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TEXTE BAC 9 – LA FAYETTE, La Princesse de Clèves, 1678.

L. 0 à 14 MVMT 1 – Le moment de la danse

- Un lieu et une rencontre extraordinaires : à la Cour, lors


Mme de Clèves acheva de danser et, pendant qu'elle cherchait des des fiançailles d’une des filles du Roi + ils ne sont pas
yeux quelqu'un qu'elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de présentés car Nemours arrive une fois le bal commencé
prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu'elle - Notion de ravissement (=enlèvement) : répétition de
crut d'abord ne pouvoir être que M. de Nemours, qui passait par- « prendre » + chp lex. de la vue
dessus quelques sièges pour arriver où l'on dansait. Ce prince était - Notion de REconnaissance : ils se connaissent déjà de
fait d'une sorte qu'il était difficile de n'être pas surprise de le réputation mais se REconnaissent via le coup de foudre :
voir quand on ne l'avait jamais vu, surtout ce soir-là, où le soin elle savait à l'avance que, dès qu'elle le verrait, elle saurait
qu'il avait pris de se parer augmentait encore l'air brillant qui qui il est. Même sentiment partagé, la « surprise »
était dans sa personne ; mais il était difficile aussi de voir Mme de - Deux personnages tout aussi extraordinaires pour une
Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement. rencontre extraordinaire : (passage en gras)
M. de Nemours fut tellement surpris de sa beauté que, lorsqu'il fut Le rôle d’entremetteur du roi et de la cour, qui juge qu’ils
proche d'elle, et qu'elle lui fit la révérence, il ne put s'empêcher de forment un couple particulièrement beau (ils attirent toute
donner des marques de son admiration. Quand ils commencèrent à l’attention) : parallélisme entre les 2 personnages
danser, il s'éleva dans la salle un murmure de louanges. - Un moment féérique : lui n’est pas nommé de suite, sauf
par « Ce prince »
L. 14 à 29 MVMT 2 – Le moment de la présentation

- « quelque chose de singulier » = scène exceptionnelle


- PARTIE DIALOGUE et non plus description :
Le roi et les reines se souvinrent qu'ils ne s'étaient jamais vus, et importance du petit jeu du Roi et des reines, qui ne les
trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble laissent pas SE PARLER. Ils vont donc parler avec des
sans se connaître. Ils les appelèrent quand ils eurent fini sans leur intermédiaires.
donner le loisir de parler à personne et leur demandèrent s'ils 1) Nemours reconnait tout de suite qu’il connaît Clèves.
n'avaient pas bien envie de savoir qui ils étaient, et s'ils ne s'en Ainsi, il se fait galant : il rend hommage à la beauté
doutaient point. Pour moi, madame, dit M. de Nemours, je n'ai pas de Mme de Clèves qui est si évidente et si reconnue
d'incertitude ; mais comme Mme de Clèves n'a pas les mêmes 2) La Dauphine ne veut pas trop s’avancer (respect de
raisons pour deviner qui je suis que celles que j'ai pour la la bienséance) « je crois » = litote. Mais en suggérant
reconnaître, je voudrais bien que Votre Majesté eût la bonté de lui qu’elle le sait aussi, elle souligne une complicité
apprendre mon nom. créée par « hasard » par cette reconnaissance
mutuelle
Clèves MENT car elle est « EMBARASSÉE » (//
Je crois, dit Mme la dauphine, qu'elle le sait aussi bien que vous rencontre avec son mari, où elle n’a rien ressenti).
savez le sien. Je vous assure, madame, reprit Mme de Clèves, qui En refusant de reconnaitre qu’elle connait Nemours,
paraissait un peu embarrassée, que je ne devine pas si bien que vous elle se trahie.
pensez. Vous devinez fort bien, répondit Mme la dauphine ; et il y a Première marque d’affection envers Nemours est un refus =
même quelque chose d'obligeant pour M. de Nemours à ne vouloir AMORCE + marque sa différence avec les autres femmes, qui
pas avouer que vous le connaissez sans l'avoir jamais vu. La reine auraient été trop heureuses de lui retourner le compliment, ou même
les interrompit pour faire continuer le bal ; M. de Nemours prit la de s'interroger sur les raisons qui avaient pu pousser le destin à les
reine dauphine. faire se rencontrer d'une manière si singulière et leur donner
l'occasion de se reconnaître immédiatement alors qu'ils ne s'étaient
jamais vus.
L. 29 à 41 MVMT 3 – Bilan de la rencontre : un amour est né

Cette princesse était d'une parfaite beauté et avait paru telle aux - Nemours subjugué, abasourdi, plus rien n’existe autour. Il
yeux de M. de Nemours avant qu'il allât en Flandre ; mais, de tout est RAVI (sens de Barthes), « il ne put admirer QUE »
le soir, il ne put admirer que Mme de Clèves. - Impressions de Mme de Clèves données indirectement,
Le chevalier de Guise, qui l'adorait toujours, était à ses pieds, et ce via Guise et Mme de Chartres : Nemours assume (style
qui se venait de passer lui avait donné une douleur sensible. Il le direct), Clèves non (style indirect). Les autres devinent
prit comme un présage que la fortune destinait M. de Nemours à pour elle
être amoureux de Mme de Clèves ; et, soit qu'en effet il eût paru - Evocation de la jalousie de Guise pour ne pas confirmer
quelque trouble sur son visage, ou que la jalousie fit voir au tout de suite que ce qu’il a cru comprendre est vrai
chevalier de Guise au-delà de la vérité, il crut qu'elle avait été - « la fortune destinait » = pléonasme
touchée de la vue de ce prince, et il ne put s'empêcher de lui dire + passage d’après : elle réveille sa mère en pleine nuit =
que M. de Nemours était bien heureux de commencer à être connu PREUVE
d'elle par une aventure qui avait quelque chose de galant et
d'extraordinaire.
Peu avant ce passage, on apprend que : « Elle avait ouï parler de ce prince à tout le monde comme de ce qu'il y avait
de mieux fait et de plus agréable à la cour ; et surtout Mme la dauphine le lui avait dépeint d'une sorte et lui en avait
TEXTE BAC 9 – LA FAYETTE, La Princesse de Clèves, 1678.
parlé tant de fois qu'elle lui avait donné de la curiosité et même de l'impatience de le voir ». Horizon d’attente : UNE
RENCONTRE.

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