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LE XXIe SIÈCLE

Une ère nouvelle?

Dans un monde secoué par de violentes crises économiques et politiques, la


littérature française reflète, en ce début de millénaire, l’inquiétude des
écrivains hantés par les atrocités du XXe siècle et par la fin des idéologies.
Jean Echenoz, Maire NDiaje, Antoine Volodine, Laurent Mauvignier ou Tanguy
Viel, tous et bien d’autres interrogent cette époque troublée, ouvrant une
ère nouvelle où la ´réalité sociale et l’histoire, teintées de romanesque et de
mélancolie, font un retour en force dans la littérature.

1. Un retour au réel ?
Accusée dans le sillage du Nouveau Roman, qui privilégiait le
formalisme, de ne plus décrire le réel, la littérature retrouve
aujourd’hui une vocation populaire en se faisant l’écho du soubresaut
de la société comme dans le roman social de François Bon. Alors
qu’Emmanuel Carrère interroge l’actualité à travers des faits divers,
Michel Houellebecq invente un nouveau naturalisme qui reflète la
réalité de l’homme contemporain. Polémique et virulente, la littérature
n’est pas en crise mais dépeint la crise.

2. Le goût du romanesque.

La littérature renoue aussi avec le plaisir de raconter. Jean Echenoz,


Éric Chevillard et Julia Deck s’amusent des codes de la littérature
populaire. Le romanesque déferle dans les histories identitaires et
sombres de Marie Ndiaye comme dans les sagas de Sylvie Germain,
quand Jean-Marie Gustave Le Clézio se fait le conteur humaniste des
peuples oubliés.

3. Une écriture de la mélancolie.

Parallèlement s’affirme une écriture mélancolique qui témoigne d’une


inquiétude profonde face à un monde apocalyptique. Le post-exotisme
d’Antoine Volodine et les filiations impossibles de Frédéric-Yves
Jeannet engagent une réflexion désenchantée sr l’histoire. La parole
théâtrale de Valère Novarina dénonce les dérives du langage. Par sa
virulence, la quête existentielle acharnée de Pierre Guyotat, Dominique
Fourcade et Christine ANgot révèle la besoin inaltérable de recouvre
le goût de vivre.
4. Une nouvelle génération d’écrivains.

Inquiète, la littérature est aussi porteuse d’espoir. De Tanguy Viel à


Camille de Toledo émerge une « génération discrète » qui entend faire
de la littérature l’espace d’expression de toute une communauté.
Écrivains d’inventaire plus que d’invention, ils désirent dépasser les
déchirures de l’histoire. Entre héritage et renouvellement, le XXIe
siècle a bel et bien commencé en littérature.

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