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Chapitre 2 : la perception du risque d’innovation :

Introduction :

Les projets d'innovation, notamment la conception de produits innovants, peuvent être

considérés comme des processus complexes qui ne peuvent pas être entièrement maîtrisés. Il

apparaît donc essentiel d'évaluer les risques liés à ces incertitudes (techniques,

technologiques, commerciales, environnementales, financières, stratégiques, etc.).

La gestion des risques est ainsi présentée comme l'un des outils et instruments de gestion de

ces projets d'innovation, permettant aux entreprises de gérer efficacement les risques liés à

l'innovation et de maximiser leurs chances de succès dans un marché concurrentiel.

Ce chapitre est divisé en trois sections. La première est consacrée à la notion de risque, à

savoir ses définitions, ses différentes typologies et comment on peut gérer un risque. La

deuxième section tente d'établir des liens théoriques entre innovation et risque, en se

concentrant sur les principaux risques associés à l'innovation. Et enfin, la dernière qui traite

les options de gestion des risques liés à l'innovation.


Section 1 : la notion du risque :
Aujourd'hui, le concept de risque s'étend à presque tous les domaines de notre vie. Risques
technologiques, environnementaux, économiques, politiques, médicaux, sociaux,
psychologiques et sociaux. Partout dans les sociétés contemporaines, les problèmes de gestion
et de contrôle des risques sont un sujet essentiel.

1. Concept du risque :
1.1 définition du risque

« Le risque est une situation ensemble d’événements simultanés ou consécutifs dont


l’occurrence est incertaine et dont la réalisation affecte les objectifs de l’entité (individu,
famille, entreprise, collectivité) qui le subit » 1 Au sens propre du terme, le mot risque est
définit comme : un danger, un inconvénient plus au moins probable auquel on est exposé.
Les risques peuvent être à la fois commerciaux (risque d'invendus, risque de concurrence,
etc.), financiers (risque clients, risque de change, etc.) et sociaux (risque de conflit, risque
d'absentéisme, etc.). Le terme est largement utilisé, mais sa définition n'est pas uniforme. Ce
fait reflète la diversité des sens des mots, et il est utile et même nécessaire de rappeler les
principaux sens différents du mot risque présentés dans le tableau ci-dessous :
Tableau : Définitions du concept de risque

(Gourc, 2006) La possibilité que survienne un événement dont l’occurrence entraînerait


des conséquences (positives ou négatives) sur le déroulement de l'activité
du projet.

International Organisation for


Standardisation (ISO-Guide 73) Le risque est l’effet de l'incertitude sur l'atteinte des objectifs

(Daniel Bernoulli, 1738)


Le risque est l'espérance mathématique d'une fonction de probabilité
d'événements.

Desroches et al Le risque est une incertitude, menace ou opportunité que l’activité doit
1
RANNANE M & TALBI A. (2019) « Evolution des risques : De la gestion du risque simple au Management des
risques. », Revue du contrôle, de la comptabilité et de l’audit « Numéro 8 : Mars 2019 / Volume 3 : numéro 4 »
p : 175-189
anticiper, comprendre et gérer pour protéger ses actifs et sa valeur, et
atteindre les objectifs définis dans le cadre de sa stratégie.
Source : MOHAMED CHEMLAL, ASMAE MRABET, LOTFI BENAZZOU « la
gestion des risques dans les pme marocaines : un état des lieux », revue marocaine de
recherche en management et marketing, n°16, 2017, p 506

En termes plus simples, on peut dire que le risque est la probabilité qu'un événement se
produise qui aura un impact sur l'atteinte des objectifs. Certains risques peuvent avoir des
effets positifs tandis que d'autres sont négatifs, nous pouvons donc mesurer le risque à travers
deux indicateurs principaux : la probabilité, qui mesure l'incertitude de survenance de
l'événement considéré, et la Gravité qui mesure les conséquences de l'événement.

1.2 La définition du risque d’un projet :

Selon les auteurs, le risque projet est défini de différentes manières et consistes-en 2:

 «en la possibilité qu’un projet ne s’exécute pas conformément aux prévisions de date
d’achèvement, de coût et de spécifications, ces écarts par rapport aux prévisions étant
considérés comme difficilement acceptables, voire inacceptables » [Giard, 1991]

 « en des implications de l’existence d’une incertitude significative en regard du niveau


de performance atteignable dans le cadre du projet. Une source de risque est définie
par tout facteur pouvant affecter la performance du projet et le risque survient lorsque
ses effets sur la performance du projet sont incertains et significatifs » [Chapman and
Ward, 2003]

 « en un événement dont l’apparition n’est pas certaine et dont la manifestation est


susceptible d’affecter les objectifs du projet » [AFNOR, 2003].
2. La typologie du risque

La classification des risques vise à classer les risques en catégories homogènes et exclusives,
ce qui permet de regrouper les événements afin de pouvoir traiter statistiquement
l'information. Selon cette classification, les risques pris en compte dépendent des points
d'entrée choisis :

 Fait ou événement.
2
Soufiane EL HSSINI « La gestion des risques d’un projet : un moyen pour faciliter le développement des petites
entreprises innovantes au Maroc », Revue Économie, Gestion et Société, N°2, 2015, P 7
 Conséquence ou préjudice (dommages corporels, destruction de biens, etc.).
 Raisons (incompétence, dysfonctionnement technique, etc.).
 Lieu de survenue.
 Signalisation de la gravité
Selon Bernard BARTHÉLÉMY et Jacques QUIBEL, il y a cinq types de risques : 3

• Des risques dits « de fréquence », qui sont très fréquents et qui ont une gravité assez
faibles ;

• Des risques dits « de gravité », qui ont une gravité forte et une probabilité faible ;

• Des risques dits « négligeables » qui ont à la fois une probabilité et gravité faibles.

 des risques dits « intolérables » qui ont à la fois une probabilité et gravité élevées ;
• Et enfin des risques de gravité et fréquence moyennes qui constitueront le vaste champ
d’application de la gestion des risques

Pour Miller4, il existe trois catégories principales de risques :

 Les risques liés à l’environnement des organisations.

 Les risques liés à l’activité.

 Les risques spécifiques aux organisations

Donc on peut dire que, la typologie des risques n’est pas standard et varie selon le domaine,
l’approche d’analyse et le contexte.

3. La gestion du risque :

La gestion des risques est l'affaire de tous les acteurs de l'entreprise, elle permet d'avoir une
vision globale des risques de l'organisation.

Identifier, analyser, évaluer les risques sont les étapes de la gestion des risques. Chaque
étape fait l’objet d’un dispositif à mettre en place afin de mener une gestion efficace des

3
2 Sghaier W, et al. Gestion global des risques, Transfusion Clinique et Biologique (2015).
4
MARYHOFER, "Gestion des risques et formes de rapprochement", Revue française de gestion, Nov.-Déc.,
2000, Page : 53-64.
risques, lequel devrait être inspiré de la connaissance, du savoir-faire et de l’innovation 5

La figure ci-dessous présente le processus de gestion des risques

Figure : le processus de gestion de risque

Source: Dr. Bruno Brühwiler, Management und Qualität, 3/2009

3.1 L’identification des risques :


L'incertitude de l'environnement, l'émergence de nouveaux produits et services, l'évolution
des attentes de clients de plus en plus exigeants, la décentralisation des responsabilités, les
évolutions technologiques... autant d'éléments qui rendent difficile l'atteinte des objectifs et la
pérennité de l'activité de l’entreprise. A cet égard, l'entreprise doit dresser une liste exhaustive
de tous les risques susceptibles d'entraver sa progression, et distinguer les risques les plus
importants d'une part, et les moins importants d'autre part.6

La figure ci-dessous montre l’identification des grandes classes des risques qui peuvent être
liées à un projet.

5
Munier B., 2000. "L’ingénierie du risque". Revue de marketing portant sur « Risques », N°44
6
Frédérique Blondel, Sophie Gaultier-Gaillard « COMMENT UNE ENTREPRISE PEUT-ELLE MAÎTRISER LES
RISQUES INDUITS PAR L'INNOVATION ? », « Vie & sciences de l'entreprise », vol 3, N° 172, 2006, P 10- 23
Figure : identification des classes de risques lié au projet

Source : G.CLAVERIE Analyse de Risques Projet: Ecole Projet IN2P3 – Fréjus 22 – 24


novembre 2011

3.2 Analyser les risques :

Suite à l’identification des risques, l’entreprise procède à leur analyse en essayant de


comprendre comment le risque se développe incluant les moyens de contrôle, causes et
conséquences effectives en se basant sur des méthodes différentes7

3.3 Evaluer le risque :


Pour évaluer les risques, il est nécessaire de prendre en compte les éléments de vulnérabilité,
c'est-à-dire les facteurs à l'origine du risque, les objectifs des risques liés aux organisations ou
aux ressources et bien sûr les conséquences et la gravité potentielle des risques. L'évaluation
du risque consiste à le mesurer par l'approche statistique en faisant recours au calcul des
probabilités8

7
MOHAMED CHEMLAL, ASMAE MRABET, LOTFI BENAZZOU « la gestion des risques dans les pme marocaines :
un état des lieux », revue marocaine de recherche en management et marketing, n°16, 2017, p 506
8
Frédérique Blondel, Sophie Gaultier-Gaillard « COMMENT UNE ENTREPRISE PEUT-ELLE MAÎTRISER LES
RISQUES INDUITS PAR L'INNOVATION », op.cit, P13
 Probabilité d'occurrence : c'est la probabilité qu'un événement indésirable se produise.
 Gravité ou impact : ensemble des conséquences résultant de la survenance d'un
événement que nous désirons.
Ainsi, le produit des deux critères (vraisemblance et gravité) permet d'évaluer l'importance
risque.
Figure : évaluation du risque

Source : Source : G.CLAVERIE Analyse de Risques Projet: Ecole Projet IN2P3 –


Fréjus 22 – 24 novembre 2011

D’après ce tableau de criticité nous avons constaté que la zonez 1 et 2 se sont des risques
acceptables ce qui signifie l’absence du danger, et la zone 3 se sont des risques tolérables ou
bien à contrôler et pour la zone 4 et 5 se sont des risques inacceptable et majeur et que nous
demande un traitement pour les maîtriser.

3.4 Surmonter le risque :

Pour que ces dispositifs mis en place dans chaque étape soient efficaces et mènent une gestion
performante des risques, une sélection sérieuse doit se faire au niveau du choix de la
composante humaine qui exerce ces dispositifs (la veille stratégique, l’intelligence
économique et l’analyse statistique). La vision stratégique au regard des risques, les capacités
opérationnelles telles que la capacité à innover (la recherche de l’alternative optimale :
rapidement et efficacement), les capacités techniques à s’adapter à une nouvelle technologie
(nouvelle version informatique, nouvelle technique,…etc.), l’adoption de nouveaux outils et
mécanismes fondées sur les TIC, ainsi que les compétences communicationnelles permettent
de dépasser le cap conventionnel de la gestion de la performance et donc de la gestion des
risque9

9
MOHAMED CHEMLAL, ASMAE MRABET, LOTFI BENAZZOU « la gestion des risques dans les pme marocaines :
un état des lieux », op cit
Section 2 : Les risques face à l’innovation

Il existe une forte tension entre innovation et prise de risque. Compte tenu de la culture, des
valeurs et du respect des règles d'une organisation, les risques associés à l'innovation prennent
de nombreuses formes.
L'innovation signifie essentiellement un changement qui nécessite de prendre des risques, liés
à des incertitudes techniques, commerciales et financières. L'évaluation des risques associés à
une innovation particulière est l'étape la plus importante par rapport à l'évaluation de
l'innovation elle-même.10
Donc dons cette section on va mettre l’accent sur les différents types de risques qui
influencent l’innovation à savoir les risques stratégiques, financière, commerciale,
technologique

1 Les risques stratégiques 11

Pour qu'une entreprise puisse innover efficacement, elle doit d'abord avoir une vision globale
et être capable d'en évaluer l'impact technique et économique. De plus, il est nécessaire que
l'entreprise évalue le degré de risque compatible avec son organisation et ses moyens.

1.1 Risque lié au choix du projet d’innovation


Le choix du projet d’innovation joue un rôle très important En pratique, les décideurs sont
souvent confrontés à deux types de risques. Le premier est le premier degré et consiste à faire
de mauvais choix, le second degré est le second degré et consiste à rejeter les bons choix. Ce
type de risque est appelé : Erreurs de gestion stratégique.

Pour éviter cela, la sélection des projets d'innovation doit viser à répondre à des besoins
techniques, des besoins très spécifiques en gardant à l'esprit les contraintes suivantes :

 Intensité de la concurrence.
 Niveau technique.
 ressources disponibles.
Par ailleurs, pour réduire ces risques, le recours aux compétences, à l’expérience, à la vision
stratégique prétentieuse…, est indispensable. Face à l’incertitude, la prise de risques met en
relief deux facteurs déterminants de l’engagement au changement à savoir :

10
Seboud S., & Mazzoual T.W., 2004. "Intérêt d’outil d’évaluation du risque lié à l’innovation pour les PME".
11
Tidd, J., Bessant, j., & Pavitt, K., 2006. "Management de l’innovation", Ed: De Boeck, page : 71.
 La bonne gouvernance.
 L’orientation stratégique
Ces deux facteurs reflètent également le niveau d'accompagnement de l'innovation et du
changement, à travers la tolérance à l'erreur et la gestion des opportunités que l'innovation
peut offrir, acquérant ainsi une capacité particulière à acquérir une organisation apprenante.

D'autre part, ces deux facteurs distinguent les organisations en termes de degré de flexibilité,
de rapidité de prise de décision et de taille représentée par des contraintes de ressources.
Cependant, l'efficacité de la gestion de l'innovation dépend fortement de la création de
structures et de comportements qui donnent une certaine dynamique.

1.2 Risque lié à la mauvaise définition de l’objectif :

La fixation des objectifs est une étape importante dans innovation donc la mauvaise fixation
des objectifs influence négativement sur l’innovation

Pour cela les objectifs spécifiques du projet d'innovation doivent porter sur les aspects
suivant: qualité ; coût et temps. Les projets dont la réalisation prend plus d'un an sont
automatiquement considérés comme à haut risque.

2. Risque organisationnel :12

Les entreprises sont déstabilisées par les nouvelles organisations, les nouveaux modes de
travail et les nouveaux outils de management. Certains risques se présentent comme des
obstacles à l'innovation.
 Manque de flexibilité organisationnelle.
 La réglementation peut être un obstacle à l'innovation.
 les collaborations et les partenariats mal négociés qui peuvent conduire à l'échec du
projet
 Manque de connaissances en gestion
 Incompétence du personnel dans les domaines de la comptabilité, des finances et des
systèmes d'information
 Absence d'outils de gestion et faiblesse de la gestion financière

12
Beaudoin, R. & Josée, SP., 1999. "Financement de l’innovation dans les PME". Rapport de veille présenté à
l’observatoire économique
Pour y faire face et maîtriser sa gravité, ces risques doivent être analysés puis certaines
actions doivent être mises en place :
 Informer largement et symétriquement les personnels
 Motiver au maximum les employés.
 Développement dans la dynamique de la qualité totale
 amélioration et accumulation des savoirs et savoir-faire

3. Risque technique / technologique 13

Parmi les risques qui peuvent ralentir l'activité d'innovation on peut citer :
 Moins d'investissements en R&D
 Manque de coopération avec les instituts de recherche
 Obsolescence des équipements et retard technologique
 L'expérience des participants au projet est la caractéristique la plus importante. Moins
d'expérience signifie plus de risques. Leur engagement, leurs compétences et leurs
dispositions sont des facteurs pouvant facilement réduire ce risque
L'atténuation ou le contrôle de ce type de risque nécessite les mesures suivantes :

 Maintenir la formation continue du personnel.


 Embaucher des employés qualifiés.
 Faites appel à une aide extérieure : Bureau d'études, centre d'innovation, consultant.

4. Risque financier 14
L'innovation peut nécessiter des investissements importants en temps et en argent, sans
garantie de succès parmi les risques qui peuvent entraver l'innovation

 Faible indépendance financière


 Des ressources financières insuffisantes
 Absence de maîtrise de la gestion budgétaire des activités
Les risques financiers peuvent inclure des coûts de développement élevés, des pertes
financières en cas d'échec de l'innovation, une concurrence accrue, etc. C'est pourquoi il faut

 Évaluer correctement le coût de l'innovation.

13
Stephen R. Toney 1998, Président Systems Planning Las Vegas USA, "Facteurs de risques dans les projets
technologiques
14
Josée St-Pierre, Jacques Bertrand, Sylvestre Uwizeyemungu « Accroître la performance en innovation des
PME grâce à la gestion des risques », numéro 5, Volume 34, 2017 P 315-336
 Estimation du budget relatif et affectation des fonds propres de l'entreprise.
 Utilisation des aides financières et prise en charge du dossier de financement
 La possibilité d'assurer une protection en cas de nouveau produit breveté.

5. Risque commercial 15
Ce risque est lié notamment aux

 Manque d’information sur les marchés et les besoins des clients pour ajuster à
l’environnement concurrentiel
 Absence d’expertise dans les domaines commerciaux et marketing
 Méconnaissances des actions des concurrents
 Absence de protection de l’innovation
La réduction voire la maitrise de ce type de risque nécessite l’adoption de la démarche
marketing tout au long du processus innovation à travers les actions suivantes :

 Faire une étude sérieuse du marché.


 Faire des sondages.
 Bien évaluer la concurrence.
 Elaborer une stratégie commerciale

Donc dans ce tableau on va résumer les risques qui gênent les activités d’innovation :

15
Josée St-Pierre, Jacques Bertrand, Sylvestre Uwizeyemungu « Accroître la performance en innovation des
PME grâce à la gestion des risques », op.cit.
Tableau : les risques qui freinent l’innovation

• Potentiel d’innovation (R-D, conception, etc.) insuffisant.


•Manque de personnel qualifie:( À l’intérieur de l’entreprise et sur le marché
du travail.)
• Manque d’informations sur la technologie.
Risque lié aux connaissances • Manque d’informations sur les marchés.
• Insuffisances dans la disponibilité de services externes
• Difficulté à trouver des partenaires en coopération pour : la mise au point de
produits ou de procédés.
•Rigidités organisationnelles à l’intérieur de l’entreprise:
Attitude du personnel à l’égard du changement
Attitude de l’encadrement à l’égard du changement
Structure de la direction de l’entreprise.
Incapacité d’affecter du personnel aux activités d’innovation en raison des
impératifs de production
- Coût trop élevé.
- Manque de fonds propres.
Risque du coût : - Manque de financement à partir de sources extérieures à l’entreprise.
- Capital risque.
- Sources publiques de financement
Manque d’infrastructure.
Risque institutionnelle - Faiblesse des droits de propriété.
- Législation, réglementations, normes, fiscalité
-Demande incertaine de biens et de services innovants.
Risque du marché - Marche potentiel domine par des entreprises établies.

Source : réalisé par moi-même

Section 3 : les facteurs-clé du succès d’un projet innovant : la gestion des


risques de l’innovation
Pour gérer ces risques, il est essentiel de mettre en place une stratégie d'innovation claire et de
bien planifier toutes les étapes du processus d'innovation. Donc on va citer dans cette section
quelques mesures qui permettent l’entreprise de gérer et faire face contre les risques qui
freinent son innovation :

1. Stimuler la créativité

Stimuler la créativité est le premier moyen de favoriser l'innovation. Les solutions sont à la
fois dans l'entreprise et dans l'environnement économique, social et culturel général. La
créativité est le point de départ de toutes les démarches innovantes

La créativité est la faculté, pour un individu comme pour un groupe, qui fait émerger des
idées nouvelles et originales. La créativité est un processus psychologique basé sur la volonté
du créateur qui a choisi le nouveau, le trouveur des solutions originales et, à la limite, le
modificateur ou le transformateur du monde. La créativité s'applique à tous les domaines,
qu'ils soient artistes bien sûr, mais aussi politiques, économiques ou industries. Dans ce
champ de l'imagination appliquée aux domaines pratiques, la créativité et l'innovation sont
liées. La relation entre ces deux concepts est illustrée sur la figure ci-dessous :

Figure : Créativité et innovation

Source : Chaix, Pierre, « Innovation et entrepreneuriat », Editeur: e-thèque, 2015, P 51

C’est donc bien la créativité qui alimente le processus d’innovation en générant des
découvertes, des inventions, des idées et des solutions nouvelles. Stimuler la créativité est
donc la première action à entreprendre, dans l’entreprise et hors de l’entreprise, pour favoriser
l’innovation. Pour stimuler la créativité, plusieurs études, dont celles menées, ont identifié
quatre facteurs clés :
• Confiance basée sur une communication fréquente, ouverte entre les membres de
l'équipe.

• souplesse et flexibilité organisationnelles

• Tolérance à l'échec qui permet une attitude ouverte à la prise de risque.

• Engager des personnes avec des objectifs stratégiques 16

2. formaliser la communication.

Il s’agit de formaliser le mode de communication en vue d’être crédible et efficace tant à


l’échelle interne qu’externe :

2.1 Communication interne :

Cette dernière vise à maintenir une cohésion autour de l'esprit, du métier, de la raison d'être,
de la conduite, du développement, de la politique et de l'engagement entre les membres du
groupe.

Il est donc important de créer un sentiment d'appartenance afin d'améliorer le fonctionnement


de l'entreprise dans son ensemble17. Plusieurs paramètres sont déterminants pour faire de la
communication un vecteur qui favorise et accompagne l'innovation de l'entreprise. A savoir
Motivation, formation, sécurité, etc.

2.2 Communication externe :

Le but de n’importe quelle communication est d’arriver à convaincre et se différencier, c'est-à-


dire valoriser une marque particulière. Cependant, la mise en valeur de la marque se pose sur
trois points essentiels : qualité, innovation et responsabilité.

La communication destinée à l’extérieur de l’entreprise peut être : commerciale,


institutionnelle ou sociétale.

 Communication commerciale : Il s'agit de formaliser cette forme de communication


à travers le rapport qualité/prix. Cette dernière vise à concilier deux valeurs
importantes relatives au produit proposé, à savoir : la valeur d'usage (utilité) et la
valeur d'échange (prix). La politique de prix adoptée par l'entreprise innovante est un
16
Chaix, Pierre, « Innovation et entrepreneuriat », Editeur: e-thèque, 2015, P 51
17
Ziar, N., 2000. "Analyse des capacités d’exportation des PME/PMI en Algérie". Mémoire de Magister en
Finance et Economie internationale. Université d’Oran. Dirigé par le professeur Bouyacoub, A. page : 31.
point d'entrée important. Dans cette optique, l'accent sera mis sur deux majeures
18
différentes mais complémentaires : la comptabilité analytique en matière
d’établissement du prix de revient et le marketing en matière de fixation du prix de
vente, d’où la fameuse relation existante entre l’organisation et le marché.

 Communication institutionnelle : cette forme de communication permet de créer une


identité personnelle de l’entreprise et de mieux valoriser son image vis-à-vis des
parties prenantes : actionnaires, banque, …

 Communication sociétale : Cette forme de communication vise à faire de


l’innovation un outil de développement dans une dynamique de la qualité totale, de
perfectionnement et de cumul des savoirs et des savoirs faire.

3. Formuler une vision claire et précise :

Les entrepreneurs dans leur décision de concevoir et de lancer une innovation impliquent
d'accepter les risques inhérents au processus. Mais elle doit reposer sur une vision précise et
mesurable de ce qu'ils veulent réaliser. La vision sert à décrire un état futur désiré. Elle
s’exprime au travers de trois éléments
La vision sert à décrire un état futur désiré. Elle s’exprime au travers de trois éléments :

 La mission du projet ou de l’entreprise qui le porte : sa raison d’être et ses


valeurs.
 Les objectifs à court, moyen et long terme : la position visée exprimée en
chiffres.
 Le business model et les sources de revenus : l’économie du système et son
fonctionnement

3.1 La mission :
Peter Drucker 1993 19: « La plus importante raison de frustration et d’échec dans les
entreprises provient d’une réflexion insuffisante sur la raison d’être de l’entreprise, sa

18
Arbaoui, Kh., 2003. "Prix et consommation de certains produits", Mémoire de Magister en Sciences
Commerciales. Université d’Oran. Dirigé par le Professeur Bouyacoub, A
19
Peter F. Drucker « Management: Tasks, Responsibilities, Practices Broché », 1993, P 110
mission». On peut dire aussi que « la mission est la déclaration de la raison d’être de
l’entreprise et de la façon dont elle entend atteindre ses buts »
20
3.2 Les objectifs :
Les objectifs adoptés par un entrepreneur doivent être des objectifs clairs et précis pour qu’ils
soient exploitables, les objectifs doivent satisfaire aux critères de l’acronyme SMART et être
« Significatif » ou « Spécifique », « Mesurable » à l’aide d’indicateurs, « Attribuable » (et
attribué) à un responsable, « Réalisable » avec les moyens disponibles, « Temporel » ou
daté.

 Spécifiques : ils doivent se rapporter aux performances de l’entreprise ou du


projet en fonction d’hypothèses formulées sur l’environnement macro et micro
économique.

 Mesurables : ils doivent être chiffrés en fonction des instruments de mesure


habituels. Rang pour la position, volumes ou valeurs pour les ventes,
pourcentages ou ratios pour les parts de marché, valeurs ou ratios pour les
performances financières.

 Acceptables : ces objectifs doivent permettre de rentabiliser et de pérenniser le


projet avec une marge de manœuvre suffisante pour couvrir les risques.

 Réalistes : on dit parfois atteignables, ce qui crée une confusion avec le point
précédent. La cohérence avec le marché potentiel, la stratégie prévue et les
ressources disponibles est la clé de ce réalisme. L’observation de la montée en
régime d’autres innovations s’adressant au même genre de cible est un bon
élément d’appréciation.
 Temporellement définis : Ces objectifs n’ont de sens que relativement à une
échéance dans le temps, puisqu’il s’agit d’une course, d’une compétition avec
les concurrents actuels et futurs

3.3 Le business model : 21

20
Jean-René brunetiere « indicateurs, évaluation et typologie des objectifs », Revue française
d’administration publique n° 148, 2013, p. 967-976
21
mandli y & daghri t. (2019) « le business model : revue de la littérature et perspectives de
recherche » revue internationale des sciences de gestion « numéro 3 : avril 2019 / volume 2 :
La fonction d'un business model est de décrire la manière dont une entreprise crée de la valeur
et assure ainsi sa pérennité. C'est la traduction tangible de la « bonne idée » initiale de
l'entrepreneur, et de la manière dont il va l'exploiter sur le marché.

Avoir une vision claire de la mission, des objectifs et du modèle économique du projet
innovant que l’on veut développer est une des clés du succès. Il faut savoir la formuler pour
en parachever l’élaboration et pour être en mesure de la communiquer.

4. protéger l’innovation

Les inventions, les découvertes et la créativité sont à la source de l'innovation et donnent un


avantage concurrentiel à l'entreprise. Pour que cet avantage concurrentiel soit durable, cette
innovation doit être protégée. Il existe quatre façons de protéger l'innovation. Ils varient selon
la nature de l'innovation (produit ou procédé), la vitesse de développement du marché, les
barrières à l'entrée et les régimes juridiques, ce sont :22

- 4.1 Propriété industrielle et intellectuelle, brevets, marques et droits d'auteur : La


protection légale des inventions est garantie par le dépôt de brevets pour une période de 20
ans en général. Ces brevets assurent une protection dans un certain domaine et pour une zone
géographique donnée Les brevets protègent l’innovation, mais ils peuvent aussi la bloquer. Ils
sont nécessaires mais coûteux

- 4.2 Secret et complexité technologique.

- 4.3 Sources supplémentaires : Il est généralement nécessaire de disposer de ressources


et de moyens complémentaires pour permettre à un produit innovant de se développer sur le
marché. Ces ressources peuvent être

 Spécifiques au produit et à l’entreprise, comme une école interne de formation des


personnels à l’utilisation d’une nouvelle génération de machines-outils.
 Non spécifiques, donc générales, comme des bornes de recharge pour véhicules
électriques accessibles à tous.
 Partagées avec d’autres entreprises, mais spécifiques à cet ensemble, comme des
aéroports, des voies ferrées ou des réseaux électriques.

numéro 2 » p : 677- 698


22
Chaix, Pierre, « Innovation et entrepreneuriat », Op cit
L’accès à ces ressources conditionne l’accès au marché, et de ce fait, protège ceux qui en ont
l’exclusivité.

- 4.4 L’avance commerciale sur le terrain et dans les esprits : Cette avance, qui peut
devenir celle d’une autre marque qui le dépasse, procure trois avantages concurrentiels qui
protègent son innovation :

 La meilleure position sur la courbe d’expérience.


 La meilleure couverture du terrain.
 La meilleure position dans l’esprit des clients.

5. maîtriser le temps et la vitesse

La vitesse relative est l’une des trois dimensions de l’avantage concurrentiel. Créative et
innovante, l’entreprise peut offrir à ses clients plus de valeur tout en maîtrisant mieux ses
coûts, donc ses prix et sa marge. Mais elle doit aussi se montrer plus rapide que ses
concurrentes pour occuper, avant les autres, les meilleures positions qui conforteront son
avance.

Pour être capables de lancer le produit avant les autres, les entreprises doivent raccourcir
les temps de développement. Mais pour accélérer le développement, les entreprises doivent
consacrer des dépenses supplémentaires pour renforcer les équipes de R&D et revoir les
procédures.

Cette gestion dynamique est basée sur la vitesse de conception, de mise au point,
d’industrialisation et de commercialisation de l’innovation. Les revenus et les profits cumulés
seront d’autant plus élevés que le produit arrive plus vite sur le marché, si possible en
premier, qu’il se développe plus rapidement et plus fortement que les concurrents et qu’il dure
plus longtemps. Le retour sur investissement sera ainsi plus rapide et plus important.

6. Élaborer une stratégie efficace

Pour gérer les risques associés à l’innovation l’entreprise doit élaborer une stratégie claire et
efficace qui tient compte des ressources disponibles, des avantages concurrentiels et des
risques potentiels.
On peut décomposer toute stratégie en deux phases :

- La décision : le choix stratégique d’une solution, d’une voie et d’un ensemble de moyens
pour atteindre les objectifs déterminés.

- La mise en œuvre : l’exploitation de ces moyens dans le cadre de la solution choisie,


notamment en termes de production et de commercialisation.

Pour être efficace, la mise en œuvre doit s’appuyer sur trois éléments

 Des objectifs clairs, connus et acceptés par tous les acteurs dans l’entreprise
 Une connaissance et une compréhension parfaites de l’environnement concurrentiel.
 Une juste appréciation des ressources et de leur cohérence avec les objectifs et
l’environnement

Le choix de la bonne stratégie est crucial. Elle doit être pertinente pour viser la bonne cible
avec les bons arguments. Elle doit aussi être cohérente avec la capacité de riposte de la
concurrence et avec les ressources de l’entreprise 23

Conclusion Chapitre 2 :

23
Chaix, Pierre, « Innovation et entrepreneuriat », Op cit
En conclusion, l'innovation est un élément clé pour le succès des entreprises, mais elle n'est

pas sans risques. Les risques liés à l'innovation peuvent être de nature technologique, de

marché ou de gestion, et leur gestion est cruciale pour maximiser les chances de réussite.

Pour gérer ces risques, les entreprises peuvent utiliser différentes stratégies telles que les

études de marché, les équipes d'experts en technologie, les partenariats stratégiques etc.

En fin de compte, la gestion efficace des risques liés à l'innovation est une compétence

essentielle pour les entreprises qui cherchent à rester compétitives dans un marché en

constante évolution. En utilisant les stratégies appropriées et en encourageant une culture de

l'innovation, les entreprises peuvent maximiser leurs chances de réussite dans le

développement de nouveaux produits, services et technologies qui répondent aux besoins

changeants des clients et du marché

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