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FACULTE DE MEDECINE
Année 2023 N°
THESE
à Antananarivo
Par
MEMBRES DU JURY:
« En effet, moi, je connais les projets que je forme pour vous, déclare l’Eternel,
projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. »
Jérémie 29 :11
A mes parents,
A ma Tatie Hary,
Qui m’a accueillie et m’a considéreé comme sa fille. Retrouve dans ces quelques mots
ma profonde gratitude.
A toute ma famille,
A Hasina,
Merci pour le temps précieux que vous nous avez consacré durant notre formation.
A tous ceux qui me sont chers et que j’ai involontairement omis de citer.
Je vous remercie.
A NOTRE MAITRE, DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE
« En acceptant de présider ce jury de thèse, vous nous témoignez une fois de plus
de votre engagement pour notre formation, nous en sommes très honorés. Votre entière
disponibilité, vos qualités humaines et votre rigueur scientifique font de vous un maître
exemplaire.
Veuillez cher Maître, recevoir ici l’expression de toute notre gratitude et de notre
profond respect. »
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE
« Nous sommes très touchés par votre sympathie d’avoir accepté de siéger parmi
les membres du jury.
« Nous sommes très honorés par votre amabilité d’avoir accepté de siéger parmi
les membres du jury.
Pour leurs enseignements et leurs formations. Veuillez accepter notre profonde gratitude
et notre respect.
Nos remerciements pour votre accueil et votre service durant nos études.
INTRODUCTION……………………………………………………………………….1
II.1.5 TRAITEMENT...................................................................................................... 41
I. Epidémiologie ......................................................................................................... 51
V. Evolution ................................................................................................................. 63
VI. Suggestions.............................................................................................................. 64
CONCLUSION ………………………………………………………………………..65
REFERENCES
LISTE DES ILLUSTRATIONS
LISTE DES FIGURES
Page
Page
INTRODUCTION
L’ostéite est un dérivé du mot « ostéo- » qui signifie os, accompagné du suffixe
« -ite » qui désigne une inflammation. Odontogène provient du mot grec ancien
« odonto » qui signifie dent et de la terminaison adjectivale « -gène » qui signifie « qui
naît de », « qui engendre ». L’ostéite odontogène est donc une inflammation du tissu
osseux engendrée par une dent. Dans les pays développés, l’ostéite odontogène n’est
plus fréquente, mais dans les pays en voie de développement, elle reste une pathologie
relativement fréquente chez l’enfant et l’adulte. L’objectif général de cette étude est
l’amélioration de la prise en charge des ostéites odontogènes [1, 2].
RAPPELS
I. RAPPELS ANATOMIQUES
I.1.1 Macroscopie
On distingue deux types de tissus osseux qui sont l’os compact et l’os
spongieux. L’os compact est la couche externe dense et compacte qui paraît lisse et
solide à l’œil nu, tapissé à l’extérieur par le périoste et à l’intérieur par l’endoste qui
sont des tissus conjonctifs [5].
L’os spongieux se trouve en profondeur de l’os compact et est caractérisé par une
structure en nids d’abeilles appelée travée de l’os spongieux, entre les travées est logée
la moelle osseuse rouge ou jaune [5] .
I.1.2 Microscopie
Les tissus osseux contiennent cinq principaux types de cellules : les cellules
ostéogènes, les ostéoblastes, les ostéocytes, les cellules bordantes et les ostéoclastes.
Les cellules ostéogènes sont des cellules souches situées dans la couche fibreuse
interne du périoste et de l’endoste et elles constituent le siège de plusieurs mitoses. Les
ostéoblastes produisent la matière osseuse qui sécrètent la matrice osseuse, lorsqu’ils
sont actifs leur forme est cubique, mais quand ils sont inactifs, ils se différencient en
cellules bordantes [5].
Quand les ostéoblastes baignent totalement dans la matrice qu’ils ont secrétée, ils
deviennent des ostéocytes qui sont des cellules osseuses mûres qui régulent et
entretiennent la matrice osseuse. Les ostéoclastes sont responsables de la résorption
osseuse en secrétant des enzymes lysosomiales [5].
La mandibule est le seul os mobile de la face, qui est à la fois le plus volumineux
et le plus résistant. Elle est constituée du corps mandibulaire qui forme le menton et du
ramus qui s’articule avec les faces latérales de la cavité crânienne. A l’arrière, chacun de
ces ramus forme avec le corps l’angle mandibulaire. Au sommet du ramus se trouve un
processus antérieur et un condyle postérieur séparés par l’incisure mandibulaire [8]
(figure 1).
La branche montante également appelée portion non dentée car elle est située à
distance des structures dentaires. En région symphysaire, le réseau périosté est
développé. La branche horizontale qui a la vascularisation la plus précaire par
prédominance du réseau central, est exposée directement aux thromboses infectieuses.
Elle est la plus atteinte par les nécroses [4, 9–11].
L’os maxillaire est considéré comme os clé du massif facial parce que tous les os
de la face, sauf la mandibule, s’articulent avec les maxillaires. Latéralement, il s’articule
au zygoma constitué de deux apophyses orbitaire et zygomatique, et médialement à l’os
lacrymal. La face antérieure du squelette malaire donne insertion à de multiples
structures musculaires, ligamentaires et graisseuses [5].
4
Les dents sont logées dans les alvéoles des bords du maxillaire et de la mandibule.
Elles sont recouvertes par les gencives. Les principales parties d’une dent sont la
couronne et la racine. La couronne est la partie visible de la dent et elle est recouverte
d’émail, la substance la plus dure de l’organisme due à sa forte minéralisation par des
sels de calcium et ses cristaux denses d’hydroxyapatite. La racine est la partie enchâssée
dans l’os, leur nombre varie selon les dents [5] (figure 3).
La dentine constitue la plus grande partie de la dent. Elle est constituée d’une
substance riche en protéine mais ne contient aucun minéral. Elle entoure la chambre
pulpaire qui contient les vaisseaux sanguins, les neurofibres et le tissu conjonctif. La
couronne et la racine sont reliées par une partie rétrécie appelée collet de la dent [13].
L’innervation des dents est assurée par les nerfs alvéolaires supérieurs, le nerf
alvéolaire inférieur, et des ramifications du nerf trijumeau. La circulation sanguine de la
dent est assurée par l’artère alvéolaire supéro-antérieure, l’artère alvéolaire supéro-
postérieure et l’artère alvéolaire inférieure [5].
fosse incisive contenant des foramens et des canaux empruntés par les vaisseaux et les
nerfs [11].
II.1 Définition
II.2 Physiopathologie
Dans les formes suppurées, les bactéries et les leucocytes agissent par production
de facteurs inflammatoires. Les bactéries présentent des récepteurs glycoprotéiques
d’adhésion aux protéines de la matrice extracellulaire, et des exo polysaccharides
réduisant l’action des cellules immunitaires [8].
II.2.3 Bactériologie
C’est la forme la plus fréquente et elle est précédée d’un épisode d’ostéite
odontogène aigüe. On différencie l’ostéite odontogène aigüe et chronique par le temps
d’évolution de l’infection dont la limite entre les deux est de un mois [7, 20, 23].
de rage dentaire non traitée correctement avec prise d’anti inflammatoire non
stéroïdiens et d’antibiotiques non adaptés. La dent causale est toujours présente [26].
Le patient présente le plus souvent une fièvre chiffrée à 38,5°C, une anorexie, une
asthénie, une insomnie. Les signes évocateurs sont une douleur localisée au niveau de la
mandibule ou du maxillaire, associée à une tuméfaction douloureuse, fluctuante,
recouverte d’une peau inflammée et accompagnée d’une douleur dentaire intense [27].
Les étiologies retrouvées sont les infections odontogènes non traitées, les fractures
non traitées, les périodontites chroniques, les foyers septiques distants [28].
L’état général est conservé, on n’observe pas de fièvre. Les signes physiques sont
des épisodes de douleur faciale récurrente prolongée, une tuméfaction génienne sans
suppuration, une limitation de l’ouverture buccale sans suppuration. Les séquestres
osseux et fistules sont rares [28].
Chez les patients souffrant de fractures infectées, des séquestres de plus grande
taille sont observés. A la radiographie, le séquestre osseux est une opacité entourée de
radio clarté [29, 33] (figure 7).
Ces éléments sont étudiés à des périodes variables de la maladie, ce qui permet
une surveillance de l’évolution. Dans les ostéites chroniques, la VS est habituellement
en dessous de 30 mm à la première heure. Lorsque le taux est supérieur, une autre
15
étiologie doit être recherchée. Par ailleurs, la biologie recherche une étiologie et
d’éventuelles défaillances viscérales [4].
II.5 TRAITEMENT
Lorsque les caries dentaires sont déjà formées, il faut effectuer un traitement
conservateur ou une avulsion dentaire selon l’indication de l’odonto-stomatologiste.
L’antibiothérapie doit cibler les germes de la cavité orale et doit avoir une bonne
pénétration au niveau du tissu osseux. Parmi les schémas d’antibiothérapie, l’oxacilline
associée à la métronidazole est la première ligne d’antibiothérapie avec sa bonne
diffusion osseuse, et une durée moyenne de 21 jours. Cependant, l’amoxicilline associée
à l’acide clavulanique a aussi prouvé son efficacité dans certains cas d’ostéites
odontogènes, ainsi que l’amoxicilline associée à la métronidazole [34, 36].
II.5.2.2.4 Hospitalisation
Les critères d’hospitalisation des patients atteints d’ostéite odontogènes sont la
dysphagie, l’affaiblissement de l’état général, le syndrome septique et certains cas
d’infection sévère après le drainage de la collection purulente [2].
Pour les patients hospitalisés, les antibiotiques ont été administrés par voie
parentérale. L’oxacilline à dose de 3g/jour pour l’adulte et 0,1 à 0,2g/kg/jour pour
l’enfant. Le métronidazole à dose de 1,5g/jour pour l’adulte et 30 à 50mg/kg/jour pour
l’enfant [40].
II.5.3 Indication
II.5.4 Surveillance
II.5.5 Evolution
I. METHODE
Les dossiers des patients étaient recrutés à partir des consultations externes
(patients référés par d’autres services ou auto référés). Notre étude a concerné les
dossiers des patients qui ont présenté une ostéite chronique d’origine dentaire.
Ont été inclus dans notre étude les dossiers des patients qui présentaient une
affection inflammatoire du tissu osseux maxillaire faisant suite à une rage dentaire,
évoluant depuis au moins quatre semaines, avec des lésions osseuses radiologiques.
Les patients qui présentaient une affection inflammatoire des maxillaires non
odontogène n’ont pas été inclus dans cette étude.
L’étude a été rétrospective, tous les dossiers des patients disponibles ayant
répondu aux critères d’inclusion pendant la période d’étude ont été sélectionnés.
20
chirurgicales :
• Le curetage osseux : consiste à enlever tout tissus osseux pathologiques
à l’aide d’une curette jusqu’en tissu osseux normalement hémorragique
et macroscopiquement sain
• La séquestrectomie : exérèse d’un séquestre osseux
• La fistulectomie : ablation des fistules cutanées consiste en une incision en
fuseau parallèle aux lignes de tension de la face (les rides) emportant toute
la cicatrice et les tissus de granulation péri-orificiels
I.9.5 Evolution
Le patient a été considéré comme guéri si après la prise en charge chirurgicale
et la période d’antibiothérapie, les lésions cutanées et muqueuses sont cicatrisées
avec amendement des douleurs et aucune suppuration. Les facteurs d’échec
thérapeutiques ont été analysés. L’échec thérapeutique se définit comme la
réapparition d’une collection purulente au niveau du site ostéitique associée à une
tuméfaction faciale inflammatoire après 6 semaines de recul, malgré une
antibiothérapie instaurée et une chirurgie d’exérèse de la zone pathologique.
I.10 Etude comparative des ostéites odontogènes chez l’enfant et chez l’adulte
Les données ont été analysées à l’aide des logiciels : Microsoft Word 2019®,
Microsoft Excel 2019®, Epi info 7.2®.
II. RESULTATS
Durant la période d’étude de 24 mois, 3683 patients ont été vus en consultation au
service de chirurgie maxillo-faciale CHU JDR, parmi lesquels 108 patients ont présenté
une ostéite odontogène, soit 2,95% du nombre global des patients vus en consultation
externe, avec une moyenne de 54 cas par an, soit 1 cas par semaine.
II.1.1.1 AGE
Les patients ont été répartis en sept tranches d’âge de 10 ans, avec des extrêmes
de 2 et 70 ans (figure 8).
L’âge moyen des patients a été de 27,63 ans ; la tranche d’âge la plus touchée était
celle de 20 à 30 ans (Ecart type = 16,95).
26,85%
24,07%
12,96% 13,88%
7,40% 8,33%
6,48%
]0 - 10] ]10 - 20] ]20 - 30] ]30 - 40] ]40 - 50] ]50 - 60] ]60 - 70]
. N=108
Tranche d’âge (en année)
Figure 8 : Répartition par tranche d'âge des patients ayant présenté une ostéite
odontogène
25
II.1.1.2 GENRE
Chez l’adulte, une légère prédominance masculine (53%) est observée avec une
répartition de n=40 hommes pour n=36 femmes (sex ratio : 1 ,11) (figure 9).
n= 36 n=40 Hommes
47% 53% Femmes
N=76
Figure 9 : Répartition par genre des adultes ayant présenté une ostéite odontogène
N=32
Figure 10 : Répartition par genre des enfants ayant présenté une ostéite
odontogène
26
n=13
21%
oui
non
n=63
79% N=76
Figure 11: Répartition des adultes selon la prise d'AINS en automédication avant
la consultation
n=6
19%
oui
n=26 non
81%
N=32
la consultation
27
II.1.2.3 Antécédents
Plus de trente-cinq pourcent (n=27) des adultes avait un antécédent d’alcoolo-
tabagisme.
Une prise de contraceptifs oraux a été observée chez 6,57% (n=5) des patientes
sur 36.
Sept virgule quatre-vingt-neuf pourcent (n=6) des patientes avaient une grossesse
en cours.
Parmi les 108 patients, 2,63% (n=2) étaient diabétiques (Tableau I).
Aucun antécédent particulier n’a été retrouvé chez les enfants.
Grossesse 6 7,89 0 0
Allaitement 1 1,31 0 0
Diabète 2 2,63 0 0
28
20 et plus 33,33%
Délai de consultation
[16-20[ 4,62%
(en semaines)
[12-16[ 10,18%
[8-12[ 19,44%
[4-8[ 33,33%
N=108
Chez l’adulte, le temps écoulé entre l’apparition des premiers signes fonctionnels
et la consultation a été compris entre 4 semaines et 384 semaines avec une moyenne de
26,94 semaines (Tableau III).
[4 -8 [ 22 28,94 14 43,75
[8 -12[ 19 25 2 6,25
Les motifs de consultation les moins fréquents sont la dysphagie qui a été
retrouvée chez 11,84% (n=9) des adultes et aucun enfant ; l’odynophagie qui a été
retrouvée chez 1,31% (n=1) des adultes et aucun enfant ; et enfin la dyspnée chez
3,94% (n=3) des adultes et 3,12% (n=1) des enfants (Tableau IV).
Dysphagie 9 11,84 0 0
Odynophagie 1 1,31 0 0
Chez l’adulte, 86% (n=65) ont été apyrétiques à l’entrée (Figure 14). Chez
l’enfant, 94% (n=30) ont été apyrétiques à l’entrée (Figure 15).
n=11
14%
Fièvre
Sans fièvre
n=65
N=76
86%
n=2
6%
Fièvre
Sans fièvre
n=30
N=32
94%
Cervicale 7 9,21 0 0
Bilatérale 2 2,63 0 0
Endobuccale 9 11,84 0 0
Figure 18: Lyse osseuse diffuse et séquestre osseux compliquée d'une fracture au
niveau de la mandibule droite chez un adulte
Source : Service de Stomatologie et de Chirurgie Maxillo-Faciale, CHU JDR
Befelatanana
Parasymphysaire 3 3,94 0 0
Tableau XII : Répartition des patients selon l'étendue des lésions radiologiques
observées
Chez l’enfant, la dent causale retrouvée dans 28,12% (n=9) a été la 36 qui est la
première molaire définitive inférieure gauche, suivie de la 46 qui est la première molaire
définitive inférieure droite (18,75%, n=6), de la 75 (15,62%, n=5) et de la 47 (9,37%,
n=3) (Tableau XIII).
Les molaires inférieures définitives ont été la dent causale de l’ostéite odontogène
chez 72,36% (n=55) des adultes et chez 59,37% (n=19) des enfants traités au service de
Chirurgie Maxillo-Faciale Befelatanana.
40
21 1 0
24 3 0
26 2 0
31 1 0
33 1 0
34 2 0
35 7 0
36 14 9
37 5 1
38 11 0
42 1 0
44 1 0
45 2 0
46 6 6
47 10 3
48 9 0
55 0 2
65 0 1
75 0 5
84 0 1
85 0 4
41
II.1.5 TRAITEMENT
II.1.5.1 Les moyens médicaux
Dans 50% (n=38) des cas chez l’adulte et dans 59,37% (n=19) des cas chez
l’enfant, la bithérapie associant l’oxacilline et le métronidazole a été administrée, sur
une durée de 21 jours en moyenne (Tableau XIV).
La dent causale a été extraite dans 100% des cas (N=108), les gestes
chirurgicaux ci-dessous ont complété le traitement et ont été effectués sous
anesthésie locale ou générale après l’avulsion de la dent causale.
Chez l’adulte, un curetage osseux seul a été effectué chez 43,42% (n=33) des
patients (Tableau XVI).
Chez l’enfant, un curetage osseux et une ablation d es séquestres osseux ont été
effectués chez 40,62% (n=13) des patients (Tableau XVI).
Tableau XVI : Répartition des patients selon les moyens chirurgicaux effectués
II.1.6 Evolution
Tableau XIX : Répartition par genre et tranche d’âge des patients traités pour
ostéite odontogène
PARAMETRES Adulte Enfant P
Féminin 36 18
Tableau XX: Répartition des patients traités pour ostéite odontogène selon le délai
Plus de 8 36 20
semaines
45
Alcoolo- 27 0 0,0002
tabagisme
Diabète 2 0
Mauvais 52 22
L’altération de l’état général et la fièvre sont des signes physiques assez rares chez
l’enfant et chez l’adulte qui ont présenté une ostéite odontogène chronique. La
tuméfaction génienne et la fistulisation cutanée sont les signes cliniques les plus
fréquents chez l’enfant et chez l’adulte. La présence d’un trismus est quasi-constante
dans chaque tranche d’âge (Tableau XXII).
46
Tableau XXII: Les signes cliniques de l'ostéite odontogène chez l'enfant et chez
l'adulte
AEG 6 1 0,35
Fièvre 11 2 0,23
Cervicale 3 1 0,83
Péri-orbitaire 7 0 0,075
Endobuccale 1 0 0,54
Trismus 51 19 0,44
L’opacité entourée de clarté encore appelée séquestre osseux est retrouvée dans
chaque tranche d’âge. Une image de lyse osseuse diffuse a été retrouvée chez l’enfant
et chez l’adulte. La lésion osseuse retrouvée a été le plus souvent circonscrite chez
47
l’enfant et chez l’adulte. Les molaires inférieures ont été les dents causales les plus
fréquemment rencontrés chez l’enfant et chez l’adulte.
Opacité 11 14
entourée de
clarté
Diffuse 5 3
chez l'adulte
Amoxicilline – 9 8,33 0 0
acide
clavulanique
II.2.5.4 Mécanothérapie
➢ Mobilisation passive 2 fois par jour avec un ouvre-bouche de Ginestet.
DISCUSSION
I. Epidémiologie
Cette étude rétrospective qui a duré 24 mois a retrouvé que la fréquence des
ostéites odontogènes au service de Chirurgie Maxillo-faciale du CHUJDR
Befelatanana a été de 54 cas par an, c’est-à-dire 1 cas par semaine en moyenne.
Cette différence peut être expliquée par les facteurs de diffusion des infections
dentaires tels que le retard de prise en charge des infections dentaires et
l’automédication aux AINS fréquents dans les pays en voie de développement
comme Madagascar [26].
I.1.1 Age
Dans cette étude, chaque tranche d’âge est touchée par l’ostéite odontogène,
avec des extrêmes de 2 et 70 ans, mais la tranche d’âge la plus touchée est celle des
jeunes adultes comprise entre 20 à 30 ans avec une moyenne de 27,63 ans.
52
Une autre étude faite par Baur à l’université du Western a retrouvé un pic au
niveau de la tranche d’âge de 50 à 60 ans et une moyenne de 53,75 ans avec des
extrêmes de 22 et 83 ans [42].
Les résultats de ces études ont retrouvé un pic de l’incidence sur une tranche
d’âge plus âgée que celle retrouvée dans notre étude. Nos résultats peuvent être
justifiés par l’instabilité financière de la 2 e décennie de la vie au niveau d’une
population jeune, qui met la santé bucco-dentaire au second plan [45].
I.1.2 Genre
Chez l’adulte, notre étude a retrouvé une légère prédominance masculine de
53% (n=40) avec un sex-ratio de 1,11.
L’étude faite par Koorbush à l’université de l’Iowa diffère de nos résultats avec
une nette prédominance masculine de 74%. Ces résultats peuvent être expliqués par
la négligence de la santé bucco-dentaire et de l’hygiène bucco-dentaire des hommes
adultes [46].
Par contre chez l’enfant, une prédominance féminine de 56% (n=18) a été
retrouvée avec un sex-ratio de 0,77.
Selon une étude de Benzarti, seulement 28,6% des patients ont pris un
traitement à base d’anti-inflammatoires non stéroïdiens avant la consultation. Ce qui
est contradictoire à nos résultats : 83% des adultes (n=63) et 81,25% des enfants
(n=26) ont reçu un AINS avant la consultation [48].
Cela peut être expliqué par l’automédication et la facilité d’accès aux AINS à
Madagascar, associées au manque d’information-éducation-communication de la
population.
Une étude faite par Carvalho a constaté une notion de rage dentaire ayant duré
10 jours avant la consultation au service de chirurgie maxillo-faciale chez 32% des
adultes [49].
Par contre une étude faite par Wallin en 2016 a retrouvé un cas d’ostéite
odontogène chez un enfant sans notion d’antécédents de rage dentaire, mais
uniquement un mauvais état bucco-dentaire [50].
Cela peut être expliqué par le stade avancé des caries : l’ouverture pulpaire
atténue la douleur atroce de la pulpite, la dent devient mortifiée ainsi que le contenu
de la pulpe notamment le nerf alvéolaire. Donc la dent mortifiée n’est plus
douloureuse [51].
I.2.3 Antécédents
Dans la littérature, l’alcoolo-tabagisme, la prise de contraceptifs oraux
constituent des facteurs de risques au développement des ostéites odontogènes [52].
Les résultats de cette étude ont montré une notion d’alcoolo-tabagisme chez
35,52% des adultes (n=27). Parmi les adultes, 6,57% des femmes ont été sous
contraceptifs oraux (n=5). Aucun antécédent particulier n’a été retrouvé chez
l’enfant.
vasculaire au fil du temps, ce qui se traduit par une rigidité artérielle et une
raréfaction microvasculaire au niveau des organes [42]. Notre étude a retrouvé deux
patients adultes diabétiques (2,63%).
Les résultats de cette étude rejoignent ceux d’une étude faite par Diallo au Mali
qui a retrouvé un mauvais état bucco-dentaire chez 60% des enfants. Une étude
multicentrique faite en Inde a retrouvé un mauvais état bucco-dentaire chez 64% des
enfants [13, 51].
L’état bucco-dentaire retrouvé a été similaire chez l’enfant et chez l’adulte. Cela
peut être expliqué par le fait que la mauvaise hygiène bucco-dentaire peut être retrouvée
à n’importe quel âge.
Une étude rétrospective faite par Fu en 2018 concernant les cas d’infections
odontogènes qui se sont présentés aux urgences a retrouvé comme principaux facteurs
de retard de consultation le coût du traitement, la peur, la maladie mentale, la
toxicomanie, le manque de connaissance et l'idée que les maladies bucco-dentaires sont
peu importantes [2].
Quatorze virgule quarante-sept pourcent des adultes (n=11) et 21,87% des enfants
(n=7) se sont plaints d’une douleur dentaire. Les résultats de cette étude sont inférieurs à
ceux de l’étude faite par Roane à Ohio qui a retrouvé une douleur dentaire chez 87% des
patients [53].
Le principal signe d’une ostéite est la douleur mandibulaire qui irradie vers
l’oreille ou vers le cou et qui affecte les dents et les os mandibulaire et maxillaire
selon Krakowiak [38, 52].
Par contre, un trismus a été retrouvé chez 59,37% (n=19) des enfants. Les
résultats de notre étude sont supérieurs aux résultats d’une étude faite par Renapukar
qui a observé un trismus chez 41,66% des enfants [38].
56
Le trismus est plus fréquent chez l’adulte que chez l’enfant, cette différence
peut être expliquée par le retard de consultation des adultes. Pour les autres signes
fonctionnels qui ont motivé les patients à consulter, il n’y a pas eu de différence chez
l’adulte et chez l’enfant. Ces signes ont principalement été une tuméfaction faciale,
une douleur dentaire ou une douleur cervico-faciale.
Chez l’adulte comme chez l’enfant, l’état général a été conservé à l’entrée :
53,94% des adultes (n=41) et 71,87% (n=23). Une étude faite par Wallin au Texas a
retrouvé des résultats identiques concernant les enfants, et une étude faite par Ouoba
à Ouagadougou n’a retrouvé une altération de l’état général que chez 8% des patients
[50, 54].
Une fièvre n’a été retrouvée que chez 14% des adultes (n=11) et chez 6% des
enfants (n=2). Une étude rétrospective sur une durée de 30 ans faite par
Baltensperger rejoint nos résultats en retrouvant une température corporelle normale
chez 68% des adultes. Une étude faite par Eyrich en Suisse rejoint nos résultats et a
retrouvé une apyrexie chez 85% des enfants [55].
Le diagnostic d’une ostéite odontogène est orienté par l’examen clinique, par la
présence d’une tuméfaction inflammatoire, de consistance ferme, avec issue de pus
par le biais d’une fistulisation cutanée ou endobuccale [38, 54, 56].
Une tuméfaction faciale a été retrouvée chez 57,89% des adultes (n=76) et chez
68,75% des enfants (n=22). Les résultats de cette étude rejoignent ceux de l’étude
rétrospective de Ouedraogo faite à Ouagadougou qui a retrouvé une tuméfaction
faciale chez 92% des patients [54].
57
Les résultats de cette étude ont retrouvé une tuméfaction génienne chez
76,31% des adultes (n=58) et également chez 81,25% des enfants (n=26). La
tuméfaction génienne a constitué le principal motif de consultation chez l’adulte et
chez l’enfant [47, 52].
Une image radio-claire aux contours mal limités est observée chez 85% des
adultes (n=65) et chez 56,25% des enfants (n=18). Elle est plus fréquente chez
l’adulte que chez l’enfant.
58
L’étude faite par Eyrich rejoint nos résultats en retrouvant une image radio
claire autour des apex des molaire chez 10% des enfants et adolescents [58].
Un séquestre osseux a été retrouvé chez 14,47% des adultes (n=11) et 43,75%
des enfants (n=14). Le séquestre osseux est plus fréquent chez l’enfant, cela peut être
expliqué par la masse osseuse qui est plus marquée chez le sujet jeune [4, 49].
La mandibule est plus fréquemment touchée que l’os maxillaire chez l’enfant
et chez l’adulte, rejoignant les constatations de Yamamoto [33].
La lésion osseuse est circonscrite dans 93,42% des cas chez les adultes (n=71)
de même que chez 90,62% des enfants (n=29).
Les résultats de cette étude rejoignent ceux d’une étude faite par Petrikowski
sur les lésions radiologiques de la mandibule. Il a affirmé que la bordure bien limitée
et circonscrite est apparentée à une ostéite [57].
Les molaires inférieures ont été les dents causales les plus fréquemment
retrouvées, respectivement chez 72,36% des adultes (n= 55) et chez 59,37% des
enfants (n=19). La première molaire définitive inférieure droite ou dent de 6 ans a été
retrouvée comme étant la dent causale la plus fréquente des ostéites odontogènes.
Une étude rétrospective au Soudan faite par Amal sur une période de quatre ans
rejoint nos résultats, et a retrouvé la première molaire inférieure comme étant la dent
causale la plus fréquente, chez 17,91% des cas [61, 62].
Cela peut être expliqué par la chronologie de l’éruption dentaire, comme son
nom l’indique, la dent de 6 ans fait éruption à l’âge de 6 ans. Elle est la dent
définitive la plus exposée au facteur temps qui constitue un des facteurs de risque
d’apparition des caries dentaires [63].
60
IV. Traitement
Dans notre étude, tous les patients ont bénéficié d’une antibiothérapie
probabiliste car l’examen bactériologique et l’antibiogramme n’ont pas été réalisés à
temps [64].
L’identification des germes n’a été faite pour aucun patient, l’antibiothérapie
administrée a donc été probabiliste comme dans l’étude de Khonsari en 2017.
L’antibiothérapie probabiliste cible les bactéries fréquemment en cause, c’est -à-dire
les germes de la cavité buccale notamment les streptocoques, staphylocoques et les
anaérobies [15].
Selon une étude rétrospective d’André, les germes retrouvés contiennent des
bactéries anaérobies saprophytes de la cavité orale, ce qui justifie l’association du
61
Par contre, dans une étude faite par Carvalho, l’association d’amoxicilline et
acide clavulanique a été retrouvée chez 33,33%, les béta lactamines telles que
l’oxacilline et l’amoxicilline ont été les antibiotiques de première intention dans
61,11% des cas [49].
Les schémas d’antibiothérapie ont été identiques chez l’enfant et chez l’adulte.
Dans son étude au Finland, Montonen a retrouvé que 100% des adultes ont
bénéficié d’une anesthésie générale lors du traitement chirurgical de l’ostéite
odontogène. Contrairement à notre étude qui a retrouvé un traitement chirurgical
effectué sous anesthésie locale chez 84,21% des adultes (n=64) et chez 37,5% des
enfants (n=12) [37].
Cela peut être justifié par l’intolérance de la douleur qui est plus importante
chez l’enfant que chez l’adulte. Et également par un problème pécuniaire qui pousse
les adultes à choisir le traitement sous anesthésie locale qui a un moindre coût par
rapport à l’intervention sous anesthésie générale.
62
Nos résultats ont retrouvé une avulsion de la dent causale chez 100% des
adultes et enfants. Ce qui est largement supérieur aux résultats d’André dans son
étude qui a retrouvé une extraction de la dent causale dans seulement 50% des cas
[15].
Une étude faite par André a retrouvé une séquestrectomie chez 17,5% des
adultes[12]. Une étude faite par Renapurkar a retrouvé une séquestrectomie chez
35% des enfants, parmi lesquels 3 enfants (15%) ont subi une réintervention,
63
V. Evolution
Après un traitement médical adapté et un traitement chirurgical bien conduit ;
88,15% des adultes (n=67) et 87,96% des enfants ont été déclarés guéris.
Une étude faite par Mandracchia a retrouvé 30% d’échec chez les adultes
malgré une antibiothérapie adaptée et un traitement chirurgical comprenant un
curetage osseux correct. Ce qui est plus élevé que nos résultats. Une autre étude faite
par Renapurkar a retrouvé une guérison dans 58,33% des cas chez les enfants
[38, 65].
Les facteurs d’échecs les plus retrouvés chez l’adulte sont le refus de
traitement chez 5,26% (n=4) suivi par une mauvaise observance thérapeutique chez
2,63% (n=2). Nos résultats rejoignent ceux d’André qui ont retrouvé 21% de refus de
traitement chez les adultes.
VI. Suggestions
Les résultats de notre étude nous amènent à faire ces quelques recommandations :
VI.2 A la population
CONCLUSION
3. Kremers HM, Nwojo ME, Ransom JE, Wood-Wentz CM, Melton LJ, Huddleston
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VELIRANO
VELIRANO
Hotsaboiko maimaimpoana ireo ory ary tsy hitaky saran'asa mihoatra noho ny
rariny aho, tsy hiray tetika maizina na oviana na oviana ary na amin'iza na amin’iza mba
hahazoana mizara aminy ny karama mety ho azo.
LU ET APPROUVE
Le Directeur de Thèse
VU ET PERMIS D’IMPRIMER
Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo
ABSTRACT
Result: The mean age of the patients was 27.63 years. There was a male
predominance in adults (53%) and a female predominance in children (56%). The
most frequent radiological lesions were circumscribed (93% of adults and 90% of
children). The most frequent causal teeth were the mandibular molars. The most
frequently prescribed antibiotic therapy was a combination of oxacillin and
metronidazole (50% of adults, 59% of children).
RESUME
Méthode : C’est une étude rétrospective qui porte sur 108 cas d’ostéite chronique
odontogène, faite sur une période de 24 mois entre Janvier 2020 et décembre 2021.
Résultats : L’âge moyen des patients était de 27,63ans. Nous avons retrouvé une
prédominance masculine chez l’adulte (53%) et une prédominance féminine chez
l’enfant (56%). Les lésions les plus fréquents ont été circonscrites (93% des adultes
et 90% des enfants). Les dents causales les plus fréquentes ont été les molaires
mandibulaires . L’antibiothérapie la plus souvent préscrite a été une association
oxacilline-métronidazole (50% des adultes, 59% des enfants).