Dissertation sur la croissance économique

CPA ECONOMIE 2022/2023

Faut-il chercher la décroissance ?

"La décroissance est une rupture radicale avec la religion de la marchandise." - Bernard Charbonneau

La citation de Bernard Charbonneau souligne que la décroissance propose une alternative à une société
de consommation centrée sur la croissance économique infinie et la consommation effrénée de biens et
services. En effet, la décroissance propose un changement radical des modes de vie et valeurs, orienté
vers une réduction de la production et de la consommation, avec pour objectif de préserver les
ressources naturelles et de réduire les inégalités sociales. Ainsi, la citation exprime l'idée que la
décroissance est une opposition fondamentale à la primauté de la marchandise dans notre vie
quotidienne et propose une alternative radicale à notre modèle économique actuel.

La décroissance donc une thèse selon laquelle, pour sauvegarder l'avenir de la planète, une réduction
de la consommation et de la production est nécessaire et que cela peut être possible, voire désirable,
sous certaines conditions (répartition moins inégalitaire des revenus, utilisation exclusive d'énergies
renouvelables, circuits courts d'approvisionnement, agriculture biologique, utilisation de transports
doux...) impliquant de profondes transformations dans notre mode de vie, de manière à réduire
l'empreinte écologique. Autrement dit et d’une manière plus simple, la décroissance désigne une
situation économique dans laquelle la richesse économique produite, mesurée par le PIB, n’augmente
pas, voire diminue de manière planifiée.

Contrairement à ce que l’on peut parfois lire, la décroissance n’est pas une forme de récession
économique. La récession est une situation où une économie productiviste subit des taux de croissance
négatifs. Au contraire, la décroissance relève d’une démarche volontaire qui vise à ne plus ériger la
croissance économique comme objectif social fondamental. La récession est donc synonyme de
pauvreté, de chômage, de régression sociale et économique, là où la décroissance a au contraire pour
objectif de lutter contre la pauvreté, de redéfinir le travail, en répartissant mieux les richesses, sans
pour autant les voir croître.

Si les idées liées à la préservation de l’environnement et à l’exploitation excessive des ressources

naturelles ont émergé dès la fin de la Seconde guerre mondiale, c’est au début des années 1970 que le
concept de décroissance a pris son essor, avec notamment la parution du livre de Nicholas
Georgescu-Roegen, The Entropy Law and the Economic Process qui posera les bases de la critique de la
croissance infinie. Mais c’est également grâce à l’implication de nombreux penseurs de l’écologie
politique et à l’engagement sur le terrain des mouvements militants altermondialistes que la
décroissance se déploie pleinement.

Mais cette dynamique citoyenne sera en partie occultée en 1972 lorsque accouchera des travaux du
Club de Rome le fameux « rapport Meadows », The Limits to Growth (Les limites à la croissance) qui
offrira au terme de décroissance une reconnaissance mondiale.

Le rapport s’appuie malgré cela sur quelques principes intangibles de la décroissance :

une grande partie des ressources de l’écosystème humain (la planète) sont par nature limitées ;

chaque prélèvement de ressources non renouvelables hypothèque l’avenir quant aux chances de survie
à long terme de l’humanité ;

Une croissance infinie (démographique, économique…) dans un monde fini est impossible.

Aujourd’hui, sans qu’il y ait pour autant adhésion majoritaire à la radicalité du concept, nombre des
idées mises en avant sont confortées par la réalité devenue incontestable de la responsabilité humaine
dans le réchauffement climatique. Et cela d’autant plus que la validité des outils économiques, tel que le
PIB, est mise à mal par leur incapacité à rendre compte des dommages de l’activité anthropique sur
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l’environnement. Hommes et femmes, chercheurs, philosophes, écrivains, citoyens, bien qu’encore

marginaux, s’essayent aujourd’hui à dessiner un nouvel idéal de société à partir des nombreux
ouvrages, théories, concepts… hérités des milieux écologistes.

Quels sont les enjeux environnementaux et sociaux qui justifient la recherche d'alternatives à la
croissance économique infinie ?

Dans quelle mesure la décroissance peut-elle répondre aux défis environnementaux et sociaux ?

Quelles sont les limites et les alternatives à la décroissance en tant que modèle économique ?

I. La décroissance comme alternative viable et souhaitable

A. Préservation de l'environnement et des ressources naturelles

1. Limites écologiques de la planète et épuisement des ressources

2. Réduction de l'empreinte écologique et lutte contre le réchauffement climatique

B. Réduction des inégalités sociales et redéfinition des valeurs

1. Redistribution des richesses et lutte contre la pauvreté

2. Promotion du bien-être humain au-delà de la croissance matérielle

II. Les limites de la décroissance et alternatives complémentaires

A. Conséquences économiques et sociales négatives de la décroissance

1. Risque de récession économique et détérioration des conditions de vie

2. Défis de transition juste et viabilité économique

B. Perspectives alternatives et complémentaires à la décroissance

1. Innovations technologiques et développement durable

2. Conciliation de la croissance responsable et de la préservation environnementale

Thèse : La décroissance représente une alternative viable et souhaitable pour préserver

l'environnement, réduire les inégalités sociales et reconsidérer nos valeurs.

Antithèse : Cependant, la décroissance peut engendrer des conséquences économiques et sociales

négatives, ainsi que des défis de transition, remettant en question sa viabilité totale.

Synthèse : Afin de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux, il est essentiel d'explorer des
perspectives alternatives et complémentaires à la décroissance, telles que les innovations
technologiques et le développement durable, afin de concilier croissance économique responsable et
préservation de l'environnement. Une approche équilibrée doit prendre en compte à la fois les
avantages de la décroissance en termes de préservation environnementale et de réduction des
inégalités, ainsi que les défis et les possibilités offertes par d'autres approches.

Traitement développé

Thèse : La décroissance représente une alternative viable et souhaitable pour préserver

l'environnement, réduire les inégalités sociales et reconsidérer nos valeurs.

Théorie des limites à la croissance : Les travaux du Club de Rome, tels que The Limits to Growth
de Donella Meadows, mettent en évidence les conséquences néfastes de la poursuite d'une
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croissance économique exponentielle sur l'environnement. Cela renforce l'idée que la

décroissance est nécessaire pour préserver les ressources naturelles limitées.

L'économie écologique : Herman Daly propose l'idée que l'économie doit être basée sur une
gestion soutenable des ressources naturelles. La décroissance s'aligne avec cette perspective en
visant à réduire la consommation excessive et à trouver un équilibre entre les besoins humains
et les limites écologiques.

Exemple 1 : L'utilisation croissante des énergies renouvelables dans le cadre de la décroissance

peut contribuer à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et à diminuer les
émissions de gaz à effet de serre, ce qui permet de préserver l'environnement et de lutter
contre le changement climatique.

Exemple 2 : La décroissance favorise également des modes de production et de consommation

plus durables, tels que les circuits courts d'approvisionnement et l'agriculture biologique. Cela
permet de réduire l'empreinte écologique de nos activités et de promouvoir une utilisation plus
responsable des ressources naturelles.

Antithèse : Cependant, la décroissance peut engendrer des conséquences économiques et sociales

négatives, ainsi que des défis de transition, remettant en question sa viabilité totale.

Économie écologique (soutenabilité faible) : Selon Robert Solow, la soutenabilité faible met
l'accent sur la substitution des ressources et l'innovation technologique pour atteindre une
croissance économique soutenable. Cela soulève des doutes quant à la nécessité absolue de la
décroissance, en privilégiant plutôt une approche de croissance responsable.

Critique de la société de consommation : Zygmunt Bauman met en évidence les externalités

négatives de la société de consommation, mais il souligne également les défis
socio-économiques que pourrait entraîner une transition vers la décroissance, tels que la perte
d'emplois et la réduction du niveau de vie.

Exemple 1 : Dans le secteur de l'industrie pétrolière, une décroissance significative de la

consommation de pétrole pourrait entraîner une diminution de la demande et une contraction
de l'industrie pétrolière. Cela pourrait avoir un impact sur les emplois liés à l'extraction, au
raffinage et à la distribution du pétrole. Cependant, des mesures d'accompagnement pourraient
être mises en place, telles que la reconversion des travailleurs dans des secteurs émergents, tels
que les énergies renouvelables, pour atténuer les pertes d'emplois.

Exemple 2 : Dans le domaine de l'agriculture intensive, la transition vers des pratiques agricoles
plus durables et respectueuses de l'environnement peut nécessiter des changements
importants dans les systèmes de production et de distribution alimentaire. Cela pourrait
impliquer une diminution de la production à grande échelle, avec des répercussions potentielles
sur les emplois dans les exploitations agricoles industrielles. Cependant, la promotion de
l'agriculture biologique, des circuits courts et des pratiques agroécologiques peut créer de
nouvelles opportunités d'emploi dans les secteurs de l'agriculture locale et biologique, ainsi que
dans la transformation et la distribution des produits alimentaires.

Synthèse : Afin de répondre aux enjeux environnementaux et sociaux, il est essentiel d'explorer des
perspectives alternatives et complémentaires à la décroissance, telles que les innovations
technologiques et le développement durable, afin de concilier croissance économique responsable et
préservation de l'environnement.
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Économie écologique (soutenabilité forte) : Herman Daly propose la soutenabilité forte, qui
exige des limites absolues à la consommation et à la croissance. Cependant, une approche de
croissance responsable qui intègre des innovations technologiques durables peut également
contribuer à la préservation de l'environnement.

Critique de la société de consommation : Une réflexion critique sur la société de

consommation peut conduire à des changements de comportement et à une redéfinition des
valeurs, sans nécessairement abandonner complètement la croissance économique. Il est
possible de repenser notre modèle économique tout en cherchant un équilibre entre la
satisfaction des besoins humains légitimes et la préservation de l'environnement.

Exemple 1 : Les avancées technologiques dans les énergies renouvelables, telles que l'énergie
solaire et éolienne, ont permis de développer des infrastructures de production d'énergie
propres et durables. Par exemple, l'installation de parcs éoliens offshore peut fournir une
source d'électricité renouvelable tout en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles. De
plus, les améliorations dans l'efficacité énergétique des bâtiments et des véhicules contribuent
à réduire la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre.

Exemple 2 : Dans le cadre de l'économie circulaire, de nombreux secteurs se sont engagés dans
des pratiques de réutilisation, de recyclage et de réparation des produits. Par exemple,
certaines entreprises de mode adoptent des modèles de location de vêtements ou de recyclage
des textiles pour réduire la production de déchets et prolonger la durée de vie des produits. De
même, les initiatives de partage de voitures ou de co-voiturage permettent une utilisation plus
efficace des ressources et une réduction de la consommation individuelle.