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Mémoire d’initiation à la recherche en travail social
En vue de l’obtention du Diplôme d’Etat d’Assistant de Service Social
Sonia DEFIVES
Nadjaso0405@voila.fr
Etudiante Assistante de service social Promotion 2004-2007
Etablissement de formation : Institut Régional du Travail Social (I.R.T.S) Loos
1
SOMMAIRE
INTRODUCTION ............................................................................................................... 4
2
DEUXIEME PARTIE : AU CENTRE D’UN TRAVAIL ENSEMBLE : LA PLACE DE L’ENFANT
HOSPITALISE ..................................................................................................................... 21
3
Introduction
Tout a commencé par ma sensibilité à la situation des enfants hospitalisés lors des
actualités de journaux télévisés. J’avais le sentiment que les enfants hospitalisés, perdaient
pendant leur hospitalisation, le lien avec l’école, leurs familles. J’avais imaginé également
la peur de l’enfant face à une équipe hospitalière qu’il n’a jamais vue. Mais en même
temps, les actualités m’ont apporté un autre regard sur l’hospitalisation de l’enfant : les
rires de l’enfant face à la présence de ses parents, face à des hommes au nez rouge et au
chapeau pointu et face à la main du médecin qui le rassure. J’ai ainsi commencé ce
mémoire de recherche d’Assistant de service social (A.S.) en parlant du bonheur.
Comment le bonheur peut être garanti chez l’enfant hospitalisé ? Par la suite, j’ai compris
que cette recherche pourrait être difficile car le bonheur n’est pas évaluable. Il varie selon
l’individu. C’est pourquoi, j’ai rebondi sur autre chose : la place des associations à
l’hôpital tels que les clowns à l’hôpital. Les associations deviendraient des acteurs dans la
prise en charge de l’enfant hospitalisé. Cette réflexion m’a renvoyée à une notion que j’ai
apprise au cours de ma formation : le partenariat. Est-ce que les associations font partie de
l’équipe hospitalière ? Leurs interventions renforcent-elles la prise en charge des enfants
dans les services de pédiatrie ?
Dans une première partie, je m’attacherai à présenter ma vision du partenariat en
étayant mes propos par une connaissance livresque. J’essayerai ainsi de faire le lien entre
la théorie et mon expérience personnelle, entre la théorie et mes questionnements sur la
prise en charge de l’enfant hospitalisé.
Cette exploration pratique continuera dans la deuxième partie. Je chercherai ainsi à
avoir une vision globale de la prise en charge de l’enfant hospitalisé en développant plus
particulièrement la dimension éthique des services de pédiatrie. En travaillant en
partenariat, l’hôpital aurait la préoccupation de répondre aux besoins de l’enfant.
Toute cette recherche me permettra de poser une question de départ : Comment les
équipes hospitalières pluridisciplinaires travaillent t-elles ensemble pour une meilleure
prise en charge de l’enfant ? Pour étayer ma recherche, j’interrogerai des professionnels
s’occupant d’enfants hospitalisés.
4
Ma sensibilité à la situation des enfants
hospitalisés vers une question de départ
« Qu’est-ce que l’opération pièces jaunes a permis d’installer dans votre service ? »
disait la présentatrice Claire Chazal dans son journal de 20h sur Tf1, le 21 janvier 2006, au
Docteur Patrick Boutard, responsable de l’unité oncologie hématologie pédiatrique du
CHU de Caen. Ce dernier rétorqua : « Dans le service, elle a principalement tourné autour
de la prise en charge de la douleur dans la mesure où l’hospitalisation dans des conditions
où on ne prend pas en charge sa douleur aboutit à des comportements extrêmement
difficiles, des soins qu’on n’arrive pas à proposer aux enfants et également une souffrance
des soignants ; donc à la fois les enfants et les soignants souffrent lorsqu’on ne prend pas
en charge les douleurs et qu’elles aboutissent à un repli sur soi de l’enfant et qu’il n’arrive
plus à communiquer. » L’action pièces jaunes a ainsi permis de créer dans ce service de
pédiatrie des lieux de vie pour que l’enfant puisse recevoir ses parents dans de meilleures
conditions.
Autrement dit, la prise en charge de la douleur de l’enfant selon les données de
l’actualité ne serait plus que médicale. Elle répondrait également aux besoins de l’enfant
d’être accompagné de ses parents, de prendre le temps de jouer. L’actualité montre ainsi
dans ces reportages l’importance d’aider les enfants hospitalisés à mieux vivre les
moments de souffrance liés à la maladie. Elle nous fait part du souci de l’hôpital de tendre
vers un mieux être des enfants et des parents en faisant intervenir des associations par
exemple.
Ainsi, selon l’actualité, de nouveaux acteurs interviennent à l’hôpital. Des
associations de clowns, des associations cherchant à réaliser le rêve d’un enfant entre
autres viennent travailler auprès de services de pédiatrie. Pourquoi ces associations se
créent-elles aujourd’hui ? Elles font sans doute partie intégrante du traitement de l’enfant.
L’enfant serait entouré par de multiples acteurs concourant à son mieux être : les
professionnels de santé, l’Assistant de service social, les associations... Cette équipe serait
de cette façon pluridisciplinaire et travaillerait ensemble pour la prise en charge de l’enfant
hospitalisé. Ces hypothèses m’ont amenée à constater que l’hôpital pédiatrique travaille en
partenariat avec d’autres acteurs.
5
Je souhaite parler du partenariat car je pense que c’est une forme de travail pouvant
prendre en compte la globalité de la personne dans son accompagnement. Cette opinion est
le fruit de mon expérience au sein du service social de la Caisse Régionale d’Assurance
Maladie (CRAM) Nord Picardie. Au cours du stage SP41, en tant qu’Assistante de Service
Social stagiaire, j’ai pu m’investir dans la mission « accès aux soins » auprès de personnes
sur le point de sortir de prison. Le service social de la CRAM Nord Picardie a un
partenariat avec une prison de la région. L’A.S intervient dans cette prison une journée
tous les deux/trois mois. Le premier objectif de ces journées est d’échanger, d’une part,
entre professionnels, sur les pratiques de chacun. Lors de la journée du mois de février, les
professionnels qui étaient présents sont la Mission Locale, la Préfecture, l’Abej2, le barreau
entre autres. Le deuxième objectif est d’informer au mieux les usagers sur les démarches
qu’ils devront engager à leur sortie de prison. Chaque professionnel intervenant a un
objectif de par ses missions institutionnelles. Par exemple, l’AS de la CRAM Nord
Picardie a comme objectif l’accès aux soins de la personne sortant de prison. La finalité
générale de l’ensemble de ces partenaires est l’insertion sociale des personnes sortant de
prison.
L’intervention d’une équipe pluridisciplinaire auprès des sortants de prison a
nécessité une réflexion au préalable. Pourquoi les interventions de ces acteurs seraient-elles
nécessaires à l’insertion de la personne ? Quelles sont leurs compétences ? A la lumière de
cette expérience, je fais ainsi un parallèle avec l’intervention des associations au sein d’un
service de pédiatrie. Pourquoi les associations viennent-elles agir auprès du service ?
Deviennent-elles des partenaires dans la prise en charge de l’enfant ? Font-elles partie de
l’équipe hospitalière ?
Toute cette réflexion m’amène à poser une question de départ : Comment les
équipes hospitalières pluridisciplinaires travaillent-elles ensemble autour d’une
meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé ?
1
Stage professionnel n°4 : Du 19/09/2006 au 23/03/07 au service social de la CRAM Nord Picardie
2
Association Baptiste Pour l’Entraide et la Jeunesse
6
réfléchi à ce concept et sur ma propre représentation en fonction de mon expérience
professionnelle.
3
Douchain, F. (2001). Pédiatrie hospitalière. Paris : Doin
7
Première partie :
Le partenariat :
un concept à la fois complexe et indispensable
8
Je me suis rendue compte, de par l’actualité, qu’un nouvel acteur intervenait auprès
de l’enfant : l’association « le rire médecin ». Voici un extrait d’un reportage télévisé
diffusé sur une chaîne télévisée, le 22 novembre 2006 à l’hôpital Timone à Marseille.
« Des clowns à l’hôpital, pas étonnants. Ils font partie intégrante de l’équipe médicale et se
rendent ici quatre fois par semaine. Rien n’est moins évident que de rire quand on souffre.
Grâce à ces artistes, les petits patients mettent leur maladie entre parenthèses. »
L’association « le rire médecin » agit ainsi dans des services de pédiatrie. L’objectif de
cette association consiste à faire rire l’enfant malgré la maladie. L’actualité nous montre
que des services de pédiatrie ne se limitent plus à l’aspect médical dans la prise en charge
de l’enfant hospitalisé. Ils cherchent à faire intervenir des associations favorisant d’autres
besoins pour l’enfant : le besoin de rire, de jouer, de s’évader, d’oublier pendant quelques
instants la maladie.
9
I- Le partenariat, un concept pouvant apporter
une réponse à la complexité des situations
individuelles
Qu’entend-on par partenariat ? Partir des définitions des dictionnaires peut rendre la
compréhension de ce mot plus rationnelle. Le néologisme « partenariat » est bâti à partir du
terme « partenaire ». Ce terme n’est apparu qu’au 19ème siècle. Il est appliqué dans de
nombreux domaines tels que le sport, le jeu, le commerce et le social. Le mot est ainsi
polysémique du fait de son usage hétéroclite.
4
Partenariat. In Robert, P. (2001). Le petit Robert des noms propres. Paris : Dictionnaires Le Robert
5
Partenariat. (2002). Ministère de l’emploi et de la solidarité. Vocabulaire du domaine social : Commission
de terminologie et de néologie du domaine social. Bulletin officiel solidarité-santé, n°2002/1 bis. Paris :
Ministère de l’emploi et de la solidarité, Direction de l’action sociale
10
Le dictionnaire critique de l’action sociale propose un autre éclaircissement
quasiment identique à la définition précédente : « Un rapport complémentaire et équitable
entre deux parties différentes par leur nature, leur mission, leurs activités, leurs ressources
et leur mode de fonctionnement. Dans ce rapport, les deux parties ont des contributions
mutuelles, différentes mais jugées essentielles. (1995) 6» Il rajoute que « Le partenariat est
donc fondé sur un respect et une reconnaissance mutuelle des contributions et des parties
impliquées dans un rapport d’interdépendance. De plus, le partenariat laisse place à des
espaces de négociation où les parties peuvent définir leur projet commun.7 »
6
Chauvière, JY. (1995). Partenariat. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Paris : Bayard
7
Ibid.
11
En d’autres termes, les partenaires différents et complémentaires travailleraient
ensemble autour d’un projet en commun tout en respectant la place de chacun dans le
projet. Ces définitions me renvoient à une autre hypothèse : le partenariat permet aux
acteurs de régler ensemble la complexité des situations individuelles. Ces situations
seraient complexes car chaque individu est placé au centre de son environnement (familial,
professionnel…).
D’après des travaux récents de Dhume , il apparaît que le partenariat met en exergue
une approche systémique (Dhume, 2001).8 L’approche systémique considère que le
contexte entourant l’individu est à prendre en considération. Par exemple, le contexte
familial peut avoir des répercussions sur l’enfant hospitalisé et inversement ainsi que le
contexte psychologique de l’enfant mais également le contexte médical. Quelles
conséquences la maladie a-t-elle sur l’enfant et son entourage ? Pour assurer un
accompagnement répondant aux besoins de l’enfant, il faut prendre en compte ces
différents contextes. La systémique traite les différents aspects de l’individu en articulation
les uns avec les autres.
Ainsi, la prise en charge d’un individu serait globale. Pour étayer ce propos, je me
réfère à un cours qui m’a été donné dans le domaine de la santé. Ce cours fut introduit par
l’importance de prendre en compte tous les problèmes de l’individu9. En d’autres termes,
la maladie a des répercussions sur l’individu : son environnement social et familial entre
autres. Dans les services de pédiatrie, ces différents aspects seraient traités par de multiples
professionnels en fonction de leurs champs d’intervention : médical, psychologique, social
8
Dhume, F. (2001). Du travail social au travail ensemble : Le partenariat dans le champ des politiques
sociales. Paris : Actualités sociales hebdomadaires
9
Mailly, G. (2004). La santé [Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise
12
entre autres. De ce fait, il montre l’importance de rapprocher les intervenants ensemble
pour la prise en charge de l’individu de façon globale.
Pour Dhume, dans son ouvrage « Du travail social au travail ensemble », « aucun
acteur ou aucune institution n’a en soi les capacités et les compétences de traiter
l’ensemble de la complexité des situations individuelles (Dhume, 2001, p. 27). »10
De ce fait, mon hypothèse est que le partenariat serait ainsi une solution pour ces
situations individuelles. Le partenariat éviterait la solitude de l’institution face à la
complexité des situations à régler. La réflexion de Dhume sur l’incapacité d’une institution
à gérer toute la complexité des situations individuelles peut s’appliquer dans les services de
pédiatrie. Ce n’est pas anodin si à un moment de l’histoire, les services de pédiatrie ont
ouvert vers l’extérieur. Ce n’est pas anodin si des associations sont venues travailler auprès
de l’équipe pédiatrique. C’est qu’il existe un besoin. Un besoin de la part de l’hôpital de
traiter à la fois l’aspect médical de l’enfant hospitalisé mais également un besoin de traiter
la prise en charge globale de l’enfant. L’hôpital fait appel à d’autres partenaires, d’autres
professionnels pour répondre à des besoins autres que médicaux, pour dénouer une
situation non traitable par lui. Ce travail collectif découle du fait qu’une institution ne peut
pas traiter seule les difficultés d’une situation.
Par conséquent, les auteurs que je viens de citer sont unanimes sur cette façon de
travailler auprès de l’usager. Le sociologue Johari dans la fenêtre de Johari considère qu’en
fonction des compétences, des acquis, l’acteur a une seule vision de l’usager d’où
l’importance de s’inscrire dans une dynamique partenariale (Yanoussi, 2004).11 Ce
partenariat reflèterait la dimension éthique des acteurs. Les professionnels, en choisissant
de travailler avec d’autres, reconnaissent leurs limites d’intervention, leurs limites de
compétence. Socrate disait que « c’est ainsi que les ignorants de cette catégorie évitent de
se tromper : ils s’en remettent à d’autres, à ceux qu’ils ignorent. (1920, citées par
Chabanier, 2002) »12 En se réunissant ensemble, ils deviennent complémentaires dans
l’accompagnement d’une personne.
10
op. cit. p. 11
11
Yanoussi. (2004). Sociologie urbaine et rurale [Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise
12
Socrate. (1920). In Chabanier, J. (2000, p. 21). De l’équipe au réseau : Les interventions dans le champ de
la pratique socio-médico psycho pédagogique. Grenoble : Presses universitaires de Grenoble
13
II- La complémentarité des acteurs…
a- L’environnement du professionnel
Le partenariat nécessite une complémentarité entre les acteurs. Rappelons dans les
définitions cette condition à partir de mots clefs :
- « coopération entre des personnes ou des institutions généralement différentes par
leur nature et leurs activités. »13
- « Un rapport complémentaire et équitable entre deux parties différentes par leur
nature, leur mission, leurs activités, leurs ressources et leur mode de fonctionnement »14
- « L’apport de contributions mutuelles différentes (financement, personnel…)… »15
13
op. cit. p. 9
14
op. cit. p. 10
15
op. cit. p. 10
14
b- Les acteurs apportent chacun leurs compétences
D’une part, un acteur peut avoir des compétences : « c’est avoir des ressources
(connaissances, savoir-faire, méthodes de raisonnement, aptitudes comportementales…)
pour agir avec compétence. »18
D’autre part, il peut être compétent : « c’est être capable d’agir avec pertinence et
compétence dans une situation de travail (activité à réaliser, événement auquel il faut faire
face, problème à résoudre, projet à réaliser…). C’est mettre en œuvre une pratique
professionnelle pertinente tout en mobilisant une combinatoire appropriée de
« ressources » (savoirs, savoir-faire, comportements, modes de raisonnement…). On se
réfère ici au domaine de l’action. »19
Enfin, la compétence globale de la personne peut être affirmée grâce à
l’appropriation de l’individu d’une qualification : « c’est l’aptitude à exercer un emploi.
Elle définit « le seuil d’entrée » pour cet emploi, les aptitudes minimales qu’il faut avoir
pour pouvoir l’exercer. Il peut bien entendu, s’agir d’un diplôme, d’un titre, de la
validation de l’expérience. Les diplômes, c’est important. »20
Somme toute, il est possible que les acteurs entourant l’enfant hospitalisé aient des
compétences de par l’acquisition d’un diplôme par exemple. Toutefois, de par l’actualité,
on se rend compte que des associations intervenant auprès de l’enfant hospitalisé sont
constituées de bénévoles. Un bénévole, n’est-ce pas quelqu’un n’ayant pas forcément de
diplôme ? S’il ne faut pas forcément de diplôme pour être bénévole, quelles sont ses
compétences ? Cette question sera développée par la suite dans les entretiens auprès des
16
Contribution. (1995). In Le petit Larousse : dictionnaire encyclopédique. Paris : Larousse
17
Barreyre, JY. (1995). La compétence. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Paris : Bayard
18
Ibid.
19
Ibid.
20
Ibid.
15
professionnels. De plus, le rapport complémentaire entre les acteurs doit être à la fois
différent selon les définitions du partenariat vues précédemment ; différent de par leur
nature, leurs activités, leurs missions, leur mode de fonctionnement. Ce rapport est
complémentaire du à cette différence. Ces différences s’allient ensemble car les acteurs ont
un projet en commun. La différence peut-être à la fois enrichissante et difficile car selon
notre position professionnelle et personnelle, la communication semble différente.
a- Le message
La communication est un concept. En effet, elle est inscrite dans le dictionnaire des
concepts clés (Raynal & Rieunier, 2003)21. Un émetteur transmet un message au récepteur.
On parle ainsi de schéma de communication. Le dictionnaire critique de l’action sociale
donne un éclaircissement sur ce qu’est un message. Un message est « protéiforme »
(Mayer, 2003)22. On distingue ainsi une communication verbale (mots, conversation,
dialogue…) et une communication non verbale telles que les activités sensorielles,
corporelles et motrices.
21
Raynal, L. & Rieunier. (2003). Le schéma de communication. In Raynal, L. & Rieunier,A. Pédagogie :
Dictionnaire des concepts clefs 2003. Presses universitaires de France : Paris
22
Mayer, V. (1995). La communication. In Barreyre, Bouquet, Chartreau & Lassus,A. Nouveau dictionnaire
critique de l’action sociale. Bayard : Paris.
23
Individu. (1995). Le petit Larousse : dictionnaire encyclopédique. Paris : Larousse
16
situe le plus souvent à la croisée de 3 dimensions qui se recoupent au moins partiellement
et interagissent : la dimension personnelle et ce dont chacun est porteur, la dimension
professionnelle, qui concerne l’espace du métier exercé, la dimension institutionnelle, qui
concerne l’espace du métier exercé (Dhume, 2001, p. 152). »24 Le partenariat est ainsi
complexe car il prend en compte les interactions entre individus, l’individu étant inscrit
dans un mode de pensées. La communication entre acteurs peut paraître ainsi difficile.
L’individu doit donc s’approprier ses notions ( ses pensées, ses opinions) et s’approprier
les notions des autres. Pourquoi je réagis de cette façon et pourquoi l’autre a une telle
réaction ?
a- …entre engagements …
24
Dhume, F. (2001, p. 152), op. cit.p. 11.
25
Vidalenc, E. (2003). Le défi du partenariat : Propositions pour un travail social sécurisé. Paris :
L’harmattan :
17
réussite ou des risques de disfonctionnement d’un projet » 26 Un préalable indispensable à
la réussite du projet serait la motivation des acteurs. Est-ce que les acteurs se sentent
mobilisés dans le projet ? La mobilisation des acteurs renverrait à la notion d’engagement.
b- …et responsabilités
26
Delaval, D. (2004). La méthodologie de projet[Notes de cours]. I.R.T.S Métropole Lilloise
27
Dhume, F. (2001, p. 107), op. cit.p. 11.
28
Dhume, F. (2001, p. 105), op. cit.p. 11.
29
Dhume, F. (2001, p. 99), op. cit.p. 11.
18
renvoie à mon expérience professionnelle. Lors du stage de 2ème année30, dans un centre
social, j’ai travaillé auprès de l’Assistante de service social ayant pour mission l’accès au
logement des personnes défavorisées. Durant la 2ème période de ce stage, j’étais auprès des
conseillers en économie sociale et familiale, dans le cadre du dispositif Revenu Minimum
d’Insertion (RMI). Je pense que la difficulté d’avoir un logement a des répercussions sur
l’accès à un travail et inversement. Certains bailleurs ne souhaitent pas avoir des locataires
percevant le RMI craignant l’instabilité des ressources. Et en même temps, la personne a
besoin de se stabiliser dans un logement pour trouver un emploi. J’ai demandé si les deux
services travaillaient ensemble pour la prise en charge d’un même usager. Ces
professionnels différents et complémentaires ne le souhaitaient pas. Il est vrai qu’il peut
être difficile de travailler avec une personne n’ayant pas la même optique qu’une autre.
Toutefois, je pense que lorsqu’on accompagne une personne, il faut essayer de dépasser les
à priori et prendre sur soi.
On a vu que les acteurs pouvaient s’engager autour d’un projet en commun, un enjeu
commun. Le projet est le fruit d’un besoin repéré. C’est ce que l’ouvrage « Assistant social
aujourd’hui » de Bouquet, B & Garcette, C met en valeur en 2002. Selon cet ouvrage, le
projet comporte plusieurs phases. La 1ère phase, c’est « l’identification d’un projet
provoqué par des éléments déclencheurs (demandes, besoins repérés) (Bouquet, B &
Garcette, C. 2002) »31 L’origine du projet vient également d’un problème identifié selon le
30
Stage Professionnel n°3 : Du 05/09/05 au 03/03/06
31
Bouquet, B. & Garcette, C. (2002, p. 83). Assistant Social aujourd’hui 2ème édition. Paris : Maloine :
19
cours de M. Delaval. Pour argumenter son propos, il cite dans son cours Boutinet J.P.
Selon ce dernier, le projet vise à « une préoccupation diffuse ou pleinement consciente qui
oblige l’individu à savoir ce qu’il veut et comment il souhaite s’orienter pour le
réaliser »32. Il est le fruit d’une demande ou d’une situation problématique. Par exemple,
les associations de clowns interviendraient de plus en plus au sein de services de pédiatrie.
Il faudrait savoir à partir de quel constat ces associations furent créées.
32
Delaval, D. (2004), op. cit.p. 17
33
Loubat, J.R. (2002). Instaurer la relation de service en action sociale et médico-sociale. Paris : Dunod
34
Ibid.
20
Deuxième partie :
Au centre d’un travail ensemble :
la place de l’enfant hospitalisé
21
I- La prise en charge de l’enfant hospitalisé à
travers l’histoire
Ainsi, la prise en charge de l’enfant hospitalisé fut construite par son histoire, par
l’implication d’individus, d’une part, et par l’implication de l’univers social d’autre part.
Cette prise en charge de l’enfant évolue ainsi constamment. Aujourd’hui, le travail en
équipe se développerait. Cette forme de travail ensemble serait le fruit d’une réflexion
éthique construite à travers le temps.
35
Le Bot, J.M. (2002, p. 57). Aux fondements du « lien social » : Introduction à une sociologie de la
personne. Condé-sur-Noireau, France. : L’harmattan
36
Ibid.
22
A- Le partenariat reflète la dimension éthique de
l’hôpital par le fait d’avoir ce souci de répondre au
mieux aux besoins de l’enfant
37
Berton, A. (1837). Traité des maladies des enfants ou recherches sur les principales affections du jeune
âge... In R. Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-
21). Paris : Edition de l’école nationale de la santé publique
38
Nardin, A. (2005). Introduction. In R. Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital
autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris : Edition de l’école nationale de la santé publique
23
a- Une dimension éthique à travers l’amélioration des
conditions d’hospitalisation
Après les Croisades, les hôpitaux se sont accrus sous l’action des Ordres hospitaliers,
les souverains et les municipalités. Jusqu’au XIXème siècle, les conditions, à mon avis,
déplorables ne changèrent guère, les enfants malades étaient placés dans les hospices avec
les pauvres, les infirmes, les indigents et les orphelins : « Dépôts surpeuplés de malades
dans d’immenses salles glaciales en pierre, impossibles à chauffer...( Rossant, 1984) ».39
Ces hospices n’étaient pas considérés comme des lieux de soins. Ils permettaient de cacher
la misère du monde : la précarité, la maladie, le handicap.
Est-ce que l’homme a besoin de relation à l’autre ? Est-ce qu’il serait capable
d’affronter la maladie seul ? Est-ce qu’il a besoin d’être soutenu par des personnes
extérieures ? Ou est-ce que la dimension médicale suffit ? Ces questions renvoient à la
nécessité de comprendre l’homme. D’une part, la relation à l’autre est innée chez l’homme.
En effet, l’être humain est un « homo politicus » par sa faculté à rentrer en relation avec
l’autre. Il est donc par cette faculté, un être social. La définition de la santé d’après
39
Rossant, L. (1984). Bref rappel historique. In Rossant, L, L’hospitalisation des enfants. Paris : Presses
universitaires de France
24
l’Organisation Mondiale de la Santé rappelle le mot « relation » : « un état de complet
bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de
maladie ou d’infirmité » Pour préserver sa santé, l’individu a besoin de tisser des relations
afin d’améliorer ou de maintenir son bien-être physique et psychique. C’est ce que Spitz a
cherché à démontrer (1945, Salaün, 2005, p.83)40. Selon lui, l’isolement de l’enfant avait
des conséquences négatives sur sa psyché. Sa 1ère étude faite dans les années 40 montra que
le développement physique et psychique du nourrisson était meilleur chez les nourrissons
pris en charge par leur mère que par une infirmière s’occupant de 8 nourrissons en même
temps. Les 8 nourrissons laissés à l’abandon dans leur berceau étaient davantage sensibles
aux moindres infections. Spitz parla ainsi de la notion de « syndrome d’hospitalisme »
lorsque la carence affective de l’enfant est totale. John Bowlby dans la même perspective
que Spitz explique les effets négatifs de la carence des soins maternels dans une synthèse
publiée en 1951 et soutenue par l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette recherche eut
des retentissements au niveau international. En septembre 1954, sous les auspices de
l’OMS, un groupe d’étude composé de 20 pédiatres, de psychologues, 10 psychiatres et
une assistante médico-sociale ont voulu impliquer les responsables de l’administration
publique pour une humanisation des services d’enfants hospitalisés. Les témoignages des
parents ont renforcé cet objectif. Voici le témoignage d’une mère Micheline Vernhes, en
1958 sur les conditions d’hospitalisation enfantine. « Les déchirements qu’il nous imposait
étaient néfastes à Peggy et contrariaient l’action de son traitement. A chaque séparation,
son moral risquait d’être atteint et d’influencer ainsi sur le physique. »41
Peu à peu, l’amélioration des conditions d’hospitalisation prit son essor. Dès 1958, la
loi Debré parle d’humanisation des conditions de séjour à l’hôpital. Toutefois, ce n’est
qu’en 1983 par la circulaire du 1er août que les parents d’enfants hospitalisés ont la
reconnaissance d’un droit de visite. Ainsi, « La technicité des soins médicaux ou
infirmiers, les problèmes de sécurité et de responsabilité interdisent le plus souvent de
confier ces soins aux parents. En revanche, ces derniers peuvent souvent se charger auprès
de leur enfant des soins de la vie quotidienne : le nourrir, le changer, faire sa toilette, aller
lui chercher quelque chose, l’accompagner, le calmer…(Salaün,, 2005) » Par la suite, on
40
Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris :
Editions de l’école nationale de la santé publique
41
Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?... XIXe – XXe. Paris : Editions de
l’école nationale de la santé publique
25
voit se créer des maisons des parents, des lieux de vie pour l’enfant. Le monde hospitalier
peu à peu laisse la porte ouverte aux associations. A l’hôpital, des aménagements ont été
effectués : espaces ludiques, hébergement des mères, le service d’hospitalisation à
domicile, le service d’hospitalisation de jour…On met ainsi en exergue le confort
psychologique de l’enfant et de sa famille. Les objectifs sont de rendre l’hôpital le plus
accueillant et le moins stressant possible d’après la circulaire du 1er août 1983 sur
l’hospitalisation des enfants et la charte de l’enfant hospitalisé appliquée en 1988.
42
Sparadrap, Ministère chargé de la santé. (1995). L’hôpital raconté par les enfants. Paris : Sparadrap
26
européenne des enfants hospitalisés : « Un enfant hospitalisé a le droit d’avoir ses parents
ou leur substitut auprès de lui, jour et nuit, quel que soit son âge ou son état. » 43
Julien exprime également le besoin d’avoir des endroits d’évasion tel que l’espace
adolescents. D’après la charte, ce besoin doit être favorisé : « Les enfants ne doivent pas
être admis dans des services adultes. Ils doivent être réunis par groupes d’âge pour
bénéficier de jeux, de loisirs, activités éducatives, adaptés à leur âge, en toute sécurité. » 44
Un autre besoin de l’enfant serait repéré dans cet ouvrage : la présence de clowns
d’après le témoignage d’Angélique :
« Un clown à l’hôpital
Qui se croît au carnaval
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown au service Billard
Qui marche comme un canard
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown avec un pistolet à eau
Et une blouse blanche sur le dos
Ça n’existe pas, ça n’existe pas
Un clown qui maquille les enfants
Et joue de la guitare en chantant
Ça n’existe pas ça n’existe pas
Un clown qui poursuit les infirmières
Et qui fait rire les stagiaires
Ça n’existe pas ça n’existe pas
Angélique aurait besoin de clowns pour égayer l’hôpital. La circulaire n°83-24 du 1er
août 1983 relative à l’hospitalisation des enfants considère qu’améliorer les conditions de
séjour à l’hôpital peut nécessiter l’intervention d’associations. Selon la circulaire : « il est
43
Centre hospitalier de Tulle, Charte européenne des enfants hospitalisés, rédigée à LEIDEN (Pays-Bas) en
1988, http://www.ch-tulle.fr/votre-sejour/charteenfant/view?searchterm=charte (page consultée le 07 avril
2006)
44
Ibid.
45
op. cit. p. 25
27
possible, dans certains cas, d’avoir recours à des bénévoles, sélectionnés dans le cadre
d’une association. Les interventions de ces derniers doivent néanmoins s’inscrire dans le
cadre d’une mission bien définie et être bien suivies. »46
Selon l’auteur Graindorge, « Toute maladie sérieuse d’un enfant entraîne un double
traumatisme pour lui et ses parents. Toute maladie de l’enfant bouleverse sa vie et celle de
ses parents (2001) »47. L’annonce de la maladie est vécue comme traumatisante. Le
passage du monde d’avant au monde de l’hôpital peut paraître brutal. C’est un monde de
douleurs, de souffrances, d’inquiétudes par rapport à la mort éventuelle, incompréhensible
46
Ministère des affaires sociales et de la solidarité nationale. (1983). Améliorer les conditions de séjour. [En
ligne] In Ministère des affaires sociales et de la solidarité Circulaire n°83-24 du 1er août 1983 relative à
l’hospitalisation des enfants, http://www.apache-france.com/media/circ_hospi_1983.pdf
47
Graindorge, C. (2001). Comprendre l'enfant malade : Du traumatisme à la restauration psychique. Paris :
Dunod
28
par les personnes qui n’y sont pas. Ce premier traumatisme est primaire.48 Pour un enfant,
c’est une rupture : rupture avec l’école, ses parents, ses frères et sœurs.
Tandis que le deuxième traumatisme est davantage ciblé sur l’histoire de la famille :
La maladie de l’enfant engendre chez l’entourage et celui-ci, un bouleversement de leur
vie. Il peut arriver parfois que la famille éclate. Tout le monde peut se sentir coupable de
n’avoir pas su protéger l’enfant contre la maladie. Les liens parents -enfants deviennent
fragiles.
Il peut exister chez l’enfant un risque de détresse et de traumatisme du fait des causes
de l’hospitalisation ou si l’enfant ne bénéficie pas d’affection dans sa famille. Ce
traumatisme pourrait être dû également à une incapacité à communiquer avec l’extérieur à
cause d’un décalage de culture (langue étrangère..). Autre exemple possible : l’enfant peut
être considéré comme abandonné par sa famille. La « séparation » avec sa mère peut
entraîner chez l’enfant des problèmes psychologiques. Elle concerne « ...l’ensemble des
troubles provoqués par une perte temporaire de la mère après une bonne période de
relations objectales (Rossant, 1984 ) »49. L’enfant ne comprend pas forcément l’utilité des
soins avant l’âge de 7 ans. Ce qui lui importe, c’est de rester avec ses parents. Face à cette
obligation d’hospitalisation, l’enfant se sent abandonné par sa famille.
De plus, il est possible que l’image du corps soit modifiée par la maladie, par les
traitements. On parle ici de déformations, d’endommagements du corps, de blessures
physiques. Cette problématique peut engendrer chez l’enfant des troubles anxieux, une
dépression.
48
Ibid.
49
Rossant, L. (1984). Problèmes psychologiques posés par la « séparation » In Rossant, L. L’hospitalisation
des enfants. Paris : Presses universitaires de France
29
De ce fait, l’hospitalisation d’un enfant amène d’importantes perturbations
psychologiques. En 1945, Sptiz a défini ses perturbations : « Il relevait des régressions du
comportement psychomoteur et instincto-affectif, des états dépressifs, une augmentation de
la sensibilité aux maladies infectieuses, toute une série de tableaux pathologiques alors
même que ces enfants recevaient les meilleurs soins d’hygiène et d’alimentation et les
50
conditions matérielles de l’établissement étaient correctes. ». Le développement de la
personnalité peut régresser. Des retards (succion du doigt, énurésie...) et des troubles du
comportement (la dépression, l’anxiété...) peuvent s’installer surtout si l’enfant n’est pas
entouré par sa famille, par des personnes qui le rassurent.
50
Spitz (cités par Salaün, 2005). In Salaün & A. Nardin (Dir.). L’hôpital et l’enfant : L’hôpital autrement ?...
XIXe – XXe, (pp 17-21). Paris : Editions de l’école nationale de la santé publique
30
II- Sur le terrain, les acteurs autour de l’enfant
hospitalisé
51
Lièvre, P (dir.), (2006, p. 83). L’exploration pratique. In Lièvre, P (dir.), Manuel d’initiation à la recherche
en travail social. (2ème édition). Rennes : Editions de l’école nationale de la santé publique
31
La troisième population concerne les personnes en lien avec l’enfant hospitalisé et
son entourage, à savoir l’équipe hospitalière agissant auprès de l’enfant hospitalisé. Il serait
intéressant d’interroger des personnes qui interviennent à des titres différents dans
l’accompagnement de l’enfant hospitalisé : les médecins, les infirmières… Rappelons que
le partenariat fait intervenir des acteurs complémentaires donc différents de par leur
position professionnelle.
52
www.sparadrap.org
32
b- Le choix de l’interview
c- Le questionnaire
MOTS CLEFS/QUESTIONS
La complémentarité
Profession ou autre (bénévole…)
Quelles compétences faut-il avoir pour être adhérent de cette association ?
Quelles sont vos missions au sein de ce service ?
Lieu d’exercice (institution, association)
Quel est votre but recherché pour l’enfant hospitalisé ?
Quels sont vos objectifs de travail ?
53
Morin, E (1984), In op cit p. 30.
33
L’engagement
Vos missions découlent de quel constat ?
Est-ce que vous avez passé un contrat pour intervenir auprès d’un service de pédiatrie ?
La représentation du partenariat
Qu’entendez-vous par partenariat ?
Qui impliquez-vous dans l’équipe hospitalière ?
Qu’est ce que vous pensez de l’intervention des associations auprès des enfants ? Travaillez-
vous avec eux ? Si oui, dans quel objectif ?
La communication
Comment entretenez-vous des relations avec l’équipe hospitalière ?
La dimension éthique ou la place de l’enfant hospitalisé et de son entourage
Comment garantissez-vous le lien social autour de l’enfant hospitalisé ?
Comment entretenez-vous des relations avec l’enfant hospitalisé ? avec la famille de l’enfant ?
Que retenez-vous dans ce contrat au bénéfice de l’enfant hospitalisé ?
34
sociale de l’Association Française contre les Myopathies. Toutes ces personnes avaient des
disciplines différentes de par leurs compétences, de par leur position professionnelle au
sein d’un service de pédiatrie ou au sein d’une association intervenant dans des services de
pédiatrie. Ce tableau récapitule les compétences de quelques acteurs. Les compétences de
l’acteur renvoient à l’expérience de l’individu, à ses missions, à sa formation. Dans ce
tableau, je nomme les acteurs ayant un poste au sein de services de pédiatrie.
COMPETENCES
Cadre puéricultrice
- « Euh, oui, je suis au départ puéricultrice. Et j’ai fait l’école de cadre donc j’ai fait le
diplôme de cadre de santé. »
- « En tant que cadre, c’est l’organisation du travail, la coordination, euh, on a aussi pour
mission de contrôler que le travail est bien fait, euh, et ensuite, dès la mise en place de
projet »
L’ensemble de ces compétences fait que les acteurs sont complémentaires dans la
prise en charge de l’enfant hospitalisé. Ils sont également complémentaires car ils ont
chacun une finalité différente pour une meilleure prise en charge de l’enfant hospitalisé
35
2- La finalité de l’acteur pour l’enfant hospitalisé
Autrement dit les disciplines des acteurs sont différentes de par la finalité, les
compétences de chacun. C’est ce que les acteurs entendent par partenariat dont la cadre
sage-femme.
- Une cadre sage-femme : « Ça veut dire qu’il peut y avoir plusieurs intervenants. Le
médecin traitant est important. Voilà, le partenariat, c’est la médecine de ville. Médecin
traitant, gynécologue de ville, sage-femme libérale. Et puis après le partenariat avec
également d’autres disciplines que la gynéco obstétrique. On peut être amené à avoir des
contacts avec la diététicienne, euh, les psychologues. Parce que aujourd’hui, dans le cadre
du plan périnatal, vous avez également des équipes de psy au sein des maternités. Le
partenariat, c’est ça. C’est pouvoir travailler ensemble même si les disciplines sont
36
différentes. Travailler dans le même sens. Le but effectivement, c’est d’accompagner, c’est
de dépister. »
Ainsi, une équipe hospitalière fait intervenir des disciplines différentes. L’auxiliaire
de puériculture semble également impliquer tout le monde dans l’équipe.
- Sonia : Qui impliquez-vous dans l’équipe hospitalière ?
- Une auxiliaire de puériculture : « Moi, une équipe hospitalière telle qu’une équipe de
notre service, c’est toutes les personnes qui interviennent au niveau des parents, de la
famille, de l’enfant. Donc ça va aussi bien de notre cadre qui est présente, quand on a des
soucis avec des parents, des choses qui se passent pas bien, on va la voir. Ensuite, vous
avez l’infirmière, les auxiliaires de puériculture, les médecins, les pédiatres, les internes.
Vous avez les agents qui font les sols qui parfois eux voient des choses que nous on ne
verrait pas. Vous voyez.»
37
C’est vrai qu’y en a qui reste encore avec l’idée qu’une assistante sociale, ça place les
enfants. Son plaisir, c’est de placer les enfants. Ce qui n’est pas le cas du tout. »
Elle me démontra ainsi sa volonté de faire sa place malgré les obstacles :
- Une assistant de service social : « c’est un travail de longue haleine, c’est
effectivement de par la visibilité de notre travail, ils commenceront à appréhender ceux à
quoi on peut servir. »
Par conséquent, on peut noter l’importance de faire sa place en tant que professionnel
ayant une spécialité différente des autres mais complémentaire avec les autres spécialités.
Ces professionnels que j’ai rencontrés sont des salariés. Même en étant salarié d’un service
de pédiatrie, la personne peut avoir des difficultés à faire sa place, à montrer ses
compétences, son utilité. Les associations sont extérieures à l’hôpital. Dans ce cas là,
comment les associations arrivent à montrer la légitimité de leurs interventions ?
38
- Une adhérente de l’association : « Donc en fait, l’association a démarré…c’est
Bernard Grimber qui a fondé l’association, qui est manipulateur radio au CH de Roubaix.
Euh, donc en fait, lui, il a vu arriver des enfants dans son service juste pour faire une radio
donc y a rien de méchant. Il s’est rendu compte que des enfants étaient un peu traumatisés.
Ils avaient peur de rentrer dans la salle d’examen. Ils avaient peur de se déshabiller pour
faire une radio et euh donc en fait, y a un petit garçon qui est venu avec sa voiture ou je ne
sais plus quel jouet et qu’il l’a oublié et il s’est rendu compte en fait que…Il s’est servi du
petit jouet pour un petit enfant qui est arrivé après et qui pleurait. Il lui a donné et il s’est
rendu compte que ça avait totalement dédramatisé. »
Ces constats de départ ont permis de développer des actions en faveur des enfants
hospitalisés.
L’association les Blouses Roses vient prendre le temps d’écouter les enfants
malades.
– Une adhérente des Blouses Roses : « Alors au sein de l’association, c’est l’écoute, la
présence, un accompagnement du malade mais aussi une activité manuelle euh auprès des
enfants, la lecture, du chant. Euh voila ; que le temps à l’hôpital soit plus agréable. Et puis
si possible que les bénévoles apportent un souffle de l’extérieur. Donc euh, puisque quand
on est hospitalisé, on est coupé de l’extérieur. Donc on fait le lien aussi avec le malade et
l’extérieur. »
D’autre part, l’association Ludopital effectue des animations au sein des hôpitaux en
faisant intervenir des artistes (jongleurs, musiciens…). D’autre part, elle fabrique des
jouets afin de les distribuer aux enfants. Le but de l’association, en donnant les jouets aux
personnels soignants, « c’est vraiment pouvoir resserrer les liens entre le personnel
soignant et les enfants. » selon une adhérente de l’association.
L’association les Clowns de l’Espoir fait intervenir des clowns à l’hôpital.
- Une adhérente des Clowns de l’Espoir : « Ce qu’on recherche, c’est le bien être de
l’enfant. Quand il est à l’hôpital, il devient un enfant malade. Il ne devient plus un enfant.
Donc c’est lui redonner le pouvoir du jeu, de s’amuser, d’oublier la maladie pendant
quelques secondes. C’est aussi quand l’enfant arrive à l’hôpital, c’est aussi…Y a un lien
39
bizarre qui s’installe avec sa famille. Le lien parent-enfant est coupé. Donc c’est aussi
refaire du lien. Notre travail, c’est pas que l’enfant à l’hôpital. C’est 40%. Après t’as toute
la famille, les parents, les frères et sœurs et puis t’as tout le personnel hospitalier où on
travaille avec eux. Temps en temps, avec le personnel hospitalier, y a des échanges qui se
font, quand il y a un soin, pour détendre un peu l’enfant ou rien qu’eux parce qu’ils sont
super stressés. C’est tellement hallucinant ce qu’ils vivent là bas Ils peuvent décharger.
Temps en temps, soit ils nous engueulent et on sait que ça fait parti du jeux soit on devient
confident entre guillemets. »
Ainsi, les bénévoles sont considérés comme ayant des compétences pour intervenir
dans des services de pédiatrie. Ils interviennent à la demande des hôpitaux. Ils sont ainsi
reconnus.
40
c-…La reconnaissance des associations dans la prise en
charge de l’enfant hospitalisé
En effet, j’ai rencontré trois associations tels que Ludopital, Les Blouses Roses et les
Clowns de l’Espoir qui intervenaient tous à la demande des services de pédiatrie. Voici un
témoignage d’une adhérente de l’association les Blouses Roses :
- Une adhérente de l’association les Blouses Roses : « Donc nous intervenons à la
demande du directeur de la structure et ensuite, il y a une responsable de bénévoles qui fait
le lien entre la structure, les bénévoles et l’association. »
L’association les Clowns de l’Espoir fonctionne également de cette façon :
- Une adhérente des Clowns de l’Espoir : « Si l’hôpital n’adhère pas, c’est foutu. On a
eu le problème avec le centre hospitalier D parce que à la base, c’est pas le service qui
voulait qu’on vienne. Et on a fini par arrêter parce que ça fonctionnait pas en fait. »
Après analyse des divers entretiens effectués, on constate vraiment que les équipes
hospitalières sont composées d’acteurs multiples. Elles sont complémentaires dans la prise
en charge de l’enfant hospitalisé car leurs missions et leur finalité sont divergentes. Le
travail ensemble nécessite pour eux la connaissance de l’autre : qu’est- ce- que l’autre
fait ? Reconnaître l’acteur dans son rôle, sa place préconise du temps : le temps de se
connaître, le temps de se faire confiance. Aujourd’hui, des associations interviennent au
sein de services de pédiatrie. Elles sont le fruit d’un besoin repéré. Ces associations sont
constituées majoritairement de bénévoles.
41
III- La place des associations dans un service de
pédiatrie
Face à ce constat, il est possible de faire le lien entre la théorie et la pratique et ainsi
construire une problématique sociale. Le travail en partenariat fait intervenir des
compétences différentes. La compétence davantage développée dans la partie d’exploration
théorique et pratique, c’est la compétence professionnelle reconnue par une qualification.
Toutefois, on se rend compte que les associations rencontrées sont composées
essentiellement de bénévoles. Il existe ainsi une différence entre la théorie et la pratique.
En parallèle, à travers l’exploration pratique, j’ai relevé la reconnaissance des
associations par les professionnels des services de pédiatrie. Pourquoi les services
hospitaliers impliquent des associations et d’autres pas ? Qu’est ce que les associations
apportent dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé ? Comment les enfants
hospitalisés, leurs entourages et l’équipe hospitalière perçoivent l’intervention des
associations ? Les associations apporteraient donc autre chose à la prise en charge de
l’enfant hospitalisé.
A partir de ce constat, je construis une question de recherche : quels sont les apports
des associations dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé ?
54
Lièvre, P (dir.), (2006). La construction de l’hypothèse. In op. cit.p. 30.
42
compétences des bénévoles. Cette hypothèse descriptive identifierait les apports des
associations. Ces apports seraient davantage ciblés sur les compétences des bénévoles.
55
Lièvre, P (dir.), (2006, p. 83). La construction de l’hypothèse. In op. cit. p. 30.
43
Dans l’hypothèse, il a des termes spécifiques : « les apports », « les compétences des
bénévoles ».
D’une part, les apports renvoient à des indicateurs objectifs : Ces derniers sont des
indicateurs issus de la théorie. Cette théorie renvoie à l’exploration théorique que j’ai
développée au début de ce mémoire : le partenariat. Les associations deviennent des
partenaires dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé. Selon la théorie du partenariat, le
partenariat engage la complémentarité des acteurs. Les associations seraient
complémentaires dans la prise en charge de l’enfant hospitalisé. Cette complémentarité est
le fruit de leur différence : des missions différentes des services de pédiatrie. Ce sont des
indicateurs objectifs issue de la théorie. Pour connaître les missions des associations, il
serait ainsi judicieux d’interroger directement les associations et ainsi utiliser comme outil
le questionnaire. A partir de quel constat votre association fut-elle créée ? Quelles
compétences faut-il avoir pour être adhérent de cette association ? Quels sont vos objectifs
de travail ? Quelle est la finalité de votre intervention ? Ces apports sont davantage
généraux.
D’autre part, les compétences des bénévoles sont des apports plus spécifiques. Elles
peuvent être subjectives en fonction de l’appréciation que les professionnels, les enfants
hospitalisés, leur entourage, et les associations elles-mêmes se font des compétences des
bénévoles. Mais ces indicateurs peuvent être également objectifs car des auteurs ont étudié
sur les compétences des bénévoles. L’auteur B.Halba, cite dans son ouvrage « Bénévolat et
volontariat en France et dans le monde », le centre d’études et d’information sur le
volontariat (1974). Selon ce dernier, « le bénévole ou le volontaire est celui qui s’engage
(notion d’engagement), de son plein gré (notion de liberté), de manière désintéressée
(notion d’acte sans but lucratif), dans une action organisée (notion d’appartenance à un
groupe, à une structure), au service de la communauté (notion d’intérêt commun) (p. 10). »
56
Les compétences à relever dans cette définition seraient :
56
Centre d’études et d’information sur le volontariat (1974). In Halba, B. (2003, p. 10). Bénévolat et
volontariat en France et dans le monde. Paris : La documentation française
44
- L’altruisme : le bénévole a un intérêt pour autrui.
- La solidarité : il va à la rencontre de l’enfant hospitalisé et donne de son temps.
- Un engagement citoyen : en se mettant au service de la communauté, il
considère ne pas exclure les personnes fragilisées : les malades, les sans domicile fixe…
Ainsi, à partir de cette réflexion, il est possible pour valider voir infirmer
l’hypothèse, d’utiliser comme outil l’exploration théorique et l’exploration pratique.
L’exploration théorique développerait les compétences des bénévoles à travers des
auteurs qui ont étudié ce phénomène. L’exploration pratique développerait les apports des
associations de façon générale (les missions, les objectifs de travail des associations) et de
façon plus spécifique concernant les compétences des bénévoles à travers l’appréciation
des associations elles-mêmes, des professionnels de services de pédiatrie et du public
accueilli (les enfants hospitalisés et son entourage). Il y aurait ainsi plusieurs grilles
d’entretiens en fonction de la personne interrogée. L’outil utilisé serait ainsi le
questionnaire. Le questionnaire serait adapté au public interviewé.
45
CONCLUSION
46
Ce mémoire aurait pu faire l’objet d’un autre mémoire : les apports sont les
compétences des bénévoles.
Ma mission en tant qu’éventuelle assistante de service social dans un service de
pédiatrie est d’accompagner l’enfant hospitalisé et son entourage jusqu'à une possible
sortie de l’enfant. Cet accompagnement s’inscrit en fonction des besoins du public.
J’imagine dans cette structure, un travail en partenariat avec les associations. Les
travailleurs sociaux doivent constamment développer leurs actions en fonction des attentes
des usagers. Les besoins des personnes accueillies différent à un instant T et selon
l’individu. Le changement d’actions répond à une notion d’éthique : je fais ainsi évoluer
ma place professionnelle selon le projet des personnes. Recueillir les besoins de l’enfant et
de son entourage passerait par une intervention sociale d’intérêt collectif. J’imagine
informer les associations sur mes missions inscrites dans un cadre institutionnel et législatif
en pointant un objectif : recueillir la parole de l’enfant et de sa famille. J’échange avec eux
sur leur propre mission : prendre le temps d’écouter l’enfant, la famille, rendre
l’hospitalisation plus agréable…A partir des opinions du service de pédiatrie, des
associations, des personnes accueillies, j’imagine un café-famille avec le soutien des
bénévoles. Autour d’un café, les parents échangeraient sur leurs besoins, leurs attentes. Le
recueil des besoins ferait l’objet d’une réunion avec l’association : qui peut répondre à ce
besoin en fonction de son cadre d’intervention ? En même temps, j’imagine avec les
associations, la création d’un temps de parole des enfants. Qu’est ce qu’ils souhaiteraient à
l’hôpital ? Les bénévoles ont des compétences dans l’animation de l’enfant. A travers le
jeux, le dessin, l’enfant pourrait ainsi s’exprimer et raconter ce qu’il vit à l’hôpital comme
dans ce poème rédigé par des enfants hospitalisés.
« Ce que j’aimerais
Un hôpital en forme de fleur
Dont le cœur, de toutes les couleurs
Serait un lieu de rencontre pour les enfants et leurs parents…»57
57
Angélique et al, (1999, p. 15). Ce que j’aimerais. In Sparadrap, Ministère chargé de la santé. L’hôpital
raconté par les enfants. Paris : Sparadrap
47
Annexe1 : Bibliographie
Ouvrages consultés
Le Bot, J.M. (2002). Aux fondements du « lien social » : Introduction à une sociologie de
la personne. Condé-sur-Noireau, France. : L’harmattan
Lièvre, P. (dir.), (2006). Manuel d’initiation à la recherche en travail social (2ème édition).
Rennes : Editions de l’école nationale de la santé publique
Lindquist, I. (1985). L’enfant à l’hôpital : La thérapie par le jeu. Issy les moulineaux :
ESF
48
Placiard, J.C. (2004). Le bénévolat : Valeurs et rôle dans l’action sociale. Paris : Weka
Sparadrap, Ministère chargé de la santé. (1995). L’hôpital raconté par les enfants. Paris :
Sparadrap
Centre hospitalier de Tulle, Charte européenne des enfants hospitalisés, rédigée à LEIDEN
(Pays-Bas) en 1988, www.ch-tulle.fr/charte_enfant.htm,
Sparadrap. (2004). Des dessins d’enfants sur la présence des parents à l’hôpital. [En ligne]
http://www.sparadrap.org/asp/placeparents.asp?THE_Id=2&i_lang=1
Dictionnaires consultés
Robert, P. (2001). Le petit Robert des noms propres. Paris : Dictionnaires Le Robert
Cours consultés
49
Annexe 2 : Grilles d’entretien
Profession :
Lieu d’exercice :
Depuis quand exercez-vous dans ce service ?
Compétences
Communication
50
) A destination du milieu associatif ayant un lien avec
le service de pédiatrie
Personne interrogée
Contrat
Compétences
Organisation
51
) A destination de l’équipe médicale pédiatrique
Personne interrogée
Profession :
Lieu d’exercice :
Compétences
Communication
- l’enfant hospitalisé ?
- l ‘équipe hospitalière ?
Qu’est-ce que vous pensez de l’intervention des associations auprès des enfants ?
52
Annexe 3 : Autorisation par l’association
Sparadrap pour la reprise du dessin de Florian
53