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Dans les années 1820, la poésie connaît une petite révolution. Les romantiques imposent de plus en
plus leurs idées dans les domaines de l’art et le recueil d’Alphonse de Lamartine, Premières Méditations
(1820), suivi des premiers recueils de Victor Hugo et d’Alfred de Vigny vont bouleverser l’image du poète
et son rôle face à la collectivité.
Le poète se voit en effet assigner une mission qui consiste à guider les Peuples vers un idéal de liberté.
Les voix des trois grands poètes que nous venons de citer sont assimilées à celles de nouveaux pro-
phètes, de mages qui détiennent un pouvoir sur le monde grâce aux mots.
On regrette un temps passé qui a fui. Les poètes romantiques revisitent certains lieux communs, déjà
présents dans la poésie du XVIe siècle :
– la jeunesse qui a fui ;
– le regret ;
– la perte de la femme aimée ;
– l’appel du lointain.
3. L’appel du Lointain
Cet idéalisme des poètes de la première moitié du XIXe siècle va également se manifester dans le thème
du voyage et de l’exotisme. On cherche alors à restituer une atmosphère orientale ou orientalisante.
L’étranger attire les poètes romantiques parce qu’il permet d’explorer de nouveaux paysages intérieurs.
Victor Hugo, dans l’un de ses plus fameux recueils, Les Orientales, s’ingénie à associer la forme des vers
à celles des minarets orientaux. Ainsi, les « Djinns » sont des poèmes en forme de tours, comportant des
vers très courts qui imitent cette forme architecturale propre à l’Orient. Ce travail formel s’accompagne
d’une véritable curiosité pour les mœurs exotiques. La poésie décrit des coutumes et des habitudes de
4. Poésie et fantaisie
La poésie romantique ne se limite pas à la voix prophétique du poète ni à l’expression lyrique. Une autre
tendance de la poésie romantique est plus fantaisiste et plus ironique. Les écrivains qu’on appelle les
« petits romantiques » par comparaison aux « grands » (Hugo, Lamartine, Vigny) s’amusent avec les
thèmes de prédilection du romantisme et parfois les tournent en dérision.