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Géographie CM 1

La France des marges


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épistémologie
livre : S. Depraz, La France des marges (complémentaire)
Dans le mois : lire « La France des marges », Documentation photographique (obligatoire + prise de
notes)

Chapitre 1 : Centres et marges en France : définition géographique

I – Quels sont les caractéristiques géographiques du territoire français dans la perspective d’une
étude portant sur les marges spatiales :
territoire = renvoie à une portion d’espace terrestre soit continentale soit maritime qui correspond
au périmètre spatial dans lequel un État exerce sa souveraineté.

A. Trois ensembles géographiques :


Le territoire Français se divise en trois ensembles géographiques

- la France métropolitaine qui est la portion du territoire nationale européen


(l’hexagone (depuis la fin du XIXe) avec une taille approximative de 1/2
million = 550 000 km² → ni trop petit (Monaco), ni trop grand (Russie), elle
est limitée par des frontières terrestres linéaires (Belgique au Nord à
l’Espagne au Sud). C’est aussi une portion du territoire limitée par de un trait
de côtes, selon l’IGN (institut géographique national) la longueur du littoral
français est d’environ 5 800 km² et est peuplé en 2021 de près de 65 millions
d’habitants, la densité moyenne de population 120 habitants au km² (plus que
l’Espagne mais moins que l’Allemagne).
On intègre aussi toutes les îles proches du littorale (ex : Mont Saint Michel
(Normandie), Ouessant / Belle Île (Bretagne), Île de Ré/ Oléron (Vendée),
Barquerolle (Marseille), la Corse éloignée de 170 km du littoral français.)
La particularité c’est qu’elle est situé à égale distance du pôle et de l’équateur, traversée par le 45e
parallèle à Bordeaux situé entre le 42e et 51e parallèle Nord en latitude. Cela confère une position
dans les climats tempérés.

-La France ultra-marine : territoire outre-mer ce qui est assez rare (voire au-delà des océans) et ces
territoires sont nombreux et étendus et des statuts politiques et juridiques variés :
• Les DROM (Département région outre
mer) au nombre de 5 qui fonctionne
comme des départements et des régions :
Antilles = Guadeloupe et Martinique et
Guyane (territoire étendu car superficie =
92 000 km² = 1/5 territoire Français). On
ajoute la Réunion et l’île de Mayotte
depuis 2011 dans l’océan indien. L’INED
(institut national) cette France est peuplée
de plus de deux millions d’habitants et
représente près de 3 % de la population
française.
• Les TOM (Territoire outre mer) répartis
dans différentes régions : Polynésie
française (pacifique), Nouvelle Calédonie (pacifique), îles de Wallis et Futuna (pacifique),
Saint Pierre et Miquelon (arctique)
• Les TAAF (terres australes et antarctiques française) = La Terre Adélie = partie française en
Antarctique = 430 000 km². Dans la partie Antarctique : des petites îles pas habité de
manière permanente mais par des scientifiques = îles Crossées (Kerguelen) : 600 000 km²
Ce qui confère à la France continentale plus de 1,1 million de km² = superficie significative
Territoires dans tous les océans et est aussi très étendue en latitude (point le plus méridionale pôle
Sud sur la Terre Adélie et le plus au Nord au 51e nord à Breydunes ⇒ Dispersion géographique avec
présence française dans différents coins du globes avec des discontinuités majeures

- La France maritime qui possède un domaine maritime étendu avec un des plus étendus au monde
juste après les USA : il se décompose en 2 sous parties
• Les eaux territoriales : s’étendent du littorales jusqu’à une limite de 12 miles = 20 km où la
souveraineté de la France s’exerce comme sur le continent
• La ZEE (zone économique exclusive) plus étendue jusqu’à 200 miles : un État n’exerce pas
la totalité sa souveraineté mais est en droit d’utiliser les ressources = un intérêt économique
→ France au second rang avec 11 millions de km² qui correspond à 20x le territoire de l’hexagone
et 4x la superficie de la méditerranée

B- Le Territoire Français prit dans son ensemble est soumit à des dynamiques spatiales pressentes
très fortes : changements, réorganisations des territoires

-les dynamiques géographiques = croissance depuis la 2ème Guerre mondiale (plus de 40 à 67


millions aujourd’hui) mais pas de manière uniforme sur tout le territoire ⇒ une forte urbanisation
(concentration de + en + forte dans les espaces urbains) du territoire : la population des villes en
France s’est accrue de 30 % entre 1960 et 2015. Mais les villes ne sont pas toutes égales dans
l’urbanisation : les métropoles sont plus attractives avec une forte métropolisation depuis 1960.

-Les dynamiques liées à la mondialisation en étant actrice et supportrice. Le concept apparaît en


1980 qui désigne un ensemble de processus et de flux économique mais aussi culturel et
technologique qui se déroule à l’échelle de la planète, celle-ci facilite la mise en relation des
espaces à l’échelle du globe, ce qui débouche sur la mise en concurrence économique des
territoires. Cette mise en concurrence se traduit à échelle locale et régionale de diverses façons :
parfois positives ou parfois négatives (déclin économiques) → ce processus qui un processus très
ancien et qui s’accentue en 1980 et se généralise et bouleverse la hiérarchie des territoires. Elles
interfèrent à la dynamique spatiale.

II- Comment définir la marge :


1ere étape = étymologie du mot = mot latin qui signifie bordure « margo », quelque chose qui est
autour et qui renvoie à l’espace laisser en blanc sur les feuilles, cette notion renvois à quelque chose
de vacant pas occupé et libre et qui peut tout autant désigner un temps libre (« on a de la marge »)
ou un espace = une chose qui se définit par rapport à un centre avec des caractéristiques différentes.
2ème étape = ex : « La marge urbaine est ainsi une construction
spatiale et sociale qui permet de mieux comprendre le
développement urbain. »

B. Définition de dictionnaire (Dictionnaire de la géographie, P.Baud)

Les espaces en marges sont des espaces ayant une situation particulière en bordure d’un territoire et
ces espaces en marges se distinguent du territoire par une non-conformité aux caractéristiques
d’ensemble. C’est dans son livre société espaces et justices qu’Alain Reynaud, père de la
géographie des périphéries et des marges géographiques, conceptualise le modèle de
fonctionnement des centres et périphéries. Selon ce concept, un espace en marge fonctionne
toujours en relation avec un centre, il s’agit d’un rapport dialectique. Ce modèle, centre-périphérie
est marqué par des formes de dominations spatiales des centres sur les périphéries.
Le centre géodésique correspond au centre en longitude et en latitude d’un territoire. Ce qu’Alain
Reynaud qualifie de centre est un espace géographique qui présente des caractéristique de centralité.
Il s’agit des lieux de fortes densité de population. Un espace central concentre des lieux et des
institutions politiques il peut prendre la forme d’une préfecture, d’une sous-préfecture. Cet espace
centrale comporte également des espaces économiques, sièges sociaux, grandes banques… Ces
espaces centraux concentrent des lieux de culture tels que des musées, des universités. Le centre par
excellence de la France n’est pas le centre géodésique situé dans le Massif Central, mais l’espace
métropolitain parisien où les activités politiques, économiques et culturels majeures se concentrent.
À moindre échelle, les métropoles constituent des espaces de centre. Ce qu’Alain Reynaud souligne
dans ses propos est que selon lui, un espace marginal dépend du centre, est dominé par le centre. De
plus, selon ce géographe, un espace marginal est un espace exploité par les acteurs situés dans le
centre.

Le premier critère d’un espace en marge est souvent un espace à l’écart d’un centre, et cette
situation en périphérie d’un centre peut se mesurer en distance euclidienne (en km). Dans les
espaces marginaux dont la situation est périphérique on peut penser aux espaces frontaliers ou aux
îles. La question de la distance est liée à la question de l’accessibilité, et il y a une certaine
corrélation entre la difficulté d’accéder à des espaces, et des espaces marginaux.
Le second critère sont les critères économiques qui se cartographient très facilement, les espaces
marginaux sont plus pauvres que la moyenne nationale et bien plus pauvres que les espaces
centraux. Les espaces marginaux ont des représentants politiques qui considèrent être moins
entendu que d’autres, ce qui constitue une troisième caractéristique des espaces marginaux. Les
espaces marginaux présentent souvent des particularités démographiques et sociales. Les espaces
marginaux peuvent des espaces de moins fortes densité de population, la surreprésentation de
certaines classes sociales peut être des marqueurs des espaces en marge. Les espaces en marge
présentent des caractéristiques paysagères, des marques d’abandon de territoires agricoles, ce sont
des friches qui peuvent être urbaine, industrielle ou agricole. Le dernier indicateur évoque les
représentations des espaces en marges, les discours qui caractérisent ces espaces en mages sont très
souvent des discours, principalement les discours politiques, peu flatteurs, vécus comme
stigmatisant par les populations des espaces en marges.

Quelques expressions, comme la « France du vide » ou « la diagonale du vide » correspondant à


une bande de faible densité de population, sont des exemples de discours stigmatisants et négatifs.
Des ouvrages comme Paris et le désert français, simplifie outrageusement l’espace français. Un
espace géographique peut être associer à un mot particulièrement stigmatisant comme les banlieues
et le karcher (Sarkozy, 2005). La ville de Saint Etienne avait été qualifié en 2014 par le journal Le
Monde, comme la capitale des taudis.
Un espace en marge n’est pas un espace où sa superficie serait définie ou limité, c’est-à-dire que la
superficie d’espace en marge peut être très limité comme les friches mais peut être aussi beaucoup
plus entendu. La marginalité spatiale n’est pas limitée à une échelle géographique. Les six critères
des espaces en marges ne se cumulent pas tous pour tous les espaces en marge. La marginalité
spatiale, présente des niveaux variables, certains espaces sont un peu marginaux d’autres sont très
marginaux. On appelle ça des gradients de marginalité, des niveaux variables. Un espace en marge à
un moment n’a pas vocation à le rester éternellement. Il n’y a pas de position définitive de
marginalité spatiale en France tout comme il n’y a pas de position radicale de centralité.

Trois mises en garde par rapport aux espaces : Un espace en marge n’est pas un espace dont la
taille, la dimension, la superficie serait limité. Elle peut être limitée dans l’espace, elle peut aller du
local, du régional… Ces 6 critères évoqués ne se cumulent pas tous, pour certains espaces il n’y a
que 2 critères, etc. La marginalité spatiale possède des niveaux variables, certains sont faiblement
marginaux, on appelle ça des gradients. Pour finir, un espace en marge, à un moment T, n’a pas
vocation à le rester éternellement, il y a des dynamiques spatio-temporelles qui indiquent qu’il n’y
pas de position définitive de marginalité.

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