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Royaume du Maroc ‫ﺍﻟﻤﻤـﻠـﻜـﺔ ﺍﻟـﻤـﻐـﺭﺒـﻴـﺔ‬

Premier Ministre ‫ﺍﻟـﻭﺯﻴـﺭ ﺍﻷﻭل‬

Ministère Délégué Chargé de l’Habitat et de l’Urbanisme ‫ﺍﻟﻭﺯﺍﺭﺓ ﺍﻟﻤﻨﺘﺩﺒﺔ ﺍﻟﻤﻜﻠﻔﺔ ﺒﺎﻹﺴﻜﺎﻥ ﻭﺍﻟﺘﻌﻤﻴﺭ‬

HABITAT ET URBANISME

BILAN ET PERSPECTIVES D’ACTION

Février 2006
SOMMAIRE

INTRODUCTION...........................................................................................................................3

I- VISION STRATEGIQUE ET INSTRUMENTS DE MISE EN OEUVRE................................4

II-BILAN 2003-2005 ET FEUILLE DE ROUTE 2006-2007 ........................................................6

A- BILAN DES REALISATIONS 2003-2005 ..........................................................................6

1- Les grands chantiers de réforme ...........................................................................................6


1.1-Mobilisation du foncier public........................................................................................6
1.2- Mise en œuvre d’une nouvelle approche pour la lutte contre l’habitat insalubre..........7
1.3- Renforcement des ressources financières allouées au secteur .......................................7
1.4- Création des Fonds de Garantie .....................................................................................8
1.5- Programme de refonte et de mise à niveau financière des Organismes Publics de
l’Habitat (OPH) .........................................................................................................................9
1.6- Mise à niveau de l’urbanisme et développement de ses outils ....................................10
1.7- Renforcement du rôle de l’Etat dans l’encadrement et l’orientation du secteur..........11
1.8- Réformes Juridiques et réglementaires ........................................................................12

2- Programmes et réalisations physiques ................................................................................14


2.1- Facteurs de la relance...................................................................................................14
2.2- Bilan de l’action publique............................................................................................16
2.3- Bilan de l’action privée................................................................................................20
2.4- Programme de planification urbaine et des études architecturales ..............................21
2.5- Systèmes d’information ...............................................................................................21

B- ACTIONS PRIORITAIRES PROGRAMMEES POUR L’ANNEE 2006 ..............................23


1- Concrétisation des grands chantiers de réforme et dynamisation des mesures prises… …23
2-Poursuite de l’exécution du programme des "Villes nouvelles"……………………………25
3-Poursuite de l’exécution des programmes d’habitat social ..................... ………………….25
4-Poursuite de l’exécution des programmes d’urbanisme et d’architecture.............................27

C- ACTIONS MAJEURES A CONDUIRE EN 2007 ..................................................................28

III- PERSPECTIVES A MOYEN TERME ..................................................................................30

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HABITAT ET URBANISME
BILAN ET PERSPECTIVES D’ACTION

INTRODUCTION

Le secteur immobilier demeure caractérisé par une forte demande en logements,


alimentée par la pression démographique, un déficit cumulé important, estimé à fin
2002 à près de 700.000 logements et un sous-équipement qui concernait à la même
date, près de 540.000 ménages habitant les quartiers non réglementaires.

Ce déficit est le résultat du déséquilibre entre l’offre et la demande en logements,


qui a caractérisé le marché immobilier pendant plusieurs décennies, et des
contraintes qui ont entravé le développement d’une offre abondante et diversifiée,
notamment, la faiblesse de l’offre foncière mobilisable, des normes d’urbanisme et
de construction qui génèrent des coûts élevés, la faible implication du système
bancaire dans le financement du logement et la lourdeur de la charge fiscale
supportée par le secteur, des ressources financières limités allouées à la résorption
du déficit et la déficience de la gestion urbaine en matière de prise en charge de
l’infrastructure primaire et hors site, de contrôle et de sanctions des infractions.

Ainsi, pour assurer la mise à niveau du secteur et accroître ses capacités à


répondre, dans de meilleures conditions, aux exigences d’une urbanisation
accélérée et ses implications en matière de développement urbain, de promotion de
l’habitat social et de résorption des déficits cumulés, le programme
gouvernemental, en matière d’habitat et d’urbanisme, mis en œuvre à partir de
2003, a défini une vision stratégique pour le développement du secteur, des
réformes de nature à lever les contraintes auxquelles il est confronté et des
instruments de mise en œuvre traduisant les Orientations Royales qui ont placé le
secteur de l’Habitat et de l’Urbanisme parmi les priorités de l’action
gouvernementale.

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I- VISION STRATEGIQUE ET INSTRUMENTS DE MISE EN OEUVRE

Cette vision s’articulait autour des principaux axes suivants :

- Augmentation des potentialités d’accueil des villes et création de nouveaux


pôles urbains

Dans ce cadre, la stratégie à mettre en œuvre doit assurer l’ouverture à


l’urbanisation des extensions urbaines définies par les documents d’urbanisme à
travers la réalisation des infrastructures nécessaires.

Les réserves foncières publiques potentiellement urbanisables doivent être


mobilisées pour accroître l’offre foncière en milieu urbain, assurer l’extension
organisée des villes et permettre la création de nouveaux pôles urbains et de villes
nouvelles, à même de réduire la pression de l’exode rural sur les grandes
agglomérations urbaines.

- Adaptation de l’offre en habitat au volume et à la nature de la demande

En dépit des efforts entrepris par les pouvoirs publics pour résorber le déficit sans
cesse croissant en matière de logements et garantir un logement décent à tous les
citoyens, les ménages à revenu faible ou limité, ne trouvaient pas sur le marché
immobilier réglementaire, un produit logement approprié, du fait de leur pouvoir
d’achat limité et des difficultés d’accès au crédit bancaire.

Pour la prise en compte des besoins en logements sociaux, le Gouvernement s’est


fixé comme objectif, pour la période 2003-2007, le doublement de la production
annuelle des unités d’habitat social, pour atteindre le rythme de 100.000 unités par
an.

Cet effort, pour accroître l’offre, doit être accompagné d’actions visant la
diversification des produits, notamment, la promotion d’une offre constituée de
logements dont la VIT est comprise entre 80.000 et 120.000 DH.

- Accélération des programmes de résorption de l’habitat insalubre

La précarité des conditions de vie dans les bidonvilles et les risques encourus par
les ménages habitant les constructions menaçant, ruine justifient amplement le
caractère prioritaire et urgent de l’intervention publique en vue de résorber ces
deux composantes de l’habitat insalubre qui traduisent une situation alarmante de
pauvreté et d’exclusion.

La concentration des efforts sur les programmes de résorption des bidonvilles dans
le cadre d’une nouvelle approche se basant sur "le contrat de ville", permettra à
l’horizon 2010, l’éradication des bidonvilles recensés à ce jour.

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Parallèlement, la redéfinition des responsabilités au niveau de l’urbanisme et de la
gestion urbaine et la révision des dispositions relatives à la sanction des infractions
sont des mesures de nature à freiner la prolifération des quartiers d’habitat non
réglementaires.

- Mise à niveau des villes et amélioration des conditions d’habitat dans le


milieu rural

Les documents d’urbanisme constituent les outils de base pour encadrer le


développement urbain et rural, orienter les investissements immobiliers et
sauvegarder le patrimoine architectural, contribuant ainsi aux efforts de mise à
niveau des villes et du cadre bâti.

Aussi, est-il impératif de renforcer et de parachever la couverture du territoire


national en documents d’urbanisme et de veiller à leur mise à jour afin qu’ils
restent adaptés et qu’ils s’inscrivent dans les nouvelles orientations des " projets
d’agglomérations" et des "projets de territoire" et tiennent compte des données
relatives aux risques d’inondations et de séismes.

Pour la concrétisation de cette vision stratégique, les instruments de mise en


œuvre arrêtés par le programme gouvernemental, portent sur la mise à niveau de
l’offre et de la demande, le renforcement du cadre institutionnel et juridique du
secteur et la promotion d’actions publiques de résorption des déficits.

Ainsi, au niveau de l’offre, les actions à entreprendre doivent porter en priorité sur
la mobilisation des réserves foncières publiques, la révision des normes
d’urbanisme, de construction et des grilles d’équipement, la simplification des
procédures d’urbanisme, la réduction des délais d’autorisation, l’adoption d’une
nouvelle approche de lutte contre l’habitat insalubre, le renforcement du rôle de
l’Etat dans l’encadrement et l’orientation du secteur et le développement d’un
nouveau partenariat avec le secteur privé.

Au niveau de la demande, les outils et les mécanismes de la nouvelle politique ont


trait à l’augmentation des ressources financières allouées aux programmes sociaux,
l’élargissement de l’accès au crédit pour cibler les couches à faible pouvoir
d’achat, la création des fonds de garantie et l’élargissement du champ d’application
du micro-crédit au financement de l’habitat social.

S’agissant des réformes institutionnelles et juridiques, elles visent la généralisation


de la couverture du territoire national en Agences Urbaines et la révision de leur
rôle pour promouvoir l’investissement, la refonte des Organismes Publics de
l’Habitat, en recentrant leur mission sur l’aménagement foncier et la lutte contre
l’habitat insalubre et l’actualisation de l’arsenal juridique du secteur.

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II-BILAN 2003-2005 ET FEUILLE DE ROUTE 2006-2007

A- BILAN DES REALISATIONS 2003-2005

Au cours de la période 2003–2005, tous les chantiers de réforme prévus par le


programme d’action du Gouvernement dans le domaine de l’habitat et de
l’urbanisme ont été ouverts. Une grande partie de ces chantiers a été concrétisée, ce
qui a permis de réaliser les objectifs assignés au secteur, notamment, le
doublement en 2005, du rythme de production des unités d’habitat social.

1- Les grands chantiers de réforme

1.1-Mobilisation du foncier public

La première tranche des terrains publics mobilisés a porté sur 3.400 ha (terrains
domaniaux et terrains gérés par la SODEA et la SOGETA) qui ont été mis à la
disposition des Organismes Publics de l’Habitat.

La mobilisation effective de cette première tranche de terrains a permis de


renforcer le programme d’action des Opérateurs Publics de l’Habitat et d’accroître
de manière significative les mises en chantier et les achèvements effectués en 2004
et 2005.

Parmi les chantiers phares, ouverts durant cette période, figure le lancement des
travaux de deux villes nouvelles baptisées par SA MAJESTE LE ROI
MOHAMMED VI QUE DIEU L’ASSITE, TAMANSOURT, près de Marrakech et
TAMASNA, aux environs de Rabat.

LA VILLE NOUVELLE DE TAMANSOURT LA VILLE NOUVELLE DE TAMESNA

Superficie (en Ha) : 1200 840 (dont 425


Population (habitants) : 300.000 Superficie (en Ha) :
pour l’habitat)
Nombre de logements : 58.000 Population (habitants) : 250.000
Investissement (en milliards de DH) : 24,5 Investissement (en milliards de DH) : 20
PARTENARIAT Superficie(en Ha) : 170 Voies d’aménagement : 147
AVEC LE PRIVE Logements : 32.550 Zone d’activité (en Ha) : 30
Zone d’activité (en Ha) : 70 Zone d’équipement (en Ha) : 85
Zone d’équipement (en Ha) : 160 Boisement et espaces verts (en Ha) : 116
Boisement et espaces verts (en Ha) : 200

Cette première tranche a servi également de support foncier pour l’ouverture de


nouvelles zones à l’urbanisation dans la périphérie de certaines villes et le
développement du partenariat avec le secteur privé pour la promotion de l’habitat
social.

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Une deuxième tranche du foncier public a été identifiée, en vue de la mise en
œuvre dès 2006 de trois nouveaux chantiers de villes nouvelles (« Tagadirt » près
d’Agadir, « Melloussa » à proximité de Tanger et « Lakhyayta » dans la zone
d’extension du centre de Had Soualem) et de poursuivre et consolider la politique
de partenariat avec le secteur privé.

Le support foncier des villes nouvelles en étude, est constitué de 4.400 hectares de
terrains domaniaux, collectifs et forestiers.

1.2- Mise en œuvre d’une nouvelle approche pour la lutte contre


l’habitat insalubre

Compte tenu des dimensions alarmantes prises par l’habitat insalubre et non
réglementaire, le Ministère a procédé à une refonte totale des moyens et méthodes
d’intervention en matière de lutte contre ce type d’habitat.

Ainsi, une approche novatrice a été adoptée, puisant ses fondements dans les
Hautes Directives Royales et dans les dispositions législatives et réglementaires
régissant la gestion urbaine dans notre pays.

Cette approche s’est basée également sur la capitalisation des expériences


cumulées par le Maroc dans ce domaine.

Dans ce cadre, le Ministère a mis en place le programme « villes sans


bidonvilles « qui vise la résorption des bidonvilles et dont la stratégie se base sur
la ville comme unité de programmation, pour une intervention globale et intégrée,
un cadre contractuel entre l’Etat et les Collectivités Locales, pour le respect mutuel
des engagements et des responsabilités et un meilleur ciblage des opérations pour
optimiser les moyens et les conditions d’intervention aussi bien sur le plan foncier,
financier qu’institutionnel et social.

Les instruments de mises en œuvre de cette nouvelle démarche sont constitués du


contrat « villes sans bidonvilles » et de conventions de financement et de
réalisation à caractère plus opérationnel.

Les contrats de ville portent sur des programmes ayant fait l’objet précédemment
de conventions de financement et de réalisation, et de programmes nouveaux à
conventionner.

1.3- Renforcement des ressources financières allouées au secteur

Dans le cadre de la loi de Finances 2002, il a été procédé à la modification du


Fonds Social de l’Habitat (FSH) et à son remplacement par le Fonds Solidarité
Habitat créé dans le but de drainer les produits de la taxe spéciale sur le ciment
instituée par la même loi de Finances au taux de 0,05 DH/Kg et de permettre la

7
comptabilisation des opérations afférentes aux projets d’habitat social et aux
actions et programmes de résorption de l’habitat insalubre.

La loi de Finances 2004 a porté le montant de la taxe sur le ciment à 0,10 DH/Kg,
ce qui a permis d’augmenter les ressources du FSH qui sont passées de
400 millions de DH en 2003 à 1 milliard de DH en 2004 et 1,05 milliard de DH en
2005.

Concernant les emplois de ce fonds, une programmation pluriannuelle (Cf. annexe)


a été mise en place afin de faire face aux besoins en crédits budgétaires des
programmes publics d’habitat social notamment le programme « villes sans
bidonvilles » et le programme des provinces du Sud.

Durant la période 2003-2005, de nouvelles conventions de financement extérieur


ont été signées pour soutenir l’action du Holding d’Aménagement AL Omrane et
le programme VSB (Prêt AFD au HAO : 50 millions €, Prêt BEI au HAO : 70
millions €, Don MEDA: 90 millions €).

1.4- Création des Fonds de Garantie

La création de ces fonds a été concrétisée par la signature de conventions Etat-


Caisse Centrale de Garantie (CCG) et CCG-Banques, sous la présidence de
Monsieur le Premier Ministre le 26 décembre 2003, et un montant de 200 MDH
puisé du Fonds Solidarité Habitat a été viré à la Caisse Centrale de Garantie au titre
de l’exercice 2004 :

- FOGARIM (Fonds de garantie en faveur des populations à revenus modestes


et/ou irréguliers) ;
- FOGALOGE-public (Fonds de garantie au profit des fonctionnaires, agents de
l’Etat et des collectivités locales, et employés du secteur public).

Ces fonds ont été créés en remplacement du système des ristournes d’intérêt
accordés par l’Etat dans le cadre du Programme National des 200.000 logements
qui ne concernait, de par ses dispositions, qu’une catégorie de la population,
notamment celle à revenu régulier (environ 8.000 à 10.000 acquéreurs
annuellement nécessitant la mobilisation par l’Etat d’une enveloppe budgétaire
annuelle de 300 millions de DH) et excluait ainsi une grande partie de la
population non éligible au crédit bancaire à cause de l’irrégularité de ses revenus.

A fin 2004, seules 298 demandes de crédits ont pu être traitées par la CCG, soit
268 dossiers pour FOGARIM et 30 dossiers pour FOGALOGE PUBLIC.

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A fin 2005, la CCG a traité 2.951 dossiers pour un montant de crédit
de 288,4 millions de DH, répartis comme suit : 2.897 dossiers pour un montant de
282 millions de DH pour le FOGARIM et 54 dossiers pour un montant
de 5,8 millions de DH pour FOGALOGE PUBLIC

Les performances enregistrées par FOGARIM au cours des derniers mois de


l’année 2005, après une période de démarrage difficile, sont dues aux mesures
entreprises par les pouvoirs publics pour améliorer le fonctionnement de ce fonds,
à savoir le relèvement du plafond de la mensualité du remboursement des prêts
garantis à 1500 DH et la promotion d’une politique de communication et
d’information ciblée pour mieux informer les citoyens.

Ainsi, suite à l’amendement de la convention Etat-CCG relative à FOGARIM, le


nombre moyen de dossiers traité par la CCG a atteint approximativement 500
dossiers par mois depuis le mois d’Août 2005 à aujourd’hui.

Par ailleurs, la tendance haussière devrait se poursuivre avec l’adhésion à ce


système des banques signataires de la convention et suite à l’entrée en vigueur de
la mesure relative au remplacement de la déclaration du revenu du demandeur
légalisée et attestée par les autorités locales par une simple déclaration sur
l’honneur du revenu légalisée du demandeur.

1.5- Programme de refonte et de mise à niveau financière des


Organismes Publics de l’Habitat (OPH)

Ce projet vise la réalisation des objectifs ci-après :

- Regrouper les OPH dans un Holding d’Aménagement doté d’une plus grande
capacité d’intervention pour accompagner la mise en œuvre des nouvelles
orientations gouvernementales en matière d’habitat et d’urbanisme ;
- Recentrer les missions des OPH vers des activités d’aménagement en mesure
d’accroître l’offre foncière destinée à satisfaire les besoins en habitat et à
promouvoir le partenariat public-privé pour la production de logements
sociaux ;
- Assurer une meilleure maîtrise de l’action de lutte contre l’habitat insalubre et
accélérer la mise en œuvre des programmes.

Dans le cadre de ce projet, il a été procédé dans une première étape à la création
du Holding d’Aménagement AL OMRANE (HAO) qui a regroupé les capitaux
fonciers et financiers ainsi que les ressources humaines et techniques dont
disposaient l’ANHI, la SNEC et ATTACHAROUK.

Il a été également procédé au réaménagement de l’objet social du Holding


d’Aménagement Al OMRANE vers des missions complémentaires avec celles du
secteur privé, consistant principalement dans la réalisation des travaux
d’aménagement foncier et de lutte contre l’habitat insalubre.
9
Plusieurs mesures ont été prises pour le redressement de la situation financière des
ERAC et leur capitalisation, contribuant à améliorer leurs capacités d’intervention
et d’afficher un regain de confiance vis-à-vis de leurs clients et partenaires
nationaux et internationaux.

Ainsi, à fin 2004, il a été procédé au remboursement total des dettes envers le
Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH) pour un montant de 800 millions de DH.

L’année 2005 a connu l’institution au niveau du Holding d’Aménagement


AL OMRANE d’un conseil de surveillance, présidé par le Premier Ministre.

Elle a connu également :

- L’approbation par le Conseil du Gouvernement du projet de loi relatif à la


transformation des ERAC en Sociétés Anonymes ;
- La création de deux sociétés filiales du Holding d’Aménagement
AL OMRANE, « ALOMRANE-AL JANOUB » pour les provinces du sud
et « ALOMRANE-AL BOUGHAZ » pour la région Tanger-Tétouan ;
- La création de la société IDMAJ SAKAN dédiée à la résorption des
bidonvilles du grand Casablanca avec une participation du HAO dans son
capital.

1.6- Mise à niveau de l’urbanisme et développement de ses outils

Compte tenu de l’importance du secteur de l’Urbanisme et de l’Architecture dans


la planification et l’encadrement du développement urbain, le Ministère a procédé
au courant des années 2003 à 2005 à l’élaboration des études nécessaires en
matière d’urbanisme pour assurer une plus large couverture du territoire national
en documents d’urbanisme ainsi que le suivi et l’évaluation de leur application.

Des mesures ont été engagées pour dynamiser et réorienter les activités des
Agences Urbaines afin de les ériger en outils de développement urbain et de mise
à niveau des agglomérations.

Dans cette vision, l’ensemble des Agences Urbaines ont engagé la préparation de
"projets d’agglomérations" pour les villes pôles de développement et de "projets de
territoire" couvrant leur ressort territorial, ce qui permet un renouveau des modes
d’intervention en regroupant les principaux acteurs, au niveau local et régional,
autour d’objectifs communs.

Dans le cadre de la généralisation des Agences Urbaines à l’ensemble des régions


du Royaume, il a été procédé à la création de six nouvelles agences urbaines dans
les régions et provinces de Dakhla, Guelmim, Al Hoceima, Nador, Errachidia et
Ouarzazate, devenues opérationnelles dès le deuxième trimestre 2005.

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Pour développer la politique de proximité, en matière de gestion urbaine, il a été
procédé à la mise en place de 14 antennes d’agences urbaines qui sont d’ores et
déjà opérationnelles : Khouribga, Benslimane, El Jadida, Chefchaouen, Larache,
Sidi Kacem, Ifrane, Taounate, Azilal, Boulemane, Salé, Témara, Taroudant, Tiznit.

De même, pour renforcer et diversifier les ressources de financement des agences


urbaines, il a été décidé d’instituer une rémunération pour services rendus qui est
entrée en application pour les projets des Opérateurs Publics en Habitat, en
attendant sa généralisation aux autres promoteurs.

Sur le plan de la simplification des procédures d’urbanisme, la mise en place de la


procédure de dérogation au profit des projets ayant un impact socio économique et
urbanistique important a permis l’adéquation nécessaire entre les dispositions
urbanistiques et les projets d’investissement à fort potentiel socio économique.

La mise en place du guichet unique a montré son efficacité dans le traitement avec
le maximum de souplesse et célérité des demandes d’autorisation de construire, de
lotir et de morceler, tout en respectant les dispositions fondamentales des
règlements en vigueur en matière d'urbanisme et de construction.

Actuellement, 64 guichets uniques couvrent 460 communes dont :


- 103 communes urbaines sur 199, soit plus de 50%
- 357 communes rurales sur 1.298, soit plus de 25%.

1.7- Renforcement du rôle de l’Etat dans l’encadrement et l’orientation


du secteur

Afin de renforcer les capacités d’intervention du secteur privé dans la satisfaction


de la demande en logements, le Ministère a initié un partenariat novateur avec les
professionnels du secteur se traduisant notamment par :

- l’institutionnalisation des concertations avec les ordres et les associations


professionnelles ;
- la signature d’un contrat programme avec la Fédération Nationale du
Bâtiment et des Travaux Publics (FNBTP) visant à mettre en place une
stratégie pour le développement du secteur ;
- la signature de plusieurs conventions de coopération avec les fédérations et
associations professionnelles (Ordre des architectes, Ordre des Ingénieurs
Géomètres Topographes, Association Professionnelle des Cimentiers, etc.) ;
- la création d’une école privée d’Enseignement Supérieur de l’Architecture à
Casablanca encadrée par l’Ecole Nationale d’Architecture ;
- la mise en place d’un programme de formation continue au profit des
artisans privés et publics par l’Ecole Nationale d’Architecture ;
- la mise en œuvre de la première tranche d’un programme de formation au
profit des agents immobiliers et des syndics de copropriété ;

11
- le développement du système de classification et qualification des
entreprises ;
- le renforcement des normes se rapportant aux matériaux et produits de la
construction.

1.8- Réformes Juridiques et réglementaires

Les efforts déployés ont abouti à l’adoption des décrets d’application relatifs à la
loi sur la copropriété, la loi sur la vente en état de futur achèvement et la loi sur la
location accession.

L’année 2004, a connu la publication du décret portant amendement du décret


approuvant le règlement général de construction parasismique.

L’année 2004, a connu également, l’élaboration du projet de loi 04-04 édictant


diverses dispositions en matière d’habitat et d’urbanisme. Ce projet s’inscrit dans
le cadre de l’exécution des Hautes Directives Royales contenues dans le discours
prononcé par SA MAJESTE LE ROI à l’occasion du séisme d’Al Hoceima,
le 25 mars 2004.

Ce projet de loi vise les objectifs suivants :

- la promotion de la qualité et de la sécurité dans la construction et la


professionnalisation du secteur du bâtiment ;
- le renforcement des dispositifs en matière de contrôle et de sanctions des
infractions ;
- la garantie d’une offre suffisante d’habitat social à faible valeur immobilière
totale (V.I.T) ;
- la simplification et la rationalisation des procédures d’autorisation de lotir et
de construire ainsi que la clarification des rôles des différents intervenants.

A fin 2005, le projet de loi 04-04 est toujours en discussion au Parlement.

Par ailleurs, le Ministère a entrepris, en 2005, l’élaboration du code de


l’urbanisme qui a fait l’objet de Hautes Directives Royales contenues dans le
Message Royal adressé aux participants à la rencontre nationale organisée à
l’occasion de la journée mondiale de l’habitat le 03 octobre 2005.

Le Message Royal a mis l’accent sur les grandes orientations qui doivent présider
à l’élaboration du code, à savoir :
- La prise en compte des choix du SNAT et des orientations arrêtées à la
lumière de la diversité de nos espaces territoriaux ;
- La mise à niveau des agglomérations urbaines et rurales ;
- La sauvegarde de l’identité architecturale et des spécificités locales ;

12
- La réalisation des objectifs du développement humain et la résorption du
déficit social ;
- La conception de mécanismes rigoureux destinés à la mise en œuvre des
plans et documents d’urbanisme et l’établissement d’un échéancier propre
aux investissements publics d’accompagnement ;
- La participation des collectivités locales à l’élaboration et au contrôle des
plans d’aménagement et d’urbanisme.

Sur le plan de l’approche pour l’élaboration du code, l’accent est mis sur une
démarche de concertation élargie à l’échelle régionale et locale, animée par les
Agences Urbaines.

13
2- Programmes et réalisations physiques

La période 2003-2005 se caractérise par une relance des activités du secteur de


l’habitat et de la promotion immobilière comme en témoignent les indicateurs se
rapportant à l’évolution des mises en chantier et de la production, ainsi que les
agrégats économiques du secteur.

L’analyse comparée de 120000


l’évolution de la
production de 100000
Accroissem ent des
logements par rapport à m énages urbains
80000
l’accroissement des
ménages en milieu 60000 Nom bre de logem ents
urbain montre qu’à autorisés
40000
partir de 2003, la
production annuelle 20000
dépasse largement la
demande des ménages 0
1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
qui se constituent
annuellement.

En 2005, l’action conjuguée des secteurs


Un nouveau rythme annuel de production de
100.000 unités sociales public et privé de la promotion immobilière,
L’adéquation de l’offre au volume de la demande en
a permis de produire pour la 1ère fois, plus de
habitat social nécessite, pour la période 2003-2007,
l’augmentation de la production pour atteindre les
113.000 unités d’habitat social et d’achever
100.000 unités sociales par an. près de 31.500 unités de restructuration.
En 2005, 144.700 unités sociales ont été produites par
le secteur public et privé qui sont réparties comme
suit : La relance du secteur enregistrée depuis
- 72.500 logements sociaux ; 2003, a été favorisée par l’intérêt particulier
- 40.700 lots d’habitat économiques ;
- 31.500 unités de restructuration. que lui accorde SA MAJESTE LE ROI et
facilitée par le regain de confiance des
intervenants et opérateurs économiques dans
ses capacités.

Elle est, également, le résultat de la nouvelle politique mise en place par le


Gouvernement et des dispositions opérationnelles adoptées dès l’entrée en vigueur
du programme gouvernemental.

2.1- Facteurs de la relance

- L’importance accordée au secteur par SA MAJESTE LE ROI

Depuis son intronisation, les projets d’habitat lancés ou inaugurés par SM le Roi à
fin 2005 sont au nombre de 201, portant sur la réalisation de 357.125 unités
d’habitat avec un coût global de près de 36,8 milliards de dirhams.

14
Durant la période décembre 2002 - décembre 2005, le nombre de projets inaugurés
ou lancés par SM le Roi a atteint 135 projets, portant sur 302.240 unités pour un
coût de 30,8 milliards de dirhams.

Un suivi permanent de ces projets est assuré par le Ministère chargé de l’Habitat et
de l’Urbanisme (MHU) et les organismes qui en assurent la réalisation dans le but
de respecter les engagements en terme de coûts et de délais de réalisation.

Le recours à un audit annuel effectué par des experts du secteur privé permet de
dresser des bilans périodiques et d’évaluer les stades d’avancement sur le terrain.

- Le déblocage des projets d’habitat confrontés à des difficultés

La situation des projets d’habitat confrontés à des difficultés établie en mars 2003 a
fait ressortir un total de 408 projets bloqués concernant les 16 régions du
Royaume, regroupant 124.342 lots et 50.440 logements pour un investissement
global estimé à 20 milliards de dirhams.

Afin de trouver des solutions concrètes pour le déblocage desdits projets, les
différentes parties concernées aussi bien au niveau régional et local (Wilaya,
Directions Régionales de l’habitat et de l’urbanisme, Promoteurs, Agences
Urbaines...) ont tenu des réunions régulières, dans le cadre des commissions
régionales présidées par MM. les Walis.

Ces efforts ont abouti, à fin décembre 2005, au déblocage de 247 projets (soit 61%
du total bloqué) regroupant 80.210 lots et 22.300 logements pour un
investissement estimé à 11 milliards de dirhams. Ils seront poursuivis en 2006 pour
assainir de manière définitive la situation des projets restants sachant que la
majorité d’entre eux est confrontée à des difficultés foncières, financières et
juridiques ne pouvant trouver leur solution dans le cadre des commissions
instituées à cet effet.

- L’institution de la dérogation d’urbanisme au profit des projets


immobiliers

Dans le cadre de la promotion de l’investissement, le bilan des commissions


instituées par la circulaire interministérielle du 04 mars 2003 (Ministère de
l’Intérieur et Ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme), fait état de 1081 projets
ayant reçu un avis favorable pour un montant d’investissement de l’ordre de 35,5
milliards de dirhams.

- L’impact des dispositions de "l’article 19"

Les exonérations et avantages fiscaux accordés par les pouvoirs publics dans le
cadre de l’article 19 de la loi des finances 1999-2000 (Tel que complété et modifié
par l'Article 16bis de la loi des finances 2001) aux promoteurs immobiliers qui

15
s’engagent dans un cadre conventionnel avec l’Etat, à réaliser un programme de
construction de 2.500 logements sociaux, étalé sur une période maximum de cinq
ans, ont eu un impact indéniable dans la promotion de l’habitat social.

A fin décembre 2005, 73 dossiers se rapportant à l’article 19 ont été adressés au


MHU par les promoteurs immobiliers désireux de conclure des conventions avec
l’Etat pour la réalisation de 187.500 logements sociaux pour un investissement de
37,5 milliards de dirhams. Il s’agit de :

- 5 conventions visées entre le 27 juillet 2000 et le 11 septembre 2000, portant


sur la réalisation à Casablanca d’au moins 17.500 logements sociaux pour une
valeur immobilière totale de 3,5 milliards de dirhams ;
- 54 conventions signées entre le 21 septembre 2001 et le 30/12/2005 portant sur
la réalisation d’au moins 135.000 logements sociaux pour une valeur
immobilière totale de 27 milliards de dirhams.
- 14 projets de conventions, en cours de validation, portant sur la réalisation d’au
moins 35.000 logements sociaux pour une VIT de 7 milliards de dirhams.

A fin décembre 2005, 35.698 logements ont été achevés et 19.984 unités sont en
cours de réalisation.

2.2- Bilan de l’action publique

2.2.1.Les programmes publics bénéficiant du soutien de l’Etat

• Programme "Villes sans bidonvilles"

Le programme ‘‘Villes sans bidonvilles’’ (VSB) lancé en juillet 2004 par Sa


Majesté le Roi que Dieu l’assiste, prend appui sur plusieurs référentiels dont les
principaux sont : les Directives Royales contenues dans les différents discours de
SA MAJESTE LE ROI, la déclaration de politique générale du Gouvernement
(novembre 2002) et la Déclaration du Millénaire des Nations Unies visant
l’amélioration des conditions de vie des populations.

L’avènement de l’Initiative Nationale de Développement Humain, vient confirmer


l’importance de ce programme qui contribue à la lutte contre la pauvreté et
l’exclusion urbaine.

La réalisation de ce programme s’étale sur la période 2004-2010 et concerne


72 villes et 272.000 ménages résidant dans près de 1.000 bidonvilles (données
actualisées).

Globalement, le programme "Villes sans bidonvilles" devra mobiliser un


investissement d’environ 19 milliards de dirhams, dont une subvention du Fonds
Solidarité Habitat, estimée à près de 6 milliards de dirhams.

16
Il est mis en œuvre dans le cadre de contrats-villes signés entre le MHU, les
Gouverneurs et les Présidents de communes, précisant les options de résorption,
les responsabilités et engagements des différents partenaires.

A fin 2005, 217 600 ménages contractualisés :


- 43 contrats de villes signés portant sur 139.600 ménages ;
- Contractualisation partielle pour Casablanca et Témara portant sur
56.300 ménages ;
- Convention des Provinces du Sud concernant 21.700 ménages.

Le nombre de baraques démolies a atteint 25.500, dont 15.200 baraques ont été
démolies en 2005.

A fin 2005, 17.000 unités d’accueil disponibles n’ont pas encore été attribuées.

• Programmes de traitement de l’habitat menaçant ruine

Selon les estimations du Ministère, les constructions dégradées et menaçant ruine


concerneraient près de 90.000 ménages. Ces constructions se localisent dans les
médinas traditionnelles, les quartiers d’habitat non réglementaire et le parc ancien
de logements.

Le programme de traitement de l’habitat menaçant ruine se base sur une approche


locale pour l’identification des bâtiments menaçant ruine, leur diagnostic technique
et la mise en place d’un dispositif local de contrôle, de veille et de protection
contre les risques d’effondrement.

Les actions à entreprendre portent, d’une part, sur le relogement des ménages
habitant les bâtiments à démolir et, d’autre part, l’engagement d’actions de
confortement et de consolidation des structures des bâtiments récupérables.

Les actions engagées à fin 2005, portent sur 17.000 ménages et ont bénéficié d’une
subvention de près 336 millions de dirhams.

Parmi ces actions, quatre conventions ont été engagées et signées en décembre
2004 à Fès, sous la présidence de SA MAJESTE LE ROI, portant sur le
programme d’urgence de cette ville. Ces conventions visent le relogement de 1.167
ménages et le confortement de 3600 logements pour un coût global de 228,14
millions de dirhams dont 190,14 millions de DH financés par le FSH.

• Programmes de restructuration des quartiers d’habitat sous-équipé

L’estimation effectuée par le Ministère en 2002, a évalué le nombre de ménages


habitant les quartiers non réglementaires à 540.000 dont 74,5% dans des quartiers
urbains et périurbains et le quart restant dans les centres ruraux soumis à
autorisation.
17
Le programme conventionné à fin 2005 porte sur 191 quartiers abritant 291.000
ménages pour un coût global de 3,8 milliards de DH dont une subvention de l'Etat
de 1,8 milliards de DH.

Le programme achevé à fin 2005, porte sur 62 quartiers abritant 63.000 ménages,
pour un coût de 1 milliards de DH et une subvention de 550 MDH.

• Programmes d’habitat social dans les provinces du Sud

Pour l’amélioration des conditions de vie des ménages dans les provinces du Sud
et contribuer à la résorption du déficit en logements que connaissent ces
provinces, le MHU a terminé les travaux des programmes AL AOUDA et
AL WAHDA qui comportent 20.000 unités, pour un coût global de 1,2 milliards
de dirhams.

Un nouveau programme portant sur 40.000 unités (1.000 logements, 15.000 lots
avec distribution des matériaux de construction et 24.000 unités de restructuration)
a été lancé pour un coût global de 1,4 milliards de dirhams en partenariat avec
l’Agence de Promotion et de Développement des Provinces du Sud.

L’année 2005 a connu le lancement de la première tranche de ce nouveau


programme qui concerne 5.837 lots, 500 logements en plus de la restructuration
des quartiers sous-équipés au profit de 21.800 ménages pour un coût global
de 495 millions de dirhams.

• Programmes d’habitat dans le milieu rural

Dans le cadre de l’accompagnement de l’action gouvernementale en matière de


désenclavement et de mise à niveau du milieu rural, une opération d’assistance
architecturale et technique a été lancée au profit de l’habitat rural, dans le cadre de
conventions de partenariat conclues entre les Agences Urbaines et les Autorités
Locales concernées définissant le cadre et les conditions idoines de mise en œuvre
de ce programme.

Le Ministère a également poursuivi au cours de la période 2003- 2005, la


réalisation d’un programme de Zones d’Aménagement Progressif (ZAP) qui
consiste à réaliser des lotissements semi-équipés dans les zones périurbaines ou
rurales, en vue d’accroître l’offre réglementaire en terrain d’habitat en rapport avec
les capacités contributives des bénéficiaires.

A fin 2005, 33 opérations ont été conventionnées portant sur 8.073 ménages pour
un investissement global de l’ordre de 194,9 millions de dirhams et une subvention
de 101,26 millions de dirhams.

18
Par ailleurs, et suite au séisme qui a frappé la ville d’Al Hoceima, l’action du
Ministère a été focalisée sur l’accompagnement technique de la reconstruction des
logements en milieu rural.

Ainsi, plus de 132 cadres supérieurs et techniciens relevant du Ministère et des


Organismes sous tutelle ont été mobilisés pour le suivi technique de l’opération de
reconstruction. Cet encadrement technique a concerné plus de 9.840 logements en
milieu rural (4.485 logements réalisés et 5.355 logements en cours).

Parallèlement, un manuel technique a été élaboré pour la reconstruction dans le


milieu urbain, et un programme de formation a été dispensé au profit
de 120 "Mâalems" dans le domaine des techniques de construction parasismique.

2.2.2.Réalisations des Opérateurs Publics de l’Habitat (OPH)

Les Opérateurs Publics de l’Habitat relevant du Ministère sont chargés de la mise


en œuvre des programmes publics bénéficiant du soutien de l’Etat ainsi que des
programmes "propres" d’aménagement et de construction.

Les réalisations de ces opérateurs peuvent être appréciées à travers les indicateurs
se rapportant aux mises en chantiers, aux achèvements et au niveau
d’investissement.

• Evolution des mises en chantiers

Durant la période 2003-2005, les mises en chantier, relatives aussi bien à la


production nouvelle qu’à l’action de restructuration, ont connu un accroissement
important, tel que cela ressort du tableau ci-après.

2002 2003 2004 2005


Production d’unités sociales de prévention 9 919 17 948 16 241 32 527
Production d’unités sociales de résorption 3 509 22 078 24 643 47 583
Total production sociale 13 428 40 026 40 884 80 110
Autres productions 6 337 5 610 8 764 8 733
Total production 19 765 45 636 49 648 88 843
Actions de restructuration 25 479 53 263 41 539 73 864
Total général 45 244 98 899 91 187 162 707

Les mises en chantiers relatives à la production d’unités sociales de prévention et


de résorption sont passées de 13.428 unités en 2002 à 40.026 en 2003, puis à
40.884 en 2004 pour atteindre 80.110 unités en 2005.

Cette évolution traduit les efforts déployés par les OPH pour contribuer à la
concrétisation du programme gouvernemental visant le doublement du rythme de
production de l’habitat social.

Parallèlement, les actions de restructuration visant l’amélioration des conditions


d’habitat des ménages des quartiers sous équipés se sont également renforcées.
19
• Evolution des achèvements

2002 2003 2004 2005


Production d’unités sociales de prévention 12 278 16 439 10 266 21 664
Production d’unités sociales de résorption 4 603 8 832 15 144 24 662
Total production sociale 16 881 25 271 25 410 46 326
Autres productions 10 674 4 168 5 436 3 684
Total production 27 555 29 439 30 846 50 010
Actions de restructuration 10 435 12 717 27 098 31 533
Total général 37 990 42 156 57 944 81 543

Les achèvements relatifs à la production


Les logements de faibles VIT réalisés par les OPH
d’unités sociales de prévention et de durant la période 2003-2005
résorption sont passés de 16.881 unités en PRODUITS MEC ACHEVEMENTT

2002 à 25.271 en 2003 puis à 25.410 en Logements de relogement 7 961 6 652


Logements VIT < 120,000DH 5 508 6 135
2004 pour atteindre 46.326 en 2005,
Total 13 469 12 787
traduisant les efforts d’achèvement
déployés par les OPH.

• Partenariat public-privé

Pour la promotion du logement social notamment à faible VIT, les opérateurs


publics de l’habitat ont développé le partenariat avec le secteur privé en recourant à
la procédure d’appel à manifestation d’intérêt.

Entre 2003 à 2005, 85 projets répartis sur 19 villes ont fait l’objet de conventions
signées avec les promoteurs privés engageant une superficie de 53,17 Ha
permettant la réalisation de 12.240 logements dont 52% sont de logements à
faibles VIT.

• Volume des investissements

L’augmentation du rythme des mises en chantier, ainsi que celui des achèvements
s’est répercuté sur le volume des investissements réalisés par les OPH qui a
également enregistré une hausse notable passant de 2, 3 milliards de dirhams en
2002 à 2,6 milliards de dirhams en 2003, puis à plus de 3 milliards de dirhams en
2004 pour atteindre 4,7 milliards de dirhams en 2005.

2.3- Bilan de l’action privée

Les évaluations des mises en chantiers pour la période 2003 - 2005 ont été faites
sur la base d’états établis par les Directions Régionales de l’Habitat et de
l’Urbanisme à partir des autorisations de construire délivrées par les communes. Il
en ressort que les mises en chantier du secteur privé sont de l’ordre
de 394.400 unités.
20
Ces mises en chantier concernent aussi bien les programmes de lotissement que les
programmes de construction de logements, réalisés par le secteur organisé de la
promotion immobilière et dans le cadre de l’autopromotion individuelle.

Les achèvements du secteur privé en 2005, portent sur près de 83.000 unités, dont
69.000 unités d’habitat social.

2.4- Programme de planification urbaine et des études architecturales

Les efforts déployés par le Ministère et les Agences Urbaines en vue d’étendre la
couverture territoriale en documents d’urbanisme, se sont traduits par le lancement
de 129 documents d’urbanisme et l’approbation de 182 documents.

Le tableau ci-après présente la situation détaillée des documents lancés et


approuvés selon leur nature :

Type de 2003 2004 2005


documents Lancé homologué Lancé homologué Lancé homologué
SDAU 02 01 00 06 01 01
PA 27 45 24 59 29 29
PDAR 17 26 03 06 10 09
PAC 08 00 03 00 05 00
Total 54 72 30 71 45 39
SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement Urbain ; PA : Plan d’Aménagement ; PDAR : Plan de Développement et d’Aménagement Rural ; PAC : Plan d’Aménagement Communal

Parallèlement à ces actions, le Ministère a poursuivi les efforts de couverture des


différentes médinas, Ksour et Kasbah par des études architecturales et de
réhabilitation.

De même, de nombreuses études de requalification et de renouvellement urbains


ont été lancées par le Ministère et les Agences Urbaines, certaines dans un cadre
conventionnel avec l’Agence Pour le Développement Economique et Social des
Préfectures et Provinces du Nord, en vue de mettre à la disposition des instances
locales des projets de mise à niveau urbaines susceptibles d’être programmés.

2.5- Systèmes d’information

La maîtrise de l’information dans le domaine de l’habitat constitue un élément


indispensable à la connaissance, l’analyse et le suivi du secteur pour
l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies adéquates d’intervention.
Conscient de cette problématique d’une part, et des enjeux sociaux et
économiques du développement du secteur de l’habitat, d’autre part, le
Ministère, déploie des efforts considérables pour la production, le traitement
et la diffusion d’une information fiable et actualisée, relative au secteur, à
mettre à la disposition des différents intervenants dans le processus de
production de logements.

21
Dans ce cadre, un ensemble de systèmes de suivi du secteur a été mis en
place, il s’agit notamment des systèmes suivants :

– Système de suivi des prix des matériaux de construction ;


– Système de suivi des loyers (montants et charges locatives) ;
– Système d'informations foncières et immobilières – SIFI – (au niveau de
la Wilaya de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, de la Wilaya du Grand
Casablanca et pour le Grand d'Agadir).

EVALUATION DES RESULTATS

1- Au niveau des indicateurs macro-économiques

Le secteur a connu une croissance soutenue au cours des années 2003-2005 comme le montrent
les indicateurs suivants :
- la consommation de ciment a connu une augmentation significative puisque le volume
des ventes est passé de 8,5 millions de tonnes en 2002 à 10,3 millions de tonnes en
2005, soit une augmentation de 21,3% ;
- l’encours des crédits bancaires au secteur immobilier est passé de 35,2 milliards de
dirhams en 2002 à 56,9 milliards de dirhams en 2005, soit une augmentation de 61,6% ;
- la valeur ajoutée du secteur est passée de 19,3 milliards de dirhams en 2002 à 22,3
milliards de dirhams en 2004, soit une augmentation de 15,5% ;
- le volume des investissements est passé de 24,9 milliards de dirhams en 2002 à 30,8
milliards de dirhams en 2004, soit une augmentation de 23,4% ;
- quant à l’emploi, le secteur a pu drainer près de 9,7% de la population urbaine active en
2004, durant le troisième trimestre de 2005, le secteur BTP, au niveau national, a créé
environ 65.000 postes nouveaux.

2- Au niveau du nouveau rythme de production de l’habitat social

- Les mises en chantier ont connu une progression très soutenue au cours des années
2003 à 2005, elles ont porté sur 773.000 unités d’habitations dont 174.500 unités de
restructuration. Le secteur privé a participé au côté du secteur public à l’augmentation de
ce rythme en assurant plus de la moitié des mises en chantier ce qui dénote du nouveau
climat de confiance instauré parmi les investisseurs et les professionnels du secteur ;
- L’année 2005 a connu la production de plus de 113.000 unités d’habitat social sous
forme de lots équipés et de logements finis, en plus de l’achèvement d’actions de
restructuration au profit de 31.500 ménages. Ainsi, le secteur a pu franchir des étapes
importantes pour atteindre le nouveau rythme de production fixé par le programme
gouvernemental.

3- Au niveau des chantiers de réformes

- Tous les chantiers de réformes prévus par le programme gouvernemental, en vue de


l’adéquation de l’offre et de la demande, ont été ouverts et des progrès significatifs ont
été enregistrés dans la concrétisation de ces réformes ;
- La réforme du système des aides publiques au profit du logement social, à travers la
mise en place des fonds de garantie n’a pas pu atteindre des résultats probants ; ce qui
nécessite la réévaluation de ces nouvelles dispositions en vue d’opérer les
réajustements nécessaires ;
- D’autres chantiers doivent être redynamisés en vue de rattraper le retard constaté dans
leur mise en oeuvre. Il s’agit des programmes d’habitat en milieu rural, de la
redynamisation du secteur locatif, de la réforme de la fiscalité immobilière et la création
d’un système d’épargne logement ;
- Les progrès réalisés au niveau des procédures de l’urbanisme et de l’octroi des
autorisations n’ont pas pu toucher toutes les régions et les agglomérations du pays,
compte tenu de la multiplicité des intervenants dans le secteur et de leurs niveaux
d’adhésion.

22
B- ACTIONS PRIORITAIRES PROGRAMMEES POUR L’ANNEE 2006

Les années 2003 et 2004 ont constitué une étape décisive pour la mise en place des
premiers jalons de l’exécution du programme gouvernemental dans le domaine de
l’habitat et de l’urbanisme et le lancement des grands chantiers de réformes visant
à renforcer la production de l’habitat social et à accélérer les programmes de
résorption de l’habitat insalubre.

2005 a permis de réaliser des progrès importants dans la concrétisation des


chantiers de réformes ouverts et a été une année de résultats sur le terrain,
matérialisés par la réalisation du nouveau rythme de production de l’habitat social
et la dynamisation du programme villes sans bidonvilles.

Les actions prioritaires de 2006, porteront d’une part sur le parachèvement des
chantiers de réformes engagées notamment ceux relatifs au cadre institutionnel,
juridique et réglementaire du secteur et à la mise à niveau de la demande et d’autre
part sur la consolidation du nouveau rythme de production des unités d’habitat
social.

1- Concrétisation des grands chantiers de réforme et dynamisation des


mesures prises

- Réformes juridiques et réglementaires

Dans ce cadre, la priorité sera accordée à l’aboutissement du projet de loi 04-04 et


son adoption par le parlement et ce parallèlement à la préparation des décrets
d’application de cette loi et la poursuite des travaux d’élaboration du code de
l’urbanisme.

La priorité sera également donnée à l’aboutissement du projet de loi relatif à la


régularisation urbanistique des zones d’habitat sous-équipés et non réglementaires,
au projet de loi modifiant les textes instituant les Agences Urbaines et le projet de
décret instituant le prix MOHAMMED VI d’Architecture pour l’habitat social.

De même, seront poursuivies les procédures d’approbation du projet de décret


portant règlement général de la construction et le projet de décret sur le
renforcement des ressources des Agences Urbaines.

Sur le plan de l’encadrement technique du secteur, un intérêt particulier sera


accordé au renforcement du dispositif normatif se rapportant aux matériaux et
produits de construction dans le cadre de la stratégie nationale de la normalisation.

23
- Poursuite du projet de refonte des Organismes Publics de l’Habitat

La dernière phase de ce projet prévoit la transformation des ERAC en sociétés


anonyme et leur filialisation au Holding d’Aménagement Al Omrane, ainsi que la
création de sociétés filiales du HAO dédiées à la réalisation et la gestion des villes
nouvelles.

Dans ce cadre, il est prévu en 2006, l’adoption du projet de loi relatif à la


transformation des ERAC et la création des sociétés Tamesna et Tamansourt.

- Achèvement de la couverture du territoire national en Agences


Urbaines

Il est prévu en 2006, la création de cinq agences urbaines dans les provinces
d’Essaouira, El Jadida, Kelaâ Sraghna, Kémisset et Khénifra, dont le projet de
décret est visé par le Ministère des Finances.

- Transformation de l’Ecole Nationale d’Architecture en Etablissement


Public

Un projet de loi a été établi à cet effet, en vue de conférer à l’ENA un statut lui
permettant de développer son programme pédagogique, de moderniser ses
structures, d’accroître ses moyens et de promouvoir la coopération avec des
institutions étrangères similaires.

- Réformes financières

Pour accompagner le nouveau rythme de production du logement social et


accélérer la réalisation du programme VSB, les actions à entreprendre en vue de
solvabiliser la demande portent en priorité sur :

- L’amélioration du fonctionnement du FOGARIM en développant un


système de gestion des dossiers plus performant et une communication plus
soutenue ;
- L’allongement de la durée des prêts pour la porter à 35 ans en vue de réduire
l’apport personnel et d’adapter les remboursements mensuels aux capacités
des ménages ;
- La modification de l’article 14 de l’arrêté du Ministre des Finances relatif au
crédit à l’Habitat Bon Marché (HBM) en vue d’élargir ses dispositions aux
revenus irréguliers ;
- La redynamisation du système de micro-crédit à l’habitat.

Ces mesures sont de nature à stimuler la demande et faciliter l’écoulement d’un


stock de logements sociaux de plus en plus important sur le marché immobilier
(90.000 logements sociaux agréés avant la suppression des ristournes d’intérêt,
17.000 lots et logements de résorption disponibles et non encore livrés à fin 2005,
24
stocks de logements sociaux des promoteurs publics et privés achevés et non
encore vendus).
Ces mesures, conjuguées au rythme actuel des mises en chantier, sont de nature à
inscrire dans la durée le niveau de production de l’habitat social et son adéquation
à la demande.

2- Poursuite de l’exécution du programme des "Villes nouvelles"

Parallèlement à la poursuite des travaux de réalisation des villes nouvelles de


TAMESNA et TAMANSOURT, l’année 2006 connaîtra la mise en chantier des
projets en cours d’étude. Le tableau ci-après retrace les principales données
relatives à ces projets :

SUPERFICIE Population Investissement


Dénomination (en hectares) (habitants) (milliards de dirhams)
MELLOUSSA 2000 60 000 6,0
LAKHYAYTA 1300 300 000 30,0
TAGADIRT 1 100 250 000 25,0
Total 4 400 610 000 61,0

3- Poursuite de l’exécution des programmes d’habitat social

- Programme "VSB"

Durant l’exercice 2006, on s’attachera à contractualiser les 29 villes restantes et à


atteindre le rythme de croisière en matière de transfert et de démolition des
baraques. Aussi, est-il prévu de déclarer les premières villes sans bidonvilles.

La réalisation de cet objectif dépend grandement de l’appui et de l’engagement des


autorités locales pour assurer le transfert et la démolition des baraques. Il dépend
également des mesures d’accompagnement aux plans financier et social.

- Programme menaçant ruine

Pour poursuivre la réalisation des opérations engagées et promouvoir l’action dans


ce domaine, le Ministère a programmé dans le cadre du FSH des crédits de soutien
au profit des collectivités locales qui initient des opérations dans ce cadre.
L’enveloppe programmé par le MHU à cet effet pour la période 2006-2010 s’élève
à près de 700 millions de dirhams.

Le programme de 2006 concerne les villes de Tétouan, Ksar Lakbir, Larache,


Chefchaouen, Marrakech, Meknès et Sefrou, soit près de 6.000 ménages concernés
par des opérations de relogement et de confortement, qui bénéficieront d’une
subvention budgétaire de près de 60 millions de dirhams.

25
- Programme habitat rural

L’année 2006, connaîtra outre la poursuite des actions engagées, la mise en œuvre
d’un premier programme qui profitera aux centres émergents identifiés en milieu
rural et disposant des potentialités foncières nécessaires.

Ce programme consistera en la réalisation de zones d’aménagement progressif, de


maisons de services publics et l’octroi d’une assistance technique et architecturale
au profit des ménages concernés.

- Programme des provinces du Sud

L’entrée en activité de la société AL OMRANE AL JANOUB, permettra de


dynamiser l’action du Ministère dans ces provinces notamment le nouveau
programme en cours de réalisation avec l’Agence de Développement des Provinces
du SUD.

- Programme des OPH

Les mises en chantier prévisionnelles de 2006 portent sur près de 152.000 unités
(70.000 lots, 17.000 logements, 64.000 restructurations et 1 .000 commerces). De
même, il est prévu l’achèvement de 128.000 unités (56.000 lots, 7.500 logements,
63.000 restructurations et 1.500 commerces).

Les investissements nécessaires à la réalisation des programmes sont évalués à 5,7


milliards de dirhams soit un accroissement de 21 % par rapport à 2005.
Au cours de l’exercice 2006, les OPH veilleront à la concrétisation des conventions
de partenariat public-privé signées en décembre 2005.

Ces conventions portent sur la réalisation 142.824 logements pour un


investissement de 29,1 milliards de dirhams. Il s’agit de 17 conventions avec 16
promoteurs privés plus la CGI, pour la construction de 32.814 logements sur une
superficie de 168 hectares avec un coût s’élevant à 7,1 milliards de dirhams. Le
délai de réalisation des projets se situe entre 15 et 60 mois. Il s’agit également de 2
conventions-cadres passées avec le groupe Chaâbi (60.000 logements) et le groupe
Addoha (50.000 logements) soit un investissement global de l’ordre de 22
milliards de dirhams.
Programme de Villas économiques
Dans le cadre de la diversification des Préfecture Nombre
produits, les OPH engageront un programme Agadir 3 982
Marrakech 2 136
pilote de villas économiques destiné aux
Meknès 900
couches moyennes, ce programme porte sur Oujda 300
près de 9.300 villas à réaliser des les Skhirat - Témara 1 131
principales villes du Royaume. Tanger 850
Total 9 299
Conventions des OPH signées en Décembre 2005

26
4- Poursuite de l’exécution des programmes d’urbanisme et d’architecture

La loi de finances 2006, a prévu Type de 2006


le renforcement des crédits de documents Programmé A achever
l’urbanisme destinés à élargir la SDAU 05 03
couverture territoriale en PA 101 66
documents d’urbanisme et leur PDAR 76 11
actualisation. Le tableau ci-après PAC 15 05
fait ressortir les études dont le Total 197 85
lancement est programmé et les SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement Urbain ; PA : Plan d’Aménagement ; PDAR : Plan de
Développement et d’Aménagement Rural ; PAC : Plan d’Aménagement Communal
études à achever.

Par ailleurs, il sera procédé à la création de nouveaux guichets uniques, compte


tenu de l’efficacité qu’ils ont montrée dans le traitement avec célérité des
demandes d’autorisation de construire, de lotir et de morceler.

De même, la création du réseau des Agences Urbaines permettra en 2006 de


renforcer les échanges et de capitaliser les expériences afin d’améliorer leur
rendement.

27
C- ACTIONS MAJEURES A CONDUIRE EN 2007

Le MHU s’attachera en 2007 à consolider et compléter les mesures de mise à


niveau de l’offre et de la demande en logements, à la lumière des conclusions des
études engagées, en coopération avec la Banque Mondiale dans le cadre du
programme d’ajustement sectoriel (PAS).

Les mesures attendues portent, notamment, sur l’institution de l’épargne logement,


le réaménagement de la fiscalité immobilière et la relance du secteur de l’habitat
locatif.

L’institution de l’épargne logement, qui devait intervenir en 2006, a pour objet,


d’une part, d’accompagner les programmes subventionnés, notamment le
programme "VSB", en incitant les ménages à constituer l’apport initial et à les
habituer aux remboursements mensuels, et d’autre part, cibler les revenus moyens
et supérieurs pour constituer pendant une période de 3 à 5 années une épargne
équivalente à l’apport personnel.
Le système d’épargne à mettre en place, doit prévoir des encouragements sous
forme d’incitations fiscales ou de primes à l’épargne.

Le réaménagement de la fiscalité immobilière, doit permettre la simplification du


système en vigueur, jugée très complexe, l’allégement de la pression fiscale
supportée par le secteur et l’élargissement de l’assiette fiscale de manière à assurer
une meilleure contribution du secteur aux recettes fiscales, tout en intégrant le
secteur informel.

Ce réaménagement doit porter également sur les dispositions de l’article 19 de la


loi des finances 1999-2000 dans le but de moduler le seuil des logements éligibles
en fonction des régions, de mieux cibler les ménages à faibles revenus et d’élargir
ces dispositions à l’investissement dans le secteur de l’habitat locatif.

La relance du secteur de l’habitat locatif, nécessitera la mise en place d’un cadre


incitatif adéquat su les plans juridique, financier, fiscal et l’amélioration du cadre
d’intermédiation dans le locatif.

L’existence dans le parc logements urbain, d'un parc vacant de plus en plus
important, estimé à près de 800.000 unités, et le rythme soutenu des mises en
chantier et de la production, rendent nécessaire l’adoption de mesures destinées à
fluidifier le marché (accès à la propriété et locatif), à solvabiliser la demande et à
pérenniser les acquis du secteur.

28
Dans le domaine de l’urbanisme, le MHU engagera le processus de
provincialisation des Agences Urbaines dans le cadre d’une restructuration de leur
ressort territorial.

Il s’attachera, également, à rendre autonome leur fonctionnement en renforçant


leurs ressources propres, et à développer leur programme d’action dans le cadre du
partenariat avec l’Etat et les collectivités territoriales.

L’exercice 2007 connaîtra la poursuite et le renforcement du programme des


"villes nouvelles" et des "pôles urbains" nouveaux qui contribuent de manière
significative à l’accroissement de l’offre, à sa diversification et à anticiper le
développement urbain.

Il connaîtra, également, l’achèvement des programmes en partenariat avec le


secteur privé qui permettront d’accroître l’offre en logement sociaux, notamment,
les logements de faible VIT.

Le secteur privé de la promotion immobilière est appelé à prendre le relais des


Opérateurs Publics de l’Habitat pour diversifier l’offre en logements,
particulièrement par la promotion des logements à faible VIT et la "Villa
Economique" après que les projets pilotes réalisés par les OPH aient connu un
grand succès.

Il connaîtra, en outre, la poursuite des programmes publics d’habitat bénéficiant du


soutien de l’Etat (le programme "VSB", le programme de traitement de l’habitat
menaçant ruine, le programme d’habitat rural et le programme des provinces du
Sud).

Le programme visant l’extension de la couverture du territoire national en


documents d’urbanisme sera renforcé ; la priorité sera accordée à l’actualisation
des documents arrivés à terme.

Pour encourager la meilleure production architecturale dans les projets d’habitat


social, le premier Prix MOHAMMED VI d’Architecture sera décerné en 2007.

29
III- PERSPECTIVES A MOYEN TERME

Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2004 (RGPH), a fait


ressortir de nouvelles tendances en matière de croissance démographique, de
migration, de croissance urbaine et d’évolution du parc logements, qui doivent
impérativement orienter les politiques et les programmes d’action à moyen terme.

Les principales tendances à prendre en compte :

- Le rythme moins soutenu que par le passé de l’accroissement des ménages


en milieu urbain ;
- Le dynamisme dont ont fait preuve les petites et moyennes villes pour
drainer une grande partie de l’urbanisation ;
- La persistance d’un déficit important en logements (estimé à 670.000
logements) malgré une tendance à la stabilisation et l’existence d’un parc de
logements vacants (estimé à 800.000 logements).

Les politiques et les programmes d’action à moyen terme doivent prendre en


compte, également, les résultats des actions engagées dans le cadre du programme
gouvernemental en cours, au plan des grands chantiers de réformes et des
programmes physiques, en vue de consolider les acquis.

Dans ce cadre, le programme pour la prochaine période doit avoir comme objectif
prioritaire le relèvement du rythme de production de l’habitat social de 100.000 à
150.000 unités par an.

Ce niveau de production permettra, de répondre aux besoins renouvelés dus à la


croissance annuelle des ménages en milieu urbain, mais surtout d’accélérer le
rythme de résorption du déficit cumulé en logements.

Le rythme élevé des mises en chantier, réalisées entre 2003 et 2005, et les
prévisions de mises en chantier de 2006 et 2007, concourront à la réalisation de
l’objectif de production fixé pour la prochaine période.

Ce nouveau rythme, devra être accompagné d’une approche régionalisée de la


politique d’accroissement de l’offre et de la résorption du déficit.

Aussi, les grands chantiers de la prochaine période doivent-ils prendre en compte


les priorités ci-après :

Au niveau des chantiers de réformes :

En vue d’accroître les capacités d’intégration des villes, développer des Zones
d’Urbanisation Nouvelles (ZUN) et des Pôles Urbains Nouveaux, la politique de
mobilisation du foncier public devra être poursuivie et couvrir aussi bien les
terrains domaniaux que les autres statuts publics.
30
Dans le cadre des mécanismes de mise en œuvre des documents d’urbanisme, tels
qu’ils seront arrêtés par le nouveau code de l’urbanisme, un programme visant le
renforcement de l’infrastructure urbaine existante, notamment l’infrastructure hors
site et primaire des zones d’extension des agglomérations urbaines devra être mis
en œuvre pour induire et encadrer l’urbanisation de ces zones indépendamment de
leurs statuts fonciers.

Le cadre de financement des actions publiques de résorption et de mise à niveau


urbaine devra être amélioré et renforcé pour étendre ces actions aux différentes
composantes du déficit.

Il s’agit notamment de la mise en place d’un dispositif institutionnel et financier


adapté au traitement de l’habitat menaçant ruine et aux projets de requalification et
de renouvellement urbain.

Le locatif social devra bénéficier d’une attention particulière à travers une fiscalité
appropriée et la mobilisation des fonds de prévoyance sociale gérés par la Caisse
de dépôt et de Gestion (CDG), ainsi que l’émergence d’un instrument public
spécialisé.

Les conditions du financement acquéreur devront être révisées et améliorées dans


le sens de leur assouplissement et en limitant la garantie des prêts aux biens
immobiliers au lieu de la double garantie pratiquée aujourd’hui sur les biens et les
personnes.

L’arsenal juridique et réglementaire du secteur, devra être renforcé dans le cadre de


la mise en œuvre des dispositions du nouveau code de l’urbanisme et poursuivre
les efforts de professionnalisation de l’action des différents intervenants.

Pour la mise à niveau du secteur de la construction et l’accroissement de sa


compétitivité dans le contexte de la mondialisation et de l’ouverture des frontières,
et pour promouvoir la qualité et la sécurité dans ce domaine, le système de
normalisation devra être développé et un dispositif d’incitation à l’industrialisation
du secteur et à la promotion des techniques et procédés nouveaux de construction
devra être mis en place pour optimiser les coûts, réduire les délais et améliorer la
qualité de la production.

Le programme de restructuration des organismes publics de l’urbanisme et de


l’habitat devra être poursuivi notamment à travers la provincialisation des Agences
Urbaines qui constituent des instruments privilégiés de la politique de proximité
du gouvernement et la création de sociétés filiales du HAO, dédiées à la réalisation
et la gestion des villes nouvelles.

Une attention particulière devra être accordée à la formation des architectes et aux
métiers de la construction et en vue d’assurer une meilleure qualification des
intervenants.
31
De même que la consolidation des systèmes d’information pour une bonne maîtrise
des données et leur évolution doit constituer une préoccupation constante du
secteur pour orienter les politiques y afférentes.

Au niveau des programmes d’action à poursuivre :

- Le Programme "VSB" en vue de réaliser l’objectif d’éradication des


bidonvilles recensés, conformément à l’échéance fixée ;
- Le programme des centres émergents en milieu rural, des Zones
d’Aménagement Progressif (ZAP), des maisons de services publics et
d’assistances technique et architecturale ;
- Le Programme Spécial des Provinces du Sud pour achever les 40.000 unités
engagées ;
- Le programme de mise à jour des documents d’urbanisme ;
- Le programme visant l’amélioration du paysage urbain et la qualité
architecturale ;
- Le programme des ZAP à dynamiser, notamment, dans les petites et
moyennes villes pour anticiper leur développement.

32
Programmation Pluriannuelle du FSH et du BGE en millions de dirhams

Période Période
2003 2004 2005 2006 2007 2003-2007 2008 2009 2010 2008-2010 Total
RESSOURCES

Taxe sur le ciment 702 1188 1146 1351 1160 5547 1220 1300 1380 3900 9447
BGE 362,52 345 336,1 307,75 345 1696,37 345 345 345 1035 2731,37
MEDA 165 165 330 135 135 465
Total Ressources 1064,52 1533 1482,1 1823,75 1670 7573,37 1700 1645 1725 5070 12643,37
C N C N C N C N C N C N C N C N C N C N
Villes sans bidonvilles (*) 212,6 136,7 145,7 320,1 374,2 183,6 640,5 160,0 678,7 124,0 2051,8 924,4 743,0 200,0 510,0 646,0 1899,0 200,0 5075,2
Aménagement Foncier 279,5 159,5 140,0 76,0 375,5 279,5 328,0 200,0 520,0 200,0 848,0 400,0 1903,0
Provinces du Sud 133,2 190,6 50,0 268,6 215,0 160,7 314,3 30,0 1121,7 240,7 320,0 150,0 470,0 0,0 1832,4
Habitat menaçant ruine 20,7 24,7 19,5 22,0 57,3 68,1 111,6 60,0 70,0 60,0 279,1 234,8 105,4 60,0 140,0 60,0 40,0 60,0 285,4 180,0 979,3
Dotations Fonds de
Garantie 200,0 100,0 0,0 300,0 100,0 100,0 100,0 0,0 300,0 600,0
Centres ruraux émergents +
EMPLOIS

ZAP 31,9 7,9 11,1 3,0 35,7 26,5 30,0 21,0 30,0 90,3 106,8 37,0 40,0 28,0 50,0 33,0 60,0 98,0 150,0 445,1
Quartiers non
réglementaires 157,3 143,5 145,2 124,1 128,3 56,4 209,4 50,0 120,0 20,0 760,2 394,0 58,0 10,6 26,0 17,0 20,0 84,0 47,6 1285,8
Micro crédit 0,0 10,0 10,0 0,0 20,0 10,0 20,0 30,0 0,0 60,0 80,0
Etudes 3,1 5,0 10,0 3,1 15,0 10,0 10,0 10,0 0,0 30,0 48,1
assistance à l'auto
construction 5,0 5,0 0,0 0,0 0,0 5,0
soutien à l'investissement 0,7 5,0 6,0 0,7 11,0 6,0 6,0 6,0 0,0 18,0 29,7
Sous Total 555,7 304,9 508,9 1006,8 999,7 343,8 1343,1 480,7 1280,0 390,0 4687,4 2526,2 1263,4 436,6 1182,0 463,0 1239,0 486,0 3684,4 1385,6 12283,6
Total emplois 860,6 1515,7 1343,6 1823,8 1670,0 7213,6 1700,0 1645,0 1725,0 5070,0
(*) Cette ligne comporte les opérations "VSB" ainsi que les opérations partielles de résorption de bidonvilles entamées en 2004 et avant.
C : Crédit de consolidation N : Nouveau crédit

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