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Qu’entend-on par compétence ?

Qu’entend-t-on par compétence ?

« La compétence est la possibilité, pour un individu, de mobiliser de


manière intériorisée un ensemble intégré de ressources en vue de
résoudre une famille de situations problèmes. » (Roegiers (2000)
(Roegiers, X. Une pédagogie de l’intégration. Bruxelles : De Boeck
Université)
Qu’entend-t-on par compétence ?

Les principaux termes tirés des définitions des chercheurs et mis en


exergue sont les suivants :
- Mobiliser
- Ressources
- Familles de situations
1.1 Une compétence mobilise des ressources pour agir

▪ « L’idée principale que l’on retrouve dans l’ensemble des définitions


est celle de mobilisation de ressources (qui ne se limitent pas aux
seules connaissances), de manière organisée, pour traiter avec
succès une situation déterminée. » (Jean-Pierre Famose, Eric
Margnes, 2016)
1.1 Une compétence mobilise des ressources pour agir

▪ Cette idée est soulignée par Houchot et Robine (2007) :


▪ « Une compétence repose sur la mobilisation, l’intégration, la mise en
réseau d’une diversité de ressources : les ressources internes, propres à
l’individu, ses connaissances, capacités, habileté, mais aussi les ressources
externes mobilisables dans l’environnement de l’individu (autres
personnes, documents; outils informatique, etc.)
▪ Cette mobilisation des ressources s’effectue dans une situation donnée,
dans le but d’agir : la compétence est nécessairement située; pour autant,
elle s’exerce dans une diversité de situations, à travers un processus
d’adaptation et pas seulement de reproduction de mécanismes.
1.2 Quelles sont les ressources mobilisées par une compétences ?

▪ Les ressources mobilisées par une compétence sont « des savoirs,


des savoir-faire, des stratégies et des savoir-être que l’individu doit
posséder dans son répertoire cognitif et affectif. » Scallon (2007).
▪ « Les ressources peuvent être internes (ce que l’individu possède
dans son répertoires) ou externes (aide extérieure : document,
personnes, collègues). » Scallon (2007).
1.2 Quelles sont les ressources mobilisées par une compétences ?

▪ « Cette mise en œuvre suppose que cette personne mobilise


efficacement une série de ressources pertinentes pour la situation;
[…] il n’existe pas de limitation de ces ressources, elles peuvent être
très différentes d’une situation à une autre et d’une personne à une
autre; par ailleurs, les ressources cognitives ne sont qu’une
ressources parmi d’autres. » Jonnaert (2002).
1.2 Quelles sont les ressources mobilisées par une compétences ?

▪ Parmi les ressources mobilisées par une compétences, on peut


distinguer :
1. Les connaissances,
2. Le capacités,
3. Les habiletés,
4. Les attitudes,
5. L’environnement.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

La définition postule l’existence d’un savoir-faire particulier : le pouvoir


de mobiliser des ressources pour résoudre des problèmes.
Derrière l’apparente facilité dont font preuve les personnes que nous
jugeons compétentes à réaliser quelque chose, se cachent beaucoup de
« savoir », de « savoir-faire », de « savoir-être », mais aussi de « savoir
mobiliser ».
La compétence est donc facto inobservable puisque nous ne pouvons
observer que sa manifestation concrète par le biais de l’activité du sujet.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Vergnaud (2002) donne plusieurs définitions de la compétence


témoignant d’une diversité de mobilisations;
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Ces définitions sont focalisées tour à tour sur :


a) le résultat d’une activité :
➢ un élève est plus compétent qu’un autre s’il sait faire quelque chose
que l’autre élève ne sait pas faire
➢ ou encore s’il sait faire désormais quelque chose qu’il ne savait pas
faire auparavant;
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

b) une meilleure manière de s’y prendre:


le comparatif « meilleure » suppose des critères supplémentaires :
✓ rapidité,
✓ fiabilité,
✓ économie,
✓ élégance,
✓ compatibilité avec la manière de procéder des autres, etc.;
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

c) une capacité à s’adapter :


L’élève dispose d’un répertoire de ressources alternatives qui lui
permet d’utiliser tantôt une procédure, tantôt une autre, et de
s’adapter ainsi plus aisément aux différents cas de figure qui peuvent
se présenter;
d) une capacité à innover :
un élève est plus compétent s’il sait « se débrouiller » devant une
situation nouvelle d’une catégorie jamais rencontrée auparavant.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

La nature de la mobilisation n’a peut-être pas été suffisamment


précisée.
Il s’agit pour la compétence visée,
- de sélectionner et de coordonner les ressources pertinentes pour
la situation à traiter,
- d’organiser un « réseau opératoire de ressources » afin de
rendre leur utilisation optimale à chaque étape du traitement de la
situation.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

C’est la notion d’efficacité, ou même d’efficience, qui donne tout son


sens à la compétence.
Selon Le Boterf (1994), 2001), ce « savoir mobiliser » permet
effectivement d’entreprendre une action efficace, ce que n’autorise pas
nécessairement le recours aux seules facultés d’adaptation de
l’intelligence :
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

« Savoir mobiliser » requiert d’avoir appris à combiner les savoirs mentionnés


plus haut dans certaines proportions et selon un certain ordre pour disposer
d’une procédure de résolution de problème. C’est ce qu’on appelle, en
langage savant, disposer de procédures heuristiques. « Pour mobiliser les
procédures heuristique connues, il faut encore pouvoir analyser une situation
qui pose, qui fait problème pour la transformer en problème tout court, c’est-
à-dire en question à résoudre. »
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Autrement dit, la compétence consiste à comprendre hde quoi il est


question, à pouvoir poser un diagnostic face à une variété de
« situations-problèmes » (situations didactiques visant à faire découvrir
et acquérir un apprentissage précis), à disposer d’une réserve de
schémas heuristiques pour interpréter les faits observés, les rendant
ainsi intelligibles et permettant dès lors de mobiliser parmi ses
procédures celles qui apparaîtront les plus indiquées, les plus opérantes
en réponse au problème.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Une telle conception de la compétence montre que cette dernière est


toujours dépendante d’une tâche et d’un environnement précis, c’est-à-
dire « contextualisée », mais qu’elle est aussi tributaire d’un objectif
visé car une compétence est toujours finalisée.
On n’est donc pas compétent, en général, mais dans tel ou tel domaine
et relativement à des contextes et des cadres déterminés et cela même
si certaines connaissances sont partagées.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Ainsi un garagiste disposant de compétences lui permettant de résoudre


et réparer des problèmes de mécanique automobile n’est pas forcément
compétent pour appréhender des problèmes de mécanique industrielle,
car il s’agit là d’autres compétences.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

On peut faire la même illustration pour les compétences spécifiques du


médecin généralistes, du chirurgien dentiste, du kinésithérapeute, du
chercheur, etc.
Il est donc primordial de prendre en compte le contexte d’application
qui est toujours un champ d’action défini socialement et pour le quelles
acteurs ont une certaine expertise.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Il est donc primordial de prendre en compte le contexte d’application


qui est toujours un champ d’action défini socialement et pour le quelles
acteurs ont une certaine expertise.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

Enfin, pour Houchot et Robine (2007) l’approche par compétences


permet de lutter contre la fragmentation des apprentissages, de donner
du sens aux savoirs en dépassant l’horizon de la réussite aux épreuves
scolaires.
1.3 Quelle est la nature de la mobilisation ?

L’approche par compétences signifie un recentrage sur les processus


d’apprentissage de l’élève plutôt que sur les contenus
d’enseignement. »
1.4 Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Une seule « situation-problème » ne suffit pas pour inférer une


compétence.
Il faut recourir à plusieurs « situations-problèmes » sollicitant
sensiblement les mêmes ressources : d’où l’idée de « famille » de
situations ou de tâches.
1.4 Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Par exemple, pour juger le jugement critique des élèves, on peut leur
faire rédiger des textes d’opinion sur divers sujets de société (par
exemple, l’égalité salariale entre hommes et femmes, le port de la
ceinture de sécurité, la discrimination positive pour l’accession de
certains aux grandes écoles);
1.4 Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

On le voit, les sujets prêtant à discussion ne manquent pas, mais il s’agit


avant tout de pouvoir examiner l’exercice du jugement critique, par le
biais de plusieurs productions écrites.
1.4 Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

Cette adaptation d’une compétence à de multiples situations suppose


une forme de conceptualisation.
La personne reconnaît, d’une situation à une autre, une série
d’invariants à partir desquels elle identifie et adapte les actions à poser
(une façon d’argumenter en prenant plusieurs point de vue, d’illustrer,
d’utiliser le raisonnement a contrario, etc.)
Cette personne module ainsi plus ou moins saa compétence construite
dans une situation passée et l’adapte aux contraintes et aux ressources
de la situation actuelle.
1.4 Une compétence mobilise des ressources dans une famille de situations

La condition demeure que la situation présente soit nécessairement


reconnue par la personne comme étant plus ou moins semblable à la
situation passée.
Dans une telle perspective, la conceptualisation et la systématisation
associée à une forme de rationalisation sont incontournables pour le
développement de compétences qu’une personne peut sans cesse
adapter et reconstruire, au gré des nouvelles situations qu’elle
rencontre.
1.5 Une compétence mobilise des ressources de façon réflexive

« La compétence n’est pas qu’un savoir-agir, elle est aussi une


conscience de ce qui rend notre action efficace… un savoir réfléchir sur
son action. La compétence ne peut se limiter à l’application d’une
technique ou d’une procédure entièrement prévue à l’avance »
(Legendre, 2005).
1.5 Une compétence mobilise des ressources de façon réflexive

De même, Legendre (2005) distingue deux pôles dans la notion de


compétence : une logique de mise en œuvre prenant appui sur les
savoirs antérieurement construits et une logique de réflexion visant à
abstraire, de ses actions, des savoirs qui pourront être effectivement
réinvestis dans d’autres contextes.
(…)

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