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Français 4
LIVRE DU PROFESSEUR
Jean-Jacques BESSON
Professeur agrégé de lettres modernes
Sylvie BASTARD-GALLET
Professeur agrégé de lettres modernes
Marie-Thérèse RAYMOND
Professeur certifié de lettres modernes
© HACHETTE LIVRE 2007, 43, quai de Grenelle, 75 905 Paris Cedex 15 • ISBN 978-2-01-125495-2
www.hachette-education.com
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4. Le vocabulaire de la description ........................................................................... 265
5. Le vocabulaire de l’explication ............................................................................. 267
6. Le vocabulaire de l’image .................................................................................... 268
7. Le verbe .............................................................................................................. 270
8. Le mode indicatif ................................................................................................ 271
9. Le mode conditionnel ......................................................................................... 271
10. Le mode subjonctif ............................................................................................. 272
11. Les verbes irréguliers ........................................................................................... 272
12. La voix passive .................................................................................................... 273
13. La voix pronominale ........................................................................................... 275
14. Le classement des mots ....................................................................................... 276
15. Le nom et ses substituts ...................................................................................... 276
16. Les fonctions par rapport au nom (1) .................................................................. 278
17. Les fonctions par rapport au nom (2) .................................................................. 280
18. Les phrases (1) .................................................................................................... 281
19. Les phrases (2) .................................................................................................... 283
20. Les fonctions dans la phrase (1) ........................................................................... 285
21. Les fonctions dans la phrase (2) ........................................................................... 286
22. Les fonctions dans la phrase (3) ........................................................................... 288
23. L’expression du temps ......................................................................................... 290
24. L’expression de la cause et de la conséquence .................................................... 292
25. L’expression de l’opposition ................................................................................ 294
26. Les textes (1) ....................................................................................................... 294
27. Les textes (2) ....................................................................................................... 295
28. L’énonciation (1) ................................................................................................. 296
29. L’énonciation (2) ................................................................................................. 298
30. Les paroles rapportées ......................................................................................... 299
31. Les effets dans le texte ........................................................................................ 301
32. Les points de vue narratifs ................................................................................... 302
33. Le texte narratif ................................................................................................... 303
34. Le texte descriptif ................................................................................................ 305
35. Le texte explicatif ................................................................................................ 306
36. Les homophones lexicaux ................................................................................... 308
37. Les homophones grammaticaux ......................................................................... 309
38. Les homophonies verbales .................................................................................. 312
39. Les accords avec le nom (1) ................................................................................. 314
40. Les accords avec le nom (2) ................................................................................. 315
41. Les accords dans la phrase ................................................................................... 316
42. L’accord des participes passés .............................................................................. 318
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Présentation
PRÉSENTATION • 5
fort nombreux : tout dépend en effet des besoins textes simples, textes dialogués). Cette approche
des élèves, de l’envergure que l’on souhaite don- générale permet de ne pas réduire le discours
ner à telle ou telle séquence, de la dimension de explicatif à un seul genre ; de plus elle montre aux
l’œuvre que l’on étudie de manière intégrale, etc. élèves l’omniprésence de l’explicatif et justifie par
là l’intérêt de son étude.
Progression des séquences La séquence 7 se place dans le fil de la précé-
Les séquences présentées dans Textocollège 4e dente. Elle approfondit la réflexion sur l’explicatif,
se suivent dans un ordre réfléchi, mais celui-ci en se restreignant au cas précis de l’explication dans
n’implique aucune contrainte d’utilisation. le récit. La nature du récit apparaît ainsi encore plus
Les trois premières séquences font porter la nettement : c’est un texte qui mêle non seulement
révision et les nouvelles acquisitions sur les com- des passages narratifs, descriptifs, et dialogués, mais
posants de base du récit : narration, description, aussi des passages explicatifs. Le travail s’effectue
dialogue. clairement dans l’esprit du programme ici aussi :
La séquence 1 permet aux élèves à la fois de l’élève avance dans ses études de français par
réviser les principaux acquis de 5e sur le récit et de complexification progressive et maîtrisée.
se familiariser avec les récits brefs, notamment les La séquence 8 aborde l’argumentation. Il
nouvelles. s’agit seulement, en classe de 4e, d’en saisir les
La séquence 2 se place elle aussi dans la suite principales caractéristiques ; l’étude et la pratique
exacte de la classe de 5e. En effet l’étude de la développée de l’argumentation seront un des
description a principalement porté en 5e sur les principaux objets de la classe de 3e. La séquence
paysages et les objets ; en 4e, selon les pro- s’organise en deux temps : repérage des caracté-
grammes, elle porte sur un point plus délicat, le ristiques de l’argumentation, puis étude de textes
portrait : il forme à lui seul l’objet d’étude et de argumentatifs du XVIIIe siècle portant sur la critique
pratique de cette séquence. sociale ; cette prescription du programme permet
La séquence 3 s’organise en deux temps : le d’assurer un parallèle avec la période traitée en
dialogue dans le récit, le dialogue de théâtre. On cours d’histoire.
peut mener conjointement l’étude de ces deux Les séquences 9 et 10 portent sur des genres,
types de dialogues, pour que les élèves identifient la correspondance épistolaire et la poésie. La
plus clairement la nature et la portée de chacun. séquence 9 montre que toutes les formes de
On peut aussi traiter ce domaine en deux discours peuvent passer dans les lettres : raconter,
séquences plus courtes : dialogue de récit d’une expliquer, argumenter. La séquence permet ainsi
part, dialogue de théâtre d’autre part. Notons que une récapitulation – réactivation de ce qui a été
le bilan de la séquence 3 est précisément construit appris précédemment. Elle montre que les lettres
sur une mise en parallèle de ces deux grands types ont diverses fonctions, divers effets, et qu’il existe
de dialogue afin de mieux faire ressortir leurs un art épistolaire.
caractères propres et leur intérêt respectif. Quant à la séquence 10, elle a été conçue dans
Les séquences 4 et 5 opèrent un approfondisse- l’esprit et la lettre du programme : l’accent est mis
ment de l’étude et de la pratique du récit. Dans la sur la poésie du XIXe siècle, ses préoccupations, sa
séquence 4, l’optique culturelle et générique (dis- diversité, ses nouveautés. La séquence ouvre aussi
tinction des principaux genres de l’imaginaire) se sur le XXe siècle et cette mise en écho de poèmes
joint à une optique narratologique (travail sur la des XIXe et XXe siècles permet de s’interroger, pièces
temporalité et la chronologie dans le récit). Dans la en main, sur les évolutions et les spécificités de
séquence 5, l’intérêt narratologique est privilégié la poésie.
(traitement de la notion de narrateur et de celle de
point de vue) ; la visée culturelle est de montrer la Organisation des séquences
diversité du roman aux XIXe et XXe siècles. Dans les séquences proposées par Textocollège 4e,
Les séquences 6, 7 et 8 abordent en tant que tel l’ordre des activités va de la réception (lire des
le domaine des relations logiques (explication, textes, observer des images) à la production
argumentation), ce qui est nouveau pour les élèves. (écrire et dire des textes). Dans la pratique, ces
Jusqu’alors, le travail a porté seulement sur les rela- activités peuvent se succéder ou s’entrecroiser.
tions temporelles (narration) et spatiales (descrip- Le manuel établit, pour chaque séquence, un
tion). Les élèves devant avoir acquis davantage de lien avec quelques outils de langue privilégiés ;
maturité, ils peuvent maintenant s’orienter vers des pour ce faire, le choix de tel ou tel outil de langue
textes demandant encore plus de généralisation, n’est, bien sûr, pas dû au hasard, mais il s’impose
d’abstraction, de conceptualisation. au vu de la nature de la séquence. Grâce à cette
La séquence 6 vise le repérage et l’étude de mise en relation logique du contenu de chaque
l’explication dans divers documents (images, séquence avec quelques leçons de langue situées
6 • PRÉSENTATION
dans la seconde partie du manuel, le décloisonne- conséquent, effectués par tous les élèves de la
ment est complet et les élèves comprennent classe, ou du moins une grande partie, sur une
mieux le sens de leurs apprentissages. Rappelons période pas trop longue. Rappelons, sur ce point,
que, dans les programmes de français, l’étude des que les textes officiels insistent à plusieurs reprises
textes n’a pas pour objectif de faire acquérir des sur la nécessaire brièveté des exercices oraux : il
notions de langue ; c’est de l’inverse qu’il s’agit : vaut mieux que vingt élèves effectuent un exercice
l’étude de la langue fournit des outils pour mieux oral de trois minutes, plutôt que trois élèves
comprendre et produire des textes. L’étude de la fassent un exercice de vingt minutes. Un exercice
langue est au service des textes et non l’inverse. oral d’une ou deux, ou quelquefois trois minutes,
C’est pour cette raison que, dans les exemples que est d’ailleurs suffisant pour apprécier les capacités
nous proposons pour mettre en pratique les orales d’un élève et lui donner des conseils pour
séquences, l’étude des outils de langue précède progresser en ce domaine.
souvent les autres activités. C’est aussi pour cette Chaque séquence s’achève par un bilan des
raison que l’on trouve dans le manuel, après les connaissances : celui-ci se compose d’un ou plu-
questionnaires sur les textes, en bas de page, un sieurs textes (parfois accompagnés d’images) sui-
rappel des principales notions utilisées pour vis de questions reprenant les principaux points
l’étude de ces textes, avec renvoi aux leçons traités au cours de cette séquence. La dernière des
concernées. questions posées demande toujours la production
Dans la partie « Étudier des textes et des d’un texte, afin de vérifier si les acquisitions ont
images », les documents sont suffisamment nom- permis d’améliorer les capacités d’écriture des
breux pour permettre un choix. Ils sont de nature, élèves : on peut attendre ici un texte de dix à vingt
de longueur et de difficulté fort variées, ce qui lignes. Ces bilans sont conçus pour être réalisés
autorise à diversifier les modalités d’exploitation et par une classe de niveau moyen en 55 minutes
de choisir selon les besoins. Rappelons qu’étudier environ. On n’hésitera pas à modifier ces bilans,
un texte en une heure n’est qu’une possibilité par exemple en supprimant des questions portant
parmi d’autres. Le manuel contient, par exemple, sur des points qu’on n’aurait pas eu le temps ou
des textes courts qu’il est possible de regrouper l’occasion de traiter. On pourra également chan-
pour mener une étude par comparaison en une ger ou ajouter une question, car les élèves les plus
seule séance (par exemple p. 40, p. 156, pp. 196 futés auront tôt fait de comprendre la nature et
et 197, pp. 252 et 253, pp. 258 et 259, ou l’usage de ce bilan, et l’auront peut-être préparé à
p. 261). la maison en bénéficiant d’une aide.
Les parties « S’exprimer à l’écrit » et
« S’exprimer à l’oral » ont été placées en fin
de séquence pour des raisons de présentation, et LES ÉTUDES D’ŒUVRES INTÉGRALES
d’harmonisation sur l’ensemble du manuel. Dans
la pratique, elles peuvent être effectuées en début Durée
de séquence (pour mettre en évidence les besoins En accord avec le programme de la classe de 4e
des élèves), en cours de séquence (pour faire utili- et le document qui l’accompagne, les lectures
ser les moyens étudiés), ou en fin de séquence d’œuvres intégrales que nous proposons peuvent
(pour vérifier les acquis). Remarquons qu’il est en toutes être réalisées en quatre ou cinq séances. Il
général plus judicieux de privilégier en début de conviendrait d’ajouter un moment consacré à un
séquence les activités de lecture, d’étude de textes contrôle (de préférence écrit) sur la lecture par
et d’images : les élèves découvrent ainsi des l’élève de l’ouvrage concerné et sur ce que l’élève
moyens pour améliorer leur capacité d’expression a retenu de l’étude qui a été menée.
avant d’être amenés à s’exprimer eux-mêmes. On peut prendre la lecture d’une œuvre inté-
Quand la production écrite vient après l’étude des grale comme axe d’une séquence plus riche, obte-
textes et des images, et d’autant plus quand elle nue en ajoutant une ou deux séances d’expression
est placée en fin de séquence, elle peut être consi- écrite ou orale et une ou deux séances d’étude de
dérée comme un bilan permettant de vérifier les la langue ; on construit ainsi une séquence d’une
principaux acquis. dizaine d’heures, ce qui est la durée moyenne
Les exercices écrits proposés appellent des pro- officiellement indiquée : « […] les limites de la
ductions de longueur raisonnable ; dans la plupart séquence unifiée et cohérente que [l’étude d’une
des cas, il n’a pas semblé judicieux d’indiquer un œuvre intégrale] permet de construire – et que l’on
volume précis (nombre de lignes ou de pages) peut raisonnablement fixer à une dizaine d’heures
tant les possibilités des élèves sont différentes. maximum pour une pièce de théâtre ou un roman –
Quant aux exercices oraux, ils sont conçus pour imposent de faire des choix… » (Accompagnement
être réalisés de manière brève et pour être, par des programmes de 5e et 4e).
PRÉSENTATION • 7
Démarche assortit cependant cette liberté de quelques
Plusieurs démarches peuvent être envisagées recommandations, que nous avons suivies : « Il
pour la lecture et l’étude d’une œuvre intégrale, est souhaitable que l’accent soit mis en 5e sur la pra-
compte tenu principalement du genre de l’œuvre, tique du récit et du dialogue, en 4e sur la pratique
de sa longueur et de sa densité. Quoi qu’il en soit, de l’explication et l’initiation à l’argumentation. »
on n’oublie pas que l’objectif majeur de cette acti- (Programmes du cycle central 5e et 4e, Les outils de la
vité est toujours la compréhension globale de langue, Objectifs du cycle). En fonction de ces
l’œuvre : « L’étude d’une œuvre intégrale constitue recommandations, nous avons choisi de répartir
à coup sûr l’expérience de lecture la plus fertile ; elle les outils de langue de manière égale pour les
rend les élèves sensibles à l’unité de l’œuvre, à son deux niveaux, avec le souci d’une double cohé-
intégrité. » (Accompagnement des programmes de rence : cohérence suffisante, d’abord, entre les
5e et 4e). Ainsi les études que nous proposons se outils de langue eux-mêmes, adéquation ensuite
terminent toujours par une séance de synthèse qui de ces outils de langue avec les formes de discours
conduit l’élève à porter un regard général sur étudiées à chaque niveau.
l’œuvre, ce qui favorise la compréhension du sens
et le développement de l’esprit critique. Présentation de la partie
Nous avons retenu la méthode qui consiste à Plutôt que de disséminer au fil de l’ouvrage
lire et étudier l’œuvre par étapes, au fil de sa diverses remarques concernant la langue, nous
découverte par les élèves. Elle permet à la fois avons choisi de construire de véritables leçons
de maintenir l’intérêt et d’offrir aux jeunes élèves complètes mais concises, et nous avons choisi de
le fort guidage dont ils ont souvent besoin, de regrouper ces leçons en une seule partie, elle-
rectifier à temps les éventuelles erreurs de même organisée autour d’un axe clair : du mot au
compréhension. On ne lit ou relit en classe que les texte. Nous souhaitons ainsi aider les élèves à com-
passages les plus importants de l’œuvre ; les autres prendre la cohérence de la langue, la relation entre
passages auront été lus en dehors de la classe (à la les notions, et favoriser la mémorisation de celles-
maison, principalement), et un résumé en sera fait ci. Par le choix des titres des leçons notamment,
en classe par un élève ou par le professeur. l’ouvrage fait bien apparaître aux yeux des élèves,
et dans leur esprit, les principaux niveaux d’organi-
Choix des œuvres sation : mot, groupe, proposition, phrase, texte.
Les œuvres dont nous proposons une lecture Ainsi la langue n’apparaît pas comme un bric-à-
dans le manuel appartiennent à différents genres brac de notions accumulées mais comme un
et sous-genres : pour amener à la lecture person- ensemble d’éléments hiérarchisés, que les élèves
nelle des élèves de cultures et de goûts fort divers, peuvent comprendre, et dont ils peuvent acquérir
nous nous devons en effet de leur présenter une progressivement la maîtrise. Ce regroupement des
gamme suffisamment ouverte quant aux genres, leçons de langue en une seule partie présente éga-
à la provenance des œuvres, etc. On trouvera lement l’avantage de la souplesse : cette partie est
donc des œuvres classiques, et des œuvres de litté- suffisamment indépendante pour être utilisée selon
rature pour la jeunesse qui ont fait leurs preuves. le rythme des élèves et leurs besoins.
Elles présentent toutes les meilleures garanties Conformément aux prescriptions du pro-
quant à la qualité du style et du contenu. La plu- gramme, la partie « Outils de langue » com-
part figurent dans la « Liste des textes porteurs de mence par une présentation des encyclopédies et
références culturelles » et dans la « Liste d’œuvres de des dictionnaires, accompagnée d’un ensemble
littérature pour la jeunesse », toutes deux publiées d’exercices permettant une meilleure pratique de
en annexe au document Accompagnement des ces ouvrages fondamentaux. La partie s’organise
programmes de 5e et 4e. Dans le présent ouvrage, ensuite selon les quatre dominantes habituelles :
chaque corrigé d’étude d’œuvre intégrale est d’abord le vocabulaire (on présente les principaux
précédé d’une présentation qui explique le choix éléments de base, les mots), puis la conjugaison
de l’œuvre et suggère des pistes d’étude et de (on présente les variations d’un mot particulier, le
réflexion. verbe), ensuite la grammaire (on explique les
règles d’agencement entre les mots, les groupes,
LES LEÇONS DE LANGUE les phrases), enfin l’orthographe (on s’attache à
l’écriture exacte des mots qui découle de tout ce
Répartition des outils de langue qui a été traité précédemment).
Le programme indique les outils de langue que
les élèves doivent acquérir pendant le cycle cen- Démarche de la leçon
tral, mais laisse le choix de la répartition de ces Dans chaque leçon de langue, le cheminement
outils entre les classes de 5e et 4e. Le programme suit la démarche recommandée dans le document
8 • PRÉSENTATION
Accompagnement des programmes de 5e et 4e, qui L’ensemble d’exercices qu’on trouve à la suite
reprend sur ce point les prescriptions données de chaque leçon s’organise selon la progression
pour la classe de 6e : observation d’un document suivante : du repérage à la production. Pour une
(en général un texte) et mise en évidence du fait à meilleure efficacité, les exercices ne comportent
étudier, puis mise en application immédiate. en général qu’une ou deux consignes ; ils sont
L’exposé des connaissances va à l’essentiel. Il conçus pour permettre les modalités d’exploita-
s’agit de mettre en perspective les différentes tion les plus habituelles, en classe ou à la maison,
notions, les unes par rapport aux autres, de individuellement ou en groupe.
manière claire et progressive ; ceci afin que l’étude On trouvera dans le présent ouvrage quelques
de la langue prenne sens dans l’esprit des élèves. exercices complémentaires, dont des exercices de
Pour renforcer cette démarche, nous avons délibé- dictée. Ils permettent de réinvestir ou d’approfon-
rément choisi de faire figurer en toutes lettres les dir certains éléments de la leçon concernée.
mots désignant les notions étudiées, par exemple
« complément d’objet direct ». Ce souci de précision LES APPORTS DU LIVRE
favorise une mémorisation ancrée dans du sens. DU PROFESSEUR
Nous n’avons utilisé les abréviations que dans les
exemples et les schémas, pour gagner de la place, On trouvera ci-après le texte intégral du pro-
et la signification de ces abréviations est indiquée gramme de français pour la classe de 4e ; à côté
aux élèves dans une liste qui figure à la page 2 de de chaque élément de ce programme figure la
leur manuel : on leur présente cette liste et on les page qui lui correspond dans le manuel de l’élève.
incite à s’y reporter en cas de besoin. De même, Les références bibliographiques qui sont don-
nous avons choisi de séparer nettement le plan nées à la fin de chaque présentation de séquence
des classes grammaticales, qui est de l’ordre du visent à donner quelques pistes d’information sur
donné (leçon 14 du manuel) et le plan des fonc- des points mis en jeu par cette séquence. Ces indi-
tions qui est, lui, de l’ordre de la mise en phrases, cations s’en tiennent à l’essentiel. La plupart des
de la mise en texte, et se trouve donc traité pro- ouvrages indiqués contiennent eux-mêmes des
gressivement au fil des leçons. bibliographies développées, précisant notamment
La plupart des leçons peuvent s’étendre sur deux les sources théoriques ; ces bibliographies se révè-
séances voire davantage ; beaucoup de leçons ont leront fort opportunes pour qui souhaiterait
été fractionnées en deux étapes de manière à favo- approfondir ses connaissances.
riser une telle pratique. Nous avons accordé autant Les corrigés des questions et des exercices
de place aux exercices (page de droite ou double sont développés, mais ils ne prétendent pas à l’ex-
page) qu’à l’exposé des connaissances (page de haustivité ni à l’exemplarité : souvent plusieurs
gauche ou double page) : en donnant autant de réponses sont possibles, plusieurs formulations
place aux exercices, en reliant les leçons de langue envisageables.
aux autres activités de la séquence, le manuel privi-
légie en toute clarté une réelle pratique de la langue
et lui donne tout son sens.
Textocollège 4e équilibre les apports concernant
Choix des exercices la langue et les textes, la culture et les
Les exercices proposés sont en général courts : il méthodes, afin de répondre à la lettre et à l’esprit
faut éviter que l’appropriation dégénère en méca- du programme actuel et de satisfaire au mieux les
nisme qui tournerait à vide. En revanche, ils sont larges besoins des élèves. Sur ce point, nous nous
de divers niveaux de difficulté et ils s’appuient sur permettons d’ailleurs d’insister : il est fort utile de
divers supports : mots, phrases, textes, images. lire soi-même les textes qui régissent l’enseigne-
De plus, ils sont de types variés : identification, ment du français au collège, c’est-à-dire les pro-
repérage dans des textes ou des tableaux, dési- grammes eux-mêmes, et les documents qui les
gnation (dénomination), manipulation, réécriture, accompagnent. Ces derniers sont abondants mais
production. C’est en effet en travaillant la langue ils apportent un grand nombre d’informations et
de diverses manières et sous tous les angles que d’explications. La connaissance directe et com-
l’élève comprend les notions, se les approprie, et plète des textes officiels remplacera avantageuse-
peut les réinvestir dans les activités de lecture, ment les interprétations parfois hasardeuses qui
d’écriture et d’oral. La variété des exercices, c’est peuvent en être faites, ici ou là.
aussi le meilleur moyen d’utiliser et de développer
toutes les aptitudes, qui sont diverses. Les auteurs
PRÉSENTATION • 9
PROGRAMME DE LA CLASSE DE 4e Français
Textocollège 4e
I – LA LECTURE
A. OBJECTIFS
Dans le prolongement de la classe de 5e, on approfondit l’étude de récits complexes pour les
textes à dominante narrative, on développe l’initiation au discours argumentatif, on étudie le
discours explicatif (comment développer des informations en réponse à des questions) éventuel-
lement à partir de dialogues.
On aborde l’étude de l’implicite dans tous les types de discours.
Pour développer les connaissances culturelles, on fait lire des textes français et européens des pp. 64-81
XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
B. TEXTES À LIRE
On poursuit la lecture de récits et d’œuvres théâtrales ; on compare différents types de dialogues pp. 64-81
(théâtre, roman, bande dessinée, scripts cinématographiques).
On approfondit la lecture de la poésie (voir aussi infra, Textes à écrire, II B, et Textes à dire, III B) pp. 247-262
en abordant une œuvre poétique ou un ensemble de poèmes, notamment du XIXe siècle. pp. 247-255
On étudie la correspondance en comparant les formes du genre épistolaire littéraire et celles pp. 223-233
de la correspondance quotidienne.
b. Textes des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles choisis pour leur intérêt culturel
L’objectif d’ensemble reste le même : donner aux élèves des connaissances culturelles en les
mettant en contact avec des textes littéraires devenus des références.
On lira :
• une pièce de Molière, et éventuellement une autre pièce du XVIIe siècle ; pp. 90-93
• des textes de satire ou de critique sociale du XVIIIe siècle, éventuellement sous forme d’extraits ; pp. 203, 206,
208, 210, 230
• une œuvre poétique ou un ensemble de poèmes du XIXe siècle ; pp. 247-255
c. Textes documentaires
Pratique du dictionnaire, suite : en fin de 4e, les élèves doivent savoir utiliser les dictionnaires p. 276
de langue, de synonymes, d’antonymes, en relation avec le travail sur le vocabulaire.
Dictionnaires et encyclopédies : en fin de cycle, les élèves doivent savoir distinguer, selon pp. 272, 274
les usages adaptés, les dictionnaires de langue, les dictionnaires encyclopédiques, les ouvrages
encyclopédiques simples.
Autres supports documentaires : poursuite des acquisitions de 5e et approfondissement de
l’étude de la presse.
N.B. Les documents d’accompagnement donneront, à titre indicatif, des listes d’œuvres de qualité
pour la littérature de jeunesse, et des listes de textes choisis pour leurs références culturelles.
10 • PROGRAMME
C. LECTURE DE L’IMAGE
II. L’ÉCRITURE
A. OBJECTIFS
En classe de 4e, les élèves doivent maîtriser la composition d’un récit complet et complexe
de deux à trois pages, combinant différentes formes de discours (éléments descriptifs, éléments
dialogués, éléments argumentatifs) en incluant un travail sur l’implicite dans le récit (ellipses
narratives, ruptures temporelles). Ils sont également capables de rédiger un texte explicatif court
(une page environ).
B. TEXTES À ÉCRIRE
a. Pour soi :
– écriture et réécriture d’un brouillon (suite) ;
– prise de notes à partir d’un support écrit ou d’une communication orale (initiation) ; p. 254
– mise en ordre des idées et des informations afin d’argumenter (initiation à l’élaboration d’un
plan) ;
– résumés simples. p. 214
b. Pour autrui :
– portrait ; p. 58
– lettre simple présentant une demande et la justifiant, ou réponse à une telle lettre ; p. 234
– récit fictif simple ayant pour cadre le XVIIe, le XVIIIe ou le XIXe siècle ; p. 28
– récit complexe (incluant ellipse narrative, retour en arrière, anticipation) ; p. 120
– récit à partir d’un récit donné : suite avec ou sans changement de point de vue ; p. 146
– texte explicatif avec liens entre assertions et justifications. pp. 164, 183
A. OBJECTIFS
PROGRAMME • 11
• Le compte rendu : préparé, il est limité dans sa durée (quelques minutes) et peut porter sur une pp. 30, 186
lecture, sur un document écouté ou vu, sur une visite.
• Le dialogue : il est mis en jeu entre élèves ; il porte sur des sujets précis, limités ; il vise l’échange pp. 84, 166, 212,
d’arguments et repose sur une documentation commune préalable. 236
A. OBJECTIFS DU CYCLE
L’étude de la langue est liée aux formes de discours qui organisent l’enseignement du français
au collège : la narration, la description, l’explication, l’argumentation. Toujours associée à la
lecture, l’écriture et l’expression orale, l’étude de la langue est menée à partir des productions
des élèves et des lectures. Il est souhaitable que l’accent soit mis en 5e sur la pratique du récit et
du dialogue, en 4e sur la pratique de l’explication et l’initiation à l’argumentation.
Le but du cycle est que les élèves maîtrisent les marques syntaxiques des discours complexes,
y compris dans leur orthographe, en même temps qu’ils enrichissent leur vocabulaire.
La progression d’ensemble est laissée à l’appréciation du professeur, en fonction de son projet,
de ses objectifs et du niveau de sa classe.
Tout en étant liée à la lecture, à l’écriture et à l’oral, l’étude de la langue doit faire l’objet d’un
apprentissage spécifique à l’intérieur des séquences.
Ces outils sont présentés ici, pour les classes de 5e et 4e, de façon à donner une vue synthétique
de l’ensemble du cycle. Les contenus qui correspondent plus particulièrement à la classe de 4e y
sont indiqués en italiques.
I. GRAMMAIRE
DISCOURS
TEXTE
• Organisation des textes narratifs, descriptifs, explicatifs. pp. 376, 380, 382
• Substituts du nom :
– les reprises pronominales (pronoms personnels et indéfinis) ; p. 318
– les reprises nominales (reprises fidèles, par synonymie, périphrastiques). p. 318
• Thème et propos.
• Formes simples de thématisation (mise en relief, voix passive). pp. 372, 310
• Formes de progression dans le texte (à thème constant, linéaire, éclaté). p. 358
• Connecteurs spatio-temporels et logiques. pp. 376, 380,
383, 352
• Ponctuation dans le texte. pp. 330, 332, 368
PHRASE
• Types et formes de phrases. pp. 328, 330
12 • PROGRAMME
• Phrase simple et phrase complexe : p. 332
– les principales clases de mots ; p. 316
– les principales fonctions :
par rapport au nom : expansions du nom, apposition ; pp. 322, 324
par rapport au verbe : sujet et attribut du sujet, compléments essentiels, en particulier d’objet pp. 336, 337, 340
et d’agent ;
par rapport à la phrase : compléments circonstanciels. pp. 344-346
• Ponctuation dans la phrase. p. 332
• Verbes : temps simples et temps composés. p. 296
Conjugaison (indicatif, subjonctif, impératif, « conditionnel ») des verbes du 1re et du 2e groupe, pp. 298-309
puis des verbes usuels du 3e groupe.
II. ORTHOGRAPHE
• Orthographe lexicale
Étude, en liaison avec les textes lus :
– des familles de mots et de leurs particularités graphiques ; p. 279
– des différentes formes de dérivation ; p. 278
– des homophones et paronymes. pp. 386, 388
• Orthographe grammaticale :
– marques du genre et du nombre ;
– accords dans la phrase et dans le texte ; pp. 396, 398,
– marques de l’énonciation (je suis venu/je suis venue) ; 400, 402, 404
– segmentation et homophonie (sait/s’est/ses/ces/c’est) ; pp. 386, 388
– désinences verbales. pp. 298-314
On propose aux élèves des exercices brefs, nombreux et variés, distinguant l’apprentissage
(dictées guidées ou préparées, exercices à trous, réécritures diverses) et l’évaluation (dictées de
contrôle). Les réalisations écrites des élèves (qu’il s’agisse de leurs propres textes ou de textes
d’autrui) donnent lieu à observation, interrogation sur les causes d’erreur, et mise en place de
remédiation. Dans tous les cas, l’évaluation cherche à valoriser les graphies correctes plutôt qu’à
sanctionner les erreurs.
III. LEXIQUE
Le lexique constitue un enjeu majeur. On a soin de l’enrichir en toutes occasions et en tous
domaines. Chaque fois que possible, on recourt à l’étymologie (de façon simple) et à l’histoire du
mot (en relation avec la lecture des textes).
Plutôt que de disperser l’approche lexicale en ensembles thématiques successifs, on s’attache
à organiser l’enseignement du lexique selon différents niveaux d’analyse :
• la structuration lexicale (préfixe, suffixe, radical, modes de dérivation, néologismes, emprunts) ; p. 278
• les relations lexicales (antonymie, synonymie et quasi-synonymie, hyperonymie) ; p. 282
• les champs lexicaux (éventuellement rapportés aux différents contenus disciplinaires) ; p. 284
• les champs sémantiques (à travers la lecture et l’étude des textes) ; p. 282
• le lexique et l’énonciation (verbes introducteurs de la parole rapportée, lexique de l’évaluation pp. 366, 368
péjorative et méliorative, niveaux de langage) ;
• le lexique et les figures de rhétorique (comparaison, métaphore, métonymie, périphrase, anti- p. 372
thèse ; leur rôle dans la signification des textes).
PROGRAMME • 13
EXTRAIT DU DOCUMENT
ACCOMPAGNEMENT DES PROGRAMMES DE 5e ET 4e :
Cette liste complète les informations données dans le programme ; seul celui-ci a valeur de prescrip-
tion. Pour certaines œuvres ici proposées, il est recommandé de les aborder en extraits : un astérisque
les signale. Le choix des textes poétiques, pour les classes de 5e et de 4e, est laissé au professeur parmi
les auteurs indiqués dans ce document, sans oublier les Fables de La Fontaine1.
Classe de 4e :
1. On trouvera des fables de La Fontaine aux pages 68 et 267 du manuel (et un extrait à la page 84).
14 • PROGRAMME
SÉQUENCE 1
Récits d’ici et d’ailleurs
Objectifs et contenus
Cette première séquence vise deux objectifs La nouvelle de Ray Bradbury a été choisie pour
principaux : réactiver les acquis de 5e concernant son intérêt propre, mais aussi parce qu’elle permet
les genres narratifs, essentiellement les notions de de voir nettement l’intérêt respectif de la narra-
base se rapportant au récit, et rappeler que les tion, de la description, et des paroles des person-
genres reposant sur du récit sont nombreux : nages dans un récit.
romans, nouvelles, contes, récits de voyage, etc. Dans le travail en classe, cette séquence du
Pour l’étude, on s’en tient à ce qui a été vu en 5e : manuel peut donner lieu à deux séquences
la distinction entre roman et nouvelle. effectives : une s’appuyant sur les trois extraits
de textes et portant sur la structure et les éléments
L’étude de textes et d’images du récit (cadre spatio-temporel, personnages) ;
La séquence s’ouvre sur trois extraits de romans, l’autre prenant appui sur la nouvelle de Ray
puis elle présente une nouvelle intégrale de Ray Bradbury et focalisant l’attention sur les compo-
Bradbury. Il s’agit de rappeler aux élèves que le sants de base du récit (narration, description,
roman n’est qu’un genre narratif parmi d’autres, paroles des personnages).
ce qui constitue d’ailleurs la principale raison
d’être de la page Repères intitulée Récits et genres Les activités d’expression
(page 12 du manuel). L’aspect culturel est pris en Les activités d’expression incluses dans cette
compte puisque les extraits ont été délibérément séquence traitent en toute logique du récit ; elles
pris dans des romans célèbres (Aventures prodi- permettent de vérifier et de développer les
gieuses de Tartarin de Tarascon, L’Île au trésor, Les compétences des élèves en ce domaine.
Enfants du capitaine Grant), du XIXe siècle, en La composition d’un récit écrit, ou, à l’oral, le
accord avec le programme de 4e. compte rendu d’une lecture, ont fait l’objet de plu-
Le premier texte, extrait des Aventures prodi- sieurs séances d’expression en 5e, on pourra donc
gieuses de Tartarin de Tarascon, permet de rappeler marquer la différence en demandant des textes
qu’une histoire, c’est avant tout une action menée écrits plus longs, et des prestations orales plus orga-
par des personnages dans un lieu et un temps nisées tout en restant succinctes. Rappelons qu’en
donnés ; l’étude porte surtout sur le cadre spatio- fin de 5e, pour ce qui concerne l’écrit, « les élèves
temporel. Avec le document suivant, une image doivent être en mesure de produire un récit complet et
extraite d’un album réalisé à partir de L’Île au cohérent de deux pages environ » (L’écriture, dans
trésor, on centre l’étude sur les personnages : leur Programme du cycle central, Classe de 5e).
place et leurs positions respectives dans l’image
révèlent leur rôle dans l’histoire. Le texte suivant Les outils de langue privilégiés
permet de franchir une étape importante en Le récit étant surtout composé de narration, il
passant de la notion de personnage à celle de convient de réactiver les connaissances liées au
narrateur : celui-ci peut être ou non un person- verbe, notamment les verbes indiquant des
nage de l’histoire. À noter que le texte choisi pour actions, d’où le choix de la leçon 7 pour accompa-
cette étude s’inscrit dans la suite du document gner cette séquence. La leçon 8, Le mode indicatif,
précédent, ils proviennent du même roman L’Île apportera les éléments nécessaires pour l’emploi
au trésor : on n’hésitera pas à mettre cette cohé- des temps principaux dans un récit, notamment
rence en avant. Enfin pour réactiver les notions lorsque celui-ci est au passé (cas de l’imparfait et
de structure narrative et d’ordre chronologique, du passé simple). Enfin les éléments fondamen-
nous avons retenu un extrait de roman (Les taux de narratologie (structure narrative, ordre
Enfants du capitaine Grant) formant un tout bien chronologique) seront expliqués et travaillés avec
cohérent : dans ce passage, la situation initiale, les la leçon 33, Le texte narratif.
péripéties et la situation finale sont parfaitement On pourra, en plus, au besoin, se référer à la
repérables. leçon 30, Les paroles rapportées, car la séquence
Document d’entrée p. 10
Le document a été choisi pour permettre aux élèves branchages et les feuilles situés en haut à droite du
de se poser d’emblée, et de manière simple, les ques- tableau.
tions fondamentales du récit : le cadre spatio-tempo- Le personnage semble se trouver dans un monde
rel, les personnages, les événements. Au terme de réel : arbres, plantes, animaux, oiseaux, lac, lune,
cette observation, les élèves se seront rappelé qu’un tous ces éléments de la nature existent. Mais leur
récit est un texte rapportant une histoire, celle-ci présentation, leur réunion, et la présence ici d’une
étant précisément, selon le glossaire accompagnant charmeuse de serpents, nous emmènent bien loin
le programme, le « contenu du récit. Les principaux du monde dans lequel nous vivons : le monde ici
éléments qui font l’histoire sont le temps, le lieu, représenté par le peintre est très proche d’un
les personnages, les événements. » monde rêvé, imaginé.
2. À partir de cette image, on pourrait, par
exemple, raconter une histoire dont la charmeuse
Réponses aux questions de serpents serait le personnage principal.
1. Par exemple : le personnage que l’on aperçoit La lune, toute ronde, faisait briller les eaux du lac. Au
dans ce tableau peut être un promeneur, un bord de celui-ci se promenait une femme étrange,
pêcheur qui s’approche de l’eau, un joueur de qu’on distinguait à peine, et qui avançait doucement
flûte. La légende accompagnant le tableau, La en jouant de la flûte. Des oiseaux venaient vers elle,
Charmeuse de serpents, s’applique vraisemblable- ainsi que des serpents. L’un de ces reptiles glissait sur
ment à ce personnage : ce serait une femme et elle une branche, parmi les feuilles épaisses d’un grand
jouerait de la flûte pour charmer les serpents. On arbre, et s’approchait de la tête de la charmeuse de
distingue, en effet, entre autres, un serpent dans les serpents…
6/ a. Le personnage principal court d’abord le Ces pages permettent, en un texte pas trop long,
danger d’être rattrapé par Silver et sa bande de de repérer et de comprendre une structure narrative
pirates, qui le poursuivent pour le tuer : « derrière claire et complète : situation initiale, péripéties,
moi les assassins » (l. 8-9). Puis un autre danger sur- situation finale. On y goûte de surcroît un « suspense »
vient, une créature mystérieuse, qui va peut-être efficace, dû à une maîtrise finement calculée de
aussi l’attaquer : « devant moi un être indéfinissable » l’ordre chronologique. Ces pages donnent en outre
(l. 9). Le personnage principal est donc en danger l’occasion d’enrichir la culture des élèves en leur fai-
derrière et devant ; il est pris en étau, sa situation sant connaître un grand roman d’aventures, un
semble désespérée. ouvrage majeur de Jules Verne. On peut d’ailleurs
b. Jim Hawkins choisit de rebrousser chemin parce inclure ce texte dans une séquence qui serait consa-
que Silver et sa bande lui semblent moins redou- crée à Jules Verne, et par là même au roman d’aven-
tables que cette nouvelle créature (l. 10-11). Entre tures et d’anticipation scientifique : le programme
deux dangers, il choisit celui qu’il estime être le de 4e spécifie précisément l’acquisition de références
moindre. culturelles portant sur le XIXe siècle. L’extrait étudié est
bien représentatif de l’énergie caractérisant ce siècle,
7/ a. Le narrateur décrit Ben Gunn juste après que de la confiance qu’il accorde en l’homme quand
celui-ci, à genoux, lui a dit son nom (l. 34). celui-ci doit affronter la force brutale de la nature.
b. Cette description sert à lever le mystère : la
créature est bien un être humain. La description
Réponses aux questions
nous renseigne sur l’aspect et l’état de Ben Gunn :
« ses lèvres étaient noires » (l. 38), « il était vêtu de 1. Les personnages se trouvent en Argentine (le
lambeaux de vieille toile » (l. 41), etc. La description chapeau nous l’indique), dans une grande plaine :
permet de révéler l’identité de cet homme : c’est « leurs montures commençaient à perdre le sol de la
un ancien marin, puisqu’il porte encore des restes plaine » (l. 4).
de son uniforme.
2. Les hommes ont des chevaux pour se déplacer :
8. Ben Gunn est sur cette île parce qu’il a été c’est leur moyen de locomotion pour traverser les
« marronné » (l. 47). Cela signifie qu’il a commis plaines d’Argentine.
une faute sur le navire où il naviguait et, que pour
le punir, l’équipage l’a déposé sur cette île « muni 3. Une indication de durée dans le deuxième
d’un fusil, d’un peu de poudre et de quelques balles » paragraphe : « cinq minutes après » (l. 9). L’aven-
(l. 51-52). Il a été abandonné, et laissé seul. ture racontée a pu durer entre un quart d’heure et
une demi-heure, mais les indications temporelles
9. Dans un récit, ce sont les mots se rapportant ne sont pas assez nombreuses pour en être sûr.
aux personnes qui permettent de dire si le narrateur
est un personnage de l’histoire ou non. Si le narra- 4. La situation initiale de cette histoire peut se
teur emploie des pronoms et des déterminants de résumer ainsi : Les personnages et leurs chevaux sont
la première personne, le récit est à la première pris dans une crue et un fort courant les emporte.
13. L’exercice repose sur une imitation de situa- 2/ a. Épithètes qualifiant l’œil du dragon : « jaune
tion (deux personnages perdus dans la nuit) et une et fixe » (l. 6).
contrainte formelle : l’importance du dialogue. On b. L’œil du dragon apparaît et disparaît sans arrêt
précise aux élèves qu’il ne s’agit pas de reprendre parce que le terrain est accidenté : on aperçoit cet
les personnages et la situation du texte de Brad- œil lorsque le dragon est en haut d’une pente,
bury. On leur rappelle entre autres que le dialogue d’une colline, on ne le voit plus lorsque le dragon
doit avoir un intérêt, voire plusieurs intérêts : don- passe derrière un repli de terrain, qu’il se trouve au
ner des informations, caractériser les personnages, fond d’une vallée (l. 7-9).
créer une impression de vie, de réel. c. La description porte surtout sur cet œil parce
qu’il est l’élément le plus visible dans la nuit, il
LA VIE DES MOTS attire le regard ; c’est un point lumineux qui appa-
a. Par exemple : La noirceur de ce bois d’ébène est raît de façon très vive dans la nuit, le reste du
vraiment intense. – Lors de la dernière éclipse, toute corps du dragon se distinguant mal, moins ou pas
une partie de la Lune était plongée dans l’obscurité. – éclairé. Cet œil est aussi un élément mystérieux
Au cœur de la nuit, dans les ténèbres, j’avançais à par le fait même qu’il disparaît et réapparaît :
tâtons pour retrouver mon chemin. décrire l’œil, c’est déjà un moyen pour essayer de
Adjectifs de la même famille : noir, obscur, ténébreux. comprendre ce mystère.
S’exprimer à l’oral
RENDRE COMPTE exercices oraux en classe sont préparés, organisés,
D’UN ROMAN p. 30 de manière à ce que les élèves améliorent leur oral
spontané dans la vie courante. On rappelle égale-
Réponses aux questions ment que la durée impartie est courte (environ
deux ou trois minutes), mais elle est suffisante
1. Juliette et Matthieu proposent un court résumé pour évaluer si l’élève est capable de communi-
de l’histoire. quer efficacement à l’oral. L’élève peut s’aider
2. Juliette indique clairement l’époque où se d’une feuille avec quelques notes : il s’y reporte de
passe l’histoire en donnant une date : 2095. temps en temps, mais ne la lit pas sans arrêt.
Le compte rendu peut être enrichi par la lecture
3. Charlotte et Juliette donnent des appréciations d’un court passage significatif pris dans le roman
précises : présenté.
– une appréciation positive : « Un livre drôle bien Évaluation. On retient essentiellement les critères
que la situation soit catastrophique… » ; suivants :
– une appréciation négative : « Mais l’histoire est – l’aptitude à communiquer oralement : voix suffi-
difficile à comprendre, car il défie l’imagination et la samment forte, articulation nette, rythme adapté
logique. ». (ni trop lent ni trop rapide) ;
4. On demande aux élèves de formuler claire- – la prise en compte du public : regard tourné vers
ment les raisons de leur choix. Un argument suffit les camarades, respect du temps imparti, niveau
s’il est énoncé avec clarté. de langue courant ;
– la maîtrise du récit : le résumé est chronologique
Corrigé de l’exercice et se restreint à l’essentiel ;
Modalités. On commente avec les élèves l’encadré – la qualité de la langue : les phrases sont cohé-
Méthode figurant à la page 30 du manuel. On leur rentes et le plus souvent complètes ;
rappelle que les exercices oraux font, comme les – l’intérêt de la prestation : le roman est bien
exercices écrits demandés au collège, l’objet d’une identifiable (références précises), les appréciations
réflexion, d’une préparation. Comme le précise le portées sont pertinentes, la portée du roman a été
document accompagnant le programme de 4e, les bien perçue.
1. Le narrateur est un personnage de l’histoire le présent à valeur de vérité générale (voit). Dans
puisque le récit est rédigé à la première personne. les paroles des personnages, les temps verbaux
Le narrateur est l’ami de Ferdjston, la personne qui sont le présent (intrigue, avoue…) et le passé
précisément parle avec Ferdjston dans l’histoire composé (ai dit, ai trouvée…). Au total, on peut dire
racontée. que le récit est au passé.
2. Le dialogue porte sur une statuette, plus 5. Voici les événements replacés dans l’ordre
précisément sur l’histoire de cette statuette. chronologique : e. Le narrateur regarde sans arrêt
Des deux personnages en présence, c’est Ferdjston la statuette. b. Ferdjston interroge le narrateur.
qui parle le plus (7 lignes sur les 8 formant le a. Ferdjston met la statuette à la lumière. d. Le
dialogue). En effet le dialogue porte sur la statuette, narrateur décrit la statuette. c. Ferdjston indique
et celle-ci appartient à Ferdjston, c’est donc lui qui l’origine de la statuette.
possède les informations et peut les donner à son
ami qui est intrigué par cet objet. Il connaît bien 7. Évaluation. On prend surtout en compte les
l’histoire de la statuette et peut en parler longue- critères suivants :
ment et en détail. – la présentation : mise en page, soin, écriture ;
– l’énonciation : le récit est effectué à la première
3. La description va de la ligne 10 à la ligne 17 et personne et repose soit sur le présent comme
porte sur la statuette tout comme le dialogue, car temps de base (présent d’énonciation ou présent
c’est l’objet qui intrigue le narrateur à cause de son de narration), soit sur le passé ;
aspect étrange ; celui-ci tient donc à la décrire.
– l’organisation et l’intérêt du récit : la situation est
4. Dans les passages de narration, les principaux bien prise en compte (le vol d’un objet) ; la des-
temps verbaux sont le passé simple (fut, s’en aper- cription est précise, développée, judicieusement
çut, murmura) et l’imparfait (avais, continuait, se placée dans le récit ;
portait, semblait). Dans la description, le temps ver- – la qualité de la langue : les phrases sont cor-
bal est l’imparfait : pouvait, était, contrastait… On rectes, les temps et les conjugaisons sont au point,
trouve aussi le passé du conditionnel (aurait dit) et l’orthographe est convenable.
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LANGUE LECTURE EXPRESSION ÉCRITE
Les paroles Les paroles Le Dragon (1), Composer un récit,
Semaine 1
rapportées, leçon 30, rapportées, leçon 30, p. 23 p. 28, ex. 1, p. 29,
p. 368, début p. 368, fin préparation,
brouillon
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE LANGUE LECTURE LANGUE
Ex. 1, p. 29, suite : Les fonctions par Le Dragon (2), p. 26 Révision des leçons
Semaine 2 fin brouillon, rapport au nom (1), 16 et 30
ramassage leçon 16, p. 322
des copies,
mise au propre
9 10 11 12
LANGUE Évaluation des EXPRESSION ÉCRITE Compte rendu et
Semaine 3 Ex. complémentaires connaissances : bilan Compte rendu et correction du bilan
de ponctuation, de la séquence, p. 31 correction de l’ex. 1,
p. 333 p. 29
EXEMPLE 2
1 2 3 4 5
Le texte narratif, Tueurs de lions, Composer un Le texte narratif, Rendre compte
leçon 33, p. 14 récit, p. 28 ; leçon 33, d’un roman,
p. 376 (début : ex. 2, p. 29 ; p. 376 (fin) p. 30 ;
Semaine 1 narration, temps préparation, préparation,
verbaux…) brouillon à indication à
terminer pour chaque élève
séance 8 de la date de
sa prestation
6 7 8 9
Le vocabulaire de L’Île au trésor Suite de la Suite de la
l’image, leçon 6, (album), p. 16 séance 3 ; séance 5 :
p. 292 fin du brouillon 6 prestations
Semaine 2
et mise au orales
propre,
ramassage des
copies
10 11 12 13 14
Le verbe, L’Île au trésor Compte rendu Suite des séances Suite des séances
Semaine 3 leçon 7, p. 296 (roman), p. 18 et correction de 5, 9 : 6 autres 5, 9, 13 : 6 autres
l’ex. 2, p. 29 prestations orales prestations orales
15 16 17 18
Orthographe : Évaluation des Suite des séances Compte rendu
les homophonies connaissances : 5, 9, 13, 14 : et correction
Semaine 4
verbales, leçon bilan de la les 6 dernières du bilan
38, ex. 9, 10, séquence, p. 31 prestations orales
11, 12, p. 394
30 • SÉQUENCE 2 / Portraits
personnages ; cette leçon leur permettra de rement aux pages consacrées à l’évolution littéraire
progresser dans la mise au point des portraits en du genre « portrait » (pp. 49 à 54).
leur apprenant la variété et l’exactitude des mots. – P. HAMON, Analyse du descriptif, Hachette, 1981.
D’un point de vue grammatical, la description Un ouvrage fondamental sur la description, par le
repose en grande partie sur le nom et sur tout ce spécialiste de la question.
qui peut le préciser et l’enrichir ; dans les leçons 16
et 17, les élèves pourront précisément puiser les Sur l’étude d’images
outils qui les aideront à progresser en ce domaine, –C. CADET, R. CHARLES, J.-L. GALUS, La Commu-
à savoir les diverses expansions du nom. On nication par l’image, collection « Repères pratiques »,
pourra ajouter opportunément des indications sur Nathan, 1990. Cet ouvrage clairement présenté
la fonction attribut (voir leçon 20). contient les éléments nécessaires et suffisants pour
traiter la question de l’image dans l’enseignement
au collège.
Références bibliographiques
– L. GERVEREAU, Voir, comprendre, analyser les
Sur la description et le portrait images, Éditions La Découverte, 2004. L’ouvrage
– J.-M. ADAM, La Description, collection « Que s’appuie sur tous les genres d’images : peintures,
sais-je », Presses universitaires de France, 1993. mais aussi affiches, cartes postales, publicités…
L’auteur présente les principaux genres reposant Il propose des grilles d’analyse complètes et
sur la description (la description de paysage, le pertinentes (à simplifier nettement pour ce qui
portrait…) et les place dans la perspective de concerne l’étude de l’image au collège). Riche
l’histoire littéraire. On s’intéressera plus particuliè- bibliographie en fin d’ouvrage.
Document d’entrée p. 36
Ce document a été retenu pour plusieurs raisons : d’abord la légende qui accompagne le document
son intérêt culturel, son esthétique, l’accent qu’il précisant que c’est une huile sur toile, portant un
permet de placer d’emblée sur l’importance du visage titre, et dont l’auteur est un peintre célèbre,
dans le portrait d’un personnage, et l’approche qu’il Vermeer. D’autre part, une observation attentive
suscite. Il engage à dépasser immédiatement les du document fait apparaître des craquelures : on
aspects formels du portrait (les caractéristiques les distingue particulièrement sur le visage, la
physiques du personnage représenté) pour s’inter- coiffure et le vêtement de la jeune fille représentée.
roger plus complètement sur le personnage lui-même Ces craquelures confirment qu’il s’agit d’une
(traits de caractère, éléments de psychologie). En se peinture, et qu’elle est ancienne.
tournant vers nous, la jeune fille semble demander
2. Pour mettre le visage en valeur, le peintre
à l’observateur de s’intéresser à elle.
a utilisé différents procédés. Il a choisi un fond
On pourra indiquer aux élèves qu’il s’agit d’un des
sombre et uni, si bien que le regard de l’obser-
portraits picturaux les plus célèbres. La romancière
vateur est dirigé vers le visage. Il a représenté le
anglaise Tracy Chevalier a écrit à partir de ce chef-
personnage de trois-quarts, ce qui permet de
d’œuvre un roman, La jeune fille à la perle, qui a
montrer quasiment l’ensemble du visage tout en
obtenu un vif succès (2 000 000 d’exemplaires
dévoilant aussi l’arrière de la tête avec la coiffe. Si le
vendus à ce jour, dont 600 000 en édition de poche).
personnage avait été montré de profil, nous
Peter Webber en a tiré un film, en 2002, portant
n’aurions vu qu’un côté de son visage. Et si ce
le même titre. Scarlett Johansson, qui incarne la
visage avait été représenté de face, l’arrière et la
jeune fille de Vermeer, a réussi à créer avec elle une
coiffe n’auraient pas été visibles. La position choisie
ressemblance frappante…
donne de l’importance au visage et notamment au
regard de la jeune fille, qui semble dirigé vers
l’observateur. Enfin le peintre a éclairé cette jeune
Réponses aux questions fille de manière à mettre en lumière sa coiffe et son
1. Plusieurs indices nous prouvent que cette épaule, et surtout son visage, dont le contour se
photo représente le détail d’un tableau. Il y a détache parfaitement sur le fond uni noir.
SÉQUENCE 2 / Portraits • 31
Étudier des textes et des images
Portraits multiples p. 38 sur eux un effet d’importance, d’assurance
(d’autorité), de majesté, de richesse. Il inspire du
respect pour la personne du roi. On peut aussi
La séquence s’ouvre sur un ensemble d’images
s’attendre à des réactions plus diverses : ce roi
reproduisant des portraits de natures diverses : cette
semble prétentieux, bizarrement habillé…
approche volontairement concrète et générale, basée
sur la comparaison, devrait permettre de déboucher 5. Le portrait d’Alberto Giacometti est en plongée :
sur une première définition du portrait (c’est l’objet l’observateur a l’impression de dominer l’artiste,
de la question 7). Aux questions proposées, on pourra mais il peut voir une grande partie de son atelier. Le
en ajouter une autre portant sur l’époque de réali- visage du sculpteur est levé vers le photographe,
sation des portraits : l’un d’eux date du XVe siècle, son regard est ainsi plus intense.
un autre du XVIIe, les trois autres du XXe siècle. Dans le portrait de Louis XIV, le personnage est
représenté en contre-plongée. Le roi paraît ainsi
Réponses aux questions plus grand, plus majestueux, c’est lui qui nous
1. Un portrait de face : Autoportrait avec domine, comme si nous étions à ses pieds.
Changuito (Frida Kahlo) ou Alberto Giacometti 6. Le visage est la partie du corps la plus représen-
(Robert Doisneau). tée, car c’est celle qui différencie le plus nettement
Un portrait en pied : Louis XIV, roi de France un individu des autres. Il exprime la personnalité,
(Hyacinthe Rigaud). c’est-à-dire ce par quoi chaque personne est
Un portrait officiel : Louis XIV, roi de France unique. Outre les caractéristiques visibles, phy-
(Hyacinthe Rigaud) ou Portrait du sultan Mehmet II. siques, le visage reflète aussi le caractère, les
Un autoportrait : Autoportrait avec Changuito sentiments, les réactions.
(Frida Kahlo).
7. D’après ces images, on peut dire qu’un portrait
2. Louis XIV, roi de France a été peint à l’huile sur est la représentation d’une personne à un moment
une toile. Autoportrait avec Changuito a aussi été donné. Cette représentation porte surtout sur le
réalisé avec de la peinture à l’huile, mais sur un visage, elle est effectuée par exemple par un artiste,
panneau de bois aggloméré. Le portrait du sultan qui exprime sa vision personnelle à l’aide d’une
Mehmet II relève d’une autre technique : l’aqua- technique qu’il choisit.
relle (peinture à l’eau) posée sur du papier. Pour le
Portrait de madame Agnès, l’artiste a utilisé plusieurs
procédés : tempera (peinture avec de l’eau et un Portraits et
agglutinant comme de la colle ou de l’œuf),
collage de feuille d’or et d’argent sur du bois, et
romans policiers p. 40
32 • SÉQUENCE 2 / Portraits
– Dans le texte 2 : grands, ronds, bucolique, énorme, sympathique… Or, c’est un « méchant », cette
écarlate, petite, jeune, nue, simple, élégante, jeune fille va se comporter de façon odieuse avec
réguliers, svelte, harmonieux, rare. On accepte les sa meilleure amie.
participes suivants, qui sont employés comme des Dans le texte 3, le personnage paraît également
adjectifs : doré, pressé. sympathique… et il l’est réellement. La jeune
– Dans le texte 3 : jeune, grande, mince, fier, large, femme veut réhabiliter la mémoire de sa mère
spirituel, volontaire, vieux. On accepte le participe accusée à tort de meurtre, selon elle.
coupé, qui est employé comme adjectif. Dans le texte 4, Gilbert pourrait faire partie des
– Dans le texte 4 : grande, sympathique, souple, « bons » et Vaucheray des « méchants » ; en
puissante, petit, blême, maladive. On accepte les réalité, ce sont tous les deux des malfaiteurs.
participes suivants, qui sont employés comme
adjectifs : découverte, vêtus, relevé, coiffés,
grisonnants.
Mondo p. 42
2. On pourra choisir parmi les indications Plusieurs pistes sont possibles pour étudier cet
suivantes : extrait d’une œuvre qui est maintenant un classique
– pour le visage : « des boutons dans la figure » de la littérature pour la jeunesse.
(texte 1) ou « des taches de rousseur autour du nez » – Le portrait qui est ici brossé par le narrateur
(texte 1) ou « ses traits réguliers » (texte 2) ou « le est celui d’un personnage inconnu : le narrateur
front large, le nez spirituel et le menton volontaire » omniscient avoue qu’il ne sait pas tout… Ce
(texte 3) ou « le visage sympathique » (texte 4) ou portrait comporte donc une part de mystère, ne
« la face blême et maladive » (texte 4). dévoile pas tout.
– pour le vêtement : « une robe simple, mais – Ce portrait est placé au tout début de la nouvelle :
élégante » (texte 2) ou « un ensemble admirable- les élèves ont ainsi un bel exemple d’une histoire
ment coupé et des fourrures de prix » (texte 3) ou portant sur un personnage et commençant par le
« vêtus de pardessus au col relevé, et coiffés de portrait même de ce personnage, portrait qui incite à
casquettes » (texte 4). lire la suite car il entretient la part de mystère du
– pour le geste ou l’attitude : « qui paraissait personnage.
contrarié » (texte 1) ou « Timide en tout cas. – Ce portrait est réalisé par petites touches, par frag-
Renfermé. » (texte 1) ou « prestement » (texte 2) ou ments, de manière discontinue. L’auteur se
« d’un pas pressé » (texte 2) ou « le port de tête démarque ainsi des portraits de facture plus
avait quelque chose de fier » (texte 3) ou « d’où sau- classique, où la description du personnage constitue
tèrent deux hommes » (texte 4) ou « l’allure souple souvent un paragraphe nettement repérable.
et puissante » (texte 4). – Le portrait physique (âge, visage, vêtements,
démarche…) est intégré à l’évocation générale
3. Dans le texte 1, l’impression dominante est la
du personnage (origine, solitude, simplicité et
gêne (on peut accepter la laideur). Pour le person-
franchise, élégance et assurance, intelligence et
nage dans le texte 2 : beauté, aise, énergie. Pour le
analphabétisme…) ; les notations concernant
personnage dans le texte 3 : beauté, aise, énergie.
l’expression, le regard servent de transitions entre les
Dans le texte 4 : beauté, aise et énergie pour
deux niveaux.
Gilbert, laideur pour Vaucheray.
En début de séquence, ce commencement de
4. Le texte 4 propose deux portraits contrastés : nouvelle pose nettement les questions concernant le
celui de Gilbert est mélioratif (laudatif), celui de portrait, entre autres : que peut-on savoir et dire
Vaucheray est péjoratif (dépréciatif). L’intérêt de ce d’un personnage ? un personnage correspond-il à
procédé est de présenter tout de suite l’essentiel son image ?
des deux personnages, de forcer le contraste et,
ainsi, d’éveiller d’emblée la sympathie du lecteur Réponses aux questions
pour le premier d’entre eux : le lecteur est immé-
diatement conduit à s’identifier au personnage 1. D’après ce passage, on peut dire que le narra-
présenté de manière positive, perçu comme le teur a connu Mondo, et qu’il l’a vu. En effet le
« bon » personnage de l’histoire. narrateur habite la ville où est arrivé Mondo : « Il
était arrivé un jour, par hasard, ici dans notre ville »
5. Le personnage, dans le texte 1, a toutes les (l. 1-2). Le narrateur fait partie des habitants de
apparences d’un « méchant », or c’est lui qui cette ville, qui sont désignés par « on » ou « vous »,
mènera l’enquête en secret et apportera une et qui ont vu Mondo : « Mais c’était surtout ses che-
grande aide à Maigret pour arrêter les malfaiteurs. veux qu’on remarquait » (l. 4-5), « Quand il arrivait
On situerait volontiers le personnage du texte 2 vers vous, il vous regardait bien en face » (l. 14). Le
parmi les « bons », son apparence est en effet narrateur connaît bien Mondo : « Pourtant, il ne
SÉQUENCE 2 / Portraits • 33
savait pas lire ni écrire » (l. 31). Il peut même dire 7. Le portrait physique de Mondo n’est pas com-
exactement tout ce que l’on ne sait pas de ce plet : il y manque entre autres la taille, la silhouette
garçon étrange. générale, et des détails sur le visage : forme du nez,
du menton, des joues… Mais un portrait n’a pas à
2. Le narrateur est sûr de tout ce qui concerne le être complet, il lui suffit d’indiquer les éléments les
physique de Mondo, par exemple la forme de son plus particuliers du personnage pour être efficace,
visage (l. 3-4), la couleur de ses yeux (l. 4), et c’est-à-dire pour permettre au lecteur de se repré-
même l’aspect changeant de ses cheveux (l. 5-7). Il senter celui-ci. Ici, c’est surtout la forme du visage
est également sûr que Mondo vient d’ailleurs, qu’il et le teint, la couleur des yeux et l’expression du
n’est pas de la ville : « Ce qui est certain, c’est qu’il regard, la couleur des cheveux, la démarche, qui
venait de très loin, de l’autre côté des montagnes, de frappent le narrateur. Celui-ci retient ces détails
l’autre côté de la mer. Rien qu’à le voir, on savait qu’il parce que ce sont les plus importants quand il
n’était pas d’ici, et qu’il avait vu beaucoup de pays. » s’agit de décrire Mondo ; ils permettent de faire
(l. 24-27). comprendre au lecteur l’aspect et l’allure de
En revanche le narrateur n’est pas certain de la Mondo, de caractériser ce personnage, c’est-à-dire
raison pour laquelle Mondo s’est arrêté dans cette le rendre particulier, reconnaissable par rapport
ville (l. 20-24). aux autres.
3. Détails concernant le visage de Mondo et son 8/ a. Pour les habitudes de Mondo, on pourra
regard : « un visage tout rond et tranquille » (l. 3-4), choisir entre les indications suivantes : « il apparais-
« de beaux yeux noirs un peu obliques » (l. 4), « il vous sait au coin d’une rue, près de la plage, ou sur la place
regardait bien en face, il souriait » (l. 14), « ses yeux du marché » (l. 10), « Quand il arrivait vers vous, il
étroits devenaient deux fentes brillantes » (l. 14-15), vous regardait bien en face, il souriait, et ses yeux
« ce regard noir et brillant » (l. 27), « cette peau étroits devenaient deux fentes brillantes. C’était sa
couleur de cuivre » (l. 27). façon de saluer. » (l. 14-15), « Quand il y avait quel-
qu’un qui lui plaisait, il l’arrêtait et lui demandait tout
4/ a. Les compléments de nom sont : « en denim » simplement : “Est-ce que vous voulez m’adopter ?” »
(complément du nom pantalon), et « de tennis »
(l. 16-18), « Il aimait poser des questions étranges qui
(complément du nom chaussures). Ces complé-
ressemblaient à des devinettes » (l. 30-31).
ments de nom sont importants parce qu’ils
b. Pour l’allure générale de Mondo, et sa façon de
donnent sur les vêtements et les chaussures de
marcher, on pourra choisir entre les indications
Mondo des détails qui caractérisent, montrent la
suivantes : « Il marchait seul, l’air décidé, en
particularité. Le lecteur peut ainsi imaginer plus
regardant autour de lui. » (l. 11), « cette démarche
exactement la tenue du garçon. Ces compléments
légère, silencieuse, un peu de travers, comme les
de nom font comprendre qu’il s’agit d’un garçon
chiens » (l. 28).
de notre époque, portant une tenue simple,
c. Pour qualifier Mondo d’après toutes les indica-
agréable et naturelle.
tions données sur lui, on peut choisir par exemple
b. Non, la description des vêtements n’est pas parmi les adjectifs et participes suivants : souriant,
placée avec la description physique du person- sûr de lui, étrange, mystérieux, agréable, avenant.
nage. Elle est placée juste après la description
de l’allure générale de Mondo, qu’elle complète : 9. Mondo est différent des enfants de son âge
« Il marchait seul, l’air décidé, en regardant autour pour plusieurs raisons. D’abord il vit seul, il n’est
de lui » (l. 10-11). La description des vêtements pas avec ses parents alors qu’il n’a que dix ans. De
est effectuée dans le deuxième paragraphe, alors plus, il a déjà voyagé seul, beaucoup et loin : « Rien
que le portrait physique du garçon se trouve dans qu’à le voir, on savait qu’il n’était pas d’ici, et qu’il
le premier et le troisième paragraphe ainsi que avait vu beaucoup de pays. » (l. 26-27). Il ne sait ni
dans le dernier. lire ni écrire, ce qui n’est pas habituel pour un
enfant de dix ans. Malgré cela, il semble très à l’aise
5. Le portrait physique de Mondo se trouve dans la vie, et avec les gens ; il possède beaucoup
réparti à plusieurs endroits du texte : lignes 3 et 4, d’assurance et n’hésite pas à s’adresser aux adultes :
lignes 14 et 15, lignes 27 et 28. C’est un portrait « Est-ce que vous voulez m’adopter ? » (l. 18).
discontinu, effectué par petites touches.
10. Pour présenter tout de suite le personnage
6. Ce groupe nominal contient trois expansions : principal, le narrateur utilise plusieurs moyens. Il le
« beaux », « noirs », « un peu obliques ». Les deux décrit physiquement et dépeint ses habitudes. Il
premières sont constituées d’un adjectif qualificatif, évoque le mystère qui entoure son arrivée dans la
la troisième d’un groupe adjectival (on accepte ville, ses origines et son passé. Il indique à plusieurs
adjectif qualificatif, surtout si l’élève n’a indiqué reprises la façon étrange dont se comporte le
que « obliques »). personnage, à la fois analphabète et élégant. Le
34 • SÉQUENCE 2 / Portraits
narrateur donne sur Mondo des renseignements de cette validité. De plus, on sera sensible à l’écriture
dignes d’intérêt, mais avoue aussi qu’il subsiste de l’auteur, où les familiarités réalistes participent
bien des zones d’ombre. Ainsi le narrateur intrigue- au style clair et incisif.
t-il le lecteur, qui a envie de mieux connaître et
comprendre Mondo, et désire donc lire la suite de Réponses aux questions
la nouvelle.
1. Les personnages en présence sont le commis-
11/ a. On reconnaît l’affiche au titre du film, en saire Adamsberg, son fidèle lieutenant Danglard,
haut et en lettres capitales, celles-ci étant bien et un vieil homme nommé Vasco.
mises en valeur sur un fond clair. Le titre est suivi du
2. Ces personnages se trouvent devant un
nom du réalisateur. D’autres indications figurent au
commissariat, près du banc où vit Vasco ; ils sont
bas de l’image, entre autres le nom de l’auteur du
peut-être assis sur ce banc. Adamsberg est « affalé
livre, le nom des acteurs. L’affiche se reconnaît
contre le dossier du banc » (l. 2-3), Danglard est
notamment parce qu’elle est un document asso-
debout, ou assis sur le banc, car il prend des notes
ciant du texte et de l’image dans un but argumen-
(l. 24-25).
tatif : inciter l’observateur à aller voir le film.
b. Le personnage est représenté seul, dans un 3. Le commissaire Adamsberg veut que Vasco lui
cadre naturel particulièrement dépouillé, simple, fasse un portrait précis du meurtrier qu’il a vu.
sobre. Il est assis sur une plage, au bord de la mer,
4. Danglard est en quelque sorte le secrétaire du
qu’il regarde. Celle-ci s’étend jusqu’à la ligne
commissaire, il l’accompagne pour prendre des
d’horizon, sous un ciel coloré par un soleil
notes. Il écrit ce que dit Vasco : « Danglard griffon-
couchant. Cette situation du personnage nous fait
nait à vive allure sous le flot de paroles de Vasco. »
comprendre son goût pour la nature, pour la mer,
(l. 24-25).
et son caractère solitaire.
5/ a. La description du meurtrier occupe les
12/ a. On reconnaît le tableau parce que l’image lignes 16 à 21.
le reproduisant est accompagnée d’une légende – Adjectif qualificatif ayant la fonction d’attribut
précisant un auteur, un titre, un support et une du sujet : « blême » (l. 16).
date de réalisation. L’artiste mentionné est Pierre – Adjectif qualificatif ayant la fonction d’épithète :
Bonnard, peintre : l’œuvre est donc une peinture. « fins » ou « noirs », épithètes du nom « cheveux »
En regardant attentivement l’image, on s’aperçoit (l. 16-17).
que la représentation du paysage est effectuée par b. Le portrait dressé par Vasco donne une image
petites touches de couleur qui font conclure à négative du meurtrier car ce vieil homme témoin
l’usage d’un pinceau. utilise souvent des termes dévalorisants : « Une
b. La phrase qui, dans le texte, correspond à ce tête de salaud. » (l. 12), « blême » (l. 16), « datant
tableau est : « Peut-être qu’il avait décidé de s’arrê- d’il y a trois ans » (l. 19-20).
ter, quand il avait vu le soleil et la mer, les villas
blanches et les jardins de palmiers. » (l. 23-24). 6. Vasco décrit le meurtrier de haut en bas :
il donne d’abord des indications sur le visage
(l. 16-17), puis sur les vêtements du buste (veste,
Le portrait chemise, l. 18), enfin sur les vêtements de la moitié
d’un meurtrier p. 44 inférieure du corps (pantalon, ceinture, l. 19-20).
Il procède ainsi parce qu’il a d’abord été frappé par
le visage du meurtrier, l’expression de ce visage :
La description suppose un effort de précision, une
« Une tête de salaud. » (l. 12). C’est ensuite qu’il a
recherche d’exactitude : c’est ce mouvement-là qui
remarqué ses vêtements.
anime la scène rapportée par le narrateur dans cet
extrait de l’œuvre de Fred Vargas. Le commissaire 7/ a. L’expression « pas de poésie », employée par
Adamsberg demande à Vasco le même effort de pré- Adamsberg, signifie « pas de mots inutiles », il ne
cision que le professeur qui veut obtenir de ses élèves faut retenir que les mots essentiels ; il ne s’agit pas
un portrait crédible et de qualité ! On ne peut se de se faire remarquer par sa fantaisie, mais de
contenter dans la vie de descriptions vagues ; décrire brosser un portrait visant sincèrement la vérité.
c’est s’efforcer de montrer le réel avec exactitude. Ici, b. D’après le commissaire Adamsberg, un bon
l’effort se réalise au fil d’un dialogue, grâce à un portrait est un portrait clair, précis, exact. Il ne
dialogue. Le portrait est dressé par un témoin au doit pas laisser place à l’approximation où à
cours d’un interrogatoire. Le texte est court, mais l’impression personnelle mais doit être « neutre
suffisamment riche pour être l’objet d’une véritable et rigoureux » (l. 13-14), il doit être efficace : il
étude analytique. Cette étude peut conduire à réflé- faut qu’on « puisse […] reconnaître dans la rue »
chir, ici, sur la validité d’un portrait, les conditions (l. 14-15) le personnage concerné.
SÉQUENCE 2 / Portraits • 35
c. Le portrait du meurtrier dressé par Vasco est plus objective, fondée sur les vêtements. Le portrait
utile et utilisable. Grâce à ce portrait, on devrait de la femme, fait par Vasco, sera placé au cours du
pouvoir reconnaître le meurtrier : « Ce n’était que récit ; on conseille aux élèves de rédiger quelques
des détails d’allure ou de vêtements, mais leur amon- répliques avant d’en arriver à celle de Vasco : « Je
cellement formait un petit tas qui forçait l’attention. » t’assure, une tête de folle ».
(l. 26-28).
8. Pour être utile, notamment dans un roman
policier, un portrait doit être précis, exact, objectif.
9. Le lieu nommé dans le texte est la rue : « il faut Une femme apparut p. 46
que dans deux heures je puisse le reconnaître dans la
rue » (l. 14-15). Et l’interrogatoire de Vasco par Pour travailler sur l’effet valorisant ou dévalori-
Adamsberg se passe à l’extérieur du commissariat, sant du portrait, nous avons choisi deux textes de
dans la rue. Or le lieu représenté sur la couverture belle facture et faisant référence au XVIIe siècle : le
est un quai ; on aperçoit en effet un pont sur un présent extrait du roman Les Trois Mousquetaires,
fleuve dans la partie droite de la couverture. Celle- mettant en valeur le portrait d’une reine, et le texte
ci correspond au titre Coule la Seine. qui suit (p. 48), extrait de l’ouvrage de La Bruyère,
Les Caractères, où le personnage principal est
10. On ne distingue que la silhouette sombre du
définitivement dévalorisé. Ces deux textes peuvent
personnage représenté sur la couverture ; celle-ci
être étudiés indépendamment l’un de l’autre, mais
semble n’être qu’une ombre dessinée sur le mur
leur confrontation se révèlera judicieuse. Le présent
qui borde le quai. On ne sait donc pas exactement
extrait permet aussi de traiter de la place et de
où se tient le personnage. De plus, d’après cette
l’intérêt du portrait dans un roman, d’autant plus
silhouette, le personnage paraît très grand, semble
qu’il met en scène un personnage qui a réellement
attendre, guetter. Sa place, sa taille, son attitude le
existé, important par son rang et par son rôle (dans
rendent particulièrement inquiétant.
l’Histoire et dans ce roman historique).
11. Les couleurs dominantes sont le jaune et le
noir, évoquant l’alternance entre ombre et lumière. Réponses aux questions
L’observateur de cette image se demande ce qui va
surgir de l’ombre ; le contraste crée donc un effet 1. Le roman Les Trois Mousquetaires a été publié
d’attente, de suspense. en 1844. L’intrigue se déroule au début du
XVIIe siècle (voir le chapeau introduisant le texte).
12. On laisse un moment aux élèves pour qu’ils
puissent choisir chacun un personnage facilement 2. Anne d’Autriche a été reine de France. Elle
reconnaissable grâce à ses vêtements, à sa façon était la femme du roi Louis XIII. Elle est née en
de s’habiller. La recherche peut s’orienter dans 1601. On peut ajouter qu’elle est née en Espagne,
plusieurs directions : à Valladolid, et qu’elle était la fille du roi d’Espagne
– personnages reconnaissables par leur vêtement Philippe II. Elle a épousé Louis XIII en 1615.
professionnel, par exemple : large blouse blanche 3/ a. C’est sur le visage d’Anne d’Autriche que
tachée d’un peu de sang, petit bonnet blanc le narrateur donne le plus grand nombre de rensei-
(boucher, charcutier), large combinaison blanche gnements :
articulée, large casque intégral, tuyaux (cosmo- – « ses yeux, qui jetaient des reflets d’émeraude,
naute, astronaute)… ; étaient parfaitement beaux, et tout à la fois pleins de
– personnages de la télévision et du cinéma : petit douceur et de majesté » (l. 6-8) ;
chapeau noir et rond, costume noir serré et usagé,
– « sa bouche était petite et vermeille » (l. 9) ;
démarche dandinante, canne (Charlot) ;
– « enfin ses cheveux, qui, de blonds qu’ils étaient
– personnages héros de bande dessinée…
dans sa jeunesse, étaient devenus châtains, et qu’elle
L’essentiel est de montrer que les « détails d’allure
portait frisés très clair et avec beaucoup de poudre,
ou de vêtement » peuvent parfois permettre
encadraient admirablement son visage, auquel le
d’identifier un personnage. L’élève qui dressera le
censeur le plus rigide n’eût pu souhaiter qu’un peu
portrait s’efforcera de ne retenir que les détails
moins de rouge, et le statuaire le plus exigeant qu’un
caractéristiques et d’utiliser un vocabulaire précis.
peu plus de finesse dans le nez. » (l. 16-20).
13. Cet exercice peut être réalisé à l’oral et (plus b. Le narrateur évoque d’abord la démarche de la
facilement) à l’écrit. Il repose sur une imitation reine (l. 6), puis ses yeux (l. 6-8). Il décrit ensuite
du texte : une première notation rapide due à sa bouche (l. 9-12), sa peau (l. 13), ses mains et
l’impression dégagée par le personnage (ici, « une ses bras (l. 13-15). Il termine par ses cheveux
tête de folle »), puis une description plus précise, (l. 16-17) et son visage (l. 18-20).
36 • SÉQUENCE 2 / Portraits
4/ a. Comme procédés mélioratifs faisant de ce prouve en se mettant à genoux devant elle et
portrait un éloge de la reine, on peut relever : en déposant un baiser sur sa robe. Ce portrait
– des noms de qualités, surtout répétés, accumulés : explique et justifie la réaction d’un personnage de
« beauté » (l. 5 et 14), « déesse » (l. 6), « douceur » l’histoire. On comprend que Buckingham va certai-
(l. 8 et 13) « majesté » (l. 8) ; nement prendre des risques en faisant tout pour
– une métaphore : « ses yeux qui jetaient des reflets plaire à la reine… Ce portrait, conséquence d’une
d’émeraude » (l. 6-7) ; « apparition », est en quelque sorte un élément
– des adverbes laudatifs : « parfaitement » (l. 7), déclencheur.
« éminemment » (l. 11), « admirablement » (l. 18) ;
9. L’exercice repose sur l’imitation d’une situa-
– des phrases avec des attributs du sujet mélio- tion. On conseillera aux élèves de raconter
ratifs : « sa démarche était celle d’une reine ou quelques événements et de préciser les circons-
d’une déesse » (l. 6), « sa main et bras étaient d’une tances, avant de tracer le portrait du personnage
beauté surprenante » (l. 13-14). choisi. On conseillera aussi d’organiser tant soit
b. La reine n’est pas exempte, cependant, de peu le portrait, même s’il n’est pas long (on peut
quelques petits défauts physiques : elle a la lèvre attendre un portrait de cinq ou six lignes dans un
inférieure qui avance (l. 10), le teint un peu trop récit d’une quinzaine de lignes au total) ; cette
rouge (l. 19) et le nez un peu trop gros (l. 20). organisation peut s’inspirer du portrait de la reine
5. Quelques éléments du portrait physique et aller de l’impression générale (démarche, allure)
donnent des renseignements sur le caractère de la aux détails du visage.
reine : ses yeux sont « tout à la fois pleins de douceur 10. Dans le texte, la reine est surprise par Buckin-
et de majesté » (l. 7-8), sa bouche est « éminemment gham à un moment où elle porte un vêtement
gracieuse dans le sourire, mais aussi profondément sobre (elle porte une simple robe de satin blanc),
dédaigneuse dans le mépris » (l. 11-12). La reine est elle est surprise dans son intimité. Dans le tableau,
certes douce et souriante, mais elle est consciente au contraire, la reine est représentée officiellement,
de son rang et de son pouvoir. Elle montre qu’elle dans ses plus beaux vêtements. Sa toilette est
est au-dessus des gens qui l’entourent. Son portrait plus ornée, plus travaillée, plus chargée, que
est nuancé. celle décrite par le narrateur dans le roman. En
6/ a. La reine porte « une simple robe de satin revanche, son allure, ses cheveux, sa bouche, son
blanc » (groupe nominal, l. 23). visage sont conformes au portrait figurant dans le
Ces expansions montrent que la reine n’est pas en roman, par exemple : « sa bouche était petite et
tenue d’apparat, mais que même ses vêtements vermeille » (l. 9).
les plus simples se caractérisent par un indéniable
raffinement : le satin est une étoffe de qualité LA VIE DES MOTS
(lisse, en soie ou en coton). Ainsi ces expansions, Par exemple : Au vendeur qui lui conseillait d’acheter
en peu de mots, indiquent tout à la fois la sobriété une voiture plus petite, l’homme répondit avec arro-
et la noblesse de la tenue. gance qu’il avait les moyens de s’offrir un modèle
b. La sobriété du vêtement fait ressortir la beauté haut de gamme. – Jérémie a beaucoup de considéra-
naturelle de la reine, par contraste. tion pour les grands peintres et les grands musiciens.
7. La reine produit un double effet sur Buckin-
gham. D’abord il est surpris de la voir apparaître :
« il jeta un cri : c’était la reine » (l. 2-3). Puis il est
Arrias p. 48
SÉQUENCE 2 / Portraits • 37
frappant. On n’hésitera pas, au début ou à la fin de 8. Arrias est pris en flagrant délit de mensonge :
l’étude, à faire formuler par les élèves les raisons il vient de dire qu’il connaît familièrement Séthon,
pour lesquelles ce texte est pour nous difficile : voca- l’ambassadeur, or lorsque celui-ci a parlé, Arrias ne
bulaire (notamment évolution du sens de certains l’a pas reconnu (l. 16).
mots), longueur et syntaxe des phrases, anecdotes
9/ a. La présentation générale du personnage :
qui se déroulent dans un milieu social et à une
lignes 1 à 3.
époque que nous n’avons pas connus…
b. Le portrait en action : lignes 3 à 16.
Réponses aux questions 10. Arrias fait preuve de nombreux défauts en
société. Il est impoli car il monopolise la parole, ne
1. Le mot « tout » est répété dès le début du texte ;
porte aucune attention aux autres convives ; il
il figure deux fois dans les sept premiers mots.
raconte des histoires qu’il trouve drôles et « rit
2. « un homme universel » (l. 1-2). groupe nominal le premier jusqu’à éclater » (l. 8), mais ne se préoc-
qui définit en quelque sorte Arrias dans la première cupe pas de savoir s’il fait rire les autres. Arrias est
phrase. également menteur : il dit connaître Séthon
ambassadeur de France mais, lorsque celui-ci lui
3. À la fin du récit, l’auteur ne rapporte pas la
adresse la parole, il ne le reconnaît pas. Il est facile-
réaction d’Arrias. Ainsi, l’auteur pique la curiosité
ment coléreux et n’admet pas la contradiction ;
du lecteur et le laisse libre d’imaginer la suite (voir
quand quelqu’un lui prouve qu’il ment, il n’est pas
précisément la question 13).
gêné et « prend feu au contraire contre l’interrupteur »
4. Ni Arrias ni les autres personnages ne sont (l. 10). Au total, on peut le qualifier de prétentieux,
décrits physiquement. L’auteur évoque le compor- suffisant, vaniteux, vantard. Il n’accorde d’impor-
tement, les habitudes d’Arrias : « il aime mieux tance qu’à lui-même.
mentir que de se taire » (l. 2). Puis l’auteur raconte
11/ a. La gravure reproduite en bas de la page 48,
une anecdote où l’on voit Arrias mentir pour se
Réception d’émissaires espagnols à la cour du
faire admirer (l. 3-16). À aucun moment l’auteur ne
Roi-Soleil, est contemporaine du texte : La Bruyère
précise la taille, l’apparence, l’allure, les vêtements,
a vécu au XVIIe siècle et a placé l’histoire d’Arrias à
les détails du visage d’Arrias. Il en est de même
cette époque, or le Roi-Soleil, c’est-à-dire Louis XIV,
pour les autres personnages, qui sont désignés de
a vécu au XVIIe siècle et au tout début du XVIIIe. Le
manière imprécise : « on » (l. 3), « quelqu’un » (l. 8)
document reproduit en haut de la page 49 repré-
« l’un des conviés » (l. 15). Non seulement ils ne
sente lui un événement qui a eu lieu en 1750, donc
sont pas décrits physiquement, mais l’auteur les
au XVIIIe siècle.
laisse volontairement dans l’anonymat le plus grand.
b. La gravure reproduite page 49 présente une
5. La scène racontée se passe au cours d’un dîner scène semblable à celle racontée dans le texte. En
qui a lieu « à la table d’un grand » (l. 3). On appelle effet ce document montre un repas offert par le
« grand » un personnage de haute noblesse ; c’est roi, donc « la table d’un grand », comme il est
donc chez un noble que se déroule cette scène, précisé dans le texte de La Bruyère.
vraisemblablement au cours d’un riche repas, dans
12. Ces documents nous permettent de nous
une belle salle à manger. Le milieu social est la
représenter le cadre historique de l’histoire racon-
haute noblesse, ce qui incite à penser que la scène
tée. Nous voyons le mobilier et la décoration des
se passe certainement à Paris, bien que rien ne
salles du palais du roi, ainsi que les costumes des
permette de l’affirmer. Cette absence de précisions
personnages, la plupart étant des nobles. Ces cos-
sur le lieu et le moment rend le propos de l’auteur
tumes sont tout à fait somptueux. Nous voyons la
plus universel, plus symbolique : une telle scène
disposition des personnages les uns par rapport
pourrait se passer partout et à toute époque.
aux autres, leur allure. Nous pouvons ainsi imagi-
6. Arrias est un invité, un convive du « grand » qui ner le luxe et la belle tenue de la table où Arrias
reçoit. Il est certainement noble lui-même ; on ne monopolise la conversation et étale sa suffisance.
sait pas s’il est jeune ou vieux. Ces documents nous montrent aussi ce que sont
des gravures, et la finesse à laquelle la technique de
7/ a. La conversation concerne « une cour du Nord »
la gravure permettait de parvenir.
(l. 4). Les convives parlent de ce qui se passe dans
l’entourage d’un roi dont le pays est situé au nord 13. Les élèves trouveront (p. 146 du manuel) des
de l’Europe. conseils pour réussir la suite d’un récit. On peut
b. C’est surtout Arrias qui parle ; le lecteur a même réfléchir avec eux aux différentes possibilités (ce
l’impression qu’il n’y a que lui à table : « il prend la qu’on nomme les possibles narratifs). La première
parole, et l’ôte à ceux qui allaient dire ce qu’ils en possibilité est qu’Arrias, cette fois convaincu de
savent » (l. 4- 5). mensonge, se tait et quitte soudain la table grâce à
38 • SÉQUENCE 2 / Portraits
un prétexte (un mal de tête ou un trouble de la Sur cette relation maître-valet, on comparera la
vue tout à fait soudain). La deuxième possibilité scène présente avec une scène équivalente mais d’un
serait qu’il reste à table et rebondit sur un autre tout autre esprit, extraite de L’Île des esclaves
mensonge, démontrant par exemple que ce (p. 203 du manuel). On peut regrouper ces deux
Séthon n’est pas celui qu’il connaît… Cette possi- scènes pour former la base d’une séquence consacrée
bilité correspondrait davantage au caractère du à la relation entre maîtres et valets au théâtre.
personnage.
Réponses aux questions
14. Cet exercice d’imitation trouvera d’autant
plus son intérêt que le personnage dépeint vivra à 1. Deux personnages sont présents sur scène : un
notre époque. Une telle réactualisation est aisée car jeune homme, Cléonte, et son valet, Covielle.
Arrias a bien des semblables dans le monde actuel.
2. Ces personnages font ici le portrait de la jeune
On aura demandé aux élèves de préciser ce qu’est
fille dont Cléonte est amoureux ; elle se nomme
« la manière de La Bruyère », c’est-à-dire une
Lucile.
absence de portrait physique, un court portrait
moral en guise d’introduction, et surtout un por- 3. Cléonte a été très déçu par Lucile. Il voudrait
trait en actes, c’est-à-dire montrant le personnage ne plus l’aimer. Pour cela, il demande à Covielle de
agissant dans un cadre nettement identifiable, lui en faire un portrait défavorable, de bien faire
dans une scène qui met bien en valeur ses défauts ressortir les défauts de la jeune fille afin qu’il en soit
de caractère et de comportement. Les élèves pren- dégoûté : « … soutiens ma résolution contre tous les
dront le soin de trouver un nom adapté au person- restes d’amour qui me pourraient parler pour elle. Dis
nage qu’ils décrivent. On pourra lire aux élèves m’en, je t’en conjure, tout le mal que tu pourras […] »
d’autres portraits de La Bruyère, parmi les plus (l. 1-4).
accessibles, comme Ménalque, Iphis, Diphile.
4/ a. Le valet commence par évoquer les yeux,
puis il qualifie la bouche, enfin la taille ; la progres-
LA VIE DES MOTS
sion va donc du détail à l’ensemble.
a. Par exemple : b. Pour le lien entre l’aspect physique et l’aspect
– un nom : Je note une contradiction entre ce que moral, la progression est moins nette. Covielle
vous me dites aujourd’hui et ce que vous m’avez évoque d’abord le caractère prétentieux de Lucile :
dit hier. c’est une « mijaurée » et une « pimpesouée », c’est-
– un adjectif : Mon cousin me répète que dans la vie à-dire qu’elle n’est ni naturelle, ni humble. Plus
il faut bouger, oser, travailler, mais son attitude est loin, il la décrit comme relâchée dans son compor-
tout à fait contradictoire : il passe ses journées vautré tement et dans sa façon de parler : « une noncha-
dans le canapé à regarder la télévision. lance dans son parler, et dans ses actions. » (l. 19). Il
b. Par exemple : ajoute que c’est une femme avec qui il n’est pas
– noms : une contre-attaque, un contrecoup, une agréable de parler ; converser avec elle n’est pas
contre-enquête, le contre-espionnage, une contre- amusant, « Elle est toujours sérieuse. ». (l. 26). Il
façon, un contre-jour, une contre-plongée, un contre- termine avec un trait de caractère : Lucile est une
temps… fille « capricieuse » (l. 30).
– verbes : contrefaire, contresigner. Dans l’ensemble, le portrait va du physique (l. 13
à 18) au moral (l. 19 à 30). Mais, avant de parler du
Une belle mijaurée p. 50 physique, Covielle a évoqué deux traits de caractère
de Lucile (mijaurée et pimpesouée ; l. 6). Ces deux
indications concernant le portrait moral sont
Cette scène extraite de la comédie Le Bourgeois
comme une introduction au portrait physique.
gentilhomme est intéressante à plus d’un titre
dans une séquence consacrée au portrait : elle 5. Les phrases descriptives sont surtout construites
apporte notamment la preuve que le portrait peut avec des attributs du sujet : « Pour sa taille, elle n’est
être le sujet d’un dialogue, que le portrait peut jouer pas grande. » (l. 17) – « Non, mais elle est bien aisée
un rôle au théâtre, et qu’un locuteur peut révéler ses et bien prise. » (l. 18) – « … et ses manières sont
sentiments profonds par sa seule façon d’évoquer un engageantes… » (l. 20-21) – « Sa conversation est
personnage. Dans le domaine de la langue, il y a là charmante. » (l. 25) – « Elle est toujours sérieuse. »
un support de choix pour comprendre, entre autres, (l. 26) – « Mais enfin elle est capricieuse… » (l. 30) –
la portée du vocabulaire dépréciatif et du vocabulaire « Oui, elle est capricieuse… » (l. 31)
mélioratif, et le contraste entre un ton enthousiaste Cette construction donne davantage de poids à la
et un ton critique. Enfin on pourra étudier la qualification, puisque celle-ci est appuyée par un
relation maître-valet, qui s’effectue ici avec intimité verbe. Dans ces phrases, prononcées oralement,
et connivence. l’adjectif ressort mieux. De plus, cette construction
SÉQUENCE 2 / Portraits • 39
est répétée : cette régularité met en valeur, chaque costume est aussi de qualité, mais il ne porte pas
fois, le trait physique ou moral, et souligne par son de chapeau à panache, ce qui prouve qu’il est d’un
insistance la différence de point de vue entre rang social inférieur.
Covielle et Cléonte.
Remarque. On observera qu’il y a dans ce passage 11. Même si le spectateur est ému de voir
une construction attributive d’une autre type, Cléonte aussi amoureux, c’est la drôlerie qui l’em-
celle contenant un attribut du complément porte. Cléonte ne peut reconnaître les supposés
d’objet direct. Si le niveau de la classe le permet, défauts de Lucile et les transforme immédiatement
on prendra aussi ce fait en compte. On trouve en qualités. Le spectateur peut aussi être touché
deux occurrences de ce type de construction : par la sincérité de Cléonte et par sa bonne entente
« elle a les yeux petits » (l. 10) et « elle a la bouche avec son valet, qui tente tout pour faire plaisir en
grande » (l. 13). Cette fonction est étudiée en tant disant du mal ! Cette connivence entre le maître et
que telle leçon 21, § 4, p. 341. son valet renforce le comique de la scène (comique
de situation). Ce comique provient surtout du fait
6. Cette scène nous révèle que les véritables sen- que Cléonte n’arrive pas à faire ce qu’il demande à
timents de Cléonte envers Lucile ne sont pas ceux son valet, son naturel reprend le dessus, et cela de
qu’il prétend avoir, ou du moins ceux qu’il cherche manière répétée (comique de répétition). Pendant
à avoir. Tous les défauts que lui indique Covielle, il cette scène, l’expression du visage et l’attitude de
les transforme en qualités. Il est passionnément Covielle devraient amuser le spectateur : il joue le
amoureux de Lucile : dès qu’on lui parle de cette jeu qui consiste à critiquer Lucile, mais se rend
jeune fille, il ne peut, malgré lui, que lui trouver des compte que son maître, lui, n’y arrive pas !
qualités et l’admirer. Il l’aime et l’admire vraiment.
12. Pour préparer cet exercice écrit, on rappel-
7. Cette scène montre d’une manière très claire lera, entre autres, les éléments suivants.
les relations entre Cléonte et son valet. Elles sont – La situation : on garde à l’esprit que Lucile n’a
suffisamment intimes et confiantes pour que rien entendu des propos échangés entre Cléonte
le maître parle de ses amours avec son valet. Ces et Covielle. On ne perd pas de vue que Cléonte
relations ressemblent vraiment à des relations était, au début de la scène, très déçu par l’attitude
amicales. Cléonte prouve qu’il a suffisamment de la jeune fille : va-t-il retrouver ce sentiment
confiance en son valet pour lui demander de se ou, au contraire, l’avoir oublié, emporté par son
prêter à ce jeu étrange fondé sur de la critique pure amour qui triomphe des vaines critiques de
et simple. L’entente, voire la connivence entre les Covielle ?
deux jeunes hommes, apparaît comme parfaite.
– Le texte : on rappelle les habitudes d’écriture
Cela peut s’expliquer par le fait que, au XVIIe siècle,
d’un texte théâtral (indication de la scène, disposi-
le jeune maître et le domestique étaient souvent
tion des répliques, place du nom des personnages
frères de lait, c’est-à-dire élevés par la même nour-
locuteurs, didascalies concernant les personnages
rice. En grandissant, puis devenus adultes, ils res-
ou le décor, etc.). La longueur spécifiée (une ving-
tent donc très proches malgré la différence des
taine de répliques) n’est qu’indicative ; un texte
conditions sociales.
plus long est tout à fait envisageable.
8. Pour cette question, il faut lire : « Qualifiez Conseil : lors de la correction de l’exercice, on lira
Lucile à l’aide de deux adjectifs pris dans le texte. » la scène suivante (acte III, scène 10) telle que
On peut relever les adjectifs suivants : « pas grande » Molière l’a imaginée. En plus des deux jeunes
(l. 17), « charmante » (l. 25), « sérieuse » (l. 26), hommes, il a choisi de faire intervenir deux per-
« capricieuse » (l. 30). En croisant ce que dit Covielle sonnages féminins : Lucile et Nicole.
et ce que répond Cléonte, on peut ajouter par
exemple fine, vive, pétillante, mignonne, agréable,
gracieuse, spirituelle, réservée, modérée, calme, belle. Elle était dechaussée…
9. C’est Cléonte qui parle le plus, parce qu’il Un homme passe sous
prend la défense de Lucile avec vivacité et enthou-
siasme. Il est tellement amoureux qu’il ne se lasse
la fenêtre et chante p. 52-53
40 • SÉQUENCE 2 / Portraits
Pour mener à bien l’activité ici présentée, on peut Hugo, et les expressions « le sang rapide et soleilleux »,
procéder de diverses manières, notamment en fonc- « des chansons aux lèvres », « ma folle » dans celui
tion des classes, des objectifs, du temps imparti. On d’Aragon.
peut consacrer une séance : on lit les deux poèmes,
4. Les poètes éprouvent essentiellement pour ces
on en effectue une étude précise, mais rapide, en
deux femmes de l’admiration et de l’amour :
s’appuyant sur le questionnaire prévu, on accorde de
« Veux-tu, c’est le mois où l’on aime / Veux-tu nous en
l’importance à la comparaison de ces deux poèmes.
aller sous les arbres profonds ? » (Hugo, v. 7-8), « Le
Autre possibilité : on étudie le poème de Hugo en
printemps pour être amoureux / Nous étions faits
une séance, de manière analytique ; puis lors d’une
pour être libres / Nous étions faits pour être heureux »
seconde séance on étudie celui d’Aragon, en tout ou
(Aragon, v. 6-8).
en partie, et on termine par une comparaison des
deux (en s’appuyant sur la plupart des questions 5. Le poème de Victor Hugo est entièrement
figurant dans le questionnaire prévu). D’une manière composé en alexandrins et celui de Louis Aragon
ou d’une autre, on privilégie ici le portrait et en octosyllabes. Les deux poètes n’ont donc pas
l’effet qui s’en dégage. employé de vers du même type. Victor Hugo
emploie des rimes. Par exemple, pour la première
Réponses aux questions strophe, les rimes en fé (décoiffée, fée) et en chan
(penchant, champs). Dans le poème d’Aragon, on
1/ a. Dans le poème de Hugo, le passé domine,
trouve des rimes (par exemple en eux : heureux,
avec comme temps verbal de base le passé simple.
aveux, amoureux) et aussi des assonances (par
Dans le poème d’Aragon, c’est aussi le passé qui
exemple dans libres, givre, ivre, libres, ou dans
domine, mais le temps verbal le plus fréquent est
douce, bouge, rouge, douce).
l’imparfait.
b. Non, les poètes ne parlent pas ici du présent. 6. Ces deux poèmes se caractérisent, entre autres
Les temps du passé dominent car les poètes évo- qualités, par un rythme agréable. Dans le poème
quent un moment passé, un (ou des) souvenir(s). de Victor Hugo, plusieurs mots et expressions sont
répétés, ce qui crée des échos, des rappels, des
2/ a. Les poètes évoquent chacun une femme
symétries : « elle » (le mot revient régulièrement au
belle et aimée, liée à des souvenirs agréables.
vers 1, aux vers 10 et 11), « Et je lui dis » (cette
Remarquons qu’ils ne la nomment pas ; elle reste
expression est répétée en début de vers aux vers 4
anonyme donc mystérieuse pour nous.
et 7), « Veux-tu » (question répétée aux vers 4, 7 et
b.
8), « comme » (les vers 13 et 14 sont des phrases
Elle était déchaussée… Un homme passe sous
simples et exclamatives qui se font écho d’une
la fenêtre et chante…
strophe à l’autre).
« Elle était déchaussée, « des bras des rêves
Dans le poème d’Aragon, certains vers forment un
elle était décoiffée » Le sang rapide et
refrain : les deux premiers vers de chaque strophe
(v. 1) soleilleux »
se retrouvent précisément à la fin de la strophe,
« Assise, les pieds (v. 9-10, 15-16)
créant un effet d’écho, un retour régulier et
nus » (v. 2) « Tu courais des
agréable à l’oreille.
« ce regard suprême » chansons aux lèvres »
(v. 5) (v. 13) 7. On laisse quelques instants aux élèves pour
« Et la belle folâtre « Ma folle ma belle et qu’ils puissent observer l’image reproduisant le
alors devint pensive » ma douce tableau, puis on interroge plusieurs d’entre eux.
(v. 12) Qui avais la beauté On peut s’attendre à ce que les réponses des élèves
« La belle fille heureuse, du feu mettent l’accent sur l’évocation de la nature, du
effarée et sauvage, La douceur de l’eau printemps, de paysages frais et verdoyants. On fera
Ses cheveux dans dans ta bouche remarquer l’unité de la composition (qui évoque
les yeux, et riant De l’or pour rien un monde sain et agréable) et l’absence d’êtres
au travers. » (v. 16-17). dans tes cheveux » humains.
(v. 17-20, 23-24)
8. Plusieurs raisons peuvent expliquer le choix de
« ta bouche rouge »
ce tableau pour illustrer des deux poèmes. D’abord
(v. 21)
il évoque un paysage printanier, ou situé au début
3. Les principales qualités des personnages de la belle saison, et c’est précisément ce moment
évoqués sont la beauté et la gaieté. Ces femmes se de l’année qui est évoqué dans les deux poèmes :
ressemblent précisément par leur grâce naturelle et « c’est le mois où l’on aime » (Hugo, v. 7), « les
leur joie de vivre : on peut s’en rendre compte grands roseaux verts » (Hugo, v. 15), « Le printemps
en relevant parallèlement les mots « folâtre », pour être amoureux » (Aragon, v. 6), « Au joli mois
« heureuse », « riant » dans le poème de Victor des primevères » (Aragon, v. 11). On peut remarquer
SÉQUENCE 2 / Portraits • 41
ensuite que le tableau ne présente pas de person- d’une affiche de film : une grande image formant
nages, mais il rappelle les principales qualités des ici le fond, le titre du film, le générique. Aucun
deux femmes évoquées dans les poèmes : beauté élément sur cette affiche ne nous permet de savoir
et gaieté (voir la réponse à la question 3). Dans ce où et quand se passe l’histoire. En effet le décor est
tableau, les couleurs choisies et l’absence de teinte flou, le lieu n’est pas identifiable. On distingue, en
sombre, le choix des éléments représentés et leur haut à droite, une sorte de fenêtre protégée par
disposition régulière, mettent en place un monde des barreaux, et en bas une sorte de fumée ou
agréable qui suggère un certain bonheur de vivre. de brouillard. Le reste est sombre, donnant à l’en-
semble un caractère énigmatique. Aucun objet ne
9. L’exercice fait porter l’imitation sur la forme
nous renseigne sur l’époque de l’histoire racontée.
(poésie régulière, versifiée) et sur le sujet : l’évoca-
L’affiche ne met donc pas l’accent sur un lieu et un
tion d’un personnage qui suscite sympathie voire
moment précis, mais sur l’aspect universel et
admiration. On conseille aux élèves de se reporter à
intemporel de cette histoire.
la page Repères concernant les procédés poétiques
(pp. 262-263 du manuel), où ils trouveront les 2. À première lecture, on ne comprend pas le
informations nécessaires pour réussir un poème en titre. Ce sont deux mots anglais, signifiant en fran-
vers réguliers. çais « l’homme éléphant ». Est-ce l’histoire d’un
homme qui ressemble à un éléphant ? qui s’est
LA VIE DES MOTS transformé en éléphant ? Grâce à une seconde
a. Par exemple : Ce matin, sous la rosée et les doux lecture, et en observant l’affiche, on devine que le
rayons du soleil, les roses du jardin resplendissent de personnage représenté au centre de l’image est celui
tout leur éclat. – Le mariage de ma cousine eut lieu qui donne son titre au film, mais rien n’est dévoilé.
dans un château meublé avec magnificence. 3. Le personnage figure au centre de l’affiche ; il
b. agréable, charmant, éclatant, gracieux, majestueux, est placé exactement au-dessus du titre, ce qui ren-
magnifique, séduisant (on accepte séducteur), force la relation entre le titre et le personnage.
splendide. Celui-ci est mis en valeur par cette place au milieu
de l’affiche, et par le flou, l’effacement du décor :
son allure générale, et les vêtements qui le recou-
vrent entièrement, sont bien mis en relief par les
éclairages choisis.
42 • SÉQUENCE 2 / Portraits
La technique Procédés utilisés Effets produits
par le réalisateur sur le spectateur
Procédés utilisés Effets produits
par le réalisateur sur le spectateur – Plan rapproché (plan – Mise à égalité
américain) pour filmer des trois personnages :
– Le noir et le blanc. – Forte impression
les trois personnages. le médecin et sa femme
– Le travelling : la dégagée par les lieux à
– Éclairage très entourent Merrick, ils
caméra suit le médecin cause de leur aspect
lumineux (la luminosité sont assis tous trois au
qui se fraye un chemin sombre et sinistre.
était absente dans les même niveau.
dans la foule. – Impression d’entrer
scènes précédentes) : – Impression de
– La musique : dans un labyrinthe.
les personnages sérénité, disparition
lancinante, triste. – Peur de ce que cache
tournent le dos de l’oppression, espoir
– Les gros plans sur le rideau devant lequel
à la fenêtre, la lumière de jours meilleurs
des visages de s’arrête la caméra.
tombe sur eux. pour Merrick.
spectateurs à la fois – Envie d’en savoir plus,
fascinés et horrifiés. de voir Elephant Man.
La scène d’horreur
6. L’amphithéâtre de médecine Lieux Personnages Actions
Lieux Personnages Actions – La chambre – Merrick. – Merrick
de Merrick – Le gardien se met au lit.
Un – Elephant Le médecin
au début, de l’hôpital. – Des hommes
amphithéâtre ; Man. montre
puis la caméra – Le font
un paravent y – Le médecin. Elephant Man
semble propriétaire fonctionner
est installé. – Le public. à son public en
pénétrer de Merrick. une machine
décrivant les
dans l’œil – Une foule dans des
malformations
unique avinée. sous-sols.
de la créature.
de la cagoule – Surtout un – Le groupe,
de Merrick. vieil homme qui a payé
Procédés utilisés Effets produits – Des sous-sols répugnant le gardien
par le réalisateur sur le spectateur non identifiés accompagné de l’hôpital,
– Plan général, – Rapprochement avec (l’hôpital ?). de deux martyrise
puis on se rapproche la scène de la fête jeunes femmes Merrick.
du paravent derrière foraine, le spectateur apeurées
lequel se dessine le est en attente. et excitées.
corps d’Elephant Man – Gêne du spectateur, – Quatre
(travelling avant). mal à l’aise car il voit ouvriers qui
– Gros plans, avec les yeux du public ; actionnent
la caméra qui revient il interprète les regards une machine.
sur le public : mais ne voit rien,
quelques visages, si ce n’est une Procédés utilisés Effets produits
quelques regards. silhouette déformée. par le réalisateur sur le spectateur
Le thé – Long travelling qui – Effet d’attente de
conduit de la chambre plus en plus prenant,
Lieux Personnages Actions de Merrick jusqu’à des la tension monte
– La maison – Le médecin. – Les trois sous-sols. La caméra au fur et à mesure que
du médecin. – Sa femme. personnages suit d’énormes tuyaux la caméra avance
– Le salon. – Elephant prennent le thé. à grande vitesse dans les sous-sols.
Man. – Merrick pleure et s’arrête devant – Le spectateur perd
devant « une une énorme machine ses repères : où est-il ?
femme aussi belle actionnée par Est-ce une scène
et aussi douce » des hommes. onirique ?
qui lui rappelle – Effets de bruitage : – Le spectateur partage
sa mère. bruits stridents de la peur de Merrick :
– La femme du machines, puis bruits comme lui il voit
médecin montre plus sourds qui les tortionnaires
des photos de sa évoquent un souffle derrière la vitre.
famille à Merrick. inquiétant.
SÉQUENCE 2 / Portraits • 43
Procédés utilisés Effets produits Shakespeare, elle lui dit : « Vous n’êtes pas du tout
par le réalisateur sur le spectateur l’homme-éléphant, vous êtes Roméo. »
– Effets de bruitage : – Le spectateur, 8. On s’intéresse surtout au portrait moral. Pour
cris et rires étouffés qui ne peut échapper cela on choisira plus particulièrement la scène du
dans la chambre au spectacle, éprouve thé, où se révèlent avec évidence les sentiments et
de Merrick. une forte répulsion, les qualités humaines de John Merrick. Il y exprime
– Éclairages : une véritable peur : à la fois sa gêne et son bonheur. Reçu gentiment
prépondérance du noir les gros plans dévoilent pour la première fois, au sein d’une famille, et dans
(nuit, sous-sol) et du l’horreur. un intérieur typiquement anglais, il reste admiratif
gris sale (pluie, tuyaux, devant la beauté du salon. Il demande même :
machine, vêtements) ; « Est-ce ainsi chez tout le monde ? ». Il est sensible à
pas de lumière l’élégance, au raffinement. Sa sensibilité le conduit
naturelle, éclairage à admirer les portraits des parents de la jeune
faible des lampes femme, auxquels il trouve « une grande noblesse ».
à huile. Puis l’émotion, voire le chagrin, le submergent
– Plans rapprochés, devant tant de douceur et de beauté. Cette der-
gros plans : la caméra nière qualité caractérise sa mère dont le portrait ne
serre de très près les le quitte pas (ce portrait ouvre le film et le clôt).
personnages, visages John Merrick montre ainsi qu’il souffre infiniment
déformés, répugnants, d’avoir déçu une mère si belle en étant un tel
gros plan sur la bouche monstre. Dans cette scène, il exprime cette
de la jeune femme souffrance pour la première fois. De même, il
et celle de Merrick. montre la photo de sa mère, qu’il a toujours sur lui,
pour la première fois.
7. Ces quatre scènes, « la fête foraine », « l’amphi- 9. Devenu célèbre, John Merrick fait l’objet d’un
théâtre », « le thé », « l’horreur » ont un point article dans le journal. Nous assistons à deux
commun : le regard des autres sur Elephant Man. lectures de deux passages différents de cet article.
Dans « la fête foraine », « l’amphithéâtre », Nous voyons tout d’abord une artiste, reine du
« l’horreur », il s’agit de voyeurisme. Même si les théâtre, qui lit, émue, admirative et même fasci-
motivations du médecin ne sont pas guidées par la née, le portrait de Merrick fait par un journaliste.
perversité, on ressent toute sa curiosité, son impa- Elle murmure même : « J’aimerais infiniment
tience au moment où il espère enfin apercevoir connaître ce monsieur. »
l’homme-éléphant. Dans l’amphithéâtre, tous les Puis nous assistons à la lecture de l’article faite
regards convergent vers Merrick, qui est présenté par le gardien de l’hôpital, devant un public
comme un spécimen de monstruosité. La caméra, d’ivrognes, dans une taverne. Un visage dur, un
par une série de gros plans, filme et dévoile les sourire narquois, des ricanements : tout s’oppose
réactions des personnages : stupéfaction, répu- à la comédienne de la scène précédente. Dans sa
gnance, fascination. Lors de la scène d’horreur, les lecture, le gardien insiste sur les détails horribles
« spectateurs » conduits par le gardien de l’hôpital, qui émaillent les passages de description. La
sont excités à l’idée de voir le « monstre » et même lecture faite, il propose des « billets d’entrée ».
de le toucher. Les hommes rient, les femmes crient, Les deux personnages ne réagissent pas du tout
mais finalement s’approchent. Tous profitent du de la même façon, ce qui s’explique surtout par
spectacle pour se laisser aller à leur perversité. La leur différence de culture : la comédienne a suffi-
scène du thé est comme une parenthèse heureuse samment de discernement pour comprendre les
dans cette succession de scènes où Merrick est jeté qualités de Merrick, les habitués de la taverne ne
en pâture au regard malsain de la foule, qu’elle soit dépassent pas les apparences.
fruste ou cultivée. Au cours de la visite chez son
médecin, Merrick est regardé avec compassion par 10. Comme le médecin, le spectateur part à la
la femme de celui-ci. C’est d’ailleurs ce regard, recherche d’Elephant Man : qui est-il ? À quoi res-
inhabituel pour Merrick, qui fait naître chez lui une semble-t-il ? Qu’est-ce qui fait vraiment sa diffé-
émotion qu’il ne peut retenir. Ce regard lui rappelle rence avec les autres humains ? En ne montrant le
celui de sa mère. visage d’Elephant Man qu’après trente minutes de
On peut évoquer une autre scène, où un regard film, le metteur en scène entretient la curiosité du
très différent se pose sur Merrick : une actrice rend spectateur : celui-ci a de plus en plus hâte de voir la
visite à l’homme-éléphant et le regard de cette créature qui provoque chez les gens de telles
visiteuse n’est ni horrifié, ni plein de pitié. Il réactions de répulsion. Ce temps d’attente va
devient même admiratif. Lorsque Merrick lit permettre au spectateur de se rendre compte que,
44 • SÉQUENCE 2 / Portraits
lui aussi, réagit envers Elephant Man comme les était considéré comme une bête de cirque, une
personnages du film, il devient un voyeur. Et cette curiosité de foire, devient enfin un être humain.
prise de conscience va peu à peu lui permettre de C’est tout le sens de son face à face avec la comé-
regarder différemment et de s’interroger : qui est le dienne : son humanité lui est rendue, reconnue.
monstre ? Celui qui est regardé ou celui qui
12. L’apparence, chez John Merrick, c’est le
regarde ? C’est parce qu’il est renvoyé à sa curiosité
monstre. La réalité, c’est l’être humain. L’appa-
malsaine que le spectateur va comprendre qui est
rence à la fois attire et répugne, car il y a une curio-
réellement John Merrick. On peut dire que cette
sité malsaine pour tout ce qui est différent, et sort
longue attente est voulue par le réalisateur pour
de la norme ; de plus ce qui dérange fortement
préparer psychologiquement le spectateur. Ce der-
cause de l’effroi. La réalité, c’est ce que John
nier est amené à s’interroger sur la nature de l’être
Merrick crie lorsque, acculé contre un mur de la
humain, la réalité et les apparences, en étant
gare devant une foule menaçante, il crie : « Je suis
confronté pendant trente minutes aux regards des
un homme ». Ce cri déchirant traduit sa détresse. La
personnages qui, eux, regardent John Merrick.
forme humaine habituelle ne suffit pas à définir un
11. On peut parler ici de dévoilement car les homme ; pour cela les qualités intérieures, notam-
quatre photographies nous font découvrir progres- ment l’intelligence et la culture, sont essentielles :
sivement, par étapes, qui est vraiment Elephant les gens de la taverne, qui ne souffrent pourtant
Man. Sur la photo n° 2, on voit, derrière le pas de déformations physiques, apparaissent
« propriétaire », une toile peinte où il est inscrit comme bien plus bestiaux que Merrick. La réalité
« Elephant Man ». On peut supposer que la de Merrick, son humanité, révèle encore plus la
créature ainsi nommée se trouve derrière la toile, monstruosité des autres, comme par un effet de
invisible à nos regards. Elle nous est entièrement miroir. Songeons à la scène où son médecin et
cachée. Sur la photographie n° 3, on aperçoit la sauveur s’interroge sur ses propres motivations
silhouette d’Elephant Man, vue en ombre chinoise (l’intérêt qu’il porte à Elephant Man), et n’est pas
derrière un rideau. Le personnage se dévoile dans loin de se comparer au « propriétaire » d’Elephant
sa forme générale, mais pas davantage : on com- Man.
prend cependant qu’il s’agit bien d’un être humain Ce qu’est Elephant Man, il semble que seul l’art
car on distingue corps, tête, bras et jambes. Sur la soit capable de le révéler. On remarque tout
photographie n° 4, John Merrick est cette fois mon- d’abord que c’est une comédienne qui reconnaît
tré de face et sans artifice ; on ne voit que son en lui la beauté d’un Roméo et explique : « La plu-
buste, son visage en gros plan. Il salue la foule au part des gens ne supportent pas ce qu’ils ne com-
théâtre et se tient légèrement de trois-quarts, on prennent pas. » Et c’est ensuite l’art qui offre à
aperçoit nettement son visage déformé. Sa tête est Merrick le plus grand des bonheurs, un spectacle
énorme, son front présente des protubérances, sa de théâtre auquel il est convié : pour une fois, ce
bouche est comme tirée d’un côté. John Merrick n’est pas lui qu’on regarde, mais lui qui regarde et
regarde l’objectif. C’est pour nous un dévoilement contemple émerveillé la magie du théâtre. À ce
complet du personnage, non seulement physique, moment-là tout particulièrement, Merrick s’est
mais moral : il est habillé avec élégance et se tient accompli comme homme, il en a fini avec le
avec grande allure, Elephant Man est en réalité un « monstre », il peut décider de mourir. Enfin on
être de qualité. Ceci se confirme avec la photogra- remarquera que John Merrick est lui-même un
phie n° 5 : John est ici face à son amie comédienne. artiste : il construit, en miniature, une cathédrale
Les deux personnages se regardent dans les yeux ; dont il n’aperçoit, de sa fenêtre, que les hautes
John se tient légèrement en hauteur par rapport au flèches. Il fait ainsi œuvre d’art en ce sens qu’il ne
visage de la comédienne, qui le fixe avec admira- se contente pas de copier simplement ce qu’il voit,
tion. Sur cette photographie, John apparaît tel qu’il il construit aussi ce qu’il ne peut apercevoir. Il dit
est aux yeux de la comédienne et du spectateur : d’ailleurs à l’infirmière qui s’occupe de lui : « Il faut
un homme qui inspire respect, admiration, un être que je fasse confiance à mon imagination pour
qui sait communiquer ; il lit un passage de Roméo et imaginer ce qui est caché ».
Juliette. Le dévoilement est ici achevé : Elephant Voilà bien aussi ce que réussit cet autre art qu’est
Man est en réalité un être supérieurement bon, le cinéma : il nous permet d’imaginer ce qui est
intelligent et raffiné. caché, et se révèle bien plus vrai que ce qui est
C’est donc peu à peu, au cours de l’histoire, que spontanément perçu. Il nous permet, comme
ce personnage se dévoile ; de caché dans l’ombre, dans ce film, de découvrir l’humanité sous la
il apparaît de plus en plus clairement dans la monstruosité, il change ainsi notre regard et nous
lumière. Ses difformités ne sont plus voilées (voir conduit sur la voie de la vérité : l’apparence n’est
sa représentation sur l’affiche), ni ses qualités inté- rien, la réalité est cachée et il nous faut partir à sa
rieures. Le dévoilement est aussi social : celui qui recherche…
SÉQUENCE 2 / Portraits • 45
S’exprimer à l’oral
DÉCRIRE fermée (on peut y voir un paradoxe voulu avec
UN DOCUMENT p. 57 effet humoristique), l’artiste est connu pour sa
verve et sa gestuelle, et les micros sont à mettre en
Réponses aux questions relation avec le mot « tchatche » qui ne figure pas
loin d’eux.
1. Plusieurs éléments permettent de dire que le b. Le personnage est représenté en contre-
document reproduit est la couverture d’un maga- plongée, ce qui renforce l’effet de mise en valeur.
zine. On y voit un titre, suivi d’une indication de
c. La place et le nombre des micros, le choix d’une
semaine et d’un numéro. Il s’agit donc d’un maga-
contre-plongée, donnent une grande importance
zine hebdomadaire, et de son numéro à compter
au personnage et à ce qu’il a dit ou va dire. Le per-
du début de la parution de ce magazine. Au-dessus
sonnage apparaît ainsi plus imposant, plus impor-
du titre du magazine, on aperçoit différents titres
tant, voire impressionnant.
en caractères plus petits : ce sont ceux des princi-
paux articles que l’on pourra lire à l’intérieur de la 4. Dans cette couverture de magazine, le portrait
publication. est utile à plusieurs titres :
– il informe sur le personnage : couleur des che-
2. La composition de cette page peut par
veux et de la barbe, aspect sérieux contrastant
exemple être décrite de haut en bas.
avec l’image habituelle de l’artiste, etc. Par le
– Le bord supérieur de la couverture présente
nombre des micros, il fait comprendre la célébrité
quatre rectangles de couleur différente (orange,
de l’artiste.
rose, bleu et vert), qui mettent en valeur les titres
– il met en valeur le personnage afin de donner de
des principaux articles qu’on lira à l’intérieur. Un
l’importance à l’interview que celui-ci a accordée,
encadré ocre, placé en haut à droite, en travers,
et permet ainsi d’attirer acheteurs et lecteurs. Le
annonce un supplément consacré aux spectacles :
portrait est ici un procédé pour vendre, c’est pour
« Sortir ».
cette raison que l’on trouve souvent des person-
– Dans le tiers supérieur de la page s’étale le titre
nages sur les couvertures des revues et magazines.
du magazine, en grandes lettres droites, écriture
scripte. Juste en dessous, en caractères bien plus
petits, sont indiqués la semaine concernée et le
numéro du magazine. Corrigé des exercices
– Les deux tiers de la page sont occupés par une 1 et 2. Modalités. On aura lu et commenté les
photographie représentant un personnage sem- conseils donnés dans l’encadré Méthode. On rap-
blant sortir d’une forêt de micros. C’est la photo- pelle les principales qualités d’une bonne descrip-
graphie de l’humoriste Jamel Debbouze, dont le tion : précision, exactitude, fidélité au document
nom figure à côté, à droite : on y annonce un choisi. Les élèves auront été avertis de la date de
entretien avec cet artiste. Jamel est nettement mis leur prestation au moins une semaine à l’avance :
en valeur : son visage est placé au milieu de la ils pourront ainsi choisir un document intéressant
page, il est représenté en contre-plongée, sur un et éventuellement s’exercer à le présenter oralement.
fond uni, son nom est inscrit en grandes lettres à Évaluation. Pour l’un ou l’autre des exercices, on
côté de sa photographie et celle-ci déborde sur le peut s’appuyer principalement sur les points
titre du magazine, qu’elle cache sur une petite suivants.
partie. Tous les micros, au premier plan en bas – La capacité à parler en public : regard tourné
de la couverture, convergent vers son visage. Le vers les camarades, voix audible, articulation
costume par son sérieux (veste et cravate) et ses suffisante, rythme d’élocution ni trop rapide, ni
couleurs (noir et blanc) font ressortir le visage. trop lent.
L’ordre de la description peut être différent : on
– L’efficacité de la description : organisation de la
peut décrire de bas en haut ou du centre (le
description, sens de la précision et de l’exactitude
visage) vers la périphérie. L’essentiel est que les
(éléments, formes, couleurs…).
élèves comprennent l’intérêt de suivre un ordre
– La qualité de la langue : vocabulaire précis
quand on décrit oralement.
et exact, registre de langue adapté, phrases com-
3/ a. Le personnage est entouré par autant de préhensibles (elles peuvent cependant être
micros parce qu’il est question d’une interview inachevées, parfois, comme dans une conversa-
qu’il a donnée. Bien qu’il soit représenté ici bouche tion courante).
46 • SÉQUENCE 2 / Portraits
S’exprimer à l’écrit
INSÉRER UN PORTRAIT – Raisons liées à l’effet d’attente : pendant qu’il
DANS UN RÉCIT p. 58 s’attache à décrire les personnages, le narrateur ne
rapporte pas les événements, créant ainsi un effet
Réponses aux questions d’attente (un « suspense »). Celui-ci est renforcé
1/ a. Deux personnages sont décrits dans cet car le narrateur décrit des personnages sans rien
extrait : une jeune femme et l’homme qui l’accom- révéler de leur identité, sans rien laisser supposer
pagne. La jeune femme est décrite aux lignes 3 et du rôle qu’ils sont susceptibles de jouer. Ces por-
4, puis de la ligne 9 à la ligne 16. Quant à l’homme traits, placés ici, contribuent à intriguer le lecteur.
qui l’accompagne, il est décrit de la ligne 5 à la
ligne 9. Corrigé des exercices
b. On peut résumer l’impression générale pro- 1. On placerait le portrait après la phrase « Elle
duite par ces personnages à l’aide d’une expres- m’impressionnait. » Le portrait justifierait alors
sion tirée du texte : la jeune femme est d’une l’effet que le personnage a produit sur le narrateur.
« beauté remarquable » (l. 9), l’homme qui l’accom-
pagne est « une espèce de paysan » (l. 5). 2. Modalités. On prend soin de faire préciser par
les élèves le cadre spatio-temporel de l’histoire (la
2. Par exemple, pour la jeune femme : « Elle était Corse, au début du XIXe siècle). On précise aussi les
grande, blanche » (l. 11), et pour l’homme : « en deux « couples » de personnages et leur composi-
veste de drap brun trouée aux coudes » (l. 5-6). tion similaire (une femme et un homme) : Miss
3. Par exemple, pour la jeune femme : « Dans son Nevil et son père, la jeune femme et l’homme qui
expression, on lisait à la fois l’orgueil, l’inquiétude et l’accompagne. On cherche quelles directions
la tristesse. » (l. 12-13). Il n’y a pas de phrase qui l’histoire peut prendre, en envisageant des hypo-
précise directement le portrait psychologique thèses qui s’appuieront surtout sur le portrait des
de l’homme qui l’accompagne, seuls les mots personnages : le costume, les armes, les senti-
« brigand » (l. 8) et « bourgeois » (l. 9) donnent ments. On rappelle aux élèves qu’il convient de
des informations à portée psychologique, portant conserver les mêmes conditions d’énonciation que
sur l’allure et, par voie de conséquence, sur le le texte d’appui.
caractère du personnage. Évaluation. On prendra surtout en compte les
critères suivants :
4. La phrase descriptive construite sur une énu- – l’énonciation : narrateur extérieur à l’histoire,
mération est la suivante : « Elle était grande, récit à la troisième personne, au passé ;
blanche, les yeux bleu foncé, la bouche rose, les dents – les éléments de l’histoire : cadre spatio-temporel
comme de l’émail. » (l. 11-12). respecté, cohérence entre les personnages, leurs
5. C’est miss Nevil qui voit la jeune femme et portraits et les péripéties ;
l’homme qui l’accompagne. Les verbes de percep- – la qualité de la langue : phrases correctes, temps
tion permettant de le dire sont « elle remarqua » verbaux de la narration et de la description bien
(l. 3), « on lisait » (l. 12) et « considérer » (l. 17). Le adaptés, orthographe convenable.
verbe qui annonce la première description, et que
3/ a. En décrivant de manière immédiate des per-
les élèves ont dû entourer, est « remarqua ».
sonnages apparus si brusquement, le narrateur
6. Plusieurs raisons expliquent la place de ces veut créer un effet de surprise ; il cherche de plus à
portraits. créer un sentiment d’inquiétude car il insiste sur
– Raisons liées au déroulement de l’histoire : les l’étrangeté et la laideur des personnages.
portraits de ces deux personnages ont été placés Au service de cette intention, le narrateur utilise
ici, c’est-à-dire au début d’un chapitre, car ce sont des figures de style. On peut ainsi relever une de
des personnages nouveaux que ni le lecteur ni ces comparaisons : « il pendouillait sur lui comme
les autres personnages, comme miss Nevil, ne un vieux sac en papier », « une bouche mince
connaissent. Leur portrait est placé précisément comme un couteau ».
au moment-même où ils apparaissent. b. Modalités. Pour trouver des conseils sur l’écriture
– Raisons liées à l’effet de réel : le narrateur sou- d’une suite de récit, voir pp. 146-147 du manuel. Il
haite ancrer l’histoire dans une époque et un lieu faudrait que le troisième personnage n’intervienne
précis. La description des personnages, et notam- pas trop tôt dans l’histoire, la surprise créée par son
ment de leur costume, y contribue grandement, à arrivée et son portrait n’en serait que plus vive.
tel point que ce passage peut même prendre une Évaluation. On prendra surtout en compte les
valeur documentaire. critères suivants :
SÉQUENCE 2 / Portraits • 47
– l’énonciation : récit à la première personne (le d’énumérer rapidement une multitude de péripéties.
narrateur est l’un des personnages), au passé ; – La description. Elle portera sur un des person-
– les éléments de l’histoire : cadre spatio-temporel nages ou sur les deux. Elle prendra en compte
respecté, péripéties pertinentes, intervention l’ensemble du personnage (positions, vêtements)
surprenante du troisième personnage ; et s’attardera sur le visage, l’expression qu’il
– la qualité de la langue : phrases correctes, temps dégage. Pour le vocabulaire concernant le phy-
verbaux adaptés, niveau de langue courant, ortho- sique des personnages et notamment leur visage,
graphe convenable ; voir leçon 4, p. 286 du manuel.
– l’effet sur le lecteur : intérêt du portrait, effet de – Les paroles. On accepte qu’il y ait dialogue entre
surprise. les personnages.
4. Modalités. Le document a été choisi de façon à Évaluation. On prend surtout en compte les
permettre aux élèves d’imaginer facilement une critères suivants :
histoire et d’intégrer logiquement le portrait d’un – l’énonciation : le récit est fait soit à la première
des personnages dans le récit. On peut aussi personne (le narrateur est l’un des deux person-
demander d’intégrer au récit le portrait des deux nages), soit à la troisième personne (le narrateur
personnages. est extérieur à l’histoire) ; il est écrit soit au présent
– Le récit. On observe l’image pour faire des soit au passé (passé simple comme temps de base) ;
suppositions sur le cadre spatio-temporel : quel – l’organisation du récit : cadre spatio-temporel
peut être le bâtiment ? Pourquoi cette fenêtre bien pris en compte, péripéties dignes d’intérêt,
ouverte ? On fait aussi des suppositions sur place et rôle des personnages clairement compré-
l’identité des personnages, au vu de leur âge, de hensibles ;
leurs vêtements. On imagine quelle peut être l’ac- – l’usage de la langue : temps verbaux adaptés
tion générale (une aventure au bout du monde ? (narration, description, paroles), phrases cor-
une filature dans un film policier ?), on se demande rectes, niveau de langue courant, orthographe
à quoi correspond la péripétie visible sur convenable ;
l’image (fuite à la suite d’une séquestration ?), on – l’impact sur le lecteur : l’histoire est vraisem-
envisage les péripéties suivantes. On rappelle aux blable, les portraits sont précis, bien placés et utiles
élèves qu’il vaut mieux raconter quelques péripé- (ils permettent de mieux connaître et comprendre
ties en détail et avec suspense plutôt que les personnages), ils sont fidèles au document.
48 • SÉQUENCE 2 / Portraits
6. Augustin est « un grand garçon de dix-sept ans à l’arrière-plan un bâtiment (une école) et une
environ », ce qui permet de penser qu’il est plus construction en bois (un préau).
mûr que les autres écoliers et pourra avoir sur eux
un réel ascendant. De plus, il se montre entrepre- b. Le personnage mis en valeur est celui que l’on
nant, curieux ; il a des idées, il prend des initiatives voit au centre de l’image ; il est précisément mis
et va certainement entraîner les personnages dans en valeur par cette position centrale, et aussi
des aventures. Il se montre libre et à l’aise car il pos- par sa taille, et par la couleur sombre de son
sède des allumettes. Les autres personnages vont vêtement.
peut-être éprouver à son égard de l’admiration ; c. Ce personnage mis en valeur est précisément
le ton du narrateur semble l’annoncer. Augustin Augustin. Il est en effet plus grand et plus âgé que
se montre d’emblée intéressant en tant que les autres ; le narrateur précise, dans le récit :
personnage rayonnant sur les autres et semble « C’était un grand garçon de dix-sept ans environ. »
donc destiné à devenir le personnage principal de (l. 6). De plus il porte une blouse noire (l. 8). Ces
l’histoire. caractéristiques distinguent nettement Augustin
7. Évaluation. On prend particulièrement en des autres élèves, dans la cour de récréation.
compte les critères suivants :
– l’énonciation : le récit est à la première personne 10. L’acteur choisi pour jouer le rôle d’Augustin
(le narrateur est le garçon de quinze ans compa- dans le film est plus grand que les autres, mais il n’a
gnon d’Augustin), au passé (temps de base : le pas « les cheveux complètement ras comme un
passé simple) ; paysan » (l. 25-26), il ne porte pas de « chapeau de
– les éléments du récit : cadre spatio-temporel feutre paysan coiffé en arrière » (l. 7) et sa blouse
respecté, personnages principaux bien repris, n’est pas « sanglée d’une ceinture » (l. 8). Cet acteur
personnage nouveau bien intégré à l’histoire, les ne correspond donc pas exactement au person-
péripéties dignes d’intérêt ; nage du roman, surtout par ses vêtements. Mais on
– la qualité de la langue : phrases correctes, emploi remarquera que la scène qui est extraite du film et
judicieux des temps du passé, orthographe conve- montrée en image n’est pas la même que celle
nable ; extraite du roman et figurant page 60.
– l’effet produit : le portrait du garçon du village
est bien placé et permet d’imaginer avec précision 11. Dans l’image du haut, on distingue nette-
ce nouveau personnage. ment un préau en bois, construction typique des
écoles, surtout d’autrefois. On voit aussi plusieurs
8. Ces images sont extraites du film Le Grand
enfants vêtus de blouses qui jouent dans le même
Meaulnes, de Jean-Daniel Verhaeghe. Les indica-
espace, une cour d’école. La deuxième image, celle
tions au-dessus des images nous l’indiquent, et la
du bas, montre Augustin et le narrateur dans la
légende en bas à droite confirme que les person-
même cour. Cette école n’est pas de notre époque :
nages sont incarnés par des acteurs.
les écoliers portent des blouses et jouent aux
9/ a. Dans l’image placée en haut, on voit au échasses, jeu actuellement interdit dans les cours
premier plan des écoliers qui jouent et on distingue de récréation.
SÉQUENCE 2 / Portraits • 49
MISE EN PRATIQUE DE LA SÉQUENCE 2 : Portraits
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LANGUE LECTURE (roman) EXPRESSION ÉCRITE
L’épithète : Le complément Une femme apparut, Insérer un portrait
Semaine 1
leçon 16, p. 322 du nom : p. 46 dans un récit, p. 58,
leçon 16, p. 322 préparation, ex. 9,
p. 47, mise en route
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE LANGUE LECTURE (théâtre) LANGUE
Ex. 9, p. 47 : fin du L’attribut du sujet : Une belle mijaurée, Révision
Semaine 2
brouillon, mise au leçon 20, p. 336 p. 50 des leçons 16 et 20
propre, ramassage Repères : Poèmes
des copies et poésie, p. 262
9 10 11 12
LECTURE (poésie) Évaluation des EXPRESSION ÉCRITE Compte rendu
Elle était déchaussée, connaissances : Compte rendu et correction
Semaine 3 p. 52 bilan de la séquence, et correction du bilan
Un homme passe sous p. 60 de l’ex. 9, p. 47
la fenêtre et chante, LECTURE CURSIVE :
p. 53 Arrias, p. 48
50 • SÉQUENCE 2 / Portraits
MISE EN PRATIQUE DE LA SÉQUENCE 2 : Portraits
EXEMPLE 2
1 2 3 4 5
Image d’entrée, L’épithète : Portraits et Insérer Décrire
p. 36 Leçon 16, p. 322 romans policiers, un portrait un document,
Portraits p. 40 dans un récit, p. 57 ;
Semaine 1 multiples, p. 38 p. 58 ; ex. 4, mise en route,
+ leçon 6, § 2, p. 59, mise en indication à
p. 293 route, brouillon chaque élève
à faire pour de la date
séance 8 de sa prestation
6 7 8 9
Le complément Portrait d’un Suite séance 4 : Suite séance 5 :
du nom : inconnu, p. 42 amélioration 5 élèves
Semaine 2 leçon 16, p. 322 du brouillon et
mise au propre,
ramassage des
copies
10 11 12 13 14
L’accord L’attribut Le portrait Suite séances 4 Suite des séances
des adjectifs du sujet : d’un meurtrier, et 8 : compte 5 et 9 : 5 autres
qualificatifs : leçon 20, p. 336 p. 44 rendu et élèves
Semaine 3 leçon 40, p. 398, correction de
préparation et l’ex. 4, p. 59 +
ex. 7, p. 399 ; oral : 3 autres
dictée élèves
15 16 17 18
Évaluation des Suite séance 10 : Suite des séances Compte rendu
connaissances : correction de la 5, 9, 13, 14, 16 : et correction
Semaine 4
bilan de la dictée + oral : 5 autres élèves du bilan
séquence, p. 60 4 autres élèves + oral : les 3
élèves restants
SÉQUENCE 2 / Portraits • 51
SÉQUENCE 3
Dialogues
Objectifs et contenus
L’une des priorités de la classe de 5e a été le l’angle de l’argumentation, et l’on privilégiera sur-
« travail sur le dialogue » (Programme, classe de 5e), tout la relation texte-représentation. Il s’agit donc
travail qui s’est appuyé sur diverses formes et de trouver en 4e un autre intérêt d’étude pour le
divers usages du dialogue, celui-ci étant considéré théâtre, pertinent et non redondant : la parole et le
aussi bien dans ses manifestations orales langage ont semblé opportuns. Les élèves sont ainsi
qu’écrites. Le premier objectif de la présente amenés à réfléchir à la parole en situation, à la com-
séquence est donc de réactiver les acquis de la munication verbale, aux jeux de langage, aux possi-
classe de 5e dans ce domaine du dialogue et, plus bilités du théâtre en ce domaine.
généralement, des paroles sous toutes leurs Si l’on désire donner de l’importance à la ques-
formes. Il s’agit ensuite d’approfondir les diffé- tion de la parole et du dialogue, la présente
rentes modalités de la parole rapportée, avec, séquence pourra aisément donner lieu à deux
comme principal apport de la classe de 4e, les séquences en classe, si possible successives : une
paroles rapportées indirectement. Un autre objec- première consacrée à la parole rapportée en
tif, complémentaire des précédents, consiste à ini- général (textes de Balzac, Camus et La Fontaine),
tier une réflexion sur les différentes fonctions que puis une autre qui s’appuiera uniquement sur des
peuvent avoir les paroles, ou, plus précisément, les textes où paroles et dialogues sont constitutifs
monologues, les dialogues, les dialogues insérés d’un genre littéraire : le théâtre. Ici, sur la question
dans les récits. Les paroles rapportées permettent de la parole et du langage, les textes se font écho,
de caractériser les personnages (par leur habileté à ceux d’auteurs anciens (Corneille, Molière) et ceux
parler ou non, par leur registre de langue…), de d’auteurs plus récents (Anouilh, Tardieu).
remplir les fonctions du discours (raconter, Les deux domaines ici présentés permettent de
décrire, expliquer, argumenter), de ralentir un donner aux élèves une idée large et juste de la
récit, de favoriser un effet de réel, etc. La séquence parole et des échanges verbaux. On pourra éven-
ne cherche pas à être exhaustive sur ce point, mais tuellement y ajouter l’interview, et le dialogue
voudrait aider les élèves à découvrir eux-mêmes dans l’image (par exemple le cas de la parole et du
les principales fonctions des paroles rapportées et dialogue dans la bande dessinée), voire le cas de la
notamment des dialogues. parole dans la publicité (écrite ou orale).
Un dernier objectif est de montrer, parmi les L’étude d’image proposée est en lien étroit avec
diverses manifestations de la parole, quelles sont le théâtre : elle porte sur des photographies de
les spécificités du théâtre. Le théâtre est donc mises en scène, celles-ci se rapportant à une
surtout envisagé dans cette séquence comme l’art comédie de Molière figurant au programme.
qui s’appuie sur des dialogues ou des monologues Quant au bilan destiné à évaluer les connais-
oraux. sances, il met en parallèle dialogue de récit et
dialogue de théâtre, réunissant ainsi, à dessein, les
deux domaines majeurs de la séquence.
L’étude de textes et d‘images
Un premier ensemble de textes permet de Les activités d’expression
repérer et de voir les avantages des différentes Dans le domaine de l’expression écrite, les pro-
modalités de la parole rapportée (le direct, l’indi- blèmes que les élèves rencontrent quand il leur
rect, l’indirect libre). Un deuxième ensemble est faut rapporter des paroles sont nombreux :
constitué par des textes de théâtre. Pour ce genre, mélange entre les diverses modalités, usage mal-
rappelons la progression prévue par les pro- adroit de la ponctuation, etc. Nous avons retenu
grammes du collège : on découvre le théâtre une des principales difficultés : l’inscription de
comme genre en 6e, puis on traite les principales paroles dans un récit, et la fonction de ces paroles.
spécificités de ce genre en 5e (les paroles, les didas- Dans le domaine des activités orales, le
calies…). En classe de 3e, le théâtre sera traité sous programme de la classe de 4e met en avant le
52 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
dialogue : « lecture à voix haute de dialogues […], Rappelons aussi quelle est, pour cette question de
de pièces de théâtre […] ; récitation […] d’extraits la parole rapportée, la progression inscrite dans les
de théâtre […] » (Programme, classe de 4e). Nous programmes : les paroles rapportées directement
n’avons donc pas hésité à consacrer une double sont à traiter en 5e, puis on ajoute en 4e les paroles
page à ce type d’activité, afin de fournir des rapportées indirectement. On complètera en 3e
supports d’exercices variés (monologue de scène, avec le discours indirect libre et le récit de paroles.
dialogue de théâtre).
Références bibliographiques
Les outils de langue privilégiés
Quand on désire traiter la question de la parole Sur les paroles dans le récit
rapportée, les notions relevant du domaine de – Y. REUTER, L’Analyse du récit, « collection 128 »,
l’énonciation sont les éléments préalables et Nathan, 2000. L’auteur traite à plusieurs reprises la
nécessaires. Au théâtre, le personnage qui s’ex- question des personnages dans le récit et il ana-
prime s’adresse aux autres personnages mais aussi lyse notamment leur parole : « Les paroles des
au public, on parle alors de double énonciation. personnages » (p. 41).
Dans un récit, le fait d’insérer des paroles rappor- – P.-L. REY, Le Roman, Hachette, 1992, 1997. Le
tées directement implique l’articulation de deux chapitre 4 (« Dialogue, monologue ») traite des
situations d’énonciation : celle qui est générale (le paroles dans le récit et concerne donc directement
narrateur raconte au lecteur ou à l’auditeur), celle les notions en jeu dans la présente séquence.
qui est interne aux dialogues (des personnages
parlent avec d’autres). Pour toutes ces raisons, Sur le théâtre
nous avons relié à cette séquence, en priorité, les – A. COUPRIE, Le Théâtre, collection « 128 »,
leçons concernant l’énonciation (leçons 28 et 29). Nathan, 1995. La première moitié de l’ouvrage
On reliera aussi à cette séquence la leçon sur les traite du texte théâtral et de la dramaturgie ; la
paroles rapportées (leçon 30) qui trouve logi- seconde moitié est consacrée à un historique et
quement sa place ici. Elle regroupe les diverses une esthétique des genres (comédie, tragédie,
modalités de la parole rapportée, ce qui facilite la drame). L’ensemble, clair et complet, est étayé
comparaison entre elles. Rappelons que les de nombreux exemples.
programmes actuels ont adopté délibérément en – A. UBERSFELD, Les Termes clés de l’analyse du
ce domaine une terminologie précise : on parle au théâtre, collection « Mémo », Éditions du Seuil,
collège de « paroles rapportées directement, indi- 1996. Un lexique détaillé dans un petit volume,
rectement », et non de « discours rapporté », ceci par une des spécialistes reconnues du théâtre.
de manière à ne pas interférer avec d’autres – M. WIÉNER, Le Théâtre à travers les âges,
acceptions du terme « discours » telles que dans Flammarion-Père Castor, 2000. Un ouvrage docu-
l’expression « formes de discours ». Mais la mentaire à la portée des élèves, sur l’histoire du
Terminologie grammaticale officielle (CNDP 1997) théâtre.
utilise les termes de « discours direct, indirect,
indirect libre », et ce sont ces termes que les élèves Sur l’image
rencontreront majoritairement au lycée. Nous uti- – L. GERVEREAU, Voir, comprendre, analyser les
lisons les termes inscrits dans les programmes de images, Éditions La Découverte, 2004. L’ouvrage
français pour le collège, car ils présentent en outre donne des éléments pour rendre compte de tous
l’avantage d’être plus concrets et donc plus les genres d’images, non seulement les peintures,
compréhensibles par de jeunes élèves. On pourra mais aussi, entre autres, les affiches, photo-
cependant signaler aux élèves les autres termes graphies, cartes postales, publicités… Riche biblio-
utilisés pour nommer les mêmes notions. graphie en fin d’ouvrage.
Document d’entrée p. 62
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 53
les dialogues, et pointer les difficultés de cette assez souple, qu’on trouve à l’oral, par exemple au
forme de texte : disposition sur la page, types et théâtre, ou dans la vie quotidienne, et à l’écrit dans
formes de phrases, ponctuation… des romans, des contes, des nouvelles, des inter-
views, des textes de théâtre. Le dialogue qu’on
2. La question permet de passer de la forme du peut imaginer entre ces personnages pourrait tout
texte (dialogue) au genre (roman, théâtre). On à fait, moyennant quelques différences de mise
réactive alors les connaissances acquises en 5e : le en forme, être placé dans un roman ou une pièce
dialogue est une forme de texte très fréquente et de théâtre.
54 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
9. Le notaire prononce « neuf heures » de façon M. des Grassins est courageux et serviable, il
incongrue. Il pense que le déterminant numéral propose d’aller prêter main forte à M. Grandet
neuf prend la marque du pluriel et il fait la liaison (l. 13-14).
avec le s : « neuffe-s-heures » (l. 25). Pour cela il Mme des Grassins a l’air autoritaire : elle s’exprime
prononce le mot « neuf » comme s’il était formé de franchement et n’hésite pas à traiter son fils de
deux syllabes. « grand nigaud » (l. 37). Elle est habile en société,
sait mener plusieurs conversations à la fois, veut
10/ a. Sur l’un de ses côtés, Adolphe a Eugénie marier son fils à Eugénie.
pour « voisine », à laquelle il s’adresse (l. 34). De
Adolphe paraît aimable, poli, sincère lorsqu’il parle
l’autre, il a sa mère, Mme des Grassins ; en effet
à Eugénie de son cousin (l. 34-35). Il s’exprime
si celle-ci peut lui marcher sur le pied et lui parler
élégamment et donne de nombreuses infor-
à l’oreille, c’est qu’elle est placée à son côté, tout
mations précises dans une longue phrase bien
près de lui (l. 38).
maîtrisée.
b. Mme des Grassins fait taire son fils en lui mar- Le notaire est prétentieux : il veut montrer qu’il
chant sur le pied (l. 36) et en lui parlant à l’oreille connaît l’orthographe en faisant une belle liaison
(l. 38). (l. 25). Il obtient l’effet inverse car cette liaison est
c. Mme des Grassins veut que son fils se taise incongrue, il a commis une faute de français.
parce qu’il est en train de faire à Eugénie l’éloge Tous les personnages font preuve de curiosité, sauf
de son cousin au lieu de lui faire la cour. Il devrait Eugénie et sa mère, qui parlent peu.
au contraire se mettre en valeur, faire des compli-
ments à Eugénie afin de lui plaire, de demander sa 13. Cette gravure donne la plus grande impor-
main, et ainsi d’obtenir sa dot. tance à M. Grandet. En effet il est représenté de
d. Mme des Grassins parle à haute voix afin de trois-quarts, ce qui permet de voir son visage. L’ex-
demander de l’argent pour jouer, ce que tout le pression de celui-ci est sans ambiguïté : Grandet
monde peut entendre : elle participe ainsi au jeu n’a d’intérêt que pour les pièces empilées sur la
et à la conversation générale. Mais c’est pour table devant lui, quasiment sous son nez. Cette
mieux dissimuler ce qu’elle a à dire tout de suite à gravure met en évidence la cupidité de Grandet,
son fils, en une sorte de petit dialogue privé qui son amour pour l’argent. On s’aperçoit également
doit rester uniquement entre eux. Elle parle à qu’Eugénie est dévouée à son père, elle est à son
haute voix pour dissimuler, tout en continuant service, penchée devant lui, tête basse. Même
la conversation, la remarque personnelle qu’elle a assis, le père Grandet domine, il règne sur sa
à faire à son fils. famille.
14. Pour trouver des conseils concernant l’écri-
11. Le dialogue fait un peu avancer l’histoire. Une
ture d’une suite de récit, voir pages 146-147 du
hypothèse est émise sur l’identité du mystérieux
manuel. L’intérêt résidera surtout dans les dia-
voyageur qui vient troubler la soirée, le lecteur a
logues : place des prises de parole, informations
envie de connaître la suite de l’histoire pour savoir
données par les locuteurs, tons et registres de
si la supposition lancée par Adolphe se révèlera
langue… On aura rappelé quels personnages sont
vraie. D’autre part, le lecteur comprend que les
autour de la table de jeu à la fin de l’extrait étudié ;
jeunes gens se montrent bien maladroits pour faire
dans la suite de l’histoire, leurs caractères et leurs
la cour à Eugénie, le mariage de la jeune fille reste
façons de parler seront conservés.
un problème. Enfin le caractère des personnages se
révèle ou se confirme : M. Grandet, notamment,
apparaît comme quelqu’un de brusque (l. 8), faci- Histoire sans
lement contrarié (l. 32), inspirant de la crainte à ses
proches (l. 32-33) ; il sera certainement à l’origine importance ? p. 66
de bien des péripéties au fil de l’histoire.
Dans l’ensemble du récit intitulé La Chute, le
12. Ce dialogue permet assurément de mieux narrateur (un certain Jean-Baptiste Clamence) ne
connaître les personnages car il révèle leur carac- rapporte qu’à de très rares reprises ses propres
tère et leur façon de parler. M. Grandet et la paroles, ou celles des autres personnages, au moyen
Grande Nanon s’expriment avec spontanéité, avec du discours direct. Dans cet extrait, le narrateur ne
des phrases courtes et des mots souvent familiers rapporte jamais directement les paroles des autres,
(l. 7-8). ce qui est une manière de mettre sa propre parole en
Mme Grandet est inquiète, discrète et craintive : avant. Ce procédé, qui est un choix du narrateur en
elle a peur pour son mari qui va ouvrir la porte sa propre faveur, participe donc pleinement au sens
(l. 10) et elle redoute le mécontentement de du texte : la recherche d’une auto-justification. La
celui-ci (l. 31-33). seule parole prononcée par un autre personnage, et
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 55
rapportée directement, se restreint à un groupe de 5. L’homme qui a été témoin de la scène et a pris
deux mots (« pauvre type », l. 36), groupe que le la défense du conducteur de la motocyclette pro-
narrateur reprend en l’intégrant entièrement à sa nonce les dernières paroles. Il a traité le narrateur
propre phrase, à ses propres paroles. Il cherche de de « pauvre type » (l. 36). Et, si l’on s’en tient à
cette manière à minimiser l’importance de cette ce que rapporte le narrateur lui-même, ce dernier
parole, mais elle est la seule à être rapportée directe- n’a pas répondu à cette insulte. Le narrateur n’a
ment, et elle prend ainsi un relief particulier ; ce pas le beau rôle. Il se fait insulter à la fin et, au
paradoxe annonce la dernière phrase, avec l’aveu début de cette scène de rue, le conducteur de la
suivant : ce que l’on croit parfois pas important du motocyclette avait menacé de lui donner une
tout peut très bien se révéler par la suite d’une « dérouillée » (l. 18), ne plaçant pas le narrateur
grande importance. dans une situation glorieuse. De plus, c’est le narra-
La scène de rue rapportée sera facilement com- teur que les badauds considèrent comme l’agres-
prise par les élèves, en revanche le ton du narrateur seur, le fautif ; il reçoit même un coup (l. 29). Il
(distanciation, humour, ironie) peut gêner la com- essaie de raconter l’histoire en se présentant
préhension du texte : on apporte donc les expli- comme victime (ce sont les autres qui lui veulent
cations nécessaires pour éviter les contresens, par du mal), mais malgré sa façon subjective de racon-
exemple on précise que l’expression « selon les ter l’histoire, on comprend que le narrateur avait
règles de la courtoisie parisienne » (l. 10) signifie tout le monde contre lui.
précisément ici le manque de courtoisie.
6. Par exemple, les passages des lignes 8-9, des
lignes 10 à 13, ou des lignes 24 à 26. Ce qui s’est
Réponses aux questions dit dans ces moments-là aurait facilement pu être
1. Oui, celui qui raconte est un des personnages rapporté tel quel dans le texte, c’est-à-dire par des
de l’histoire. C’est le chauffeur de la voiture immo- paroles rapportées directement. On trouve dans le
bilisée à un feu vert à cause d’une motocyclette en texte les verbes qui indiquent les prises de parole et
panne, qui se trouve devant lui. le ton, et la teneur de certaines paroles est même
précisée, par exemple : « ranger sa motocyclette
2. Trois personnages parlent pendant cette scène pour que je puisse passer » (l. 8-9).
de rue : le narrateur (conducteur de la voiture
immobilisée), le conducteur de la motocyclette, et 7. En choisissant de rapporter uniquement les
un témoin de la scène, qui prend la défense de ce paroles de façon indirecte, le narrateur donne
dernier. Pour s’en rendre compte, on peut par surtout de l’importance à lui-même. Le seul « je »
exemple observer les passages suivants : « je lui du texte, omniprésent, est en effet celui qui renvoie
demandai, avec mon habituelle politesse, de ranger au narrateur, celui-ci est comme mis en avant. Les
sa motocyclette » (l. 8-9, le conducteur de la voi- autres personnages ne sont désignés et rappelés
ture, le narrateur, parle ici) ; « Il me répondit donc, qu’à la troisième personne, on ne reprend qu’une
selon les règles de la courtoisie parisienne, d’aller me partie de leurs paroles, ils sont donc traités de
rhabiller. » (l. 10-11, on fait allusion ici au conduc- manière égale mais secondaire, comme s’ils étaient
teur de la motocyclette, qui a parlé) ; « un homme à l’arrière-plan. À remarquer : une seule parole est
sortit, se précipita sur moi, vint m’assurer que j’étais rapportée directement (« pauvre type », l. 36) car
le dernier des derniers » (l. 24-25, on fait allusion ici elle est tellement insultante pour le narrateur qu’il
à un témoin de la scène, qui a parlé). en laisse l’entière responsabilité à son auteur, c’est-
à-dire au personnage témoin de la scène et qui
3. Les paroles des personnages sont rapportées intervient.
par le narrateur dans les lignes 8 à 18, 24 à 26 et 35
et 36. Il y a par conséquent presque une moitié du
8. Les verbes qui signalent des prises de parole
sont nombreux : « demandai » (l. 8), « répondit »
texte (seize lignes sur trente-huit) consacrée aux
(l. 10), « insistai » (l. 11), « fit savoir » (l. 12), « priai »
paroles des personnages, ce qui est une proportion
(l. 15), « informa » (l. 17), « assurer » (l. 24),
assez importante. On peut donc dire qu’au cours
« saluait » (l. 35).
de cette scène de rue, les personnages ont beau-
Ces verbes indiquent surtout la succession des
coup parlé.
répliques (ou, plus exactement ici, des prises de
4. Il n’y a pas d’alinéa dans ce texte quand un parole) : demander, répondre, faire savoir, informer,
personnage de l’histoire prend la parole, il n’y a pas saluer. Les autres verbes indiquent le ton des
non plus de ponctuation signalant une prise de paroles : insister, prier, assurer. Souvent, le ton des
parole ou un changement d’interlocuteur. Le texte paroles est indiqué dans les phrases par un groupe
est d’un seul bloc. Les paroles prononcées et nominal, qui exerce la fonction de complément
échangées par les personnages ne sont donc pas circonstanciel de manière : « avec mon habituelle
facilement repérables sur la page. politesse » (l. 8), « selon les règles de la courtoisie
56 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
parisienne » (l. 10), « avec une légère nuance nous faire comprendre que ce pauvre homme
d’impatience dans la voix » (l. 11-12). se prenait pour un mousquetaire, pour un
d’Artagnan, mais qu’il n’en était pas un, qu’il ne le
9. Mots, groupes, expressions de niveau soutenu :
valait pas.
« nos patients concitoyens » (l. 2), « déchaînaient
sans délai » (l. 2-3), « leurs avertisseurs » (l. 3), 12. Ce récit donne de l’importance au narrateur :
« s’évertuait en vain » (l. 7), « sa motocyclette » c’est lui qui vit et qui raconte toutes les péripéties
(l. 8-9), « la courtoisie parisienne » (l. 10), « une de l’histoire. De plus, ce sont ses propres réactions,
légère nuance d’impatience » (l. 11-12), « je priai ses propres impressions, ses propres paroles qui
mon interlocuteur » (l. 15), « il entravait » (l. 15), sont les plus abondamment rapportées. En racon-
« l’irascible personnage, exaspéré » (l. 16), « tant tant cette « histoire sans importance », le narrateur
de cynisme » (l. 18), « un concert exaspéré d’aver- se donne en fait de l’importance ; en vérité,
tisseurs » (l. 32). l’histoire a eu une certaine importance dans sa
Mots, groupes, expressions de niveau familier : vie, comme il l’avoue à la fin du texte.
« aller me rhabiller » (l. 11), « une dérouillée » (l. 18),
13. Cette photographie a été choisie pour illus-
« frotter les oreilles » (l. 19), « mal embouché » (l. 20),
trer notamment l’expression « la file, devenue consi-
« pétarader » (l. 29), « pauvre type » (l. 36).
dérable, des véhicules » (l. 32-33). Mieux encore,
Le narrateur ne craint pas de mélanger ces deux
elle illustre le texte en entier car l’anecdote
niveaux de langue pour être plus réaliste : il
racontée dans ce texte est celle d’un embouteillage
s’exprime avec correction, mais fait place à des
provoqué par un incident. Elle montre clairement
mots et expressions qui ont été prononcés par des
(par un effet de plongée qui ne conduit le regard
personnages énervés, dans la rue.
que sur des voitures) l’embarras dû à un embou-
Le mélange de mots relevant d’un niveau soutenu
teillage et elle suggère les conséquences qu’il peut
avec d’autres qui relèvent d’un niveau familier
avoir. La photographie met en évidence les difficul-
crée un effet amusant. Le narrateur est à la fois
tés de la circulation aux heures de pointe dans les
distant par rapport à ce qu’il raconte (le niveau
villes et fait comprendre les réactions des automo-
soutenu est la preuve qu’il sait respecter les
bilistes pris au piège, notamment l’impatience
convenances) et très impliqué dans ce qu’il dit, et
créée par l’immobilisme, la sensation d’étouffe-
la spontanéité prend alors de dessus (le niveau
ment et d’impuissance. On comprend ainsi que les
familier est souvent celui des paroles immédiates,
réactions des automobilistes peuvent aller jusqu’à
irréfléchies). La coexistence des deux niveaux de
l’énervement, l’insulte, dont le texte de Camus
langage dans un même texte crée l’humour.
nous donne des preuves, avec les réactions discour-
10. L’expression « pauvre type » (l. 36) est entre toises de l’homme à la mobylette et de celui qui
guillemets car c’est une citation, et une brève prend sa défense.
parole rapportée directement. Le narrateur
14. Modalités. On rappelle aux élèves les élé-
reprend ici les mots mêmes employés par le per-
ments constitutifs d’une histoire : les lieux (le sujet
sonnage qui a défendu le conducteur de la moto-
en propose quelques-uns), le ou les moments (on
cyclette, ce passant qui s’est érigé en justicier. Le
choisira et indiquera un moment précis qui mette
narrateur ne reprend pas cette expression à son
en valeur la scène de dispute), les personnages (on
compte, mais la détache du reste du texte pour
enrichira le récit par des brefs portraits), et l’action
bien montrer qu’il n’en est pas l’auteur, et qu’il ne
(elle est ici précisée, il s’agit d’une opposition vio-
l’approuve pas.
lente). On rappelle les caractéristiques des paroles
11. Pour désigner le motocycliste, le narrateur rapportées indirectement (voir leçon 30) et on
emploie les termes suivants : « un petit homme sec » accepte la reprise de quelques mots familiers
(l. 5), « le petit homme » (l. 6-7), « on » (l. 13), « mon puisque ce registre de langue correspond à la situa-
interlocuteur » (l. 15), « l’irascible personnage » tion de communication induite par la consigne de
(l. 16), « ce mal embouché » (l. 20), « mon adver- l’exercice.
saire » (l. 21). Évaluation. On s’appuie principalement sur les
Pour désigner l’homme qui sort de la foule et critères suivants :
intervient, le narrateur emploie les termes suivants : – la cohérence de l’énonciation : récit soit à la pre-
« un homme » (l. 24), « ce mousquetaire » (l. 27), mière soit à la troisième personne, bonne insertion
« d’Artagnan » (l. 31), « l’imbécile » (l. 34, 35). des paroles rapportées indirectement, récit soit au
Les termes péjoratifs sont « l’irascible personnage », présent soit au passé avec emploi adapté des
« ce mal embouché », « l’imbécile ». Les termes « ce temps verbaux ;
mousquetaire » et « d’Artagnan » sont apparem- – l’organisation du récit : chronologie des événe-
ment mélioratifs mais, en réalité, ils sont ironiques. ments toujours claire, insertion de descriptions
En les employant, le narrateur veut précisément (portraits…) ;
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 57
– la qualité de la langue : construction correcte des grande unité au récit et rend ce personnage-insecte
phrases (avec notamment les subordonnées impli- encore plus présent, prétentieux et agaçant.
quées par les paroles indirectes), variété des verbes – Pour rapporter ces paroles, le narrateur utilise les
de parole, orthographe ; trois principales modalités : paroles rapportées
– l’effet sur le lecteur : la violence de la dispute est directement, indirectement, paroles rapportées au
bien rendue (le rythme du récit reflète le rythme style (ou discours) indirect libre. L’agrément du récit
de la dispute), les mots familiers ne sont pas trop s’en trouve accru. Le narrateur termine par la moda-
abondants, mais cependant suffisants pour parti- lité la plus directe, permettant ainsi à la mouche
ciper à « l’effet de réel ». d’adresser un petit discours aux chevaux… et de
montrer, dans un point culminant, toute sa préten-
LA VIE DES MOTS tion, sa suffisance et sa bêtise. On réservera la ques-
a. une rixe : une violente bagarre, une querelle tion du style indirect libre aux élèves les plus
accompagnée de coups. – un pugilat : une habiles, l’étude de cette modalité de la parole rap-
bagarre à coups de poing. Dans l’Antiquité, le portée étant en effet inscrite au programme de 3e.
pugilat était un sport ressemblant à la boxe
actuelle, dans lequel les combattants portaient au Réponses aux questions
poing un petit gant garni de fer ou de plomb. – 1. Les cinq premiers vers précisent la situation
une altercation : une dispute soudaine, avec pour que l’histoire soit bien comprise. Ils forment
échange de propos violents, mais en général de une sorte d’introduction qui fixe la situation initiale
courte durée. – une dispute : une discussion vive, juste avant l’arrivée de la mouche, qui constitue la
une querelle. Autrefois, un échange parfois vif principale péripétie. Cette situation initiale est
d’idées, d’arguments sur un sujet important ou caractérisée par les éléments suivants.
controversé. – une chamaillerie : une querelle – Le lieu : c’est un endroit de campagne ou de
bruyante, sans motif sérieux. – une querelle : une montagne, avec « un chemin montant, sablonneux,
contestation amenant un échange de mots vio- malaisé » (v. 1).
lents. Le mot désigne aussi une controverse sur un
– Le moment : c’est une journée de grand soleil,
sujet d’ordre intellectuel : par exemple la « que-
certainement vers midi puisque ce chemin est « de
relle des Anciens et des Modernes ». – un débat :
tous les côtés au soleil exposé » (v. 2).
une discussion entre personnes d’avis différents,
– Les personnages : ils sont fort divers. Il y a d’une
un échange de vues pendant lequel les adversaires
part les voyageurs qui ont été obligés de des-
défendent parfois vivement des intérêts opposés.
cendre du coche : « Femmes, moine, vieillards, tout
– un combat : une lutte entre deux ou plusieurs
était descendu. » (v. 4) et, d’autre part, les « six forts
personnes, une action dans laquelle on attaque ou
chevaux » (v. 3) qui tirent le coche, avec leurs
on se défend.
cochers (qui n’apparaissent pas dans l’histoire).
b. Le mot qui convient le mieux pour résumer le Il y a enfin et surtout le personnage principal,
texte d’Albert Camus est « altercation ». On assiste la mouche, qui est même personnifiée : « Dame
en effet dans cette histoire à un échange de pro- mouche » (v. 23).
pos très vifs, peu agréables, entre les divers per-
sonnages, mais cet échange est de courte durée. 2. D’après la fable et l’illustration, un coche est un
On peut également accepter le terme plus général moyen de locomotion utilisé autrefois ; c’était une
de « querelle ». voiture tirée par des chevaux et destinée au trans-
port de voyageurs.
Au vers 11, le mot « char » désigne le coche, la
voiture tirée par les chevaux.
Le Coche et la mouche p. 68
3. La longueur des phrases entre les vers 6 et 16
fait comprendre l’activité incessante et désordon-
L’étude de cette fable de La Fontaine offre de mul-
née de la mouche. Les phrases sont formées ici
tiples intérêts, notamment les deux suivants compte
d’un grand nombre de courtes propositions, la plu-
tenu des objectifs de la séquence.
part indépendantes et juxtaposées, ce qui met en
– Le personnage qui parle dans cette histoire est valeur les verbes, qui ici indiquent tous des actions.
celui auquel on s’attend le moins : la mouche. Le
narrateur ne rapporte pas les paroles qui ont certai- 4/ a. Paroles rapportées directement entre les
nement dû être prononcées par les chevaux, les vers 17 à 28 :
cochers, les femmes, le moine, les vieillards, les « Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt :
autres… L’histoire est racontée du point de vue de la J’ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
mouche (point de vue interne). Le narrateur, en ne Çà, Messieurs les chevaux, payez-moi de ma peine. »
rapportant que les paroles de la mouche, donne une (v. 26-28)
58 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
Paroles rapportées indirectement : importuns car il précise pour finir que les person-
« Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin, nages importuns « devraient être chassés » (v. 32).
Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. » C’est d’ailleurs pour justifier cet avis qu’il a écrit
(v. 18-19) cette fable.
b. Le verbe « se plaint » (v. 18) introduit ici les
9. La leçon à retenir de cette fable est que nous ne
paroles indirectes. Il révèle que la mouche ne
devons pas nous croire indispensables ou « néces-
craint pas de manifester son mécontentement,
saires » comme l’écrit La Fontaine au vers 31. Nous
qu’elle fait partie des bougons, des grincheux,
ne devons pas nous agiter inutilement, nous ne
des personnages qui font toujours des reproches
devons pas bouger beaucoup et en réalité ne rien
aux autres.
faire d’utile. Et nous ne devons pas faire semblant
5/ a. C’est la mouche qui prononce ces paroles d’aider les autres, mais les aider réellement et
(vers 21 et 22) rapportées au discours (ou style) patiemment.
indirect libre.
10. La mouche est placée tout en haut de la gra-
b. Le point d’exclamation est le signe de ponctua-
vure, au-dessus du cheval de tête, ou, si l’on veut,
tion dominant. Par là même on se rend compte
exactement au-dessus des deux chevaux. Cette
que le personnage exprime ici son agacement. La
place lui donne de l’importance : la mouche est
mouche constate, en se moquant, ce que font
au-dessus des autres, sa prétendue supériorité est
les autres.
ainsi montrée.
6. Le narrateur pense que la mouche se prend
11. « Être la mouche du coche » est une expression
pour un véritable personnage, il l’affuble donc du
qui provient précisément de cette fable de La
titre de « dame » (v. 23). Il pense que, contrai-
Fontaine. Elle signifie « croire que l’on se rend utile
rement à ce qu’elle prétend, la mouche ne fait
en agissant, alors qu’on gêne, qu’on embarrasse ;
rien d’utile ; pour se moquer d’elle, il dit d’ailleurs
s’agiter beaucoup mais sans utilité ».
qu’elle « chante », c’est le terme même que la
mouche employait (un vers plus haut dans la fable) 12. Modalités. Ce récit n’implique pas de chan-
pour signifier que le moine ne faisait rien d’utile ! Le gement de narrateur (c’est toujours un narrateur
narrateur pense, tout compte fait, que la mouche extérieur qui raconte) mais implique un change-
perd son temps en actions non seulement inutiles ment d’énonciation : les paroles du cheval seront
mais en plus idiotes. Cette dernière ne fait que des rapportées directement, dans un petit discours
bêtises et en nombre : « Et fait cent sottises pareilles » (qu’on souhaite d’une dizaine de lignes environ)
(v. 24). C’est surtout le mot « sottises », très péjora- inséré avec soin dans le récit. Ce discours peut être
tif, qui indique au lecteur ce que le narrateur pense d’une traite, en continu, ou être discontinu, c’est-à-
du personnage-insecte : celui-ci est sot, préten- dire entrecoupé par des commentaires du narra-
tieux, agaçant. teur. Pour aider les élèves à trouver quelques idées,
on leur demande pour le moins de bien repérer les
7. Les quatre derniers vers ne font pas partie du
actions de la mouche par rapport aux chevaux.
récit ; ils en sont donc séparés par un blanc. Il s’agit
Évaluation. On peut prendre en compte les points
d’une autre partie de la fable, celle où le fabuliste
suivants :
tire la leçon de l’histoire qu’il vient de raconter.
– l’énonciation : le récit est conduit soit à la pre-
Cette partie exprime la morale (ou moralité) de la
mière, soit à la troisième personne ; il est rédigé
fable. Elle généralise la portée de ce qui vient d’être
soit au présent, soit au passé, l’emploi des temps
raconté, elle assure le passage au genre humain, on
verbaux est adapté (temps de la narration, temps
passe de la mouche à « certaines gens » (v. 29). Ces
des paroles) et les deux modalités de la parole
quatre vers expriment l’idée que le narrateur a
rapportée (direct, indirect) figurent bien dans le
voulu faire comprendre, ce qu’il a voulu démontrer
récit ;
en racontant l’histoire imaginée de la mouche et
– l’organisation du récit : les circonstances (lieu,
du coche.
moment) sont bien reprises, les personnages bien
8. D’après cette fable, un importun est un per- caractérisés ;
sonnage qui en gêne d’autres, en intervenant mal – la qualité de la langue : la construction des
à propos. Ici la mouche est un personnage impor- phrases est correcte, le niveau de langue courant,
tun car elle arrive, s’agite en tous sens, et ne fait l’orthographe convenable.
qu’énerver les chevaux. Elle croit être utile, mais en
réalité c’est tout le contraire, elle dérange, elle LA VIE DES MOTS
gêne. Le narrateur n’apprécie pas du tout les 1. c. ⵑ 2. d. ⵑ 3. b. ⵑ 4. a.
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 59
À moi, comte, Semblent porter écrit le destin de ma perte.
J’attaque en téméraire un bras toujours vainqueur »
deux mots p. 72 (v. 17 à 19).
En ce qui le concerne, Rodrigue exprime des idées
Le Cid est la seule pièce de théâtre (autre que positives. Il a une bonne opinion de lui-même et
L’avare et Le Bourgeois gentilhomme) figurant se sent de taille à affronter le Comte parce que son
dans la Liste de textes porteurs de références combat est juste : il va venger son père injuste-
culturelles pour la classe de 4e. Cette pièce peut ment giflé. Il pense que sa noblesse et son bon
faire l’objet d’une étude, en tant qu’œuvre intégrale. droit lui donneront la force de vaincre le Comte :
On peut aussi donner connaissance de cette œuvre « Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées
majeure par l’intermédiaire d’un extrait, d’où la La valeur n’attend pas le nombre des années »
présence de cette scène dans le manuel. À l’apport (v. 9-10).
culturel se joint alors un autre intérêt : celui de « À qui venge son père il n’est rien impossible. »
l’extrait lui-même, ici étudié principalement sous (v. 21).
l’angle de la parole et du dialogue.
3. Le comte ne pense pas du bien de Rodrigue. Il
Le dialogue est ici le moteur de la provocation, il
trouve que ce jeune homme est bien prétentieux
caractérise les personnages, il fait avancer l’histoire
de vouloir se battre contre lui : il n’est pas de taille
car, on pourra le révéler aux élèves, le duel souhaité
à vaincre un guerrier expérimenté comme lui :
par Rodrigue aura bien lieu et bouleversera les rela-
« Jeune présomptueux ! » (v. 8).
tions entre Rodrigue et Chimène, leur posera des cas
« Te mesurer à moi ! qui t’a rendu si vain,
de conscience.
Toi qu’on n’a jamais vu les armes à la main ? »
L’étude de ce texte sera aussi l’occasion d’observer
(v. 11-12).
les spécificités du genre théâtral et notamment les
caractéristiques du dialogue de théâtre, son rythme 4. La scène se déroule devant un palais royal : c’est
et, ici, les effets produits par l’alexandrin. la didascalie initiale qui l’indique. On précisera
La scène ne figure pas ici en entier parce que son aux élèves qu’il s’agit du palais royal de Séville, ville
étude aurait été trop longue. L’étude d’un tel texte se du sud de l’Espagne. Ce lieu a de l’importance…
doit en effet d’être précise et développée pour être parce qu’il donne de l’importance à l’affrontement
efficace car les facteurs de difficulté sont nombreux : entre les deux hommes. Il ne s’agit pas d’un
on peut citer notamment les univers de référence (le combat anodin. Ce lieu rappelle aussi que les deux
Moyen Âge espagnol, le théâtre de Corneille et ses protagonistes appartiennent à la noblesse, classe
valeurs), le vocabulaire et les figures de style, la syn- sociale la plus proche du roi. Il donne donc l’indica-
taxe des phrases et la facture de l’alexandrin. Sur ce tion de la classe sociale au sein de laquelle se
dernier point, on informera les élèves de la disposi- déroule toute l’intrigue de la pièce.
tion et du compte des vers dans une pièce de théâtre 5/ a. « À quatre pas d’ici je te le fais savoir. » (v. 7).
versifiée : on observera particulièrement les vers où On remarque que le jeune homme ne prononce
la parole se répartit entre plusieurs personnages pas le mot duel, mais qu’il invite le Comte à se
(voir les vers 1 et 2 par exemple). battre pour montrer que son sang à lui Rodrigue
est aussi ardent que celui de son père Don Diègue.
Réponses aux questions b. Auparavant, Rodrigue évoque son père afin de
1. Rodrigue et le Comte se retrouvent face à face donner la raison du duel. Son père est la cause de
parce que Rodrigue vient provoquer le Comte afin ce duel qu’il réclame à Don Gomès : « Connais-tu
de venger son père. Celui-ci a en effet été giflé par bien Don Diègue ? » (v. 2). Rodrigue explique ainsi
le Comte, comme il est rappelé dans le chapeau son engagement et situe clairement l’enjeu du
précédant le texte. combat.
2. Rodrigue pense que son père est un homme 6. Rodrigue pense remporter le duel parce qu’il a
remarquable : du courage et que sa cause est bonne :
« Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu, « Mais j’aurai trop de force, ayant assez de cœur.
La vaillance et l’honneur de son temps ? le sais-tu ? » À qui venge son père il n’est rien impossible. » (v 20-21).
(v. 3 et 4). Le mot « courage » est de la même famille que le
mot « cœur ».
Rodrigue trouve son père fort et courageux
(vaillance), parfaitement honnête (la vertu, l’hon- 7. C’est Rodrigue qui parle le plus : sur 22 vers, il
neur). Il sait que le Comte est aussi un valeureux en prononce à peu près la valeur de 16. La raison
guerrier, car celui-ci est toujours sorti victorieux de cette domination par la parole est qu’il est
des combats qu’il a menés : l’attaquant. Il arrive avec une intention ferme : pro-
« Les palmes dont je vois ta tête si couverte voquer le Comte. Et il parle d’autant plus que le
60 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
Comte n’accepte pas d’emblée ce duel. Rodrigue impétuosité, enthousiasme : il est heureux et fier de
emploie de nombreux arguments pour justifier son combattre. Toutes ces qualités sont mises au
choix et son attitude, d’où l’abondance de sa service de son sens de l’honneur : il ne peut laisser
parole. son père sans vengeance.
8/ a. Par exemple le vers 1 qui se partage entre Oui, Rodrigue peut remporter le duel : une per-
trois répliques : « À moi, Comte, deux mots. / Parle. / sonne qui montre de telles qualités a tout pour
Ôte-moi d’un doute. » gagner. Rodrigue a la volonté, de plus il a la force
b. Ce procédé donne un rythme très vif au dia- et l’enthousiasme de la jeunesse, enfin il croit en sa
logue, puisque chaque personnage ne dit que cause : venger son père d’un affront est une raison
quelques mots. Les prises de parole sont très stimulante.
rapprochées, l’échange est rapide. 13. Don Gomès est le personnage situé à gauche,
9. La / va / leur / n’at / tend / pas / le / nom / bre / Rodrigue celui que l’on voit à droite. Don Gomès
des / an / nées. (12 syllabes) est identifiable par son visage plus lourd, sa corpu-
Ton / bras / est / in / vain / cu, / mais / non / pas / in / lence plus large ; ces caractéristiques physiques
vin / cible (12 syllabes) prouvent qu’il est plus âgé que l’autre personnage.
Ces deux vers comprennent chacun douze syl- Il porte sur la poitrine une croix d’or qui doit être
labes. On pourrait facilement vérifier que tous les une récompense pour ses nombreux exploits : ce
vers sont de même mètre. La pièce est donc écrite personnage richement habillé a un passé glorieux,
en alexandrins. et il occupe un rang social élevé. Rodrigue, lui, est
habillé plus simplement, son visage exprime la
10. La longueur de cette réplique montre que jeunesse et la détermination, son attitude aussi,
Rodrigue n’est nullement gêné par une question puisqu’il a déjà dégainé son épée pour provoquer
provocante du Comte. Quand celui-ci lui demande le Comte.
« Sais-tu bien qui je suis ? » (v. 15), Rodrigue répond
« Oui » immédiatement, et montre même l’audace 14. Dans l’image reproduite page 74, Rodrigue
de développer sa réponse pour mieux encore montre les mêmes qualités que dans le texte : il
exprimer son désir de se battre. Cette longue lève la tête et le bras en toute fierté, avec la ferme
réplique a donc pour effet de mettre en valeur le volonté de combattre, d’attaquer. Il a l’air décidé,
personnage qui la prononce ; il a vraiment l’enver- entièrement engagé. La position de son épée,
gure, la force, l’intelligence pour être le héros de notamment, prouve qu’il attaque le Comte avec
l’histoire. Rodrigue fait ici preuve d’une telle une fougue totale.
fermeté et d’une telle ardeur qu’il ne pourra être
15. L’exercice consiste en une courte suite de
que vainqueur.
texte. On tient compte de la forme (alexandrins
11/ a. Le dernier vers de l’extrait compte douze rimés) et on respecte le caractère du personnage :
syllabes comme les autres : le Comte est conscient de sa valeur et de sa supé-
Ton / bras / est / in / vain / cu, / mais / non / pas / in / riorité sur Rodrigue. Il se montrera certainement
vin / cible. peu convaincu par Rodrigue, voire méprisant. Il
Dans ce vers, les syllabes sont réparties en deux peut adopter un ton plus ironique, en feignant
moitiés : 6 et 6. La virgule, placée exactement au d’être admiratif devant l’engagement de Rodrigue.
milieu du vers, marque cette répartition. La césure
16. L’exercice invite à une double imitation : imi-
(coupure permettant une pause) à l’hémistiche
tation du genre (un dialogue sous forme de scène
(la moitié du vers) crée un effet de symétrie que
de théâtre) et une imitation de situation : une crise
met en valeur la pause marquée par la virgule.
entre deux personnages (désaccord, dispute, pro-
Le rythme est ici régulier, équilibré, ce qui confère
vocation…). Si les élèves sont demandeurs, la
une solennité extrême à ce vers, qui est très fort. Il
scène peut être écrite en alexandrins (l’exercice
retentit comme un avertissement, il sonne même
prendra alors une durée nettement plus longue).
comme une prémonition.
On demande aux élèves de ne pas avoir recours
b. Ce vers met en valeur la détermination de
aux didascalies pour exposer la situation. En effet,
Rodrigue. On peut aussi dire sa volonté, sa
habitués au récit, les élèves ont tendance à faire
confiance en lui-même. Il oppose ce qui est
rapporter les événements par un narrateur et se
(invaincu) à ce qui peut être, ce qui est souhai-
lancent ainsi, souvent, dans de fausses didascalies
table (invincible).
initiales avant d’écrire le dialogue de théâtre. C’est
12. Tout au long de la scène, Rodrigue fait preuve grâce au dialogue entre les personnages que le
d’indéniables qualités. D’abord il montre du lecteur devra comprendre les motifs de l’affronte-
courage, car il n’hésite pas à se battre en duel avec ment : des allusions, des explications, des retours
un redoutable guerrier. Il le fait avec fougue, en arrière pour signaler des événements…
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 61
Questions supplémentaires analytique, surtout des jeux d’expression en classe :
on dit oralement le texte en l’accompagnant avec les
17. Le Comte accepte-t-il le duel ? Quels argu-
gestes et mimiques indiqués dans les didascalies.
ments emploie-t-il pour justifier son choix ?
On fera notamment jouer par plusieurs élèves le
Réponse. Le comte refuse le duel. Ses arguments
mime indiqué à la ligne 10, et par plusieurs autres
pour expliquer son refus tiennent justement à la
la mimique-réponse indiquée à la ligne 11. Sans les
jeunesse et l’inexpérience de Rodrigue, et à sa
gestes et les mimiques appropriés, le texte est incom-
propre force : il laisse ainsi entendre que le combat
préhensible : on peut s’en rendre compte en lisant
serait inégal et joué d’avance.
oralement les paroles des personnages sans les
18/ a. Quel argument Rodrigue emploie-t-il pour didascalies. Il en est de même pour l’effet comique :
faire comprendre qu’on peut aussi être courageux sans les gestes et les mimiques, et leur relation avec
quand on est jeune ? les paroles, le dialogue tombe à plat. On s’aidera de
b. Citez les vers concernés et précisez par quel la petite illustration (le mime Marceau) figurant en
moyen grammatical l’idée d’opposition y est marge du texte pour faire réfléchir les élèves sur l’art
exprimée. du mime : comment obtient-on une bonne mimique,
Réponse. a. Pour faire comprendre qu’on peut quel est l’effet produit par une mimique, peut-on
aussi être courageux quand on est jeune, Rodrigue tout faire comprendre par des mimiques ?…
assure qu’on peut déjà être très fort si on est noble
(les « âmes bien nées »), ce qui est son cas. Sa Réponses aux questions
noblesse est un argument. Il précise plus loin que
c’est le courage (le « cœur ») qui lui donnera la
1. Plusieurs indices permettent de comprendre
que Peterbono ne sait pas quoi répondre à Lady
force de combattre malgré son inexpérience, et le
Hurf : l’expression de son visage (il est affolé parce
fera gagner : « Mais j’aurai trop de force, ayant
qu’il ne sait pas quoi dire, l. 9 et 13), le regard qu’il
assez de cœur » (v. 20).
lance à Hector car cette impuissance le plonge en
b. « Je suis jeune il est vrai ; mais aux âmes bien nées
plein désarroi (l. 9 et 12), ses hésitations marquées
La valeur n’attend pas le nombre des années. » (v. 9-10).
par des points de suspension (l. 10 et 19 ; il
« J’attaque en téméraire un bras toujours vainqueur ;
commence une phrase afin de meubler le silence,
Mais j’aurai trop de force, ayant assez de cœur. »
mais ne sait pas comment il va la finir).
(v. 19-20).
Dans les deux cas, la conjonction de coordination 2. C’est Hector, son camarade voleur, qui aide
« mais » est utilisée pour marquer l’opposition. Peterbono à répondre. Pour ce, il a recours au
mime. Il mime par exemple un accident d’auto
19. Quels autres arguments Rodrigue donne-t-il
(l. 10) sans se faire voir de Lady Hurf, mais Peter-
pour faire comprendre qu’il peut sortir vainqueur
bono se méprend sur le sens du mime. Par la suite,
d’un duel avec le Comte ? Indiquez les vers concernés.
Hector fait des gestes qui sont des signes envoyés à
Réponse. Rodrigue donne deux autres arguments
Peterbono : il se touche le cœur à plusieurs reprises
pour faire comprendre qu’il peut sortir vainqueur
(l. 15), mais une fois de plus Peterbono ne
d’un duel avec le comte :
comprend pas la signification du geste. Même la
– combattre par devoir filial donne assez de force
troisième et dernière mimique d’Hector (l. 19-20)
pour vaincre ; venger son père est la plus forte
est un échec : Hector doit certainement battre
motivation qui soit : « À qui venge son père il n’est
des bras et Peterbono pense que ce geste signifie
rien impossible. » (v. 21) ;
une noyade.
– Don Gomès peut très bien rencontrer un adver-
saire qui, pour la première fois, aura le dessus sur 3. Pour que cette scène soit possible, Hector est
lui. Ce n’est pas parce qu’il a été vainqueur jusqu’à derrière Lady Hurf, ou très en retrait au côté
maintenant qu’il le restera toujours : « Ton bras est de celle-ci, et il fait face à Peterbono. Ce dernier
invaincu, mais non pas invincible. » (v. 22). doit voir les gestes et les mimiques d’Hector, mais
Lady Hurf ne doit rien saisir de leur communication
Comment est-il mort ? p. 75
complice.
62 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
Dieu ! ma chère… p. 76 3. Il y a ici un changement de scène parce qu’il y
a un changement de personnage : l’entrée de la
servante Marotte.
Le questionnaire a été conçu pour traiter trois
points particulièrement dignes d’intérêt. 4. La didascalie à la fin indique un mouvement de
1. La succession des scènes dans une pièce de personnages : la sortie de scène de Cathos et de
théâtre. Les deux scènes retenues sont courtes et Magdelon. D’autres personnages vont pouvoir
permettent ainsi de traiter aisément cette question. entrer sur scène, à moins que Marotte reste seule
La scène V est particulièrement brève, il faut dire quelques instants et prononce un court mono-
qu’elle succède à une scène longue, la scène IV, dans logue. Il est fort probable que les personnages qui
laquelle les deux Précieuses ont exposé en détail à vont entrer soient le marquis de Mascarille et son
Gorgibus leur conception très romanesque du laquais, puisqu’ils ont été annoncés.
mariage, et l’ont entretenu des lois de la galanterie. 5/ a. La périphrase « le conseiller des grâces »
Gorgibus n’est pas d’accord avec les Précieuses, d’où (scène VI, l. 23) désigne le miroir.
les critiques portées par celles-ci dans la scène V. b. Non, la périphrase ne permet pas de s’exprimer
2. Le langage comme facteur de comique et clairement car seuls ceux qui connaissent d’avance
comme sujet de réflexion. Cet extrait joue sur le la relation entre l’objet et l’expression qui le
comique du langage, notamment par la déforma- désigne peuvent comprendre. La périphrase est
tion des mots. Mais il montre aussi que le langage un moyen de se faire comprendre seulement par
est un moyen de communication à double tranchant : des initiés.
il permet aux individus de se comprendre, mais c. Marotte, la servante, ne comprend pas les
aussi de mal se comprendre. En ce sens, on pourra périphrases parce qu’elle ne fait pas partie des
dire aux élèves que cette scène est très représentative initiés, ici, le cercle des Précieuses.
de l’intention et de l’art de Molière, qui par ses
6/ a. Marotte dit « la filofie » pour « la philosophie »,
pièces voulait à la fois amuser et faire réfléchir.
et « le grand Cyre » pour « le grand Cyrus » (l. 14).
3. La critique sociale. Le programme de 4e met b. Ces déformations produisent un effet comique :
l’accent sur la critique sociale au XVIIIe siècle, et ce les spectateurs rient. cet effet est moindre pour
texte, bien que du XVIIe siècle, peut servir d’amorce à nous aujourd’hui, car nous ne connaissons pas Le
une telle réflexion. Au XVIIe siècle, comme à toute Grand Cyrus, roman de Mlle de Scudéry.
époque, les écrivains ont dénoncé les travers de leur
c. Ces déformations rendent Marotte sympa-
temps. Ici, la dénonciation porte sur la préciosité,
thique : elle n’hésite pas à répéter les mots qu’elle
c’est-à-dire une attitude et un langage artificiels, et
entend dans la conversation des Précieuses mais
d’une manière générale le manque de naturel et de
elle ne les comprend pas. Elle rabaisse de grandes
sincérité.
choses (la philosophie, le roman Le Grand Cyrus)
Le passage est suffisamment riche pour être égale- au rang de choses ordinaires, inconnues, mal
ment étudié sous d’autres angles : les relations entre connues, déformées, ce qui nous amuse.
générations (Magdelon et son père…), les relations
entre bourgeois et domestiques (Marotte…), etc. 7. Un marquis est un homme qui porte un titre de
noblesse, le marquisat. Le marquis se situe après le
duc et avant le comte. Sur les deux jeunes filles, le
Réponses aux questions
mot « marquis » produit un effet immédiat et fort
1. Dans la scène V, deux personnages sont sur positif. Elles sont éblouies à l’annonce d’un tel
scène : Cathos et Magdelon. Dans la scène VI, il y visiteur. Cathos et Magdelon ne sont que des
en a trois : Cathos, Magdelon et Marotte. Tous les bourgeoises, elles sont flattées qu’un noble, un
personnages parlent, il n’y a pas de figurants. aristocrate, leur rende visite. Elles croient que cette
personne élevée d’un point de vue social sera
2. Dans la scène V, Magdelon renie son père cultivée, « bel esprit ».
parce qu’elle le trouve grossier, lourd, peu intelli-
gent, c’est Cathos qui signale ces défauts : « que 8. Cathos et Magdelon attachent beaucoup
ton père a la forme enfoncée dans la matière ! que son d’importance à un titre de noblesse car c’est pour
intelligence est épaisse, et qu’il fait sombre dans son elle une preuve de supériorité, dans la culture,
âme ! » (l. 1-3). Magdelon est prétentieuse, elle n’a l’élégance, le raffinement.
ni affection ni respect pour son père puisqu’elle 9. Molière se moque des jeunes filles qui veulent
espère qu’il s’agit d’un faux père et qu’elle appren- se distinguer de leur entourage par leurs manières
dra bientôt que son vrai père est quelqu’un de plus de vivre et de penser, et donc par leur langage. Au
raffiné, plus distingué, plus noble : « je crois que XVIIe siècle, on a appelé Précieuses les jeunes filles
quelque aventure, un jour, me viendra développer une qui adoptèrent une telle attitude raffinée envers les
naissance plus illustre » (l. 5-6). sentiments et un tel langage recherché.
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 63
Molière se moque de ces jeunes filles en exagérant assises à côté l’une de l’autre, proches l’une de
leur attitude, comme le montre la scène V ; elles l’autre, et elles se ressemblent par leurs costumes
apparaissent ainsi particulièrement prétentieuses. particulièrement voyants, et leurs coiffures extra-
Molière les fait parler tout au long de la scène avec vagantes. L’ensemble met en relief la recherche
ce langage imagé, recherché, affecté. Elles appa- d’originalité, la manque de simplicité et de naturel.
raissent d’autant plus ridicules (d’où le titre de la L’« extérieur » des personnages est le reflet exact
pièce) qu’il les oppose à Marotte, la servante, qui, de leur « intérieur ».
elle, reste fidèle à ses origines simples, et se révèle
pleine de bon sens : pourquoi parler de façon
14. On laisse un moment aux élèves pour qu’ils
puisent réfléchir et préparer leur réponse. Cet exer-
compliquée et incompréhensible alors qu’on peut
cice se prête particulièrement bien à une recherche
très bien le faire de manière simple et accessible à
par groupes (trois ou quatre élèves). On compare
tous ? Marotte met les rieurs de son côté ; elle
ensuite les propositions des différents groupes, on
exprime l’opinion de Molière, qui a toujours
essaie les gestes et attitudes proposés sur telle ou
défendu la sincérité, la simplicité et le naturel.
telle réplique, ou entre telle ou telle réplique.
10. Cathos et Magdelon s’opposent à Marotte,
15. L’exercice repose sur une double imitation.
car elles n’ont pas du tout la même attitude face
Les élèves sont d’abord invités à imiter un genre et
à la vie que cette servante, et ne se conduisent pas
une forme : la scène de théâtre. On leur rappellera
de la même manière dans leur vie quotidienne.
les habitudes de présentation et d’écriture d’un tel
Cathos et Magdelon cherchent à se distinguer, à
texte, en menant avec eux une observation précise
s’exprimer d’une façon singulière, recherchée ;
des scènes de théâtre (voir différents exemples
Marotte préfère rester comme tout le monde et
dans le manuel). L’imitation est ensuite celle d’une
parler comme tout le monde. Les Précieuses sont
situation : un dialogue où les personnages cher-
maniérées, hautaines, et méprisantes pour ceux
chent à se distinguer par le langage. Par rapport au
qui ne sont pas comme elles ; Marotte reste simple,
registre de langue courant considéré comme une
franche, naturelle.
norme, on penchera plutôt pour la distinction
11. Dans cette scène, le spectateur est amusé par reposant sur un registre de langue soutenu, et non
les manières des Précieuses, et par l’opposition pas familier. La distinction ne porte pas forcément
entre ces Précieuses et la servante Marotte. Les sur la forme des mots (et leur éventuelle défor-
Précieuses sont toutes affolées à l’idée de recevoir mation), elle peut provenir du ton employé (affec-
un marquis. Elles exagèrent dans leurs réactions, tation qui traîne sur certaines syllabes, etc.), ce
leur langage, et les actrices jouant ces rôles doivent ton étant indiqué par des adjectifs ou des adverbes
aussi exagérer dans les gestes, les mimiques, ce qui figurant dans des didascalies (par exemple « par-
doit amuser les spectateurs qui se réjouissent du lant en traînant sur les syllabes… »).
franc-parler de Marotte. La modeste servante n’a
pas l’air impressionnée par ces Précieuses qui se
croient pourtant supérieures : « Par ma foi ! je ne
Une curieuse épidémie p. 78
sais point quelle bête c’est là ; il faut parler chrétien,
si vous voulez que je vous entende. » (l. 24-25). Le présent texte vient en écho au texte précédent,
extrait de la comédie Les Précieuses ridicules. Le
12. Les deux Précieuses sont assises, ce qui donne langage, avec son potentiel comique, et toutes ses
une belle ampleur à leur longue robe ; le costume ressources, apparaît comme un sujet traité à toute
est ainsi mis brillamment en relief. La jeune fille de époque, et fréquent au théâtre, comme il l’est aussi
gauche porte une robe blanche et une cape rouge, en poésie. Ce texte peut cependant être étudié seul,
ces deux éléments formant un vif contraste. La pour lui-même. D’une manière ou d’une autre, on
jeune fille assise à droite est vêtue d’une robe jaune peut déboucher sur une réflexion concernant le lan-
rehaussée d’une cape mordorée, le contraste est gage et le sens : cet extrait prouve que, lorsqu’on ne
moins vif, la beauté de son costume provient de peut plus compter sur le contenu sémantique des
l’alliance des couleurs. Les couleurs sont voyantes, mots, la syntaxe suffit à amorcer du sens, à condi-
accordées au caractère des personnages, qui tion bien sûr qu’elle soit respectée, comme c’est le
aiment se distinguer, et ne craignent pas de se faire cas ici.
remarquer. Les deux jeunes filles sont coiffées de
manière inhabituelle, compliquée, surprenante, Réponses aux questions
pour les mêmes raisons. Quant à leur visage, il est
fermé, revêche, fardé. 1. En observant la présence des personnages, on
délimite aisément deux scènes dans ce passage. La
13. Cette mise en scène met d’abord en valeur la première scène va de la ligne 1 à la ligne 44 : elle
complicité des deux jeunes filles car elles sont correspond au moment où Madame et sa servante
64 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
Irma sont en scène. La seconde scène va de la quand les sonorités sont les mêmes entre le mot
ligne 45 à la fin (l. 55) ; elle commence avec la sor- inventé et le mot véritable.
tie d’Irma et l’entrée de Madame de Perleminouze.
6. Les didascalies sont particulièrement impor-
Les deux personnages en scène sont alors Madame
tantes dans ce texte car elles apportent des infor-
et Madame de Perleminouze.
mations permettant de donner un sens aux
2. Dans la première scène, Madame se montre répliques qui les suivent ; les paroles des person-
franche et directe, voire autoritaire, parce qu’elle nages sont trop étranges pour y contribuer à elles
parle à sa bonne, donc à une personne qui partage seules. Les didascalies indiquent des gestes et des
sa vie quotidienne, qui lui est socialement infé- mimiques qui nous aident à comprendre la situa-
rieure, engagée à son service. tion et les relations entre les personnages.
Dans la seconde scène, Madame adopte une atti-
7. Dans ce passage, l’auteur se moque des gens
tude accueillante, affectueuse, joyeuse même. Elle
de la haute société qui veulent paraître, s’afficher
reçoit une amie, et elle ne veut pas lui montrer
comme des riches alors qu’ils vivent d’emprunts. Il
qu’elle a des ennuis d’argent.
se moque aussi de l’hypocrisie de ces gens, qui
La différence de ton et d’attitude tient donc au
n’ajustent pas les mots à la réalité : ainsi Madame
changement de situation de communication.
emploie des petits mots d’affection alors qu’elle a
3. La première phrase (l. 32-33) signifie : Sapristi ! hâte de se débarrasser de sa visiteuse. Le langage
Je vous le dis et le redis : le Comte me doit des mon- (ici, plus précisément le vocabulaire) est déréglé
ceaux d’or (ou des lingots, des tas…) ! La seconde parce que les relations sociales sont fausses.
phrase (l. 52-53) signifie : J’ai passé des nuits à 8. On laisse un moment aux élèves pour qu’ils
surveiller leur température. puissent réfléchir afin de formuler un avis argu-
Tout peut se traduire, grâce aux didascalies, à menté. On leur conseille de partir d’exemples,
l’histoire racontée, et aux mots du langage normal d’écrire une ou des phrases, puis de changer dans
qui demeurent dans le cours des phrases. Mais ces phrases un puis plusieurs mots, et de voir à par-
certains passages peuvent admettre différentes tir de quel pourcentage de mots changés une
« traductions ». phrase devient incompréhensible par rapport à sa
4. Les sonorités et les mots environnants permet- forme initiale. Le langage verbal peut encore se
tent de traduire des mots comme « fieu » (l. 29) ou comprendre si l’on met quelques mots à la place
« trous » (l. 47). Ainsi « fieu » peut se traduire par d’autres, mais pas trop. Les élèves s’apercevront
« mieux » grâce au son final commun (ieu), et au aussi que certains mots sont plus chargés de sens
mot « tant » qui précède : « tant mieux » est en effet (noms, adjectifs, verbes, adverbes) et que le rem-
une alliance de mots très fréquente. Quant au mot placement de ceux-ci change très vite le sens de la
« trous », on peut le traduire par « jours » grâce, lui phrase initiale.
aussi, au son final commun (ici, ou), et grâce aussi 9. L’exercice conduit les élèves à écrire un dia-
aux mots environnants, ici « depuis combien », mots logue de théâtre : on leur rappellera les habitudes
qui annoncent souvent le mot « jour ». de présentation d’un tel texte, en menant avec eux
5. Des exemples de comique de répétition : une observation précise de la scène étudiée : mise
– « c’est que » (l. 9, 10) : expression répétée par en place des répliques, des didascalies, des paroles
Irma et reprise par Madame ; des personnages, avec la ponctuation adéquate.
– « yaque, yaque » (l. 17, 18, 19) : expression éga- Quant à la situation, elle suppose une grande habi-
lement répétée par Irma et reprise par Madame ; leté de la part de Madame : celle-ci reste polie et
– « plus de », « plus rien » (l. 20, 21, 22, 30, 31), affectueuse mais trouve un prétexte judicieux pour
mots répétés par Irma ; faire sortir sa visiteuse. Les élèves sont invités à imi-
– « Allez, allez ! Croupissez ! Croupissez ! » (l. 36), ter aussi le style de la scène étudiée, et donc les
dans cet ordre de Madame, les mots sont répétés jeux de vocabulaire dus à la curieuse épidémie.
pour insister ; 10. L’exercice consiste en une suite différée : les
– « chère » (l. 46, 49, 55), ce terme est répété alors personnages sont repris, avec leurs caractéristiques
que Madame a hâte de voir partir sa visiteuse. Le respectives, le langage déréglé aussi, ainsi que la
terme est ici faussement affectueux. forme textuelle (scène de théâtre). Mais la suite
Le comique de répétition est donc essentiellement n’est pas immédiate : la scène imaginée peut se
dû à la répétition de mots ou expressions. passer le soir, ou le lendemain, ou trois jours
Des exemples de comique de mots : après… Pour caractériser le Comte, on essaie
– « ma quille » pour « ma fille » (l. 7), « grattais » d’esquisser sa personnalité à travers ce qu’en dit
pour « doutais » (l. 55) : l’emploi d’un mot pour un Madame, par exemple : « J’arrime le Comte d’un
autre est à chaque fois source de comique, surtout croissant à l’autre […]. Il me doit plus de cinq cents
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 65
crocus ! » (l. 26-27). On conseille aux élèves de se musique et le premier laquais (le plus important) ;
souvenir exactement de ce que Madame veut ils ne prononcent qu’une réplique chacun.
obtenir du Comte, on réfléchit avec eux notam-
ment au ton qu’elle devra adopter pour parvenir
2. Les répliques les plus longues sont prononcées
par le maître à danser (l. 3 à 7 par exemple). Il
à ses fins.
donne un cours et il lui faut expliquer à M. Jourdain
11. L’exercice repose sur l’imitation d’une situa- les pas à faire, les positions et attitudes à adopter.
tion (le dérèglement du langage), d’une forme tex- Et l’élève n’a pas l’air particulièrement doué et
tuelle et d’un genre (la scène de théâtre). On rap- concentré.
pelle aux élèves les habitudes concernant la présen-
tation d’une scène de théâtre à l’écrit, et l’usage
3. Le maître à danser répète sans cesse certaines
paroles : « La, la, la […] » (l. 3 à 7). Il fredonne l’air
des didascalies. On attire leur attention sur le fait
sur lequel M. Jourdain apprend à danser. Cela sert
que la conversation portera sur un sujet bien choisi
à accompagner les déplacements et les gestes de
à l’avance (une sortie, une surprise, un mariage…)
M. Jourdain, à lui indiquer une cadence, à lui
afin d’éviter des banalités ou des longueurs sans
donner un rythme.
intérêt. Si la classe montre des difficultés à imaginer
des personnages et un sujet de conversation, la 4/ a. Le maître adresse beaucoup de réflexions à
préparation de l’exercice sera essentiellement son élève : « En cadence » (l. 4), « Ne remuez point
consacrée à une recherche d’idées en commun. tant les épaules. » (l. 5), « Haussez la tête. » (l. 6),
« Tournez la pointe du pied en dehors. » (l. 7),
« Dressez votre corps. » (l. 7).
b. On peut facilement en déduire que M. Jourdain
n’est pas très doué pour la danse.
Je veux que c. Le « Euh ? » (l. 8) prononcé par M. Jourdain
vous me voyiez faire p. 80 montre qu’il est perdu, désorienté. Il doit plus ou
moins s’en rendre compte lui-même puisqu’il
En ce qui concerne les pièces de Molière, la Liste demande d’apprendre tout de suite autre chose,
de textes porteurs de références culturelles spéci- une révérence.
fie pour la classe de 4e l’étude de L’Avare ou d’une
5. Le maître de musique est spectateur de la
autre comédie : Le Bourgeois gentilhomme. Nous
scène. Il se permet même de faire quelques
présentons dans le manuel une étude de L’Avare
commentaires sur ce qu’il voit : « Voilà qui est le
(pp. 90 à 93) en cinq séances. Il a paru profitable de
mieux du monde. » (l. 9).
présenter également un travail sur Le Bourgeois
gentilhomme pour que les élèves et le professeur 6. Ce compliment n’est pas sincère. Nous venons
bénéficient d’un choix. Ce travail porte sur l’œuvre précisément de constater que M. Jourdain est
mais aussi sur la méthode : pour Le Bourgeois perdu, désorienté (l. 8) et le maître de musique lui
gentilhomme, nous n’avons retenu qu’une scène dit que ce qu’il fait est ce qu’il y a de mieux ! Le
(une des plus célèbres) et l’étude porte à la fois sur le maître de musique cherche à flatter M. Jourdain, à
texte, de manière analytique, et sur la représenta- lui plaire, car M. Jourdain le paye.
tion de cette scène dans deux mises en scène bien
7. M. Jourdain s’adresse au maître à danser pour
différentes. Il y a donc double comparaison : entre le
avoir des conseils afin de saluer une marquise. En
texte et la représentation visuelle qui en découle, et
effet, celui-ci sait comment bouger, se déplacer,
entre deux mises en scène effectivement réalisées.
utiliser son corps. Il connaît nécessairement les
L’étude du présent extrait est donc à coupler avec
positions et les figures de la révérence, et pourra
l’étude d’images proposée dans le manuel aux
montrer les bons gestes pour y parvenir.
pages 82 et 83. L’ensemble est réalisable en deux ou
trois séances. 8. M. Jourdain ne s’entraîne pas à faire une révé-
L’illustration qui accompagne ce texte est parti- rence car il n’ose pas. Il vient d’avoir beaucoup de
culièrement riche afin d’aider les élèves ; les univers de mal à danser le menuet, il a certainement peur de
référence en jeu ici (bourgeoisie et noblesse, théâtre au ne pas réussir à faire une révérence.
XVIIe siècle) sont en effet très éloignés du leur.
9. M. Jourdain est content d’apprendre à danser,
à manier les armes et il veut que cela se sache. Il a
Réponses aux questions
besoin d’un public pour montrer ses progrès, pour
1. Plusieurs personnages sont sur scène : M. Jour- épater avec ce qu’il sait faire. Il n’apprend pas à
dain, le maître à danser, le maître de musique et danser pour le plaisir de danser, mais pour qu’on
des laquais, dont le nombre n’est pas précisé. Deux sache qu’il sait danser. Il aime le regard des autres,
de ces personnages parlent peu : le maître de il aime ce qui flatte son amour propre.
66 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
10. Non, il n’y a pas de didascalies dans ce pas- qualités de gentilhomme ne s’acquièrent pas en
sage. L’auteur ne donne pas d’indications pour dire quelques cours surtout pour un personnage aussi
le texte, pour jouer la scène. Les déplacements, malhabile. C’est le comique de caractère.
gestes et mimiques, nombreux dans cette scène,
15. Cet exercice peut être réalisé individuelle-
seront choisis par le metteur en scène et les acteurs.
ment ou par groupes. On peut également faire tra-
11/ a. Le maître à danser se tient près de vailler toute la classe en utilisant le tableau, certains
M. Jourdain pour voir exactement ce qu’il fait, le élèves ont en effet du mal à dessiner et comprendre
guider dans ses pas, lui donner l’exemple. un plan, c’est-à-dire un schéma en plongée utili-
b. Le maître de musique et le laquais sont un peu sant des symboles : croix pour l’emplacement des
plus loin, comme s’ils étaient des spectateurs au personnages, flèches pour leurs déplacements…
théâtre. Ils laissent toute la place au maître à
danser et à son élève. Ainsi M. Jourdain se donne
en spectacle.
12. Entre les lignes 15 et 27, beaucoup de Le Bourgeois
phrases sont de type impératif (l. 15, 23, 26). Cer-
taines phrases de type déclaratif expriment aussi
gentilhomme p. 82
des ordres ou des conseils (l. 16, 18, 21). Toutes ces
répliques sont à dire sur un ton calme mais avec Les activités basées sur la comparaison sont tou-
assurance. Le maître à danser donne des conseils, jours pédagogiquement fructueuses. Elles le sont
M. Jourdain est plus autoritaire. d’autant plus quand il s’agit de comparer des mises
en scène : le texte théâtral apparaît alors avec
13. M. Jourdain s’entoure de beaucoup de évidence comme un support particulièrement riche
monde pour prendre ses leçons car il en est fier : ce pour donner lieu à des interprétations et des repré-
bourgeois veut devenir gentilhomme, il lui faut sentations diverses, et parfois fort différentes. Nous
donc acquérir les bonnes manières de son époque, avons à dessein rapproché deux mises en scène de
au premier rang desquelles la culture littéraire style et d’esprit très contrastés afin de faire naître
(avec un maître de philosophie), la danse et le chez les élèves un étonnement qui serait un bon
maniement des armes (l’épée). M. Jourdain est fier point de départ pour la réflexion.
de s’offrir autant de cours, et tient à ce qu’on le Cet exercice prépare le travail sur le théâtre qui
sache, à ce qu’on le voie. Comme il a décidé d’ap- sera mené en classe de 3e : du texte à la représentation.
prendre plusieurs arts, les maîtres (les professeurs
particuliers) se succèdent chez lui. Comme certains Réponses aux questions
arrivent un peu en avance, ils assistent au cours
précédent, d’où la présence de plusieurs maîtres à 1. L’image de la page 82 est un plan moyen. Ce
un seul cours. M. Jourdain désire montrer qu’il a choix permet de voir les deux personnages princi-
tout pour être gentilhomme. paux, M. Jourdain et le maître à danser. On voit
bien l’expression de leur visage. Mais on ne voit
14. Cette scène est amusante à plus d’un titre. ni le laquais ni le maître de musique, et l’on ne
– La maladresse de M. Jourdain fait rire. Il ne suit distingue qu’une petite partie du décor et des
pas le rythme, il remue trop les épaules, ses bras accessoires à l’arrière-plan.
sont ballants, il se tient mal (l. 3 à 7). Ce bourgeois L’image de la page 83 est un plan général. Ce
lourdaud n’a pas le sens de la belle allure et du choix permet de voir tous les personnages, et qua-
raffinement. L’épisode de la révérence est particu- siment l’ensemble du décor. Mais il ne permet pas
lièrement révélateur : il n’ose pas la faire car il de distinguer l’expression des visages.
croit savoir la faire, mais on imagine aisément la
révérence qu’effectuera M. Jourdain sans s’y être 2. Dans l’image de la page 82, on voit les person-
exercé ! C’est le comique de gestes. nages au premier plan et des éléments du décor
à l’arrière-plan. Dans l’image de la page 83, on
– M. Jourdain pense donner une bonne idée de
voit tous les personnages au premier plan, et
lui-même aux nombreuses personnes qui le voient
l’ensemble du décor à l’arrière-plan.
faire, or c’est le contraire. Même si ses différents
maîtres lui disent des paroles flatteuses, les specta- 3/ a. Dans l’image de la page 82, les personnages
teurs, eux, ne sont pas dupes : plus M. Jourdain sont vus en contre-plongée, ils paraissent plus
veut faire le gentilhomme, plus il se ridiculise. grands, plus imposants, impressionnants. En géné-
C’est un comique de situation. ral, la contre-plongée est un procédé valorisant.
– M. Jourdain nous amuse par sa prétention, car il Dans l’image de la page 83, les personnages sont
est encore loin d’être le gentilhomme qu’il espère. vus presque à niveau, en légère contre-plongée, ce
Il montre son incapacité à être gentilhomme ; les qui les valorise un peu.
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 67
b. Oui, par rapport à la scène, les photographes se qu’on distingue sur la droite, portant un vêtement
sont placés comme des spectateurs dans la salle. sombre, est probablement le maître à danser : il
Ils ne sont pas loin de la scène, ils sont peut-être multiplie les gestes pour diriger, donner le rythme.
assis au premier rang du parterre. Ils ne sont pas
gênés par des têtes de spectateurs devant eux.
7/ a. Dans l’image de la page 82, le personnage
situé à droite est M. Jourdain. Il montre un air très
4. Dans les deux cas, la lumière vient de face, cer- sérieux parce qu’il se concentre. Il s’applique pour
tainement de la rampe, située tout au long de la apprendre à danser car c’est pour lui une compé-
scène, en bas. Dans la mise en scène montrée tence très importante, une de celles qui lui donnera
page 83, la lumière vient aussi de sources lumi- accès à la qualité de gentilhomme. Le moment est
neuses situées derrière le décor (les fenêtres sont important, M. Jourdain se prend au sérieux.
claires), et de projecteurs d’appoint qui éliminent b. M. Jourdain porte une tenue d’intérieur avec
toute zone d’ombre dans l’espace de la scène. robe de chambre et bonnet de nuit. Le maître
Dans l’image de la page 82, l’éclairage attire à danser, quant à lui, porte un haut-de-chausses
l’attention sur les deux personnages et leurs mou- et une veste roses, une chemise à jabot et une
vements. Dans l’image de la page 83, l’éclairage perruque poudrée, également rose.
met en valeur l’ensemble, aussi bien M. Jourdain et Ces costumes sont très différents : M. Jourdain
les maîtres, que les laquais dansants. peut se permettre une tenue aussi simple car il est
5/ a. Dans la mise en scène montrée page 82, le chez lui et la scène a certainement lieu le matin.
décor se compose d’un vaste mur dans lequel Le maître à danser n’est pas chez lui, il flatte
se découpe une grande porte-fenêtre à petits M. Jourdain en étant vêtu de manière recherchée ;
carreaux, qui est ouverte. Sur le mur, à gauche, c’est un artiste, il aime s’habiller de façon originale.
dans la pénombre, on aperçoit une tapisserie ou un 8. Quand ils voient des coiffures comme celles
tableau. Le sol est dallé de carreaux noirs et blancs portées par les personnages dans l’image de la
disposés en biais. Quelques sièges drapés de tissu page 82, les spectateurs ont envie de rire. Le bonnet
blanc meublent la pièce, au fond à gauche. de nuit de M. Jourdain rabaisse au niveau du quoti-
Dans la mise en scène montrée page 83, le décor dien ordinaire un personnage qui cherche au
représente vraisemblablement le vestibule d’un hôtel contraire à s’élever socialement, à se distinguer.
particulier, avec un dallage semblable à celui remar- Quant à la perruque ébouriffée du maître à danser,
qué dans l’autre image. Dans cette grande entrée elle est plus volumineuse que son visage et n’a pas la
s’élève une montée d’escalier avec une rampe à qualité, la netteté des perruques ou des coiffures telles
balustres, qui mène au premier étage. À droite, une qu’on peut les distinguer dans l’image de la page 83.
haute porte-fenêtre ornée d’un rideau et, plus haut,
deux petites fenêtres, donnent de la clarté. Il semble 9. L’image de la page 82 montre une mise en
qu’il y ait au fond un buffet très sculpté. scène cherchant à caricaturer. Le maître à danser
b. Dans les deux cas, le décor permet de com- est un personnage brillant, artificiel et efféminé.
prendre que le bourgeois est riche. Les pièces sont M. Jourdain n’est qu’un balourd qui se prend au
vastes, dallages et portes-fenêtres ne se trouvaient sérieux, son désir de s’élever au-dessus de sa condi-
pas dans des maisons modestes, au XVIIe siècle. tion n’est qu’une vaine prétention. La critique s’en
c. Le décor ne permet pas vraiment de prend en plein aux personnages, en les mettant au-
comprendre à quelle époque se situe la scène devant de la scène, sur un décor discret. Cette mise
représentée, de tels intérieurs peuvent encore se en scène tire du côté de la farce.
rencontrer de nos jours. Ce sont les costumes qui L’image de la page 83 montre une mise en scène
permettent de situer l’histoire dans le passé, au animée de tout autres intentions. La prétention de
XVIIe siècle (ou, pour l’image page 83, éventuelle- M. Jourdain est bien mise en valeur par la position
ment le XVIIIe siècle). centrale de ce personnage, mais son vêtement
n’est pas risible. Les nombreux personnages sont
6. L’image de la page 82 montre sur scène le heureux de danser, et donnent du XVIIe siècle une
maître à danser et M. Jourdain. On reconnaît à
image élégante et raffinée. Cette mise en scène
droite M. Jourdain grâce à son air sérieux, à ses bras
cherche à recréer, notamment par les éclairages et
ballants, à sa balourdise générale ; le maître à
les costumes, l’atmosphère d’un XVIIe siècle qu’on
danser, à gauche, est plus à l’aise avec son corps,
imagine brillant.
son allure est plus élégante.
Dans l’image de la page 83, M. Jourdain est au 10. Pour la photographie de la page 82 : une des
centre de la scène : comme il le souhaite, il est à la phrases entre les lignes 4 et 6. Pour celle de la
croisée de tous les regards. Le personnage qu’on page 83 : « Ah ! les menuets sont ma danse, et je veux
aperçoit derrière lui est certainement le maître de que vous me les voyiez danser. Allons, mon maître. »
musique, il est entouré de laquais. Le personnage (l. 1-2).
68 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
S’exprimer à l’oral
DIRE UN DIALOGUE déçu. Mais il fait tout de même preuve de
OU UN MONOLOGUE p. 84 courtoisie et de bonne humeur.
b. Les points de suspension indiquent des pauses
Réponses aux questions dans le monologue de Claude. Elles correspon-
dent aux moments où Claude écoute le garagiste
1/ a. Le loup dit : « Qu’est-ce là ? », « Quoi ? rien ? », qui répond à l’autre bout du fil.
« Mais encor ? » (v. 2-3), « Attaché ! vous ne courez c. Modalités. La situation de communication mise
donc pas / Où vous voulez ? » (v. 5-6), « Il importe si en scène par ce texte est fictive, mais elle est
bien que de tous vos repas / Je ne veux en aucune simple et tout élève peut réussir à la jouer. Le pré-
sorte, / Et ne voudrais pas même à ce prix un trésor. » nom du personnage permet d’emblée aux filles
(v. 7-10). d’être concernées aussi bien que les garçons (c’est
Le chien dit : « Rien », « Peu de chose » (v. 2), « Le d’ailleurs un des avantages qui justifient le choix
collier dont je suis attaché / De ce que vous voyez est de ce texte).
peut-être la cause. » (v. 3-4), « Pas toujours : mais On privilégie, si possible, une récitation du texte
qu’importe ? » (v. 6). plutôt qu’une simple lecture orale. On demande
Le loup a bien envie de savoir et le chien a peu donc aux élèves de mémoriser le texte, quelques
envie de parler. jours avant de le jouer. On peut prévoir une
b. Le loup est d’abord curieux, intrigué (v. 2-3), mémorisation en deux étapes, car certains élèves
puis il est surpris, indigné (v. 5). Enfin il est peuvent éprouver de la difficulté à apprendre un
dégoûté par le mode de vie du chien, il en est tel monologue. Pour aider la mémorisation, on
même effrayé et il s’enfuit, préférant la liberté le effectue l’exercice qui consiste à imaginer les
ventre vide à la domestication le ventre plein. répliques du garagiste correspondant à chaque
réponse de Claude.
2/ a. On comprend tout de suite que le narrateur
Évaluation. On retient principalement les critères
raconte une mise en scène car il précise que la
suivants :
scène est éclairée par deux projecteurs (l. 1). Puis
il indique que Mme Viallard donne des conseils – la mémorisation du texte : le texte de l’auteur est
à Marie, qui joue le loup : « Plus horrifié, le loup, restitué sans trop de changements (oublis, ajouts,
Marie… » (l. 4), « Recule, recule d’un pas, lève les modifications). S’il y a improvisation de la part de
bras, oui… » (l. 5). l’élève, elle reste dans l’esprit et le ton du texte ;
b. Un conseil concernant le ton, par exemple : – la prise en compte de l’espace : l’élève qui joue a
« Plus horrifié, le loup, Marie… ». Marie doit pro- une voix suffisamment forte, une élocution suffi-
noncer « Vous ne courez donc point ??? !!! » d’une samment claire pour être bien entendu ;
manière brusque, en écarquillant les yeux, pour – l’effet produit : la situation de communication
exprimer l’horreur, la frayeur. Elle peut y ajouter est bien rendue ; l’élève, par son attitude et ses
des tremblements dans la voix, des frissons de son gestes, mime clairement une personne qui télé-
corps… phone. Les pauses sont marquées. Interrogations
c. Un conseil sur le rythme : « mais prends ton et exclamations sont nettes.
temps » (l. 6). Ce conseil prouve que Marie parle et 2. Modalités. Le texte met en scène un homme et
joue trop vite. une femme, il peut donc être aisément joué en
classe à la fois, et à égalité, par les garçons et les
3. On procède à plusieurs lectures orales, enga-
filles. Notons la présence d’un troisième person-
geant différents groupes d’élèves, et on compare
nage, à la fin de la scène, qui sera joué par une
les résultats. Il y a pour la diction, le ton, une marge
« figurante » choisie parmi les élèves. La scène
de liberté, une part de subjectivité, un apport dû à
repose sur une situation simple. Les attitudes et les
la sensibilité personnelle. Une interprétation est
sentiments sont variés. Les didascalies sont précises
valable si elle est en accord avec le texte de l’auteur
et utiles, on conseille aux élèves d’en tenir le plus
et si elle peut être justifiée.
grand compte.
On procède d’abord à une lecture individuelle et
Corrigé des exercices
silencieuse du préambule et de la scène elle-
1/ a. Claude téléphone à un garagiste parce que même. On explique la situation, les didascalies.
sa voiture est en panne. C’est le soir, et il se trouve On donne le texte à apprendre en deux étapes :
seul dans un chemin de campagne près de d’abord du début à la ligne 19 (« un aventurier »),
Compiègne. Il est étonné que le garagiste ne puisse puis en entier, on reprend du début et on ajoute la
pas venir le dépanner tout de suite, il en est même seconde moitié du texte. Les garçons apprennent
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 69
surtout le rôle de Lombard et les filles celui de Évaluation. Chacune des prestations (celle de Vera
Vera, mais il serait bien que chacun sache aussi les et celle de Lombard) peut être évaluée selon les
paroles de l’autre, de manière à bien répondre, et points suivants :
au bon moment ; l’enchaînement des répliques – la mémorisation du texte : restitution du texte
serait ainsi assuré. Le jour prévu pour les pres- sans trop d’hésitations ni trop d’erreurs (pas de
tations des élèves, on rappelle la situation et on mots ajoutés, modifiés, enlevés…) ;
donne des conseils de diction, en s’entraînant sur – la diction et la gestuelle : puissance suffisante de
quelques répliques. On peut interroger jusqu’à la voix, clarté de l’élocution, ton adapté (expres-
dix élèves (cinq groupes composés d’un garçon sion des sentiments, variations selon le type des
et d’une fille) par séance, voire plus si la classe phrases…), déplacements, attitudes, gestes ;
le permet. On n’hésite pas, bien sûr, à faire – l’effet produit : intérêt global de la prestation,
reprendre et améliorer un passage. amusement des spectateurs.
S’exprimer à l’écrit
PLACER DES PAROLES 6. Le concierge rappelle le règlement. Il fait des
DANS UN RÉCIT p. 86 remarques aux élèves. Il joue plutôt le rôle d’un sur-
veillant et apparaît surtout comme une personne
Réponses aux questions chargée de la discipline dans l’établissement.
70 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
« Tu as encore un peu de temps pour qu’on reste de parler, qui sera respectée dans les paroles figu-
ensemble ? demanda Julien. rant dans la suite demandée. La dernière phrase
– Oh oui ! Ne t’en fais pas. Mais pourquoi es-tu sou- permet de penser que le pêcheur en connaît plus
vent inquiet, comme ça ? » répondit Juliette. qu’il ne veut en dire.
Ils aimaient bien se balader ainsi en ville ensemble, le Évaluation. On prend particulièrement en compte
samedi après-midi. Ils évoquaient quelques souvenirs les critères suivants :
de la semaine qui venait de s’écouler, regardaient les – l’énonciation : les caractéristiques du texte de
magasins, discutaient de leurs camarades. Soudain, départ sont conservées (récit à la troisième
ils aperçurent deux de ceux-ci, au loin, près du carre- personne, au passé) ;
four avec la rue Serpentine : un garçon et une fille qui – l’organisation du récit : les caractéristiques des
ne bénéficiaient pas d’une bonne réputation : deux personnages principaux sont respectées.
« Regarde ! murmura Julien avec une pointe d’agace- D’autres personnages peuvent apparaître, s’ils se
ment. On dirait Lise et Félicien ! Qu’est-ce qu’on placent dans la logique du récit. Les passages
fait ? dialogués sont placés à bon escient ;
– Ne t’énerve pas, tu vois bien qu’ils sont loin, on ne – la qualité de la langue : les phrases et l’ortho-
craint rien ! » graphe sont correctes. Le niveau de langue (narra-
Julien et Juliette se mirent alors à raser les murs, se teur, personnages) est courant, voire soutenu. Les
demandant quelle tactique adopter pour éviter une propositions incises sont bien employées ;
rencontre peu intéressante : – l’effet produit : les péripéties sont intéressantes,
« Viens, on file par là ! proposa alors Juliette. les dialogues apportent des informations et parti-
– On risque peut-être d’en rencontrer d’autres ! » se cipent à l’effet de réel.
plaignit Julien.
4. Modalités. On procède d’abord à une étude
3/ a. Les personnages se trouvent vraisemblable- succincte de l’image. On émet des hypothèses sur
ment au bord d’une route, à proximité d’une le lieu et le moment, l’identité des personnages.
rivière, ou d’un lac, ou de la mer. Aucun indice ne On rappelle que la consigne demande un narrateur
permet de connaître le moment de l’histoire ; il témoin, extérieur à la scène (le point de vue peut
s’agit bien sûr d’une journée, peut-être la scène être externe ou omniscient). On conseille d’équi-
a-t-elle lieu le matin puisque le jeune Éric semble librer le nombre de répliques entre l’adulte et
être au début d’un voyage en voiture. l’enfant.
b. Le conducteur de l’auto rouge est aimable, il lie Évaluation. On peut s’appuyer en priorité sur les
facilement et habilement contact (il offre une ciga- critères suivants :
rette au pêcheur). Il apparaît à l’aise, et même – l’énonciation : le récit est entièrement conduit à
bavard, donnant des renseignements que le la troisième personne. Les paroles des person-
pêcheur ne demande pas. Il s’exprime de façon nages sont rapportées de manière directe (en
parfois familière : « petit père » (l. 16). Il veut aller à majorité) et indirecte. Les temps verbaux sont
un endroit précis, mais ne connaît pas la route. Il a adaptés : ceux de la narration, ceux du dialogue ;
un but, mais ne le révèle pas dans ce passage : – l’organisation du récit : celui-ci suit clairement
« Savez-vous ce que je viens faire dans ce pays ? un ordre chronologique ou non chronologique.
Je viens… » (l. 19-20. Le pêcheur est serviable, il On retrouve les personnages figurant dans
renseigne Éric tout de suite (l. 2 à 5). Il est très l’image, avec les caractéristiques de chacun. Les
observateur et devine l’âge du jeune homme : paroles des personnages sont adroitement insé-
« Les petits yeux clignotants du pêcheur dévisagèrent rées à l’ensemble, surtout les passages de dialogue ;
une fois de plus l’automobiliste » (l. 13-14). Ce – la langue : la construction des phrases et l’ortho-
vieux pêcheur s’exprime avec un niveau de langue graphe sont correctes. Les verbes de parole sont
courant, très correct, presque soutenu : « vous me variés et pertinemment employés, les propositions
paraissiez désireux de savoir si vous vous trouviez sur incises aussi. La ponctuation est utilisée à bon
la bonne route » (l. 3-4). Son occupation est la escient, surtout dans les passages dialogués ;
pêche, qu’il pratique de façon saine et sérieuse : – l’effet produit : les paroles de personnages alter-
« Je ne fume pas quand je pêche. » (l. 7). Son but est nent de façon aisée avec les interventions du nar-
certainement de passer un agréable moment en rateur. Elles sont placées de manière à favoriser la
pêchant. compréhension du récit. Elles ont une portée :
c. Modalités. Les questions sur le texte ont permis par exemple faire connaître les personnages,
de mettre en évidence quelques éléments pour leur caractère, leurs émotions, leurs relations, leurs
composer une suite au récit : le caractère des per- intentions, leurs préoccupations, ou révéler des
sonnages, leur occupation, leur but, et leur façon informations qui relancent l’intérêt.
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 71
Évaluation des connaissances p. 88
72 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
l. 15). Enfin l’auteur de théâtre cherche à donner incises aussi. La ponctuation est utilisée à bon
du rythme au jeu des acteurs, surtout dans une escient, surtout dans les passages dialogués.
telle scène de précipitation. – L’effet produit. Les paroles des personnages
b. On attend de l’élève au moins deux arguments. alternent de façon aisée avec les interventions du
narrateur. Elles mettent en relief l’opposition des
9. Évaluation. On prend surtout en compte les personnages, leur caractère, leurs intentions, leurs
points suivants. préoccupations.
• L’élève a choisi un récit avec dialogue. • L’élève a choisi une scène de théâtre.
– L’énonciation. Le récit est soit à la première soit à – L’énonciation et la mise en page. Il n’y a pas de
la troisième personne. Les paroles des person- narrateur. Les habitudes de présentation du texte
nages sont rapportées de manière directe (en théâtral sont clairement suivies. Le temps de base
majorité) et indirecte. Les temps verbaux sont est le présent.
adaptés : ceux de la narration, ceux du dialogue. – Le dialogue. Le nombre des répliques est équili-
– L’organisation du récit. La situation est précisée bré entre les deux personnages, les arguments
(lieu, moment, action). Les personnages sont échangés sont pertinents. Les didascalies sont
nommés et caractérisés. Les paroles de ces per- employées à bon escient.
sonnages sont adroitement insérées à l’ensemble, – La qualité de la langue. La construction des
surtout les passages de dialogue. phrases, la ponctuation et l’orthographe sont cor-
– La langue. La construction des phrases et l’ortho- rectes. Le registre de langue est courant.
graphe sont correctes. Les verbes de parole sont – L’effet produit. La scène est vivante, amusante
variés et pertinemment employés, les propositions ou émouvante, et pourrait être jouée.
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 73
MISE EN PRATIQUE DE LA SÉQUENCE 3 : Dialogues
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LANGUE LECTURE EXPRESSION ÉCRITE
Les paroles Les paroles Un coup de marteau, Placer des paroles
Semaine 1 rapportées (début), rapportées (fin), p. 64 dans un récit, p. 86 ;
leçon 30, p. 368 leçon 30, p. 368 ex. 14 p. 65
préparation,
début brouillon
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE LANGUE LECTURE LECTURE
Suite de la séance 4 : Les effets dans Histoire sans Le Coche et
Semaine 2
fin brouillon, mise au le texte, leçon 29, importance ?, p. 66 la mouche, p. 68
propre, ramassage p. 366
des copies
9 10 11 12
EXPRESSION ÉCRITE Évaluation des LECTURE Compte rendu et
Compte rendu connaissances : Lecture cursive : correction du bilan
Semaine 3
et correction bilan de la séquence, Plus personne, p. 134
de l’ex. 14, p. 65 p. 88 et Quelle rue ?,
p. 140
74 • SÉQUENCE 3 / Dialogues
MISE EN PRATIQUE DE LA SÉQUENCE 3 : Dialogues
EXEMPLE 2
5 6 7 8 9
Les accords dans Une curieuse Suite de Suite de Suite de
la phrase : épidémie, p. 78 la séance 2 : la séance 3 : la séance 5 :
Semaine 2 leçon 41, p. 400, mise au propre 4 groupes de exercices,
ex. 2, 3, 6, p. 401 ramassage deux élèves dictée p. 401
des copies
10 11 12 13
Je veux que vous Suite des Suite des Suite des
me voyiez faire, séances 2 et 7 : séances 3 et 8 : séances 5 et 9 :
p. 80 compte rendu 4 autres groupes correction
Semaine 3 et correction de deux élèves de la dictée,
de l’ex. 15, p. 77 exercices
complémentaires,
p. 403
14 15 16 17 18
Le vocabulaire Suite de Évaluation des Suite des Compte rendu
de l’image : la séance 10 : connaissances : séances 3, 8, 12 : et correction
Semaine 4 leçon 6, p. 292 étude d’images bilan de la 5 autres groupes du bilan
Le Bourgeois séquence, p. 88 de deux élèves
gentilhomme,
p. 82
SÉQUENCE 3 / Dialogues • 75
SÉQUENCE 4
Mondes imaginaires
Objectifs et contenus
La présente séquence associe clairement un axe d’autre part le plan du récit, le texte rapportant
générique à portée culturelle (la différenciation ces événements. Il est en effet tout à fait possible
des principaux genres littéraires mettant en scène de rapporter des événements dans un ordre diffé-
des mondes imaginaires) et un axe narratologique rent de celui dans lequel ils se sont passés, qui est
(le traitement du temps dans le récit). L’objectif est l’ordre chronologique ; la littérature, comme le
ici de ne pas travailler uniquement sur des procé- cinéma, ne s’en privent pas. Outre l’ordre, les pro-
dés et d’éviter ainsi l’écueil d’un technicisme qui a portions aussi peuvent être changées : le récit peut
souvent été critiqué, à juste titre, dans l’enseigne- minimiser un événement par rapport à son impor-
ment du français. Tout en s’appropriant des procé- tance réelle, ou l’inverse. Enfin le récit peut aller
dés narratifs de base, les élèves auront plaisir à jusqu’à passer sous silence certains événements :
découvrir ou retrouver des mondes imaginaires, et c’est le procédé de l’ellipse.
ils apprécieront encore davantage les histoires qui Ces notions, ces effets, peuvent se révéler diffi-
s’y déroulent en portant sur elles un regard ciles à comprendre pour des élèves qui, étant
informé et distancié. À noter que pour ces diffé- donné leur âge, ne perçoivent pas encore fine-
rents genres, nous nous sommes appuyés sur les ment les subtilités de la chronologie. C’est surtout
définitions les plus fiables ; pour ce qui concerne le pour cette raison que nous nous en sommes tenus
fantastique, nous avons retenu la définition la plus à des cas somme toute assez simples de « récit
consensuelle : l’irruption de l’irrationnel dans le complexe », sachant que dans ce domaine du
quotidien ordinaire. temps dans le récit, la complexité peut parfois être
Un des principaux objectifs de la classe de 4e est extrême.
d’approfondir la question du récit, et par consé-
quent de réfléchir à tout ce qui concerne le temps L’étude de textes et d’images
dans les textes. Rappelons que le récit repose Deux parcours sont proposés : d’abord un
essentiellement sur la narration, qui est la forme ensemble de textes et d’images présentant les
de discours liée au temps ou, selon les termes différents genres de l’imaginaire et traitant des
mêmes du programme, la « production de discours principaux procédés narratifs concernant le temps
rapportant des événements » (Glossaire, dans le dans le récit, ensuite une nouvelle intégrale
document Accompagnement des programmes de 5e étudiée en trois étapes et permettant de traiter
et 4e). Sur cette question du temps dans les textes, aussi de ces procédés narratifs (avec, en plus, celui
la base a été assurée en classe de 6e avec le travail de l’anticipation). On pourra ainsi choisir (par
concernant l’ordre chronologique, et les acquisi- exemple selon la classe, l’année) l’un ou l’autre
tions ont été réactivées et affermies en 5e. En 4e, il parcours. Les textes ont été retenus avec le souci
s’agit de prendre en compte les bouleversements de présenter des exemples bien caractéristiques
de l’ordre chronologique, qui engendrent, selon le des différents genres, afin que les élèves ne les
terme même du programme, le « récit complexe ». identifient plus de manière approximative. Quant
Ces bouleversements sont essentiellement dus aux à la nouvelle de Buzzati, elle a été retenue pour
retours en arrière et aux anticipations d’une part, tout un ensemble de qualités : entre autres sa rela-
aux ellipses narratives d’autre part. À noter que le tive brièveté, le fait qu’elle offre clairement toutes
programme ne spécifie ni l’étude ni la pratique les caractéristiques du fantastique, et qu’elle per-
des effets de dilatation ou de resserrement dans le mette de bien comprendre l’effet des jeux tempo-
récit (les passages constituant des scènes ou des rels dans l’ensemble de l’œuvre, sa continuité.
sommaires, des résumés).
Pour traiter clairement ces différentes notions Les activités d’expression
concernant le temps dans les textes, il est néces- La leçon d’expression orale permet de mettre en
saire de bien distinguer d’une part le plan de l’his- pratique le procédé de l’ellipse narrative et
toire, constitué par les événements racontés, et entraîne les élèves à l’exercice appelé compte
Le document choisi permet de placer d’emblée qu’elle n’amuse. Les repères du monde quotidien
l’élève devant un monde qu’il ne connaît pas, telle- sont absents et l’unité – s’il y en a une – n’est en
ment imaginaire qu’il est déroutant, loin des mondes aucun cas constituée par le décor, disparate et
imaginaires qu’il connaît, notamment ceux de la étrange.
science-fiction et de la fantasy. Après avoir laissé les
2. Dans cet ensemble disparate, on distingue des
élèves s’exprimer sur le décor et les personnages, on
personnages. Très nombreux, ils occupent quasi-
pourra leur préciser que les petites créatures repré-
ment toutes les parties du tableau : on en trouve à
sentent les démons intérieurs qui agitent le saint que
chaque plan, et dans tous les éléments, eau, terre,
l’on aperçoit agenouillé au milieu du panneau. Ce
air, feu. Ce qui frappe, au premier abord, c’est
tableau « raconte un épisode de l’histoire de saint
l’aspect hybride de ces personnages : ce sont des
Antoine le Grand, qui vivait au IVe siècle en Égypte
monstres mi-hommes, mi-animaux, mi-vaisseaux,
(251-356). Celui-ci avait choisi de s’éloigner du
mi-poissons ou mi-oiseaux. Le seul être qu’on
monde, de se priver de tout afin de prier conti-
pourrait qualifier de « normal », est le personnage
nuellement. Mais son esprit était troublé, des
représenté au centre de la composition, saint
quantités de pensées l’empêchaient de se concen-
Antoine agenouillé. Tout autour de lui, en dessous
trer. Elles n’arrêtaient pas de le tourmenter. Le
et au-dessus, s’agite une grande quantité d’êtres
peintre les a représentées comme des petits
bizarres dont il semble impossible de saisir la véri-
personnages : ce sont eux que l’on voit partout. »
table nature. Comme le décor, les personnages
(F. Barbe-Gall, Comment parler d’art aux enfants,
déroutent et inquiètent ceux qui regardent ce
Éditions Adam Biro, 2002).
tableau.
Étudier des textes et des images
Réponses aux questions
1. Le décor produit une impression d’étrangeté et
Aldébaran,
de confusion : on ne sait pas où on est, et les élé- la catastrophe p. 98
ments représentés semblent n’avoir aucun lien
entre eux. Aucun indice ne nous permet de retrou- La bande dessinée, avec sa composition, son
ver un lieu connu, ni de savoir à quelle histoire on traitement de la durée, est particulièrement propre
a affaire. à installer le fantastique. Cet extrait a justement
On pourra si on le désire procéder à une étude de été choisi parce qu’il montre de manière claire les
cette image, qui reproduit un détail du panneau éléments fondamentaux du fantastique et leur
central d’une œuvre du peintre Jérôme Bosch : il progression : au départ un monde réel, puis un
faut donc s’imaginer l’impression que peut pro- phénomène qui bouleverse les données, les événe-
duire une telle scène dans son entier. Ce tableau ments restant inexplicables selon les lois physiques
de Bosch est déroutant. Le monde représenté est actuellement connues.
chaotique et il est difficile, pour celui qui le On s’assure de la connaissance du vocabulaire de
contemple, d’identifier des lieux précis. Quel ordre base spécifique à la bande dessinée, en ayant
préside à ce décor ? Apparemment aucun. Le pre- recours entre autres à la leçon 6, § 4. On commence
mier plan semble constitué à gauche d’un habi- par une observation du document dans son
tacle rouge mi-tente, mi-fruit, au centre d’une ensemble (nombre des planches, des vignettes par
sorte de canal où naviguent d’étranges embarca- planche…), puis on procède à l’étude proprement
tions. Au second plan, on distingue au centre deux dite.
marches d’un escalier, qui côtoient une sorte de
tour cylindrique. Au troisième plan, un bâtiment Réponses aux questions
ouvert, en ruines, occupe le centre du tableau. Au
1. La mise en page originale de ces deux planches
dernier plan, à gauche, ce qui paraît être une ville
a été respectée : on tourne la page après la pre-
ou un village est en feu, embrasant un ciel qui, de
mière planche pour lire la deuxième. On a ainsi
rouge, devient, dans sa partie droite, jaune puis
conservé l’effet de recul produit par la succession
bleu-vert. Ce ciel est traversé d’étranges vaisseaux
entre d’une part les gros plans sur les visages en bas
à ailes et à voiles. Des couleurs vives, en particulier
de la première planche et, d’autre part, la vue éloi-
du rouge et du jaune, sont comme des trouées
gnée en plongée dans la première vignette en haut
dans un ensemble sombre qui évoque le monde
de la deuxième planche.
de la nuit. Tout est insolite et provoque chez le
spectateur un trouble certain. L’absence appa- 2. Les deux premières vignettes de chaque
rente de cohésion inquiète met mal à l’aise plus planche (la première de la planche 1 et la première
4. Les retours en arrière servent à rapporter des 6. Le tailleur est en fait le diable. Au début du
événements qui se sont déroulés soit avant le récit, la description de ce personnage et l’impres-
moment où on raconte, soit avant (des faits sion qui en résulte sont inquiétantes ; il y a vraiment
passés). Dans la nouvelle de Buzzati, on trouve ces quelque chose d’étrange dans ce personnage :
deux sortes de retours en arrière. « C’était un petit vieillard aux cheveux noirs qui
– Le narrateur effectue un grand retour en arrière étaient sûrement teints. » (texte 1, l. 30-31) ; « le
par rapport au moment où il écrit, de manière à petit vieux m’avait produit un malaise (peut-être à
raconter toute l’histoire qui lui est arrivée. Cet cause de ses sourires trop insistants et trop doucereux) »
important retour en arrière commence dès la (texte 1, l. 39-40).
S’exprimer à l’écrit
ÉCRIRE UN RÉCIT voyageurs), moyens technologiquement très en
COMPLEXE p. 120 avance : ce texte appartient au genre science-
fiction.
Réponses aux questions
2/ a. Le récit est au passé. On y trouve en effet des
1/ a. La fusée arrive sur la planète Mars. De nos verbes à l’imparfait (« descendait », l. 1) et d’autres
jours, il n’existe pas de fusée emportant des voya- au plus-que-parfait (« avait poussé », l. 7).
geurs vers cette destination. b. Le narrateur raconte le départ de la fusée après
b. Ce texte raconte une aventure réalisée avec des avoir évoqué son vol dans l’espace (l. 1-2), et
moyens qui n’existent pas de nos jours (fusée pour après avoir décrit cette fusée (l. 3-6). Les lignes 7
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LANGUE LECTURE D’IMAGE LECTURE
Semaine 1 Le texte narratif : Le texte narratif : Aldébaran, la catas- Le Veston
leçon 33, p. 376, leçon 33, p. 376 trophe, p. 98 ensorcelé (1), p. 111
§ 1, 2, 3 suite
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE EXPRESSION ÉCRITE LANGUE LECTURE
Écrire un récit Suite de la séance 5 : L’expression Le Veston
complexe, p. 120 fin brouillon, du temps : leçon 23, ensorcelé, (2), p. 114
Semaine 2
ex. 17 p. 113 mise au propre, p. 348
ou 2 p. 121 ramassage des copies
préparation,
début brouillon
9 10 11 12
LECTURE Évaluation des EXPRESSION ÉCRITE Compte rendu et
Le Veston ensorcelé, connaissances : Compte rendu correction du bilan
Semaine 3
texte 3, p. 117 bilan de la séquence, et correction
p. 122 de l’ex. 17 p. 113
ou 2 p. 121
EXEMPLE 2
6 7 8 9
Le champ L’imaginaire : Suite de la Suite de la
lexical : leçon 3, Tobie, p. 101 séance 3 : mise séance 4 :
Semaine 2
p. 284 au propre, 6 élèves
ramassage
des copies
10 11 12 13 14
L’expression du Le merveilleux : Suite des séances Suite des séances L’expression
temps : leçon 23, Le génie 3 et 8 : compte 4, 9 et 12 : du temps :
p. 348 de la montagne, rendu et 6 autres élèves leçon 23,
p. 104 correction de p. 348 suite
Semaine 3
l’ex. 1 ou 2 ou 3,
p. 121
Suite des séances
4 et 9 : 2 autres
élèves
15 16 17 18
Évaluation des La science- L’heroïc Compte rendu
connaissances : fiction : fantasy : et correction
bilan de la Terribles créatures, La plus grande du bilan
Semaine 4 séquence, p. 122 p. 106 des forêts, p. 108
(lecture cursive)
Suite des séances
4, 9, 12, 13 :
3 autres élèves
12. On voit que le bateau avance grâce aux La réflexion porte ici sur deux extraits d’un même
vaguelettes bordées d’écume blanche, que l’on roman : ils rapportent la même scène, mais elle est
distingue en bas du bateau, au niveau des rames. racontée une première fois par un narrateur, une
Ce sont précisément les rames qui font avancer le deuxième fois par un autre. Ces deux extraits se
bateau, leur contact avec la mer, leur mouvement, trouvent peu après le début du roman, ils ne sont
car les voiles sont repliées. séparés que de quelques lignes. Leur étude permettra
13/ a. La poupe (c’est-à-dire l’arrière) de ce aux élèves de saisir l’importance du narrateur : les
bateau est à gauche de l’image. La proue (c’est-à- événements rapportés ici sont les mêmes, mais leur
dire l’avant) est à droite et est reconnaissable par récit en est très différent selon le narrateur.
sa forme étroite permettant au bateau de fendre On pourra faire des remarques sur le point de vue
la mer. narratif : dans les deux extraits ce point de vue est le
b. La forme et les ornements de ce bateau font même, c’est un point de vue interne (le récit étant
penser à un énorme poisson, plus exactement un fait à la première personne). Mais les deux récits
poisson-scie : la proue montre la scie et les yeux, obtenus forment un contraste car les narrateurs
la poupe la nageoire caudale. n’ont ni la même personnalité, ni le même genre de
vie ni les mêmes préoccupations et ils ne sont pas
14. Ce document montre une arrivée : le capi-
placés au même endroit (l’angle de vue sur les lieux
taine et l’équipage sont alignés en direction de
et les choses est différent).
la proue.
Le texte saura émouvoir les élèves car les person-
15. Cette image correspond à la phrase : « Nous nages sont tous deux malchanceux et cette mise en
avons fini par arriver à Ithaque et le navire a gagné parallèle de leurs récits renforce l’émotion et la dra-
le port – lequel était entouré de falaises rocheuses matisation. Dans ce roman à plusieurs voix, tous
à pic. » (l. 17-18). les personnages s’expriment à la première personne :
10. En rapportant ce que voit Duroy, en indi- 16. Cet exercice de mime permettra aux élèves
quant ce qu’il pense, le narrateur semble se mettre de mieux comprendre le passage de la ligne 28 à la
dans la peau de ce personnage : il raconte selon un ligne 32 : « Alors il s’étudia comme font les acteurs
point de vue interne. Ce choix permet au lecteur pour apprendre leurs rôles. Il se sourit, se tendit la
de se sentir proche du personnage privilégié, de main […] leur faire comprendre qu’on les admire et
connaître l’évolution de ses pensées, de ses senti- qu’on les désire. ». Les élèves s’entraînent à leur
ments, et de ne pas s’en tenir qu’à son comporte- place, puis on demande à quelques-uns de venir
ment observable de l’extérieur (déplacements, montrer leur mime face à la classe. On peut prolon-
gestes, paroles). Le point de vue interne donne de ger l’exercice en mettant en œuvre la fin de la
l’importance à un personnage, à son évolution, phrase, la séduction par « les degrés du sourire et les
à sa psychologie. intentions de l’œil » : on demandera ainsi à quelques
garçons d’exercer, très finement, leur talent de
11/ a. Le tableau reproduit montre une réception séducteur, en ne travaillant dans ce but que l’ex-
chez des gens de la haute société, des gens du pression de leur visage ; et pourquoi pas, dans cet
« monde ». Si l’on se réfère au titre du tableau, on exercice de séduction, demander aussi à quelques
peut dire qu’il représente une soirée mondaine. filles ?
b. La scène représentée se situe au XIXe siècle, ce
sont notamment les robes et les coiffures des 17. On récapitule les éléments du récit : le cadre
dames qui le prouvent. De plus, l’œuvre est datée spatio-temporel (lieu, époque, moment du jour…),
de 1880 : il y a de fortes chances pour que le les personnages (Duroy, puis son ami Forestier, les
peintre ait représenté une scène de son époque. invités), l’action (une soirée mondaine). On attire
l’attention sur le genre : il s’agit d’un roman social,
12/ a. Au premier plan, on voit des dames assises réaliste ; les élèves auront donc soin d’écarter tout
et vêtues de grandes robes. À l’arrière-plan, on
élément peu réaliste et, bien sûr, d’éviter les ana-
distingue des messieurs en habit noir qui se décou-
chronismes. On indique ou rappelle les consignes
pent dans l’embrasure des portes. Entre les deux,
habituelles concernant l’écriture d’une suite de
on remarque des dames, assises, menant conver-
récit (voir p. 146 du manuel). On recommande aux
sation avec quelques messieurs.
élèves de développer en détail les moments qui sui-
b. Ce choix du peintre met en valeur les dames, le
vent la scène étudiée plutôt que de raconter rapi-
raffinement de leur toilette.
dement toute la soirée voire les jours qui suivent :
13/ a. Les dames occupent le premier plan du on s’attarde sur les derniers instants de Duroy dans
tableau, et le deuxième plan, elles sont assises ; les l’escalier, le moment où il ouvre la porte, son
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LECTURE LANGUE LECTURE :
Semaine 1 Le texte narratif, Document d’entrée, Le nom et le narrateur réel,
leçon 33, p. 376 p. 128, ses substituts, Une véritable troupe,
Monsieur Khol, p. 130 leçon 15, p. 318 p. 132
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE EXPRESSION ÉCRITE LANGUE LECTURE :
Écrire la suite Suite de la séance 5 : Les effets du réel à la fiction,
Semaine 2 d’un récit, p. 146, fin du brouillon, dans le texte, Plus personne,
ex. 3, p. 147 : mise au propre, leçon 31, p. 372 p. 134
préparation, ramassage des copies
début du brouillon
9 10 11 12
EXPRESSION ÉCRITE Évaluation des LECTURE : Compte rendu et
Suite des séances connaissances : le narrateur fictif, correction du bilan
Semaine 3 5 et 6 : compte bilan de la séquence, lecture cursive :
rendu et correction p. 149, Le Voyage à Ithaque,
de l’ex. 3, p. 147 sauf question 6 p. 136 et
La passerelle, p. 138
EXEMPLE 2
5 6 7 8 9
Les points de vue Le point de vue Suite des séances Écrire la suite La voix
narratifs, p. 374 externe : 3 et 4 : d’un récit, pronominale,
Quelle rue ?, compte rendu p. 146, ex. 4 ou leçon 13, p. 314
Semaine 2
p. 140 et correction de 5, p. 147-148,
l’ex. 7 ou 8, préparation,
p. 139 brouillon à finir
pour séance 12
10 11 12 13
L’accord des Le point de vue Suite séance 8 : Le point de vue
participes passés, interne : mise au propre, omniscient :
leçon 42, p. 404, Un monsieur ramassage des En voilà un
exercices en grande toilette, copies magasin !, p. 144
Semaine 3
p. 142
14 15 16 17 18
L’accord des Évaluation des Suite séance 12 : Suite séance 14 : Compte rendu
participes passés, connaissances : compte rendu et correction de la et correction
leçon 42, p. 404, bilan de la correction dictée, exercices du bilan
Semaine 4 suite des séquence, p. 149 de l’ex. 4 ou 5, complémentaires
exercices, p. 147-148
dictée p. 405
7. La phrase qui, dans le texte 2, parle des person- Ce document composé d’un texte et d’une image a
nages s’étend sur les lignes 7 et 8. d’abord été choisi pour le texte : ce dernier est, pour
a. Le pronom « nous » (l. 7) renvoie au narrateur et les élèves, l’exemple d’un texte clairement explicatif,
à son compagnon. de surcroît développé et organisé. Il s’agit réellement
b. Deux groupes nominaux (avec leurs expan- d’explication, pas d’argumentation : les faits en
sions) portant sur des parties du corps : « entre question sont concrets, observables, il ne peuvent
les épaules » (l. 1), « l’oreille tendue » (l. 8) ; on être réfutés que par ceux qui nient les évidences.
accepte « le cœur battant » (l. 8). Par ailleurs, le texte est accompagné d’une photo-
c. L’adjectif « livide » signifie très pâle, il est surtout graphie qui a valeur de preuve et qu’on étudiera en
employé pour le visage. Il provient du mot latin tant que telle, en total accord avec l’esprit et la lettre
lividus, signifiant bleuâtre. Le narrateur ne dit pas du programme : « Dans la perspective de l’argu-
comment le corps parvient à arriver à cette teinte. mentation, on approfondit l’étude d’images uti-
8. Entre les deux dernières phrases, la progression lisées comme exemples ou comme preuves. »
est à thème constant : le thème de l’avant-dernière On bénéficie même, pour une telle étude, du soutien
de l’auteur ; Yann Arthus-Bertrand a en effet déclaré :
phrase, « Le chien », est aussi celui de la dernière
« Je suis heureux quand je vois un professeur
phrase, « Cette bête ». Cette progression donne
qui se sert d’une de mes images pour expliquer
bien sûr de l’importance à l’animal dont on parle :
quelque chose à ses élèves » (Question d’éduca-
le chien.
tion, n° 4, mars-avril 2007, p. 5).
9. Non, dans ce texte le narrateur n’explique pas Ce document et le suivant (Mirage p. 161)
comment fait le cœur pour battre. Il dit seulement peuvent être rapprochés par leur nature (ils asso-
que les personnages ont « le cœur battant » (l. 8). cient image et texte pour expliquer) et par leur lien
Cette indication participe à la description des thématique (le désert). Ils peuvent également être
personnages, elle ne précise pas les causes des traités indépendamment l’un de l’autre.
battements du cœur.
Réponses aux questions
10/ a. Le texte 2 contient une description car le
narrateur montre les personnages, fait voir les 1. Le nom « désertification » est formé du radical
manifestations de la peur. Le texte 1 est explicatif ; désert et du suffixe -ification. Un autre nom formé
l’auteur y indique les raisons pour lesquelles le avec le même suffixe : réunification. On peut aussi
corps réagit quand on a peur. citer, entre autres : édification, falsification, identifi-
b. D’après ces textes, une description sert à mon- cation, justification, modification, personnification,
trer, faire voir quelque chose ; une explication sert planification, purification, qualification, rectification,
à dire le pourquoi de ce qui se produit, les causes simplification, vérification.
des événements. Le suffixe -ification signifie une transformation.
11. Comme manifestations de la peur autres que 2. Le nom « déboisement » est formé du préfixe
celles indiquées dans le texte, on peut citer par dé-, du radical bois, et du suffixe -ement. Autre nom
exemple la chair de poule, les cheveux qui se héris- formé avec le même préfixe : déformation. On peut
sent, les sueurs froides. On peut tenter d’expliquer aussi citer, entre autres, débarquement, décodeur,
découpage, découragement, déménagement, démis-
la chair de poule ainsi : la peau se rétracte pour
sion, démoulage, déneigement, dépannage, dépeu-
qu’il y ait moins de surface de peau sur les parties à
plement, déplacement, déplaisir, développement.
l’air libre et, par voie de conséquence, de déperdi-
Le préfixe dé- signifie quelque chose de contraire :
tion de chaleur et d’énergie ; ainsi le corps peut
enlever, séparer, cesser de, être différent de.
plus facilement fournir aux muscles de l’énergie
pour fuir ou se défendre. 3. a 3 ⵑ b 4 ⵑ c 1 ⵑ d 2.
11. L’étendue du désert occupe la plus grande 17. L’exercice peut être réalisé à l’oral ou à
place dans cette photographie et produit une forte l’écrit. On rappelle aux élèves que le texte produit
impression : le désert, qui occupe tout l’espace sera explicatif : il ne s’agit pas de raconter au fil des
de la photo, semble aussi vaste que le monde. Il jours les transformations réalisées. Cela dit, on
semble fort, imparable comme s’il n’y a jamais eu pourra accepter quelques éléments de narration,
de village, ou que celui-ci ne pouvait pas survivre vu la nouveauté de l’exercice. Les élèves seront
contre la puissance du désert.
davantage incités à expliquer s’ils emploient des
12. Ce qui frappe, dans cette photographie, c’est connecteurs logiques exprimant la cause et la
l’étendue du désert, la petitesse du village, l’ab- conséquence, et s’ils agencent leur texte avec des
sence de vie (végétation, habitation) : tout semble connecteurs d’organisation comme d’abord,
vide et mort. Il n’y a donc pas de routes, pas de ensuite, de plus, enfin, comme c’est le cas dans le
communication, de lien. texte de Yann Arthus-Bertrand.
S’exprimer à l’écrit
ÉCRIRE UN TEXTE Corrigé des exercices
EXPLICATIF p. 164
1. Modalités. On attend de la part des élèves un
texte plutôt court (par exemple une quinzaine de
Réponses aux questions lignes pour une classe de niveau convenable), mais
1. Les connecteurs logiques qui marquent les fortement structuré avec, notamment, les moyens
étapes du raisonnement dans ce passage sont : indiqués : connecteurs logiques, voix passive,
or (l. 14), alors (l. 14), ainsi (l. 16), d’où (l. 17). parenthèses. On invite les élèves à se renseigner,
à partir de manuels scolaires ou d’ouvrages
2. Trois noms précis désignant des matières : documentaires. On précise le destinataire de
« pierre » (l. 11), « bois » (l. 11), « vélin » (l. 12).
l’explication : le public ordinaire représenté par les
3. Les verbes sont à la voix active (« comporte », camarades (d’où la nécessité d’un niveau de
l. 1, « avez appris », l. 2, etc.) et à la voix pronomi- langue courant).
nale : « s’écrivait et s’écrit » (l. 3), « se sont attachés » Évaluation. Elle s’appuie essentiellement sur les
(l. 15), « s’est transmise » (l. 19-20). critères suivants :
4. Le constat de départ : lignes 1 à 4. – l’énonciation : le texte utilise le présent comme
Les questions : lignes 5 à 7. temps de base. Celui qui explique s’efface :
La réponse : ligne 8. absence de « je » ;
L’explication : lignes 9 à 21. – la maîtrise de la langue : la construction des
L’auteur a choisi de développer la troisième étape : phrases est correcte. Il y a des phrases à la voix
l’explication. Il lui a semblé particulièrement passive ou pronominale (on peut, éventuellement,
nécessaire, en effet, d’apporter de nombreuses demander l’emploi de deux phrases de la sorte,
précisions historiques et techniques pour faire que l’on soulignera). Les connecteurs logiques
comprendre la raison fondamentale de l’invention sont utilisés à bon escient. L’orthographe est
des minuscules. La réponse est courte : « Par souci convenable ;
d’économie », mais telle quelle on ne la comprend – l’adaptation aux destinataires : le registre de
pas, elle est trop laconique. Et c’est justement langue est courant. Le vocabulaire est précis,
parce qu’on ne la comprend pas qu’on lit néces- adéquat, et les termes difficiles sont expliqués ou
sairement la suite du texte, qui éclaire tout… La reformulés. L’explication est compréhensible par
construction de ce texte explicatif est donc habile. un public ordinaire ;
S’exprimer à l’oral
DONNER blement de la date de sa prestation. Les prestations
DES EXPLICATIONS p. 166 sont programmées sur plusieurs séances, consécu-
tives ou non. On rappelle aux élèves que le temps
Réponses aux questions imparti pour chaque prestation est de l’ordre de
1. Il y a des jours et des nuits « parce que la Terre, trois minutes ; il faut donc que la prestation ait été
qui est ronde, tourne sur elle-même comme une préparée de manière réfléchie pour être bien effec-
toupie. Le soleil éclaire la partie qui se trouve en face tuée. Le jour de sa prestation, l’élève peut apporter
de lui. » (l. 4-6). La conjonction annonçant la cause un papier où il a pris des notes et s’y référer de
est « parce que ». temps en temps, mais il ne lira pas, bien sûr, un
texte qu’il aurait écrit, ou un mode d’emploi.
2. Le mot « planète » (l. 11) est précisé par Évaluation. On s’appuie en priorité sur les critères
l’expression « c’est-à-dire une boule de roches pas suivants :
très chaude ».
– l’aptitude à communiquer oralement : la voix est
3. Comme comparaisons qui aident à com- nette (bonne articulation) et audible (puissance
prendre, on peut relever : « comme une toupie » suffisante). Le débit (ou rythme) est agréable, sans
(l. 5), « comme une mouche autour d’une bougie ou trop d’hésitations. Le regard est porté vers ceux
d’une grosse lampe » (l. 7-8), « comme une étoile » qui regardent et écoutent ;
(l. 12). – l’aptitude à s’exprimer : les phrases sont correc-
tement construites (les phrases inachevées sont
Corrigé des exercices rares). Le registre de langue est courant. Le
1. et 2. Modalités. Les exercices seront effectués vocabulaire est varié, précis, adéquat ;
de préférence individuellement. On peut laisser le – l’intérêt de la prestation. On a bien compris le
choix aux élèves entre l’un ou l’autre exercice, les déroulement du jeu (exercice 1) ou le fonctionne-
aptitudes mises en jeu et le but de ces exercices ment de l’objet (exercice 2). Les conseils donnés
étant les mêmes. Chaque élève est informé préala- sont judicieux.
Réponses aux questions 7. On peut dire que ce texte est explicatif pour
plusieurs raisons. Il y a d’abord son but : nous
1. Il s’agit du XVII siècle. On comprend, grâce au
e
faire comprendre comment se passe l’éducation
contexte, que l’expression « À cette époque » se
réfère à ce siècle : à la ligne 2 figure précisément des princes au XVIIe siècle ; et pour cela l’auteur
l’indication « Au XVIIe siècle » ; on cite le Dauphin donne de nombreuses informations. Les précisions
(l. 6), la Cour (l. 9), et surtout Louis XIV (l. 15) qui et les exemples sont introduits par deux points
sont des indices nous faisant remonter au (l. 16 entre autres). Des connecteurs logiques font
XVIIe siècle. apparaître les liens de cause et de conséquence,
par exemple « car il existe une ménagerie dans le
2. Les enfants qui se trouvent au château de parc » (l. 10-11). Parfois il n’y a pas de connecteurs,
Versailles à cette époque bénéficient de nombreux mais les liens sont là, implicites : les enfants
enseignements. Ils apprennent « les bonnes
« apprennent l’art de la guerre. Ils doivent savoir
manières » et « comment marcher avec élégance »
comment diriger une armée sur un champ de bataille »
(l. 7-8). Ils ont des cours de danse et de musique
(l. 18-19). De nombreuses phrases sont à la voix
(l. 8), ils apprennent les sciences naturelles, avec
passive afin de mettre en valeur, en fonction
l’observation d’animaux grâce à une ménagerie
de sujet du verbe, l’objet le plus important :
dans le parc (l. 9-11). Ils apprennent aussi
« l’histoire, la géographie et les mathématiques » « une petite imprimerie est installée au château dans
(l. 12). Ils reçoivent des cours de religion (l. 12-13). ce but » (l. 16-17).
On leur apprend de plus les langues étrangères 8. Modalités. On donnera éventuellement une
(l. 15) et on leur donne également un enseigne- indication de longueur, en fonction des possibilités
ment technique, par exemple l’imprimerie (l. 16). de la classe concernée. On peut préciser que les
Enfin et surtout, ils « apprennent l’art de la guerre » destinataires du texte sont soit des adultes non
(l. 18). spécialistes, soit des camarades de classe.
3. Ces enfants n’ont pas beaucoup de temps libre Évaluation. On prend essentiellement en compte
parce que « leur emploi du temps est très chargé » les points suivants :
(l. 5). – l’énonciation : le texte est rédigé avec le présent
comme temps de base. Le « je » peut apparaître
4. Les enfants peuvent observer toutes sortes
au cours du texte ;
d’animaux « car il existe une ménagerie dans
– la maîtrise de la langue : la construction des
le parc » (l. 10-11). « car » est une conjonction de
coordination. phrases est correcte. Il y a au moins une proposi-
tion de cause (soulignée en bleu) et une phrase à
5. Phrases réécrites en une seule : Surtout les petits la voix passive (soulignée en vert). L’orthographe
princes, même très jeunes, apprennent l’art de la est convenable. Le registre de langue est courant,
guerre parce qu’ils doivent savoir comment diriger le vocabulaire varié et précis. On valorise les textes
une armée sur un champ de bataille. qui témoignent d’un emploi maîtrisé de verbes à
6. Cette phrase est à la voix passive. Elle devient, à la voix passive ou pronominale ;
la voix active : Des précepteurs dispensent l’éducation. – l’intérêt de l’explication : les enseignements sont
La phrase à la voix passive insiste sur l’éducation, car précisés et les raisons judicieuses. L’explication est
le mot éducation est en tête de phrase, en position compréhensible par des camarades ou des adultes
de thème et non de propos, ce qui le valorise. non spécialistes.
EXEMPLE 1
1 2 3 4 5
LECTURE IMAGE LANGUE LECTURE IMAGE EXPRESSION EXPRESSION
La structure L’expression + TEXTE ÉCRITE ÉCRITE
de la Terre, de la cause et de Le Tricheur à l’as Écrire un texte suite séance 4 :
Semaine 1
p. 152 la conséquence, de trèfle, p. 154 explicatif, p. 164, fin brouillon,
leçon 24, p. 352 ex. 6, p. 165 : mise au propre,
préparation, ramassage des
début brouillon copies
6 7 8 9
LANGUE LANGUE LECTURE TEXTE Suite séances 4
Le vocabulaire Le texte + IMAGE et 5 : compte
Semaine 2 de l’explication, explicatif, L’Avenir de rendu et
leçon 5, p. 290 leçon 35, p. 382, la Terre, p. 158 correction
§ 4 surtout de l’ex. 6,
p. 165
10 11 12 13 14
LANGUE LECTURE TEXTE Évaluation des LANGUE Compte rendu
Les textes (2) : + IMAGE connaissances : Révision et correction
Semaine 3
mots de reprise Mirage, p. 161 bilan de des leçons 24, du bilan
et de liaison, + LANGUE : la séquence, 5, 35, 27
leçon 27, p. 360 fin leçon 27 p. 167
EXEMPLE 2
1 2 3 4
L’expression Le Tricheur à l’as Écrire un texte Donner des
de la cause et de trèfle, p. 154 explicatif, p. 164, explications, p. 166,
de la conséquence, ex. 4 ou 5, p. 165, ex. 1 ou 2, p. 166,
Semaine 1
leçon 24, p. 352 préparation, mise en route,
brouillon à finir indication à chaque
pour séance 7 élève de la date de
sa prestation
5 6 7 8
Les textes (1) : Ce qui te fait peur, Suite de la séance 3 : Suite séance 4 :
Semaine 2 progressions p. 156 fin brouillon, mise au 6 élèves
thématiques, Contes et nouvelles, propre, ramassage + LANGUE : suite
leçon 26, p. 358 p. 156 des copies leçon 26
9 10 11 12
Le texte explicatif, L’Avenir de la Terre, Suite séances 3 et 7 : Suite des séances 4,
leçon 35, p. 382 p. 158 compte rendu et 8 et 11 :
Semaine 3 correction des ex. 4 6 autres élèves
ou 5, p. 165 + LANGUE :
+ ORAL, suite séances suite leçon 35
4, 8 : 4 autres élèves
13 14 15 16
Révision des leçons Évaluation des Lecture cursive : Compte rendu et
24, 26, 35 connaissances : Entretiens avec Jules correction du bilan
Semaine 4 bilan de la séquence, Verne, p. 162 + ORAL : les 4 élèves
p. 167 + ORAL, suite séances restants
4, 8, 11, 12 : 6 autres
élèves
3/ a. Ce que dit le narrateur forme des récitatifs 8. Miss Wentworth a pu se remettre du naufrage
(courts textes) qui figurent dans des cartouches : grâce aux officiers, à leur prévenance et à leur
petits rectangles situés le plus souvent en haut de la galanterie, comme elle nous l’apprend elle-même
vignette, et qu’aucun appendice ne relie à un per- (vignette 11).
sonnage. Les paroles des personnages figurent 9. Ces deux planches présentent plusieurs
dans des bulles, chaque bulle est reliée au person- intérêts pour l’histoire racontée. On apprend
nage locuteur par un appendice. qu’une jeune femme a fait naufrage, et qu’elle a été
b. Le narrateur présente Pit et Cobbett, dans un recueillie par des officiers anglais, avec trois autres
récitatif placé au-dessus des personnages : cela personnages. Le texte révèle qu’elle trouve ces
forme le contenu de la vignette 7. officiers prévenants et galants, et le dessin montre
4. La première vignette de la deuxième planche qu’elle est ravissante. Cet extrait de bande dessinée
permet de confirmer le lieu de l’histoire : les présente aussi le caractère de quatre personnages :
personnages se trouvent à bord d’un grand bateau le lieutenant Smith, taciturne, Sheldon, malade, et
à voiles, en pleine mer. L’endroit où nous les Pit et Cobbett, « vulgaires marchands enrichis »
voyons réunis à table, est donc la grande salle à (vignette 7). La vignette 9 nous apprend qu’il
manger à l’intérieur de ce bateau. existe une certaine animosité entre le commandant
Forester et Barton Wonk qui vient d’être recueilli.
5. Plusieurs indices permettent de dire que la Ce document nous apprend que l’action se passe
scène se passe au XVIIIe siècle. Le bateau à voiles dans un lieu clos (le bateau, loin de tout sur les
situe la scène dans le passé ; les bateaux à voiles mers), que les personnages se répartissent en deux
qui subsistent de nos jours ne sont que des catégories : ceux du bateau, les naufragés
survivances, des témoignages. Les costumes recueillis, et qu’il n’y a qu’une seule femme. Enfin
constituent le principal indice qui permet de situer ces deux planches offrent également un intérêt
cette scène dans le temps. Les officiers portent des documentaire : elles nous font assister à un repas
uniformes à larges revers blancs et boutonnés, sur d’officiers en présence du commandant à bord
des gilets également boutonnés, avec des jabots d’un navire du XVIIIe siècle, et nous en révèlent les
autour du cou. C’est l’uniforme porté par les coutumes.
12. La narratrice a besoin de recevoir des explica- Le principal sujet de ce récit est précisément
tions car elle est face à des faits qu’elle ne com- l’obtention d’explications : la jeune anthropologue,
prend pas. Quand elle est cette enfant de treize ans qui est ici en position de détective, va-t-elle avoir
qui affronte un nouveau monde, elle ne dispose suffisamment d’informations pour comprendre le
pas d’informations suffisantes et adaptées pour cas dont elle s’occupe ? La forme du texte (une
l’appréhender. Elle a envie de comprendre ce qui interview) et le thème traité (le trafic d’animaux,
l’entoure et qu’elle n’a jamais vu, et dont on ne lui d’espèces rares) éveilleront l’intérêt des élèves.
a certainement jamais parlé : le fonctionnement On pourra entre autres développer l’étude du
d’un bus, la présence et l’utilité d’une ligne vocabulaire : les noms de profession venant du grec,
blanche sur la route, une ville éclairée la nuit… et particulièrement avec le suffixe -ogue (archéo-
La narratrice a aussi besoin de donner des explica- logue, astrologue, ethnologue, géologue,
tions pour que le lecteur comprenne la situation :
graphologue, psychologue, sociologue…).
« Ma main chercha mon cœur […] car c’était la pre-
mière fois que je montais dans un véhicule » (l. 5-6).
Réponses aux questions
L’ignorance, la naïveté d’Assèze seraient incom-
préhensibles sans de telles explications. 1. Temperance Brennan, anthropologue judi-
ciaire américaine, interroge Hershey Zamzov, res-
13. Cette page dévoile les conditions de vie d’As- ponsable du service de protection de la nature
sèze de sa naissance jusqu’à ses treize ans. Le lec-
dans un État américain.
teur comprend que, pendant toute son enfance, la
jeune fille a vécu loin de la civilisation technique et 2. L’anthropologue mène une enquête sur un
mécanique, loin d’une grande ville. Il comprend sujet dont elle ignore presque tout : le braconnage
aussi qu’elle a reçu peu d’instruction, elle n’a pas d’animaux rares. Elle est donc à la recherche d’in-
dû bénéficier de médias ou d’images (livres, jour- formations, d’où ses questions, courtes et précises.
naux, télévision…) suffisants pour pouvoir s’ouvrir Zamzov est un spécialiste dans ce domaine, il peut
sur le monde. donc apporter les informations demandées, révéler
les raisons de ce qui se passe ; il donne donc des
14. Cet exercice sera effectué de préférence à
réponses complètes et détaillées.
l’écrit. Il consiste à imaginer une suite au récit étu-
dié : on demande aux élèves de se reporter à la 3/ a. Ce que dit Zamzov est logique : il connaît
page 146 du manuel où ils trouveront des conseils des faits précis et donne les raisons des trafics ; dans
Pour traiter l’objectif « Raconter pour expliquer », 7. L’expression « avoir le dernier mot » signifie au
nous proposons deux textes : un court et un long ; on sens figuré l’emporter finalement dans une discus-
pourra ainsi choisir en fonction des capacités et des sion, une querelle, avoir raison sur les autres. Mais
nécessités. Les deux textes proposés sont intégraux ici cette expression est à prendre au sens propre :
et ont trait à l’imaginaire. Écho doit parler après les autres, c’est elle qui devra
Le présent récit se rapporte à la mythologie prononcer le dernier mot, non qu’elle ait raison,
mais parce qu’elle est privée du droit de parler la
grecque, il explique ce qu’est un écho, pourquoi on a
première.
appelé ainsi ce phénomène acoustique, et, ce fai-
sant, il explique aussi le passage du nom propre 8. Les deux points annoncent ici une consé-
Écho au nom commun écho (la question 12 permet quence : on pourrait dire « ne plus jamais parler la
de traiter d’autres exemples du même fait linguis- première, par conséquent elle devrait à l’avenir se
tique). Ce texte permet donc aux élèves d’accroître contenter d’avoir le dernier mot ».
leur vocabulaire, de comprendre un fait linguistique,
9. On pourrait remplacer l’expression « C’est ainsi
d’enrichir leurs connaissances culturelles sur
que » (l. 11) par donc. Cette expression introduit
l’Antiquité. Il est surtout un exemple clair de combi-
une conséquence.
naison entre narration et explication : l’auteur nous
raconte l’histoire de la nymphe Écho pour nous faire 10. Oui, il y a un écho dans le texte : à la ligne 15.
comprendre pourquoi c’est le nom écho qui désigne Le texte joue avec le sens même du mot écho
ce phénomène acoustique consistant en la répétition puisque le mot « entendues » (qui apparaît à la
d’un son par réflexion sur une paroi. ligne 14) est repris juste après (à la ligne 15).
Réponses aux questions façon de nager qu’il a très bien connue, dont il était
même un expert.
1. Dantès doit affronter plusieurs dangers. Il doit
d’abord éviter de se faire remarquer par les deux fos- 6. Dantès évite les îles de Ratonneau et Pom-
soyeurs qui ont jeté le sac à la mer car en tombant mègue parce qu’elles « sont habitées » (l. 16-17). Il
enfermé dans ce sac il a poussé un cri : « Il lui sembla veut en effet passer inaperçu le plus longtemps
que ces deux ombres se penchaient sur la mer avec possible.
inquiétude » (l. 8). Il lui faut ensuite nager longtemps
7. Il est particulièrement difficile pour Dantès de
sous l’eau pour ne pas se faire repérer, au risque de
s’orienter parce qu’il fait nuit, une nuit de plus en
se noyer : « Dantès plongea donc de nouveau, et fit un
plus sombre : « la nuit qui s’épaississait à chaque
trajet assez long entre deux eaux » (l. 10-11). Un autre
instant » (l. 21).
danger vient de l’obscurité : comment s’orienter en
nageant dans la nuit ? En effet, le soir fait place à une 8. Le narrateur donne toutes ces explications
nuit de plus en plus sombre : « mais comment trouver pour que le lecteur comprenne mieux la situation
ces îles au milieu de la nuit qui s’épaississait à chaque de Dantès. Celle-ci est en effet complexe, et extrê-
instant autour de lui ? » (l. 20-22). Un dernier danger mement dangereuse. En donnant toutes ces expli-
est constitué par la distance qui le sépare des îles à cations, le narrateur prouve que Dantès pense à
atteindre : « les îles de Tiboulen et de Lemaire sont à tout, qu’il a de grandes qualités physiques, qu’il est
une lieue du château d’If » (l. 18-19). un véritable héros.
2/ a. Si Dantès plonge une deuxième fois, après 9. Ce passage met en valeur les qualités de Dantès.
avoir repris sa respiration, c’est pour échapper aux Celui-ci s’affronte seul aux éléments (l’eau, la nuit).
regards. La proposition qui l’indique est « car la pre- Il est un excellent nageur, un homme d’une force
mière précaution qu’il devait prendre était d’éviter les et d’une résistance peu communes. Il est intelligent
regards » (l. 2). et réfléchi car même dans une situation très dange-
b. Cette proposition exprime une cause. Elle est reuse, il ne perd pas ses moyens et analyse parfaite-
coordonnée à la précédente, puisque la conjonc- ment les différents dangers. Il est par-dessus tout
tion car est une conjonction de coordination. courageux, il fait preuve tout au long de ce passage
d’un courage exceptionnel.
3. Le connecteur « en effet » appartient à la classe
des adverbes (c’est plus exactement une locution 10. Évaluation. On prend surtout en compte les
adverbiale), et le connecteur « donc » appartient critères suivants :
à la classe des conjonctions de coordination. Ils – l’énonciation : le récit est entièrement soit à la
expriment tous les deux une conséquence. première soit à la troisième personne. Le temps de
base est soit le présent soit le passé (de préfé-
4. Dantès plonge une troisième fois (l. 10) car il a
rence) ; les temps verbaux sont employés en
cru apercevoir « sur la roche la plus haute […] deux
conséquence ;
ombres » (6-7). Il craint donc que des gens le
– l’organisation du récit : les éléments de l’histoire
remarquent.
sont précisés (personnages, cadre spatio-tempo-
5. Il est aisé pour Dantès de nager entre deux rel, action). le récit intègre narration, explication,
eaux car il a souvent nagé ainsi auparavant, quand éventuellement des passages dialogués ;
il était plus jeune. On l’admirait même pour cette – la qualité de la langue : les phrases sont correcte-
prouesse : il « attirait d’ordinaire autour de lui […] de ment construites et la ponctuation bien utilisée.
nombreux admirateurs » (l. 11-12). Et ceux-ci L’orthographe est convenable ;
« l’avaient proclamé bien souvent le plus habile – l’effet produit : le lecteur a bien compris la situa-
nageur de Marseille » (l. 13). Il retrouve donc une tion et le déroulement des événements.
EXEMPLE 1
1 2 3 4 5
LANGUE LECTURE EXPRESSION EXPRESSION LECTURE
L’expression de la Le gitan et la ÉCRITE ÉCRITE Un écho, p. 178
cause et de la pleine lune, Ex. 19, p. 181 Suite séance 3 : LANGUE
Semaine 1 conséquence, p. 179 ou 8 p. 185 fin brouillon, leçon 24, fin
leçon 24, p. 352 Préparation, mise au propre,
début brouillon ramassage des
copies
6 7 8 9
Évaluation des EXPRESSION LECTURE Compte rendu
connaissances : ÉCRITE Le Nautilus, et correction
bilan de Suite séances 3 p. 182 du bilan
Semaine 2 la séquence, et 4 : compte LANGUE
p. 187 rendu et Révision leçon 24
correction de
l’ex. 19, p. 181
ou 8, p. 185
EXEMPLE 2
1 2 3 4
L’expression de la HMS, Les naufragés Rendre compte Raconter en donnant
cause et de la de la Miranda, p. 170 d’une visite, p. 186 des explications,
conséquence, Préparation, p. 183, ex. 2 ou 3
Semaine 1 leçon 24, p. 352 indication à chaque ou 4, p. 184 :
élève de la date préparation,
de sa prestation brouillon à finir
pour séance 8
5 6 7 8
Suite séance 1 : Première fois, p. 172 Suite séance 3 : Suite séance 4 : mise
Semaine 2
ex. pp. 354-355 6 élèves au propre, ramassage
des copies
9 10 11 12
Le vocabulaire de Marché noir, p. 174 Suite séances 3 et 7 : Compte rendu et
l’explication, 6 autres élèves correction de l’ex.
Semaine 3
leçon 5, p. 290 2 ou 3 ou 4, p. 184
+ suite séance 11 :
4 autres élèves
13 14 15 16
Révision des leçons Évaluation des Suite des séances 3, Compte rendu et
Semaine 4 24 et 5 connaissances : 7, 11, 12 : correction du bilan
bilan de la séquence, 6 autres élèves + suite séance 15 :
p. 187 les 4 élèves restants
3/ a. Pour ne pas construire de château et de parc Ce texte, court mais dense, se prête particulière-
dans la campagne de Versailles, le jardinier Le Vau ment bien à une étude analytique et approfondie.
dit que le terrain est inadapté : « La campagne de On peut l’expliquer brièvement en mettant l’accent
Versailles est désespérément plate. » (l. 9-11). sur l’organisation des arguments, ce qui a été notre
b. L’architecte Le Nôtre dit également que le choix ici. Il serait judicieux de coupler son étude
terrain est inadapté, il y a de l’eau stagnante avec celle du texte qui le précède, court lui aussi.
partout : « Et le sol est un cloaque. Sur les collines, il Si l’on désire étoffer le questionnaire, on peut
y a les arbres, mais là, partout, ce ne sont que ajouter des questions de vocabulaire. L’étude de
marais. » (l. 12-15). certains mots, notamment abstraits, donnera aux
élèves de bons éléments pour réfléchir et argumenter :
4. Le roi admet que le terrain présente des diffi-
profusion (l. 1), attrait (l. 2), préliminaire (l. 4),
cultés, mais il déclare que « la nature se plie comme
oisif (l. 10), contrée (l. 17).
les hommes », c’est-à-dire qu’à force de travail et de
patience, on peut transformer un terrain, le façon-
ner, le forcer à être comme on veut. D’après le roi,
Réponses aux questions
on peut aussi faire des hommes des êtres soumis. 1/ a. Le point commun entre les plantes et les
On comprend que la principale raison du roi pour étoiles, c’est leur grand nombre. Les plantes
construire le château et le parc, c’est tout simple- « semblent avoir été semées avec profusion sur la terre
Le présent extrait permet aux élèves d’aborder 6. Baytar souhaite apprendre à Galshan les tradi-
l’argumentation dans une de ses configurations les tions des bergers, les savoirs qu’on se transmet en
plus fréquentes et les plus simples : la confrontation famille, tout ce qu’on n’apprend pas à l’école, par
d’idées au cours d’un dialogue. Dans ce récit de exemple savoir faire voler un aigle.
Xavier-Laurent Petit, le cadre spatio-temporel est 7. On choisira, parmi celles-ci, deux raisons
éloigné de celui des élèves mais le sujet est on ne données par l’inspecteur pour envoyer Galshan au
peut plus proche d’eux : pourquoi aller au collège ? collège.
Le texte permet non seulement de découvrir l’argu- – On n’est plus au Moyen Âge, il faut avoir des
mentation dialoguée, d’étudier l’échange d’argu- connaissances actuelles ; il faut que les « jeunes de
ments, mais il offre aussi aux élèves l’occasion de l’âge de Galshan puissent devenir ingénieurs, méde-
dire ce qu’ils pensent sur un sujet qui est le référent cins, informaticiens » (l. 37-39).
immédiatement commun à tous ; c’est principale- – Galshan perd du temps en apprenant ces
ment pour cette raison que les trois exercices d’ex- « vieilleries » : « Elle perd un temps précieux avec ces
pression accompagnant ce texte font porter le travail sottises ! » (l. 43-44).
sur l’expression argumentée d’un avis personnel. – C’est maintenant qu’elle doit aller au collège, on
apprend bien mieux quand on est jeune : « C’est
Réponses aux questions maintenant, c’est à son âge qu’elle doit apprendre ! »
(l. 45-46).
1. Au début, les deux personnages qui dialoguent
sont Ryham, un jeune homme, et son père, Baytar. 8. La conjonction de coordination exprimant
Ce dialogue s’étend de la ligne 4 à la ligne 34. À la l’opposition, que l’inspecteur emploie trois fois, est
fin, le dialogue se passe essentiellement entre mais : on la trouve aux lignes 36, 41, 51. L’inspec-
Ryham et l’inspecteur Dshjuguwaa : ce dialogue va teur s’oppose vivement à Baytar car il sait que le
de la ligne 16 à la ligne 59. vieil homme ne cédera pas facilement. L’inspecteur
Parmi les textes de critique sociale du XVIIIe siècle, 4. C’est à l’occasion du quatrième anniversaire de
le document Accompagnement des programmes son arrivée sur l’île que Robinson se livre à ces
de 5e et 4e conseille, pour la classe de 4e, la lecture réflexions : « j’arrivai à la fin de la quatrième année
d’extraits de Robinson Crusoé. De plus, une telle de mon séjour sur l’île » (l. 1-2).
lecture assure le lien avec le programme d’histoire.
5. Les conjonctions « mais » apparaissent aux
Cet extrait du chef-d’œuvre de Defoë permet d’at-
lignes 10, 12, 16. Elles servent ici à opposer ce que
teindre ici ces objectifs prioritaires : apport culturel,
pourrait posséder Robinson et ce dont il a effective-
initiation à l’argumentation. Il donne une idée juste
ment besoin : « j’aurais pu amasser des magasins de
de ce chef-d’œuvre, qu’on réduit trop souvent à un
blé mais […] je n’en faisais pas croître plus qu’il ne
roman d’aventures, alors que sa richesse en fait
m’en fallait. » (l. 9-11). Ou : « je pouvais avoir des
aussi un roman de formation, une œuvre de
tortues à discrétion mais il me suffisait d’en prendre
réflexion sur le siècle en question et sur la civilisa-
une de temps en temps » (l. 11-12). Et aussi :
tion en général. Dans cette optique, l’extrait retenu
« J’avais assez de merrain pour construire une flotte
offre de nombreux sujets de réflexion, d’où le
entière […]. Mais les choses dont je pouvais faire
nombre d’exercices proposés à la suite de l’étude. On
usage étaient les seules qui eussent de la valeur à mes
axera surtout cette réflexion sur la valeur des
yeux » (l. 13-17).
choses, leur valeur relative selon les époques et les
situations : dans l’histoire ici racontée, la semence 6. Dans la vie, aux yeux de Robinson, le superflu
est plus précieuse que l’argent… est inutile. Tout ce qui ne correspond pas à un
usage modéré des biens, tout ce qui relève de
Réponses aux questions l’abondance, voire du gaspillage, est condamné
par Robinson. N’est utile, pour lui, que ce dont on
1. Robinson emploie des mots comme « ferveur »,
a l’usage. Il s’agit de subvenir à ses besoins, et non
« consolation » (l. 3), « féliciter » (l. 4), montrant
pas d’accumuler. Il en est ainsi de la nourriture, des
ainsi qu’il est satisfait de sa vie sur son île. Cette
provisions, des matériaux de construction. Robin-
satisfaction s’explique par les raisons suivantes :
son résume ainsi les domaines où il se contente
– « une puissante barrière me garantissait des vices
seulement de ce qui est utile : « ma nourriture et
du siècle » (l. 4-5) ;
mon entretien » (l. 18).
– « Je n’avais rien à convoiter, parce que je possédais
tout ce dont j’avais besoin. » (l. 5-6) ; 7. La seule raison qui, pour Robinson, justifie le
– « J’étais le seigneur du lieu […] aucun rival ne m’y fait de posséder un peu plus que ce dont on a
disputait la souveraineté. » (l. 6-9). besoin, c’est l’aide portée aux autres. Quand on
Robinson est donc satisfait de sa vie sur l’île parce dispose d’un excédent, d’un surplus, on peut don-
qu’il s’y trouve éloigné des mauvais aspects de la ner quelque chose aux nécessiteux. Le superflu ne
civilisation (attrait des richesses, violences et trouve donc grâce, aux yeux de Robinson, que s’il
guerres…) ; il y dispose de tout ce qu’il faut pour est donné à ceux qui ont des besoins. Seule la
vivre et il y jouit d’une entière liberté. « libéralité » (l. 21), c’est-à-dire la générosité envers
les autres, peut justifier que l’on possède plus de
2. Robinson se définit comme « le seigneur du lieu »
biens qu’il n’en faut pour vivre.
(l. 6). Il signifie ainsi qu’il règne sur son île, et qu’il
le fait de manière absolue car il est seul. Ici le mot 8. À l’argent, Robinson préfère des objets simples,
« seigneur » a son sens féodal de propriétaire, pos- des plaisirs simples : « quelques pipes à fumer », « du
sesseur de terre. Tout appartient à Robinson et ce tabac », « un petit moulin à moudre [son] blé » ou
dernier en éprouve un sentiment de puissance, de « autant de semence de carottes qu’on en a pour six
3/ a. Dans ce passage, c’est le verbe « serait » qui 9. Voltaire nous invite à réfléchir ici sur les conte-
est au mode conditionnel. La mère de Jeannot nus de l’éducation, pas tellement sur ses
emploie ici le conditionnel pour s’exprimer avec méthodes. Le père et la mère de Jeannot suggèrent
prudence et politesse. dans ce passage la géographie, l’histoire, l’astrono-
b. La mère de Jeannot propose que son fils mie, la géométrie. Ce sont des disciplines utiles et
apprenne un peu d’histoire, mais elle n’impose pas intéressantes, mais elles sont critiquées voire reje-
son avis. tées par le gouverneur et par l’écrivain célèbre. Ces
disciplines au départ dignes d’intérêt sont elles
4. La discussion porte sur la géographie (l. 1-7), mêmes critiquées quand elles deviennent des
l’astronomie (l. 9-13), l’histoire (l. 23-29), la géo- accumulations de connaissances (l. 27-29, par
métrie (l. 31-37). exemple). Voltaire souhaite un enseignement utile
5. Pour le gouverneur et l’écrivain, l’étude de ces et raisonnable.
quatre domaines est inutile. Jeannot peut voyager 10. Voltaire se moque ici des personnes qui criti-
sans connaître la géographie car il peut trouver quent tout, et veulent remplacer un enseignement
dans un calendrier tous les renseignements néces- privilégiant l’acquisition de connaissances par des
saires au déroulement de son voyage. Quant à activités certes agréables mais superficielles, peu
l’histoire, il est inutile de s’encombrer l’esprit des utiles. On dirait, avec le vocabulaire d’aujourd’hui,
« fables convenues » du passé (l. 26). De plus le que Voltaire se moque des intellectuels ou des
gouverneur affirme : « on étouffe l’esprit des enfants pédagogues qui oublient le sens des réalités. Ils
sous un amas de connaissances inutiles » (l. 30-31). voient l’agrément de certaines connaissances (ici,
Pour ce qui concerne la géométrie, la critique du la danse), mais ne pensent pas qu’il en est d’autres
gouverneur est un peu différente. Cette science bien plus nécessaires. Voltaire se moque aussi des
n’est pas à enseigner car elle apparaît trop subtile ; flatteurs qui font croire que ce n’est pas la peine de
elle a en effet « pour objet des surfaces, des lignes travailler pour apprendre.
et des points, qui n’existent pas dans la nature »
11/ a. Les objets situés au premier plan sont sur-
(l. 33-34). Elle est donc trop abstraite.
tout des livres, des cartes, une mappemonde.
6. Selon l’ami, il faut apprendre « à être aimable » b. Les personnages sont réunis pour s’occuper de
(l. 17), ou, en d’autres termes, « les moyens de plaire » l’éducation du jeune enfant qui est assis, et qui est
(l. 17-18). Cela signifie que Jeannot devrait le jeune roi Louis XV. Ces personnages sont des
S’exprimer à l’oral
DIALOGUER POUR b. Pour mieux faire comprendre cet argument, il
ARGUMENTER p. 212 prend l’exemple de la plus grande de ses statues,
le guerrier Masaï : grâce à sa dimension, cette
Réponses aux questions statue peut être vue par tout le monde en même
1. Non, le sculpteur n’est pas fier de son œuvre. Il temps : « Comme cela, toute la classe peut le voir en
justifie sa position en disant qu’il est « dangereux même temps. » (l. 24).
d’être fier » (l. 6). Par rapport à son œuvre, il est 5. L’image en question montre des sculptures
« simplement content » (l. 6). d’Ousmane Sow, exposées sur le pont des Arts, à
2. Ousmane Sow ne préfère aucune de ses Paris. Cet exemple suffit pour montrer que les
œuvres. Pour justifier cet avis, il précise qu’il « les œuvres de Sow sont de dimensions importantes :
aime toutes » et qu’il « aime beaucoup tourner elles semblent aussi grandes que les bâtiments
autour d’elles » (l. 11-12). situés au deuxième plan.
S’exprimer à l’écrit
FORMULER UN AVIS p. 214 tion avec ses proches : « je lis, je pense à eux, je
perçois leur message au fil des pages » (l. 17).
Réponses aux questions
3. La conjonction commençant la troisième
1. Isabelle Autissier donne son avis sur l’activité de
phrase est « car » (l. 6). Elle indique un lien de
lecture. Cet avis est très favorable : « J’ai toujours
aimé lire » (l. 1), « lire […], c’est s’ouvrir au monde cause.
et se donner des armes pour mieux le comprendre » 4. Les deux idées qui s’opposent dans la troisième
(l. 8-9). phrase sont d’une part « refuser le monde et se
2. La navigatrice aime lire sur son bateau car pen- réfugier dans sa tour de papier » (l. 6) et d’autre part
dant qu’elle lit, elle peut se « relaxer, retourner « aller à la rencontre d’autres pensées, d’autres
quelques minutes sur la terre, vivre ailleurs » (l. 4-5). regards et d’autres sensibilités, c’est s’ouvrir au
La lecture lui permet de s’évader pour un moment monde et se donner des armes pour mieux se
hors des limites de son bateau. Par ailleurs, lire sur comprendre » (l. 7-9). L’expression marquant cette
son bateau, c’est pour elle rester en communica- opposition est « au contraire » (l. 7).
2/ a. Les animaux se battent entre autres pour 5. D’après ce texte, les raisons des hommes pour
avoir un lieu pour vivre, c’est-à-dire « pour un terri- se faire la guerre ne sont pas les mêmes que celles
toire » (l. 6), et pour leurs petits : « pour protéger des animaux pour se battre. La phrase de transition
leurs nids et leurs petits » (l. 7). (l. 11-12) l’indique. L’auteur précise que les
b. La proposition subordonnée de cause indiquant hommes ne sont pas des animaux avec quelque
une des raisons est : « parce qu’ ils sont des chose « en plus » (l. 13-14), hommes et animaux
prédateurs » (l. 8). sont des êtres vivants complètement différents. On
ne peut donc pas comparer des hommes qui se
3. La phrase placée entre les deux grands para- font la guerre avec des animaux qui se battent.
graphes sert à passer de l’un à l’autre, elle sert de
transition. Elle permet d’opposer ce qui va être dit 6. Les principales différences entre hommes et
dans le deuxième paragraphe à ce qui a été dit animaux sont leur façon de vivre, la fonction du
dans le premier. langage et la nature du travail. Les hommes vivent
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LANGUE LECTURE EXPRESSION ÉCRITE
L’expression de L’expression de La campagne de Formuler un avis,
la cause et de la l’opposition : Versailles, p. 196 p. 214
Semaine 1 conséquence : leçon 25, p. 356 Les plantes, p. 197 Entraînement,
leçon 24, p. 352 ex. 1 et 4 p. 215
Préparation : ex. 5,
p. 215
début brouillon
5 6 7 8
EXPRESSION ÉCRITE LECTURE LANGUE LECTURE IMAGE
Suite de la séance 3 : Apprendre, p. 198 Le vocabulaire Bougez autrement !,
Semaine 2
fin brouillon, mise au de l’image : p. 194
propre, ramassage leçon 6, p. 292
des copies
9 10 11 12
EXPRESSION ÉCRITE Évaluation des LECTURE Compte rendu et
Semaine 3 Suite des séances 3 connaissances : Le chat et le chien, correction du bilan
et 4 : correction bilan de la séquence, p. 200
de l’ex. 5, p. 215 p. 217
EXEMPLE 2
6 7 8 9
Le mode J’étais le seigneur Compte rendu Suite séances 5
conditionnel : du lieu, p. 206 et correction et 8 :
Semaine 2 leçon 9, p. 302 de l’ex. 7 ou 8, 3 autres groupes
p. 216 + ORAL : de 2 élèves
2 groupes
de 2 élèves
10 11 12 13 14
Les homophonies Une guerre Mais Suite de la Suite des séances
verbales : sanglante, qu’apprendra-t-il séance 10 : 5, 8, 9, 13 :
leçon 38, p. 392, p. 208 donc ?, p. 210 exercices + 3 autres groupes
Semaine 3
ex. 4, 9, 15, dictée, p. 395 de 2 élèves
16…, + ORAL :
pp. 392-395 2 autres groupes
de 2 élèves
15 16 17 18
Révision des Évaluation des Suite des séances Compte rendu et
leçons 24, 25, 9 connaissances : 10 et 13 : correction
bilan de la compte rendu du bilan
Semaine 4 séquence, p. 217 et correction + ORAL :
de la dictée 2 autres groupes
+ ORAL : de 2 élèves
2 autres groupes
de 2 élèves
Le tableau de Mary Cassatt donne le ton de la papier à lettre blanc se détache sur la surface
séquence : il y sera question de l’échange de lettres bleue. La correspondance épistolaire apparaît ici
considéré comme activité importante, effectuée avec comme une activité sérieuse, importante : la jeune
sérieux. Ce tableau fournit aussi une indication sur femme est assise, calme ; elle est pensive, réfléchie ;
la portée de la séquence : au cours des siècles, la elle songe sans doute au contenu de la lettre
lettre a été, et de loin, l’activité écrite la plus prati- qu’elle vient d’écrire et à la personne à qui elle
quée ; même si elle est concurrencée fortement de la destine.
nos jours par d’autres techniques de communi-
2. On laisse quelques instants aux élèves pour
cation, il est judicieux d’en connaître l’histoire,
qu’ils puissent réfléchir à ce qu’ils vont dire, puis
l’impact, les possibilités.
on interroge un petit nombre d’entre eux. On
débouche notamment sur les considérations
Réponses aux questions
suivantes.
1. L’art de la correspondance est l’échange de Les lettres sont l’occasion de s’exprimer longue-
lettres pour le plaisir. Cet échange demande du ment et avec précision, pour, entre autres, racon-
temps pour rédiger les lettres qu’on envoie et pour ter des événements, expliquer quelque chose,
lire celles qu’on reçoit, pour penser à celui ou à exposer son point de vue, exprimer des senti-
celle à qui on s’adresse afin que chaque lettre soit ments. Les cartes postales ont l’avantage d’asso-
bien particulière, à soigner le contenu et le style cier immédiatement une image au texte qu’on
des lettres. envoie ; elles permettent d’écrire des textes
Dans le tableau reproduit, le peintre a mis en courts, souvent dans des situations définies : un
valeur cette activité. La personne qui envoie la anniversaire, une fête, un voyage. Les courriels ont
lettre est représentée en grand et de trois quarts, l’avantage de l’immédiateté. Ils sont reçus quasi-
en très légère plongée, pour qu’on puisse se ment au moment même où ils sont envoyés. Ils
rendre compte de l’application qu’elle met à sont particulièrement bien adaptés eux aussi aux
cacheter l’enveloppe. Cette enveloppe est au textes courts, donc pour des échanges d’informa-
centre de la composition. Sur le bureau, en bas, le tions peu développées.
EXEMPLE 1
1 2 3 4
LANGUE LECTURE EXPRESSION ÉCRITE EXPRESSION ÉCRITE
Les fonctions dans Les Caprices Écrire une lettre Suite séance 3 :
la phrase (2) : de la mode, p. 230 pour demander, ex. 2, p. 235,
Semaine 1 complément d’objet, p. 234 ; ex. 2, p. 235, fin brouillon
attribut du préparation, mise au propre,
complément d’objet, début brouillon ramassage des copies
leçon 21, p. 340
5 6 7 8
LANGUE LANGUE LANGUE LECTURE
Les phrases (1) : Les phrases (2) : Les phrases (2) : Le Pont d’Avignon,
Semaine 2 types, formes, les propositions, les propositions, p. 232
leçon 18, p. 328 leçon 19, p. 332, leçon 19, p. 332,
début suite
9 10 11 12
EXPRESSION ÉCRITE Évaluation LANGUE Compte rendu et
Suite séances 3 et 4 : des connaissances : Révision correction du bilan
Semaine 3 compte rendu et bilan de la séquence, des leçons 18 et 19
correction de l’ex. 2, p. 237 LECTURE CURSIVE
p. 235 Comme une bouteille
à la mer, p. 228
EXEMPLE 2
5 6 7 8 9
Les fonctions Lettre à Tolkien, Suite séance 3 : Suite séance 4 : Révision des
dans la phrase (1) : p. 224 mise au propre, 4 groupes leçons 18 et 20
Semaine 2 sujet, attribut du ramassage des de deux élèves
sujet, leçon 20, copies
p. 336
10 11 12 13
Les accords dans Comme une Suite séances 3 et Suite séances 4
la phrase : bouteille à la mer, 7 : compte rendu et 8 : 4 autres
Semaine 3 l’accord avec le p. 228 et correction de groupes de deux
sujet, leçon 41, l’ex. 9, p. 223 ou élèves
p. 400 ; exercices des ex. 3 ou 4,
p. 235
14 15 16 17 18
Suite séance 10 : Évaluation des Suite séance 14 : Suite séances 4, Compte rendu
exercices connaissances : correction 8, 13 : 4 autres et correction
+ dictée, p. 401 bilan de la de la dictée groupes de deux du bilan
Semaine 4 séquence, p. 237 + LECTURE élèves + EXPRESSION
CURSIVE : ORALE :
Une chose 2 derniers
importante, groupes de deux
p. 225 élèves
La séquence s’ouvre sur une image « fractale » : photographies d’un paysage, si l’on se fie à la
ce terme de fractal, difficile à définir de manière légende apparaissant en haut de la page 228. Elle
accessible dans son sens scientifique, nous le est de format carré et se compose de seize
prenons ici comme simplement synonyme de éléments eux aussi de forme carrée (ou presque),
fragmenté. Il s’agit de placer l’élève face à une disposés en quatre bandes de quatre éléments. La
réalité – une image – qui n’a qu’un rapport très loin- composition de l’ensemble est donc régulière,
tain avec le réel, et qui par ce décalage demande un parfaitement équilibrée. Dans chaque bande, les
effort d’interprétation. Celle-ci est affaire d’observa- éléments se ressemblent beaucoup : formes et
tion, et d’analyse de l’image présentée, mais aussi couleurs reviennent presque à l’identique.
de subjectivité. Il y a bien là une démarche similaire Chacun peut réagir comme il l’entend devant une
à celle que nous demande tout poème. telle image. On peut y voir des éléments de
montagnes, de neige et de nuages. Cette image
Réponse à la question est délibérément très soigneusement composée,
1. Cette image a été composée artificiellement à mais elle est loin du réel, elle nous interroge, elle
partir d’images qui étaient certainement des exige de nous un effort d’interprétation.
conclusion.
On n’hésitera pas à compléter le questionnaire
4. Le poète n’est pas du tout déçu par ce qu’il voit prévu en ajoutant notamment des questions portant
et entend, bien au contraire ; il est ravi. Certes il sur les aspects formels du texte : nombre et longueur
admet : « Ces travaux m’ont évidemment gêné dans des strophes, disposition des vers, nombre des syl-
mon ouvrage » (v. 25), mais il reconnaît, et c’est labes dans les vers, présence de rimes, comparaisons
bien le plus important, avoir fait ce jour-là une et métaphores, etc. On débouchera cependant assez
découverte fondamentale : « J’ai reconnu dans les vite sur le sens : les sentiments animant le poète
propos de ces quatre témoins / L’homme défini par et la notion d’hymne. On pourra esquisser des
l’énigme et l’amour du langage » (v. 27-28). Il a rapprochements avec les Romantiques sur le thème
compris que les hommes de tout pays, de toute de la nature comme réconfort : voir notamment la
nationalité, s’intéressent au langage, cherchent à première strophe du poème d’Alfred de Vigny
mieux communiquer. (p. 247 du manuel).
S’exprimer à l’écrit
ÉCRIRE UN POÈME p. 264 début des vers 6, 7 et 8, et « Maints », répété au
début des vers 9, 10 et 11. L’effet produit est
Réponses aux questions l’abondance, le mélange des contraires voire la
confusion : « Force gens noirs, blancs, roux, grisons »
1. Le poème de Paul Scarron est composé de vers
(v. 5). En écrivant ce poème, Scarron montre que
réguliers : ils comptent tous huit syllabes (ce sont
Paris est une grande ville où tout se mélange,
donc des octosyllabes) et sont réunis par des rimes
même les contraires, et où règne l’insécurité
organisées selon les dispositions habituelles, ici
comme le montre entre autres le vers « Des
rimes croisées, puis suivies, puis embrassées. Ces
vers sont répartis en quatre strophes : les deux pre- meurtres et des trahisons » (v. 7). Il condamne
mières sont des quatrains, les deux autres des ter- implicitement une telle ville, en prenant à parti le
cets ; cette organisation est celle des sonnets : ce lecteur : « Que vous en semble ? » (v. 14).
poème de Scarron est donc de forme fixe. Le 3. Séparés par plus de trois siècles, les deux
poème de Roland Busselen est lui écrit en vers libres : poètes portent avec les mêmes moyens une même
pas de rimes, et le mètre des vers est très variable. condamnation de la grande ville. Elle représente
2/ a. Roland Busselen utilise l’énumération (ou pour eux un monde inhumain, ou pour le moins un
accumulation) : le poème est constitué d’une monde duquel l’honnête homme est étonnam-
longue liste de nombres (ou de quantités) et d’élé- ment absent. On laisse aux élèves un temps de
ments disparates : hommes, réverbères, sel, réflexion afin qu’ils puissent déterminer leur préfé-
lunettes perdues, etc. L’effet ainsi produit est une rence entre ces deux poèmes et trouver un ou deux
impression d’abondance. À la fin s’opère un chan- arguments pour la justifier.
gement brutal : « et puis / et puis toi sans doute / et
moi parti » (v. 25-27). Ce changement est mis en Corrigé des exercices
valeur par une anaphore, à savoir la reprise de « et 1/ a. Le / jour / est / brû / lant / com / me un / fruit
puis » aux vers 25 et 26, et de « et » aux vers 25, 26 = octosyllabe
et 27. L’effet produit par ce changement est très b. Il / fait / noir, / en / fant /, vo / leur / d’é / tin /
net, c’est une rupture : ce surgissement de per- celles ! = décasyllabe
sonnes précises à la fin du poème rend toute l’énu- c. Le / vent / fai / sait / dan / ser / en / rond / tous /
mération précédente vaine, voire absurde. L’inten- les / sa / pins = alexandrin
tion du poète est ici de montrer que ce qui compte d. Au / be /, chè / re au / be, à / quand / vo / tre / re
dans la ville (et dans la vie), ce n’est pas la quantité / tour ? = décasyllabe
des choses, mais la qualité de la présence humaine, e. Le / Po / è / te est / sem / bla / ble au / prin / ce /
l’amitié ou l’amour. Le poète montre la pauvreté des / nu / ées = alexandrin
morale et spirituelle des grandes villes : « trop de f. La / fo / rêt / brû / le au / tour / de / nous = octo-
pipis / pas assez de pensées » (v. 8-9) ; c’est cette
syllabe
absence de réelle richesse qui l’a fait fuir : « et moi
parti / hors de cette ville où il n’y a pas grand-chose » 2/ a. Sans / bruit /, sous / le / mi / roir / des / lacs /
(v. 27-28). pro / fonds / et / calmes = 12 syllabes
Dans son Sonnet sur Paris, Scarron a également Sa / gran / de ai / le / l’en / traî / ne ain / si / qu’un
écrit à partir du principe de l’énumération (ou / lent / na / vire = 12 syllabes
accumulation). Cette énumération mêle des élé- b. « le miroir des lacs » : métaphore.
ments disparates (maisons, crottes, bâtiments, « pareil / À des neiges d’avril » : comparaison.
gens, chevaux…), et cet enchevêtrement est c. Allitérations en [s] dans les trois premiers vers :
accentué par les anaphores : « Des », répété au Sans, sous, profonds et, cygne, chasse, ses, glisse, ses.
S’exprimer à l’oral
DIRE UN POÈME p. 266 grande importance aux sonorités. Il joue sur la
répétition obsédante des mêmes sons qui évo-
Réponses aux questions quent une véritable « langueur monotone » (v. 5-6) :
par exemple, entre autres, dans la première
1. On pense à relever non seulement les mots
strophe, le [õ] de long, violons, le [o] de sanglots,
dont le sens est inconnu, mais aussi ceux dont
automne, monotone, dans la deuxième strophe le
la prononciation se révèle difficile, et ceux qui
[ã] de suffoquant, quand, ancien, le [] de heure,
cumulent les deux problèmes : « angélique »,
pleure, et dans la dernière strophe le [ε] de vais,
« tressaille », « langueur », « suffoquent »… On a de
mauvais et le [a] de deçà, delà, la.
toute façon recours au dictionnaire.
Les deux poèmes sont donc fondés sur des répéti-
2. Les deux poèmes ne sont pas du tout compo- tions, essentiellement des répétitions de sonorités
sés de la même façon. chez Verlaine, des répétitions de mots chez Hugo.
– Chanson, de Victor Hugo. Ce poème est com- Ce dernier emploie abondamment l’anaphore : le
posé en vers réguliers : ils ont le même mètre (des mot « pourquoi » revient à la même place dans les
octosyllabes), ils sont terminés par des rimes orga- vers 2, 3, 6, 8, 12, 14, 18 ; les mots « si vous »
nisées selon une disposition habituelle (rimes croi- reviennent également au début des vers, dans les
sées, ou alternées). Ces vers sont répartis en trois vers 1, 5, 7, 11, 13, 17. Des phrases interrogatives
strophes d’égale longueur (six vers). Le rythme est de même longueur et de même structure revien-
très régulier lui aussi : si l’on se fie à la ponctuation nent aux vers 2, 3, 6, 8, 12, 14, 18. Dès lors on
ou à la structure des phrases, on s’aperçoit que les comprend mieux les titres de ces deux poèmes,
pauses de la voix se font toutes à la fin des vers. Il qui comportent chacun le mot chanson. Le terme
n’y a qu’une exception, le vers 15 : le rythme de chanson désigne des poèmes très différents,
régulier est justement rompu quand il est question mais dont le point commun est d’accorder une
de la réaction physique du poète (le tressaille- grande importance aux vers courts et au rythme
ment, c’est-à-dire un frisson, voire un sursaut). (répétitions, refrains…). Par delà leurs différences
Quant au plaisir dû aux sonorités, il provient d’inspiration et de composition, les poèmes de
essentiellement des rimes. Hugo et de Verlaine se ressemblent sur ce point-là.
– Chanson d’automne, de Paul Verlaine. Les vers 3. Dans le poème de Hugo, celui qui s’exprime dit
sont réguliers, mais leur disposition sur la page est sa déception, son amertume d’être délaissé par
inhabituelle. Les vers de quatre syllabes s’ancrent celle qu’il aime : elle semble s’intéresser à lui, mais
clairement sur la marge de gauche, mais les vers il a, lui, l’impression d’être joué, moqué par elle :
de trois syllabes sont nettement décalés sur la « Si vous voulez que je m’en aille / Pourquoi passez-
droite. Le poète emploie des vers de mètre pair et vous par ici ? » (v. 13-14). Dans le poème de
impair, répartis régulièrement dans chaque Verlaine, celui qui s’exprime dit sa mélancolie, son
strophe de la même manière : deux vers de quatre mal de vivre qu’il nomme la « langueur monotone »
syllabes d’abord, puis un vers de trois, puis de (v. 5-6). Il a la nostalgie de sa jeunesse (v. 11-13) et
nouveau deux vers de quatre et un vers de trois. Le il éprouve un sentiment d’impuissance par rapport
rythme ainsi créé est une sorte de balancement au temps et à la vie : « Et je m’en vais / Au vent mau-
tellement régulier qu’il en est monotone. Les vais / Qui m’emporte » (v. 13-15). Dans les deux
rimes sont disposées selon deux principes : poèmes, celui qui s’exprime chante sa peine.
chaque strophe présente deux rimes suivies puis On dira le poème de Verlaine plus lentement que
quatre rimes embrassées. Le poète accorde une celui de Hugo : il réclame une diction lente ; les
EXEMPLE 1
5 6 7 8 9
LANGUE LECTURE EXPRESSION EXPRESSION EXPRESSION
Le champ lexical, Lucie, p. 249 ÉCRITE ÉCRITE ORALE
leçon 3, p. 284 Écrire un poème, Suite séance 7 : Suite séances 4
p. 264, ex. 2 mise au propre, et 8 : 6 élèves
ou 3, p. 265 : ramassage des interrogés
Semaine 2
brouillon copies + LECTURE
+ EXPRESSION CURSIVE
ORALE Fantaisie, p. 250,
Suite séance 4 : Le joujou du
4 élèves pauvre, p. 251
interrogés
10 11 12 13
LANGUE Évaluation des EXPRESSION Compte rendu
Révision des connaissances : ORALE et correction
leçons 2, 31, 3 bilan de la Suite des séances du bilan
+ EXPRESSION séquence, p. 268 4, 8, 9, 10 : + EXPRESSION
ORALE 4 élèves ORALE :
Suite séances interrogés Suite des séances
Semaine 3 4, 8, 9 : 4 élèves + LECTURE 4, 8, 9, 10, 12 :
interrogés CURSIVE 4 élèves
Sur la côte interrogés
d’un beau pays,
p. 252
Ma Bohème,
p. 253
EXEMPLE 2
1 2 3 4
Le sens des mots, Demain dès l’aube, Écrire un poème, Dire un poème,
leçon 2, p. 282 p. 248 p. 264, ex. 4 ou 5, p. 266, ex. 2 ou 3
p. 265, brouillon à ou 4, p. 267,
Semaine 1 finir pour séance 7 mise en route
+ LECTURE CURSIVE
Le joujou du pauvre,
p. 251
5 6 7 8
Les effets dans Ma Bohème, p. 253 Suite séance 3 : Suite séance 4 :
le texte, leçon 31, relecture du 6 élèves interrogés
Semaine 2
p. 372 brouillon, mise au
propre, ramassage
des copies
9 10 11 12
Le champ lexical, La Bougie, p. 256 Suite séances 3 et 7 : Suite séances 4, 8,
leçon 3, p. 284 correction de l’ex. 4 11 : 6 élèves
ou 5, p. 265 interrogés
Semaine 3
+ EXPRESSION
ORALE :
suite séances 4, 8 :
4 élèves interrogés
13 14 15 16
Révision des leçons 2, Évaluation des EXPRESSION ORALE Compte rendu et
31, 3 connaissances : Suite des séances correction du bilan
+ EXPRESSION bilan de la séquence, 4, 8, 11, 12, 13 : + EXPRESSION
Semaine 4
ORALE p. 268 4 élèves interrogés ORALE
Suite séances 4, 8, + LECTURE CURSIVE Suite des séances 4,
11, 12 : 4 élèves Colloque, p. 257 8, 11, 12, 13, 15 :
interrogés 4 élèves interrogés
Maître Jacques
Frosine, femme d’intrigue
cuisinier et cocher
Brindavoine, laquais
Le commissaire et son clerc
La Merluche, laquais
2. Alphonse, prêt dès neuf heures, se met à jouer 9/ a. Alphonse confie au narrateur son incroyable
mésaventure : quand il a voulu reprendre la bague
au jeu de paume car il veut aider les Illois tenus en
au doigt de la statue, celle-ci « a serré le doigt ».
échec par des Aragonais et des Navarrois. Ne pou-
b. Alphonse est profondément troublé. Il croit que
vant résister à la tentation, il décide qu’« il faut sou-
la statue est vivante : « elle serre la main, m’enten-
tenir l’honneur du pays ». Et il se lance dans le jeu.
dez-vous ? » Et il pense que, puisqu’il a passé la
3. Au jeu de paume, Alphonse est métamor- bague au doigt de la Vénus, celle-ci le considère
phosé. Le narrateur laisse éclater sa surprise et son comme son époux : « C’est ma femme, apparem-
admiration : « Alors, je le trouvai vraiment beau ! » Le ment, puisque je lui ai donné mon anneau… Elle ne
premier portrait que le narrateur avait dressé veut plus le rendre ». Alphonse est désormais envahi
d’Alphonse était vraiment peu flatteur (séance 1, par l’angoisse, la panique, et ce trouble se lit dans
question 7) : « il était raide comme un piquet dans plusieurs réactions physiques. Il a « un air effaré »,
son col de velours […]. C’étaient des mains de labou- « il avait la voix entrecoupée », son ton est « lamen-
reur sortant des manches d’un dandy ». Au jeu de table », au point que le narrateur croit Alphonse
paume, Alphonse devient séduisant car « il était pas- « tout à fait ivre ». D’ailleurs Alphonse lui-même
sionné ». Le contraste est fort : Alphonse n’est pas fait reconnaît son égarement : « je suis ensorcelé ! le
pour l’élégance et le raffinement, il donne le meilleur diable m’emporte ! »
de lui-même dans l’activité physique, le sport.
10. Le narrateur n’a guère apprécié ce mariage :
4/ a. Dans le jeu, Alphonse est gêné par la bague « J’avais un grand mal de tête : et puis, je ne sais pour-
qu’il porte au doigt, celle qui est destinée à sa quoi, un mariage m’attriste toujours. Celui-là en outre
future femme. me dégoûtait un peu ». Plus loin le narrateur s’ex-
b. Il se débarrasse de cette bague en la passant au plique sur ce dégoût : « Je pensais à cette jeune fille
doigt de la statue, doigt qui semblait prédestiné à si belle et si pure abandonnée à un ivrogne brutal ».
recevoir cette bague (voir réponse à la question 7, De sombres pensées l’empêchent de trouver le
séance 2). sommeil : « Quelle odieuse chose, me disais-je,
qu’un mariage de convenance ! […] Les premières
5. Alphonse se montre arrogant vis-à-vis de ceux
impressions ne s’effacent pas, et, j’en suis sûr, ce
qu’il a battus. Son manque de modestie est humi-
M. Alphonse méritera bien d’être haï ». Non,
liant pour ses adversaires : « Le géant espagnol res-
vraiment, ce mariage n’a pas plu au narrateur.
sentit profondément cette insulte », au point que l’un
d’eux en arrive aux menaces contre Alphonse : « il 11. Le narrateur met du temps à s’endormir car il
dit tout bas “Me lo pagaras” ». ne cesse de songer à ce triste mariage « de
10. Dans ces chapitres, le narrateur évoque plu- 2. L’histoire rapportée au chapitre 11 n’a appa-
sieurs parties du monde souterrain. Il décrit remment pas de rapport avec l’intrigue principale,
d’abord la clairière artificielle qui a été évidée dans c’est-à-dire l’aventure de James Starr et de la famille
le massif schisteux pour installer les machines de la Ford. En effet on y voit Jack Ryan et ses compa-
fosse Dochart, et où les Ford ont installé leur chau- gnons de la fête du clan se porter au secours d’un
mière (chapitre 5). Il décrit ensuite les galeries de la bateau qui vient de faire naufrage sur des récifs.
fosse Dochart (chapitres 5 et 6). Il décrit enfin la Celui-ci a été trompé par une flamme qui a jailli
Nouvelle-Aberfoyle : la houillère découverte par au-dessus du château de Dundonald, il l’a prise
Simon et Harry Ford, un gisement de houille fait de pour la lumière du phare du port.
galeries et de tunnels creusés par la nature. 3. Jack Ryan a été étonné par l’absence de son
11. Le narrateur décrit cet univers afin que le lec- ami Harry Ford à la fête du clan d’Irvine. Il décide
teur imagine le plus exactement possible le cadre donc de descendre dans le puits Yarow pour
de l’histoire. Les lieux sont en effet difficiles à ima- prendre des nouvelles de son ami. Il constate alors
giner car tout à fait inhabituels : un monde souter- que la lampe dont celui-ci se servait n’est plus à sa
rain, avec des galeries, des fosses, etc. Grâce aux place et, surtout, qu’il manque la vingt-septième
descriptions, le lecteur peut imaginer les formes, échelle. Ces signes montrent que quelqu’un veut
les couleurs et les dimensions de ces endroits mys- empêcher de nouvelles personnes de descendre
dans la mine.
térieux et il peut ainsi imaginer l’itinéraire que par-
courent les personnages. De plus, en montrant les 4. Coal-city est une ville souterraine bâtie sur les
lieux avec précision, le narrateur manifeste son bords d’un lac, dans une immense grotte « située,
émerveillement devant des curiosités naturelles sous la pointe orientale du lac Katrine, dans le nord du
comme la Nouvelle-Aberfoyle, et communique ce comté de Stirling » (chapitre 13). Coal-city est une
sentiment au lecteur. cité technologiquement en avance sur les autres
Les descriptions ont également un effet documen- car elle est éclairée grâce à des disques électriques
taire : elles sont l’occasion pour le lecteur de qui diffusent une lumière presque aussi forte que
découvrir le monde souterrain des mines. celle du soleil.
5. Nell est une jeune fille qu’Harry Ford a trouvée
Séance 3 évanouie au fond d’un puits naturel. Il l’a décou-
verte alors qu’il continuait à chercher l’ennemi
Naissance d’une civilisation mystérieux vivant dans la Nouvelle-Aberfoyle. La
jeune fille a été recueillie et soignée par la famille
souterraine Ford. Avant de déclarer son amour à la jeune fille,
1/ a. Les événements rapportés au chapitre 11 Harry souhaite qu’elle voie la beauté du monde
débutent dans la nuit du 12 décembre, soit huit extérieur. En effet Nell ne connaît pas ce monde
jours après que le narrateur a laissé James Starr et la extérieur car elle a toujours vécu dans la mine, en
famille Ford prisonniers dans la Nouvelle-Aberfoyle. compagnie d’une personne dont elle ne veut pas
Le narrateur ne dit pas ce qu’ont fait ces prisonniers parler.
3. Gabriel trouve que sa cousine est « une belle 2. La lettre 5 date du 16 juillet et la lettre 6 du
rousse » (lettre du 13 juillet). Il ajoute qu’elle est 12 octobre. Presque trois mois se sont donc écoulés
coquette car elle aime avoir sa cour d’admirateurs, entre ces deux lettres.
qu’elle est moqueuse car elle rit des travaux agri- 3. La formule d’appel de la lettre du 13 octobre a
coles auxquels il s’astreint (lettre du 8 juillet). Il la déjà été employée dans la lettre du 2 juillet :
trouve aussi sûre d’elle, comme Angel Ferrer : « Être « Chère cousine ». La première phrase de la lettre du
fils, cousine ou fille dans ton cas, c’est régner, et peu 13 octobre montre que le ton n’est plus le même :
importe la réalité de l’héritage, tu règneras toujours » « Pour la première fois j’écris ces deux mots sans ironie ».
(lettre du 13 juillet). Elle est le contraire de Gabriel. Sa cousine ne se moque plus de lui ; Gabriel en
4. Depuis l’envoi de la lettre 2, Gabriel s’est habi- déduit qu’elle souffre d’une déception amoureuse
tué au dur travail de la cueillette des abricots : il n’a et il a envie d’être tendre avec elle.
plus le vertige, il a acquis de la rapidité, de l’habi- 4/ a. Le début de la lettre du 12 octobre (« Oui, je
leté. Il travaille aussi bien que les Espagnols, ses sais, je ne t’ai plus écrit depuis trois mois ») sous-
compagnons. entend qu’il a reçu une réponse de sa cousine et
que celle-ci se plaindrait de ne pas avoir reçu de
5. Gabriel a découvert que ses compagnons de
lettres. La deuxième phrase de la lettre du
travail pouvaient être chaleureux et que les maîtres
13 octobre montre que le ton de la réponse n’est
du domaine, Angel et son père, aimaient faire la
pas celui des lettres habituelles de la cousine : « Tu
fête avec eux d’égal à égal. Il raconte son invitation
ne te moques plus de moi, cousine ? »
à la soirée de grillades et de danses dans la lettre du
b. On peut en déduire que sa cousine s’intéresse à
13 juillet.
lui, malgré tous les défauts qu’il lui prête.
6. La jeune fille blonde qu’il a aperçue le premier
5. L’auteur des lettres et la destinataire se retrou-
jour, quand il est arrivé au mas, continue d’intri-
veront à Ternant à la Toussaint « pour porter des
guer Gabriel. Il l’a revue dans la serre cueillant des
chrysanthèmes sur la tombe d’Estelle ».
roses, mais elle s’est enfuie et Angel continue de
nier son existence. Cependant elle existe bel et 6. Au cours du dîner donné par M. Ferrer, Gabriel
bien : en effet, Gabriel, arrivé un jour de bonne apprend qu’Angel et sa sœur sont nés au Came-
heure au mas, tente de retrouver le petit salon où il roun. Angel a donc bien une sœur : la fillette
a vu cette jeune fille le premier jour et découvre blonde vue sur la photo, et qui serait donc la
précisément une chambre de jeune fille ; il y mystérieuse jeune fille blonde. Ces faits sont
remarque une photo où l’on voit Angel, son père et racontés dans la lettre du 12 octobre.
une petite fille qui ressemble beaucoup à cette 7. Au cours de la nuit passée au mas, Gabriel se
jeune fille blonde. Gabriel en déduit qu’elle est la souvient de cette nuit dans un palazzo de Florence,
sœur d’Angel, mais il ne comprend pas pourquoi où il a rendu visite à sa cousine dans sa chambre. Il
ce dernier refuse de répondre à ses questions l’avait trouvée endormie et il était reparti « douce-
lorsqu’il désire parler de l’existence de cette jeune ment, à reculons ».
fille. Le comportement d’Angel rend le mystère
encore plus épais. 8. Non, Gabriel n’a pas élucidé le mystère du
personnage qui l’intrigue, la jeune fille blonde. Il
7/ a. L’invitation à danser d’Angel lors de la soirée sait de la bouche même de M. Ferrer qu’Angel a
des grillades rappelle à Gabriel l’invitation à danser une sœur, mais ni le père ni le frère n’ont envie de
de sa cousine l’été précédent à Florence, au cours parler de cette jeune fille : ils détournent la conver-
d’une fête. La découverte de la chambre de la sation dès la première question de Gabriel.
jeune fille blonde rappelle à Gabriel la chambre de Pendant la nuit passée au mas, Gabriel aperçoit de
sa cousine dans un palazzo de Venise. nouveau la jeune fille sur la terrasse. Il part à la
b. Ces souvenirs conduisent toujours à sa cousine. recherche de sa chambre ; cette fois-ci il y trouve
Vocabulaire
Leçon 1 10. vraiment 11. hyper sensible 12. dé gus-
tation 13. en flammer 14. inin flammable
La composition des mots p. 278 (ce mot contient deux préfixes : in-, in-).
8. 1. Les chambres des jeunes sont souvent déco- 13. 1. Tout le monde attendait ce match décisif.
rées par des affiches. 2. La photographie a été 2. Les athlètes sélectionnés avaient été bien
inventée par Nicéphore Niepce en 1822. 3. Le préparés par l’entraîneur. 3. Le vainqueur a été
plan de ce vaste château fut dessiné par un célèbre chaleureusement félicité par tous les membres de
architecte. 4. De nombreuses aires de jeu son équipe. 4. Une lettre lui a été adressée par le
avaient été aménagées par les employés commu- président du club en personne. 5. Les médecins
naux. 5. Ces arbres morts seront bientôt rem- recommandent vivement une pratique sportive
placés. 6. Le message m’a bien été transmis par régulière et modérée. 6. Pierre de Coubertin
Jean-Louis. 7. Les façades les plus abîmées ont créa les Jeux olympiques modernes.
été repeintes. 14. Modalités. On peut demander un récit déve-
9. 1. Il a été fouillé par les douaniers. 2. Toutes loppé qui rapporte aussi ce qui s’est passé avant le
ses affaires ont été examinées (ou examinées par moment représenté, et ce qui va se passer après.
eux). 3. La disparition du chien de madame On conseille aux élèves de rédiger un texte à la
Laferre n’a été remarquée de (ou par) personne. troisième personne, avec le présent comme temps
4. La cagnotte du loto a-t elle été remportée par de base : le narrateur est extérieur et raconte
quelqu’un d’ici ? 5. Les vitres ne seront pas comme un témoin ; la situation peut être celle
lavées cette semaine. 6. Par qui a été décou- d’un reportage sur le vif. Il est possible de raconter
verte l’Amérique ? au passé, et donc de prendre le passé simple
Les phrases qui n’ont pas de complément d’agent comme temps de base, mais le maniement des
sont celles qui, au départ, ne contiennent pas formes verbales passives aux temps du passé n’est
de mot ou groupe exerçant la fonction sujet. Ce pas aisé. Si la classe est très faible, on demande
n’est pas l’indication du sujet (à l’actif) ou du simplement aux élèves de produire quatre ou cinq
complément d’agent (au passif) qui intéresse le phrases en employant à la voix passive quelques-
uns des verbes proposés.
narrateur.
Évaluation. Si l’on désire évaluer avec précision les
10. 1. Nous ferons bientôt la liste des élèves qui textes rédigés, on peut s’appuyer sur les critères
sont intéressés par cette sortie. 2. Les ordina- suivants :
teurs qui seront utilisés par les élèves sont-ils tous – l’énonciation : le récit est entièrement à la troi-
bien en place ? 3. J’ai acheté le parfum qui m’a sième personne, avec le présent d’énonciation
été conseillé par Julie. 4. Les agents EDF réparè- comme temps de base, et les temps verbaux sont
rent rapidement les lignes qui avaient été endom- adéquats ;
magées par la tempête. 5. Les solutions qui – l’organisation du récit : les personnages sont
avaient été envisagées n’ont finalement pas été décrits (physique, emplacement, attitude).
retenues. 6. Actuellement les concepteurs L’action est précisée. On valorise les textes qui pré-
mettent au point les jeux qui seront achetés par les cisent le cadre spatio-temporel en plaçant la
jeunes dans un an ou deux. scène, par exemple, un soir dans une salle de sport ;
2. Le texte ne permet pas de savoir qui est « je » 5. Modalités. Dans l’exercice 4, le narrateur a
car on n’a pas de renseignement sur le narrateur. Il changé, mais les faits racontés se situent dans le
s’agit certainement de Victor Hugo, l’auteur, mais passé (le présent est un présent de narration), le
rien ne le prouve. changement de situation d’énonciation n’est donc
pas complet. Dans cet exercice, les faits racontés
3. Les temps verbaux employés dans ce passage
se passent au moment où le narrateur les raconte,
sont le présent de l’indicatif (à la fin), et le passé
le présent est un présent d’énonciation, l’énoncé
composé de l’indicatif (au début).
est ancré dans la situation d’énonciation.
L’exercice peur être effectué à l’oral ou à l’écrit :
Corrigé des exercices (p. 363)
dans ce dernier cas, on recommande aux élèves
1. 1-c : celle-ci renvoie à une paire de chaussures, de relire leur texte et de vérifier s’ils n’ont pas
me renvoie à celle qui parle (Amandine), et elle glissé par inadvertance d’un système au présent
renvoie à la paire de chaussures. à un système au passé. On prépare l’exercice
2-a : vous renvoie aux personnes qui se trouvent en menant aussi une recherche de vocabulaire :
chez Frédéric ce soir-là, l’ renvoie à la trousse. un embarcadère, une ombrelle…
c. On remarque que le récit est effectué à la troi- Réponses aux questions (p. 376)
sième personne mais que le narrateur privilégie 1. Les actions indiquées par les verbes traversons,
tout au long du récit le même personnage : gravissons sont rapportées dans l’ordre où elles se
Maxime. Il rapporte les pensées de ce personnage, sont passées. Nous le comprenons grâce aux mots
ce qu’il voit, ce qu’il entend. Le narrateur semble
qui signalent leur succession : « d’abord » (l. 1),
raconter l’histoire en se mettant à la place de
« puis » (l. 2).
Maxime, en adoptant sa vision des faits, il en sait
autant que le personnage de Maxime. Le point de 2. « avons traversée » indique l’action qui s’est
vue adopté ici est donc interne. passée avant les deux autres. Les explorateurs ont
d. Ce point de vue permet au lecteur de vivre les d’abord traversé la plaine (l’après-midi), puis ils se
événements comme s’il était le personnage. Dans sont trouvés devant une crevasse et ont été dans
les passages émouvants, ou dramatiques comme l’obligation de retourner sur leurs pas, le soir, afin
celui-ci, le point de vue interne renforce l’effet de camper, pour la nuit, à l’endroit où ils étaient
d’attente (le suspense) car le lecteur apprend les l’après-midi.
Orthographe
Leçon 36 3. a. Les auteurs de romans cherchent parfois à
effrayer les lecteurs.
Les homophones b. Parfois, pour ne pas effrayer l’électeur, les
hommes politiques ne disent pas tout.
lexicaux p. 386 4. a. La tente fut longue à monter.
Réponses aux questions b. L’attente fut longue.
5. a. La version est fausse.
1. Par exemple : J’adore les flans à la vanille. b. L’aversion qu’il nourrit contre elle est injuste.
2. Par exemple : Il s’est encore sali avec sa chaîne
3. 1. Ces exercices développent les sens de l’ouïe
de vélo.
et de la vue. 2. L’essence sans plomb est moins
3. Dans le texte, le mot bout signifie une extré- polluante. 3. Les sens du mot « fourchette » sont
mité. Le mot boue, lui, désigne un mélange de multiples. 4. En ville, les sens interdits sont
terre et d’eau et n’aurait aucun sens ici. nombreux : soyez vigilants. 5. On utilise
l’essence de rose dans de nombreux parfums.
Corrigé des exercices 6. Le jardinier connaît l’essence de tous ces arbres :
chênes, charmes, frênes…
1. 1. Le cavalier arrive dans une vaste plaine.
2. Elle parle à voix douce. 3. Les maux de tête 4. 1. Écoutez bien car je ne répéterai pas.
sont insupportables. 4. Le coût de ce voyage est 2. Nous sommes partis en voyage, tous dans le
élevé. 5. Le bateau entre dans le golfe en même car. 3. Le départ avait lieu à sept heures
baissant les voiles. 6. Il est temps de se reposer : et quart. 4. Ce soir nous n’apercevons qu’un
faisons une pause. 7. Les bandits ont vite rejoint quart de la lune.
leur repaire. 8. Comment s’entendre dans cette
pièce où la moindre chose résonne ? 5. 1. Ils courent si vite que personne ne peut
les rattraper. 2. À quelle heure a lieu le cours
2. 1. a. Le président fait un discours important : d’italien ? 3. Au cours de votre vie, vous ferez
l’attention des auditeurs est très vive. diverses rencontres. 4. Il faut que tu coures plus
b. Ces deux pays voisins sont ennemis : entre eux vite si tu veux avoir une chance de gagner.
la tension est très vive. 5. Avant le match, on nettoie le court. 6. Il
2. a. Les faits que je rapporte se sont produits ce paraît que cet écrivain est à court d’idées.
matin. 7. Son pantalon est un peu court mais très
b. L’effet produit a été désastreux. original. 8. L’enquête suit son cours.