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L16 à 17 : on assiste au rôle perfide de la cour par son attitude et ses commentaires. En
effet, les courtisans ne se contentent pas d’organiser, de provoquer les relations
amoureuses, ils les encouragent et les attisent par leurs regards et leurs commentaires
élogieux « murmures de louanges » qui ont pour effet d’isoler les deux personnages qui
selon eux constituent le couple parfait insistant donc sur le caractère exceptionnel de la
situation.
L 17 à 18 : on relève le désir du roi et de la reine d’organiser les amours entre les deux
protagonistes. Leur intervention sonne comme une injonction à laquelle les héros ne
peuvent se soustraire « ils les appelèrent ». Le duc et la princesse deviennent de ce fait
les jouets de la cour.
L 18 à 19 : l’interrogation indirecte « leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de
savoir qu’ils étaient et s’ils ne s’en doutaient point » montre que la cour ne respecte pas
le désir de discrétion des 2 héros (de la princesse surtout)
L19 à 21 : on note un dialogue mené par la dauphine qui fera surgir les différences
entre les deux personnages qui laissent présager un désaccord au niveau de la passion.
Le duc de Nemours a recours à une litote « je n’ai pas d’incertitude » avant de rendre
hommage à travers un compliment galant à la princesse de Clèves.
L22 à 24 : la princesse de Clèves se garde de dire qu’elle a reconnu son cavalier « que je
ne devine pas aussi bien que vous pensez » il s’agit d’une femme mariée réservée, ne
possédant aucune expérience à la cour : elle ne veut ni ne peut avouer qu’elle a identifiée
son cavalier et se trouve dans l’obligation de dissimuler. La princesse est en flagrant
délit de mensonge qui est directement décrypté par la dauphine. Le comportement des
deux protagonistes est complétement opposé : Nemours fait preuve d’une grande
hardiesse, courage contrairement à la princesse qui décide de respecter la bienséance
d’où son embarras.
L25 à 26 : la dauphine se plaît à mettre mal à l’aise la princesse et se divertit de sa
situation. Elle règne ici par la parole et la subtilité psychologique : c’est elle qui mène le
dialogue. Cette dernière tente de rétablir la vérité « vous devinez fort bien » et interprète
le silence de la princesse comme étant un signe de son amour pur le duc de Nemours.la
princesse est donc piégée par la dauphine. Les héros sont menés par le destin et ne
peuvent pas lutter. On retrouve ici le poids de cette société de convention, ou l’individu
ne peux échapper aux regards et aux jugements.
L 27 à 30 : le monde de la cour reprend le dessus, le bal doit suivre son cours « la reine
les interrompit pour faire continuer le bal ». Les apparences sont ici sauvées puisque la
danse reprend et que le duc choisit la reine dauphine comme cavalière. Néanmoins la
conjonction de coordination « mais » dans la formule restrictive « mais de tout le soir, il
ne put admirer que la princesse de Clèves » marque une rupture violente qui montre
que le duc de Nemours a été violemment touché par le coup de foudre. Cette passion
apparaît donc dés le début comme fatale, impossible à contrôler par les personnages.
Conclusion :
Cette rencontre entre la princesse et el duc de Nemours est donc placée sous le signe de
la danse et du regard : regards échangés et regards inquisiteur de la Cour. Mais on
remarque qu’il n’y a pas de véritable échange verbal entre les deux protagonistes, et ce
qui s’apparentait à un conte de fées semble d’avantage ressembler à une tragédie : nous
pouvons voir le pouvoir de la Cour sur cette rencontre amoureuse, qui montre que
l’individu n’est plus maitre de lui, c’est la société qui l’influe. On comprend donc
pourquoi la princesse de Clèves est considérée comme un roman psychologique puisqu’à
travers les actions mais aussi les pensées du personnage, l’auteur permet au lecteur
d’accéder à l’individu qui est contraint de se cacher en société.