Vous êtes sur la page 1sur 24

Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

CHAPITRE INTRODUCTIF : GENERALITES SUR LES


RISQUES ET LES ASSURANCES

Le risque est un élément fondamental en assurance qui permet de déterminer le coût probable de
sinistre représenté par le risque à assurer. C’est à l’assureur de déterminer le risque auquel est exposé
l’objet de l’assurance. Pour ce faire, l’assureur mène une analyse des risques qui lui permet d’identifier,
d’évaluer et de tarifier éventuellement les risques à couvrir.

Le risque peut être défini comme la probabilité qu’un événement indésirable (aléa) se produise. La
prévention et la protection contre cet aléa sont aussi bien du rôle du Chef d’entreprise que de celui de
l’assureur ; et pour y parvenir, l’assureur procède de l’analyse des risques en trois (03) principales
étapes schématisées ci-dessous dont nous reviendrons sur chacune dans les chapitres à venir.
Une analyse des risques est une étude systématique qui doit établir s’il existe des dangers (identification
des dangers) et si des dommages risquent d'être causés (évaluation des risques). Il s’agit là d’une
obligation légale dont la responsabilité incombe à l’employeur, et pour l’assureur, une forte
recommandation des bons procédés du métier.

Etapes d’analyse de risques

Module d’Analyse du risque en assurance 1 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

I/ Définitions et notions clés


Risque : toute situation dans laquelle il y a des évènements aléatoires dont la survenue influence l’état
d’une organisation. Le risque se caractérise par son exposition, sa volatilité, sa probabilité, son horizon
temporel et sa corrélation.

Perte ou sinistre : évènement qui réduit la valeur globale d’un bien, d’une organisation.

Risque spéculatif : un risque dont la réalisation peut entrainer un gain ou une perte.

Risque pur : un risque dont la réalisation ne peut qu’engendrer une perte.

Risque systématique (non diversifiable) : ensemble des risques (gains ou pertes) qui peuvent se
réaliser simultanément et ne prêtent donc pas à la diversification ; risque de marché par exemple.

Risque non systématique (risque diversifiable) : ensemble de risques (gains ou pertes) dont la
réalisation sur un portefeuille donné est aléatoire. Ils peuvent donc être réduits par une opération de
diversification (notion de corrélation).

Risque assurable : c’est un risque pur, objectif, diversifiable.

Analyse des risques : ensemble des activités ayant pour but d’identifier de façon systématique et
permanente les dangers et les facteurs de risque et de déterminer et d’évaluer le risque en vue de fixer
des mesures de prévention / protection.
Danger : la propriété intrinsèque ou la capacité d’un objet, d’une substance, d’un processus ou d’une
situation d’avoir des conséquences néfastes à l’atteinte des objectifs escomptés.
Dommage : l’ensemble des entraves au bon fonctionnement d’un être humain, d’un bien, d’une
institution.
Exposition : la mesure dans laquelle l’on peut être ou entrer en contact avec un danger.
Facteurs de risque : les éléments de nature collective ou individuelle qui interfèrent de telle façon sur
le danger qu’ils augmentent ou réduisent la probabilité de survenance des effets néfastes ainsi que
leur ampleur.
Prévention : l’ensemble des mesures prises au niveau de l’organisation dans son ensemble, au niveau
d’un groupe de postes de travail ou de fonctions ou au niveau de l’individu en vue de prévenir des
risques, d’éviter des dommages ou de limiter des dommages.
Système de gestion des risques : il se caractérise comme suit :
 il s’agit d’un système, c’est-à-dire un ensemble de procédures et d’actes reposant sur un
principe ordonné et constituant un ensemble cohérent ;
 il est dynamique, c’est-à-dire qu’il est adapté en permanence aux conditions changeantes.

Module d’Analyse du risque en assurance 2 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

 Il s’agit donc d’un processus continu qui évolue sans cesse et qui, en d’autres termes, ne
s’arrête jamais ;
 il s’agit d’un système qui a trait à la gestion des risques, c’est-à-dire la planification de la
prévention et la mise en œuvre de la politique du bien-être, où on vise à maîtriser les risques
en les détectant, en les analysant et en fixant des mesures de prévention concrètes.

Les 4 quadrants du risque


Accidentel Opérationnel
Risque lié à  Dommages aux biens  Personnes Risque lié aux
l’aléa et se  Responsabilité civile  personnes,
Informatique

PUR
matérialise  Ressources humaines  processus,
Supervision
par une  Perte de ressources  Processus systèmes ou
perte contrôles
Financier Stratégique
Risque lié Risque de : Environnement : Risque lié aux

SPECULATIF
aux effets  Marchés  Economique tendances de la
des  Crédit  Politique société et de
marchés sur  Liquidité  Démographique l’économie
les actifs et  Prix  Concurrentiel
passifs
financiers

Notion de vulnérabilité
Tout évènement pouvant induire une perte ou un gain. Elle est définie par trois paramètres :

 Ressource en risque : la ressource qui pourrait être atteinte ; le bien exposé à la perte : l’objet
du risque
 Aléa ou péril : l’évènement aléatoire qui pourrait modifier de manière importante le niveau
de la ressource disponible : la cause du risque
 Impact : conséquences sur les objectifs dans la mesure du possible quantifiées en termes
financiers à court-moyen-long termes sans oublier les conséquences humaines, sociales et
sociétales (éthique, confiance et réputation) : conséquences financières : gravité.

La modification de l’un des paramètres modifie l’ensemble du risque.

Module d’Analyse du risque en assurance 3 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

II/ Les bases de l’analyse des risques d’assurance


1- Définition
L’analyse des risques consiste en une identification systématique et permanente et en une analyse de
la présence de dangers et de facteurs de risque dans des processus et des situations concrètes à
domicile, dans une entreprise, un chantier ou une institution.

2- Constituer une analyse des risques


L’entreprise va tout au long de son existence être confrontée aux risques.
Ne pouvant tous les éliminer, elle s’efforcera d’identifier, en fonction de ses objectifs stratégiques, les
risques majeurs auxquels elle est exposée, puis de les évaluer afin de les contrôler et les gérer par une
stratégie appropriée.

a- Identification des risques


L’identification des risques constitue la phase clé.
Même si elle vise l’exhaustivité, l’identification s’efforce de recenser les principaux risques.
L’identification des risques révèle par une analyse détaillée des processus, les zones de vulnérabilité
et les possibilités de survenance des risques.

b- Evaluation des risques


Dans la phase d’évaluation, les risques sont qualifiés selon leurs probabilités de survenance, et leurs
impacts en cas de survenance sur le capital financier, humain ou de réputation. Cette évaluation reste
subjective, mais cherche néanmoins à étalonner le risque selon une échelle de criticité de type :
faible/moyen/élevé. Les risques peuvent alors être classés par priorité. On parle de cartographie des
risques.

3- L’identification et l’évaluation des risques en assurance


L’assureur dans son analyse du risque à assurer s’efforcera de cerner avec précision les paramètres
suivants :
Implantation et environnement :
Risques distincts ou proches ?
Risques communs ?
Risques contigus ?
Identification de la zone de SMP ou zone de sinistre maximum possible
Mur séparatif ou cloison séparative coupe-feu ?
Activité de l’entreprise :
Les traités de réassurance, en général, fixent des sous limitations suivant la nature de
l’activité ou la matière constituant l’élément principal de l’exploitation de l’activité de
l’entreprise. Exemple : en assurance incendie, les capitaux assurés ne seront pas
évalués et plafonnés de la même manière pour une exploitation de cotonnade qu’une
entreprise des BTP.
Qualité de l’occupation (propriétaire, locataire…) :
L’entreprise a-t-elle la pleine propriété des bâtiments et du terrain ?
Est-elle locataire ?
En cas de location, quelle est la nature du bail ?
Un plan général de l’entreprise peut-il être fourni ? Des photographies générales ? Si
non, peut-on en prendre ?

Module d’Analyse du risque en assurance 4 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

Matérialité du risque (nature de la construction et couverture) :


Analyser le bâtiment de l’entreprise :
– en identifiant la nature :
• des murs extérieurs
• de la couverture
• de l’isolation éventuelle
– en recueillant la surface développée occupée.
Quelle est la nature des matériaux qui constituent les murs ? La couverture ?
Les murs et/ou la couverture sont-ils isolés ?
Quelle et la nature de l’isolant ?
Facteurs d’aggravation :
Le chauffage : L’assureur doit prendre en compte :
Les types de chauffage et d’énergie utilisés
L’installation proprement dite
L’adéquation entre le mode de chauffage, l’utilisation qui en est faite et les
locaux concernés
Le stockage des marchandises et/ou des emballages
La hauteur de stockage
La nature des marchandises :
Les liquides inflammables et les gaz combustibles
Le travail du bois
Les travaux accessoires :
Des liquides émettant des vapeurs très inflammables
Le risque de formation d’un mélange gazeux explosif ou pulvérulent
Moyens de protection, prévention :
Est-ce que l’état des lieux de l’entreprise est en règle ?  Respect de la
règlementation.
Quels sont ses risques, pourquoi la présence de ces risques ?  La prévention.
Comment l’améliorer ?  Moyens de prévention et de protection.
Comment le faire savoir ?  La note de qualité incendie, par exemple.
Comment maintenir ces performances ?  La maintenance.

Quelques statistiques pour la prévention et la protection en matière d’incendie :


Sur les cas d’incendie à domicile ou dans des exploitations industrielles relevés, 85% sont d’origine
humaine.
Aussi, on répartit de la manière suivante les origines d’incendie relevés :
Electricité : 25.3%
Points chauds : 20.8%
Fumeurs : 20.1%
Malveillance : 15.6%
Température : 8.9%
Surchauffe (mécanique) : 5.7%
Auto-combustion : 3.6%

Valeurs des existants :


Des installations  vétustes
Non entretenues
Non contrôlées
Sans suivi d’action suite au contrôle
Facteur aggravant : les moyens d’extinction sont hors service.

Module d’Analyse du risque en assurance 5 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

III/ Risques et assurances


La particularité d’une entreprise d’assurance est liée au fait que le risque constitue le cœur de son
activité : il est l’objet même de son modèle économique, puisque ses clients souscrivent ou adhèrent
à un contrat, afin de se couvrir face à la survenance d’un évènement aléatoire et incertain appelé
« risque » qui pourrait avoir des conséquences financières pour eux. Ainsi l’organisme d’assurance
« gère des risques » pour le compte de ses clients en proposant des produits de couverture de ces
risques. Ces risques sont souvent qualifiés de risques d’assurance ou risques techniques.
Ce tableau aide-mémoire ci-dessous décrit les principaux risques auxquels sont exposées les
entreprises ainsi que les garanties d’assurance correspondantes.

1- Assurances de personnes

Les risques Les assurances


L’entreprise est soumise à un cadre L’entreprise peut souscrire des contrats
conventionnel et légal qui met à sa charge d’assurance collectifs ouverts à tous ses salariés
certaines obligations en matière de ou à une catégorie d’entre eux.
protection sociale (retraite, prévoyance) à Ces contrats ouvrent droit, sous certaines
l’égard de ses salariés. conditions, à divers avantages en matière fiscale
Ces obligations constituent des risques et sociale pour l’entreprise.
assurables au sens où il s’agit d’événements
aléatoires qui engendrent des
conséquences financières.
La retraite Assurance collective retraite
Contrats collectifs supplémentaires :
Ils permettent de compléter les régimes
obligatoires (régime de base et régimes
complémentaires obligatoires) de retraite.
Contrats collectifs indemnités fin de carrière :
L’entreprise finance ainsi les indemnités de fin
de carrière qu’elle doit verser aux salariés
partant à la retraite.
Décès, invalidité,
La prévoyance Assurance collective prévoyance
Décès, invalidité, incapacité temporaire de Contrats collectifs complémentaires
travail, frais médicaux, dépendance. Ils ont pour objet de compléter les prestations
servies par les organismes de sécurité sociale
obligatoires.
Le licenciement Assurance collective indemnités de
licenciement
Elle prévoit le versement des indemnités légales
dues aux salariés.

Protection sociale du Chef d’entreprise Assurance vie, maladie et accident


Elle dépend de son statut (entrepreneur, gérant Dans le cadre de la loi Madelin, les cotisations
associé unique, gérant non associé rémunéré…) versées au titre de contrats groupe de retraite,
et de la forme juridique de l’entreprise. de prévoyance complémentaire et de perte
d’emploi peuvent, sous certaines conditions,
être déduites du revenu imposable.

Module d’Analyse du risque en assurance 6 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

Si le conjoint exerce une activité au sein de


l’entreprise, sa protection sociale diffère selon
son statut (associé, collaborateur ou salarié).
Les collaborateurs qui voyagent beaucoup, en Assurance individuelle accidents
local ou à l’étranger, sont plus exposés à des Un capital en cas d’invalidité ou de décès est
risques d’accident. prévu pour les personnes désignées.
Contrat d’assistance

La disparition ou l’indisponibilité de la personne Assurance homme-clé


sur laquelle repose l’activité de l’entreprise (le Suivant la formule choisie, divers types de
dirigeant lui-même, un collaborateur prestations sont proposés :
spécialisé…) peut remettre en question • Capital décès ou invalidité.
l’existence de la société. • Indemnités journalières forfaitaires.
• Indemnisation de la perte de marge brute.
• Indemnisation des frais supplémentaires.
• Indemnisation des frais généraux permanents.

2- Assurances de biens
Les risques Les assurances
Les bâtiments peuvent être endommagés par un Assurance multirisques
incendie, une explosion, un dégât des eaux, la Elle regroupe l’ensemble des garanties
tempête, la grêle, le poids de la neige sur les appropriées à l’activité de l’entreprise.
toitures, une catastrophe naturelle, un acte de Toutefois, dans certains cas spécifiques,
terrorisme, ou à l’occasion d’un cambriolage ou l’assureur propose la souscription de contrats
d’une tentative de vol. séparés.
Les risques d’incendie, de vol et d’inondation
peuvent être réduits avec la mise en place de
moyens de prévention et de protection.
Le mobilier et le matériel professionnels ainsi Assurance multirisques
que le mobilier personnel (meubles et objets)
sont exposés aux mêmes risques que les
bâtiments.

L’activité de l’entreprise est arrêtée à la suite Assurance des pertes d’exploitation


d’un incendie, d’une explosion, du bris d’une Elle permet la prise en charge des conséquences
machine, d’un dommage électrique, d’un dégât financières de l’arrêt de l’activité (perte de la
des eaux, d’une tempête ou d’une catastrophe marge brute, frais supplémentaires…).
naturelle, d’un acte de vandalisme, de
terrorisme ou de sabotage, d’une émeute ou
d’un mouvement populaire.

L’entreprise engage des travaux de construction. Assurance dommages aux ouvrages

Le matériel est aussi exposé au bris accidentel et Extension de garantie de l’assurance


aux dommages d’origine électrique. multirisques ou contrat bris de machine

Le matériel informatique est endommagé. Garantie complémentaire de l’assurance


multirisques ou contrat spécifique

Module d’Analyse du risque en assurance 7 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

Le matériel a été confié à l’entreprise pour vente Assurance responsabilité civile objets confiés
ou réparation.

Le matériel est loué ou en crédit-bail. Assurance multirisque ou bris de machine


Les garanties doivent être adaptées en fonction
des dispositions du contrat de location ou de
crédit-bail.

Les marchandises peuvent être volées. Assurance multirisques ou contrat séparé


Le risque vol peut être limité, voire évité, en
adoptant des mesures de prévention ou de
protection efficaces adaptées à la configuration
des locaux et au degré de convoitise des
marchandises qu’ils contiennent.

Le transport de marchandises. Assurance multirisques ou assurances spéciales


adaptées au mode de transport utilisé
Les espèces sont volées en coffre ou au cours Assurance multirisques ou contrat vol séparé
d’un transport de fonds.

Les archives (fichiers, modèles, moules…), Assurance multirisques ou assurance des


supports d’information et fichiers informatiques risques informatiques
sont détruits à la suite d'un accident ou d'un acte
de malveillance.

Les systèmes d’information, fichiers ou données Assurance cyber


informatiques sont altérés à la suite d’un acte de
malveillance ou d’une erreur humaine.

Les véhicules utilisés par l’entreprise sont Assurance automobile


endommagés lors d’un accident ou par un Garanties de dommages : incendie, vol,
incendie, ou volés. dommages collision ou tous accidents.
Ils servent au transport de marchandises. Extension à prévoir pour garantir les
marchandises.

3- Assurances de responsabilité
Les risques Les assurances
L’entreprise ainsi que toute personne participant
Assurance responsabilité civile « occupation
à son exploitation, peut être reconnue des locaux »
responsable en cas de dommages causés par un • Pour les dommages d’incendie ou de dégât des
incendie, une explosion, un dégât des eaux. eaux causés aux voisins et aux tiers.
• Pour les dommages causés au propriétaire
(lorsque l’entreprise a la qualité de locataire) ou
au locataire (lorsque l’entreprise a la qualité de
propriétaire).
Au cours de l’exploitation
L’entreprise est parfois responsable de Assurance responsabilité civile exploitation
dommages corporels, matériels, immatériels Elle est incluse dans l’assurance multirisques ou
proposée par contrat séparé. Son objet est de

Module d’Analyse du risque en assurance 8 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

causés à des tiers (clients, visiteurs…) pendant garantir les conséquences financières des
l’activité. dommages causés aux tiers dans le cadre de
l’activité déclarée.
Selon les spécificités de l’entreprise, des
garanties optionnelles sont proposées.
L’entreprise utilise du matériel loué ou acheté en Assurance de responsabilité civile exploitation
crédit-bail. Des biens lui sont confiés à l’intérieur et/ou contrat d’assurance dommages (bris de
de l’entreprise ou lorsqu’elle effectue des machine).
travaux chez des tiers, pour les utiliser, les
travailler ou les transporter.
L’entreprise peut être à l’origine de dommages Garanties des atteintes à l’environnement
de pollution d’origine accidentelle et soudaine Extension facultative de garantie ou contrat
(rupture de pièces, explosion, fausse spécifique notamment pour couvrir les
manœuvre…) ou d’origine graduelle (corrosion, dommages d’origine graduelle, les dommages
altération de cuves ou de canalisations…). subis par la biodiversité (eaux, sols, espèces et
habitats naturels protégés), et le préjudice
écologique.
Le personnel de l’entreprise (salariés, Assurance de responsabilité civile exploitation
stagiaires…) et les services internes (restaurant Des extensions de garantie ou des contrats
d’entreprise, service médical, comité spécifiques peuvent être proposés en
d’entreprise…) peuvent mettre en cause la complément.
responsabilité civile de l’entreprise : dommages
causés aux salariés ou par les salariés, maladies
professionnelles, faute inexcusable, faute
intentionnelle…
L’entreprise travaille en sous-traitance. Assurance de responsabilité civile exploitation
Les conventions conclues entre les sous-traitants
et l’entreprise principale peuvent nécessiter des
adaptations de garantie.
Assurance obligatoire de responsabilité civile
automobile
L’entreprise utilise des véhicules terrestres à Assurance obligatoire de responsabilité civile
moteur (voiture, camion, chariot élévateur…). automobile
Cas particuliers : • Pour les dommages en cours de travaux,
• Les engins motorisés de manutention. extension de garantie du contrat de
responsabilité civile exploitation.
• Les véhicules personnels des salariés.
• Lorsqu’ils sont utilisés pour des raisons
professionnelles :
- le salarié doit en faire la déclaration à son
assureur.
- le contrat de responsabilité civile exploitation
peut comporter une extension de garantie ou un
contrat mission peut être souscrit.
Après livraison
L’entreprise est responsable des dommages Assurance de responsabilité civile produits (ou
causés à autrui par ses produits. après livraison)
Son objet est de garantir les conséquences
financières des dommages corporels, matériels
et immatériels causés à autrui (tiers et clients)

Module d’Analyse du risque en assurance 9 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

par les produits de l’entreprise, à partir de leur


mise en circulation.
Les dommages affectant les produits eux-mêmes
ne sont pas garantis.
Les frais de retrait d’un produit présentant un
danger pour la santé et la sécurité des
consommateurs peuvent faire l’objet d’une
garantie complémentaire.
L'entreprise peut voir sa responsabilité engagée Assurance responsabilité civile professionnelle
en cas de faute professionnelle dans le cadre de
certaines activités ne donnant pas lieu à la
livraison d'un bien ou à la délivrance d'une
prestation en tant que telle.
Les dirigeants de l’entreprise, de droit ou de fait Assurance de responsabilité des mandataires
(dirigeants sociaux), sont des professionnels sociaux
dont la responsabilité peut être fréquemment Elle est proposée dans un contrat distinct
recherchée du fait de fautes commises dans la
gestion de leur entreprise.

4- Autres risques, autres assurances


L’entreprise est soumise à d’autres risques qui ne sont pas directement liés aux personnes,
aux biens ou aux responsabilités et pour lesquels des garanties d’assurances peuvent être
souscrites.
Lorsque des litiges avec les clients, les fournisseurs, l’administration…perturbent l’activité
de l’entreprise, l’assurance de protection juridique propose des informations téléphoniques, la
gestion amiable des litiges et la défense des intérêts de l’entreprise devant les tribunaux.

L’entreprise qui accorde des crédits à ses clients s’expose aux risques liés à leur
insolvabilité. L’assurance-crédit lui permet de se prémunir contre le risque normal de pertes
de créances.

Différentes formules d’assurance peuvent être proposées pour garantir les risques
économiques et financiers liés à l’exportation.

Quels que soient les contrats souscrits, il est important de vérifier les risques couverts, les
garanties en option, les exclusions, l’adaptation des montants de garantie aux risques
encourus et le montant des franchises. En cas de modification des informations initiales,
l’assureur doit être prévenu.

Module d’Analyse du risque en assurance 10 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

CHAPITRE I : LA VISITE DE RISQUE


Mal protéger un patrimoine est un risque ; la visite de risque est la clé, selon l’assureur HISCOX.

La visite de risque permet de mieux :

 Estimer la valeur de reconstruction du bâtiment ;


 Valoriser son contenu mobilier (meubles, appareillages, installations diverses…) ;
 Déterminer les mesures de prévention et de protection les plus adaptées à la situation des
assurés pour mieux sécuriser leurs biens.

Dans ce chapitre, nous explorerons successivement en quoi consiste une visite de risque, comment
elle se mène et sa valeur ajoutée aussi bien pour l’assuré que pour l’assureur.

I/ Principes de la visite de risque


Méthode d’analyse de risque a priori et largement utilisée dans le domaine des assurances et de
l’industrie, elle permet de repérer et d’évaluer les risques latents et aussi d’évaluer les pratiques de
prévention. Elle combine plusieurs modes de recueil des données que nous étudierons en détail dans
la méthodologie :

 Utilisation d’un référentiel ;


 Entretiens individuels ;
 Visite sur site ;
 Observations ;
 Définition d’actions d’amélioration ;
 Etablissement d’un plan de suivi des actions.

La visite de risque est une activité professionnelle, objective et rigoureuse qui obéit à quelques
principes comme :

1- La relation-client
« C’est mon client. La visite de risque ne doit pas interférer dans la relation que j’ai construite avec
lui ».

Au contraire, la venue d’un visiteur de risque étant de l’initiative de l’assureur, cela valorise et assoie
son rôle primordial de conseil auprès de ses assurés. La présence de l’assureur lors de la visite de risque
est d’ailleurs vivement recommandée afin que :

 L’assuré ait un interlocuteur connu à ses côtes ;


 L’assureur puisse renforcer sa relation avec l’assuré.

Enfin, l’assureur dispose d’une copie du rapport qu’il peut remettre à son assuré.

Module d’Analyse du risque en assurance 11 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

2- La sécurité
« La visite de risque n’aide pas à améliorer la sécurité de la demeure ».

Les clients sont très demandeurs de conseils concernant leurs moyens de protection. Et dans 25% des
cas, la visite de risque leur a permis d’améliorer leurs mesures de sécurité, notamment contre le vol et
l’incendie.

3- La discrétion
« Le client refuse la visite de risque car il ne souhaite pas montrer son patrimoine à un interlocuteur
inconnu ».

L’assureur doit être suffisamment conscient des enjeux de confidentialité et de discrétion. C’est
pourquoi d’ailleurs, sa présence est fortement recommandée lors de la visite de risque pour rassurer
le client.

4- La prime
« L’évaluation faite pendant la visite de risque va augmenter les montants de garantie et donc la
prime du client ».

Dans 40% des cas, les montants augmentent car :

 Le client oublie généralement d’évaluer l’ensemble de son patrimoine ;


 Il sous-évalue souvent la valeur de rachat à l’identique.

Dans 10% des cas, ces montants baissent et dans 50% des cas, ils restent inchangés par rapport aux
déclarations du client.

L’objectif de la visite de risque est aussi de partager cette évaluation avec le client pour qu’il prenne
conscience qu’il est bien couvert.

Module d’Analyse du risque en assurance 12 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

II/ La conduite d’une visite de risque


Une visite de risque se structure en plusieurs étapes dont certaines pas forcément sur le site.

Tout comme un travail d’audit ou d’expertise, il y a la phase de préparation, la phase de réalisation et


la phase de conclusion.

De façon agencée, la visite de risque comporte les différentes phases suivantes :

 Conception des questionnaires (référentiel de visite)


 Mise en œuvre de la visite
 Restitution des données analyse des données recueillies
 Formalisation du rapport finale
 Proposition d’un plan d’actions
 Restitution du rapport final et contractualisation du plan d’actions

1- Conception des questionnaires (référentiel de visite)


Nous avons vu dans le chapitre introductif que les moyens de prévention et de protection sont graduels
à commencer par le respect de la règlementation.

Ainsi la visite de risque dont le but n’est autre que de doter l’assuré de moyens de prévention et de
protection les plus efficaces possibles aura en ligne de mire cette graduation.

L’entreprise exerçant dans un secteur d’activités bien précis, doit obéir à une règlementation, à des
normes… bien définies d’où ce référentiel par rapport auquel s’établiront les différents questionnaires
à soumettre à des acteurs prédéfinis :

a. Conception d’une grille d’entretien individuel et d’une grille d’observations


b. A partir du référentiel de l’entreprise, sélection des critères d’évaluation selon la
criticité des risques perçus

2- Mise en œuvre de la visite


Cette mise en œuvre peut se concevoir à deux (02) niveaux :

L’examen des processus de travail ;

L’examen des situations de travail ;

a- L’examen des processus de travail

La première étape consiste à identifier et à examiner les processus de travail. On entend par processus
les moyens physiques et la façon d’utiliser ceux-ci pour atteindre l’objectif. Les processus peuvent être
continus. On parle alors de processus primaires. Pour les identifier, on part des produits et ce par unité
de travail.
Mais les processus peuvent également être occasionnels. Il s’agit alors de processus secondaires, c’est-
à-dire l’ensemble des tâches limitées dans le temps et dans l’espace. Par exemple un déménagement,
un réaménagement du mobilier, une transformation, un renouvellement des machines, un shut-down,
un projet spécifique... Ces processus occasionnels se produisent cependant souvent.

Module d’Analyse du risque en assurance 13 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

L’analyse des risques à ce niveau ne peut donc être un « examen ponctuel » unique, mais est une tâche
continue de tous les employés concernés.
Le recueil de ces informations n’exige pas des aptitudes d’analyse très poussées, mais plutôt une
capacité de synthèse. Ces informations sont actualisées dès qu’un nouveau processus de travail ou un
changement se présente.

b- L’examen des situations de travail


Après avoir examiné les processus de travail, il faut procéder à une seconde étape, l’analyse des «
situations de travail » dans des bâtiments et des espaces. Ces situations sont les processus généraux
qui se présentent toujours dans n’importe quel travail, à savoir « le fait de se trouver dans un bâtiment
ou un espace », ou dans une partie de ceux-ci. Ceci peut en soi entraîner un risque spécifique. Le point
de départ de cette étape est d’établir un aperçu succinct de ce qui caractérise l’entreprise :
 Le plan et les caractéristiques des bâtiments, leur environnement et les tanks de
stockage éventuels ;
 Les espaces, leur structure de communication et leurs caractéristiques de climat ;
 Une description du transport horizontal et vertical (processus spécifiques) des
marchandises et des hommes ;
 Une synthèse des processus de travail.
Sur la base de l’aperçu des bâtiments, des espaces et des processus, on peut dresser un inventaire des
situations et processus dangereux, c’est-à-dire des processus ou situations ayant la capacité
intrinsèque de provoquer des dommages à la santé.
Une législation spécifique et des connaissances scientifiques étayent cette étape, à savoir
l’identification de la présence d’agents dangereux, notamment des agents biologiques, des substances
toxiques, des activités dangereuses...
A titre d’exemple, on peut prendre ici la problématique de l’amiante. La présence d’amiante dans un
bâtiment ou dans un matériau de construction n’entraîne pas en soi un risque. Ce n’est que lorsque la
fibre d’amiante circule librement dans l’air du fait d’une mauvaise installation de chauffage, de
l’enlèvement d’amiante floqué, du traitement ou du broyage de matériaux contenant de l’amiante
qu’il existe une exposition pour les personnes présentes dans le bâtiment. A ce moment, un risque
apparaît pour la santé (risque de cancer du poumon, mésothéliome...).
Lorsque des agents dangereux sont présents dans un processus, il faut examiner dans quelle mesure
ce danger présente un risque pour les travailleurs qui sont associés à ce processus.

A la fin de cette étape, on peut établir, pour le dossier des risques, le tableau synoptique suivant :
Identification Dangers Risques Facteurs Facteurs Mesures
collectifs individuels

Bâtiments
Espaces
Situations
Processus
continus
Processus
occasionnels

Pour chaque risque, on peut maintenant étudier systématiquement les facteurs de risque, collectifs et
individuels, qui exercent le plus d’influence dans le processus de travail.
A cette fin, une concertation est nécessaire entre tous les experts en prévention de l’entreprise. Les
experts en sécurité formés techniquement seront le plus souvent chargés des mesurages de précision

Module d’Analyse du risque en assurance 14 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

et de l’examen d’un certain nombre de facteurs collectifs. Le médecin du travail, lié par le secret
professionnel, a une mission légale spécifique en matière de surveillance médicale individuelle.

3- Restitution des données

Restitution orale immédiate en fin de visite (15 min) auprès des responsables et interviewés
Disfonctionnements graves relevés
Action correctrice immédiate
Réajustement lors des entretiens individuels : présentation des documents du
référentiel non connus éventuellement.

4- Analyse des données recueillies

Pour faire une analyse des risques complète, il faut également procéder à une analyse participative se
basant sur l’expertise et l’expérience des travailleurs. Dans ce cas, l’accent est mis sur la contribution
de tous les collaborateurs.
Les travailleurs de la base connaissent le processus de travail sous un angle totalement différent de
celui des experts en prévention : ils produisent des biens ou des services en effectuant un certain
nombre d’activités et ils disposent d’une connaissance spécifique d’une partie du processus de travail
qui n’apparaît pas à l’aide d’observations, de mesurages et d’autres systèmes d’experts. En outre, il
est important de savoir comment les travailleurs perçoivent les risques existants. Ceci détermine en
effet la façon dont ils font face aux risques. L’analyse des risques participative consiste donc à associer
activement et systématiquement les travailleurs à l’analyse des risques.
Une méthode qui permet aux travailleurs concernés de contribuer à l’identification des risques, à leur
évaluation et à la formulation de propositions pour s’y attaquer doit donc être définie. Par exemple, la
méthode DIP peut être utilisée. Cette méthode permet, en deux à trois mois et avec la collaboration
active de toutes les parties concernées, de détecter tous les points noirs en matière de nuisance au
travail, d’examiner leur importance et de formuler des objectifs qui sont transposés en propositions
d’action concrètes.
Les travailleurs sont rassemblés en un groupe de dix à vingt personnes et c’est avec ce groupe que l’on
effectue l’analyse participative. Un seul groupe peut suffire dans une entreprise, mais il peut y en avoir
plusieurs. Un animateur formé à cette fin encadre le groupe. Les dangers et les facteurs de risque sont
perçus par les travailleurs comme des problèmes ou des points noirs lors de l’exécution de leurs tâches.
Aux mains d’un conseiller en prévention formé, cette approche peut être particulièrement efficace :
• D’une part, en découvrant les dangers et risques (par exemple : des méthodes de travail et des
situations dangereuses et la charge de travail) ;
• D’autre part, en formulant des propositions pour une approche opérationnelle et efficace (par
exemple du stress et de l’insatisfaction au travail).
La réalisation technique de l’analyse et l’élaboration des résultats de celle-ci peuvent être faites par la
ligne hiérarchique et les conseillers en prévention.
Cette réalisation avec les parties concernées et la recherche conjointe de solutions a en soi un effet
particulièrement positif : les mesures qui sont proposées par les travailleurs ont l’avantage d’être
mieux acceptées par ceux-ci et ont de ce fait souvent un meilleur résultat.
Par conséquent, la participation effective des travailleurs à l’analyse des risques accroît fortement leur
engagement pour la mise en œuvre de la politique du bien-être.

Module d’Analyse du risque en assurance 15 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

5- Formalisation du rapport final


 Rédaction d’un rapport complet de visite dans un délai d’1 mois
 Présentation des scores par critère et par thème
 Synthèse des points forts et des points à améliorer
Voir modèle exemple de rapport de visite en annexe.

6- Proposition d’un plan d’action


 Hiérarchisation des actions d’amélioration à entreprendre selon :
 Gravité potentielle des défaillances identifiées
 Effort à fournir
 Actions à court terme : criticité forte ou effort faible
 Actions à moyen terme : criticité et effort médians
 Actions à long terme : criticité faible ou effort élevé
 Echéancier et responsable des actions

7- Restitution du rapport final et contractualisation du plan d’action


 Présentation collective à l’ensemble des professionnels
 Discussion et réajustement éventuel du plan d’action
 Contractualisation sur les bases de décision retenues

III/ Intérêts de la visite de risque


La visite de risque est très souvent nécessaire pour les raisons ci-après :

Pour l’assureur Pour l’assuré


Aide à la vente : Service offert :
Le discours commercial est facilité : le client C’est l’occasion pour l’assuré d’offrir un plus en
comprend mieux les garanties de son contrat. termes de services par rapport à la concurrence
Conseil : Couverture à la valeur :
Le rapport de visite aide à remplir le devoir de Les biens sont couverts à leur juste valeur ; ce
conseil. qui garantit mieux son patrimoine.

Tranquillité : Prévention :
En cas de sinistre, la procédure vous est Les mesures de protection préconisées sont
simplifiée puisque l’assureur sait précisément adaptées en fonction des risques encours et
ce qu’il assure. afin de ne pas dénaturer les lieux.
Fidélisation :
La qualité du service rendu renforce la
confiance de l’assuré et prolonge la durée de la
relation

Module d’Analyse du risque en assurance 16 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

IV/ Les mesures de prévention


Lorsqu’une analyse des risques est effectuée et qu’elle est faite convenablement au cours de la visite
de risque, elle débouche sur une série de recommandations, à savoir une liste de mesures devant être
prises pour éliminer ou limiter les risques.
Ces recommandations s’assimilant à des mesures de prévention / protection sont classées selon leur
objectif :
 Prévenir les risques (prévention primaire) ;
 Prévenir les dommages (prévention secondaire) ;
 Limiter les dommages (prévention tertiaire).
Le tableau ci-dessous présente un exemple de mesures de prévention dont on peut s’inspirer suivant
les circonstances :
Pour : Au niveau de Au niveau d’un groupe Au niveau de l’individu
l’organisation de postes de travail ou
de fonction
Prévenir les risques * Prévoir des locaux * Prévoir une corbeille Jeter les déchets dans
adéquats pour stocker à papier à extinction la corbeille à papier à
les marchandises et les automatique. extinction
produits en toute * Prévoir un endroit automatique
sécurité. pour stocker les * Stocker les
* Prévoir, si possible, marchandises et les marchandises et les
le local des déchets à produits produits dans un
l’extérieur en toute sécurité. endroit sûr.
du bâtiment (à 6m). * Ne pas stocker de
marchandises, de
produits et de déchets
sur la
voie d’évacuation.
Prévenir les dommages * Faire vider les * Construire des
poubelles tous les cloisons avec un degré
jours. de résistance au feu
* Faire enlever tous les (Rf) de 1/2h, qui
jours le matériel s’étendent sur toute la
d’emballage des hauteur comprise
locaux. entre le plancher et le
* Ne pas tolérer que plafond. Le plafond a
l’on abandonne des une Rf de 1/2h.
déchets à * Prévoir un local pour
l’extérieur du les déchets situé dans
bâtiment. le bâtiment et des
murs ayant une Rf de
1h. Le local est
accessible via une
porte à fermeture
automatique
Rf 1/2h.
Limiter les dommages * Envisager une
installation de
sprinklers limitée,
pour un local de
déchets.

Module d’Analyse du risque en assurance 17 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

CHAPITRE II : IDENTIFICATION ET EVALUATION DES


RISQUES
Le risque étant la matière première des organismes d’assurance, les phases d’identification et
d’évaluation de ces risques que l’assureur va décider de couvrir sont cruciales et conditionnent
naturellement la pertinence et l’efficacité du système de gestion des risques de la compagnie.
L’enjeu réside en la mise en place d’une démarche qui permette d’appréhender et de construire un
panorama clair au service d’un système de gestion efficace.

I/ Les caractères du risque « assurable »


Tous les évènements ne sont pas assurables. En effet, seuls les évènements revêtant les 3 trois
caractères ci-dessous pourront être assurés :
 L’évènement doit être futur (le risque ne doit pas être déjà réalisé) ;
 Il doit y avoir une incertitude. On parle d’évènement aléatoire, c’est-à-dire qui dépend du
hasard. L’incertitude, ou aléa, réside, soit dans la survenance de l’évènement (on ne sait pas s’il
y aura incendie ou vol), soit dans l’ampleur des conséquences du risque qui surviendrait ;
 La survenance de l’évènement ne doit pas dépendre exclusivement de la volonté de l’assuré.
Le risque est un évènement futur, incertain et ne dépendant pas exclusivement de la volonté de
l’assuré ; ou un évènement incertain mais dont la date de survenance est inconnue.
Outre ces 3 caractères, il doit s’agir d’un risque dont l’assurance n’est pas prohibée. Les interdictions
varient selon les pays.
Par exemple au BURKINA FASO on ne peut assurer :
 Les amendes pénales, les amendes fiscales ou douanières ;
 Le décès d’un mineur de moins de 12 ans ;
 Les conséquences du retrait du permis de conduire.

II/ L’identification des risques


Dans ce point, nous traiterons des différentes techniques d’identification des risques pour un organisme
d’assurance et nous préciserons comment choisir la ou les techniques les plus adéquates. Cette
question d’adéquation se pose au regard de plusieurs éléments :
 Il est nécessaire d’adapter les méthodes aux enjeux et aux ambitions de l’organisme ; ce qui fait
écho au principe de proportionnalité mis en avant par la directive Solvabilité 2 ;
 Il existe plusieurs typologies de risques, et certaines méthodes sont plus efficaces que d’autres
selon les typologies ;
 En fonction de la maturité du système, le recours à certaines démarches sera possible alors
qu’elles ne l’étaient pas au début de la mise en place du système.

1- Les différentes typologies des risques d’un assureur


Les assureurs sont comme toutes les organisations confrontées à une diversité de risques qui sont liés
à leur activité, à leur environnement, à leur stratégie ou tout simplement à leur organisation. La
particularité de l’organisme d’assurance nous conduit à nous pencher, sur ce point, aux risques liés à
son activité, aux risques qu’il est amené à couvrir, quoique cela ait un impact direct sur ses autres
risques.
En résumé, la directive Solvabilité 2 énumère en son article 44 ces différents domaines de risques que
l’organisme d’assurance doit prendre en compte dans son système de gestion des risques :
 La souscription et le provisionnement ;
 La gestion actif-passif ;
 Les investissements, en particulier dans les instruments dérivés et les engagements similaires ;

Module d’Analyse du risque en assurance 18 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

 La gestion du risque de liquidité et de concentration ;


 La gestion du risque opérationnel ;
 La réassurance et les autres techniques d’atténuation du risque.
Ceci nous amène à scinder l’univers des risques d’un organisme d’assurance en 4 catégories majeures :
 Risques stratégiques : risque liés à la gouvernance, la réputation et aux orientations
stratégiques (projets) ;
 Risques techniques : risques liés aux activités d’assurance (risque métiers) ;
 Risques financiers : risques liés à la gestion financière, aux caractéristiques des actifs financiers ;
 Risques opérationnels : risque d’une inadéquation ou d’une défaillance attribuable aux
procédures, aux facteur humains, aux systèmes ou à des causes extérieures ; y compris les
périls.

2- Techniques d’identification des risques


L’identification des risques est le moment clé de toute démarche de mise en place d’un système de
gestion de risques. Ici nous allons, sur la basse des référentiels en matière de gestion des risques et
d’autres techniques, scinder les méthodes d’identification en 6 catégories :

Les méthodes de recherche


Ici on a les listes de contrôle et l’analyse préliminaire du danger. Ces méthodes consistent à énumérer
un répertoire d’incertitudes ou de dangers pouvant nuire à l’activité. L’on peut associer les utilisateurs
(ceux qui utilisent l’objet du risque) pour mieux affiner ce répertoire.

Les méthodes de soutien


Entretien structuré et « brainstorming », technique Delphi, méthode « que se passerait-il ? », analyse
de fiabilité humaine (AFH). Elles consistent à convier plusieurs personnes à la réflexion en vue
d’identifier les risques par des moyens incitatifs.

L’analyse du scenario
Analyse des causes profondes, analyse du scenario, évaluation des risques toxicologiques, analyse
d’impact sur l’activité, analyse par arbre de panne, analyse par arbre d’évènements, analyse
cause/conséquences, analyse de cause à effet. Ce sont des techniques qui imaginent les dommages et
analysent quelles peuvent en être les causes pour déterminer les risques que porte l’objet.

L’analyse fonctionnelle
AMDE et AMDEC, maintenance basée sur la fiabilité, analyse transitoire, méthode HAZOP, méthode
HACCP. Ce sont des méthodes qui partent de l’analyse des modes et des mécanismes de défaillance et
leurs effets.

L’évaluation des contrôles


Méthode LOPA, analyse « nœud papillon ». Ces méthodes évaluent les points de contrôle de différentes
procédures pour en déduire les risques courus par le processus.

Les méthodes statistiques


Analyse de Markov, analyse de Monte-Carlo, analyse bayésienne. Ces des méthodes statistiques qui
utilisent les données d’une distribution préalable pour évaluer la probabilité de survenance.

Module d’Analyse du risque en assurance 19 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

III/ L’évaluation des risques


La question de l’évaluation des risques doit être abordée en tenant compte de l’objectif recherché. Soit
l’entreprise d’assurance souhaite établir un ordre de priorité dans le traitement de ses risques, et doit
donc mettre en œuvre des techniques qui lui permettront de hiérarchiser les risques entre eux afin de
faire ressortir ses risques les plus importants ; soit l’entreprise souhaite donner une valeur à ses risques
et doit donc mettre en œuvre des techniques qui lui permettront d’objectiver la valeur du risque et
surtout et surtout de la quantifier ; soit elle a recours à une combinaison des 2 approches en fonction
de la nature des risques.
Nous allons étudier les différentes techniques les plus couramment utilisées.

1- Les évaluations qualitatives


Les démarches qualitatives sont le plus souvent utilisées dans le cadre des démarches « top-down » et
« bottom-up ». Elles ne consistent pas à donner une valeur absolue au risque. Elles utilisent des
techniques de cotation qui permettront de donner une valeur relative au risque. Cette cotation est issue
le plus souvent d’entretiens réalisés avec les utilisateurs de l’objet du risque, de séances de travail en
face à face ou en collectif selon les cas.
Afin d’évaluer le risque, il va être nécessaire de se prononcer sur la probabilité de survenance du risque
et sur l’impact que cela causera.
Ainsi, l’évaluation du risque s’appuiera sur le principe suivant :
Risques = Probabilité * Impact
On qualifiera de risque brut, le risque inhérent à l’activité ou à l’entreprise avant même l’influence d’une
quelconque mesure de maitrise.
On qualifiera de risque résiduel le niveau de risque après mise en œuvre de dispositifs de maitrise, quelle
que soit sa nature.

Exemples d’échelles de probabilité :


Probabilité Description
1 Rare Peu susceptible de se produire (1 à 2 fois par en 3 ans) ou
moins de 2% de chances de survenir
2 Peu probable Susceptible de survenir environ une fois par an ou entre 2%
et 10% de chances de survenir
3 Probable Susceptible de survenir plusieurs fois par an ou entre 10% et
20% de chances de survenir
4 Très probable Susceptible de survenir régulièrement ou plus de 20% de
chances de survenir

Exemples d’échelles d’impacts : (en fonction de la taille de l’entreprise)


Impacts Financier Image / qualité de service Légal
1 Faible Moins de Visible uniquement en interne Sans impact ou
10 millions Aucune impact sur le niveau de conséquences internes
satisfaction uniquement
2 Modéré 10 à 100 Visible par peu d’adhérents ou Sanctions administratives
millions bénéficiaires
3 Majeur 100 à 500 Visible par de nombreux Engagement d’une
millions bénéficiaires et par les procédure de sanction par
entreprises adhérentes les autorités de
contrôle/tutelle
Reserve des CAC
Condamnation civile ou
pénale faible

Module d’Analyse du risque en assurance 20 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

4 Critique Plus de 500 Visible par un nombre significatif Sanctions lourdes par les
millions d’adhérents et/ou autorités de
Mise en cause de la mutuelle contrôle/tutelles : mise sous
dans le secteur d’activité : tutelle, retrait d’agrément…
visible dans la presse Condamnation civile ou
spécialisée, par des autorités de pénale forte / privation de
contrôle et tutelles, liberté
l’environnement politique

Echelle des éléments de maitrise


Synthèse de l’efficacité des actions de maitrise
1 Risque sans action de maitrise
2 Les actions de maitrise sont inadaptées
3 Les actions de maitrise sont inefficaces
4 Risque couvert avec de rares possibilité de défaillances
5 Risque parfaitement couvert

A l’issue de l’évaluation des éléments de maitrise, il existe 2 façons d’utiliser la cotation pour
appréhender la cotation du niveau du risque final :

Option 1 Option 2
Risque brut Probabilité * Impact Probabilité * Impact
Risque résiduel Probabilité résiduelle * Impact résiduel Risque brut - maitrise

Module d’Analyse du risque en assurance 21 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

Evaluation des risques bruts

Probabilité

1
1 2 3 4 Impacts

Adéquation risques/éléments de maîtrise

Risque brut

4
Risques critiques Risques à surveiller

2 Risques non prioritaires


Risques non prioritaires
ou sur contrôle potentiel
1
1 2 3 4 Maîtrise

Module d’Analyse du risque en assurance 22 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

IV/ Traitement du risque / décision d’assurance


Il est communément admis 4 mesures de traitement en réponse aux risques qu’on aura identifiés et
évalués :

 L’acceptation ;
 L’évitement ;
 La réduction ;
 Le transfert

Chacune de ces mesures reste appropriée à un risque ou catégorie de risques et plus spécifiquement
au niveau de risque / coût d’opportunité.

1- L’acceptation
L’acceptation est la stratégie la plus couramment retenue en ce qui concerne les risques financiers. Elle
implique un pilotage des risques à la hauteur des enjeux financiers.

Elle peut se traduire par des modalités de traitements très diverses qui ne sont pas exclusives les unes
des autres et peuvent donc être cumulées selon les besoins.

Selon le niveau d’importance et de maturité du risque (par opposition à la notion de risque émergent),
une stratégie d’acceptation peut impliquer des modalités de traitement plus ou moins lourdes :

a- La surveillance

Le risque existe, il a été identifié mais on juge qu’il n’a que très peu de chances de survenir à court ou
moyen terme. On accepte le risque sans aucune action de maîtrise, sauf de le surveiller.

b- Le lobbying
Un certain nombre de risques stratégiques sont exogènes à l’entreprise. Pour ces types de risques, il est
bien sûr possible pour l’entreprise de se préparer à leur survenance pour se protéger de leurs
conséquences. Il est en revanche plus complexe d’essayer de prévenir des risques (évolutions légales et
règlementaires, risques liés aux évolutions des comportements des clients, voire fournisseurs). Dans ces
cas une des solutions envisageables consistent en des actions de lobbying auprès des parties prenantes.

c- Les plans d’actions

La 3ème forme de traitement d’un risque en cas d’acceptation par l’entreprise consiste en la mise en
place d’un plan d’actions :

Description des travaux à réaliser ;

Echéance ;

Responsable.

Module d’Analyse du risque en assurance 23 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA


Centre Professionnel de Formation à l’Assurance du BURKINA FASO (CPFA-BF) – Année académique 2022-2023

2- L’évitement
Le risque technique, parfois, ne peut être évité. En revanche, certaines de ses composantes peuvent
être éliminées ou plus précisément faire l’objet d’arbitrages au profit d’autres composantes :

 Exclusions dans sa politique de souscription de certains secteurs d’activités ou de certaines


zones géographiques ;
 Exclusions d’entités spécifiques.

Pour certaines activités d’assurance, aussi paradoxal que cela puisse paraître au premier abord,
l’évitement est parfois le fondement de la stratégie de traitement du risque technique assurantiel. En
effet, l’évitement du risque est vital pour l’assureur car il lui permet de se préserver des phénomènes
d’anti-sélection qui conduiraient autrement à sa ruine.

L’évitement du risque peut se manifester de diverses manières :

 Sélection des risques ;


 Franchises ;
 Délais de carence ;
 Limitations de garanties ;
 Exclusions de couverture.

3- La réduction
La réduction des risques techniques fait partie intégrante de la gestion des risques par les assureurs,
bien que le retour sur investissement ne soit pas toujours bien identifiable.

De nombreuses actions de prévention sont ainsi menées en direction des assurés. Ces actions de
prévention du risque viennent en général en complément des actions menées par les pouvoirs publics.
On pensera par exemple aux actions de prévention routière ou aux actions de prévention en matière de
santé.

4- Le transfert
Le transfert du risque technique passe classiquement par la réassurance. On distingue
traditionnellement 2 types de réassurance :

 La réassurance proportionnelle, pour laquelle les sorts de l’assureur et du réassureur sont liés ;
 La réassurance non proportionnelle, qui se traduit par une exposition asymétrique au risque
entre l’assureur et le réassureur.

Il existe d’autres mesures plus récentes de transfert de risques que l’on désigne couramment par les
mécanismes alternatifs de transfert des risques et parmi lesquels : la titrisation, les « cat bonds », les
produits dérivés etc.

Module d’Analyse du risque en assurance 24 Chargé du module : Adjima Jean-Marie WOBA

Vous aimerez peut-être aussi