USA — Importations — Principaux pays fournisseurs


000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
ORANGE — Exportations Total H. Nord, dont
Mexique
15.7
13.0
13.8
11.0
54.3
19.2
19.1
16.1
18.4
16.1
23.6
20.6
Rép. dominicaine 1.2 1.4 1.9 1.6 1.5 1.8
Total H. Sud, dont 55.6 57.9 62.1 58.1 71.6 83.2
Afrique du Sud 28.2 35.4 28.7 33.6 27.2 33.6
Chili 0.0 0.0 2.4 0.0 20.3 33.4
Australie 27.4 22.3 29.0 21.5 23.5 15.4
Total 71.3 71.7 116.3 77.1 89.9 106.8
Source : douanes US - code HS 080520

Canada — Importations — Principaux pays fournisseurs


000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Total H. Nord, dont 156.1 169.2 127.0 160.2 148.7 162.4
Etats-Unis 150.6 162.2 94.9 155.5 141.2 159.8
Espagne 1.3 2.4 9.5 1.2 3.3 1.5
Chine 1.7 0.6 7.4 0.6 1.7 0.6
Italie 0.6 0.6 1.7 1.1 0.3 0.3
Total H. Sud, dont 62.4 38.8 40.5 43.2 36.5 37.4
Afrique du Sud 46.3 26.5 26.9 31.9 27.1 26.8
Chili 4.5 3.4 4.5 6.8 2.3 3.8
Australie 6.5 4.1 3.6 3.1 3.8 3.7
Argentine 3.8 3.5 3.7 0.6 0.5 1.6
Autres 0.8 1.2 4.2 0.9 0.8 1.0
Total 218.6 208.2 167.7 203.7 185.9 200.5
Source : COMTRADE - code HS 080520

Orange — Les dix premiers pays exportateurs Amérique latine — Importations


tonnes 2010 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Espagne* 1 396 000
Costa Rica 31.5 0.2 54.8 41.4 71.9 55.0
Afrique du Sud** 957 000
Surinam 48.0 53.9 48.8 50.3 48.0 50.0
Egypte* 810 000
Guatemala 5.2 0.6 54.6 47.5 34.8 47.9
Etats-Unis 590 000
Paraguay 29.4 15.5 14.3 20.6 28.8 37.0
Grèce* 356 000
Turquie* 260 000 Salvador 35.1 29.9 33.4 23.1 19.0 22.8
Maroc* 169 000 Mexique 28.4 23.4 18.6 24.9 10.9 22.5
Chine 162 000 Equateur 0.6 0.7 5.1 17.4 13.7 9.0
Argentine** 151 000 Brésil 2.2 1.3 1.9 1.0 1.8 6.0
Italie 129 000 Chili 0.1 0.2 0.2 0.5 0.2 2.7
*moyenne 2009-10/2010-11, **moyenne 2009-10 / Sources professionnelles et douanes nationales Total 181.4 125.9 235.5 231.6 236.0 257.7
Source : COMTRADE - code HS 080520

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28 Novembre 2011 n°194


UE-27 — Importations — Principaux pays fournisseurs LES DOSSIERS DE
000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Total H. Nord, dont* 1 680.2 1 696.8 1 755.7 1 727.7 1 740.3 1 765.8
Espagne 1 124.2 1 114.5 1 231.2 1 113.1 1 233.9 1 097.5
Grèce 104.9 158.0 110.5 138.2 120.8 221.2
Egypte 103.5 95.1 108.9 110.4 131.5 133.7
Italie 90.4 99.5 95.1 125.1 57.6 127.2
Maroc 132.4 140.6 97.2 138.9 90.4 93.0
Tunisie 18.2 18.8 16.5 25.8 19.9 22.3
Autres 32.4 17.6 15.4 15.8 11.7 18.3
Israël 27.6 18.9 21.7 20.0 22.8 17.8 Japon — Importations — Principaux pays fournisseurs
Turquie 30.6 13.9 39.9 20.8 32.9 17.4 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Portugal 6.1 12.4 12.2 11.9 13.7 10.3 Total H. Nord, dont 84.6 88.2 56.3 71.6 66.8 75.5
Total H. Sud, dont 561.7 530.3 734.6 701.0 529.6 655.3 Etats-Unis 84.6 88.2 56.3 71.6 66.8 75.5
Afrique du Sud 341.0 297.0 448.7 454.0 333.2 416.0 Italie 84.6 88.2 46.5 71.5 66.8 75.4
Argentine 75.6 81.9 114.6 96.3 81.4 86.7 Israël 0.0 0.0 0.7 0.1 0.0 0.1
Uruguay 75.1 64.9 72.3 57.7 59.3 71.3 Total H. Sud, dont 30.8 32.7 29.5 26.2 27.6 34.4
Brésil 20.5 47.9 34.1 26.1 16.2 33.9 Australie 8.4 15.5 15.5 13.1 18.3 25.3
Zimbabwe 30.2 13.3 25.5 16.6 13.5 23.7 Afrique du Sud 11.0 7.7 10.3 8.4 7.4 7.1
Swaziland 10.4 13.7 19.3 14.9 13.0 9.6 Chili 11.4 9.4 3.7 4.7 1.9 2.0
Chili 4.4 10.1 9.0 21.4 8.6 6.9 Total 115.4 120.9 85.8 97.8 94.4 109.9
Total 2 241.9 2 227.1 2 490.3 2 428.8 2 269.9 2 421.2 Source : douanes japonaises - code HS 080520
* Importations extra-communautaire et introductions des principaux pays producteurs de l'UE
(Espagne, Italie, Grèce) / Source : EUROSTAT - code HS 080520 Autres pays d’Asie — Importations
Autres pays d’Europe de l’Ouest — Importations 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Chine 218.7 241.7 182.5 235.6 246.0 274.0
000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Corée du Sud 123.0 124.5 77.7 107.9 71.2 110.1
Suisse 60.2 61.9 63.8 62.3 61.7 64.4 Malaisie 86.6 94.1 87.0 88.4 86.5 83.1
Norvège 31.2 37.2 41.0 39.6 37.5 37.7 Singapour 41.0 40.9 39.2 41.4 40.5 41.7
Islande 1.7 2.0 2.2 1.9 1.6 1.6 Philippines 17.3 30.7 21.9 29.7 39.8 35.9
Total 93.1 101.1 107.0 103.8 100.8 103.8 Indonésie 29.7 26.2 23.6 28.0 19.6 31.3
Source : COMTRADE - code HS 080520
Kazakhstan 6.7 9.5 18.5 19.1 16.1 18.0
Azerbaïdjan 1.2 2.5 2.3 1.8 5.2 11.8
Russie — Importations — Principaux pays fournisseurs
Vietnam 8.1 8.5 11.3 10.4 10.5 10.5
000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Inde 1.6 2.4 3.2 5.0 9.9 10.0
Total H. Nord, dont 270.0 348.6 329.0 356.4 320.1 327. 5 Thaïlande 1.8 3.3 2.5 5.6 8.5 7.3
Egypte 88.7 109.0 110.0 135.1 128.5 149.9 Sri Lanka 3.8 5.0 3.3 3.6 4.3 4.5
Turquie 82.2 101.3 65.3 54.6 85.4 76.9 Total
Maroc 88.4 125.7 138.7 140.2 81.0 63.8 Source : COMTRADE - code HS 080520
Chine 4.0 5.4 7.2 9.3 13.1 15.2
Espagne 3.0 4.8 7.4 10.1 6.0 15.1 Océanie — Importations
Israël 2.0 0.4 0.2 4.8 3.2 2.1 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Etats-Unis 0.1 0.1 0.0 1.3 1.3 1.6 Australie 12.6 12.8 9.9 15.8 15.2 19.5
Syrie 0.0 0.0 0.0 0.5 1.0 1.1 Nouvelle-Zélande 15.3 15.7 13.3 15.6 12.3 13.2
Chypre 0.0 0.3 0.0 0.1 0.0 0.9 Total 28.0 28.5 23.2 31.4 27.4 0.0
Grèce 1.6 1.8 0.1 0.3 0.5 0.8 Source : COMTRADE - code HS 080520
Total H. Sud, dont 684.0 898.1 908. 8 890. 5 800.0 167.6
Afrique du Sud 54.7 81.7 101.2 103.9 94.0 131.7 Golfe persique — Importations
Argentine 46.7 64.5 49.2 30.3 19.7 28.7 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Uruguay 16.6 11.8 6.3 5.2 5.6 6.4 Arabie saoudite 319.0 323.8 310.1 278.2 303.6 322.5
Divers 563.7 738.2 748.5 747.8 679.1 3.7 Emirats Arabes Unis 88.7 110.9 127.8 164.1 178.5 180.0
Total 391.1 509.8 491.0 502.0 443.6 498.8 Iran 40.6 32.8 41.0 102.0 152.0 136.4
Source : COMTRADE - code HS 080520 Koweït 48.0 53.0 79.2 94.3 100.0 100.0
Oman 34.6 35.5 34.8 38.2 37.9 40.2
Ukraine — Importations — Principaux pays fournisseurs Qatar 15.2 15.7 18.8 21.6 20.0 23.4
000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Bahreïn 16.6 12.7 11.6 12.0 19.1 14.3
Total H. Nord, dont 85.2 114.2 126.6 119.9 108.3 107.2 Yémen 2.0 2.3 3.6 3.6 4.3 4.5
Egypte 40.5 60.5 80.8 87.2 67.4 68.5 Total 564.6 586.9 626.9 714.1 815.5 821.3
Turquie 34.0 31.3 27.5 19.2 33.6 29.7 Source : COMTRADE - code HS 080520
Espagne 3.6 5.4 6.7 5.5 4.1 6.1
Grèce 3.7 4.1 1.0 0.8 1.0 1.2 Proche Orient — Importations
Chypre 1.0 10.7 7.7 5.0 1.5 0.8 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Italie 0.0 0.3 0.4 0.6 0.3 0.8 Jordanie 13.3 13.9 16.3 16.9 16.4 28.7
Maroc 0.0 0.6 1.5 0.4 0.2 0.2 Turquie 54.1 40.3 64.9 29.8 40.9 28.6
Total H. Sud, dont 17.1 28.4 29.4 20.4 17.3 17.2 Syrie 2.6 4.2 4.3 4.3 19.0 20.0
Afrique du Sud 12.3 18.6 18.0 14.8 14.4 15.9 Total 70.0 58.4 85.5 51.0 76.3 77.2
Argentine 4.8 9.2 11.3 4.4 2.6 0.9 Source : COMTRADE - code HS 080520
Divers 0.3 0.1 0.0 0.2 0.2 0.4
Afrique — Importations
Zimbabwe 0.0 0.0 0.2 1.0 0.3 0.4
Total 102. 6 142.7 156.0 140.5 125.8 124.8 000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Source : COMTRADE - code HS 080520 Soudan 13.3 13.9 16.3 16.9 16.4 23.0
Gambie 2.6 4.2 4.3 4.3 0.0 17.0
Autres pays d’Europe centrale et de l’Est — Importations Côte d’Ivoire 0.4 14.3 5.7 6.8 1.7 13.2
000 tonnes 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Algérie 10.8 8.3 9.1 8.3 5.9 12.1
Serbie 25.1 28.7 35.3 38.2 40.3 39.3 Zambie 10.8 8.3 9.1 8.3 5.9 7.1
Biélorussie 16.5 21.2 24.2 23.0 21.5 24.7 Kenya 1.5 2.0 1.8 1.1 1.9 5.3
Albanie 15.8 18.6 21.2 20.8 20.6 22.1 Namibie 1.5 2.5 2.6 2.8 2.5 2.5
Macédoine 5.8 6.0 6.9 7.0 8.3 9.0 Sénégal 2.3 2.8 3.1 2.5 1.5 2.0
Arménie 1.5 3.6 2.8 4.1 4.2 6.8 Botswana 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 1.8
Moldavie 2.7 3.5 4.0 4.5 5.0 5.1 Afrique du Sud 0.3 0.6 4.1 3.0 9.2 1.3
Géorgie 2.6 4.2 4.3 4.3 6.0 5.1 Ghana 7.6 10.5 16.5 18.7 0.0 0.0
Total 70.0 85.7 101.5 105.3 109.8 116.0 Total 66.9 85.5 93.3 94.0 80.4 133.9
Source : COMTRADE - code HS 080520 Source : COMTRADE - code HS 080520

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n°194 Novembre 2011 29


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LES DOSSIERS DE

Prévisions de récolte 2011-12


agrumes de Méditerranée
Une campagne moins petite qu’il n’y paraît

Agrum es
L a prévision de récolte diffusée fin octo-
bre lors de l’assemblée générale du
Comité de Liaison de l’Agrumiculture Médi-
Production des pays du CLAM terranéenne (CLAM) illustre une nouvelle
fois le dynamisme de la citriculture méditer-
Production (millions de tonnes)
ranéenne. Certes, la production devrait décli-
méditerranéenne
20.2 ner très légèrement par rapport à la saison
17.8 17.9 19.0 record 2010-11. Cependant, elle se main-
17.0 16.5
20.2 tiendrait pour la deuxième fois de son his-
• Une production d'environ 19.6 18.5 toire à un niveau supérieur à 20 millions de
22.5 millions de tonnes, 17.8
16.8 tonnes. En moins de dix ans, la récolte médi-
dont 20 millions pour 15.9 terranéenne a progressé de près de 4 mil-
les pays du CLAM. lions de tonnes.

• 18 % d'une production mondiale


estimée à 121 millions de tonnes. Cette saison encore, les pays aux coûts de
revient les plus compétitifs affichent une
• 2e zone de production au monde hausse de production très significative, illus-
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2002-03

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2006-07

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2010-11

derrière la Chine trant la forte croissance de leur verger. La


(23 millions de tonnes). Turquie, où 3.4 millions de tonnes sont at-
tendues, devrait continuer d’enchaîner les
Source : CLAM records. En l’espace de dix ans, sa récolte a
progressé de près de 1.5 million de tonnes,
notamment grâce aux nouveaux vergers de
Agrumes — Prévision de production des pays du CLAM la plaine de la Cukurova. De même, la ten-
Variation Moyenne des Variation dance reste à la croissance en Egypte,
000 tonnes 2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
même si les chiffres manquent pour le confir-
sur 2010-11 années la moyenne
Espagne 5 675 6 627 - 14 % 6 011 -6%
mer. A un niveau plus modeste, les surfaces
Egypte 3 461 0% 3 396 +2%
continuent de progresser à un rythme d’envi-
3 461
ron 500 hectares par an en Tunisie, lui per-
Italie 3 569 3 204 + 11 % 3 296 +8%
mettant pour la première fois de dépasser un
Turquie 3 385 3 078 + 10 % 2 718 + 25 %
niveau de production de 350 000 tonnes.
Maroc 1 867 1 700 + 10 % 1 434 + 30 %
Grèce 1 081 1 094 -1% 1 025 +5%
Israël 567 460 + 23 % 519 +9% L’entrée dans une dynamique de croissance
Tunisie 306 302 +1% 275 + 11 % se confirme pour le Maroc. La production
Chypre 261 254 +3% 197 + 33 % devrait approcher les 1.9 million de tonnes
France 20 20 0% 24 - 20 % en 2011-12, soit une progression de plus de
Total 20 191 20 198 0% 18 895 +7% 600 000 tonnes en trois ans par rapport aux
1.2 à 1.3 million de tonnes où elle stagnait

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n°194 Novembre 2011 31


LES DOSSIERS DE

depuis le début des années 2000. La


vague de plantations et replantations
Agrum es de Méditerranée réalisées ces dernières années dans le
Exportations cadre du plan Maroc Vert devrait accé-
Exportations
lérer le phénomène à l’avenir (cf. article
(millions de tonnes)
dans ce numéro). En revanche, la re-
7.3
méditerranéennes 6.5 montée de la production chypriote, qui
se confirme en 2011-12, n’est pas liée à
6.1 5.9
(orange, petits agrumes, 5.4 5.8 un accroissement du verger, mais plutôt
7.5
pomelo et citron) à des disponibilités en eau agricole
6.7 6.4
moins contraignantes du fait d’une plu-
5.7 5.7
• Des exportations en viométrie plus importante ces dernières
4.9
croissance supérieures saisons et d’investissements dans des
à 7 millions de tonnes. unités de désalinisation.

• 65 % d'un commerce mondial


estimé à 11.5 millions de tonnes. La tendance est plutôt à la stagnation
voire même à la baisse du verger dans
2000-01

2002-03

2004-05

2006-07

2008-09

2010-11
• 1ère zone d'exportation les pays de la zone où les coûts de
au monde. revient sont les plus élevés. Pourtant,
les producteurs espagnols et israéliens
Source : CLAM continuent de reconvertir leurs structu-
res de production afin d’optimiser la
valeur ajoutée. La récolte espagnole,
Agrumes — Intentions d'exportation des pays du CLAM qui semble se stabiliser entre 5.5 et 6.5
millions de tonnes, afficherait un niveau
Variation Moyenne des Variation
000 tonnes 2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
se situant dans le bas de cette four-
sur 2010-11 années la moyenne chette en 2011-12. L’objectif est d’écrê-
ter la production durant les mois très
Espagne 3 205 3 644 - 12 % 3 277 -2%
chargés de novembre à janvier
Egypte 859 924 -7% 853 +1% (500 000 à 600 000 tonnes par mois à
Italie 363 256 + 42 % 220 + 65 % exporter durant cette période !) et de
Turquie 1 488 1 389 +7% 966 + 54 %
développer l’offre tardive de petits agru-
mes comme cela a déjà été fait pour
Maroc 571 529 +8% 534 +7% l’orange. La très forte remontée de la
Grèce 464 462 0% 285 + 63 % production israélienne ne fait que tra-
Israël 189 155 + 22 % 170 + 11 % duire le retour à des volumes normaux,
après une saison 2010-11 historique-
Tunisie 25 23 +8% 25 0% ment faible en raison de problèmes
Chypre 126 126 0% 81 + 56 % climatiques et sanitaires. Les arracha-
France 20 18 +9% 22 - 11 % ges en orange et en pomelo blanc se
poursuivent et sont compensés par des
Total 7 309 7 526 -3% 6 433 + 14 %
plantations de petits agrumes tardifs.
L’érosion des surfaces semble s’accélé-
rer en Italie et en Grèce, où le manque
de compétitivité du secteur reste un
problème majeur. Pourtant, cette ten-
dance ne transparaît pas dans les ni-
veaux de production annoncés pour
2011-12 grâce à un phénomène d’alter-
nance de production positive ou à une
situation climatique plus favorable.

Si les informations relatives aux niveaux


de production vont dans le sens d’un
meilleur équilibre des marchés d’Eu-
rope de l’Ouest, les tendances de
consommation sont plutôt négatives. La
crise économique semble peser de
manière aussi surprenante que sensible
sur les achats de fruits, les plus acces-
sibles n’étant pas épargnés. Par ail-
leurs, la mauvaise presse faite aux
fruits et légumes frais suite à la crise
Escherichia coli semble avoir des effets
encore notables sur les marchés d’Eu-
© Régis Domergue rope du Nord.

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32 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Orange :
une récolte proche Orange Navel - Méditerranée
du record historique Exportations (000 tonnes)

Moyenne 2007-08/2010-11 :
La prévision de récolte méditerranéenne
affiche, avec un peu plus de 11 millions de
Orange de 1 532 000 t

Méditerranée
1 800
tonnes, un niveau très soutenu et proche 1 600
du record historique de la saison passée. 1 400
En l’espace de cinq ans, la Méditerranée a
• Des exportations d’environ 1 200
conforté sa place de deuxième région de 3.3 millions de tonnes. 1 000
production au monde derrière le Brésil, en 800
accroissant ses volumes d’un million de • 63 % d'un commerce mondial 600
tonnes. estimé à 5.2 millions de tonnes. 400
200
• 1ère zone d'exportation 0
La pression sur les marchés d’Europe de

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2005-06
2007-08
2009-10
2011-12
l’Est promet d’être particulièrement forte. au monde.
Deux des principaux fournisseurs leaders
de ces destinations affichent des niveaux
de récolte historiques, celui de la Turquie Source : CLAM
dépassant pour la première fois les 1.4
million de tonnes et celui du Maroc s’ap-
prochant du million de tonnes. La montée Orange blonde - Méditerranée Orange tardive - Méditerranée
en puissance de la production égyptienne
Exportations (000 tonnes) Exportations (000 tonnes)
devrait aussi se poursuivre, même si les
chiffres manquent pour le confirmer. Mal- Moyenne 2007-08/2010-11 : Moyenne 2007-08/2010-11 :
gré des marchés locaux qui se dévelop-
220 000 t 1 178 000 t
pent rapidement, les volumes dirigés à
l’export devraient croître sensiblement. Il 350 1 400
faudra aussi compter avec la montée en 300 1 200
puissance de la Chine, origine qui risque 250 1 000
fort de ne pas être aussi discrète qu’en 200 800
2010-11 grâce à une récolte de retour à la 150 600
normale. Un scénario qui risque de poser
100 400
problème aux origines à coûts de revient
les plus élevés. La Grèce, qui dispose 50 200
d’une récolte moyenne similaire à celle de 0 0
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2010-11 risque notamment de souffrir sur
les marchés balkaniques face à la Turquie.

A l’inverse, les marchés d’Europe de Source : CLAM Source : CLAM


l’Ouest pourraient être moins chargés, du
moins en début de saison. La récolte espa-
gnole de variétés précoces est sensible- Orange — Intentions d'exportation par pays du CLAM
ment déficitaire. De plus, la transition avec Variation Moyenne des Variation
000
2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
l’hémisphère Sud s’est faite dans de bon- tonnes
sur 2010-11 années la moyenne
nes conditions et la concurrence des petits Espagne 1 342 1 501 - 11 % 1 372 -2%
agrumes devrait être moins vive que les Maroc 215 175 + 23 % 204 +6%
autres années (déficit en variété Nules). Le Israël 30 12 + 142 % 23 + 30 %
marché risque de se montrer moins ouvert Tunisie 23 23 +2% 23 -1%
durant la deuxième partie de saison, le Turquie 351 319 + 10 % 230 + 53 %
déficit tendant à s’estomper voire même à Italie 195 118 + 66 % 107 + 82 %
s’annuler en raison des importantes plan- Chypre 36 31 + 16 % 22 + 62 %
tations de Navel tardives réalisées ces Grèce 385 383 +1% 287 + 34 %
dernières années en Espagne. Par ail- Egypte 753 811 -7% 807 -7%
leurs, le Maroc affiche aussi la volonté de Total 3 330 3 372 -1% 3 075 +8%
reprendre plus largement pied sur les mar-
chés de l’Union européenne, notamment Orange — Intentions d'exportation par variété
en Maroc Late, en prévision des hausses 000
Variation Moyenne des Variation
de volume attendues qui sont liées aux 2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
tonnes
sur 2010-11 années la moyenne
effets du plan Maroc Vert. La fenêtre de
Navel/Naveline 1 564 1 795 - 13 % 1 532 +2%
marché des Navel de l’hémisphère Sud
Blondes 192 262 - 27 % 218 - 12 %
pourrait s’avérer aussi étroite qu’en 2011.
Sanguines 234 157 + 49 % 154 + 52 %
Les hausses de production prévues en Tardives 1 342 1 163 + 15 % 1 178 + 14 %
Italie et en Tunisie seront largement Total 3 330 3 372 -1% 3 075 +8%
consommées localement.

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n°194 Novembre 2011 33


LES DOSSIERS DE

Petits agrumes :
© Eric Imbert

moins de pression,
en particulier durant
le coeur de saison

Avec 5.4 millions de tonnes, la récolte de la famille d’agru-


mes la plus emblématique de la citriculture méditerra-
néenne affiche un niveau sensiblement inférieur à la saison
passée, mais figurant parmi les plus soutenus de ces der-
nières années. C’est pour ce groupe variétal que la crois-
sance a été la plus forte ces dernières années, la produc-
tion s’étant accrue de 1.5 million de tonnes depuis 2003-04.

Le retour du grand leader espagnol à un niveau de récolte


légèrement inférieur à la moyenne après la « grosse sai-
son » 2010-11 devrait atténuer la pression sur les marchés
internationaux, en particulier durant le coeur et la fin de
saison. L’heure de la croissance du verger ibérique est
terminée et le recul de la production de Nules illustre les
efforts de reconversion variétale des producteurs espa-
gnols pour écrêter les volumes durant les mois trop char-
gés de novembre et décembre. La baisse attendue de la
récolte de tardives (clémentine Hernandine et hybrides)
apparaît plus marquée et plus conjoncturelle. Le Nadorcott
sera la seule variété espagnole commercialisée à cette
époque de l’année dont la récolte progressera grâce aux

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34 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

nombreux nouveaux vergers mis en place


ces dernières années. Les plantations de
variétés d’hybrides triploïdes tardifs récem- Petits agrum es - Méditerranée
ment mises au point devraient démarrer pro- Exportations (000 tonnes)
chainement. Malgré une récolte record liée
au très fort développement du verger, le Ma- Petits agrumes Moyenne 2007-08/2010-11 :
roc affiche un potentiel export très similaire à
celui de la saison passée, notamment en de Méditerranée 2 374 000 t
3 000
raison d’un marché local en croissance. La
très légère progression attendue en clémen- • Des exportations en 2 500
tine Fine serait compensée par un recul croissance comprises 2 000
conjoncturel de la clémentine Nour (un peu entre 2.6 et 2.8 millions
de tonnes. 1 500
plus de 70 000 t attendues à l’export contre
79 000 t en 2010-11) et plus structurel des 1 000
Nova et Ortanique qui ne représentent plus • 71 % d'un commerce
mondial estimé à 500
que des volumes limités. Tout comme en
3.8 millions de tonnes. 0
Espagne, le Nadorcott serait lui aussi épar-

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gné par cette baisse générale des tardives,
• 1ère zone d'exportation
les jeunes vergers permettant à la production
au monde.
de dépasser légèrement les 40 000 t. Israël
reviendra avec des volumes soutenus en
Source : CLAM
2011-12, contrastant avec ceux très limités
connus en 2010-11 en raison de problèmes
climatiques et sanitaires. La récolte atteint un
niveau record grâce aux nouvelles planta- Petits agrumes — Intentions d'exportation par pays du CLAM
tions réalisées ces dernières années (environ Variation Moyenne des Variation
000
700 ha en 2009 et plus de 1 000 ha en 2010 2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
tonnes
et 2011). L’Or, qui sera la principale variété à sur 2010-11 années la moyenne
progresser, représente maintenant près d’un Espagne 1 400 1 625 - 14 % 1 459 -4%
tiers de la production totale avec environ Maroc 349 349 0% 309 + 13 %
55 000 t. Le niveau seulement moyen de la Corse 20 18 +9% 19 +4%
production cumulée de ces trois pays, qui Israël 70 56 + 24 % 57 + 22 %
assurent l’essentiel de l’approvisionnement Turquie 464 451 +3% 345 + 34 %
de l’Europe de l’Ouest, laisse penser que les
Italie 96 102 -6% 81 + 18 %
réalisations de prix devraient être meilleures
que celles de l’an passé sur ces marchés. Chypre 55 59 -7% 43 + 28 %
Les productions chypriote et corse, d’un ni- Grèce 76 76 0% 40 + 90 %
veau moyen en 2011-12, complèteront l’ap- Egypte 45 31 + 43 % 20 + 125 %
provisionnement de cette partie du monde. Total 2 575 2 768 -7% 2 374 +8%

Malgré un verger restant en forte croissance, Petits agrumes — Intentions d'exportation par variété
la production turque devrait reculer sensible-
Variation Moyenne des Variation
ment en raison du phénomène d’alternance. 000
2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
Ainsi, les marchés d’Europe de l’Est de- tonnes
sur 2010-11 années la moyenne
vraient être plus dégagés. Une bonne nou- Satsuma 322 323 0% 235 + 37 %
velle pour les exportateurs marocains qui Clémentine 1 637 - 10 % 1 472 0%
1 470
figurent parmi les premiers fournisseurs de
Mandarine 211 256 - 18 % 210 0%
cette région. Pour autant, la montée en puis-
Ortanique 13 14 -9% 14 - 10 %
sance des origines asiatiques devrait se
poursuivre ou reprendre. Conjointement, les Nova 153 156 -2% 157 -2%
mandarines chinoises et la Kinnow du Pakis- Divers 406 382 +6% 286 + 42 %
tan occupaient plus de 20 % du marché Total 2 575 2 768 -7% 2 374 +8%
russe en 2010.

Le marché des Etats-Unis devrait rester as-


sez ouvert aux productions méditerranéen-
nes. Le niveau de la concurrence locale cali-
fornienne devrait rester très similaire à celui
de l’an passé, la récolte de Satsuma, clé-
mentines et hybrides tardifs ne progressant
que d’environ 20 000 t pour atteindre
360 000 t. Cependant, même si la marge de
croissance de la consommation reste très
forte, le développement du verger, qui a dou-
blé en sept ans pour approcher les 16 000 ha
en 2010, est à considérer à moyen terme.
© Régis Domergue

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n°194 Novembre 2011 35


© Eric Imbert
LES DOSSIERS DE

Pomelo :
gros potentiel en Turquie

C’est une production historique de 750 000 t


qui s’annonce en Méditerranée durant cette
campagne 2011-12. Ce record, qui illustre la
forte dynamique de croissance de ce groupe
variétal dont la récolte s’est accrue de 250 000
t en sept ans, n’est lié qu’à la Turquie. Sa pro-
duction, en moyenne d’environ 200 000 t jus-
qu’en 2008-09, a explosé pour atteindre une
estimation de 365 000 t en 2011-12. Cepen-
dant, ce chiffre semble être un niveau plafond,
car la vague de plantations enregistrée durant
la deuxième partie des années 2000 semble
avoir pris fin. La tendance est bien différente
chez les autres pays producteurs de Méditer-
ranée. Israël, deuxième acteur de la région en
termes de volume, annonce le retour à un
niveau de production normal après la très pe-
tite récolte 2010-11. Pourtant, le verger conti-
nue de reculer en White Marsh, le potentiel
export demeurant néanmoins préservé grâce à
une stabilité des surfaces en Star Ruby. À
noter aussi la fin des arrachages de Sweetie,
après des retours économiques plutôt satisfai-
sants en 2010-11. La récolte chypriote devrait

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36 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

se maintenir à un niveau satisfaisant pour la


troisième année consécutive, après une lon-

© Eric Imbert
Pomelo
gue période de déclin. Cependant, cette ten-
dance n’est due qu’au retour à des précipita-
tions plus généreuses, l’érosion des surfaces de Méditerranée
de pomelo blanc restant d’actualité tout
comme en Israël. Seule l’Espagne affichera un
• Des exportations en
niveau de récolte franchement inférieur à celui
croissance comprises
de la saison passée et à la moyenne, malgré
entre 330 000 et 340 000 t.
un verger en légère croissance en Star Ruby.
• 44 % d'un commerce
Les effets de la hausse de la production turque mondial estimé à 760 000 t.
devraient être très fortement ressentis en Eu-
rope de l’Est (hors UE et Roumanie), vers
• 1ère zone d'exportation
laquelle cette origine dirige l’essentiel de ses au monde.
volumes. La pression devrait être très forte en
petits fruits, largement dominants dans la ré-
colte turque cette saison. La situation apparaît
moins sombre en Europe de l’Ouest, la Tur- Pomelo — Intentions d'exportation par pays du CLAM
quie n’exportant en règle générale des volu-
mes significatifs que vers le marché allemand. Variation Moyenne des Variation
000
2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
Le potentiel cumulé d’Israël, de l’Espagne et tonnes
sur 2010-11 années la moyenne
de Chypre, qui assurent l’essentiel de l’appro-
Espagne 47 52 - 10 % 44 +7%
visionnement en fruits méditerranéens, appa-
raît plutôt inférieur à la moyenne. Par ailleurs, Israël 82 84 -2% 84 -2%
les exportateurs israéliens devraient poursui- Chypre 27 26 +5% 21 + 30 %
vre leurs efforts pour accroître la part de volu-
Turquie 160 145 + 10 % 139 + 15 %
mes dédiés aux marchés de diversification,
plus lucratifs que l’UE. D’autre part, les arriva- Italie 2 7 - 71 % 5 - 62 %
ges floridiens ne devraient pas évoluer forte- Egypte 18 17 +5% 12 + 48 %
ment. Pourtant, le potentiel export semble plus
Total 337 331 +2% 305 + 10 %
important que la saison passée. Le niveau de
production est similaire, mais le passage d’une
taille de fruit très limitée en 2010-11 à large en
2011-12 est un point positif. Cependant, la
baisse de l’euro face au dollar risque de jouer
Pomelo de Floride
négativement. De plus, la barrière sanitaire
sanctionnant l’accès au marché communau-
taire, en raison de la présence du chancre
citrique en Floride, est chaque année plus • La première production au monde.
difficile à franchir.
• Des volumes stables depuis 3 ans.
Néanmoins, même si les informations venant
de l’amont paraissent plutôt encourageantes, • Des exportations en baisse,
le maintien de la consommation semble être notamment vers l’UE en raison des
un challenge chaque année plus difficile, ap- restrictions d’accès relatives au
pelant les professionnels méditerranéens au chancre citrique.
respect de caractéristiques organoleptiques
minimales du produit (cf. FruiTrop spécial Pomelo de Floride — Evolution des expéditions locales
pomelo juin 2011). et des exportations
Variation 2010-11 sur
en millions
de colis de 2006-07 2007-08 2008-09 2009-10 2010-11 moyenne 4
42.5 livres dernières 2009-10
années
Etats-Unis 6.8 6.2 6.0 6.1 5.4 - 14 % - 11 %
UE 4.4 5.0 3.9 3.5 3.1 - 26 % - 10 %
Japon 7.9 7.0 6.0 6.3 5.4 - 21 % - 14 %
Canada 1.3 1.2 1.1 1.2 1.1 -6% -5%
Autres 0.3 0.5 0.3 0.4 0.5 + 25 % +7%
Total 20.6 19.8 17.4 17.4 15.4 - 18 % - 11 %

Pomelo de Floride — Evolution de la production


en millions de Variation Moyenne des Variation
caisses culture de 85 2011-12 2010-11 2011-12 4 dernières 2011-12 sur
livres (env. 38.6 kg) sur 2010-11 années la moyenne
Floride 20.1 19.8 +2% 22.1 -9%

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n°194 Novembre 2011 37


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LES DOSSIERS DE

Citron :
une saison survitaminée
Citron - Méditerranée
Tout comme en pomelo, la récolte méditer- Exportations (000 tonnes)
ranéenne de citron devrait atteindre un
niveau historique en 2011-12, dépassant Citron de Moyenne 2006-07/2010-11 :
pour la première fois la barre du million de
tonnes. Parmi les grands acteurs de la ré- Méditerranée 1 100
843 000 t

gion, l’Espagne affiche un niveau de pro- 1 000


• Des exportations en 900
duction inférieur à celui de la saison pas- 800
sée, mais demeurant légèrement supérieur croissance comprises entre 700
à la moyenne. Le déficit du Primofiore mas- 1.0 et 1.1 million de tonnes. 600
que une croissance de la récolte de Verna 500
liée à des conditions climatiques satisfai- • 65 % d'un commerce 400
mondial estimé à 1.6 million 300
santes et à une reconversion de certaines 200
plantations de Primofiore au profit de cette de tonnes (hors lime du 100
Brésil et du Mexique). 0
variété plus lucrative ces dernières années.

1994-95
1996-97
1998-99
2000-01
2002-03
2004-05
2006-07
2008-09
2010-11
La part de volumes dédiés au marché du
• 1ère zone d'exportation
frais risque d’être plus importante que la
au monde.
saison passée, car les prix des jus concen-
trés et dérivés ont fortement baissé après
Source : CLAM
des mises à l’industrie massives durant
l’été 2011 en Argentine. Ainsi, les marchés
d’Europe de l’Ouest risquent de rester as-
sez lourds, d’autant que la demande sem-
Citron — Intentions d'exportation par pays du CLAM
ble plutôt lente en ce début de saison mal-
gré une bonne transition avec la campagne Variation Moyenne des Variation
de l’hémisphère Sud. Par ailleurs, il faudra 000 tonnes 2010-11 2009-10 2010-11 4 dernières 2010-11 sur
aussi compter avec une très grosse récolte sur 2009-10 années la moyenne
turque, qui explique en grande partie la Espagne 415 461 - 10 % 402 +3%
hausse attendue de la production méditer-
ranéenne. La récolte de la Turquie a doublé Chypre 8 8 +4% 6 + 45 %
en moins de dix ans pour dépasser pour la Turquie 512 466 + 10 % 360 + 42 %
première fois de son histoire la barre du
million de tonnes en 2011-12. L’impact Grèce 2 2 0% 1 + 51 %
risque d’être fortement ressenti sur les mar- Italie 70 30 + 136 % 40 + 77 %
chés d’Europe de l’Est et dans une certaine
Egypte 43 29 + 47 % 27 + 60 %
mesure en Europe de l’Ouest, le citron turc
tendant à progresser ces dernières années Maroc 7 5 + 37 % 8 - 12 %
en Autriche et en Allemagne. Total 1 057 1 001 +6% 843 + 25 %

Les autres intervenants du Bassin méditer-


ranéen disposent d’un niveau de production
plus limité et sont peu présents à l’export.
L’Italie, qui affiche une prévision de récolte
en léger recul, continuera de diriger l’essen-
tiel de ses volumes vers son marché local
et vers l’industrie. Les 300 000 à 350 000 t
de limette égyptienne devraient rester quasi
exclusivement orientées vers le marché
local. La production de citron se développe
mais ne représente que des volumes limi-
tés, tout comme l’export (10 000 à 20 000 t/
an) essentiellement dirigé vers le Moyen-
Orient.

Une petite fenêtre de marché apparaîtra-t-


elle aux Etats-Unis ? Le déficit attendu de
la production californienne permet de se
poser la question. La récolte de cet état, qui
assure la quasi-totalité de l’approvisionne-
ment du marché du citron frais aux Etats-
Unis, reculerait d’environ 15 % en raison
d’un coup de gel
© Eric Imbert
Eric Imbert, CIRAD
eric.imbert@cirad.fr

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n°194 Novembre 2011 39


LES DOSSIERS DE

Agrumes — Production du Bassin méditerranéen en 2010-2011


000 tonnes Total France Espagne Maroc Algérie Tunisie Italie Israël Chypre Grèce Turquie Egypte Gaza*
Production 5 702.6 19.6 2 290.4 716.0 111.0 51.8 758.0 131.9 85.4 120.0 687.5 731.0 -
AGR.

Conso. intérieure 2 081.0 - 305.0 361.9 111.0 - 377.1 47.5 10.3 35.0 212.6 620.6 -
Industrie 344.1 - 220.0 5.0 - - 49.0 23.1 16.2 1.0 24.0 5.8 -
PETITS

Pertes 338.0 1.7 140.0 - - - 110.2 5.0 - 8.0 - 73.1 -


Exportation 2 767.7 17.9 1 625.4 349.1 - - 101.7 56.3 58.9 76.0 450.9 31.4 -
Production 11 592.3 - 3 344.7 904.0 415.0 202.4 1 950.0 87.0 97.8 922.0 1 260.0 2 350.0 59.4
ORANGE

Conso. intérieure 5 481.0 - 905.0 693.9 415.0 - 952.0 50.0 27.3 314.0 865.5 1 250.2 8.1
Industrie 1 633.1 - 690.0 35.0 - - 605.5 24.6 39.9 130.0 75.0 18.8 14.3
Pertes 667.3 - 248.0 - - - 89.3 - - 95.0 - 235.0 -
Exportation 3 445.4 - 1 501.7 175.1 - 22.7 117.4 12.4 30.6 383.0 319.5 846.0 37.0
Production 2 891.8 - 927.3 80.0 44.0 47.5 488.0 55.7 18.9 46.0 860.0 320.0 4.4
Conso. intérieure 1 202.4 - 135.0 36.0 44.0 - 264.0 46.0 5.0 40.0 374.4 256.2 1.8
CITRON

Industrie 442.5 - 299.0 - - - 110.0 4.0 6.0 - 20.0 2.6 0.9


Pertes 95.0 - 32.0 - - - 22.0 5.0 - 4.0 - 32.0 -
Exportation 1 003.4 - 461.3 5.1 - 0.2 29.7 0.7 7.9 2.0 465.6 29.2 1.7
Production 650.0 - 64.6 - - - 7.5 185.8 51.8 5.8 270.0 60.0 4.5
POMELO

Conso. intérieure 160.2 - 1.0 - - - 3.5 15.0 3.0 3.1 97.4 36.4 0.9
Industrie 140.9 - 8.0 - - - - 88.2 20.1 0.5 20.0 0.5 3.6
Pertes 7.0 - - - - - - - - 1.0 - 6.0 -
Exportation 345.3 - 55.6 - - - 7.4 82.6 28.6 1.3 152.6 17.2 -
Production 84.7 - - - - 50.3 28.2 5.8 - - - 0.4 -
AUTRES

Conso. intérieure 1.5 - - - - - - 1.5 - - - - -


Industrie 28.2 - - - - - 28.2 - - - - - -
Pertes 1.5 - - - - - - 1.5 - - - - -
Exportation 3.4 - - - - 0.2 - 2.8 - - - 0.4 -
Production 20 921.4 19.6 6 627.0 1 700.0 570.0 352.0 3 231.7 466.2 253.9 1 093.8 3 077.5 3 461.4 68.3
Conso. intérieure 8 926.1 - 1 346.0 1 091.7 570.0 - 1 596.6 160.0 45.6 392.1 1 549.9 2 163.4 10.8
TOTAL

Industrie 2 588.8 - 1 217.0 40.0 - - 792.7 139.9 82.3 131.5 139.0 27.7 18.8
Pertes 1 108.8 1.7 420.0 - - - 221.5 11.5 - 108.0 - 346.1 -
Exportation 7 565.2 17.9 3 644.0 529.4 - 23.1 256.2 154.8 126.0 462.3 1 388.6 924.2 38.7
* estimation / Source : CLAM

Agrumes — Prévisions de production du Bassin méditerranéen en 2011-2012


000 tonnes Total France Espagne Maroc Algérie Tunisie Italie Israël Chypre Grèce Turquie Egypte Gaza*
Production 5 478.2 19.6 2 072.5 763.9 111.0 47.8 781.0 169.4 77.6 120.0 584.4 731.0 -
AGR.

Conso. intérieure 2 252.3 - 352.0 409.9 111.0 - 539.0 70.0 9.8 35.0 104.9 620.6 -
PETITS

Industrie 366.8 - 273.0 5.0 - - 25.0 28.9 13.1 1.0 15.0 5.8 -
Pertes 285.5 1.7 47.5 - - 47.8 121.0 - - 8.0 - 59.5 -
Exportation 2 573.1 17.9 1 400.0 349.0 - - 96.0 70.0 54.8 76.0 464.4 45.0 -
Production 11 484.7 - 2 684.2 948.5 415.0 209.0 2 260.0 131.0 113.9 910.0 1 403.7 2 350.0 59.4
ORANGE

Conso. intérieure 5 824.6 - 654.0 698.5 415.0 - 1 450.0 40.0 31.8 305.0 972.2 1 250.0 8.1
Industrie 1 522.6 - 642.0 35.0 - - 495.0 61.0 46.5 130.0 80.0 18.8 14.3
Pertes 769.2 - 45.2 - - 185.8 120.0 - - 90.0 - 328.2 -
Exportation 3 368.3 - 1 343.0 215.0 - 23.2 195.0 30.0 35.6 385.0 351.5 753.0 37.0
Production 2 973.4 - 722.9 154.4 44.0 49.0 520.0 62.0 19.7 45.0 1 032.0 320.0 4.4
Conso. intérieure 1 463.0 - 105.0 147.4 44.0 - 330.0 55.5 5.2 38.0 479.8 256.2 1.8
CITRON

Industrie 352.8 - 200.0 - - - 100.0 3.0 6.3 - 40.0 2.6 0.9


Pertes 93.6 - 2.9 - - 47.5 20.0 - - 5.0 - 18.2 -
Exportation 1 064.1 - 415.0 7.0 - 1.5 70.0 3.5 8.2 2.0 512.2 43.0 1.7
Production 745.5 - 48.0 - - - 8.0 205.0 49.5 6.0 364.5 60.0 4.5
POMELO

Conso. intérieure 240.7 - - - - - 6.0 11.0 2.9 3.3 180.3 36.4 0.9
Industrie 160.8 - 1.0 - - - - 112.0 19.2 0.5 24.0 0.5 3.6
Pertes 6.2 - - - - - - - - 1.0 - 5.2 -
Exportation 337.8 - 47.0 - - - 2.0 82.0 27.4 1.2 160.2 18.0 -
Production 94.8 - - - - 53.3 30.0 11.1 - - - 0.4 -
Conso. intérieure 2.5 - - - - - - 2.5 - - - - -
AUTRES

Industrie 35.6 - - - - - 30.0 5.6 - - - - -


Pertes 53.0 - - - - 53.0 - - - - - - -
Exportation 3.7 - - - - 0.3 - 3.0 - - - 0.4 -
Production 20 776.6 19.6 5 527.6 1 866.8 570.0 359.1 3 599.0 578.5 260.8 1 081.0 3 384.5 3 461.4 68.3
Conso. intérieure 9 783.0 - 1 111.0 1 255.8 570.0 - 2 325.0 179.0 49.7 381.3 1 737.3 2 163.2 10.8
TOTAL

Industrie 2 438.5 - 1 116.0 40.0 - - 650.0 210.5 85.1 131.5 159.0 27.7 18.8
Pertes 1 207.5 1.7 95.6 - - 334.1 261.0 - - 104.0 - 411.1 -
Exportation 7 347.0 17.9 3 205.0 571.0 - 25.0 363.0 188.5 126.0 464.2 1 488.3 859.4 38.7
* estimation / Source : CLAM

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40 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Agrumes — Bassin méditerranéen — Prévisions d’exportation en 2011-2012


000 tonnes Total France Espagne Maroc Algérie Tunisie Italie Israël Chypre Grèce Turquie Egypte Gaza*
Total petits agrumes 2 573.1 17.9 1 400.0 349.0 - - 96.0 70.0 54.8 76.0 464.4 45.0 -
Satsuma 321.7 - 70.0 - - - 1.0 0.5 - - 250.2 - -
Clémentine 1 468.7 17.9 1 010.0 295.0 - - 90.0 - - 52.0 3.8 - -
Mandarine/Wilking 261.3 - 60.0 - - - 5.0 50.5 - - 100.8 45.0 -
Ortanique 12.5 - - 6.7 - - - 5.0 0.8 - - - -
Nova 153.2 - 90.0 7.0 - - - 14.0 2.0 - 40.2 - -
Divers 355.6 - 170.0 40.3 - - - - 51.9 24.0 69.4 - -
Total oranges 3 368.3 - 1 343.0 215.0 - 23.2 195.0 30.0 35.6 385.0 351.5 753.0 37.0
Navel/Navelina 1 238.9 - 600.0 32.0 - 0.2 20.0 - - - 275.2 311.5 -
Salustiana 138.2 - 110.0 28.2 - - - - - - - - -
Shamouti 30.3 - - - - - - 20.0 - - 4.3 - 6.0
Blondes communes 19.9 - - - - - - - - - 19.9 - -
Moro-Tarocco 160.0 - - - - - 160.0 - - - - - -
Maltaise 22.5 - - - - 22.5 - - - - - - -
Sanguinelli 5.0 - - - - - 5.0 - - - - - -
Autres sanguines 44.0 - - 26.3 - - - - - - 17.7 - -
Verna 2.0 - 2.0 - - - - - - - - - -
Ovale 0.2 - - - - - - - - - 0.2 - -
Tardives 1 321.2 - 630.0 128.5 - 0.5 10.0 10.0 35.6 - 34.1 441.5 31.0
Amères 1.0 - 1.0 - - - - - - - - - -
Total pomelos 337.8 - 47.0 - - - 2.0 82.0 27.4 1.2 160.2 18.0 -
Pomelo blanc 107.2 - 47.0 - - - 1.0 18.0 12.9 1.2 9.1 18.0 -
Autres pomelos 230.6 - - - - - 1.0 64.0 14.5 - 151.1 - -
Total citrons 1 064.1 - 415.0 7.0 - 1.5 70.0 3.5 8.2 2.0 512.2 43.0 1.7
Autres agrumes 3.7 - - - - 0.3 - 3.0 - - - 0.4 -
Total général 7 347.0 17.9 3 205.0 571.0 - 25.0 363.0 188.5 126.0 464.2 1 488.3 859.4 38.7
* estimation / Source : CLAM

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n°194 Novembre 2011 41


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LES DOSSIERS DE

Maroc Vert
Un plan très ambitieux...
en passe de devenir une réalité !

D oubler la production marocaine d’agrumes


en un peu plus de dix ans ! L’objectif du
plan Maroc Vert est si ambitieux qu’il a été
accueilli avec réserve par de nombreux spécia-
listes du secteur lors de son annonce. Pour-
tant, force est de constater qu’une forte dyna-
mique de croissance de la filière citricole s’est
mise en place dans le pays en à peine deux
ans. Selon les professionnels, environ 4 mil-
lions d’arbres ont été plantés ou replantés du-
rant la dernière campagne, soit près de 10 000
ha. Par ailleurs, cette dynamique ne semble
pas près de s’arrêter. Les plus grandes pépi-
nières du Royaume, qui pour certaines ont
triplé leur production, ont leurs plants réservés
pour les deux prochaines années. Est-ce à
dire que la production atteindra bien les 3 mil-
lions de tonnes inscrites au plan à l’horizon
2020 ? Il est bien sûr encore beaucoup trop tôt
pour le dire, mais il est clair que la récolte ma-
rocaine va progresser de manière substantielle
dans les années à venir.

Un cap clair pour la filière


et un renforcement
des structures d’appui

La relance de la citriculture marocaine était


déjà latente avant la mise en place du plan
Maroc Vert. Après une longue période d’atonie,
les opérations de privatisation des terres publi-
ques détenues par la SOGETA avaient insufflé
un premier élan dans le milieu des années
2000. Cependant, la mise en place du plan a
donné un coup d’accélérateur. En premier lieu,
il a permis de doter la filière d’une vision straté-
gique, déclinée sous forme d’axes de dévelop-
© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 43


© Eric Imbert LES DOSSIERS DE

pement clairs et cohérents dans le cadre d’un


« contrat-programme » entre l’Etat et les pro-
fessionnels signé en avril 2008. En amont, le
premier objectif est de développer l’appareil de
production, en étendant le verger et en renou-
velant les nombreuses plantations vieillissan-
tes et/ou greffées sur bigaradier, sensible à la
tristeza. L’autre axe de travail côté production
est d’économiser l’eau agricole, ressource
rare, en généralisant l’emploi de la micro-
irrigation. Ainsi, la région du Souss, la moins
bien dotée en « or bleu », ne devrait faire l’ob-
jet que d’opérations de renouvellement, l’es-
sentiel des extensions étant programmé dans
le Gharb et la région de Meknès. En aval, la
priorité est de développer et de moderniser les
structures de conditionnement. Par ailleurs, le
plan Maroc Vert met aussi l’accent sur le ren-
forcement des structures d’encadrement de la
filière, avec notamment la création d’une inter-
profession. Elle sera en charge de la promo-
tion, mais aussi de la recherche et du transfert
de technologie et du développement d’une
logistique appropriée (utilisation plus large du
fret maritime conteneurisé).

Des mesures financières


d’accompagnement
motivantes pour
les producteurs

Pour arriver à ces objectifs, l’Etat marocain a


mis en place des mesures motivantes d’incita-
tion financière directe. Cependant, afin de
mieux structurer la filière, seuls les produc-
Plan Maroc Vert — Objectifs pour les principales régions teurs choisissant de se regrouper autour d’une
entité « agrégatrice de volumes» peuvent en
Evolution depuis le profiter pleinement. Dans ce cadre, les inves-
en hectares Objectif 2020
recensement de 2006 tissements en micro-irrigation sont subvention-
Gharb 39 300 + 23 100 nés à hauteur de 100 % pour les petits produc-
Souss 34 000 + 1 000
teurs et de 80 % pour les autres. Une dotation
de 12 000 DH par hectare (soit environ 1 000
Oriental 19 400 + 4 900 euros) est prévue pour faciliter les achats de
Tadla Azilal 16 200 + 4 200 plants certifiés, ceux de matériels agricoles
ouvrant droit à une subvention allant de 30 à
Marrakech 9 100 + 3 700 50 % (30 % pour un tracteur par exemple). De
Source : ADA

Plan Maroc Vert — Principaux objectifs


Situation actuelle Objectif 2020* Remarques
Surfaces 80 000 ha* 110 000 à 115 000 ha Renouvellement de 20 000 à 30 000 ha
Rationalisation de 10 000 à 15 000 ha
Production 1.6 million de tonnes** 2.8 à 3.0 millions de tonnes
Débouchés
local 1.0 million de tonnes** 1.1 à 1.2 million de tonnes Croissance de la population et des revenus
Reconquête UE
export 0.5 million de tonnes** 1.3 à 1.4 million de tonnes
(deux tiers des marchés de l’Ouest et de l’Est)
Accompagnement de la croissance en Russie et
au Canada
Nouveaux marchés
Relance de la filière jus NFC pour l’export vers
transformation 0.1 million de tonnes** 0.4 million de tonnes
l’UE et le marché local
Diversification gamme Citron et pomelo pour le local et l'export
* source ADA / ** moyenne 2009-11 / Source : CLAM

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n°194 Novembre 2011 47


LES DOSSIERS DE

geuses. On comprend donc que même des


producteurs espagnols aient décidé de s’im-
planter dans le Royaume chérifien.

Des perspectives
de croissance
importantes sur
le marché local

Si les investisseurs ont jusqu’à présent mani-


festement adhéré à ce plan, le marché fera-t-il
de même ? La question se pose avec acuité
car, même si l’objectif de 1.5 million de tonnes
additionnelles n’est pas atteint, les quantités
supplémentaires à commercialiser seront de
toute évidence loin d’être négligeables. Le
marché domestique marocain constitue in-
contestablement un premier réservoir de crois-
sance important. La concurrence que ce dé-
bouché a exercée de façon croissante sur
l’export ces dernières années en est la preuve,
les producteurs y trouvant une rentabilité plus
immédiate, plus sûre et parfois meilleure qu’en
Russie ou qu’en Europe notamment pour l’o-
range. Ainsi, l’estimation des volumes vendus
© Eric Imbert
localement, qui était de 700 000 à 800 000 t
au milieu de la décennie 2000, a atteint et
même, l’Etat s’engage à prendre en charge même dépassé le million de tonnes ces deux
10 % du coût de modernisation des stations, à dernières campagnes. Et cette dynamique ne
concurrence d’un plafond de 4.75 millions de devrait pas s’arrêter : la simple poursuite de la
DH par projet (soit environ 400 000 euros). Le croissance démographique (3 millions d’habi-
volet capital du financement n’a pas été ou- tants supplémentaires depuis 2001, soit
blié : le Crédit Agricole a ouvert, en accord + 10 % en dix ans) devrait se traduire par un
avec l’Etat, une ligne de crédit de 4.8 milliards surcroît de consommation proche des 100 000
de DH sur la période 2009-2013 pour l’appui t d’ici la fin de la décennie, sans compter les
aux projets des filières fruits et légumes. effets dus à l’augmentation du niveau de vie.
La hausse de la fréquentation touristique est
aussi un facteur favorable à intégrer : le nom-
bre de visiteurs a doublé en une décennie
Un pari jusqu’à pour approcher le chiffre de 9 millions et le
présent gagné Maroc projette d’accueillir 10 millions de touris-
tes supplémentaires d’ici 2020.
sur la participation des
investisseurs privés

Pour que le plan Maroc Vert fonctionne, il fal-


lait aussi remporter l’adhésion du secteur pri-
vé. A la différence du volet dédié aux produc-
tions destinées au marché local, la participa-
tion de l’Etat se limite aux mesures incitatives
précédemment évoquées pour les cultures
d’exportation comme les agrumes. Ainsi, l’es-
sentiel des investissements doit être supporté
par des investisseurs privés nationaux ou
étrangers. Pourquoi ce plan les a-t-il séduits ?
Tout simplement parce que le Maroc ne man-
que pas d’atouts en matière agrumicole. La
campagne de privatisation des terres de la
SOGETA avait déjà montré le capital de
confiance dont bénéficie l’agrumiculture maro-
caine. Le grand marché communautaire est à
proximité quasi immédiate et les conditions
pédoclimatiques permettent de produire une
gamme de petits agrumes et d’oranges de
référence dans des conditions de coût avanta-
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50 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Un modèle de production affirmés de l’Egypte ou de la Chine en termes


marocain bien adapté aux de coûts de production. Ces pays ne semblent
pas être en mesure de s’aligner sur ces critè-
marchés des pays à niveau res à l’heure actuelle, en raison de conditions
économique intermédiaire pédoclimatiques plus limitantes ou du choix
d’un modèle de production privilégiant davan-
La majeure partie des quantités additionnelles tage les volumes. Reste l’Espagne, concurrent
devra néanmoins être orientée à l’export. ayant émergé plus récemment sur ces mar-
L’ambition du plan Maroc Vert est de position- chés qui sont pour lui des axes prioritaires de
ner 1.3 million de tonnes par campagne sur le développement face à l’atonie de l’Europe de
marché international, soit un doublement des l’Ouest. Les exportateurs espagnols en ont fait
volumes par rapport aux meilleures années. la démonstration la saison passée en y expor-
Est-ce réaliste ? Le Maroc dispose d’atouts tant 60 000 t, le double de la saison précé-
pour pouvoir profiter des réservoirs de crois- dente. La question du coût de revient sera
sance situés en Europe de l’Est. L’origine est déterminante dans le duel hispano-marocain
déjà bien implantée sur ces marchés, dont le qui pourrait avoir lieu sur ces marchés, qui
niveau de consommation est encore inférieur demeurent moins exigeants que ceux d’Eu-
de 2 kg/habitant/an à celui des pays non- rope de l’Ouest. Difficile d’imaginer que l’Espa-
producteurs d’Europe de l’Ouest. Certes, le gne puisse faire jeu égal avec le Maroc, au vu
Maroc n’y est pas seul. Mais, par rapport aux notamment du différentiel de coût de la main
autres fournisseurs à coût de revient compéti- d’oeuvre.
tif, il peut mettre en avant une gamme varié-
tale plus large et plus qualitative, en phase
avec les attentes croissantes des grands distri-
buteurs qui assurent une part de plus en plus Marchés d’Europe
importante des ventes dans ces pays. Un point
fort qui peut contrebalancer la position privilé-
de l’Ouest : une
giée de la Turquie en matière de logistique et reconquête nécessaire,
de sécurité des paiements, ou les atouts plus mais difficile…

Même si le potentiel de l’Europe de l’Est est


important, le retour sur les marchés de l’Eu-
rope de l’Ouest semble indispensable au vu du
surcroît de quantités à exporter. Une telle re-
conquête est-elle possible, quand on sait que
les parts de marché du Maroc sur ces destina-
tions ont été divisées par deux en un peu plus
de dix ans et que les volumes commercialisés
ces dernières années ne sont plus que de
200 000 t tous agrumes confondus ? La ques-
tion du différentiel de compétitivité avec l’Es-
pagne, omnipotente sur ces marchés, se pose
à nouveau. Cependant, à la différence des
marchés de l’Est, ce seul différentiel ne peut
permettre au Maroc de prendre l’avantage
sans aligner au moins son offre sur celle de
l’Espagne en termes de qualité au sens large.
Si le Maroc fait d’ores et déjà jeu égal au ni-
veau de la certification et des qualités intrinsè-
ques des fruits, la question de la longueur de
gamme se pose de manière cruciale. La
gamme marocaine est aujourd’hui moins large
(pomelo et citron quasi absents) et surtout
beaucoup moins profonde en petits agrumes
et en orange. Si les variétés de petits agrumes
marocains sont très compétitives à partir du
coeur de saison (clémentine Fine, puis Nour et
Nadorcott), l’offre de précoces fait défaut. En
orange, si la Maroc Late est une référence en
orange à jus, l’offre d’orange de table est quasi
absente à l’export, que ce soit sur le créneau
précoce ou sur ceux du coeur et de fin de sai-
son. Difficile dans ces conditions pour le Ma-
roc de prendre les lignes en début de saison et
ensuite d’assurer le « category management »
recherché par les grands distributeurs qui gè-
rent l’essentiel des ventes d’agrumes.

© Eric Imbert

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n°194 Novembre 2011 51


LES DOSSIERS DE

© Eric Imbert
tits agrumes. Cependant, la rentabilité future
des petits agrumes est aussi liée aux effets de
gamme, auxquels contribuent l’orange ainsi
que les autres familles d’agrumes d’ailleurs.
Les grands groupes, qui ont besoin de ces
complémentarités au vu des volumes dont ils
disposent, ne doivent-ils pas inclure l’orange
comme un axe stratégique dans leur pro-
gramme de plantation ? De plus, si les pers-
pectives ne sont pas aussi importantes que
prévu sur le marché international, le marché
local constitue une bouée de sauvetage fiable.
Enfin, ce volet est aussi cohérent avec la vo-
lonté du plan Maroc Vert de relancer un sec-
teur du jus aux dimensions aujourd’hui rédui-
tes, axe qui peut s’avérer lui aussi porteur au
vu de la problématique sanitaire au Brésil et
surtout en Floride. Des incitations plus fran-
ches de l’Etat en faveur d’une production bien
étalée d’oranges de table et à jus seraient
peut-être un argument déterminant.

Les agrumes sur les traces


de la tomate grâce au
plan Maroc Vert ?

Le plan Maroc Vert est en passe d’augmenter


considérablement la force de frappe du Maroc
Vers une gamme variétale très à l’export, en développant mais aussi en mo-
pertinente en petits agrumes dernisant l’appareil de production. L’avenir dira
si les objectifs très ambitieux fixés pour 2020
Le plan Maroc Vert va-t-il permettre un rééqui- seront atteints. Certains problèmes récurrents
librage dans ce domaine ? On peut regretter comme le foncier (terres morcelées, problème
que les mesures d’orientation de la production que représentent pour les investisseurs les
par groupes variétaux ne soient pas assez terres en indivision) sont des freins potentiels,
pointues. Cependant, la gamme variétale tout comme les effets de la crise mondiale sur
de petits agrumes devrait retrouver une le crédit. Néanmoins, la poursuite de la dyna-
grande pertinence dans les années à venir. mique est assurée à court terme au vu des
Rentabilité immédiate oblige, c’est sur ce réservations de plants dans les pépinières.
groupe variétal que se sont concentrés l’es-
sentiel des efforts de plantation (70 % des L’indispensable réussite commerciale de ce
surfaces plantées selon l’estimation de cer- plan, fortement liée à l’export, dépendra large-
tains professionnels). Si les variétés tardives ment de la capacité du Maroc à mobiliser ses
comme le Nadorcott ont été largement choi- atouts pour faire évoluer son modèle de pro-
sies, beaucoup de producteurs ont aussi mis duction vers une plus grande pertinence de sa
l’accent sur le créneau des clémentines préco- gamme variétale, tout en optimisant ses avan-
ces, en choisissant des variétés particulières tages comparatifs en termes de coût de re-
(Orogrande) ou en utilisant des porte-greffes vient. Cette mutation, qui permettra aux
apportant de la précocité. grands groupes marocains de se hisser au
niveau des meilleurs standards internationaux,
s’est mise naturellement en marche, mais
seulement sur certaines filières comme les
petits agrumes. L’Etat doit l’encourager plus
Encore du travail à accomplir fortement, en pratiquant notamment une politi-
en ce qui concerne les que de subvention à la plantation plus ciblée et
autres groupes variétaux plus favorable à l’orange et aux autres agru-
mes. C’est sur des bases similaires que les
Le travail ne paraît pas aussi abouti en professionnels marocains de la tomate ont bâti
orange, groupe variétal qui n’a bénéficié jus- leur conquête du marché européen, dans un
qu’à présent que d’une part limitée des planta- contexte réglementaire pourtant bien plus diffi-
tions ou replantations. Au-delà du choix des cile. Un challenge semblable est à la portée de
variétés, c’est plutôt la volonté des produc- leurs homologues du monde des agrumes
teurs d’investir sur l’orange qui pose problème.
Il est clair que les retours économiques plai- Eric Imbert, CIRAD
dent clairement aujourd’hui en faveur des pe- eric.imbert@cirad.fr

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52 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Les maladies et ravageurs sont nombreux et peuvent


avoir des impacts économiques importants, jusqu’à la
mise en quarantaine (matériel soumis à réglementa-

Maladies et ravageurs
tion pour le mouvement) et l’interdiction d’exporter
vers d’autres zones de production afin d’éviter la dis-
sémination d’organismes nuisibles. L’utilisation de
porte-greffe tolérants représente une mesure efficace

des agrumes dans la lutte contre certains organismes, car le choix


des variétés reste souvent dicté par le marché. Outre
la production de matériel végétal sain, la lutte contre
ces maladies et ravageurs associe généralement des
composantes génétiques, biologiques et chimiques
dans le cadre de systèmes de protection intégrée.

© F. Gatineau
© E. Laville

© Cirad
Tristeza Huanglongbing (greening) Chancre citrique
Maladies
Virus : Citrus Tristeza Closterovirus Bactéries du phloème : Liberibacter Bactérie : Xanthomonas axonopodis
des agrumes africanum, L. asiaticum pv. citri

Répartition Toutes régions hors certains pays Asie, Afrique tropicale et Asie, Amérique du Sud, Floride,
du Bassin méditerranéen. subtropicale, Moyen-Orient. nombreuses régions d’Afrique.
Symptômes Dépérissement des variétés sur Jaunissement des pousses, Pustules liégeuses sur feuilles et
bigaradier, éclaircissement des marbrure des feuilles, petits fruits fruits.
nervures, invaginations du bois. mal colorés.
Espèces sensibles Limettiers, orangers, pomelos. Large. Affecte surtout les oranges Large. Surtout pomelos, oranges,
et les mandarines. limes et certaines mandarines.
Transmission Pucerons (Aphis gossypii, Psylles (Diaphorina citri, Tryoza Par l’air et l’eau.
Toxoptera citricida). erytreae).
Impacts économiques Perte des arbres et diminution de Dépérissement des arbres, Perte de récolte.
la production. longévité réduite du verger.
Organismes Présent dans l’UE. Non présent dans l’UE. Non présent dans l’UE.
de quarantaine
© D. Vincenot, SUAD Réunion

© Vilardebo
© D. Vincenot, SUAD Réunion

Mouches des fruits Thrips Cochenilles diaspines


Ravageurs Diptera Tephritidae : différentes Thysanoptera : thripidae. Scirtothrips Hemiptera : Diaspididae. Genres
des agrumes espèces des genres Ceratitis,
Anastrepha, Dacus, Bactrocera, etc.
spp. (S. aurantii, S. citri, S. dorsalis) Aonidiella, Unaspis,
Chrysomphalus, Cornuaspis, etc.

Répartition Continent américain : Anastrepha. Variable selon les espèces. Variable selon les espèces.
Afrique : Ceratitis, Dacus. Présents dans le Bassin Présents dans le Bassin
Asie-Pacifique : Bactrocera. méditerranéen : Tetranychus méditerranéen : Aonidiella
urticae, Panonychus citri. aurantii, Cornuaspis beckii, etc.
Symptômes Piqûres dues à la ponte des Taches grisâtres en anneau autour Boucliers sur feuilles, rameaux,
femelles dans les fruits. du pédoncule (alimentation des fruits, affaiblissement de l’arbre si
thrips sur jeunes fruits). fortes populations.
Espèces sensibles Mandarines, oranges, pomelos. Oranges, mandarines, tangors, Large spectre d’hôtes.
Sensibilité des mandarines et tangelos, citrons, etc.
oranges à peau fine.
Impacts économiques Perte de récolte. Dépréciation de l’aspect extérieur Dépréciation de l’aspect extérieur
des fruits. des fruits.
Organismes de Non présent dans l’UE. Non présent dans l’UE. Non présent dans l’UE.
quarantaine

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n°194 Novembre 2011 53


LES DOSSIERS DE

Première production fruitière mondiale, cultivée


entre 40° de latitude nord et sud, les agrumes
La culture ont été domestiqués en Asie. Les textes anciens
font état de la présence en Inde des agrumes
acides dès 800 avant J.C., alors qu’à l’époque

des agrumes
de Confucius on cite l’existence des mandari-
nes, oranges et pamplemousses en Chine.
Echanges commerciaux et conquêtes militaires
ont fortement contribué à la dispersion des agru-
mes. Elle s’est faite dans un premier temps par
voie terrestre, via l’Asie mineure et le Moyen-
Orient, dans le cadre de l’expansion des influen-
ces grecque et romaine (cédrat, bigarade), puis de l’Islam et des croisés (agrumes acides). Le cédratier a été la
première espèce cultivée dans le Bassin méditerranéen quelques siècles avant notre ère. Grace aux naviga-
teurs portugais et à la possibilité d’établir des échanges maritimes directs avec l’Extrême-Orient et la Chine, de
nouveaux agrumes comme les oranges douces ont été introduits dans le Bassin méditerranéen au XVIème siè-
cle, puis diffusés en Afrique et en Amérique. En Méditerranée, l’introduction des premières mandarines a été
encore plus tardive. Elle est mentionnée au début du XIXème siècle en Italie et seulement en 1850 en Afrique
du Nord. Le Bassin méditerranéen constitue toutefois une importante zone de diversification pour trois espèces
majeures au plan économique : les orangers, les mandariniers et les citronniers. Le pomelo, C. paradisi, hy-
bride naturel du pamplemousse, est un des rares agrumes commerciaux originaire des Caraïbes.
Agronomie

Les sols filtrants légèrement acides sont les plus propices à La fertilisation minérale doit compenser les exportations par
la culture des agrumes. Le choix du porte-greffe est un des les fruits et les bois de taille, assurer la croissance des orga-
facteurs essentiels de réussite en raison de la tolérance ou nes végétatifs. La fumure apporte de l’azote, du phosphore
de la résistance qu’il confère vis-à-vis des contraintes bioti- et du potassium. Les oligo-éléments sont pulvérisés sur la
ques (maladies et ravageurs telluriques, maladies de dégé- frondaison. La fertilisation s’appuie sur les résultats d’analy-
nérescence) et abiotiques (acidité ou alcalinité des sols, sali- ses minérales de feuilles et de sol.
nité, réaction au froid ou à la sécheresse, etc.). Le porte-
greffe influe fortement sur des facteurs comme la vigueur et Parmi les régulateurs de croissance, l’acide gibbérellique
l’âge d’entrée en production, le rendement et la qualité des permet d’améliorer la nouaison des clémentines et les auxi-
fruits. Les hybrides de Poncirus (Citrange, Citrumelo) sont nes de synthèse d’augmenter le calibre des fruits.
aujourd’hui privilégiés en remplacement du bigaradier qui
induit une sensibilité à la tristeza. Leur utilisation nécessite
l’usage de matériel assaini. Actuellement, de nouveaux
porte-greffe sont créés par hybridation ou grâce aux biotech-
nologies.

Dans de nombreux pays, des schémas de certification ont


été mis en place. Ils associent l’usage de matériel végétal de
base sain à la prévention d’une possible recontamination par
un inoculum ou une maladie transmise par insecte vecteur,
en localisant les pépinières de plein air dans des zones sai-
nes ou en développant la production sous abri dans les zo-
nes à risque. Les porte-greffe sont semés, repiqués, puis
greffés en écusson ou en « chip budding », avec un oeil pré-
levé sur un rameau de la variété désirée.

Lors de la plantation, il est recommandé de placer la base du


tronc en légère surélévation pour limiter les attaques de Phy-
tophthora. Après plantation, le travail du sol est limité pour ne
pas endommager les racines superficielles. La base du tronc
doit être désherbée. Le mode d’entretien (enherbement per-
manent, désherbage chimique ou mécanique) est fonction de
contraintes pédo-climatiques et économiques.

Une taille de formation est pratiquée les premières années.


Par la suite, la taille annuelle d’entretien permet d’équilibrer
et d’aérer la frondaison, d’assurer le renouvellement des
futurs rameaux fructifères. En zone sèche, l’irrigation est
indispensable. Elle peut être pratiquée par aspersion sous
frondaison ou localisée (diffuseur, goutte-à-goutte, etc.).
Dans ce cas, la fertilisation peut être associée à l’irrigation
(fertirrigation) pour permettre une économie d’intrants et une
alimentation minérale régulière.
© Eric Imbert

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54 Novembre 2011 n°194


Influence des conditions climatiques LES DOSSIERS DE

Les agrumes sont


originaires du sud-est
asiatique. Selon les
latitudes, le climat y est
de type équatorial,
tropical ou subtropical,
toujours fortement
rythmé par un régime de
mousson. L’année est
caractérisée par l’alternance
d’une saison chaude et humide
(mousson) et d’une saison peu
pluvieuse, souvent plus fraîche. Le cycle de
développement des agrumes est calé sur ces saisons. La
période chaude et humide correspond à une intense
activité physiologique, avec croissance des rameaux et
des fruits. La période sèche et fraîche correspond à un
arrêt de végétation qui est d’autant plus marqué que la
sécheresse est forte ou que les températures sont
basses. Pour certains agrumes comme les mandariniers,
orangers, pomelos et pamplemousses, un arrêt de
végétation marqué est un préalable à toute floraison.
D’autres, à floraison remontante, comme les cédratiers,
citronniers et limettiers, ont des exigences moindres mais
réagissent aux mêmes effets.

Les températures comprises entre 21 et 30°C sont


optimales pour l’activité physiologique. Celle-ci est
fortement réduite à des températures durablement et
significativement supérieures à 35°C ou inférieures à 13°
C. La culture des agrumes est par ailleurs limitée par des
températures seuils basses ou hautes. Les températures
inférieures à 0°C provoquent une destruction partielle ou
totale des agrumes. L’ampleur des dégâts dépend, d’une

© Eric Imbert
part, de la durée et de l’intensité du froid et, d’autre part,
de la sensibilité des organes et du type d’agrumes. Ainsi
les fleurs, les jeunes feuilles et les fruits sont plus
sensibles, que les branches et troncs. Les cédratiers,
limettiers et citronniers sont plus sensibles que les
mandariniers, orangers ou pomelos. Inférieures à - 7°C, Synthèse et sénescence des différents pigments sont
les températures sont généralement létales pour les donc fortement influencées par les conditions thermiques
arbres. Les températures très élevées, supérieures à 50° ambiantes. Sous les tropiques, l’absence de températures
C, provoquent également des traumatismes. basses ne permet pas la disparition des pigments
chlorophylliens et les fruits restent verts. Pour les mêmes
Les forts ensoleillements sont d’autant mieux supportés raisons, la synthèse des anthocyanes ne peut avoir lieu et
que l’alimentation hydrique est correctement assurée. Les les oranges sanguines restent blondes. Par contre, la
régions arides ou très sèches doivent avoir recours à coloration rouge des pomelos est plus intense. Dans les
l’irrigation pour la culture des agrumes. Ces besoins sont zones médi terranéennes l es pl us méri di onal es,
directement corrélés aux paramètres climatiques que sont l’alternance de températures chaudes dans la journée et
le rayonnement gl obal li é à l’ensoleil lement, la fraîches la nuit constitue un environnement optimal pour
température, le vent, l’hygrométrie, etc. Ces paramètres la dégradation des pigments verts
sont utilisés dans des modèles d’estimation des besoins chlorophylliens et la synthèse des
en eau et outils de gestion des irrigations. pigments jaunes, oranges et
rouges des divers types
A l’approche de la maturité, les températures jouent un d’orange, de mandarine
rôle important sur l’évolution de la pigmentation des fruits. et de citron. Ainsi, la
Les températures basses, inférieures à 15°C, sont coloration externe
associées à la disparition des pigments chlorophylliens de des fruits
l’épiderme. Cela permet aux pigments caroténoïdes de se s’exprime au
révéler. La synthèse des caroténoïdes (jaune et orange) mieux.
et du lycopène (rouge, spécifique des pamplemousses et
pomelos) est favorisée par des températures comprises
entre 15 et 35°C. Les pigments rouges anthocyaniques
(oranges sanguines) nécessitent des températures plus
basses, mais supérieures à 12°C.

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n°194 Novembre 2011 55


LES DOSSIERS DE

Principales variétés
d’agrumes
Valencia Late

Orange
photos © Régis Domergue

Originaire des Açores, la Valencia Late


est la variété la plus plantée au
monde. Cet blonde tardive, de calibre
moyen, a une forme ronde légèrement
oblongue. Son écorce, fine et bien
colorée, est légèrement granuleuse.

Clémentine
Sa chair est très juteuse et renferme 2
Petits agrumes

à 4 pépins. Elle est aussi connue sous


le nom de Maroc Late (origine Maroc)
Ce groupe de variétés est probable- et de Jaffa Late (origine Israël).
ment issu d’une hybridation entre
Citrus deliciosa et une orange. Son
succès, très notable en Méditerranée,
est lié aux caractéristiques intéressan-
tes des fruits (absence de pépins en Navel
plantations pures, bonne coloration et
saveur) associées à une longue Cette orange à dessert, de forme
période de commercialisation. En effet, ronde à ovale, est surmontée d’un
les clémentines sont présentes sur les ombilic très développé. La peau, d’une
marchés de l’hémisphère nord de la fin texture granuleuse, est peu épaisse et
septembre à la fin février, grâce aux assez bien colorée. La chair est
différents cultivars (Marisol, Oroval, croquante, fine et assez peu juteuse.
Oronules, Nules, Commune ou Fine, Les cultivars précoces (Naveline) et
Hernandine, Nour, etc.). tardifs (Navelate, Lane Late) qui en
sont issus permettent au groupe des
Navel d’être présent d’octobre à mai
sur les marchés de l’hémisphère nord.

Nova
Prés ent s ur l es marc hés de mi -
novembre à janvier, ce fruit de taille Maltaise
moyenne est issu d’un croisement de
clémentine commune et de Tangelo. Cette orange pigmentée de haute
Ses qualités sont intéressantes : qualité est presque exclusivement
coloration prononcée de son épiderme, plantée dans la région du Cap Bon en
pulpe d’un orange profond, tendre, Tunisie, où le terroir lui permet
juteuse, dépourvue de pépins, à la d’exprimer pleinement ses grandes
saveur sucrée et peu acide. Toutefois, potentialités. Son calibre est moyen et
le fruit doit être cueilli rapidement pour sa forme légèrement ovale. Son
éviter le gonflement de son épiderme. écorce, douce, est légèrement
Il est largement planté en Espagne granuleuse et facilement pelable. Sa
(Clemenvilla), en Israël (Suntina) et au chair, tendre et très juteuse, est assez
Maroc. peu colorée pour une sanguine. Sa
saveur est particulièrement agréable,
sa douceur étant balancée par un bon
niveau d’acidité.

Minneola
Hybride de Tangerine et de pomelo, ce
gros fruit rond se caractérise par une Salustiana
excroissance prononcée sur sa partie
supérieure. L’épiderme, très lisse, est Très populaire en Espagne, cette
d’une couleur rouge orange particuliè- orange blonde à jus est de calibre
re me n t s o u te nu e. L a p ul p e, qui moyen à gros. Son écorce, moyenne-
comporte peu de pépins, a une saveur ment épaisse, comporte de fines
très particulière. Cette variété est granulations. Sa chair est tendre,
principalement plantée en Israël et douce et d’un goût très agréable. En
Turquie. outre, elle ne recèle aucun pépin.

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56 Novembre 2011 n°194


LES DOSSIERS DE

Eureka
Citron Cette variété, peu plantée en Méditer-
ranée, représente l’essentiel de la
production mondiale. Elle est très
répandue dans l’hémisphère sud. Le
fruit, de taille moyenne, est de forme
elliptique à oblongue et se termine par
un mamelon moyennement développé
et fin à la base. Sa peau est fine à
moyennement épaisse. Sa pulpe,
généralement sans pépins, est riche
en un jus d’un acidité élevée.

Fino
Ce cultivar, qui domine la production
espagnole, est très développé dans la
région de Murcie. Le fruit est de forme
régulière, sphérique ou ovale. Son
mamelon est plus court que celui du
Verna. Sa peau est fine et lisse. Sa
pulpe, qui contient 5 à 8 pépins, est
plus juteuse que celle du Verna.

Verna
Le fruit est moyen à gros et possède
un mamelon large à la base et très
développé. L’épiderme, de texture
rugueuse, est plutôt épais. L’acidité du
jus est élevée, mais le rendement à
l’extraction n’est que moyen. C’est une
des principales variétés espagnoles.

Limes
La lime Tahiti (Citrus latifolia), variété
triploïde, est la plus répandue des
limes acides. Son épiderme, d’une
couleur vert jaune à jaune pâle,
contient une huile essentielle ayant
une odeur très typique. La pulpe,
généralement dépourvue de pépins,
est jaune vert et riche en un jus très
acide. La lime mexicaine (Citrus
aurantifolia) est peu exportée en raison
de son grand nombre de pépins.

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n°194 Novembre 2011 57


LES DOSSIERS DE

Les agrumes ne sont pas des fruits climactériques et leur


qualité ne s’améliore donc pas après la récolte. Un

Récolte et stockage
s toc k a ge a dé qu at p eu t r al en ti r l eu r év o l uti on :
température positive adaptée, hygrométrie relative de 85
à 90 % et ventilation. La récolte doit se faire à un stade de
maturation et de qualité proche de l’optimum, caractérisé

des agrumes
par la teneur en jus, le rapport extrait sec/acidité et la
saveur. Lors de la récolte, les fruits doivent être manipulés
avec soin et ne pas être mouillés afin de limiter les risques
ultérieurs d’altérations physiologiques ou l’entrée de
pathogènes. Le transfert vers les stations de
conditionnement doit se faire dans les meilleurs délais.

Déverdissage Altérations Altérations


et stockage physiologique physiologiques
A l’approche de la maturité, les pigments Elles sont dues à des accidents au ver- Plus de 75 % des pourritures après ré-
verts chlorophylliens disparaissent pro- ger, qui se révèlent tardivement, ou au colte sont dues à deux Pénicillium : P.
gressivement, permettant la révélation cours du stockage. italicum et P. digitatum. Seule une récolte
des autres pigments colorés de l’épi- conduite avec soin limite les pourritures
derme (couleurs jaune, orange et rouge). Gel : au verger ou après récolte. La suivantes en cours de stockage :
Cette évolution nécessite des températu- peau apparaît détrempée et translucide,
les quartiers se dessèchent.
res fraîches inférieures à 13°C. Ces • la pourriture amère (Geotrichum candi-
conditions de température n’existent pas Dégâts dus au froid : l’exposition à dum) se développe sur fruits tombés
sous les tropiques, ni sous climat méditer- des températures positives, mais inférieu- au sol ou souillés par la terre ;
ranéen en début d’automne lors de la res à la limite optimale de stockage, pro-
récolte des variétés précoces. Dans ces voque un éclatement des glandes à hui- • Cladosporium herbarum provoque des
cas, les fruits restent verts ou sont mal les essentielles qui induit une brûlure des symptômes voisins de ceux dus à
colorés. Un déverdissage des fruits est tissus et l’apparition sur l’épiderme de Alternaria citri. La contamination à
possible si un début significatif de dégra- petites taches brunes en dépression, qui partir de déchets végétaux en décom-
dation des pigments chlorophylliens est peuvent devenir coalescentes. Des alté- position et infestés se produit à la
naturellement initié. Le déverdissage est rations fongiques peuvent apparaître récolte ;
pratiqué en plaçant les fruits dans une ultérieurement.
enceinte dont l’atmosphère renouvelée
• la pourriture molle brun noir de l’épi-
contient en permanence 1.0 à 5.0 ppm Oléocellose : due à des variations de
derme, due à Aspergillus niger, se
d’éthylène. La température se situera température au champ ou à des chocs au
développe à des températures de
entre 22 et 25°C pour l’orange, elle sera cours de la récolte ou du stockage.
stockage supérieures à 15°C sur des
plus basse pour le citron, et l’humidité Symptômes comparables aux dégâts dus
fruits blessés ou meurtris ;
relative sera comprise entre 85 et 90 %. au froid.
Cette technique réduit la durée de stoc-
kage car l’éthylène stimule la sénescence Abrasion par le brossage : due à • l’infestation au verger par Botryos-
physiologique des agrumes. La durée de une fragilité de la peau, à l’utilisation de phaeria ribis, Physalospora rhodina ou
conservation au froid peut être améliorée brosses trop dures ou à une vitesse de Diaporthe citri génère en cours de
en appliquant de la cire ou un film rétrac- brossage trop rapide. Les couches super- stockage une pourriture brune, puis
table qui réduisent les échanges respira- ficielles de la peau sont érodées entraî- noirâtre, de l’épiderme et des tissus
toires et la perte d’eau. Par contre, l’at- nant un dessèchement par plages et sous-jacents de la zone pédonculaire.
mosphère contrôlée n’a pas ou peu d’in- l’écoulement des huiles essentielles brû- Elle est contrôlée par des traitements
fluence. lant les tissus. au verger ou post-récolte.

Maladies Moisissure Moisissure Pourriture Anthracnose Pourriture


bleue verte noire brune
post-récolte Penicillium italicum Penicillium digitatum Alternaria citri
Glomerella cingulata
(= C. gloeosporioides) Phytophthora sp.
Eclaircissement et Eclaircissement léger et Pourriture noire sur la Ponctuations sur fruits Début : décoloration ponc-
amollissement de amollissement de l’épi- columelle et quartiers, et/ non mûrs qui évoluent tuelle de la peau ; puis ex-
l’épiderme ; puis un derme ; puis un fin duvet ou peau. en taches brunes, sou- tension des surfaces, colora-
Symptômes et duvet blanc apparaît blanc vif croît en couches ples avec le mûrisse- tion variable avec taches
(mycélium), se couvre circulaires, se couvre ment ; puis la pulpe est brunes ; finalement désagré-
parties du fruit de spores bleues et la depuis le centre de spo- envahie. Odeur mar- gation des fruits. En entre-
atteintes pulpe est atteinte en res vertes. Tout le fruit quée. Fruits déverdis pôt : fin mycélium blanc sur
même temps. (peau, pulpe) est finale- très sensibles. les zones brunes, odeur
ment envahi et inconsom- caractéristique.
mable dès le début.
Spores sur épiderme Spores sur épiderme Blessures, pénétration Fruits blessés au Spores déposées sur épi-
Voies d’infection intact et contamination blessé. par ombilic, cicatrice du champ. derme intact.
fruit à fruit. style.
De l’emballage à la Au verger, mais surtout Verger et entrepôt. Verger. Verger : éclaboussure d’eau
consommation. de la récolte à la consom- souillée. Emballage : eau de
Lieu d’infection mation. lavage contaminée. Entre-
pôt : contamination fruit à
fruit.

Espèces et Toutes les variétés. Toutes les variétés. Orange Navel, manda- Toutes les variétés, Toutes les variétés (orange
rine, citron. mais surtout les manda- plus sensible).
variétés sensibles rines.

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58 Novembre 2011 n°194


PRIX DE GROS EN EUROPE — OCTOBRE 2011

Prix de gros en Europe


Octobre 2011
UNION EUROPEENNE — EN EUROS
Allemagne Belgique France Pays-Bas UK
ANANAS Avion MD-2 GHANA kg 2.20 2.05
VICTORIA AFRIQUE DU SUD Carton 11.00 12.50 11.82
MAURICE Carton 13.00 12.82
MAURICE kg 3.50
REUNION kg 4.00
Bateau MD-2 COSTA RICA Carton 9.25 7.50 8.00 7.76

AVOCAT Avion TROPICAL BRESIL Carton 14.40


REP. DOM. Carton 12.80
Bateau ETTINGER ISRAEL Carton 7.25 10.00 7.25 8.73
FUERTE MAROC Carton 8.50
HASS AFRIQUE DU SUD Carton 11.50
CHILI Carton 11.50 13.00
MEXIQUE Carton 10.50
PEROU Carton 10.42
NON DETERMINE AFRIQUE DU SUD Carton 8.62
CHILI Carton 10.42
ISRAEL Carton 8.33
RYAN AFRIQUE DU SUD Carton 9.75
Camion BACON ESPAGNE Carton 6.00 7.13 8.34
HASS ESPAGNE Carton 11.75

BANANE Avion PETITE COLOMBIE kg 7.41 5.63


EQUATEUR kg 5.17
ROUGE EQUATEUR kg 4.88
Bateau PETITE EQUATEUR kg 1.75 2.01
ROUGE EQUATEUR kg 2.29

CARAMBOLE Avion MALAISIE kg 4.74 4.43 4.19 3.94

CHAYOTE Bateau COSTA RICA kg 1.41

DATTE Bateau GLOVE TUNISIE kg 3.66


MEDJOOL ISRAEL kg 6.00 7.88 7.45 6.20
NON DETERMINE TUNISIE kg 1.89
RAVIER TUNISIE kg 1.49

DURIAN Avion THAILANDE kg 7.00

EDDOE Bateau BRESIL kg 2.00


COSTA RICA kg 1.70

GINGEMBRE Bateau BRESIL kg 1.40 1.35 1.28


CHINE kg 1.00 0.80 1.53 1.25 0.99

GOYAVE Avion BRESIL kg 6.17

GRENADILLE Avion JAUNE COLOMBIE kg 8.88 8.10


NON DETERMINE COLOMBIE kg 5.00 5.65 5.25
VIOLETTE ISRAEL kg 6.00
KENYA kg 4.50 4.38 4.46
ZIMBABWE kg 5.25 5.00

IGNAME Avion BRESIL kg 1.95


Bateau GHANA kg 1.33 1.18 1.15

KUMQUAT Avion ARGENTINE kg 6.90


ISRAEL kg 4.95

LIME Avion MEXIQUE kg 4.20


Bateau BRESIL kg 1.00 1.33 1.61 1.27 1.12
ISRAEL kg 0.90
MEXIQUE kg 1.22 1.73 1.83 1.38 1.17

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n°194 Novembre 2011 59


PRIX DE GROS EN EUROPE — OCTOBRE 2011

UNION EUROPEENNE — EN EUROS


Allemagne Belgique France Pays-Bas UK
MANGOUSTAN Avion INDONESIE kg 7.25 7.66
THAILANDE kg 9.50

MANGUE Avion KENT BRESIL kg 5.00 4.17


NON DETERMINE AUSTRALIE kg 6.56
ISRAEL kg 4.50
NAM DOK MAI THAILANDE kg 7.80
PALMER BRESIL kg 3.75
Bateau ATKINS BRESIL kg 1.07 1.19 1.63 0.93
ISRAEL kg 1.07
KEITT BRESIL kg 1.25
ISRAEL kg 1.50 1.26 1.01
KENT BRESIL kg 1.32 1.01
ISRAEL kg 1.50
Camion KENT ESPAGNE kg 3.20
OSTEEN ESPAGNE kg 1.70 1.87

MANIOC Bateau COSTA RICA kg 1.40 1.03

MELON Bateau CANTALOUP BRESIL kg 1.43 1.44


CHARENTAIS BRESIL kg 1.35 1.38
GALIA BRESIL kg 1.20 1.37 1.38
ISRAEL kg 1.40 1.49
HONEY DEW BRESIL kg 0.69 0.84 0.67
PASTEQUE BRESIL kg 0.60 1.01
EQUATEUR kg 0.86
PIEL DE SAPO BRESIL kg 0.84
SEEDLESS WATER BRESIL kg 0.95 1.30

NOIX DE COCO Bateau COSTA RICA Sac 17.00 17.80


COTE D'IVOIRE Sac 13.23 10.38 12.07
INDONESIE Sac 16.13
REP. DOM. Sac 20.10
SRI LANKA Sac 11.78

PAPAYE Avion FORMOSA BRESIL kg 2.78 3.09


THAILANDE kg 4.69
NON DETERMINE BRESIL kg 3.40 3.70 3.61
EQUATEUR kg 2.07
MALAISIE kg 2.30
Bateau BRESIL kg 2.29
EQUATEUR kg 2.17

PATATE DOUCE Bateau NON DETERMINE AFRIQUE DU SUD kg 1.40 1.09


EGYPTE kg 0.95 1.15
HONDURAS kg 1.25
ISRAEL kg 1.25 1.42 1.13 1.38
PURPLE CHINE kg 1.85

PHYSALIS Avion PRE-EMBALLE COLOMBIE kg 7.94


Bateau COLOMBIE kg 5.42 5.42 7.00 5.82 6.23

PITAHAYA Avion JAUNE EQUATEUR kg 7.60


ROUGE THAILANDE kg 6.33
VIETNAM kg 5.71 9.00 6.52
Bateau ROUGE VIETNAM kg 2.83

PLANTAIN Bateau COLOMBIE kg 1.12 0.86


COSTA RICA kg 1.22
EQUATEUR kg 0.85

RAMBOUTAN Avion THAILANDE kg 7.75


VIETNAM kg 6.50 7.00 9.50 7.72

TAMARILLO Avion COLOMBIE kg 7.10 6.58

Note : selon calibre

Ces prix ont été calculés à partir d'informations mensuelles transmises par le Market News Service du Centre de Commerce International de l'ONU à Genève.
Market News Service (MNS), Centre du Commerce International, CNUCED/OMC (CCI), Palais des Nations, 1211 Genève 10, Suisse
T. 41 (22) 730 01 11 / F. 41 (22) 730 09 06

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60 Novembre 2011 n°194


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