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HISTOIRE DE LA THEORIE QUANTIQUE Par Roudy Barrak

I- Introduction :
À la fin du XIXe siècle, la plupart des physiciens étaient convaincus que
le monde était bien compris. Mis à part quelques questions lancinantes,
tout semblait être explicable en termes de physique de base comme les
lois du mouvement de Newton et les équations de Maxwell concernant
l'électricité, le magnétisme et la lumière. Mais cette confiance allait
bientôt être ébranlée. Max Planck Albert Einstein
Durant les dernières décennies des années 1800, les scientifiques ont
découvert des phénomènes physiques qui ne pouvaient pas être expliqués toujours par la Physique classique.
Durant la période (1900-1930) la compréhension des lois de la physique a changée de façon spectaculaire.
Tout d’abord, la théorie de la relativité restreinte fut introduite par A. Einstein en 1905, ensuite se fut la théorie
quantique, l’une des grandes avancées de la Physique moderne du 20ème siècle, qui a débutée en 1900 lorsque
Planck expliqua le rayonnement du corps noir.
Par cette théorie, on a pu expliquer le spectre du corps noir, l’effet photoélectrique, et la diffraction des rayon-X
dans l’effet Compton.
Ainsi, l’hypothèse quantique était difficile à rejeter, et la quantification constituait une description correcte de la
nature et de l’Univers.

II- Le rayonnement du corps noir :


Pourquoi les corps chauffés brillent-ils ??
C'était la question qui se posait dans la tête des physiciens au début des années 1900s.
Lorsque l’on chauffe de la matière, elle émet de la lumière, donc du rayonnement
électromagnétique, ce rayonnement émit par un corps à cause de sa température est
nommé « rayonnement thermique ». Ce rayonnement a une distribution spectrale
continue.
En effet, l’expérience montre qu’un large spectre de longueur d’onde est émis
quand la matière est chauffée. Tous les corps émettent et absorbent simultanément
du rayonnement.
Quand la température d’un corps est constante, on dit qu’il est à l’équilibre
thermodynamique avec son entourage. Pour que la température soit
constante, le corps doit absorber autant d’énergie qu’il en émet.
C'est une idée fausse commune que le Soleil
Pour le rayonnement thermique, le cas le plus simple est celui du corps est jaune, ou orange ou même rouge.
Cependant, le Soleil est essentiellement
noir, qui possède la propriété idéale d’absorber tout le rayonnement qu’il
composé de toutes les couleurs mélangées,
reçoit sans n’en réfléchir aucune partie. qui apparaissent à nos yeux comme blanches.
Lorsque nous voyons le Soleil au lever ou au
C’est quoi un corps noir ?
coucher du soleil, il peut apparaître jaune,
Physiquement parlant, un corps de couleur noir n’est pas nécessairement orange ou rouge. Mais c'est uniquement
un corps noir. Ça semble absurde, mais prenons par exemple un sous- parce que ses couleurs claires de longueur
marin habillé en noir et qui nage sous un bateau équipé d’un radar. Ce d'onde plus courte (vert, bleu, violet) sont
dernier peut détecter la présence du sous-marin et ceci est possible à cause dispersées par l'atmosphère terrestre. Seules
des rayonnements émis par le Radar qui vont détecter sa présence, donc quelques longues longueurs d'onde (comme le
rouge, l'orange et le jaune) sont autorisées à
ils seront réfléchit et non absorbés. Donc un ce n’est pas un corps noir.
traverser l'atmosphère dense de la Terre au
Le meilleur exemple d’un corps noir est notre Soleil. Qui n’est pas de lever ou au coucher du soleil.
couleur noire mais blanche !
Le soleil émet de radiations dans tous le spectre électromagnétique, on peut le considérer comme un corps noir
idéal !
Un corps noir est un radiateur dont le rayonnement émis ne dépend que de la
température et non du matériau dont il est fait, de la nature de la surface ou de tout
autre chose que la température.
Nous pouvons fabriquer un radiateur idéal en formant une cavité dans un corps et
en maintenant les parois de la cavité à une température uniforme.
Les atomes sur la paroi interne du corps oscillent (ils ont de l'énergie thermique),
ce qui les amène à émettre des ondes électromagnétiques, le rayonnement
thermique.

Pour échantillonner ce rayonnement interne, nous pouvons percer un petit trou Schéma du corps noir
dans la paroi afin qu'une partie du rayonnement puisse s'échapper pour être mesurée (mais pas assez pour
modifier le rayonnement à l'intérieur de la cavité).
Nous nous intéressons à la façon dont l'intensité du rayonnement dépend
de la longueur d'onde.
Le rayonnement qui entre dans le trou est réfléchi par les parois internes
de la cavité pour être finalement absorbé.
Seule une petite fraction des rayonnements sont réunies à l’extérieur en
traversant le trou.
Si le corps noir est à l’équilibre thermodynamique, alors il doit être un
excellent émetteur du rayonnement.
Plus le trou de la cavité est petit, plus le corps noir tend à être idéal.
 Le thermostat permet de vérifier que les parois de la cavité
restent à température constante et uniforme.
 Le rayonnement électromagnétique sortant de la cavité passe par
une lentille (L1) de faible distance focale, traverse l’iris puis une deuxième lentille (L2) et arrive dans un
spectromètre.
Le rayonnement du corps noir est unique, ses propriétés radiatives sont indépendante de celle des matériaux
qui le constitue. Il dépend seulement de la température.
On appelle « radiance » notée par R(λ) la puissance totale rayonnée par unité de surface en fonction de la
longueur d’onde à une
température donnée (considérée comme
l’intensité du rayonnement).
La distribution spectrale du rayonnement du
corps noir à des températures différentes est
représentée par le graphe de la figure ci-
contre.
On constate que :
 Le max de la distribution se décale
vers les courtes longueurs d’onde
quand la température augmente.
 La puissance totale rayonnée par
unité de surface R(λ) augmente
rapidement avec la température.
 La première observation est connue sous la loi de déplacement de Wien : 𝝀𝒎𝒂𝒙 . 𝑻 = 𝟐. 𝟖𝟗𝟖 × 𝟏𝟎−𝟑 𝒎. 𝑲
(λ en mètres et T en Kelvins).
Où 𝜆𝑚𝑎𝑥 est la longueur d’onde du pic de la distribution spectrale à une température T donnée.
 La deuxième observation peut être décrite quantitativement par la loi de Stephan-Boltzmann : 𝑰 = 𝜺𝝈𝑻𝟒
Ce qui montre que l’intensité du rayonnement est proportionnelle à la température.
I ou R(T) : Puissance totale émise par unité de surface (aire délimité par la courbe et l’axe des
abscisses à une température donnée).
σ : Constante de Stephan-Boltzmann (σ = 5.670 × 10−8 𝑊. 𝑚−2 . 𝐾 −4 )
ε : Emissivité du corps (ε = 1 pour un corps noir idéal et ε < 1 pour les autres corps)
D’après cette expérience on a pu mesurer la température et l’émission spectrale du soleil, mesurer la température
d’une étoile ou d’une flamme.

Interprétation classique du rayonnement :


La température c'est du mouvement microscopique dans tous les sens.
Comme il y a beaucoup d'atomes et qu'ils sont microscopiques, ces
mouvements se moyennent et on ne voit pas de mouvement à notre
échelle.
A une température T > 0 K, les atomes qui constituent un corps sont
toujours en mouvement incessant (vibration et rotation). On peut les assimiler à
des petits oscillateurs électriques ayant des fréquences et des phases aléatoires.
A cause des mouvements, les atomes se choquent les uns les autres, cela excite
leurs électrons: dans certains cas, un électron récupère de l'énergie venant du
choc. Ensuite, l'électron reperd cette énergie, en émettant un rayonnement
électromagnétique à toutes les fréquences avec des phases aléatoires.
Plus la température est élevée, plus le mouvement est puissant, et plus l'énergie
des chocs est grande, et plus les électrons sont excités.
Donc l'énergie lumineuse augmente avec la température: elle augmente au total.
Or la couleur d'un rayonnement c'est son énergie. Un rayon infra-rouge a moins d'énergie qu'un rayon rouge, qui
en a moins qu'un jaune, qui en a moins qu'un bleu, qui en a moins qu'un ultra-violet...
A la température ambiante, la lumière émis est infra-rouges et invisible (sauf avec caméra spéciale, utilisation
militaire pour la nuit par exemple).

En augmentant la température, un mélange de lumière IR et de rouge commencent à être émis (cas du fer porté "au
rouge"), puis en montant encore on obtient un mélange IR/rouge/jaune (on voit une couleur orangée), puis un
mélange de tout le spectre visible (on voit du blanc), puis un mélange vu comme bleu, etc.
Ces couleurs sont visibles dans une flamme par exemple.
La couleur rouge du fer chauffé est donc simplement liée à sa température...
La distribution spectrale d’énergie était prédit par la physique classique et les physiciens Rayleigh et Jeans sous la
forme suivante :
𝟐𝝅𝒄𝒌𝑩 𝑻
𝑹 𝝀, 𝑻 =
𝝀𝟒
𝑘𝐵 : Constante de Boltzmann
Ainsi était le grand problème qui a étonné les physiciens !
Le résultat théorique de Rayleigh-Jeans (courbe
pointillée) n’était pas en accord avec les résultats
expérimentaux (courbe pleine).
Le résultat théorique s’approche des données
expérimentaux seulement aux longueurs d’ondes élevées
(petites fréquences) et dévient fortement de ces données
aux courtes longueurs d’ondes.
Cela était nommé « la catastrophe ultraviolette ».
La chose qui a fait honte aux physiciens à l'époque.

À la fin du 19e siècle, l'énigme concernant le rayonnement du corps noir était que la théorie concernant la façon
dont les objets chauds émettent de l'énergie prédisait qu'une quantité infinie d'énergie est émise à de petites
longueurs d'onde, ce qui n'a clairement aucun sens du point de vue de la conservation de l'énergie. Parce que les
petites longueurs d'onde correspondent à l'extrémité ultraviolette du spectre, ce puzzle était connu sous le nom de
catastrophe ultraviolette.

 Comment la catastrophe ultraviolette a-t-elle introduit la physique dans une ère d'étrangeté quantique ?
De nombreux problèmes de physique ont des fins mélodramatiques.
Dans le cas de ces distances galactiques mal calculées, le biais systémique de la part du
satellite Hipparcos était le coupable. Pour le soi-disant neutrino plus rapide que la lumière
(une découverte qui remettrait immédiatement en question toute la physique moderne),
l'erreur humaine et les médias sensationnalistes se partagent la responsabilité.
Max Planck, un physicien de 40 ans, alors qu'il travaillait comme professeur agrégé à
l'Université de Kiels en Allemagne, il a porté son attention sur la description insaisissable de
l'éclat du corps noir. Max Planck
Le physicien allemand Max Planck a pu résoudre la catastrophe
ultraviolette grâce à ce qu'il considérait, du moins au début, comme une La densité spectrale du rayonnement du
astuce mathématique. Cette astuce, qui a marqué la naissance de la corps noir représente quelque chose
physique quantique, a également valu à Planck le prix Nobel de physique d'absolu, et comme la recherche de
en 1918. l'absolu m'est toujours apparue comme la
Planck a corrigé la relation de Rayleigh-Jeans de la distribution spectrale plus haute forme de recherche, je me suis
d’énergie en utilisant des trucs mathématique, il a pu trouver la fonction appliqué vigoureusement à sa solution.
qui décrit la courbe obtenue expérimentalement, qui est de la forme :
- Max Planck-

2𝜋. 𝑐 2 . ℎ 1
𝑅 𝜆, 𝑇 = . ℎ𝑐 C’est la loi du rayonnement de Planck
𝜆5
𝑒 𝜆𝐾𝑇 −1 h: constante de Planck.

Dans un premier temps, Planck a tenté de résoudre le problème en élaborant sur un autre modèle préexistant, la
loi de Wien, qui décrivait correctement le corps noir aux hautes fréquences mais pas aux basses (situation inverse
de la loi de Rayleigh-Jeans). Cela n'a pas fonctionné et la loi de Wien-Planck est devenue une entrée de courte
durée dans l'histoire de la physique.
Au lieu de cela, la percée de Planck s'est accompagnée d'un «truc» mathématique simple mais efficace. Il a
exprimé l'énergie non pas comme une valeur continue, mais comme des incréments d'une certaine unité, la
constante de Planck h. En termes mathématiques, il a quantifié l'oscillation de l'énergie du corps noir afin qu'elle
ne puisse prendre que certaines valeurs : des multiples d'une quantité spécifique d'énergie donnée par la
constante de Planck.
Planck a déterminé que si les atomes et molécules vibrants n'étaient pas autorisés à prendre des énergies de
n'importe quelle valeur, mais étaient plutôt confinés à un ensemble de niveaux d'énergie équidistants, les spectres
prédits correspondaient extrêmement bien aux spectres déterminés expérimentalement. Planck a déterminé que,
pour un atome oscillant avec une fréquence f, les niveaux d'énergie autorisés étaient des multiples entiers de
l'unité d'énergie de base hf, où la constante de Planck h a la valeur 6,626.10−34 J s.
E = nhf Niveaux d'énergie autorisés pour un oscillateur dans un corps noir, où n est un entier.
En traitant l'énergie comme une quantité discrète, Planck a pu arriver à un modèle qui décrit parfaitement le
rayonnement d'un corps noir.
Dans une solution élégante, la loi de Rayleigh-Jeans et la loi de Wien étaient devenues obsolètes. Aux basses
fréquences de la lumière, la loi de Planck tend vers l'approximation de Wien : pour les hautes fréquences, elle
tend vers celle de Rayleigh et Jeans. Le rayonnement observé d'un corps noir avait finalement été parfaitement
décrit.
Ainsi est née l'idée de quantification, appliquée à l'énergie. Si une quantité est quantifiée, elle ne peut prendre
que certaines valeurs autorisées.
La façon la plus simple de comprendre cela est de penser en termes de beurre et d'œufs. Les propriétés physiques
du beurre vous permettent d'en acheter n'importe quelle quantité. Ce montant reçoit une valeur numérique, mais
il n'est pas nécessaire qu'il soit un nombre entier. D'autre part, les œufs ne peuvent être achetés qu'en nombre
entier. Vous ne pouvez pas acheter un demi-œuf ou un quart d'œuf. Par conséquent, les œufs sont quantifiés.
Vous pouvez acheter autant d'œufs que vous le souhaitez, mais il devra s'agir d'un nombre entier.
Ainsi, l'équation mathématique inversée proposée par Planck suggérait que l’énergie des oscillateurs était, en
fait, similaire aux œufs et non au beurre. Cependant, cela ne correspondait pas à la propre conviction de Planck
que toute l'énergie et la matière étaient continues et lisses.
Les physiciens ont commencé à accepter le fait que l'énergie est quantifiée. Cela a conduit à une toute nouvelle
ère de la physique pour comprendre cette quantification. Afin de faire face à la nouvelle quantification trouvée,
une toute nouvelle mécanique a évolué, qui est complètement différente de la mécanique newtonienne et
maintenant communément appelée mécanique quantique.
Einstein affine la théorie de Planck :
L'année où Einstein a développé sa théorie de la relativité, il travaillait également sur
une solution pour l'effet photoélectrique. Lorsque la lumière ultraviolette est dirigée vers
le métal, les électrons qu'il contient sont expulsés. On savait déjà que les électrons dans
le métal ont une liaison relativement faible avec leurs atomes respectifs. De plus, la
vision établie du temps considérait la lumière comme des ondes douces. Ainsi, les ondes
lumineuses dirigées vers le métal feraient vibrer sa surface.
Le problème survenait lorsqu'une lumière plus brillante était dirigée vers le
métal. Si la lumière est une onde, alors une lumière plus brillante signifierait
que l'onde est plus grande. Et l'effet sur le métal vibrant serait la libération
d'électrons avec une plus grande vitesse et une plus grande énergie. Cependant,
ce n'est pas ce qui s'est passé. Un plus grand nombre d'électrons ont été émis,
mais la vitesse ou l'énergie n'a pas augmenté.
Einstein a appliqué le concept de Planck de la lumière émise et absorbée sous
forme de quanta ou de particules au lieu d'ondes à l'effet photoélectrique.
Maintenant, si la lumière est plus brillante, cela signifierait que plus de quanta de lumière sont dirigés vers le
métal. Notez qu'Einstein travaille sur l'hypothèse que la lumière se déplace à une vitesse constante. Ainsi, plus de
quanta de lumière libéreraient plus d'électrons du métal. Et parce que la lumière se déplace à une vitesse
constante, les électrons doivent également être libérés à une vitesse ou à une
énergie constante.
En appliquant la théorie de Planck sur la quantification de la lumière à
l'effet photoélectrique, Einstein a réussi à démontrer qu'il s'agissait bien de
la réalité. La lumière est comme les œufs et non comme le beurre, mais
seulement dans certains cas. La lumière ne se comporte comme une
particule que lorsqu'elle est émise ou absorbée. Alors qu'il présente un
comportement d'onde parfait lorsqu'il se déplace. Donc, la question demeure
: la lumière est-elle une particule ou une onde ? Ce sont essentiellement
deux états d'être complètement séparés. Dualité onde-corpuscule
La lumière existe-t-elle dans les deux états ?
Peu de temps après que Planck ait fait sa dérivation, Albert
Einstein a décrit ce "paquet de rayonnement électromagnétique"
comme un photon, désignant formellement la nature particulaire
de la lumière pour la première fois. Comprendre la lumière en tant
que photons a donné de nouvelles explications à l'effet
photoélectrique, une réalisation qui a valu à Einstein le prix Nobel
de physique en 1921. D’où la naissance de la nature corpusculaire
de la lumière.
Plus tard, la notion d'énergie quantifiée de Planck influencera la description de Bohr des niveaux d'électrons,
l'amenant à conclure que les électrons ne peuvent occuper que certains niveaux d'énergie discrets autour du
noyau.
Il est quelque peu ironique qu'un personnage comme Planck soit le porteur d'un concept aussi révolutionnaire. Il
est resté une figure conservatrice jusqu'à la toute fin, niant la réalité physique de son postulat et soutenant qu'il ne
s'agissait que d'une astuce mathématique.
Mais les progrès de la mécanique quantique ont confirmé le caractère bizarre de sa découverte. Il nous suffit de
nous demander quelles intuitions sur la réalité continueront d'être remises en question, non seulement par la
physique mais par la psychologie, l'informatique, etc. Nous vivons à une époque révolutionnaire - les engrenages
courageux et infatigables de la modernité - qui exigent une attention méticuleuse et des changements de
perspective.

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