Vous êtes sur la page 1sur 2

Elisabeth GIRAUD Histoire : voltaire

Elisabeth PESTRE-MAZIERES

Voltaire rentre d’Angleterre et rejoins des frères de lettres au Procope, et se fait interpeler
par un des membres.

Philibert, un membre du cercle : Alors c’est vous qui osez comparer notre noble royaume de
France à ces lâches et perfides Anglais, alors que le royaume de France n’a rien à leur envier.
Voltaire : Oui monsieur et je n’en retire aucun mot. Jamais autant que durant mon court
séjour en Angleterre je n’ai ressenti autant de liberté et d’égalité au sein d’un peuple, ce
qu’aucun habitant du royaume de France ne peut affirmer.
Philibert : Certes mais chaque habitant du royaume de France peut au moins se vanter de ne
pas contredire la volonté de dieu en essayant de s’approprier des pouvoirs qui ne lui
reviennent pas tel que le parlement Anglais a fait.
Voltaire : ce même Dieu dont vous me parlez là aime chaque homme de la même manière et
ne veut pour nous que du bien. En réduisant les pouvoirs du roi le parlement Anglais s’assure
que les actions du roi d’Angleterre ne puissent être que bénéfiques pour le peuple et le
royaume et être par conséquent en adéquation avec les volontés de Dieu.
Philibert : Comment pouvez-vous renier vos propres origines d’une telle manière ?
Voltaire : Ce n’est pas moi qui renie ma terre natale c’est elle qui ma reniée en m’empêchant
de formuler mes réflexions, et en censurant mes œuvres. Je ne dis pas que le système
Anglais est parfait mais il dépasse de loin la monarchie Française qui semble vous contenter.
Tenez par exemple cette cour tant admirée pleine de courtisans pomponnés qui ne
cherchent que l’attention et les privilèges du roi et qui ne sont guère plus que des esclaves. A
quoi servent-ils dans la vie du Royaume si ce n’est à connaitre par cœur l’emploi du temps
du roi et à dépenser futilement de l’argent dans des réceptions sans intérêts. Alors que les
négociants et commerçants Anglais ont plus de valeurs car chacun individuellement et
collectivement contribuent à la richesse et au développement du royaume. Etre un
négociant est un honneur à la portée de tout le monde. Nous ne pouvons pas en dire autant
pour les marchands Français honteux eux même de leur profession.
Philibert : Comment pouvez-vous comparez nos nobles courtisans à de vulgaires marchands
qui pensent être l’honneur de leur pays.
Voltaire : Même vous philosophes français vous dénigrez la profession de marchand qui
pourtant a plus d’honneur que d’être le jouet du roi qui peut facilement le remplacer selon
son humeur. De plus l’Angleterre a une réelle tolérance pour toutes les religions ce qui n’est
pas sans me déplaire.
Philibert : Vous êtes-vous tenus si longtemps en dehors du royaume de France pour que
vous oubliez qu’il existe ici aussi une tolérance ?
Voltaire : Mettre ces deux tolérances sur le même plan est impossible. Comme je l’ai écrit
dans mes lettres, l’Angleterre illustre une nouvelle définition du mot tolérance, en effet la
tolérance Anglaise signifie que malgré le fait qu’il y est deux religion plus rependues, toutes
les religions sont à égalité. Alors que la tolérance Française ne fait que « supporter » les
religions extérieures à celle du roi. Regardez comment votre dernière tentative de tolérance
c’est elle terminée, combien-y a il eut de mort, selon vous ? Et de quelle religion ? Même
lors de votre soit disant tolérance jamais la discrimination n’a été abolie. Regardez même
aujourd’hui vous avez du mal à traiter et communiquer avec des pratiquants d’autres
religions. Contrairement à l’Angleterre où un chrétien, un protestant et un anglican peuvent
ensemble traiter comme si leurs religions n’étaient pas différentes. Dans le royaume de
France le catholicisme est imposé au roi, alors que en Angleterre le roi est libre de décider de
sa religion si celle-ci n’est pas trop éloignée de la religion d’origine.
Philibert : L’omniprésence du catholicisme unifie notre royaume de France afin d’en ressortir
plus puissant. De plus je sais de source sûre que votre neutralité n’est pas totale.
Voltaire : Je ne vois pas de quoi vous voulez parlez.
Philibert : Le gouvernement Britannique ne vous verse-il pas une pension de 200 livre pas
mois sous la demande de la reine Caroline ?
Voltaire : Ce n’est en aucun cas vos affaires.

Suite à l’arrivé de Diderot dans le Procope les deux hommes furent contraints d’abandonner
leur débat.

Vous aimerez peut-être aussi