Vous êtes sur la page 1sur 39

La notion de compétence

en éducation
1. LA NOTION DE COMPETENCE EN EDUCATION
D’après Langouche, Petit Philippe et Romainville (1996), l’émergence du
terme « compétence » serait le signe de trois changement importants :
-le passage « d’un apprentissage centré sur les matières vers un
apprentissage centré sur l’élève apprenant »;
- le passage « d’un apprentissage centré sur des acquis peu mobilisables
vers un apprentissage centré sur un potentiel d’action », sur des
« possibilités d’action efficace dans un contexte précis. Apprentissage
centré sur le potentiel des élèves, sur ce qu’ils seront capables de
mettre en œuvre à l’avenir plutôt que sur l’acquis, sur les choses
apprises par le passé.
1. LA NOTION DE COMPETENCE EN EDUCATION

- le passage « d’un apprentissage de connaissances, de contenus vers un


apprentissage de savoir-faire, voire de savoir-réfléchir, de démarches. »
- le passage « d’un apprentissage centré sur des acquis peut mobilisables
vers un apprentissage centré sur un potentiel d’action », sur des
« possibilités d’action efficace dans un contexte précis. Apprentissage
centré sur le potentiel des élèves, sur ce qu’ils seront capables de mettre
en œuvre à l’avenir plutôt que sur l’acquis, sur les choses apprises par le
passé ».
- le passage « d’un apprentissage de connaissances, de contenus vers un
apprentissage de savoir-faire, voire de savoir-réfléchir, de démarches. »
Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Une seule « situation-problème » ne suffit pas pour inférer une


compétence.
Il faut recourir à plusieurs « situations-problèmes » sollicitant
sensiblement les mêmes ressources : d’où l’idée de « famille » de
situations ou de tâches.
Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Par exemple, pour juger le jugement critique des élèves, on peut leur
faire rédiger des textes d’opinion sur divers sujets de société (par
exemple, l’égalité salariale entre hommes et femmes, le port de la
ceinture de sécurité, la discrimination positive pour l’accession de
certains aux grandes écoles);
Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

On le voit, les sujets prêtant à discussion ne manquent pas, mais il s’agit


avant tout de pouvoir examiner l’exercice du jugement critique, par le
biais de plusieurs productions écrites.
Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Cette adaptation d’une compétence à de multiples situations suppose


une forme de conceptualisation.
La personne reconnaît, d’une situation à une autre, une série
d’invariants à partir desquels elle identifie et adapte les actions à poser
(une façon d’argumenter en prenant plusieurs point de vue, d’illustrer,
d’utiliser le raisonnement a contrario, etc.)
Cette personne module ainsi plus ou moins saa compétence construite
dans une situation passée et l’adapte aux contraintes et aux ressources
de la situation actuelle.
Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

La condition demeure que la situation présente soit nécessairement


reconnue par la personne comme étant plus ou moins semblable à la
situation passée.
Dans une telle perspective, la conceptualisation et la systématisation
associée à une forme de rationalisation sont incontournables pour le
développement de compétences qu’une personne peut sans cesse
adapter et reconstruire, au gré des nouvelles situations qu’elle
rencontre.
Une compétence mobilise des ressources de façon réflexive

« La compétence n’est pas qu’un savoir-agir, elle est aussi une


conscience de ce qui rend notre action efficace… un savoir réfléchir sur
son action. La compétence ne peut se limiter à l’application d’une
technique ou d’une procédure entièrement prévue à l’avance »
(Legendre, 2005).
Une compétence mobilise des ressources de façon réflexive

De même, Legendre (2005) distingue deux pôles dans la notion de


compétence : une logique de mise en œuvre prenant appui sur les
savoirs antérieurement construits et une logique de réflexion visant à
abstraire, de ses actions, des savoirs qui pourront être effectivement
réinvestis dans d’autres contextes.
2. LA NOTION DE COMPETENCE EN EDUCATION
D’après Langouche, Petit Philippe et Romainville (1996), l’émergence du
terme « compétence » serait le signe de trois changement importants :
-le passage « d’un apprentissage centré sur les matières vers un
apprentissage centré sur l’élève apprenant »;
- le passage « d’un apprentissage centré sur des acquis peu mobilisables
vers un apprentissage centré sur un potentiel d’action », sur des
« possibilités d’action efficace dans un contexte précis. Apprentissage
centré sur le potentiel des élèves, sur ce qu’ils seront capables de
mettre en œuvre à l’avenir plutôt que sur l’acquis, sur les choses
apprises par le passé.
2. LA NOTION DE COMPETENCE EN EDUCATION

- le passage « d’un apprentissage de connaissances, de contenus vers un


apprentissage de savoir-faire, voire de savoir-réfléchir, de démarches. »
- le passage « d’un apprentissage centré sur des acquis peut mobilisables
vers un apprentissage centré sur un potentiel d’action », sur des
« possibilités d’action efficace dans un contexte précis. Apprentissage
centré sur le potentiel des élèves, sur ce qu’ils seront capables de mettre
en œuvre à l’avenir plutôt que sur l’acquis, sur les choses apprises par le
passé ».
- le passage « d’un apprentissage de connaissances, de contenus vers un
apprentissage de savoir-faire, voire de savoir-réfléchir, de démarches. »
2. LA NOTION DE COMPETENCE EN EDUCATION
L’APC a suscité un certain nombre de critiques de la part de chercheurs en éducation,
la principale étant selon Perrenoud (1997) et Roegiers, (2000) « que le passage de la
pédagogie par objectifs à la pédagogie par compétences correspond à la
transformation de la conception du travail dans le monde des entreprises ».
Autrement dit, il s’agit par le biais de la compétence, de rechercher une efficacité et
une utilité sociale aux savoirs transmis ou aux expériences passées.
« La finalité de l’instruction ne devient plus la formation d’un individu formé, libre
de son jugement et de ses actes éclairés par le savoir et la réflexion, mais le
formatage comportemental d’une « main d’œuvre » dont les connaissances,
aptitudes et attitudes […] constituent un facteur essentiel d’innovation, de
productivité et e compétitivité, et contribuent à la motivation et la satisfaction
professionnelle des travailleurs, ainsi qu’à la qualité du travail ».
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité

Au niveau européen dans les Etats membres, toute une série de termes,
tels que compétences clés, compétences de base, socle commun de
connaissances et de compétences, a été utilisée au cours des vingt
dernières années.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences génériques
L’origine de ce mot revient à la littérature économique plutôt qu’éducative.
Lire et écrire, par exemple, ont cette qualité générique.
Mais des compétences telles que
- savoir comment utiliser une pièce particulière d’une machine dans un
processus de production d’industrie,
- savoir conduire un engin de chantier,
ne sont pas des compétences génériques mais plutôt des compétences
spécifiques.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences génériques
Les compétences génériques sont définies par Hogarth et al. (2001) comme étant
des compétences transférables qui peuvent être utilisées à travers des travaux. Ils
identifient les compétences suivantes comme étant générique :
- la compétence informatique fondamentale;
- Les compétences de communication;
- Les compétences d’appréhension des coutumes;
- Le travail en équipe;
- Le résolution de problèmes;
- Les habiletés de mangement;
- Les compétences numériques et littéraires.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité

D’autres dénominations ont aussi été employées dans la littérature.


Plusieurs termes ont été évoqués :
- « compétences de base »,
- « compétences clés »,
- « compétences centrales »,
- « habiletés de résolution de problèmes »,
- « compétences cœur ».
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences nécessaires à la vie courante (« LIFE SKILLS »)
Le terme « life skills » a surtout émergé lors du Forum mondial sur l’éducation
(World Education Forum, 2000).
Ce Forum s’est tenu à Dakar en avril 2000.
L’UNESEF et l’OMS l’avaient aussi adopté.
La traduction officielle adoptée par l’UNESCO est « compétences nécessaires
dans la vie courante »
Ces compétences répondaient au besoin d’intégrer des éléments qui
permettent aux apprenants de prendre des décisions et de faire face aux
risques et aux situations d’urgence et de survie auxquels ils peuvent se
trouver confrontés.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences nécessaires à la vie courante (« LIFE SKILLS »)
Le terme « compétences nécessaires dans la vie courante » a été
progressivement assimilé à une perspective élargie de « compétences
pour la vie », comprises au sens de « capacités ».

Il permet tant de faire face avec succès aux enjeux et problèmes de la


vie quotidienne, privée, sociale et professionnelle, ainsi qu’aux
situations exceptionnelles, et pour envisager un avenir meilleur.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences nécessaires à la vie courante (« LIFE SKILLS »)
Le terme « compétences nécessaires dans la vie courante » a été
progressivement assimilé à une perspective élargie de « compétences
pour la vie », comprises au sens de « capacités ».

Il permet tant de faire face avec succès aux enjeux et problèmes de la


vie quotidienne, privée, sociale et professionnelle, ainsi qu’aux
situations exceptionnelles, et pour envisager un avenir meilleur.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences nécessaires à la vie courante (« LIFE SKILLS »)
D’après la Table ronde ministérielle sur « l’éducation de qualité » (UNESCO, 2003),
l’éducation devrait préparer les enfants et les jeunes pour la vie et non pas
seulement pour réussir à l’école. »
« L’expression « compétence nécessaire à la vie courante » est communément
référée comme la capacité et la préparation à faire face et résoudre les demandes et
challenges de la vie quotidienne.
Celles-ci sont basées sur quatre piliers de l’apprentissage :
• apprendre à connaître,
• apprendre à faire,
• apprendre à vivre,
• apprendre à être. »
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Définition de la compétence clé
Rychen (2004) fournit une courte définition du concept de compétence
clé :
« La compétence clé est utilisée pour désigner les compétences qui
rendent les individus capables de participer de manière efficace dans des
contextes ou des champs sociaux multiples qui contribuent à une vie
globale réussie pour les individus et pour une société fonctionnant bien
(c’est-à-dire qui conduit à des résultats individuels et sociaux importants
et valorisés. »
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Définition de la compétence clé
Les compétences clé doivent donc permettre à un individu de s’intégrer avec succès dans plusieurs
réseaux sociaux tout en demeurant indépendant et personnellement efficace dans des circonstances
nouvelles ou imprévisibles.
Selon le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, dans leur recommandation adoptée
le 18 décembre 2006,
elles sont particulièrement nécessaires à l’épanouissement et au développement personnels des
individus, à leur inclusion sociale, à la citoyenneté active et à l’emploi.
Elles sont essentielles dans une société fondée sur la connaissance et garantissent davantage de
souplesse de la main d’œuvre. La flexibilité de celle-ci lui permet de s’adapter plus rapidement à
l’évolution constante du monde caractérisé par une plus grande interconnexion.
Elles constituent aussi un facteur essentiel d’innovation, de productivité et de compétitivité, et
contribuent à la motivation et à la satisfaction des travailleurs, ainsi qu’à la qualité du travail.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Comme pour les compétences en général, les compétences clés sont
supposées mobiliser des connaissances, des aptitudes, des attitudes.
En France, dans le socle de compétence, la dénomination de la catégorie
de ressources « aptitude » a été remplacée par celle de « capacité ».
Exemple : La compétence en langue étrangère comprend :
- des connaissances (vocabulaire, grammaire, prononciation et
orthographe),
- La capacité à utiliser correctement ces connaissances dans des
situations concrètes (suivre une conversation, écrire une lettre),
- Une attitude générale faite notamment d’ouverture aux autres.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Les compétences transversales sont définies comme des attitudes,


démarches mentales et démarches méthodologiques communes aux
différentes disciplines à acquérir et à mettre en œuvre au cours de
l’élaboration des différents savoirs et savoir-faire; (Document « Socle des
compétences », 1994, p, 98)
La maîtrise des compétences transversales vise une autonomie croissante
d’apprentissage des élèves. (Document « Socle des compétences », 1994,
p, 98).
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Selon Rey (1996), les compétences transversales, également appelées


savoir-faire génériques, ne sont liées à aucune discipline spécifique, mais
peuvent être appliquées à un large éventail de domaines et de situations.
Le terme « transversal » ne renvoie pas à des éléments communs à
différentes compétences disciplinaires , mais à un aspect supplémentaire
et non disciplinaire de ces compétences qui peuvent être utilisées dans
d’autres domaines.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Selon la conception de Langouche, Petit, Philippe et Romainville (1996),


une compétence transversale peut être surtout :
- socio-affective et concerner le développement de la personnalité
(respecter l’autre, coopérer, etc.),
- ou surtout cognitive et concerner le développement des démarches
de pensée (par exemple, gérer son temps, mémoriser).
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Les compétences transversales à dominante socio-affective ont une place


capitale au niveau de la structuration de l’identité et de la personnalité
des adolescents.
Une compétence transversale à dominante socio-affective ont une place
capitale au niveau de la structuration de l’identité et de la personnalité
des adolescents.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales
Une compétence transversale cognitive peut être soit au service de la
gestion de son apprentissage, soit directement au service du traitement
de l’information.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales
a) La gestion de l’apprentissage regroupe les stratégies, à savoir les
actions ou l’ensemble des comportements structurés orientés vers un
but (l’élève organise son temps, choisit des documents de référence
adéquats et s’assure de les avoir à sa disposition, etc.).
Ces stratégies visent à placer l’élève dans de bonnes conditions pour
apprendre.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales
b) Le traitement de l’information concerne les démarches mentales mises
en œuvre pour :
- capter (exemple : prendre note),
- traiter (exemple : retirer les idées principales d’un texte),
- stocker (exemple : mémoriser),
- utiliser de l’information (exemple : utiliser des connaissances dans
une situation nouvelle).
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Les compétences transversales ne sont pas mobilisées dans des contextes


circonscrits et limités mais, au contraire, sont applicables dans un grand
nombre de situations, y compris nouvelles.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales

Remarques :
- Ces compétences ne peuvent pas s’exercer « à vide » (hors contexte),
- Il ne faut pas vouloir travailler trop de compétences transversales à la
fois.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales
En résumé, les activités de formation contribuent à l’acquisition de compétences spécifiques
à chaque domaine, mais elles concourent également au développement de compétences
transversales.
Voici des qualités à retrouver sous la forme de compétences transversales dans le cadre d’un
cours visant des acquisitions bien spécifiques.
- attitudes positives face aux apprentissages,
- méthodes de travail,
- curiosité,
- prise d’initiative,
- respect d’autrui,
- responsabilité, concentration.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
Les compétences transversales
- Remarque :
En adoptant une pédagogie de projet, en amenant les élèves à réfléchir
sur leurs comportements, sur leurs résultats, on renforce ainsi
conjointement tant les savoirs disciplinaires que les compétences
transversales.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
La transférabilité des compétences :
Remarques :
- Le transfert de compétence n’est pas automatique.
- Un apprentissage est nécessaire pour que la compétence soit
« transférée » d’une discipline à l’autre.
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
La transférabilité des compétences :
Actuellement, les chercheurs distinguent deux types de transfert, un
transfert « basse route » et un transfert « haute route ».

a) Le processus « basse route » implique le transfert spontané, irréfléchi,


d’habiletés pratiquées de façon « mécaniques ».
Les compétences clés : leur transversalité, leur transférabilité
La transférabilité des compétences :
a) Le processus « haute route » implique en revanche la formulation consciente,
explicite, d’abstraction dans une situation, qui permet de faire une connexion avec
une autre situation. (Ex. apprendre à gérer de manière réfléchie ses objectifs
d’apprentissage ou d’entraînement peut se transférer à de nombreux autres
domaines.
L’élève a appris le principe général dans un domaine et l’applique ainsi parfaitement
spontanément plus tard dans des situations nouvelles.
Le principe s’appuie sur une dynamique de contextualisation, décontextualisation,
recontextualisation des savoirs (Tardif et Meirieu, 1996) qui consiste à partir de
savoirs éprouvés et validés, à abstraire certains principes (manières de faire ou de
penser) pour ensuite les transposer à un autre contexte.
(…)

Vous aimerez peut-être aussi