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Stéphane GOMEZ

- 01 octobre 2013 -

Comment
Ecrire ses propres
textes
By Stéphane Gom’ch

- Ecrire un texte c’est un métier…


Pourquoi existe-t-il des auteurs, c’est-à-dire des personnes qui sont rémunérées pour écrire ?

Eh bien tout simplement parce que cela ne s’improvise pas et surtout parce que c’est un travail à part entière qui
demande beaucoup de temps et de talent.

Pour résumer, c’est un métier qui ne s’apprend pas en 5 minutes (oui j’ai vérifié, il n’existe pas de livre « écrire ses
textes en magie pour les nuls, par contre, il y en a sur : « Comment dresser un Bernard l’Hermite », mais ce
n’est pas très utile pour nous).

Il faut savoir que lorsque l’on sollicite un auteur, eh bien…, la première chose à avoir en tête c’est combien cela
va couter car comme tout travail, cela se paie (à juste titre d’ailleurs) et malheureusement, un auteur coûte très cher
et on ne peut pas forcément investir dès le départ pour solliciter quelqu’un de compétent pour écrire nos textes
donc, on commence tant bien que mal par les écrire soit même et bien souvent, bah c’est nul !

- Par où commencer ?
Par le début, alors je ne sais pas comment fonctionnent les autres, mais pour ma part j’aime travailler seul (je sais
c’est une grosse erreur, que je ne fais plus maintenant, mais au tout début je ne savais pas à qui m’adresser, tiens, j’aimerais profiter
de cette parenthèse pour remercier quatre personnes qui m’ont guidé tout au long de mon apprentissage : Fabien OLICARD,
Gérard BAKNER, François MARTINEZ et Julien LOSA), et j’ai remarqué que je n’arrive pas à m’asseoir devant
une feuille blanche pour coucher sur papier mes idées car je sais d’avance que je ne serai pas créatif et de ce fait,
mon esprit ne sera pas à 100%, il faut donc que je me mette en conditions pour ça, mais ce n’est pas facile
croyez-moi.

Je pense que cela est dû à mon esprit militaire car il faut que tout soit « carré », c’est-à-dire construit et
programmé.

Voici donc les conditions de base que je dois remplir pour commencer à écrire :

La première condition qui est pour moi la plus importante, c’est que, quelque-soit la prestation à faire (gala ou
concours), il faut impérativement que je puisse me projeter dans le lieu et dans l’ambiance, cela pour plusieurs
raisons qui vont sûrement vous paraître stupides, mais elles sont pour moi vraiment primordiales :

- Imaginer…
Au mieux mon entrée et ma sortie, sans oublier mes déplacements.

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- Savoir…
Comment va être disposé le public car bien souvent j’ai besoin de faire intervenir des personnes sur scène et
savoir comment ils seront placés et combien de temps il me faudra pour les faire venir jusqu’à moi est une
information importante à prendre en compte dans l’écriture de mon texte.

- Avoir…
Un visuel de la salle (même si les sièges sont vides) me permet de me conditionner et de répéter comme si j’y étais et
de ce fait, le jour J, je n’ai pas la peur de ce que je vais voir, puisque j’y serais déjà habitué.

Pour pouvoir remplir ces conditions, je me sers bien évidemment d’Internet, en recherchant des photos du lieu
dans lequel je vais me produire et dans la majorité des cas, je trouve mon bonheur… Mais il arrive qu’il n’y ait
pas de photos du lieu et là je passe au plan B, à savoir prendre contact avec l’équipe organisatrice de l’évènement
à qui je vais demander de m’envoyer une photo et en dernier recours, je vais moi-même prendre la photo (oui !,
on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même).

Une fois que j’ai récupéré la photo de la salle


(pleine ou vide), je vais pouvoir commencer mon
travail de projection, et ainsi pouvoir répéter au
quotidien mon numéro/spectacle dans des
conditions vraiment très proches de la réalité.

Pour cela, 3 options possibles:

1. J’ai à ma disposition un rétroprojecteur et je m’en sers pour projeter sur mon mur la photo.
2. Je fais faire une impression de 4 mètres par trois de la photo et je l’accroche sur mon mur (attention, cela
coute cher).
3. Je fais avec les moyens du bord et je mets la photo en fond d’écran sur ma télévision.

A partir de maintenant, je vais pouvoir commencer mon travail d’écriture, car je me suis conditionné et pour
cela, je vais me filmer en « non-stop » pendant une bonne demie heure en jouant mon numéro/spectacle et en
improvisant un texte de débutant, c’est-à-dire que je dis ce que je fais à haute voix…

Exemple : « donc là le rideau est fermé, le présentateur fait mon annonce, ma bande son se lance, le rideau s’ouvre et je rentre en
scène pour me placer face public. Une fois que mon introduction est faite, je vais choisir une spectatrice dans le public, allé la chercher,
l’accompagner sur scène et la présenter au public pour qu’elle se fasse applaudir. Ensuite, je l’invite à s’asseoir sur la chaise qui est à
côté de la table et je me place derrière, etc… »
Une fois que j’ai fini, je reconditionne mon numéro (la caméra tourne toujours) toujours à haute voix…

Exemple : « Le jeu est remis dans son étuis dans l’ordre, Roi de carreau, 6 de pique, 9 de cœur, une carte à l’envers, un joker à dos
rouge, 24 cartes blanches, la carte flap et le reste du jeu, le tout placé dans ma poche intérieur de veste, etc… »

Cela a pour but de chorégraphier ma mise en place et comme le numéro, cela se répète aussi car le jour « J » avec
le trac et la pression, il faut que ce soit automatique.

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Après avoir répété et filmé mon numéro pendant environ 30/45 minutes, je coupe la caméra et je ne regarde pas
ce que je viens de faire, car je risque de passer à côté de beaucoup de chose, car mon numéro étant encore tout
frais, je ne peux pas être objectif, je vais donc passer à autre chose et laisser passer au minimum 24h, histoire
d’oublier pour mieux me juger en retrouvant mes yeux de « spectateur »…

Avant de continuer, je vais essayer de répondre à une question que vous seriez en droit de vous poser : « pourquoi
filmer en continue plusieurs répétitions, plutôt que de couper la caméra après la première présentation du numéro ? »

Elémentaire mon cher Watson !!!, lorsque l’on met en route sa caméra, on va obligatoirement être perturbé (est-ce
que je suis dans le bon angle ?, est-ce que l’on voit toute la table ou mon tapis ?, est-ce que je dois me placer de telle ou telle façon ?,
etc…), bref !, on est absolument pas concentré sur le numéro et en plus on est pas échauffé, car comme dans
toutes disciplines (Artistique ou sportive), il faut s’échauffer et si je coupe la caméra à la fin de mon numéro, je
regarderai tout de suite comment cela rend, c’est l’erreur à ne pas commettre, car on ne peut pas être objectif…,
par contre filmer en continu offre l’avantage de s’échauffer mais surtout d’oublier la caméra dès la seconde
présentation et ainsi être productif/concentré.

Alors je sais que le travail d’écriture n’a pas encore commencé, mais cela est normal, car il faut d’abord monter
une base qui vous fera gagner du temps par la suite, donc à ne surtout pas négliger (enfin je dis ça, mais je ne dis rien,
vous faites comme vous le voulez…).

Je trouve qu’il est important de vous donner un maximum de détail concernant ma façon de faire (qui ne vous
plaira peut-être pas, mais si vous pouvez prendre ne serait-ce qu’une de mes idées, alors j’aurais réussi à partager avec vous mon
expérience) car ça me permet d’avancer plus vite.

Bien, on va imaginer que 24 heures viennent de s’écouler et il est grand temps de visionner la séance de travail,
afin de noter tout ce qui allait et n’allait pas, pour cela je vais utiliser un truc qui existe depuis des centaines
d’années, un bloc note et un crayon.

NB : N’utilisez pas d’ordinateur, de tablette ou de Smartphone, car vous ne serez pas concentré sur la
prise de note, mais vous pourrez le faire après lorsqu’il faudra tout
mettre au propre !

Maintenant, mettez-vous au calme, prenez de quoi noter et notez tout ce que


vous avez aimé, tout ce qui vous aura fait rire, tout ce qui vous aura choqué,
surtout ne vous souciez pas de la technique ou de la manière dont vous avez
construit votre numéro, car le but pour le moment est de créer un texte viable
et crédible (normalement, votre numéro est déjà écrit et validé).

Une fois que vous aurez noté tout ce que vous avez vu pendant une demi-heure, vous ne vous retrouvez plus
devant une page blanche, mais une page avec pleins d’idées qu’il va falloir exploiter et trier, c’est maintenant que
le véritable travail d’écriture commence.

Pour moi, écrire un texte équivaut à un menu de


restaurant, c’est comme cela que je base mon travail et
cela fonctionne aussi bien pour la scène que pour le close-
up.

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Pour illustrer ma façon d’écrire mes textes, je vais prendre en exemple mon premier numéro de concours
« FrancKinder », car je pense que ce sera plus parlant et de plus, beaucoup d’entre vous l’ont déjà vu en action.

Pour débuter l’écriture de mon texte, que ce soit pour une routine ou un numéro, je vais toujours commencer
par travailler l’apéritif et l’addition, car je trouve que c’est très souvent négligé par les magiciens alors que c’est ce
qui est (à mes yeux) le plus important !.

Pour que vous puissiez bien comprendre ma méthode de fonctionnement, je vais développer les trois premières
minutes de mon numéro et ma sortie de scène.

APERITIF !

Je trouve qu’il faut prendre son temps pour bien préparer son intro, car cela va déterminer la suite du numéro :

- Dans sa dynamique/rythme
- Dans les yeux des spectateurs
- Dans la façon dont je vais jouer mon rôle.
- Dans le comportement à adopter.

Il faut savoir que, lorsqu’on l’on présente son numéro, que ce soit en gala ou en concours, il y a toujours une
présentation de l’Artiste avant son passage,
pour « FrancKinder », j’ai écrit mon texte en
tenant compte de cela :

« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs


Bonsoir… Alors avant de commencer,
j’aimerais faire une petite parenthèse car
l’animateur à fait une petite erreur sur mon
prénom, en réalité je m’appelle… »

Cette phrase d’intro me permet :

- De saluer le public avec le sourire.


- D’atteindre le centre de la scène en faisant une action (parler).
- D’attirer l’attention des spectateurs sur une erreur, ce qui fait que pour le public mon numéro n’a pas
encore commencé alors qu’en réalité...

ENTREE !

C’est le début officiel de mon numéro et je dois le faire comprendre aux spectateurs. Quoi de mieux que de
donner la température de ce qu’ils vont voir en utilisant l’humour.

Cela à deux effets simultanés :

- Les gens se détendent, car ils sont en confiance par le rire.


- Entendre les gens rire, me fait comprendre que la mayonnaise a pris, mais surtout, ça me rassure pour la
suite.

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J’ai donc cherché un moyen d’avoir une phrase humoristique où les gens ne peuvent faire qu’une seule chose :
rire. Et c’est un peu par hasard que je me suis rendu compte que dans mes origines (espagnole), nous avons des
noms de famille à rallonge et je me suis dit que cela pourrait être drôle de forcer ce trait. J’ai donc sur une feuille
de papier, noté les prénoms des membres de ma famille : Juan, Miguel, Antonio, Manuel, Edouardo, Emilio.

Mais cela n’avait rien de drôle, j’ai donc rajouté deux noms de famille pour appuyer sur mon côté espagnol (Dos
Santos, Jiménez) et je ne sais pas pourquoi, mais j’ai pensé à Zorro, j’ai donc rajouté de la Véga.

Il ne me restait plus qu’à mettre en forme et un ami magicien (Fabien OLICARD pour ne pas le citer) m’a conseillé
de finir en donnant mon vrai nom de famille et il avait entièrement raison.

Le fait d’avoir un prénom à rallonge incite le gens à sourire mais pas à rire, car il manque le détail comique qui
doit surprendre et comme j’ai conditionné les gens sur mes origines espagnoles, rien de mieux que de dire
l’opposé. La première chose qui m’est venue en tête, c’est la suède, car ils sont opposés au type méditerranéen :

ESPAGNOL SUEDOIS

Chaleur Froid
Cheveux bruns Cheveux blonds

Ce qui naturellement, a donné le texte d’intro final suivant :

« Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs Bonsoir… Alors avant de commencer, j’aimerais faire une
petite parenthèse car l’animateur à fait une petite erreur sur mon prénom, en réalité je m’appelle Juan
Miguel Dos Santos Antonio Manuel Edouardo Jiménez Emilio de la Véga y GOMEZ, je suis
d’origine… Suédoise ».

Là, la salle rie, ce qui me rassure quant à la suite du numéro et les gens ont envie de suivre aussi, car ils
comprennent qu’ils vont rire et c’est ce qui va les tenir attentifs, en plus de la magie bien sûr.

PLAT !

Je vais donc ensuite poser l’intrigue de mon numéro, dans le seul but de donner envie au public de le suivre.
Pour cela je vais me servir de mon texte pour faire deux actions :

1. Leur expliquer pourquoi je suis devant eux (thème de mon numéro (amour/mariage).
« Et ce soir j’aimerais vous prouver qu’on peut encore trouver l’amour grâce à la magie… »

2. Leur donner une notion de temps qui me servira aussi de repère tout au long du numéro et Leur faire
comprendre que je vais avoir besoin d’une spectatrice que je choisi moi-même dans le public.
« Ca va se passer en 3 étapes… La première, c’est que je vais avoir besoin d’une volontaire
désignée d’office… »

Le texte me permet donc de faire des transitions dynamiques, car pour le moment, le public n’a pas encore vu de
magie, mais j’ai installé mon décor avec fluidité et logique et cela ne prend pas plus d’une minute.

Lorsque l’on doit aller chercher une spectatrice dans le public, en général, on ne sait pas combien de temps on va
mettre et surtout, on ne sait jamais si elle va accepter de venir sur scène avec nous ou pas. J’ai donc écris mon
texte pour que je ne sois pas confronter à un refus, tout en insérant de l’humour afin que le public rie et que par
déduction, la spectatrice comprenne qu’elle n’a rien à craindre en venant avec moi.

Une question importante : Que dire durant le trajet aller (scène/salle) ?

Une phrase qui va me permettre de gérer mon temps à la seconde près, car je gère le débit de parole en fonction
de la distance : « Bonsoir beauté divine qui n’attendait que l’arrivée du prince charmant pour fondre
devant le corps sublime que la nature m’a donné… »

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Cette phrase, qui est complètement prétentieuse, m’amène en douceur vers la spectatrice tout en faisant rire le
public et la spectatrice par la même occasion.

Pour éviter tout refus, je ne laisse aucune pause, c'est-à-dire que, durant le temps où tout le monde rigole, je lui
demande son prénom, ce qui crée le premier contact entre nous et je lui tends immédiatement la main tout en lui
disant : « Tu viens avec moi s’il te plaît… ».

Le fait de lui tendre la main a pour but d’avoir un réflexe, tenez, je fais une parenthèse. Faite l’expérience de
parler à quelqu’un tout en lui tendant la main, vous verrez que votre interlocuteur va vous la serrer (je parle de la
main), car c’est un réflexe utile, donc je m’en sers, fin de la parenthèse.

Pourquoi la spectatrice ne refuse pas ?

Tous les ingrédients sont là pour qu’elle ne puisse pas le faire, d’une part, je l’ai fait rire juste avant d’aller vers
elle, je suis resté poli et souriant, je ne lui ai pas laissé le temps de réfléchir et comme je donne un air agréable,
elle est en confiance et de ce fait, elle n’a aucune raison de ne pas me suivre.

Une question de logique : Que dire durant le trajet retour (salle/scène) ?

Si le trajet retour est fait en muet, cela risque de faire une coupure ou un blanc et les gens peuvent à la réalité,
donc le mieux est d’avoir quelque chose à dire, et pour les besoins de mon numéro je me sers de ce laps de
temps pour conditionner les gens à un gag à répétition qui va me servir de running gag tout au long du numéro.

Pour ce faire, je donne simplement des prénoms différents à chaque fois que je m’adresse à la spectatrice, c’est
ce que l’on appelle le « comique de
répétition ».

Voici le texte que j’utilise sur le trajet


salle/scène pour conditionner les
spectateurs à mon running gag :
« Françoise…, Françoise, ouais c’est
mignon et en plus, c’est facile à
retenir…, attention à la marche… ».
A la fin de cette phrase, nous sommes
face au public et pour la remercier
d’avoir accepté (forçage), je m’adresse au
public tout en débutant mon running
gag :

« Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, je vous demande d’accueillir mon invitée de ce soir,


mademoiselle… euh… Clara ! ».

A la fin de cette phrase, les gens applaudissent la spectatrice pour


son courage et rigolent sur le fait que je me sois déjà trompé sur
son prénom alors que j’avais annoncé quelques secondes plus tôt,
que c’était facile à retenir.

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Pour enfoncer le clou encore un peu plus, je vais l’invitée à
s’asseoir en l’appelant par un autre prénom et cela, jusqu’à
la fin du numéro : « Alors Stéphanie je t’invite à
t’asseoir sur cette chaise, on va tout de suite passer à
l’étape n°2 de ma méthode, celle qui va nous
permettre de savoir si on est compatible ou pas… ».

Cette phrase est très importante car elle donne plusieurs


informations aux spectateurs :

- Stéphanie (running gag).


- Etape n°2 (notion de temps, car j’ai annoncé 3 étape au départ).
- Je leur pose une question indirecte (est-ce que la spectatrice va être compatible avec le magicien ?).
- Pour les spectateurs, c’est le début « officiel » de mon numéro.

Maintenant, le texte va prendre toute son importance, car il va accompagner pleinement mon numéro et justifier
mes actions/effets.

Pour que tout soit parfait, il faut impérativement que la spectatrice soit détendue et en confiance, pour cela, je
vais volontairement créer une tension immédiate et la mettre (pendant une fraction de secondes) mal à l’aise en jouant
sur le côté pudique : « …Et pour ça, je vais être obligé de te déshabiller… de ta bague que l’on va placer
dans cet écrin que tu vas garder tout prêt de toi… »

Que se passe-t-il dans cette phrase ? :

J’explique au public ce qui va se passer, donc je dis simplement ce que je fais, mais le plus important, c’est que je
demande indirectement à la spectatrice de me confier sa bague. J’appelle cette façon de faire « forçage mental »,
ce qui m’enlève la possibilité d’avoir un refus de la spectatrice.

Pourquoi elle ne refusera pas de l’enlever ?

Dans son esprit, la bague va être mise


dans un écrin, donc cela signifie que je
respecte sa bague et comme c’est elle qui
va la garder, il n’y a donc, aucun risque de
l’abimer.

Résultat, elle enlève sa bague sans


discuter.

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Je ne vais pas développer la suite du numéro à savoir les parties correspondantes au « dessert » et au « café », car
ce serait trop long et je pense que vous avez saisi ma manière de faire, mais j’aimerais passer directement sur une
partie très importante, « l’addition » ou si vous préférez, la sortie de scène car je pense que là aussi, le texte à son
mot à dire.

ADDITION !

Le climax à eut lieu, le public et la spectatrice applaudissent et il est grand temps de clôturer le numéro et pour
cela il va falloir d’une part, raccompagner la spectatrice à sa place et d’autre part, finir le numéro par quelque
chose qui marque les gens et si possible qui fasse rire.

Je mets un point d’honneur à toujours mettre en valeur la spectatrice qui m’a accompagné durant le numéro, je
déteste les magiciens qui rabaissent (verbalement ou physiquement) les personnes qui sont venues (bien souvent
contre leur gré). C’est pour cela que j’ai travaillé avec Fabien OLICARD sur mon texte de fin qui va avoir deux
objectifs :

- Remercier la spectatrice pour sa participation.


- Me placer au centre de la scène pour dire un dernier mot au public avant le noir complet.

Lorsque dans mon numéro la spectatrice accepte ma demande en mariage en me répondant « oui », je vais avec
humour inverser la situation pour préparer sa sortie et par la même occasion la mienne.

Voici le texte :

Stéphane Gom’ch : « Gertrude !, est-ce que tu


veux m’épouser ? ».

Spectatrice : « Oui »

Stéphane Gom’ch : « Elle a dit oui mesdames,


messieurs, ça marche !, malheureusement je vais
être obligé de refuser, car c’était pour faire la
démonstration de ma méthode au public, mais
c’est le cœur lourd Françoise que je t’invite à
retourner à ta place en te remerciant d’avoir été
une partenaire d’un soir exceptionnelle…
merci ».

Applaudissements du public !

Cette phrase est construite de façon à ce que la spectatrice soit remerciée par son vrai prénom (je lui rends son
identité, car elle redevient elle-même
et non plus l’assistante du
magicien), et pendant que je lui
dis tout cela, j’en profite pour
l’accompagner au bord de la
scène (au niveau de l’escalier)
tout cela est fait sous les
applaudissements du public,
mais il ne faut pas oublier que
les spectateurs doivent en
priorité applaudir le magicien,
donc la phrase a été pensée de
manière à être courte, à

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donner les infos nécessaires et pouvoir finir sur le mot du magicien, qui est destiné à faire comprendre au public
que le numéro est complètement fini et que c’est maintenant qu’ils peuvent applaudir l’Artiste à pleines mains.

Je voulais absolument finir mon numéro sur une note humoristique. C’est en regardant la télévision et plus
particulièrement les publicités que j’ai eu ma phrase comique de fin :

« Eh bien voilà mesdames et messieurs, vous


savez tout, mais avant de partir, j’aimerais quand
même vous révéler mon véritable secret pour être
un vrai magicien de l’amour… c’est que je mange
5 fruits et légumes par jour, c’est tout ! »

A la suite de cette phrase, j’ai un black-out pour bien


faire comprendre que c’est fini et lorsque la lumière se rallume, j’ai un générique de fin d’une durée de 30
secondes et qui a une fonction bien spécifique, inciter le gens à applaudir encore.

En quoi la dernière phrase est comique ?

Elle est comique, car je pars d’une envie commune, celle de révéler un secret.

En annonçant : « mais avant de partir, j’aimerais quand même vous révéler mon véritable secret pour être
un vrai magicien de l’amour… », je vais attirer une dernière fois l’attention des spectateurs sur moi, en prenant
soin de leur parler directement, avec une voix posée et faible pour que toutes les oreilles soient bien tendues. Je
crée donc une tension, un attente et ce qui va être comique c’est le côté décaler de ma révélation qui est en
parfaite opposition avec ce que le public attends : « c’est que je mange 5 fruits et légumes par jour, c’est
tout ! ».

Etant donné que c’était complètement inattendu, les gens rigolent avant d’applaudir lorsque le black-out
intervient.

Pourquoi est-ce que j’ai choisi cette phrase plutôt qu’une autre ?

Tout simplement parce qu’à force d’entendre ça à la télévision, ça m’a fait rire et je ne sais pas pourquoi, mais
j’avais la quasi-certitude que ça parlerait à tout le monde, puisque l’on regarde tous la télévision et la preuve, c’est
que les gens rient à chaque fois.

Voilà, mon numéro est fini et le fait de terminer sur une pointe d’humour, va laisser dans la tête des spectateurs,
une bonne image de moi et de mon numéro.

Maintenant, j’aimerais poursuivre ma façon d’écrire des textes, mais cette fois, en close-up car je trouve que le
travail entre la scène et le close-up n’est pas si différent, je trouve juste que c’est un peu plus poussé pour la
scène.

Pourquoi l’écriture de texte est plus « poussée » pour la scène que pour le close-up ?

Pour deux choses, la première, c’est que sur scène on présente un numéro d’une durée moyenne de 8 minutes,
cela signifie que l’attention du public est à 100% axée sur le magicien, sur ce qu’il fait et ce qu’il dit, de plus, les
gens sont venus pour le voir, alors qu’à l’inverse dans le close-up, les gens ne sont pas forcément venu voir un
magicien, je pense notamment aux prestations dans les restaurants ou bien souvent, les magiciens interviennent
durant le repas.

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La seconde, c’est qu’en close-up, on présente des sets, c'est-à-dire des successions de routines qui n’ont pas
forcément de liens entres-elles, de plus, les conditions de présentation sont complètement différentes, c’est pour
cela que l’on va construire son texte en tenant compte des conditions.

La première chose que je fais avant me jeter à corps perdu dans l’écriture d’une histoire destinée à accompagner
une routine, c’est que je prends plusieurs paramètres en compte (Le bruit ambiant, l’intervention éventuelle des
serveurs et le nombre de personnes autours de la table) et cela va obligatoirement influencer mon style d’écriture
et le contenu de mon histoire, parfois même la chorégraphie du tour.

Avec mon peu d’expérience, j’ai remarqué que les histoires « à suivre », nous mènent droit dans le mur, parce
qu’il faut savoir qu’en « condition » de close-up ou de rue, les personnes ne vont suivre qu’un tiers du texte, mais
il y a une raison à cela, c’est qu’il n’y a qu’une seule chose qui les intéresse lorsqu’ils sont face à un magicien, c’est
de découvrir « le truc ».

Dans ce cas, l’histoire devient « accessoire », mais reste toutefois indispensable, car c’est quand même elle qui va
donner un sens à ce que vous allez montrer. Mais ce n’est pas tout car elle va aussi vous aider à faire naître chez
les spectateurs de l’émotion, du rire, tout en travaillant la dramatisation des effets pour renforcer votre effet final.

Je pars donc du principe qu’il faut donc être clair, visuel, direct et audible !

Les magiciens débutant en close-up, ont quasiment tous le même problème (j’en ai fait partie, donc je sais de
quoi je parle), c’est qu’ils disent bêtement ce qu’ils font, et avec le recul on se rend compte que c’est
complètement stupide, car les gens le voient bien et n’ont pas besoin de l’entendre, ils ne sont pas idiots, quoi
que parfois ^^….

Personnellement, je n’ai jamais été fan des histoires à rallonge, vous savez celles où l’on parle de princesses ou de
policiers, je trouve que c’est inadapté à notre magie en condition de close-up, et si on regarde bien, finalement les
gens ne suivent pas l’histoire (pour les raisons que j’ai évoqué un peu plus haut), mais aussi parce qu’ils ne seront
pas intéressés, ce n’est que mon avis bien sûr.

Passons maintenant à ce qui nous intéresse : comment écrire des histoires pour agrémenter une routine en
condition de close-up ou de rue ?

Je pars du principe que pour attirer l’attention des gens, il faut impérativement les intéresser et pour cela, quoi de
mieux que de prendre un texte en rapport avec l’actualité (Emission de télévision, film ou encore actualité).

Pour me servir d’exemple, je vais prendre une routine connue de tout le monde (le tour de Biddle) et écrire un
texte afin de lui donner une autre dimension et un intérêt pour le public sur le thème de l’émission de TF1 A
prendre ou A Laisser.

Je vous rappelle l’effet du tour de biddle : une carte choisie (exemple : 8♥), perdue dans le milieu du jeu, le
magicien se laisse 4 chances (ou 5 suivant la version que vous faites) de la retrouver et parmi les cartes qu’il a
sorti du jeu, il y a celle du spectateur qui va comme par magie disparaître et arrivée visuellement à l’’envers au
milieu de celui-ci.

Le texte de base ressemble un peu à ça :

« Monsieur, vous allez me dire stop quand vous le voulez, mémorisez la carte et remettez-là dedans. On
va même le mélanger pour bien la perdre. Maintenant, je vais essayer de la retrouver et je vais me
laisser 4 chances, alors il y a le 2♣, le 8♥, le R♦ et l’A♠…, Est-ce que vous avez vu votre carte ?

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Oui !!!, c’est marrant, mais ce n’est pas possible car vous avez choisi une carte fantôme, la preuve, elle
est à l’envers au milieu du jeu… Merci »

Pour moi, ce genre de texte est à proscrire (même si on commence tous comme ça), car il n’apporte rien du tout à la
routine, qui, dans ce cas-là ne dure pas plus d’une minute, donc aucun intérêt pour les spectateurs.

Je vais maintenant reprendre la même routine, mais pour le texte, je vais appliquer ma façon de faire grâce au
fameux « MENU » qui vous allez le voir, apporte un plus non négligeable, car cela va me permettre de créer de
manière linéaire une transition vers la routine et le texte suivant.

Petite précision au niveau technique :

La méthode est la même que pour la version classique, il n’y a que la chorégraphie qui va être légèrement
modifiée, dans le seul but de dramatiser la révélation, mais je ne détourne absolument pas la routine de base.

Si je fais le tour de Biddle comme routine d’entrée, il faut que je l’amène de façon à susciter un intérêt pour le
spectateur, mais comment faire ?

En se demandant « pourquoi les gens vous regarde et vous écoute ? », tout simplement si l’on parle de sujets qui
les intéressent comme par exemple : l’argent et le sexe (il y en a d’autres, mais là, c’est juste pour attirer votre
attention ^^).

Je vais donc utiliser l’argent comme moteur d’attention, et là j’ai deux options qui s’offrent à moi :

- Soit demander un billet aux spectateurs, mais s’il s’agit de mon tour d’entrée, ils risquent de refuser et
c’est normal, on ne se connaît pas.

- Soit fournir moi-même le billet.

Je prends donc la deuxième option, ce qui va m’obliger à sortir un portefeuille de ma poche, prendre l’un de mes
billets (factice de 100€) et de le poser sur la table.

Pour le moment, pas vraiment besoin de texte, car le visuel se suffit à lui-même pour avoir l’attention de toute la
table, mais je ne justifie pas la sortie de celui-ci. C’est pour cela que le texte est important, il va diriger les
spectateurs sur quelque chose de bien précis : ils vont tenter de le gagner. Qui dit « gagné »,, dit jeu et quoi de
plus normal que de présenter la routine comme si on jouait à la télévision, dans une émission qui plaît aux gens ?

L’animateur, c’est le magicien, les candidats, ce sont les spectateurs de la table, les cartes, les cartons de l’émission
et les 100€, la somme à gagner.

J’ai donc tous les ingrédients pour transformer aisément le tour de biddle en : « A Prendre Ou A Laisser).

Maintenant, comment adapter le texte et le thème à la routine ?, c’est que je vais tenter de vous expliquer en
détail.

Pour information :

Une fois que vous aurez saisi le fonctionnement vous verrez que c’est facilement adaptable à tout, donc le tour
peut être facilement réactualisé.

Voici le début du texte :

« Mesdames et Messieurs, en règle générale les gens paient pour voir un tour de magie, on est
d’accord ?, mais aujourd’hui, et exceptionnellement pour vous, je vais vous payer pour que vous
retrouviez vous-même la carte. Qui veut tenter sa chance ? »

Qu’apporte cette approche en détail ?

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« Mesdames et Messieurs, en règle générale les gens paient pour voir un tour de magie… » :

On parle d’une évidence, celle du magicien qui passe à la table pour présenter des tours de magie et qui à la fin va
essayer de gagner son miam en demandant de l’argent (c’est le cas où le magicien travaille au chapeau).

« …on est d’accord ? »

La question n’attend pas de réponse, c’est juste pour garder l’attention des spectateur afin d’être sûr qu’ils
comprennent bien les règles.

« …aujourd’hui, et exceptionnellement pour vous »

Là, on personnalise le tour et on met en valeur le groupe puisque l’on va leur faire un tour exceptionnel.

« …je vais vous payer pour que vous retrouviez vous-même la carte… »

Là, je propose de payer de ma poche le spectateur, ce qui donne une notion de gains « facile » et c’est ce qui attire
l’attention des gens tout en leur donnant l’envie de participer.

Pendant que je dis tout cela, je sors mon portefeuille pour en sortir un billet de 100€, que je pose sur la table (il
faut savoir que 50€, ne stimule personne et 200€, ce n’est pas crédible aux yeux des spectateurs, car ils penseront tout de suite que
c’est un faux donc 100€ est une moyenne qui fonctionne).

«…Qui veut tenter sa chance ?...»

Lorsque je pose cette question, les se regardent entre eux. Si je vois que ça dure trop longtemps et que personne
ne se décide (ce qui est en général le cas par peur de passer pour quelqu’un qui aime l’argent), je choisi moi-
même une personne, ce qui me permet d’introduire une « line » humoristique sur le thème de l’argent.

Une fois que j’ai choisi ma personne (de préférence une femme, car les vannes sont plus faciles à faire, sans être méchant bien
sûr), le reste de la table va redoublée d’attention, et cela pour deux raisons :

- S’ils avaient été choisi, auraient-ils pu gagner le billet ?


- La personne que le magicien a choisie, va-t-elle remporter le billet ?

Et c’est maintenant que je vais pouvoir faire la routine et y imposer mon thème d’émission « A Prendre Ou A
Laisser ».

Si on fait un bilan rapide, j’ai dépassé la première minute, je n’ai rien montré de la routine, mais les gens sont
attentifs alors qu’en réalité, j’ai juste posé le décor et suscité l’envie d’en voir plus.

Comme dans tous les tours de carte, le but est d’en faire choisir une et pour enlever tout doute dans la tête des
spectateurs, j’aime bien quand ils mélangent eux-mêmes :

« Beaucoup de personnes n’ont pas confiance dans les magiciens et ils ont raison, car il y a deux type
de magiciens en qui il ne faut jamais faire confiance, vous les connaissez ?, il y a ceux qui ont des
lunettes et ceux qui n’en ont pas… »

Cette phrase ne sert à rien, mais incite les gens à sourire.

« …Tenez Monsieur, mélangez le jeu du mieux que vous pouvez et d’ailleurs, quitte à vous payer pour
retrouver votre carte, autant que vous la fassiez choisir à la personne de votre choix…, à Madame par
exemple… »

Cette phrase est aussi inutile, mais fait participer les gens de la table avec humour et c’est seulement à partir du
moment où je reprends le jeu en main, qu’il commence.

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« …Alors allez-y, montre-là à tout le monde sauf à moi parce que j’ai déjà vu le tour et maintenant, on
va la perdre dans le milieu du jeu et vous allez essayer de gagner les 100€ en la retrouvant, enfin j’espère
pour vous… »

Pendant que je dis tout cela, je fais l’action de perdre la carte et j’énonce la règle du jeu identique à l’émission de
télévision.

« Je vous rappelle que pour gagner les 100€, vous devez retrouver votre carte parmi les 52 boîtes et on va
laisser le hasard faire son travail, Monsieur arrêtez moi quand vous le désirez… Stop ici, parfait et
maintenant il se peut que votre carte soit parmi les 4 premières : 2♣, le 8♥, le R♦ et l’A♠, Avez-vous
entendu la carte de Madame ? oui !!!, alors je crois que la chance est au rendez-vous…»

Dans cette phrase, je m’adresse à tout le monde, y compris la personne qui a choisi la carte, mais je m’arrange
pour que ce soit le reste de la table qui répondent en chœur, donc tout le monde participe et ensuite, je m’adresse
à la personne que j’ai choisi au début pour retrouver la carte en lui expliquant :

« …Donc la carte choisie est parmi les 4 que j’ai entre les mains et pendant que je vous parle, je suis en
train de les mélanger, ce qui signifie que personne maintenant ne sait où elle se trouve… »

Je reprends l’attention de tout le monde, car je perds la carte choisi que les gens viennent de voir et de ce fait, ils
jouent tous comme si les 100€ allaient être pour eux alors qu’en réalité, il n’y a qu’une seule personne qui pourra
les remporter. Une fois que j’ai bien mélangé les 4 cartes, je vais les poser en ligne face en bas sur la table.

« …je vous rappelle le principe, vous avez vu votre carte, mais maintenant vous ne savez pas où elle se
cache. Pour gagner les 100€, vous devez en choisir une sans la regarder et si jamais c’est votre carte, je
vous laisse les 100€ sans discuter. Alors à votre avis, qu’elle est votre carte ?... »

Tout le monde va jouer en choisissant la carte qu’ils auraient voulu prendre si jamais c’était à eux de choisir. Et
comme de par hasard, la routine fait que tout le monde pense à la même carte, ce qui renforce l’attention de tout
le monde. Une fois que la spectatrice à choisi la carte qu’elle veut garder, je place le billet de 100€ dessus et un
verre pour ne pas qu’il s’envole. Et à ce moment précis, je prends connaissance de la carte choisie :

« …Alors avant de continuer, pouvez-vous me dire qu’elle était la carte choisie…, 8♥ d’accord !...»

Avant de poursuivre, je regarde discrètement les cartes restantes sur la table comme si je voulais savoir si la
personne à déjà gagnée ou pas et j’en profite pour faire une grimace afin de tous les faire douter.

« … Bien, alors maintenant, écoutez bien ce que je vais dire, vous allez toucher une carte, celle que
vous voulez et nous allons l’enlever, j’ai bien dis « ENLEVER »… »

Là, je prends la carte que la spectatrice a décidé d’enlever, je la regarde, ce qui dramatise la révélation, car mine de
rien, les gens espère que ce ne soit pas leur carte. Au moment où je dévoile la carte, je dis :

« … Ouf !, vous êtes toujours dans la course, maintenant vous allez en toucher une autre, celle que vous
voulez… »

La spectatrice hésite et choisie une seconde carte je dramatise comme la première carte avant de la révéler et de
faire souffler les gens, car la pression monte et les chances se resserrent.

« …Ouais !, vous êtes toujours en courses, bravo !, alors dans l’émission, quand il reste deux boite, il y a
toujours l’appel du banquier… Allo oui !, d’accord, je leur dit… Au revoir !... »

Je me sers des deux cartes enlevées par la spectatrice pour faire un téléphone de type « slide » pour parler avec le
banquier, avant de leur transmettre son message :

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« …Alors il ne vous propose pas de racheter votre boite, mais de l’échanger avec la vôtre…, qu’est-ce
que vous faites… »

J’adore cette partie de la routine, car je vais pouvoir jouer avec la spectatrice comme le fait Arthur dans ce cas-
là !, c'est-à-dire que je vais derrière la spectatrice pour lui faire un massage des épaules ou en lui proposant un
verre d’eau, ce jeu de comédie fait rire les gens et fait douter la spectatrice quant au fait d’échanger ou non sa
carte, parce que moi je sais où elle se trouve.

Pour dramatiser un maximum, voici ce que je dis :

« …Ouh là !, pas évident comme choix, moi je ne veux pas vous induire en erreur, mais généralement le
premier choix est toujours le bon… mais pas toujours… vous voulez un verre d’eau, vous voulez qu’on
laisse passer une page de pub, un petit massage… Allez, il faut se décider, vous échangez ou vous
gardez, il y a quand même 100€ en jeu, ce n’est pas rien… »

A ce moment précis, tous les spectateurs sont partagés entre, échanger ou garder et la spectatrice qui doit faire ce
choix est perdue car en regardant les autres, elle ne sait plus ce qu’elle doit faire et dans la précipitation du jeu,
généralement, elle échange !

« …Vous êtes sûre, c’est votre dernier mot ?... (oui Jean-Pierre), alors pour garder le suspense jusqu’au
bout, la carte sur la table, on en va pas la regarder… »

Le fait de dire que l’on ne va pas regarder la dernière carte va avoir deux effets :

- Faire monter la pression.


- Donner encore l’impression que c’est gagné

Je joue donc mon rôle à fond, je regarde très discrètement la carte restante sur la table en grimaçant comme si
c’était la carte choisie et je la pose face en bas sur les deux autres éliminées durant le jeu avant de dire :

« … Alors avant de regarder votre carte, on est bien d’accord que si ce n’est pas la vôtre, je récupère les
100€, si par contre c’est la carte choisie, je vous les donne sans discuter… »

A ce moment précis du tour, je peux dire n’importe quoi aux gens ils me diront toujours « oui », car ils
n’attendent qu’une chose que je retourne la carte ce que je fais en disant :

« …Ah !!!, quel dommage, si près du but… mais je vous avais prévenu, il y a deux types de magiciens
en qui il ne faut jamais faire confiance, ceux qui trichent et ceux qui ne trichent pas… »

Et immédiatement, je leur montre qu’en main, je n’ai pas 4 cartes, mais 3 et j’étale le jeu en disant :

« …Avec la crise actuelle, je ne peux pas me permettre de donner de l’argent, et par sécurité, votre carte
à toujours été à l’envers au milieu du jeu…, En tout cas, merci de votre participation, vous avez été
géniaux… »

Le fait d’avoir montré tout au long de la routine 4 cartes, dont celle choisie perturbe les gens lorsque sans gestes
suspects, ils n’en voient plus que 3 et que la carte choisie est à l’envers au milieu du jeu, comme je n’ai pas eu de
contact avec, les gens vont réfléchir là-dessus. Ce qui fait que je les laisse sur un effet très fort, ils n’imagineront
même pas que la carte y est réellement depuis le début car il y aura toujours au moins une personne pour dire,
mais je l’ai vu là !.

Pendant que les gens débattent, soit je range mon billet, soit je m’en sers pour faire une autre routine.

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Voici la seule vidéo que j’ai de cette routine en condition réelle, elle a été filmée lors de l’interview de Franck
BELLEVIE pour Centrale Magie.

https://www.youtube.com/watch?v=yUAxY_yU5v4

Tout ce que vous venez de lire concernant le close-up est bien évidemment quand les conditions sont réunies
pour bien préparer ses passages, mais il reste un dernier cas de figure que je n’ai pas encore développé et qui je
pense est très intéressant, c’est les conditions de tours de magie fait à la « sauvette », c'est-à-dire qu’on vous
demande de présenter un tour rapide et surtout hors contexte (au boulot, dans le métro, en croisant un ami).

Je pense que l’on ne peut pas avoir de texte « type » qui soit adaptable à ce genre de situation, mais il faut
toutefois travailler un texte, qui sera en fait un plancher à l’improvisation.

Pour ma part, je sais que ce genre de démonstration ne permet pas de mettre les spectateurs dans des conditions
émotionnelles optimales, mais ce qu’ils veulent dans ce cas de figure, c’est de voir du sensationnel, du flash.

Donc là, la méthode du « menu » ne s’applique pas dans ce cas de figure, mais il y a une solution que je vais vous
livrer maintenant (elle fonctionne pour moi).

Lorsque l’on me demande de faire un tour (qui se fini généralement en show de 10’, car passionné comme je le suis, j’ai du
mal à me freiner^^), je commence toujours par le même effet qui est rapide et facile à faire, une mini ambitieuse à 3
passes, c'est-à-dire que je ne fais que 3 remontées de la carte, pas plus. De cette manière, je ne suis pas trop long,
c’est flash et je peux enchaîner sur le tour de biddle et à la fin de celui-ci j’enchaîne sur une routine de pièce
(voyage, apparition et disparition).

En ce qui concerne le texte, je reste très classique (débutant), je ne raconte surtout pas d’histoire, mais je vais
toutefois essayer de créer une atmosphère magique en jouant sur le fait qu’à l’heure actuelle, plus personne ne
croit à la magie :

Spectateur 1 : « Eh salut Stef, comment vas-tu ? Tiens, je suis avec un collègue de boulot, je lui ai
parlé de toi comme quoi tu faisais de la magie, est-ce que tu peux lui montrer un truc vite fait ? »

Stéphane Gom’ch : « Euh… oui, tu sais que tu me prends un peu au dépourvu..., mais ça tombe bien, car
je viens de mettre au point un tour de magie, je ne l’ai pas encore testé, si vous pouviez me donner votre
avis… Alors juste le temps de mélanger le jeu… Vous croyez à la magie ?... Plus personne ne croit à la
magie de nos jours, pourtant elle existe… »

Spectateur 1 : « Ah bon ? »

Stéphane Gom’ch : « Regarde, un truc simple, prends une carte celle-que tu veux, si on la met dans le
milieu du jeu eh bien la magie va faire que maintenant, elle remonte… Bon j’avoue ‘était un peu rapide,
on va le refaire, mais plus lentement… On la remet dans le milieu du jeu et sans rien faire, elle

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remonte… Allez, je vais le refaire une dernière fois, mais parce que c’est toi et en plus en version
ralentie et on voit bien qu’elle n’est pas au-dessus, du moins pas encore, mais si par exemple tu passes
ta main au-dessus du jeu en disant une formule magique de ton choix, abracadabra, sim sala bim hocus
pocus et que l’on attend quelques secondes… voilà et maintenant si tu retournes toi-même la première
carte, la magie à opérée »

Spectateur 1 : « Oh putain !!! »

Donc pour résumer les tours fait à l’arrache, je sais que je ne m’applique pas sur le texte, mais j’essaye du mieux
que je peux de parler constamment comme s’il s’agissait d’une évidence et surtout, je ne refuse jamais de faire
une routine même si je ne suis pas équipé, mais j’ai toujours mon kit de survie sur moi et la meilleure approche
que j’ai trouvé pour ne pas montrer que je suis en galère c’est de dire que justement, j’ai un tout nouveau tour
que je n’ai jamais montré et là !, c’est une exclue pour eux et en plus si je me plante, bah ce n’est pas grave
puisque je leur ai donné une info importante 1ère fois en public donc non rôdé.

Pour finir, voici pour les ingrédients indispensables à avoir Pour rédiger mon texte j’ai besoin qu’il soit :
lorsque l’on veut écrire un texte :
- Court
- Un thème - Direct
- Un sujet qui intéresse les gens - Personnalisé
- De l’humour
- De la participation

Donc voilà, j’espère que ce petit fascicule vous aura montrer un peu mieux ma façon de faire pour écrire et
mettre en place un texte aussi bien pour des conditions de scène, de close-up mais aussi à la « sauvette », tout ce
que j’espère maintenant c’est que vous trouverez dans ces lignes votre bonheur et si vous avez envie que l’on
échange ensemble ou que l’on travaille ensemble rien de plus simple, envoyez moi un mail à :
djmagicstef@free.fr.

Merci à vous et bonne magie !

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