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Hôtel de Monaco

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48° 51′ 33″ N, 2° 18′ 55″ E

Ne doit pas être confondu avec Palais de Monaco ou Maison dite des princes de
Monaco.
Hôtel de Monaco
Façade sur cour de l'hôtel de Monaco.

Présentation
Hôtel particulier
Destination initiale

Destination actuelle Résidence de l'ambassadeur de Pologne en France

Style Néo-classicisme

Alexandre-Théodore Brongniart

Architecte puis

Achille-Jacques Fédel

1774-1777

Construction puis

1838-1841

Marie-Catherine Brignole

Commanditaire puis

William Williams-Hope

Propriétaire Pologne

Site web www.paryz.msz.gov.pl/fr/ambassade/histoire

Localisation
France
Pays

Commune Paris 7e

Adresse Rue Saint-Dominique, 57

Accès et transport
RER C (Invalides)
Gare

Lignes 8 et 13 (Invalides)
Métro
Ligne 13 (Varennes)

Autobus Ligne 69 (Esplanade des Invalides)

Coordonnées 48° 51′ 33″ N, 2° 18′ 55″ E

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L'hôtel de Monaco est un hôtel particulier du 7 arrondissement de Paris, situé au
57 rue Saint-Dominique, proche de l’esplanade des Invalides.
Il est depuis 1938 le siège de la résidence de l’ambassadeur de Pologne en France.

Origines du terrain[modifier | modifier le code]


Selon Paul Jarry1,N 1, qui s’appuie sur des notes du spécialiste Maurice Dumolin, le
terrain sur lequel est construit l’hôtel s’étend à l’ouest du faubourg Saint-Germain,
initialement de la rue Saint-Dominique à la rue de Grenelle.
Le premier propriétaire connu serait la famille Varet. Cette propriété est constituée de
trois lots. Le premier comporte une maison en aile de deux étages construite en
1718. Une porte cochère sur la rue Saint-Dominique accède à une cour, derrière se
trouve un jardin. Le second lot donne aussi rue Saint-Dominique et comprend des
bâtiments simples avec derrière des marais. Enfin une série de maisons est
construite sur la rue de Grenelle entre l'hôtel Chanac de Pompadour et le couvent
Sainte-Valère2.
Catherine Varet, veuve d'André de Voulges, seigneur de Chanteclair, vend ce terrain
les 10 et 13 décembre 1719 à Pierre de Bragouze, trésorier de la maison du roi.
À la suite d’une liquidation judiciaire, le 11 juin 1738 Marie-Marguerite Legendre,
récente veuve d’Antoine Crozat l’« homme le plus riche de France », porte une
adjudication et le 3 septembre 1739 est définitivement déclarée adjudicataire.
Un premier héritage, le 3 mars 1743, laisse la propriété indivise. Mais au décès de
l’un des trois fils, en 1750, elle échoit à deux petits-fils d’Antoine Crozat : Armand-
Louis de Gontaut Biron duc de Lauzun et Étienne-François de Choiseul duc de
Choiseul-Stainville.
Ceux-ci vendent, le 25 janvier 1772, la propriété au riche Jean-Joseph de Laborde,
vidame de Chartres, ancien banquier de la cour.
Il la revend, le 19 décembre 1773, à Marie-Catherine Brignole, épouse séparée de
corps et de biens, du prince Honoré III de Monaco3. Le terrain est similaire à celui de
1719.

Premier hôtel[modifier | modifier le code]


Architecte[modifier | modifier le code]
Alexandre-Théodore Brongniart[modifier | modifier le code]

Alexandre-Théodore Brongniart.
Lithographie de Béranger d’après Gérard et Arnoult.

Alexandre-Théodore Brongniart né en 1739 meurt en 1813 avant de terminer à Paris


le palais de la Bourse – dit palais Brongniart. Admis à l’Académie royale
d'architecture en 1781, il est l'élève de Jacques-François Blondel puis d’Étienne-
Louis Boullée4.
Bien qu’il concoure à de nombreuses reprises au prix de Rome il échoue et
commence probablement comme assistant de Boullée5.
Ayant achevé les hôtels de Montesson et de Bondy, Brongniart termine le pavillon
d’Orléans lorsque la princesse de Monaco lui demande de construire son hôtel en
17746.
L'origine de la recommandation n’est pas connue. La fille du duc d’Orléans et le fils
du prince de Condé se marient en 1770 rapprochant ainsi les deux familles. Mais il
parait peu probable que Mme de Montesson, épouse du duc d’Orléans, présente son
architecte à la maitresse du prince de Condé. Il est plus vraisemblable que le
précédent propriétaire du terrain, Jean-Joseph de Laborde, le recommande7.
Décorateurs[modifier | modifier le code]
Gilles-Paul Cauvet[modifier | modifier le code]

Gilles-Paul Cauvet, né en 1731 et décédé en 1788, est un sculpteur ornementaliste


qui assure la décoration du salon de l’hôtel8.
En 1762 il est admis à l'Académie de Saint-Luc dont assure la direction en 1766.
Très apprécié par Monsieur – frère du Roi et futur Louis XVIII –, qui lui confie de
nombreux travaux, il porte le titre de sculpteur ordinaire des bâtiments de Monsieur9.
Il abandonne le rococo pour revenir à des formes plus épurées inspirées de la
période antique qui marquent le style Louis XVI10.
Dans le salon de compagnie, au-dessus des quatre portes se trouvent des bas-
reliefs sculptés. Ceux-ci sont constitués de « deux enfants en ronde-bosse de
chaque côté d’une cassoletteN 2 ornée de guirlandes de fleurs11. ». Le souci de la
perfection de la Princesse est certain puisqu’elle fait refaire à Cauvet la corniche afin
que chaque ove tombe à l’aplomb de chaque modillon. De même, avant de les
exécuter, Cauvet a dessiné deux consoles grandeur nature pour mieux se rendre
compte de leur effet. Elles doivent se placer entre les portes-fenêtres du jardin. Avec
un dessus en marbre blanc, les ornements sont en bronze doré. Néanmoins il doit
supprimer deux aigles déjà sculptés sur la rainure.
Jean-André Lepaute[modifier | modifier le code]

Jean-André Lepaute, né en 1709 et décédé en 1789, applique avec virtuosité des


observations physiques à l’horlogerie.
Il présente ses chefs-d’œuvre à la Cour et devient horloger du Roi. Certaines de ses
réalisations sont sur des édifices tels que le palais du Luxembourg, le château de
Bellevue ou encore le château des Ternes. Il travaille aussi pour des amateurs
éclairés de la haute société12,13.
Il réalise avec des artisans prestigieux une pendule à cercles tournants – parfois
dite au globe terrestre ou l'étude de la géographie – posée sur la cheminée du salon
de compagnieN 3. Elle a une fonction décorative avec ses personnages de la
mythologie grecque.
La muse Clio, jeune fille debout, drapée et couronnée de lauriers pose son coude
gauche sur le globe terrestre. Sa main gauche désigne avec un stylet l'heure. Son
livre est à terre sur une colonne de temple antique brisée et une section de tronc
d'arbre. Le globe, gravé des continents et de certains pays, repose sur un piédestal
qui cache les rouages accessibles par deux portes avant et arrière discrètes.
L'équateur est divisé en deux cercles indépendants l'un de l'autre qui tournent
progressivement dans le sens horaire. Sur le cercle supérieur les minutes sont
inscrites en caractères arabes sur des plaques émaillées séparées par des feuilles
gravées dans des cadres ovales. Sur le cercle inférieur les heures sont inscrites en
caractères romains jusqu'à XII séparées par des feuilles dans des losanges. De
l'autre côté se trouve au sol un génie du temps représenté par un putto ailé ceint d'un
tissu. Cet angelot à califourchon sur le tronc tient une faux. L'ensemble est en bronze
doréI 1.
Le mouvement témoigne du savoir-faire de l'horloger. De surcroit, à la demande de
la Princesse, la sonnerie cesse de minuit à midi14.
François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter[modifier | modifier le code]

François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter, né en 1770 et décédé en 1841,


appartient à une dynastie d'ébénistes qui sert déjà la Couronne avant la Révolution.
Il satisfait l’Empereur et sa famille ainsi que les dignitaires du régime et les têtes
couronnées européennes15.
Présent à l'Exposition des produits de l'industrie française de l’an IX et de l’an X, il
obtient les médailles d’or et d’argent comme ébéniste.
Le dessin de ses meubles, auquel se prêtent parfois les architectes et
décorateurs Charles Percier et Pierre Fontaine, se caractérise par des lignes simples
à juger sur un ameublement complet. Sur l’acajou, il associe des bronzes en
collaboration avec des fondeurs et des ciseleurs de renom. Les autres essences sont
employées comme incrustations. « La parfaite harmonie de l’ensemble et des détails
ne laisse rien à désirer16. ».
Pour l’hôtel de Monaco le maréchal Davout fait appel à lui. Il rappelle dans une lettre
du 6 février 1815 à son épouse que « l'ébénisterie est de M. Jacob, les bronzes et
l'ameublement sortent également des meilleurs ateliers, et les peintures sont de nos
meilleurs artistes17. » – des sièges nous sont parvenus avec l’étiquette indiquant la
destination de ces meubles. Il livre des fauteuils au rez-de-chaussée dans la
chambre d’apparat de la MaréchaleI 2. D’autres sont placés au premier étage dans le
salon. Courant mars ou avril 1816 il propose un prêt au Maréchal alors en proie à de
sérieuses difficultés financières18.
Architecture[modifier | modifier le code]
Extérieurs[modifier | modifier le code]

L’entrée se fait rue Saint-Dominique par une imposante porte cochère. Celle-ci,
comprise dans une maçonnerie à refend, est encadrée par deux colonnes doriques.
L’entablement soutient une archivolte dont le tympan est sculptéI 3.
En 1808, le maréchal de l’Empire Davout fait porter sur le tympan son écu avec ses
armoiries et les signes extérieurs qui marquent sa qualité de duc. Les sculptures qui
entourent ses armoiries rappellent ses campagnesI 4.
Cette porte cochère donne accès à une allée bordée d'arbres qui aboutit à la cour.
De façon originale pour l’époque il n'existe ni ailes ni communs pour enserrer la cour.
Le corps de logis à un étage est isolé. Ainsi la façade nord donne sur cour et les
côtés comme l’autre façade se trouvent entourés par le jardin. Le bâtiment, de trente-
cinq mètres de long sur treize mètres de haut, parait reposer au milieu d’un îlot de
verdure.
Dans la cour, à l'est de l'allée, une parcelle est louée le 27 septembre 1773 au comte
de Valentinois beau-frère de la Princesse. Le contrat prévoit qu’il construise à ses
frais un hôtel – appelé aussi petit hôtel de Monaco – qui, à son décès, doit revenir à
la Princesse. En fait elle le rachète avant pour y loger sa maisonnée. À l'ouest de
l'allée se trouvent l'écurie et la remise.
Le visiteur est accueilli par une façade ornée de colonnes d’ordre toscan qui
encadrent neuf hautes fenêtres cintrées. Elle connait deux légères avancées aux
extrémités. Devant les trois portes-fenêtres du centre se trouve un péristyle en arc de
cercle auquel on accède par huit marches. Ce péristyle sert de balcon au premier
étage. Les appuis de fenêtres y sont composés de balustres rappelés dans la
balustrade située au ras du toit. Celui-ci parait plat mais cache des combles. Les
entablements du premier étage et du toit avec leurs balustres et
leurs denticules donnent deux lignes fortes qui allongent la façade
La façade côté jardin est différente puisque les colonnes d’ordre colossal s’élèvent
sur toute la hauteur de l’édifice et majorent l'impression de hauteur. Les chapiteaux
sont d'ordre composite.
Les jardinsI 5 à la français et à l'anglaise vont jusqu'à la rue de Grenelle. Depuis le
salon s’étale un vaste gazon avec des salles de verdure. De part et d’autre, deux
allées bordées de vases en fonte et de charmilles basses conduisent à la maison du
jardinier à l'est et à une chapelle à l'ouest. Celle-ci est contiguë avec celle du couvent
de Sainte-Valère et communique par une fenêtre percée entre les deux murs. La
Princesse achète cinquante livres par an la possibilité d’assister ainsi aux messes19.
Distribution[modifier | modifier le code]

Plan du rez-de chaussée selon Jean-Charles Krafft gravé


par Charles Ransonnette (1797-1798)I 6.

L’habitation est répartie en deux espaces. En entrant, au milieu et à droite, se


trouvent les pièces de réception. Les appartements de la Princesse se situent à
gauche. Enfin le plan divise le logis en deux sur toute sa longueur sans axe
traversantI 6.
Après le péristyle un vestibule ovale accueille les hôtes. Dans celui-ci un grand
escalier central en demi-cercle se déploie. Il mène à droite sur une antichambre
éclairée par deux fenêtres sur cour. De celle-ci on accède à la salle de musique qui
donne par deux portes-fenêtres sur le grand jardin au sud.
D’un côté se trouve la salle à manger. Elle s’ouvre aussi par une porte-fenêtre sur le
jardin, une autre porte-fenêtre permet de descendre dans un jardin de fleurs à l’ouest
et du même côté se trouve une fenêtre simple. Depuis cette pièce le buffet est
accessible. Étant en angle, il donne à l'ouest et reçoit la lumière par une fenêtre sur
cour. De l’autre côté vient le salon de compagnie avec ses trois portes-fenêtres et
leur vue au sud.
Puis succède la chambre à coucher de la Princesse qui peut accéder par deux
portes-fenêtres au jardin. Le boudoir qui suit est en angle éclairé au sud par une
fenêtre, la descente vers un jardin de fleurs à l’est est possible. Il livre passage vers
la bibliothèque où seule une fenêtre permet de voir ce jardin à l’est. On pénètre dans
la salle de bains en angle avec vue sur la cour. De même le cabinet de toilette
suivant a une fenêtre sur cour – lieu de change, elle est occultée par un store. Puis
une pièce aveugle dessert à droite les lieux à l’anglaise, à gauche un escalier de
service et en face le vestibule20.
Le maréchal Davout modifie la destination des pièces du rez-de-chaussée.
Un nouveau corps de bâtiment à un niveau avec un toit en terrasse agrandi le buffet
en salle à manger.
Toutes les pièces sur le jardin au sud sont dévolues aux réceptions. La salle à
manger se métamorphose en salon de musique. Le salon de musique évolue vers le
Salon noisette. Le salon de compagnie garde sa fonction. La chambre à coucher de
la Princesse est convertie en salon de famille. Le boudoir devient le Salon des quatre
saisons.
La bibliothèque est transformée en chambre d’apparat pour la Maréchale. Une
galerie dessert ensuite une bibliothèque, une salle de bains et un salon du matin21.
Le premier étage comprend deux appartements. Le premier compte une
antichambre, un salon, une salle à manger et une chambre à coucher. Le second
offre une antichambre, un salon, une chambre à coucher et un boudoir.
Cet étage est mis en valeur par le maréchal Davout. Il dispose une antichambre, un
salon et une salle à manger. Et au même niveau il organise son appartement avec
un salon, une bibliothèque, une chambre à coucher avec salle de bains 22.
Dans les combles il existe un dernier appartement et des chambres pour les
domestiques.
Décors[modifier | modifier le code]

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Occupants[modifier | modifier le code]


Article détaillé : Habitants de l'hôtel de Monaco.
Le premier hôtel est occupé par des personnages qui appartiennent à l’histoire de
la Révolution et de l’Empire.
Marie-Catherine Brignole, baptisée en 173923 appartient à la famille Brignole membre
de la très haute aristocratie de la République de Gênes. Son enfance se déroule
dans le Palazzo RossoN 4 au milieu d’œuvres d’art. Alors qu’elle fréquente les salons
parisiens elle est remarquée pour sa culture et sa beauté. Le prince Honoré III de
Monaco en l’épousant24 lui donne le titre de princesse de Monaco. Mais il s’avère
volage et brutal. La Princesse obtient une séparation de corps avec restitution de sa
dot25 qui est considérable. Avec une partie de celle-ci elle commande l’hôtel de
Monaco. La Révolution l’incite à fuir avec son amant le prince de Condé26.
En 1790 l’ambassadeur du Royaume de Grande-Bretagne, Lord George Leveson-
Gower, lui loue l’hôtel27. La journée du 10 août 1792 et ses conséquences amènent le
roi George III a rappeler son ambassadeur28.
Réquisitionné le lieu est attribué pendant quatre ans et demi à la Commission des
secours publics29.
Puis le Directoire en 1797, le met à disposition de l’ambassadeur de la Sublime Porte
ottomane, Moralı Seyyid Ali Efendi, envoyé de Sélim III. Reçu avec faste la résidence
parait idyllique. Cependant le 8 novembre 1798, en raison de la campagne
d'Égypte dont la Sublime Porte Ottomane est suzeraine, la guerre est déclarée et le
lieu retient l’ambassadeur. Puis la paix est signée le 25 juin 1802. Muhib Efendi est
confirmé dans ses fonctions par le nouveau sultan Moustapha IV30 et déménage en
180831.
À la suite du coup d'État du 18 Brumaire il devient la propriété du consul Sieyès au
titre de récompense nationale. Celui-ci le revend en février-mars 1805 au ministère
des Affaires étrangères sans l’avoir occupé.
Le maréchal Davout l’achète sur ordre de Napoléon32 le 12 janvier 180833 et l’occupe
neuf ans. Son passage est marqué par une restauration des lieux et des décors à la
hauteur de sa charge comme l’exige l’Empereur.
À partir de 1817, des locataires prestigieux occupent les lieux. Que ce soit le
prince Paul de Wurtemberg, en 1819 le marquis de Marialva, ambassadeur du
Portugal, puis le comte de Wicklow, le duc de Hamilton et en novembre 1824 Lord
Granville Leveson-Gower, ambassadeur du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et
d’Irlande34. En 182635, le comte Antoine Apponyi, ambassadeur de l'empire d'Autriche,
y donne pendant douze ans des fêtes grandioses qui veulent signifier toute
l’importance de l’Empire.
Puis cet hôtel est vendu pour réaliser un héritage.

Nouvel hôtel[modifier | modifier le code]


Architectes[modifier | modifier le code]
Achille-Jacques Fédel[modifier | modifier le code]

Achille-Jacques Fédel36.

Achille-Jacques Fédel, né le 30 avril 1795, est un élève de d’Alexandre-Théodore


Brongniart, qui a bâti le premier hôtel, puis de François Debret37,38,N 5,N 6.
Aucun de ses contemporains ne semble transcrire que William Williams-Hope lui
confie en 1838 le chantier. Par ailleurs les permis de construire, assortis des plans
de l’architecte, ont brulé dans l’incendie de l’hôtel de Ville de Paris. Enfin, en ce qui
concerne le dossier de construction, l’inventaire après décès du commanditaire est
très succinct.
Deux éléments cependant rattachent de façon certaine l’hôtel de Monaco et
Fédel. « Un album factice, conservé au musée des beaux-arts de Rennes, contient
un projet de pendule et deux projets de lustres portant l’annotation : « composé par
Fédel architecte, exécuté pour M. Hope par Delafontaine », datés de 1835 et 1836 »I
7
. Les dates sont antérieures à l'acquisition de l'hôtel mais il s'avère aussi
que Philippe Comairas, pressenti par Fédel, intente un procès à M. Williams-Hope
pour être réglé des peintures de décoration intérieure de l'hôtel rue Saint-
Dominique39.
Très peu de choses sont connues à propos de cet ami d'Eugène Delacroix40. Admis à
l'École des beaux-arts en 1811, il obtient le second prix de Rome en 1813. Il est
considéré « plus décorateur qu'architecte41 ». Son décès intervient en 184938,42.
Édouard Crepel et Stéphane Dessauer[modifier | modifier le code]

Ces deux architectes redonnent à galerie d'art sa fonction de résidence alors


destinée à l'ambassadeur de Pologne du fait de l'exposition universelle de 193743.
Édouard-André-Joseph Crépel, né en 1880, admis en 1899 à l'École des beaux-arts,
est architecte de la Ville de Paris44.
Stéphane Dessauer (1887-1938), gendre du peintre et décorateur Albert Besnard,
est l'architecte du gouvernement polonais45,46.
Décorateurs[modifier | modifier le code]
Philippe Comairas[modifier | modifier le code]

Philippe Comairas dormant d'après Théodore


Chassériau (1834-1835).

Philippe Comairas, né le 27 octobre 1803 et décédé le 14 décembre 1875, est un


peintre47.
Élève de Guérin, il fréquente à trente-neuf ans l’atelier d’Ingres et en 1833 remporte
le second grand prix de Rome puis il expose aux salons de peinture et de sculpture.
Ce peintre qui appartient au mouvement romantique est décrit comme « un dilettante
en fait d’art plutôt qu'un producteur48 ».
Le procès qui l’oppose à M. Williams-Hope reste fameux parmi les artistes de son
époque. Pressenti par Fédel, il est retenu pour exécuter, « sans doute, les peintures
qui ornent le plafond39 » de l’hôtel de M. Williams-Hope. Toutefois une fois l’œuvre
accomplie il doit en décider le prix qui n’a pas été convenu d’avance. Il prend pour
base les peintures décoratives de l’hôtel de Ville de Paris dont le montant est
considéré comme modique. Appliquant à la surface peinte une règle de trois il
demande des honoraires de quarante-quatre-mille-quatre-cent-quarante-
quatre francs. Le prix parait excessif au commanditaire et un intermédiaire tente de
le ramener à vingt-cinq-mille francs en pièces d’or disposées sur une table. Plutôt
que d’accepter Camairas lance : « nous plaiderons ». Les arbitrages
de MM. Ingres, Blondel ou Abel de Pujol sont repoussés. Alors, sans revoir à la
baisse ses prétentions d’un centime malgré les conseils de son avocat, ce qui
devient une affaire est jugée et Comairas gagne49.
Pierre-Maximilien Delafontaine[modifier | modifier le code]

Pierre-Maximilien Delafontaine, né en 1774 et décédé le 1er décembre 1860 est


un bronzier50.
Tout d’abord peintre et élève de Jacques-Louis David il reprend l’affaire de son père,
dont il adopte la profession, en 1802. Il est alors un des principaux collaborateurs de
l’ébéniste Jacob-Desmalter. Il obtient une médaille d’argent à l’exposition de 1834.
Il rassemble dans un album des dessins. Certains sont achetés au sculpteur et
peintre Augustin Félix FortinN 7. Parmi ceux-ci se trouvent les projets de certaines de
ses réalisations tels qu’une pendule ornée de putti, de deux cygnes, de feuilles, de
guirlandes, et de fruits avec deux candélabres assortis, exécutés en 1835
– « l’ensemble était posé sur la cheminée du salon particulier du banquier51 ». Dans
cet album se trouve aussi un lustre orné de deux femmes ailées, de feuilles, de deux
cygnes ainsi que celui d‘un autre lustre réalisés en 1836I 7. Sans date, on y retrouve
le dessin du projet de cheminée – figurée en moitié – avec sa pendule et un
candélabre à deux branchesI 8.
La cheminée se trouve toujours au premier étage dans le salon qui mène à la salle
de bal. Le linteau et les montants en marbre sont habillés par une
grande guirlande de feuilles et de glands de chêne. « Le masque central n’est pas
sans rappeler la cheminée du salon d’Hercule » à Versailles. Aux angles de la
large console se trouvent des palmes. Toute cette décoration est en bronze doré51,52.
La pendule reprend les motifs des guirlandes, de la console et du masque de la
cheminée.
Le boitier en bronze doré est richement décoré. L'avant et l'arrière concaves sont
identiques et comportent des motifs droits et gauches symétriques.
En bas un masque central permet à deux putti ailés demi-allongés de s’accouder.
Nus, ils ont simplement ceint chacun un tissu. De leur autre main ils tiennent un long
parchemin qui décrit des courbes. De chaque côté du cadran se trouve une femme
debout vêtue à l’antique et coiffée d’une couronne de fleurs. De son épaule
extérieure fait issu le drapé de la robe qui constitue le bord extérieur de la pendule.
Sa main à l'extrémité d'un bras gracile soutient une palme. De l’autre côté son épaule
porte une guirlande qui entoure le cadran et se joint à l’autre vers le ciel au centre.
Chaque main tendue désigne en haut un masque central identique à celui du bas. Le
quadran est habité de six putti.
Les aiguilles désignent des chiffres romains gravés jusqu’à XII sur des plaques
émailléesI 9.

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