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All content following this page was uploaded by Yakoub Ladjal Ettoumi on 06 March 2021.
Mémoire
En vue de l’obtention de diplôme de Master II en biologie
Spécialité : Sciences alimentaires
Option : Sciences des aliments
Thème
Présenté par:
LADJEL ETTOUMI Yakoub
SLIMANI Mourad
Membres de jury:
Introduction…………………………………………………………………………………...
5.1.1. Le pH ................................................................................................................................ 8
2. Matériels ............................................................................................................................... 33
3.1.1. Granulométrie................................................................................................................. 37
Conclusion ………………………………………………………………………………….69
Références bibliographiques
Annexes
Liste des abréviations
G%: Gonflement
MG : Matière Grasse
MS : Matière Sèche
ST : Sucre Totaux
Figure 1: Différentes voies de fermentation chez les microorganismes. (Jay et al., 2005) ....... 5
Figure 8 : Teneur en cendres des différents échantillons rapportée à la matière sèche. .......... 56
Figure 9 : Teneur en protéines des différents échantillons rapportée à la matière sèche. ........ 57
Figure 10 : Teneur en lipides totaux des différents échantillons rapportée à la matière sèche.58
Figure 11 : Teneur en sucres totaux des différents échantillons rapportée à la matière sèche.59
Figure 12: Teneur en cellulose brute des différents échantillons rapportée à la matièresèche.61
Figure 14 : Degré de délitescence des différents échantillons rapportée la matière sèche ...... 67
Liste des tableaux
Tableau III: Quelques aliments fermentés traditionnels d’origine céréalière (Blandino et al.,
2003)......................................................................................................................................... 17
Tableau IV: Comparaison des teneurs en vitamine dans le tempeh et le soja (Aubert, 1985)..20
Tableau VII : Effet de la fermentation sur l’activité de l’inhibiteur de trypsine, les sucres de
flatulence et les phytates dans le maïs et le mélange maïs-soja (Nout et al., 2003)….............23
Tableau IIX : Comparaison des teneurs en phytates dans les produits de transformation du
mil (Christèl et al., 2003) ......................................................................................................... 24
Tableau XI : Coefficients spécifiques d’Atwater (Linden, 1981 ; Adrian et al., 1998). .......... 43
Tableau XII : Distribution de la population de l’enquête par sexe et par âge. ......................... 45
Tableau XIII: Distribution de la population sous évaluant par sexe et par âge........................ 45
Résumé
Une approche intégrée physicochimique a été mise en œuvre dont le but est de
caractériser un aliment fermenté traditionnel (Berouil ou Hammoum) à base de céréale (blé
dur et orge).
La première partie de ce travail consiste en une enquête sur terrain, elle a montré que le
Berouil est un couscous traditionnel dont le processus de fabrication comporte une étape de
fermentation non contrôlée. La deuxième partie consiste en l’analyse physicochimique et
culinaire. Ces analyses nous ont donné une approximation de la valeur nutritionnelle est
énergétique de cet aliment, et une appréciation de sa qualité culinaire. Le recoupement des
résultats de l’enquête et les analyses physicochimiques a permis d’établir une fiche
d’identification du Berouil.
The first part of this work consists of an investigation into ground; it showed that
Berouil is a traditional couscous of which the manufacturing process comprises a stage of not
controlled fermentation. The second part consists of the physico-chemical and culinary
analysis. These analyses gave us an approximation of the nutritional and energy value of this
food, and an appreciation of its culinary quality. The stepping of the results of the
investigation and analyses physico-chemical make it possible to draw up a card of
identification of Berouil.
Introduction
La transformation des aliments fait appel à des opérations et des techniques dont
l’objet est de convertir des matières premières relativement volumineuses, périssables et
généralement non comestibles telles quelles en aliments ou en boissons ayant une plus grande
utilité, pouvant se conserver, consommables et agréables au goût (FAO, 2009).
La fermentation est l’une des plus anciennes méthodes connues pour préparer et
conserver la nourriture (Achi, 2005 ; Kalui et al., 2010). Elle fut employée bien avant que l’on
ne découvre les microorganismes et leur rôle dans ce processus (Morot-Bizot, 2006). Les
aliments fermentés étaient fabriqués à la ferme, ces fermentations se déroulaient
naturellement, de manière non contrôlée, mettant ainsi, en compétition une flore variée dont le
développement n’est guidé que par les variations physicochimiques du milieu (ASTS, 2004).
Les aliments ont été fermentés afin d’en améliorer la saveur et la texture, pour
prolonger leur durée de conservation et, dans certain cas, pour diminuer les risques de
contamination (Alnwick et al., 1987 ; Ammor, 2004 ; Jacob et al., 2009).
Les aliments fermentés constituent, partout dans le monde, une partie importante de
l’alimentation humaine. Ils peuvent être obtenus à partir de matières premières aussi diverses
que le lait, la viande, les poissons, les céréales, les fruits, graines et tubercules, pour donner
une foule de produits (Bérard et Marchenay, 2005 ; Morot-Bizot, 2006).
L’Algérie, comme tout autre pays du monde, recèle de trésors d’aliments fermentés
issus de pratiques ancestrales et reconnus depuis des millénaires comme sources de santé et
de bien être.
La première partie est consacrée pour les données bibliographiques: généralités sur les
fermentations alimentaires et les aliments fermentés, la classification des aliments fermentés
et leurs intérêts nutritionnels et thérapeutiques (en particulier les aliments fermentés à base de
céréales).
La seconde partie comprend l’expérimentation : une partie enquête pour
l’établissement du diagramme de fabrication du Berouil et la collecte des échantillons. Puis
sont exposés le large éventail des matériels et méthodes.
Puis, les résultats sont présentés et discutés dans une troisième partie.
Chapitre I : Fermentation des aliments
1. Définition de la fermentation
Le terme fermentation est apparu au XVIème siècle, il vient du latin « Fervere», qui veut
dire bouillir : les bulles de gaz carbonique qui se dégagent d’un liquide en fermentation
donnent l’apparence de l’ébullition (Bourat, 1993).
La fermentation est l'une des plus anciennes méthodes de préservation des aliments. Elle
est caractérisée à la fois par des modifications chimiques considérables de la matière première
et par le fait que les agents conservateurs se forment au sein même du produit grâce à l'action
des microorganismes (Cheftel et al., 1983 ; Sembene, 2002). Elle offre une multitude
d’aliments, il suffit des rappeler l’exemple de fabrication des fromages, yaourt, chouchoute
(Loncin, 1976).
3
Chapitre I : Fermentation des aliments
Bien que les levures soient les principaux microorganismes de la fermentation des
pains, des boissons alcooliques, et les moisissures sont les espèces prédominantes dans la
fermentation du fromage ; les bactéries sont principalement responsables de la fermentation
des céréales et des produits d'origine animale, notamment les bactéries lactiques et les
bactéries acétiques (Alnwick et al., 1987).
3. La biochimie de la fermentation
4
Chapitre I : Fermentation des aliments
5
Chapitre I : Fermentation des aliments
6
Chapitre I : Fermentation des aliments
7
Chapitre I : Fermentation des aliments
5.1.1. Le pH
Il a été établi que la majorité des microorganismes se développent bien à des valeurs de
pH proche de la neutralité (6,6-7,5) (Jay et al., 2005). Cependant certain microorganismes
telles que, les bactéries lactiques, acétiques et propioniques, se développent à des pH
inferieur à 4 (Bourgeois et al., 1996). Les bactéries sont plus sensible au pH que les levures et
les moisissures (Jay et al., 2005). Les levures et les moisissures se développent dans une
gamme de pH allant de 1,5 à 11(Alnwick et al., 1987), avec un optimum se situe entre 4 et 6
(Bourgeois et al., 1996).
L'aw de la plupart des denrées fraiches est supérieur à 0,99 (Alnwick et al., 1987). Pour
la plupart des microorganismes, l’optimum de croissance est atteint pour des valeurs d’aw
comprises entre 0,92 et 0,99. Les besoins hydriques minimales requises sont différentes selon
les microorganismes : 0,91 pour les bactéries, 0,88 pour les levures, 0,90 pour les moisissures
(Alais et al., 2003).
8
Chapitre I : Fermentation des aliments
tendance à faire baisser le potentiel redox des aliments et donc à limiter la croissance des
micro-organismes aérobies (Alnwick et al., 1987).
La stabilité de certain aliment contre les attaques microbiennes est due à la présence de
certaine substance naturelle possédant une activité antimicrobienne, à titre d’exemple, l’huile
essentielle, allicine, lysozymes,… (Jay et al., 2005).
Ce sont les paramètres externes qui ne dépend pas de l’aliment, ils sont liés aux
conditions de stockage (Jay et al., 2005), peuvent être résumés dans la température de
stockage, humidité relative de l’environnement et la présence et concentration des gaz (Ait
Abdelouahab, 2008).
9
Chapitre I : Fermentation des aliments
Ce sont les interactions qui peuvent exister entre les facteurs cités précédemment.
L'effet d'un facteur écologique sur un microorganisme est généralement dépendant du niveau
des autres facteurs (Augustin, 2005). Il peut y avoir des synergies ou des antagonismes entre
les facteurs (Guiraud, 1998). Les différents facteurs influençant la croissance des
microorganismes dans les aliments, peuvent être résumés dans la figure 1.
Facteurs microbiens
synergie, antagonisme
Facteurs Facteurs
Croissance
extrinsèques (T°, intrinsèques (pH,
microbienne
gaz,…) aw, p. redox…etc.)
Effets combinés
interaction entre facteurs
Plusieurs effets des actions microbiennes sur les aliments peuvent être constatés, que ce
soit des interventions (actions) directes, là où la flore microbienne fait partie intégrante du
produit, ou des interventions indirectes, où le produit lui-même qui réagit et acquiert des
propriétés particulières (Branger, 2005b).
Dans les intérêts des actions microbiennes sur les aliments, la stabilisation des produits
occupe, et depuis fort longtemps, une place de choix. Elle permet la conservation de matières
premières périssables en même temps qu’elle confère aux produits finis des caractéristiques
10
Chapitre I : Fermentation des aliments
qui améliorent ses qualités organoleptiques et nutritionnelles. Dans le tableau ci-joint, sont
résumés les effets microbiens sur les aliments (Branger, 2005b).
Tableau II : Les effets des microorganismes sur les aliments (Branger, 2005b).
11
Chapitre II : Aliments fermentés
Le pain été découvert par hasard ; une boule de pate aurait fermenté spontanément et
celui qui l’avait oublié s’aperçut qu’une fois cuite, elle était légère et savoureuse (Aubert,
1985). Mais, bien avant d’apprendre de faire le pain, l’homme connaissait les fermentations.
Les sumériens, 6000 ans avant notre ère, mentionnent déjà dans leurs écrits plus de 15 sortes
de bière (Jeantet et al., 2006). A Babylone, il y a prés de 5000 ans, on fabriquait également de
la bière. Les aliments fermentés proprement dits sont également très anciens. Des auteurs
mentionnent déjà, il y a plus de 2000 ans, l’existence de choucroute (Aubert, 1985).
Après des décennies de triomphe des technologies chimiques, les scientifiques et les
industriels de l’alimentation se rendent compte chaque jours un peu plus qu’ils ont tout intérêt
à mettre les microorganismes au travail, comme l’ont fait empiriquement nos ancêtre. De nos
jours et dans le monde entier, des savants s’efforcent de percer les secrets des fermentations
traditionnelles et constatent que des procédés vieux de plusieurs siècles sont souvent plus
efficaces que les techniques de pointe de l’industrie moderne (Aubert, 1985).
12
Chapitre II : Aliments fermentés
De leur coté, les médecins redécouvrent les propriétés médicales des aliments fermentés
tandis que les nutritionnistes commencent à prendre consciences de leur intérêt dans
l’alimentation quotidienne, aussi bien dans les pays industrialisés que dans le tiers monde
(Aubert, 1985). De ce fait, actuellement des variétés des aliments fermentés sont produites
partout dans le monde, tout à l’échelle artisanale qu’à l’échelle industrielle, dans les grandes
et les petites entreprises (Kalui et al., 2010 ; Law et al., 2011).
Les aliments fermentés peuvent être définis comme étant les aliments qui ont été soumis
à l'action des micro-organismes ou de leurs enzymes pour qu’ait des changements
biochimiques souhaitables, provoquant ainsi des modifications importantes à la nourriture
(Sahlin, 1999 ; Blandino et al., 2003). Ils sont des substrats alimentaires envahis par les
microorganismes qui, par leurs enzymes (amylases, lipases, protéases) hydrolysent les
polysaccharides, les protéines et les lipides en produits non toxiques, avec aromes, flaveurs et
textures attractive (Sadoud et Saiah Habbaz, 2008).
La classification des aliments fermentés est fondée sur différents critères ; la nature des
micro-organismes impliqués et les produits de base utilisés (Sahlin, 1999). Selon l’origine de
la matière première utilisée, les aliments fermentés peuvent être classés en aliments d’origine
animale et des aliments d’origine végétale.
Les produits laitiers fermentés sont obtenus par multiplication des bactéries lactiques
dans une préparation de lait. L’acide lactique produit à partir du lactose permet la coagulation
du lait et confère une saveur acide aux produits. Il existe dans le monde une très grande
variété de laits fermentés obtenue par fermentation spontanée ou contrôlée de lait de vache, de
chèvre, de brebis, de bufflesse et de chamelle (Luquet et Corrieu, 2005).
Les laits fermentés ont derrière eux une longue tradition qui remonte avant l’époque des
documents écrits. Leur principale origine géographique est l’Asie centrale, mais ils se
retrouvent dans toutes les zones d’élevage. Quelques uns des produits traditionnels sont
passés au stade de la fabrication industrielle au début de XXème siècle. Le yaourt est à la fois
13
Chapitre II : Aliments fermentés
le lait fermenté le plus consommé et le mieux connu (Bourgeois et Larpent, 1989 ; Alais et
al., 2003 ; Chougrani et al., 2009). Les aliments fermentés à base de lait sont innombrables
(Aubert, 1985; Alais et al., 2003).
Une différence principale caractérise les produits carnés fermentés par rapport au
produits frais, c’est le fait que les technologues essaient, dans ces produits, de favoriser au
mieux le développement de ferments typiques des produits carnés, appartenant principalement
aux genres Lactobacillus (L sakei, L . curvatus, L.plantarum) et Staphylococcus (S. xylosus, S.
equorum, S. saprophyticus, S. carnosus, S succinus, S warneri) et qui sont responsables de sa
transformation en véritables saucissons (Labadie, 2006). Il existe de nombreux types de
produits carnés fermentés. Parmi les principaux, les saucissons secs et les saucisses
fermentées (Ho, 2008).
La fermentation des produits de la pêche est une pratique très ancienne et largement
répandue dans le monde, mais particulièrement diffusée en Europe et en Asie. Il est connu
que la fermentation du poisson remonte pour le moins à l’antiquité. Or, les procédés étant le
plus souvent empiriques, la connaissance scientifique demeure limitée (Bourgeois et Larpent,
1996).
14
Chapitre II : Aliments fermentés
Les fermentations des légumes sont des fermentations lactiques : à partir des sucres du
végétal, les bactéries lactiques, présentes naturellement dans le légume ou ensemencé se
développent en produisant principalement de l’acide lactique. Et par acidification, les
bactéries lactiques éliminent les germes responsables d’altérations. L’évolution de la
microflore est dirigée par de nombreux facteurs physicochimiques, et le saumurage initial des
végétaux est un élément très important. Les légumes fermentés actuellement en grandes
quantités sont les choux, les olives et les concombres (Bourgeois et Larpent, 1989).
La fermentation des fruits évoque des boissons (vin, cidre, poiré) plus que des aliments.
En effet, lors qu’on met des fruits à fermenter, les levures prennent rapidement le dessus sur
les bactéries lactiques et la fermentation devient principalement alcoolique. Il existe portant
des aliments lactofermentés à base de fruits ; ils forment un groupe très hétérogène avec toute
fois un point commun. Généralement, les fruits destinés à la préparation des aliments
fermentés sont les pommes, les poivres, les olives, les prunes (Aubert, 1985).
Les légumineuses et les céréales constituent partout dans le monde une source
principale de nourriture. Bien qu’elles soient déficientes en certains nutriments comme les
acides aminés essentiels, la fermentation peut être la technique la plus simple et la plus
économique pour améliorer leurs qualités alimentaires. Il existe toute une gamme d’aliments
fermentés à base des céréales et des légumineuses répartis essentiellement en Afrique et en
Asie. Certains d’eux utilisent des céréales en combinaison avec légumineuses, pour
améliorant la qualité des protéines. Les céréales sont déficientes en lysine, mais sont riches
15
Chapitre II : Aliments fermentés
en cystéine et en méthionine, par contre les légumineuses, sont riches en lysine mais
déficientes en acides aminés soufrés (Blandino et al., 2003).
Une large proportion des céréales et légumineuses est fermentée avant d’être
consommée (Nout, 2009). La fermentation des céréales et légumineuses à l’inverse des
légumes, n’a pas d’objectif la conservation (Aubert, 1985).
Les graines de légumineuse ont une valeur alimentaire exceptionnelle, ils sont plus
riches en protéines que la viande, complémentaires pour les céréales par les acides aminés
qu’ils contiennent, elles sont en outre une excellente source de magnésium, d’oligoéléments et
de vitamines du groupe B (Aubert, 1985).
Parmi les légumineuses, le soja tient une place à part, tant par sa valeur nutritive que par
la variété des aliments fermentés auxquels il a donné naissance (Aubert, 1985). Il existe une
large gamme de produits fermentés dérivés du soja. Les plus populaires sont le tempeh, le
miso, le shoyu (sauce de soja), le natto, le tofu fermenté et le lait de soja fermenté,
traditionnellement consommés en Asie depuis des millénaires (Hubert, 2006).
Selon Benlacheheb (2008), un aliment traditionnel est tout aliment d’un pays,
endémique ou introduit, connu et utilisé depuis plusieurs années par les populations locales et
dont la production s’appuie sur les savoirs et les savoir-faire traditionnels acquis de génération
en génération. D’après cette notion et la définition des aliments fermentés donnée
précédemment, un aliment fermenté traditionnel peut être défini comme étant un produit
patrimonial, historique, typique entouré de savoir-faire, dont le processus de fabrication
comportant une étape de fermentation non contrôlée.
Tableau III: Quelques aliments fermentés traditionnels d’origine céréalière (Blandino et al.,
2003) .
Maïs ou maïs et
Bagni Inconnus Caucase
manioc
Leuconostoc mesenteroides,
Dokhla Riz Streptococcus faecalis Inde
Torulopsis candida, T. pullulans
Aspergillus oryzae,
Hamanato Blé et soja Japon
Streptococcus, Pediococcus
Leuconostoc mesenteroides,
Streptococcus faecalis, Inde et
Idli Riz et légumineuses
Torulopsis, Candida,
Seri Lanka
Tricholsporon pullulans
Afrique du
Mawé Maïs Bactérie lactique et levure
Sud
Aspergillus oryzae,
Miso Riz et soja Torulopsis etchellsii, Japon et chine
Lactobacillus
Lactobacillus plantarum,
Maïs, sorgho et Saccharomyces cerevisiae,
Ogi Candida mycoderma, Nigeria
millet
Corynebacterium, Aerobacter,
Fusarium,Aspergillus,Penicillium
17
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
La fermentation des aliments est une méthode très économique, la moins coûteuse et la
moins gourmande en énergie (Parveen and Hafiz, 2003 ; Mahieu, 2005 ; Suwannasom et
Ruangviriyachai, 2011). Ce procédé permet une certaine conservation des aliments, détruit les
facteurs antinutritionnels (Gadaga et al., 1999 ; Sekar et Mariappan, 2007), améliore la
digestibilité et rehausse la valeur nutritive tout en améliorant l’aspect et le goût (Totté et al.,
2003 ; Sekar et Mariappan, 2007 ; Olotu et al., 2009 ). Plus qu’une variété appart, les produits
fermentés sont considérés plus appétissants que les produits crus non fermentés. Ils ont une
durée de vie plus longue, et il semble avoir des qualités nutritionnelles et thérapeutiques très
importantes (Alnwick et al., 1987 ; Soomro et al., 2002 ; Abdel All et Dardir, 2009).
1.1.L’intérêt nutritionnel
En règle générale, une augmentation significative de la fraction soluble d'un aliment est
observée au cours de la fermentation. La quantité ainsi que la qualité des protéines
alimentaires exprimés par valeur biologique, et souvent la teneur en vitamines hydrosolubles
est généralement augmenté (Sahlin, 1999). La fermentation est un moyen d’enrichissement en
18
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
substances telles que, des acides aminés essentiels, des acides gras indispensables, et des
vitamines (Holzapfel, 2006).
• Enrichissement en protéines
L'étude d'Hamad et Fields (1979) sur la digestibilité des protéines des céréales
fermentées et germées vient confirmer cet effet. Ces auteurs ont trouvé que la fermentation
augmentait considérablement le pourcentage de la valeur nutritionnelle relative (VNR) ainsi
que les taux de lysine disponibles dans le millet, le maïs, l'avoine, le riz et le blé (Alnwick et
al., 1987).
• Enrichissement en vitamines
19
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
Tableau IV: Comparaison des teneurs en vitamine dans le tempeh et le soja (Aubert, 1985).
Vit. PP
Vit. B1 et B2 (mg/100g)
(mg/100g) Pâte non fermentée
5
2
4
1,5
3
1
0,5
1
20
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
Quelques résultats obtenus pour les produits fermentés à base de lait et de soja montrent
que les changements de teneur en vitamines notés sont influencés par beaucoup de facteurs
qui incluent la matière première utilisée, le traitement qu’elle a subi, les microorganismes
responsables de la fermentation, etc. (Tableau VI) (Nout et al., 2003).
Vitamine B6 (mg)
Riboflavine (mg)
Thiamine (mg)
Niacine (mg)
Produit
Vitamine
Acide
La fermentation rend les aliments plus digestes. Étant prédigérés, ils sont faciles à
métaboliser même pour des personnes ayant un appareil digestif capricieux ou affaibli
(Aubert, 1985 ; Langlois, 1994). Les composés complexes tel que glucides, protéines, lipides
sont transformées en sucres simples, acides aminés, et acides gras libres très rapidement
assimilables (Bourgeois et Larpent, 1996). La présence des germes peu protéolytiques permet
d’augmenter la digestibilité des protéines (Bérard et Carlier, 1992).
Pendant la fermentation, une partie des protéines est décomposée, libérant les acides
aminés qui les constituent. Cette transformation facilite leur assimilation. D’après une
expérience faite in vitro, les protéines du yaourt sont digérées deux fois plus vite que celles du
lait non fermenté. De même les lipides sont partiellement hydrolysés, avec libération des
acides gras essentiels qui les constituent (Aubert, 1985).
Dans les aliments, plusieurs facteurs antinutritionnels peuvent existés, tels que les
inhibiteurs de protéases, les lectines, les sucres responsables de la flatulence, les tanins et les
agents liants des métaux (Adrian et al., 1998). De même, la plupart des céréales contiennent
des quantités appréciables de phytates et de glucosides cyanogénétiques, alors que certaines
céréales contiennent des quantités importantes de polyphénols et de tanins (Aubert, 1985).
Les effets antinutritionnels et toxiques de ces composés sont connus. Les tanins forment par
exemple des complexes avec les protéines, réduisant ainsi leur disponibilité, les phytates
forment des complexes avec les minéraux divalents et les protéines, réduisant ainsi la
22
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
disponibilité de ces nutriments (Chavéron, 1999 ; Hídvégi et Lásztity, 2002; Nout et al.,
2003), et les glucosides cyanogénétiques libèrent de l’acide cyanhydrique, un composé
extrêmement toxique (Aubert, 1985).
Tableau VII : Effet de la fermentation sur l’activité de l’inhibiteur de trypsine (AIT), les
sucres de flatulence et les phytates dans le maïs et le mélange maïs-soja (Nout et al., 2003).
Il est nettement établé que la fermentation des céréales et des légumes dégrade les
phytates, soit par ce que leurs phytases propres agissent, soit par ce qu’on ajoute des
microorganismes capables d’hydrolyser les phytates (Roberfroid, 2002). La teneur en phytates
est réduite de 3/4 dans les pains au soja. Sachant que l’hydrolyse dépend de la quantité de
levure ajoutée et du temps pendant lequel on laisse agir (Bernard et Carlier, 1992). L’étude de
Christèle et al., (2003) prouve que la fermentation est la meilleure technique qui peut être
utilisée pour la dégradation des phytates des céréales (mil), même elle est plus efficace qu’un
traitement par les phytases (Tableau IIX).
23
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
Tableau IIX : Comparaison des teneurs en phytates dans les produits de transformation du
mil (Christèle et al., 2003).
24
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
1.2.Intérêt nutraceutique
Les aliments fermentés sont considérés comme d’excellents remèdes contre les
désordres intestinaux et notamment les diarrhées. Ils stimulent l’appétit et sont
particulièrement conseillés aux personnes malades ou affaiblies et aux convalescents,
favorisent la lactation et sont utilisés comme aliment de sevrage, considérés comme de
facteurs de vitalité, de bonne santé et de longévité (Aubert, 1985).
La fermentation d’autre part, semble avoir des effets bénéfiques sur la flore intestinale
(Fredot, 2006). Il faut noter que la présence d’une flore microbienne diversifiée dans les
aliments peut entrainer la stimulation des mécanismes de défense de l’organisme (Guiraud,
1998).
Selon l’OMS et la FAO, les probiotiques sont « Des microorganismes vivants qui
lorsqu’ils sont administrés en quantité adéquates, confèrent un bénéfique pour la santé de
l’hôte au-delà de l’effet nutritionnel premier » (Luquet et Corrieu, 2005 ; Buruleanuet al.,
2009 ; Yao, 2009). Les germes habituellement reconnus comme probiotique sont :
25
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
Ces effets peuvent être expliqués par des mécanismes tels que certaines activités
microbiennes spécifiques (production de certaines enzymes ou facteurs de croissance), des
interactions microbiennes (production de peroxyde d’hydrogène, acides organiques et
peptides antibactériens, compétition), des interactions avec l’épithélium intestinal
(concurrence pour les récepteurs situés sur l’épithélium intestinal) et des interactions avec le
système immunitaire (Parvez et al., 2006 et Yao, 2009).
Chez les Japonais, la faible occurrence (4 à 6 fois plus faible) des deux cancers les plus
fréquents en Europe et en Amérique, les cancers du sein et de la prostate, est expliquée par la
consommation fréquente du soja fermenté sous forme de tempeh et de miso. Il a été démontré
26
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
dans de nombreuses études que le jus de grenade fermenté présente un effet inhibiteur
nettement supérieur au jus non fermenté sur la croissance des cellules tumorales de cancer du
sein et de cancer de la prostate, et dans une autre étude, il a été démontré que le jus de grenade
fermenté stimule l’apoptose de cellules leucémiques ou même entraîne des effets de
redifférenciation cellulaire, mais ce n’est pas le cas pour jus non fermenté. De la même
manière ce sont les polyphénols de grenade fermentés qui ont prouvé un effet anti-angiogène
(inhibant la néoformation de vaisseaux essentiels à la vascularisation d’une tumeur) (Jacob et
al., 2009).
L’action anti-cancer des aliments fermentés peut être attribuée à l’acide lactique L(+),
et a leurs richesses en vitamines. L’effet protecteur des vitamines A et C vis-à-vis de certaines
formes de cancer semble démontré. La vitamine A et son précurseur « B- carotène » sont
efficace en raison de leurs actions anti-oxydantes. Quant à la vitamine C, elle bloque la
transformation des nitrites en nitrosamines cancérigènes (Aubert, 1985).
1.3.Sécurité alimentaire
La fermentation est une méthode de stabilisation biologique utilisée depuis plus de 6000
ans (Jeantet et al., 2006). Depuis longtemps, il est connu que les produits fermentés sont
stables sur une longue période, même sans réfrigération (Perry et al., 2004). La fermentation
est un moyen de préservation d’aliments contre les agents pathogènes par compétition et par
production de substances métaboliques antimicrobiens naturels, à savoir : des acides
organiques (lactique, acétique, formique, phényl-lactique, caproïque), le dioxyde de carbone,
le peroxyde d’hydrogène, le diacétyle, l’éthanol, bactériocines (Ross et al., 2002 ; Holzapfel,
2006 ; Yao et al., 2009) et des biosurfactants (David et Famurewa, 2010). En effet les
produits issus des fermentations sont inhibiteurs à partir de certaines concentrations, qu’il
s’agisse de l’alcool et d’acides. La fermentation renforce la salubrité des aliments en réduisant
le risque d’apparition de composés toxiques tel que les aflatoxines et les cyanogènes (Jeantet
et al., 2006).
27
Chapitre III : Intérêts des aliments fermentés
L’analyse bibliographique montre que très peu de travaux ont été consacrés à l’étude de
la qualité sensorielle des aliments fermentés.
28
Chapitre IV : Matériels et méthodes
1. Partie enquête
Selon la FAO (1992), une enquête est une méthode de recueil d’informations sur un
grand nombre de personnes, en interrogeant seulement quelques unes d’entre elles. Dans une
enquête, les informations concernant tel ou tel groupe de personnes sont recueillies en posant
des questions (entrevues) à une fraction (échantillon) de personnes (Benlacheheb, 2008).
29
Chapitre IV : Matériels et méthodes
30
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Dairates Communes
El-Amra El-Amra,Mekhatria,Arib
Caractéristiques climatiques
La wilaya d’Ain defla se caractérise par une production agricole importante, dont la
céréaliculture s’étend sur 86040 ha, avec une production annuelle estimée de 1982908
quintaux (DPAT, 2009).
31
Chapitre IV : Matériels et méthodes
La population ciblée est les personnes ayant des connaissances sur le mode de
fabrication ancestral du Berouil, et aux personnes qui le préparent.
C’est une enquête par visite aux familles qui préparent le Berouil, et des personnes de
tous âges ayant des connaissances sur le mode de fabrication ancestral de Berouil, dans
différentes régions de la Wilayas d’Ain Defla, en leur donnant un questionnaire comportant
des interrogations sur la technologie empirique (mode de fabrication ancestrale) de ce met.
L’enquête s’est déroulée durant une période s’étalant du mois de novembre 2010 au
mois de mars 2011.
Il comporte deux rubriques dont la première porte sur les informations générales de la
personne interrogée, la deuxième porte sur l’étude du mode de fabrication ancestral du
Berouil.
Avant de commencer l’enquête, nous avons testé le questionnaire auprès d’un
échantillon de 5 personnes de différents âges, ce qui nous a permis d’identifier les difficultés
sur terrains et d’apporter certaines modifications aux questionnaires.
32
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Au cours de l’enquête, nous avons écarté les ménages qui n’ont pas des connaissances
fabrication sur le mode de fabrication traditionnel du Berouil.
Les données portant sur la fabrication du Berouil sont collectées en utilisant deux
méthodes :
L’outil statistique qui a été utilisé pour le traitement des résultats est le programme
Excel Microsoft 2007.
Les questionnaires obtenus ont été, dans un premier temps, analysés pour estimer le
nombre de participant intervenant dans l’enquête. Cette information était utile pour exclure
après un calcul les sujets sous-évaluant (qui n’ont pas des connaissances sur le mode de
fabrication traditionnel du Berouil).
2. Matériels
2.1. Matériels biologiques
Le matériel biologique qui a fait l’objet de cette étude est un aliment fermenté
traditionnel à base de céréales, communément appelé Berouil. C’est un couscous artisanal
dont le processus de fabrication est donné dans la figure 5.
Tout en tenant compte la disponibilité des échantillons dans la zone d’étude (wilaya
d’Ain Defla), nous avons sélectionnés huit (08) échantillons ayant répandus aux critères fixés
au préalable :
33
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Broyage et tamisage
Roulage manuel
séchage et stockage
34
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Commune : Birbouche
Blé dur 1/3 blé F et 2/3 blé NF
1 Daïra : Djendel
Village : Hchem
Orge 1/2 orge F + 1/2 blé NF
5 Daïra : Djellida
Commune : Djellida
Blé dur 2/5 blé F + 3/5 orge NF
6 Daïra : Djellida
Commune : Djellida
Blé dur blé F
7 Daïra : Djellida
Commune : Djellida
Orge orge F
8 Daïra : Djellida
35
Chapitre IV : Matériels et méthodes
36
Chapitre IV : Matériels et méthodes
3. Méthodes d’analyse
3.1. Propriétés physiques
3.1.1. Granulométrie
• Principe
Elle est déterminée par tamisage manuel d’un échantillon de 100g, par une batterie
constituée de quatre tamis normalisés de 2000, 1500, 1000 et 800 µm d’ouverture de maille.
Le refus de chaque tamis est pesé et permet d’exprimer sa proportion en pourcentage
massique du produit à caractériser (Boucheham, 2009).
• Principe
Cette mesure est réalisée pour renseigner sur la densité et le degré de compacité des
différents échantillons.
Une éprouvette de 100 ml est utilisée pour déterminer le volume occupé par 25 ± 0,01g
de couscous sec. La masse volumique de ces échantillons est ensuite déterminée sur cette
base, elle est exprimée en g/cm³ (Boucheham, 2009).
La teneur en eau est déterminée selon la norme AFNOR NF V 03-707 de juin 1989,
décrite par Bar-l’helgouach (2001). Elle consiste en un étuvage à pression atmosphérique à
une température de 130- 133 °C, la perte de masse observée est équivalente à la quantité
d’eau présent dans l’échantillon. Les résultats s’expriment à 0,05 prés par rapport à 100g de
matière telle quelle.
La teneur en eau = (m0-m1/m0) × 100. Où :
• m0 : est la masse en g de la prise d’essai ;
• m1 : est la masse en g de la prise d’essai après
étuvage.
37
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Le principe repose sur l’incinération du produit dans une atmosphère oxydante à une
température de 900°C, jusqu'à combustion complète de la matière organique. La teneur en
cendres est déterminée par la pesée du résidu blanchâtre. Les résultats sont exprimés à 0,01
prés et rapportés à la matière sèche (Linden, 1981 ; Godon et Loisel, 1997 ; Ugrinovits et al.,
2004).
• Principe
• Mode opératoire
La minéralisation est effectuée pendant 3 heures par l’acide sulfurique (95%, d=1,83) à
chaud en présence d’un catalyseur, dans un minéralisateur. L’azote organique est transformé
en azote minéral sous forme ammoniacale par l’action oxydative du H2SO4 bouillant. Au
cours de la distillation, l’ammoniac est entraîné par la vapeur et récupéré dans du H3BO4 à
4%. L’ammoniac récupéré est titré avec une solution H2SO4 à 0,1N. L’opération de
distillation est réalisée dans un Büchi (Boucheham, 2009).
38
Chapitre IV : Matériels et méthodes
Température
Matière organique + H2SO4 (NH4)2SO4 + SO2 + CO2 + H2
Catalyseur
L’ammoniaque du digestat est déplacée par une solution de NaOH à 30%
La teneur en azote total (NT) exprimé pour 100 g de produit est donnée par la formule :
• X : descente de burette ;
• Y : poids de prise d’essai ;
• Z : volume transvasé au Büchi (ml)
• Principe
Les lipides dosés selon la norme NF V03-713 de février 1984 (la méthode de
Soxhlet). Cette technique assure une extraction à chaud des matières grasses contenues dans
un échantillon végétal solide placé dans une cartouche de cellulose et imbibé continuellement
par les vapeurs d’un solvant (Hubert, 2006).
• Mode opératoire
39
Chapitre IV : Matériels et méthodes
introduit dans un Soxhlet. L’extraction est réalisée par l’éther de pétrole porté à reflux
pendant 6 heures. Les solvants sont ensuite éliminés à l’évaporateur rotatif (Hubert, 2006). La
teneur en lipides totaux (L), en pourcentage par rapport à la matière sèche, est donnée par la
relation :
100 100
L= (M0-M1) × ×
Pe (100-H)
Où :
• M0 : masse en gramme du récipient avec résidu de matière grasse ;
• M1 : masse en gramme du récipient vide ;
• Pe : la masse en gramme de la prise d’essai ;
• H : teneur en eau de l’échantillon en pour-cent de l’échantillon humide.
• Principe
La méthode utilisée est celle de Dubois (1956) décrite par Amellal (2008). Les sucres
totaux sont d’abord extraits à chaud par une solution de l’acide sulfurique à 0,5 M pendant 3
heures (Kassemi, 2006). Ils forment une coloration jaune-rouge avec le phénol et l’acide
sulfurique dont l’intensité de la couleur est proportionnelle à la concentration du sucre. Cette
méthode consiste à préparer une gamme d’étalon à partir d’une solution de glucose à 0,05%
(Annexe 3).
• Mode opératoire
Etape 1 : Hydrolyse acide : Il permet l’hydrolyse des sucres complexes en sucres simples.
Dans un bécher, on pèse 0,5 g d’échantillon, et on ajoute 20ml d’acide sulfurique 0,5 M, puis
on place dans une étuve pendant 3heure à 105 °C (Kassemi, 2006).
Etape 2 : Transvaser quantitativement le contenant du bécher dans une fiole de 500ml et on
ajuste jusqu’au trais du Jauge, puis on filtre la solution.
Etape 3 : Dans un tube en pyrex, verser avec précaution 1ml de filtrat dilué1/10, ajouter 1 ml
de solution de phénol à 5% et 5 ml d’acide sulfurique (96%). Après agitation les tubes sont
maintenus pendant 5 minutes à 100°C, après un séjour de 30 minutes, la lecture de
l’absorbance est faite à 490 nm. La coloration est stable pendant 3 à 4 heures Amellal (2008).
40
Chapitre IV : Matériels et méthodes
• Principe
La teneur en cellulose brute est déterminée par la méthode de Weende (1828), elle
consiste à surprendre un échantillon de substance végétale dans une solution sulfurique à
1,25%, puis à récolter le résidu demeurant insoluble et le mettre en suspension en milieu
sodique à 1,25%, les deux attaques successives se faisant à 100 °C pendant 30 minutes. Le
second résidu est séché et une fois les cendres totales défalquées, il correspond à la cellulose
brute (Linden, 1981) (Annexe 4).
• Mode opératoire
L’hydrolyse acide : Peser 10g d’échantillon, l’introduire dans un ballon de 500ml muni d’un
réfrigérant, ajouter 100ml d’une solution aqueuse bouillant contenant 12,5g/l d’acide
sulfurique. Chauffer pour obtenir une ébullition rapide et maintenir pendant 30min en agitant
le ballon toutes les 5min. Laisser décanter quelques minutes.
Filtrer le liquide à l’aide d’un creuset en silice de porosité 1ou 2mm. Rincer avec l’eau
distillée chaude jusqu’à la neutralisation.
(X-Y) x 100
CB%MS = x 100
Z x MS%
Où :
• CB : Cellulose brute ;
• X : Poids du creuset+résidu après dessiccation ;
• Y : poids du creuset+résidu après incinération ;
• Z : poids de la prise d’essai.
41
Chapitre IV : Matériels et méthodes
3.2.7. Détermination du pH
La méthode utilisée est celle de la NF V 05-108, 1970. Une quantité d’échantillon est
placée dans un bécher, puis on ajoute au moins deux ou trois fois son volume d’eau distillée.
Un chauffage pendant 30 min avec agitation par une baguette en verre est réalisé dans un bain
marie. Le pH est déterminé à l’aide d’un pH mètre (Boukhiar, 2009).
Elle est évaluée par la NF V05- 101, 1974 décrite par Bousdira (2007). Son principe
consiste à chauffer l’échantillon avec l’eau distillée pour extraire les acides, puis les titrer
(Annexe 5). L’acidité en milliéquivalent pour 100g de produit est exprimée par la relation
suivante :
250 V1 100
× ×
m 10 V0
Où :
42
Chapitre IV : Matériels et méthodes
L’indice de gonflement (IG), est calculé après 30 min et 60min, il est exprimé comme
suit (PNM, 2008b) :
IG = Vf / Vi
43
Chapitre IV : Matériels et méthodes
La préparation consiste en une cuisson rapide. Une prise d’essai de 10g d’échantillon
est placée dans un bécher de 200ml et hydratés avec 16,5ml d’eau distillée bouillante salée à
5g/l. Après addition de l’eau, le bécher est immédiatement recouvert et placé pendant 12min
dans une étuve maintenue à 90°C (Guezlane et Abecassis, 1991) cité par (Boucheham, 2009).
ES x 5 x 100
DD%= x 100
10 x (100 – H)
Où :
• ES : Extrait sec (g) issu des 10 ml de prise aliquote;
• H : Teneur en eau du Berouil en %.
44
Chapitre V : Résultats et discussion
1. Résultats de l’enquête
1.1.Caractérisation de la population de l’enquête
La population d’étude englobe 300 personnes âgées de 25 ans et plus (tableau XII),
dont 200 personnes sont des sous évaluant, soit 66,66% de la population. Le reste représenté
par 33,33% a pu répandre sur le questionnaire, composé de 60 femmes et 40 hommes. La
population touchée par l’enquête est représentée dans les tableaux ci-dessous.
Tableau XIII: Distribution de la population sous évaluant par sexe et par âge.
Selon les résultats mentionnés dans les tableaux ci dessus, on note que :
45
Chapitre V : Résultats et discussion
La totalité des enquêtés (100%) déclaraient que le Berouil est connu sous l’appellation
« Hammoum ».
Selon les ménages enquêtés, la matière première est une céréale ; elle peut être le blé
pour 50% de la population, l’orge pour 20% de la population ou un mélange des deux pour
30% de la population. 50% des enquêtés, contrôlent la matière première de point de vue
hygiénique, en éliminant les impuretés, les pierres et les débris par un triage et un tamisage
manuel sous un courant d’air.
46
Chapitre V : Résultats et discussion
Selon les enquêtés, cette étape consiste à mettre la matière première dans une fosse sous
terraine creusée auparavant, communément appelée Matmoura, c’est un cylindre de quelques
mètres de profondeur dont la capacité est très différente. Elle est hermétiquement fermée par
une couche de bois plus une couche de foin, un nylon le tous est couvert par le sol.
Selon les interrogés, pour avoir des silos résistant plus longtemps possible, ils sont
creusés en sol alcalin (blanc), ou en sol rocheux.
1.5.3. Humidification
Dans Cette étape, on a distingué deux voies, celle de l’humidification accidentelle par
les eaux d’infiltration qui la plus répandu (dans 95% des cas), et la voie volontaire la moins
répandue (dans 5% des cas). Et cela dépend de l’objectif de la mise en fosse des céréales ;
stockage ou fabrication du Berouil.
C’est une fermentation spontanée (non contrôlée) provoquée par les microorganismes
associés à la matière première (la microflore épiphyte). D’après l’enquête, nous avons
constaté que la durée de cette étape est très variable (selon la durée de stockage), elle peut
aller jusqu’à 3 ans.
• Lavage : La matière première qui a subi une fermentation spontanée, elle doit être
lavée par l’eau pure, voire de consommation, pour éliminer tous les déchets produits
au moment de la fermentation.
• Séchage : Il s’effectue à l’air libre, en plein soleil et air, en étalant la matière première
sur un large tapis, et cela pour augmenter le contact entre les graines, les rayons
solaires et l’air, ce qui réduit la durée du séchage.
47
Chapitre V : Résultats et discussion
Le broyage consiste à moudre les grains séchés par des moulins mécaniques pour
obtenir un broyat complet. 70% des enquêtés utilisent des moulins traditionnels. Et l’autre
fraction (30%) utilise des moulins mécaniques.
Le tamisage consiste à séparer le son du broyat à l’aide d’un tamis, le broyat tamisé va
être utilisé dans la préparation du Berouil en suivant les étapes habituelles de la préparation
du couscous. Le son est un sous produit qui peut être valorisé par différentes méthodes.
1.5.7. La granulation
48
Chapitre V : Résultats et discussion
Photo 3: La granulation.
1.5.8. La précuisson
D’après les ménages interrogés, les conditions de précuisson sont pratiquement les
mêmes. Le couscous obtenu est mis dans une passoire en aluminium d’un couscoussier
contenant de l’eau portée à l’ébullition. Le temps de précuisson oscille entre 10 à 15 min.
Photo 4: La précuisson.
D’après l’enquête, le couscous précuit est étalé en couche mince sur un drap et laissé à
la température ambiante dans une pièce aérée et à l’abri de la poussière. On laisse sécher
progressivement en remuant de temps en temps jusqu’à l’obtention d’un Berouil sec. Cette
étape est fonction de la saison et le climat.
49
Chapitre V : Résultats et discussion
Selon le climat et autres facteurs, le séchage s’effectue soit sous l’ombre soit en plein
soleil.
Le produit sec est stocké dans des sacs en tissu à la température ambiante et à l’abri de
l’humidité.
Selon les enquêtés, le mode de fabrication du Berouil diffère d’une région à l’autre et
d’une famille à l’autre, mais généralement le principe est commun, en procédant aux étapes
suivantes :
• Une matière première céréalière traitée au préalable, qui peut être le blé, l’orge ou un
mélange des deux, est mise en fosse pour optimiser les conditions de la fermentation
en créant de l’anaérobiose aux microorganismes ;
• Une étape de fermentation des céréales est déclenchée par l’addition de l’eau qui
stimule l’activité microbienne, et favorise le développement des moisissures et les
phénomènes de la fermentation bactérienne (Belyagoubi, 2006). Lors d’une évolution
spontanée, c’est la flore la plus performante et la mieux adaptée qui se développe en
premier. Ce développement aboutissant généralement à une modification des
paramètres du milieu. Ceux-ci peuvent devenir défavorables pour cette flore et au
contraire pour une autre qui prend alors le relai et ainsi de suite ;
• Après avoir fermenté la matière première, elle sera lavée par l’eau pure, séchée en
plein air et soleil ;
50
Chapitre V : Résultats et discussion
• Les graines fermentées séchés, sont broyées puis tamisé puis transformée en
couscous ;
• Le couscous obtenu est précuit, cette opération constitue un traitement
hydrothermique que l’on impose au Berouil juste après l’avoir mis en forme pour
gélatiniser l’amidon et éviter l’agglomération de ces particules au cours de la
réhydratation. La précuisson a pour but d’inactiver les enzymes et éliminer les
microorganismes de contamination ;
• Le couscous précuit est séché puis stocké à l’abri de l’humidité.
51
Chapitre V : Résultats et discussion
Préparation de la
1
matière première
Mise en fosse
Humidification Eaux
d’infiltration
2
Traitement de la
Lavage et séchage
matière première
Broyage
Alimentation des
bétails
Précuisson
3
Finition
Séchage à l’air libre
Berouil sec
52
Chapitre V : Résultats et discussion
Les résultats du tamisage réalisé à l’aide des tamis allant de 2000 µm jusqu’au 800 µm,
sont illustrés dans la figure 7.
70
60 ech.1
ech.2
50
ech.3
Granulométrie %
40 ech.4
ech.5
30
ech.6
ech.7
20
ech.8
10
0
[1-0,8[mm [1,5-1[ mm [ 2-1,5[mm 2mm
Tamis
Il en ressort, malgré les différences de composition existant entre les échantillons, que la
granulométrie moyenne du Berouil est constituée principalement de la fraction [2000-1500µm
[estimée par 51,49%, suivie par la fraction retenue par le tamis de 2000 µm (26,9%), et le
refus du tamis de 1000 µm vient en 3eme position avec un pourcentage moyen de 19,51, et en
dernier lieu, vient le faible retentât du tamis à 800 µm. Cette granulométrie est relativement
53
Chapitre V : Résultats et discussion
supérieure à celle exigée pour le couscous, le Codex Alimentarius (1995, 2007) exige un
minimum de 630 µm et un maximum de 2000 µm avec une tolérance de 6%.
D’après la figure (7) on constate que pour chaque échantillon, une ou deux fractions
dominantes représentent environ 50% de la granulométrie totale, ce qui reflète l’homogénéité
des grains. A titre d’exemple, l’échantillon 1 composé principalement par le refus de 1,5mm
(41%) et par le refus de 1mm (48%), tandis que pour l’échantillon 2 on note un taux de 61%
retenu par le tamis de 1,5mm.
Pour tous les échantillons, la fraction retenue par le tamis de 1,5mm comprise entre
41,08 et 61,85%, cela nous permet de les classer tous avec le couscous gros. Sachant que
pour le couscous standard gros, un refus de 1,6 mm de l’ordre de 38% est exigé, avec une
tolérance maximale de 60% et une tolérance minimale de 20% (Alpina, 2010).
La masse volumique exprime une quantité de matière par unité de volume. Elle est
influencée par différents facteurs principalement l’importance de l’espace intergranulaire et
le degré de compacité des granules de couscous (Scotti, 1984 et Guezlane, 1993) cité par
Boucheham (2009). Les masses volumiques des échantillons étudiés sont données dans le
tableau XV.
Echantillon 1 2 3 4 5 6 7 8
Masse volumique (g/cm3) 0,75 0,76 0,83 0,8 0,76 0,71 0,69 0,66
La densité de l’ensemble des échantillons comprise entre 0,66 et 0,83. L’analyse des
résultats montre que la masse volumique est directement influencée par la granulométrie ;
plus les grains sont gros plus le vide inter-granulaire est important est donc plus la densité est
faible, par exemple, l’échantillon 8 a une granulométrie plus élevée (refus de 2mm = 51%) a
donné une masse volumique inférieure (0,66 g/cm3). Cette suggestion est confirmée par
Alpina (2010), ou il a trouvé une densité de 0,74 et 0,70 pour couscous extra moyen et le
couscous standard gros respectivement. Mais ce n’est pas toujours le cas, ce qui est remarqué
pour l’échantillon 4, malgré ses gros grains (refus de 2mm = 49%), il présente une masse
54
Chapitre V : Résultats et discussion
volumique relativement importante (0,8 g/cm3), ce qui ne peut être expliquée que par des
grains plus denses, et donc une étape de roulage maîtrisée.
De même, il apparaît que les échantillons contenant plus de matière première fermentée
(échantillon 6,7 et 8), ont les masses volumiques les plus faibles, et vice versa. Ce qui peut
renseigner la difficulté de la granulation des céréales fermentées.
2.2.Propriétés physicochimiques
2.2.1. La teneur en humidité
Les taux d’humidités des différents échantillons analysés se rapprochent vers une
moyenne de 12,79%, avec deux valeurs extrêmes : un minimum de 09,47% pour l’échantillon
8, et un maximum de 16,2% pour l’échantillon 3 (Tableau XVI).
Echantillon 1 2 3 4 5 6 7 8
Nos résultats corroborent avec ceux de Bourad et Ferrad (2001), ils ont trouvé des taux
d’humidités des couscous artisanaux comprises entre 11,29 et 14,82%, tandis qu’ils sont de
l’ordre de 10 à 11% pour le couscous industriel.
Cette différence entre les échantillons pourrait être due, non seulement à la différence
du procédé du séchage, mais aussi, à la saison et les conditions des analyses.
55
Chapitre V : Résultats et discussion
d’eau de 0,7 (Alpina, 2010), ne permet pas la prolifération des microorganismes tout en
ralentissant la plupart des réactions chimiques et enzymatiques. Cependant, au moment de la
cuisson, les grains de Berouil prennent deux fois leur volume en eau ce qui leur permet de
participer à l’apport hydrique.
Les valeurs moyennes des teneurs en cendres des 8 échantillons sont données dans la
figure 8:
2,5
2
teneur en cendre (%)
1,5
0,5
0
1 2 3 4 5 6 7 8
Echantillons
Le taux des cendres représente la quantité totale en sels minéraux présente dans un
aliment. Nous constatons d’après la figure 8 que les échantillons 2,5 et 8 contenants de l’orge
sont les plus riches en sels minéraux, une richesse de l’ordre de 2%. Tandis que les
échantillons 1 et 4 sont les plus pauvres en matières minérales. Ces résultats concordent avec
les valeurs données par Jeantet et al. (2007) cité par Bellebcir (2008) qui a signalé une teneur
en cendres de 1,7-2% pour le blé et de 2,5-2,7% pour l’orge.
Le taux de cendres des échantillons analysés ne se range pas bien dans l’intervalle
donné pour le couscous blanc, le Codex Alimentarius (1995, 2007) exige une teneur inferieurs
à 1,1%. Aussi, des auteurs indiquent une teneur en minéraux oscille entre 0,99 et 1,58%MS
pour le couscous artisanal (Bourad et Ferrad, 2001). Cette écart est dû, d’un coté, à la teneur
en matières minérales du broyat (farine) utilisé, qui est d’autant plus basse que le taux de
56
Chapitre V : Résultats et discussion
l’extraction est plus faible (Alais et al., 2003), et de l’autre coté, à la nature de l’eau utilisée
au cours de la fabrication (sa teneur en sel).
Tandis que, les résultats trouvés viennent rejoindre la valeur donnée par un projet de
norme marocaine (PNM, 2008a) pour le couscous complet à base du blé dur, dont la teneur
maximale demandée en matière minérale rapportée à la matière sèche est de l’ordre de 2,5%.
La teneur en protéines totales des échantillons varie entre 15,16 et 17,55 % MS (figure
9). Ces résultat sont supérieures à ceux trouvés dans la littérature sur les couscous ; El-
Hameur, (1985) a trouvé une teneur se rapproche vers 12,3%MS pour le couscous industriel ;
de leur coté Bourad et Ferrad, (2001) ont trouvé une teneur varie entre 11,7 et 13,56 %MS et
10,64 et 11,76 %MS pour le couscous traditionnel et le couscous industriel respectivement.
De même, un projet de norme marocaine, (2008a) exige une teneur en protéines supérieur ou
égale à 12%MS pour le couscous complet du blé dur, tandis qu’il exige une teneur minimale
de l’ordre de 11% MS pour le couscous de blé tendre (PNM, 2008c).
20
18
teneur en protéines %MS
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Ech.1 Ech.2 Ech.3 Ech.4 Ech.5 Ech.6 Ech.7 Ech.8
Echantillons
Comparativement avec les couscous non fermentés, le Berouil est plus riche en
protéines, cette richesse peut être due, d’un coté, à la fermentation, ce qui confirme qui a été
dit dans la partie bibliographique par Nout et al., (2003), et d’un autre coté, aux taux
d’extraction des farines utilisées, qui sont directement proportionnels avec la teneur en
protéines (Godon, 1991; cité par Bourad et Ferrad en 2001).
57
Chapitre V : Résultats et discussion
Dans les produits alimentaires fermentés, les protéines présentes sont souvent
hydrolysées par les microorganismes et les acides aminés, ainsi libérés (Bernard et Carlier,
1992), ce qui facilite son assimilation. La valeur nutritionnelle d’une matière agroalimentaire
dépend avant tout de la digestibilité de ses nutriments, puis de leur utilisation métabolique.
L’extraction de la matière grasse par l’éther de pétrole a révélé les résultats illustrés par
la figure 10.
2
1,8
1,6
1,4
1,2
MG%MS
1
0,8
0,6
0,4
0,2
0
ech.1 ech.2 ech.3 ech.4 ech.5 ech.6 ech.7 ech.8
Echantilons
Figure 10 : Teneur en lipides totaux des différents échantillons rapportée à la matière sèche.
En plus de leur valeur nutritive et l’apport énergétique, les lipides sont connus par leur
importance dans l’amélioration de la qualité technologique des produits finis, ils participent
58
Chapitre V : Résultats et discussion
aux propriétés fonctionnelles des aliments au cours de leur fabrication (Genot, 1982) cité par
Bourad et Ferrad en 2001. En se complexant avec l’amylose, exerce une diminution
importante du collant et favorise une plus grande tolérance des pâtes à la cuisson (Guezlane et
al., 1998b ; cité par Bourad et Ferrad en 2001). A cet égard, l’ajout des matières grasses aux
pâtes alimentaires est préconisé.
La teneur en sucres totaux (ST) de l’ensemble des échantillons sont représentée dans la
figure 11.
90
80
70
60
ST%MS
50
40
30
20
10
0
Ech.1 Ech.2 Ech.3 Ech.4 Ech.5 Ech.6 Ech.7 Ech.8
Echantillons
Figure 11 : Teneur en sucres totaux des différents échantillons rapportée à la matière sèche.
Les résultats trouvés ne montrent pas l’effet de la fermentation sur les graines complètes
des céréales, et cela pourrait être dû, d’un coté, à la faible quantité des sucres fermentescibles
59
Chapitre V : Résultats et discussion
contenue dans les céréales, et d’un autre coté, à l’effet barrière des tissus externes des grains,
rendant ainsi les glucides difficilement accessibles aux microorganismes.
2,5
1,5
CBMS%
0,5
0
ech.1 ech.2 ech.3 ech.4 ech.5 ech.6 ech.7 ech.8
echantillon
Figure 12: Teneur en cellulose brute des différents échantillons rapportée à la matière sèche.
Les résultats trouvés sont en accord avec la valeur donnée par un projet de norme
marocaine (PNM, 2008a) de couscous complet de blé dure, dont la teneur maximale
demandée en cellulose brute (rapporté à la matière sèche) est de l’ordre de 2%.
60
Chapitre V : Résultats et discussion
Acidité (g d’acide
Echantillons pH Acidité (milliéquivalent/100g) lactique/100g)
Il en ressort que d’une manière générale, les 8 échantillons étudiés sont acides ou
légèrement acides, avec un pH variable entre 4 et 5, ce qui assure une conservation du produit
contre les altérations microbiennes et lui confère une saveur appréciable par le consommateur.
61
Chapitre V : Résultats et discussion
céréales non fermentées, ce qui laisse suggérer que les conditions de fermentations étaient
différentes (durée, microorganismes intervenant), ce qui s’est traduit par une acidité distincte.
Tableau XVIII : Valeur énergétique des différents échantillons de Berouil exprimée en Kcal.
ET
Protéines Lipides Glucides
(kcal)
Kcal KJ Kcal KJ Kcal KJ
Coef.
(blé et 3,78 15,8 8,37 35 3,95 15,5
orge)
Ech.1 17,55 66,34 277,29 1,85 15,48 64,75 76 382,02
300,2 1178
Ech.2 16,75 63,31 264,65 1,25 10,46 43,75 81,42 395,38
321,61 1262,01
62
Chapitre V : Résultats et discussion
L’énergie fournie par 100g de Berouil à sec est estimée par 400 Kcal, soit 1672KJ, elle
est légèrement supérieure à la valeur énergétique du couscous extra moyen français à base du
blé dur, tel que 100g de produit sec fournie 354 Kcal soit 1502 KJ (Alpina, 2010). Cette
différence est due à la richesse du Berouil en protéines.
2.4.1. Le gonflement
G% de l'échantillon 1 G% echantillon 2
180 200
160 180
140 160
140
120
120
100
100
G%
G%
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
63
Chapitre V : Résultats et discussion
G% de l'échantillon 3 G% de l'échantillon 4
200
200
180
180
160
160
140
140
120
120
100
G%
G%
100
80
80
60
60
40
40
20
20
0
0
0 10 20 30 40 50 60
0 10 20 30 40 50 60
temps (min) temps (min) à 25°C
à 25°C
à100°C à100°C
G% de l'échantillon 5 G% de l'échantillon 6
200 200
180 180
160 160
140 140
120 120
100 100
G%
G%
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
G% de l'échantillon 7 G% de l'échantillon 8
200 200
180 180
160 160
140 140
G%
120 120
G%
100 100
80 80
60 60
40 40
20 20
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
temps (min) temps (min)
à 25°C à 25°C
à100°C à100°C
64
Chapitre V : Résultats et discussion
A 25 °C, une similitude de comportement de tous les échantillons est observée. Ils
continuent à absorber l’eau jusqu’à 60 min, ils sont saturés. Non seulement l’échantillon 8
(100% orge fermenté) gonfle plus rapidement et de façon plus importante, son G% atteint un
maximum de 109,37%.
Indice de
gonflement (IG) à 25 °C à 100 °C
Echantillons
Après 30 min Après 60 min Après 30 min Après 60 min
Ech.1
1,6 1,8 2,48 2,64
Ech.2
1,62 1,71 2,61 2,82
Ech.3
1,5 1,63 2,57 2,72
Ech.4
1,46 1,66 2,51 2,90
Ech.5
1,54 1,72 2,39 2,81
Ech.6
1,63 1,75 2,65 2,87
Ech.7
1,57 1,69 2,45 2,75
Ech.8
1,84 2,09 2,6 2,94
Il en ressort de ces résultats que les valeurs élevées de gonflement sont obtenues à
100°C quelque soit l’échantillon.
65
Chapitre V : Résultats et discussion
Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par Bourad et Ferrad (2001) pour les
couscous industriels et artisanaux.
Dans une étude, Guezlane (1993) cité par Tigroudja et Bendjediouadda en 1999,
a suggéré que la mauvaise pratique de la granulation (malaxage et roulage) entraine une
augmentation du gonflement ; si les agglomérats ne sont pas suffisamment cohérents, ils vont
avoir tendance à se déliter lors qu’ils sont mis en contact avec l’eau, au contraire, la formation
des agglomérats très dense va donner de produit s’hydratant, plus lentement surtout dans l’eau
froide.
De même, on constate qu’au bout de 30 min à 25°C, IG varie de 1,46 à 1,84, ces
valeurs se rapprochent vers la valeur donnée par Alpina (2010) pour le couscous standard
gros, qui exige un IG supérieur ou égal à 1,8. Tandis qu’il exige un IG de 2,3 pour le
couscous extra moyen, ce qui montre l’effet primordial de granulométrie sur la capacité de
réhydratation et donc temps de cuisson.
Tous les échantillons continuent à se gonfler de plus en plus lentement jusqu’à 60 min
où ils sont saturés. La phase de saturation est fortement liée à la granulométrie qui est d’autant
plus rapide que la granulométrie est faible et inversement.
2.4.2. La délitescence
66
Chapitre V : Résultats et discussion
Les pertes en matière sèche sont dues à l’action de la chaleur sur les protéines et ses
propriétés élastiques, ainsi à la gélatinisation de l’amidon avant la formation du réseau
protéique
rotéique insoluble (D’Egidio et al., 1982) cité par Bourad et Ferrad (2001).
(2001) En effet, le
réseau protéique trop lâche suite à une dénaturation laisserait s’échapper les granules
d’amidon (El-Hameur, 1985).Les
Les résultats obtenus sont illustrés dans la figure14.
figure
25
20
15
DD%
10
0
ech.1 ech.2 ech.3 ech.4 ech.5 ech.6 ech.7 ech.8
echantillons
Nous remarquons que la délitescence des 8 échantillons est nettement différente, allant
d’un minimum de l’ordre de 04,79% pour l’échantillon 1 à un maximum estimé par 20,86%
pour l’échantillon 3. Le degré de délitescence des échantillons (1, 2, 4 et 5) concorde
co avec
celui trouvé par Boucheham, (2009) sur le couscous du blé dur, ou il a trouvé un degré de
délitescence de l’ordre de 5,18%. En outre, les résultats de l’étude de Senator (1983) cité par
Kherrif en 1996 (5,32-5,58%),
5,58%), sur les couscous artisanaux
artisanaux sont plus proches des résultats
trouvés.
Le degré de délitescence
tescence est élevé pour les échantillons 6, 7, et 8, qui sont composé
principalement du broyat de blé et d’orge fermentés, ce qui renforce l’idée de la difficulté de
la granulation des céréales fermentées, et laisse supposer qu’ils y avaient des changements à
67
Chapitre V : Résultats et discussion
La relation qui peut être tirée de cette remarque, c’est que plus l’échantillon contient du
broyat des céréales fermentées plus son granulation est difficile et donc plus il est délitescent.
Pour pallier à cet inconvénient, le coupage entre les céréales fermentées avec celles non
fermentées est utile.
68
Conclusion
Conclusion
L’enquête nous a permis de bien décrire le Berouil, de le classer dans le groupe des
aliments fermentés traditionnels, c’est un aliment connu et consommé depuis longtemps par
les populations locales et dont la fabrication s’appuie sur les savoirs et les savoir-faire
traditionnels de nos ancêtres, transmis par successions des générations. C’est un produit
patrimonial, historique, typique entouré de savoir-faire.
Pays Algérie
Caractéristiques
69
Conclusion
Densité 0.75
Humidité 13%
pH 4-5
Le Berouil, comparé avec le couscous non fermenté, est plus riche en protéines
(16%MS), source intéressante en matière minérale (0,94% à 2,2%MS), en fibres alimentaire
sous forme de cellulose brute (1,6% MS) et même en sucre totaux (81MS%). Pratiquement,
ils ont des teneur égales en humidité (13%), par fois le même degré de délitescence (5%) et
indice de gonflement, mais de granulométrie différente (principalement [2000-1500µm [ pour
70
Conclusion
le Berouil). Un point de plus, le Berouil est un couscous acide ou légèrement acide avec un
pH compris entre 4 et 5, dont une conservation meilleur et qualité hédonique appréciable.
Ce travail est certainement incomplet avec parfois un manque de précision compte tenu
des limites des méthodes et des moyens. Il mérite d’être poursuivi et amélioré par :
• La détermination des caractéristiques nutraceutiques basée sur la détermination du
pouvoir antioxydant, substances bioactifs, etc….
• Approfondir la caractérisation biochimique (dosage des acides organiques,
amidon, acides aminés, vitamines, polyphénols totaux, tanins, etc….).
• Réalisation d’enquête de préparation sur d’autres mets traditionnels et sur un
échantillon plus grand pour une collecte plus large des données.
71
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