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INTRODUCTION
SITUATION CLINIQUE :
J’effectuais en 2020 mon stage de 1er semestre d’interne chez le médecin généraliste Dr K.
Madame G, 22 ans, pas d’antécédent, consultait ce jour pour renouvellement de dispositif contraceptif
sous cutané NEXPLANON.
Concernant celui-ci, j’avais pour acquis que sa pose doit s’effectuer dans la loge bicipito-tricipitale.
Effectivement, le dispositif posé il y a 3 ans se situait dans la dite gouttière. Après un retrait rapide par
incision, le médecin me demande où il conviendrait de placer le nouveau. Je réponds conformément
à mes connaissances : à la même hauteur, en décalant latéralement de quelques centimètres dans le
sens du futur emplacement le point d’incision.
Après m’avoir confirmé qu’il s’agissait du raisonnement effectué lors de la pose antérieure, il
m’informe des nouvelles recommandations à ce sujet, formulées particulièrement depuis la survenue
de plusieurs migrations d’implants, en particulier dans l’artère pulmonaire, soit un potentiel effet
indésirable grave. Il m’explique que dorénavant, celui-ci doit être placé en regard du triceps, à environ
8 à 10 cm de l’épicondyle médial de l’humérus et 3 à 5 cm postérieur sous le sillon qui sépare le biceps
du triceps. Il procède à la pose conformément à ses dires.
Après la consultation, il me dit qu’il a pris connaissances de ces recommandations récemment, lors
d’une formation dans le cadre de son développement professionnel continu (DPC), et regrette que, du
fait de la crise sanitaire liée à l’épidémie de COVID-19, les dites sessions aient été restreintes, ne
permettant notamment plus d’y convier les internes.
QUESTIONS SOULEVEES :
EXPERIENCE :
Le Code de Santé Publique précise en expliquant que le médecin « doit prendre toutes
dispositions nécessaires pour participer à des actions de formation continue [et à] l’évaluation
des pratiques professionnelles ». Dans cette optique, l’Agence Nationale du Développement
Professionnel Continu (ANDPC) a été créée suite à la loi de Modernisation de notre Système
de Santé, publiée au Journal Officiel le 27 janvier 2016, et complété par le décret 2016-942 du
8 juillet 2016. Elle est chargée de contrôler et suivre le DPC pour les professionnels de santé
libéraux et salariés exerçant en centre de santé conventionné [2][7][3]. Elle recourt pour ce
faire à la Commission Scientifique Indépendante (CSI) qui examine et contrôle la validité des
actions de formation menées par les professionnels de Santé [8].
Les Conseils Nationaux Professionnels (CNP) ont été mis en place par l’article 114 de la
loi de modernisation de notre système de santé, avec trois missions principales : proposer des
orientations prioritaires de DPC, définir le parcours pluriannuel de DPC et proposer un
document permettant à chaque médecin de retracer l’ensemble des actions de DPC réalisées
dans le cadre de son obligation triennale. Ils regroupent, pour chaque profession de santé ou
spécialité, les sociétés savantes et les organismes professionnels associés. Ils peuvent de la
sorte proposer des experts dans les domaines scientifiques et opérationnels liés à
l’organisation et à l’exercice de la profession, et contribuer à analyser et à accompagner
l’évolution des métiers et des compétences des professionnels de santé, à travers notamment
la définition de référentiels métiers et de recommandations professionnelles. Enfin, ils
peuvent participer à la mise en place de registres épidémiologiques pour la surveillance des
événements de santé et de registres professionnels d’observation des pratiques.
Tout au long de ce parcours, L’Ordre des médecins s’assure que les praticiens ont
respecté leur obligation de développement professionnel continu selon l’article 11 du code de
déontologie et accompagne ceux-ci lorsqu’ils rencontrent des difficultés dans la réalisation de
leur obligation du DPC.
c) Contrôle et sanctions
a) Validation du DPC
Le DPC est un parcours qui s’étend sur 3 ans, au bout desquels le médecin doit justifier
son engagement dans une démarche de formation continue, d’analyse, d’évaluation ou
d’amélioration de ses pratiques et de gestion des risques. La deuxième période triennale a
débuté au 1er janvier 2020 et se poursuit jusqu’au 31 décembre 2022 [12].
Le DPC doit répondre à des orientations nationales définies par spécialité sur la base
des propositions des CNP. Ces orientations sont fixées par un arrêté du ministère de la Santé.
En ces heures modernes, la formation peut également s’effectuer via les canaux
internet, à travers le e-learning. Ce dernier s’effectue par auto-apprentissage et sous la
conduite d’un facilitateur. Ces formations reposent sur des scripts standardisés, avec des
formations associant, entre autres et successivement, questionnaires de sondage pré-
apprentissage, apprentissage textuel, vidéo explicative réalisée par un professionnel qualifié,
questionnaire post apprentissage, validant ou non.
Les sites d’apprentissages peuvent être rattachés à une institution ou à un organisme privé.
On pourra citer :
— maformationmedicale.fr
— guideline.care
— clinicalelearning.com.
Un format restant souvent méconnu par les médecins et les internes est la réunion de
revues bibliographiques, le journal club ou encore les groupes de pairs. Ces formations sont
effectuées en présentielle ou en visioconférence et regroupent différents professionnels de
santé, présentant une ou plusieurs problématiques sur lesquels ces derniers vont débattre et
échanger, en se basant sur des articles de références. Un membre formé effectue la recherche
documentaire et distribue le ou les articles sélectionné(s) au préalable. Afin de bénéficier
d’une certification de l’ANDPC, ces échanges doivent être tracés annuellement [2][4].
La formation a un coût pour le professionnel de Santé, aussi bien financier qu’en temps
et efforts investis : si les instances sanitaires souhaitent éviter l’obsolescence de la pratique
médicale en France, il apparaît logique d’elles y investissent en dédommageant les
professionnels impliqués.
C’est l’ANDPC qui, par l’intermédiaire de www.mondpc.fr, assure cette prise en charge.
Celle-ci ne s’applique que pour les professionnels de santé libéraux conventionnés et les
salariés des centres de santé conventionnés en activité (biologistes, chirurgiens-dentistes,
infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, médecins, orthophonistes, orthoptistes, pédicures-
podologues, pharmaciens et sages-femmes). Les professionnels de santé non conventionnés
et ceux retraités sans activité ne peuvent pas bénéficier d’une prise en charge.
Les professionnels remplaçant doivent justifier d’au moins 45 jours de remplacement
dans le cadre d’une activité libérale dans les six mois précédant le début de l’action de DPC
pour bénéficier d’une prise en charge au même titre que les professionnels installés [16].
Un forfait est ainsi alloué à chaque professionnel selon sa profession, afin de palier au
temps médical consacré à la formation continue. Pour les médecins généralistes, cette
indemnisation s’élevait en 2018 à 45 € par heure avec un plafond maximum de 21 heures
(dont 10 heures consacrées au suivi des actions en non présentiel). Il s’agit là de
l’indemnisation versée au professionnel, à laquelle s’ajoute le financement, total ou partiel,
de la formation lorsque celle-ci est souscrite à des organismes payants.
Ainsi, dans le cas d’une formation exclusivement présentielle, l’ANDPC participera à
hauteur maximale de 92,50 € par heure (47,50 € par heure pour l’organisme prodiguant le
DPC et 45 € par heure pour le professionnel formé). Ceci ne s’applique toutefois que dans le
cas où l’une des séances de la formation dure au minimum 3 heures consécutives : dans le cas
contraire, aucune prise en charge pour l’organisme ou dédommagement du médecin n’est
prévue. Si la formation continue dure plus de 7 heures consécutives, la prise en charge totale
par heure de l’ANDPC peut atteindre 140 €, mais le dédommagement du médecin demeure à
45 € par heure.
Dans le cas d’une formation exclusivement non-présentielle, l’investissement ne
dépend pas du nombre d’heures impliquées : l’ANDPC participera à hauteur maximale de
117,50 € par heure, avec 95 € par heure pour le formateur et 22,50 € par heure pour le
professionnel. Cette différence d’indemnisation pourra trouver son explication dans la
nécessité pour les formations présentielles d’un déplacement du professionnel, avec ce que
cela implique de temps et de frais de transports [2][17].
Les actions suivies les dimanches et jours fériés ne donnent pas lieu au versement
d’une indemnisation pour perte de ressources [17].
On notera que l’ANDPC dédommagera comme sus-cités les professionnels de Santé
exerçant en métropole et dans les départements d’outre-mer (DOM) mais pas dans les
territoires d’outre-mer (TOM) [16].
e) Formations informelles
RETOUR D’EXPERIENCE :
SOURCES :