Vous êtes sur la page 1sur 3

Plan semi rédigé du commentaire de la scène d’exposition d’Hernani de Victor Hugo

(Corrigé proposé par les auteurs du manuel Belin Français 1ère, 2015 et adapté par le professeur)

Introduction
(Alinéa de deux carreaux) La scène d’exposition a pour but de présenter le cadre spatio-
temporel, la nature de l’intrigue, le ou les personnage(s) principaux : elle remplit ici, dans le
drame romantique Hernani de Victor Hugo, parfaitement son rôle. (Présentation de l’extrait
en utilisant le paratexte et vos connaissances personnelles sur les genres, sur une oeuvre
etc.) Elle annonce une intrigue essentiellement amoureuse : Doña Sol, promise au vieux duc Ruy
Gomez, a un jeune amant, Hernani, et se voit assaillie aussi par le roi en personne, don Carlos.
Une « duègne » garde la chambre de Doña Sol. Mais, au lieu d’ouvrir la porte à Hernani, c’est le
roi Don Carlos qui entre. Ce n’est pas l’amant attendu qui arrive mais un autre personnage qui
lui aussi va vouloir se cacher.
En quoi cette scène d’exposition détourne-t-elle le topos du rendez-vous amoureux secret ?
(Problématique)
Dans un premier temps, nous montrerons que (Annonce du 1er axe) .... puis nous verrons que
(Annonce du 2ème axe) (Saut de deux lignes)

Plandétaillé
(Alinéa de deux carreaux) I/ Une situation comique (Phrase d’amorce entièrement rédigée qui
doit comporter le titre de la partie ainsi que les sous-titres des sous-parties quand vous rédigez un
commentaire en totalité)
A/ Le mari, la femme, l’amant ... (vous pouvez égalemt travailler sur le quiproquo qui est l’un des
ressorts du comique) (Amorce)
1) En effet, l’intrigue est bâtie autour d’un schéma triangulaire typique du vaudeville, un genre
théâtral devenu très à la mode au XIXème s. et très prisé des bourgeois : le mari, la femme,
l’amant. « Doña Sol » est courtisée par deux hommes« le duc, son vieux futur » (v. 5) et « son
jeune » (v. 6).
2) De plus, tous deux s’opposent par leur âge → Cf. adj. antithétiques « vieux » et « jeune » (v. 5-
6) et leur place dans l’alexandrin : dans le premier hémistiche pour Ruy Gomez, dans le second
pour Hernani et par leur qualité : le futur époux possède un titre de noblesse de « duc » tandis
qu’Hernani, simplement identifié par la périphrase « son jeune » (v. 6) semble n’en avoir aucun.
3) Enfin, la duègne Doña Josefa est la complice de ce rendez-vous secret, en témoigne son rôle
d’entremetteuse → Cf. réponses affirmatives à ttes les quest° et aux déclarat° de Don Carlos qui
montrent qu’elle a donc une parfaite connaissance de tout ce qui se trame autour de sa
maîtresse).
(Alinéa de deux carreaux) B/ … auquel s’ajoute un troisième prétendant
1) Le roi Don Carlos devient ici le troisième homme (l’un des titres initialement prévu pour la
pièce était Tres para una, Trois pour une) → Cf. marques de son autorité royale : nombreuses
quest°, nombreux impératifs « Parle » (v. 4), « Cache-moi » ( v. 8) et « Daignez » (v. 9), mais aussi
grâce à l’apostrophe employée par la duègne « maître » (v. 2).
2) Il cherche à surprendre le rendez-vous prévu avec Hernani, l’amoureux. Il se présente
apparemment comme un ennemi du couple → Cf. mépris dans l’usage des déterminants
possessifs et des adjectifs substantivés « son vieux » et « son jeune » (v. 5-6).
3) De là l’idée de la cachette, développée par le polyptote1 « cache-moi » (v. 8) et « vous cacher »
(v.9) puis par le champ lexical de l’exiguïté « armoire étroite », la métaphore « cette boîte » (v.
12), une autre, celle du placard à balais via la périphrase « l’écurie où tu mets d’aventure le
manche du balai » (v. 13-14).
Transition de I vers II : une transition se construit en deux temps : reprise de ce que vous avez
montré (une scène comique). Annonce de ce que vous allez démontrer. (Collez la transition à
la partie développée. Sautez ensuite deux lignes).

1Un polyptote : figure consistant à employer dans une phrase plusieurs formes grammaticales
d'un même mot (genre, nombre, personnes, modes, temps).

1
(Alinéa de deux carreaux) II/ Une altercation entre tragique et comique
A/ La figure grotesque (Cf. alliance du sublime et du grotesque - préface de Cromwell de
Victor Hugo ; vous pouviez mettre plus simplement en évidence le mélange des tons,
propre au drame romantique)
1) En effet, Don Carlos se comporte tel un bandit, et non tel un seigneur aux bonnes manières.
→ Cf. multiples didascalies « lui saisissant le bras » (v. 1), « il la secoue par le bras » (v. 2), «
tirant de sa ceinture un poignard » (v. 9). Dès lors, les réact° de Doña Josefa traduisent sa crainte
« elle se tait » (v. 2) ou encore cette quest° rhétorique à valeur déclarative « Vous êtes donc le
diable ? » (v. 11). L’agression est surtout verbale → Cf. Doña Josefa assaillie de quest° qui
s’enchaînent. Puis les quest° se dispersent ensuite dans un jeu de stichomythies2. Repérer
égalemt les tournures injonctives qui menacent aussi la duègne (v. 4, 8, 9) (pastiche du discours
du bandit de grand chemin qui surprend les voyageurs et le sempiternel « La bourse ou la vie »
avec la réplique apparemment plus polie « daignez, madame / choisir de cette bourse ou bien de
cette lame » (v. 10) redoublant ainsi les deux outils cités dans la didascalie « tirant de sa ceinture
un poignard et une bourse ».)
2) Qui plus est, la figure royale est aussi mise à mal par son langage : Hugo prive le roi du
rythme traditionnel du noble alexandrin en le désarticulant complètement, les lui faisant
partager avec Doña Josefa. (Cf. podcast sur la bataille d’Hernani)
3) Enfin, il devient un personnage loufoque de vaudeville : voulant se cacher, il est contraint
d’entrer dans une armoire, ce qui est peu décent pour un roi. Ce mobilier devient prétexte à un
comique de geste et de situation, puisque le roi a toutes les difficultés du monde à y entrer. → Cf.
déterminant péjoratif « cette » devant le nom « boîte » (v. 12) accompagné de l’exclamat° qui
rend compte de sa surprise.
(Alinéa de deux carreaux) B/ Un duel verbal (un dialogue) savoureux entre le roi et la
duègne La servante et confidente de Doña Sol est elle aussi un personnage plaisant, à la fois
faible face aux agissements de Don Carlos mais faisant preuve aussi d’une étonnante résistance.
Elle est elle aussi un personnage comique qui fait jeu égal avec le roi. (Exemple de phrase
d’amorce)
1) D’une part, elle se laisse corrompre et sa fidélité semble avoir quelques limites lorsque le roi
lui donne à choisir entre la mort ou le silence, représentés chacun par une métonymie, celle du
« poignard », de la « lame » ou de « la bourse » (v. 10). On observe qu’elle ne tergiverse pas →
réact° immédiate comme en atteste la didascalie suivante « elle prend la bourse ». De même, elle
se montre outrée lorsqu’il s’agit de cacher un autre homme dans la chambre de sa maîtresse.
Cette attitude paradoxale n’est pas sans susciter le rire du spectateur.
2) D’autre part, elle ne manque pas de répartie et engage avec le roi une joute verbale
savoureuse. → Réponse du tac au tac (v.2). Tous deux finissent par se livrer une véritable joute
verbale. → Hugo la met en valeur par les stichomythies très courtes, souvent monosyllabiques et
par des antithèses répétées traduisant le conflit entre les deux personnages : « ici »

(Sautez deux lignes).


(Alinéa de deux carreaux) Conclusion
En introduisant doublement, dès l’ouverture de la pièce, le thème du personnage caché
par le biais de deux figures d’amants rivaux, Hernani et don Carlos, Victor Hugo déploie une
tension amoureuse qui sera le fil conducteur de l’intrigue. L’association du grotesque et du
sublime, les vers prosaïques placent d’emblée la pièce dans l’univers romantique voulu par
Hugo. (Concl. qui reprend les élémts développés puis qui établit un lien culturel,
générique ou avec les textes du corpus.)

2Une stichomythie : enchaînement de répliques brèves destiné à donner du rythme à une scène
et souvent à déclencher le rire du spectateur.

2
Dissertation

Vous aimerez peut-être aussi