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Hydraulique Fluviale

Masters GERE & Géorisques

Module HRI

Vincent Guinot
Université Montpellier 2
Maison des Sciences de l’Eau
34095 Montpellier Cedex 5
Tél +33 (0)4 67 14 90 56
Fax +33 (0)4 67 14 47 74
guinot@msem.univ-montp2.fr
Masters Géorisques et GERE – Module HRI 2

1. Hydrostatique ........................................................................................................................ 3
1.1 Le principe d’Archimède ................................................................................................. 3
1.2 Le champ de pression en hydrostatique ........................................................................... 3
1.3 Conséquences : poussées sur des obstacles...................................................................... 4
2. Hydraulique à surface libre : équations de base .................................................................... 6
2.1 Les phénomènes ............................................................................................................... 6
2.2 Equations de base (écoulement graduellement varié) ...................................................... 6
2.2.1 Hypothèses .......................................................................................................................................... 6
2.2.2 Equations ............................................................................................................................................. 6

3. Equations du régime permanent............................................................................................ 8


3.1 Expression générale ......................................................................................................... 8
3.2 Cas particuliers................................................................................................................. 8
3.3 Les allures typiques de lignes d’eau................................................................................. 9
3.4 Le ressaut hydraulique ................................................................................................... 10
4. Equations du régime transitoire sous forme caractéristique................................................ 12
4.1 Equations et interprétation physique .............................................................................. 12
4.2 Cas particuliers............................................................................................................... 12
5. Approximations du régime transitoire................................................................................. 13
5.1 L’onde diffusive ............................................................................................................. 13
5.2 L’onde cinématique........................................................................................................ 13
6. Les ouvrages (singularités).................................................................................................. 14
6.1 Régime permanent/quasi-permanent................................................................................. 14
6.2 Régime transitoire .......................................................................................................... 15
Annexe 1. Que signifie le nombre de Froude ?........................................................................... 16
A.1 Dans les équations du régime permanent ......................................................................... 16
A.2 Dans les équations du régime transitoire.......................................................................... 16

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1. Hydrostatique
1.1 Le principe d’Archimède
On considère un fluide au repos. On isole par la pensée un domaine Ω fermé au sein de ce
fluide. La frontière du domaine est appelée Γ. Ce fluide n’est soumis qu’à deux forces : son
poids P et la résultante F des forces de pression s’exerçant sur la frontière Γ. Le fluide étant au
repos, on a :
F = −P (1.1)

Ω
P
Figure 1.1. Domaine fluide au repos.

F dépend uniquement de la forme du domaine Ω. Si l’on remplace l’intérieur du domaine Ω


par un autre fluide, ou un corps solide, ou tout autre corps ayant la même forme que Ω, la force
F reste la même. D’où l’expression du principe d’Archimède : Tout corps plongé dans un
fluide subit de la part de ce fluide une poussée, égale en norme et opposée en direction, au
poids du fluide déplacé.

1.2 Le champ de pression en hydrostatique


On déduit immédiatement de ce principe l’expression du champ de pression en hydrostatique. Il
suffit pour cela d’adopter un domaine Ω de forme particulière : une cube de fluide, de
dimensions dx × dy × dz. Son poids est donné par
P = ρg = − ρg dx dy dz e z (1.2)
avec ρ masse volumique du fluide et e z le vecteur unitaire de l’axe des z, positif vers le haut.
La résultante des forces de pression est donnée par
F = [ p ( x) − p( x + dx)] dy dz e x
+ [ p ( y ) − p ( y + dy )] dx dz e y (1.3)
+ [ p ( z ) − p ( z + dz )] dx dy e z
Or, par définition des dérivées partielles :

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∂p ⎫
p ( x ) − p ( x + dx ) = dx ⎪
∂x ⎪
∂p ⎪
p ( y ) − p ( y + dy ) = dy ⎬ (1.4)
∂y ⎪
∂p ⎪
p ( z ) − p ( z + dz ) = dz ⎪
∂z ⎭
En remplaçant (1.4) dans (1.3) et en utilisant (1.1), on obtient
∂p ∂p ∂p
ex + ey + e z = − ρg e z (1.5)
dx ∂y ∂z
Ce qui donne :
∂p ⎫
=0 ⎪
∂x ⎪
∂p ⎪
=0 ⎬ (1.6)
∂y ⎪
∂p ⎪
= − ρg ⎪
∂z ⎭
Par conséquent, en hydrostatique la pression ne dépend que de z. Dans l’hypothèse où g est
constant, l’intégration de (1.6) par rapport à z donne :
p = p 0 + ( z 0 − z ) ρg (1.7)
où p0 est la pression à l’altitude de référence z0.

Application : pression dans un écoulement à surface libre. On désigne par z la cote de la


surface libre. Alors la pression sous la surface est donnée par :
p = p atm + (ζ − z ) ρg (1.8)
où patm est la pression atmosphérique.

1.3 Conséquences : poussées sur des obstacles


La poussée de l’eau sur un obstacle de forme quelconque a deux composantes : une horizontale
et une verticale.
z
ζ

A B ds

z dz
α

A dx
x x
Figure 1.2. Poussée sur une paroi.

Sur l’arc élémentaire de longueur ds :

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df x = p dz = (ζ − z ) ρg dz ⎫
⎬ (1.9)
df y = − p dx = −(ζ − z ) ρg dx ⎭
Sur l’arc s’étendant de A à B :
B
[ ] ⎛ z + zB ⎞
zB
Fx = ∫ df x = ∫ p dz = (ζ − zB )2 − (ζ − zA ) 2 ρg = ⎜ ζ − A ⎟ ( zB − zA ) ρg
A zA ⎝ 2 ⎠
(1.10)
B xB xB xB
Fy = ∫ df y = ∫ − p dx = ∫ − (ζ − z ) ρg dx = − ρg ∫ (ζ − z ) dx = − ρgA
A xA xA xA
où A est la surface de la courbe contenue entre l’arc [AB] et la surface libre. Fy est donc égale au
poids du volume d’eau au-dessus de la paroi.
On remaquera que Fx n’est pas fonction de la forme de la paroi entre A et B, mais uniquement
de la différence de cote et de la position de la surface libre.

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2. Hydraulique à surface libre : équations de base


2.1 Les phénomènes
Stockage + frottement (crues lentes)
Stockage + inertie + frottement (crues rapides)

2.2 Equations de base (écoulement graduellement varié)


2.2.1 Hypothèses
H1 : vitesse uniforme sur toute la section ;
H2 : pression hydrostatique ;
H3 : accélérations verticales négligeables ;
H4 : pente du fond faible.

2.2.2 Equations
Continuité et quantité de mouvement.
∂ A ∂Q ⎫
+ =0 ⎪
∂t ∂x ⎪
⎬ (2.1)
∂Q ∂ ⎛ Q 2
P⎞ W
+ ⎜ + ⎟= + ( S0 − S f ) gA⎪
∂t ∂x ⎜⎝ A ρ ⎟⎠ ρ ⎪⎭
Avec A section en travers, g accélération de la pesanteur, P force de pression totale sur une
section, Q débit liquide, S0 pente du fond, Sf pente de la ligne d’énergie, W composante
longitudinale de la résistance des berges (Cf. figure ci-dessous).

Expressions des termes impliquant la pression


P
ζ
p( z )
ζ

ρ
= ∫
zb
w( z )
ρ ∫
dz = g w( z )(ζ − z )dz
zb


ζ ζ ⎬ (2.2)
W ⎛ ∂w ⎞ p( z ) ⎛ ∂w ⎞ ⎪
= ⎜ ∫ ⎟
ρ z b ⎝ ∂x ⎠ζ − z = Cst ρ
dz = g ⎜∫
zb ⎝
∂ x

⎠ζ − z = Cst
(ζ − z )dz ⎪

Célérité des ondes de pression. On définit la célérité c des ondes de pression par
1/ 2 1/ 2
⎡ d (P / ρ ) ⎤ ⎛ gA ⎞
c=⎢ ⎥ = ⎜ ⎟ (2.3)
⎣ dA ⎦ ⎝ b ⎠

Pente de la ligne d’énergie. Formules classiques : Chezy ou Strickler.


u2
Sf = 2 (Chezy) (2.4a)
C RH
u2
Sf = 2
(Strickler) (2.4b)
K Str RH4 / 3
Avec C coefficient de Chezy, KStr coefficient de Strickler, RH rayon hydraulique et u = Q/A
vitesse de l’écoulement.
A
RH = (2.5)
χ

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z z b
ζ ζ

p(z) = (ζ – z)ρg A χ
z

1
zb
S0
w (z)

x y

W1

W2

Figure 2.1. Schéma de principe et notation pour les équations de l’hydraulique fluviale. Les forces W1 et W2
représentent la composante longitudinale de la réaction aux forces de pression sur les parois du chenal.

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3. Equations du régime permanent


Beaucoup d’études hydrauliques sont effectuées sous l’hypothèse de régime permanent. Cette
situation ne se rencontre que rarement dans la réalité mais permet de simplifier les calculs.
L’approximation de régime permanent n’est valable que si les effets de stockage sont
négligeables dans la dynamique de la crue.

3.1 Expression générale


Les équations (1) où les dérivées par rapport au temps ont été supprimées. Pour un canal
prismatique (W = 0) :
∂Q ⎫
=0 ⎪
∂x ⎪
⎬ (3.1)
∂ ⎛Q 2
P⎞ ⎪
⎜⎜ + ⎟ = ( S0 − S f ) gA
∂x ⎝ A ρ ⎟⎠ ⎪⎭
En remplaçant la 1ère équation dans la 2ème et en introduisant (2.3) :
dA 2 dA
− u2 +c = ( S0 − S f ) gA (3.2)
dx dx
D’où l’équation du graduellement varié :
dA S 0 − S f
= gA (3.3)
dx c 2 − u 2
ou :
dA S − Sf
=b 0 (3.4)
dx bQ 2
1−
gA3
Soit, comme dA = b dh :
dh S 0 − S f
= (3.5)
dx 1 − Fr 2
avec Fr nombre de Froude défini par :
u
Fr = (3.6)
c

3.2 Cas particuliers


Ecoulements lents. Fr <<1 et (3.5) devient
dh
= S0 − S f (3.7)
dx

Canal rectangulaire de grande largeur. RH ≈ h et (2.4a-b) devient


Q2
S f = 2 2 2 (Chezy) (3.8a)
bCh
Q2
S f = 2 2 10 / 3 (Strickler) (3.8b)
b K Str h
Régime uniforme. C’est le régime pour lequel le gain d’énergie procuré par la pente du fond
équilibre exactement les pertes par frottement. Alors, S0 = Sf. D’après (3.5), on a
h = h N = Cst pour S f = S 0 (3.9)

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La hauteur hN est appelée la hauteur normale. Elle est définie par :


Q2
S0 = 2 2 2 (Chezy) (3.10a)
b C R H (h N )
Q2
S0 = (Strickler) (3.10b)
b 2 K Str
2
R 10
H
/3
(h N )
Régime critique. C’est le régime pour lequel le nombre de Froude vaut 1. Voir la signification
de ce type d’écoulement au 3. On a alors :
u=c (3.11)
soit, d’après (3) et la définition du débit :
gA 3
= Q2 (3.12)
b

3.3 Les allures typiques de lignes d’eau


Ces allures sont fondées sur l’équation (3.5). Elles sont récapitulées dans le tableau ci-dessous.

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Pente faible (hc < hN) Pente forte (hc > hN)

hN hc (d)
(a)

hc hN
(b) (e)
(c) (f)

(a) h > hN : (d) hN < hc < h


La section est plus importante que sous les La section est plus importante que sous les
conditions normales Î le frottement est moins conditions normales Î le frottement est moins
important Î Sf < S0. important Î Sf < S0.
La section est plus importante que sous les La section est plus importante que sous les
conditions critiques Î la vitesse est plus faible conditions critiques Î la vitesse est plus faible
Î le régime est fluvial (subcritique) Î Fr < 1. Î le régime est fluvial (subcritique) Î Fr < 1.
D’après (3.5), dh/dx > 0. D’après (3.5), dh/dx > 0.
La profondeur d’équilibre hN est atteinte à On peut éventuellement atteindre la profondeur
l’infini amont. critique ne remontant vers l’amont. Alors Fr = 1
et d’après (3.5) la surface libre devient verticale.

(b) hc < h < hN. (e) hN < h < hc


h < hN Î la section est plus faible que sous les La section est plus importante que sous les
conditions normales Î la vitesse est plus conditions normales Î la vitesse est plus faible
importante Î Sf > S0. Î le frottement est moins important Î Sf < S0.
hc < h Î la section est plus importante que sous La section est plus faible que sous les conditions
les conditions critiques Î la vitesse est plus critiques Î la vitesse est plus élevée Î le
faible Î le régime est fluvial (subcritique) Î Fr régime est torrentiel (supercritique) Î Fr > 1.
< 1. D’après (3.5), dh/dx < 0.
Alors d’après (3.5), dh/dx < 0. La profondeur normale hN est atteinte à l’infini
La profondeur normale hN ne peut être atteinte aval.
qu’à l’infini amont. On peut éventuellement partir d’une profondeur
On peut éventuellement aboutir à la profondeur critique à l’amont. Alors Fr = 1 et la surface libre
critique hc Î d’après (3.5) la surface libre y est verticale en ce point.
devient verticale car en ce point Fr = 1.

(c) h < hc < hN. (f) h < hN < hc


h < hN Î la section est plus faible que sous les La section est plus faible que sous les conditions
conditions normales Î la vitesse est plus normales Î la vitesse est plus élevée Î le
importante Î Sf > S0. frottement est plus important Î Sf > S0.
h < hc Î la section est plus faible que sous les La section est plus faible que sous les conditions
conditions critiques Î la vitesse est plus grande critiques Î la vitesse est plus élevée Î le
Î le régime est torrentiel (supercritique) Î régime est torrentiel (supercritique) Î Fr > 1.
Fr > 1. D’après (3.5), dh/dx > 0.
Alors d’après (3.5), dh/dx > 0. On n’atteint pas la La profondeur normale hN est atteinte à l’infini
profondeur critique. aval.

3.4 Le ressaut hydraulique


Dans le cas où l’écoulement est torrentiel (supercritique) en amont et fluvial (subcritique) en
aval, le seul moyen de connecter les lignes d’eau est d’introduire une discontinuité dans le profil
de la surface libre (ressaut hydraulique). Les principes (6) de conservation de la masse et de la
quantité de mouvement donnent :

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⎛ Q2 P ⎞ ⎛ Q2 P ⎞
⎜⎜ + ⎟⎟ = ⎜⎜ + ⎟⎟ (3.13)
⎝ A ρ ⎠1 ⎝ A ρ ⎠ 2
Pour un canal rectangulaire, Q2/A = bhu2 et P/g = bgh2/2 ; (3.13) devient :
⎛ q2 g 2 ⎞ ⎛ q2 g 2 ⎞
⎜⎜ + h ⎟⎟ = ⎜⎜ + h ⎟⎟ (3.14)
⎝ h 2 ⎠1 ⎝ h 2 ⎠ 2
avec q = Q/b = hu débit unitaire. h1 et h2 sont les hauteurs conjuguées. En remaniant (3.14) on
peut exprimer h1 en fonction de h2 :
1⎡ ⎛ 2 8q 2 ⎞ ⎤
1/ 2


h1 = ⎢ − h2 + ⎜ h2 + 2 ⎟ ⎥⎟ (3.15)
2⎢ ⎝ gh2 ⎠ ⎥
⎣ ⎦
Remarque importante sur la conservation. Pour établir l’équation (3.4), les principes de
conservation de la masse et de la quantité de mouvement en régime permanent suffisent.
La notion d’énergie (classiquement utilisé dans les cours d’hydraulique fluviale) n’est
absolument pas nécessaire !
Le seul principe valable dans tous les cas de figure (écoulement graduellement varié ou
discontinu) est le principe de conservation de la quantité de mouvement !

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4. Equations du régime transitoire sous forme caractéristique


4.1 Equations et interprétation physique
Les équations (1) s’écrivent aussi sous la forme :
du c dA dx ⎫
− = ( S0 − S f ) g pour = u − c⎪
dt A dt dt ⎪
⎬ (4.1)
du c dA dx ⎪
+ = ( S0 − S f ) g pour =u+c
dt A dt dt ⎪⎭
Interprétation physique : deux ondes se propageant à deux vitesses différentes, l’une à u – c et
l’autre à u + c.
Cas critique : u = c ou u = – c, l’une des deux ondes est stationnaire ; les perturbations ne
remontent pas le courant.

4.2 Cas particuliers


Canal rectangulaire. Les équations deviennent :
d dx ⎫
( u − 2c ) = ( S 0 − S f ) g pour = u − c⎪
dt dt ⎪
⎬ (4.2)
d dx
( u + 2c ) = ( S 0 − S f ) g pour = u + c⎪
dt dt ⎭⎪

Canal triangulaire. Les équations deviennent


d dx ⎫
( u − 4c ) = ( S 0 − S f ) g pour = u − c⎪
dt dt ⎪
⎬ (4.3)
d dx
( u + 4c ) = ( S 0 − S f ) g pour = u + c⎪
dt dt ⎪⎭

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5. Approximations du régime transitoire


5.1 L’onde diffusive
Dans (1), on néglige ∂Q / ∂t et Q 2 / A (termes d’inertie).
∂Q ∂Q ∂ 2Q
+λ =D 2 (5.1)
∂t ∂x ∂x
Avec
C v2 db C v ∂
2

λ= S 0 − (bS f )⎪
b2 dh b 2 ∂h ⎪
C2 ⎪
D= v ⎬ (5.2)
b ⎪

C v = Q / S 1f / 2 ⎪

– les effets d’influence aval sont pris en compte (par le biais de la diffusion) ;
– la distinction entre régime fluvial et torrentiel n’a pas de sens ;
– équations adaptées pour la simulation de la propagation d’hydrogrammes longs en rivière à
pente faible.

5.2 L’onde cinématique


Dans (1), on néglige tout le terme de gauche de l’équation de QdM (hypothèse de régime
normal) :
∂A ∂Q ⎫
+ = 0⎪
∂ t ∂x ⎬ (5.3)
1/ 2 ⎪
Q = Cv S 0 ⎭
Ce qui donne
∂A ∂A
+λ =s (5.4)
∂t ∂x
avec
dC v ⎫
λ = S0
dA ⎪⎪
⎬ (5.5)
∂S 0 ⎪
s = −C v
∂x ⎪⎭
– les effets d’influence aval ne sont pas pris en compte (une seule onde, se propageant dans un
seul sens) ;
– la distinction entre régime fluvial et torrentiel n’a pas de sens ;
– équations adaptées pour la simulation du ruissellement en lame mince sur des topographies à
forte pente.

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6. Les ouvrages (singularités)


6.1 Régime permanent/quasi-permanent
Une variation importante de la section en travers du cours d’eau entraîne une variation de la
ligne d’eau. En régime permanent, en supposant l’effet de la pente du fond est négligeable
devant celui des variations de section, (2.1) devient :
∂ ⎛ Q2 P ⎞ W
⎜ + ⎟= (6.1)
∂x ⎜⎝ A ρ ⎟⎠ ρ
En développant, d’après la définition (2.3) de c et en prenant ∂Q / ∂x = 0 :
∂h u 2 h ∂b
(c 2 − u 2 )= (6.2)
∂x b ∂x
Au passage du col (point le plus étroit de la section), ∂b / ∂x = 0. En amont, ∂b / ∂x < 0 et en
aval, ∂b / ∂x > 0 (Figure 6.1).

∂b / ∂x = 0

∂b / ∂x < 0 ∂b / ∂x > 0
x

Figure 6.1. Evolution du signe de la réaction W des berges au passage d’un rétrécissement.

Alors :
– s’il n’y a pas de transition de régime, ∂h / ∂x = 0 (la hauteur d’eau est minimale dans la
section étroite) :
– si on est en régime fluvial, la hauteur est minimale au col car ∂h / ∂x est du même signe
que W. Donc ∂h / ∂x < 0 en amont et ∂h / ∂x > 0 en aval (Figure 6.2a) ;
– si on est en régime torrentiel, la hauteur est maximale au col car ∂h / ∂x et W sont de
signes opposés. Donc ∂h / ∂x < 0 en amont et ∂h / ∂x > 0 en aval (Figure 6.2b) ;
– soit il y a transition de régime. Alors, au col u = c (Figure 6.2c).
On dit que l’ouvrage est une section de contrôle.
Les ouvrages sont donc des points intéressants pour la définition des conditions aux limites des
modèles hydrauliques.
N.B. : si les effets du frottement et de la pente du fond ne sont pas négligeables, la position du
point critique ou du point minimum/maximum sera décalée en amont ou en aval du col (suivant
le signe de (S0 – Sf).

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(a) (b) (c)

hc

x x x

Figure 6.2. Différentes allures possibles des lignes d’eau au passage d’un rétrécissement de section. Régime
fluvial (a), torrentiel (b) et transcritique (c).

6.2 Régime transitoire


Quand une onde de crue se propageant dans un bief passe au droit d’un ouvrage, plusieurs
choses peuvent se produire :
– si on est en régime fluvial à l’amont de l’ouvrage (Figure 6.2a ou 6.2c), une partie de l’onde
franchit l’ouvrage et une autre « remonte » le courant (Figures 6.3a et 6.3c). La proportion de
l’onde réfléchie est d’autant plus importante que la variation de section due à l’ouvrage est
grande (un ouvrage de hauteur nulle ou sans rétrécissement de section laisse passer
l’intégralité de l’onde sans la perturber ; au contraire, si l’ouvrage obstrue totalement le bief,
la totalité de l’onde est réfléchie ;
– si on est en régime torrentiel (Figure 6.2b), la totalité de l’onde franchit l’ouvrage
(Figure 6.3b) sans qu’aucune perturbation ne remonte vers l’amont du bief.

(a) (b) (c)

x x x

x x x

Figure 6.3. Effet d’un ouvrage sur la propagation d’une onde en rivière. Régime fluvial (a), torrentiel (b) et
transcritique (c). Echelles non respectées.

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Annexe 1. Que signifie le nombre de Froude ?


A.1 Dans les équations du régime permanent
Le nombre de Froude est défini par l’équation (3.6), que l’on rappelle :
u
Fr =
c
Il a été introduit pour simplifier l’expression de l’équation (3.2) qui exprime la conservation de
la quantité de mouvement en régime permanent :
dA 2 dA
− u2 +c = ( S0 − S f ) gA
dx dx
On rappelle que sous l’hypothèse de régime permanent, on a (puisque dQ = 0) :
− u 2dA = d (Q 2 / A) ⎫⎪
⎬ (A.1)
c 2dA = d ( P / ρ ) ⎪⎭
Autrement dit :
1/ 2
⎡ - d (Q 2 / A) ⎤
Fr = ⎢ ⎥ (A.2)
⎢⎣ d ( P / ρ ) ⎥⎦
Un nombre de Froude inférieur à 1 signifie que la quantité Q2/A varie moins vite (avec la
hauteur, ou la section en travers) que la quantité P/ρ.
Pour un canal rectangulaire, on a :
Q2 Q2 ⎫
= ⎪
A bh ⎪ (A.3)

P gb 2 ⎪
= h
ρ 2 ⎪⎭
D’où
⎛ Q2 ⎞ Q2 ⎫
d ⎜ ⎟ = − 2 dh ⎪
⎜ A ⎟ ⎪
⎝ ⎠ bh
(A.4)

⎛P⎞ ⎪
d ⎜⎜ ⎟⎟ = gbhdh ⎪
⎝ρ⎠ ⎭
Donc
Q
Fr = (A.5)
(bgh 3 )1 / 2

A.2 Dans les équations du régime transitoire


C’est simplement le ratio de la vitesse de l’écoulement à la célérité des ondes dans l’eau au
repos. On remarquera que
u − c = (Fr − 1)c ⎫
⎬ (A.6)
u + c = (Fr + 1)c ⎭
Autrement dit, si |Fr| > 1, les ondes ne peuvent pas remonter le courant. Le nombre de Froude
est l’analogue du nombre de Mach.

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