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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR & UNIVERSITAIRE

COMMISSION INTERNATIONALE CONGO – SANGHA –


OUBANGUI
(CICOS)
ECOLE REGIONALE DE FORMATION AUX METIERS DE
NAVIGATION INTERIEURE
(ERFMNI)

SECURITE DU BATIMENT

Par
Le Cdt Odon IBANGA B.E.N.
Expert Nautiques et en Sciences du Travail (Ressources Humaines).

Durée : 15h00

Exercice Académique 2020 – 2021


BIBLIOGRAPHIE

A. FONDEMENT JURIDIQUE
• Code de la Navigation Intérieure, CEMAC/RDC ;
• Ord.-Loi n°66-96 du 14 mars 1966, portant Code de la Navigation Fluviale &
Lacustre de la RDC ;
• Ord.-Loi n°66-98 du 14 mars 1966 ; portant Code de la Navigation Maritime de la
RDC ;
• Ordonnance Règles des Routes, Feux et Signaux/RDC ;
• Convention Internationale pour la Sauvegarde de la Vie Humaine en Mer/ OMI,
portant les textes de la Convention SOLAS de 1974, de 1978, de 1981 et de
1983 ;
• Guide de la Navigation au Congo-Belge (OTRACO, loi du 12 Juillet 1952) ;
• Ordonnance V/TP du ……. ;

B. OUVRAGES
- Stendhal et Honoré de Balzac, Comédie humaine, (1857)
- Gustave Flaubert, Madame Bovary, (1857),
- Louis Duranty, le Réalisme, 1856-1857.
- Dictionnaire Universel, Edition Spéciale RDC,
- Nouveau Petit LAROUSSE, 1969, Paris VIe.

C. SUPPORTS DES COURS

- Cours de Balisage, ENAVI/ONATRA, 1979 ;


- Cours de Techniques de Construction Navale, ENAVI/ONATRA, 1979 ;
- Cours des Manœuvres & Navigation, ENAVI/ONATRA, 1979 :
- Cours de Sécurité du Bateau, CRFNI-CICOS, 2009 ;
- Cours d’Hygiène & Sécurité, ERFMNI, 2016 – 2017 et 2017 – 2018.
- Cours de Prévention & Lutte Contre l’Incendie, ERFMNI, 2017-2018 ;
- Cours de Sauvetage & Procédures d’Urgences, ERFMNI-CICOS, 2017.

D. WEB
- Dictionnaire ENCARTA 2009, 1993-2008 Microsoft Corporation.
- Encyclopédie ENCARTA Junior, Microsoft, 2009.
- Encyclopédie ENCARTA Collection, Microsoft, 2009.
O. INTRODUCTION GENERALE

La population cible qui suivra ce module est celle candidate à


l’exercice du métier de navigateur dans l’espace du Bassin du Fleuve Congo, à qui nous
avons l’obligation de transmettre toutes les connaissances nécessaires pour acquérir les
compétences et qualités requises dans le but de promouvoir et garantir la Sécurité de la
navigation et celle de la profession.

« La Sécurité du Bâtiment » est un ensemble des comportements,


des procédés et des techniques que doit faire usage un professionnel du secteur en vue
de garantir la confiance sur l’état de flottabilité / ou de navigabilité de l’Unité par le
contrôle et le suivi permanent de la situation du bâtiment.

Par cette action d’anticipation, le Navigateur doit veiller à la


survenance de « tout fait de surprise ou imprévu » pouvant survenir et porter atteinte à la
santé et au travail à bord. Il y a lieu, ici, l’occasion de rappeler à tous que la navigation
s’opère sur l’eau (Mer, Océan, Lac, Fleuve ou Rivière, …).

Vu la réputation « dangereux » portée sur l’environnement où


s’effectue la navigation, la préparation de l’homme contre toutes les éventualités s’avère
une obligation / ou une exigence pour éviter toutes les conséquences fâcheuses pouvant
s’ensuivre.

Considérant l’étroitesse de la surface de vie et de travail à bord du


bateau, d’une part et d’autre part, la proximité qui se traduit par une promiscuité de vie,
ainsi que de l’éloignement de la zone où s’opère la navigation, il est du devoir de
l’Autorité Compétente de rendre rigoureux la loi portant sur les conditions de vie et de
travail à bord de tout bâtiment pratiquant la navigation dans l’espace CICOS.

Conformément aux articles 75 et 131 du Code CEMAC/RDC et ce,


pour améliorer ou promouvoir la qualité de la vie et de travail à bord, la Sécurité de vie et
de travail est l’une des matières qui relève de la responsabilité civile des Armateurs et
des Etats membres de la CICOS. Son application ne peut souffrir d’aucune faille ou
encore moins des justifications inutiles.
A ce titre, la Sécurité du Bâtiment est une obligation légale opposable
à tous les prestataires des services à bord.
Par ailleurs, l’Autorité Compétente doit aussi veiller à l’équipement ou
à l’armement du bateau en matériels de sécurité utiles pour la prévention des risques
professionnels et des situations dangereuses pouvant éventuellement survenir au cours
de l’exécution de la navigation.

Ainsi, la formation est et demeure une clé pour ouvrir la porte de la


Sécurité de la navigation, la connaissance des matériels et outils utilisés dans le but d’en
faire bon usage en cas de besoin de service. La maîtrise des techniques, des procédés
et pratiques édictées en matière pour leur usage, combien indispensable pour garantir la
sécurité, sont les facteurs sur lesquels reposent la base du succès à toute intervention.

Les risques survenant dans le secteur de la navigation sont très


nombreux. Ils exposent les personnes, les biens, le bâtiment ou l’environnement dans
lequel la navigation s’opère. Dans ce cas, il faut les prévenir.

L’acteur principal de la prévention, c’est l’homme. Pour ce, sa


formation est une exigence ou obligation au vu de la responsabilité qui lui revient pour
assurer la gestion de tout ce qui se trouve à bord (les biens, les personnes et l’unité).
Par ailleurs, si le navigateur (mandataire) porte la responsabilité pénale de l’acte posé
dans l’exercice de ses fonctions ; Par contre, l’Armateur (mandant), est civilement
responsable de tous les actes posés par son mandataire (le navigateur).
Pour ce, il doit en répondre.

A ce titre, l’Armateur doit exiger la formation de son personnel et en


faire son fer de lance pour améliorer leur qualité et compétence au service, ainsi que
favoriser le bon usage des matériels et outils mis à leur disposition dans le but de
garantir son Exploitation.
Ainsi, nous réduirons ou éviterons/ou éliminerons tant soit peu les risques de la
navigation existant.

Dans le secteur de la navigation, les risques les fréquents qui


surviennent sont notamment :
• L’échouement ou l’échouage ;
• L’abordage ou la collision ;
• La voie d’eau ou l’infiltration ;
• L’incendie ou l’explosion ;
• La noyade ou le naufrage ;
• Les Effets de panique ;
• La dérive ;
• L’abandon ;
• La pollution ; ….

O. 1. OBJECTIFS :

Objectifs généraux :
Ce module poursuit les objectifs généraux ci-après :
• Maitriser toutes les théories portées sur la sécurité du bâtiment ;
• Faire bon usage des matériels et outils mis à leur disposition ;
• Former ou éduquer le Personnel navigant pour éviter, réduire ou éliminer la
survenance des risques de la navigation ;
• Gérer les biens, les personnes ou le bâtiment ainsi que l’environnement du travail
face au risque éventuel ;

Objectifs Spécifiques :
A la fin de cette session, les apprenants seront capable de :
• Appliquer correctement et convenables les connaissances acquises, techniques
ou procédés en matière de Sécurité ;
• Garantir la sécurité nécessaire du bâtiment, des biens et des personnes, ainsi
que celle de l’environnement.
O. 2. METHODOLOGIE
Pour atteindre les objectifs poursuivis ci-avant mentionnés, il est de
notre devoir de recourir aux méthodes et techniques appropriés pour transmettre aux
apprenants notre expertise (théorique et pratique) de manière efficiente et efficace à
travers les lignes qui suivent ci-dessous.
O.2.1. METHODES
Il s’agit des méthodes et techniques ci-après :
O. 2. 1. 1. Le Réalisme :
La force de cette méthode est que Son génie repose tant sur
l’observation que sur l’imagination. Dans cette méthode, nous présentons à l’apprenant
un fait réel (casus) auquel nous lui opposons des solutions pour améliorer son
comportement face au sinistre en vue de garantir la sécurité de tout ce qui se trouve à
bord et pendant la navigation.
Cette méthode nous oblige à démontrer à l’apprenant la ou les
causes partant de son origine ayant été à la base du fait ou risque (théorie) et permettre
à ce dernier de pratiquer les techniques utiles, étape par étape (démonstration), jusqu’à
faire taire ou supprimer définitivement le risque ou le danger existant.
En effet, cette méthode permet à l’apprenant d’observer
minutieusement, de saisir et d’appliquer les procédés ou les techniques utiles pour
maîtriser et gérer la survenance des éventualités de la navigation.
Ainsi, cette méthode forge ou prépare l’homme au métier.
O. 2. 1. 2. Interro-participative :
Cette méthode favorisera l’échange des connaissances ou
d’expérience entre les acteurs dont l’enseignant et les apprenants d’une part et d’autre
part, elle portera la contradiction entre apprenants ou permettra à ceux-ci d’échanger
leur expérience de laquelle, les intelligences s’illuminent pour faire asseoir le résultat.
Elle fera participer activement les apprenants au résultat et les
mettront ainsi en confiance pour retenir la démonstration.

O.2.2. TECHNIQUES :
Par définition, « la Technique » est la manière de procéder dans la
pratique d'une activité. C’est-à-dire, elle est un ensemble des procédés mis en œuvre ou
en scène pour obtenir un résultat déterminé.

Pour bien assimiler la matière aux apprenants, il serait souhaitable


que les procédés liés aux procédures d’urgences soient pratiqués lors des exercices
pratiques, soit à l’aide des simulateurs ou soit lors des démonstrations des faits saillants
ayant trait aux risques de navigation.
CHAPITRE I : DEFINITIONS DES CONCEPTS
Introduction :
Pour permettre une bonne compréhension du module, il est aussi
important pour nous de définir tout concept clé et autres pouvant être utilisés dans les
lignes qui suivent.
Il s’agit de :
I. 1. Sécurité :
• De Sécurité :
• Qui assure une protection efficace contre certains risques ou dangers ;
Par ex. : - Une ceinture de sécurité.

• En toute sécurité :
• Etre dans des conditions qui excluent tous les risques ;
Par ex. : - Travailler en toute sécurité.

• Etre en sécurité :
• Se trouver placé à l’abri de tout danger ;
Par ex. : - Etre en sécurité auprès des siens.

• Sécurité :
• Avoir la garantie de l’absence de tout risque ou danger ;
• Etat de tranquillité d’esprit qu’il n’y a pas de risque ou danger ;
• La sécurité est l’ensemble des mesures et des dispositions prises pour prévenir
les risques éventuels de la navigation pouvant survenir suite aux actions
dangereuses posées par l’homme (par ex. : la négligence de l’homme) ou aux
conditions dangereuses du travail (par ex. : la vétusté du matériel = la Coque du
bateau) que le Navigateur a le devoir de gérer.
• Sur ce, la sécurité est devenue l’affaire de tous pour tous et par tous.
I. 2. Bâtiment :
- Navire ou Bateau destiné à la navigation sur la mer ou sur le fleuve ;
Par ex. : - le vaisseau ; - ITB Kokolo ; …

I. 3. Autres définitions :
I. 3. 1. Matériel :
• Ensemble d’objets spécialisés nécessaires à une activité ;
• Par ex. : - Equipement.

I. 3. 2. Outil :
• Instrument manuel fabriqué servant à réaliser une tâche particulière ;
Par ex. : - les Outils du menuisier.

• Moyen servant à la réalisation d’un processus ou d’une tâche ;


Par ex. : - Instrument.

I. 3. 3. Batardeau :
• C’est une construction en maçonnerie ou digue empêchant l’infiltration ou la
pénétration de l’eau dans la coque du bateau ;
• C’est une digue qui sert à maîtriser ou à empêcher l’eau de pénétrer dans le
compartiment d’un bateau lorsqu’il survient une avarie à la coque ;

I. 3. 4. Perche de Sondage :
• La Perche de sondage est une tige en bois ou en métal graduée qui sert ou
permet au navigateur de relever (constater ou de noter) la hauteur d’un liquide (la
profondeur d’un cours d’eau ; le niveau d’eau contenu dans les cales ; le niveau
du carburant dans les soutes ou réservoirs d’un bateau ; …) en vue de le guider ;

• C’est un matériel de sécurité utilisé dans la navigation fluviale pour relever ou


constater soit la profondeur d’un cours d’eau ou encore s’en servir pour noter les
mesures d’eau ou du carburant/lubrifiants contenus dans les compartiments ou
les cales du bateau.
I. 3. 5. Sauvetage :
• C’est l’action de tirer quelqu’un ou quelque chose du danger ;
• C’est une action qui consiste à sauver une personne ou une chose se trouvant
dans une situation fâcheuse ou critique à laquelle elle est gravement exposée.
• C’est venir en aide à quelqu’un ou quelque chose pour le tirer du danger auquel il
en est exposé.

CHAPITRE II : LES MATERIELS ET OUTILS DE SECURITE


Introduction :
Pour une très bonne compréhension et analyse du contenu du présent
chapitre, il est de notre devoir de procéder à un inventaire sélectif et spécifique des
matériels et Outils de sécurité devant domiciliés à bord pour être utilisés le moment venu
dans le but de garantir la sécurité du bâtiment.
PLAN

Section I : INVENTAIRE ET USAGE DES MATERIELS ET OUTILS DE SAUVETAGE ;


Section II : SONDAGE DES CALES ET DES PASSES ;
Section III : CONSTRUCTION D’UN BATARDEAU

OBJECTIFS DU COURS

A la fin de cette session, chaque stagiaire doit être capable :


• d’inventorier les matériels et les outils de sauvetage mis à leur disposition et en
faire bon usage ;
• de veiller à la sécurité de la navigation par la vérification de l’étanchéité des cales
et le relevé des profondeurs des passes ;
• de sauver son bâtiment en cas des situations critiques.

CONTENU DU COURS
Ce cours est destiné aux futurs navigateurs du point de vue de la responsabilité qui
pèseront sur eux en matière de sécurité du bâtiment, des personnes, des biens et de
l’environnement.

II. 1. Inventaire des Matériels


OBJECTIFS SPECIFIQUES

• Etre capable d’identifier chaque outil et matériel de sauvetage ;


• Faire bon usage de chaque outil et matériel de sauvetage ;
• Assurer la bonne protection des outils & matériels mis à leur disposition.

INTRODUCTION

Les outils et les matériels de sauvetage mis à la disposition d’un Bâtiment représentant
la contre valeur d’un capital très important dont l’Armateur qui en investi, manifeste sa
volonté de répondre aux normes de sécurité de la navigation exigées par la loi en la
matière.
Considérant la volonté manifestée par l’Etat pour assurer la navigabilité de sécurité, il
revient à tout Navigateur qui est par excellence le mandaté de l’Etat de protéger ces
matériels et outils et d’en faire bon usage.

A ce titre, le Navigateur tient un inventaire physique se rapportant au stock des outils et


des matériels de sauvetage domiciliés à bord en vue d’assurer la sécurité du bâtiment au
cas où une éventualité pouvait survenir à bord pendant la navigation.

Sur ce, le Navigateur répond de son inventaire à toute réquisition de l’Autorité


Compétente ou lors d’une remise et reprise.

• INVENTAIRE DES MATERIELS

Par définition, un matériel est un appareil ou une machines auxiliaires placé, fixé ou
mobile sur le bord d’un bâtiment devant être utilisé pour répondre au besoin de la
sécurité (par ex : Evacuer l’eau pour assurer la flottabilité du bâtiment ; Lutter contre un
incendie à bord ; Repêcher une victime passer par-dessus-bord ; …).

Il s’agit de :

• Extincteurs 19. Guindeau


• Sable 20. Ancres
• Treuils 21. Bouées
• Bittes 22. Corsets
• Bâches 23. Gilets
• Ciment à prise rapide 24. Canon de sauvetage
• Sel 25. Baleinière
• Ciment ordinaire 26. Radeau de sauvetage
• Câble 27. Pirogue
• Tendeur à racagnac 28. Pagaies
• Boyaux 29. Perche de sondage
• Bouche d’incendie 30. Masque anti - gaz
• Lance d’incendie 31. Lunettes
• Ejecteur des cales 32. Bottes, Gants
• Pompes à incendie 33. Casque, tenues
• Motopompe 34. Tire fort ; Etc …
• Palan ;
• Graisse

• USAGE

Ils servent pour sauver le bâtiment lorsque celui-ci n’est plus maître de ses
manœuvres ou se trouve dans une situation d’insécurité.
Par exemple : En cas de dérive, des Avaries graves, de l’Incendie ou de Noyade
ou de Naufrage, ……

II. 2. Inventaire des Outils


• Par définition, un Outil est un instrument manuel fabriqué servant à réaliser une
tâche particulière ;
Par ex. : - les Outils du menuisier (Pince, Tenaille, Pointeau, Burin, Bédane, Scie,
Marteau, Grattoir, …).
• Moyen servant à la réalisation d’un processus ou d’une tâche ;
Par ex. : - Instrument.

Des outils sont des instruments qui servent au montage d’un ouvrage devant répondre
au besoin de sauvetage en rapport avec la sécurité du bâtiment, des objets, des biens
ou des personnes.

• INVENTAIRE DES OUTILS

• Marteau 15. Ligne à jet


• Manchette 16. Serre - câble
• Hache 17. tuyaux
• Pèle 18. Scie à métaux
• Pince 19. Scie à bois
• Clous 20. Coffret d’outillage machine
• Pointeau 21. Grattoir
• Bédane
• Burin
• Tenaille
• Bar mine
• Sceau
• Déchets coton
• Fil de recuits

II. 3. Usage des matériels et Outils de Sécurité

Son usage est conditionné par une bonne adaptation de son fonctionnement (sa
description et son mode opératoire, ainsi que les risques qu’il représente).
La préparation de l’homme de bord est une priorité pour en faire bon usage en passant
par son identification et sa localisation (son Emplacement).

Par ailleurs, nous appelons à la conscience du Navigateur à veiller à son inventaire, à


son utilisation, à son entretien et à protéger tous ces matériels et outils dont la contre
valeur vaut un capital important et d’en faire bon usage.
Pour ce, le Navigateur est tenu à procéder, après chaque usage, à un inventaire
physique de tous les matériels et outils utilisés en vue d’éviter de leurs pertes.

Raison à laquelle pour qu’un bâtiment soit déclaré en état de navigabilité (ou de sécurité
de la navigation) par l’Autorité Compétente, celle-ci procède à l’inventaire physique des
outils et des matériels de sécurité et relève une bonne adaptation à son fonctionnement
dans le PV de la visite technique effectuée ; la loi est très sévère là-dessus (Cfr Art.131 du
Code CEMAC/RDC).

Après utilisation, le Navigateur doit s’en tenir au nettoyage et à l’entretien des matériels
et outils utilisés et de les remettre chacun à son emplacement en vue de les garder dans
les conditions de sécurité recommandées, d’une part et d’autre part, de les préparer pour
un prochain usage.

CHAPITRE III : LES AVARIES DE LA NAVIGATION


Introduction :
Par définition :
• Les avaries sont un ensemble des dommages qui surviennent à un
navire ou à sa cargaison dans un transport maritime/fluvial/ou
lacustre ;
• Par ailleurs, nous pouvons la définir comme un accident technique
affectant le fonctionnement d’une machine.
Au vu de ces définitions, nous pouvons les catégoriser comme suit :
• L’avarie matérielle (quand elle touche gravement la Coque) ;
• L’avarie des machines (quand elle provoque des pannes
techniques qui entament le fonctionnement des machines au point
de rendre le bâtiment non-maître de ses manœuvres) ;
• L’avarie à la cargaison (lorsqu’elle entame la qualité des
marchandises donnant lieu à un litige commercial ou contentieux).

Sources et causes :
La plus grande source des avaries citées ci-avant, ce sont les accidents de navigation
qui sont à la base et la vétusté du matériel ou des outils.
On peut citer :
D’abord les Accidents ( CHOCS = qui contient l’Echouage , Abordage , Collision
• L’Abordage ou la collision ;
• La Voie d’eau ou l’Infiltration ;
• L’Echouement ou l’échouage ;
• L’Epandage ou la Fuite ;
• Le Système Barre – Gouvernail ;
• Le Système d’Alimentation en eau ; en gaz ou en carburant, etc.
Par ailleurs, les causes sont aussi légion, mais nous pouvons les résumer en deux
groupes ci-après :
• Les actions dangereuses (les actions pour lesquelles l’homme serait à la base,
dûes aux actes posés par l’homme = manœuvres brutales, fatigue, négligence,
imprudence, incompétence, sommeil, usage d’alcool ou matières prohibées, …) ;
• Les conditions dangereuses de travail (dûes aux états des machines, de la Coque
ou des matériels de sécurité à bord, de l’aménagement et entretien des voies
d’eau) ;
Après avoir énoncé les sources et causes des avaries, il est de notre devoir de vous
informer de « comment déceler et réparer certains dommages qui surviennent pendant la
navigation » par un processus de contrôle à l’aide de certains matériels notamment :
la prévention c’est pour anticiper une situation = sondage de cale ( relever de sondage
de cales = document dans lequel le capt signe deux fois par jours)

• 1. LA PERCHE DE SONDAGE

Le concept « Sondage » vient du verbe sonder qui veut dire tester, vérifier, constater
l’état de …

Le sondage est une opération délicate qui consiste à mesurer la profondeur de l’eau ou
la hauteur d’un liquide (niveau d’eau, du carburant, … contenu dans un récipient).
Pour la réaliser, il faut faire intervenir un matériel appelé « Perche de sondage » dont
son utilisation nécessite une parfaite connaissance dudit matériel.

La « Perche de sondage » peut être une tige en bois ou métallique gradué à l’aide de
laquelle on procède au mesurage pour quantifier quelque chose qu’on veut tester,
vérifier ou constater.
Par exemple : - Reconnaître une passe de navigation ;
• Vérifier l’étanchéité d’une coque de bateau ;
• Vérifier la capacité d’un tank contenant les produits ;
• Etc ……
Tout Navigateur est sensé maîtriser les différentes opérations de sondage en vue de
vérifier les données ayant trait à la sécurité du bâtiment et de la navigation.

UTILISATION SPECIFIQUE :(A quoi sert cette opération de sondage ?)

• Vérifier avec exactitude l’étanchéité de fonds des cales ;


• S’assurer du mouillage réel de la passe de navigation en cas de doute ;
• Reconnaitre le bon mouillage pour favoriser les manœuvres en cas d’échouement
ou d’échouage ;
• Constater la quantité réelle dans les tanks ou citernes mis à leur disposition.

A) SONDAGE DES CALES

L’opération sondage n’est possible qu’avec un instrument appelé Perche de sondage.


Cette opération nous sers sonder les cales (étanchéité des cales ) , sonder la passe ,
( en vue d’orienter ca discision de manœuvre ) son utilité ( la perche de sondage ) …
• Qu’est-ce qu’un perche de sondage ?
• Elle peut être une tige en bois comme métallique.

En ce qui concerne le sondage des cales, la tige appelée Perche de sondage, graduée
en cm par cm est utilisée pour permettre son utilisateur de constater le niveau d’eau en
cas d’infiltration dans les cales ( c’est un matériel de control ou de suivi de la situation
de l’état d’étanchéité de la coque ).
NB : Le capt doit surveiller etat de ces cales chaque matin et soir en signant le document
des cales

Le sondage des cales est une opération préventive qui permet au Navigateur de
constater une avarie à la coque manifestée par la présence d’eau dans les fonds des
cales.
Par ailleurs, il permet aussi au Navigateur de surveiller ou de contrôler l’évolution de
cette eau qui entame ou viole l’étanchéité de la coque donnant ainsi lieu au risque de
naufrage de l’unité ou de dommage de la cargaison.
Il motive le Navigateur à rechercher l’origine de l’infiltration en vue de la maîtriser pour
favoriser la sécurité du bâtiment.

Comment sonder une cale ?

• Chaque cale de par sa construction a soit 1 ou 2 trous de sondage appelés


étambrais qui débouchent à la tôle de bouchain.
• L’utilisateur de la perche de sondage procède de la manière suivante :
• Nettoyer la perche avant son usage ;
• Introduire la perche dans l’étambrai ;
- S’assurer que la perche a touché le fond ;
• Retirer la perche ou la tige de l’étambrai ;
• Vérifier s’il y a présence d’eau sur la tige ;
• Prélever le niveau d’eau par rapport à la hauteur d’eau indiquée sur la
tige ;
• Transcrire sur le relevé de sondage des cales les différents résultats
prélevés (Cfr le folio du carnet de sondage des cales du jour et ce, au jour
le jour) ;
• Enfin, Soumettre à la signature du conducteur le folio du carnet de
sondage des cales au jour le jour , à l’heure ( matin et soir ) que l’opération
a eu lieu.

N.B. : Lorsque le Capitaine constate qu’il y a présence d’eau dans l’une des cales, il a
l’obligation de rechercher le pourquoi de cette présence et d’en suivre l’évolution aux fins
de la maîtrise le plutôt pour éviter le pire.
Le Carnet de sondage des cales est un document administratif qui est tenu au jour le
jour (le matin comme le soir), et signé par le Capitaine et devant être présenté à toute
réquisition à l’Autorité Compétente en cas d’accident mettant en mal la sécurité du
bateau.
Cette opération permet au Navigateur de suivre, en outre, la stabilité du bâtiment.
Toute négligence dans l’accomplissement de cette opération est assimilée à une faute
lourde au vu des conséquences auxquelles l’unité est exposée.

Quand est-ce que le sondage des cales devient-il obligatoire ?

• En cas d’abordage ;
• En cas d’échouement ou d’échouage ;
• Après pompage d’eau dans la cale ;
• Après avoir touché un snag ou un corps dur ;
• Etc ………

En cas d’échouement ou d’échouage, faut-il faire ?

• Relever à l’aide de la perche de sondage les profondeurs tout autour de


l’unité pour constituer une bonne banque des données ;
• Sur base des données relevées, déceler les profondeurs favorisant les
manœuvres de déséchouement sans risque ;
• Faire la reconnaissance de la zone au large du bon côté ;
• Procéder aux manœuvres.

En cas de fermeture de la passe de navigation :

La perche de sondage vous servira lors de la reconnaissance à relever les différentes


profondeurs qui vous permettront de décider sur la route à emprunter.
Il guidera aussi le Navigateur à évoluer sur la route existante en cas de doute.

Définition de quelques concepts :

• Échouage : est un échouement volontaire suite à une avarie ou panne rendant


le bateau non maître de ses manœuvres avec comme conséquences : - la
dérive – impossibilité de gouverner le bateau.

• Échouement : est un accident ou incident de navigation involontaire qui


immobilise le bâtiment durant un temps court et long sur soit un banc de sable,
soit un banc des roches, soit un Smag ou un corps dur, etc. ……
• Passe fermée : changement de la route de navigation dû au changement du lit
(du courant) du fleuve ou de la rivière.

B) SONDAGE DES PASSES DE NAVIGATION

Celui-ci est une opération qui permet au Navigateur de relever les profondeurs les plus
importantes à l’aide d’un matériel appelée perche de sondage en vue de s’assurer d’une
meilleure franchise favorisant la navigation ou les manœuvres en cas de doute dû à la
fermeture des passes ou en cas d’échouement ou en cas d’échouage.

Il est aussi une opération préventive en vue d’éviter l’échouement en recherchant les
profondeurs favorables à la navigation ou en cas d’échouage ou d’échouement de
déceler les profondeurs favorables pour exécuter les manœuvres en vue de déséchouer
l’unité en toute sécurité.

Comment se présente ce matériel ?

C’est une tige en bois graduée de 20 cm à 20 cm. A chaque 1 m, elle est peinte de
couleurs différentes : noire, blanche et rouge avec ses subdivisions précitées (20 à 20
cm) bien visible à l’œil nu dans le but de bien relever la profondeur réelle.

Comment procéder à ce type de sondage ?

Le choix de l’agent à affecter à ce service relève de la division du travail parce que cette
activité est embarrassante et peut devenir dangereux si l’agent affecté présente des
signes de fatigue.
• Il se tient entre les bittes d’amarre avant du côté du large ;
• Il mouille sa perche dans l’eau avec l’intention de toucher le fond tout en prenant
la précaution de ne pas passer par-dessus bord ;
• Au cas où il touche le fond, il prélève la profondeur et la communique
immédiatement au conducteur ;
• Le conducteur sur base de l’information reçue d’office oriente la direction du bac ;
• Si les données reçues sont fausses, le conducteur est d’office induit en erreur
avec toutes les conséquences qui peuvent en découler ;
• Au cas où il ne touche pas le fond, il appelle le conducteur à garder le cap.

N.B. : La bonne lecture d’une perche de sondage exige une bonne formation du
personnel pour éviter la mauvaise interprétation des données relevées et le risque de
noyade.

C) SONDAGE DES CITERNES


Avec la perche de sondage graduée en mm à mm, on relève la hauteur ou le niveau des
matières contenues dans le tank ou la citerne en comparaison avec son barème
(tableau). Cette hauteur relevée, on a la quantité réelle contenue dans la citerne. Cette
quantité relevée au jour le jour (le matin comme le soir), est transcrite dans le Journal
des stocks pour un meilleur suivi.

Dans le cas d’espèce, cette perche est une tige métallique graduée en mm par mm. Sa
longueur peut aller jusqu’à 5 m ou plus (cela dépend du creux du bâtiment)

Comment procéder à ce sondage ?

• Nettoyer la tige du haut en bas ;


• Appliquer la pâte à produit sur le champ de la tige ;
• Introduire au trou de jauge de la citerne ou du tank ;
• Enfoncer la tige jusqu’à toucher le fond de la citerne ;
• Retirer et lire la graduation sur la tige pour relever le niveau de la matière ;
• Lire le barème en rapport avec le niveau relevé ;
• Déterminer la quantité réelle à transcrire dans le Journal des stocks ;
• Soumettre les données à la signature du Navigateur qui est le seul à engager
l’Armateur.

CONCLUSION

Pour parvenir à un bon résultat relatif à la sécurité du bateau, des voies navigables et à
la gestion des stocks mis à la disposition du Navigateur, le meilleur investissement
demeure la formation de l’homme.

• 2. CONSTRUCTION D’UN BATARDEAU

Le batardeau par sa définition, est une digue qui empêche l’eau d’entrer dans la cale
d’un bâtiment. Il est à noter que le caractère d’une coque de bateau affecté à la
navigation est l’étanchéité du fond pour favoriser sa flottabilité.
Dans le sens figuré, le bateau est aussi défini comme un flotteur. Quand le bâtiment
occasionne une infiltration ou voie d’eau, il cesse d’être flotteur et peut donner lieu à un
naufrage.
Raison pour laquelle, l’étanchéité de la coque d’un bateau est l’une des conditions
obligatoires à la délivrance d’un Permis de sortie conformément à l’art. 131 Code
CEMAC/RDC dont son correspondant est l’art. 32 Code RDC.

Au cas où, en cours de navigation ou en stationnement, une situation désagréable


donnant lieu à une infiltration ou à une voie d’eau est constatée, il est recommandé avant
toute réparation de prendre des mesures préventives pour empêcher l’eau de pénètrer
ou d’entrer dans la cale ou compartiment concerné avec toutes les conséquences qui
peuvent en découler.
La digue qui consiste à empêcher la pénétration d’eau dans la Coque s’appelle
« Batardeau ». Son rôle est de colmater la brèche ou le trou où l’eau pénètre dans la
Coque pour sauver l’Unité.

D’où, la construction d’un batardeau est conditionnée par la présence d’une voie d’eau
ou infiltration constatée.

Toutefois, construire un batardeau est une technique opérationnelle qui nécessite la


formation de l’Opérateur pour y parvenir et faire un bon usage des intrants mis à
disposition (Outils et matériels).

OBJECTIFS SPECIFIQUES (Pourquoi construire un batardeau en cas de voie d’eau ?).

• Assurer la flottabilité du bâtiment ;


• Lutter contre l’insécurité créée par l’infiltration.

A) Inventaire des outils & matériels de sauvetage

• Outils

Scie – burin – clous – marteau – pointeau – grattoir – machette – couteau –


barmine – sac vide – déchets coton – clous – scie à bois – tenailles – pince –
vis – écrous – les clés – contre écrous - …

• Matériels

Motopompe – ligne à jet – sceau – tuyau – graisse – bâche de sauvetage –


planches – ciment à prise rapide – ciment ordinaire – sel – éjecteur des cales
– boyaux – bouche d’incendie – câble – treuil – pompe à incendie – tendeur à
racagnac – senne – câble - Echelles.

Tous ces outils et matériels dits de sauvetage relèvent de l’inventaire physique


de bord que le bâtiment soit en navigation ou en stationnement doit y avoir.
Ils font d’office objet du constat sur P.V. lors d’une réquisition d’une Autorité
Compétente.
Un manquant sur cet inventaire constaté par l’Autorité Compétente peut faire
obstruction à la délivrance d’un acte administratif appelé « Permis de sortie ».

B) Construction du batardeau
C’est une technique qui permet à partir des outils et des matériels inventoriés ci-haut de
neutraliser l’infiltration et de colmater l’avarie par la construction d’une digue pour
empêcher l’eau d’entrer dans la cale.

Qu’est-ce qu’il faut faire ?

• Faire échouer l’Unité sur un lieu sûr (banc de sable) ou stationner à la rive ;
• Localiser ou identifier l’infiltration ou la voie d’eau ;
• Si possible, commencer par gratter le lieu pour favoriser le colmatage ;
• Evacuer l’eau de la cale si possible ;
• Dégager le lieu de tout ce qui est encombrant pour créer une zone libre de
travail ;
• Neutraliser ou maîtriser le trou ou la déchirure par l’introduction des déchets de
coton ou sac imbibés de graisse ou un morceau de bois taillé quand il s’agit d’un
rivet sauté ;
• Au vu de la gravité de l’avarie, faire usage de la bâche de sauvetage ;
• Fabriquer à l’aide des planches un caisson ;
• Placer le caisson sur le lieu ;
• Faire usage du ciment à prise rapide (à verser sur le trou ou la déchirure
neutralisé) ;
• Placer un tuyau pour faire respirer votre batardeau s’il respire ;
• Rester sur place pendant 24 heures ou 48 heures pour que votre batardeau se
solidifie ou se consolide ;
• Dresser un rapport circonstanciel et transcrire l’événement sur le Journal de
bord ;
• Faire usage de la radio-phonie pour informer l’Autorité hiérarchique.

N.B. : Une fois constaté que l’infiltration est arrêtée, continuer l’expédition tout en
ayant le droit de regard sur ce ; c’est-à-dire la surveillance est de mise parce que le
batardeau peut céder après un choc.

CONCLUSION

Etant donné que la construction d’un batardeau est une technique, il y a nécessité de
former l’homme pour mieux s’acquitter de cette lourde tâche qui n’est autre que de
sauver le bâtiment et tout ce qui s’y trouve.

Etant donné que le bateau est un lieu de travail, d’une part et d’autre part, il est aussi un
lieu de vie pour les usagers qui s’y trouvent et le personnel y affecté. A ce titre, il est
possible qu’il survienne autres faits que ceux exploités ci-haut.
A cela, nous exhortons tout celui qui se choix le bateau comme résidence de pratiquer
l’hygiène pour sauvegarder la santé à bord et au Navigateur, de promouvoir l’entretien
ainsi la maintenance de circuit électrique à bord dans le but d’éviter les cas d’incendie à
bord. Dans le même ordre d’idée, de veiller aussi à l’état du système d’adduction d’eau
et de conduite de gaz à bord ; ainsi qu’à celui de transmission des mouvements et de
commande à bord.

CONCLUSION GENERALE

L’apport de l’homme s’avère un atout incontournable pour le


succès de la Sécurité d’un Bâtiment ou du Bateau dès lors qu’il en sera toujours la
première victime parmi tant d’autres.

Pour s’y assurer, la préparation de l’homme de bord à toutes


ces éventualités doit devenir le fer de lance de tout Armateur dans le seul but de
privilégier la Sécurité du Bâtiment et de capitaliser une bonne gestion des outils et
matériels embarqués à bord.

Ceci étant, la Sécurité du Bâtiment pourra alors devenir


l’affaire de tous, par tous et avec tous. Dès ce moment, nous parlerons de la Sécurité
réelle, parce que l’homme de bord portera en lui la responsabilité de veiller et de
pratiquer toutes les normes exigées pour garantir cette sécurité à bord.

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