Vous êtes sur la page 1sur 54

AVERTISSEMENT

L’utilisation de ce document est régi par des conditions


consultables à l’adresse http://www.lesocial.fr/conditions
Si vous n’acceptez pas ces conditions, vous ne devez pas utiliser ce document.

Extraits des conditions d’utilisation

« Chacun des éléments constituant le site LE SOCIAL (…), déposé ou non ainsi que l’ensemble du
site lui-même et des compositions particulières créées par la totalité de ces éléments ou certains
d’entre eux sont protégés par le droit d’auteur et sont la propriété exclusive et personnelle de
l’association LE SOCIAL soit pour avoir été créés par elle, soit parce qu’elle a régulièrement
obtenu, préalablement, les autorisations requises des titulaires des droits.

Il est donc strictement interdit (…) d’utiliser, reproduire ou représenter même partiellement,
modifier, adapter, traduire, ou distribuer sur tout autre support de quelque nature qu’il soit, l’un
quelconque des éléments ou des combinaisons d’éléments ou la totalité du site lui-même par
quelque moyen technique que ce soit existant ou à venir, sans l’autorisation expresse préalable et
écrite de l’association LE SOCIAL.

Les seules autorisations données par l’association LE SOCIAL le sont aux conditions suivantes :

- La reproduction sans aucune altération et en un seul exemplaire pour utilisation strictement


privée sur écran monoposte ou pour copie de sauvegarde en tirage papier à des fins privées.
(…) »

« Toute utilisation qui ne respecterait pas les prescriptions ci-dessus constitue une violation des
droits d’auteur et une contrefaçon. La contrefaçon est un délit pénal susceptible d’entraîner une
condamnation en vertu de l’article L 335-2 du Code de la Propriété Intellectuelle, l’application des
peines suivantes : 2 ans d’emprisonnement, et 1 000 000 Frs (152 449,02 Euro) d’amende, sans
préjudice des dommages – intérêts qui pourraient être réclamés pour le préjudice causé ou pour la
violation du droit à l’image ou de tout autre droit. »
Mémoire d’initiation à la recherche en travail social
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social

TRAVAILLER ENSEMBLE AUTOUR DE L’ENFANT


HOSPITALISE : ENTRE VOLONTES, RETICENCES ET
ESPOIR

Sonia DEFIVES
Nadjaso0405@voila.fr
Etudiante Assistante de service social Promotion 2004-2007
Etablissement de formation : Institut Régional du Travail Social (I.R.T.S) Loos

1
SOMMAIRE

INTRODUCTION ............................................................................................................... 4

MA SENSIBILITE A LA SITUATION DES ENFANTS HOSPITALISES VERS

UNE QUESTION DE DEPART......................................................................................... 5

PREMIERE PARTIE : LE PARTENARIAT : UN CONCEPT A LA FOIS COMPLEXE ET


INDISPENSABLE ................................................................................................................... 8

I- Le partenariat, un concept pouvant apporter une réponse à la complexité des


situations individuelles ...................................................................................................... 10

A- Le « partenariat » sous l’angle des dictionnaires .......................................................... 10


a- Des définitions quasiment identiques… ..................................................................... 10
b- …vers des perspectives de recherche ......................................................................... 11
B- Le partenariat, un concept pour gérer la complexité des situations individuelles......... 12
a- Une personne au centre de son environnement ......................................................... 12
b- Les limites des acteurs et des institutions .................................................................. 13

II- La complémentarité des acteurs… ............................................................................ 14

A-…de par la place de l’acteur dans une structure.............................................................. 14


a- L’environnement du professionnel ............................................................................. 14
b- Les acteurs apportent chacun leurs compétences ..................................................... 15
B- …de par la communication à la fois divergente et convergente.................................... 16
a- Le message .................................................................................................................... 16
b- Un acteur est avant tout un individu.......................................................................... 16

III-..La motivation des acteurs vers le sens du partenariat ........................................... 17

A-..Le travail en équipe… ................................................................................................... 17


a- …entre engagements … ............................................................................................... 17
b- …et responsabilités ...................................................................................................... 18
B- Le sens d’un contrat : la place de l’usager au centre ..................................................... 19
a- L’écoute de la personne accueillie à travers le repérage d’un besoin, d’un
problème, d’une demande................................................................................................. 19
b- La réforme de la loi de 1975 place l’usager au centre .............................................. 20

2
DEUXIEME PARTIE : AU CENTRE D’UN TRAVAIL ENSEMBLE : LA PLACE DE L’ENFANT
HOSPITALISE ..................................................................................................................... 21

I- La prise en charge de l’enfant hospitalisé à travers l’histoire.................................. 22

A- Le partenariat reflète la dimension éthique de l’hôpital par le fait d’avoir ce souci de


répondre au mieux aux besoins de l’enfant ......................................................................... 23
a- Une dimension éthique à travers l’amélioration des conditions d’hospitalisation. 24
b- La législation sur l’enfant hospitalisé répondant à ses besoins................................ 26
B- Quelques répercussions non exhaustives de la maladie sur l’enfant et son entourage.. 28
a- Bouleversement de la vie d’un enfant et de sa famille .............................................. 28
b- Bouleversement possible du psychisme de l’enfant .................................................. 29

II- Sur le terrain, les acteurs autour de l’enfant hospitalisé......................................... 31


A- La préparation d’une exploration pratique .................................................................... 31
a- Le choix des professionnels ......................................................................................... 31
b- Le choix de l’interview................................................................................................. 33
c- Le questionnaire ........................................................................................................... 33
B- Les acteurs au sein des services de pédiatrie................................................................. 34
a- La complémentarité des acteurs ................................................................................. 34
1- Les disciplines rencontrées au sein de services de pédiatrie ................ 34
2- La finalité de l’acteur pour l’enfant hospitalisé .................................... 36
3- Le partenariat sous l’angle des professionnels ....................................... 36
b- Communiquer ensemble pour une meilleure prise en charge ................................. 37
C- Un nouveau souffle extérieur à l’hôpital : les associations ........................................... 38
a- L’arrivée des associations à partir d’un constat de départ ..................................... 38
b- Les missions des associations à travers leurs témoignages...................................... 39
b-…La constitution des associations ................................................................................ 40
c-…La reconnaissance des associations dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé
............................................................................................................................................. 41

III- La place des associations dans un service de pédiatrie .......................................... 42


A- De la problématique sociale à l’hypothèse de recherche ............................................... 42
a- Une problématique sociale relevée… .......................................................................... 42
b- …vers une hypothèse descriptive définie .................................................................... 42
B- De l’hypothèse à l’enquête de validation ....................................................................... 43
a- L’hypothèse transformée en un outil d’enquête........................................................ 43
b- Les apports des associations à travers la subjectivité et l’objectivité ..................... 44
CONCLUSION .................................................................................................................. 46

ANNEXE1 : BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................. 48


ANNEXE 2 : GRILLES D’ENTRETIEN .................................................................................. 50
) A destination de l’Assistant de service social du service de pédiatrie............................ 50
) A destination du milieu associatif ayant un lien avec le service de pédiatrie................. 51
) A destination de l’équipe médicale pédiatrique.............................................................. 52
ANNEXE 3 : AUTORISATION PAR L’ASSOCIATION SPARADRAP POUR LA REPRISE DU DESSIN
DE FLORIAN ...................................................................................................................... 53

3
Introduction

Tout a commencé par ma sensibilité à la situation des enfants hospitalisés lors des
actualités de journaux télévisés. J’avais le sentiment que les enfants hospitalisés, perdaient
pendant leur hospitalisation, le lien avec l’école, leurs familles. J’avais imaginé également
la peur de l’enfant face à une équipe hospitalière qu’il n’a jamais vue. Mais en même
temps, les actualités m’ont apporté un autre regard sur l’hospitalisation de l’enfant : les
rires de l’enfant face à la présence de ses parents, face à des hommes au nez rouge et au
chapeau pointu et face à la main du médecin qui le rassure. J’ai ainsi commencé ce
mémoire de recherche d’Assistant de service social (A.S.) en parlant du bonheur.
Comment le bonheur peut être garanti chez l’enfant hospitalisé ? Par la suite, j’ai compris
que cette recherche pourrait être difficile car le bonheur n’est pas évaluable. Il varie selon
l’individu. C’est pourquoi, j’ai rebondi sur autre chose : la place des associations à
l’hôpital tels que les clowns à l’hôpital. Les associations deviendraient des acteurs dans la
prise en charge de l’enfant hospitalisé. Cette réflexion m’a renvoyée à une notion que j’ai
apprise au cours de ma formation : le partenariat. Est-ce que les associations font partie de
l’équipe hospitalière ? Leurs interventions renforcent-elles la prise en charge des enfants
dans les services de pédiatrie ?
Dans une première partie, je m’attacherai à présenter ma vision du partenariat en
étayant mes propos par une connaissance livresque. J’essayerai ainsi de faire le lien entre
la théorie et mon expérience personnelle, entre la théorie et mes questionnements sur la
prise en charge de l’enfant hospitalisé.
Cette exploration pratique continuera dans la deuxième partie. Je chercherai ainsi à
avoir une vision globale de la prise en charge de l’enfant hospitalisé en développant plus
particulièrement la dimension éthique des services de pédiatrie. En travaillant en
partenariat, l’hôpital aurait la préoccupation de répondre aux besoins de l’enfant.
Toute cette recherche me permettra de poser une question de départ : Comment les
équipes hospitalières pluridisciplinaires travaillent t-elles ensemble pour une meilleure
prise en charge de l’enfant ? Pour étayer ma recherche, j’interrogerai des professionnels
s’occupant d’enfants hospitalisés.

4
Ma sensibilité à la situation des enfants
hospitalisés vers une question de départ

« Qu’est-ce que l’opération pièces jaunes a permis d’installer dans votre service ? »
disait la présentatrice Claire Chazal dans son journal de 20h sur Tf1, le 21 janvier 2006, au
Docteur Patrick Boutard, responsable de l’unité oncologie hématologie pédiatrique du
CHU de Caen. Ce dernier rétorqua : « Dans le service, elle a principalement tourné autour
de la prise en charge de la douleur dans la mesure où l’hospitalisation dans des conditions
où on ne prend pas en charge sa douleur aboutit à des comportements extrêmement
difficiles, des soins qu’on n’arrive pas à proposer aux enfants et également une souffrance
des soignants ; donc à la fois les enfants et les soignants souffrent lorsqu’on ne prend pas
en charge les douleurs et qu’elles aboutissent à un repli sur soi de l’enfant et qu’il n’arrive
plus à communiquer. » L’action pièces jaunes a ainsi permis de créer dans ce service de
pédiatrie des lieux de vie pour que l’enfant puisse recevoir ses parents dans de meilleures
conditions.
Autrement dit, la prise en charge de la douleur de l’enfant selon les données de
l’actualité ne serait plus que médicale. Elle répondrait également aux besoins de l’enfant
d’être accompagné de ses parents, de prendre le temps de jouer. L’actualité montre ainsi
dans ces reportages l’importance d’aider les enfants hospitalisés à mieux vivre les
moments de souffrance liés à la maladie. Elle nous fait part du souci de l’hôpital de tendre
vers un mieux être des enfants et des parents en faisant intervenir des associations par
exemple.
Ainsi, selon l’actualité, de nouveaux acteurs interviennent à l’hôpital. Des
associations de clowns, des associations cherchant à réaliser le rêve d’un enfant entre
autres viennent travailler auprès de services de pédiatrie. Pourquoi ces associations se
créent-elles aujourd’hui ? Elles font sans doute partie intégrante du traitement de l’enfant.
L’enfant serait entouré par de multiples acteurs concourant à son mieux être : les
professionnels de santé, l’Assistant de service social, les associations... Cette équipe serait
de cette façon pluridisciplinaire et travaillerait ensemble pour la prise en charge de l’enfant
hospitalisé. Ces hypothèses m’ont amenée à constater que l’hôpital pédiatrique travaille en
partenariat avec d’autres acteurs.

5
Je souhaite parler du partenariat car je pense que c’est une forme de travail pouvant
prendre en compte la globalité de la personne dans son accompagnement. Cette opinion est
le fruit de mon expérience au sein du service social de la Caisse Régionale d’Assurance
Maladie (CRAM) Nord Picardie. Au cours du stage SP41, en tant qu’Assistante de Service
Social stagiaire, j’ai pu m’investir dans la mission « accès aux soins » auprès de personnes
sur le point de sortir de prison. Le service social de la CRAM Nord Picardie a un
partenariat avec une prison de la région. L’A.S intervient dans cette prison une journée
tous les deux/trois mois. Le premier objectif de ces journées est d’échanger, d’une part,
entre professionnels, sur les pratiques de chacun. Lors de la journée du mois de février, les
professionnels qui étaient présents sont la Mission Locale, la Préfecture, l’Abej2, le barreau
entre autres. Le deuxième objectif est d’informer au mieux les usagers sur les démarches
qu’ils devront engager à leur sortie de prison. Chaque professionnel intervenant a un
objectif de par ses missions institutionnelles. Par exemple, l’AS de la CRAM Nord
Picardie a comme objectif l’accès aux soins de la personne sortant de prison. La finalité
générale de l’ensemble de ces partenaires est l’insertion sociale des personnes sortant de
prison.
L’intervention d’une équipe pluridisciplinaire auprès des sortants de prison a
nécessité une réflexion au préalable. Pourquoi les interventions de ces acteurs seraient-elles
nécessaires à l’insertion de la personne ? Quelles sont leurs compétences ? A la lumière de
cette expérience, je fais ainsi un parallèle avec l’intervention des associations au sein d’un
service de pédiatrie. Pourquoi les associations viennent-elles agir auprès du service ?
Deviennent-elles des partenaires dans la prise en charge de l’enfant ? Font-elles partie de
l’équipe hospitalière ?

Toute cette réflexion m’amène à poser une question de départ : Comment les
équipes hospitalières pluridisciplinaires travaillent-elles ensemble autour d’une
meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé ?

Dans cette première partie, appelée selon la méthode de recherche en sciences


sociales : « phase exploratoire », je mettrai en exergue une approche non exhaustive du
partenariat en passant par la théorie et en la mettant en relation avec mes questionnements
sur l’accompagnement de l’enfant hospitalisé. Je m’appuierai sur des auteurs qui ont

1
Stage professionnel n°4 : Du 19/09/2006 au 23/03/07 au service social de la CRAM Nord Picardie
2
Association Baptiste Pour l’Entraide et la Jeunesse

6
réfléchi à ce concept et sur ma propre représentation en fonction de mon expérience
professionnelle.

Le concept de partenariat peut être pertinent de par ma position professionnelle en


tant qu’Assistante de service social. Un de mes objectifs de travail est de développer le
partenariat. L’AS au sein des hôpitaux s’engage dans cette même optique. Son rôle est de
considérer que l’hôpital n’est pas qu’un lieu de soins mais également un lieu d’écoute, un
lieu de vie et de compréhension. Elle peut ainsi agir en partenariat avec les équipes
soignantes et autres concernant l’accueil des enfants et de leur famille.
Ce travailleur social a ainsi un rôle à jouer au sein d’un service de pédiatrie. En effet,
la circulaire de 1983 mentionnait son rôle compte tenu de la situation socio–économique
de certaines familles d’enfants hospitalisés. En d’autres termes, « les assistantes sociales
hospitalières informent et orientent les familles pour les questions administratives,
financières et sociales. Elles peuvent éclairer l’équipe médicale et soignante sur le contexte
familial et social de l’hospitalisation. Elles facilitent une collaboration permanente entre les
équipes hospitalières et de multiples services ou établissements extérieurs (Douchain,
2001). »3 Dans cette dernière phrase, l’Assistant de service social travaillerait auprès de
l’équipe hospitalière et auprès de multiples services. N’est-ce pas là un travail en
partenariat ?

3
Douchain, F. (2001). Pédiatrie hospitalière. Paris : Doin

7
Première partie :
Le partenariat :
un concept à la fois complexe et indispensable

8
Je me suis rendue compte, de par l’actualité, qu’un nouvel acteur intervenait auprès
de l’enfant : l’association « le rire médecin ». Voici un extrait d’un reportage télévisé
diffusé sur une chaîne télévisée, le 22 novembre 2006 à l’hôpital Timone à Marseille.
« Des clowns à l’hôpital, pas étonnants. Ils font partie intégrante de l’équipe médicale et se
rendent ici quatre fois par semaine. Rien n’est moins évident que de rire quand on souffre.
Grâce à ces artistes, les petits patients mettent leur maladie entre parenthèses. »
L’association « le rire médecin » agit ainsi dans des services de pédiatrie. L’objectif de
cette association consiste à faire rire l’enfant malgré la maladie. L’actualité nous montre
que des services de pédiatrie ne se limitent plus à l’aspect médical dans la prise en charge
de l’enfant hospitalisé. Ils cherchent à faire intervenir des associations favorisant d’autres
besoins pour l’enfant : le besoin de rire, de jouer, de s’évader, d’oublier pendant quelques
instants la maladie.

Le partenariat serait une méthode rendant possible l’ouverture de l’institution vers


l’extérieur pour répondre au mieux aux besoins des usagers. Afin de justifier cette
hypothèse, je me réfère à ma représentation du partenariat : Le partenariat fait intervenir
plusieurs professionnels autour d’un projet commun : le mieux être de l’usager. Ces
professionnels sont différents de par leurs missions, leurs compétences.
Prenons l’exemple du service social de la CRAM Nord Picardie. Lors du stage SP4,
au sein de ce service social, les assistantes sociales ont développé une action collective :
l’accès aux soins des jeunes de la Mission Locale. L’objectif principal de ces deux
structures : le service social de la CRAM et la Mission Locale, c’est le mieux être du jeune.
La mission du service social, c’est l’accès aux soins des jeunes tandis que la mission de la
Mission Locale, c’est l’insertion du jeune par l’emploi ou le logement … Ces deux
structures sont différentes et répondent à un besoin différent : d’un côté, l’accès à la santé
du jeune et de l’autre, l’accès à un projet professionnel du jeune. Il est possible ainsi de
faire un parallèle avec l’association « Le rire médecin » par exemple et l’hôpital Timone.
L’hôpital Timone a comme mission de soigner au niveau médical l’enfant hospitalisé et
l’association aurait pour mission de rendre l’hospitalisation plus agréable.

Dans ce chapitre, je m’engage à proposer un éclaircissement non exhaustif du


partenariat en étayant mes propos par des apports théoriques.
Cette interrogation sur le partenariat me permettra d’élaborer mes questionnaires à
destination des professionnels.

9
I- Le partenariat, un concept pouvant apporter
une réponse à la complexité des situations
individuelles

A- Le « partenariat » sous l’angle des dictionnaires

a- Des définitions quasiment identiques…

Qu’entend-on par partenariat ? Partir des définitions des dictionnaires peut rendre la
compréhension de ce mot plus rationnelle. Le néologisme « partenariat » est bâti à partir du
terme « partenaire ». Ce terme n’est apparu qu’au 19ème siècle. Il est appliqué dans de
nombreux domaines tels que le sport, le jeu, le commerce et le social. Le mot est ainsi
polysémique du fait de son usage hétéroclite.

Dans la langue française, le dictionnaire « Le petit Robert » définit le mot


« partenariat » comme une « association d’entreprises, d’institutions en vue de mener une
action commune. (2001) »4

Compte tenu que c’est un mémoire de recherche d’Assistant de Service Social, il


serait intéressant de rechercher la définition du terme dans les dictionnaires de sciences
sociales.
Le mot est inscrit dans le bulletin officiel, Solidarité-Santé : le partenariat est une
« coopération entre des personnes ou des institutions généralement différentes par leur
nature et leurs activités. L’apport de contributions mutuelles différentes (financement,
personnel…) permet de réaliser un projet en commun. (2002) »5

4
Partenariat. In Robert, P. (2001). Le petit Robert des noms propres. Paris : Dictionnaires Le Robert
5
Partenariat. (2002). Ministère de l’emploi et de la solidarité. Vocabulaire du domaine social : Commission
de terminologie et de néologie du domaine social. Bulletin officiel solidarité-santé, n°2002/1 bis. Paris :
Ministère de l’emploi et de la solidarité, Direction de l’action sociale

10
Le dictionnaire critique de l’action sociale propose un autre éclaircissement
quasiment identique à la définition précédente : « Un rapport complémentaire et équitable
entre deux parties différentes par leur nature, leur mission, leurs activités, leurs ressources
et leur mode de fonctionnement. Dans ce rapport, les deux parties ont des contributions
mutuelles, différentes mais jugées essentielles. (1995) 6» Il rajoute que « Le partenariat est
donc fondé sur un respect et une reconnaissance mutuelle des contributions et des parties
impliquées dans un rapport d’interdépendance. De plus, le partenariat laisse place à des
espaces de négociation où les parties peuvent définir leur projet commun.7 »

b- …vers des perspectives de recherche

En détaillant cette définition, c'est-à-dire en isolant certains mots, certaines


expressions, je relève des conditions pour qu’il y ait partenariat :
- « entre deux parties » : Le partenariat requiert un collectif d’au moins deux unités. Il
paraît impossible d’être partenaire seul. Il y a ainsi dans ce collectif, une notion de besoin
de l’autre.
- « deux parties différentes de par leur nature, leur mission, leurs activités, leurs
ressources et leur mode de fonctionnement ». En d’autres termes, les adhérents de ce
collectif présentent une différence de par leur fonction personnelle, professionnelle. Il y a
ainsi une notion de pluralité des acteurs. Est-ce que c’est le cas dans les services de
pédiatrie ? Et si oui, qui sont ces acteurs ?
- « un rapport complémentaire » : Pourquoi ces acteurs sont complémentaires ? Est-ce
que c’est parce qu’ ils ont une mission différente ?
- Ce rapport entre les acteurs est « jugé nécessaire ». Pourquoi est-ce nécessaire ? Le
partenariat serait-il donc indispensable à la prise en charge de l’enfant hospitalisé ? Est-ce
que sans partenariat, l’accompagnement serait difficile ?
- « un respect et une reconnaissance mutuelle » : Le partenariat nécessite le respect
entre les acteurs.
- « leur projet commun » : Pour qu’il y ait partenariat, un projet doit être établi entre
les acteurs. La relation qui allie les membres est centrée autour d’un projet en commun.

6
Chauvière, JY. (1995). Partenariat. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Paris : Bayard
7
Ibid.

11
En d’autres termes, les partenaires différents et complémentaires travailleraient
ensemble autour d’un projet en commun tout en respectant la place de chacun dans le
projet. Ces définitions me renvoient à une autre hypothèse : le partenariat permet aux
acteurs de régler ensemble la complexité des situations individuelles. Ces situations
seraient complexes car chaque individu est placé au centre de son environnement (familial,
professionnel…).

B- Le partenariat, un concept pour gérer la complexité


des situations individuelles

a- Une personne au centre de son environnement

D’après des travaux récents de Dhume , il apparaît que le partenariat met en exergue
une approche systémique (Dhume, 2001).8 L’approche systémique considère que le
contexte entourant l’individu est à prendre en considération. Par exemple, le contexte
familial peut avoir des répercussions sur l’enfant hospitalisé et inversement ainsi que le
contexte psychologique de l’enfant mais également le contexte médical. Quelles
conséquences la maladie a-t-elle sur l’enfant et son entourage ? Pour assurer un
accompagnement répondant aux besoins de l’enfant, il faut prendre en compte ces
différents contextes. La systémique traite les différents aspects de l’individu en articulation
les uns avec les autres.

Ainsi, la prise en charge d’un individu serait globale. Pour étayer ce propos, je me
réfère à un cours qui m’a été donné dans le domaine de la santé. Ce cours fut introduit par
l’importance de prendre en compte tous les problèmes de l’individu9. En d’autres termes,
la maladie a des répercussions sur l’individu : son environnement social et familial entre
autres. Dans les services de pédiatrie, ces différents aspects seraient traités par de multiples
professionnels en fonction de leurs champs d’intervention : médical, psychologique, social

8
Dhume, F. (2001). Du travail social au travail ensemble : Le partenariat dans le champ des politiques
sociales. Paris : Actualités sociales hebdomadaires
9
Mailly, G. (2004). La santé [Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise

12
entre autres. De ce fait, il montre l’importance de rapprocher les intervenants ensemble
pour la prise en charge de l’individu de façon globale.

b- Les limites des acteurs et des institutions

Pour Dhume, dans son ouvrage « Du travail social au travail ensemble », « aucun
acteur ou aucune institution n’a en soi les capacités et les compétences de traiter
l’ensemble de la complexité des situations individuelles (Dhume, 2001, p. 27). »10
De ce fait, mon hypothèse est que le partenariat serait ainsi une solution pour ces
situations individuelles. Le partenariat éviterait la solitude de l’institution face à la
complexité des situations à régler. La réflexion de Dhume sur l’incapacité d’une institution
à gérer toute la complexité des situations individuelles peut s’appliquer dans les services de
pédiatrie. Ce n’est pas anodin si à un moment de l’histoire, les services de pédiatrie ont
ouvert vers l’extérieur. Ce n’est pas anodin si des associations sont venues travailler auprès
de l’équipe pédiatrique. C’est qu’il existe un besoin. Un besoin de la part de l’hôpital de
traiter à la fois l’aspect médical de l’enfant hospitalisé mais également un besoin de traiter
la prise en charge globale de l’enfant. L’hôpital fait appel à d’autres partenaires, d’autres
professionnels pour répondre à des besoins autres que médicaux, pour dénouer une
situation non traitable par lui. Ce travail collectif découle du fait qu’une institution ne peut
pas traiter seule les difficultés d’une situation.

Par conséquent, les auteurs que je viens de citer sont unanimes sur cette façon de
travailler auprès de l’usager. Le sociologue Johari dans la fenêtre de Johari considère qu’en
fonction des compétences, des acquis, l’acteur a une seule vision de l’usager d’où
l’importance de s’inscrire dans une dynamique partenariale (Yanoussi, 2004).11 Ce
partenariat reflèterait la dimension éthique des acteurs. Les professionnels, en choisissant
de travailler avec d’autres, reconnaissent leurs limites d’intervention, leurs limites de
compétence. Socrate disait que « c’est ainsi que les ignorants de cette catégorie évitent de
se tromper : ils s’en remettent à d’autres, à ceux qu’ils ignorent. (1920, citées par
Chabanier, 2002) »12 En se réunissant ensemble, ils deviennent complémentaires dans
l’accompagnement d’une personne.

10
op. cit. p. 11
11
Yanoussi. (2004). Sociologie urbaine et rurale [Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise
12
Socrate. (1920). In Chabanier, J. (2000, p. 21). De l’équipe au réseau : Les interventions dans le champ de
la pratique socio-médico psycho pédagogique. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble

13
II- La complémentarité des acteurs…

A-…de par la place de l’acteur dans une structure

a- L’environnement du professionnel

La complémentarité nécessite au préalable la connaissance de nos propres missions


au sein d’une structure ainsi que de l’environnement dans lequel on travaille (les
partenaires internes et externes).
En tant qu’étudiante Assistante de service social, je me suis toujours efforcée de
connaître l’institution dans laquelle j’intervenais : la connaissance des missions, du public.
Cette imprégnation des missions, des besoins du public m’a permis d’engager une
recherche sur les partenaires extérieurs à l’institution pouvant éventuellement travailler en
complémentarité avec l’institution. Lors du stage SP4, j’ai pris en charge une partie du
quartier de Wazemmes. Avant d’intervenir sur ce quartier, j’ai effectué un diagnostic
territorial du quartier. Ce diagnostic est le fruit de ma volonté d’échanger avec les
partenaires sur nos missions et sur une recherche personnelle de l’histoire de Wazemmes et
de sa population. Il m’a permit de savoir dans quel environnement je travaillais dans le but
premier de répondre au mieux aux besoins des usagers. Grâce à cette connaissance, j’ai
ainsi pu travailler en partenariat avec d’autres acteurs.

Le partenariat nécessite une complémentarité entre les acteurs. Rappelons dans les
définitions cette condition à partir de mots clefs :
- « coopération entre des personnes ou des institutions généralement différentes par
leur nature et leurs activités. »13
- « Un rapport complémentaire et équitable entre deux parties différentes par leur
nature, leur mission, leurs activités, leurs ressources et leur mode de fonctionnement »14
- « L’apport de contributions mutuelles différentes (financement, personnel…)… »15

13
op. cit. p. 9
14
op. cit. p. 10
15
op. cit. p. 10

14
b- Les acteurs apportent chacun leurs compétences

Une contribution selon le dictionnaire « Le petit Larousse » , « c’est ce que chacun


apporte à une œuvre commune. »16 Cette contribution pourrait être l’apport de
compétences. La compétence est « un concept » selon le dictionnaire critique de l’action
sociale (1995)17. C’est un ensemble de savoirs, savoir-faire, savoir-être.

D’une part, un acteur peut avoir des compétences : « c’est avoir des ressources
(connaissances, savoir-faire, méthodes de raisonnement, aptitudes comportementales…)
pour agir avec compétence. »18
D’autre part, il peut être compétent : « c’est être capable d’agir avec pertinence et
compétence dans une situation de travail (activité à réaliser, événement auquel il faut faire
face, problème à résoudre, projet à réaliser…). C’est mettre en œuvre une pratique
professionnelle pertinente tout en mobilisant une combinatoire appropriée de
« ressources » (savoirs, savoir-faire, comportements, modes de raisonnement…). On se
réfère ici au domaine de l’action. »19
Enfin, la compétence globale de la personne peut être affirmée grâce à
l’appropriation de l’individu d’une qualification : « c’est l’aptitude à exercer un emploi.
Elle définit « le seuil d’entrée » pour cet emploi, les aptitudes minimales qu’il faut avoir
pour pouvoir l’exercer. Il peut bien entendu, s’agir d’un diplôme, d’un titre, de la
validation de l’expérience. Les diplômes, c’est important. »20

Somme toute, il est possible que les acteurs entourant l’enfant hospitalisé aient des
compétences de par l’acquisition d’un diplôme par exemple. Toutefois, de par l’actualité,
on se rend compte que des associations intervenant auprès de l’enfant hospitalisé sont
constituées de bénévoles. Un bénévole, n’est-ce pas quelqu’un n’ayant pas forcément de
diplôme ? S’il ne faut pas forcément de diplôme pour être bénévole, quelles sont ses
compétences ? Cette question sera développée par la suite dans les entretiens auprès des

16
Contribution. (1995). In Le petit Larousse : dictionnaire encyclopédique. Paris : Larousse
17
Barreyre, JY. (1995). La compétence. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Paris : Bayard
18
Ibid.
19
Ibid.
20
Ibid.

15
professionnels. De plus, le rapport complémentaire entre les acteurs doit être à la fois
différent selon les définitions du partenariat vues précédemment ; différent de par leur
nature, leurs activités, leurs missions, leur mode de fonctionnement. Ce rapport est
complémentaire du à cette différence. Ces différences s’allient ensemble car les acteurs ont
un projet en commun. La différence peut-être à la fois enrichissante et difficile car selon
notre position professionnelle et personnelle, la communication semble différente.

B- …de par la communication à la fois divergente et


convergente

a- Le message

La communication est un concept. En effet, elle est inscrite dans le dictionnaire des
concepts clés (Raynal & Rieunier, 2003)21. Un émetteur transmet un message au récepteur.
On parle ainsi de schéma de communication. Le dictionnaire critique de l’action sociale
donne un éclaircissement sur ce qu’est un message. Un message est « protéiforme »
(Mayer, 2003)22. On distingue ainsi une communication verbale (mots, conversation,
dialogue…) et une communication non verbale telles que les activités sensorielles,
corporelles et motrices.

b- Un acteur est avant tout un individu

Soulignons que pour qu’il y ait communication, il faut un récepteur et un émetteur.


Un récepteur et un émetteur, ceux sont avant tout des individus. La traduction latine de
« individu », c'est-à-dire « individuum » veut signifier « ce qui est indivisible » selon le
dictionnaire « le petit Larousse »23. L’individu est ainsi unique de par ses références. La
communication entre deux partenaires fait intervenir l’approche multiréférentielle. Chaque
acteur a des références différentes selon sa position professionnelle, selon ses idées
personnelles, selon ses modes d’interrogation… De ce fait, selon Dhume, « l’acteur se

21
Raynal, L. & Rieunier. (2003). Le schéma de communication. In Raynal, L. & Rieunier,A. Pédagogie :
Dictionnaire des concepts clefs 2003. Presses universitaires de France : Paris
22
Mayer, V. (1995). La communication. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Bayard : Paris.
23
Individu. (1995). Le petit Larousse : dictionnaire encyclopédique. Paris : Larousse

16
situe le plus souvent à la croisée de 3 dimensions qui se recoupent au moins partiellement
et interagissent : la dimension personnelle et ce dont chacun est porteur, la dimension
professionnelle, qui concerne l’espace du métier exercé, la dimension institutionnelle, qui
concerne l’espace du métier exercé (Dhume, 2001, p. 152). »24 Le partenariat est ainsi
complexe car il prend en compte les interactions entre individus, l’individu étant inscrit
dans un mode de pensées. La communication entre acteurs peut paraître ainsi difficile.
L’individu doit donc s’approprier ses notions ( ses pensées, ses opinions) et s’approprier
les notions des autres. Pourquoi je réagis de cette façon et pourquoi l’autre a une telle
réaction ?

Par conséquent, Vidalenc nomme dans son ouvrage Kourilsky Bellard : « La


communication est avant tout comportementale, elle est dialogue, « mise en commun de
relation », pour agir, s’enrichir, coopérer et créer ensemble. (Vidalenc, 2003)25» Cette
définition peut paraître utopique car tous les acteurs ne souhaitent pas forcément s’engager
avec d’autres. C’est ainsi qu’ils doivent être motivés pour s’engager dans un travail
ensemble.

III-..La motivation des acteurs vers le sens du


partenariat

A-..Le travail en équipe…

a- …entre engagements …

En 2004, dans le cours de 1ère année d’assistante de service social sur « la


méthodologie de projet », M. Delaval présente un outil : « l’évaluateur des chances de

24
Dhume, F. (2001, p. 152), op. cit.p. 11.
25
Vidalenc, E. (2003). Le défi du partenariat : Propositions pour un travail social sécurisé. Paris :
L’harmattan :

17
réussite ou des risques de disfonctionnement d’un projet » 26 Un préalable indispensable à
la réussite du projet serait la motivation des acteurs. Est-ce que les acteurs se sentent
mobilisés dans le projet ? La mobilisation des acteurs renverrait à la notion d’engagement.

Selon Dhume, l’engagement est un type de principe structurant qui fonde le


partenariat : « Le minimum de définition du partenariat comprend l’engagement dans une
action commune négociée. (Dhume, 2001, p. 107) »27 Il parle ainsi d’un engagement libre
et contractuel. Il estime que « le contrat permet la reconnaissance juridique de
l’engagement à condition de ne pas détourner cet outil de son sens (Dhume, 2001, p. 105).
28
» Le contrat serait une des conditions pour construire nos relations à l’autre. Autrement
dit, l’action doit passer par une négociation entre les acteurs. Le contrat permet de définir
pourquoi les acteurs veulent travailler ensemble. Pourquoi veulent-ils s’engager dans le
projet collectif ? Quel est l’objectif commun du projet ? A partir de quels moyens ils
veulent-ils exercer leurs actions ? Qu’est-ce que chaque acteur compte faire dans le projet
collectif ? Le contrat permet de définir ce que les acteurs font, pourquoi ils le font et
comment ils le font. Clarifier ces questions peut rendre l’action plus cohérente, plus
rationnelle. Ils construisent des références communes ensemble. La précision renvoie
également à une dimension éthique de l’action. Ainsi, la mise en place d’une action
commune nécessite ainsi un raisonnement au préalable pour s’engager ou non dans celle-
ci. Dans l’engagement de l’acteur, il y a ainsi une notion de responsabilité. En signant le
contrat, l’acteur engage sa responsabilité dans le projet collectif.

b- …et responsabilités

C’est ce qu’explique Dhume dans son ouvrage : « L’objectif de la définition du


concept de partenariat répond donc à un enjeu de méthode, au service d’un idéal : celui de
la prise de part des acteurs dans l’orientation de leurs actions. En l’occurrence, prendre
part, ce n’est pas seulement participer (consultation, concertation, collaboration…) mais
partager une responsabilité. (Dhume, 2001, p. 99) »29 Toutefois, il est possible qu’un
partenaire ne souhaite pas s’engager dans un travail en commun. Cette opinion de ma part

26
Delaval, D. (2004). La méthodologie de projet[Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise
27
Dhume, F. (2001, p. 107), op. cit.p. 11.
28
Dhume, F. (2001, p. 105), op. cit.p. 11.
29
Dhume, F. (2001, p. 99), op. cit.p. 11.

18
renvoie à mon expérience professionnelle. Lors du stage de 2ème année30, dans un centre
social, j’ai travaillé auprès de l’Assistante de service social ayant pour mission l’accès au
logement des personnes défavorisées. Durant la 2ème période de ce stage, j’étais auprès des
conseillers en économie sociale et familiale, dans le cadre du dispositif Revenu Minimum
d’Insertion (RMI). Je pense que la difficulté d’avoir un logement a des répercussions sur
l’accès à un travail et inversement. Certains bailleurs ne souhaitent pas avoir des locataires
percevant le RMI craignant l’instabilité des ressources. Et en même temps, la personne a
besoin de se stabiliser dans un logement pour trouver un emploi. J’ai demandé si les deux
services travaillaient ensemble pour la prise en charge d’un même usager. Ces
professionnels différents et complémentaires ne le souhaitaient pas. Il est vrai qu’il peut
être difficile de travailler avec une personne n’ayant pas la même optique qu’une autre.
Toutefois, je pense que lorsqu’on accompagne une personne, il faut essayer de dépasser les
à priori et prendre sur soi.

Par conséquent, le travail en équipe suppose des objectifs définis. En signant le


contrat, les acteurs s’engagent à respecter ces objectifs. La place de chacun est ainsi à
prendre en considération dans la réussite du projet. C’est à la fois un engagement
institutionnel et individuel au bénéfice de l’accompagnement des usagers.

B- Le sens d’un contrat : la place de l’usager au centre

a- L’écoute de la personne accueillie à travers le repérage


d’un besoin, d’un problème, d’une demande

On a vu que les acteurs pouvaient s’engager autour d’un projet en commun, un enjeu
commun. Le projet est le fruit d’un besoin repéré. C’est ce que l’ouvrage « Assistant social
aujourd’hui » de Bouquet, B & Garcette, C met en valeur en 2002. Selon cet ouvrage, le
projet comporte plusieurs phases. La 1ère phase, c’est « l’identification d’un projet
provoqué par des éléments déclencheurs (demandes, besoins repérés) (Bouquet, B &
Garcette, C. 2002) »31 L’origine du projet vient également d’un problème identifié selon le

30
Stage Professionnel n°3 : Du 05/09/05 au 03/03/06
31
Bouquet, B. & Garcette, C. (2002, p. 83). Assistant Social aujourd’hui 2ème édition. Paris : Maloine :

19
cours de M. Delaval. Pour argumenter son propos, il cite dans son cours Boutinet J.P.
Selon ce dernier, le projet vise à « une préoccupation diffuse ou pleinement consciente qui
oblige l’individu à savoir ce qu’il veut et comment il souhaite s’orienter pour le
réaliser »32. Il est le fruit d’une demande ou d’une situation problématique. Par exemple,
les associations de clowns interviendraient de plus en plus au sein de services de pédiatrie.
Il faudrait savoir à partir de quel constat ces associations furent créées.

b- La réforme de la loi de 1975 place l’usager au centre

Ce repérage des besoins renverrait à une qualité dans l’accompagnement d’une


personne. Il est possible que les services de pédiatrie pour améliorer l’accompagnement de
l’enfant hospitalisé et de sa famille aient besoin de les écouter. Cette démarche s’inscrit
dans une démarche de citoyenneté où les compétences des personnes accueillies sont
sollicitées. En 2002, l’auteur Loubat J.R dans son ouvrage nommé « Instaurer la relation de
service en action sociale et médico-sociale »33 rappelle cette démarche à travers la réforme
de la loi de 1975. Cette loi développe la dimension éthique des établissements médico-
sociaux à travers les droits de l’usager. Elle rappelle ainsi le souci d’impliquer la personne
et de favoriser « son consentement éclairé ». La connaissance des besoins, des attentes de
l’individu pourraient faire l’objet d’une réunion de projet personnalisé selon cet auteur :
« Dès lors, une véritable réunion de projet personnalisé se centre sur les besoins
relationnels de cette personne, et cherche à savoir quelles sont ses attentes, ses
caractéristiques, ses habitudes, ses atouts, et comment on peut y répondre, en sollicitant
tous les champs de compétences pluri-professionnels de l’équipe (Loubat J.R. 2002) » 34

Par conséquent, un travail en équipe pluridisciplinaire implique une coordination de


l’action par des acteurs impliqués et motivés autour d’un projet issu des besoins du public
accueilli. Au sein des services pédiatriques, le travail en équipe faisant intervenir des
disciplines différentes s’est construit et continue à se construire au fil du temps, toujours
dans le souci de répondre à une qualité de service au bénéfice de l’enfant hospitalisé.

32
Delaval, D. (2004), op. cit.p. 17
33
Loubat, J.R. (2002). Instaurer la relation de service en action sociale et médico-sociale. Paris : Dunod
34
Ibid.

20
Deuxième partie :
Au centre d’un travail ensemble :
la place de l’enfant hospitalisé

21
I- La prise en charge de l’enfant hospitalisé à
travers l’histoire

L’histoire des services pédiatriques montre l’évolution des équipes pluridisciplinaires


passant de la puissance des équipes médicales à l’intervention d’autres disciplines tout en
garantissant la qualité de soins inhérente à la fonction d’un service hospitalier. En
sociologie, on parle de réalités sociales construites au fil du temps par des acteurs. « Les
réalités sociales sont appréhendées comme des constructions historiques et quotidiennes
d’acteurs aussi bien « individuels » que « collectifs » en relation les uns avec les autres.
Ces constructions, nécessairement diverses et plurielles, se superposent, s’enchevêtrent,
interfèrent. Elles ne procèdent pas nécessairement d’une claire volonté des acteurs et
tendent souvent à échapper à leur contrôle. Le mot « construction » lui-même renvoie aussi
bien au produit des élaborations antérieures qu’aux processus en cours (Le Bot, 2002, p
57).35 » Autrement dit, à un instant T de l’histoire, les individus interviennent dans un
monde déjà établi par des règles, des lois, des fonctionnements. Les individus
s’approprient ses réalités sociales, les modifient, les améliorent selon leur habitus.
L’habitus selon Bourdieu, regroupe des dispositions que l’individu s’est approprié :
manière de pensée, de se vêtir, de parler…L’individu a intériorisé ses notions grâce à son
univers social. C’est à partir de notre habitus que nous agissons. « Chacun voit bien que
l’on se trouve là face à un double mouvement : mouvement de construction de la
personnalité par l’environnement social d’une part, mouvement de construction de
l’univers social par les personnes d’autre part…(Le Bot, 2002, p. 57) » 36

Ainsi, la prise en charge de l’enfant hospitalisé fut construite par son histoire, par
l’implication d’individus, d’une part, et par l’implication de l’univers social d’autre part.
Cette prise en charge de l’enfant évolue ainsi constamment. Aujourd’hui, le travail en
équipe se développerait. Cette forme de travail ensemble serait le fruit d’une réflexion
éthique construite à travers le temps.

35
Le Bot, J.M. (2002, p. 57). Aux fondements du « lien social » : Introduction à une sociologie de la
personne. Condé-sur-Noireau, France. : L’harmattan
36
Ibid.

22
A- Le partenariat reflète la dimension éthique de
l’hôpital par le fait d’avoir ce souci de répondre au
mieux aux besoins de l’enfant

La dimension éthique de l’hôpital pédiatrique s’est développée à travers des années


de réflexions. Dans ma pratique professionnelle, l’éthique renvoie au respect de l’usager,
respect de ses droits, de ses souhaits, de son rythme de vie. Il renvoie également à mon
souci de le placer au centre. Quels sont ses besoins ? Quel est son projet de vie ? Cette
éthique me paraît être développée dans les services de pédiatrie par l’amélioration des
conditions d’hospitalisation. Ces conditions d’hospitalisation reflètent l’idée de répondre
au mieux aux besoins de l’enfant et à respecter ce qu’il est : un enfant et non plus un adulte
en miniature.

L’hospitalisation a considérablement évolué au cours des siècles. En effet, la


recherche médicale a permis une amélioration des soins prodigués à l’enfant. De même,
l’enfant est peu à peu reconnu comme un être humain. Il devient ainsi quelqu’un possédant
des droits : droit à la santé, droit aux libertés ; une liberté de s’exprimer, une liberté d’agir.
Ces droits devenus fondamentaux pour l’enfant ont rendu l’hôpital plus humain. Pourquoi
ce besoin constant de préserver la santé de l’enfant ? N’est-ce pas parce que l’enfant en
grandissant perpétue l’humanité ? « Les enfants deviennent des hommes : le soin de tous
leurs intérêts est celui de l’avenir de l’humanité (Berton, 1837 cités par R. Salaün, 2005, p.
) »37 On parle ainsi d’humanisation des conditions de séjour à l’hôpital. « En 2005, Anne
Nardin dit ainsi, « le mouvement de réflexion et de dialogue amorcé il y a bientôt trente
ans et engagé au départ par quelques professionnels militants et des associations d’usagers,
ne s’est donc pas construit sur un « désert » mais sur une terre labourée par de nombreuses
générations (Nardin, Salaün, 2005, p. 17) »38

37
Berton, A. (1837). Traité des maladies des enfants ou recherches sur les principales affections du jeune
âge... In R. Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-
21). Paris : Edition de l’école nationale de la santé publique
38
Nardin, A. (2005). Introduction. In R. Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital
autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris : Edition de l’école nationale de la santé publique

23
a- Une dimension éthique à travers l’amélioration des
conditions d’hospitalisation

Après les Croisades, les hôpitaux se sont accrus sous l’action des Ordres hospitaliers,
les souverains et les municipalités. Jusqu’au XIXème siècle, les conditions, à mon avis,
déplorables ne changèrent guère, les enfants malades étaient placés dans les hospices avec
les pauvres, les infirmes, les indigents et les orphelins : « Dépôts surpeuplés de malades
dans d’immenses salles glaciales en pierre, impossibles à chauffer...( Rossant, 1984) ».39
Ces hospices n’étaient pas considérés comme des lieux de soins. Ils permettaient de cacher
la misère du monde : la précarité, la maladie, le handicap.

L’Assistance publique à l’enfance, créée en octobre 1801 changea les conditions de


l’enfant hospitalisé : Le premier hôpital français pour enfant, l’hôpital des Enfants-Malades
à Paris, fut créé en 1802. Toutefois, le manque d’hygiène, le manque de place pour les
enfants augmentaient la mortalité infantile. Grâce à la découverte des microbes et des
infections par Pasteur, Davaine, les hôpitaux s’améliorèrent à partir de 1850. Peu à peu,
l’hôpital a pris son rôle de soins. L’importance des soins apportés à l’enfant sera confirmée
par la création d’une législation évolutive : Par exemple, l’ordonnance du 2 novembre
1945 institue le droit à la santé pour les enfants. On parle ainsi de protection et de
promotion de la santé de l’enfant. Toutefois, dans son ouvrage « L’hôpital et l’enfant :
L’hôpital autrement », Salaün insiste sur le fait que la découverte des microbes va inciter
les médecins à fermer les hôpitaux à tout public. Il eut des restrictions concernant les
visites des enfants. Les normes d’asepsie et d’antisepsie dans les années 40 étaient strictes.
Certains penseurs dans les années 40 ont remis en cause le principe d’isolement des
services pédiatriques.

Est-ce que l’homme a besoin de relation à l’autre ? Est-ce qu’il serait capable
d’affronter la maladie seul ? Est-ce qu’il a besoin d’être soutenu par des personnes
extérieures ? Ou est-ce que la dimension médicale suffit ? Ces questions renvoient à la
nécessité de comprendre l’homme. D’une part, la relation à l’autre est innée chez l’homme.
En effet, l’être humain est un « homo politicus » par sa faculté à rentrer en relation avec
l’autre. Il est donc par cette faculté, un être social. La définition de la santé d’après

39
Rossant, L. (1984). Bref rappel historique. In Rossant, L, L’hospitalisation des enfants. Paris : Presses
universitaires de France

24
l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle le mot « relation » : « un état de complet
bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d’infirmité » Pour préserver sa santé, l’individu a besoin de tisser des relations
afin d’améliorer ou de maintenir son bien-être physique et psychique. C’est ce que Spitz a
cherché à démontrer (1945, Salaün, 2005, p.83)40. Selon lui, l’isolement de l’enfant avait
des conséquences négatives sur sa psyché. Sa 1ère étude faite dans les années 40 montra que
le développement physique et psychique du nourrisson était meilleur chez les nourrissons
pris en charge par leur mère que par une infirmière s’occupant de 8 nourrissons en même
temps. Les 8 nourrissons laissés à l’abandon dans leur berceau étaient davantage sensibles
aux moindres infections. Spitz parla ainsi de la notion de « syndrome d’hospitalisme »
lorsque la carence affective de l’enfant est totale. John Bowlby dans la même perspective
que Spitz explique les effets négatifs de la carence des soins maternels dans une synthèse
publiée en 1951 et soutenue par l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette recherche eut
des retentissements au niveau international. En septembre 1954, sous les auspices de
l’OMS, un groupe d’étude composé de 20 pédiatres, de psychologues, 10 psychiatres et
une assistante médico-sociale ont voulu impliquer les responsables de l’administration
publique pour une humanisation des services d’enfants hospitalisés. Les témoignages des
parents ont renforcé cet objectif. Voici le témoignage d’une mère Micheline Vernhes, en
1958 sur les conditions d’hospitalisation enfantine. « Les déchirements qu’il nous imposait
étaient néfastes à Peggy et contrariaient l’action de son traitement. A chaque séparation,
son moral risquait d’être atteint et d’influencer ainsi sur le physique. »41

Peu à peu, l’amélioration des conditions d’hospitalisation prit son essor. Dès 1958, la
loi Debré parle d’humanisation des conditions de séjour à l’hôpital. Toutefois, ce n’est
qu’en 1983 par la circulaire du 1er août que les parents d’enfants hospitalisés ont la
reconnaissance d’un droit de visite. Ainsi, « La technicité des soins médicaux ou
infirmiers, les problèmes de sécurité et de responsabilité interdisent le plus souvent de
confier ces soins aux parents. En revanche, ces derniers peuvent souvent se charger auprès
de leur enfant des soins de la vie quotidienne : le nourrir, le changer, faire sa toilette, aller
lui chercher quelque chose, l’accompagner, le calmer…(Salaün,, 2005) » Par la suite, on

40
Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris :
Editions de l’école nationale de la santé publique
41
Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe. Paris : Editions de
l’école nationale de la santé publique

25
voit se créer des maisons des parents, des lieux de vie pour l’enfant. Le monde hospitalier
peu à peu laisse la porte ouverte aux associations. A l’hôpital, des aménagements ont été
effectués : espaces ludiques, hébergement des mères, le service d’hospitalisation à
domicile, le service d’hospitalisation de jour…On met ainsi en exergue le confort
psychologique de l’enfant et de sa famille. Les objectifs sont de rendre l’hôpital le plus
accueillant et le moins stressant possible d’après la circulaire du 1er août 1983 sur
l’hospitalisation des enfants et la charte de l’enfant hospitalisé appliquée en 1988.

b- La législation sur l’enfant hospitalisé répondant à ses


besoins

Ces deux législations rappellent les besoins de l’enfant. L’ouvrage « L’hôpital


raconté par les enfants » rassemble des textes et des dessins d’enfants hospitalisés réalisés
lors d’un concours organisé en 1995 par le ministère chargé de la santé et par l’association
Sparadrap. A travers ces textes, et ces dessins, les enfants expriment leurs besoins.

Voici le témoignage de julien :


- Julien : « J’ai 10 ans, je m’appelle Julien et j’ai passé un an de ma vie à l’hôpital.
Mes cheveux, je les ai perdus ! La peur du bloc, je l’ai eue ! Ma maman, je l’ai souvent
réclamée ! Beaucoup de personnes m’ont entouré ! Dés que je pouvais m’échapper, je
trouvais des copains pour jouer ! Les repas, je n’aimais pas mais les infirmières étaient
sympa ! Quand je pouvais, je m’évadais à la cafétéria, à la bibliothèque ou à l’espace
adolescents. Là, je retrouvais ma joie de vivre et mon sourire d’enfant ! A l’hôpital, j’ai eu
mal mais j’ai surtout connu beaucoup de personnes qui m’ont soutenu, aimé, et qui ont
donné bénévolement beaucoup de temps pour me distraire et me faire oublier ma maladie.
Aujourd’hui, je vais très bien et je pense bien fort à tout ce qui m’ont aidé et que je revois
tous les deux mois. Je leur fais un gros bisous. »42
A travers ce témoignage, on pourrait dire que Julien avait besoin de sa mère. Ce
besoin renvoie aux droits de l’enfant d’être entouré par ses parents selon la charte

42
Sparadrap, Ministère chargé de la santé. (1995). L’hôpital raconté par les enfants. Paris : Sparadrap

26
européenne des enfants hospitalisés : « Un enfant hospitalisé a le droit d’avoir ses parents
ou leur substitut auprès de lui, jour et nuit, quel que soit son âge ou son état. » 43
Julien exprime également le besoin d’avoir des endroits d’évasion tel que l’espace
adolescents. D’après la charte, ce besoin doit être favorisé : « Les enfants ne doivent pas
être admis dans des services adultes. Ils doivent être réunis par groupes d’âge pour
bénéficier de jeux, de loisirs, activités éducatives, adaptés à leur âge, en toute sécurité. » 44
Un autre besoin de l’enfant serait repéré dans cet ouvrage : la présence de clowns
d’après le témoignage d’Angélique :

« Un clown à l’hôpital
Qui se croît au carnaval
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown au service Billard
Qui marche comme un canard
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown avec un pistolet à eau
Et une blouse blanche sur le dos
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown qui maquille les enfants
Et joue de la guitare en chantant
Ça n’existe pas ça n’existe pas
Un clown qui poursuit les infirmières
Et qui fait rire les stagiaires
Ça n’existe pas ça n’existe pas

Et pourquoi pas ? »45

Angélique aurait besoin de clowns pour égayer l’hôpital. La circulaire n°83-24 du 1er
août 1983 relative à l’hospitalisation des enfants considère qu’améliorer les conditions de
séjour à l’hôpital peut nécessiter l’intervention d’associations. Selon la circulaire : « il est

43
Centre hospitalier de Tulle, Charte européenne des enfants hospitalisés, rédigée à LEIDEN (Pays-Bas) en
1988, http://www.ch-tulle.fr/votre-sejour/charteenfant/view?searchterm=charte (page consultée le 07 avril
2006)
44
Ibid.
45
op. cit. p. 25

27
possible, dans certains cas, d’avoir recours à des bénévoles, sélectionnés dans le cadre
d’une association. Les interventions de ces derniers doivent néanmoins s’inscrire dans le
cadre d’une mission bien définie et être bien suivies. »46

Par conséquent, la valorisation des droits de l’enfant et l’amélioration des conditions


d’hospitalisation en limiteraient les effets sur l’enfant et sa famille. Je propose dans le
point suivant une étude des effets de l’hospitalisation de l’enfant sur lui-même et sa famille
en sachant que cette étude n’est pas exhaustive.

B- Quelques répercussions non exhaustives de la


maladie sur l’enfant et son entourage

a- Bouleversement de la vie d’un enfant et de sa famille

Le monde de l’hospitalisation des enfants me paraît être un monde rempli de


souffrance. La maladie, pour moi, est une souffrance. Selon ma représentation de la
maladie d’un enfant, j’inclus dans cette souffrance, la souffrance physique de l’enfant, la
douleur psychologique de l’enfant car l’enfant sort de son milieu naturel : sa famille ; et
enfin, la souffrance de la famille due à son impuissance face à la douleur physique de
l’enfant voire à la crainte de sa mort.

Selon l’auteur Graindorge, « Toute maladie sérieuse d’un enfant entraîne un double
traumatisme pour lui et ses parents. Toute maladie de l’enfant bouleverse sa vie et celle de
ses parents (2001) »47. L’annonce de la maladie est vécue comme traumatisante. Le
passage du monde d’avant au monde de l’hôpital peut paraître brutal. C’est un monde de
douleurs, de souffrances, d’inquiétudes par rapport à la mort éventuelle, incompréhensible

46
Ministère des affaires sociales et de la solidarité nationale. (1983). Améliorer les conditions de séjour. [En
ligne] In Ministère des affaires sociales et de la solidarité Circulaire n°83-24 du 1er août 1983 relative à
l’hospitalisation des enfants, http://www.apache-france.com/media/circ_hospi_1983.pdf
47
Graindorge, C. (2001). Comprendre l'enfant malade : Du traumatisme à la restauration psychique. Paris :
Dunod

28
par les personnes qui n’y sont pas. Ce premier traumatisme est primaire.48 Pour un enfant,
c’est une rupture : rupture avec l’école, ses parents, ses frères et sœurs.
Tandis que le deuxième traumatisme est davantage ciblé sur l’histoire de la famille :
La maladie de l’enfant engendre chez l’entourage et celui-ci, un bouleversement de leur
vie. Il peut arriver parfois que la famille éclate. Tout le monde peut se sentir coupable de
n’avoir pas su protéger l’enfant contre la maladie. Les liens parents -enfants deviennent
fragiles.

Ainsi, la maladie engendrerait chez l’enfant et sa famille, un ensemble de


bouleversements tel que le bouleversement du psychisme. Le psychisme de l’enfant est
modifié à l’hôpital. Anxiété, peurs, craintes font partie de ses émotions. L’enfant redoute la
souffrance physique et ne comprend pas forcément les raisons de sa douleur et les soins qui
lui sont faits.

b- Bouleversement possible du psychisme de l’enfant

Il peut exister chez l’enfant un risque de détresse et de traumatisme du fait des causes
de l’hospitalisation ou si l’enfant ne bénéficie pas d’affection dans sa famille. Ce
traumatisme pourrait être dû également à une incapacité à communiquer avec l’extérieur à
cause d’un décalage de culture (langue étrangère..). Autre exemple possible : l’enfant peut
être considéré comme abandonné par sa famille. La « séparation » avec sa mère peut
entraîner chez l’enfant des problèmes psychologiques. Elle concerne « ...l’ensemble des
troubles provoqués par une perte temporaire de la mère après une bonne période de
relations objectales (Rossant, 1984 ) »49. L’enfant ne comprend pas forcément l’utilité des
soins avant l’âge de 7 ans. Ce qui lui importe, c’est de rester avec ses parents. Face à cette
obligation d’hospitalisation, l’enfant se sent abandonné par sa famille.

De plus, il est possible que l’image du corps soit modifiée par la maladie, par les
traitements. On parle ici de déformations, d’endommagements du corps, de blessures
physiques. Cette problématique peut engendrer chez l’enfant des troubles anxieux, une
dépression.

48
Ibid.
49
Rossant, L. (1984). Problèmes psychologiques posés par la « séparation » In Rossant, L. L’hospitalisation
des enfants. Paris : Presses universitaires de France

29
De ce fait, l’hospitalisation d’un enfant amène d’importantes perturbations
psychologiques. En 1945, Sptiz a défini ses perturbations : « Il relevait des régressions du
comportement psychomoteur et instincto-affectif, des états dépressifs, une augmentation de
la sensibilité aux maladies infectieuses, toute une série de tableaux pathologiques alors
même que ces enfants recevaient les meilleurs soins d’hygiène et d’alimentation et les
50
conditions matérielles de l’établissement étaient correctes. ». Le développement de la
personnalité peut régresser. Des retards (succion du doigt, énurésie...) et des troubles du
comportement (la dépression, l’anxiété...) peuvent s’installer surtout si l’enfant n’est pas
entouré par sa famille, par des personnes qui le rassurent.

Ainsi, l’hôpital pédiatrique, au fil des années, a développé sa connaissance de


l’enfant pour une meilleure prise en charge de celui-ci. Elle s’est remise en question sur sa
façon de faire. Peu à peu, l’hôpital s’est ouvert vers l’extérieur tout en n’ oubliant pas son
rôle premier : soigner l’enfant malade et le sécuriser. En faisant intervenir d’autres acteurs,
il a relevé l’importance de l’environnement social pour l’enfant. La relation ne se figerait
plus donc à la relation médecin-enfant. D’autres relations se développent au sein de
services de pédiatries : la relation parent-enfant, la relation médecin-enfant, la relation
association-enfant entre autres. Toutes ces relations reflètent la dimension éthique de
l’hôpital : répondre aux besoins de l’enfant (besoin d’être entouré par sa famille, besoin
d’avoir des activités manuelles…). L’équipe hospitalière travaillerait ensemble pour une
meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé. Elle rendrait l’hospitalisation moins
angoissante pour l’enfant et sa famille.
Après avoir proposé une approche théorique du partenariat à partir de lectures
théoriques, dans cette partie, je compte laisser la parole aux professionnels oeuvrant pour
la prise en charge de l’enfant hospitalisé. La finalité de cette partie est d’étayer ma question
de départ à partir du point de vue des professionnels.

50
Spitz (cités par Salaün, 2005). In Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?...
XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris : Editions de l’école nationale de la santé publique

30
II- Sur le terrain, les acteurs autour de l’enfant
hospitalisé

A- La préparation d’une exploration pratique

a- Le choix des professionnels

L’échantillon de la population concerne 3 populations susceptibles de répondre à la


question de départ.

La première population concerne « la population directement concernée par le


problème que vous étudiez. (Lièvre, 2006, p. 58) »51 Dans ce mémoire, la population
directement concernée, ce sont les enfants hospitalisés.
La deuxième population, ce sont les personnes en lien avec la population sur le plan
non professionnel telle que la famille. Des questionnaires à destination de ces deux publics
concernent leurs besoins, leurs attentes, leurs relations avec l’équipe hospitalière. Favoriser
la parole de la famille et de l’enfant hospitalisé sur la prise en charge de celui-ci renvoie à
une consultation de satisfaction d’après Loubat dans son ouvrage intitulé « Instaurer la
relation de service en action sociale et médico-sociale ». La réforme de la loi de 1975 place
le bénéficiaire au centre de son accompagnement. La consultation de satisfaction auprès de
l’enfant permettrait de faire remonter ses besoins, ses attentes concernant sa prise en
charge. Dans ce cas-là, il pourrait être utile d’interroger ces deux populations, toutefois,
elles ne sont qu’observatrices entre les membres de l’équipe hospitalière. Ce travail a des
répercussions sur leur prise en charge. D’autant plus que le partenariat fait intervenir des
variables professionnelles (missions, objectif de travail…).

51
Lièvre, P (dir.), (2006, p. 83). L’exploration pratique. In Lièvre, P (dir.), Manuel d’initiation à la recherche
en travail social. (2ème édition). Rennes : Editions de l’école nationale de la santé publique

31
La troisième population concerne les personnes en lien avec l’enfant hospitalisé et
son entourage, à savoir l’équipe hospitalière agissant auprès de l’enfant hospitalisé. Il serait
intéressant d’interroger des personnes qui interviennent à des titres différents dans
l’accompagnement de l’enfant hospitalisé : les médecins, les infirmières… Rappelons que
le partenariat fait intervenir des acteurs complémentaires donc différents de par leur
position professionnelle.

Ma recherche des professionnels s’est cantonnée au territoire du Nord. J’ai recherché


s’il existait des services de pédiatrie dans le Nord. J’ai téléphoné à différents services.
Toutefois, des responsables de services de pédiatrie m’ont demandé d’envoyer un courrier
et d’inclure dans le courrier, le questionnaire. Je leur ai expliqué que c’était un mémoire de
recherche et que le fait de donner le questionnaire faussait la recherche et ne facilitait pas
la libre expression. Ils m’ont alors rétorqué que c’était juste pour savoir si ma démarche
leur convenait et qu’ils ne la transmettraient pas aux professionnels. Par la suite, les
responsables m’ont orienté vers des professionnels acceptant de me répondre. Ces
professionnels étaient variés de par leur profession car je n’avais pas fixé de profession
spécifique. Ensuite, j’ai sollicité mon entourage sur sa connaissance de professionnels
auprès de l’enfant hospitalisé. D’autre part, en faisant l’hypothèse que les associations sont
des partenaires dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé, j’ai recherché des
associations. Le site de Sparadrap m’a fourni un panel d’associations sur le Nord
intervenant dans des services de pédiatrie. 52
C’est ainsi que j’ai obtenu 9 rendez-vous auprès d’acteurs différents :
• une cadre sage femme,
• une cadre puéricultrice,
• deux assistantes sociales,
• une salariée de l’association Ludopital,
• un adhérent de l’association Les blouses roses,
• une salariée de l’association Les clowns de l’espoir,
• une auxiliaire de puéricultrice,
• et une assistante sociale de l’Association Française contre les Myopathies

52
www.sparadrap.org

32
b- Le choix de l’interview

Dans un mémoire de recherche, il existe deux types d’interview : l’interview ouvert


dit interview exploratoire ou non directif et l’interview fermé. Ce dernier type d’interview
s’appuie sur un questionnaire où les réponses consistent à dire oui ou non (Morin, 1984
cités par Lièvre, 2006)53 tandis que l’interview ouvert laisse place à la libre expression de
la personne interviewée. Les questions sont ouvertes. Même si la personne est libre de
parler, cet interview doit être centré sur mon objet de recherche : Comment les équipes
hospitalières pluridisciplinaires travaillent-elles ensemble pour une meilleure prise en
charge de l’enfant hospitalisé ?

c- Le questionnaire

Afin d’effectuer mon questionnaire, je me suis appuyée sur ma phase d’exploration


pratique. Voici un tableau qui énumère les mots clefs de ma théorie en lien avec des
questions de mon questionnaire. Les questions ne sont pas exhaustives. Elles changent au
cours de l’entretien en fonction de l’interviewé, en fonction de ce que l’interviewé m’a
déjà dit ou pas.

MOTS CLEFS/QUESTIONS

La complémentarité
Profession ou autre (bénévole…)
Quelles compétences faut-il avoir pour être adhérent de cette association ?
Quelles sont vos missions au sein de ce service ?
Lieu d’exercice (institution, association)
Quel est votre but recherché pour l’enfant hospitalisé ?
Quels sont vos objectifs de travail ?

53
Morin, E (1984), In op cit p. 30.

33
L’engagement
Vos missions découlent de quel constat ?
Est-ce que vous avez passé un contrat pour intervenir auprès d’un service de pédiatrie ?
La représentation du partenariat
Qu’entendez-vous par partenariat ?
Qui impliquez-vous dans l’équipe hospitalière ?
Qu’est ce que vous pensez de l’intervention des associations auprès des enfants ? Travaillez-
vous avec eux ? Si oui, dans quel objectif ?

La communication
Comment entretenez-vous des relations avec l’équipe hospitalière ?
La dimension éthique ou la place de l’enfant hospitalisé et de son entourage
Comment garantissez-vous le lien social autour de l’enfant hospitalisé ?
Comment entretenez-vous des relations avec l’enfant hospitalisé ? avec la famille de l’enfant ?
Que retenez-vous dans ce contrat au bénéfice de l’enfant hospitalisé ?

B- Les acteurs au sein des services de pédiatrie

a- La complémentarité des acteurs

1- Les disciplines rencontrées au sein de services de


pédiatrie

D’après la théorie, le partenariat nécessite l’intervention d’acteurs à la fois différents


de par leur place et complémentaires de par leur projet commun. De manière globale, j’ai
interrogé 9 personnes : une cadre-sage femme, une cadre puéricultrice, 2 assistantes
sociales, l’association Ludopital, un adhérent de l’association Les blouses roses, un salarié
de l’association Les clowns de l’espoir, une auxiliaire de puéricultrice et une assistante

34
sociale de l’Association Française contre les Myopathies. Toutes ces personnes avaient des
disciplines différentes de par leurs compétences, de par leur position professionnelle au
sein d’un service de pédiatrie ou au sein d’une association intervenant dans des services de
pédiatrie. Ce tableau récapitule les compétences de quelques acteurs. Les compétences de
l’acteur renvoient à l’expérience de l’individu, à ses missions, à sa formation. Dans ce
tableau, je nomme les acteurs ayant un poste au sein de services de pédiatrie.

COMPETENCES

Cadre puéricultrice
- « Euh, oui, je suis au départ puéricultrice. Et j’ai fait l’école de cadre donc j’ai fait le
diplôme de cadre de santé. »
- « En tant que cadre, c’est l’organisation du travail, la coordination, euh, on a aussi pour
mission de contrôler que le travail est bien fait, euh, et ensuite, dès la mise en place de
projet »

Une assistante Sociale


- « La mission générale, c’est que l’enfant partira dans les meilleures conditions possibles.
Euh donc euh nos interventions sont dans tous les domaines qu’on peut trouver : s’il y a
repérage de difficultés dans la prise en charge de l’enfant par les parents, si les parents
expriment des difficultés propres au niveau administratif, logement ou au niveau éducatif.
Donc effectivement notre intervention est très large »

Une auxiliaire de puériculture


- « Nous, on a une prise en charge qui est côté paramédical, médical donc tout ce qui
température, poids, alimentation, éducation alimentaire ».

L’ensemble de ces compétences fait que les acteurs sont complémentaires dans la
prise en charge de l’enfant hospitalisé. Ils sont également complémentaires car ils ont
chacun une finalité différente pour une meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé

35
2- La finalité de l’acteur pour l’enfant hospitalisé

Cet entretien rappelle la finalité de l’assistante de service social :


- Sonia : « Et votre but principal recherché pour l’enfant hospitalisé, c’est que l’enfant
sorte dans les meilleures conditions d’ici. »
- Une assistante de service social : « oui, dans des conditions de sécurité et de bien-
être. »
Tout comme l’assistante sociale, la puéricultrice a une finalité dirigée vers les
parents :
- Une puéricultrice : « Le but recherché, c’est quand les parents sortent de
l’hospitalisation, dans tous les cas, c’est qu’ils soient rassurés et qu’ils aient tous les
éléments pour qu’à la maison, ça se passe au mieux. »
En d’autres termes, c’est en donnant tous les outils aux parents que la prise en charge
de l’enfant sera garanti. Tandis que la cadre puéricultrice a une autre finalité :
- Une cadre puéricultrice : « Que l’enfant soit bien. Que l’enfant ait sa famille. Que
l’enfant soit accueilli dans les meilleures conditions possibles. Qu’ils se sentent bien à
l’hôpital. Pour les adolescents, qu’ils puissent éventuellement prendre du recul et qu’ils
puissent réfléchir à leur situation » Cet acteur dit ainsi : « Et c’est vrai que le cadre est
garant de la qualité des soins. »
Toutes ces finalités, même si la porte d’entrée est différente : l’enfant, les parents,
elle renvoie toujours au souci de la prise en charge de l’enfant hospitalisé.

3- Le partenariat sous l’angle des professionnels

Autrement dit les disciplines des acteurs sont différentes de par la finalité, les
compétences de chacun. C’est ce que les acteurs entendent par partenariat dont la cadre
sage-femme.
- Une cadre sage-femme : « Ça veut dire qu’il peut y avoir plusieurs intervenants. Le
médecin traitant est important. Voilà, le partenariat, c’est la médecine de ville. Médecin
traitant, gynécologue de ville, sage-femme libérale. Et puis après le partenariat avec
également d’autres disciplines que la gynéco obstétrique. On peut être amené à avoir des
contacts avec la diététicienne, euh, les psychologues. Parce que aujourd’hui, dans le cadre
du plan périnatal, vous avez également des équipes de psy au sein des maternités. Le
partenariat, c’est ça. C’est pouvoir travailler ensemble même si les disciplines sont

36
différentes. Travailler dans le même sens. Le but effectivement, c’est d’accompagner, c’est
de dépister. »
Ainsi, une équipe hospitalière fait intervenir des disciplines différentes. L’auxiliaire
de puériculture semble également impliquer tout le monde dans l’équipe.
- Sonia : Qui impliquez-vous dans l’équipe hospitalière ?
- Une auxiliaire de puériculture : « Moi, une équipe hospitalière telle qu’une équipe de
notre service, c’est toutes les personnes qui interviennent au niveau des parents, de la
famille, de l’enfant. Donc ça va aussi bien de notre cadre qui est présente, quand on a des
soucis avec des parents, des choses qui se passent pas bien, on va la voir. Ensuite, vous
avez l’infirmière, les auxiliaires de puériculture, les médecins, les pédiatres, les internes.
Vous avez les agents qui font les sols qui parfois eux voient des choses que nous on ne
verrait pas. Vous voyez.»

b- Communiquer ensemble pour une meilleure prise en


charge

Pour travailler ensemble, certains professionnels expriment leurs souhaits de


connaître les missions des autres.
La cadre sage-femme dit ainsi :
- « Ce qu’il faut c’est bien savoir ce que fait l’autre. La difficulté, effectivement, dans des
équipes pluridisciplinaires, parce que c’est le cas en maternité, c’est savoir ce que l’autre
sait faire. Je pense que ça c’est important. Dans la pluridisciplinarité, c’est connaître
l’autre, se faire confiance entre nous et c’est pas obligatoirement évident. Chacun a sa
place. Effectivement, c’est comme le maillon d’une chaîne. Ben chacun a sa place. Chacun
a son rôle. »
La reconnaissance de la place de l’autre nécessite du temps. Lors de l’entretien avec
l’assistante de service social, cette dernière met en valeur sa difficulté et en même temps sa
volonté de prendre sa place dans l’équipe médicale. Selon elle, c’est difficile car chaque
acteur a sa représentation du métier d’Assistant social qui n’est pas forcément la bonne.
Voici son propos.
- Une assistante de service social : « Il faut bien dire que certains ont des
appréhensions, même que, par exemple, quand je leur demande de présenter auprès d’une
famille, il va y avoir des appréhensions parce que c’est lié à la représentation qu’ils ont.

37
C’est vrai qu’y en a qui reste encore avec l’idée qu’une assistante sociale, ça place les
enfants. Son plaisir, c’est de placer les enfants. Ce qui n’est pas le cas du tout. »
Elle me démontra ainsi sa volonté de faire sa place malgré les obstacles :
- Une assistant de service social : « c’est un travail de longue haleine, c’est
effectivement de par la visibilité de notre travail, ils commenceront à appréhender ceux à
quoi on peut servir. »

Par conséquent, on peut noter l’importance de faire sa place en tant que professionnel
ayant une spécialité différente des autres mais complémentaire avec les autres spécialités.
Ces professionnels que j’ai rencontrés sont des salariés. Même en étant salarié d’un service
de pédiatrie, la personne peut avoir des difficultés à faire sa place, à montrer ses
compétences, son utilité. Les associations sont extérieures à l’hôpital. Dans ce cas là,
comment les associations arrivent à montrer la légitimité de leurs interventions ?

C- Un nouveau souffle extérieur à l’hôpital : les


associations

a- L’arrivée des associations à partir d’un constat de


départ

La légitimité d’une intervention commence par un constat de départ. Rappelons que


le travail en partenariat est le fruit d’un constat de départ : Ce constat répondrait à la
question : pourquoi on souhaite s’engager, s’associer ? A partir de quel constat les
associations furent créées ?
L’association « Les Blouses Roses » rappelle le constat de départ :
- Une adhérente de l’association : « Alors cette association a été créée dans le Nord
Pas de Calais déjà en 1961. Mais elle a été créée depuis plus de 60 ans dans toute la
France, c’était à Grenoble, Mme Perrin qui allait à l’époque visiter des malades de
tuberculose dans un sanatorium. Et elle s’est dit, tous ces malades ne font rien de la
journée. Donc le but de cette association était de donner le goût d’être actif et de pas être
coupé de l’extérieur. »
L’association Ludopital fut créée à partir d’un autre constat :

38
- Une adhérente de l’association : « Donc en fait, l’association a démarré…c’est
Bernard Grimber qui a fondé l’association, qui est manipulateur radio au CH de Roubaix.
Euh, donc en fait, lui, il a vu arriver des enfants dans son service juste pour faire une radio
donc y a rien de méchant. Il s’est rendu compte que des enfants étaient un peu traumatisés.
Ils avaient peur de rentrer dans la salle d’examen. Ils avaient peur de se déshabiller pour
faire une radio et euh donc en fait, y a un petit garçon qui est venu avec sa voiture ou je ne
sais plus quel jouet et qu’il l’a oublié et il s’est rendu compte en fait que…Il s’est servi du
petit jouet pour un petit enfant qui est arrivé après et qui pleurait. Il lui a donné et il s’est
rendu compte que ça avait totalement dédramatisé. »

Ces constats de départ ont permis de développer des actions en faveur des enfants
hospitalisés.

b- Les missions des associations à travers leurs


témoignages

L’association les Blouses Roses vient prendre le temps d’écouter les enfants
malades.
– Une adhérente des Blouses Roses : « Alors au sein de l’association, c’est l’écoute, la
présence, un accompagnement du malade mais aussi une activité manuelle euh auprès des
enfants, la lecture, du chant. Euh voila ; que le temps à l’hôpital soit plus agréable. Et puis
si possible que les bénévoles apportent un souffle de l’extérieur. Donc euh, puisque quand
on est hospitalisé, on est coupé de l’extérieur. Donc on fait le lien aussi avec le malade et
l’extérieur. »
D’autre part, l’association Ludopital effectue des animations au sein des hôpitaux en
faisant intervenir des artistes (jongleurs, musiciens…). D’autre part, elle fabrique des
jouets afin de les distribuer aux enfants. Le but de l’association, en donnant les jouets aux
personnels soignants, « c’est vraiment pouvoir resserrer les liens entre le personnel
soignant et les enfants. » selon une adhérente de l’association.
L’association les Clowns de l’Espoir fait intervenir des clowns à l’hôpital.
- Une adhérente des Clowns de l’Espoir : « Ce qu’on recherche, c’est le bien être de
l’enfant. Quand il est à l’hôpital, il devient un enfant malade. Il ne devient plus un enfant.
Donc c’est lui redonner le pouvoir du jeu, de s’amuser, d’oublier la maladie pendant
quelques secondes. C’est aussi quand l’enfant arrive à l’hôpital, c’est aussi…Y a un lien

39
bizarre qui s’installe avec sa famille. Le lien parent-enfant est coupé. Donc c’est aussi
refaire du lien. Notre travail, c’est pas que l’enfant à l’hôpital. C’est 40%. Après t’as toute
la famille, les parents, les frères et sœurs et puis t’as tout le personnel hospitalier où on
travaille avec eux. Temps en temps, avec le personnel hospitalier, y a des échanges qui se
font, quand il y a un soin, pour détendre un peu l’enfant ou rien qu’eux parce qu’ils sont
super stressés. C’est tellement hallucinant ce qu’ils vivent là bas Ils peuvent décharger.
Temps en temps, soit ils nous engueulent et on sait que ça fait parti du jeux soit on devient
confident entre guillemets. »

b-…La constitution des associations

Aujourd’hui, les associations à l’hôpital sont constituées majoritairement de


bénévoles mais également de salariés.
L’association Ludopital est constituée de trois salariés s’occupant de l’organisation
de l’association (développement d’action, secrétariat, comptabilité…), de bénévoles
fabriquant des jouets par exemple et de bénévoles intervenant auprès des enfants
hospitalisés. Ces derniers bénévoles sont des artistes. Selon l’association, « voilà, nos
artistes, généralement, c’est leur métier, nos clowns, sont clowns dans la vie, nos musiciens
sont musiciens dans la vie… »
A l’association Les Blouses Roses, l’équipe est constituée d’administratifs et
d’animatrices. La majorité de l’équipe est composée de bénévoles : plus de 500 bénévoles
dans le Nord Pas de Calais. C’est également le cas à l’association les Clowns de l’Espoir :
quelques salariés, 25 clowns qui interviennent à l’hôpital et d’autres bénévoles qui
s’occupent des manifestations pour l’association ainsi que des bénévoles appelés les
marchands de sable.

Ainsi, les bénévoles sont considérés comme ayant des compétences pour intervenir
dans des services de pédiatrie. Ils interviennent à la demande des hôpitaux. Ils sont ainsi
reconnus.

40
c-…La reconnaissance des associations dans la prise en
charge de l’enfant hospitalisé

En effet, j’ai rencontré trois associations tels que Ludopital, Les Blouses Roses et les
Clowns de l’Espoir qui intervenaient tous à la demande des services de pédiatrie. Voici un
témoignage d’une adhérente de l’association les Blouses Roses :
- Une adhérente de l’association les Blouses Roses : « Donc nous intervenons à la
demande du directeur de la structure et ensuite, il y a une responsable de bénévoles qui fait
le lien entre la structure, les bénévoles et l’association. »
L’association les Clowns de l’Espoir fonctionne également de cette façon :
- Une adhérente des Clowns de l’Espoir : « Si l’hôpital n’adhère pas, c’est foutu. On a
eu le problème avec le centre hospitalier D parce que à la base, c’est pas le service qui
voulait qu’on vienne. Et on a fini par arrêter parce que ça fonctionnait pas en fait. »

Il y a ainsi une reconnaissance des services pédiatrie concernant l’implication des


associations. C’est également ce que pensent les professionnels que j’ai rencontré. Une
assistante sociale considère qu’ « elles font partie de la prise en charge de l’enfant
hospitalisé ». Elle ajoute ceci : « Après, c’est sûr que les associations, c’est un relais ; que
ce soit pour les enfants et les adultes. Ici il y a Choisir l’Espoir. C’est des bénévoles. C’est
à la fois un soutien au sein de l’hôpital et ils peuvent intervenir au domicile. »
En d’autres termes, certains services de pédiatrie font intervenir des associations à
l’hôpital. Ils pensent en effectuant cette démarche que les associations seraient légitimes
dans la prise en charge de l’enfant.

Après analyse des divers entretiens effectués, on constate vraiment que les équipes
hospitalières sont composées d’acteurs multiples. Elles sont complémentaires dans la prise
en charge de l’enfant hospitalisé car leurs missions et leur finalité sont divergentes. Le
travail ensemble nécessite pour eux la connaissance de l’autre : qu’est- ce- que l’autre
fait ? Reconnaître l’acteur dans son rôle, sa place préconise du temps : le temps de se
connaître, le temps de se faire confiance. Aujourd’hui, des associations interviennent au
sein de services de pédiatrie. Elles sont le fruit d’un besoin repéré. Ces associations sont
constituées majoritairement de bénévoles.

41
III- La place des associations dans un service de
pédiatrie

A- De la problématique sociale à l’hypothèse de


recherche

a- Une problématique sociale relevée…

Face à ce constat, il est possible de faire le lien entre la théorie et la pratique et ainsi
construire une problématique sociale. Le travail en partenariat fait intervenir des
compétences différentes. La compétence davantage développée dans la partie d’exploration
théorique et pratique, c’est la compétence professionnelle reconnue par une qualification.
Toutefois, on se rend compte que les associations rencontrées sont composées
essentiellement de bénévoles. Il existe ainsi une différence entre la théorie et la pratique.
En parallèle, à travers l’exploration pratique, j’ai relevé la reconnaissance des
associations par les professionnels des services de pédiatrie. Pourquoi les services
hospitaliers impliquent des associations et d’autres pas ? Qu’est ce que les associations
apportent dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé ? Comment les enfants
hospitalisés, leurs entourages et l’équipe hospitalière perçoivent l’intervention des
associations ? Les associations apporteraient donc autre chose à la prise en charge de
l’enfant hospitalisé.
A partir de ce constat, je construis une question de recherche : quels sont les apports
des associations dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé ?

b- …vers une hypothèse descriptive définie

Face à cette question de recherche, il est possible de construire une hypothèse de


recherche. Une hypothèse de recherche, c’est une réponse à la question de recherche. Dans
un mémoire de recherche en sciences sociales, une hypothèse de recherche peut être
54
descriptive selon le Manuel d’initiation à la recherche en travail social (Lièvre, 2006).
Une hypothèse descriptive pourrait être : les apports des associations sont les

54
Lièvre, P (dir.), (2006). La construction de l’hypothèse. In op. cit.p. 30.

42
compétences des bénévoles. Cette hypothèse descriptive identifierait les apports des
associations. Ces apports seraient davantage ciblés sur les compétences des bénévoles.

B- De l’hypothèse à l’enquête de validation

a- L’hypothèse transformée en un outil d’enquête

Une fois l’hypothèse formulée, il m’est possible de la modifier en un outil d’enquête


auprès de la population. Sur ce tableau suivant, je découpe l’hypothèse en mots clefs. Je
fais ainsi référence à la méthode inscrite dans le manuel d’initiation à la recherche. Selon le
manuel, « Dans la première colonne, nous ferons état des divers termes de l’hypothèse,
dans la seconde des indicateurs correspondants, et enfin des questions incontournables qui
devraient être posées à la population (Lièvre, 2006, p. 83) »55

TERMES DE INDICATEURS QUESTIONS


L’HYPOTHESE INCONTOURNABLES
Apports Indicateurs objectifs A partir de quel constat
Missions votre association fut
Objectifs de travail créée ?
Constat de départ Quelles compétences faut-
il avoir pour être adhérent
de cette association ?
Quels sont vos objectifs de
travail ?
Quelle est la finalité de
votre intervention ?
Compétences Indicateurs subjectifs : Qu’apporte pour vous
bénévoles Appréciation négative, positive de la l’implication des
part des associations, des professionnels associations au sein de ce
de service de pédiatrie, des enfants service de pédiatrie ?
Indicateur objectif :
Le bénévolat à travers la théorie

55
Lièvre, P (dir.), (2006, p. 83). La construction de l’hypothèse. In op. cit. p. 30.

43
Dans l’hypothèse, il a des termes spécifiques : « les apports », « les compétences des
bénévoles ».

b- Les apports des associations à travers la subjectivité et


l’objectivité

D’une part, les apports renvoient à des indicateurs objectifs : Ces derniers sont des
indicateurs issus de la théorie. Cette théorie renvoie à l’exploration théorique que j’ai
développée au début de ce mémoire : le partenariat. Les associations deviennent des
partenaires dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé. Selon la théorie du partenariat, le
partenariat engage la complémentarité des acteurs. Les associations seraient
complémentaires dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé. Cette complémentarité est
le fruit de leur différence : des missions différentes des services de pédiatrie. Ce sont des
indicateurs objectifs issue de la théorie. Pour connaître les missions des associations, il
serait ainsi judicieux d’interroger directement les associations et ainsi utiliser comme outil
le questionnaire. A partir de quel constat votre association fut-elle créée ? Quelles
compétences faut-il avoir pour être adhérent de cette association ? Quels sont vos objectifs
de travail ? Quelle est la finalité de votre intervention ? Ces apports sont davantage
généraux.

D’autre part, les compétences des bénévoles sont des apports plus spécifiques. Elles
peuvent être subjectives en fonction de l’appréciation que les professionnels, les enfants
hospitalisés, leur entourage, et les associations elles-mêmes se font des compétences des
bénévoles. Mais ces indicateurs peuvent être également objectifs car des auteurs ont étudié
sur les compétences des bénévoles. L’auteur B.Halba, cite dans son ouvrage « Bénévolat et
volontariat en France et dans le monde », le centre d’études et d’information sur le
volontariat (1974). Selon ce dernier, « le bénévole ou le volontaire est celui qui s’engage
(notion d’engagement), de son plein gré (notion de liberté), de manière désintéressée
(notion d’acte sans but lucratif), dans une action organisée (notion d’appartenance à un
groupe, à une structure), au service de la communauté (notion d’intérêt commun) (p. 10). »
56
Les compétences à relever dans cette définition seraient :

56
Centre d’études et d’information sur le volontariat (1974). In Halba, B. (2003, p. 10). Bénévolat et
volontariat en France et dans le monde. Paris : La documentation française

44
- L’altruisme : le bénévole a un intérêt pour autrui.
- La solidarité : il va à la rencontre de l’enfant hospitalisé et donne de son temps.
- Un engagement citoyen : en se mettant au service de la communauté, il
considère ne pas exclure les personnes fragilisées : les malades, les sans domicile fixe…

Ainsi, à partir de cette réflexion, il est possible pour valider voir infirmer
l’hypothèse, d’utiliser comme outil l’exploration théorique et l’exploration pratique.
L’exploration théorique développerait les compétences des bénévoles à travers des
auteurs qui ont étudié ce phénomène. L’exploration pratique développerait les apports des
associations de façon générale (les missions, les objectifs de travail des associations) et de
façon plus spécifique concernant les compétences des bénévoles à travers l’appréciation
des associations elles-mêmes, des professionnels de services de pédiatrie et du public
accueilli (les enfants hospitalisés et son entourage). Il y aurait ainsi plusieurs grilles
d’entretiens en fonction de la personne interrogée. L’outil utilisé serait ainsi le
questionnaire. Le questionnaire serait adapté au public interviewé.

45
CONCLUSION

Sensibilisée à la situation des enfants hospitalisés, un principe fondamental m’a


accompagné tout au long de ce mémoire : une meilleure prise en charge des enfants à
l’hôpital. A partir de ce principe, à partir de reportages télévisés montrant l’implication des
associations à l’hôpital et à partir de ma représentation du partenariat issue d’expériences
et issue de ma formation théorique, j’ai souhaité en savoir plus sur le travail de partenariat
au sein des services de pédiatrie. Comment les équipes hospitalières pluridisciplinaires
travaillent t-elles ensemble pour une meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé ?
Dans l’exploration pratique, j’ai essayé de définir le concept de partenariat. Le
partenariat est un concept pouvant apporter une réponse à la complexité des situations
individuelles. Les acteurs souhaitant agir de cette façon travaillerait ensemble autour d’un
projet en commun. En tant que future assistante de service social, j’ai toujours estimé que
je ne travaillais pas seule. Ces acteurs sont différents de par leur place dans une structure.
C’est la dimension professionnelle et institutionnelle de l’acteur. Une autre dimension
interagit également dans le travail en partenariat, c’est la dimension personnelle. La
communication entre les partenaires devient ainsi convergente voire proche. Pour moi,
cette communication est « une bouffée de savoirs » pour tendre vers une finalité du
travailleur social : répondre au mieux aux besoins de la personne accueillie. Les services
hospitaliers pour tendre vers cette finalité ont cherché à améliorer les conditions
d’hospitalisation de l’enfant. A travers les témoignages des enfants dans l’ouvrage
« L’hôpital raconté par les enfants », on distinguerait des besoins. Ces besoins sont inscrits
dans la législation de l’enfant hospitalisé. Ce travail de réflexion sur l’amélioration de
l’hospitalisation de l’enfant s’est construit au fil du temps. Il évite ainsi des effets de la
maladie qui pourraient être négatifs sur l’enfant et son entourage. Aujourd’hui, de
nombreux acteurs interviennent auprès de l’enfant, notamment les associations.
Par la suite, l’exploration pratique m’a permis d’étayer mon sujet de recherche. Cette
enquête sur le terrain fut enrichissante. Les personnes interrogées considéraient que tout le
monde était impliqué dans la prise charge de l’enfant hospitalisé. Mais en même temps, ces
acteurs ne travaillaient pas forcément ensemble. Avant de travailler ensemble, des
professionnels souhaitaient avant tout faire leur place.
Peu à peu les associations font leur place dans les services de pédiatrie. Elles sont
reconnues par des services de pédiatrie grâce à leurs apports. Un apport que j’ai pu relevé,
ce sont les compétences des bénévoles.

46
Ce mémoire aurait pu faire l’objet d’un autre mémoire : les apports sont les
compétences des bénévoles.
Ma mission en tant qu’éventuelle assistante de service social dans un service de
pédiatrie est d’accompagner l’enfant hospitalisé et son entourage jusqu'à une possible
sortie de l’enfant. Cet accompagnement s’inscrit en fonction des besoins du public.
J’imagine dans cette structure, un travail en partenariat avec les associations. Les
travailleurs sociaux doivent constamment développer leurs actions en fonction des attentes
des usagers. Les besoins des personnes accueillies différent à un instant T et selon
l’individu. Le changement d’actions répond à une notion d’éthique : je fais ainsi évoluer
ma place professionnelle selon le projet des personnes. Recueillir les besoins de l’enfant et
de son entourage passerait par une intervention sociale d’intérêt collectif. J’imagine
informer les associations sur mes missions inscrites dans un cadre institutionnel et législatif
en pointant un objectif : recueillir la parole de l’enfant et de sa famille. J’échange avec eux
sur leur propre mission : prendre le temps d’écouter l’enfant, la famille, rendre
l’hospitalisation plus agréable…A partir des opinions du service de pédiatrie, des
associations, des personnes accueillies, j’imagine un café-famille avec le soutien des
bénévoles. Autour d’un café, les parents échangeraient sur leurs besoins, leurs attentes. Le
recueil des besoins ferait l’objet d’une réunion avec l’association : qui peut répondre à ce
besoin en fonction de son cadre d’intervention ? En même temps, j’imagine avec les
associations, la création d’un temps de parole des enfants. Qu’est ce qu’ils souhaiteraient à
l’hôpital ? Les bénévoles ont des compétences dans l’animation de l’enfant. A travers le
jeux, le dessin, l’enfant pourrait ainsi s’exprimer et raconter ce qu’il vit à l’hôpital comme
dans ce poème rédigé par des enfants hospitalisés.
« Ce que j’aimerais
Un hôpital en forme de fleur
Dont le cœur, de toutes les couleurs
Serait un lieu de rencontre pour les enfants et leurs parents…»57

57
Angélique et al, (1999, p. 15). Ce que j’aimerais. In Sparadrap, Ministère chargé de la santé. L’hôpital
raconté par les enfants. Paris : Sparadrap

47
Annexe1 : Bibliographie

Ouvrages consultés

Chabanier, J. (2000). De l’équipe au réseau : Les interventions dans le champ de la


pratique socio-médico psycho pédagogique. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble

Dhume, F. (2001). Du travail social au travail ensemble : Le partenariat dans le champ


des politiques sociales. Paris : Actualités sociales hebdomadaires

Douchain, F. (2001). Pédiatrie hospitalière. Paris : Doin

Graindorge, C. (2001). Comprendre l'enfant malade : Du traumatisme à la restauration


psychique. Paris : Dunod

Halba, B. (2003). Bénévolat et volontariat en France et dans le monde. Paris : La


documentation française

Le Bot, J.M. (2002). Aux fondements du « lien social » : Introduction à une sociologie de
la personne. Condé-sur-Noireau, France. : L’harmattan

Lièvre, P. (dir.), (2006). Manuel d’initiation à la recherche en travail social (2ème édition).
Rennes : Editions de l’école nationale de la santé publique

Lindquist, I. (1985). L’enfant à l’hôpital : La thérapie par le jeu. Issy les moulineaux :
ESF

Ministère de l’emploi et de la solidarité. (2002). Vocabulaire du domaine social :


commission de terminologie et de néologie du domaine social. Bulletin officiel solidarité-
santé, n°2002/1 bis. Paris : Ministère de l’emploi et de la solidarité, Direction de l’action
sociale

48
Placiard, J.C. (2004). Le bénévolat : Valeurs et rôle dans l’action sociale. Paris : Weka

Rossant, L. (1984). L’hospitalisation des enfants. Paris : Presses universitaires de France


Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe, (pp
17-21). Paris : Editions de l’école nationale de la santé publique

Sparadrap, Ministère chargé de la santé. (1995). L’hôpital raconté par les enfants. Paris :
Sparadrap

Vidalenc, E. (2002). Le défi du partenariat. Paris : L’harmattan

Pages Internet consultées

Centre hospitalier de Tulle, Charte européenne des enfants hospitalisés, rédigée à LEIDEN
(Pays-Bas) en 1988, www.ch-tulle.fr/charte_enfant.htm,

Ministère des affaires sociales et de la solidarité nationale. (1983). Circulaire n°83-24 du


1er août 1983 relative à l’hospitalisation des enfants. [En ligne] http://www.apache-
france.com/media/circ_hospi_1983.pdf

Sparadrap. (2004). Des dessins d’enfants sur la présence des parents à l’hôpital. [En ligne]
http://www.sparadrap.org/asp/placeparents.asp?THE_Id=2&i_lang=1

Dictionnaires consultés

Robert, P. (2001). Le petit Robert des noms propres. Paris : Dictionnaires Le Robert

Le petit Larousse : Dictionnaire encyclopédique. Paris : Larousse

Cours consultés

Delaval, D. (2004), La méthodologie de projet[Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise

Yanoussi. (2004). Sociologie urbaine et rurale [Notes de cours]. I.R.T.S Métropole


Lilloise

49
Annexe 2 : Grilles d’entretien

) A destination de l’Assistant de service social du


service de pédiatrie
Personne interrogée

Profession :
Lieu d’exercice :
Depuis quand exercez-vous dans ce service ?

Compétences

Quelles sont vos missions ?


Vos missions découlent de quel constat ?
Quel est le but recherché pour l’enfant ?
Quelles réponses apportez-vous à la douleur physique et psychologique de l’enfant ?

Communication

Comment garantissez-vous le lien social autour de l’enfant hospitalisé ?


Comment entretenez-vous des relations avec : ?
- l’enfant hospitalisé ?
- l ‘équipe hospitalière ?
- la famille de l’enfant hospitalisé ?
Qu’est-ce que vous pensez de l’intervention des associations auprès des enfants ?
Travaillez-vous avec eux ? Si oui, dans quel objectif ?

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? -----------------------------------------------------------------

50
) A destination du milieu associatif ayant un lien avec
le service de pédiatrie

Personne interrogée

Profession ou autre (bénévole,…) :


Depuis quand exercez-vous dans cette association ?

Contrat

Avez-vous passé un contrat avec le service de pédiatrie pour intervenir ? :


Si oui, quels sont pour vous les points importants au bénéfice
- de l’enfant hospitalisé ?
- de l’équipe hospitalière ?

Compétences

Quels sont vos objectifs de travail ?


Quel est votre but recherché ?
Quelles compétences avez-vous dû acquérir ?
Quelles sont vos techniques de travail ?
De qui est composé votre association ?
Comment jugez-vous que votre intervention est bénéfique à l’enfant ?
Comment entrez-vous en relation avec l’enfant ?

Organisation

Comment votre intervention s’organise au service de pédiatrie ?


- Selon quelle durée ?
- A la demande de qui ?
Avez – vous des échanges avec le service de pédiatrie ? Ces échanges sont de quelles
natures ?

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ? -----------------------------------------------------------------

51
) A destination de l’équipe médicale pédiatrique

Personne interrogée

Profession :

Lieu d’exercice :

Depuis quand exercez-vous dans ce service ?

Compétences

Quels sont vos objectifs de travail ?

Quel est le but recherché pour l’enfant ?

Quelles réponses apportez-vous à la douleur physique et psychologique de l’enfant ?

Communication

Comment garantissez-vous le lien social autour de l’enfant hospitalisé ?

Comment entretenez-vous des relations avec : ?

- l’enfant hospitalisé ?

- l ‘équipe hospitalière ?

- la famille de l’enfant hospitalisé ?

Qu’est-ce que vous pensez de l’intervention des associations auprès des enfants ?

Travaillez-vous avec eux ? Si oui, dans quel objectif ?

Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?

52
Annexe 3 : Autorisation par l’association
Sparadrap pour la reprise du dessin de Florian

53

Vous aimerez peut-être aussi