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Le groupe en faveur de la condamnation (ses arguments) Le groupe en faveur de l’acquittement (ses arguments).
Déclaration du député Louis-Antoine Morisson à la Convention.
Citoyens, je sens comme vous mon âme pénétrée de la plus forte indignation lorsque je rassemble dans mon esprit les crimes, les
perfidies, les atrocités dans Louis s’est rendu coupable ; la première de toutes mes affections, la plus naturelle sans doute et de
voir ce monstre sanguinaire expier ses forfaits dans les plus cruelstourments : il les a tous mérités, je le sais ; mais à cette
tribune, représentant d’un peuple libre, je dois renoncer à moi-même pour n’écouter que les conseils de la raison. Je reviens à
Louis XVI. D’après les institutions pour pouvoir le juger, il faut qu’il y ait une loi positive, préexistante qui puisse lui être
appliquée. Mais cette loi n’existe point. Le code pénal qui a dérogé à toutes les lois criminelles qui lui sont antérieures, prononcela
peine de mort contre ceux qui trahissent la patrie. Louis XVIa bien évidemment trahi sa patrie. Mais ici nous sommes
religieusement sous l’empire de la loi ; comme des juges impassibles nous consultons froidement notre code pénal […] il ne
contient aucune disposition qui puisse être appliquée à Louis XVI puisqu’au temps de ses crimes il existait une loi positive qui
portait une exception en sa faveur je veux parler de la Constitution.
J’ouvre, citoyens, cet ouvrage sans doute informe et déraisonnable, mais qui nous gouvernait encore lorsque les crimes dont nous
gémissons ont été commis parmi nous : La personne du roi est inviolable et sacrée.
D’après les archives parlementaires, Assemblée nationale, Paris.
La période napoléonienne : finir et exporter la révolution ?
En quoi le tableau « le Sacre de Napoléon » exprime-t-il une évolution de la Révolution, voire sa fin ?
Inspirations monarchiques.
Rôle de l’Église
Rôle de l’entourage.
Conception de la souveraineté
nationale.
B- Réorganiser la société française.
Document 1/ Extrait du cdiscours de Portalis de 19 mars Document 2/ Extrait du Code Civil (1804)
1804 exposant les raisons de l’élaboration du Code civil.
a. Des droits civils et de la nationalité
L’avocat Jean-Etienne Portalis est l’un des rédacteurs du
« Art 8- Tout Français jouira des droits civils.
Code Civil.
Art 9- Tout individu né en France d’un étranger pourra
Quel spectacle s’offrait à nos yeux. On ne voyait devant soi
qu’un amas confus et informe de lois étrangères et dans l’année qui suivra l’époque de sa majorité, réclamer
françaises, de coutumes générales et particulières, la qualité de Français […].
d’ordonnances abrogées et non abrogées, de maximes Art 10 – Tout enfant né d’un Français en pays étranger
écrites et non écrites, de règlements contradictoires et de est français. »
décisions opposées. […] Aujourd’hui, une législation uniforme
fait disparaître ces absurdités et ces dangers ; l’ordre civil b. Des rapports entre époux.
vient cimenter l’ordre politique. Nous ne sommes plus
« Art 213 – Le mari doit protection à sa femme, la
Provençaux, Bretons, Alsaciens, mais Français. […]
femme obéissance à son mari. […]
Autrefois les distinctions humiliantes que le droit politique
Art 371 – L’enfant, à tout âge, doit honneur et respect à
avait introduites entre les personnes s’étaient glissées
jusque dans le droit civil. Il y avait une manière de succéder ses père et mère. […]
pour ceux qui ne l’étaient pas ; il existait des propriétés Art 373 – Le père seul exerce cette autorité durant le
privilégiées que ceux-ci ne pouvaient posséder, au moins mariage. »
sans une dispense du souverain. Toutes ces traces de
barbarie sont effacées ; la loi est la mère commune des c. De la propriété et du patrimoine.
citoyens, elle leur accorde une égale protection à tous. […] « Art. 544 – La propriété est le droit de jouir et de
On n’a pas cherché dans la nouvelle législation, à introduire
disposer des biens de la manière la plus absolue […]
des nouveautés dangereuses. On a conservé des lois
Ar. 545 – Nul ne peut être contraint de céder sa
anciennes tout ce qui pouvait se concilier avec l’ordre
propriété si ce n’est pour cause d’utilité publique, et
présent des choses ; on a pourvu à la publicité des
mariages ; on a posé de sages règles pour le gouvernement moyennant une juste et préalable indemnité. […]
des familles ; on a rétabli la magistrature des pères ; on a Art. 745 – Les enfants ou leurs descendants succèdent
rappelé toutes les formes qui pouvaient garantir la à leurs père et mère, aïeuls, aïeules, ou autres
soumission des enfants. ascendants, sans distinction de sexe ni de
primogéniture, et encore qu’ils soient issus de
Jean-Étienne Portalis, « Exposé des monts de la loi relative différents mariages. Ils succèdent par égales portions
à la réunion des lois civiles en un seul corps de lois, sous le
et par tête, quand ils sont tous au premier degré […]
titre de Code civil des Français », 19 mars 1804.
Nécessité d’uniformiser les lois afin de maintenir l’ordre. Ces textes constituent le fondement de l’ordre politique
du nouveau régime. Renforcement de la Nation française par l’unité juridique. Allier l’héritage et les nouveautés de
la Révolution.
2. Identifiez, en mettant en parallèle les extraits de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26
août 1789, les acquis révolutionnaires que le texte confirme et consolide.
3.
La propriété est reprise de la DDHC. L’égalité entre les citoyens.
4. Pourquoi peut-on dire que le Code civil permet à Napoléon de renforcer son pouvoir ?
Le code civil établit une égalité entre les citoyens, il fonde le régime de Napoléon comme dispensateur de la loi. Il
établit un nouvel ordre juridique mêlant les acquis de l’Ancien régime et ceux de la Révolution, il constitue une
remise en ordre de la société en mettant fin aux particularismes, chaque citoyen dispose des mêmes références
juridiques et de statuts clarifiés.
Document A. Discours de Félix Julien Jean Bigot de Document B. Tres de Mayo (1814), tableau du
Préameneu, l’un des auteurs du Code civil. peintre espagnol Goya représentant le soulèvement du
peuple de Madrid contre l’occupation de la ville par les
Le Code civil était la loi particulière des Français : elle est
Français.
devenue la loi commune des peuples d’une partie de l’Europe.
[…] C’est, si je puis m’exprimer ainsi, une espèce d’arche sainte
pour laquelle nous donnerons aux peuple voisins l’exemple d’un
respect religieux. Ce serait méconnaître la faiblesse attachée
à l’humanité, si on supposait que cet ouvrage ne sera
susceptible d’aucune amélioration ; que quelques explications
ne devront point à l’avenir en augmenter la clarté, en faciliter
encore plus l’exécution. Déjà quelques décrets de Sa Majesté
ont eu cet objet […]. D’autres décrets impériaux pourront
être rendus pour des causes semblables. In ne faudrait pas
qu’on les regardât comme des motifs suffisants de promulguer
de nouveau le Code. […] Dans le royaume d’Italie, le Code
Napoléon a été accueilli avec le même empressement, et il a eu
le même succès qu’en France. […] Il est encore destiné à
divers peuples d’Allemagne : et déjà, si on peut le regarder
comme le droit commun de l’Europe.
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