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Institut Supérieur Pédagogique Cah.

CERUKI, ISSN 2412-5873


B.P. 854
BUKAVU

République Démocratique du Congo

CAHIERS DU CERUKI
Nouvelle série

N° 46 2014

Publication du Centre de Recherches Universitaire s du Kivu


CERUKI
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La revue « Cahiers du CERUKI, nouvelle série » est une revue trimestrielle est
multidisciplinaire pour diffuser les articles des chercheurs, enseignants, et acteurs de
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maximum pour les Cahiers du CERUKI Nouvelle série. En plus, le texte doit
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français et en Anglais).
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KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
380

Cahiers du CERUKI , Nouvelle Série,


46, pp. 380-392

AUSCULTATION ET REMEDES DE DEGRADATIONS DE PONTS DE LA VILLE DE BUTEMBO

MAPENDO KABYABU Feja* et PALUKU KAHIGHANA Julien35

RESUME
Dans cet article il est question de montrer l’état des ouvrages de franchissement de cours d’eau de la ville de
Butembo, de répertorier leurs dégradations, d’analyser les causes de ces dernières et de proposer les remèdes y relatifs dont la
prévention et la réparation.
Les résultats indiquent que sur treize ponts mis en observation c'est-à-dire constituant notre échantillon
représentatif, il ressort que sur la majorité s’observent les anomalies ci-après : la désagrégation du béton de la dalle,
l’infiltration d’eau dans la dalle, la stagnation d’eau sur la dalle, la déformation précoce des poutres, l’affouillement au niveau
de culées et murs en aile, les fissures aux abouts de la poutre,… , lesquels désordres sont causés par le trafic, la porosité du
béton, les sous dimensionnements, les matériaux non adaptés, la vitesse excessive du cours d’eau.
Quant aux remèdes, il nous a été utile de proposer la mise en place de la couche de roulement et de l’étanchéité,
le dimensionnement tenant compte des actions, l’emmagasinement des enrochements là où les affouillements se déclarent…
Il est clôturé en interpellant les projecteurs des ouvrages d’art le respect de normes de conception, de calcul, de
construction et de surveillance pour augmenter leur durée de vie.
MOTS CLES : auscultation, remèdes, dégradation, pont, affouillement.

ABSTRACT
In this article it comes to show the state of crossings of streams Butembo, list their degradation, to analyze the
causes of the past and propose remedies thereto including prevention and repair .The results indicate that ten bridges placed
under observation is to say up our representative sample, it appears that the majority observed anomalies below: aggregation of
the concrete slab, water

Infiltration in slab , water stagnation on the slab beams early deformation , scouring at abutments and wing
walls , cracks in the end pieces of the beam , ... disorders which are caused by traffic, the porosity of the concrete, in design ,
materials not adopted , speeding watercourse . As for remedies, it was useful to propose the establishment of the wearing and
waterproofing, sizing, taking into account shares, control storage where riprap scour declare...
KEYWORDS : auscultation, remedies, degradation, bridge, scour.

I. INTRODUCTION

Le pont est un ouvrage d’art qui permet à une voie de communication de franchir un obstacle
naturel ou artificiel. Cette voie de communication peut être une route, un chemin de fer.
L’obstacle artificiel peut être un canal, une voie de communication tandis que l’obstacle naturel peut être une
vallée, un cours d’eau.
En considérant ce dernier cas d’obstacle naturel, la République Démocratique du Congo regorge un
nombre important des cours d’eau franchis par des routes moyennant des ponts, ponceaux, dalots, buses.

Ces ouvrages d’art connaissent des divers problèmes qui parviennent même à provoquer leur
ruine totale : c’est le cas du pont Loya sur l’axe Beni-Komanda dont l’écroulement du tablier a rendu les
échanges entre le Nord-Kivu et la province Orientale, très difficiles.

La ville de Butembo n’est pas exclue de ce fléau, étant traversée par plusieurs cours d’eau
rendant discontinues la plupart de rues et avenues, il est constaté avec amertume que les ouvrages d’art qui
permettent de les franchir sont affectés par des désordres de gravité très variable et dont les causes sont
multiples.

Certains sont hydrauliquement et structuralement sous dimensionnés, les autres manquent les
équipements de confort et de sécurité ou si ces derniers existent, ils ne respectent pas les normes.
Ces ponts se dégradent, s’écroulent précocement avec comme conséquences la perte de capitaux, la
coupure du trafic, les accidents…

Une solution pour pallier ce problème s’avère donc nécessaire.


KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
381
C’est dans cette logique que nous rédigeons l’article intitulé : « Auscultation et remèdes de
dégradations de ponts de la ville de Butembo » dont l’objet est de dresser le panorama des causes et les
pistes de solutions y afférentes.

II. MATERIELS ET METHODES

II.1. PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE


Notre zone d’étude s’étend sur les quatre communes qui forment la ville de Butembo. Il s’agit de
Bulengera, Kimemi, Mususa et Bulengera.
La ville de Butembo est située entre 0° 05’ et 0° 10’ de latitude Nord et 29° 17’ et 29° 18’ de longitude
Est à 17 km de l’équateur.

II.2. MATERIELS

Pour mener à bien notre étude, quelques matériels ont été utilisés, il s’agit :
- du Global Positionning System (GPS) pour donner les coordonnées géographiques d’un point de
chaque pont visité.
- du mètre ruban pour prélever quelques données relatives aux dimensions des ouvrages.
- de l’appareil photographique pour visualiser les anomalies.
II.3. METHODES
Pour aboutir au résultat des nos recherches, nous avons suivi les étapes suivantes :
Descente sur terrain pour relever les pathologies
Analyse et détermination des causes possibles de ces pathologies Remèdes
contre les anomalies.
II.3.1. Surveillance et auscultation

a) Surveillance

La surveillance d’un ouvrage d’art doit donner à tout moment une idée sur son état pour
vérifier :
 Soit que l’état de service est normal et les opérations d’entretien doivent être prises pour les maintenir
 Soit que l’état de service est anormal au risque de le devenir et des mesures doivent être prises pour
assurer la sécurité des usagers et de tiers, les opérations de remise de l’ouvrage en état de service
doivent être étudiées puis réalisées.
Une bonne surveillance permet de se prémunir du risque de ruine d’ouvrage laissé sans surveillance et
d’augmenter la durée de vie des ouvrages par le déclenchement d’opération de maintenance curative. Les
ouvrages d’art de Butembo n’ont jamais fait l’objet d’une quelconque surveillance. Les autorités dont il revient
la charge n’interviennent que lorsque l’état de service devient anormal.
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
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b) Auscultation
Contrairement à la surveillance dont l’activité est permanente, l’auscultation est l’ensemble des
études et investigations nécessaires à l’établissement d’un diagnostic.
C’est cette opération qui a fait l’objet de notre descente.
II.3.2. Analyse des pathologies.

a) Différence entre défaut et désordre

Cette différence est basée sur les notions de structure et équipement d’un pot.

On appelle structure d’un ouvrage d’art l’ensemble des parties constitutives qui reçoit les
charges et les transmet au sol de fondation tandis que l’équipement est l’ensemble de dispositifs aj outés pour
assurer le confort et la sécurité des usagers, la surveillance et l’entretien, l’esthétique.

On appelle « défaut » une pathologie affectant les équipements c'est-à-dire une anomalie
constructive ou évolutive qui n’influence pas le fonctionnement mécanique tandis que le « désordre » désigne
une anomalie constructive ou évolutive qui modifie le fonctionnement mécanique.
Méthodologie d’évaluation des ouvrages d’art

Il existe plusieurs méthodologies d’évaluation des ouvrages d’art, celle qui concerne les ponts, les
murs des routes et les tunnels creusés est la méthodologie IQOA (Image de la Qualité des Ouvrages d’Art).

b) Niveaux de désordres et de défauts

Selon la méthodologie IQOA, il ya 5 niveaux :

- Niveau D0
La durabilité de l’ouvrage n’est pas compromise.
Les désordres de ce niveau sont pris en compte dans le cadre de la maintenance.
- Niveau D1
Pour ce niveau, les désordres ne nécessitent pas une réparation à court ou moyen terme qui présente
un risque évolutif.
- Désordres du niveau D 2
Ils sont traités dans le cadre d’une opération d’entretien spécialisé ou d’un examen approfondi.
- Désordres du niveau D3
Ils témoignent d’un risque d’instabilité de l’ouvrage ou d’une anomalie d’étanchéité.
- Désordres du niveau D4
Ce sont de désordres de niveau D3 pour lesquels des travaux de réparation sont à mener à une échéance
prioritaire (affaissement, affouillement,).
Les pathologies que nous avons relevées sur les ouvrages d’art visités sont de niveaux différents.
Après le constat des désordres et d’attribution de niveaux, il faut alors déterminer les classes d’état.
c) Classes d’état des ouvrages

La méthodologie IQOA définit cinq classes d’état selon les niveaux de désordres constatés sur
l’ouvrage.
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
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Tableau 1 : Classe d’état des ouvrages

CLASSE D’ETAT IQOA ETAT APPARENT INTERVENTION


1 Bon état apparent Entretien courant
2 Présence des Pas de risques Entretien spécialisé
équipements ou immédiats
2E éléments de Risques évolutifs Entretien spécialisé et
protection contrôle renforcé
3 Structures Pas de risques à court Réparations
altérées terme
3U Risques à court terme Réparations urgentes

Source : IQOA ponts SETRA ,1996

S’il y a risque pour la sécurité des usagers, il faut ajouter la mention « S » à la classe.

II.3.3. Causes des anomalies

Après l’étape d’analyse des pathologies, il faut déclencher les investigations complémentaires
pour déterminer leurs causes possibles : l’objet de ce point est de donner ces causes sans avoir, toutefois,
l’ambition d’être exhaustif.
Le diagnostic de l’état d’un pont n’est pas facile, il est effectué par des ingénieurs spécialistes et
expérimentés connaissant bien, en particulier, les multiples causes de dégradation des ouvrages.
II.3.4. Remèdes contre les pathologies
Les pathologies relevées sur les ouvrages de franchissement de cours d’eau de la ville de
Butembo ne nous ont pas laissé indifférents.
Après avoir déterminé leurs possibles causes, il est de notre devoir de préconiser les solutions.
Il ya les remèdes préventifs et les remèdes curatifs.
a) Remèdes préventifs
Il vaut mieux prévenir que guérir, dit-on.
Dans le domaine des ponts, la meilleure prévention de désordres consiste à :
 Respecter toutes les normes relatives au dimensionnement hydraulique et structural ainsi que
celles liées à la mise en œuvre.
 Effectuer l’entretien courant dans le cadre de la maintenance normale.
b) Remèdes curatifs

Les niveaux d’intervention sur les ouvrages pour lutter contre les désordres catégorisent les
moyens curatifs à trois.
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
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- Entretien courant.

Il s’agit de l’entretien regroupant toutes les interventions régulièrement accomplies dans le


cadre de la maintenance normale, préventive et curative de l’ouvrage.
 Nettoyage de toutes les parties de l’ouvrage et ses abords ;
 Elimination de la végétation et des amas de corps flottants ;
 Maintenir en état les dispositifs de retenue, les dispositifs de fixation des équipements…
- Entretien spécialisé
Il diffère de l’entretien courant par les moyens particuliers et les techniques spéciales qu’il nécessite.
Exemples :

 La réfection ou remplacement d’équipement (joint de chaussée, couche de roulement…) ou d’éléments


de protection (peinture, étanchéité…) ;
 Soulèvement du tablier pour recalage des appareils d’appui, remplacement de boulons ou des rivets…

- Réparation

Elle concerne toute intervention plus ou moins lourde sur la structure visant à la remettre en bon
état.

Exemples :

Changement d’appareil d’appui ; Confort des


fondations ;
Réfection d’assemblage d’une structure métallique.

III. RESULTATS

III.1. Présentation des résultats

III.1.1. Dégradations

Par le tableau 2 nous décrivons les anomalies constatées.

Il a sept colonnes dont :

 la première donne la numérotation


 la deuxième donne le nom de l’ouvrage
 la troisième et la quatrième donnent respectivement la latitude et la longitude d’un point du pont.
 la cinquième précise l’obstacle franche
 la sixième donne le type d’ouvrage
 la dernière concerne les désordres costatées
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
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Tableau 2 : Description des anomalies constatées

N° Appellation du pont Coordonnées d’un point de Cours d’eau Type de pont Anomalies constatées
l’ouvrage
Latitude longitude
1 DEMOBE 0°8’3,75’’N 29°17’46,94’’ E Kimemi Béton armé -Désagrégation du béton de la dalle
-Infiltration d’eau dans la dalle
-Stagnation d’eau
2 KATSYA 0°6’36,22’’N 29°16’54,12’’ E Katsya Béton armé -Stagnation d’eau
3 VETERINAIRE 0°7’22,70’’N 29°17’3,98’’E Kidipe Béton armé -Flexion précoce du tablier
-Tassement d’un appui
-Stagnation d’eau dans la dalle
4 HOTEL BEMBO 0°8’19,13’’N 29°17’32,59’’E Nyalyanga Maçonnerie -dégradation de la culée
5 KABAKULI 0°7’48,53’’N 29°17’56,53’’E Wayimirya Métallique (Bailley) -Tôles dévissées (Bruit)
-Rouille
6 CUGEKI 0°8’23,66’’N 29°17’45,80’’E Kimemi Mixte : -Garde-corps délabrés
certaines -Poutres fissurées
poutres -Eau stagnante
métalliques et
d’autres en
béton armé
7 KANGOTE 0°10’16,48’’N 29°18’10,26’’E Kimemi Mixte : Poutres -Affouillement
métalliques,
entretoises en
béton armé
8 CINQUANTENAIRE 0°8’40,96’’N 29°17’47,82’’E Kimemi Mixte : certaines -Déformation des poutres
poutres sont en -Fissure sur la dalle
béton armé
tandis que
d’autres sont
métalliques
9 MANTRABI 0°8’48,84’’N 29°17’32,59’’E Kanyavuyiri Bois -Ecroulement total d’une culée
10 MUSUSA 0°5’32,99’’N 29°17’1,74’’N Mususa Maçonnerie -Végétation sur le tympan
-Altération des pierres
-Nids de poule
11 SAHASA 0°8’45,52’’N 29°18’32,53’’E Kanyavuyiri Buse métallique -Déplacement de la
buse
- Affaissement
local
12 MBUMBA 0°7’32,14’’N 29°17’52,69’’E Wayimirya Buse métallique -Affouillement
13 SIX TONNES 0°7’4,41’’N 29°18’33,37’’E Kimemi Maçonnerie -Affouillement
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo

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Figure 2 : affouillement et végétation s r la culée Figure 3 : dégradation de la dalle du pont


du pont MUSUSA
KANGOTE

Figure 4 : affouillement du pont KANGOTE


Figure 5 : dégradation de la culée du pont
MANTRAB

Figure 6 : affaissement local de la chaussée du pont Figure 7 : déplacement de la buse du pont


SAGHASA SAGHASA par les eaux diluviennes

Figure 8 : affouillement du pont MBU BA Figure 9 : déformation des poutres du pont


cinquantenaire en cours de construction
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo

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Figure 10 : Garde-corps délabrés du pont CUGEKI Figure 11 : déformation du tablier du pont Vétérinaire

Figure 12 : affouillement et corps flottants sous le pont Figure 13 : stagnation des eaux sur la c aussée du pont
HOTEL BUTEMBO DEMOBE

Figure 14 : oxydation des plaques du pont Figure 15 : Affouillent et végétation au niveau de


KABAKULI culées du pont VULINDI
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo

388
III.1.2. Causes de désordres

Tableau 3 : Niveaux et causes possibles des anomalies


N° Désordres /Défauts Niveau Causes possibles
1 Désagrégation du béton de la dalle D2 ou D3 -Eaux stagnantes
-Trafic automobile
-Réactions sulfatiques
-Alcalis-réactions
2 Infiltration d’eau dans la dalle D3 -Eaux stagnantes
-Porosité du béton armé
3 Stagnation d’eau sur la dalle D2 -Absence des équipements d’évacuation
d’eau
-Absence des pentes
4 Déformation précoce des poutres D3 -Sous dimensionnement
-Coffrage moins résistant
-Décoffrage précoce
5 Tassement D4 -Affouillement
-Nature médiocre du sol
6 Délabrement des gardes corps D3 -Matériaux non adapté
-Oxydation
7 Fissures aux abouts de la poutre D2 -Contraintes excessives
-Flexion
8 Affouillement D3 -Vitesse excessive de cours d’eau
9 Ecroulement total de la culée D4 -Tassement
-Affouillement
10 Végétation sur le tympan D2 -Humidité
-Manque d’entretien
11 Nids de poule D2 -Trafic automobile, pluie…
12 Affaissement local de la chaussée des D4 -Compactage médiocre
ponts en maçonnerie -Infiltration
13 Déplacement de la base D4 -Absence des murs de tête
Source : Nos enquêtes

III.1.3. Remèdes

Les dégradations relevées sur les ouvrages de franchissement de cours d’eau de la ville de Butembo
ne nous ont pas laissé indifférents.
Après avoir relevé les probables causes de désordres, il est de notre devoir de préconiser les astuces de prévention
ainsi que de la réparation.
Pour être clair, par un tableau, nous donnons les modes de prévention et de réparation relatifs à une dégradation
donnée.
Par prévention nous entendons ce qu’il faut faire pour qu’un effet néfaste n’arrive.
Il vaut mieux prévenir que guérir, dit-on.
Dans le domaine des ponts, il suffit de respecter toutes les normes liées au dimensionnement hydraulique et
structural, à la mise en œuvre ainsi que celles relatives à la surveillance.
Quant à la réparation, l’effet néfaste étant déjà apparu, il faut une réparation appropriée pour
limiter les dégâts.
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
389

Tableau 4 : Causes des désordres, prévention et réparation

Désordres et Causes Prévention Réparation


défauts
Affouillement Vitesse excessive du Placer la base de la Placer les enrochements là
courant fondation au dessous où les affouillements se
des plus grands déclarent pour empêcher le
affouillements déplacement des matériaux
prévisibles meubles
Tassement Affouillement Choisir le type de
fondation en fonction de
la nature du sol
Eau stagnante -Donner à la chaussée Donner à la chaussée deux
deux pentes pentes transversaleset une
transversales et une pente longitudinale puis
pente longitudinale poser la chape d’étanchéité
-Prévoir des
gargouillons
-Prévoir une chape
étanchéité
Trafic automobile Prévoir une couche de Balayer et nettoyer la partie
roulement en enrobés supérieure de la dalle puis
Désagrégation du bitumineux d’épaisseur poser la couche de
béton de la dalle 7 à 8 cm roulement
Réactions sulfatiques -Eviter le coulage des
pièces massives lors de
forte chaleur si aucune
disposition pour limiter
l’échauffement.
-Optimiser les
multicritères du choix du
ciment et de la
formulation du béton
Réactions- alcalis Agir sur le ciment en lui Scier la structure à l’intervalle
ajoutant un minéral qui de quelques mètres sur toute
permet de modifier la la longueur pour que la fente
pâte de ciment tel que de sciage permette au béton
les additions de de gonfler librement
matériaux dont la
composition est proche
de celle du ciment
classique, constitué de
chaux, de la silice et
d’alumine
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo

390

Sous dimensionnement Dimensionner la poutre


en fonction de la
sollicitation et surveiller la
Déformation précoce mise en œuvre
des poutres Coffrage moins résistant Utiliser les coffrages
devant demeurer
résistant avant, pendant
et après le bétonnage
Décoffrage prématuré Décoffrer la poutre après
durcissement complet
-Matériaux non Utiliser les matériaux que Refaire le garde corps en
appropriés peuvent résister aux utilisant les matériaux adaptés
intempéries et non les
balustrades propres aux
Délabrement des habitations
garde-corps Rouille de l’acier Peindre fréquemment les Poncer pour enlever la rouille,
barres et effectuer le mettre l’antirouille et appliquer
graissage des parties de la peinture
jonction
Délabrement des Pas de surélevèment du Surélever le trottoir pour
bordures trottoir et remplissage que la bordure ne se
par le béton maigre déverse pas Idem que pour la prévention
Bordure continue sur
toute la longueur du pont
Manque d’entretien Dégager régulièrement Arrachage de l’herbe alterné
de la végétation afin au rejointoiement pour ne pas
d’éviter toute dégradation disloquer la structure
Présence de la de la structure
végétation sur le Ecoulement issu des Pose de la chape Mise en place de descentes
tympan et sur la infiltrations d’eau au d’étanchéité avant d’eau
culée travers le matériau de remplissage par le
remplissage remblai et mise à place
de descentes d’eau
Nids de poule Procéder au compactage -Intervention d’urgence par
progressif bouchage moyennant les
Mauvais compactage ou graves naturelles
manque d’entretien
Affaissement local Pas de dispositifs Mettre le remblai -Remblayage suivi d’un bon
de la chaussée des d’évacuation d’eau perméable, la chape compactage
ponts voûte d’étanchéité de la voûte Mise en place des dispositifs
d’évacuation d’eau
Déplacement de la Absence de mur de tête Mise en place des murs Pare de la buse suivie de la
buse de tête construction des murs de tête
Source : Nos enquêtés
III.2. Discussion des résultats

A la fin des résultats obtenus figurant dans les tableaux 2,3 et 4 , il a été constaté que 40% des ponts
constituant l’échantillon représentatif témoignent un risque d’instabilité de l’ouvrage ou une anomalie d’étanchéité
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
391

de l’ouvrage et nécessitent une reconstruction, c'est-à-dire le niveau de désordre est D 3 ; 40%autres


sont traités dans le cadre
d’une opération d’entretien spécialisé ou d’un examen approfondi car le niveau de désordre est D2 et enfin 20%
font observer des désordres de niveau D 3 pour lesquels les travaux de réparation sont à mener à une échéance
prioritaire, c'est-à-dire le désordre est du niveau D4.

Quant aux remèdes proposés, il s’avère indispensable de les catégoriser en d eux types ci -
après :

 Préventifs
- de placer la base de la fondation au dessous de plus grands affouillements prévisibles
- de respecter les qualités de matériaux mis en œuvre dans la construction des ponts
- de donner à la chaussée deux pentes transversales et une pente longitudinale
- de dimensionner la structure de l’ouvrage en fonction des sollicitations,…
 Curatifs
- de placer les enrochements là où les affouillements se déclarent pour empêcher le déplacement
des matériaux meubles
- de poser la chape d’étanchéité
- d’arracher de l’herbe alternée au rejointoiement pour ne pas disloquer la structure.

IV. CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Nous voici à la fin de notre article qui a pour intitulé « Auscultation et remèdes de
dégradations des ponts de la ville de Butembo ».

Les informations que nous venons de relever montrent que les dégradations constatées sur
des ouvrages d’art doivent être considérées comme des leçons et que l’examen minutieux de leurs causes
et pistes de solution (remèdes) permet d’améliorer la conception, le calcul, la surveillance et l’entretien des
ponts afin d’augmenter leur durée de vie.

Enfin, pour que cette période de design soit longue, nous suggérons ce qui suit :

- Que les ingénieurs conçoivent, calculent et construisent les ponts en tenant compte des normes
relatives à chaque étape.
- Que l’Etat, par le canal des services compétents, procède chaque fois à la surveillance des
ponts, améliore les moyens pour leur surveillance et leurentretien.

BIBLIOGRAPHIE

1. Alain Giorla et Théodore Chappex/2011 : « Vieillissement des barrages en Suisse, la lutte contre la
réaction alcali-granulats (RAG) continue, laboratoire des Matériaux de construction, Bulletin 10.
2. Delphine Albovy, Laurent Labourie, Jacques Billon, Vincent Lucas, 2000 : « Surveillance et
entretien courant des ouvrages d’art routier », Setra.
3. Guy Grattesat, 1984 : « Conception des ponts », Editions Eyrolles, Paris.
KABYABU M F et KAHINGHANA P J : Auscultation et remèdes de dégradation de pont à Butembo
392

4. Guy Sanglerat, G. Olivari, Bernard Cambou, 1983 : « Problèmes pratiques de mécanique des
sols et fondation 1 », Edition Dumond, Paris.
5. Guy Sanglerat, G. Olivari, Bernard Cambou, 1983 : « Problèmes pratiques de mécanique des
sols et fondation 2 », Edition Dumond, Paris.
6. Jean Armand Calgaro, 2007: « Projet et construction des ponts (Généralités, Fondations, Appuis,
ouvrages courants », presse de l’école nationale des ponts et chaussées, Paris.
7. L. Divet et B. Godart, 22 mai 2008 : « La réaction sulfatique interne (RSI) dans les bétons.
Présentation du phénomène et Guide de présentation », LCPC.
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prévention des désordres dus à l’alcali-réaction », Paris.
9. Muhindo Sahani (2011) : « le contexte urbain et climatique des risques hydrologiques de la ville de
Butembo (Nord-Kivu/RDC), thèse publiée à l’université de Liège.
10. P. MOMMER, E. DONDONNE, DEMARS, GRAMME, 2004: « Dégradation des dalles de tablier de
ponts en région Wallonne. Etude d’une pathologie complexe », article publié dans la revue
scientifique d’ISILF n°18.
11. Sétra, juillet 2011: « Surveillance et entretien courant des ouvrages d’art routiers ».
Cahiers du CERUKI, Nouvelle 393
Série, 46, pp. 393-406

DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE DES OUVRAGES DE FRANCHISSEMENT DES COURS D’EAU : CAS


DE PONT CUGEKI EN VILLE DE BUTEMBO

PALUKU KAHIGHANA Julien* et MAPENDO KABYABU Feja 36

RESUME
Cette étude a pour objectif de faire le point sur le dimensionnement hydrauli que qui a comme finalité la
détermination du débouché superficiel capable d’évacuer la crue des projets provenant du bassin versant de la rivière au droi t de
la section de notre exutoire (pont CUGEKI) ; ceci dans le but de lutter contre les inondations en amont, l’affouillement et
immersion du pont des phénomènes qui préjudicient sur le fonctionnement et la durabilité des ouvrages.
Les résultats indiquent que la crue décennale trouvée par la méthode de l’Office de la Recherche Scientifique et
des Techniques d’Outre Mer (ORSTOM) vaut 304,91 m 3/s où le temps de base (confondue au temps de concentration) a été
calculé par la formule de la SOciété GRenobloise d’Etudes et d’Applications Hydrauliques (SOGREAH) et vaut 107,06 minutes.
Par ailleurs le débit de crue cinquantenale (Q 50) du projet a été déterminé par la méthode des GRADient EXponentiel (GRADEX)
et vaut 485,5082 m 3/s. Ce qui nous a permis à avoir le débouché superficiel de 61,2242 m 2 qui à son tour nous a facilité à
déterminer la hauteur sous poutre de 8,5 m tirant d’air inclus. En calculant la capacité hydraulique du pont existant qui est de
293,74 m 3 nous constatons que ce dernier est sous dimensionné.
Et s’il tient encore aujourd’hui c’est parce que les événements pluvieux observés actuellement ont une récurrence de moins de 6
ans.
Mot clés : Dimensionnement, Hydraulique, Ouvrage, Débit Volumique, Débouché superficiel

ABSTRACT
To take sizing Hydraulics has as purpose the determination of lead surface able of removing flood projects from the
watershed of the river to the right of the section of the outlet ( CUGEKI bridge) This study aims ; this in order to fight against
flooding upstream of the bridge scour and immersion phenomena prejudice the operation and durability of structures .
The results indicate that the ten-year flood found by the method of the Office of Scientific Research and
Technology Overseas (ORSTOM) is 304.91 m3 / s where the base time (confused at the time of concentration) was calculated by
the formula SOciété Grenoble Study and Hydraulic Applications (SOGREAH) and is 107.06 minutes. Moreover, the rate
cinquantenale flood (Q50) of the project was determined by the method of exponential gradient (GRADEX) and is 485.5082 m3
/ s. This allowed us to have the superficial outlet 61.2242 m2 which in turn has facilitated us to determine the height of 8.5 m
beam included pulling air. Calculating the hydraulic capacity of the existing bridge is 293.74 m3 we find
that it is undersized. If the latter still holds today is because rainfall events have now
observed a recurrence of less than 6 years.
KEY WORDS: Dimensioning, Hydraulic, Structure, Surface out fall, Flow rate

I. INTRODUCTION
« Surdimensionné » l’ouvrage pourra assurer avec sécurité l’évacuation des crues
exceptionnelles soit la crue du projet et la permanence de la circulation mais l’investissement sera élevé. «
Sous dimensionné » l’ouvrage, l’investissement pourra être réduit mais les interruptions de trafic, les dégâts
aux ouvrages seront trop fréquents voire trop graves. Le risque de ruine sera accru. Ces dommages et risques
sont- ils acceptables ?
Mettre en balance le coût de l’investissement d’un coté, les dommages et risques de l’autre dans
un calcul économique pourrait conduire à l’adoption d’une crue de projet, qui servirait de base aux choix des
paramètres du projet, la crue dont l’étude hydrologique aura permis d’apprécier la fréquence. Une telle
démarche s’avère hérissé d’embuches et de difficultés, la détermination d’un « optimum » reste problématique.

On conçoit que les dommages puissent être d’autant plus élevés et inacceptables que la
circulation prévue est forte, que le rôle économique et social de la liaison routière est important. Il en résulte
que la « crue de projet » devra être d’autant plus rare.

36Institut du Bâtiment et des Travaux Publics de Butembo.


KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 395

La ville de Butembo n’est pas épargnée par la problématique ci-haut énumérée car étant
traversée par plusieurs ruisseaux et rivières qui rendent les routes et avenues discontinues. Leur nombre
étant très grand, les points de discontinuité de voies de communication sont nombreux.
Pour assurer la mobilité de bubolais et bubolaise et de leurs biens, quelques ponts, ponceaux et
passerelles y sont construits ; malheureusement, ces ouvrages sont hydrauliquement sous dimensionnés
raison pour laquelle lors des inondations, il ya rupture du trafic soit l’immersion du pont et après il
s’observe des érosions et des affouillements au niveau du lit et des berges en amont et en aval du pont
voire même l’écroulement de ce dernier.
C’est dans cette optique que nous avons jugé bon d’apporter notre contribution en
rédigeant ce présent article intitulé « Dimensionnement hydraulique des ouvrages de franchissement des
cours d’eau : Cas du pont CUGEKI en ville de Butembo, province du Nord-Kivu. »

II. MATERIELS ET METHODES

II.1. Présentation de la zone d’étude

L’ouvrage de franchissement, comme l’indique le titre de notre recherche , se situe en


province du Nord-Kivu, ville de Butembo , commune Bulengera au croisement de la rivière Kimemi et la
rue Mgr Mbogha (ex Mgr Kataliko) .

Il est à noter que Butembo est une des trois villes du Nord –Kivu située au Nord-Est de la
République Démocratique du Congo. La circonscription urbaine est située entre 0°05’ et 0°10’ de
latitude Nord et 29°17’ et 29°18’ de longitude Est .Elle se trouve à 17 Km au Nord de l’Equateur.
Elle est située à proximité de la dorsale occidentale du Rift Albertin au Nord –ouest du lac Edouard
(Muhindo Sahani, 2011).

Figu
Sou

II.2. Matériels

Pour la réussite de cette étude, il nous a été nécessaire d’utiliser le matériel suivant :

 Pour la détermination du bassin versant et sous-bassin versant (superficie) nous avons eu


recours au programme Google earth professionnel.
 Le scannage des cartes ainsi que le logiciel de dessin assisté à l’ordinateur (DAO) nous a permis
KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 396
de mettre notre bassin versant sur le fichier numérique afin de faciliter la détermination des
certains paramètres physiques.
 Le Global Positionning System (GPS) a été utilisé pour la détermination des altitudes et les
coordonnées géographiques de certains points.

II.3 : Méthodes

L’organigramme ci-dessous donne un aperçu de la démarche adoptée pour une bonne


étude de notre recherche.
 Etude climatique
- Détermination de la pluviométrie maximale journalière
- Détermination de la pluviométrie mensuelle
- Détermination de la pluviométrie moyenne annuelle
 Etude hydrologique
- Détermination du type de basin versant
- Détermination de ses paramètres physiques
- Détermination de la crue du projet.
 Etude hydraulique
- Choix du type d’ouvrage
- Détermination des dimensions de l’ouvrage (débouché superficiel et linéaire).

II.3.1 : Etude climatique

Butembo jouit d’un climat subtropical humide tempéré par les montagnes (Sahani 2011). La
température moyenne oscille autour de 18°C, lors de deux saisons des pluies (de mars -avril-mai et
d’aout-septembre- octobre-novembre) et de 22°C influencé par le passage de la zone convergente
intertropicale (ZCIT) et pendant les deux autres saisons relativement sèches qui vont (de juin à juillet et de
décembre-janvier-Février). Ce climat est aussi influencé par le passage de la zone convergente
intertropicale (ZCIT) La pluviométrie moyenne annuelle (1382mm) dans la région est typique à la zone
équatoriale (Bultot, 1950) étant donné que la contrée jouxte la forêt de cette zone.

Figure 2 : Diagramme ombrothermique de la ville de Butembo de 1957 à 2010.


Source : MUHINDO SAHANI, 2011
Notons que l’analyse de la variabilité de la pluviométrie de la station de l’Institut Technique
Agricole et Vétérinaire (ITAV) de Butembo a été réalisée à partir des données pluviométriques
quotidiennes disponibles du 1èr janvier 1957 au 31 décembre 2010.

Cette station porte le numéro 41049 du réseau climatologique du Congo avec comme indicatif 072. Elle est
située à 0° 07’ 46’’ de latitude Nord et 29° 16’ 58’’ de longitude Est et à 1736 m d’altitude. La série chronologique analysé e
comporte quelques données lacunaires coïncidant avec la rébellion de 1964 allant du 19 septembre au 6 octobre 1964.

Quant à la caractérisation des périodes de retour (loi de GUMBEL, notons que cette dernière a été
appliquée à la série pluviométrique pour caractériser les périodes de retour des précipitations quotidiennes auxquelles on doit
KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 397
s’attendre dans la zone urbaine de Butembo aux seuils de 6

ans (anormal) ; de 10 ans (très anormal) ; de 30 ans (exceptionnel) et de 100 ans (très exceptionnel). C’est
la raison pour laquelle les périodes de retour inférieures à la longueur de la série pluviométrique de Butembo (à savoir 53 ans) ont
été privilégiées.
Il ressort de toutes les données analysées, que la pluviométrie maximale journalière en nous basant des
valeurs limitées (calculée sur la période 1971 – 2000) définissant les événements pluviométriques intenses, extrême et très
extrême, elles sont respectivement de 30,8 mm, 51 mm et 60,1.

Quant à la pluviométrie mensuelle, il a été constaté que le mois le plus pluvieux est celui de mois de
septembre avec une pluviométrie d’environ 190 mm de pluie.

Le total pluviométrique annuel moyen enregistré de 1957 à 2010 météorologique de Butembo s’élève à 1382
mm et à 147 jours de la pluie.

II.3.1.1 Estimation de la récurrence des événements pluvieux à Butembo

L’estimation de la récurrence des événements jugés exceptionnels se fait en usant de la loi de GUMBEL.
Cette loi de statistique des valeurs extrême a été appliquée aux données de précip itations journalières de la station de l’ITAV de
Butembo.

Les résultats obtenus sont illustrés par la figure ci-après : Selon la classification internationale des
événements extrêmes proposée par l’Institut Royal de la Météorologie de Belgique (Muhindo Sah ani, 2011) les valeurs
caractérisant les précipitations « anormales » (période de retour de 6 ans) « très anormales » (10 ans), « exceptionnelles » (30 ans)
et « très exceptionnelles (100 ans) » sont respectivement 77,4 mm, 86 mm, 103,3 mm et 122,7 mm.(Muh indo Sahani, 2011).

Source : MUHINDO SAHANI, 2011

II.3.2 : Etude hydrologique


L’étude hydrologique permet tout d’abord de déterminer le type de bassin versant à étudier
ainsi que ses paramètres physiques, puis d’obtenir une quantification correcte du volume d’eau qui
transitera par l’ouvrage à dimensionner.
II.3.2.1. Trace du bassin versant
Le bassin versant en un point ou plus précisément dans la section d’un cours d’eau, est
défini comme la totalité de la surface topographique drainée par ce cours d’eau et ses affluents à l’amont
de la dite section. Tous les écoulements prenant naissance à l’intérieure de cette surface doivent traverser
l’exutoire avant de poursuivre leur trajet vers l’aval.
La délimitation du bassin versant nécessite d’abord le repérage du réseau hydrographique,
c'est-à-dire l’ensemble des cours d’eau susceptible de drainer les eaux de surface, puis celle des points
hauts et des courbes de niveaux autour de ces points.
KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 398

Enfin, nous procédons au tracé de la ligne de partage des eaux en suivant la ligne de
crête (ligne qui relie les différents points hauts). Cette ligne de partage des eaux nous donne alors la
limite de notre bassin versant.
Notons pour notre cas, nous avons utilisé le programme ou le logiciel Google earth pour déterminer la
superficie de notre bassin versant.

Figure 4 : Représentation du bassin versant et sous bassin versant au droit du pont


CUGEKI
Source : Nos enquêtes

Ce programme fournit une carte avec les courbes de niveau dont le cheminement de
différents points localisés en coordonnées géographiques sur la ligne de crête délimitant le bassin versant
, ce qui nous a permis d’avoir le périmètre et la superficie ci-dessous :
(A) : 28494626 m2 ≃ 28,5
Km2 P: 28114 m = 28,114
Km.
(B)
II.3.2.2. Détermination des paramètres physiques du bassin versant

Les paramètres physiques du bassin versant désignent un ensemble des caractéristiques


physiographiques, obtenues à partir de données cartographiques ou de mesure de terrain, et qui donnent
un certain nombre d’informations sur ce dernier.

Les différents paramètres physiques de notre bassin versant sont :

- La superficie du bassin versant (S) exprimée en Km 2 , pour notre cas elle vaut : 28,5 Km2
- Le périmètre du bassin versant (P) exprime en Km, pour notre cas il vaut : 28,114 Km

- L’indice de compacité de GRAVELIUS K c ou Icomp ; appelé également coefficient de forme, il


correspond au rapport du périmètre du bassin à celui d’un cercle de même superficie. Cet
indice caractérise la forme du bassin versant.

Icomp = 0,282 x P x S1 où P est le périmètre stylisé du bassin, en Km et S la superficie du


/2

bassin, en Km2.

- Rectangle équivalent (L) : une notion introduite pour pouvoir comparer des bassins entre eux du
point de vue de l’influence de leurs caractéristiques géométriques sur l’écoulement.
C’est un rectangle qui a la même superficie, le même Indice de compacité et la même distribution
hypsométrique que le bassin versant. Sa longueur est donnée par l’expression suivante :
KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 399

8
√ ( )[ √ ( ) ]
8

- L’indice global de pente (Ig) : c’est l’indice caractérisant le relief d’un bassin versant. Il est défini
par la formule suivante :
D
Ig=
L
Où Ig est exprimé en m/Km.
D représente la dénivelée, exprimée en m, séparant les altitudes ayant approximativement, 5% et 95% de
la surface du bassin au dessus d’elles ; ces altitudes sont déterminées sur la courbe hypsométrique.
L est la longueur du rectangle équivalent, exprimée en Km.
- La dénivelée spécifique (Ds) : c’est le produit de l’indice global de pente par la racine carrée de la
superficie du bassin versant. Elle s’exprime en m et est indépendante en théorie de l’aire du bassin. On
peut distinguer différentes classes de relief en fonction de Ds.

Ds = g × √S

Tableau 1 : Classe des reliefs en fonctions de la dénivelée spécifique (Ds).

Relief faible DS < 50 N


Relief modéré 50N < DS < 100N
Relief fort 100 N < DS
Source : EDWIGE YIRDON HIEN, 2012

II.3.2.3. Estimation de la crue de projet

Les crues cinquantenale et centennale représentent des crues dont les fréquences
d’apparition sont respectivement d’une fois tous les 50 ans et 100 ans. Pour notre cas nous retenons une
crue de projet ayant une fréquence de 50 ans.

La détermination de cette crue de projet passe par celle de la crue décennale dans un
premier temps.

La crue décennale est la crue dont la fréquence d’apparition est d’une fois tous les 10 ans.

Pour l’estimer, nous allons utiliser la méthode de l’ORSTOM (Office de Recherche


Scientifique et Technique d’Outre Mer ou de RODIER).

Cette méthode s’applique à des bassins dont la superficie se situe entre quelques dizaines
d’hectares et inferieur à 1500 Km 2.

Le débit de pointe correspondant au ruissellement superficiel de la crue décennale est


défini par la relation suivante (AKA ANODJO, 2009).
A × P10 × Kr10 × α10 × S × N
Qr10 =
Tb10
Avec A = le coefficient d’abattement
P10 : la hauteur de pluie journalière décennale (m)
Kr10 (CP ∶ C effi ient de ruisselleNent Ponderé ): le coefficient de
correspondant à la crue décennale
KAHNGHANA et KABYABU. : Dimensionnement hydraulique du pont CUGEKI de Butembo 400

Tableau 2 : Données relatives au bassin versant au droit du pont CUGEKI ruissellement

Source : Nos enquêtes


α10 = le coefficient de pointe correspondant à la crue décennale
S = la superficie du bassin versant (m2)
Tb = le temps de base (s)
Qr10 = débit maximum décennal (m 3/S)
m = le coefficient de majoration d’écoulement prenant en compte le débit d’écoulement retardé estimé
entre 1,03 et 1,15 au regard de la perméabilité et de la taille des bassins.
Ces différents paramètres sont déterminés à l’aide d’abaques ou de formules. Se ul α10 peut dans des
nombreux cas comme le notre, être assimilé à une constante.
- Le coefficient d’Abattement (A) représente le coefficient de réduction qui permet de passer pour
une fréquence donnée (fréquence décennale par exemple), d’une hauteur de pluie ponctuelle à une
hauteur moyenne calculée, sur une certaine superficie située dans une zone pluviométriquement
homogène. Il est obtenu à partir de la formule (AKA ANODJO, 2009)

6 0,04 × Pan
A= [ × Log S]
100

Avec S la superficie du bassin versant en Km 2


Pan la hauteur moyenne de précipitation annuelle en mm.
Tableau 3 : Coefficient de pointe « m »
Relief du bassin Superficie en Km2
Inférieur à 5 De 5 à 10 Supérieur à10
Plaine 1,9 2,2 2,3
Montagne 2 2,3 2,5
PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo

401

Source : Hydraulique routière : Bureau Central d’Etudes pour les Equipements d’Outr e Mer(BCEOM).

Pour SOGREAH (Nathalie le Nouveau et al, 2011).

Tc = 0,90 × A0,35 × INp–0,35 × P–0,5

A en ha

Imp = coefficient de ruissellement

Ph = la pente moyenne du bassin versant en m/m.

Le passage de la crue décennale à la crue de projet qui est la crue cinquantennale se fait par la méthode de
GRADEX (GRADient Exponentiel) qui est une relation linéaire de la Forme
Q50 = C.Q10 (Edwige Yarkon HIEN, 2012) dans laquelle C est un coefficient majorateur supérieur à 1.
Le coefficient C fonction des précipitations de même temps de retour pour le temps de base caractéristique du bassin
versant, on arrive à l’expression (AKA ANODJO, 2009)
P50–P10 Tb10 0,12
C=1+[ ×( ] Où P

est la précipitation journalière correspondant à une période d P10retour de 10 ans

P50 est la précipitation journalière correspondant à une période de retour de cinquante ans (50 ans).
Tb10 est le temps de base en heures.
Kr10 est le coefficient de ruissellement de la crue décennale.
II.3.3. ETUDE HYDRAULIQUE

L’étude hydraulique ou encore le dimensionnement hydraulique représente la partie de l’étude dans laquelle le
choix de l’ouvrage de franchissement ainsi celui de ses dimensions s’effectuent. Ici nous sommes appelés à
déterminer le débouché superficiel et le débouché linéaire voire même la hauteur sous poutre. Pour y arriver nous
devons effectuer l’étude de la rivière concernée (rivière KIMEMI).

II.3.3.1. Etude de la Rivière

La rivière étant un canal naturel à surface libre soumise à la pression atmosphérique, son
Etude est un problème d’Hydraulique fluviale (Walter H et al, 1993).

L’étude hydraulique d’un canal se pose de la manière suivante : pour une pente
longitudinale du fond, il faut évacuer un certain débit, la forme et les dimensions du canal sont à
déterminer.

II.3.3.2. Etude de la Rivière

La rivière étant un canal naturel à surface libre soumise à la pression atmosphérique, son
Etude est un problème d’Hydraulique fluviale (Walter H et al, 1993).

L’étude hydraulique d’un canal se pose de la manière suivante : pour une pente
longitudinale du fond, il faut évacuer un certain débit, la forme et les dimensions du canal sont à
déterminer.
PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo

II.3.3.2.1 Section mouillée


402
La section mouillée « S » est portion de section droite comprise entre le fond et la surface
libre. C’est la portion de la section mouillée occupée par le liquide.
Elle intervient dans le calcul du débit insitu.
Pour notre cas, cette section au droit du pont CUGEKI vaut :

: Profil en travers au droit du pont CUGEKISource : Nos e


S1 : 1,60 x 1,50 = 2,40 m 2
1,8
S2 = (1,50 + 3,45). = 4,455m2
2
S3 = 8,30 x 3,45 = 28,635 m 2
0,90 ×3,45
S4 = = 1,5525 m2
2
Section mouillée = 2,40 + 4,455 + 28,635 + 1,5525 = 37,0425 m2

II.3.3.1.2. Périmètre mouillé

Le périmètre mouillé « P » est celui qui limite la section mouillée moins la surface libre.
Pour notre cas il vaut : 1,5 +2,6 + 8,30 + 3,10 m = 15,5 + 1,6 = 17,1 m

II.3.3.1.3. Le Rayon hydraulique


Le rayon hydraulique R est le quotient de la section mouillée par le périmètre mouillé.
SN
R =
K
PN
Celui-ci intervient dans le calcul de la vitesse d’écoulement.

II.3.3.1.4. Pente de fond du canal (rivière).

Elle vaut P = ∆K
L

Où ∆H = dénivelé (Alt A – Alt B)


L = distance horizontale
Ici pour calculer la dénivelée pour notre cas, on a utilisé le GPS pour prélever les altitudes
aux points cibles au niveau du chenal de la rivière.
∆K
P1 = où H 1 = 1715 m, H 2 = 1714 m L = 350m
L
7 5 1714 1 = 0,0029
1 350 350
∆K
P2 = où H 1 = 1711 m, H 2 = 1703 m L= 380 m
L
PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo
7 703 8 = 0,021
P= =
2 380 380

∆K
P3 = où H 1 = 1712 m, H 2 = 1709 m L= 176,5 m 403
L
1712 1709 3 = 0,017
3 176,5 176,5
P moyenne longitudinale de la rivière vaut : 0,0029+0,021+0,017
3

Pente moyenne = 0,014 m/m


II.3.3.1.3. Vitesse d’écoulement selon Manning – Strukler
1 1/ 1
V = R 2. I /2moyenne
nK 1
où RH = rayon Hydraulique, I = pente longitudinal du lit = K = coefficient de manning – strickler.
n

Tableau 5 : Extrait de tableau de coefficient de manning-strickler « n »

Nature des parois Désignations des canaux Etat des parois


Très bon Bon Assez bon Mauvais
Canaux en terre à larges méandres 0,022 0,025 0,027 0,030
Canaux et fossés en terre 0,017 0,020 0,022 0,025

Source : SOGREAH, 1975

II.3.3.1. Détermination du débouche superficiel au droit du pont CUGEKI


Débouché superficiel = Q50

Vmoyenne

où Q50 = crue du projet et

Vm = vitesse moyenne

II.3.3.2. Détermination de la hauteur sous – poutre

S = débouché superficiel

ℓ = débouché linéaire : portée

au droit du projet CUGEKI

S = ℓ . Ho ⇒ Ho = S ℓ

II.3.3.3. Détermination de la Capacité Hydraulique du pont existant

Elle vaut Q insitu = K. SNRH . I1/ 1/


2 2

III. RESULTATS
A. Présentation des résultats
PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo
A.1. Paramètres physiques du bassin versant

404
Tableau 6 : caractéristiques physiques du bassin versant
Désignations Formule Unités Résultats
Superficie S m2 28494626
Périmètre P m 28114
Point le plus éloigné du B.V m 8249
Indice de compacité Icomp= 0,282 .P.S-1/2 m 1,485

Longueur du rectangle équivalent Icomp M 11560


L = √S × ( )[1
1,128

1,128 2 ]
J
( )
Icom p
S
Largeur du rectangle équivalent ℓ= - 2464,93
L
D
Indice spécifique I= - -
g L
Dénivelée spécifique Dc = Ig × √S -
Source : Nos enquêtes
A.2. Crue de projet
La crue cinquantennale Q 50 ou crue de projet est calculée en fonction de crue décennale.
Tableau 7 : Détermination de la crue décennale par la méthode de l’ORSTOM
Désignation Formules Unités Résultats
Formule méthode ORSTOM Qr10 m3/S 304,91
A × P10 × K r10 × α10 × S × N
=
Tb10
Coefficient d’abattement A 6 0,04 × Pan 0,850215
A= [
100
× Log S]
Pluviométrie moyenne annuelle Pan Pan Mm 1382
Superficie du B.V S Km2 28,494626
Logarithme de la superficie Log S 1,454845
Coefficient de pointe correspondant à 10 2,5
la crue décennale
Hauteur de pluie journalière décennale P10 M 86.10-3
Temps de base (confondu au temps de Tb = 0,90 x S0,35 x Imp-0,35 x P–0,5 minutes 107,06
h
concentration : formule de SOGREAH
Superficie du B.V. S Ha 2849,4626
Imp (Coeff. De ruissellement Imp - 0,345
Pente moyenne du B.V. Ph m/m 0,039
Crue de projet Q 50 Q50 = C × Q10 m3/S 485,5082
0,12
Coefficient de majoration « C » T 1,5923
P P ( b10 )
50 10
C=1+[ × 24 ]
P10 Kr10
Pluie maximale journalière P 50 P50 Mm 110
Source : Nos enquêtes

A.3. Dimensionnement hydraulique


PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo

Tableau 8 : Détermination du Débouché superficiel: débit cinquantennal 405

Désignation Formules Unités Résultants


Débit de projet retenu Q50 m3/s 485,5082
/2 1 /
Vitesse moyenne par la formule de Manning V = 1R I m/s 7,93
Strickler moy
nH
. 2
SN
Rayon hydraulique R= M 2,17
K
PN
Section mouillée du pont existant Sm m2 37,0425
Périmètre mouillé du pont existant. Pn M 17,1
Pente longitudinale de la rivière KIMEMI I = ∆H
L
m/m 0,014
Débouché superficiel Débouché sup m2 61,2242
=VQ50
moy.

Hauteur sous poutre Ht = Ho + Tirant d’air M 8,5


Hauteur initiale Ho = S M 7,5

Tirant d’air - M 1
Capacité hydraulique du pont CUGEKI Q = Sm . Vmoy m3/s 293,74
Source : Nos enquêtes

B. Discussion des résultats

A la lumière des résultats obtenus, nous constatons ce qui suit :


- La capacité hydraulique du pont existant (Pont CUGEKI) est inférieure au débit du projet retenu
c'est-à-dire Qinsitu = 293,74 m3/s < Q50 = 485,5082 m3/s. de ceci il ressort que le débouché superficiel est
insuffisant pour écouler le débit cinquantennale du bassin versant ; ce qui conduirait à l’inondation au cas
où ce dernier pouvait subir un événement pluvieux de cinquante ans.
- Il ressort que le débouché superficiel est incapable d’évacuer ou de drainer même le débit
décennal Q 10 car : Qinsitu =293,74 m3/s < Q10 = 304,91 m3
- Après analyse du régime de la rivière KIMEMI et de données pluviométriques récoltées à la
station météorologique de l’Institut Technique Agricole et Vétérinaire de Butembo (ITAV), il s’avère que la
quasi-totalité des événements pluvieux de ces dernières années ne présentent pas de caractères
exceptionnels. Ils ont tous une récurrence de moins de 6 ans et sont donc « normaux ». La récente
augmentation des inondations dévastatrices serait donc liée au changement d’affectation des sols
probablement liée à une urbanisation rapide et désordonnée.
- En comparant le débouche superficiel insitu (37,0425 m 2 ) et le débouché superficiel issu de la
crue du projet (61,2242 m 2), le débouché linéaire du pont existant étant de 8,3 m , il faut que la hauteur
sous poutre soit de 8,5m , tirant d’air compris pour évacuer la totalité Q 50 dans l’objectif d’éviter
l’immersion du pont et l’inondation en amont du dit ouvrage.
IV. nts, Master (2iE). CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Nous voici au terme de notre travail de recherche qui s’articule sur le dimensionnement
hydraulique des ouvrages de franchissement des cours d’eau : cas du pont CUGEKI en ville de Butembo.

Ce dernier a l’objectif de donner un outil aux ingénieurs c'est-à-dire le dimensionnement


hydraulique des ouvrages de franchissement des cours d’eau avant de procéder au dimensionnement
structural dans le but d’éviter les inondations, l’affouillement et l’immersion d’un pont.

En général nous avons constaté que la plus part des ponts, de ponceau et de dalots ne
sont pas souvent dimensionnés en fonction des données hydrologiques, ce qui rend leur fonctionnement
et leur durabilité en danger.
PALUKU K. et al. : Dimensionnement hydraulique des ouvrages dans la ville de Butembo
Quant à notre ouvrage d’étude, nous constatons que ce dernier est hydrauliquement sous dimensionné en nous
basant sur la crue du projet qui a été évaluée à Q 50 = 485,5082 m 3/s.

406

En nous basant de la crue de projet c'est-à-dire Q50 =485,5082 m3/s et à la capacité hydraulique du pont existant
qui vaut 293,74 m 3/s, il ressort que le dit pont est hydrauliquement sous dimensionné. Ce qui conduira à son disfonctionnement
tout au long de sa période de service.

De ce qui précède, il est souhaitable que :


- Les ingénieurs dimensionnent toujours hydrauliquement en tenant compte de crue de projet avant de procéder à un
dimensionnement structural du pont dans le but d’éviter les inondations, l’affouillement, l’érosion voire même l’immersion du pont.
- La population soit sensibilisée à la gestion individuelle des eaux pluviales en le collectant et en plantant la pelouse dans
le but de diminuer la quantité d’eau de ruissellement.
- Que le lotissement en ville de Butembo soit effectué selon les normes pour éviter les constructions anarchiques et les
problèmes liés au drainage des eaux de pluie.
- D’élargir ou d’augmenter la portée du pont de 12 m par exemple avec une hauteur de poutre de 5,10 m de hauteur au
lieu de la portée de 8,3 m et de hauteur de 8,5 m. Ceci dans le but de minimiser la rampe d’accès aux remblais d’accès mais sans
oublier la probable expropriation des parcelles riveraines même si ces dernières sont anarchiques.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

A. OUVRAGES
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coopération, 266 pages.
2. Bernard chuzeville, Hydrologie tropicale et appliquée en Afrique subsaharienne, maitrise de l’eau, 275 pages.
3. Comité interafricain d’études hydrauliques (CIEH), de l’ORSTOM, du laboratoire commun de télédétection
CEMAGREFIENGREF (LCT) et FAO, 1996 : triboulet, J.P, Nouvelot, J.F, lamachere, J.M Rodier, J., Puech,ch Faurès,
J.M et Mme Smith-Redfern, ch., Crues et apports : manuel pour l’estimation des crues décennales et apports annuels
pour les petits bassins versants non jaugés de l’Afrique sahélienne et tropicale sèche.
4. Guinaudeau M. et Gineste P., (2005) : Hydrologie tome 1 : Hydrométrie et Hydrologie statique. Polycopie de cours,
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5. Guy GRATTESAT, (1984) : « conception des ponts », Editions Eyrolles, Paris.

6. Jean-Armond Calgaro, (2007) : « Projet et construction des ponts, presses de l’école nationnale de pont et chaussées,
Editions, Eyrolles, Paris.
7. Morel A, (1996) : Assainissement des eaux pluviales en milieu urbain Tropical subsaharien, PNUD-Banque
Mondial-CERGRENE, 167 pages.
8. Nathalie le Nouveau, Alice Néron, Philippe BATTAGLIA et REMI WAGNER, (2011) : hydrologie (Notion de base),
Laboratoire Régional de Nancy-Soleo.
9. Nguyen V.T, (1981) : Hydraulique routière, BCEOM, Paris, 342 pages.
10. SOGREAH, (1975) : « Manuel de l’Adjoint Technique du Génie rural, Travaux sur un périmètre d’irrigation », Edition du
ministère de la coopération.
11. Sylvain Berton, (1988) : la maitrise des crues dans les bas fonds, petits micro barrages en Afrique de l’ouest,
Février, 474 pages.
12. Walter H. Graf, M.S. Altinakar, (1993) : “Hydraulique Fluviale. Ecoulement uniforme et non uniforme. Presses
polytechniques et universitaires romandes. Lausanne.

B. MEMOIRES ET THESES
1. AKA ANODJO Franck Christien, (2009) : « Analyse de conception et de dimensionnement des ouvrages hydrauliques
routiers de la route KOUDOUGOU-TOMA en vue de son bitumage », Mémoire de master en 2 iE, p33-38.
2. EDWIGE YIRDON HIEN, (2012) : « Dimensionnement Hydraulique et structural d’un ouvrage de franchissement sur
l’axe BOTOUBOULEL dans la région Est du Burkina Faso », Mémoire de Master en 2 iE, 65pages.
3. Justine Tirago, Mémoire de fin d’études d’Ingénieur, Analyse technico-économique du choix de la crue de projet pour le
dimensionnement des ouvrages hydrauliques routiers, application à l’étude de faisabilité technico-économique,
environnementale et technique détaillée des travaux de construction et bitumage des voies de cantonnement de la ville
de Ouagadougou, 93 pages.
4. MUHINDO SAHANI, (2011) : « le contexte urbain et climatique des risques hydrologiques de la ville de Butembo (Nord -
Kivu/RDC, Thèse publiée en l’université de liège.

C. COURS
1. HEMA, Bakary, (2012) : Notes de cours de conception de pont

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