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Georges Lahy

VIE MYSTIQUE
ET KABBALE PRATIQUE
Angéologie et pratique théurgico-magiques
dans le Shiour Qomah, la Merkavah
et la Kabbalah Maâssith

Éditions Lahy
© 2006-2019, Éditions Lahy
www.lahy.fr
Tous droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays.
ISBN 978-2-917729-26-7
Introduction
Le corps localise l’être dans l’espace et le rite le situe dans le temps, l’un ne peut donc aller
sans l’autre. Dans la mystique, la notion de corps dépasse de beaucoup la simple idée d’enveloppe
charnelle, elle englobe aussi les corps subtils et les véhicules de l’âme. Lorsque la Bible enseigne
que l’homme est à l’image de Dieu[1], ce n’est pas de sa simple forme corporelle dont il est question,
mais de son être tout entier. C’est par la prise de conscience de cette image et de cette ressemblance,
que le mystique peut parvenir à “être” pleinement. Mais cet état de plénitude ne pourra s’atteindre
qu’à travers une acquisition progressive, apportée par le rite. Dans la Kabbale, comme dans les
anciennes mystiques de la Merkavah[2], le prototype idéal de l’Être parfait, c’est Dieu lui-même,
voilà pourquoi ses deux noms les plus importants sont des formes du verbe être hébreu : Yhwh (le
Tétragramme) et Éhyéh (de Éhyéh asher Éhyéh)[3]. La plénitude mystique s’obtient par
l’identification avec l’Être Suprême, à travers un processus d’images et de ressemblances, ainsi que
d’amour et d’unité. Le mystique, en unifiant chacun de ses membres avec ceux de la divinité, connaît
une élévation lui révélant qui il “est” véritablement. Les anciens inspirés ont élaboré, pour cette
identification, une sorte de topographie très précise du corps divin. Cette configuration spirituelle
porte le nom de Shiour Qomah [‫]ִשׁעוּר ֹקּוָמה‬, “la Mesure de la Stature”, dont les principaux textes se
trouvent traduits dans cet ouvrage.
Le Shiour Qomah, comme la Merkavah ou la Kabbale, est une doctrine panthéiste[4] : Dieu et sa
création y sont totalement identifiés, ce que Spinoza expliquait en disant que : “tout ce qui est, est
Dieu”. Il ressort principalement de la doctrine du Shiour Qomah un anthropomorphisme très souvent
controversé. Mais en considérant cette doctrine dans son contexte pratique, on découvre que sous cet
excès d’anthropomorphisme, se cache en vérité un énantiomorphisme ; c’est-à-dire que la créature et
sa création sont identiques mais non superposables, l’une est à l’image et à la ressemblance de
l’autre, comme dans un miroir. Chaque pour exister, puissance crée son image opposée, ceci lui
confirme qu’elle existe, c’est pourquoi il est écrit : “Je forme la lumière, et je crée les ténèbres, Je
donne le bien-être, et je crée l’adversité, Moi, Yhwh, je fais toutes ces choses” (Isaïe 45:7). Le mot
énantiomorphe est constitué de deux termes grecs : enantios, “opposé” et morphe, “forme”, on en
retrouve la trace dans le verset d’Isaïe avec les mots “forme” et “adversité”. S’il y a lumière, il doit
nécessairement y avoir ténèbres et s’il y a être, il doit y avoir non-être. Les pythagoriciens[5]
appelaient “énantiose” (enantiôsis : oppositions), chacune des dix oppositions primordiales, comme
le bien et le mal, l’unique et le multiple, etc.
Dans la Kabbale, les dix énantioses pythagoriciennes sont devenues les dix sefiroth, qui sont
des oppositions émanant du plus subtil vers le plus grossier : du Créateur vers sa création[6], et
permettant la remontée de la création vers le Créateur. Le Livre de la Genèse décrit cette création en
sept jours, durant lesquels Dieu parla dix fois. Ces dix paroles sont les oppositions fondamentales et
les miroirs des images et des ressemblances. Pour réaliser l’Unité Suprême, le mystique doit
traverser ces miroirs d’oppositions, qui sont ses propres antagonismes, en faisant ressembler son être
à l’Être Suprême. En vérité la création est l’opposition même du Créateur et l’Union Suprême ne peut
alors se produire que si la création se met à ressembler (en s’identifiant) à l’image du Créateur. Ce
n’est qu’à cette condition que l’on peut vraiment dire qu’il y a Amour et Unité. Mais avant de réaliser
l’Union Suprême[7], l’adepte doit vaincre une infinité d’oppositions, car s’il n’y en a que dix
fondamentales, ces dernières se démultiplient dans tous les mondes visibles ou invisibles, dans le
macrocosme et dans le microcosme. Toute chose créée étant énantiomorphe, les molécules et les
atomes le sont aussi, ainsi que notre univers et ses galaxies.
Dans son ascension le mystique rencontre les miroirs des oppositions que certains appellent
“gardiens du seuil”[8]. Pour traverser ces “portails-miroirs”, il devra se transformer intérieurement
pour ressembler à l’image qu’il reçoit[9]. Les gardiens du seuil sont généralement représentés avec un
aspect effrayant, ceci ne veut pas dire qu’ils sont laids et méchants, mais plutôt qu’ils sont nos
oppositions directes. Un gardien du seuil étant notre antithèse nous demandant de nous transformer, la
première réaction qu’il motive en nous est une aversion, qui dure tant que l’on n’a pas pris le temps
de le connaître et de s’habituer à sa présence ; on le considère comme un être hostile et répugnant,
sans réaliser que l’on est en train de se contempler soi-même.
On sait par tradition que, pour passer un gardien du seuil, il faut utiliser un mot de passe, une
sorte de “Sésame ouvre-toi !”. En vérité, le mot de passe est une formule mystique que l’adepte
travaille avant de se présenter devant le miroir psychique. Il doit faire épanouir en lui la puissance de
ce mot ésotérique, afin d’en rayonner toute la qualité. Ceci aura pour effet de le faire ressembler à
l’image du “gardien-miroir” et de lui permettre de l’intégrer. Le “gardien-miroir” émane une qualité
de l’âme dont nous détenons l’opposition directe. La répétition quotidienne du “mot de passe”, un
certain nombre de fois, aura pour conséquence de métamorphoser une des brisures de l’âme (un
défaut), en une lumière ascensionnelle (une qualité). Les textes de la Maâssé Merkavah, et
particulièrement ceux du Shiour Qomah, révèlent ces “mots de passe” en relation avec chacun des
organes du corps. Ainsi, réussir à identifier la plante de son pied droit avec celle du Créateur
permettra de traverser un miroir, grâce à ce jeu de ressemblance. En réalité nous connaîtrons un
changement d’état de conscience, nous aurons posé une plante de pied dans le monde divin. Mais
pour réussir à faire ressembler notre plante de pied et celle du créateur, il faudra acquérir la qualité
que la plante du pied divin irradie. La répétition du nom, que le Shiour Qomah indique pour cela,
transmutera progressivement l’opposition que l’on détient, en la qualité sacrée que l’on espère.
Le futur spirituel auquel on aspire est en fait un retour apparent dans le passé, car c’est un renvoi
à l’état de perfection primordiale, où il n’y a justement ni passé ni présent ni futur. Le rite sert à se
situer dans cet espace-temps, il garde intact le souvenir de l’état originel et, tout en se développant
dans le futur, il s’efforce de rattacher l’âme à sa source initiale. Un rite évoque généralement un
moment rare de révélation rattaché à l’histoire d’une croyance. Par la réitération solennelle et le
souvenir de cette circonstance exceptionnelle, les adeptes cherchent à se mettre en phase avec le flux
extraordinaire de l’instant passé. Le rite comporte alors des mots, des textes, des symboles et des
mythes, essayant de faire ressembler les adeptes au reflet de ce flux, afin de les aider à s’élever et
changer d’état de conscience. Le rite du Shiour Qomah ne se réfère pas à un événement historique,
mais à la divinité hors du temps elle-même.
La pratique du Shiour Qomah favorise la réintégration divine, et le retour à l’état adamique
premier. Cette expérimentation passe par la sacralisation de chaque organe de son corps, qui devient
alors un véritable temple pour l’âme. L’adepte doit reconstruire son propre temple, qui lui permettra
de retrouver sa demeure initiale et de sortir de l’exil dans lequel la chute du monde l’a plongé. Ce
temple individuel offre une demeure sainte à l’âme et à la Sheķinah[10] (Présence divine), qui peut
ainsi, à son tour, sortir de son exil.
La pratique rituelle et invocatoire du Shiour Qomah s’est rapidement rattachée à l’invocation
angélique, dans laquelle il n’est plus question “d’aller vers”, mais d’attirer vers soi, de sceller et
graver dans la matière des puissances que l’on pourra utiliser pour modifier la destinée. En appelant
une force vers soi, on lui demande de s’identifier à nos oppositions, c’est le chemin inverse de
l’expérience précédente. C’est pourquoi les pratiques magiques sont généralement déconseillées,
voire totalement proscrites, car pour pratiquer une véritable magie blanche, fondée sur les qualités
des miroirs, il est indispensable d’être passé soi-même de l’autre côté du miroir. Si le mage n’a pas
ce niveau de réalisation spirituelle, il ne pourra jamais être sûr de ne pas pratiquer de la magie noire.
Pour les kabbalistes, la pratique de ce mage ne s’adresse qu’aux forces du monde d’Assiah (le plus
bas des mondes). Le Rav Yaakov Hillel écrit à ce sujet : “Si quelqu’un fait usage de la Kabbalah
pratique, dont le champ d’action est dans Assiah, le mal intimement lié au bien s’attache à lui. Son
âme qu’il espérait purifier, sera alors souillée d’impureté et tout ce que son esprit percevra des
réalités supérieures verra le vrai se mêler inextricablement au faux. Ainsi, au lieu d’atteindre les
degrés les plus élevés de la sagesse et de la sainteté, il ne connaîtra que l’impureté et la confusion
de l’esprit et des sens” (in La foi, la Kabbale et la folie).
Ce livre n’a pas la vocation d’être un traité de magie, il tend à montrer les sources authentiques
et mystiques de la Kabbale pratique. Toutefois, dans sa troisième partie, je développe largement
quelques principes magiques, talismaniques et angéliques, à partir des enseignements du Séfer
Raziel. Il m’a paru nécessaire de montrer quelques fondements kabbalistiques traditionnels, car
depuis de nombreuses années je vois circuler des pentacles, des talismans ou des invocations truffés
d’erreurs. Il est regrettable de constater que les auteurs se recopient les uns les autres, sans prendre
la peine de vérifier la valeur de leurs sources. Il est bon de savoir que 90% des talismans hébreux
vendus dans le commerce, sont faux et remplis d’aberrations. Les Clavicules de Salomon sont très
répandues, et pourtant je n’en ai jamais vu une seule juste dans les livres ou sur les médailles et
parchemins vendus. Bien que la correction des psaumes hébreux qu’elles contiennent soit
relativement simple, rares sont les auteurs qui ont pris la peine de la faire. Mais le drame, c’est que
ces inconscients font porter des talismans pervertis à des personnes crédules. J’en ai corrigé et
reproduit quelques exemplaires dans ce livre, beaucoup d’autres sont à rectifier, mais pour cela il
faudrait faire un traité complet de talismanie. Les erreurs dans les compositions magiques, ne font que
croître, mais ce phénomène a toujours existé. Déjà Isaac Louria (xvie siècle) mettait en garde contre
cela :
“Le Arizal (Isaac Louria) a interdit toutes les amulettes, même écrites par un expert,
contenant des Noms divins ou des noms d’anges, car il les tenait pour truffées d’erreurs. Les
noms ne sont en effet plus connus de façon exacte et il y a le plus grand danger à invoquer
des noms de façon incorrecte” (Shaar Rouaħ Ha-Qodésh 13b).
Les principaux textes du Shiour Qomah, souvent cités par les spécialistes, n’avaient pas de
traductions françaises. Quatre petits textes essentiels sont traduits dans ce livre, auxquels j’ai rajouté
la section du Séfer Raziel concernant le Shiour Qomah. D’autres passages de ce même Séfer Raziel
sont aussi largement utilisés, dans la troisième partie du livre. La quatrième partie décrit la pratique
théurgico-magique, à travers la traduction complète du Séfer ha-Razim. Cette traduction est réalisée à
partir de fragments de textes, c’est la raison pour laquelle elle est un peu différente de la
reconstitution (en hébreu) faite en 1963 par Mordéħaï Margalioth. L’idée première était de placer la
traduction complète du Séfer Raziel, mais ce dernier est beaucoup plus gros et mérite une édition
particulière.
Première partie

Shiour Qomah
et Maâssé Merkavah
Shiour Qomah
La doctrine anthropomorphique des Dimensions du
Corps divin

Le Shiour Qomah est l’un des écrits anonymes les plus importants de la mystique juive pré-
kabbalistique. Ce texte, dans son premier développement, donne une description théurgico-liturgique
des différents cieux, des membres de l’image anthropomorphique de la divinité, leurs noms,
longueurs et parfois largeurs. La récitation journalière du texte est une sorte de méditation mystique
qui, par la mystérieuse et sainte vertu de ses détails, permet au mystique de s’élever, tout au moins
psychiquement, à travers les cieux et de contempler la divinité siégeant sur son Trône de Gloire.
L’étude du livre[11] à travers ses principaux textes, est une clé indispensable pour l’approche de la
mystique juive pré-kabbalistique, et spécialement pour celle de l’ancienne mystique rabbinique de la
Merkavah.
Shiour Qomah [‫]ִשׁעוּר קוָֹמה‬, signifie “Dimension de la Stature”, ou simplement « stature ». À
travers une conception anthropomorphique, très souvent critiquée, le mystique cherche à découvrir
les proportions qui structurent l’univers, en identifiant chacun de ses membres et de ses organes avec
ceux de la divinité, afin de provoquer une union entre le Créateur et sa créature. Dans le Shiour
Qomah, les membres de Dieu, ou plutôt les parties de son aspect extérieur, sa Sheķinah, sont
représentés avec des dimensions colossales, au travers d’un symbolisme du nombre qui ne nous est
plus complètement compréhensible. D’après A. Jellinek, dans son Beith ha-Midrash, les écoles du
neuvième et dixième siècles voyaient dans le Shiour Qomah un midrash mystique, construit sur le
Cantique des cantiques. La fameuse description du bien-aimé, dans le cinquième chapitre du
Cantique des cantiques, sert de base aux images du Shiour Qomah. En voici le texte :
10 - Mon bien-aimé est blanc et rouge ; il se distingue entre dix mille.
11 - Sa tête est de l’or pur ; ses boucles sont flottantes, noires comme le corbeau.
12 - Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, se baignant dans le lait,
reposant au sein de l’abondance.
13 - Ses joues sont comme un parterre d’aromates, Une couche de plantes odorantes ; ses
lèvres sont des lis, d’où découle la myrrhe.
14 - Ses mains sont des anneaux d’or, garnis de chrysolites ; son corps est de l’ivoire poli,
couvert de saphirs.
15 - Ses jambes sont des colonnes de marbre blanc, posées sur des bases d’or pur. Son
aspect est comme le Liban, distingué comme les cèdres.
16 - Son palais n’est que douceur, et toute sa personne est pleine de charme. Tel est mon
bien-aimé, tel est mon ami, filles de Jérusalem !
À partir d’une analogie entre le bien-aimé et le Créateur, le Shiour Qomah indique des mesures
ahurissantes concernant la dimension de chaque membre ou organe, ainsi que d’étranges noms sans
significations apparentes, pour ces parties du corps. Toutefois, le Shiour Qomah promet sa place
dans le “Monde à Venir” à celui qui répétera cette Mishnah tous les jours.
Une grande polémique autour de l’anthropomorphisme du Shiour Qomah, a séparé les mystiques
juifs. Gershom Scholem écrit ceci :
“Depuis les origines, l’anthropomorphisme précis et presque provocant du Shiour Qomah
a soulevé un antagonisme très prononcé dans tous les cercles juifs qui se tenaient à distance
de la mystique. Réciproquement, tous les derniers mystiques et les kabbalistes considèrent
son langage obscur et sombre comme symbole d’une vision spirituelle profonde et pénétrante.
L’antagonisme était réciproque, car c’est à propos de cette attitude envers
l’anthropomorphisme que la théologie rationnelle et la mystique juive se sont séparées.” (cf.
Les grands courants de la mystique juive).
Georges Vajda va aussi dans ce sens :
“Le judaïsme rabbinique s’est souvent entendu reprocher par ses adversaires, Caraïtes,
Musulmans et Chrétiens, l’anthropomorphisme de sa représentation de Dieu, plus
particulièrement les descriptions qui s’étalent dans le Shiour Qomah, ce texte post
talmudique qui prétend donner les dimensions, d’ailleurs incommensurables, des membres du
corps divin.” (cf. L’Amour de Dieu dans la théologie juive).
Dans le Séfer ha-Kouzari de Judah Hallévi, l’anthropomorphisme est décrit comme référence
pour saisir les sensations de l’âme humaine, qu’elle ignore si elle n’a pas de support concret. C’est
pourquoi le Rabbin du Séfer dit :
“Voilà pourquoi il ne faut pas rejeter les propos concernant les versets suivants : Il voit
une représentation de Yhwh (Nom. 8:12), Ils virent le Dieu d’Israël (Ex. 24:10), ni la Maasséh
Merkavah et le Shiour Qomah, car d’après l’opinion de commentateurs, la vénération de
Dieu est implantée dans l’esprit humain, comme il est écrit : Que Sa crainte soit sur vos
faces” (cf. Kouzari 4:3).
Mais, à ces propos, le roi Khazar rétorque :
“Une fois que se trouvent établies dans la raison les notions de souveraineté, de l’unicité,
de la toute-puissance et de l’omniscience de Dieu, une fois que l’on sait que tout émane de
lui, que tout a besoin de lui, alors qu’il est indépendant de tout, la crainte et l’amour à son
égard ne s’y établissent-ils pas du même coup ? Quel besoin alors de cet anthropomorphisme
?”. Ce à quoi le Rabbin répond : “Ceci est la doctrine des philosophes. Nous savons que
l’âme humaine est saisie de crainte lorsqu’elle est mise en présence de choses effrayantes qui
lui sont tangibles, mais ne les estime pas lorsqu’elles lui sont suggérées. Elle est attirée par
une belle forme qui paraît à ses yeux, alors qu’elle n’a aucun désir si on lui en parle” (cf.
Kouzari 4:4-5).

La source babylonienne
Comme beaucoup d’autres éléments de la mystique juive, le Shiour Qomah est originaire de
Babylone. Nombre de cercles initiatiques occidentaux cherchent à placer en Égypte les origines des
mystiques ésotériques, comme la Kabbale ou la Merkavah ; ceci parce que Moïse fut un prince
égyptien. Mais l’étude des mystiques ésotériques nous ramène beaucoup plus souvent à Babylone
qu’en Égypte. En effet, Kabbale et Talmud ont beaucoup de racines résultant de l’exil babylonien,
particulièrement leur angéologie ou description du rôle des anges et des autres légions célestes dans
la création et dans la vie des hommes. Daniel, chef des mages de Babylone, aussi bien que prophète
en Israël, fut le représentant éminent de cette rencontre, laquelle fournit la source principale de la
Gnose et de l’ésotérisme talmudique, qui plus tard deviendra la Kabbale. Les noms des mois hébreux
ont été ramenés de Babylone, on les retrouve dans les almanachs magiques et angéliques babyloniens
et Suméro-Akkadiens[12]. Il est légitime de penser que les codes numériques hébreux ont aussi, en
partie, cette origine.

Dans le Shiour Qomah, le pouvoir des noms, des organes divins, est rattaché aux nombres, à
travers les dimensions exposées dans le texte. La doctrine des nombres a été en faveur auprès de
toutes les civilisations anciennes ; nous en avons des exemples certains chez les Assyriens, mais
l’épanouissement du système est mieux documenté chez les Grecs et les Romains d’une part et dans la
littérature rabbinique et la Kabbale de l’autre. Les subtilités de la numérologie ont leur source en
Mésopotamie où, de tout temps, la déesse Nisaba présidait à la science des nombres. On peut y
trouver une relation entre le nom et la dimension, comme dans le Shiour Qomah, avec le Roi Sargon
II d’Assyrie (viiie siècle avant J-C). À propos de la description de sa ville et de son palais de Khorsabad,
il mentionne : “De 16 283 grandes coudées, le nombre de mon nom, je fis le circuit de sa muraille”.
Comme chez les Hébreux, où le nom est ineffable, chez les Babyloniens le nom des dieux est caché,
on les désigne par des périphrases : “En-lil” (le seigneur du Lil), “En-zou” (le seigneur du zou, le
savoir), “Bêl” (le maître).

L’état d’esprit du Shiour Qomah est la continuité de celui de la mystique de la Merkavah, dans
laquelle le prophète Ézéchiel voit sur le Trône de Gloire “une figure semblable à celle d’un homme”
(Ez. 1:26). Mais Gershom Scholem va chercher l’origine encore plus loin :
“Ne semble-t-il pas possible que, parmi les mystiques qui ont écrit le Shiour Qomah, cette
figure ait été identifiée avec l’homme primitif de la spéculation iranienne contemporaine, qui
a fait ainsi son entrée dans le monde de la mystique juive ? En faisant un pas de plus, nous
pouvons demander s’il n’a pas existé, du moins parmi les mystiques de la Merkavah à qui
nous devons la conservation de la Shiour Qomah, une croyance à une distinction
fondamentale entre l’aspect de Dieu Créateur, le Démiurge, c’est-à-dire l’un de ses aspects,
et son essence indéfinissable ? Il n’y a personne pour nier que c’est précisément l’homme
primitif sur le trône de la Merkavah que le Shiour Qomah appelle Yotsér Beréshith, c’est-à-
dire Créateur du monde” (Les Grands courants de la mystique juive).

Les dimensions et les noms


Le Roi Saint, Dieu des mystiques de la Merkavah qui jaillit des mondes occultes sur son Trône
de Gloire, n’est pas, dans le Shiour Qomah, Dieu dans ou sur l’univers, mais l’univers lui-même.
Tous ses organes sont des univers assemblés formant Son corps de Gloire. Notre univers est le “ciel”
biblique et correspond à l’empan divin :
“Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, pris les dimensions du ciel avec
l’empan” (Isa. 40:12).

Cette dimension était celle du pectoral du Cohen Gadol, qui symbolisait notre ciel et ses douze
signes du zodiaque représentés par les douze pierres :
“Il était carré ; on fit le pectoral double : sa longueur était d’un empan, et sa largeur
d’un empan ; il était double” (Ex. 39:9).
Les descriptions des dimensions du corps de la Sheķinah ne sont pas appréhendables, elles se
comptent en “parssoth”, terme souvent rendu par “parasanges”. Parssoth est le pluriel de “parssah”
(‫)ַפּ ְרָסה‬, qui est une mesure de longueur. Ce mot peut aussi avoir le sens de “sabot” et parfois de
“plante du pied”. Sa racine ‫ָפַּרס‬, montre plusieurs directions, comme le fait de briser ou de diviser.
Cette capacité à séparer ou partager, amène le mot “parass” (‫)ָפַּרס‬, qui veut dire “rideau”, un
synonyme de “vilon”, le “voile”, premier des firmaments du Livre d’Hénoch. Le Shiour Qomah nous
apprend qu’une parssah de Dieu est égale à trois miles, un mile à dix coudées et une coudée à trois
empans. Sachant qu’un empan de Dieu correspond à notre univers, une parssah correspond donc à
quatre vingt-dix fois notre univers. Dans un des textes du Shiour Qomah, le Séfer ha-Shiour, la
hauteur du Créateur est égale à 2367 parssoth, c’est-à-dire à 21248 fois notre univers.

À travers la loi du nombre, le Créateur remplit l’espace avec des dimensions


incommensurables. C’est une façon de dire que Dieu existe, mais qu’il ne peut être appréhendé par
l’esprit humain. Tout cela a une raison numérique précise, de cette hauteur de 2 360 000 000
parssoth, il ressort le nombre 236. Le Séfer ha-Shiour commence ainsi :
“Ceci est la Mesure de la Stature divin, telle que le livre de la dimension l’énonce “est
grand de puissance”, 2 360 000 000 de parssoth, ceci est la hauteur du Créateur.”

L’expression “est grand de puissance”, ve-Rav Koaħ [‫ ] ְוַרב־ֹכַּח‬en hébreu, est extraite du Psaume
147:5 : “Notre Seigneur est grand de puissance par sa force, Son intelligence n’a pas de limite.”
La valeur numérique de “ve-Rav Koaħ” est égale à 236 (6+200+2+20+8), les sept zéros qui suivent
signalent “Son intelligence n’a pas de limite” ; c’est-à-dire que la dimension est inintelligible. La
théologie du Shiour Qomah est fondée sur la description de Dieu “grand” – gadol [‫ ]ָגֹּדול‬- qui est un
signe de “puissance”, en hébreu “guibbor” [‫ ]ִגּבּוֹר‬ou “Rav Koaħ”.

Aussi étranges que les dimensions, les noms mystiques des organes du corps divin sont une
particularité du Shiour Qomah. Certains proviennent de la mystique de la Merkavah, ou se retrouvent
dans l’angéologie traditionnelle, d’autres sont des noms divins courants ou particuliers. En revanche
le Shiour Qomah attribue bien souvent des noms incompréhensibles. Mais là aussi, on peut penser à
une influence ésotérique Babylonienne ; par exemple, le Séfer ha-Shiour écrit : “Le nom de la
couronne de sa tête est Shara [‫”]ָשָׂרה‬. Ce mot n’existe pas en hébreu, cependant, en araméen, il
correspond au verbe “demeurer” (les noms des mois hébreux ramenés de Babylone sont en araméen).
On ne trouve qu’une seule fois ce mot dans la Bible, avec une expression araméenne issue justement
du Livre de Daniel (2:22) :
“Il révèle ce qui est profond et caché, il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière
demeure (Shara - ‫ )ָשָׂרה‬avec lui.”

Il se trouve que dans la tradition babylonienne, une graphie écrite par un chiffre (3600)
correspond à cette mesure dite le “Shara” ; or précisément, le roi (qui porte la couronne), se dit
Sharrou (à l’état construit Shara), en Assyrien.

La Maâssé Merkavah
La mystique du Shiour Qomah est directement rattachée à la doctrine de la Merkavah. Le mot
Merkavah [‫ ]ֶמ ְרָכָּבה‬vient de la racine “raķav” [‫]ָרַכב‬, dont le sens est “chevaucher” et implique un
chariot tiré par un attelage ; cette racine a aussi le sens de “composer”, “arranger”, rassembler” et
par extension “assembleur de nuages”. Lorsque la Bible dit que Dieu “chevauche”, elle veut dire
qu’Il quitte son état naturel inconnaissable et inconcevable, afin de se laisser lui-même contempler
par les prophètes. Un mystique qui “voit” Dieu de cette manière, a une vision de la Merkavah. Le
terme “Maâssé Merkavah” (Œuvre du Char) est utilisé par le Talmud pour se référer au mystère de
la vision d’Ézéchiel. L’expression ne se trouve pas dans la vision elle-même, la Bible utilise le mot
Merkavah pour décrire les Kerouvim [‫( ]ְכרוִּבים‬Chérubins) sur l’Arche d’Alliance, mais Ézéchiel
identifie les Kerouvim aux anges qu’il contemple dans sa vision : “Il lui donna encore le modèle de
la Merkavah, des Kerouvim d’or qui étendent leurs ailes et couvrent l’arche de l’alliance de
Yhwh” (1Ch. 28:18).
Cette mystique pré-kabbalistique s’étendit du premier siècle avant J.C. jusqu’au dixième siècle
de l’ère chrétienne, son centre principal fut la Palestine. Les initiés de cette pratique visionnaire
portent le nom de “Yordéi Merkavah” ([‫ ] ֹיו ְרֵדי ֶמ ְרָכָּבה‬- ceux qui descendent dans le char), ceci parce
qu’ils descendent dans les plus intimes replis de leur esprit. Cette pénétration interne révèle une
Merkavah (un char), prête à emporter le mystique dans une fantastique ascension des Héķaloth
(Palais, terme désignant les sept cieux séparés), dont une description parfaite est donnée dans une
importante littérature. Le mystique contemple les firmaments et les forces angéliques qui s’y trouvent,
il intègre l’énergie spirituelle dans laquelle il baigne, à travers des symboles naturels (feu, eau, grêle,
neige, etc.), angéliques ou anthropomorphiques, sonores ou colorés (et parfois tout cela à la fois). La
tradition de la Merkavah affirme qu’en temps humain, il faut cinq cents ans pour parvenir au septième
firmament, mais plus le mystique s’élève et moins l’espace et le temps ont d’effets sur lui. Ce type
d’expérience est universel, on ne peut s’empêcher de songer au chaman “chevauchant” son animal
totem pour pénétrer les mondes occultes ou au lama tibétain dans son Bardo-Tödol.
Avant de pénétrer dans la Merkavah, le disciple doit mémoriser une grande quantité de prières
répétitives et de noms de puissances. Les Yordéi Merkavah enseignent que chaque son produit un
effet particulier sur le corps (ceci est très important pour comprendre le rôle du Shiour Qomah), ces
sonorités se trouvent mises en valeur dans des prières typiques de la Maâssé Merkavah, qui sont très
répétitives afin de neutraliser les pensées et les sentiments superficiels. Pour exemple, on peut citer
cet hymne répétitif (parmi des centaines), qui est une description rythmique de la face de Dieu :
Panim nayim, panim hadourim
Panim shél yofi, panim shel lehava,
Penéï Yhwh Elohi Israël
Keshé-hou yoshév âl kissé kévodo
Ve-silsoulo métouqan be-moshav hadaro.
Afin d’améliorer la concentration, les Yordéi Merkavah adoptent des postures, par exemple la
tête courbée et posée entre les genoux, posture dite “d’Élie sur le mont Carmel” :
“Mais Élie monta au sommet du Carmel ; et, se penchant contre terre, il mit son visage
entre ses genoux” (1Rois 18:42). “Cette ascension mystique est toujours précédée de pratiques
ascétiques dont la durée dans certains cas est de douze jours, dans d’autres de quarante. Un
compte rendu de ces pratiques a été donné environ vers l’an 1000 de l’ère chrétienne par Ħaï
ben Shrira, le chef d’une Académie Babylonienne. Selon lui, beaucoup de savants pensaient
que celui qui manifestait de nombreuses qualités décrites dans les livres et qui était désireux
de contempler la Merkavah et les palais des anges au ciel, doit suivre une certaine procédure.
Il doit jeûner pendant un certain nombre de jours, placer sa tête entre ses genoux et dire tout
bas des hymnes et des chants dont les textes nous sont connus par la tradition. Alors, il est
amené à l’intérieur et perçoit les demeures comme s’il voyait les sept palais de ses propres
yeux, pénétrait dans chacun l’un après l’autre et regardait ce qui s’y trouve” (cf. G. Scholem - Les
grands courants de la mystique juive).
La Maâssé Merkavah est une expérience de méditation ayant pour aboutissement une vision du
Trône de Gloire, dont la préparation est progressive. Rabbi Yoħanan ben Zakkaï, un maître du
premier siècle, affirmait que :
“la Maâssé Merkavah ne doit pas être étudiée individuellement, excepté pour un sage,
ayant la compréhension de la connaissance qu’il possède” (Ħaguigah 14b).
Isaac Louria décrivait un mystique engagé dans la Maâssé Merkavah, comme un être totalement
voué à l’hitbodédouth (esseulement) [‫]ִהְתבּוֵֹדדוּת‬.
Les Héķaloth parlent de la fabrication d’une Merkavah de lumière individuelle, avec laquelle
on atteint les salles des firmaments supérieurs. Cette méditation se fait en plaçant l’esprit dans un état
profond nécessaire à la méditation. Il faut s’asseoir en toute quiétude face à un édifice d’énergie
spirituelle, puis intégrer calmement les effets de l’expérience ; des prières particulières pour ce type
de pratique sont alors utilisées. À l’époque d’Esdra, dès que la prophétie s’arrêta, la Grande
Assemblée composa les Dix-huit bénédictions qui forment une prière devant être récitée trois fois par
jour. C’était la prière que répétaient les premiers dévots, à tel point qu’elle se faisait
automatiquement ; en se concentrant sur chaque mot, l’esprit pénétrait dans un état de profonde
méditation. L’intensité de cette concentration était si forte que les dévots faisaient les trois répétitions
des Dix-huit bénédictions en une heure, alors qu’il suffit normalement de deux ou trois minutes.
Nombre de mystiques de la période talmudique ont expérimenté la Maâssé Merkavah. Parmi
ces adeptes nous trouvons le très célèbre Rabbi Aqiva, qui est reconnu pour avoir atteint les plus
hauts états de conscience. Cet état est décrit comme une expérience durant laquelle on “voit” les sons
et on “entend” les couleurs, ceci en référence au verset : “Et le peuple vit les voix” (Ex. 20:15). La
grande capacité du Rabbi Aqiva était de parler de ces états supérieurs qu’il avait très
vraisemblablement éprouvés.
L’expérience des Palais célestes est racontée par le Talmud sous forme d’allusion, avec
l’histoire des quatre rabbins qui ont pénétré dans le Pardès[13] :
“Quatre hommes entrèrent dans le jardin (Pardès), à savoir Ben Azzaï, Ben Zoma, Aħer et
Rabbi Aqiva. Rabbi Aqiva leur dit : Quand vous arriverez aux marches de marbre pur, ne dites
pas : De l’eau, de l’eau ! Car il est écrit : Celui qui dit des mensonges ne subsistera pas en
ma présence. Ben Azzaï jeta un regard et mourut. De lui l’Ecriture dit : Elle a du prix aux
yeux de Dieu, la mort de ceux qui l’aiment. Ben Zoma regarda et devint fou. De lui, l’Ecriture
dit : Si tu trouves du miel, n’en manges que ce qui te suffit, de peur que tu n’en sois rassasié
et que tu ne le vomisses. Aħer arracha les jeunes plantes (il devint hérétique). Rabbi Aqiva
monta sain et sauf et redescendit sain et sauf” (Ħaguigah, 14b).
Haï Gaon (938-1038) commente cette expérience à travers la mystique de la Merkavah :
“Beaucoup de sages soutiennent que quelqu’un qui remplit toutes les conditions
nécessaires détient des méthodes par lesquelles il peut contempler fixement la Merkavah et
jeter un coup d’œil furtif dans les demeures supérieures. Il lui faut jeûner durant un certain
nombre de jours. Il doit ensuite placer sa tête entre ses genoux, et murmurer dans cette
posture un grand nombre d’hymnes et de prières connus par tradition. À travers son être le
plus profond et ses demeures, il percevra alors les Sept Demeures. Dans sa vision, il sera
comme s’il entrait dans une demeure après l’autre, en regardant fixement ce qu’il y a dans
chacune.
“Il y a deux écrits dans lesquels ceci est enseigné. Ils sont appelés le Grand Héķaloth et
le Petit Héķaloth, comme cela est bien connu. C’est au regard d’une telle expérience que le
Talmud nous apprend. “Quatre ont pénétré dans le Pardès (verger).” Les demeures sont
comparées à un verger et sont désignées par ce nom. Les quatre, qui sont entrés dans la
Merkavah et qui ont traversé les Demeures, sont comparés à des gens pénétrant dans un
verger... Il est enseigné que Ben Azzai a regardé et est mort. Ceci parce qu’il était temps pour
lui de quitter ce monde.
Il est aussi enseigné que Ben Zoma a regardé et fut affligé. Ceci signifie qu’il est devenu
fou parce qu’il fut confronté à des visions que son esprit ne pouvait tolérer. Il était “l’affligé”
pour qui le Psaume 91 a été écrit.
Quand le Talmud affirme que Aħer “a coupé ses plants”, il utilise encore l’allégorie du
verger. Puisque l’un des quatre a provoqué un dommage irréparable, il est comparé à
quelqu’un qui entre dans un verger et abat ses arbres. Aħer a supposé qu’il y avait deux
Autorités, comme le Magui, qui croyait en Ormouzd et Ahriman, ainsi qu’en des domaines
indépendants du bien et mal, comme la lumière et les ténèbres[14]. Ceci est l’intention du
Talmud.
Rabbi Aqiva était le plus parfait d’eux tous. Il a regardé correctement, au-delà de ses
limitations, et son esprit fut capable d’appréhender ces puissantes visions. Dieu lui a donné
pouvoir afin qu’aussi longtemps qu’il regarde, il maintienne des pensées pures dans son
esprit et observe un état de pureté mentale. Ceci a été connu de tous les anciens sages et
aucun ne l’a nié. Ils ont soutenu que Dieu accomplirait de merveilleuses et d’effrayantes
choses à travers les saints, de même qu’Il l’a fait à travers les prophètes...
Ils ne dénient pas les récits talmudiques de ces miracles, tels ceux qui ont concerné Rabbi
Ħanina ben Dosa et ses semblables. Lorsque Mar Rav Samuel Gaon (qui a dirigé l’Académie
entre 730 et 748) et d’autres comme lui se sont épanouis, ils ont commencé à lire les livres de
philosophie. Ils ont prétendu alors que de telles visions n’avaient été reçues que par les
Prophètes seuls, et que seuls les Prophètes peuvent revendiquer des miracles. Ils ont nié tous
les récits de miracles produits par les saints, qui ont été relatés. Ils disent que ceci n’est pas
la Loi. De même les récits du Rabbi Aqiva contemplant dans les Demeures, et les récits du
Rabbi Neħoniah ben Ha-Qana et Rabbi Ishmaël sont vrais. Concernant tous ceux-ci, ils
disent que ce n’est pas la Loi. Mais notre opinion demeure, Dieu fait des merveilles et des
miracles pour Ses saints, et les autorise aussi à voir les Demeures.” (cf. Ħai Gaon - Otsar ħayim)
[15].

Rabbi Néħoniah et Rabbi Ishmaël


On ne peut parler de la doctrine des Héķaloth sans nommer le rabbi Neħoniah ben haQanah,
contemporain du rabbi Yoħanan ben Zakkaï. Il vécut au premier siècle et dirigea une importante école
mystique ésotérique. On sait très peu de choses sur le personnage, si ce n’est qu’il vécut très vieux.
Le Pirké Aboth contient une de ses paroles :
“Rabbi Néħoniah ben haQanah a dit : Celui qui observe les lois divines n’a rien à
redouter des lois humaines ; mais celui qui rejette les lois divines est contraint de se
soumettre aux lois du chef d’Etat et de la société” (Pirké Aboth 3:6).
Dans un des récits du Talmud, R. Yoħanan ben Zakkaï demanda à ses disciples d’interpréter un
certain passage biblique. Lorsque R. Neħoniah eut donné son opinion, R. Yoħanan déclara qu’il était
le meilleur de tous (Bava Batra 10b). Mais la vraie stature de R. Neħoniah se révéla dans les Héķaloth,
ce qui lui valut de voir les plus grands sages venir l’écouter comme des disciples. Il compte parmi
les plus grands maîtres ésotériques de son temps.
On lui attribue la rédaction du Séfer ha-Bahir (quoique le texte apparût bien plus tard), livre
dans lequel se trouvent les premières explications des doctrines des sefiroth et du guilgoul. De
nombreuses connaissances ésotériques y sont exposées, ainsi que les grands concepts de la “descente
dans la Merkavah” :
“Rabbi Rehoumaï dit : Que signifie le verset (Pro. 6:23) Le chemin de la vie est fait des
remontrances de l’instruction. Ceci nous enseigne que celui qui s’adonne à l’étude de la
Merkavah ne saurait se préserver des embûches, ainsi qu’il est dit (Isaïe 3:6) ... danger de
faillir sera à portée de ta main. Ce sont là des choses que l’homme ne peut saisir sans y avoir
trébuché. La Torah lui fait les remontrances de l’instruction, mais, en vérité, il mérite le
chemin de la vie. C’est pourquoi quiconque veut mériter l’accès au chemin de vie doit
supporter les remontrances de l’instruction” (Bahir 150).
Ce passage du Bahir est important, car il dit clairement qu’il est impossible de pénétrer dans le
monde compliqué de la Merkavah sans tomber dans l’erreur, mais que l’on ne doit pas pour autant se
décourager puisque cela mène au chemin de vie.
Le principal disciple de R. Neħoniah fut R. Ishmaël ben Élisha, qui eut la fonction de Cohen
Gadol (Grand-Prêtre) durant les derniers jours du second Temple. R. Ishmaël est le personnage que
l’on rencontre dans tous les textes du Shiour Qomah et des Héķaloth, qui décrit les firmaments ou les
dimensions divines avec l’aide de Métatron. Il fut un véritable expert dans la pratique de la
méditation des espaces mystiques et était accoutumé à des visions célestes. Le Talmud (Berakoth 7b)
décrit une expérience mystique de R. Ishmaël, dans laquelle il voit “Aķtriel Yah Yhwh Tsevaoth”
[‫ ]אכתריאל יה יהוה צבאות‬siégeant sur un trône transcendant. Le nom Aķtriel [‫ ]אכתריאל‬est à l’image de
beaucoup de noms trouvés dans les textes de la Merkavah et du Shiour Qomah, il est formé par un
assemblage des lettres intercalées de Kéter ([‫]רֶכּת‬-
ֶ couronne) et d’Ariel (‫ ֲא ִריֵאל‬- Lion de Dieu). Dans
son Assiss Rimonim, Moïse Cordovéro dit que ce nom accueille les prières et tresse avec celles-ci
des couronnes pour le Créateur.
Rabbi Ħayim Vital indique que beaucoup de pratiques impliquant l’emploi de Noms Divins et
ne peuvent être couronnées de succès que si l’initié s’est, au préalable, purifié avec les cendres d’une
génisse rousse. À l’époque du Temple, on utilisait les cendres d’une génisse rousse[16] pour purifier
celui qui avait été en contact avec la mort. Ainsi, on ne pouvait ni entrer dans le Temple ni descendre
dans la Merkavah et répéter les Noms Divins, sans s’être d’abord purifié. Mais le rite de la génisse
rousse ne se pratiquait que dans le Temple. Lorsque ce dernier fut détruit en l’an 70, seule une petite
quantité de cendres fut conservée, et la purification demeura possible jusqu’à l’époque de R. Ishmaël.
On raconte que les dernières cendres ont été utilisées à la fin du cinquième siècle. À cause de la
pénurie des cendres, beaucoup de rabbins affirment que la descente dans la Merkavah n’est plus
possible, car la moindre impureté nous en expulse. Une histoire est racontée à ce sujet dans les textes
des Héķaloth : R. Ishmaël et R. Aqiva souhaitaient faire sortir R. Neħoniah de son état mystique,
pour cela ils se sont procuré un tissu entré en contact avec les menstrues d’une femme et, dès que le
tissu toucha R. Neħoniah, ce dernier fut immédiatement écarté du Trône de Gloire.
R. Ħayim Vital, explique pourquoi il considère que l’expérience des Héķaloth, en raison de
l’incapacité à se purifier, est devenue vaine :
“Il y a quatre univers, Atsilout (Émanation), l’univers des sefiroth, Beriyah (Création),
l’univers du Trône, Yetsirah (Formation), l’univers des anges, et Assiah (Fabrication),
l’univers des formes. Les prophètes étaient capables de voir dans Atsilouth, bien qu’ils
fussent complètement revêtus par les lumières de Beriyah quand ils voyaient. Ézéchiel a vécu
après la destruction (du Temple de Salomon), et par conséquent il n’a reçu la prophétie
d’Atsilouth qu’après s’être revêtu dans Beriyah, et dans Yetsirah, auparavant. Après cela, les
lumières d’Atsilouth et de Beriyah ne furent plus révélées pendant longtemps. Ceci est la
signification de l’enseignement qui raconte qu’après Hagai, Zacharie et Malachie, la
prophétie s’arrêta complètement. Seule la Rouaħ ha-qodésh (Esprit Saint) est restée. Cette
Rouaħ ha-qodésh consiste en une transmission des lumières de Yetsirah vers les niveaux
inférieurs. Atteindre ce niveau est appelé “Ascension au Verger (Pardés).” Ceci se rapporte à
Yetsirah, qui est appelé “l’Univers de l’ange Métatron.” Là sont données des techniques par
lesquelles quiconque peut ouvrir les portes du monde physique afin d’entrer dans Assiah et
Yetsirah. Celles-ci consistent en des Unifications (Yiħoudim) et des prières qui appartiennent
à l’Univers de Yetsirah et ses Dix sefiroth. Ces techniques sont enseignées dans les Chapitres
des Héķaloth, et ces pratiques ont été utilisées par Rabbi Neħoniah, Rabbi Aqiva, Rabbi
Ishmaël, et les membres de la Grande Assemblée.
Ces techniques furent ensuite oubliées. En plus de cela, les cendres de la Génisse Rousse
ont été perdues au cours de la période des anciens sages du Talmud (Amaraim), durant la
génération d’Abaya et de Rava (qui vécurent au Cinquième Siècle), comme cela est mentionné
dans le Talmud. Après ceci, ces techniques permettant de monter au Verger, ne furent plus
utilisées encore très longtemps. Depuis lors, les seules personnes qui pratiquent ces
techniques n’engagent que l’univers d’Assiah. Celui-ci étant le plus bas des univers, ses
anges portent seulement un peu de bien, et sont le plus souvent mauvais. De plus, il s’agit
d’un niveau où bien et mal sont intimement entrelacés (et il est très difficile de les séparer).
Cela n’apporte pas d’illumination, puisqu’il est impossible d’y percevoir uniquement du bien,
une perception n’est, par conséquent, qu’une combinaison de bien et de mal, de vérité et de
mensonge.
Ceci est la signification de la Kabbalah Pratique. Il est interdit de l’utiliser puisque le
mal s’attache nécessairement au bien. On peut avoir une réelle intention d’épurer son âme,
mais l’action du mal la souille. Même si l’on atteint la perception, la vérité s’y entremêle
avec le mensonge, et cela est particulièrement vrai aujourd’hui, depuis que les cendres de la
Génisse Rousse ont disparu. Puisqu’on ne peut plus se purifier, l’impureté des Coquilles
(qlipoth) s’attache à l’individu qui tente d’acquérir l’illumination à travers la Kabbalah
Pratique. Par conséquent, “Celui qui voudra garder son âme devra s’éloigner d’elles”. Pour
avoir pollué son âme, il sera aussi châtié dans le purgatoire (Gehinom). Nous savons par
tradition qu’un tel individu sera puni en ce monde. Lui ou l’un de ses enfants deviendra
malade, appauvri, ou apostat. Tire une leçon de Joseph Della Reina et de Rabbi Shlomo
Molcho, qui ont fait usage de la Kabbalah Pratique et ont été supprimés du monde. Tout cela
en raison de ce qui a été dit au-dessus. Cela implique un royaume où il n’y a pas de bien
dépourvu de mal. De plus, des pactes sont faits avec les anges contre leur gré. Ces anges se
vengent en attirant l’individu dans une mauvaise voie jusqu’à ce que son âme soit détruite.
Au-delà de ça, les méthodes impliquent des serments qui ont été dissimulés par les
anciennes générations, et nous ne sommes pas bien au fait de ces techniques. Il vaut mieux
donc garder ces choses à distance.” (Hayim Vital - Shaarei Qdoushah 3:6).

Les grands Héķaloth


La doctrine des Héķaloth repose principalement sur l’un des plus anciens textes mystiques, les
Héķaloth Rabbati (Grandes Demeures). Il décrit clairement les méthodes par lesquelles on peut
accéder à l’état mystique, ceci à l’aide de formules répétitives ou bien par des séries de Noms divins
répétés 112 fois :
“Rabbin Neħoniah ben haQanah s’est assis et a expliqué tout ce que comporte la
Merkavah. Il a décrit sa descente et son ascension. Comment quelqu’un qui descend doit
descendre et comment quelqu’un qui monte doit monter.
Quand une personne souhaite descendre dans la Merkavah, elle doit appeler Sourayah, le
Prince de la Face. Elle doit le sceller alors en invoquant 112 fois, le nom de Toutrosyaï
[‫]טוטרסיאי‬, Yhwh, qui est appelé : Toutrosyaï tsroutaq toutrakiel toufgar éshraoïlyaï zevodiel
ve-zaharariel tandel shoqéd hozia déhivorin ve-adiriron Yhwh élohi Israël - [‫טוטרסיאי צורטק‬
‫] טנדאל שוקד הוזיא דהיבורין ואדירירון יהוה אלהי ישראלטוטרכיאל טופגר אשרויליאי זבודיאל וזהרריאל‬. Il
faut faire 112 répétitions ni plus ni moins. Car si quelqu’un en ajoute ou en soustrait, son
sang est sur sa tête. Sa bouche doit dire les noms, et à l’aide de ses doigts, il doit compter
jusqu’à 112. Il descend alors immédiatement et a autorité sur la Merkavah.” (Héķaloth Rabbati
#16).
Par ces répétitions on arrive à se placer au seuil des Demeures mystiques. Ensuite, à l’aide de
projections spirituelles successives, il faut passer d’une Demeure à l’autre. Dans cette expérience, on
se crée un “Corps spirituel” que l’on “chevauche” pour s’élever dans ces demeures. Durant
l’élévation, les mains du “Corps spirituel” saisissent des sceaux qui seront présentés aux anges
gardiens du seuil. Étant donné que tout ceci se passe plus mentalement que physiquement, ces sceaux
sont des images spirituelles des Noms divins en question, l’esprit doit rester concentré sur ces Noms
en leur donnant un aspect énergétique.
Cette méthode ressemble beaucoup aux techniques d’Unification (Yiħoudim[17]) enseignées plus
tard par Isaac Louria. Lorsque l’initié se présente devant la septième et dernière Demeure, il est
placé dans un char. Toutefois le terme utilisé ici n’est pas Merkavah mais “qaron” [‫]ָקרוֹן‬, qui veut
dire à la fois “charrette” et “rayonnement” (illumination). Ce mot montre parfaitement que le véhicule
en question est un rayonnement lumineux :
“Si l’individu a ces deux qualifications, alors l’ange Doumiel le confie à Gabriel le
scribe. Il écrit une note avec une encre rouge et la suspend sur le char (qaron) de cet
individu. La note décrit les études de la Torah faites par l’individu et leurs profondeurs et fait
état de son souhait de se présenter devant le Trône de Gloire.” (Héķaloth Rabbati #20).
Le véhicule lumineux est rattaché à deux mots : Nogah [‫] ֹנַגהּ‬, la clarté et Ħashmal [‫]ַחְשַׁמל‬, qui
décrit une lumière foudroyante (bien que le Talmud traduise ce mot par “silence parlant”) :
“J’ai vu comme un Silence Parlant (Ħashmal)- (Ézéchiel 1:27). Ceci teste l’individu et
détermine s’il est digne ou pas de descendre dans la Merkavah. Si l’individu est digne de
descendre dans la Merkavah, ils lui proposent d’entrer. S’il n’entre pas, ils lui proposent à
nouveau d’entrer. Il entre alors immédiatement. Ils le louent et disent. -Il est devenu l’un des
Yordéi Merkavah-. Mais, si l’individu n’est pas digne de descendre dans la Merkavah, ils le
préviennent de ne pas entrer. S’il essaie quand même d’entrer, ils lui lancent immédiatement
des milliers de haches d’acier” (Idem #26).
Ces deux mots se retrouvent dans le texte de la vision d’Ézéchiel, qui sert de référence à la
doctrine de la Merkavah :
“Je regardais, et voici, il vint du Nord un vent orageux, une grosse nuée, et une gerbe de
feu, qui répandait de tous côtés une lumière éclatante (nogah), au centre de laquelle je vis
comme un silence parlant (Ħashmal), sortant du milieu du feu” (Ez. 1:4).
Ces deux concepts sont des éléments importants pour l’ascension vers le royaume céleste :
“Les deux sceaux de Zéharariel et ceux qui font Ses oeuvres, sont présentés à Kaptsiel. Le
sceau de Broniah est présenté à l’ange Doumiel, un ange droit et humble. Kaptsiel étend
alors immédiatement son arc et ses flammes. Ceci provoque un vent orageux (Saarah), et te
place dans un char lumineux (Nogah). Ils trompettent devant toi avec quatre-vingts millions
de cornes, trente millions de shofars, et quarante millions de cors. L’ange Doumiel saisit
alors une récompense et va vers toi. Et quelle est cette récompense ?
Rabbi Ishmaël dit : C’est ce que Rabbi Neħoniah ben HaQanah mon maître a appris. La
récompense que l’ange Doumiel tient devant le char de l’individu qui est digne de descendre
dans la Merkavah n’est ni d’argent ni d’or. Mais la récompense est que cet individu est laissé
seul. Il n’est pas interrogé, ni dans la Première Demeure, ni dans le Seconde Demeure, ni
dans la Troisième Demeure, ni dans la Quatrième Demeure, ni dans la Cinquième Demeure, ni
dans la Sixième Demeure. Il peut présenter à toutes le sceau (de Doumiel), qui lui permet
d’entrer” (Héķaloth Rabbati #21).
Dans les Héķaloth, il est expliqué qu’une personne pratiquant la descente dans la Merkavah est
emportée par un “vent orageux” (saârah - [‫)]ְסָﬠָרה‬. C’est ce même “vent orageux”, qui emporta Elie
dans son ascension : “ Comme ils continuaient à marcher en parlant, voici, un char de feu et des
chevaux de feu les séparèrent l’un de l’autre, et Élie monta au ciel dans un vent orageux (saârah)”
(2R. 2:11). Le vent orageux est aussi présent dans la vision d’Ézéchiel, ceci parce que “Nogah” est le
véhicule qui transporte l’initié dans le royaume céleste.
Lorsque l’initié est sur le point de pénétrer dans le plus haut niveau de la Merkavah, il est testé
par le Ħashmal pour voir s’il en est digne. Dans la Kabbale, à travers le Séfer Yetsirah, on sait que
le Ħashmal est la lumière qui oscille entre les sefiroth Ħoķmah et Binah : “Leur vision est comme la
vue d’un éclair”. Le Ħashmal est une barrière qui empêche le mal de pénétrer dans le domaine de la
Sainteté. C’est pourquoi quelqu’un qui n’est pas parfaitement purifié ne passera jamais cette barrière.

Métatron
Au centre de la mystique de la Merkavah et du Shiour Qomah, se trouve la figure angélique la
plus saisissante de la mystique post talmudique. Cette tradition nous enseigne, qu’après avoir été
transporté dans les sphères célestes, Hénoch devint Métatron. Sa chair se transforma en torches
ardentes et ses veines en rivières de feu. Cette élévation d’Hénoch tient sa source d’un passage de la
Genèse :
“Hénoch, âgé de soixante-cinq ans, engendra Mathusalem. Hénoch, après la naissance de
Mathusalem, marcha avec Dieu trois cents ans ; et il engendra des fils et des filles. Tous les
jours d’Hénoch furent de trois cent soixante-cinq ans. Hénoch marcha avec Dieu ; puis il ne
fut plus, parce que Dieu le prit.” (Gen. 5:21-24).
Métatron-Hénoch est le chef de tous les anges et se tient très haut au-dessus d’eux, à tel point
que le livre d’Hénoch l’appelle “Yhwh ha-qatan” [‫]יהוה ַהָקֹּטן‬, le “Petit Yhwh”. D’après Abraham de
Posquières, Métatron fut le maître de Moïse. Dans son Shâar ha guilgoulim, le rabbi Ħayim Vital,
décrit aussi le rapport existant entre Hénoch et Métatron :
“La neshamah d’Adam, fut prise par Hénoch fils de Yaréd, et il est connu qu’il devint
l’ange céleste appelé Métatron. À l’exemple d’Elie il ne mourut pas comme les fils de
l’homme. Il te faut savoir que cette apparence de la neshamah est appelée “Prince du
monde”, car elle jaillit du monde d’Atsilouth (monde l’émanation) et règne sur tous les
univers. C’est à travers cela que l’on peut résoudre l’interrogation entre Hénoch et
Métatron.”
L’origine du nom Métatron est assez équivoque et incertaine. Sa terminaison en “ron” laisse à
penser qu’il ne s’agit pas d’un nom hébreu ; beaucoup y voient un nom d’origine grecque. Il existe
dans la mystique des palais soixante-dix noms de Métatron possédant cette terminaison. On peut aussi
supposer que ce “ron” [‫ ]ר ֹון‬est équivalent aux terminaisons en “él” ou “yah”, en restant toutefois un
attribut spécifique pour Métatron. D’après Jellinek, le nom Métatron vient de la racine “natar” [‫]ָנַטר‬,
signifiant “surveiller”, ceci en raison du rôle de gardien des palais qu’assume Métatron. Eléazar de
Worms est étrangement allé chercher la signification de Métatron dans le latin, avec “metator”, c’est-
à-dire “celui qui mesure”. Il faut bien reconnaître que cette dernière signification est idéale pour
situer Métatron dans la littérature du Shiour Qomah, car c’est lui qui révèle les mesures du corps
divin à Rabbi Ishmaël. Beaucoup d’auteurs se rallient plutôt à la “matronita” araméenne, qui est dans
la Kabbale un des noms de Sheķinah, dont la force d’éveil se trouve en Métatron. Il existe aussi une
autre origine possible que donne Adolphe Franck, et qui va bien dans le sens de la mystique des
palais : “meta thronon”, ce qui signifie “derrière le Trône”.
Mais il est possible aussi de supposer que Métatron fasse partie de ces étranges noms
intraduisibles et incompréhensibles du Shiour Qomah. Les trois premières lettres du nom sont Mém,
Teith, Teith [‫]מטט‬. En se référant au Séfer Raziel, on trouve des parties du corps de Dieu commençant
par les mêmes lettres : Métatgéhatsatsayahou [‫]מטטגהצציהו‬, nom du bras gauche de Dieu,
Métatguéroupamtsia [‫]מטטגרפמציא‬, nom de la prunelle de l’œil gauche de Dieu, Métatgriéaângon
[‫]מטטגריאאענגן‬, nom du coude droit de Dieu (cf. S. Raziel 37b).
Dans le Séfer ha-Bahir, le rôle de la Sheķinah est assumé par Yahoel [‫]ָיהוֶֹאל‬, qui est le plus
ancien nom connu de Métatron. On le relève pour la première fois dans l’un des textes des écrits
intertestamentaires, l’Apocalypse d’Abraham :
“Il arriva que j’entende la voix qui me clamait ces paroles et je regardais ici et là. Voici,
il n’y avait pas un souffle humain et mon esprit s’emplit d’effroi. Mon âme s’échappa de moi,
j’étais comme une pierre et je tombai à terre, car je n’avais plus la force de me tenir debout
sur terre. Comme j’étais encore face contre terre, j’entendis la voix du Saint qui disait : “Va,
Yahoel, toi qui portes Mon nom, par le moyen de Mon nom ineffable relève cet homme et
fortifie-le en chassant son effroi !”. Et vint l’ange qu’Il m’avait envoyé sous l’aspect d’un
homme ; il me prit par la main droite et me remit sur mes pieds. Il me dit : “Lève -toi,
Abraham, ami de Dieu qui t’a aimé, que l’effroi humain ne t’étreigne pas. Car voici, je suis
envoyé vers toi pour te fortifier et te bénir au nom de Dieu qui t’a aimé, le Créateur du ciel et
de la terre. Sois sans crainte et hâte-toi vers lui ... Moi, je suis Yahoel, ainsi nommé par Celui
qui fait se mouvoir ce qui est avec moi sur le septième espace du firmament. Je suis une
puissance grâce au nom ineffable qui est en moi.” (Apocalypse d’Abraham 10:1-8).
L’ange qui porte le nom de Dieu est une allusion au verset biblique :
“Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix ; ne lui résiste point, parce
qu’il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui.” (Ex. 23:21).
Le mot traduit ici par “présence”, est le terme “panim” [‫ ]ָפּ ִנים‬en hébreu, c’est pourquoi
Métatron est aussi appelé “Sar ha-Panim” [‫]ַשׂר ַהְפּ ִנים‬, “ Prince de la Face ” ou encore “Prince de
l’intériorité”. Il y a là un jeu de mots montrant que Métatron contemple Dieu en face et qu’il est la
force de la Sheķinah (la Présence divine). Le nom Yahoel [‫]ָיהוֶֹאל‬, peut se comprendre de deux façons
: soit on considère que par ce nom les deux racines des noms divins Yah (de Yhwh) et Él (Élohim)
sont unies par le Vav, soit on estime que ce nom est formé par les trois lettres essentielles du
Tétragramme (Yod Hé Vav - ‫)יהו‬, auxquelles est ajoutée la terminaison Él [‫ ]אל‬indiquant le pouvoir
divin.
Avec Abraham Aboulafia, la contemplation de la Merkavah et du Shiour Qomah devient une
extase mystique provoquée par des combinaisons de lettres. Mais les symboles et les guématrioth
restent les mêmes, les rapports numériques unissant Hénoch et Naâr (le jeune homme) ou Métatron et
Shaddaï, sont toujours présents. L’étape supérieure des Yordéi Merkavah (ceux qui descendent dans
le Char) entraîne une relation directe avec Métatron sous la forme d’un jeune homme, il en va de
même avec l’extase mystique aboulafienne :
Tu peux alors voir l’image d’un adolescent (naâr, [‫ )]ַנַﬠר‬ou bien d’un sheikh [ ‫[ ]שׁ‬18].
Dans la langue d’Ismaël, le mot sheikh signifie “vieillard”. Tu vois l’image d’un vieil homme
(zaqén, [‫)]ָזֵקן‬, puisque la valeur numérique de naâr est la même que celle de “Vieillard et
Vieillard” (zaqén vezaqén, [‫[ ]ָזֵקן ֵן ְוָזק‬19]). Le nom est celui de Métatron [‫[ ]ֵמָטְטרוֹן‬20], dont le
nom est aussi naâr. Son nom est aussi Énoch (Ħanok, [ ‫)]ֲח ֹנו‬. C’est une allusion au verset :
« Initie (Ħanok) l’adolescent (naâr) selon la voie qu’il doit suivre. Et quand il sera vieux
(zaqén), il ne s’en détournera pas » (Prov. 22:6). Combine “initie” (Ħanok, [ ‫ )]ֲח ֹנו‬et “sa voie”
(darko, [‫[)]ַדּ ְרֹכּו‬21], et tu découvriras son mystère. Donc, “notre chemin est sa force”
(darkénou koħo, [‫[ ]ַדּ ְרֵכּנוּ ֹכֹּחו‬22]). Également, “notre force est son chemin” (koħénou darko,
[‫[ ]ִכֶחנּוּ ַדּ ְרֹכּו‬23]). Quand tu le verras, fortifie ton cœur et comprends ses chemins. « Prends
garde à toi à cause de sa présence, et écoute sa voix ; ne l’irrite pas ; car il ne pardonnera
point votre transgression, car mon Nom est en lui » (Exode 23:21). Voici son Nom Shaddaï [‫]שדי‬,
qui est Métatron [‫]ֵמָטְטרוֹן‬, le “Prince des Noms” (Sar ha-shémoth, [‫)]ָשׂר ָהֵשֹׁמות‬, qui parle avec
“l’autorité du Nom” (Rshouth ha-shém,[ ‫[ ] ְרשׁוּת ַהֵשּׁם‬24] (Abraham Aboulafia - Ħayéh Olam haBa).
La valeur numérique 314 est également celle de “roqéħa” [‫]רוֵֹקַח‬, qui est “une personne sachant
mélanger les épices”, un parfumeur ou un apothicaire. Métatron est l’ange suprême qui unit les âmes
pour les présenter devant le trône de Gloire, tel un encens qui s’élève, ce à quoi un verset de l’exode
fait allusion : “Tu feras avec cela un parfum composé selon l’art du roqéħa (314 = Métatron) ; il
sera salé, pur et saint.” (Ex. 30:35).
Il faut aussi considérer la valeur 52 de Yahoel [‫]ָיהוֶֹאל‬, qui est aussi celle de “bén” [‫]ֵבּן‬, “fils”,
c’est-à-dire “celui qui porte le nom de son père” et rappelle le passage de l’Exode “mon nom est en
lui”. Cette valeur désigne l’intercesseur car elle correspond aussi à “ana” [‫]ָאָנּא‬, “de grâce” et
“mizah” [‫]ָזּהמ‬, ִ le prêtre qui aspergeait les offrandes dans le Temple : “Ce sera pour eux une loi
perpétuelle. Le mizah qui fera l’aspersion de l’eau de purification lavera ses vêtements, et celui
qui touchera l’eau de purification sera impur jusqu’au soir” (Nomb. 19:21).
L’addition des deux valeurs 314 et 52 (Métatron + Yahoel), donne le nombre 366 identique aux
mots : 1 - “Tsoêr” [‫]צוֵֹﬠר‬, “jeune homme”, “assistant”, qui restitue parfaitement l’image de Métatron
dans la mystique ; la permutation des lettres de “tsoêr”, révèle “atsour” [‫]ָﬠצוּר‬, “occulté”, “clos”. 2 -
“Ħéshbon” [‫“ ]ֶחְשׁבּוֹן‬calcul”, “arithmétique”, ce mot montre bien le rôle de Métatron, dans la
mystique du Shiour Qomah, qui révèle à Rabbi Ishmaël le calcul des dimensions de la stature divine.
La kabbale associe aussi le nombre 70 avec Métatron :
“Cette nuit apparut Gabriel qui lui enseigna 70 langues (Sota 36b). Ceci parce qu’Hénoch-
Métatron règne sur les 70 princes des 70 nations et connaît leurs 70 langues. Lorsqu’elle se
glissa une nuit en Joseph, l’âme de Métatron lui enseigna 70 langues. Cette âme, qui est aussi
celle d’Hénoch, passa dans rabbi Ishmaël fils d’Eliħa le grand-prêtre, tel que cela nous est
expliqué, car il est le guigoul (transmigration ou réincarnation) de Joseph le juste...” (Shâar
haguilgoulim - Ħayim Vital).
Le rabbi Ishmaël dont il est question ici, est celui que l’on retrouve dans tous les textes du
Shiour Qomah et qui reçoit les dimensions du corps divin de Métatron lui-même, parce qu’il
entretient un lien direct par sa neshamah (âme). Le nombre 70 correspond aux soixante-dix niveaux
de lectures de la Torah et au Samek du mot “pardès” [‫]ַפּ ְרֵדּס‬, qui est l’initiale de “sod” [‫)]סוֹד‬, le
“secret” et dont la valeur est 70. Ce secret est aussi celui de la prière du Shéma Israël : “Shémâa
Israël Yhwh Élohinou, Yhwh éħad”, “Écoute Israël Yhwh notre Dieu, Yhwh est Un”. Le mot “shémâ”
[‫]ֵשַׁמע‬, “écoute”, est le Nom (shém - [‫ )]ֵשׁם‬de qui procèdent les 70 (Âyin - [‫ )]ע‬noms, langues,
princes, nations etc. Ainsi “shémâ” doit se comprendre “Écoute les 70 langues qui vibrent dans ta
neshamah”. Soixante-dix est la plénitude d’existence des dix sefiroth dans les sept firmaments (7 x
10).

Les sept firmaments


Les mystiques du Shiour Qomah et de la Merkavah reposent sur la contemplation des sept cieux
mystiques. Il s’agit d’une vaste organisation de stations mystiques parallèles, construites sur un
système de septénaires. Il est enseigné que sept terres et sept cieux furent créés, les uns au-dessus des
autres. Les sept terres portent les noms suivants : Éréts [‫]ֶאֶרץ‬, Adamah [‫]ֲאָדָמה‬, Gaï [‫]ַגּ ְיא‬, Neshiah
[‫] ְנִשָׁיּה‬, Tsiah [‫]ִצָיּה‬, Arqah [‫ ]ַא ְרָקה‬et Tévél [‫]ֵתֵּבל‬.
Ces sept noms sont les sept dénominations des sept autres créations de l’univers ayant précédé
la nôtre. Éréts évoque l’idée de pays ou de nation, c’est le premier nom utilisé dans la Genèse pour
désigner la “terre” : “Au commencement Élohim créa les cieux et la terre (éréts)” (Gen. 1:1). Adamah
désigne la terre en tant que matière ou sol, le mot apparaît pour la première fois durant la création
avec : “Élohim fit les animaux de la terre (éréts) selon leur espèce, le bétail selon son espèce, et
tous les reptiles de la terre (Adamah) selon leur espèce.” (Gen. 1:25). Gaï, qui peut aussi se prononcer
Gaya, veut dire “vallée”, on trouve le mot pour la première fois dans le livre des Nombres (21:20) :
“de Bamoth, à la vallée (gaï) qui est dans le territoire de Moab, au sommet du Pisga, en regard du
désert.” Neshiah évoque l’oubli et la tombe, on trouve ce terme uniquement dans le livre des
Psaumes (88:13) : “Tes prodiges sont-ils connus dans les ténèbres, Et ta justice dans la terre de
l’oubli (Neshiah) ?”. Neshiah est aussi le Bohu. Tsia est une terre aride et déserte : “Comme la
sécheresse (Tsiah) et la chaleur absorbent les eaux de la neige, Ainsi le séjour des morts engloutit
ceux qui pèchent !” (Job 24:19). Arqah est une terre vide, inhabitée, c’est le Bohu. Tévél représente
l’univers entier, c’est aussi la terre sur laquelle nous nous trouvons : “Il jugera l’univers (Tévél) par
la justice” (Ps. 9:9). Certains ne considèrent pas ces sept terres uniquement d’un point de vue mystique
ou symbolique, mais y voient plutôt une allusion à sept continents : Amérique du Nord, Amérique du
Sud, Europe, Afrique, Asie, Australie, Antarctique. D’autres pensent à nos cinq continents
traditionnels, plus deux engloutis (Atlantide et Lémurie). Abraham Aboulafia voyait dans ce
septénaire les sept niveaux de la création : Forme, matière, combinaison, minéral, végétal, animal et
humain.
Dans son Méam Loez, le Rabbi Yaacov Couli (1689-1732) décrit les sept terres de cette
manière :
“Ces terres sont séparées les unes des autres par un firmament. Elles sont peuplées de
créatures étranges, certaines ont deux faces, quatre faces et d’autres un seul côté. Elles
vivent à peine dix ans”. Ceci doit se comprendre dans le sens où les sept terres sont dotées de
populations typiques ayant un temps différent du notre. “Le monde étant sphérique, certaines
régions sont en haut et d’autres en bas. Lorsqu’une face de la terre est éclairée, l’autre est
plongée dans les ténèbres. Il existe des régions où le jour et la nuit durent seulement une
heure.
Dans la terre nommée Gaï, se trouve le feu de l’enfer (Gué hinnom). Ses habitants
plantent des arbres, mais ces derniers ne produisent aucune graine.
La terre nommée Neshiah contient des habitants très petits, semblables à des pygmées ...
Ils sont également dépourvus de mémoire. Ce monde est appelé Neshiah car cela signifie
“sens vite oublié”. Cette terre a des arbres mais pas de graines.
La terre nommée Tsiah est très aride et ne contient rien de bon. Ses habitants y sont
agréables et riches, mais ne réussissent rien, car les arbres qu’ils plantent ne les réjouissent
pas. Ils quittent leur monde, viennent dans le nôtre et désirent ardemment dévorer les hommes
....
Notre monde porte quatre noms, Éréts, Tévél, Adamah et Arqah. Chacun représente une
saison différente. Éréts correspond au printemps, époque où les fruits commencent à mûrir.
Ils poussent rapidement à cause du mouvement (rats - ‫ )ָרץ‬de la terre. Tévél correspond à
l’été, lorsque les fruits deviennent parfumés. Ils sont pareils à un plat cuisiné parfumé
d’aromates (Tavelin - ‫)ַתְּבִלין‬. Adamah représente l’automne, car le monde s’assèche et forme
des blocs de terre (Adamah). Arqah correspond à l’hiver. La terre est alors vide (réq - ‫ )ַרק‬et
aucun fruit ne pousse .... Une autre opinion affirme qu’à l’origine il existait un monde qui fut
plus tard divisé en sept (d’après Ibn Ezra).
D’après le Zohar (Beréshith 39b), ces sept terres sont les sept demeures de la mystique : “Il y a
sept demeures en haut que la terre suprême réunit et qui s’appuient sur elle”.
Première demeure : Très sombre, sans aucune lumière. C’est un lieu de vent et de tempête qui
soufflent sur notre monde, mais que l’on ne voit jamais. L’ange préposé, Tahariel, a soixante-dix
anges à son service. Au matin ils perdent de leur consistance et regagnent les abîmes. En ce lieu n’est
aucun savoir.
Deuxième demeure : Un peu éclairée, elle contient les anges incitant les hommes à suivre le
chemin de Satan. L’ange préposé est Qadoumiel. Les anges à son service témoignent dans l’En-haut
de l’effort fait dans l’En-bas.
Troisième demeure : Contient des flammes et des lumières dirigées vers l’enfer, permettant de
punir les porteurs de mal. Les anges qui s’y trouvent sont dirigés par l’ange Samaël. Il s’efforce de
faire fauter les hommes, qui se retrouvent alors encerclés par les anges. Si l’homme se repent, alors
les anges n’ont plus le droit de l’approcher.
Quatrième demeure : Elle est illuminée et contient des anges miséricordieux et parfaits, dirigés
par l’ange Padaël qui détient les clés de la compassion. Lorsqu’un homme acquiert des mérites,
Padaël ouvre la porte des Justes pour que sa prière se réalise.
Cinquième demeure : La plus brillante de toutes, elle contient les anges de feu et d’eau. L’ange
Qadoshiel les dirige. Ils se réunissent à l’aube avec les autres anges, et les étoiles et tous louent
Dieu. C’est pour cela qu’il est préférable de prier tôt le matin.
Sixième demeure : Contient les anges que Dieu envoie en mission particulière, selon sa Volonté.
L’ange Oriel les dirige ainsi que les autres demeures. Lorsque les anges vont au Sud, à droite, c’est
Mikaël qui les prend en charge. Quand ils vont au Nord, à gauche, c’est Gabriel qui gouverne. Quand
ils vont à l’Ouest c’est Raphaël et à l’Est Oriel.
Septième demeure : C’est la plus importante de toutes, les âmes s’y trouvent dans le Septième
firmament (Âravoth).
Pour les anciens kabbalistes, les sept demeures sont situées dans le monde de Briah, les deux
inférieures, “Édifice de saphir” et “Essence des Cieux”, sont mentionnées dans le verset : “Ils virent
le Dieu d’Israël ; sous ses pieds, c’était comme un édifice de saphir (Livnat ha-sappir)
transparent, pur comme l’essence des cieux (Étsém ha-shamayim)” (Exode 24:10). Il y a sept demeures
parallèles aux sept sefiroth inférieures du monde d’Atsilouth.
En parallèle également aux sept anges préposés au monde de Yetsirah, d’anciennes sources
(Raziel 15a) relatent que les sept firmaments font référence aux 7 000 années depuis lesquelles le
monde est supposé exister. On trouve dans la Kabbale une doctrine cyclique, les shmitoth, qui
enseigne que le monde fonctionne selon un rythme de 7 cycles de 7 000 ans, soit 49 000 ans. Isaac
d’Acco a toutefois précisé qu’il ne s’agit pas d’années physiques mais divines. Le Midrash raconte
que chaque année divine est égale à 1 000 années communes, ceci en se basant sur le verset : “Car
mille ans sont, à tes yeux, comme la journée d’hier” (Ps. 90:4).
Sachant qu’une année complète contient 365¼ jours, une année divine serait donc égale à 365
250 ans. On peut donc en déduire que chaque cycle de 7 000 années divines, consiste en
2 556 750 000 années terrestres. Notons que ce nombre impressionnant de deux milliards et demi
d’années est très proche de l’estimation scientifique concernant le temps, depuis lequel la vie est
apparue sur terre. On peut, à travers ce raisonnement, réconcilier la science et la Genèse. Si nous
supposons que le septième cycle a commencé avec le décompte de la création biblique, celui-ci se
serait produit lorsque notre univers était âgé de 15 340 500 000 ans. Nous sommes, là aussi, très près
de l’estimation scientifique concernant l’expansion de l’univers commencée il y a 15 milliards
d’années.
Tous ces grands nombres d’années se rapprochent des nombres phénoménaux que le Shiour
Qomah révèle. On peut donc considérer que tous les nombres de ces textes décrivent, non seulement
des dimensions dans l’espace, mais aussi dans le temps.
Il existe aussi sept résidences (ou stations) infernales[25] ayant une relation directe avec les
autres, que le Séfer Raziel (36b) décrit ainsi :
“Première station, Shéol taħtiyah ([‫ ]ְשׁאוֹל ַתְּחִתּיּוֹת‬- Profondeurs de la tombe), sa
profondeur couvre une distance de 300 ans. Deuxième station, Avadon ([‫ ]ֲאַבדּוֹן‬- destruction),
sa profondeur couvre une distance de 300 ans. Troisième station, Bér Shaħath ([‫ ]ְבֵּאר ַשַׁחת‬- la
tombe), sa profondeur couvre une distance de 300 ans. Quatrième station, Tith Hayavén ([‫טִטּי‬
‫ – ]ַהָיֵּון‬bourbier fangeux), sa profondeur couvre une distance de 300 ans. Cinquième station,
Shaâréï Mavéth ([‫ ]ַשֲׁﬠֵרי־ָמֶות‬- Portes de la mort), sa profondeur couvre une distance de 300
ans. Sixième station, Shaâréï Tsalmavéth ([‫ ]ַשֲׁﬠֵרי ַצְלָמֶות‬- Portes des ténèbres), sa profondeur
couvre une distance de 300 ans.”
Il y a, au centre de chacune des demeures mystiques, un palais avec un souffle éminent servant
d’intendant. Ces sept palais sont parallèles aux sept firmaments.
Terres Demeures Firmaments
Livnat ha- ‫ִלְבַנת‬ Édifice
1 Éréts ‫ֶאֶרץ‬ Sappir de saphir
Vilon ‫ִוילוֹן‬ Voile
‫ַהַסִּפּיר‬
Étsém ha- ‫ֶﬠֶצם‬ Essence
2 Adamah ‫ֲאָדָמה‬ Shamayim des cieux
Raqiâ ‫ָרִקיַﬠ‬ Ciel
‫ַהָשַּׁמ ִים‬
3 Gaï ‫ַגּ ְיא‬ Nogah ‫ֹנַגהּ‬ Clarté Sheħaqim ‫ְשָׁחִקים‬ Firmament
4 Neshiah ‫ְנִשָׁיּה‬ Zeķouth ‫ְזכוּת‬ Mérite Zvoul ‫ְזבוּל‬ Demeure
5 Tsiah ‫ִצָיּה‬ Ahavah ‫ַאֲהָבה‬ Amour Mâon ‫ָמעוֹן‬ Résidence
6 Arqah ‫ַא ְרָקה‬ Ratson ‫ָרצוֹן‬ Désir Maķon ‫ָמכוֹן‬ Fondation

Qodésh ha- ‫ֹקֶדשׁ‬ Saint des


7 Tévél ‫ֵתֵּבל‬ Qadoshim Saints
Âravoth ‫ֲﬠָרֹבות‬ Agrément
‫ַהֳקָּדִשׁים‬
Les sept firmaments sont à la fois des niveaux de la création et des états de conscience. Ils sont
décrits par le Talmud dans la section Ħaguigah (12b) et synthétisés par Yaacov Couli, dans son Méam
Loéz.

Premier Firmament : Il s’appelle Vilon [‫] ִוילוֹן‬, ce qui signifie le voile ou le rideau,

“Vilon est le plus brillant et il illumine le monde. La nuit, il est fermé et le monde est
alors dans les ténèbres. Certains disent le contraire ; il est ouvert la nuit et fermé le jour. Il
est question de ce firmament lorsque nous récitons tous les jours, la première bénédiction
précédant le Shéma...” (Méam Loez).

Le verset correspondant se trouve dans Isaïe (40:22) : “Il étend les cieux comme une
étoffe légère, et Il les déploie comme une tente pour en faire Sa demeure”. Vilon est le
voile séparant le monde visible du monde invisible, la Kabbale l’associe à la sefirah
Malķouth. Les tables de saphir sont aussi des intermédiaires entre le manifesté et le non
manifesté, c’est pourquoi la demeure s’appelle “Livnat ha-Sappir”, l’édifice de saphir. Le
prince préposé à ce firmament est Sédriel [‫]סדריאל‬, “Ordonnance divine”.
Deuxième Firmament : Raqiâ [‫]ָרִקיַﬠ‬, ce nom veut dire firmament mais aussi “souple”,
“malléable” et “ce qui est étendu”. Contrairement au Vilon, Raqiâ n’est pas figé tout peut
s’y transformer et se reformer. Dans ce firmament, penser ou parler c’est former. “Raqiâ
contient le soleil, la lune, les étoiles et les planètes...” (Idem), ceci parce qu’il est écrit :
“Élohim les plaça dans le Raqiâ (firmament) du ciel, pour éclairer la terre” (Gen. 1:17).
Dans les sefiroth, Yessod est le siège du Raqiâ. Le prince préposé à ce firmament est
Baraqiel [‫]ברקיאל‬, “Éclair divin”.
Troisième Firmament : Sheħaqim [‫]ְשָׁחִקים‬, signifie “cieux”, “nuées”, “firmaments” et
vient de la racine shaħaq [‫]ָשַׁחק‬, “broyer”, “moudre”, qui évoque la “poussière”. C’est
pourquoi le Talmud dit :

“Sheħaqim est l’emplacement des meules qui moulent la manne pour les justes, car il est
écrit : (Ps. 78:23-24) Il commanda aux nuages (Sheħaqim) d’en haut, Et il ouvrit les portes des
cieux ; Il fit pleuvoir sur eux la manne pour nourriture” (Ħaguigah 12b). “Sheħaqim est la
source de miséricorde secourant les hommes en période de malheurs. La manne y est
également préparée pour les sages du monde futur” (Méam Loez).

Dans les sefiroth, Sheħaqim siège au niveau de Hod. Le prince préposé à ce firmament
est Bardiel [‫]ברדיאל‬, “Grêle divine”.
Quatrième Firmament : Zvoul [‫]ְזבוּל‬, est une “demeure”, une “habitation”, ce mot est
issu de la racine “zaval” qui décrit quelque chose de rond.

“Zvoul contient la Jérusalem du dessus, et le Temple du haut qui est le reflet précis du
Temple du bas. Mikael, le plus important des anges, est l’ange gardien d’Israël. Il accueille
les âmes des justes qui ont quitté ce monde, et les offre devant l’autel de ce Temple” (Méam
Loez).

Le premier Livre des Rois (8:13) y fait allusion en ces mots : “J’ai bâti une maison qui
sera Ta demeure (Zvoul), un lieu où Tu résideras éternellement”. Ce firmament siège au
niveau de la sefirah Nétsaħ. Le prince préposé à ce firmament est Shaħqiel [‫]שחקאל‬,
“Nuée divine”.
Cinquième Firmament : Maôn [‫] ָמעוֹן‬, signifie “résidence”, sa racine “mâan”, exprime
le fait d’aller trop loin, d’outrepasser ou d’exagérer.

“Maôn contient les myriades d’anges qui chantent devant Dieu chaque nuit. Pendant le
jour, ils se taisent afin que les prières d’Israël soient entendues” (Méam Loez).

Maôn est un séjour agréable pour l’âme : “Yhwh ! j’aime le séjour (maôn) de ta
maison, Le lieu où ta gloire habite” (Ps. 26:8). La “gloire” est le Kavod, manifestation
harmonieuse de la lumière du Trône. Ce firmament siège au niveau de Tiféréth. Le prince
préposé à ce firmament est Shétqiel [‫]שתקיאל‬, “Silence divin”.
Sixième Firmament : Maķon [‫]ָמכוֹן‬, signifie “base”, “fondation”, il est le fondement des
cieux précédents.

“Maķon contient de nombreuses pièces avec des portes de feu. Dans ces dernières se
trouvent des rosées et des nuages néfastes, ainsi que des vents violents associés à des
ouragans et à des tornades. Il y a également des eaux empoisonnées qui brûlent et tuent
arbres et plantes lorsqu’elles s’abattent sur eux...” (Méam Loez).

C’est à ce firmament que ce verset fait allusion :

“Car ainsi m’a parlé Yhwh : Je regarde tranquillement de mon Maķon, par la chaleur
brillante de la lumière, et par la vapeur de la rosée, au temps de la chaude moisson” (Isaïe
18:4).

Sur lui repose le Trône de Gloire : “La justice et l’équité sont la base (Maķon) de ton
trône. La bonté et la fidélité sont devant ta face” (Ps. 89:15). Le niveau de ce firmament
correspond à Gvourah. Le prince préposé à ce firmament est Gabriel [‫]ַגְּב ִריֵאל‬, “Force
divine”.
Septième Firmament : Âravoth [‫]ֲﬠָרֹבות‬, désigne le “plaisir”, “l’agrément”, sa racine
“arav” [‫ ]ָﬠַרב‬décrit le “mélange”, le “coucher du soleil”. On associe ce firmament au verset
:

“Chantez à Dieu, célébrez son nom ! Frayez le chemin à celui qui chevauche (rakav) dans
Âravoth ! Yhwh est son nom : réjouissez-vous devant lui !” (Ps. 68:5). “Âravoth contient la vie,
la paix, les bénédictions et le succès. S’y trouvent également les âmes des justes, celles de
ceux qui ont fini leur passage dans le monde physique et celles qui ne sont pas encore nées. Il
y a aussi des rosées bienfaisantes grâce auxquelles les morts revivront. C’est là notre
espoir...” (Méam Loez).

La Kabbale associe Âravoth au niveau de la Ħesséd. Le prince préposé à ce firmament


est Miķael [‫]ִמיָכֵאל‬, “Qui est comme le divin ?”.

Dans la Kabbale, ces sept cieux sont placés sous l’influence du “Petit visage” et correspondent
aux sept sefiroth inférieures. Le “Grand visage” est un domaine inconnu et correspond à un firmament
qui ne peut être appréhendé :
“De la terre au firmament que nous voyons, il y a une distance de cinq cents années. C’est
également l’épaisseur de chaque firmament ainsi que la distance qui les sépare entre eux.
Quatre anges sont au-dessus d’eux, appelés Ħayoth décrits en détail dans le Livre d’Ézéchiel.
Au-dessus de ces anges se trouve le firmament qui illumine tous les autres firmaments. Nous
n’avons aucune autorité pour savoir ce qu’il y a au-dessus de ce firmament...” (Méam Loez).

Les forces angéliques


Dans le Shiour Qomah, comme dans la Merkavah, les créatures célestes jouent un rôle
essentiel. Deux types de créatures se dégagent des myriades angéliques, les Ħayoth [‫ ]ָח ֹיות‬et les
Ofanim [‫]ֹאוַפ ִנּים‬. Ces forces angéliques tiennent une place importante dans la vision d’Ézéchiel :
“Quand les Ħayoth marchaient, les Ofanim cheminaient à côté d’eux ; et quand les
Ħayoth s’élevaient de terre, les Ofanim s’élevaient aussi. Ils allaient où la Rouaħ les poussait
à aller ; et les Ofanim s’élevaient avec eux, car la Rouaħ des Ħayoth était dans les Ofanim.”
(Eze. 1:19-20).
Toute la littérature de la Merkavah et du Shiour Qomah, mentionne abondamment les Ħayoth et
les Ofanim, ainsi que les Serafim, les Galgalim et les Kerouvim.

Les classes angéliques :


On peut, d’après les Tiqounim du Zohar, classer les différentes forces angéliques de cette
manière : Ħayoth ha-Qodésh, Ofanim, Érélim, Ħashmalim, Serafim, Malaķim (ou Shinanim),
Élohim (ou Tarshishim), Bné-Élohim, Kerouvim, Ishim[26]. Le Rambam (Maïmonide) en fait mention
dans son Mishné Torah :
“Les différents noms dont ils sont nommés sont attribués aux anges en raison du degré
qui est le leur. C’est pourquoi ils portent le nom de Ħayoth, et se trouvent alors élevés au-
dessus de tous, d’Ofanim, d’Érélim, de Ħasmalim, de Serafim, de Malakim, d’Élohim, de Bné-
Élohim, de Kerouvim, et d’Ishim. Tous ces dix noms dont sont nommés les anges, leur sont
attribués en raison de leurs degrés. Le degré au-dessus duquel il n’en existe aucun autre, si
ce n’est celui de Dieu, béni soit-il, est le degré de la forme dite Ħayoth : voilà pourquoi il est
dit dans la prophétie que ces Ħayoth sont sous le Trône de Gloire. Quant au degré inférieur,
le dixième, c’est celui des formes qui s’appellent Ishim : il s’agit des anges qui parlent aux
prophètes et leur apparaissent dans la vision prophétique. La raison pour laquelle ils sont
dénommés Ishim est que leur degré est proche du degré qui appartient à l’entendement des
hommes...” (Livre de la Connaissance).
Les anges, comme les noms divins, les sefiroth et les astres ont une classification hiérarchique.
Les forces angéliques sont organisées dans le monde de la Formation (Yetsirah).

1. Ħayoth ha-Qodésh [‫ ]ַח ֹיּות ַהֹקֶּדשׁ‬: “Les Êtres saints”. Ħayoth, mot féminin, est le pluriel
de Ħayah qui décrit quelqu’un d’alerte, de vif et rempli de vitalité. C’est pourquoi les
Ħayoth sont des forces dont le rôle est de préserver la vitalité de la création, en assurant la
pérennité du Souffle divin. Ceci est montré par la première apparition du mot Ħayoth dans
la Genèse : “sept couples aussi des oiseaux du ciel, mâle et femelle, afin de conserver
leur race vivante (Ħayoth) sur la face de toute la terre.” (Gen. 7:3). Elles sont le principe
même de la vie universelle représentée par la Gloire (Kavod) du trône de Dieu, qu’elles
entourent sans cesse. L’expression “Ħayoth ha-Qodésh”, désigne la vie pure et non
souillée. Dans la mystique de la Merkavah, avant de contempler les Ħayoth, le mystique
doit se purifier méticuleusement, car le Ħashmal ne laisse passer aucune impureté. Il ne
peut s’approcher qu’en état d’équilibre entre l’Amour et l’Unité. Pour le Rambam, les
Ħayoth semblent symboliser les sphères divines elles-mêmes.
2. Ofanim [‫ ]ֹאוַפ ִנּים‬: “Les Roues”. Ce sont des roues d’énergies supportant la Merkavah.
Ofanim vient de la racine “afan” [‫]אפן‬, qui désigne l’accomplissement d’un tour, ou le fait
de se retourner. Les Ofanim semblent indissociables des Ħayoth ha-Qodésh, ils animent
les cycles de la création permettant à la vie universelle de se renouveler, de s’épanouir et
de se manifester. Dans la doctrine kabbalistique du Guigoul (transmigration des âmes), ce
sont ces anges qui font accomplir les cycles des vies successives à une âme. Bien qu’ils
soient souvent mentionnés dans le Livre d’Ézéchiel, c’est dans le premier Livre des Rois
(7:32) qu’ils sont mentionnés pour la première fois pour décrire les dix bases d’airain :

“Les quatre Ofanim étaient sous les panneaux, et les essieux des Ofanim fixés à la base ;
chacune avait une coudée et demie de hauteur. Les Ofanim étaient faits comme ceux d’une
Merkavah.”

Les Ofanim représentent symboliquement les quatre éléments, ils sont associés au Galgalim (les
sphères).

3. Les Érélim [‫ ]אראלים‬: Plusieurs sens sont accordés à ce nom, le plus probable est “Les
Héros” ou “Vaillants”. En effet, on traduit généralement “érél” [‫ ]ֶא ְרֵאל‬par “héros”. Mais il
est possible aussi que “érél” vienne de “Ariel”, dans ce cas il faut comprendre “Érélim”
par “Lions”. C’est dans ce sens que l’on traduit le verset : “Il frappa les deux lions (érél)
de Moab” (2 Sam. 23:20). Ariel (Lion de Dieu ou Héros de Dieu), désigne le Temple de
Salomon : “Le Héķal étant étroit à l’arrière et large de sa face, évoquait un lion, comme
il est dit : Ariel, lion de Dieu, cité gracieuse de David (Isa. 29:1)...” (Masseķet Midoth #4) ;
Ariel est aussi Jérusalem. On trouve dans le Livre d’Isaïe (33:7) un verset unissant “Érélim”
et “Malaķim” : “Voici, les Érélim (héros) poussent des cris au dehors; Les Malaķim
(messagers) de paix pleurent amèrement”. Les Érélim sont les forces qui protègent et
vivifient la Jérusalem Céleste et le Temple de l’En-Haut.
4. Ħashmalim [‫ ]ַחְשַׁמלים‬: “Les Silences Parlants”. C’est le pluriel du Ħashmal de la
vision d’Ézéchiel dont nous avons déjà parlé. Ce Ħashmal est une force foudroyante qui
empêche l’impureté de pénétrer dans le domaine de la sainteté. Le Talmud traduit ce mot
par le “Silence parlant” en raison des deux racines qui le forment (Ħash - Mal). Ce mot
n’apparaît jamais au pluriel dans la Bible et on ne le trouve écrit que deux fois dans le
Livre d’Ézéchiel : “au centre de laquelle brillait comme un Ħashmal, sortant du milieu
du feu” (1:4), “Je vis encore comme un Ħashmal, comme du feu, au-dedans duquel était cet
homme” (1:27). Les Septante ont traduit le Ħashmal par electron, terme grec qui désigne ou
bien l’ambre jaune, ou bien un amalgame d’or et d’argent. Les Ħasmalim agissent comme
des filtres sacrés préservant le monde supérieur, que le mystique dans son ascension, doit
traverser en état de grande pureté.
5. Serafim [‫ ]ְשָׂרִפים‬: “Les Brasiers”. La racine “saraf” signifie “brûler”, “enduire de
résine” et “dragon”. Ils sont décrits précisement par Isaïe : “je vis le Seigneur assis sur un
trône très élevé, et les pans de sa robe remplissaient le temple. Des Serafim se tenaient
au-dessus de lui ; ils avaient chacun six ailes ; deux dont ils se couvraient la face, deux
dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils criaient l’un
à l’autre, et disaient : Qadosh, Qadosh, Qadosh Yhwh Tsevaoth ! toute la terre est pleine
de sa gloire !” (Isa. 6:2). Les Serafim sont souvent associés à la prière et la louange, ils
laissent s’élever vers les sphères supérieures, uniquement les prières parfaitement pures et
ont pour rôle de purifier le verbe du mystique, afin de lui permettre d’affronter les
Ħasmalim ; ceci s’est produit pour Isaïe : “je suis un homme dont les lèvres sont impures,
j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi,
Yhwh Tsevaoth. Mais l’un des Serafim vola vers moi, tenant à la main une pierre ardente,
qu’il avait prise sur l’autel avec des pincettes. Il en toucha ma bouche, et dit : Ceci a
touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié” (Isa. 6:6). On voit dans
ce texte que les Serafim sont aussi des anges capables d’expier les fautes et les péchés.
Soulignons aussi que, dans la Bible, Saraf est le nom d’un “serpent de feu”. Dans le Livre
d’Isaïe (14:29) il est fait mention d’un “Saraf môféf” (‫ ָשָׂרף ְמֹעוֵפף‬- serpent ou dragon volant) :
“Ne te réjouis pas, pays des Philistins, de ce que la verge qui te frappait est brisée! Car
de la racine du serpent sortira un basilic, et son fruit sera un dragon volant (saraf
méofef).”. Les Serafim sont sans doute les dérivés d’une ancienne divinité ophiomorphe,
mais on peut aussi supposer qu’ils se rapprochent des griffons gardiens que les égyptiens
appelaient “Sherref”.
6. Malakħim [‫ ]ַמְלָאִכים‬: “Les Messagers” ou “Envoyés”. Le mot “Malaķ” [ ‫ ]ַמְלָא‬signifie
messager et vient de la racine “méleķ”, qui désigne la royauté. Il s’agit du terme le plus
couramment utilisé pour désigner les anges et les agents divins : Malaķ-haMavéth (ange de
la mort), Malaķi-haSaréth (anges servant). Ils servent d’intermédiaires entre le monde
supérieur et le monde inférieur. Ce sont des forces actives, d’ailleurs le mot “malaķah”
[‫ ]ְמָלאָכה‬veut dire travail. L’action des Malaķim s’appelle la Malaķouth [‫]ַמְלֲאֹכות‬, ce qui
signifie “mission”, car les Malaķim remplissent les missions qu’on leur confie. La tradition
enseigne que lorsque dix personnes se réunissent pour prier, elles créent un “Malaķ”, c’est-
à-dire un ange ou un messager. Le groupe de dix porte le nom de “Minyan” [‫]ִמ ְנָין‬, le Malaķ
qu’ils créent est formé par l’agrégat résultant de leur intention. Ainsi les Malaķim
correspondent au monde des égrégores. Le mot Malaķim apparaît pour la première fois
dans le verset de la Genèse : “Les deux Malaķim arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot
était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d’eux,
et se prosterna la face contre terre” (Gen. 19:1).

6bis. Les Shinanim [‫ ]ִשׁ ְנָא ִנים‬: “Les Myriades”. Dans certaines énumérations, on trouve les
Shinanim à la place des Malaķim. Le mot “shinan” [‫ ְ]ָאןִשׁנ‬a plusieurs sens possibles :
“myriades”, “répétition”, “dignité”, “hauteur”, “éclat”, “brillance”. Les Shinanim appartiennent
aussi au monde de la Merkavah, leur prolifération est décrite dans le Psaume (68:18) : “Les chars
d’Élohim se comptent par milliers et par milliers de myriades (shinan); Le Seigneur est au
milieu d’eux, le Sinaï est dans le sanctuaire.” Dans l’expérience mystique, ils favorisent
grandement l’élévation dans les plans de conscience. “L’expression Shinan résume toutes les
formes : celle du Taureau, de l’Aigle, et du Lion ; quant au dernier Noun c’est l’homme,
déploiement qui intègre unitairement le sens du masculin et du féminin” (Zohar I, 19a). Ce verset
du Zohar explique en fait que le nom “Shinan” [‫ ]ִשׁ ְנָאן‬est l’abréviation des mots, Shor (‫ שׁוֹר‬-
taureau), Nésher (‫ ֶנֶשׁר‬- aigle) et Arié (‫ ַא ְרֵיה‬- lion) ; l’expression “l’homme” : ha-Adam [‫]ָהָאָדם‬, a
la même valeur numérique que la lettre Noun, soit cinquante.

7. Les Malaķi-Élohim [‫ ]ַמְלֲאֵכי ֱא ִהים‬: Ce sont eux qui apparaissent sur l’échelle du rêve
de Jacob : “Il eut un songe. Et voici, une échelle était appuyée sur la terre, et son
sommet touchait au ciel. Et voici, les Malaķi-Élohim montaient et descendaient par cette
échelle” (Gen. 28:12). “Jacob poursuivit son chemin ; et des Malaķi-Élohim le
rencontrèrent” (Gen. 32:1). Le Rambam, au sujet de l’appellation Élohim, explique que ce
nom a été métaphoriquement employé pour désigner les anges ainsi que Dieu, parce qu’il
est juge et dominateur des anges.

7bis. Les Tarshishim [‫ ]ַתּ ְרִשׁיִשׁים‬: “Les Chrysolithes”. Il arrive parfois que la classe d’anges
d’Élohim soit remplacée par les Tarshishim. Le nom de la pierre précieuse correspondant à ce
mot n’est pas très bien déterminé, il pourrait également s’agir de la Topaze. On pense qu’ils
portent ce nom en raison de la couleur de la pierre (vert-jaune) mais aussi parce que ces anges
produisent le règne minéral. Ceci est conforté par le fait que les “Tarshishim” dans la Bible sont
les habitants de “Tarsis”, l’extrémité occidentale du monde connu, où les Tyriens se
fournissaient en métaux rares comme le fer, le plomb et l’étain. Un autre sens possible de
“Tarshishim” est “ceux qui affinent”. Il faut souligner aussi que, dans les textes du Shiour
Qomah, le corps de Dieu a l’aspect du Tarshish (en référence au Cantique des Cantiques).

8. Les Bné ha-Élohim [‫ ]ְבֵני־ָהֱא ִהים‬: “Les Fils d’Élohim”. Ce nom n’apparaît que deux
fois dans la Bible, la première fois avec le passage célèbre : “les Bnéi haElohim virent
que les filles d’Adam (Banouth Adam) étaient belles, et ils en prirent pour femmes parmi
toutes celles qu’ils choisirent. Alors Yhwh dit : Ma Rouaħ (esprit) ne restera pas
toujours dans l’homme, car l’homme n’est que chair, et ses jours seront de cent vingt
ans” (Gen. 6:2). Ce passage décrit la volonté de créatures, poussées à descendre dans la
chair et à entrer dans le processus de morts et de naissances successives. Les filles
d’Adam permettent la naissance et lors de la mort, la Rouaħ se retire. L’autre verset fait
aussi une allusion au processus de naissance : “Alors que les étoiles du matin éclataient
en chants d’allégresse, et que tous les Bné-Élohim poussaient des cris de joie, qui a
fermé la mer avec des portes, quand elle s’élança du sein maternel ; quand je fis de la
nuée son vêtement, et de l’obscurité ses langes ?” (Job 38:7). Les Bné ha-Élohim président
au processus de mort et de naissance, ils permettent la réalisation effective du guilgoul,
dont le mouvement est lancé par les Ofanim.
9. Les Kerouvim [‫ ]ְכרוִּבים‬: “Semblables aux enfants”. L’étymologie de ce nom est
délicate, la section Ħaguigah (13b) du Talmud explique ceci : “Que signifie Kéroub ?
Rabbi Abbahou dit : “Semblable à un enfant” (ké-rabya), car en Babylonie on appelle
l’enfant rabya, et le Midrash Tanhuma Béreshith (25) précise : on les appelle Kerouvim
parce qu’ils ont l’air d’enfants...”. Le Kérouv doit certainement correspondre au Karibou
de la tradition assyro babylonienne, ce nom est une étrange déformation de la racine
sémitique “baraķ” (bénir). Les Karibou sont les “dieux bénisseurs”, le Sédou et le
Lamassou, taureaux ailés à face humaine qui gardent l’accès des temples, et qui jouent le
rôle d’intercesseurs entre l’orant et la divinité à laquelle ils s’adressent. La fonction de
gardiens se retrouve dans la Genèse : “C’est ainsi qu’il chassa Adam ; et il mit à l’orient
du jardin d’Éden les Kerouvim qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin
de l’arbre de vie” (3:24). Les Kerouvim sont aussi le support du Trône de Dieu : “Yhwh
Tsevaoth, Dieu d’Israël, assis sur les Kerouvim” (Isaïe 37:16). Les Kerouvim assument
souvent le rôle de gardiens du seuil.
10. Les Ishim [‫ ]ִאיִשׁים‬: “Les individus”. Ishim est un pluriel très rare du mot “ish”,
homme, il se trouve seulement trois fois dans la Bible : “N’entraîne pas mon cœur à des
choses mauvaises, À des actions coupables avec les hommes (Ishim) d’iniquité” (Ps. 141:4).
“Hommes (Ishim, anges du dixième ordre), c’est à vous que je (la sagesse) crie, et ma
voix s’adresse aux fils d’Adam” (Prov. 8:4). “Méprisé et abandonné des hommes (Ishim)”
(Isaïe 53:3). Ishim est une forme choisie pour désigner des hommes surnaturels. Pour le
Rambam (Maïmonide) ils représentent l’Intellect actif universel auquel s’unit l’intellect
passif du prophète. Les Ishim sont les anges que voient les prophètes.
La vision d’Ézéchiel
Les Ħayoth et le Ħashmal
Le prophète Ézéchiel (1:5) raconte sa vision des quatre Ħayoth dont chacune avait quatre faces,
quatre ailes et deux mains. Chacune des Ħayoth avait une face d’homme, une face d’aigle, une face
de lion et une face de bœuf. Mais il faut relever que, dans le chapitre X, la face de bœuf est
remplacée par une face de Kéroub. Ceci peut se comprendre dans la Kabbale comme la manifestation
des quatre mondes : Atsilouth-Homme, Briah-Aigle, Yetsirah-Lion et Assiah-Boeuf. Aucun espace ne
séparait les Ħayoth, c’est-à-dire qu’elles ne formaient qu’un par l’harmonie qui les unissait :
“Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre ; elles ne se tournaient point en marchant,
mais chacune marchait droit devant soi” (Eze 1:9).
Bien que chacune regardait et s’avançait dans sa direction, l’unité n’était pas rompue, ceci
insinue que les Ħayoth sont comme l’univers : en expansion permanente.
La Kabbale accorde une place très importante à la vision d’Ézéchiel, en s’appuyant sur les
textes du premier chapitre du Séfer Yetsirah.
Chap. 1- 8 : Dix sefiroth dans le néant. Retiens ta bouche pour ne pas en parler et ton
cœur pour ne pas y réfléchir et si ton cœur s’élance reviens à l’endroit où il est dit : “les
Ħayoth allaient et venaient”. Sur cette parole sera conclue l’alliance.
La deuxième partie de ce verset est une référence au Livre d’Ézéchiel car l’endroit où il est dit
“les vies vont et viennent” est le verset 14 du chapitre I : “Et les Ħayoth couraient et revenaient
comme la foudre”. Les Ħayoth doivent être assimilées à une certaine vision des sefiroth en tant que
“forces de vie”, premières manifestations multiples de la lumière unique du Trône divin. C’est à
partir des références d’Ézéchiel que l’auteur du Séfer Yetsirah a développé sa conception des
sefiroth. Le prophète raconte avoir vu quatre Ħayoth, ceci pour symboliser la manifestation des
sefiroth dans les quatre mondes.
Maintenant il faut comprendre pourquoi le S. Yetsirah nous demande, si le cœur s’exalte de
retourner à ce passage de l’Écriture. Le texte nous apprend (verset 12) que “là où la Rouaħ les poussait
elles allaient”. La Rouaħ est le vent, l’esprit, le souffle vivant, mais, dans ce texte, il faut le prendre
dans le sens “d’intention”. Ainsi malgré la vitalité et la force foudroyante que les Ħayoth
possédaient, elles se pliaient à l’intention divine, à la direction vers laquelle soufflait le vent divin.
C’est pourquoi il faut réaliser que chaque fois que notre cœur s’exalte et tend à nous dépasser, il faut
chercher dans quel sens va le mouvement divin et s’y plier ; le mystique doit apprendre à s’extraire
de l’illusion du monde multiple et se plier à la loi de l’unité.
Si notre libre-arbitre nous pousse à nous éloigner de Dieu, il faut alors revenir à ce passage de
l’écriture pour se souvenir qu’il faut faire preuve d’humilité, et se plier aux rayonnantes lois
harmonieuses du Trône de gloire. Le Rambam écrit à ce sujet dans son “Guide” :
“Ainsi, il (Ézéchiel) veut dire que la ħaya suivait dans sa course la direction que lui
donnait l’intention divine ... Mais comme les mots “là où c’était l’intention etc.” pourraient
s’entendre dans ce sens que, dans l’avenir, tantôt Dieu voudra que la Ħayah prenne telle
direction, tantôt il voudra qu’elle marche dans telle autre direction, opposée à la première”.
Le but de la vie est de transformer l’être issu de la chute en un être spirituel, et pour cela il faut
apprendre à assujettir ses désirs au service de la Loi universelle d’unification. Il nous est enseigné
qu’au moment de la mort il y a deux directions : soit le but n’est pas atteint et l’on tombe dans les
eaux de l’en-bas, soit le but est atteint et l’on passe dans les eaux de l’en-haut. Ceci veut dire que
dans le premier cas, l’âme replonge en terre et selon la loi du guilgoul refait une nouvelle tentative
de réalisation de la Vérité. Ce processus est comparable à la germination d’une graine qui est mise en
terre puis flétrit, se décompose et revient à la vie sous une autre forme.
La Rouaħ de l’humain est imbriquée à un corps matériel et s’en sépare à la mort, mais si elle ne
peut atteindre les eaux de l’en-haut, il lui faut alors suivre le processus de la simple germination.
Cette évolution s’illustre par les permutations des lettres qof, beith, réish qui forment ‫ָקַבר‬, qui se lit
“qavar” (inhumer), “qévér” (tombeau), “qabar” (fossoyeur) mais aussi “qibar” (son de blé). Puis
‫ָקבר‬,ָ “raqav” (pourrir) et enfin ‫“ <ֹבֶּקר‬boqér” (matin). Mais surtout ces trois lettres forment le mot ‫ָבָּרק‬
“baraq”, l’éclair, la foudre. Le verset 6 du SéferYetsirah dit que l’apparition des sefiroth est comme
la vue d’un éclair et le prophète Ézéchiel associe aussi la vision des “hayoth” à la foudre. Ceci, pour
enseigner que l’éclair vital des Ħayoth-sefiroth est l’éclair créateur qui anime la Rouaħ et le
processus, vie, mort, décomposition et renaissance. Par cet éclair, un processus de maturation est
activé. Les trois lettres ‫ ָבָּרק‬ont pour valeur 302, nombre qui en hébreu s’écrit ‫ ״בש‬et se lit “shav”,
c’est à dire “vieillesse” dans le sens de “mûrissement”.
Le fait que les Ħayoth “couraient et revenaient”, signifie qu’elles oscillent rapidement et cela a
pour effet de produire un éclat de foudre, qui est le Ħashmal : “et je vis comme un Ħashmal”. Pour
les talmudistes le Ħashmal est le “silence parlant”, ce que le Séfer Yetsirah va symboliser par les
lettres-mères parmi lesquelles Mem est silencieuse et Shin sifflante.
Chap. 2:1 - Trois Mères, Aleph Mem, Shin. Mem est bourdonnant, Shin est sifflant et
Aleph est la Rouaħ de l’air qui équilibre les deux.
Le mot hébreu pour “bourdonnant” est “damam” [‫]ָדַּמם‬, qui a ici le sens de bruit sourd, mais ce
mot veut généralement dire “se taire” ou encore “saigner”. La lettre Mem est dominante dans ce mot
hébreu. En revanche, le mot pour “sifflant” est “sharaq” [‫]ָשַׁרק‬, dont un autre sens est “teint en
rouge”, couleur généralement attribuée à la colonne de gauche des sefiroth. Le son bourdonnant
associé à Mem est très calme, il correspond à l’eau et la conscience en Ħoķmah. La répétition du son
Mem est associée à la prophétie et implique la conscience en Ħoķmah. D’après les kabbalistes “ un
murmure doux (damamah) et léger” (1 Rois 19:12), écouté par Eliyah, est une allusion au son du Mem en
Ħoķmah entendu en état prophétique. Job décrit parfaitement cette expérience dans le passage suivant
:
“Une parole est arrivée furtivement jusqu’à moi, et mon oreille en a recueilli les sons
légers. Au moment où les visions de la nuit agitent la pensée, quand les hommes sont livrés à
un profond sommeil. Je fus saisi de frayeur et d’épouvante, et tous mes os tremblèrent. Un
esprit passa près de moi... Tous mes cheveux se hérissèrent.... Une figure d’un aspect inconnu
était devant mes yeux, Et j’entendis une voix qui murmurait doucement (damamah)” (Job 4:12-
16).
La lettre Shin a un son sifflant associé au feu et à la conscience en Binah. Les deux sons Mem et
Shin peuvent être utilisés comme un oscillateur entre Ħoķmah et Binah, en associant les cinq
voyelles fondamentales (voir à ce sujet mon livre Kabbale Extatique et Tsérouf). Il est important de noter que ces
deux sons dominent dans le mot “Ħashmal” [‫]ַחְשַׁמל‬, qui, pour la Kabbale est une interface entre le
physique et le spirituel. Dans sa vision, le prophète Ézéchiel dit qu’il a vu un “Ħashmal sortant du
milieu du feu” (Ez. 1:4). Ce n’est qu’après le Ħashmal, qu’il a pu percevoir les Ħayoth et entrer en état
de prophétie. Dans notre présente analyse, le Ħashmal serait l’interface entre la conscience de Binah
et la conscience de Ħoķmah. Il est possible que ce mot ait été utilisé comme nom répété pendant que
le prophète oscillait entre la conscience de Binah et de Ħoķmah. Ainsi, l’apparence du Ħashmal est
l’expérience visuelle durant cet état d’oscillation.
Comme il a été dit précédemment, le mot “ħash” [‫ ]ָחשׁ‬signifie “silence” et le mot “mal” [‫]ָמל‬
“parole” ; Ħashmal peut donc se traduire par le “silence parlant”. Cette expression exprime la
double sensation durant laquelle on éprouve le “silence” de la conscience Ħoķmah, et la “parole” de
la conscience Binah. Les deux parties de l’esprit éprouvent alors une double sensation
simultanément, qui est en fait un son unique à la fois bourdonnant et sifflant.
Shin et Mem forment “shém” [‫]ֵשׁם‬, le nom et c’est à travers les noms divins que se fait la
transition de la conscience entre Ħoķmah et Binah. Le Baâl Shém Tov enseignait que c’est à travers
un nom que peut se saisir l’essence spirituelle d’une personne ou d’un objet. Le Zohar enseigne aussi
que Mem et Shin sont le mystère de Moïse, dont le nom hébreu Moshéh [‫ ]ֹמֶשׁה‬contient Mem et Shin,
plus un Hé dont la valeur numérique cinq est une allusion aux cinq voyelles fondamentales permettant
les prononciations des combinaisons.
Le Ħashmal est une force qui oscille entre Ħoķmah et Binah, dans l’homme, entre les cerveaux
droit et gauche. L’union de ces deux sefiroth fait apparaître la sefirah occulte Daâth, que l’on peut
situer dans la nuque. L’espace du prophète correspond au quatrième degré de l’âme, que l’on appelle
“Ħayah” [‫]ַחָיּה‬, la vitalité (il s’agit de Ħayoth au singulier). Les trois degrés inférieurs de l’âme :
Néfesh, Rouaħ et Neshamah, se situent dans notre monde tridimensionnel.
La Ħayah correspond à une quatrième dimension où l’espace et le temps sont dépliés, ainsi que
le passé et le futur ; c’est le monde du prophète. Il est dit qu’il faut parler de la Ħayah comme de sa
nuque, ceci veut dire qu’elle n’est pas concevable dans le monde à trois dimensions. On sait que
notre nuque est là, qu’elle est indispensable à notre corps, toutefois, aussi souple que l’on soit, on ne
peut jamais tourner les yeux pour la voir, pour cela il faudrait un nouvel espace. Lorsque le prophète
réussit par son degré de pureté à traverser la foudre du Ħashmal, il découvre cette nouvelle
dimension, celle de sa Ħayah. Lui apparaissent alors toutes les forces animant ce niveau d’existence,
c’est-à-dire, les Ħayoth.

Les Ofanim et les Galgalim


“Je regardais ces Ħayoth ; et voici, il y avait un Ofan sur la terre, près des Ħayoth,
devant leurs quatre faces. À leur aspect et à leur structure, ces Ofanim semblaient être en
Tarshish, et tous les quatre avaient la même forme ; leur aspect et leur structure étaient
comme chaque Ofan paraissait être au milieu d’un autre Ofan” (Ez. 1:15-16). Comme les
Ħayoth, à qui ils sont liés, les Ofanim forment une unité parfaite. Ils appartiennent aussi au
degré de la Ħayah, comme l’indique le verset : “Ils allaient où la Rouaħ les poussait à aller ;
et les Ofanim s’élevaient avec eux, car la Rouaħ de la Ħayah était dans les Ofanim” (Ez. 1:20).
Les Ofanim sont aussi des Galgalim [‫ ]ַגְּלַגּל ִים‬: “J’entendis qu’on appelait les Ofanim galgal”
(10:13). Galgalim (sphères), est le nom que l’on donne parfois aux cieux et à tous les objets célestes,
les Ofanim s’y retrouvent alors directement liés. Il est précisé que “les Ofanim étaient pleins
d’yeux”, ces yeux sont les cieux, les différents espaces et toutes les sphères qui les animent.

L’influence du Shiour Qomah dans la Kabbale


Bien que les kabbalistes préfèrent parler de lumière, de souffle et de mouvement d’énergie, la
doctrine anthropomorphique du Shiour Qomah a laissé de fortes empreintes dans les principes
kabbalistiques. Normalement, les représentations anthropomorphiques sont bannies de la Kabbale,
toutefois, les kabbalistes ont eu parfois besoin de se retrouver dans un modèle qui leur ressemblait.
La doctrine des sefiroth le montre assez bien, celles-ci ne sont à la base que la symbolisation de
l’émanation de la lumière et des attributs divins, mais de nombreux kabbalistes ont cherché à y placer
l’Être primordial dans sa forme corporelle, et sont finalement arrivés à y situer leur propre corps.
C’est pourquoi on dit maintenant que Ħoķmah est le cerveau droit, Gvourah l’épaule gauche, Nétsaħ
la hanche droite etc. Dieu ayant retrouvé forme humaine, les anges ont rapidement fait de même.
Mais c’est surtout à travers les pages du Zohar que l’on va retrouver les traces du Shiour
Qomah. Toutefois, c’est la tête divine qui est principalement décrite, car le Zohar expose les
relations qu’entretiennent son grand visage et son petit visage. Dieu est l’Ancien Sacré (Atiqa
Qadisha - ‫)ַﬠִתּיָקא ַקִדּיָשׁא‬, son existence la plus haute s’appelle Arik Anpin [ ‫] ַא ְנִפּיןֲא ִרי‬, le Visage
spacieux, qui correspond à Kéter dans le système sefirotique. Lorsque le Grand Visage prit la
décision de créer le monde, il fut obligé de se mettre dans la situation de créateur et devint de ce fait
Zéir Anpin [ ‫]ַא ְנִפּיןְזֵﬠיר‬, le Visage restreint. Ainsi, l’union sacrée de ces deux visages joue un rôle
important dans la vie de l’homme et l’ascension du mystique.
Les deux visages marquent la division du caché et du révélé, Dieu unique avant la création et
Dieu Un démultiplié dans la création. Le Grand Visage est la Face cachée de Dieu et correspond à
l’émanation de la première sefirah, Kéter. Le Petit Visage est la face révélée du Créateur et réunit les
huits sefiroth de Ħoķmah à Yessod. Malķouth n’en fait pas partie car lors du premier jour, les deux
forces de Tiféréth et de Malķouth étaient réunies. Malķouth fut contrainte de se séparer le quatrième
jour, pour devenir un “petit luminaire”, symbolisé par la Lune. Tiféréth étant un soleil, la première
étape de la voie spirituelle doit nous amener à restaurer l’état originel en rétablissant l’union de
Tiféréth et de Malķouth, du Soleil et de la Lune. La deuxième étape sera l’Union sacrée du Grand
Visage et du Petit Visage.
Contrairement au Shiour Qomah, le Zohar ne décrit pas les membres inférieurs et se contente de
détailler précisément la Tête divine, en voici quelques exemples tirés de l’Idra Zouta :
“Le crâne (Kéter) de la tête blanche (Grand Visage) n’a ni commencement ni fin. L’union
de Ses influences se répand à partir de ce crâne...”
“Le front qui s’est dévoilé dans l’Ancien Sacré est appelé Ratson (volonté, ceci se
retrouve dans le Shiour Qomah) ...”
“Les yeux de l’Ancien Sacré sont tous deux rigoureusement égaux comme Un. Ils assurent
un rôle permanent et ne se ferment jamais...”
“Du nez sort le souffle de vie vers le Petit Visage...”
“Une rosée tombe de la Tête Blanche du Grand Visage sur le Crâne du Petit Visage. Cette
rosée est de deux couleurs, blanche et rouge...Du crâne de la tête dépendent les myriades et
les milliers d’extrémités des cheveux noirs ; ils sont entremêlés et attachés à la Lumière
Suprême...”
“Au milieu des cheveux (du Petit Visage) on voit une séparation, c’est le sentier qui mène
vers l’Ancien des Jours...”
“Le front du Crâne sert au châtiment des coupables...”
“Les Yeux (du Petit Visage) sont ces Yeux devant lesquels les mécréants ne peuvent se
cacher, ces Yeux qui sommeillent et ne sommeillent pas ... L’état des yeux est formé de cils
disposés régulièrement. De ces cils dépendent mille sept cents chefs (anges) contrôleurs et
quand ils livrent le combat, ils se dressent et les yeux s’ouvrent. Sur les paupières qui
couvrent les yeux, sont placés les cils. Mille quatre cents myriades de protecteurs que l’on
appelle “Paupières des yeux”...” (Idra Zouta Qadisha).
Pour décrire l’apparence du Visage de Dieu, le Zohar se réfère, comme le Shiour Qomah, au
chapitre V du Cantique des cantiques :
“Ces poils ne couvrent pas les lèvres, et les deux lèvres sont rouges comme la rose, ainsi
que nous l’apprend : “Ses lèvres sont des roses” (Cant. 5:13)...” (Idra Zouta).
Les quatre Ħayoth, de la vision Ézéchiel, deviennent des lumières dans la contemplation
kabbalistique. Nous en possédons de nombreux exemples, mais pour rester dans l’environnement du
Zohar, nous en étudierons leurs descriptions à travers des textes du célèbre Moïse de Léon (1238 -
1305). Pour beaucoup, Moïse de Léon est l’auteur du Séfer haZohar pour d’autres, il ne serait que le
compilateur de paroles prononcées par Shiméon bar Yoħaï au premier siècle. Il est vrai qu’à la
lecture des œuvres de Moïse de Léon, le système du Zohar semble un peu différent.
En 1292 Moïse de Léon a écrit son Séfer Sékhel ha-Qodésh[27] (Livre du sicle du sanctuaire),
dans lequel il décrit la contemplation des quatre aspects de la lumière, facilement identifiables aux
quatre Ħayoth. Ici, la Kabbale supprime l’anthropomorphie et fait méditer sur des lumières, voici un
extrait du texte :
Les quatre aspects de la lumière sont les lumières resplendissantes (Zohar - ‫ ) ֹזַהר‬qui sont
cachées et dissimulées. Celles-ci héritent de l’existence de la réalité mystérieuse : de
l’essence de Dieu, qui est aussi cachée et dissimulée. Ceci est semblable à la lueur (nogah -
‫ ) ֹנַגהּ‬qui entoure la vision de l’œil dans la sphère dissimulée du rayonnement (Zohar) Elle
n’est pas vue directement. Cette sphère de rayonnement se trouve entre quatre trajectoires de
concentration (kavanah – ‫ )ַכָּוָּנה‬impliquant cette lueur (nogah). Ceci induit la lumière qui est
Scintillante (Mouvhaq - ‫)ֻמְבָהק‬, Éclatante (Bahir - ‫)ָבִּהיר‬, Resplendissante (Zohar), comme la
“splendeur du ciel”[28]. Il y a quatre types de rayonnements (Zohar). Ce sont la lumière du
Bahir, la lumière du Zohar, la lumière du Mouvhaq, et la lumière qui reçoit le Zohar. La
lumière physique reçoit toujours la lumière spirituelle.
Il y a donc quatre types différents de feu, et il s’agit de ceux que Dieu a montrés à Moise.
Ce sont le feu rouge, le feu jaune, le feu blanc, et le feu noir. Dieu a parlé à Moïse enveloppé
de ces quatre types de feu, et les lui a montrés sur le Mont Sinaï. Ces quatre types de feu sont
parallèles aux quatre clartés expliquées plus loin. Dans un sens mystique, ces quatre lumières
sont les quatre “miroirs assemblés” (maroth tsavaoth) que Dieu a révélés à Moïse (allusion à
Exode 38:8 : Il fit la cuve d’airain, avec sa base d’airain, en employant les miroirs des
femmes qui s’assemblaient à l’entrée de la tente d’assignation).
Cependant la lumière expliquée plus loin, est cachée et dissimulée. Elle anime la vraie
lumière du Zohar quand la lumière vue par l’œil fermé s’anime. Ceci est une lumière cachée
qui n’est jamais révélée. Elle ne peut être vue autrement que d’une manière dissimulée. Elle
concerne cette lumière cachée, dissimulée, pour laquelle Moïse a dit, “Montre-moi Ta Gloire
(Ton Kavod)” (Exode 33:18). C’est la Lumière qui accorde l’élévation aux quatre clartés
expliquées plus loin, qui sont la lumière du Bahir, la lumière du Zohar, la lumière du
Mouvhak, et la lumière qui reçoit le Zohar. Ce sont des lumières qui ne peuvent être vues. La
lumière du Bahir est le Miroir Luisant (aspaqlariah - ‫)ַאְסַפְּקַל ְרָיה‬, qui a le pouvoir
réfléchissant. La lumière du Zohar est un miroir qui absorbe la lumière. Elle ne peut pas être
reconnue, sauf lorsqu’elle est révélée près d’une lumière luisante. La lumière du Mouvhak est
un Miroir Luisant en laquelle la couleur de toutes lumières est reconnaissable. À travers ses
couleurs, tous les autres Miroirs sont illuminés. La lumière qui reçoit le Zohar est un Miroir
qui ne brille pas. Elle reçoit toutes les autres lumières comme un réflecteur qui reçoit le
rayonnement (Zohar) du soleil, qui peut être reconnu en lui. Il en va de même pour la lumière
qui reçoit le Zohar. Cette lumière absorbe toutes les autres couleurs, qui sont alors visibles à
l’intérieur d’elle. Quand d’autres couleurs approchent et brillent, elle les absorbe et les
assemble. La marque de chacune est alors reconnaissable en elle. Cette lumière est plus
facilement révélée, puisqu’elle n’est pas très brillante. D’un autre côté, la lumière du Zohar
est plus brillante, à tel point que l’œil ne peut pas la saisir directement. Elle est comme la
lumière du soleil, qui est si intense (zahir) que l’œil manque de puissance pour la voir.
Cependant cette lumière est moins brillante, elle peut être saisie et révélée, et l’œil peut alors
la voir.
Quiconque regarde cette couleur peut reconnaître les autres couleurs, qui sont cachées et
dissimulées en elle, et qui se trouvent au-dessus d’elle. Contemple ces autres puissantes
couleurs qui peuvent être reconnues à l’intérieur d’elle. Immobiles, elles ne semblent jamais
scintiller (Mouvhaq) et rayonner (Zohar), puisqu’elles doivent être vues à travers la lumière
visible. Seuls les prophètes et les autres individus éclairés voient à travers cette lumière qui
reçoit le Zohar, qui est le Miroir qui ne luit pas. Mais ce qu’ils ont vu réellement, c’est le
Zohar, le Miroir Luisant. Quand tu regarderas dans les degrés, tu découvriras que tout est un.
Regarde fixement une bougie. Tu découvriras la lumière noire au bas, et la lumière du Bahir
au sommet. Mais ceci est tout un mystère et une lumière, et il n’y a pas de séparation.
Les quatre lumières-Ħayoth sont des supports essentiels de la méditation du kabbaliste, qui fait
exactement la même expérience que le contemplatif de la Merkavah ou du Shiour Qomah, mais avec
d’autres symboles. À ce sujet, Moïse de Léon a écrit un autre texte, le Shaaréi Kédousha[29] (Porte
de la Sainteté), dont voici la section décrivant les quatre lumières :
Quand une personne fixe son esprit sur quelque chose, son essence lui revient. Par
conséquent, si tu souhaites prier, ou si tu souhaites saisir la nature véritable d’une idée, fais
ce qui suit : Imagine que tu es lumière, ainsi que tout ton environnement de chaque côté, est
aussi lumière. Au milieu de cette lumière il y a un Trône de lumière. Au-dessus de ce Trône est
une lumière appelée Nogah (Lueur). Face à lui il y a un autre Trône. Au-dessus du second
Trône est une lumière appelée Tov (Bien). Tu te tiens entre les deux. Si tu souhaites prendre un
jugement, tourne vers Nogah. Si tu souhaites demander la grâce, tourne vers Tov. Les mots
que tu dis doivent être dirigés vers cette lumière.
Maintenant tourne-toi à droite, là tu découvriras une autre lumière. Ceci est une lumière
qui est appelée Bahir (Brillant). À sa gauche tu trouveras aussi une lumière. C’est une
lumière appelée Zohar (Radiant). Au-dessus de ces deux lumières, directement entre elles, se
trouve une lumière appelée Kavod (Gloire). Autour est une lumière appelée Ħayim (Vie).
Au-dessus de tout cela est la Couronne. Ceci est la lumière qui couronne les désirs de
l’esprit, illumine les sentiers de l’imagination, et accroît le Zohar de la vision. Cette lumière
n’a pas de fin, et ne peut être sondée. De la gloire (Kavod) de sa perfection viennent désir,
bénédiction, paix, vie (Ħayim), et tout bien (Tov) pour ceux qui observent la voie de son
unification. Il est caché de ceux qui s’éloignent du sentier de cette lumière, et est alors
transformé exactement à son inverse. Ceci a pour résultat la réprimande et le châtiment. Le
sentier vrai est droit et dépendant de la concentration (kavanah) de l’individu. Il doit savoir
se concentrer sur sa vérité en s’attachant à la pensée et au désir, dérivés de son insondable
puissance. D’après la force de sa concentration, il diffusera alors la puissance à travers son
désir, le désir à travers sa connaissance, l’imagination à travers ses pensées, la force à
travers son effort, et le courage à travers sa contemplation. Quand il n’y a plus d’autres
pensées ou désir entremêlés avec sa concentration, il peut devenir fort, ceci peut transmettre
un influx de l’Infini (Ein Sof). Le processus entier est alors consciencieusement accompli
d’après le désir individuel.
Il faut savoir comment équilibrer les extrémités environnantes les plus éloignées, les
désirs conscients qui se dessinent loin de l’objectif fondamental. Tous viennent de l’individu
lui-même, et il peut par conséquent s’élever au-dessus d’eux par la puissance de sa
concentration. Il peut alors sonder très profondément, et briser le superflu d’un sentier trop
sinueux. À travers la puissance de sa méditation, l’individu peut alors éclairer un nouveau
sentier. Il s’élève au-delà d’eux par la puissance de sa concentration, qui vient de la gloire
(Kavod) de la perfection de la Lumière Cachée. C’est une lumière qui ne peut être ni vue, ni
représentée, ni déterminée, ni appréhendée, ni sondée, et qui n’a ni limite ni fin. Elle est
infinie dans chaque voie.
Un individu monte donc par la puissance de sa concentration d’une chose à la suivante,
jusqu’à ce qu’il atteigne l’Infini (Ain Sof). Il doit diriger alors sa concentration de manière
adéquate et la plus parfaite, de telle façon que la Volonté Supérieure se drape de lui, et pas
seulement lui de la Volonté Supérieure. Le plus haut shefa[30] (flux) ne descend pas, sauf
lorsque l’individu fait ceci correctement. Il doit s’amener de lui-même à la Volonté
Supérieure de telle manière que la Volonté Supérieure se drape dans la volonté de son désir.
La Volonté Supérieure (Ratson Elyon) et la Volonté inférieure seront alors unifiées. L’individu
s’identifie lui-même avec cet attachement à l’Unité. Le flux divin peut alors lui être diffusé
dans un ordre parfait.
La volonté inférieure n’est pas parfaite lorsque l’individu s’approche pour ses propres
besoins. Il faut plutôt s’approcher drapé par la volonté et le désir de révéler l’identification
qui est occultée dans le Mystère caché. En approchant de cette manière, la Volonté
Supérieure vient d’elle-même près de lui. Elle augmente sa puissance et le motive jusqu’à ce
qu’il ait pu tout accomplir. Cette volonté inclut les choses qu’il a lui-même désirées, en
lesquelles la Volonté Supérieure n’a pas de part. Concernant ce qui est écrit : “Celui qui
cherche le bien s’attirera la Volonté (faveur)” (Proverbes 11:27). D’après le degré d’attachement
de manière adéquate à la Ratson Elyon, cette Volonté se drapera en lui. Alors, par la
puissance de sa concentration, elle lui diffusera tout ce qu’il désire. On devient alors capable
de diffuser le flux qui couronne les Désirs Cachés et les essences, par la voie de Sagesse,
l’esprit de Compréhension, et la puissance de Connaissance.
L’individu doit être drapé en esprit (Rouaħ), en exprimant sa concentration avec des
mots, et en fabriquant un acte symbolique. D’après la façon dont ceci est fait, le flux sera
diffusé de potentiel à potentiel, de cause à cause, jusqu’à l’accomplissement de sa volonté.
C’est pourquoi les anciens ħassidim prenaient une heure avant de prier. Durant cette période,
ils chassaient toutes autres pensées, fixant les sentiers par leur concentration et la puissance
de son orientation. Ils passaient alors une heure en prière, exprimant oralement cette
concentration avec des mots. Puis finalement, ils restaient une heure après leurs prières,
contemplant de quelle manière la puissance de l’expression orale de leur concentration
aurait un effet visible. Le Talmud enseigne que : “Parce qu’ils étaient ħassidim, leur
érudition de la Torah a été conservée et leur travail est béni”. C’est un des chemins de la
prophétie et celui qui s’y habitue sera digne de parvenir au niveau prophétique.
L’unification de la Volonté Supérieure et de la Volonté Inférieure est identique à celle du Grand
Visage et du Petit Visage. On retrouve dans ce texte les références du Trône, du Kavod et de la
lumière Nogah de la vision du prophète Ézéchiel.

Shiour Qomah et méditation


La méditation kabbalistique cherche à décorporer le contemplatif afin de l’illuminer, c’est le
passage de la tunique de “peau”, ôr [‫]עוֹר‬, à la tunique de lumière, or [‫[]אוֹר‬31]. Dans le Shiour
Qomah, il s’agit d’une prise de conscience par la mise en action d’un processus mystique de
“ressemblance”, la demouth [‫]תְדּמו‬. ּ L’expérience mystique de la demouth, passe par la forme,
l’image, la ressemblance et l’identification. Dans ce domaine, l’imagination devient à la fois une aide
et un piège, le mystique doit donc disposer de beaucoup de discernement. La méditation du Shiour
Qomah, si l’on n’est pas parfaitement préparé, risque de faire tomber le mystique dans le piège de la
forme, de l’illusion et de l’égocentrisme en l’enfermant dans l’image de ce qu’il n’est pas ou qu’il est
loin d’être. Alors que justement, le but du Shiour Qomah est de permettre le Tiqoun (la restauration -
‫ )ִתּקּוּן‬de ce que l’on est véritablement, en retrouvant la Demouth initiale ; ceci à travers une
procession en chaîne de ressemblances (Shasheléth ha-Demouth). La notion de ressemblance est
tirée du verset : “Puis Élohim dit : Faisons l’Adam à notre image (tsélem), selon notre
ressemblance (Demouth)” (Gen. 1:26). Cette image est celle décrite par les textes du Shiour Qomah
et sa réalisation permet d’obtenir la ressemblance. Ce verset porte une énigme, car Élohim y parle au
pluriel comme s’il était multiple, et il est vrai que son nom est un pluriel. Certains ont vu ici le signe
de plusieurs divinités créatrices, toutefois, le verset suivant est au singulier : “et Élohim créa
(singulier) l’Adam”. Ceci s’explique de la manière suivante : dans le processus de ressemblance, le
contemplatif va se trouver confronté à une multitude d’images apparemment différentes, représentant
les innombrables aspects de la création, il devra découvrir dans cette multitude, la seule
ressemblance qui soit réelle. Ainsi, le mystique fait une sorte d’expérience dans le labyrinthe d’une
galerie spirituelle des glaces.
Il faut donc retrouver sa ressemblance avec l’Adam, mais avant ceci il faut passer par une étape
intermédiaire : la ressemblance avec Seth, comme il est écrit :
“Adam, âgé de cent trente ans, engendra un fils à sa ressemblance (demouth), selon son
image (tsélem), et il lui donna le nom de Seth” (Gen. 5:3).
Dans la vision de la Merkavah Ézéchiel, le mot “Demouth” revient douze fois pour décrire la
ressemblance avec un homme, des charbons ardents, du saphir, de l’arc-en-ciel, etc... Il s’agit de la
description de la chaîne de ressemblance, à l’intérieur de la Merkavah.
Le mot demouth [‫]ְדּמוּת‬, vient de “damah” [‫]ָדָּמה‬, le verbe ressembler. C’est pourquoi la forme
créée qui ressemble s’appelle “Adam” [‫]ָאָדם‬, que l’on peut traduire alors par “ressemblant” et la
terre sur laquelle il vit est la “ressemblante”, “Adamah” [‫ ]ֲאָדָמה‬:
“Yhwh-Élohim forma l’homme de la poussière de la terre, il souffla dans ses narines un
souffle de vie et l’homme eut la Néfesh Ħayah” (Gen. 2:7).
La vie et la ressemblance passent par le sang, “dam” [‫ ]ָדּם‬en hébreu, mot contenu dans “damah”,
“demouth”, “Adam” et “Adamah”. Sa couleur rouge a donné le mot “adom” [‫]ָאֹדם‬, qui s’écrit comme
Adam. Le Zohar (II, 90a) réunit le sang et la ressemblance, en ces mots :
“Rabbi Ħiya dit : Il est écrit : “Si quelqu’un verse le sang (dam) de l’homme (Adam), en
l’homme (Adam) son sang (dam) sera versé ; car Élohim a fait l’homme (Adam) à son image
(tsélem) (Gen 9:6). Celui qui verse le sang, fait comme s’il amenuisait la ressemblance et
l’image de l’en haut, c’est-à-dire qu’il n’amoindrit pas la ressemblance physique, mais une
autre ressemblance, qui se dégage des mots : “Si quelqu’un verse le sang (dam) de l’Adam, en
l’Adam son sang (dam) sera versé”, dans l’Adam d’en haut parvient ce préjudice, à cause du
sang versé. Pourquoi ? Parce que “Élohim a fait l’homme (Adam) à son image (tsélem)”,
ainsi l’un dépend de l’autre”.
Verser le sang est une transgression d’un commandement, un acte d’agression sur les lois de la
nature, c’est pourquoi le kabbaliste Joseph Hamadam (xiiie S.) disait :
“Lorsque j’accomplis une mitsvah (un commandement), je permets à une forme d’exister
dans les cieux, et lorsque je commets une trangression, j’amoindris la chaîne de la
ressemblance” (Séfer Toldoth Adam).
La ressemblance se retrouve dans les proportions du Shiour Qomah, en passant de notre image à
celle de la divinité. Le Zohar (I, 77b) enseigne que :
“Rien dans l’En-haut ne s’éveille, avant que ne s’éveille d’abord dans l’En-bas ce sur
quoi repose ce qui se trouve dans l’En-haut”.
Cette rencontre, par ressemblance ou affinité, est celle du fiancé et de la fiancée du Cantique
des cantiques :
“Le roi est sans conteste la sagesse suprême dans l’En-haut, ainsi que la colonne centrale
dans l’En-bas. Élohim est comme un architecte dans l’En-haut, et c’est la Mère suprême ;
mais comme architecte dans l’En-bas, c’est la Sheķinah de l’En-bas” (Zohar I, 22a). I
Il est donc nécessaire, dans un premier temps, de découvrir la Présence divine dans les
proportions des formes qui nous entourent, et surtout à travers notre propre aspect. Ensuite, une fois
que l’on se connaît soi-même ainsi que les formes qui nous environnent, on découvre que ces images
ont des ressemblances et toutes, à divers degrés, ont une ressemblance avec Élohim. Il est donc
important de faire sortir la Présence divine de son exil, c’est-à-dire lever le voile de l’obscurantisme
et de l’ignorance voilant la véritable nature des choses. Lorsque l’on commence à contempler la
nature divine en toute chose, par le processus de la chaîne de ressemblance, il faut remonter vers la
source de toutes les sources et découvrir le Kavod (Gloire) sur son trône. Le kabbaliste Méïr Ibn
Gabbaï (1480-1543) en expliquait la raison :
“La cause vient du fait que le Kavod est mis en éveil par l’activation d’une chose
entretenant, avec lui, un rapport de proportion et de ressemblance. Ceci s’obtient en méditant
sur une chose proportionnelle et semblable aux deux qui, de ce fait, les assemble, les
proportionne et les harmonise. Par ces dires et cette vérité, j’affirme ceci : “La Ħoķmah
(Sagesse) suprême a organisé la Demouth (ressemblance) du bas selon la Demouth du haut,
tel que l’ont perçue les véritables Sages, concernant les membres de l’homme en rapport avec
les membres de la Merkavah” (Avodath ha-Qodésh).
Tout commence donc par la recherche d’un comportement parfait dans la vie de tous les jours,
en paroles, en pensées et en actes :
“Celui qui accomplit toutes les mitsvoth verra son image et sa figure devenir parfaites, et
il sera à la ressemblance de l’Adam supérieur siégeant sur le Trône ; il en sera l’image. La
Sheķinah rayonnera à ses côtés, car il apportera la perfection à ses organes et à son corps,
ainsi qu’un trône et un gîte pour sa ressemblance” (Dérek émounah - Méïr Ibn Gabbaï).
Dans la voie du Shiour Qomah, il n’y a pas de “décorporation” dans la lumière divine, mais
plutôt une “incorporation” entraînant la “reincorporation”, selon l’image et la ressemblance. Mais
avant tout, il faut pratiquer un tiqoun (réhabilitation) des maillons de la chaîne de la ressemblance.

Méthode simplifiée de méditation sur le Shiour Qomah :


La pratique du Shiour Qomah est véritablement inabordable pour la plupart des gens toutefois,
l’application de son état d’esprit dans la méditation est intéressante. Il s’agit d’une voie de
spiritualisation des œuvres, applicable dans la vie quotidienne, afin de ressembler davantage, de jour
en jour, à notre idéal. Le tout accompagné d’une sacralisation du corps, par la mise en harmonie de
nos organes avec ceux du corps divin. Le but n’est pas de rejeter le monde dans lequel on vit, mais
bien au contraire, d’y vivre plus intensément en rendant notre environnement meilleur.
Pour cette pratique, il est nécessaire d’utiliser le texte du Shiour Qomah. Il existe plusieurs
versions du Shiour Qomah, qui divergent un peu, j’en ai placé les principales à la suite de ce
chapitre. Pour expliquer la méthode de méditation du Shiour Qomah, nous utiliserons les noms des
organes d’après la Merkavah Rabbah, entièrement traduite dans la deuxième partie de ce livre.

1. La prise de conscience du but

Il est important de toujours garder à l’esprit le but que l’on s’est fixé, pour cela il faut
réitérer sa foi chaque jour ; c’est pourquoi le texte du Shiour Qomah doit être lu le matin au
réveil. Il faut donc, avant de commencer sa journée, lire un des textes en deuxième partie de ce
livre (pour l’exemple la Merkavah Rabbah).

2. La spiritualisation des œuvres

Durant sa journée, il est important de veiller à ce que nos paroles, nos pensées et nos actes
soient toujours en accord avec la lumière du corps divin. Il faut se demander régulièrement : “Le
corps divin prononcerait-il les paroles que je dis ?”, “Mes pensées sont-elles en harmonies
avec celles du corps divin ?”, “Le corps divin ferait-il les gestes que je fais ?” etc.
Il faut aussi apprendre à donner un sens spirituel à ses actes : la toilette du matin doit
devenir un acte de sanctification du corps, on peut, par exemple, dire : “L’eau et le savon
chassent de mon corps toutes les impuretés, me débarrassent de toutes souillures, ainsi que
des résidus de mes mauvais actes passés”. Une simple vaisselle peut devenir une alchimie
spirituelle, par exemple en lavant une assiette : “Comme cette assiette, je lave mon âme de
toute souillure”. En marchant dans la rue pour aller à son travail, on peut dire : “Mes pas me
conduisent vers un futur lumineux, je laisse derrière moi toutes les mauvaises pensées, les
voiles de l’illusion et toute mauvaise chose”. Les possibilités sont infinies, en trouver de
nouvelles fait aussi partie de la spiritualisation des œuvres.

3. La méditation du corps

La spiritualisation des œuvres aide à la purification intérieure et favorise les effets de la


méditation. Cette méditation consiste à relier nos organes avec ceux du corps divin, après les
avoir consacrés. Cette pratique, comme toutes celles de la Merkavah, doit se faire dans un
grand état de pureté et dans des vêtements blancs. La purification par les cendres de la génisse
rousse n’étant plus possible, il faut utiliser à la place une huile d’onction. Cette huile est
particulière ; elle doit être préparée en faisant macérer dans de l’huile d’olive pure les onze
ingrédients de l’encens du temple (voir en troisième partie), au soleil durant le temps d’une
lunaison.

1. S’asseoir face à l’Est et réciter le texte du Cantique des cantiques, chapitre V, versets
10 à 16.
2. Prendre conscience de son pied droit, sentir le flux (shefâ) l’envelopper et le vitaliser.
L’oindre légèrement avec l’huile préparée. Répéter 112 fois le nom donné par le texte :
“Afarmousiah Atarqas” [‫]אפרמוסה אטרקס‬. Pendant la répétition du nom, visualiser la
lumière et la présence du pied droit grandissant progressivement, comme les quatre faces
de la Merkavah avançant chacune dans les quatre directions (comme un ballon que l’on
gonfle). Le pied devient grand comme la pièce où l’on se trouve, puis comme la maison, la
région, le pays, le continent, la terre, le système solaire et ainsi de suite jusqu’à l’infini.
3. Prendre conscience de son pied gauche et sentir le flux (shefâ) l’envelopper et le
vitaliser. L’oindre légèrement avec l’huile préparée. Répéter 112 fois le nom donné par le
texte : “Agtemats” [‫]אגתמץ‬. Procéder exactement comme pour le pied droit.
4. La méthode est la même pour tous les autres membres, il faut continuer en montant de
droite à gauche : cheville droite, cheville gauche, mollet droit, mollet gauche, genou droit,
genou gauche et ainsi de suite jusqu’à la couronne. Chaque fois, il faut visualiser la lumière
du flux dans le membre et pratiquer l’expansion en répétant 112 fois le nom donné par le
texte du Shiour Qomah.
5. Lorsque tous les membres sont consacrés et illuminés, rester silencieusement en
méditation, pour contempler la lumière du Kavod sur son Trône, comme dans un miroir
“selon l’image et la ressemblance”.
Deuxième partie

Les principaux textes du Shiour Qomah


Préliminaires

Les cinq textes qui suivent contiennent la mémoire du texte initial du Shiour Qomah. On ne connaît
de ce texte, que des fragments répartis dans de nombreux écrits. L’ensemble de ces livres a été rédigé
entre le premier et le dixième siècle, mais la plupart sont très difficiles à dater. La principale
difficulté avec ces écrits réside dans le fait qu’il existe plusieurs versions pour chaque livre. Il y a
deux versions du Séfer ha-Shiour, une longue et une courte. La traduction qui suit est la version
courte complète. Cette dernière est très proche du texte que l’on trouve dans le Séfer Raziel (lui aussi
ayant plusieurs versions).
L’autre problème vient des concordances incertaines entre ces textes. Il semble que les copies
successives des manuscrits aient laissé passer de nombreuses erreurs. Un organe divin n’a pas
toujours les mêmes valeurs et ne porte pas obligatoirement le même nom. Plusieurs raisons peuvent
expliquer ces divergences : soit on se trouve face à de simples erreurs, soit chaque école mystique
utilisait ses propres références, soit (pour des raisons d’ésotérisme), les noms furent volontairement
modifiés. En vérité, il semble que ces trois raisons soient valables, car il arrive que l’on assiste à
une détérioration progressive d’un mot à travers ses copies. Ainsi, un daleth devient un reish, ou un
kaf un beith. Mais il faut aussi admettre en observant les textes plus attentivement, qu’ils cachent
parfois certains codes numériques permettant de modifier ou de rectifier un nom. Le plus délicat est
de déterminer avec certitude ce qui est volontaire de ce qui ne l’est pas.
Toutes les traductions de textes qui suivent, à part le Séfer Raziel, sont complètes, mais il s’agit
à chaque fois des versions courtes. Le Séfer Raziel est un livre célèbre qui ne contient pas
uniquement des descriptions du Shiour Qomah, il aborde également les thèmes essentiels de Kabbale
pratique et développe largement l’angéologie. Son volume ne permettait pas d’en inclure ici la
traduction complète, bien qu’il alimente largement la troisième partie de ce livre.
Les textes du Shiour Qomah contenus dans cette troisième partie sont les suivants :

Le Séfer ha-Shiour
Le Séfer haQomah
La Merkavah Rabbah
Le Siddour Rabbah
Une section du Séfer Raziel (37a à 39b)

Le choix des textes du Shiour Qomah qui suivent est motivé par les études de Martin Samuel
Cohen : The Shiour Qomah, Liturgy and Theurgy et The Shiour Qomah Texts and Recensions.
D’autres sélections de textes pourraient avoir leur place ici, comme les Héķaloth Rabbati, le Séfer
Hannavon, le Séfer Maarékhéth Haélohouth et bien d’autres encore.
Dans la quatrième partie du livre, j’ai inclus une traduction du Séfer ha-Razim. Le choix s’est
porté sur ce texte, parmi d’autres du même domaine, car sa description des sept firmaments semble
avoir influencé le rédacteur de la version longue du Séfer haQomah, et par extension l’ensemble de
la littérature du Shiour Qomah. Toutefois, l’étude du Séfer Raziel montre que ce dernier réagit contre
les propos du Séfer ha-Razim.
Séfer ha-Shiour

‫ֵסֶפר ַהִשׁעוּר‬
Livre de la dimension

Ceci est la taille du corps divin, telle que le Livre de la dimension l’énonce : veRav Koaħ[32] 2 360
000 000 parssoth (la “parssah” [‫]ַפּ ְרָסה‬- est une mesure de longueur), ceci est la hauteur du Créateur ;
béni soit son Nom. (En valeurs divines) Sa “parssah” [on dit parfois parasange] est égale à trois
milles (il s’agit du mot hébreu ‫ִמיל‬, qui se prononce mil), et chaque mille est égal à dix coudées,
tandis que chaque coudée est égale à trois empans ; et chaque empan est la dimension de l’univers
entier. Il y a cependant une méthode de calcul différente, d’après laquelle la hauteur du Créateur est
égale à un total de 100 006 090 623 913 parssoth et un tiers[33].
Rabbi Ishmaël ben Élisha, le grand prêtre, a remarqué que la mesure entière du Créateur était de
2 000 000 000 000 000 000 (2x1018) parssoth de haut, et de 10 000 000 000 de parssoth de large.
L’étendue de Sa parssah est de trois milles, et le mille est égal à 10 000 coudées, et la coudée est
égale à trois empans, et l’empan remplit l’univers entier, comme cela est affirmé dans les Écritures :
“et Il a mesuré les cieux avec Son empan”[34]. Ici se terminent les paroles du rabbi Ishmaël, et à
partir d’ici, nous devons calculer la longueur en parssoth humaines, du Créateur, béni soit son Nom.
La distance qu’un homme peut parcourir en une seule journée est de dix parssoth, ce qui indique
que dans une année de 365 jours, il peut parcourir 3656 parssoth. En dix années, le total est de 16
400 parssoth, par conséquent, en cent années il atteint l’empan du Créateur, béni soit son Nom.
À présent, calculons la taille terrestre des dimensions de la coudée du Créateur, laquelle est
égale à trois empans. Sa coudée (celle de Dieu), béni soit-Il, est donc de 5 475 000 parssoth
terrestres. Dix coudées totalisent donc 54 750 000 coudées terrestres. Cent de Ses coudées, béni soit-
Il, correspondent donc à 54 000 075 000 coudées terrestres. Nous pouvons maintenant calculer la
longueur d’une parssah du Créateur, béni soit son Nom, qui est égale à 1 640 000 025 000 parssoth
terrestres. Ceci conclut notre calcul d’une parssah du Créateur, béni soit-Il et exalté soit-Il.
Deux de Ses parssoth égalent 880 000 000 de parssoth terrestres et un “shéqél” (‫ֶשֶׁקל‬, qui est en
fait une mesure monétaire). Le calcul du shéqél divin est égal à 2 400 000 000 de parssoth, pour
lequel il existe un système mnémonique avec le mot (hébreu) “ram” (“exalté” ‫ָרם‬, dont la valeur est
égale à 240). Dix de Ses parssoth sont égales à seize sheqalim et 4 000 440 000 parssoth. Cent de
Ses parssoth, béni soit-Il, sont égales à soixante-huit sheqalim [‫ ]ְשָׁקִלים‬et à 90 000 000 000 de
parssoth terrestres. Dix-mille de Ses parssoth, béni soit-Il, sont égales à 6843 sheqalim et à 180 000
000 000 de parssoth. Ceci conclut notre calcul d’une myriade (dix mille coudées) du créateur, béni
soit-Il.
Dix de Ses myriades sont égales à 120 000 505 000 de parssoth. Cent de Ses myriades sont
égales à 644 375 sheqalim (qui est plutôt une valeur de temps) 10 000 000 de parssoth, qui sont
égales à 6 843 750 sheqalim (temps) 30 000 000 de Ses parssoth. La hauteur des plantes (des pieds)
du Créateur, béni soit-Il, est de 220 sheqalim, leur nom est Barmissiah [‫]ברמסיה‬, béni soit-Il.
120 000 000 de Ses parssoth sont égales à 13 000 sheqalim.
La cheville gauche du Créateur est nommée Atarqam [‫]אתרקם‬, béni soit-Il, elle est de 190 000
000 de Ses parssoth, qui sont égales à 43 250 sheqalim. Des chevilles aux genoux du Créateur, béni
soit-Il, le nom est Gamgui [‫]מִגיג‬, ָ béni soit-Il, il y a une hauteur de 600 000 080 de Ses parssoth, qui
sont égales à 250 000 000 parssoth et 5 062 et 54 (?) sheqalim et 182 000 000 000 de parssoth. Le
nom du mollet droit du Créateur, béni soit-Il, est Sétamnégats [‫]סתמנגץ‬. Le nom du mollet gauche,
béni soit-Il, est Parnagassi [‫]פרנגסי‬. La distance totale de Ses genoux à Ses cuisses, béni soit-Il, est
de 244 250 000 de sheqalim.
Le nom de Ses reins est Assam Guig Vehou [‫]אסם גיג והו‬, béni soit-Il, ceci ouvre l’espace entre
Ses cuisses et Son cou. Du siège de Sa Gloire et le haut, il y a un total de 1 180 000 000 de Ses
parssoth, qui sont égales à 8 360 000 600 sheqalim. La hauteur du Créateur, béni soit-Il, est de 236
000 de Ses parssoth, qui sont égales à 15 125 000 sheqalim.
Rabbi Aqiba a dit : Métatron, notre seigneur et maître, m’a confié, je donne le témoignage
concernant le Dieu d’Israël, le vivant et existant... qui nous exalte et nous sauve, depuis le siège de Sa
Gloire jusqu’au haut il y a une distance de 118 000 parssoth. Sa hauteur est de 236 000 parssoth, et
sur Son cœur sont écrit soixante-dix noms :
Tsatsa Tsédeq Tséhou El Tsour Tsévi Tsadiq Saaf Séhou Hou Yah Hahah Ahah Tsarats Paf
Pafaf Yod Aaleph Tsaħa Edom Dour Guitar Guétira Hah Yah Vehoua Shaddaï Tsevaoth Éhyéh
Esher Éhyéh Ħafats Hatsats Rokhév Âravoth Vayah Houa Hi Hayah Mamam Gagats Qésher
Hadar Vel Hahou Vahah Sak Yashar Qaqaq Aama Hahod Ram Bavav Bavav Bavav Tatath
Tatath Imanou Ass Yah Kelil Bavak Yva Tsaae Aa Ahou Ayah.
‫צץ צדק צהו אל צור צבי צדיק סעף סחו הו יה ההה אהה צרץ פאף פפף יוד אאלף צח אדום דור גיטר גטירא הה יה‬
‫והוא שדי צבאות אהיה אשר אהיה חפץ מצץ רוכב ערבות ויה הוא הי היה ממם גגץ קשר הדר ואל ההו והה סך ישר קקק‬
.‫עמא ההוד רם בבב בבב בבב טטט טטט עמנו אס יה כליל בבך איוא צעא אא אהו איה‬
Le nom de Son cou est Bognia Hayah Tarats [‫]בוגניא היה תרץ‬, sa hauteur est de 130 000 000 de
Ses parssoth, qui sont égales à 88 008 750 sheqalim. Le nom de la circonférence de Sa tête est Kéter
Hodayah Atassya [‫]כתר הודיה עטסיה‬, qui est égale à 3 000 000 033 de parssoth un tiers, son nom,
Béni soit-Il, est Shalhavatats [‫ ]שלהבטץ‬égal à 2 053 125 122 sheqalim et 122 000 000 000 de
parssoth. La couronne sur Sa tête est de 600 000 de Ses parssoth, qui sont égales à 40 622 sheqalim.
Le nom de Sa barbe est Dadad Qampiya [‫]דדד קמפיא‬. Son corps est semblable au tarshish
(chrysolite) ; Sa splendeur brille dans l’obscurité. Nuée et brouillard l’entourent et les anges de la
Présence s’effacent devant Lui, aussi docilement que l’eau coulant lorsqu’on la verse d’une cruche.
Et, dans nos mains, il n’y a pas de maître ; les noms seulement sont passés sur nous. Son nom est
Hahah Hashém Bag Bagyah Badnag Shafya [‫]ההה השם בג בגיא בדנג שפיא‬. Tout cela est la longueur de
Sa Barbe, Béni soit-Il, et elle est égale à 10 000 500 parssoth.
Sa langue s’étire du commencement de l’univers jusqu’à sa fin, comme l’affirment les Écritures :
“Il révèle sa parole à Jacob” (Psaume 147:19), et tout ce qui n’est pas réglé avec ce verset est dans
l’erreur.
La largeur de Son front est de 130 000 800 de Ses parssoth, qui sont égales à 88 969 236
sheqalim et 120 000 000 000 de parssoth. Le nom de la largeur de Son front est Astagyhou [‫]טסתגיהו‬,
et sur Son front sont écrites ces lettres :
Yah Yahaha Yaha Hahah Hava Vihayah ahh Yéhav Vahah Qab Éhyéh Esher Éhyéh Ah Hay
Vayah Tséba Hahay Hav Léyah Vasam Hah.
‫יה יההא יהא ההה ההה הוא היה ויהיה אהה יהו והה קב אהיה אשר אהיה אה הי ויה צבא ההי הו ליה וסם הה‬
Du globe oculaire droit au gauche il y a une distance de 31 000 000 de Ses parssoth, qui sont
égales à 7 350 020 500 sheqalim. Le nom de la pupille de l’œil droit est Bizaq Tsatatiel [‫ביזק‬
‫]צתתיאל‬, sa hauteur est égale à 10 000 500 de Ses parssoth ; cela étant égal à 6 824 092 sheqalim et
75 000 000 000 de parssoth.
De Son épaule gauche à la droite il y a une distance de 160 000 000 de Ses parssoth, qui sont
égales à 109 020 000 (ou 109 030 000) sheqalim. Le nom de l’épaule droite est Tatmah Véguigya
[‫ ]תתמה ויגיא‬et le nom de la gauche est Shlomoh Véguigya [‫]שלמה וגיגיא‬. Le nom du bras droit est
Gavrah Véiel [‫]גברה ואיאל‬, sa hauteur est de 120 000 000 de parssoth, qui sont égales à 2 133 000
sheqalim. Le nom du bras gauche est Aakssy [‫]עכסי‬. Les paumes de Ses mains sont de 40 000 000 de
Ses parssoth, qui sont égales à 7 735 sheqalim ; et le nom est Ħanaz houz Ya [‫]חנז הוז יא‬. Ses doigts
ont 150 000 000 de parssoth de long, qui donnent 3000 parssoth pour chaque doigt ; ceci est égal à 2
866 220 sheqalim. Leurs noms sont Vetatmat Tattsamnats Gag Ménatbag Shémésh [‫ותתמת תתצמהץ גג‬
‫]שמש‬, Béni Soit-Il et exalté soit-Il.
Ses orteils sont de 10 000 000 de parssoth, qui sont égales à 68 437 500 sheqalim. Leurs noms
sont Adarmats Bakhménat Man Maziz Zayyav [‫]אדרמץ בכמנת מן מזיז זייו‬. Le nom de la lèvre
supérieure est Gavah [‫]גבה‬, Béni Soit-Il, et le nom de la lèvre inférieure est Ħorguiel [‫]חורגיאל‬, Béni
Soit-Il et exalté soit-Il.
Le nom de la couronne sur sa tête est Shara [‫]שרא‬, Béni Soit-Il. Le nom d’un œil est Atatsaf
[‫]אטטסף‬, Béni Soit-Il. Le nom du second œil est Atotpat [‫]אטוטפת‬.
Le nom de Son arc est Qastiel [‫]קסתיאל‬. Le nom de son épée est Matsmatsit [‫]מצמצית‬. Le nom de
son Trône de Gloire est Roudpa [‫]רודפא‬. Le nom de la place où se trouve le siège de Sa Gloire est
Pirouka [‫]פירוכא‬. Béni Soit le Nom de Son glorieux royaume éternellement.
Il s’avère donc que la dimension entière de la hauteur de la divinité est de 120 000 000 et 100
000 000 000 de parssoth et d’une largeur de 10 000 000 000 de parssoth. Une parssah égale trois
milles et un mille égale 10 000 coudées, et une coudée égale trois empans et Son empan remplit
l’univers entier, comme il est dit : “Il a pris les dimensions des cieux avec la paume (l’empan)”[35].
Béni est-Il et Béni est Son Nom, Son nom éternel.
C’est tout.
Séfer haQomah

‫ֵסֶפר ַהֹקּוָמה‬
Livre de la stature

Le Livre du Corps divin concernant la Merkavah. Beni sois-Tu, Ô Yhwh, notre Dieu, Dieu
d’Abraham, Dieu d’Isaac et Dieu de Jacob, le grand. Dieu Grand, puissant et imposant, Dieu ardent,
Créateur des cieux et de la terre. C’est Toi qui es le Roi des rois des rois, Dieu des Élohim, Seigneur
des Seigneurs. Béni soit Ton nom, célébrés soient ton nom et ta mémoire pour toujours et à jamais,
durant toute l’éternité et tous les temps. Tu sièges sur le Trône de Gloire, sur lequel les Ħayoth
s’élèvent. Tu es feu et Ton Trône est feu, Tes Ħayoth et Tes serviteurs sont feu. Tu es un feu
consumant le feu. Tu es le Prince des princes et Ta Merkavah est posée sur les Ofanim[36].
Envoie-moi, Tsadadraban [‫]צדדרבן‬, lui qui est situé au-dessus des serviteurs de Dieu, afin qu’il
place la Torah en mon cœur et que ses mots s’écoulent vigoureusement dans ma gorge. Beni sois-Tu,
Ô Yhwh, notre grand, puissant et imposant nom au-dessus de tous les autres noms. Sois célébré dans
Ta force, Ô Yhwh, nous clamerons la puissance de tes actes, sois remercié pour Ton grand et puissant
nom qui est saint. Rabbi Aqiba dit : Je lègue mon témoignage qui est fondé sur le témoignage que
Métatron m’a transmis, lui qui est le grand prince du témoignage, notre seigneur et maître, qui est
ardent et qui nous sauve, nous absout de toute mauvaise chose.
Du lieu du siège de sa Gloire jusqu’en haut il y a une distance de 1 180 000 000 de parssoth. Du
lieu du siège de Sa gloire jusqu’en bas il y a une distance de 1 180 000 000 de parssoth. Sa hauteur
est de 2 300 000 000 de parssoth. Du bras droit jusqu’au bras gauche il y a 770 000 000 de
parssoth. De son œil droit jusqu’à son œil gauche il y a une distance de 300 000 000 de parssoth. Le
crâne de sa tête fait 3 000 003 et un tiers de parssoth. La couronne sur Sa tête fait 600 000 parssoth,
ce qui correspond aux 600 000 israélites subordonnés.
Tu es Celui que l’on appelle le Dieu Grand, Puissant, Imposant, Kaliotiah [‫ ]כליותיה‬Tsaziotiah
[‫ ]צזיותיה‬Haqtas [‫ ]הקתס‬Baavour [‫ ]בעבור‬Mashoush [‫]משוש‬. Béni soit le nom glorieux de Son
royaume éternel. Tous ceux qui connaissent son secret sont certains d’obtenir le monde à venir. Le
saint, Beni soit-Il, les préservera de toutes mauvaises choses, de toutes sortes de sorcelleries, du
mauvais œil, du mauvais penchant, des mauvaises pensées, de toutes espèces de destructions, de
toutes sortes de dangers, de la pauvreté et des plans infernaux. Sans avoir besoin de l’aide des
mortels. C’est pourquoi nous devons nécessairement louer, magnifier, glorifier, exalter, bénir et
magnifier le grand Roi[37], Roi puissant, Roi fort, Roi dominant, Roi valeureux, Roi vrai, Roi beau,
Roi d’équilibre, Roi d’honneur, Roi vivant, Roi réel, Roi saint, Roi sanctifié, Roi pur, Roi premier,
Roi souverain, Roi unique, Roi divin, Roi supérieur, Roi de certitude, Roi suprême, Roi de
splendeur, Roi de douceur, Roi ardent, Roi précieux, Roi de beauté et de splendeur, Roi honoré, Roi
robuste, Roi endurci, Roi radieux, Roi bon, Roi bénéfique, Roi indulgent, Roi de pardon, Roi
lumineux, Roi qui accorde l’expiation, Roi bienveillant, Roi qui fait mourir les hommes, Roi qui fait
revivre les morts, Roi qui blesse, Roi qui soigne, Roi qui appauvrit, Roi qui enrichit, Roi qui
affaisse, Roi qui relève, Roi brillant, Roi qui soutient, Roi qui nourrit, Roi qui supporte, Roi fier, Roi
puissant, Roi de miséricorde, Roi de grâce, Roi qui accomplit tout, Roi qui crée, Roi juge, Roi de
jugement, Roi qui adjuge, Roi rigoureux, Roi jaloux, Roi vengeur, Roi sauveur, Roi qui absout, Roi
imposant, Roi précieux, Roi dont le nom est le Roi des rois des rois, Saint Béni soit-Il, qui est la
royauté, la grandeur, la puissance, la clémence et le pardon. Roi qui pardonne tous vos péchés, qui
soigne toutes vos maladies, Roi qui fait un bon signe à ceux qui respectent Son grand, puissant et
imposant nom, comme il est écrit : “Il révèle sa parole à Jacob, Ses lois et ses ordonnances à
Israël”[38].
Rabbi Ishmael dit : Je contemple le Roi des rois des rois, le saint, Béni soit-Il, qui est assis sur
un trône ardent et Ses soldats se tiennent à sa droite et à sa gauche, devant Lui. À ce moment l’ange
me parle, le Prince de la Présence, dont le nom est :
Métatron Rouaħ Pisqonit Itmon Higron Sigron Méton Mitan Nétit Nétif.
Rabbi Ishmael nous dit : Quel est le Shiour Qomah (dimension du corps) du Saint, Béni soit-Il,
qui vit et existe éternellement, puisse Son nom être béni et exalté ?
Les plantes de ses pieds remplissent l’univers entier, comme il est écrit : “Les cieux sont Mon
siège et la terre Mon marchepied”[39]. La hauteur de Ses plantes (des pieds) est de 30 000 000 de
parssoth, leur nom est Parméssyah [‫]פרמסיה‬. De Ses pieds à Ses chevilles il y a 10 000 500
parssoth. Le nom de Sa cheville droite est Atarqam [‫]אטרקם‬, celui de la gauche est Ava Tarqam [‫אוא‬
‫]טרקם‬. De Ses chevilles à Ses genoux il y a 190 000 000 de parssoth, Qanangui [‫ ]קננגי‬est son nom.
Le nom de Son mollet droit est Qangui [‫]קנגי‬, celui du gauche est Méhariah [‫]מהריה‬. De Ses mollets
jusqu’à Ses cuisses il y a 120 000 000 de parssoth. Le nom du genou droit Stamnégats [‫ ]סטמנגץ‬et
celui du gauche est Pédangas [‫]פדנגס‬. Le nom de la cuisse droite est Vihmayaï [‫]ויהמיי‬, celui de la
gauche est Partamayaï [‫]פרטמיי‬. De Ses cuisses jusqu’à son cou il y a 240 000 000 de parssoth.
Le nom de la plus profonde partie de Ses reins est Assasniguiyahou [‫]אססניגהו‬.
Sur son cœur il y a soixante-dix noms : Tsats -Tsédéq -Tséhouel -Tsour -Tsévi -Tsadiq -
Saaf -Saħan -Yayaï -Yéhou -Hahah -Ahah -Tsatsats -Paf -Pafaf -Yod -Aéleph -Tsaħa -Véadom -
Guitar -Guitra -Hah -Yah -Yhwh -Shadaï -Tsevaoth -Éhyéh Asher Éhyéh -Ħéféts -Hatsats -
Rokév Âravoth -Vihou -Haï -Hah -Mamam –Nanan – Qésah – Hadar – VeÉl - Hahou -Véhah -
Zak -Véyashar -Aaa -Âaa -Pahah -Haħaï -Ram -Bakav -Bavav -Tatath -Âmét -El -Yah -Kélil -
Békak -Aï -Zaha -Tsâé -Aya -Ahi -Ziya -Sis -Othiothio.
‫צץ צדק צהיאל צור צבי צדיק סעף סחן ייי יהו ההה אהה צצץ פאף פפף יוד אאלף צח ואדום גיטר גיטרא הה יה‬
‫יהיה שדי צבאות אהיה אשר אהיה חפץ הצץ רוכב ערבות ויהו חי הה ממם ננן קשה הדר ואל ההו והה זך וישר אאא‬
.‫עאא פהה החי רם בכב בבב טטט עמט אל יה כליל בכך אי זהא צעא איא אהי זיא סיס אותייתיו‬
Béni et révéré soit le glorieux nom de son royaume éternel.
Son cou fait 130 000 000 de parssoth de haut. Le nom de Son cou est Samanhou Vihterats
[‫]סמנהו ויהתרץ‬. La circonférence de Sa tête fait 10 000 033 et un tiers de parssoth, cette longueur est
une chose que la bouche ne peut exprimer ni l’oreille entendre, Atar Houriyah VaatAssiah [‫אתר הוריה‬
‫ ]ועטסיה‬est son nom. Sa barbe fait 11 500 parssoth et son nom est Hadarqamsiah [‫]הדרקמסיה‬.
L’apparence de son visage et celle de Ses joues sont à l’image de la Rouaħ (esprit), aucun homme ne
peut les contempler. Son corps est comme le Tarshish [‫]ַתּ ְרִשׁישׁ‬. Sa splendeur est lumineuse et pénètre
les ténèbres. La nuée et la brume l’enveloppent et tous les princes de la Présence supplient devant
Lui, aussi docilement que l’eau s’écoulant d’une cruche. Nos mains ne peuvent recueillir les noms qui
nous sont révélés.
Le nez se nomme Mag Bag Véakragag Tafia [‫]מג בג ואכרנג טפיא‬. Sa langue s’étend d’une fin de
l’univers à l’autre, comme il est écrit : “Il révèle Sa parole à Jacob”[40]. La largeur de son front est
de 130 000 800 de parssoth et le nom de largeur de Son front est Istagyahou [‫]ְסַתגָיהוּא‬. ִ Sur son front,
soixante-dix lettres sont écrites :
.‫יה יהא ההא הוא היה ויהיה אהה יהו והה קב אהיה אשר אהיה אה הי ויה צבא ההו הו ליה וסם הה‬
Yah - Yaha - Haha - Hou - Hayah - Véyahah - Ahah - Yéhou - Véhah - Qav - Éhyéh Asher
Éhyéh - Ah - Haï - Véhaï - Tséba - Hahav - Hahav - Hav - Léyah - Vésam - Hah[41].
Le noir de Son œil droit fait 10 000 500 parssoth. Le nom de son Prince est Raħamiel [‫]רחמיאל‬.
Le nom de Son œil droit est Paħarkassiah [‫]פחרכסיה‬. Le nom du gauche est Bazaqtsatqiah
[‫]בזקצתקיה‬. De Son épaule droite à Son épaule gauche il y a 160 000 000 de parssoth. Le nom de
l’épaule droite est Tatmahininia [‫ ]תתמהיניניא‬et celui de la gauche est Shalmahininiel [‫]שלמהניניאל‬.
De Son bras droit jusqu’à son bras gauche il y a 120 000 000 de parssoth. Son bras est plié. Le nom
de Son bras droit est Guévar Hodia [‫ ]גבר הודיא‬et celui du gauche est Vaans [‫]וענס‬. Ses joues sont
comme un lit d’épices. Tu dois commencer à compter à partir du premier (pour les doigts). Les
paumes de Ses mains ont une distance de 40 000 000 de parssoth, leur nom est Esh Houzia [‫אש‬
‫]הוזיא‬. Les doigts de Ses mains font 15 000 000 de parssoth, 13 000 000 (?) de parssoth pour chaque
doigt. Leurs noms sont : Tatmat [‫ ]תתמת‬Tatmatsats [‫ ]תתמצץ‬Gagath [‫ ]גגת‬Ménath [‫ ]מנת‬Gag [‫]גג‬. Ses
orteils font 100 000 000 de parssoth, leurs noms sont : Adamats [‫ ]אדרמץ‬Kakménath [‫ ]ככמנת‬Ziv [‫]זו‬
Zayin [‫ ]זיין‬Ménoun [‫ ]מנון‬Zayin [‫]זיין‬. Tu dois commencer à compter à partir du premier. C’est
pourquoi Il est appelé Dieu grand, puissant et imposant, comme il est écrit : “Car Yhwh Élohim est le
Dieu des Élohim”[42]. Il est aussi écrit : “Sache donc que c’est Yhwh, ton Dieu, qui est Dieu. Ce
Dieu fidèle...”[43].
Mais il m’a révélé le calcul des parssoth. À qui correspond cette dimension ? Chaque parssah
est égale à quatre miles, chaque mile a 10 000 coudées et chaque coudée à trois empans. Et Son
empan couvre l’univers entier, comme cela est écrit : “Qui a mesuré les eaux dans le creux de Sa
main, pris les dimensions des cieux avec Son empan ?”[44].
Rabbi Nathan, le disciple de Rabbi Ishmael, dit : Il m’a même donné la dimension de Son nez
ainsi que celle des lèvres et des joues. Il m’a également indiqué la dimension du front et donné la
dimension d’une coudée. La largeur du front est égale à la hauteur du cou, ainsi qu’à la longueur du
petit doigt. Le nom de la lèvre supérieure est Guévarhatia [‫]גברהטיא‬. Le nom de la lèvre inférieure
est Hourguia [‫]הורגיא‬. Sa bouche est un feu consumant le feu, qui sont Ses paroles, son nom est
Ħésséd Réssa [‫]חסר רסא‬. Son organe de parole porte le nom de Koaħ [‫]ַחכּ‬. ֹ Sur la pierre précieuse
qu’Il porte entre Ses cornes est gravé : “Israël, Mon peuple, Israël, Mon bien-aimé peuple est pour
Moi”. Mon bien-aimé et blanc est rouge[45], il se distingue entre dix mille. Sa tête est de l’or fin. Ses
yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, deux mille parssoth. La dimension totale est
de 100 000 000 000 de parssoth de haut et de 10 000 000 000 de parssoth de large.
Rabbi Ishmael dit : Quand j’ai raconté cette chose à Rabbi Aqiba, il m’a dit : Celui qui connaît
la dimension de Son Créateur et la gloire du Saint, béni soit-Il, est préservé en ce monde et dans le
monde à venir. Il vit longtemps dans ce monde et abondamment dans le monde à venir. Il fait le bien
en ce monde et fait le bien dans le monde à venir. Rabbi Ishmael dit : Moi-même et Rabbi Aqiba
sommes garantis en cela, nous sommes assurés d’une bonne vie en ce monde et dans le monde à venir
sous la protection d’un bon nom. Ceci seulement si nous récitons cette Mishnah (enseignement oral)
chaque jour.
Son corps est nommé Mélo Kévasiyah Shél Esh Védonag [‫]מלא כבסייה של אש ודונג‬, ce ne sont
que la moitié de Ses noms, le nom est Galshouv [‫]גלשוב‬. Le nom de l’œil, par lequel Il voit d’un bout
à l’autre de l’univers, est Atatsat [‫]אתצסת‬. L’étincelle qui le précède accorde la lumière à tous les
hommes. Le nom de l’autre œil avec lequel il contemple derrière lui-même pour toujours voir ce qui
arrive, est Atotsat [‫]אטוטסת‬. Son corps ressemble à un arc (une courbe) et cet arc a l’aspect de
quelque chose comme un feu entourant une maison. Le nom de cet arc est Qastiel [‫]קסטיאל‬. Le nom de
Son glaive est Matsmatsiyahou [‫]מצמציהו‬. Le nom de Son Trône de Gloire est Dourifa [‫]דורפא‬. Le
nom de l’emplacement de son siège est Péirofa Rodpous [‫]פירופא רודפוס‬.
Sous Lui, entre les supports du Trône de Gloire, se tiennent les Ħayoth. Le nom du premier
support du Trône, qui est une Ħayah (créature), est Bab Kéli Pâou [‫]בב כלי פעו‬. Le nom du second
support du Trône, qui est une Ħayah, est Matsmats Kamats Masma [‫]מצמץ כטמץ מסמא‬. Le nom du
troisième support du Trône, qui est une Ħayah, est Aglyaï Niyaï [‫]אגליי נייי‬. Le nom du quatrième
support du Trône, qui est une Ħayah, est Ħaqtsimats Yayaï [‫]חקצעמץ‬.
L’aspect de leurs visages est le suivant : La forme d’un lion, le sceau d’un aigle, la
ressemblance d’un bœuf, la ressemblance d’un homme, qui est inconnu. Chacun a quatre faces,
chaque direction a quatre faces, quatre faces pour chaque direction. Il y a quatre faces pour chaque
Ħayah et chacune a quatre ailes. Chaque aile a quatre ailes, quatre ailes pour chaque aile. Il y a
quatre ailes pour chaque Ħayah. Le nom de la face humaine est Houaliah [‫]הואליה‬. Le nom du prince
de la face de lion est Mafsiah [‫]מפסיה‬. le nom du prince de la face de boeuf est Amtsiah [‫]אמציה‬. Le
nom de la face d’aigle est Afafy Léhouziel [‫]אפפי להוזיאל‬.
Lorsqu’Israël pèche, la face de boeuf est cachée et à sa place vient un Kéroub. Le prince de la
face de Kéroub est Naqia Passiah Emet Hallel Yah [‫]נקיא פסיה אמט הלל יה‬. Tous disent “Qadosh” et
tous disent “Barouķ”, comme il est écrit : “Il révèle sa parole à Jacob, Ses lois et ses ordonnances à
Israël”[46]. Le Saint, béni soit-Il, n’a donné sa permission d’utilisation à personne ni au premier
homme ni à Shem ni à Abraham, ni à Jacob, excepté à Moïse seul, comme il est écrit : “Voici,
j’envoie un ange devant toi”[47]. Le Saint, béni soit-Il, a prévenu Moïse quant à l’utilisation de ceci,
comme il est écrit : “Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix ; ne lui résiste point,
parce qu’il ne pardonnera pas vos péchés, car mon nom est en lui.”[48], il ne faut pas confondre lui
et moi.
Les anges qui sont avec lui viennent et encerclent le Trône de Gloire. Ils se placent d’un côté et
les Ħayoth de l’autre ; la Sheķinah se tient au centre du Trône. Une créature voit par-dessus les
Serafim et descend sur le tabernacle du jeune homme dont le nom est Métatron et dit d’une voix forte
faite de silence, “Le Trône de Gloire est étincelant !”. Immédiatement, les anges s’inclinent en
silence, les Irin et les Qadishin[49] restent immobiles. Ils se hâtent et se dépêchent pour aller dans la
rivière de feu. Les Ħayoth tournent leurs faces en direction de la terre, et ce jeune homme qui est
Métatron, apporte un feu sourd et le place dans les oreilles des Ħayoth afin qu’ils n’entendent pas les
paroles du Saint, béni soit-Il.
Le Shem ha-Meforash (Le Nom ineffable - ‫ )ֵשּׁם ַהְמֹּפָרשׁ‬que le jeune homme, dont le nom est
Métatron, prononce à cet instant avec sept voix, en soixante-dix langues, avec sa vitalité, sa pureté,
son honneur, sa sainteté, sa puissance, sa dignité, sa bravoure sa force et son saint nom :
‫אה דד אה ההי יה אהיה אשר אהיה אה יה י היה וה הו יהו היה חי עולמים‬
Ah Dad Ah Haħaï Yah Éhyéh Asher Éhyéh Ah Yah Yah Yah Vah Hou Yéhou Hayah Ħaï
Olamim.
Qui est Son nom éternel, Son appellation pour toutes les générations. Son explication en langage
pur est :
‫יהו לה יהוה החי אה הה אאדיר‬
Yéhou Lah Yhwh Haħaï Ah Hah Aédir.
Notre Seigneur, comme Ton nom est magnifique sur toute la terre ! (Ps. 8:2). Yhwh sera Roi
sur toute la terre (Zac. 14:9). Tu es saint et Ton nom est saint. Ta mémoire est sainte et Ton trône est
saint. Ta mémoire est sainte et Tes serviteurs disent “Qadosh” chaque jour. Béni sois-Tu, Yhwh, Dieu
Saint.
Il est de notre devoir de Te louer, de déclarer Ta beauté, de Te bénir, de Te magnifier, de Te
couronner et de déclarer Ton unité : Seigneur de toutes les créatures, Dieu de toutes les âmes, Dieu de
tous les esprits, Vie des Vies, Premier et Dernier.
“Yhwh règne, il est revêtu de majesté, Yhwh est revêtu, il est ceint de force. Aussi le monde
est ferme, il ne chancelle pas. Ton trône est établi dès les temps anciens ; Tu existes de toute
éternité. Tes témoignages sont entièrement véritables ; La sainteté convient à ta maison, Ô
Yhwh ! pour toute la durée des temps.”[50]. “Je le rassasierai de longs jours, Et je lui ferai
voir mon salut.”[51]. “Psaume de David. À Yhwh la terre et ce qu’elle renferme, Le monde et
ceux qui l’habitent”[52]. “Psaume de David. Fils de Dieu, rendez à Yhwh, Rendez à Yhwh
gloire et honneur”[53].
C’est toi qui domines sur tout, c’est dans ta main que sont la force et la puissance, et c’est ta
main qui a le pouvoir d’agrandir et d’affermir toutes choses. Maintenant, ô notre Dieu, nous te louons,
et nous célébrons ton nom glorieux[54] : Ahah Yahah Éhyéh Asher Éhyéh [‫]אהה יהה אהיה אשר אהיה‬.
Puisse Ton grand pouvoir ôter et éloigner de moi, N... Ta colère, Ton courroux, Ta fureur et Ton ire,
ainsi que de mes enfants. Préserve-moi de Ta colère, de Ton peuple, de Ta ville et de Tes héritages.
Puisse Ta pitié veiller sur moi et puisse-t-elle me protéger, ainsi que Ton trésor (Ton peuple) ! “Ils
dirent : C’est Yhwh qui est Dieu! C’est Yhwh qui est Dieu !”[55].
Tu tomberas sur ton visage. Celui qui demeure dans Shamayim [‫]שמים‬, qui réside dans Shamaï
Shamayim [‫[]ָשַׁמ ִי ָשַׁמ ִים‬56] Drorpel [‫]דררפאל ָשַׁמ ִי ָשַׁמ ִים‬, le Nom, en Âravoth [‫]ֲﬠֵרבוּת‬, en Zvoul [‫]ְזבוּל‬, en
Maon [‫]מעון‬, en Sheħaqim [‫]ְשָׁחִקים‬. Siégeant sur un doux et divin trône dans les sept cieux. Il est toute
la lumière, par sept fois les luminaires de toutes les résidences s’éclairent. Sur cela s’établit le Trône
de Gloire sur les quatre Ħayoth de gloire, qui sont le trésor des vies et le trésor des âmes. Il n’y a ni
commencement ni fin à ce grand luminaire et c’est ainsi. Par la gloire de Sa plénitude, la terre est
illuminée. Les anges empoignent les piliers de feu et leur lumière est comme celle de la planète
Vénus, elle ne pourra s’éteindre. Leurs yeux sont comme le Tarshish, comme des étincelles
lumineuses. Ils se tiennent au-delà de la lumière. Dans la crainte, ils déclarent que Toi seul est beau,
Toi qui sièges sur le Trône de Gloire et qui connais ce que cachent les ténèbres car la lumière Te
précède, Tu t’enveloppes de lumière comme d’un manteau.
Les Ħayoth et les Ofanim Te célèbrent et volent avec leurs ailes. Chacun a six ailes avec
lesquelles ils se voilent leurs faces en se détournant ; ils ne redressent pas leurs têtes à cause de la
terreur et la crainte qui passe au-dessus d’eux. Lorsqu’Il Se redresse, les plus puissants sont effrayés
et les piliers tremblent sous son rugissement. Les portiques sont secoués par le son de sa voix et Il
s’enveloppe d’une couverture de feu blanc. Ils proclament alors d’une voix forte et puissante, chacun
appelant l’autre, en disant : “Qadosh, qadosh, qadosh, est Yhwh Tsebaoth. La terre est remplie de sa
gloire”[57].
Il était, avant que le Jardin d’Eden ne soit et Il durera, jusqu’à ce que les cieux et la terre
disparaissent. Il est unique et il n’y a personne d’autre que Lui. Rien à Ses côtés. Il pose Meonah[58]
sur Son bras, et Son effroi règne sur toutes les cohortes célestes. Sa crainte est sur tous les anges, car
ils ont été taillés par le souffle de Sa bouche, et ils se redressent pour glorifier sa force. Il est unique
sans second, et n’a pas de substitut, aucun autre n’est comme Lui, il n’y a rien d’autre. S’Il ordonne,
rien ne peut annuler cet ordre. Il est vivant comme un Roi au-dessus de tous les rois de la terre. Il
scrute les cœurs avant même qu’ils ne soient créés et connaît les sentiments et les pensées avant
qu’ils ne soient formés. Béni soit Son nom, et béni l’honneur de Sa splendeur, pour toujours, durant
toute l’éternité, et tout le temps. Il n’y a personne hormis Lui, aucun autre Dieu que Lui.
Avec Sa voix, Il fait trembler le monde, Il est l’Ancien des Jours. Il détruit les montagnes par Sa
colère et apaise la mer avec Sa force. Il soutient tout de Ses bras. Il a fabriqué les piliers antiques qui
balancent sous Son regard, Il supporte tout et porte tout avec Son bras, Il est invisible aux yeux de
tous les hommes et Il gouverne sur tous les mondes. Il n’y en pas d’autre que Lui. Toutes les
constellations, le soleil, la lune et les astres s’inclinent devant Lui. Il a Lui-même révélé le Jardin
d’Eden et y a planté un arbre de vie. Il est béni par les divines cohortes célestes, Il est l’Ancien des
Jours. Avec Lui sont force et droiture, Il est béni dans la beauté de Son honneur. Intelligence
connaissance, connaissance, connaissance, connaissance.
Fin.
Merkavah Rabba

‫ֶמ ְרָכָּבה ַרָבּא‬


La grande Merkavah
Dimensions de la stature dans la Grande Merkavah

Rabbi Ishmaël dit : J’ai vu le Roi de l’Univers assis sur un trône exalté et élevé, tous Ses soldats
étaient debout devant Lui et tous les cieux, l’armée divine s’inclinait et se tenait devant Lui à Sa
droite et à Sa gauche.
J’ai dit au Prince de Torah : “Rabbi, apprends-moi les dimensions de notre Créateur !” et il
m’a indiqué la mesure de notre Créateur : le Shiour Qomah. Sois aimé ! Sois béni ! Je t’adjure par ce
grand sceau :
‫הוא ויהרה יה יה יה ויהי יהי יה הא וריהי הא היא הוי ויהיו‬
Hou VeYhwh Yah Yah Yah Veyahy Yahy Yah Va Vouyahy Ha Houy Veyayou.
et par son grand serment :
‫הו וא הו וא וה יה יה הי הי יה חי חיה יהו יה הי היה הוזא הי היה יה הא תוהו היה הזוז‬
Ho Va Ho Va Véha Yah Yah Hay Hay Yah Ħaï Ħayah Yahou Yah Ħaï Hayah Hoza Hay
Hayah Yah Ha Tohou Hayah Hazouz.
Ceci est le nom de Celui qui est le Seigneur, le Dieu d’Israël dans les cieux et sur la terre,
puisse-t-Il être béni pour toujours et durant toute l’éternité.
Et le jeune homme l’appela par Son bon, pur, fort, puissant, imposant nom, en le proclamant
ainsi :
‫הבה יה הה הי יהוה הוה הו הה יהרה והו הה וה הה יה הה יהוה אויה היה יהה אה הה יה הוה יהו הה הו הה הה יהוה הו הי הי‬
‫יהו יה יה וה ויהו והיא והא ויהי היה היה הא ארזא סכס וב שמא ובא יהר יה יהוה רב שמא ובא לומר אם חפץ זבוגוא אה‬
‫אה וה הה וה יאה והיה והי היה אדום רום רזרוודהא וה הו וה הר וה הר וה הו וה הו וה הו וה וה וה הו הוה וה הי היה יהו יה‬
‫הו הייו הו וא הוא היה הי הי היא‬
Habah Yah Hah Hay Yhwh Havah Vah Hah Yhwh Yéhou hah Yah Hah Yah Hah Yhwh Veyah
Hayah Yahah Ah Hah Yah Havah Yéhou Hah Ho Hah Hah Yhwh Ho Hay Hay Yéhou Yah Yah
Yah VeYahou VeHaya Veha Veyahy Hayah Hayah Ha Areza Sakas Rab Shéma Réba Yahou Yah
Yhwh Veyahou Hay Hay Hah Hay Hay Haqah Elhou Ahy Vehayah Ardah Saka Rab Shéma
Réba Lomer Am Ħapats Zéboudya Ah Ah Vah Hah Vah Yah Vehayah Vehi Hayah Edom
Razrvavdahé Yah Ho Yah Ho Yah Ho Yah Ho Yah Ho Yah Ho Yah Yah Yah Hayah Yah Hay Hayah
Yéhou Yah Ho Hayéyo Ho Va Hava Hayah Hay Hay Haya.
J’ai vu Yhwh, le Dieu d’Israël, le Roi de l’univers, assis sur son trône haut et exalté, à Sa gauche
se tenait le Prince de la Présence dont les noms sont :
‫רוח פסקונית אטמון סנגרון היגררן מיסון מיקון אסטס מסטס סקיסם הסקווץ זאארסא זנטו‬
Rouaħ Pasqonit Itmon Sanguéron Higuéron Miton Miqon Astas Mastas Saqyos Hasqovats
Zaarsa Zanto.
Ou, dans une autre lecture :
‫פסקונית פסקין איטימון הגמן איגימן סגמן סניגמן מיסון מיקון אסטס הסטס הסיקטס חיקרון זיוא ובא ונעיש ונטיף ובטובי‬
‫זנטוף‬
Pasqonit Pisqon Ytimon Hagman Yguiman Sagman Snigaman Miton Miqon Astas Hastas
Hassiqtas Ħaïqron Ziva Raba Vnâïsh Vantif Vantovi Zantouf.
Et Rabbi Ishmaël me dit : Je vous raconterai le Shiour Qomah de notre Créateur qui est caché
de tout le peuple. Puisse son grand, puissant, terrible, raffiné, pur, existant et très haut nom être béni ;
puisse-t-il Lui-même être béni, Lui qui réside au-dessus des Kerouvim de feu. Il siège sur la
Merkavah qui est supportée par les Ofanim de flammes, Il trône sur l’espace des cieux appelé
Sheħaqim, Il existe toujours et tout le temps. Ceci est Son nom ; puisse Son nom être béni.
‫יהוה יהו הי הוה יהוה יה יה יה יהו יהו יהו והו הוא חי הוה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה יה‬
‫יה יהוה יהוה יהוה יהוה יהרה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה יהוה‬
‫אה אה אה אה אה אה אה אה הא אה אה אה אה אה אה הא אה אה אה הא אה אה אה בהא אבה באה באה בהא אבה אבה‬
‫אבה באה אבה באה באה באה באה באה באה באה אבה באה אבה באה באה באה היה היה היה היה היה היה היה היה היה היה‬
‫היה היה היה היה היה היה היה היה היה היה היה היה היה הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו הו‬
‫הו הה הה הה הה הה הה הה הה הה הה הה הה הה חה הה הה הה הה הה הה הה הה הה האח חאה חאה האה האה האה האה‬
‫האה האה האח האה האה חאה האה האה האה האה האה האה האה האה האה האה יהו הי הי הוה יהוא היה ההה הו אה הו יה‬
‫או יה אחה הי ההו יה יה אט אהיה אשר אהיה היה בני היה שמא כל חוא מכשף מפשץ דעל גלגל גלגל קל קל קל קל צנרך‬
‫נגרך צנרך שפער ובא אעופפא רבא‬
Yhwh Yéhou Hay Havah Yhwh Yah Yah Yah Yéhou Yéhou Yéhou Véhou Hava Havah Yah Yah
Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yah Yhwh
Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh
Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Yhwh Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah Ah
Ah Ah Ah Ah Ah Ah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah
Bah Bah Bah Bah Bah Bah Bah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah
Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah Hayah
Hayah Hayah Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou
Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hou Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah
Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Hah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah
Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah Heah
Yéhou Hay Hay havah Yéhava Hayah hahaha Hou Ah Hou Yah Ou Yah Ahah hay Hahou Yah
Yah Ath Eyéh Asher Eyéh Hayah Beni Hayah Shéma Kal Hou Mafshats Mafshats Daal Galgal
Galgal Qol Qol Qol Tsanrék Nagarek Tsanarek Shéfaar Raba Aaoufpa Raba.
Ceci est le grand, puissant et imposant, le noble, pur, digne et saint nom. Béni soit-Il.
Sois sanctifié ! Sois loué ! Sois exalté pour l’éternité, Yhwh, Dieu d’Israël, Roi des rois des rois
! Béni soit-Il sur Son trône exalté et élevé, Lui qui demeure dans les chambres divines du palais de
splendeur, à Toi qui a révélé à Moïse les divines existences, nous déclarons que Ta splendeur et Ton
nom sont une image de pureté et de sainteté, amen, amen, amen, selah.
Les plantes de Ses pieds remplissent l’univers entier, comme il est relaté : “ Ainsi parle Yhwh :
Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied” (Is. 66:1). La hauteur de Ses plantes est de 30 000
000 de parssoth. Le nom de Son pied droit est Afarmousiah Atarqas [‫ ]אפרמוסיה‬et le nom du pied
gauche est Agtemats [‫]גתמץא‬. De Son pied jusqu’à Sa cheville il y a 10 000 500 parssoth, et ceci est
la mesure de la jambe droite, il en va de même pour la gauche. Certains disent que la mesure est de
120 000 000 de parssoth de haut, la dimension de la gauche en va de même. Le nom de la cheville
droite est Asaarqamas Tashguematgiah Tamtsagmatsgiah Tatsaqas [‫מחגיה תצמגמצגיהאסרקמס תשג‬
‫ ]תתסקס‬et le nom de la cheville gauche est Assotmas ou Atarqas Astemats [‫]ותמס או אטרקס אסתמץאס‬.
De ses chevilles à ses genoux il y a une distance de 450 000 000 de parssoth de haut, certains disent
que la distance est de 190 000 000 de parssoth de haut. Le nom de la hauteur de sa cheville droite est
Mehatsotqiah [‫ ]ותקיהמהצ‬et le nom de la hauteur de la cheville gauche est Ass Natovah [‫]תווהאס נ‬. Le
nom du mollet droit est Qatguiqangabi Qangagui [‫ ]בי קנגגיקטגיקנג‬et le nom du mollet gauche est
Péhariah Mamguévoziziah [‫] ממגבוזיזיהפהריה‬. De Ses genoux à Ses cuisses il y a 60 001 000
parssoth de haut, mais certains disent que la dimension est de 120 000 000 de parssoth de haut. Le
nom de la hauteur de Son genou droit est Shasasinas Sasmangats Yehamay [‫ ]ססינס ססמנגץ יהמייש‬et le
nom de la hauteur du genou gauche est Mananodiah Pargansi Yanah Téhoriah [‫ודיה פרגנסי מנהמננ‬
‫]טהריה‬. Le nom de la cuisse droite est Santangui Vihmay Shashtaħath Parnassay [ ‫ויהמייסמתנגי‬
‫ ]ששטחת פרנסיי‬et le nom de la cuisse gauche est Tafhouzazia Afartamaï Dananganihazazia [‫פהוזזיאת‬
‫]אפרטמיי דננגניהזזיא‬. De Ses cuisses à Ses épaules, il y a une distance de 850 000 000 de parssoth. De
Ses épaules à Son cou il y a une distance de 110 000 000 de parssoth.
Le nom de Ses reins est Assasniguiyahou Asguéħizariah [‫]אססניגיהו אסגחיזריה‬. Sur son cœur sont
écrits soixante-dix noms[59] :
‫ שדי אלהים צח דגול אדום סס אא אפ)א( איא אהו אכי)ה( הז ווז זדך פפף בן‬...‫צץ צדק צחיאל צור צבי צדיק סעף סחף צ‬
‫הה חה חה חה א)ה(ב ערפת יה יה וה ממס הוריה יהה חפץ הצץ איזא צעא זא אעא קקק שקר רז זך גיטר גיטר יא יא יוד אא‬
‫לקץ הא האה ראו ייי ייי ייי בבב בבב בבב טטט טטט טטט ככך כלל סיימו ארתיותיו‬
Tsats Tsédéq Tséħiel Tsour Tsévi Tsadiq Saaf Saħaf Tsa.... Shadaï Élohim Tsa’h Dagoul
Adom Sas Aaâ Afa Aya Ahou Akyah Haz Vavaz Zadakh Pafaf Nan Hah Ħah Ħah Ahav Aarpath
Yah Yah Vah Mamam Houriah Yahah Ħéféts Hatsatsa Iza Tséâé Za Aâa Qaqaq Qésher Raz
Zakh Guitar Guitar Ya Ya Yod Laqats Ha Hah Réou Yayaï Yayaï Bavav Bavav BavavTatath
Tatath Tatath Kakak Kalal.
Ici se terminent ses lettres. Béni soit éternellement le nom de Son glorieux royaume.
D’autres disent que les noms écrits sur le cœur sont les suivants :
‫צץ צדק צהואל צור צדיק סעג ססף ייי והו היה אתה צצץ פאף יוד אא לף דגול צח אדום גיטר ט גטירא הה יה יראה שדי‬
‫צבאות אהיה אשר אהיה ספץ רצץ רכב ערבות ויהר הי הה ממס ננן שקר הדר ואל ההו והה זך וישר סס אא אע אא יה פנה‬
‫החי ים בבב בבב בבב טטט טטט טטט עמנו אל כך כליל ככן אי זהא צפא איא אהו זיה‬
Tsats Tsédéq Tséhouel Tsour Tsadiq Saag Sassak Yayaï Yéhou Hayah Atah Tsatsats Paf Yod
Aa Laf Dagoul Tsaħa Adom Guitar Ta Guétira hah Yah Yirah Shadaï Tsevaoth Éhyéh Asher
Éhyéh Safats Ratsats Rokév Âravoth Vihou Hy hah Mamam Nanan Qésher Hadar Vael Hahou
vahah Zakh Véyashar sas Aa Aâ Aa Yah Pavah Haħaï Yam Bavav Bavav Tatath Tatath Tatath
Emanou El Kakh Kélil Ahou Ziah.
Ici se terminent les lettres[60].
La hauteur de Ses épaules jusqu’à son cou est de 190 000 000 de parssoth. Le nom de son
épaule droite est Guévarhizou [‫ ]גברהיזו‬et le nom de la gauche est Tatménaniah [‫]מנניהתת‬. Un autre
nom est Shal Méhonania [ ‫]מהונניאשל‬. Son cou fait 800 000 000 000 de parssoth, mais d’autres
disent 130 000 000 de parssoth. Le nom de la hauteur de Son cou est Sananhayaï Éhyéh Sénigahou
Viyahtrats Yavahtiqa [‫]ננהיי אהיה סניגהו ויההרץ יבתיקעס‬. La hauteur de Sa tête est de 240 000 000 de
parssoth, son nom est Agavyo Rosho Atarħouria Vaatantiah [‫]ו ראשו אתרבוריא ועטניהאגבי‬. Ceci
constitue la hauteur de Yédidiah et représente Sa dimension totale qui est égale à 2 450 000 000 500
parssoth, bien que d’autres disent que cette hauteur est de 20 070 000 parssoth. C’est pourquoi il est
appelé le Dieu grand, puissant et imposant. Béni soit le nom de Son éternel royaume de gloire. Ceci
est la dimension de notre créateur. La circonférence de Sa tête fait 100 000 009 100 de parssoth de
haut et 300 003 et un tiers de parssoth de large ; mais il s’agit d’une chose dont la bouche ne peut
parler ni l’oreille entendre.
Le nom de l’Atarah (couronne) est Adoudiah [‫]אווזיה‬. La Kéter (couronne) sur sa tête fait 3 000
000 000 de parssoth par 3 000 000 de parssoth. Le nom de la couronne est Israël [‫] ִיְשָׂרֵאל‬, la pierre
précieuse entre Ses cornes porte gravé dessus : “Israël mon peuple, est pour moi”[61]. Les cheveux
du Saint, Béni-soit-Il, sont disposés en 910 boucles fermées depuis que le Temple a été détruit, il est
noté dans les écritures qu’il s’agit des quatre cents gouttes de la nuit[62]. Combien en ce cas
s’échappent de la couronne ? Quatre cent vingt. De Son oreille droite jusqu’à Son oreille gauche il y
a 240 000 parssoth. Dans l’espace entre Sa chevelure et Son oreille il y a quatre-vingt-dix univers.
La largeur de Son front est égale à 680 000 000 de parssoth. Le nom de la largeur de Son front
est Massasgah Yahyah Astéguihan Yayiah [‫]מססגה יהיה אסתגיהן ייאיה פגה‬. Sur son front soixante dix
lettres sont écrites[63] :
‫יה יה הה ההה הוא היה ויהיה אהה יהו הה הה אה יה אה הי ריה צצא ההר הוא לינ רסס הה הא היה ויה‬
Yah Yah Hah Hahah Hava Véyahyah Ahah Véhi Hah Hah Ah Yah Ah Haï Véyah Tsatsa Hahav Hava
Layan Vassas Hah Ha hayah Vayah.
Dautres disent qu’il y a soixante douze lettres[64] écrites sur Son front, qui sont celles-ci :
‫ יהו יי‬... ‫ הו יוחיי היה‬... ‫ייהו הה אה ויה הא הא הי הי יה הא הה ווה ייו הו וה ויהו הה יה יא הה יה יא הה יה יא הה יה יהו‬
Yayahav Hah Ah Véyah Ha Ha Hy Hy Yah Ha Hah Vévah Hav Vah Véyahav Hah Yah Ya
Hah Yah Ya Hah Yah Yéhou (...?) Hav Yévahyaï Vayav (... ?) Yéhou Yaï ().
La hauteur de Ses oreilles est comme celle de Son front. Le nom de son oreille droite est
Itstéhya [‫]איצטהיא‬. Le noir de Son œil droit fait 11 500 parssoth et il en va de même pour le gauche.
Le nom du noir de Son œil droit est Assazhiyayah tissous [‫ ]סזהייה טיסוסא‬et le nom de son ange
gardien est Boël [‫]ואלב‬. Le nom du noir de son œil gauche est atatgui Yaamotsi [‫]וציאיעמ‬. La lumière
étincelante qui en jaillit touche toutes les créatures. Le nom du blanc de l’œil droit est Paratsiyah
Soudkassiah Péréd Kassassia [‫ ]סיה סודכסיה פרד כססיאפות‬et le nom du gauche est Paqsafiah
Bazqafqatia [‫]ספיה בזקפקתיאפק‬. Les ouvertures de Ses globes oculaires font 43 500 parssoth. La
taille de Ses sourcils est la même que celle de Ses yeux. Le nom du sourcil droit est Sardavolas
Hadar Aalar [‫ ]רדוולס הדר אאלרס‬et le nom du gauche est Afarhia Tsatsi [‫]פרהיא צצוא‬.
L’apparence de Sa face et l’apparence de Ses joues ont l’aspect de la Rouaħ [esprit] et la forme
de la Neshamah [l’âme], aucun homme n’est capable de les contempler. Son corps est semblable au
Tarshish. Sa splendeur est lumineuse et puissante parmi les ténèbres, nuée et brouillard l’enveloppent
et tous les princes de la Présence sont saisis par la puissance de Sa grâce et de Sa beauté, comme
l’eau s’écoulant d’une cruche. Nous n’avons aucune dimension dans nos mains [permettant de le
mesurer], mais les noms nous sont révélés. Le nom de l’oreille droite est Emét Hizaz [‫ ]אמתה יזז‬et le
nom de la gauche est Matsi Ħazaah Tassiah [‫]זאה טסיהח‬. Son nez fait 11 000 parssoth, son nom est
Pagavguéatsiah Veabavgagtafia [‫]בגאציה ואבבגגטפיאפג‬. La hauteur de ses oreilles est de 31 000
parssoth. Les joues font 740 000 parssoth, leur nom est Afar Gagniguitiah [‫]גיגיתיהעפר גג‬. Sa face
remplit l’univers entier. Ses lèvres font 21 000 parssoth. Sa langue s’étend d’un univers à l’autre,
comme le relate l’Écriture : “Il dit Ses paroles à Jacob”[65]. Quiconque ne dit pas les dimensions
avec le verset indiqué et ne termine pas avec ce verset est dans l’erreur : “Il dit Ses paroles à
Jacob”. Le nom de Sa langue est Assosgah Yahyah [‫]סוסגה יהיהא‬. Le nom Sa lèvre supérieure est
Harhoutiah [‫ ]וטיההארה‬et le nom de son inférieure est Hadarg yehih [‫] יהיההדרג‬. Le nom de sa barbe
est Hadraq Massiq [‫]דרק מסוקה‬.
Rabbi Nathan, le disciple de Rabbi Ishmaël dit : Il m’a aussi donné une mesure relative du nez,
ainsi que de la lèvre et des joues. Il m’a donné la mesure de la hauteur du front, ainsi que la mesure
de la largeur du front. La hauteur du front est égale à celle du cou, par conséquent, la hauteur de
l’épaule est égale à la longueur du nez et la longueur du nez est égale à celle de l’auriculaire. Le nom
de Sa lèvre supérieure est Guévarhatia [‫]גברהטיה‬. Le nom de sa lèvre inférieure est Vadaguiah
Hazadgabiah [‫]ביהודגיה הזדג‬. Sa bouche est un feu consumant le feu, son nom est Mi Shéhou Médaber
Assa [‫]סאמי שהוא מדבר א‬. Sa barbe est longue de 3 150 001 500 parssoth ; son nom est Zéqém
Yéhoqam Adarsasiah [ ‫]יהוקם אדרססיהזקם‬. La hauteur de son oreille gauche est comme celle de la
droite, dont le nom est Aqta Yazaz [ ‫]יזזאקתא‬, celui de la gauche est Matsiyaah Tsiq [‫]ייאה טסיקמצ‬. La
hauteur des joues est égale à la moitié de la circonférence de la tête, ce qui est le cas pour quelques
personnes.
De Son épaule droite à Son épaule gauche il y a 120 000 000 de parssoth. Le nom de la hauteur
de son épaule droite est Guévar Ħizézo [‫ ]גבר חזזו‬et le nom de la gauche est Tatbaniah [‫]בניהתת‬. Le
nom de l’épaule droite, elle-même est Matatguéhiza Pangats [‫ ]יזה פנגץמטטגה‬et le nom de la gauche
est Taħmanhananiah [‫ ; ]חמנהנניהת‬mais elle en a un autre qui est Shalméhi Ninia [‫]שלמהי ניניא‬. De Son
bras droit à Son bras gauche il y a une distance de 240 000 parssoth, bien que d’autres disent 120
000 000 de parssoth. Ses bras sont croisés sur Sa poitrine. Le bras droit fait 150 000 000 de
parssoth de haut et Son gauche aussi.
L’univers entier est suspendu sur Lui comme une amulette sur le bras d’un héros, ainsi que
l’Écriture le relate : “Sous ses bras éternels est une retraite.”[66]. Le nom de Son bras droit est
Qatsassiqiah Gavarhouziah Âkssi [‫ ]קטססיקיה גברהוזיא עכסי‬et le nom du gauche est
Mataqhougoutsiah Agnasi Mataghatsatsihan [‫]קהוגוטסיה אגנסי מטגבצציהומת‬. La paume de sa main
droite fait 40 000 000 de parssoth de haut et il en va de même pour la gauche. Le nom de la paume de
la main droite est Ħaszazia Atgoyi Hinziyah [ ‫ ]אטגויי הינזייהחסזזיא‬et celui de la gauche est
Houshashiah Ashtéziah Eshhouziah [‫]וששיה אשתזיה אשהוזיהה‬. Les doigts de Sa main droite font
150 000 000 de parssoth de long, 3 000 000 pour chaque doigt, comme pour la main gauche. Les
noms des doigts de la main droite sont :
‫תתמץ תתמנה גגמנץ גגשמש גגשמש גגרכחטט רפעמת תצמץ גגמנה גגשמש גגנשש‬
Tatmats Tatmanah Gagmanats Gagshémésh Guégashémésh Gagrakħatat Rafâmath Tatsmats
Gagmanah Gogshémésh Gagnashash.
Il faut les compter du pouce jusqu’à l’auriculaire. Les noms des doigts de la main gauche sont :
‫וצמטת ננס אגגמץ אששנץ תנמץ תתמת אבן מץ ושוני‬
Ratsmanth Nanas Agagmats Ashashnats Tanmats Tatmath Aban Mats veShoni.
Ils se comptent aussi à partir du pouce.
Les orteils du pied droit font 50 000 000 de parssoth, 1 000 000 pour chaque orteil, il en est de
même pour le pied gauche. Les noms des orteils du pied droit sont :
‫אדרמס אדרמץ בכנהם כנפץ מסההוס אדרמץ אדקמת פמנס בכתהניס ואחזז‬
Adarmas Adarmats Bakanham Kanpats Mashahous Adérmats Adaqmat Pamnas
Baktahamis veAħazaz.
Les noms des orteils du pied gauche sont :
‫מרשהרנוס ננהוס זקקףס החיון החו סס ייזויין עזיין הקמתב אחוז ותהמוס‬
Marshavnous Nanahous Zaqaqmas Haħyoun Haħo Sas Yayzouyan Âzyah Haqmatav
Aħouz, Tahamous.
Avec la main il faut compter du gros orteil jusqu’au petit.
C’est pourquoi Il est appelé Dieu Grand, Puissant et Imposant. Béni-soit le nom de Son éternel
royaume de gloire. Ces parssoth sont Ses parssoth. À quelles notions terrestres correspond Sa
parssah ? - À quatre milles de Ses coudées. Sa coudée est égale à trois empans et une largeur de
main. Son empan remplit l’univers, comme il est écrit : “ Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa
main, Pris les dimensions des cieux avec son empan ?”[67]. La largeur de Sa main est égale à 420
000 000 de parssoth. Est-il alors concevable de concevoir ce qui est écrit pour chaque parssah du
Saint, Béni soit-Il, qui est équivalente à trente-quatre parssoth humaines, ces parssoth étant mesurées
en coudées divines ? D’autres disent que chaque parssah est égale à trois miles et que chaque mile
est égal à 10 000 coudées, cette coudée étant égale à trois de Ses empans ; chaque empan remplit
l’univers, comme il est écrit : “Pris les dimensions des cieux avec son empan”[68].
Rabbi Ishmaël dit : Beni soit Métatron. J’ai contemplé la taille de Yedidiah, le Maître de
l’Univers, jusqu’à ce point. Shalom ! Qu’a ton bien aimé de plus qu’un autre, O plus belle des
femmes ? Mon bien-aimé est blanc et rouge. Ses jambes sont des colonnes de marbre. Son palais
n’est que douceur et il est entièrement Beau. Sa tête est de l’or fin. Ses yeux sont comme des
colombes. Ses joues sont comme des lits d’épices. Ses mains sont des disques d’or. Tel est mon bien-
aimé, tel est mon ami, O filles de Jérusalem[69].
R. Ishmaël dit : Le visage de celui qui récite ce grand secret, aura une saine incandescence, son
corps sera attirant, il sera craint de tous les hommes, son “bon nom” circulera parmi tout Israël, ses
rêves seront paisibles et sa Torah sera entreposée dans l’En-haut durant tous ses jours. Ce sera bon
pour lui en ce monde, bon pour lui dans le monde à venir et même ses péchés de jeunesse lui seront
pardonnés dans le futur. Le mauvais penchant n’oscillera pas sur lui et il sera préservé des esprits,
des démons, des voleurs et, de tous les animaux sauvages, des serpents, des scorpions, ainsi que des
créatures espiègles. Avec Rabbi Aqiba, nous avons pris la mesure de notre Créateur, trouvé ce qui
était bon pour nous en ce monde et découvert ce qui serait bon pour nous dans le monde à venir.
R. Ishmaël dit: Celui qui récite ce grand mystère doit par la suite prier avec les huit
bénédictions suivantes : Je te conjure, Métatron, Son serviteur, toi dont le nom est comme ton Maître,
afin que tu diriges mon esprit pour : que mon visage soit incandescent, mon corps soit attirant, que je
sois craint de tous les hommes, que mon bon nom circule parmi tout Israël, mes rêves soient
paisibles, ma Torah entreposée dans l’En-haut et moi dans mon corps, que je n’oublie rien dans ma
bouche ni dans mon cœur du jour précédent. Que ta bonté me soit agréable en ce monde, éveille-moi
dans le monde à venir. Intercède en ma faveur auprès du Trône de Gloire afin qu’Il me pardonne tous
mes péchés de jeunesse. Que le mauvais penchant n’oscille pas sur moi. Préserve-moi de tous les
démons, des maléfices, des esprits, des voleurs et de tous les mauvais hommes.
Préserve-moi de toutes les mauvaises bêtes, des serpents, des scorpions et de tous les diablotins
qui errent dans le monde. Neutralise les bouches de ceux qui préparent un mauvais complot contre
moi ! Béni sois-tu, Ô Yhwh, qui écoute les prières. Seigneur des Mystères, qui pose un sceau sur
toutes les choses cachées, Qui place les sceaux magiques sur ceux qui se rappellent Ton nom, Sceau
de tous les sceaux, régnant sur tous les sceaux, modèle de beauté de tous les hommes ! Béni sois-Tu,
Ô Yhwh, Noble... dans les splendeurs de la Torah. Magvi Patsah [‫ ]מגוי פצה‬ce nom secret précède Ta
salle du trésor et est gravé sur mon cœur et mes membres qui se dressent devant Toi. Béni sois-Tu, Ô
Yhwh, Noble par le langage. Tous les anges divins qui descendent vers moi agitent leurs sceaux
magiques, mais ne peuvent pas me faire de mal. Puisse ma sagesse accroître, voilà pourquoi j’élève
mes remerciements vers Toi. Sois prompt ! Béni sois-Tu, Ô Yhwh, activateur de merveilles,
puissantes et magnifiques choses. Fais que la crainte ou la terreur ne tombent pas sur moi... Béni sois-
Tu, Ô Yhwh, Exalté, qui gouverne tout. Yhwh, Dieu d’Israël, règne sur tous mes membres, ceins mes
reins. Ne me terrifie pas avec l’enfer... Béni sois-Tu, Ô Yhwh Maître des mystères les plus profonds
et Seigneur de toutes les troupes célestes, qui grave son sceau sur les membres du puissant... Béni
soit le nom de Son royaume glorieux éternel. Entends toutes mes prières en cet instant, O Roi noble,
fort, miséricordieux et compatissant, qui répond à toutes Ses créatures, tourne ta faveur vers Ton
serviteur et réponds-moi au moment propice. YH HV YHV VHV, éternellement [‫]ה הו יהו והוי‬.
Ici finit la Merkavah Rabba.
Sidour Rabba

‫ִסדּוּר ַרָבּא‬
Le grand Rite

Paroles du Rabbi Ishmaël : Métatron, le Grand ornement du royaume céleste, m’a fait ce témoignage
: Je jure par Yhwh, le Dieu d’Israël, que la hauteur de Son corps lorsqu’Il s’assied sur Son Trône de
Gloire est de 1 180 500 parssoth. La largeur de Son œil droit est de 33 000 parssoth, il en va de
même pour Son œil gauche. La dimension de son bras droit à son bras gauche est de 770 000
parssoth, comme l’affirme l’Écriture : “Dieu grand, fort et terrible”[70]. Il a parlé et l’univers fut
doté d’existence, Son Nom durera pour toujours et à jamais. Sa splendeur remplit le monde.
Les bataillons irrités sont à Sa droite, et à Sa gauche sont les splendides éclairs de beauté, de
ténèbres et de nuées. Il y avait devant Lui brouillard et boue visqueuse, ainsi qu’une étendue dans
laquelle s’entrelacent les étoiles. Entre chaque étoile il y a des éclairs de sainteté, chaque éclair
constitue une source du Ħashmal, et au-dessus sont des souffles (qui transportent) les éclairs de
sainteté et le bourdonnement des coups de tonnerre, ainsi que les couleurs de l’arc-en-ciel.
Sur Lui sont Grâce, Clémence, Honneur, Beauté, Majesté, Splendeur et Magnificence, le signe
du lion, le sceau de l’aigle, l’image du boeuf et le visage humain qui les scelle. Sa main est posée sur
ce jeune homme courageux, puissant, sacré et béni. Les anges viennent et s’inclinent devant Dieu, Son
nom est Ahah [‫]אהה‬, il se place sous le Trône de Gloire et il dit :
‫ברון כברד יהוה יהוה ויה יהו יה ויה יהו יה ויהה‬
Béni soit la Gloire Yhwh Yhwh vaYah Yehou Yah vaYah, Yehou Yah veYaHaHa.
Et ils répondent : “Béni soit le Dieu Grand et puissant” [‫]ָבּרוֹן ָהֵאל ַהָגּדוֹל ַהִגּבּוֹר‬.
Lorsqu’Il se déplace, derrière Lui se déplacent à sa droite les Kerouvim de feu, de grêle,
d’amas de neige, de murs de colère ; et à sa gauche, les ailes de la tempête produisent de puissants
tourbillons. Ceci quand il se place dessous le Trône de Gloire du Dieu grand, puissant et terrible.
Lorsqu’il se place en dessous du Trône, les créatures sans face le supportent, les anges servants
viennent et ainsi, avec le jeune homme, ils bénissent et prient Son grand nom puissant et terrible.
Quotidiennement, le jeune homme rend ainsi un culte trois fois par jour et donne leur éclat et
leur beauté aux anges gardiens des nations du monde. Ce jeune homme est celui qui est écrit dans sept
voix, sept lettres, soixante-dix en six sur six et caché dans l’endroit le plus secret, dans la chambre la
plus profonde et l’endroit le plus merveilleux. Il rend un culte devant le feu dévorant. L’Unique, béni
soit-Il, n’en a permis l’utilisation ni à Adam, ni à Shém, ni à Abraham, ni à Isaac, mais plutôt à
Moïse. Moïse a dit devant le Seigneur de l’univers : “Si tu ne marches pas toi-même avec nous, ne
nous fais point partir d’ici”[71]. Et le Saint Béni soit-Il, a prévenu Moïse, “sollicite-le, car mon
Nom est en lui, ceci est Mon Nom de Gloire, il est Pince de la Présence”. Tous les anges de service
se tiennent devant lui.
C’est le Grand Prince, le prince au-dessus de tous les autres et au-dessus des milliers de
myriades d’anges, et il se tient devant Lui qui est au-dessus de tout. Son corps mesure 30 000 000 de
parssoth, ils l’appellent “jeune homme”. La couronne sur sa tête mesure 500 000 parssoth par 500
000 parssoth ; son nom est Israël. Le joyau entre ses cornes fait 300 000 par 300 000 parssoth ; son
nom est Âmi-li [‫[]ַﬠִמּי ִלי‬72].
Son corps est comme un arc-en-ciel, lequel est semblable à toute chose ayant l’image d’un feu
enveloppant. Les anges qui sont avec lui, viennent et encerclent le Trône de Gloire. Ils se tiennent
d’un côté et les Ħayoth d’un autre côté, et la Sheķinah est au centre.
Une créature monte au-dessus du Trône de Gloire et touche les Serafim, puis elle descend sur le
Tabernacle du “jeune homme” et déclare d’une voix forte, qui est aussi une voix de silence : “j’élève
seulement le Trône au-dessus de Lui”. Les Ofanim deviennent silencieux et les Serafim sont calmes.
Les pelotons d’Irin [‫ ]ִﬠי ִרין‬et de Qadishin [‫[]ַקִדּיִשׁין‬73] sont précipités dans la Rivière de Feu et les
Ħayoth tournent leurs faces vers le bas. Le “jeune homme” apporte le feu silencieux et le place dans
leurs oreilles afin qu’ils n’entendent pas le son de la voix ; il reste ainsi seul.
Le “jeune homme” appelle “Lui”, le grand, vigoureux, terrible, noble, fort, puissant, pur et sacré,
le fort, précieux, digne, luisant, innocent, bien-aimé, merveilleux, élevé : Dieu resplendissant. Et il
récite ainsi : “Yah adir Yehou... [ ‫( ”]יהו ַאִדּיריה‬le lecteur doit continuer) jusqu’à (ce qu’il ait complété)
tous les noms, comme on les trouve le long des “Pirqé Héķaloth”[74].
Rabbi Ishmaël dit : J’ai vu le Seigneur, Dieu d’Israël, Roi de l’univers, et tous ses soldats
étaient debout, comme la totalité de l’armée du ciel, à Sa droite, à Sa gauche et devant Lui. Yofiel,
Prince de la Torah et Prince de Fureur était aussi debout, il est appelé :
Métatron Rouaħ Pisqonith Itmon Pisqon Snigron Higron Hiqron Méiton Méiqon Astass
Saqtass Hasqouss Rabba Zébat.
Et j’ai dit : Apprends-moi les mesures du Saint, BéniSoit-Il. Et il me dit : Ami, je te dirai les
dimensions de notre Créateur, béni soit-Il. Les dimensions des plantes de Ses pieds sont de 30 000 de
Ses parssoth. De Son pied jusqu’à Sa cheville il y a 120 000 000 de parssoth. De Ses chevilles
jusqu’à Ses genoux est une hauteur de 450 000 000 de parssoth. Le nom de Son pied droit est
Afarmassia [‫]אפרמסיא‬, le nom de Son pied gauche est Ohemats [‫]ץאוהמ‬. Le nom de Sa cheville droite
est Tatsmatniah [‫]צמתניהת‬, le nom de Sa cheville gauche est Astar [‫]תראס‬. Le nom de son mollet droit
est Hanagnougah [‫]וגההנגנ‬, le nom du gauche est Mamnehazaziah [‫]יהממנהזז‬. De Ses genoux jusqu’au
haut de Ses cuisses il y a une hauteur de 600 002 000 de parssoth. Le nom de Son genou droit est
Shaħsaspenas [‫]סשחסספנ‬, le nom du gauche est Meganhodiah [‫]המגנהודי‬. Le nom de la cuisse droite
est Katmantsash [‫]תמנטשכ‬, le nom de la gauche est Taftéħozaziah [‫]פתחוזזיהת‬. De Ses cuisses à Ses
épaules, il y a une hauteur de 600 000 080 de parssoth. Le nom de Ses reins est
Afassessaghoudariah [‫]ודריהאפססגה‬. De Ses épaules à Son cou il y a une distance de 190 000 000 de
parssoth. Son cou est long de 180 000 000 de parssoth, son nom est Tananhouyatiah [‫]ויאתיהטננה‬. La
circonférence de Sa tête a une grandeur de 500 000 333 parssoth, son nom est Ħatatrah Adouriah
[‫]ה אדוריהחטטר‬. La hauteur de Sa tête est de 24 000 parssoth. Le nom de la couronne sur Sa tête est
Israël Âmilou [‫]ל עמילוישרא‬, celle-ci a la hauteur de Yédidiah [‫] ְיִדיְדָיהּ‬.
Béni soit éternellement le Nom de Son Royaume Glorieux. “Mon bien-aimé est blanc et rouge ;
Il se distingue entre dix mille. Sa tête est de l’or pur ; Ses boucles sont flottantes, Noires comme le
corbeau.”[75], le Saint-Béni soit-Il en avait dix avant que le Temple ne soit détruit. Depuis que le
Temple a été détruit, elles ont, pour ainsi dire, diminué.
La largeur de Son front est de 180 000 000 de parssoth, son nom est Massasguéhouyah
[‫]מססגהויה‬. Le noir de Son œil droit est de 11 200 parssoth, il en va donc de même pour celui du
gauche. Le nom du noir de droite est Azdéhayah [‫]דהיהאז‬, le nom de celui de gauche est Matatgas
[‫]מטטגס‬. Le blanc de l’œil droit est de 22 000 parssoth, il en va donc de même pour le gauche. Le
nom du blanc droit est Patarsassayah [‫]רססיהפת‬, celui du gauche est Patsaqsassyah [‫]ססיהפצק‬... Son
globe oculaire est de 33 000 parssoth. La dimension de Ses sourcils est la même que celle de Ses
yeux. “Ses yeux sont comme des colombes au bord des ruisseaux, se baignant dans le lait, reposant
au sein de l’abondance.”[76] L’image de Son visage et de Ses joues est comme la dimension de
l’esprit et comme la création de l’âme, ainsi personne ne peut le reconnaître ; comme il est dit : “Son
corps était comme de chrysolithe (tarshish).”[77]
Sa splendeur et lumineuse et rayonne dans l’obscurité ainsi que dans la nuée et le brouillard qui
l’entourent, bien que Lui entoure tout. Tous les princes de la Présence le supplient devant Lui, comme
l’eau s’écoulant docilement d’une cruche d’eau, à cause de la vision de Sa grâce et de Sa beauté. Il
n’y a pas de mesure dans nos mains, seuls les noms nous sont révélés.
Son nez est de 10 000 parssoth. Sa bouche emplit l’univers comme un feu dévorant, son nom est
Ħesséd. Sa langue s’étend d’un bout à l’autre de l’univers. “Il révèle sa parole à Jacob.”[78] Ses
lèvres font 21 000 parssoth. “Ses joues sont comme un parterre d’aromates, Une couche de plantes
odorantes ; Ses lèvres sont des lis, D’où découle la myrrhe.”[79] Sa barbe est de 11 800 parssoth.
La hauteur de Ses oreilles est la même que celle de Ses joues.
De Son épaule droite à Son épaule gauche, il y a une distance de 120 000 000 parssoth. Le bras
droit fait 150 000 000 parssoth, il en va de même pour le gauche. Le monde entier est suspendu,
comme une amulette l’est au bras d’un héros, ainsi que le dit l’écriture : “et sous ses bras l’univers”.
Ses bras sont croisés sur sa poitrine. Les paumes de Ses mains font 70 000 000 de parssoth. De Son
bras droit à Son bras gauche il y a 770 000 000 parssoth. Ses doigts font ensemble 300 000 000
parssoth, 150 000 000 pour la main droite et 30 000 000 pour chaque doigt. Et il en va de même pour
la main gauche, qui donne ou prend. Les doigts de Sa main droite se comptent du pouce vers
l’auriculaire. De la même façon pour la main gauche, en partant du pouce. “Ses mains sont des
anneaux d’or, Garnis de chrysolithes ; Ses reins sont de l’ivoire poli, couvert de saphirs.”[80]
Ses orteils font 20 000 000 de parssoth. Son pied droit est fait de 10 000 000 de parssoth,
c’est-à-dire 2000 pour chaque orteil, il donne ou prend, il en va de même pour le pied gauche. “Ses
cuisses sont des colonnes de marbre blanc, Posées sur des bases d’or pur. Son aspect est comme le
mont Libanon, Distingué comme les cèdres. Son palais n’est que douceur, Et toute sa personne est
pleine de charme. Tel est mon bien-aimé, tel est mon ami, Filles de Jérusalem !”[81] C’est pourquoi
Il est appelé : le grand, terrible, Dieu puissant. Tous ceux qui connaissent ce secret sont préservés, ils
hériteront d’une partie du monde futur et seront sauvés du jugement de l’Enfer, de la punition de la
tombe, de toute sorcellerie et de tous les démons. Quiconque ne conclut pas par ce verset est
simplement dans l’erreur : “Car Yhwh, votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs,
le Dieu grand, fort et terrible, qui ne fait point acception des personnes et qui ne reçoit point de
présent.”[82]
Métatron, le Prince de la Présence, a dit : Jusqu’ici je vois la hauteur de Yédidiah, le Maître de
l’Univers, mais je t’indiquerai néanmoins le calcul de ces parssoth, et juste de quelle longueur sont
ces parssoth. Une parssah est égale à huit miles et chaque mile est égal à 4000 coudées et chaque
coudée est égale à 4 empans, selon Ses proportions, et Son empan s’étend d’un bout à l’autre de
l’univers ; comme il est écrit : “Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, Pris les dimensions
des cieux avec l’empan, Et ramassé la poussière de la terre dans un tiers de mesure ? Qui a pesé
les montagnes au crochet, Et les collines à la balance ?”[83] Nous avons affirmé que la largeur de
sa main est de 4000 parssoth. Nous devons alors demander, est-il possible de considérer que c’est
pour l’Unique qu’il est écrit : “ Pris les dimensions des cieux avec l’empan”, sa main fait-elle
seulement 4000 parssoth ? Nous devons plutôt conclure que chaque parssah du Saint-Béni soit-Il
correspond à 240 000 000 de parssoth terrestres et que chacune de ces parssoth est mesurée par Sa
coudée, et que Sa coudée est égale à trois empans. Une seule largeur de Sa main remplit l’univers
entier, comme il est dit : “Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main.”
Rabbi Ishmaël dit : Lorsque je racontais toute cette gloire à Rabbi Aqiba, il me dit, celui qui
connaît ces dimensions et la Gloire de son Créateur, qui est caché de tous les hommes, peut être
assuré qu’il possède une partie du monde futur. Ceci sera positif pour lui dans le monde futur, il doit
le réciter en état de sainteté et de pureté les lundis et jeudis, ainsi que tous les jours de jeûne. Rabbi
Ishmaël dit : J’ai entendu la douce voix de la divinité dire, Je suis le Seigneur de toutes les âmes.
Tous les noms énoncés dans ce livre n’ont pas d’équivalence, ils concernent celui qui les connaît,
mais ne doivent pas être utilisés pour des incantations magiques. Je jure par tous les noms que je
connais, que je n’amènerai pas quelqu’un de la mort à la vie éternelle, tant qu’une bonne récompense
ne lui sera accordée dans Mon grand-livre. Sa bonne récompense n’aura ni limite ni fin et il héritera
certainement par la suite du Paradis, où il siégera devant Moi comme un étudiant devant son maître.
D’un autre côté, celui qui utilisera les noms en magie, verra sa bonne récompense tourner au
mal, et je le livrerai à l’ange de la cruauté, car il a été insensible à l’honneur dû à Mon Grand Nom et
perdra ainsi sa récompense dans le monde futur. D’un autre côté, heureux l’homme qui les connaît et
reste attentif de son regard, car il mérite d’hériter de la vie éternelle dans le monde futur.
Rabbi Ishmaël dit : Celui qui récite ce secret aura un visage enthousiaste et un corps attirant, il
sera craint des hommes qui l’entourent, et son bon nom sera connu de tout Israël. Ses rêves seront
paisibles et sa Torah sera posée sur sa main, afin qu’il n’oublie jamais les mots de la Torah durant
tous ses jours. Ceci est bon pour lui dans ce monde et paisible dans le monde futur.
L’inclination au mal ne plane pas sur lui, il est protégé contre les esprits, les démons, les
accidents, les voleurs ; ainsi que les animaux nuisibles, serpents, scorpions, et les diablotins.
De plus, moi-même et Rabbi Aqiba, après avoir appris les dimensions de notre Créateur, avons
trouvé que cela était bon pour nous dans ce monde et paisible dans le monde futur.
Séfer Raziel ha-Malaķ

‫ֵסֶפר ָרִזיֵאל ַהַמְּלָא‬


Livre de l’ange Raziel
Section du Séfer Raziel concernant le Shiour Qomah,
de 37a à 39b

Béni sois-Tu, O Seigneur, notre Dieu, Dieu de nos pères, Dieu du paradis, Seigneur des seigneurs,
Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, et Dieu de Jacob, le grand, Dieu puissant et imposant, Dieu suprême,
Créateur du ciel et de la terre. Tu es le Roi des rois de rois, béni soit Ton nom. Béni soit Ton nom.
Que ton nom soit magnifié. Que Ton nom soit déclaré splendide.
Que Ton nom soit déclaré précieux. Que Ton nom soit loué. Que Ton nom soit glorifié. Que Ton
nom soit déclaré resplendissant, que Ton nom soit sanctifié, que Ton nom soit exalté, que Ton nom
soit loué, que Ton nom et ses attributs soient glorifiés éternellement, durant tous les temps, pour
l’éternité, toujours et perpétuellement. Tu sièges sur le Trône et les créatures célestes montent sur le
Trône de Gloire. Tu es feu et Ton trône est feu, Tes créatures sont de feu et Tes serviteurs sont feu. Tu
es un feu consumant, Tu es le Souverain de tous les souverains, et ta Merkavah repose sur les
Ofanim. Tu m’envoies, moi, Ton serviteur, le fils de Ton serviteur. Envoie-moi déclarer Ta beauté,
Gan [‫]גן‬, Bara [‫]ברא‬, Dargan [‫]דרגן‬, (vous) qui êtes nommés au-dessus des serviteurs de Dieu. Que
mon cœur grandisse, que la Torah, la sagesse, et la pitié soient dans mon cœur et dans ma bouche ;
puisse mon cœur et ma bouche être comme une rivière qui s’écoule vigoureusement et comme une
source dont les eaux ne cessent.
Béni sois-Tu, O Seigneur, Ton grand et imposant Nom est au-dessus de tous noms. Élève par Ta
puissance, O Seigneur ! Je chanterai des hymnes à Ta puissance. Ils remercieront Ton grand et
imposant Nom, qui est saint. Je chanterai pour le Seigneur durant ma vie, je chanterai pour mon Dieu
avec toute ma force. Que ma musique Lui soit agréable, je me réjouirai dans le Seigneur.
Rabbi Ishmaël a dit : Métatron, le grand prince du témoignage, m’a dit, je témoigne en basant ce
témoignage après avoir regardé le Seigneur, Dieu d’Israël, le Dieu vivant et existant, notre Seigneur
et notre Maître, qui de Son précieux siège à son sommet compte 1 180 000 000 (parssoth). Sa
hauteur est de 2 300 000 000 (parssoth), ceci est Sa hauteur en parssoth. De Son bras droit à Son
bras gauche il y a 150 000 (parssoth). De Son œil droit à Son œil gauche il y a 300 000 (parssoth).
Le crâne de Sa tête est de 3 330 000 003 (Parssoth).
Il y a 600 000 couronnes sur Sa tête, qui correspondent au nombre d’Israélites subordonnés. Par
conséquent Il est appelé le grand, Dieu puissant et imposant.
‫בליתיה ידידות אל חי כלתא עוזתא המקוק תקטף הקטף הקטם קטף בעבור משוש בשכמלו‬
Belitiah Yedidoth El-Ħay Kilta Ôzta Hamqoq Haqtaf Haqtam Qetef Bâvour Mashosh
Bashkmelo.
Béni soit éternellement le nom de Son royaume resplendissant.
Ceci est la prière de Rabbi Ishmaël : Qui peut déclarer les actes puissants du Seigneur, Dieu
d’Israël, et qui peut raconter toutes Ses louanges. Béni soit Son nom dans Sa sainteté, et que Son nom
soit exalté dans la splendeur de Sa force. Qui peut suffisamment comprendre afin de raconter Ses
puissants agissements, l’essence de Ses miracles, la grandeur du pouvoir de Ses actions. Qui sera
capable de connaître et de comprendre les limites de Sa gloire, laquelle gloire n’ayant pas de
commencement, comment pourrait-elle avoir une fin ? Heureux Israël, qui a mis sa confiance en Lui et
qui a choisi Ses commandements. Et, béni soit Son nom, Il a choisi de leur dire Ses paroles, ce qui
est quelque chose qu’Il n’a pas fait pour une autre nation ou un autre peuple, ainsi qu’il est affirmé :
“Il révèle Ses mots à Jacob, Ses lois et Ses ordonnancements à Israël ; Il n’a pas agi de
même pour toutes les nations et elles ne connaissent pas ses ordonnancements, Alléluia.”[84]
Par conséquent, nous devons remercier le Roi qui est sagesse, puissance, connaissance,
compréhension, grandeur, richesse, majesté, bénédictions et gratitudes. Roi de puissance. Roi de qui
gloire et puissance proviennent, pour Toi qui es grandeur et profusion de miracles. Toi seul es Dieu.
Enseigne-moi, O Seigneur, Ton chemin afin que je puisse marcher dans Ta vérité.
Moi, N..., mentionné au-dessus, fils de ton servant, conduis-moi sur le chemin de Tes
commandements afin que je les prie. Toi seul es le Seigneur. Tu as fait les cieux et leurs immenses
étendues, terre et tout ce qui est dessus, les mers et tout ce qui est en elles. Toutes Tes créatures te
remercient, O premier et dernier Seigneur, puissant Unique et grand Sauveur.
Seigneur des demeures, heureux l’homme qui a confiance en Toi. Et maintenant, O Seigneur,
Dieu d’Israël, qui a choisi Ton peuple Israël parmi toutes les nations, et l’a sanctifié avec la Torah et
ses commandements, je place ma supplication devant Toi, accepte ma prière et purifie mon cœur afin
que je puisse Te vénérer dans la vérité. S’il te plaît, Toi qui appelles Israël “fils” et qui les guides
dans la voie de la vie en les préservant de la voie de la mort, conduis-moi, moi qui suis Ton esclave,
et dirige-moi sur le chemin de vie, afin que je place ma confiance en Toi. Qui est comme notre
Seigneur, qui est comme notre Dieu, et qui est comme notre Roi, qui est comme notre Sauveur ? Il n’y
a rien comme notre Dieu, il n’y a rien comme notre Seigneur, il n’y a rien comme notre Roi, il n’y a
rien comme notre Sauveur.
Permets-nous de rendre grâce à notre Dieu. Permets-nous de rendre grâce à notre Seigneur.
Permets-nous de rendre grâce à notre Roi. Permets-nous de rendre grâce à notre Sauveur. Permets-
nous de bénir notre Seigneur. Permets-nous d’exalter notre Dieu, permets-nous de louer notre Roi.
Permets-nous de glorifier notre Sauveur. Tu es la grandeur, Tu es la puissance ; à Toi sont la grandeur
et la majesté.
Tu es force, à Toi sont la gloire et la force. Tu es grandeur et source d’émerveillement. Tu es
l’unique Dieu et le seul Seigneur. Tu fais les cieux, et leurs immenses étendues, ainsi que tous leurs
hôtes. Ils te rendront grâce, O Seigneur, premier et dernier Dieu, Tu es premier et dernier, un héros
puissant et un infaillible sauveur. O Seigneur des Hôtes, heureux est l’homme qui a confiance en Toi,
et qui dira :
‫פיסקינית פקונית פסקין איטמימון היגרון איגרון סיגרון סניגרן מיטון הסאיס קסכס סכבוס חסקס‬
Pisqinith Paqonith Pasqin Itmimon Higron Igron Sigron Snigron Miton Hassaiss Qaskas
Sakbouss Hasqass.
Shiour Qomah (la Mesure de la Stature) : Rabbi Ishmaël a dit, j’ai vu le Roi des rois des rois,
le Saint Unique, béni soit-Il, et Il était assis sur un trône haut et exalté. Ses soldats étaient debout
devant Lui à Sa droite et à Sa gauche. L’ange de la Présence, dont le nom est Métatron Rouaħ [‫ֶמָטְטרוֹן‬
‫ ]רוַּח‬m’a parlé. Rabbi Ishmaël lui a dit : quelle est la Mesure de la Stature du Saint Unique, béni soit-
Il, qui est caché de tous les hommes ? Il a répondu : Les plantes de Ses pieds emplissent le monde
entier, comme il est affirmé : “Les cieux sont Mon siège, et le monde, Mon repose-pied.”[85] La
hauteur de Ses plantes est de 30 000 000 de parssoth. Le nom de la plante de Son pied droit est
Parsemioh Atraqas [‫ ]מיוה אטרקספרס‬et le nom de la gauche est Agtemats [‫]תמץאג‬. De la plante de Son
pied à Sa cheville il y a 10 000 500 parssoth de haut et de même pour la gauche. Son nom est
Astemats. De Sa cheville à Ses genoux il y a une distance de 190 005 200 parssoth de haut. Le côté
droit et le côté gauche sont les mêmes. Le nom de Son mollet droit est Qangebar Mahadiah
Possasqas [‫ ]בר מהדיב פוססקסקנג‬... Le nom du mollet gauche est Rereg Mamnah Zazia [‫]ה זזיארוג ממנ‬.
De Ses genoux à Ses cuisses il y a 120 001 200 parssoth de haut, et de même pour le gauche. Le nom
du genou droit est Tasmangats Hamay [‫]סמנגץ המיית‬, et le nom du genou gauche est Manhanouhadia
[‫]אמנהנוהדי‬. Le nom de la cuisse droite est Shéshbostaparnasin [‫]בוסתפרנסיןשש‬, et le nom de la cuisse
gauche est Tafagniah Zizia [‫]פגניה זיזיאת‬. De Ses cuisses à Son cou il y a 240 000 000 parssoth ; son
nom (!) est Matni Motnav Matanhou Atnasah Yedidiah [‫ ]ו מתנהו אתנסה ידידיהמתבי‬et sur Son cœur sont
écrits les 70 noms :
‫צח צדק צחיאל צורי צבי צדיק כסף פחן צבאות שדי אלהים יהוה צח דגול אדום ססטזו אעז איה אהו הב יה הו ווו צצץ פפף‬
‫נן הה חי חי רוכב ערברות יה הה וה ממם ננן הוו יה יהה חפץ אי וא צעא זע אעז קדוש קדוש קדוש קשר רז זך ניטר ניטר‬
‫יא יא יוד אלף האן פאף יאו ככייב בבב טטט ככך כלל סיס אתתיו בשכמלו‬
Tsaħ Tsédéq Tsaħiel Tsouri Tsvi Tsadiq Kessef Paħan Tsebaoth Shadaï Élohim Yhwh Tsaħ
Adom Sastezo Aaz Ayah Ahou Hav Yah Ouh Vavav Tsatsats Pafaf Nan Hah Ħaï Haï Rokhev
Âravoth Yah Hah Vah Mamam Nanan Havou Yah Yahah Ħéfets Hatsats Aï Va Tséa Za Aaz
Qadosh Qadosh Qadosh Qesher Raz Zakh Nitar Ya Ya Yod Alef Han Paf Yaou Kakhakh Bavav
Tatat Kakhakh Kalal Sis Atatyo[86].
Béni soit éternellement le nom de Son glorieux royaume. La hauteur de son cou est de 130 000
800 parssoth ; son nom est Ħanaguihou Béhahiqats [‫]חנגיהו בההיקץ‬. La circonférence de sa tête est de
3 000 000 033 parssoth, la bouche ne peut le dire ni l’oreille l’entendre ; son nom est Atrahou Daria
Ânossiah [‫]הו דריא ענוסיהאתר‬. Sa barbe fait 11 500 parssoth, son nom est Hadraqmassia [‫]אהדרקמסי‬.
L’apparence des joues et de la face est à l’image de l’esprit et dans la forme de l’âme que nul n’est
capable de reconnaître. Son corps est comme le Tarshish. Sa splendeur est lumineuse, s’imposant
dans l’obscurité par la nuée et le brouillard qui l’enveloppent.
Tous les princes de la présence supplient devant Lui, aussi docilement que l’eau versée d’une
cruche. Par conséquent, nous n’avons pas de dimensions dans nos mains pour contenir les noms,
révélés à nous seuls. Le nom du nez est Pagabtsatsiya [‫]פגבצצייא‬, son nom est Avarpaftakhia
[‫]ברפפטכיאא‬. Sa langue s’allonge d’une fin de l’univers jusqu’à l’autre, comme il est affirmé (dans les
Écritures) : “Il dit Ses mots à Jacob, etc.”[87] qui ne s’accorde pas avec ce verset, se trompe. “Il dit
Ses mots à Jacob, Ses lois et règlements à Israël.” Son nom est Asasgoho Vaira [‫]והו ואיראאססג‬. La
largeur de Son front est de 13008 parssoth, son nom est Masasniho Yoaïyangas [‫]ססניהו יואייאנגסמ‬.
Sur son front sont écrites ces 70 lettres :
‫יהו הה יוה הא הי יי הא הה ווה ייי הו וה יויהו ה היה יהוא הו יוהי והיי הו הא היה ויה הא היא הו הא‬
YoHéVa HéHé YoVaHé HéA HéYo YoYo HéA, HéHé VaVaHé YoYoYo HéVa VaHé YoVaYoHéVa
HéHé YoHé YoHaVaA HéVa YoVaHéYo HéYoHé VaYoHé YoHéVa HéA HéYoHé VaYoHé VaA
HéYoA HéVo HéA.
Le noir de Son œil droit fait 11 500 parssoth, et il en va de même pour le gauche ; son nom est
Or Hayah Atatissous [ ‫]אטטיסוסאור היה‬, et le nom de son ange gardien est Raħviel [‫]ביאלרח‬. Le nom
du noir de l’œil gauche est Matatgriamatsia [‫]מציאטמטגריע‬, et la lumière des étincelles qui en sort va
au-delà de tout. Le blanc de Son œil droit est de 22 000 parssoth, et il en est de même pour le
gauche.
Le nom du droit est Padarkasasia [‫]פדרכססיא‬, et le nom du gauche est Bazaqtsatia [‫]יאבזקצת‬. De
Son épaule droite à Son épaule gauche il y a 160 000 000 de parssoth. Le nom de la droite est
Tatgehiz Aangaz [‫]ז אענגזטטגהי‬, et le nom de la gauche est Tatmahinania [‫ ]אתתמהינני‬et elle a aussi un
autre nom qui est Shalmaħtsania [‫]למחצניאש‬. De Son bras droit à Son bras gauche il y a 120 000 000
de parssoth. Ses bras sont croisés. Le nom de Son bras droit est Gavrah Zazigouâkhas [‫ברהג‬
‫]זזיגועכס‬, et le nom du bras gauche est Matag-hatsatsiyahou [‫]ומטגהצציה‬.
Ses doigts font 150 000 000 de parasssoth, 3000 parssoth pour chaque doigt, de même pour la
main gauche. Les noms des doigts de la main droite sont Tatmat-tatsmats [‫]תתמתתצמץ‬, Gagmanat
[‫]תגגמנ‬, Goushmash [‫]ושמשג‬, Gagnashash [‫]שגגנש‬, Shamri [‫]ישמר‬. Les noms des doigts de la main
gauche sont Tatmats [‫]מץתת‬, Yatat [‫]יתת‬, Tatamat [‫]תמתת‬, Agagmats [‫]אגגמץ‬, Yeshoshnim [‫]ושניםיש‬, et
c’est ainsi qu’ils te sont enseignés, ils se comptent du pouce jusque de l’autre côté, vers l’auriculaire.
Les paumes de Ses mains sont de 40 000 000 de parssoth, à droite et à gauche. Le nom de la droite
est Houzia Atagray [‫ ]וזיא אטגרייה‬et le nom de la gauche est Ash-hazazia [‫]אאשהזזי‬.
Ses orteils font 100 000 000 de parssoth (...) chaque orteil, à droite comme à gauche. Les noms
des orteils du pied droit sont : Anadmats [‫]אנדמץ‬, Adadmat [‫]מתאדד‬, Bakhamas [‫]נסבכמ‬, Bakhat-
Hanis [‫]בכתהניס‬. Les noms de ses orteils du pied gauche sont : Yazouyan [‫]וייויז‬, Nezouyan [‫]וייונז‬,
Haqmat [‫]תהקמ‬, Amon [‫]וןאמ‬, Tahmos [‫]המרסת‬. Et, comme les mains, tu comptes à partir du gros
orteil et tu continues de l’autre côté du pied. Ainsi, Il est appelé le grand, Dieu puissant et imposant,
comme il est affirmé (dans l’Écriture) : “Pour le Seigneur, votre Dieu, qui est le Dieu des Dieux et
le Seigneur de seigneurs, le grand Dieu (...).”[88] Il m’a dit : Dis-moi le calcul de la mesure des
parssoth. Chaque parssah est égale à trois miles, et chaque mile est égal à 10 000 coudées, et chaque
coudée est égale à deux de Ses empans, puisse-t-Il être béni, et Son empan remplit l’univers entier,
comme il est affirmé (dans l’Écriture) : “Et (Il) a mesuré les cieux avec un empan.” R. Nathan,
l’élève de R. Ishmaël dit : Il m’a même donné une dimension du nez, aussi bien que de la lèvre et que
des joues. De même il m’a donné la mesure de la largeur du front, il m’a donné aussi la dimension
d’une coudée.
La largeur du front est comme la hauteur du cou, et de la même façon la lèvre est aussi longue
que le nez, qui est, lui-même aussi long que le petit doigt. La hauteur des joues est égale à la moitié
de la circonférence de la tête. La mesure des lèvres est de 770 000 parssoth. Le nom de la lèvre
supérieure est Gevarhatia [‫ ]גברהטיא‬et le nom de la lèvre inférieure est Hasharguehi [‫]היאחשרג‬. Sa
bouche est un feu consumant. La couronne sur Sa tête fait 500 000 sur 500 000 parssoth ; son nom est
Israël [‫]שראלי‬. Sur la pierre précieuse entre Ses cornes, est gravé : “Israël, Mon peuple, à moi ;
Israël, Mon peuple, à moi”. Mon bien-aimé est rayonnant et coloré. Sa tête est de l’or le plus fin.
Ses yeux sont comme des colombes. Ses joues sont comme un lit d’épice ; ils font 20 000 000 de
parssoth. Et qui ne s’accorde pas avec ce verset, se trompe. “Ses joues sont comme un lit d’épice,
[etc].” Ses mains sont des disques d’or. Ses mollets sont des piliers de marbre. Son palais est
douceur et il est entièrement beau.
‫אנטייה בוחין יחוץ טובטהור יוד יוד יד יה יה יה חסין יה קק״ק יי"ק צבאות‬
Antayah Boħin Yaħouts Tovtahor Yod Yod Yad Yah Yah Yah Ħassin Yah Qadosh, Qadosh,
Qadosh Yhwh Qadosh Tsevaoth, la terre entière est remplie de sa Gloire.
Le nom de la dimension de son œil droit est Hadar Valar [‫ ]הדר ולר‬et celui du gauche est
Afarhatsatsiah [‫]אפרהצציה‬. La hauteur de Ses oreilles est égale à celle de Son front. Le nom de Son
oreille droite est Atstehiya [‫]יאאצטהה‬, le nom de la gauche est Manat-Totstsia [‫]וצציאמנטת‬. Il en suit
que la dimension complète est de 1 000 000 000 000 000 de parssoth de haut et de 1 000 000 000 de
large. Rabbi Ishmaël dit : Quand j’ai demandé cette chose, il m’a dit, tous ceux qui connaissent cette
mesure de notre Créateur et la gloire de notre Créateur qui est cachée de tous les hommes, peuvent
être assurés d’hériter d’une portion dans le monde à venir. R Ishmaël a dit devant son élève : Moi et
R. Aqiba sommes en accord concernant le fait que tous ceux qui connaissent cette dimension de notre
Créateur et Sa gloire sont assurés d’hériter d’une portion du monde à venir - mais seulement s’ils
prient chaque jour. Son corps (ou hauteur) est rempli de feu ; le nom de sa hauteur est Dagbat
[‫]תדגב‬... et Tsav [‫]צב‬.
Le nom de Ses cheveux est Davar Baran Doveg [‫]דבר ברן דובג‬, et ils ont pour moitié le nom :
Gal Sharav Amo [‫]רב עםוגל ש‬. Et le nom de l’un de Ses yeux, avec qui Il voit d’une fin de l’univers à
l’autre est Aanqat [‫]טאענק‬, et la lumière des étincelles qui en jaillit va vers tous les hommes. Le nom
de Son autre œil, avec qui Il voit derrière ce qui arrivera, est Atatnasat [‫]טנסתאט‬.
Son corps est comme un arc-en-ciel et le nom de la hauteur de l’arc est Qastiah Ħotsomats
Kamats [‫]קסטיה חוצומץ כמץ‬. Le nom de Son épée est Matsmatsiah Matsmiah [‫]יה מצמיהמצמצ‬. Le nom
de Son Trône de Gloire est Durpaz Pidurna [‫]ורפז פידורנאד‬, et le nom de Son emplacement est
Durpaz Pidurpaz [‫]דורפז פידורפז‬, voici donc Ses noms. Les pieds du Trône de Gloire sont eux-mêmes
des créatures célestes, qui se trouvent en dessous de Lui. Le nom du premier pied du trône est une de
ces créatures célestes qui est Kavka El Gai [‫]א אל גייכבכ‬. Le nom du quatrième pied qui est une autre
de ces créatures célestes est Avtsia Kazbaz [‫]אבצייא כזבז‬, et l’image de leurs visages est comme ceci :
la crinière d’un lion et le bec d’un aigle... et l’image d’un boeuf, et le visage d’un homme est caché et
occulté. Chacun a quatre visages et chaque coin a lui-même quatre visages - quatre visages pour
chaque coin - il est facile de trouver un total de soixante-quatre visages pour chaque créature. Chaque
aile a quatre ailes, quatre ailes pour chaque aile, il est donc facile de trouver un total de soixante-
quatre ailes pour chaque créature.
L’ange gardien de la face humaine est Aliah Amtsav Amats Kamats [‫]אליה אמצב אמץ כמץ‬. L’ange
gardien de la face de lion est Hododiah Hiduah El Odiah Hod Havah Tamgemats [‫ודודיה הידועה אלה‬
‫]אודיה הוד הווה תמגמץ‬. Le nom de la face de bœuf est Tsamtsamit Tsevamats Mafbiyya [ ‫צבאמץצמצמית‬
‫]מפבייא‬. Le nom de la face d’aigle est Yafefe Eliah Mamtsi Lihoudiel [‫]י אליה ממציא ליהודיאליפפ‬.
Quand Israël a péché, la face du Divin était cachée loin, et Il a introduit un Kéroub à sa place.
Le nom de l’ange gardien de la face du Kéroub est Amatmani Aliah Krouvia Paspasia Patspatsia
Hanaqna [‫]עמטמני אליה כרוביא פספסיוא פצפציוה‬. Ils sont ceux qui disent Qadosh (Isaïe 6:3) et ce sont ceux
qui disent Baroukh[89], comme il est affirmé (dans l’Écriture) : “Il dit Ses mots à Jacob, Ses lois et
règlements à Israël,” et tout ce qui ne s’accorde pas avec le Séder Maâssé Beréshith, se trompe
concernant la splendeur du Saint, béni Soit-Il. Sa splendeur remplit tout. Des bataillons de fureur sont
à Sa droite et des sections de fureur sont à Sa gauche et des sections de fureur sont devant Lui. Et
dans les sections il y a de la lumière luisante, de l’obscurité, de la nuée, du brouillard et une boue
visqueuse. Devant Lui est un champ ensemencé avec des astres. Entre un astre et un autre se trouve la
source du Ħashmal[90]. Entre un éclair de foudre et un autre se trouve la porte du Ħashmal, et au-
dessus sont les esprits, les éclairs de foudre, les plis de l’arc-en-ciel, et les cordes du sceau divin.
Montant et descendant sur le Saint, béni soit-Il, sont grâce, pitié, gloire, compassion, beauté,
harmonie, splendeur et magnificence.
La main du Saint, béni soit-Il, repose sur la tête du jeune homme, et son nom est Metatron. Ils
disent Izzouz et Guibbor[91], Qadosh[92], Baroukh[93], ils disent Hamoulah[94]. Ils viennent et se
placent devant le jeune homme et le jeune homme vient et se courbe devant le Saint, béni-soit-Il,
Ahah [‫]אהה‬, est Son nom. Ils le prient, en disant : Béni soit la gloire de Dieu en ce lieu,
‫יהו הו הו הי יה יהי‬
Yehou Hou Hou Hi Yah Yehi.
Ils disent ensuite : “Béni soit le nom de Son royaume glorieux éternellement.” Et il entre au-
dessous du Trône de Gloire et, quand il va au-dessous du Trône de Gloire, viennent à sa droite
grêlons et murs de fureur et à sa gauche, viennent des ailes de tempête et les puissances du tourbillon.
Quand le jeune homme entre en dessous du Trône de Gloire, le Kéroub ayant la face du Saint,
béni soit-Il, le contient, et tous les anges de service viennent et disent devant le Saint, béni soit-Il, “le
grand, Dieu puissant et imposant.” Et ils louent le Saint, béni soit-Il, trois fois chaque jour guidés
par le jeune homme. Le Saint, béni soit-Il, donne de Son éclat et de sa beauté aux rois des nations du
monde. La hauteur du jeune homme remplit l’univers, le Saint, béni soit-Il, l’appelle “jeune homme.”
Et ce jeune homme est Metatron, Prince de la Présence, qui est décrit comme le grand prince au-
dessus de tous les princes, et de tous les anges de service. Ils sont debout devant lui et ils se lèvent
dans les hauteurs exaltées, et ils servent devant le feu consumant, Resa [‫ ]רסא‬est son nom. Celui-ci est
Metatron, Prince de la Présence, qui est écrit dans la première lettre, avec qui ont été créés les cieux
et la terre, scellés avec le cachet de la bague du Éhyéh Asher Éhyéh [‫]ֶאְהֶיה ֲאֶשׁר ֶאְהֶיה‬, et il est écrit en
six lettres, en sept lettres, soixante-dix noms et dans le sept ... de sa sainteté qui correspond à six de
ses noms. Et il est gravé sur douze pierres et écrit dans sept voix, de six sur une hauteur de six, et Il
l’a placé dans la chambre la plus profonde, dissimulé dans l’endroit le plus profond et dans
l’émerveillement le plus intense, pour Moïse.
Le Saint, béni soit-Il, n’a donné à personne l’autorisation de l’utiliser, ni au premier homme, ni à
Shem le Grand, ni à Abraham, ni à Isaac, ni à Jacob, excepté à Moise seul, comme il est affirmé :
“Voici, j’envoie un ange devant toi”. Et le Saint, béni soit-Il, a prévenu Moïse d’être prudent avec
son regard comme il est écrit : “Tiens-toi sur tes gardes en sa présence, et écoute sa voix, ne lui
résiste pas”[95]. Le Saint, béni soit-Il, ne dit-il pas à Moïse : “Si tu ne nous accompagnes pas, ne
nous pousse pas hors d’ici” ? Et les anges qui étaient avec eux vinrent et encerclèrent le trône
glorieux. Ils sont d’un côté, les Ħayoth de l’autre, et la Sheķinah est sur le Trône de Gloire en leur
centre. Une créature s’élève au-dessus des Serafim et descend sur le tabernacle du jeune homme et
dit d’une grande, calme et douce voix, “Le Trône de Gloire étincelle.” Immédiatement, les Ofanim
restent silencieux et les anges immobiles. Les bataillons de Irin et de Qadishin se précipitent et se
hâtent dans la rivière de feu. Les Ħayoth précipitent leurs visages à terre et, le jeune homme, dont le
nom est Metatron, apporte le feu du silence, pour le placer dans les oreilles des Ħayoth afin qu’ils
n’entendent pas le son de la parole du Saint, béni soit-Il, et le nom explicite que le jeune homme
prononce en cette occasion. C’est ainsi qu’il appelle le Saint, béni soit-Il, par son nom vivant, pur,
sacré, imposant, digne fort, courageux, puissant et solennel :
‫אדרי הוא אהדבי תחיי יהוה יואי הבה הה וה הוה הה הי הב הה יהי היי ה יהוה חי עולמים‬
Adri Hou Ahadbi Téħayaï Yhwh Yoeï Havah Hah Vah Havah Vahou Hah Hy Hav Hah Yéhi
Hiy Hy Yhwh Ħaï Olamim.
C’est Son nom éternel, et c’est Son nom pour toutes les générations. Béni soit le nom du
royaume glorieux pour l’éternité. Dieu par ton propre décret ! Notre Seigneur de justice ! L’Armée
d’Israël, et plus! Profonds sont tes actes de droiture, selah. Ils exalteront ensemble Ton exaltation, ils
ouvriront leurs bouches et déclareront “Dieu, notre Seigneur, que Ton nom est grand sur toute la
terre, lorsque Tu poses Ta majesté sur les cieux.”[96]
Tu es sacré et Ton nom est sacré ; Tu es puissant et Ton nom est puissant. Tu es courageux et Ton
nom est courageux ; Tu es vérité et Ton nom est vérité. Tu es Seigneur et Ton nom est Seigneur. Tu es
béni et Ton nom est béni. Tu es fort et Ton nom est fort. Tu es grand et Ton nom est grand. Tu es beau
et Ton nom est beau. Tu es ancien et Ton nom est ancien. Tu es pur et Ton nom est pur. Tu es raffiné et
Ton nom est raffiné. Tu es robuste et ton nom est robuste. Tu es vivant et Ton nom est vivant. Tu es
limpide et ton nom est limpide. Tu es précieux et Ton nom est précieux. Tu es intègre et Ton nom est
intègre. Tu es unique et Ton nom est unique. Tu es puissant et Ton nom est puissant. Tu es lumineux et
Ton nom est lumineux. Tu es exalté et Ton nom est exalté. Tu es équanime et Ton nom est équanime.
Tu es imposant et Ton nom est imposant. Tu es agréable et Ton nom est agréable. Tu es vénérable et
Ton nom est vénérable. Tu supportes tout et Ton nom supporte tout. Tu es vaillant et Ton nom est
vaillant. Tu es auguste et Ton nom est auguste. Tu es splendide et Ton nom est splendide. Tu es droit
et Ton nom est droit. Tu es brillant et Ton nom est brillant. Tu es saint et Ton nom est saint. Tu es
élevé et Ton nom est élevé. Tu es miséricordieux et Ton nom est miséricordieux. Tu es Shaddaï et Ton
nom est Shaddaï (Tout-puissant). Tu es parfait et Ton nom est parfait. Béni sois-Tu, Dieu Saint.
Il est de notre devoir de te louer, de déclarer Ta beauté, de Te magnifier, d’affirmer Ton unité,
Seigneur de tous les mondes, Seigneur de toutes créations, Essence de Vie, Premier et Dernier. Le
Seigneur est Roi, Il est revêtu de grandeur, le Seigneur est revêtu, Il est ceint de puissance ; le monde
se lève fermement. Ton trône supporte fermement l’ancienneté, jusqu’à la fin du psaume. Psaume de
David. À Yhwh la terre et ce qu’elle renferme, Le monde et ceux qui l’habitent ! Psaume de David.
Fils de Dieu, rendez à Yhwh, Rendez à Yhwh gloire et honneur ! Toi seul es Seigneur. Tu fais les
cieux, jusqu’à la fin. Et maintenant, O Seigneur, notre Dieu, nous te remercions, nous louons Ton
splendide Nom. Tes créatures béniront Ton Nom de gloire, qui s’élève au-dessus de toute bénédiction
et de tous éloges.
‫אל אלהים יהוה שדי צבאות יה אהה יהא יה אהיה אשר אהיה יהוה‬
El Élohim Yhwh Shaddaï Tsevaoth Yah Ahah Yaha Yah Éhyéh Esher Éhyéh Yhwh.
Dieu compatissant et indulgent, tolérant, rempli de pitié et de vérité, Créateur clément pour les
milliers de détenteurs de péchés, de transgressions, de mauvaises actions et d’impuretés. Puisse Ton
grand pouvoir ôter de moi, de mes enfants, de ma femme et de ma maison, l’inclination au mauvais
penchant, le mal installé, le mauvais fléau, les mauvais démons et les diablotins ; ainsi que Ta colère,
Ton courroux, Ta fureur et Ton ire : de moi, de Ton peuple, de Ta ville et de Ta postérité. Puissent tes
miséricordes et ta foi apparaître, Yhwh, au-dessus de nous. Puisses-tu avoir pitié de nous, protège-
nous et préserve ton peuple. Et ils déclareront : “Il est Élohim Yhwh ! Il est Élohim !”[97]
Et vous précipiterez votre visage à terre et direz : Tu es celui qui est implanté dans Sheħaqim,
Qui séjourne dans Shamaï Shamayim, Qui est enchâssé dans le brouillard, chevauchant Âravoth,
Celui qui se demeure dans Zvoul et qui vit dans Maôn, Celui qui siège sur un gigantesque trône dans
le septième firmament ! Il est toute la lumière ; soixante-dix fois la lumière des luminaires et toutes
les résidences célestes brilleront. En lui est établi le Trône de Gloire sur les quatre Ħayoth de gloire,
ainsi que les trésors de vie, et les trésors d’âmes. Il n’y a ni limite ni fin à ce grand corps lumineux,
glorieux qui illumine le monde. Les anges saisissent les piliers de lumière et leur lumière est comme
la lumière de (la planète) Vénus, qui ne sera pas éteinte. Leurs yeux sont des étincelles semblables à
l’éclair et leur place est à un haut niveau de lumière. Ils déclarent dans la crainte : Tu es la seule
clarté siégeant sur le trône. Il est unique et il n’y en a pas d’autre que Lui, rien de plus que Lui, rien
avant Lui, les rivières reculent, et quand Il se dresse, le paradis est effrayé. Les piliers tremblent par
Son rugissement, et les montants du portail sont secoués par Sa voix. Ses soldats se tiennent devant
Lui, mais ne voient pas l’image de Son visage caché de tout œil. Aucun homme ne peut le voir - et
bien que Son image soit cachée de chaque chose, l’image de chaque chose n’est pas cachée de Lui.
Des ténèbres, Il dévoile les choses cachées et sait ce qui se trouve dans les endroits isolés par
les ténèbres. Car la lumière est avec Lui, Il se drape de lumière comme d’un manteau. Il siège sur un
trône de lumière et autour de Lui se trouve la substance de lumière et les Ħayoth et les Ofanim
l’exaltent ; ils volent avec leurs ailes. Chacun a six ailes et avec leurs ailes, ils couvrent leurs
visages, et les détournent vers le bas, dans les quatre directions. Ils ne redressent jamais leurs
visages, car ils sont remplis de terreur et de crainte. Ici se tiennent devant Lui des groupes d’anges
qui s’immergent dans les rivières de pureté. Et ils s’enveloppent d’une couverture de feu blanc, puis
proclament d’une voix forte : “Saint, saint, saint est Yhwh des armées ! toute la terre est pleine de
sa gloire !”
Il était avant toutes les œuvres et avant que le Jardin d’Eden ne fût créé. Il durera jusqu’à ce que
les cieux et la terre disparaissent, car Il est unique et il n’y a personne d’autre que Lui, nul autre
excepté Lui. Il pose Meonah sur Son bras, et sur tous les palais célestes. Tous les anges ont peur de
Lui, ils furent taillés par le souffle de Sa bouche et se dressent pour glorifier Sa puissance. Il est un
sans second, il n’a pas de suppléant, nul n’est comme Lui, il n’y en a pas d’autres. S’Il commande,
rien ne peut annuler sa sentence. Il est vivant, Roi des rois des rois sur tous les rois du monde, et Il
s’élève dans le royaume des cieux. Il scrute les cœurs avant qu’ils ne soient créés et connaît les
pensées avant qu’elles ne soient formées. Béni soit Son nom et béni l’honneur de Sa splendeur, pour
toujours, pour l’éternité et dans tous les temps.
Comme il n’y a pas d’autre Dieu que Lui, Il est le Dieu Élohim De Sa voix, Il fait trembler le
monde et Il déracine le puissant. Il détruit les montagnes par Sa colère et apaise la mer par Son
pouvoir. Les colonnes du ciel s’ébranlent ... Il porte tout sur Son bras. Il demeure invisible aux yeux
de tous les hommes. Il est assis sur le grand trône de majesté ; Il est saint. Il voit tout, mais reste
invisible. Il révèle les choses cachées et reconnaît les mensonges dans les lieux obscurs. Il allume
l’obscurité et éclaire la nuit comme s’il faisait jour. Toutes les choses cachées deviennent aussi
brillantes que le soleil, et on ne peut rien discerner d’aussi merveilleux que Lui. Il est le Saint Roi
qui avance sur les ailes de la Rouaħ et Il règne sur tous les mondes. Il n’y a aucun autre que Lui et les
constellations, le soleil, la lune, les astres et les anges s’inclinent devant Lui. Il était Celui qui a
révélé le Jardin d’Eden et qui a planté un arbre de vie dans Son jardin.
Béni soit Son nom dans chaque génération et béni soit-Il dans le palais divin ; car Il est l’Ancien
des Jours. Avec Lui sont richesse, force, et droiture. Bénie soit Sa gloire sur Sa place. Il est béni par
la beauté de Son honneur. Il comprend la connaissance. Il est avec ceux qui ont été créés par Lui, qui
discernent et connaissent la puissante crainte environnant Son nom résidant dans Sa beauté. Il est béni
dans la splendeur de Sa puissance, dans le char des dix mille, dans les maisons du trésor de neige. Il
est béni dans les rivières de flammes. Béni soit Son nom dans les brouillards de Son éclat, et béni
soit-Il dans les nuées de Sa beauté. Béni soit Son nom dans le char des dix mille fois mille anges.
Béni soit Son nom dans les chaînes de feu, et béni soit-Il dans la colonne incandescente, dans le
grondement du tonnerre ; béni soit-Il dans les impacts des éclairs. Béni soit Son nom dans toutes les
bouches sur terre et béni soit-Il dans les profondeurs de la terre. Béni soit Son nom dans la bouche de
chaque âme et exalté dans la bouche de toute créature vivante. Béni soit Son nom éternellement.
Amen et Amen !
‫הללויה אדרי הוא אהדבי החיי יהוה אהיה אשר אהיה החי יהוה יואי הבה הה וה הוה והו הה חי הב הה יהי הי הי‬
‫יהוה חי העולמים‬
Hallelouiah ! Adri Hou Ahadabi Haħayé Yhwh Éhyéh Asher Éhyéh Héħaï Yhwh Youaï
Habah Hah Hah Vah Havah Hah Ħaï Hav Hah Yehi Hi Hi Yhwh Ħaï Haôlamim.
Béni soit éternellement le nom de Son royaume de gloire. Comme est Son nom, ainsi est Sa
grandeur et, comme est Sa grandeur, ainsi est Sa prière. Comme est Sa prière, ainsi est Sa royauté et,
comme est Sa royauté, ainsi est Sa Sainteté. Comme est Sa Sainteté, ainsi est Sa splendeur et, comme
est Sa splendeur, ainsi est la durée de Ses années. Comme est la durée de Ses années, ainsi est Sa
patience et, comme est Sa patience, ainsi est l’abondance de Sa pitié. Comme est l’abondance de Sa
pitié, ainsi est Sa puissance. Comme est Sa puissance, ainsi est Sa vengeance. Comme est Sa
vengeance, ainsi est Sa grandeur et, comme est Sa grandeur, ainsi est l’abondance de Sa clémence.
Comme l’abondance de Sa clémence, ainsi est Sa bonté. Par conséquent, il est approprié d’honorer
Son nom.
En Lui sont la grandeur, la puissance, le royaume, la splendeur, la victoire et la majesté, dans les
cieux comme sur terre. Son nom est en Lui, en Lui est le nom de Sa gloire, et Son Nom est
éternellement glorieux, pour les siècles des siècles. Béni soit Son nom, et resplendissant Son
précieux royaume. Tu es le Seigneur éternel ; Tu siégeras sur Ton trône pour les générations à venir,
Ton nom sera pareil et pareil sera Ton nom. Ton nom fut établi avant que tout ne soit créé, et Ton nom
sera fixé pour l’éternité. Car, par Ton nom, les bataillons de feu frémissent et les armées de flammes
louent et déclarent la splendeur de Ton Nom. Les Ħayoth et les Serafim magnifient et sanctifient Ton
Nom. Les Ofanim en déclarent la pureté et l’omnipotence, il n’y a rien d’invisible ou de caché pour
Toi. Parce que par Ton nom, le flux de la mer recule et ses lames et ses vagues témoignent de la
puissance de Ton nom. Tous ceux qui demeurent dans les hauteurs et chaque résidence céleste,
frémissent et tremblent à cause de Ton nom. Les cieux, la terre et ses habitants, Tehom et Abbadon, le
désert et la vallée des ténèbres, l’homme et la bête, les montagnes et les vallées, les collines, la mer
et les rivières, le feu et la grêle, la neige, la fumée et le tourbillon, les anges de feu et les anges des
eaux, tous tremblent à cause de Ton Nom. Tous ceux ayant le souffle de vie dans leurs narines,
attribuent gloire, majesté, beauté à Ton grand, digne, et imposant Nom.
Moi, N..., fils de N..., le scribe, Ton serviteur, fils de Ton serviteur, poussières et cendres,
simple de cœur et humble d’esprit, un ver et une larve, une ombre de passage, éphémère comme la
fleur du pâturage, je suis venu placer devant Toi ma supplique et ma prière, trouver faveur à Tes yeux,
pitié, justice et compassion devant le trône de gloire de Ton royaume. Toi qui es près de ceux qui
t’appellent, puisses-Tu être trouvé par tous ceux qui te cherchent, O Unique saint et imposant. Tu es
rempli de compassion et Tu es pur, juste, miséricordieux et clément.
À Toi pur, bon, sincère et indulgent Dieu. Agis, par conséquent, en accord avec Ta compassion
et Ta pitié, ouvrent les Portes de lumière et de prière, les portes du repentir, de la Torah, de la
sagesse, de la compréhension, de la connaissance, de la science, du discernement, de la charité, de la
compassion, de la peur des cieux, de la bénédiction, de la subsistance, du soutien, de l’allégresse, du
bonheur et de la joie. Inscris-moi dans le livre de vie des justes et des parfaits. Pose ma destinée et
mon existence dans le Jardin d’Eden parmi ceux qui sont vertueux à Ton égard et celui de Ton grand,
puissant imposant, saint et pur Nom, puisse-t-il être béni. Toi, à qui les anges et les hôtes célestes
attribuent la majesté ; à Toi, ils attribuent la noblesse ; Pour Toi, ils chantent des cantiques. Ils Te
couronnent, chantent et Te déclarent resplendissant, saint, exalté et glorieux. Ils ouvrent leurs bouches
pour chanter et prier, au travers d’acclamations, de chansons, de mélodies, de bénédictions, de
glorifications, de louanges, d’ovations. À l’aide de la Torah, de chants codifiés, de chants de
victoire, de mélodie et de cantique de la higayon, de gaieté et de joie, des chants de bonheur et
d’allégresse, de sérénité, de modestie et de fierté, de beauté, de justice et de vérité, d’honnêteté, de
grandeur, de grâce, de force, Eiloouts [‫]עלוץ‬, Eilouz [‫ ]זעלו‬et Eiloui [‫]ויעל‬, exaltation,
émerveillement, salut, calme, répit, consolation, pacification, tranquillité, paix, sécurité, bonté,
amour, joie, grâce, pitié, beauté, attrait, splendeur, clarté, brillance, apparence, parure, radiance,
lumière et inflorescence, encens raffiné, enlumineur de lumière qui illumine, airs, austérité, pouvoir,
élévation, préciosité, force, autorité et courage, bravoure, salut, fierté, royauté, majesté, grâce, éclat,
honneur et magnificence d’Hodriel Yhwh, Dieu d’Israël, Roi resplendissant, couronné de splendeur.
Pour qui les éloges sont tissés dans un tissu de chants célestes. Drapé de beauté, de gloire, de
royauté, de majesté, splendeur, de noblesse, et couronnés d’actions imposantes. Celui de qui vient
Son Nom et pour qui Son Nom est doux, celui pour qui Ses serviteurs chantent des cantiques plaisants
comme le fait Israël, la plus puissante de Ses merveilleuses actions.
O Roi des rois des rois, et Dieu des dieux et Seigneur des seigneurs, qui est entrelacé par la
royauté, dont les ramifications s’étendent dans des princes de clarté, issues d’une branche de Sa
majesté. Sa majesté est un abri pour les cieux, dans Sa beauté, apparaissent les résidences célestes.
De Sa bouche sortent les profondeurs abyssales, et dans Sa parure ont été taillés les cieux imposants.
Son apparence est Son miracle, et de puissants éclats sortent de Sa couronne. Tous les arbres se
réjouissent dans Sa parole, les herbes célèbrent Sa joie. Ses paroles s’écouleront dans les cieux, sous
forme de précieuses flammes de feu, en posant des énigmes à ceux qui vont en paix et participent à la
réalisation ...
Troisième partie
Kabbalah Maassith

(KABBALE PRATIQUE)
La voie théurgico-magique

La pratique des Yordéï Merkavah fait appel constamment à l’invocation. Toutefois, les forces
appelées le sont toujours pour des raisons liées à la contemplation du Trône divin. Mais rapidement,
le monde merveilleux des cieux mystiques a été rejoint par les anciennes doctrines magiques. Des
textes s’appuyant sur les mêmes principes que ceux de la Merkavah, sont apparus parallèlement à ces
derniers. Leur proximité avec les enseignements de référence fait qu’il est parfois très difficile de
faire la différence entre un authentique texte de mystique, et un manuel de magie invocatoire. Les
pratiques des ouvrages magiques sont déconseillées par les grands maîtres de la mystique et sont
considérées comme une voie perdue. Les pratiques magiques sont généralement classées dans les
cultes idolâtres, ce qu’explique le Rambam :
“Pour nous éloigner de toutes les opérations magiques, on nous a défendu de pratiquer
quoi que ce soit des coutumes des idolâtres, même celles qui se rattachent aux pratiques
agricoles et pastorales et à d’autres semblables ; je veux parler de tout ce qu’ils prétendent
être utile et qui, selon leur opinion, est seulement du ressort de certaines forces occultes, sans
être exigé par l’étude physique” (Le Guide des égarés).
Mais force est de constater que les pratiques magiques sont bien là, comme elles l’ont d’ailleurs
toujours été. L’exil de Babylone, au ve siècle avant l’ère chrétienne, a apporté l’invocation de Dieu
par l’intermédiaire d’êtres surnaturels et d’anges. De tous les textes qui nous sont parvenus, il ressort
surtout des explications concernant les Baqashoth (requêtes), les les Qameîm [‫( ]ָקֵמְﬠ ִים‬talismans), les
Segouloth (charmes), les Refouoth [‫( ] ְרֻפֹאות‬remèdes) et les Shavouoth [‫( ]ָשׁבוּעוֹת‬serments). Ces
explications sont contenues dans les livres des mystères, dont les plus connus sont : Le Séfer Raziel,
le Séfer ha-Razim, le Ħorbah de-Moshé, le Séfer Adam, Séfer haMalboush et le Sodé Razaya. Tous
ces textes sont à peu près construits de la même manière, ils expliquent la constitution des cieux,
nomment les anges de service et exposent diverses recettes magiques. J’ai cité ici les textes les plus
célèbres, mais il en existe une multitude d’autres dont les origines sont très douteuses. Nombre de ces
textes sont des mélanges d’incantations issues de sources arabes, juives et chrétiennes, mais où la
composante kabbalistique est totalement inexistante.

Le rite et les Égrégores


L’accomplissement de tous les actes magiques est soumis à un rite, dont chaque point précis a
une grande importance. La qualité des mots, des écrits, des ingrédients et des attitudes est
fondamentale dans l’accomplissement de tout rituel. Le rite est l’inverse de la prophétie, car il est
tourné vers le passé, alors que la prophétie contemple l’avenir. La réalisation d’un rite permet de se
mettre en phase avec un instant important du passé. Par exemple, une fête religieuse place, par le rite,
les croyants en harmonie avec un événement fort de leur histoire. La notion d’égrégore y est
fondamentale, car c’est lui qui réagit à la qualité du rite.
En arrière plan de tous les cercles spirituels ou profanes, se cachent des forces subtiles dont les
puissances peuvent être, dans certains cas, inimaginables. De ce fait, l’harmonisation des courants de
pensées initiatiques et religieux, ne dépend pas uniquement d’une synthèse intellectuelle ; des
problèmes occultes beaucoup plus profonds et délicats se posent. Les magiciens savent qu’il est bien
plus important d’harmoniser les forces de la pensée aux niveaux subtils que dans la matière, bien que
leurs relations soient inextricables.
Un cercle de conviction, religieux ou autre, scelle par son existence une énergie alimentée par
les formes-pensées de ses membres. Toutes ces pensées émises forment, dans les plans subtils, des
énergies qui gravitent autour de leurs raisons d’être. De cette manière, toutes les pensées dirigées en
harmonie vers un même but, s’additionnent et s’agglomèrent pour ne former qu’un tout. Cet
agglomérat d’énergies subtiles porte communément le nom d’égrégore[98].
Un égrégore est la synthèse d’une force collective, il contient les buts, les espoirs et les désirs
de l’ensemble des individus qui s’y rattachent. Cette force créée n’est pas uniquement mystique, il
existe des égrégores pour tous les groupes de personnes formés, évolutifs ou involutifs, spirituels ou
profanes. Il faut toutefois noter que seuls les égrégores spirituels sont volontairement alimentés,
entretenus et utilisés (les groupes de magie noire s’appuient aussi sur le mouvement de leur
égrégore). Les autres existent, parce que la nature répond à des lois, mais ces égrégores ne sont pas
structurés et donc difficilement contrôlables.
Il n’y a pas de mot hébreu qui corresponde directement au mot égrégore, le plus vraisemblable
serait “Malaķ” [ ‫]ַמְלָא‬. Ce mot désigne généralement un ange et veut littéralement dire “messager”,
c’est-à-dire intermédiaire ; un égrégore joue aussi le rôle d’intermédiaire entre l’esprit et la matière,
les membres du groupe, le visible et l’invisible. La tradition enseigne que lorsque dix personnes se
réunissent pour prier, elles créent un ange (Malaķ). Les dix personnes réunies s’appellent un
“Minyan” [‫]ִמ ְנָין‬, c’est le nombre minimum de personnes nécessaires pour accomplir certains rites et
réciter certaines prières (Qaddish). Ainsi, la prière d’un Minyan forme un Malaķ (un égrégore), dont
la vocation et l’énergie sont motivées par la Kavanah (intention) du groupe. Si ce Malaķ (ange-
égrégore) est régulièrement dynamisé, il grandira en énergie et deviendra de plus en plus puissant ;
dans le cas contraire il s’épuisera. Les qualités du Malaķ formé seront scellées par un nom, un sceau
magique, des couleurs, des parfums et des invocations, que les membres du groupe utiliseront pour
mettre en action la force de leur Malaķ. Si ce Malaķ est bien entretenu, les générations suivantes
pourront continuer à l’utiliser, ceci grâce au rite perpétué de générations en générations. C’est
pourquoi, les invocations angéliques sont encore utilisées de nos jours, à plus ou moins bon escient.
Il faut tout de même savoir qu’il est inutile d’invoquer un ange dont l’énergie s’est dissipée, ou a été
absorbée par un autre ange. Pour utiliser la force d’un Malaķ, il faut avoir reçu une filiation par une
transmission initiatique sinon, la machine tourne à vide. Certains kabbalistes ont vu, dans la
fabrication du Golem, la constitution d’un égrégore dont le support serait une statuette d’argile rouge
consacrée et animée par un rituel. Gershom Scholem parle quant à lui d’âme collective :
“Ce Golem est une partie de l’âme collective matérialisée du Ghetto, avec tous les côtés
sombres du fantomatique, en partie un sosie du héros, un artiste qui combat pour sa
rédemption par lui-même et qui purifie messianiquement le Golem, son propre moi non
racheté...” (La Kabbale et sa symbolique).

La vie de l’égrégore
Le nom égrégore vient du fait qu’il désigne l’agrégation de forces psychiques générées par un
courant spirituel. C’est une force synthétique qui doit être régulièrement alimentée par des énergies
en harmonie avec son niveau vibratoire. Chaque égrégore vibre à son propre rythme vital, selon son
propre code de vie. De cette façon, seules les personnes en unité avec ce mouvement vital, et se
pliant à ce code d’harmonie, pourront alimenter ou utiliser la force. Un égrégore ne vit pas seulement
des rites et des énergies produites par un cercle d’humains, des entités occultes viennent s’y rattacher
progressivement. Ceci, en réponse à une loi d’attraction liée au degré vibratoire de ces entités. D’un
point de vue purement occulte, la vie d’un égrégore est essentiellement subtile, sa concrétisation
matérielle est minuscule, mais indispensable. Dans un sens, un égrégore est un être artificiel (golém)
hors de la perception visible. Son image est celle que lui ont donnée ses membres par leur foi, leur
dévotion, leur enthousiasme et parfois leur fanatisme.
Sans qu’on s’en rende compte, les grands égrégores bons ou mauvais, de notre humanité règlent
la vie de notre planète depuis la nuit des temps. Une parfaite connaissance de la vie des égrégores
qui nous dirigent permet de prévoir, et même de modifier, le cours des événements sur la terre. Il
existe, toutefois, des égrégores très anciens dont les rites ont disparu et qui n’obéissent plus du tout
aux groupes qui les ont créés ; ils sont en quelque sorte retournés à l’état sauvage et se dissolvent
progressivement. D’autres, devenus trop puissants, s’émancipent et se comportent comme de
véritables tyrans. Ils arrivent, progressivement à neutraliser le libre-arbitre de leurs membres, en les
poussant à commettre des actes les dépassant. À la lumière des mystères du monde occulte, notre
histoire prend un tout autre aspect.
Les égrégores de groupes profanes[99] n’ont pas d’alimentations volontaires et rigoureuses et
peuvent disparaître assez vite. D’un point de vue magique, un égrégore ne peut devenir véritablement
vivant que si des rites le vitalisent à intervalles très réguliers ; voire continu si l’on souhaite le
rendre plus puissant. Ceci explique pourquoi, seuls les cercles humains à caractère rituélique,
génèrent des égrégores qui durent indéfiniment, tout au moins fort longtemps.

Le rôle du rituel dans la vie de l’égrégore


Les traditions religieuses les plus anciennes ont toujours respecté un art rituel très sérieux ; la
conception de ces rituels n’est nullement l’effet du hasard. Au sein de tous les grands mouvements, il
y a toujours eu des initiés capables d’établir un processus de dynamisation de l’égrégore, les
cohanim autour du Grand-Prêtre dans le Temple de Salomon en sont un exemple. Même si pour le
profane un rituel, par ses mots et ses gestes, semble anodin, il renferme en vérité d’authentiques clés
magiques.
Le simple effet de la prière collective représente parfois l’essentiel de la “charge” d’un
égrégore. Dans ce cas, la force de l’égrégore repose sur la grande quantité de membres en prière.
Cependant, un groupe beaucoup plus restreint d’initiés sachant parfaitement manier les énergies,
pourra générer une force occulte tout aussi puissante, si ce n’est plus car mieux contrôlée. D’où
l’importance d’un rituel rigoureusement construit et parfaitement reproduit.
Généralement, un grand égrégore démarre sous l’impulsion du fondateur d’une tradition. Si ce
premier patriarche est suffisamment averti, il peut le construire de toutes pièces. Mais il est possible,
et c’est généralement le cas, d’absorber ou de revitaliser un égrégore déjà existant. Parfois, un grand
égrégore se scinde en plusieurs autres, mais, dans ce cas, un lien intime est gardé. Ceci explique
qu’une grande religion soit constituée de plusieurs branches. On le comprend en suivant l’évolution
d’une créature céleste à travers les différents courants, la force de base est la même, mais ses
qualités et ses représentations changent.
Il suffit, pour comprendre ce processus d’absorption ou de dilution, de suivre l’évolution du
Malaķ Miķaël : On retrouve cet ange dans la mystique juive, désigné comme l’un des sept princes
célestes et son rôle y est très important. Les religions Abrahamiques ont toutes conservé cette grande
force, mais lui ont donné des spécifications particulières dans chaque cas. Il est devenu le Miķaïl
musulman et l’archange Michel du christianisme. Le Michel de la chrétienté n’est pas la simple
reproduction du Mikaël hébraïque. Le christianisme primitif a rencontré, lors de son développement,
d’anciennes croyances de natures diverses. Les anciens dieux ne furent pas immédiatement exclus par
les chrétiens, il en reste d’ailleurs d’importantes traces. De subtiles manœuvres provoquèrent leur
absorption à l’intérieur de ce nouvel égrégore qui s’émancipait. Dans un premier temps, les divinités
locales furent jumelées au calendrier des saints et des fêtes chrétiennes. Ainsi, en ce qui concerne les
traditions de Grèce et de Rome, Michel fut associé à Hermès et Mercure. Le calendrier marqua alors,
Michel-Mercure. Puis progressivement, les chrétiens en s’affirmant, firent disparaître l’ancien dieu,
pour ne plus nommer que Michel. Il en fut de même avec le Lug des gaulois, dont Michel reçut toutes
les qualités. Mithra subit le même sort et c’est pour cette raison que les anciens lieux de culte du
mithraïsme sont encore de nos jours consacrés à saint Michel (le Mont saint Michel en est un
exemple). L’expansion en puissance, à travers les âges, de l’énergie de Mikaël laisse deviner qu’elle
aura, sous ce nom ou un autre, sa place dans une religion future.
Lorsque l’on parle d’absorption de l’énergie d’un égrégore par un autre, il ne s’agit pas toujours
de la disparition de l’ancien égrégore. Deux cas de figure sont envisageables : soit un égrégore
absorbe entièrement un autre, il y a alors fusion, soit une branche d’un égrégore s’émancipe, et
n’emporte alors que les forces-germes qu’il développera comme il l’entend. Ainsi, le christianisme
et l’islam n’ont pas vidé l’égrégore israélite de sa substance “Mikaël”, ils n’en ont pris que les
semences pour aller semer ailleurs. Dans le domaine de la religion, il s’agit maintenant d’entités
complètement différentes vibrant dans les deux mondes inférieurs : de l’Action (Assiah) et de la
Formation (Yetsirah). En revanche, il n’y a toujours qu’une seule force dans le monde de la Création
(Briah).
Une règle magique veut que lorsque deux égrégores se rencontrent ou s’opposent, le plus
puissant et dynamique finisse par absorber le plus faible (ceci peut être parfois rapide, mais il faut
normalement plusieurs décennies ou siècles). De plus, la loi d’évolution de la nature veut que le plus
jeune ait un avantage sur le plus vieux. D’où l’importance de faire évoluer et de rajeunir son
égrégore. Les réformes et les remises en question sont les garanties de pérennité d’une tradition. Si
les égrégores en présence sont aussi puissants l’un que l’autre, il en résultera un très long conflit qui
se matérialisera en guerres froides, ou parfois directes entre les personnes rattachées à ces courants.
Ceci explique tous les conflits religieux que l’on connaît depuis des millénaires, qui entraînent les
guerres, les génocides, le racisme, les conversions forcées, etc. Des commentaires de textes
mythologiques montrent très bien ces mouvements d’égrégores, j’ai parlé ici des traditions
d’occident, mais j’aurais pu le faire avec le bouddhisme. Lorsque le maître Padma Sambhava[100]
introduisit le bouddhisme au Tibet, il convertit d’abord tous les démons et les divinités tutélaires à sa
cause. Ceci, parce qu’il utilisa l’égrégore de la vieille religion Bôn-Po, afin que le conflit magique
ne soit pas trop meurtrier.
Un égrégore n’est pas uniquement constitué par les formes-pensées humaines, des entités plus ou
moins élevées y sont rattachées. De nombreux élémentaux des différents règnes de la nature en font
aussi partie. Un égrégore est une véritable communauté occulte, dont la vie est à la fois physique (par
ses membres humains) et subtile (par ses entités célestes). Si un égrégore est parfaitement bien
constitué, il dispose de plusieurs corps, étagés dans les différents mondes occultes, d’où
l’importance d’un rituel réfléchi et bien perpétué.
Le rythme de vie d’un égrégore dépend, en grande partie, de la régularité des rituels
l’alimentant. L’élaboration de ce rituel doit toucher, par chacun de ses mots ou de ses silences,
chaque cellule constitutive de la communauté vibratoire. C’est un véritable plan de vie, avec lequel
on ne peut se permettre le moindre écart. La plus petite modification de cette rituélie perturbe le
mouvement vibratoire lancé à cet instant. Vue sous cet angle, on comprend qu’en Inde il arriva que
des Brahmanes se suicident après avoir “bafouillé” sur des syllabes du rituel[101]. C’est surtout pour
cela que la direction du rituel est confiée à une personne d’expérience, et de préférence au courant de
certaines clés essentielles qui passeront inaperçues aux yeux des non initiés.
Un rituel bien constitué est rempli de noms divins, de mots de puissance, de définitions rituelles
consacrées, que les simples croyants ne regardent qu’en tant que prières, invocations, dévotions
représentatives de leur foi. En fait, l’égrégore et les entités le constituant, répondent à des mots-clés
les dirigeant et les appelant. La simplification et l’épuration de certains rituels modernes ont
sérieusement abîmé le mouvement des égrégores religieux.
L’ignorance des lois magiques laisse tous les grands égrégores de notre humanité à l’abandon,
même si la foi certaine des fidèles persiste. Ceci nous indique qu’ils s’affaiblissent et que de
nouvelles croyances, plus dynamiques, viendront les absorber. La vie sensible essentielle d’un
égrégore est assurée par la masse des fidèles, mais la structure active ne peut être assurée que par
des initiés, parmi les plus qualifiés et les plus sûrs. Pour cette raison, des cercles sont constitués dans
lesquels les rituels sont beaucoup plus techniques et complexes. L’éveil et la mise en action de cette
énergie dépassent de beaucoup le simple croyant, et pourraient même parfois le choquer. De plus la
responsabilité d’un égrégore est lourde à porter, les initiés en ayant la charge ne peuvent se permettre
aucune erreur, autant durant le rituel que dans leur vie de tous les jours.
Un égrégore répond aux lois les plus simples de la nature, il vibre différemment durant les
grandes périodes cosmiques, qu’il subit comme toute chose vivante. C’est pour cette raison, qu’en
plus du rituel régulier, s’accomplissent d’autres rites plus importants à des époques très précises.
Généralement, ces grandes cérémonies ont lieu aux équinoxes, aux solstices, aux pleines ou aux
nouvelles lunes. La marche des astres est aussi observée. Ces moments sont généralement favorables
à la régénération d’une énergie. Cependant, il existe des périodes cosmiques où ces forces
s’affaiblissent. Il devient donc nécessaire que les membres se mettent en action, afin que leur
égrégore ne devienne pas trop vulnérable.
Etre rattaché à un égrégore comporte des avantages certains, mais aussi des inconvénients qu’il
faut ne pas négliger ; les uns ne pouvant aller sans les autres.

Parmi les avantages on relève que : le membre profite de l’élan dynamique des
générations passées, et parfois d’une force ascensionnelle importante (tout dépend de la
qualité de l’égrégore), il bénéficie d’une protection sur tous les plans et en cas de besoin il
profite de l’aide énergétique de tous les membres ; le fait d’être initié dans un égrégore
rend les clés magiques actives.
Mais il existe aussi des désavantages, car : le membre perd son indépendance, il subit
les mouvements de faiblesse de son égrégore, si l’égrégore n’est plus maîtrisé, il voit sa
liberté d’action se restreindre. Il est souvent difficile de quitter un égrégore (à moins de
s’en faire chasser : Ħérém [‫]ֵחֶרם‬, excommunication, etc.) et les personnes désirant le faire
se trouvent parfois exposées à de gros problèmes.

Il existe heureusement des méthodes magiques pour quitter un égrégore sans trop de problèmes.
Toutefois, ces méthodes sont un peu complexes si on ne les connaît pas, le plus simple est d’aller se
réfugier quelque temps dans un autre égrégore.
Le langage céleste
Les anges sont donc des agrégats[102] d’intentions, servant de messagers et d’intermédiaires avec
les plans subtils. Chacun vibre à la fréquence de l’intention par laquelle il a été créé, et qui l’anime.
Pour communiquer avec un ange, il faut s’adresser à lui par l’invocation, les mots magiques et les
sceaux magiques qui lui correspondent. Chaque ange réagit seulement à certains sons, ainsi qu’à
certaines graphies. C’est la raison pour laquelle les livres de magie sont remplis d’étranges
graphismes. L’utilisation d’alphabets magiques permet de s’adresser uniquement à certaines forces,
sans être compris par d’autres. Le graphisme magique agit un peu comme le tuner d’un poste de radio
qui permet de se placer uniquement sur la fréquence que l’on souhaite entendre. Chaque constituante
du monde magique a sa graphie, qui sera ensuite utilisée dans toutes sortes d’opérations. On trouve
ces signes kabbalistiques principalement sur les amulettes et les talismans. Voici quelques exemples
de sceaux magiques :
Les sept Sceaux mystiques permettant l’entrée dans la Merkavah[103]

Sceaux des anges planétaires liés à un système de carrés magiques[104]

Sceaux des planètes[105]


Il existe beaucoup d’autres sceaux magiques, on les trouve sur la plupart des talismans, certains
sont très connus, d’autres totalement inconnus. Lorsque des sceaux sont inconnus, cela veut dire que
l’on a perdu les clés, ou bien qu’ils appartiennent à des cercles qui les ont créés et gardés secrets.

Les alphabets angéliques


Les talismans sont souvent écrits en alphabets magiques. Nous allons décrire les principaux,
mais il en existe une multitude d’autres[106].

Alphabet des Magiciens

Alphabet Salomon boulé

Alphabet “Méâvér hanahar” (Autre côté du fleuve)

Alphabet samaritain-paléo-hébreu

Alphabet des Serafim


Alphabet “Babylonien”

Premier alphabet boulé

Alphabet Shamayim

Alphabet de Métatron

Les amulettes et les talismans


La fabrication d’un talisman demande une grande pureté intérieure et l’application rigoureuse de
certaines clés, qui sont celles de la Soferouth, c’est-à-dire l’art du sofér [‫]סוֵֹפר‬, du scribe. L’art du
sofér est important, car sur lui repose le fonctionnement d’un talisman :
“Lorsque je me suis présenté devant Rabbi Ishmaël, il m’a demandé : “Mon fils, quelle
est ta profession ?”, et je lui ai répondu : “Je suis un Sofér”. Il m’a alors dit : “Sois très
appliqué dans ton ouvrage, parce que ton travail est un travail sacré. Si tu oublies une seule
lettre, ou si tu rajoutes à tort une simple lettre, tu détruis tout un univers” (Érouvim #13).
Le Sofér doit apprendre à former parfaitement chaque lettre et chaque sceau, a fabriquer son
encre en fonction de certains critères et savoir précisement choisir le support en parchemin végétal
ou animal. Parmi les règles fondamentales de la Soferouth, il faut souligner qu’une lettre doit être
écrite et non pas sculptée. Ainsi, si une goutte d’encre rend une lettre méconnaissable, il est interdit
de gratter l’encre, car ceci reviendrait à sculpter la lettre ; le qaméâ [‫( ]ָקֵמַﬠ‬talisman) est alors nul. Le
parchemin doit être inspecté de très près afin de pouvoir déceler s’il comporte des défauts. L’encre
est généralement fabriquée par le Sofér, il utilise une encre que l’on appelle “dio” [‫]ְדּיוֹ‬, qui est un
savant mélange d’encre et de myrrhe.
La fabrication d’un talisman doit avoir lieu dans une ambiance de pureté, c’est pourquoi il faut
aussi brûler des arômes afin de sanctifier le lieu. Une fois le talisman dessiné, il devra être encensé
avec la fumée des arômes.
L’encens
Il existe une foule de mélanges d’arômes, les ingrédients sont souvent choisis en fonction de
leurs qualités particulières ou de leur lien astral. Mais généralement, on utilise pour les consécrations
le même encens que celui qui était brûlé dans le Temple de Salomon. Il est en partie décrit dans le
Livre de l’Exode (30 : 34-36) : “Yhwh dit à Moïse : Prends des aromates, du stacté, de l’ongle
odorant, du galbanum, et de l’encens pur, en parties égales. Tu feras avec cela un parfum composé
selon l’art du parfumeur[107] ; il sera salé, pur et saint. Tu le réduiras en poudre, et tu le mettras
devant le témoignage, dans la tente d’assignation, où je me rencontrerai avec toi. Ce sera pour
vous une chose très sainte.” Cet encens était brûlé deux fois par jour sur l’Autel des parfums. La
Mishna Yoma (II:4) précise qu’on en utilisait “1 mané” (240 g) par jour.
Voici, d’après la section Masséķéth Kétiroth (6b), les onze variétés d’essences qui ont été
prescrites à Moïse au Mont Sinaï (proportions pour 1 Kg) :

- Storax ou Mélisse​‫ֹצ ִרי ָנָטף‬ 190 g


- Ongle aromatique ou onycha​‫ִצֹפֶּרן ְשֵׁחֶלת‬ 190 g
- Galbanum​‫​ֶחְלְבָּנה‬190 g
- Encens pur​‫​ְלֹבָנה‬190 g
- Myrrhe​‫​ֹמר‬44 g
- Casse​‫​ְקִציָﬠה‬44 g
- Nard​‫ִשֹׁבֶּלת ֵנ ְרְדּ‬ 44 g
- Curcuma​‫​ֻכּ ְרכּוּם‬44 g
- Costus​‫​ֻקַשּׁט‬32 g
- Écorce aromatique​‫​קלופה‬8 g
- Cinnamone ou Canelle​‫ִקָנּמוֹן‬ 24 g
Les proportions ci-dessus sont très légèrement différentes de celles qui étaient utilisées dans le
Temple, l’usage avec les proportions exactes étant interdit hors de ce dernier. Ce qui est appelé
“ongle aromatique” est décrit par la mishnah comme la “racine d’une plante aromatique, lisse et
brillante comme l’ongle”.
Chaque plante doit être réduite séparément en poudre fine. L’ongle aromatique, avant d’être
réduit en poudre, doit être poli à l’aide d’un ingrédient désigné par le terme “borith karshinah (‫בּוֹ ִרית‬
‫ ַכּ ְרִשׁיָנה‬- saponnaire - vesce), afin de le rendre parfaitement blanc. Le tout est ensuite mélangé en
ajoutant un peu de sel, un peu de rose de Jéricho [‫ ]שׁוַֹשַׁנּת ְי ִריחוֹ‬et un peu de vin de Chypre (ou du
caprier).

Exemples de Qameîm

Qaméâ pour réussir dans les affaires commerciales


Des talismans ont été créés pour toutes les situations possibles, il est donc très difficile d’en
faire une liste. Pour comprendre ce qu’ils sont, le mieux est d’en observer quelques uns parmi les
plus typiques. Nous commencerons par des qameîm contenus dans le Séfer Raziel.
Le Séfer Raziel (42b) explique que ce qaméâ aide celui qui le porte à la réussite d’affaires
commerciales importantes, et pour le succès dans les activités manuelles (professionnelles). Il doit
être écrit de la main gauche sur un parchemin en peau de gazelle.
Il faut écrire la phrase suivante : “Sanmakar tenéf bakar zag-makév-yédam sozħassan tema
sodsavér hassévqsad adahav” [‫]סנמכר טנף בכר זנ־מכב־ידם סזחסן־טמא סדסבה הסבקסד אדאהב‬
Cette formule est intraduisible, car elle est obtenue en appliquant le procédé de permutation Aïq
Bakar (voir mon livre “Kabbale extatique et Tsérouf), sur le verset 5 du psaume 45 : “Oui, ta
gloire ! -Sois vainqueur, monte sur ton char, Défends la vérité, la douceur et la justice, Et que ta
droite se signale par de merveilleux exploits !” [‫ַוֲהָד ְר ְצַלח ְרַכב ַﬠל־ְדַּבר־ֱאֶמת ְוַﬠ ְנָוה־ֶצֶדק ְוֹתו ְר ֹנוָרֹאות‬
‫] ְיִמיֶנ‬.
Puis, dessiner le carré magique ci-dessus qui est le sceau de la réussite. Il contient le mot
“tsalaħ” [‫“ ]ָצַלח‬réussite”, placé dans quatre cases ; ainsi que deux fois le Yah [‫ ]יה‬et l’initiale d’Amen
[‫]א‬.
Le qaméâ est consacré à l’aide de l’invocation qui est écrite à gauche du sceau de réussite, en
voici la traduction :
“Par ta volonté Yhwh, Élohi Israël. Ordonne à tes anges d’aller dans la maison de N....,
(porteur du qaméâ), fils de ..., de veiller au succès de son commerce, de son activité, de ses
affaires, de ses occupations, de toutes ses entreprises, de ses actes et de tout ce qu’il fait de
ses mains. Qu’il profite d’une réussite totale, le jour ou la nuit, dans sa maison ou à son
travail, en ville ou hors de la ville, où qu’il soit, qu’ils l’accompagnent, le protègent et le
secourent. Que Ton Nom, que Ton Sceau de sainteté, marquent le succès de N..., fils de N.....
Amen, Sélah.”

Qaméâ de protection de la femme en couche et de son enfant


Cet autre qaméâ tiré du Séfer Raziel (43b), est
“Eprouvé et expérimenté pour la garde d’une femme en couches et pour préserver
l’enfant de la sorcellerie et du mauvais œil. Durant l’accouchement il n’y aura pas
d’influence sur la mère et aucun démon ni mauvaise présence”.
Ce qaméâ protège contre les démons personnifiés par Lilith [‫]ִליִלת‬, la “nocturne”, le démon
femelle première femme d’Adam.
L’utilisation de ce qaméâ doit être accompagnée de la récitation et de l’écriture du Psaume de
la Montagne (Shir lamâloth) : “Cantique des degrés. Je lève mes yeux vers les montagnes... D’où
me viendra le secours ?...” (Ps. 121). Pour la fabrication du qaméâ, le Séfer Raziel précise :
“pour la protection de l’enfant, prendre un parchemin en peau de gazelle et écrire dessus
(dans le graphisme ci-dessous) : Au nom de Qouf Qofou Veqaf Oufaq Faqou Fouq [‫קוף קפו וקף‬
‫ ]ופק פקו פוק‬et place sur elle, sur son nombril, ses sens et dans ses oreilles la droiture, lève-
Toi avec tout ton peuple à tes pieds.”
Le premier graphisme comporte, dans ses quatre coins, les noms des quatre fleuves de l’Eden
écrits. C’est dans le triangle pointe en bas, que s’écrivent les noms : “Au nom de Qouf Qofou Veqaf
Oufaq Faqou Fouq [‫” ]קוף קפו וקף ופק פקו פוק‬, et dans le triangle pointe en haut : “lève-Toi avec tout
ton peuple à tes pieds”. Dans le cercle intérieur est inscrit le nom divin en quarante-deux lettres
(voir mon livre “Kabbale Extatique et Tserouf, chapitre 4). Dans le cercle extérieur, se trouve
l’adjuration suivante :
“Adam et Eve, hors de Lilith, Eve est la première. Shamriel, Ħessediel, Sanvi, Sansanvi,
Samnagélef, Kouzou Bémouksaz Kouzou, car ses anges t’ordonnent et te surveillent, de toute
leur autorité, Amen Sélah”.
Le graphisme inférieur contient la représentation des trois noms précités dans l’adjuration :
“Sanvi, Sansanvi, Samnagélef”. Ces noms sont des onomatopées de cris d’oiseaux. Ils symbolisent
les esprits sous la forme d’oiseaux chimériques.
Au bas du dessin est écrite l’invocation des anges, qui doit être récitée durant l’accouchement.
Dans ce qaméâ les noms des 70 anges sont écrits à l’envers (tête en bas) :
“Au nom de Éhyéh Veha Haha Aa Bab Ou Méav Éhyéh Asher Éhyéh : Mikael, Gabriel,
Raphael, Nouriel, Qadoumiel, Malkiel, Tsidiqiel, Padiel, Toumiel, Ħessédiel, Tsouriel,
Ramiel, Vousiel, Stouriel, Gazriel, Vadriel, Léhariel, Ħazqiel, Raħimel, Qadoshiel, Shékiniel,
Barqiel, Aħiel, Ħaniel, Léhérel, Malkiel, Shavniel, Réhassiel, Roumiel, Qadmiel, Qadel,
Ħakmiel, Ramel, Qédoushiel, Âniel, Âzriel, Ħakimel, Méħaniel, Niel, Gariel, Tsourtaq,
Outpiel, Raħamiel, Sansaniah, Oudragziah, Rassasiel, Ramiel, Saniel, Tahariel, Oazriel,
Garim, Samkiel, Ayniel, Ħasriah, Ranel, Tsouriah, Pashissiah, Aazriel, samka, Méħaniah,
Ħanouniah, Yrouel, Stroussiah, Ħouniel, Zakriel, Oariel, Daniel, Gadiel, Bariel, Ahaniel”.
‫ למיכאל גבריאל רפאל נוריאל קדומיאל מלכיאל צדקיאל‬- ‫בשם אהיה והא ההא אא בב או טאב אאא‬
‫פדיאל תומיאל חסדיאל צוריאל רמאל ווסיאל סטוריאל גזריאל ודריאל להריאל חזקיאל רחימאל קדשיאל שכניאל‬
‫ברקיאל אחיאל חניאל לאהרל מלכיאל שבניאל רהסיאל רומיאל קדמיאל קדאל חכמיאל רמאל קשדיאל עניאל‬
‫עזריאל חכימאל מחניאל ניאל גריאל צורטאק עוטפיאל רחמיאל סנסניה וררגזיה רססיאל רמיאל םניאל טהריאל‬
‫ועזריאל גרים סמכיאל עינאל חסריה רנאל צוריה פשיסיה עזריאל סמכא מחניה חנוניה ירואל סטרוסיה חוניאל‬
:‫זכריאל ועריאל דניאל גדיאל בריאל אהניאל‬
Il existe une variante du graphisme supérieur de ce qaméâ qu’on trouve dans une version plus
récente du Séfer Raziel. Les quatre fleuves sont mentionnés, l’adjuration est la même, le contenu des
deux triangles est placé au centre de l’hexagramme et le nom divin en quarante-deux lettres est écrit
sur les segments de l’étoile. Ce graphisme, utilisé seul, est aussi un puissant qaméâ de protection. Il
peut se porter en médaille, ou se placer dans les quatre directions d’une maison ou d’une pièce. Dans
ce dernier cas, il apporte protection, santé, bonheur et harmonie dans le lieu où il est placé, à
condition aussi d’être redynamisé régulièrement, en l’encensant et en priant. Le voici :

Il existe un autre qaméâ que l’on trouve dans le Shaar haYiħoud de R. Ħayim Vital (ainsi sur la
couverture d’une version du Séfer Raziel), dont le but est aussi de préserver la mère en couches,
ainsi que de chasser les esprits démoniaques et le mauvais œil.
Ce qaméâ s’accompagne aussi de la récitation du Psaume 121 de la Montagne. On y retrouve
l’oiseau au-dessus de la main de protection. À l’intérieur, il y a de nombreux noms magiques, tels que
Agla, Ararita, Kouzou, Matsmatsiath (nom de l’épée de Dieu), Taftafiah (voir “Kabbale Extatique
et Tserouf”). Ce dernier talisman est sûrement l’un des plus connus dans le judaïsme, on en trouve
des exemplaires vendus dans le commerce.
Qaméâ pour favoriser l’amour entre deux personnes (S. Raziel)
Ce qaméâ porte le sceau magique de Vénus, le mot “Nogah” (‫ ֹנַגהּ‬- Vénus) est écrit au bas, avec
un alphabet magique. Il s’utilise pour installer l’amour entre un homme et une femme, afin que
l’amour soit dans leur cœur et dans leur âme ... Voici l’invocation qui accompagne ce qaméâ : “O
Yhwh, envoie tes saints anges pour installer l’amour entre N...., fils de N.... et N..., fille de N...., Que
sur cet amour planent les noms de tes saints anges, pour la grâce, la beauté et l’harmonie. Installe le
bonheur et chasse les embûches par l’action de tes anges. Que s’installent l’amour et l’amitié entre
N... fils de N.... et N..., fille de N..., qu’il n’y ait, entre eux, ni haine, ni jalousie, ni dispute, ni aucune
mauvaise parole. Seulement un cœur serein et bonheur, amour, amitié dans le cœur, dans tous les
temps et pour l’éternité, Amen Sélah”.
Qaméâ pour renforcer l’amour (Raziel 44b)

Ce qaméâ est entièrement écrite en caractères magiques, il doit être fabriqué pour favoriser
l’amour. L’inscription doit être faite avec un stylet, sur un support vierge en cuivre, enduit de rose et
de safran. En accompagnant bien sûr la consécration d’une invocation durant laquelle l’intéressé fait
sa demande.
Pour se rendre favorable à Dieu et aux hommes (Raziel 44b)

En écriture magique, ce qaméâ a pour but d’attirer la grâce et la clémence vers soi. “Pour
obtenir la grâce et la clémence, l’écrire sur un parchemin vierge de gazelle :
“Par Ton Nom de grâce et de clémence, Yhwh du monde qui est Ta clémence, Yhwh pour
N..., fils de N... Comme il en était pour Joseph le Juste, car il est écrit : “Yhwh fut avec
Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur.”
"Au nom de Mikael, Gabriel, Raphael, Oriel Kébashiel Yah, Yah, Yah, Yah, Yah, Yah, Yah,
Éhyéh, Ahah, Ahah, Ahah, Yahou, Yahou, Yahou, Yahou, Yahou, Yahou, Yahou, Yahou, Yah”.
‫מיכא״ל גבריא״ל רפא״ל אוריא״ל כבשיא״ל יה יה יה יה יה יה יה אהיה אהה אהה אהה יהו יהו‬
‫יהו יהו יהו יהו יהו יהו יה‬
Qaméâ pour échapper au fer (quelqu’un armé) (Raziel 44b)
Il faut l’écrire sur un parchemin vierge de gazelle et le porter à ton cou, et utiliser les saints
noms suivants :
‫עתיא״ל וריא״ל הוריא״ל המררי״אל שוברי״אל שובריא״ל עורריא״ל שוריא״ל מיכא״ל גבריא״ל‬
‫הגלי״אל הגדה״דל שוברי״ל צבחר עתניק צורטן אנקתם פסתם פספסים דיונסים ליש ועת כקו יתי‬
‫יהוה‬
‫אבג יתץ קרע שטן נגד יכש בטר צתג חקב יגל פזק שקו צית‬
:‫קבצאל אהמנוניאל ומסתיה הירשיתאל עאנה פיה אלעה אבג יתץ ענעה עה עזור לפלוני בן פלונית‬
Âtriel, Ouriel, Houriel, Hamarariel, Shouvriel, Shouvariel, Ôrariel, Shouriel, Miķael,
Gabriel, Hagliel, Hagadahdel, Shouvriel tsvaħar, âténiq tsourtan anqatas pastam paspassim
Dionassim lish ve-aât kaqou iti Yhwh.
Abeg ytsa qérâ satan néguéd yabésh batar tsatag ħaqav yagel pazaq shaqou tsia.
Qabtsaqel ahamnouniel ou-mastiah Hirashitiel, âénah piah élaâh Abég Ytsa ânâh âh
âzour léplouni bén plonith.

Cette invocation n’est pas vraiment traduisible, car elle comporte des noms d’anges et des
formules kabbalistiques, comme le nom divin en quarante-deux lettres. Beaucoup de ces mots sont
des acrostiches de versets ou de prières.
Qaméâ pour se préserver du mal
Voici un autre type de qaméâ, tiré du “Réfouah veĦayim meYroushalayim”, en voici le texte :
“Pour se préserver d’un fléau, des brigands, des nuisances et de tout mal. Afin que règne
la sérénité sur ta maison. Il y a la grande ségoulah secrète déterminée par Yhwh, heureux
celui qui la porte sur lui et qui la garde de toute souillure. Prends une lame neuve. Grave
dessus les noms des deux côtés et plonge la gravure dans un miqvéh qasher, d’un côté puis de
l’autre, écrite avec des othioth. En othioth carrées (hébreu carré) et place-la au repos à
l’intérieur d’une poche de cuir (peau), et accroche-la sur toi. Tu devras la conserver sur toi,
elle te protégera partout. Voici, ci-dessous, la forme de la lame”.
Explication de la lame :
Le premier nom vient de : Mi ķamoķah baélim Yhwh (Qui est comme toi parmi les dieux,
Yhwh ?) [‫]ִמי־ָכֹמָכה ָבֵּאִלם ְיהָוה‬. La première ligne par la droite montre une lumière secrète
droite.
La deuxième ligne : Mi ķamoķah néedar baqodésh (Qui est comme toi magnifique en
sainteté ?) [‫]ִמי ָכֹּמָכה ֶנְאָדּר ַבֹּקֶּדשׁ‬. De gauche à droite le secret d’une lumière tournante.
La troisième ligne : Nora tehiloth ôsséh pélé (Digne de louanges, opérant des prodiges)
[‫] ֹנוָרא ְתִה ת ֹעֵשׂה ֶפֶלא‬.
Dans le mystère de rayon de lumière, il y a dans chaque ligne 14 lettres, ce qui fait en tout
42 lettres, c’est Son nom de 42.
Ces trois lignes doivent être écrites sur une lamelle d’argent.

Ce qaméâ est très intéressant car il contient un nom en 42 lettres, qui n’est pas celui du Rabbi
Néħoniah ben haQanah traditionnellement utilisé. Il s’agit simplement d’une disposition particulière
des 42 lettres du verset 11, du chapitre 15 du Livre de l’Exode. La première phrase du verset, “Mi
ķamoķah baélim Yhwh (Qui est comme toi parmi les dieux, Yhwh ?)”, compte 14 lettres que l’on écrit
ici sur la première ligne de droite à gauche. La deuxième phrase contient également 14 lettres : “ Mi
ķamoķah néedar baqodésh (Qui est comme toi magnifique en sainteté ?)”, s’écrit à l’envers, de
gauche à droite, sur la deuxième ligne. Les 14 lettres de la troisième phrase : “ Nora tehiloth ôsséh
pélé (Digne de louanges, opérant des prodiges)”, s’écrivent sur la troisième ligne, normalement de
droite à gauche. La lecture du verset se fait alors comme en suivant un fil replié trois fois, c’est la
méthode qui est utilisée pour obtenir les 72 noms, à partir de trois autres versets de l’Exode.

Le qaméâ du nom Ararita

Une autre qaméâ, fort répandue, est celle qui est reliée au puissant nom magique “Ararita”
[‫]ָא ְרָא ִריָתא‬. On trouve aussi ce nom dans des invocations et autres pratiques théurgico-magiques. Les
enseignements sur Ararita ne sont pas très nombreux. Le cercle des kabbalistes provençaux, “Iyoun”,
du xiiie siècle (aux alentours de 1245), l’utilisait. Pour ces kabbalistes, Ararita est le nom par lequel
les cieux sont scellés, alors que la terre est tenue par le nom “Éhoui” [‫]אהוי‬. Ce dernier nom, obtenu
en associant les lettres du Tétragramme [‫ ]יהוה‬et celles du Nom Éhyéh [‫]אהיה‬, est une création typique
du cercle Iyoun. Moïse Cordovéro dit à ce sujet : “Dieu cache son Nom aux initiés dans le Nom
Éhyéh et dans le Nom Yhwh, et c’est là le véritable Nom Éhoui” (Pardès Rimonim 21:3). Ararita provient
directement de la mystique magique des Palais de la Merkavah, il exprime ce qui est “de tout temps
réel”. Dans les vieux textes magiques du Ħassidisme médiéval allemand, Ararita est le nom secret du
Ħashmal de la vision d’Ezékiel. Ararita désigne l’unité absolue, il est le nom employé pour désigner
l’Être primordial et transcendant qui est au-dessus de tous les mondes. Dans la hiérarchie de la
Merkavah, Ararita correspond à “l’Ordre du Maître des mondes” et précède “l’Ordre de Métatron”.

Le nom Ararita est le résultat d’une Notariqa, il est en effet constitué par les rashéi téivoth de
l’expression : Éħad Rosh Éħadouto Rosh Yiħoudo Temourato Éħad ‫ֶאָחד ר ֹאשׁ ֶאָחדוֹּתו ר ֹאשׁ ִיחוּדוֹ ְתּמוָּרֹתו‬
‫ֶאָחד‬, ce qu’on peut traduire par : « Un, sommet de Son unification, sommet de Son unité, Sa
permutation est Une ». L’origine de cette phrase est assez obscure, Cornélius Agrippa en fait
mention dans le troisième tome de sa “Philosophie occulte” : “De même le nom Ararita, pris de ce
verset de l’Écriture : un principe de son unité, principe de sa singularité, sa vicissitude, un”.
Mais, avec tout le respect que l’on peut avoir pour Agrippa, il faut faire deux observations :

1. Il n’y a aucun verset de cette sorte dans “l’Écriture”, la seule expression biblique où
l’on puisse trouver deux de ces mots réunis est “éħad rosh” [‫]ֶאָחד ר ֹאשׁ‬, “un pauvre”, dans
II Samuel 12:1.
2. La traduction de la phrase n’est pas très heureuse, mais comme il s’agit d’une
traduction française à partir du texte latin, Agrippa n’est peut-être pas concerné.

Cornélius Agrippa décrit le qaméâ construit autour d’Ararita. Dans la version française de son
livre, vendue depuis de nombreuses années, d’importantes fautes sont à relever, mais là aussi, ceci ne
vient peut-être pas directement d’Agrippa mais plutôt des éditeurs successifs ; pour le savoir il
faudrait consulter l’original. Quant à la provenance du qaméâ, Cornélius Agrippa dit ceci :
“Mais le rabin Hama, dans son livre de la Contemplation, a donné contre toutes les
infirmités des hommes et toutes sortes d’afflictions un talisman ou médaille d’une bien plus
grande force, dont le côté de devant porte les quatre noms de Dieu carrés, posés en carré l’un
sous l’autre de manière que du haut en bas de la médaille paraissent semblablement quatre
autres noms ou sceaux très sacrés de la divinité, dont l’intention est contenue écrite sur le
cercle de la circonférence de cette médaille ; pour le derrière, la médaille porte en
inscription le nom de sept lettres Ararita, et son interprétation est écrite autour de lui...”

Je pense que le “rabin Hama” dont parle Agrippa, se rapporte au “Rav Ħamaï”, auteur d’un
“Séfer Rav Ħamaï”, texte apparu à Narbonne et à Arles au xiie siècle. On ne connaît pas de
personnage historique de ce nom. Il est possible que le “Raħmaï” du Séfer ha-Bahir, soit devenu “R.
Ħamaï”. Le “livre de la Contemplation” est tout simplement le “Séfer haIyoun”, du cercle des
kabbalistes provençaux (iyoun veut dire “spéculation” ou “contemplation") ; qui commence ainsi :
“Le Séfer haIyoun du grand Maître Rav Ħammaï, chef de ceux qui parlent de l’objet des
sefiroth cachées, et il a dévoilé en lui l’essentiel de toute réalité de la Gloire cachée, dont
nulle créature ne peut comprendre la réalité et la nature, et tout cela d’une façon véridique,
tel que le Kavod caché est dans l’unité sans distinctions, dans la perfection de laquelle
s’unissent le supérieur et l’inférieur (Ararita et Éhoui). Ce Kavod est le fondement de tout ce
qui est caché et du manifesté, et il sort de lui tout ce qui est émané de la merveilleuse unité.
Rav Ħamaï a expliqué tous ces objets selon le procédé de la doctrine de la Merkavah...”

Voici donc le qaméâ d’Ararita qu’il a fallu corriger, car de nombreuses publications la
mentionnant contiennent quelques erreurs ou imprécisions :

Sur la face avant, les quatre noms en cercle sont : “Yhwh Élohinou Yhwh Eħad”. Ils sont tirés de
la prière du Shémâ Israël.

Les clavicules de Salomon


Les Clavicules de Salomon forment un livre connu en hébreu sous le nom de Maftéaħ Shlomoh
(‫ ַמְפֵתַּח ְשׁ ֹמה‬- La clé de salomon - une clavicule se dit en hébreu étsém ha-maftéaħ : ‫) ַהַמְּפֵתַּחֶﬠֶצם‬, il
fait partie des écrits sapientiels du Roi Salomon, mais il est vraisemblable que Salomon ne soit pour
rien dans ce livre. Ce livre, dont il existe maintenant des éditions en toutes langues, a largement
alimenté les écrits des occultistes et des mages modernes, c’est pourquoi les qameîm des Clavicules
de Salomon sont très répandus. Il est navrant de constater qu’aucun des auteurs ayant reproduit ces
pantacles, n’a pris la peine de les lire ou de les analyser. La conséquence en est que, de nos jours,
tous les pantacles (des Clavicules ou d’autres traités) dans la plupart des livres, sur les parchemins
ou les médailles vendus dans le commerce, sont faux ! Ceci au détriment d’une règle essentielle de la
talismanie : ne jamais porter ou utiliser un qaméâ dont on ne comprend pas le sens.

Il s’est produit avec les Clavicules de Salomon une chose qui se produit avec beaucoup de
manuscrits anciens : les premiers copistes n’avaient pas toujours la connaissance de ce qu’ils
reproduisaient. Les caractères hébreux subissent alors, progressivement, des altérations. Un Guimel
peut facilement se transformer en Noun, un Daleth en Reish, un Beith en Kaf, etc. pour en arriver
parfois à constater qu’une lettre, à force de se déformer, ne correspond plus à rien. Ainsi, ce qui était
un simple verset de psaume, devient un infâme baragouinage, allègrement reproduit par des auteurs
inconscients et parfois notoires. Il est par ailleurs très étonnant que, depuis que ces talismans
circulent, personne n’ait pris la peine de les corriger, d’autant plus qu’ils sont très simples. Un
graphisme lié à un symbolisme céleste est associé à un verset de psaume écrit dans un cercle, désigne
la qualité du talisman et sert de formule de prière.

Lorsque l’on fait remarquer à des personnes ayant publié ces talismans dans un livre sur du
parchemin ou sur des médailles, qu’ils contiennent des erreurs, généralement ils persistent et signent.
On entend alors deux sortes d’arguments forts répandus : soit il nous est répondu que les formules
incompréhensibles sont des compositions magiques secrètes, soit que les erreurs ont été
volontairement placées par les anciens (alors pourquoi les vendre et les faire porter tels quels). Ces
deux arguments ne tiennent pas, car un hébraïsant averti a tôt fait de réécrire correctement les versets
bibliques et les noms divins. D’autre part, il existe des systèmes kabbalistiques de codages, mais
aucun n’est basé sur la perversion d’un texte en altérant les mots et les lettres.

Pour qu’un talisman soit correct, il est nécessaire que toutes les lettres (que ce soit en hébreu
carré ou magique) soient parfaitement formées. Et celui qui le porte doit être capable de le
comprendre. Ceci est aisé lorsque le qaméâ ne comporte qu’un verset de psaume et des noms divins ;
mais cela devient beaucoup plus délicat lorsqu’il fait appel à des mots kabbalistiques particuliers
(dont nous donnerons quelques exemples plus loin). Dans ce cas, celui qui le porte doit avoir un
niveau de connaissance suffisant.

Pour illustrer les talismans des Clavicules de Salomon, j’ai placé ci-dessous huit talismans que
j’ai entièrement corrigés. Il est conseillé au lecteur de les comparer très précisément avec ceux
circulant dans certains livres ou vendus dans le commerce, afin de constater l’ampleur des dégâts.
Les talismans des Clavicules sont astrologiques, chacun correspond à une planète et doit être
fabriqué et consacré sous son influence.

Talismans planétaires des Clavicules de Salomon :


Un seul talisman par planète est montré ici, il y en a d’autres, mais nous conseillons au lecteur
de soigneusement les vérifier et les corriger avant de les utiliser.

​Qaméâ du Soleil​Qaméâ de la Lune

Qaméâ du Soleil : Il permet le succès, la gloire, la prospérité et l’élévation sociale. Dans le


cercle est écrit un verset tiré d’un passage du Livre de Daniel (4:31) : “celui dont la domination est
une domination éternelle, et dont le règne subsiste de génération en génération” [‫ָשְׁלָטֵנהּ ָשְׁלָטן ָﬠַלם‬
‫ ]וַּמְלכוֵּתהּ ִﬠם־ָדּר ְוָדר‬Au centre, dans les deux carrés imbriqués, est écrit seize fois le Tétragramme ‫יהוה‬.

Qaméâ de la Lune : Il accorde la faculté de briser les obstacles. Celui qui le porte voit
immédiatement les obstacles, tant matériels, intellectuels, spirituels que sentimentaux, s’aplanir. Sa
forme est différente des autres, il s’agit d’une signature lunaire dans laquelle est écrit le verset 16 du
Psaume 107 : “Car il a brisé les portes d’airain, Il a rompu les verrous de fer”. Sous les mots du
psaume sont inscrits les quatre noms divins : Yéhou, Yéhouah, El, Yahah et les quatre anges : Shiouel,
Réouel, Yashel et Ouhiel. Ces noms servent à la consécration de le qaméâ.

Qaméâ de Mercure : Il sert à ouvrir les portes afin de favoriser le bonheur, sur tous les plans.
Celui qui le porte voit aussi les portes de la connaissance et de l’intuition s’ouvrir. Dans son cercle
est écrit le verset 9 du Psaume 24 : “Portes, élevez vos linteaux ; Élevez-les, portes éternelles ! Que
le roi de gloire fasse son entrée !” À l’intérieur sont écrits “El ab” (Dieu père) et le Tétragramme
‫יהוה‬.

​Qaméâ de Mercure​Qaméâ de Vénus

Qaméâ de Vénus : Comme beaucoup de talismans vénusiens, il sert à se procurer amour et


sympathie et à attirer à soi la personne que l’on aime. C’est aussi un talisman pour l’harmonie
intérieure et le déroulement de sa vie. Dans son cercle est écrit le verset 6, du chapitre 8 du Cantique
des cantiques : “Mets-moi comme un sceau sur ton cœur, Comme un sceau sur ton bras, Car
l’amour est fort comme la mort”. Au centre se trouve un pentagramme autour duquel sont disposées
trois fois les cinq lettres du nom Élohim.

​Qaméâ de Mars​Qaméâ de Jupiter


Qaméâ de Mars : Ce talisman est fait pour la victoire sur ses adversaires et la réussite dans les
procès. Autour est écrit le verset 5 du Psaume 110 : “Adonaï, à ta droite, Brise les rois au jour de sa
colère”. Au centre est inscrit l’acrostiche Agla, abréviation de la prière Atha Guibor Léolam Adonaï
(Tu es fort éternellement Adonaï). Ainsi que le Tétragramme et le nom El.
Qaméâ de Jupiter : Celui qui le porte connaît la renommée, les richesses et les honneurs. Le
verset écrit autour est tiré du Psaume 125:1 : “Cantique des degrés. Ceux qui se confient en Yhwh
Sont comme la montagne de Sion : elle ne chancelle point, Elle est affermie pour toujours”. Au
centre (à droite) sont inscrits les noms divins Adonaï et Yhwh et à gauche les signatures magiques de
Jupiter, que l’on obtient à partir de carrés magiques.

​Qaméâ de Saturne​Qaméâ universel de Salomon

Qaméâ de Saturne : Il protège des influences haineuses et écarte les obsessions. Autour est
écrit le verset 18 du Psaume 109 : “Qu’il revête la malédiction comme son vêtement, Qu’elle
pénètre comme de l’eau dans son intérieur, Comme de l’huile dans ses os !”. Au centre, autour du
triangle, sont écrits les six mots de la prière du Shémâ Israël : “Écoute Israël Yhwh Elohinou Yhwh
est Un”.

Qaméâ universel de Salomon : Ce talisman sert pour toutes les demandes et n’est pas soumis à
un système astral. Autour sont inscrites les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu, dans l’ordre. À
l’intérieur, se trouve un symbole intéressant dans lequel sont écrits les noms des dix sefiroth et les
mots “abba” (père) et “ima” (mère). À gauche il y a le nom “Shlomoh” (Salomon) et à droite le mot
“Ħashmal”, de la vision d’Ézéchiel (voir la première partie de ce livre). La signature au centre de ce
talisman est justement celle du Ħashmal.

La consécration
La précaution et la précision graphique d’un qaméâ sont importantes, mais sa fabrication reste
inachevée tant qu’il n’est pas consacré. De nombreuses règles ont été établies, certaines concernent
la pureté de l’officiant et d’autres le moment et l’environnement propice. Il s’agit par cela d’insuffler
au talisman sa force, en le remplissant de la vibration de la volonté qui doit l’animer. C’est pourquoi,
dans ce cas, on n’utilise pas le mot “haqdasha” (consécration), mais “meléouth” [‫]ְמֵלאוּת‬, la
plénitude. Car, par la consécration, on va remplir le qaméâ de sa force. Il y a, avec le mot
“plénitude”, un enseignement : le plein, ou le fait de remplir est “malé” [‫]ָמֵלא‬, la plénitude accorde
au qaméâ sa force, symbolisée par la lettre Kaf [‫ ; ]כ‬la plénitude (malé - ‫ )ָמֵלא‬plus la force Kaf (‫ כ‬-
kéf est un rocher), forme “malaķ” [ ‫]ַמְלָא‬, un ange. Ainsi, consacrer un talisman c’est aussi créer un
ange, un messager, un nouvel intermédiaire.
Un qaméâ est un monde réduit auquel il faut insuffler la vie, comme Élohim l’a fait pour créer
son monde. Le qaméâ peut alors être considéré comme un golem sur parchemin. La création a duré
sept jours, il en va de même pour la consécration d’un qaméâ : “Pendant sept jours, vous ne sortirez
pas de l’entrée de la tente d’assignation, jusqu’à la plénitude (meléouth) des jours de votre
consécration (milouékħem) ; car sept jours seront employés à vous consacrer (yamilé)” (Lév. 8:33).
Toutes les opérations magiques se plient à ces règles, le temps de consécration peut, toutefois, varier
entre trois, sept à vingt et un jours. Tous les textes traditionnels de magie semblent en accord sur ce
sujet.
Le succès d’une opération magique dépend beaucoup de l’état de pureté de l’opérateur, qui doit
se préparer durant plusieurs jours ; plus l’opération est délicate, plus le temps de purification est
long. La plupart des textes précisent qu’il faut se munir de vêtements neufs ou très propres, de ne
surtout pas manger de viande ou de poisson, de s’abstenir de rapports sexuels et de ne pas boire de
vin. Ce sont les principales précautions, mais la liste peut aisément s’allonger.
Le choix du moment propice a aussi son importance, de nombreuses règles ont été établies. Les
kabbalistes s’abstiennent de toute opération magique les jours suivants : 1er Nissan, 4 Sivan, 5 Iyar,
18 Tammouz, 3 et 24 Ab, 3 et 23 Eloul, 3 Tishréi, 2 Kislev, 4 Téveth, 23 Shevath et 5 Adar[108].

Opérations magiques et influences astrales


Les planètes et les anges jouent un rôle important dans les réalisations magiques, par exemple,
certaines vertus sont traditionnellement accordées aux planètes, dont il faut tenir compte (Raziel 17b)
:
Lune​Détient les clefs des cieux et de la terre, s’utilise pour le bien et le mal.
Soleil​Lumière et ténèbres, accomplissement, voyage, exil et travail.
Mercure​Sagesse, habileté, écriture, langage.
Vénus​Amour, grâce, enfant, convoitise, fertilité.
Mars​Sang, guerre, jalousie, méchanceté, haine, conflit externe.
Jupiter​Vie, paix, bonheur, prospérité, élan religieux, joie, richesse.
Saturne​Pauvreté, destruction, conflit interne, maladie.
L’influence de ces planètes dans le système magique (que le Séfer Yetsirah conforte), ne dépend
pas de leur position dans le ciel, mais de l’heure du jour. Les planètes se classent dans l’ordre de
leurs distances par rapport à la terre : Saturne, Jupiter, Mars, Soleil, Vénus, Mercure, Lune. D’après
la Bible, les étoiles et les planètes ont été créées au quatrième jour de la Genèse : “Élohim dit :
Qu’il y ait des luminaires dans l’étendue des cieux, pour séparer le jour d’avec la nuit ; que ce
soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années .... Ainsi, il y eut un soir, et il y
eut un matin : ce fut le quatrième jour.” (Gen. 1:14-19). En comptant dimanche comme premier jour
(dans le calendrier hébreu), le “Jour 4” fut un mercredi. Les planètes ont été placées sur leurs
positions la veille du “Jour 4” (de 18 heures à minuit), c’est-à-dire dans la nuit de mardi (selon
l’organisation du temps hébreu), dans l’ordre de leurs distances par rapport à la terre. Ainsi, durant
la première heure de la nuit de mardi (18 heures), Saturne a été positionnée. À la seconde heure
(19 heures), Jupiter a été placée dans sa position. Et ainsi de suite :
​Première heure​18 heures​Saturne
​Deuxième heure​19 heures​Jupiter
​Troisième heure​20 heures​Mars
​Quatrième heure​21 heures​Soleil
​Cinquième heure​22 heures​Vénus
​Sixième heure​23 heures​Mercure
​Septième heure​24 heures​Lune

Une fois que les positions des astres pour le “Jour 4” sont déterminées, il suffit ensuite de
continuer à les développer dans le même ordre pour les jours suivants, comme le montre le tableau
page ci-dessous.
Les heures indiquées ne sont naturellement pas celles de la montre, mais celles du soleil. Pour
rattacher le tableau ci-dessous aux calendriers magiques occidentaux, il suffit de considérer que la
première heure du jour de ces calendriers correspond ici à 6 heures. La première heure de la nuit
sera pour nous 18 heures. La consécration d’un qaméâ se fait en fonction de ces heures planétaires,
par exemple : un qaméâ de prospérité se fera durant une des heures de Jupiter du tableau.
Heures Jour Jour Jour Jour Jour Jour Jour
A.M. 4 5 6 7 1 2 3


1 ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ☐
2 ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ☐
3 ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ☐
4 ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄
5 ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ☐
6 ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☐
7 ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☐
8 ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀
♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿

9
10 ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ☐
11 ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☐
12 ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ☐

Heures Jour Jour Jour Jour Jour Jour Jour
P.M. 4 5 6 7 1 2 3


13 ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☐
14 ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☐
15 ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ☐
16 ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿
17 ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ☐
18 ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☐
19 ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ☐
20 ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂
21 ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉

22 ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ☐
23 ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ♂ ☿ ☐
24 ♂ ☿ ♃ ♀ ♄ ☉ ☽ ☐

Traditionnellement, une planète correspond à un jour de la semaine et à une couleur :
Dimanche Lundi Mardi Mercredi Jeudi Vendredi Samedi

☉ ☽ ♂ ☿ ♃ ♀ ♄
Raphael Gabriel Samael Mikael Tsidiqiel Qaftisel Aanel
Jaune Blanc Rouge Multi Bleu Vert Noir
Ces correspondances ont lieu quatre fois par jour dans le tableau des heures à 3 h, 10 h, 17 h et
24 h. Ce sont les meilleurs moments pour les consécrations. La connaissance des couleurs intervient
aussi dans le matériel utilisé.
Une vocalisation est attribuée à chacun des jours de la semaine, ces sons, donnés par le Qnéh
Binah (34b) d’Eléazar P. Altschüler, sont les acrostiches de noms d’anges attachés à ce jour :
Jour 1​Ségol [‫]ֶסגוֹל‬, est l’acrostiche des noms Soumtoria [‫]מטוריאסו‬, Gazriel [‫]גזריאל‬, Veânel
[‫]וענאל‬, Lémouel [‫]למואל‬. Le “ségol” se prononce “è”.
Jour 2​Sheva [‫]ְשָׁבא‬, est l’acrostiche des noms Shemâiel [‫]לשמעיא‬, Barkiel [‫]כיאלבר‬, Atniel
[‫]אתניאל‬. Le “sheva” se prononce “e”.
Jour 3​Ħolam [‫]חוָֹלם‬, est l’acrostiche des noms Ħaniel [‫]חניאל‬, Lahadiel [‫]ללהדיא‬, Matniel
[‫]מתניאל‬. Le “ħolam” se prononce “o”.
Jour 4​Ħiriq [‫]ִחי ִריק‬, est l’acrostiche des noms Ħizqiel [‫]זקיאלח‬, Rahitiel [‫]רהטיאל‬, Qartiel
[‫]קרטיאל‬. Le “ħiriq” se prononce “i”.
Jour 5​Shourouq [‫]שׁוּרוּק‬, est l’acrostiche des noms Shemouâel [‫]שמועאל‬, Râmiel [‫]לרעמיא‬,
Qaniel [‫]קניאל‬. Le “shourouq” se prononce “ou”.
Jour 6​Shourouq [‫ ]שׁוּרוּק‬comme le précédent, est l’acrostiche des noms Shéméshiel [‫]שמשיאל‬,
Raphael [‫]רפאל‬, Qidoushel [‫]שאלקדו‬. Le “shourouq” se prononce “ou”.
Jour 7​Tséréi [‫]ֵציֵרי‬, est l’acrostiche des noms Tsouriel [‫]צוריאל‬, Raziel [‫]רזיאל‬, Qaniel [‫]קניאל‬.
Le “tséréi” se prononce “é”.

La prière d’introduction
Lorsque l’opérateur, après s’être purifié, est prêt à consacrer son qaméâ, tourné vers l’Est, il
doit étendre sur la table un tissu de la couleur planétaire et brûler les arômes correspondants. Il est
possible de se servir de la composition d’encens du Temple citée précédemment, qui peut s’utiliser
tous les jours, hors de toute influence planétaire. Pour spécifier la planète, il est possible de
simplement rajouter dans l’encens qui brûle un arôme supplémentaire :
Saturne​Pavot
Jupiter​Menthe
Mars​Bruyère
Soleil​Héliotrope
Mercure​Genièvre
Vénus​Verveine
Lune​Iris
Avant de commencer le travail spécifique sur le qaméâ, il est nécessaire de toujours dire la
prière d’introduction suivante :
‫ִיהוּ ִי ִוי ְצָבֹאות‬
‫ַאָתּה ְיִהי ִכּ ְרצוֹ ְנ‬
‫ַבֵּשּׁם ֶאְהֶיה ַאֵשּׁר ֶאְהֶיה‬
‫ַבֵּשּׁם ְיַהֶוּה ֱא ֵהי ִיְשָׂרֵאל‬
‫ִמיִמי ִני ִמיָכֵאל וִּמְשָּׂמאִלי ַגְּב ִריֵאל וִּמִלְּפֵני אוּ ִריֵאל וֵּמֲאחוֹ ִרי ְרָפֵאל ְוַﬠל ָראֵשׁי ֶשִׁכַּנּת ֶאל‬
‫וְּשֵׁמ וּחוָֹתם ַהָקּדוֹשׁ ַי ְרִחיבוּ ְבַּמֲﬠָשׂיו וְּבֵביתוֹ ְוִהְצִליַח ְלפב"פ ָאָמּן ֶסָלה׃‬
Yéhou Yvy Tsevaoth
Atha yehi kiretsonk’ha,
Bashém Éhyéh Ésher Éhyéh
Bashém Yhwh Élohéi Israël
Mimini Mikael, oumismali Gavriel, oumilfnéi Oriel
ouméaħori Raphael. Veâl roshi Shekhinat Él.
Oushmékh’a veħoutmékh’a ha-qadosh yarħibou bemaâssaïv ouvevéito vehatsliħa le ....
bén ...., Amén, Sélah.
Yéhou Yvy des armées
Que ta Volonté soit faite,
Au nom de : Éhyéh Asher Éhyéh
Au nom de : Yhwh Dieu d’Israël
À ma droite Mikael, à ma gauche Gabriel, devant moi Oriel, derrière moi Raphael et au-
dessus de ma tête la présence de Él.
Que Ton Nom, que Ton Sceau saint, scellent, dans ses actes et dans sa maison, le succès
de N..., fils de N..... Amen, Sélah
Une fois cette prière faite, on peut alors commencer à élaborer et à consacrer un qaméâ, ou bien
entreprendre un acte magique.

Les noms magiques


On trouve dans les écrits magiques, ainsi que sur les talismans et les amulettes, des mots n’ayant
parfois aucun sens apparent. Certains sont très connus et utilisés, d’autres beaucoup moins répandus.
Ces mots magiques ne sont jamais pris à la légère et sont tous porteurs d’une signification occulte.
Même le célèbre “Abracadabra” [‫ ]אברקאדברא‬du moyen-âge a un sens magique : Ce nom magique,
araméen, est constitué de neuf lettres et structuré par trois Aléf (début, milieu et fin) séparant les mots
baraq ‫ָבָּרק‬, foudre et davar ‫ָדָבר‬, parole. Ce mot magique donne à la parole la puissance de la foudre
en éblouissant une assemblée. On trouve ce nom généralement écrit en triangle et en lettres latines sur
les talismans, son écriture hébraïque est la suivante :
‫אברקאדברא‬
‫ארקאדבא‬
‫אקאדא‬
‫אאא‬
‫א‬
On ne trouve pas ce nom dans les livres des mystères kabbalistiques, cependant, le Séfer Raziel
fait allusion à l’Abraxas, qui est un nom dérivé d’Abracadabra. Dans sa section 37b, le Raziel
substitue Abraxas par le nom “Abragag” [‫]אברגג‬, en lui donnant le sens de “divin” et en nommant de
cette manière le nez du corps divin. Mais il l’utilise dans sa forme normale comme nom à invoquer
pour faire apparaître une lueur dans les ténèbres, de cette manière : “Yaïr Abraqsas” [‫] ָאְבָּרְקָססָיִאיר‬,
ce qui veut dire “Il éclaire divinement”. Les noms magiques sont obtenus par des associations, des
dénaturations, des abréviations ou des combinaisons, selon des règles établies (voir “Kabbale
Extatique”, chap.8).
- Azbogah [‫ ]אזבוגה‬se trouve parfois sous la forme Atsboga ‫אצבוגא‬. Le nom se trouve écrit de
cette manière mais doit se prononcer d’une autre ; c’est à ce niveau qu’il faut être très
vigilant dans les ouvrages de Kabbale magique. La véritable prononciation est éizguédaï
‫איזגדי‬, ce que l’on peut traduire par “messager”. Il s’agit d’un nom d’ange que l’on invoque
en cas de rencontres fâcheuses sur la route. Dans le Séfer Raziel, il est placé dans le qaméâ
servant à ouvrir l’esprit aux études religieuses (42b).

- Kouzou [‫]כּוּזוּ‬, c’est le Tétragramme ‫ יהוה‬qui a subi une transformation particulière ; si on


remplace le Yod par la lettre suivante on obtient Ķaf, le Hé devient alors Vav, le Vav
devient Zayin (voir système Ab-Gad). Ainsi Yhwh ‫ יהוה‬se transforme en Kouzou ‫כּוּזוּ‬. Ce
nom est très couramment utilisé ; la Guimatria de ce nom montre qu’il garde toutes les
qualités du grand Nom, car il manifeste l’unité de Dieu.
D’après Joseph Gikatilla : “Lorsqu’on trouve écrit le Tétragramme, ceci veut dire que
Yhwh éħad ‫יהוה ֶאָחד‬, Dieu est Un : c’est le secret de la Mérkavah. Dans le mouvement de la
Mérkavah, Yhwh est Kouzou. Et le secret de Kouzou c’est Yhwh éħad”. Ce texte veut dire que
Yhwh ‫ יהוה‬égal à 26 plus éħad ‫ ֶאָחד‬égal à 13, font un ensemble de valeur 39, la valeur
numérique de Kouzou. Ce nombre est celui de la transformation et de la résurrection ; c’est
pourquoi 39 est aussi la valeur numérique de tal ‫ַטּל‬, la “rosée”. Il est écrit dans Isaïe (26 :19) :
“Que tes morts revivent ! Que mes cadavres se relèvent ! - Réveillez-vous et tressaillez de
joie, habitants de la poussière ! car ta rosée (tal) est une rosée vivifiante” ; ce qui pourrait se
traduire, en ne lisant pas ‫( ַטּל‬rosée), mais ‫( ״טל‬39) : “car 39 est une rosée vivifiante”.

- Agla [‫]ָאְגָלא‬, nom magique, issu de l’abréviation de la prière Atha guibor léolam Adonaï ‫ָאָתּה‬
‫ִגֹּבּור ְלֹעוָלם ֲאֹדָני‬, “tu es fort éternellement Adonaï”. C’est une partie d’une prière appartenant
au rituel juif journalier. D’après le Séfér amtaħath binyamin de Loeb Cohen, c’est le
premier mot à inscrire sur une amulette et à mettre au front d’une femme dans les douleurs
de l’enfantement. Signalons aussi que les kabbalistes reconnaissent dans la répétition de la
formule Atha guibor léolam Adonaï le pouvoir de retrouver les objets perdus. Agla est
certainement la formule la plus usitée dans l’occultisme et peut être la plus détériorée.

- Makabi [‫]ָמָכִבי‬, nom magique, issu de l’abréviation du verset de l’Exode (15 :11) Mi Kamoķah
Baélim Yhwh ‫ִמי־ָכֹמָכה ָבֵּאִלם ְיהָוה‬, “qui est comme Toi parmi les dieux, Yhwh ?” On trouve ce
nom inscrit dans une Qaméā pour se préserver du mal. On associe généralement cette
formule au prince céleste Mikaël. Maķabi est aussi le nom hébreu des Macchabées,
Yehoudah Macchabée purifia le Temple profané durant trois ans.

- Matsmatsith [‫ ]ַמְצַּמִצּית‬: Nom magique dérivant de matsouth ‫ ַמֹצּות‬et veut dire guerre. On
l’invoque pour échapper au glaive de l’ennemi ou à un agresseur. Dans le Séfér Raziel, il
constitue une bénédiction finale. On peut aussi trouver dans ce même Séfér Raziel, le nom
Matsouth matsia, qui est l’épée de Dieu. En appliquant le système Ash-Bath à la syllabe
mats ‫ מץ‬on obtient Yah ‫ָיהּ‬, un nom de Dieu. Ce nom, en tant que glaive de Dieu, revient
systématiquement dans les textes du Shiour Qomah.

- Taftafiah [‫ ]טפטפיה‬: Nom magique dont la première syllabe est redoublée. Ce nom vient donc
de tafiah ‫טפיה‬, “l’éclat divin”. Taftafiah est un nom formé à partir des deux premières
lettres des versets du Psaume 119:69 et 76. Ce nom magique est surtout connu pour être le
troisième nom de Métatron. On l’invoque pour éviter d’être enfermé ou bloqué. Sa valeur
numérique, égale à 193, est aussi celle de āl maguén ‫על מגן‬, “sur le bouclier” et montre
bien son aspect protecteur.

- Atniq [‫ ]אתניק‬: Nom magique signifiant “Dieu accorde”, le Séfér Raziel le signale en tant que
nom d’une des lettres de la divinité, et le place dans le qaméā pour ne pas être dominé par
quelqu’un tenant une arme.

- Tsourtaq [‫ ]צורטק‬: Nom magique signifiant “Rocher couronné”, les Ħékhaloth rabbati
l’écrivent Tsourtag ‫צורטג‬. Il figure dans le Séfér Raziel sur les talismans pour échapper à
une arme, pour la femme en couches et pour ouvrir l’esprit aux études religieuses. Ce nom
est aussi invoqué pour briser les blocages et éviter la prison.

- Anaqtam [‫ ]אנקתם‬: Nom magique apparaissant dans de nombreux talismans et invocations. Il


correspond aux Rashéi tévoth (acrostiches) de l’expression : ‫“ ל ֹנוָרא ָקֹדושׁ ָתִּמים ַמ ְרָבּהֶא‬Dieu
terrible saint parfait immense.”

- Yaguél Pazéq [‫ ]יגל פזק‬: Il s’agit des deux premiers mots du nom divin en quarante deux
lettres (voir “Kabbale Extatique” p.75). Ce nom, entier ou par fragment, est très utilisé
dans l’invocation et les talismans.

- Shaddaï [‫ ]שדי‬: “C’est suffisant”, nom de Dieu en tant que maître des sShédim (démons) et de
toutes les forces de la nature s’appuyant sur la terre, l’eau, le feu ou l’air. D’après le Séfer
Shaaré tsédeq, c’est le huitième attribut divin, appelé aussi “Qarintol”, “mystère de la
beauté”.

Il ne s’agit là que de quelques exemples, le Séfer Raziel et les autres ouvrages théurgico-
magiques en sont remplis. Il est très difficile d’en faire une recension précise, nous renvoyons le
lecteur au Vocabulaire de l’angéologie de Moïse Schwab, qui en a étudié une partie. Une recension
exacte et complète des anges et des noms demanderait de nombreux volumes et un travail minutieux.

Baqashoth et Rite
Une “baqashah” [‫ ]ַבָּקָּשׁה‬est une demande, une requête. Tous les talismans et les opérations
magiques sont accompagnés d’une baqashah. C’est sur elle que repose le rite, car elle porte
l’intention et l’information essentielle du rite. Généralement, une baqashah est constituée d’une
louange, accompagnée d’une récitation de noms sacrés et de l’énoncé de la raison pour laquelle on la
fait. Mais pour profiter pleinement de la puissance d’une baqashah, il est préférable d’en avoir reçu
la transmission initiatique. Le rite a aussi pour fonction de tirer la puissance d’un nom magique, et
d’en être investi. Un nom magique possède une force potentielle qu’il tient de la vibration des
syllabes qui le composent, et par l’utilisation qu’en ont fait les générations passées. La transmission
du nom peut se passer de deux façons, soit en recevant le nom par un maître, soit en l’attirant dans un
rite magique. En vérité, la première solution est préférable, car le fait d’attirer soi-même l’énergie
d’un nom magique peut amener à se fourvoyer et se laisser illusionner. Tandis qu’un maître
authentique l’ayant lui-même reçu et enrichi par sa pratique personnelle, peut en transmettre la force,
que le disciple devra développer à l’aide de ses propres efforts. Il existe de nombreux rites de
transmission, car chaque cercle a organisé sa manière de procéder ; il faut constater que la majorité
de ces rites utilisent la force de l’eau.

Voici un rite d’initiation personnelle que l’on trouve décrit dans le Séfer haMalboush (dont une
grande partie est contenue dans la première partie du Séfer Raziel).
“Ecris les noms mystérieux (magiques) de la divinité sur du parchemin de gazelle
conforme, découpe ensuite une tunique sans manches, à la manière du pectoral du Cohen
Gadol. Elle doit recouvrir tes épaules et ta poitrine jusqu’au nombril, en tombant de chaque
côté sur tes hanches. Il faut aussi te confectionner un chapeau avec ce parchemin, pour aller
avec la tunique. Inscris sur le vêtement les noms magiques, à partir de ce moment tu dois
jeûner sept jours, en évitant tous les contacts impurs. Tu dois t’abstenir de produits animaux,
des oeufs et de poisson. Tu ne te nourriras que de légumes secs ou de végétaux (il s’agit plus
d’une diète que d’un jeûne). Les sept jours passés, rends-toi près de l’eau et appelle à voix
haute le nom inscrit sur la tunique. Si une forme verte apparaît au-dessus de l’eau, ceci
signifie qu’il reste encore en toi des impuretés, continue alors ta purification encore sept
jours, en l’accompagnant d’actes de charité. Prie ton Dieu, pour ne pas être rejeté une fois de
plus. Si la fois suivante tu discernes une lueur brumeuse rouge clair, tu es alors suffisamment
purifié pour recevoir le nom. Immerge-toi jusqu’aux hanches et attire le nom puissant et
terrible en le répétant. Prononce aussi les noms des anges qui lui correspondent, afin que ces
derniers apparaissent dans une vapeur devant toi”.

L’initiation par un maître se passe aussi généralement dans l’eau, ce qui rappelle l’initiation de
Jésus par Jean le Baptiste et certains rites gnostiques d’attraction du nom de Jésus. Dans son
commentaire sur la Torah, Baħia ben Asher (xiiie siècle) affirme que la transmission du nom
uniquement sur l’eau est une tradition mystique et cite à ce sujet le Séfer haShém d’Eléazar de Worms
:
“Le nom ne doit être transmis qu’à des initiés, qui contrôlent leur colère, modestes et
craignant Dieu en accomplissant ses commandements. Le nom se transmet uniquement sur
l’eau. Le maître et son disciple doivent, avant tout, s’immerger dans l’eau courante d’une
profondeur de quarante mesures. Il leur faut ensuite mettre des vêtements blancs et jeûner
tout le jour de l’initiation. Ceci fait, ils doivent immerger leurs chevilles dans l’eau courante,
que le maître consacre en récitant la prière qui se termine par les mots “La voix d’Élohim
plane sur les eaux ! Loué sois-tu, Adonaï, Toi qui transmets Ton secret à ceux qui Te
craignent, Toi qui connais les mystères (atha yodea razéi)”. Le maître et le disciple dirigeront
ensuite leurs regards sur la surface des eaux en récitant des versets de psaumes louant Dieu
au-dessus des eaux. Le maître transmettra le nom secret de la divinité, que le disciple doit
recevoir et ils se rendront ensemble dans une synagogue ou une yéshivah, pour réciter des
actions de grâces sur une coupe remplie d’eau”.
Quatrième partie

Le Séfer ha-Razim

– Traduction –
Préambule

Le Séfer ha-Razim (Livre des Mystères), dont le texte est traduit dans cette quatrième partie, est un
ouvrage clé de la Kabbale pratique. Il est probable qu’il fut rédigé en Palestine, sous l’influence des
magies grecque et égyptienne, à la fin du troisième siècle ou au début du quatrième siècle. La
majorité du texte du livre est écrite dans un pur hébreu midrashique qui correspond bien à cette
période. Beaucoup de mots grecs se trouvent, en tant que termes techniques, dans le texte ; on y
rencontre une prière à Hélios et des invocations à Hermès et Aphrodite.
Ce livre contient des centaines de noms d’anges, hiérarchisés dans les sept firmaments. Ces
descriptions célestes sont directement reliées à la littérature des Héķaloth. Beaucoup d’autres livres
de Kabbale pratique auraient pu trouver leur place ici. J’ai choisi le Séfer ha-Razim car il est, sans
aucun doute, le texte théurgico-magique qui a eu le plus d’influence. On retrouve ses structures
angéliques à peu près dans tous les autres textes.
Le Séfer ha Razim est divisé en sept sections inégales, précédées par une introduction décrivant
les générations qui ont transmis le livre de l’ange Raziel jusqu’à Salomon. La structure des sept
firmaments est en accord avec celle décrite par les cercles juifs en période hellénistique. Il contient
également des rapprochements avec des passages du Talmud, la littérature des Palais et le livre
d’Hénock. Le livre divise les firmaments de la façon suivante :

1. Le premier firmament est partagé en sept campements. Chacun de ces campements est
dirigé par un ange supérieur ayant un certain nombre d’anges sous ses ordres.
2. Le second firmament est structuré en douze niveaux. Chacun contient entre neuf et douze
anges pouvant être invoqués.
3. Le troisième firmament est gouverné par trois anges. Chacun a une armée angélique
sous ses ordres.
4. Le quatrième firmament est constitué par trente et un princes angéliques dirigeant la
course du soleil durant le jour, et trente et un princes angéliques dirigeant la course du
soleil durant la nuit.
5. Le cinquième firmament est gouverné par douze princes de gloire représentant les
douze mois de l’année.
6. Le sixième firmament est partagé entre un prince supérieur à l’Est, gouvernant vingt-
huit princes angéliques et leurs campements, et un prince supérieur à l’Ouest, gouvernant
trente-et-un princes angéliques et leurs campements.
7. Le septième firmament est une description du trône divin à travers une longue prière de
glorification.

Dans chaque firmament, excepté le septième, sont décrites des pratiques contestables reliées aux
anges de chaque campement.
Le Séfer haRazim est inclus dans le Séfer Raziel, qui est sans doute le plus célèbre de tous les
livres de la Kabbale pratique. Sa section décrivant le Shiour Qomah est traduite dans la seconde
partie de ce livre et ses principaux qamyim sont dans la troisième partie. Toutefois, dans sa forme
connue, le Séfer Raziel est beaucoup plus récent que le Séfer haRazim, il fut imprimé à Amsterdam
en 1701. Il a, en revanche, l’avantage d’avoir épuré les données du Séfer haRazim de toutes les
influences non hébraïques. Le Séfer Raziel possède une aura mystique, voire superstitieuse. Nombre
de personnes, sans jamais l’ouvrir, en conservent un exemplaire chez elles, ou en portent sur elles une
édition miniature pour se préserver du vol, des incendies et se protéger de toute mauvaise chose. Le
Séfer Raziel est plus gros que les autres parce qu’il a absorbé des passages d’autres ouvrages de
Kabbale pratique. L’Annexe II de ce livre contient une recension simplifiée des fonctions angéliques.
Dans ses premières pages, le Séfer Raziel contient une partie du texte du Séfer haMalboush
(Livre du vêtement). Ce dernier date de la période gaonique et tire lui-même ses informations du
Séfer haRazim. Une des principales pratiques mystico-magiques du livre est l’attraction du Nom de
Dieu, dont le texte est traduit dans la troisième partie de ce livre (p. 165).
Le Séfer Ħorbah deMoshé (Livre du Glaive de Moïse), autre texte de Kabbale pratique, est
dans la lignée du Séfer ha-Razim. Ce livre, mentionné par Ħaï Gaon, a été remis à jour et publié en
1896 par Moses Gaster. Le Glaive est en rapport avec le verset : “Il est le glaive de ta gloire” (Deut.
33:29). Dans ce traité, les demandes magiques vont dans le même sens que le Séfer ha-Razim. En
voici un exemple simplifié :
“Véritablement, ceci est le glaive de Moïse avec lequel il a accompli ses miracles, ses
actes puissants et détruit toute sorte de sorcellerie. Ceci fut inspiré à Moïse dans le buisson,
lorsque le grand et glorieux nom s’est révélé à lui. Prenez soin de lui et il prendra soin de
vous. Si tu approches du feu, il ne te brûlera pas, et il te préservera de tous les maux du
monde... Si tu souhaites l’essayer, prends une grosse branche, et prononce ce "Glaive" sur
elle cinq fois au lever du soleil, et elle séchera. - Pour attraper du poisson, prends du sable
de la mer et la racine d’un dattier (ou le noyau de la date) et répète ce "Glaive" au-dessus
d’eux, et le poisson viendra à l’endroit où tu as jeté le sable. - Pour marcher sur l’eau de la
mer, prends le manche en bois d’une hache, perces-y un trou, passe un fil rouge à travers, et
attache-le à ton talon, puis répète les mots du "Glaive" et alors tu pourras aller et venir en
paix. - Pour courir vite (?), écris le "Glaive" sur la "Chartis Hératikon" (carte de Grèce),
puis mets de l’eau dans un pot en terre, et laisse-les (ceux qui doivent courir vite) la boire et
laver leurs visages, et ils seront victorieux. - Pour le casser, (?) écris le "Glaive" sur une
assiette de cuivre et mets-la dans ... et ils se casseront. - Pour subjuguer une femme, écris
avec le sang de ta main droite (ton (?) nom sur ta porte, et écris ton nom sur un rouleau, et
dis ce "Glaive" et elle viendra à toi. - Pour être réputé dans la communauté, prends dans ta
main gauche (?), et prononce le "Glaive" sur elle, et jette-la au milieu d’eux, et descends
jusqu’à ce que le soleil se couche, et il t’amènera où tu veux, jeûne pendant trois jours, et
brûle de l’encens et de la fumée de fleurs blanches, répète le "Glaive" le matin et le soir et il
viendra instantanément te parler et obéir à tes ordres. - Pour obtenir des informations à
travers un rêve, prends de la mélisse et écris dessus "Chartis Hératikon" et répète le
"Glaive" en face de la lumière, et éteins la lumière avec un bâton en bois d’olivier, puis
couche-toi. - Si tu veux aller voir un grand homme célèbre, prends de l’huile de rose et répète
le "Glaive" au-dessus de l’huile, puis oins-en tes mains et ton visage, et il t’écoutera. - Pour
créer un conflit au sein de la communauté, remplis ta main gauche de moutarde, dis le
"Glaive" au-dessus d’elle, et jette-la-leur dessus et ils s’entre-tueront. - Pour séparer un
homme de sa femme, prends de la viande d’âne dans ta main gauche et dis le "Glaive" au-
dessus d’elle, et aucun mal ne te sera fait. - Pour détruire ton ennemi, prends une assiette en
plomb et quelques uns de ses cheveux et de ses vêtements, et dis le "Glaive" sur eux et
enterre-les dans une maison abandonnée, et il tombera. - Pour marcher dans la rue sans être
reconnu, prends de l’armoise, des parfums et de la suie, et enfume-t’en, prends le cœur d’un
renard, dis le "Glaive" et sors dans la rue. - Si tu es en mer et que la tempête fait rage,
dresse-toi contre les vagues et dis-leur le "Glaive" et elles s’apaiseront, puis, écris sur une
assiette, ou sur un pot en terre, ou un morceau de bois, et accroche le devant le bateau, et il
ne sombrera pas. - Pour briser un ennemi, écris le "Glaive" sur un pot en terre qui n’a pas
était utilisé, et plâtre le, puis jette le dans sa maison. - Pour obtenir tout ce que tu veux,
prends de l’armoise dans ta main droite, et dis le "Glaive" sur elle en regardant le soleil, et
tout s’accomplira ; purifie-toi pendant 7 jours et tu prospéreras en tout. Faites du bien à tes
amis, et marchez humblement, ainsi vous prospérerez...” (S. Ħorbah deMoshé App I-II).
Séfer ha-Razim
Traduction intégrale
Introduction

Ceci est l’un des Livres des Mystères qui fut donné à Noaħ, fils de Lamech, fils de Méthouselah, fils
d’Énock fils de Jared, fils de Mehallalel, fils de Kenan, fils d’Enosh, fils de Seth, fils d’Adam, par
l’Ange Raziel dans l’année où il entra dans l’arche, mais avant son entrée.
Noaħ inscrivit ceci très distinctement sur une table de Saphir[109], il en apprit la manière de faire
des prodiges et les secrets de la connaissance, ainsi que les degrés de l’intelligence, de l’humilité, de
la compréhension. Mais aussi comment maîtriser l’investigation des strates des différents cieux,
approcher l’ensemble des sept demeures. Il apprit à observer tous les signes astrologiques, étudier le
mouvement du soleil, expliquer les phases de la lune et connaître les mouvements de la Grande
Ourse, d’Orion et des Pléiades[110]. Ainsi que les noms des intendants de chacun de ces astres, de
chaque firmament et les limites de leur autorité. Les moyens par lesquels ils peuvent réaliser les
demandes qu’on leur fait, les noms de leurs serviteurs et quelles oblations il faut leur offrir, les
moments propices durant lesquels ils entendent la prière formulant le souhait de quelqu’un qui se
tourne vers eux, en état de pureté.
Noaħ a appris de ce livre les rites provoquant la mort et ceux permettant de préserver la vie, à
comprendre le mal et le bien, à déterminer les saisons et les moments pour les rites magiques. Ainsi
qu’à connaître les moments propices à la naissance et à la mort, ceux pour frapper et ceux pour
guérir[111], pour interpréter les rêves et les visions, pour provoquer le combat et pour apaiser la
guerre. Noaħ s’initia à la domination sur les esprits et sur les démons, afin de les diriger comme des
esclaves, là où il le souhaiterait. Il apprit à observer les quatre vents de la terre et à écouter la parole
des coups de tonnerre, à interpréter les éclats de la foudre[112], à prédire le devenir de chacun et de
chaque mois. Il apprit encore à connaître la vie de chacun et de chaque année, si celle-ci sera
abondante ou frappée de famine, s’il y aura moisson ou tempête, guerre ou paix, à comprendre le
chant du ciel.
Avec la sagesse des secrets de ce livre, Noa’h a appris et compris comment faire la charpente
de bois de l’arche et la préserver des inondations provoquées par des trombes d’eau. Il introduisit
dans l’arche les animaux deux par deux et sept par sept, un peu de chaque genre de nourriture et de
fourrage. Il plaça le livre dans un coffret d’or et l’amena en premier dans l’arche, il l’étudia un temps
le jour et l’examina un temps la nuit, et, dans chaque période il éleva ses supplications.
Lorsqu’il arriva au bout du voyage de l’arche, il utilisa le livre tous les jours de sa vie et, au
temps de sa mort, il le transmit à Abraham, Abraham le transmit à Isaac, Isaac à Jacob, Jacob à Lévi,
Lévi à Kohath, Kohath à Amram, Amram à Moïses, Moïses à Joshua, Joshua aux anciens, les anciens
aux prophètes, les prophètes aux sages, et ainsi de génération en génération jusqu’au Roi
Salomon[113]. Celui-ci reçut les Livres des Mystères grâce auxquels il devint très savant, il put ainsi
gouverner sur tout ce qu’il désira, même sur les esprits et les démons qui errent dans le monde. Par la
Sagesse de ce livre, il emprisonna ou libéra, exporta ou importa, bâtit et prospéra.
La plupart des livres parvinrent à Salomon, mais un d’entre eux fut considéré comme plus
précieux et honorable que les autres. Heureux l’œil qui le verra, heureuse l’oreille qui écoutera
attentivement sa Sagesse. En lui, sont les sept firmaments et tout est en eux. De leurs emplacements,
nous apprendrons à comprendre toutes choses, à voir chaque action couronnée de succès, à penser et
agir par la Sagesse de ce Livre.

Le premier firmament
Le premier firmament est appelé shamayim[114] [‫]ָשַּׁמ ִים‬. Dedans il y a des camps remplis de
courroux et sept trônes sont préparés, sur lesquels sont assis les intendants. Autour, de tous côtés des
camps, sont placés les anges. Ils obéissent aux hommes lorsqu’ils invoquent, et à tous ceux sachant
élever et verser leurs libations en leurs noms, ainsi qu’utiliser les signes aux moments adéquats
lorsqu’ils prient, afin que leurs prières soient entendues et que leurs rites magiques réussissent.
Au-dessus de tous ces camps d’anges, règnent sept intendants qui les acheminent pour chaque
sorte d’affaire, pour que les anges s’activent et apportent le succès.
Voici les noms des sept intendants assis sur les sept trônes :
Le nom du premier est Orpaniel [‫]אוֹרָפּ ִניֵאל‬, le second est Tigrah [‫] ִיְגָרהתּ‬, le troisième Danhel
[‫]ָדנֶהל‬, le quatrième est Kalmiya [‫]ָכלִמיָיה‬, le cinquième est Assimor [‫]ָאִסימ ֹור‬, le sixième est Paskér
[‫]ָפסֶכר‬, le septième est Boél [‫]ב ֹוֵאל‬. Tous ont été créés par le feu et leur apparence est celle du feu ;
leur feu flamboie comme le feu d’où ils ont émergé.
Sans l’autorisation de ces intendants, les anges qui les servent ne s’engagent jamais dans des
actions magiques. Ils attendent qu’un ordre arrive d’un des sept intendants siégeant sur les trônes et
qui règnent sur eux. Ils se plient à la volonté des intendants et agissent seulement avec leur
autorisation. Chacun d’eux effectue rapidement le travail qui lui est assigné et pour lequel il a été
envoyé, qu’il s’agisse d’un acte bon ou mauvais, de prospérité ou de pénurie, de guerre ou de paix.
Tous ces anges portent les noms qui leur ont été donnés le jour de leur création.

Noms des sept camps servant les sept intendants


Noms des anges, du premier camp, qui servent Orpaniel [‫ ]אוֹרָפּ ִניֵאל‬:
‫בומדי דמנא אנוך אלפי אמוך קטיביא פטרופי גמתי פאאור נרנתק רקהתי אורנה מאות פרוכה אקילאה תרקויה ברוק‬
‫סחרורא אתנני גילאן תכת ארנוב אשמי יוצש כפון כרבי גירשום פריאן ששמע אבבא נתנאל אראל אניף תרואור עבדיאל‬
‫יוום אלון מואל ללף יחספת רחגל רומאפי יכתי ארניאל פובון כדיאל זכריאל אגדלן מיגאל גאופר כרתה כילדה דיגל אלנו‬
‫תירלי סבלה אביאל אל כסיל סיקמה אשבה יותנה ראלכה חליאן אפתיאל תיאמיאל אלאל נתיאל אפיכה תלגיאל נענה‬
‫אסתיאל‬
Bomadi, Damana, Anouk, Alefi, Amouk, Qétivia, Patroufi, Gamati, Péaur, Narnétéq,
Raqhati, Ornah, Méauth, Péroukah, Aquilah, Tarqviah, Barouq, Siħaroura, Atnéni, Guilan,
Takath, Arnouv, Ashméi, Yotsash, Kafon, Karvi, Guirshom, Priane, Shishmâ, Abba, Natnaël,
Érél, Anif, Tarvor, Aavdiél, Yvom, Alone, Moél, Lélaf, Yéħsséféth, Raħéguél, Roumafi, Yakti,
Arniél, Povone, Kadiél, Zakriel, Agdalon, Miguél, Goufar, Kartah, Kildah, Digal, Alnou, Tirly,
Savlah, Abiel, El, Kassil, Siqmah, Eshvah, Yotnah, Ralkah, Ħalyane, Aftiel, Tiamiel, Elel,
Natiel, Afikah, Talguiel, Naanah, Astiel.
Ce sont les anges qui obéissent pour chaque situation durant la première et la seconde année du
quinzième cycle, selon les calculs des Rois grecs.

Pour accomplir un acte de guérison :

Si vous désirez accomplir un acte de guérison, levez-vous dans la première ou seconde heure de
la nuit, et portez sur vous de la myrrhe et de l’encens. Placez ces derniers sur des charbons ardents,
pendant que vous prononçez le nom de l’ange qui régit le premier camp, c’est-à-dire Aurpaniel, puis
répétez sept fois les noms des soixante-douze anges qui servent ce premier camp. Ensuite dites ceci :
Moi, (Nom) fils de (Nom) vous implore de m’accorder le succès dans la guérison de
(Nom), fils de (Nom).
De cette manière, quelle que soit la personne pour qui vous demandez, par l’écriture ou le
verbe, celle-ci sera guérie.
Noms des anges, du second camp, qui servent Tigrah [‫ ]תּ ִיְגָרה‬:
‫אכסתר מרסום ברכיב כמשו אשטיב כריתאל אדיר גבא אקרבא אנבור כביר תילה בריתור תרטם נטִפיֵאל פ ִריֵאל‬
‫תרוחון שלהבין אשלבא משתוב גרחתא חגרא איטִמיֵאל חגל לגח מניִתיֵאל תניִמיֵאל איכרית אבריתא רכילאל חשתך‬
‫פפתש אסתירוף אוִדיֵאל אשביר מלִכיֵאל ארוש דשווא המך תרגח זמבות הצניפלפת שווא אשפור ארק קנוִמיֵאל‬
‫נִהיֵאל גִדיֵאל אדק ימוִמיֵאל פרוג דחִגיֵאל דג ִריֵאל אג ִריֵאל ארונור דונרניא דלכת תבל תִליֵאל אִליֵאל מותאר אלִפיֵאל‬
‫פיתפרא לפום אור טמר אדִליֵאל אסטורין אזותי איסטורטי דאובית ברגמי דמוִמיֵאל דיגרא אביבאל פרוִטיֵאל קוִמיֵאל‬
.‫דגוגרא דלִגיֵאל פדוִתיֵאל‬
Akstar, Marssoum, Barkiv, Kamsho, Ashtiv, Kéritel, Adir, Guéba, Aqraba, Anbor, Kébir,
Tilah, Britor, Tartam, Natfiel, Périél, Troħone, Shléhavine, Éshélba, Mishtovn, Gréħata,
Ħagra, Eitemiel, Ħaguél, Légaħ, Manitiel, Tanimiel, Ikarith, Abrita, Rakilel, Ħashtak,
Paftash, Astirouf, Odiel, Ashvir, Araq, Qnoumiel, Nahiel, Gadiel, Adaq, Ymomiel, Parog,
Déħaguiel, Dagriel, Agriel, Aronor, Donrinia, Dalkath, Tévél, Téliel, Éliel, Motar, Élfiel,
Pitfra, Lapom, Or, Témar, Adliel, Astorine, Azoti, Istorti, Dovith, Bargami, Damoumiel, Digra,
Aviviel, Protiel, Qoumiel, Degogra, Dalguiel, Pédoutiel.
Ce sont des anges remplis de colère et de courroux, à qui l’on a donné la charge des actes de
combat et de guerre. Ils sont prêts à tourmenter et torturer un homme jusqu’à la mort. Il n’existe
aucune pitié en eux, leur volonté est juste de venger ou punir celui qui est livré entre leurs mains.

Pour affliger un ennemi :

Si vous souhaitez les envoyer contre votre ennemi, votre créancier, faire chavirer un bateau,
s’effondrer une fortification. Ou encore contre les intérêts de vos ennemis, pour endommager ou
détruire. De même si vous souhaitez l’exiler, le faire aliter, le rendre aveugle, l’estropier ou l’affliger
en toutes choses. Faites comme suit : prenez l’eau de sept sources au septième mois, à la septième
heure du jour, dans sept récipients de terre non-cuite. Ne pas mélanger les eaux. Exposer les sept
récipients sous les étoiles durant sept nuits. À la septième nuit, prenez une fiole de verre et prononcez
au-dessus le nom de votre adversaire, versez l’eau des sept récipients dedans. Puis, cassez les
récipients et jetez les morceaux à l’Est, au Nord, à l’Ouest et au Sud. Prononcez dans les quatre
directions :
Hahagrith [‫ ]ההגרית‬demeurant à l’Est, Saroukith [‫]שרוכית‬, demeurant au Nord, Ôlfah
[‫ ]עולפה‬demeurant à l’Ouest, Kardi [‫ ]כרדי‬demeurant au Sud, acceptez de ma main, en cette
occasion, ce que je vous jette, affectez [nom] fils de [nom], brisez ses os, broyez tous ses
membres et fracassez sa force vaniteuse, comme ces récipients brisés. Et qu’il ne puisse y
avoir pour lui de guérison comme ces récipients qui ne pourront être réparés !
Prenez alors la fiole des eaux, et répétez au-dessus d’elle les noms des anges et celui de
l’intendant, c’est-à-dire Tygrah et dites ceci :
Je livre à vous, anges de courroux et de colère, (Nom), fils de (Nom). Etouffez-le,
détruisez-le, lui et sa forme. Faites qu’il soit alité. Diminuez sa richesse. Annulez les
intentions de son cœur, soufflez au loin sa pensée et sa connaissance. Provoquez
continuellement son dépérissement jusqu’à l’approche de sa mort.
Si vous souhaitez l’exiler, concluez la formule ainsi :
Que vous l’exiliez et le bannissiez de ses enfants et de son nom. ! Qu’il ne possède plus
rien !
S’il s’agit de quelqu’un envers qui vous avez des dettes, concluez la formule ainsi :
Obstruez sa bouche et rendez stériles ses projets. Qu’il ne pense ni ne parle jamais de moi
! Afin que, lorsque je passe devant lui, il ne me voie pas.
Si le rite est effectué pour un bateau, dire ceci :
Je vous conjure, anges de courroux et de fléaux, de vous précipiter sur le bateau de
(Nom), fils de (Nom), afin que vous l’empêchiez de naviguer partout. Si le vent lui est
favorable, faites-le s’échouer ou tourmentez-le afin qu’il sombre au fond des mers. Ne
permettez à aucun navire de le sauver.
Si vous souhaitez faire effondrer un mur fortifié, dites ceci :
Je vous conjure, anges de fureur, de courroux et de colère, d’aller avec la puissance de
votre pouvoir, faire écrouler le mur de (nom), fils de (nom). Réduisez-le en poussière, comme
les ruines de Sodome et Gomorhe, afin qu’aucun homme ne puisse mettre pierre sur pierre à
l’endroit où le mur se trouvait. Si on le reconstruit le jour, renversez-le la nuit.
Versez alors l’eau aux quatre coins de la maison. De la même façon, si vous souhaitez faire
aliter votre ennemi ou détruire son apparence, ou toutes autres choses douloureuses, versez l’eau sur
son seuil. Si vous souhaitez l’exiler, versez l’eau dans les quatre directions. Si vous souhaitez
neutraliser votre créancier, jetez l’eau sur ses vêtements. Si vous souhaitez couler un bateau, lancez la
fiole et son eau au centre du bateau, pendant que vous prononcez les noms du bateau et de son
propriétaire. Si vous souhaitez mettre à bas un mur, creusez aux quatre coins du mur et répartissez
l’eau dans chaque trou. Utilisez ainsi l’eau pour chaque situation.
Faites ceci dans un état de pureté et vous réussirez.
Noms des anges qui servent Danhel [‫ ]ָדנֶהל‬dans le troisième camp :
‫אוגרבבו אובשאל ברתוביאל כלוביאל רחביאל אוהיאל כרבתון כרבא דאינוט איניך אבירם אתגלא אותות‬
‫אשתנואל אשפר תגריאל אמיכאל אתדשו אוריאל ארמוד אסתון אכאל אנאור אסכירא לביאל אלעשה חסניאל‬
.‫למושי אדות תיוום אלפי אימיך ארגלא מיגאל אליאל מדניאל‬
Ogravbo, Ovshél, Bartobielm, Kaloubiel, Raħabiel, Ohiel, Karbatone, Karba, Dinout, Einiq,
Abiram, Atégla, Ototh, Ashtanouel, Aspar, Tagriel, Amikel, Atdashév, Oriel, Arémoud, Asstone,
Akél, Anour, Asskira, Labiel, Alaashah, Ħasniel, Lamoushi, Adouth, Tiroum, Alpi, Eimiq,
Arégla, Miguél, Aliel, Madniel.
Ces anges révèlent la prospérité à tous ceux qui sont purs, en annonçant ce qui arrivera au
monde chaque année. S’il y aura de l’abondance ou de la famine, ou bien si la saison des pluies sera
forte ou faible, si ce sera la pénurie, s’il y aura de la nourriture ou si les sauterelles viendront. Ainsi
que s’il y aura des conflits parmi les rois, si une épée se lèvera parmi les grands hommes du
royaume. Si la mort ou la souffrance s’abattront sur les humains.

Pour prédire l’avenir :

Si vous souhaitez savoir ou comprendre ce qu’il adviendra pour chacun et chaque année. Prenez
un parchemin sacré, découpez-le, aplanissez-le et écrivez (en alphabet sacré) avec un mélange
d’encre, de myrrhe, toutes les possibilités séparément. Prenez alors une nouvelle fiole, versez-y de
l’huile de nard (ou de valériane) et placez le parchemin écrit à l’intérieur. Posez la fiole sous le
soleil avant qu’il ne se couche et dites :
Je t’adjure, O soleil qui luit sur la terre, au nom des anges qui accordent la connaissance
et la compréhension aux hommes, ainsi que la sagesse des secrets, accorde-moi la demande
que je t’envoie et fais-moi connaître ce que sera l’année (date). Que rien ne me soit caché.
Vous devez exhorter le soleil avec cette invocation, trois fois durant trois jours. Le troisième
jour il faut examiner l’huile. Notez toute figure qui apparaît dans l’huile, c’est ce qui se passera
durant l’année. Si deux possibilités apparaissent, il y en aura deux, si trois apparaissent, il y en aura
trois.
Ensuite, prenez l’huile et brûlez-la pendant que vous récitez les noms des anges qui servent dans
ce camp. Ce qu’il reste du parchemin sera caché dans un mur ou dans une fenêtre. Comme pour
chaque action, agissez en état de pureté et vous réussirez.
Noms des anges qui servent Kalmiya [‫ ]ָכלִמיָיה‬dans le quatrième firmament :
‫אבריה אימרהי דמנאי אמנהר יאמנוך פטכיא טוביאל גוליאל אופרי גמתי אורניאל פריכיהו יארן לטמיאל אוריט‬
‫תימוגו אנמרי אלמיניאל יכמטו סטרטו צבעקני בורתיאס רספות כרסון אמאף ופאטנא אחאל סאביאל בלקיר פכהור‬
.‫הסתר סתריאל אליסס חלסיאל טרספו קרסטוס מלכיאל ארדק חסדיאל אחסף אמיאל פרנוס גדיאל סביבאל‬
Abriah, Eimarhi, Damanaï, Amnahar, Eimanouk, Patkia, Toviel, Goliel, Ofri, Gamti,
Aurniel, Prikihav, Yarén, Latmiel, Orit, Timougav, Anmari, Alminiel, Yakmatév, Starto,
Tsébâqnéi, Bortiass, Rasfouth, Karssone, Amaf, Oufatna, Aħel, Saviel, Balqir, Pakhour,
Hastar, Satriel, Alyss, Ħalsiel, Taspév, Qrastouss, Malkiel, Ardaq, Ħasdiel, Aħssaf, Amiel,
Parnouss, Gadiel, Sabivel.
Ce sont les anges qui influent sur l’opinion du roi et des nobles, des chefs et des dirigeants du
royaume. Ils orientent et accordent la faveur et la clémence à tous ceux qui les invoquent dans la
pureté, ceux-là peuvent leur demander ce qu’ils veulent. Accomplissez ce rituel avec zèle et vous
réussirez.

Pour modifier l’opinion de quelqu’un en votre faveur :

Si vous souhaitez modifier l’opinion du roi en votre faveur, ou celle du chef de l’armée, d’un
homme riche, d’un souverain, d’un juge, ou de toutes personnes de l’Etat ; ou encore si vous souhaitez
modifier le cœur d’un grand, d’une femme riche, d’une belle femme, faites ceci : Prenez un lionceau
et égorgez-le avec un couteau de bronze. Videz-le de son sang et arrachez son cœur. Placez le sang à
l’intérieur du cœur et écrivez les noms des anges avec le sang sur la peau du lion entre les deux yeux.
Lavez le sang avec un vin vieux de trois ans, puis mélangez le vin et le sang. Prenez alors les trois
principales épices : estragon, myrrhe et musc, placez-les dans un endroit propre et pur sous une étoile
brillante[115] et brûlez les épices. Placez dans votre main la coupe contenant le vin et le sang, et
invoquez pendant que les épices brûlent, les noms de l’intendant et des anges du camp. Faites cela
vingt-et-une fois sur le sang et le vin, puis dites le nom de l’astre brillant, qui est Vénus, trois cents
fois et celui de l’ange Ħashdiel [‫]חשדיאל‬. Dites ensuite :
Je vous conjure, anges du quatrième camp, serviteurs de Kalmiya [‫]ָכלִמיָיה‬, d’orienter en
ma faveur le Roi (Nom) afin que le cœur de son armée, de ses ministres soit dans ma main,
moi, (Nom), fils de (Nom). Que je trouve faveur et grâce à leurs yeux, qu’ils fassent ce que je
désire et souhaite chaque fois que je leur demanderai quelque chose.
Si vous souhaitez être introduit en présence du roi, tout autre grand homme, ou un juge, lavez-
vous avec de l’eau pure et prenez un peu de sang et de vin et oignez-vous le corps, puis placez le
cœur du lion sur votre cœur. Si vous souhaitez influer sur les habitants de la ville, prenez le cœur du
lion et cachez-le au centre de la ville. Puis écrivez sur une feuille d’or[116] les noms de l’intendant et
des anges du camp, et dites ceci :
Vous anges qui tournez et circulez autour du monde, amenez vers moi tous les habitants
de cette ville, grands, petits, vieux, jeunes, humbles et nobles. Permettez que la peur et la
terreur de moi soient sur eux, comme la terreur du lion sur tous les animaux. Et que, comme
ce cœur reste muet pendant que je parle, ils m’écoutent. Qu’aucun des enfants d’Adam et Eve
ne soient capables de parler contre moi !
Dissimulez le cœur du lion au centre de la ville et partez trois jours dans un lieu de solitude. Au
bout de trois jours, réapparaissez en ville. En cette occasion, placez un peu de sang du lion sous la
plante de vos pieds.

Afin de s’attacher le cœur d’une femme importante ou riche :

Si vous souhaitez vous attacher le cœur d’une personne importante ou d’une femme riche, prenez
la transpiration de votre visage et placez la dans une fiole de verre neuve. Ecrivez sur une plaque
d’étain le nom de l’intendant et ceux des anges. Puis, jetez là au centre de la fiole et dites sur la sueur
de votre visage :
Je vous conjure, anges de faveur et de connaissance, de faire tourner vers moi le cœur de
(Nom), fille de (Nom). Qu’elle ne puisse plus rien sans moi, que son cœur s’unisse à mon cœur
dans l’amour.
Prenez la fiole et enterrez-la sous son seuil et dites :
De la même façon qu’une femme revient à l’enfant de son utérus, ainsi (nom) reviendra à
mon amour, aujourd’hui et pour toujours.
Ceci doit être écrit à la pleine lune.
Nom des anges qui servent Assimor [‫ ]אסימור‬dans le cinquième camp :
‫בתואר שכינתתך אדומא תקו מקפא להבא עלי עזי שכניאל כנור בנש קרבא סרך חלשיאל הרמנע עבר הוד מלכיה פרעתוף‬
‫אדעת קוף מנמלך דינמור אלפנטוס דידריוך כלנה נינחיא דצנחיא מלגדם דימהן ליברנך תתקהה אפניאל זביטור דכנסור‬
‫רמגדל להתקוף עלי גדגדל פרוץ מסרוץ כדיר מוס דיקנא נשר תוב דרומיאל דיראז דמולא דידיאל טעי כרם אתר עקב‬
.‫הונמורא אנקיו גזריאל צביאל צביודע ייקר אדות רגביאל‬
Batvar, Shékinatatak, Adouma, Téqou, Maqépa, Léhaba, Aaly, Aazi, Shékaniel, Kanour,
Bénash, Qéroba, Sarak, Ħalshiel, Haramanâ, Aévér, Hod, Melkiah, Péraatof, Adaath, Qouf,
Ménamalak, Dinemour, Alpénatouss, Diderione, Kalnah, Nineħaï, Datsénaħaï, Malguédam,
Diméħane, Livranak, Tathqahah, Afniel, Zavitone, Dakanssor, Rémagdél, Léhataqouf, Aaly,
Gadgadol, Pérouts, Masroust, Kadir, Mouss, Diquéna, Nashar, Touv, Droumiel, Diraz, Didiel,
Taaï, Kérém, Atar, Aaqév, Honmoura, Anqyo, Gazriel, Tséviel, Ysaviodaâ, Yiqar, Adouth,
Ragviel.
Ce sont les anges qui obéissent durant nuit, si vous souhaitez converser avec la lune, les astres,
ou questionner un fantôme, ou parler avec un esprit.

Afin de converser avec la lune ou les étoiles, questionner un fantôme, fabriquer un


elixir d’amour :

Si vous souhaitez converser avec la lune ou les astres sur toutes sortes de sujets, prenez un coq
blanc et de la farine fine. Égorgez le coq et faites couler son sang dans de l’eau pure. Pétrissez la
farine avec l’eau et le sang et confectionnez trois gâteaux. Placez-les au soleil et écrivez sur eux,
avec le sang, les noms des anges du cinquième camp, ainsi que le nom de l’intendant. Posez les trois
gâteaux sur une table de bois de myrte, sous la lune et les étoiles et dites[117] :
Je vous conjure d’amener la planète de (Nom) et son étoile proche de l’étoile et de la
planète de (Nom), afin que son amour soit attaché au cœur de (Nom) fils de (Nom).
Ou dites :
Placez votre feu dans le feu du cœur de (nom - masculin) ou de (nom - féminin) afin
qu’elle abandonne la maison de son père et de sa mère, pour l’amour de (Nom - masculin) fils
de (Nom - féminin)[118].
Prenez deux des gâteaux et placez-les, avec le coq, dans un récipient neuf. Scellez l’ouverture
avec de la cire et dissimulez le récipient dans un endroit à l’abri du soleil. Prenez le gâteau restant et
placez-le dans un verre de vin âgé, et récitez les noms des anges en présence de la lune et des astres,
et continuez ainsi :
Je vous conjure d’apporter, faveur, gentillesse et affection à (Nom), que faveur, gentillesse
et affection rayonnent par votre soutien. Accordez-moi, (Nom) fils de (Nom), de trouver
faveur, gentillesse et affection aux yeux de chacun.
Puis, à l’aube, soufflez dans le vent et lavez votre visage durant neuf jours, avec le vin et les
miettes du gâteau.
Si vous souhaitez questionner un fantôme, placez-vous devant une tombe et récitez les noms des
anges du cinquième camp, tout en tenant dans votre main une fiole neuve contenant de l’huile et du
miel mélangés, et dites :
Je vous conjure, O esprit enseveli, qui demeurez parmi les tombes et les os du défunt.
Acceptez de ma main cette offrande que je fais et apportez-moi l’esprit de (Nom), fils de
(Nom) qui est mort. Faites-le se lever afin qu’il me parle sans crainte et me raconte de
véritables choses, sans dissimuler. Accordez-moi de ne pas être effrayé par lui et qu’il lui soit
permis de répondre à ma question. J’ai besoin de lui.
Il doit alors apparaître. Si cela ne se produit pas, répétez l’invocation une fois, puis une
deuxième, jusqu’à la troisième. Quand il apparaît, déposez le flacon devant lui, il répondra ensuite à
vos paroles, tandis que vous tiendrez dans votre main une brindille de myrte. Lorsque vous
souhaiterez le libérer, frappez-le trois fois avec le myrte et versez l’huile et le miel. Brisez la fiole et
lâchez le myrte. Puis rentrez chez vous en empruntant un itinéraire différent.
Si vous souhaitez parler avec les esprits. Allez à l’endroit où il a été tué et appelez-le avec un
chant gémissant :
Je vous conjure, anges qui servez le cinquième camp et intendant Assimor [‫ ]ָאִסימ ֹור‬au-
dessus d’eux, d’écouter ma voix en cette occasion et de m’envoyer l’esprit de Hagraguiroth
[‫]חגרגירות‬. Il m’accordera ce que je désire, et ira où je l’enverrai à chaque fois.
Si vous apercevez face à vous une colonne de fumée, exprimez votre souhait et envoyez-la où
vous le désirez.
Noms des anges qui servent Paskér [‫]ָפסֶכר‬, dans le sixième camp :
‫אזיאל ארביאל טריפון פוכבוס פסתמר לינניאל קרונידן שוכדון סלבידם עמיאל עוזיאל פניאל תרמיאל חממיאל‬
‫צרמיאל ניממוס נודנייא באריבא זוננום חסטואל סדריאל הופניאון קדמיאל כפנייא ארמיאל עדמון הרמור צפליאל‬
.‫ספריאל קחניאל שבכיריא ארמוניס טופומוס פצציאל חטפיאל פרסומון נחליאל‬
Aziel, Arbiel, Tarifone, Pokbouss, Pastamar, Lineniel, Qéronidane, Shévaqdone, Salvidam,
Aamiel, Aoziel, Paniel, Tarmiel, Ħammiel, Tsarmiel, Nimémouss, Nodniya, Béribé, Zonénouss,
Ħasstoel, Sadriel, Ħoufnione, Qadmiel, Kafniya, Armiel, Aadmone, Harmor, Tsafliel, Safériel,
Qéħaniel, Shvakirié, Armoniss, Tofomouss, Patsatsiel, Ħatfiel, Parssoumone, Naħaliel.
Ce sont les anges de puissance qui sont ceints du pouvoir et de la force de courir, de se déplacer
et de voler dans tous les coins du monde, ainsi que de retrouver un homme, un fugitif, un esclave qui a
fui ou un voleur en fuite.

Afin de rattraper et ramener un fugitif :

Si vous souhaitez capturer un fugitif, prenez quatre plaques de cuivre et écrivez sur chacune le
nom de l’homme, celui de sa mère et ceux de l’intendant Paskér [‫ ]ָפסֶכר‬et des anges de service, puis
dites :
Je vous charge, anges de puissance, de saisir (Nom) fils de (Nom), où qu’il aille et où
qu’il soit, que ce soit une ville, un pays, sur mer ou sur terre, qu’il mange ou qu’il boive.
Prenez alors les quatre plaques de cuivre et dissimulez-les dans les quatre directions, en ville
ou à la campagne.
Noms des anges qui servent Boél dans le septième camp :
‫נוהריאל דבבאל דימתמר דבאל מחשין אאור דיאם בביתאל סרורא אהגייה פרופיאל מכסיאל עלזיאל תכורכס קרומיאל‬
‫רמיאל לחסון סלחיאל אחיאל אכר אובר סרוגיאל ידואל שמשיאל שפטיאל רחביא אחמודא מרמרין אנוך אלפרט‬
.‫אומיגרא קרוכנס סרפיאל גדריאל ארדודא פורטניאל אגמיאל רהטיאל דיתרון חזאל פתואל גלגלא דמנצר זזיאל‬
Nohariel, Dabvel, Dimtamar, Davel, Maħashiv, Aor, Deyam, Bevitel, Sarouré, Ahaguiyah,
Péroufiel, Makssiel, Aalziel, Tékourkéss, Qeroumiel, Ramiel, Léħassone, Salħiel, Aħiel, Akar,
Auvér, Sarouguiel, Yadouel, Shéméshiel, Shéfatiel, Réħabia, Aħamouda, Marmarine, Anouk,
Alfarath, Omigra, Qérouknass, Sarfiel, Gadriel, Ardoda, Portaniel, Agmiel, Réhatiel,
Ditarone, Ħazel, Patouel, Galgala, Damnatsar, Zaziel.
Ce sont les noms des anges qui ont en charge les rêves, quiconque les approche dans la pureté
connaît les rêves et leurs interprétations.

Afin d’interpréter les rêves :

Si le roi, le chef de la ville, le gouverneur, votre ami, vous appelle et que vous désirez
démontrer votre sagesse, dites-lui : “Je vous ferai connaître ce qui est dans votre cœur me
concernant” ou encore : “Qu’est-ce que vous pensez de moi”, “Que voulez-vous faire”, “Quelle
est l’interprétation de votre rêve”. “Donnez-moi une période de trois jours et je vous ferai
connaître tout ce qui est dans votre cœur”. Allez un dimanche sur les rivages de la mer ou sur le
bord d’une rivière à la troisième heure de la nuit. Portez un manteau neuf, ne mangez pas de viande,
ou de ce qui saigne quand on le tue et ne buvez pas de vin. Prenez de la myrrhe et de l’encens pur et
brûlez-les dans un vase de terre neuf. Tournez votre visage vers l’eau et répétez trois fois le nom de
l’intendant avec les noms des anges du camp. Lorsque vous verrez un pilier de feu, dites :
Je vous conjure, par l’Unique qui mesure les eaux dans la paume de Sa main et qui
réprimande les eaux qui fuient devant lui, qui fait du vent son domestique, comme une flamme
ardente, qui assèche la mer et qui fait de la rivière un désert, par Son nom et par ses lettres.
Je vous conjure, par les noms des anges du septième camp qui servent Boél, faites-moi
connaître le cœur de (Nom) fils de (Nom), quel est son désir, quel est l’interprétation de son
rêve et quel est sa pensée.
Faites de même la deuxième et la troisième nuits et vous verrez que, dans un pilier de feu,
apparaîtra dans un nuage l’image d’un homme. Questionnez-le et il répondra à ce que vous lui
demandez.
Si vous souhaitez le libérer, jetez un peu d’eau de mer ou de la rivière vers le ciel, et dites trois
fois avec votre souffle :
Seigneur invisible Boël, qui suffit à nos besoins, porteur du parfait bouclier, je vous
libère, je vous libère, soyez apaisé et retournez à votre parcours céleste.
Dites-le sept fois. Exécutez le rituel entier dans la pureté et vous réussirez.
Ce sont les noms des sept esprits qui servent le firmament appelé shamayim.
Shalom - ‫ָשׁלוֹם‬

Le second firmament
Le second firmament est appelé “Shamaï Samayim” [‫ ]ָשַׁמ ִי ָשַׁמ ִים‬- “Ciel des cieux”-. En lui sont
gel et brume, amas de neige et de grêle, anges de feu et de moiteur, esprits de terreur et de crainte. Ce
firmament est rempli de crainte et d’innombrables anges constituant des armées hiérarchisées
commandées par des officiers et des surveillants. Dans ce firmament il y a douze marches, et sur
chacune de ces marches se tiennent des anges dans toute leur splendeur, chacun est un officier
commandant le précédent. Malgré tout, en ce qui concerne les affaires humaines, ils obéissent à tous
ceux qui s’approchent d’eux dans la pureté. Si vous souhaitez demander quelque chose aux anges qui
se tiennent sur les marches du second firmament, il faut vous abstenir durant trois semaines de tout
fruit du palmier, de tous genres d’animaux, petits ou grands, de vin, de toutes sortes de poissons et de
tout animal qui produit du sang [quand il est abattu]. Ne pas s’approcher de la mort, d’un lépreux ou
de quelqu’un affligé d’un écoulement vénérien, même fortuit, gardez votre bouche de toute mauvaise
parole et de tout péché ; et sanctifiez-vous hors de tout péché.
Sur la première marche se tiennent les anges suivants :
Aħmariel [‫ ]ָאֵחמ ִריֵאל‬- Hadriel [‫ ָ]ד ִריֵאלה‬- Ratsiel [‫ ָ]ִציֵאלר‬- Hassâiel [‫ ָ]סִﬠיֵאלה‬- Damimiel
[‫ ָ]ִמיִמיֵאלד‬- Zavdiel [‫ ְ]ָבִדיֵאלז‬- Ranziel [‫ ָ]נִזיֵאלר‬- Ânshael [‫ ָ]נָשֵאלע‬- Ketbarel [‫]ָטב ִרֵאלכ‬.
ְ
Ceux-ci sont les anges placés sur la première marche.
Ils s’élèvent dans la terreur, se couvrent de courroux, se ceignent avec crainte, s’enveloppent de
tremblement. Leurs vêtements sont à l’image du feu, leurs visages ont l’apparence de l’éclair, et leurs
bouches ne cessent de prononcer des mots puissants. Malgré tout, leur voix ne sont pas audibles,
leurs actions ont lieu en silence, ils effrayent et terrifient quiconque s’oppose à l’homme qui les
appelle dans la pureté.

Afin de réduire ses ennemis au silence :

Si vous souhaitez réduire au silence une grande et puissante personne, un gouverneur, un juge, ou
les citoyens d’une ville ou d’un état. Prenez une poignée de cendres qui se trouve sous l’offrande de
pain faite à une idole et répétez dessus sept fois à l’envers les noms des anges, écrits plus haut, qui se
trouvent sur la première marche, puis dites :
Je vous demande, anges du silence placés en ce lieu, de réduire au silence chaque bouche
et chaque cœur des enfants d’Adam et Eve qui profèrent quelque chose de mal contre moi.
Laissez leurs bouches prononcer seulement de bonnes choses à mon encontre et faites que je
sois disculpé dans le procès ; ne permettez à aucune bouche de parler en mal à mon sujet.
Répandez alors les cendres, soit dans la ville, dans l’état, soit devant le gouverneur ou le juge,
et vous serez disculpé.
Sur la seconde marche se tiennent les anges suivants :
‫עזזיאל חננאל פצציאל ישעיאל דלקיאל ארפדא מראות ריפיפיס אמניאל נחמיאל פרזירום ענבאל‬
Âzaziel Ħananel Patsatsiel Yéshâyel Dalqiel Arpada Maroth Ripifiss Amaniel Néħamiel
Pazirom Ânavel.
Ceux-là sont postés sur la seconde marche. Ils se lèvent avec puissance, se parent de force,
s’enveloppent d’amour, en leur présence le feu jaillit, ils se pressent pour apporter les planètes
dominantes des fils d’hommes qui sont en conjonction pour l’amour.

Afin de placer l’amour d’un homme dans le cœur d’une femme, ou bien de permettre à
un homme pauvre d’épouser une femme riche :

Si vous souhaitez placer l’amour d’un homme dans le cœur d’une femme, ou faire qu’un homme
pauvre épouse une femme riche, prenez deux plaques de cuivre et écrivez sur elles, des deux côtés,
les noms de ces anges, le nom de l’homme et le nom de la femme et dites ceci :
Je vous demande, anges qui dirigez les destins des enfants d’Adam et Eve, d’accomplir ma
volonté en plaçant la planète de (Nom) fils de (Nom) en conjonction avec celle de la femme
(Nom) fille de (Nom). Permettez qu’il trouve faveur et affection à ses yeux et faites qu’elle
n’appartienne à nul autre.
Placez une plaque dans une fournaise et l’autre dans son bain rituel. Faites ceci au vingt-neuf du
mois quand la lune décroît complètement. Ayez soin de vous abstenir de tout rapport sexuel, de vin, et
de tout genre de viande durant trois jours.
Sur la troisième marche se tiennent les anges suivants :
‫יהואל דעיהו אליאל ברכיאל עלי ספום פנימור אלעזר גבליאל כמשיאל אודהאל יעצאל רפפיאל פספיאל‬
Yahouel Dâyahou Eliel Barkiel Âly Safom Panimour Eléazar Gabliel Kamshiel Audahel
Yaatsel Rapfiel Passfiel.
Ceux-là sont stationnés sur la troisième marche, leur rôle est d’ébranler et de tourmenter les
cœurs des hommes, de tarir leurs intentions et d’annuler leurs pensées. Ils répandent la terreur et la
peur où ils passent, leur apparence est remplie de courroux, ils sont extrêmement sévères et sont de
puissants guerriers. La crainte les précède et le tremblement les suit, ils rugissent et provoquent le
tremblement qui fait tressaillir le monde. Leurs voix sont semblables au tonnerre et des verges de feu
sont entre leurs mains, leurs visages jettent des étincelles semblables au feu et un feu sort de leurs
yeux, tous sont prêts à annuler et tarir quoi qui leur soit demandé.

Afin d’annuler les mauvaises intentions :

Si vous souhaitez annuler les intentions d’un grand homme dirigées sur vous, les pensées d’un
officier de l’armée, les intentions de militaires, ou toutes autres mauvaises intentions ou pensées
dirigées contre vous. Sortez à minuit quand la lune est pleine, les pieds nus, en état de pureté,
enveloppé dans un manteau neuf. Tenez-vous sous la lune et dites vingt et une fois les noms des anges
écrits au-dessus, stationnés sur la troisième marche du “ciel des cieux,” et dites :
Lune, Lune, O Lune, transporte mes paroles vers les anges qui se trouvent sur la troisième
marche : annule la pensée que quelqu’un m’envoie, moi Nom, fils de (Nom) ainsi que
l’intention de son cœur et de sa machination. Fais que sa bouche soit incapable de parler
contre moi, détruis son idée, contrecarre ses intentions, et fais que son dessein soit ruiné, afin
que chaque fois qu’il me verra, il soit rempli d’amour envers moi. Fais-le changer afin qu’il
devienne mon ami, qu’il ne se souvienne pas de la haine qu’il avait contre moi, afin que je
trouve faveur et affection à ses yeux.
Ensuite, écrivez les noms des anges et les caractères suivants sur une plaque d’argent ; placez la
plaque sur votre cœur, portez-la tous les jours et vous réussirez.

Sur la quatrième marche sont placés les anges suivants :


‫צגריאל מלכיאל אונביב פגריאל ענניאל כלנמייא אומיאל מפנור כוזזיבא אלפיאל פריביאל צעקמיה כדומיאל‬
‫אשמדע הודיה יחזיאל‬
Tsagriel Malkiel Onviv Pagriel Aananiel Kalnamiya Omiel Mapénour Kouzaziva Alpiel
Periviel Tsâqémiah Kedoumiel Éshmadâ Hodiah Yéħaziel.
Ces anges sont stationnés sur la quatrième marche. Ils sont enveloppés par l’orage, et le son de
leurs pas est comme celui du bronze. Ils volent à partir de l’est et tournent à l’ouest en direction de la
porte. Ils sont rapides comme l’éclair et le feu les entoure. Ils empêchent le sommeil des hommes, et
ils peuvent faire le bien ou le mal.

Afin de donner des insomnies à ses ennemis :

Si vous souhaitez occasionner à votre ennemi des difficultés de sommeil, prenez la tête d’un
chien noir n’ayant jamais vu la lumière durant ses jours, et un morceau de la conduite principale d’un
aqueduc. Ensuite écrivez dessus les noms des anges (ci-dessus), puis dites ceci :
Je vous remets, anges d’inquiétudes qui êtes debout sur la quatrième marche, la vie, l’âme
et l’esprit de (Nom) fils de (Nom) afin que vous l’attachiez avec des chaînes de fer et le liez à
un joug de bronze. N’accordez ni sommeil ni repos à ses paupières, laissez-le pleurer et crier
comme une femme en couches, et n’accordez à personne de le libérer de cette ségoulah.
Ecrivez les noms des anges ci-dessus et placez (l’inscription sur la conduite) dans la bouche du
chien. Fermez-la avec de la cire et scellez-la avec une bague ayant un lion gravé dessus. Ensuite allez
derrière sa maison et dissimulez le tout, ou bien placez le dans un endroit où il va fréquemment. Si
vous souhaitez le libérer (prenez la tête du chien) à l’endroit où elle est dissimulée et enlevez son
sceau, annulez le texte et jetez-le dans un feu, il tombera alors de sommeil. Faites ceci avec humilité
et vous réussirez.
Sur la cinquième marche se tiennent les anges suivants :
‫קונאקריאל פתוניאל נקריאל איאל יאבותיאו בבסבאו בכפי מבום סכתבאו אמריאל יאלאל מכסאבו‬
Qonaqriel Fatouniel Néqriel ÉIliel Yévotiou Bavssavou Bakapi Mavom Saktavou Amoriel
Yellel Mékssavo.
Ces anges sont ceux qui se tiennent sur la cinquième marche. Ils tiennent un bouclier et un
javelot, des casques de cuivre sont posés sur leurs têtes, et leurs vêtements sont des côtes de mailles.
À leur droite et à leur gauche il y a comme des tempêtes de grêlons. Un tremblement accompagne leur
course et ils marchent à grands pas sur des rivières de feu, des flambeaux voraces, et se pressent pour
ramener une réponse. Leurs bouches ne produisent jamais de silence. Leurs souffles lancent des
gerbes de feu, qui s’épanouissent. Le souffle de leurs bouches allume le feu et anime toutes leurs
actions concernant les forces du feu d’où ils émergent, et dans lequel ils se tiennent.

Afin d’allumer un four dans le froid :

Si vous souhaitez allumer un four dans le froid, prenez un gros morceau de soufre pesant à peu
près sept shekels, et répartissez-le dans tous les compartiments du four. Ensuite, écrivez avec un
stylet de bronze sur chacun des morceaux de soufre, les noms des anges qui se tiennent sur la
cinquième marche et dites :
Je vous conjure, anges de feu et anges de flamme, par le Roi qui est un feu dévorant, de
vous tenir près de moi et d’allumer le four qui est dans tel endroit, de manière que quiconque
en approche soit stupéfié par sa chaleur.
Faites ceci de cette manière et vous réussirez. Ensuite, prenez le soufre et jetez-le dans chacun
des brûleurs du four et le soufre s’enflammera puissamment. Chaque jour, lorsque vous souhaiterez
allumer le four, écrivez ce qui a été expliqué plus haut et jetez le soufre au milieu du four.
Sur la sixième marche se trouvent les anges suivants :
‫אביהוד קיטר זלקיאל סתריאל אדרך גחליאל תמכיאל סמכיה רבעיאל יוקמיאל שמיהוד מהריאל דומיאל כרכוס‬
.‫קנז קניאל כנטון‬
Abihod Qitar Zalqiel Satriel Adrane Guéħaliel Tamkiel Samkiah Rébaaiel Yoqmiel Shémihod
Méhariel Gomiel Karkouss Qanaz Qaniel Kénatone.
Ils se tiennent avec humilité, mais leurs visages sont remplis de gloire. Leurs vêtements ont la
blancheur de la lumière. Ils se dressent comme des géants, imposants comme les savants d’une
académie, assis sur des trônes de gloire, donnant de véritables jugements capables d’apporter le
rétablissement.

Afin de guérir un homme ayant eu une attaque :

Si vous souhaitez guérir un homme ayant eu une attaque d’apoplexie, et qui est à moitié séché
(paralysé) par un mauvais esprit ou par la sorcellerie. Prenez de l’huile de nard et trois mesures de
miel, et mettez-les au soleil lorsqu’il se lève en répétant trois fois chaque jour, durant sept jours, le
(Nom) de l’homme, le (Nom) de sa mère, les noms des anges qui se tiennent sur la sixième marche.
Et au septième jour, prenez la personne pour la placer nue sous le soleil. Enduisez totalement sa chair
d’huile, tandis que brûlent de la myrrhe et de l’encens, placez aussi des épices dans la lumière du
soleil. Ensuite, écrivez sur une plaque d’argent les noms de ces anges de gloire avec ces caractères :

Écrivez ceux-ci sur la plaque, comme une amulette, et posez-la sur son cou à l’aide d’une
cordelette imbibée d’amiante et d’arômes d’encens. Écrivez ceci durant le vingtième jour du mois
(lunaire) et vous réussirez.
Sur la septième marche se tiennent les anges suivants :
‫פתחיה רזיאל אגריאל הגדיאב אדרון כרקטא קטיפור אבריאל שתקיאל עמיאל סיכברדום‬
Pathħiah Raziel Agriel Hagdiav Adrone Karqéta Qatifour Avriel Shétqiel Aamiel
Sikvradom.
Ces anges sont ceux qui se tiennent sur la septième marche, ils sont ceints de la puissance du
souhait. Leur puissance est celle d’un lion, la moitié d’entre eux est chaude comme le feu, et l’autre
moitié froide comme l’eau. Ils se tiennent à leur place. Ils sont merveilleux par leurs actes et
personne ne peut comprendre leur image, ils sont de grande stature avec des étincelles de lumière sur
leurs paupières. Ceux qui se tiennent sous eux sont incapables de contempler leur apparence, et ceux
qui se tiennent au-dessus d’eux sont effrayés par leur apparence ; ils tournent de chaque côté et au-
dessus, et ils se déplacent dans les quatre directions.
Afin d’expulser un animal dangereux, dompter une rivière ou la mer :

Si vous souhaitez expulser de la ville toutes sortes d’animaux sauvages : lions, loups, ours,
léopards, ou si vous souhaitez dompter une rivière ou la mer qui augmente et atteint les bâtiments,
faites ceci :
Pour les animaux sauvages, faites une image de bronze ayant la ressemblance de l’animal que
vous désirez expulser. Prenez ensuite une plaque de fer et écrivez dessus, sur la face et le revers, les
noms des anges de la septième marche. Attachez-la sur l’image, puis enterrez le tout à l’entrée de la
ville en orientant l’image en direction du nord.
S’il s’agit d’une rivière ou d’une mer que vous souhaitez lier afin qu’elle ne monte pas et
n’innonde pas la ville. Faites une image de marbre d’un homme, écrivez les noms des anges ci-dessus
sur deux plaques de cuivre et placez-les en bas de ses talons. Fabriquez un bâton de marbre et
placez-le sur son épaule, sa main droite tenant le bâton, sa main gauche ouverte et son visage dirigé
vers l’eau.
Sur la huitième marche se tiennent les anges suivants :
‫אברה ברקיאל אדוניאל עזריאל ברכיאל עמיאל קדשיאל מרגיאל פרואל פניאל מרבניאל מרניסאל שמיאל‬
‫עמניאל מתנאל הוד הוד‬
Abrah Barqiel Adoniel Aazriel Barkiel Aamiel Qadoshiel Marguiel Pérouel Paniel
Marbéniel Marnissel Shamiel Aamniel Maténel Hod Hod.
Ces anges sont ceux qui se tiennent sur la huitième marche. Leur apparence est comme l’ambre
brillant, ils parlent par leurs actes. Tremblement et feu sont là où ils se trouvent, leur présence
apporte la crainte. Ils gouvernent les esprits qui errent dans le monde, et dans un endroit où leurs
noms sont invoqués, aucun mauvais esprit ne peut apparaître.

Afin d’empêcher le mauvais d’approcher d’une femme en couches :

Si vous souhaitez chasser un mauvais esprit afin qu’il ne vienne pas près d’une femme en
couches et pour qu’il ne tue pas son enfant avant la fin de la gestation. Ecrivez les noms de ces anges
sur une plaque d’or et placez-la dans un tube en argent, faites-le lui porter. Au moment de
l’accouchement, prenez quatre plaques d’argent et écrivez dessus (les noms de) ces anges, et placez-
les dans les quatre côtés (pas les coins) de la maison, ainsi aucun mauvais esprit n’entrera.
Sur la neuvième marche se tiennent les anges suivants :
‫גדודיאל סכסיאל תרסוניאל נצחיאל אצדא רבניא חלילאל תוקפיאל סמכיאל פדהאל קרבא ציאל פראל פתחיאל‬
Gadodiel Sakssiel Tarsouniel Natsħiel Astéda Rabnia Ħalilel Toqfiel Samkiel Padahel
Qérva Tsiel Pharél Pataħiel.
Ces anges sont ceux qui se tiennent sur la neuvième marche. Rapides et puissants, volant à
travers l’air. Leur puissance est une cuirasse et ils semblent avoir des épées dans leurs mains. Ils sont
faits pour la guerre, brandissant des arcs et tenant des javelots, ils jaillissent du feu. Ils ont des
chevaux de feu, et les harnais de leurs chars sont de feu, la terreur avance avec eux où qu’ils aillent.

Pour protéger quelqu’un partant pour une bataille :

Si vous souhaitez qu’un homme partant en guerre soit protégé des flèches, de l’épée, ou de tout
autre coup. Prenez sept feuilles de lauriers et écrivez les noms des anges ci-dessus sur elles, deux sur
chaque feuille. Posez-les ensuite dans de l’huile de nard. Le jour où il part à la guerre, faites une
onction avec l’huile sur sa chair, son épée, son arc et ses flèches. De plus, écrivez les noms des anges
sur une plaque d’argent que vous placerez dans un étui tubulaire que vous lui ferez porter sur son
cœur, ainsi aucun coup ne l’atteindra.
Sur la dixième marche se tiennent les anges suivants :
‫דכריאל חריאל שבקיאל אתכיאל סמיכאל מרמואל קנאל צפתף יהאל אל צדק אכפף עזמאל מכמיכאל תרכיאל‬
‫תבגיאל‬
Dakriel Ħariel Shabqiel Atkiel Samikel Marmoel Qanel Tsaftaf Yahel El tsédéq Akfaf
Aazmael Makmikel Tarkiel Tavguiel.
Ces anges sont ceux qui se tiennent sur la dixième marche. Ils sont dirigés (récompensés) par la
vérité. Ils sont précédés par des myriades de myriades d’anges tenant des calames (stylets de roseau)
de feu et écrivant sans interruption sur des rouleaux. Ils y consignent les noms de tous ceux qui les
appellent, afin qu’ils soient sauvés et secourus de tout tribut forcé, de la loi du pays et de toute peine
de mort.

Afin d’inverser une mausvaise décision de justice :

Si vous souhaitez délivrer votre ami d’un mauvais jugement ou d’une difficulté. Libérez-vous de
toute impureté et ne cohabitez pas avec une femme durant trois jours. Ensuite, placez-vous face au
soleil, à l’aube, et répétez les noms des anges de la dixième marche, et dites :
Je vous implore, O grands anges, que l’on peut appeler “soleil,” qui montez les marches
du deuxième firmament et qui surveillez les enfants des hommes. Afin de réaliser ma requête
et apporter mes paroles devant le Roi des Rois des Rois, le Saint Béni-soit-Il. Vers qui je prie
et intercède au nom de (Nom) fils de (Nom), qui connaît un problème et se trouve dans une
mauvaise situation. Placez sur lui, la présence de Dieu, un meilleur devenir et un temps de
soulagement. Faites que ceux qui cherchent à lui nuire se retrouvent honteux et faites qu’il
soit sauvé sans préjudice.
De plus, écrivez les noms de ces anges sur une plaque de cuivre et dissimulez-la à l’Est, afin
qu’elle soit exposée au lever du soleil. Faites tout ceci dans la pureté et vous réussirez.
Sur la onzième marche se tiennent les anges suivants :
‫רפדיאל דמואל מארינוס אמינאל צחיאל עקריאל אדניאל רדקיאל שלמיאל אסתטיאל סטאל אגלגלתון ארמות‬
‫פרחגאל נפפמיות‬
Rafidiel Damouel Mearinouss Aminel Tsaħiel Aaqriel Adoniel Rédaqiel Salémiel Astatiel
Satel Aglaglatone Armoth Praħaguel Nafpamioth.
Ces anges sont positionnés sur la onzième marche. Il y a, derrière le lieu où ils se tiennent, une
grande multitude d’autres anges établissant des camps célestes d’anges secourables qui, sous leurs
ordres, envoient des anges de feu qui vont et reviennent, faisant descendre la grandeur et monter la
splendeur.

Afin de rétablir quelqu’un dans sa fonction :

Si vous souhaitez rétablir dans sa fonction quelqu’un qui a perdu sa place, un roi, un ministre, un
gouverneur, ou un juge. Prenez de l’huile, du miel et de la farine fine, placez-les dans une fiole de
verre neuve. Libérez-vous de toute impureté, ne mangez pas de mets nevelah (cadavre), ne touchez
pas le lit d’une femme durant sept jours. Au septième jour placez-vous sous la lune, dans son
quatorzième, quinzième ou seizième jour. Prenez la fiole dans votre main, écrivez dessus les noms
des anges de ce camp sur la onzième marche, et récitez dessus sept fois, face à la lune, les noms de
ces anges, et dites :
J’apporte ma prière devant toi, O Lune, qui voyages le jour et la nuit avec des chariots de
lumière et des anges de pitié devant et derrière toi. Je te conjure au nom du Roi qui te fait te
lever, te place, te fait décroître et devenir pleine pour te faire retourner à ta place. Afin que
soit rétabli à sa place (Nom) fils de (Nom) et qu’il lui soit à nouveau permis de retrouver
honneur aux yeux de tous ceux qui le verront, de même que tu connais la gloire dans le
monde. Afin que lui-même trouve gloire aux yeux de tous les enfants d’Adam et Eve. Rétablis-
le dans sa fonction, et fais qu’il n’en bouge plus.
Exécutez ceci pour lui durant trois jours, ensuite, faites un gâteau en insérant le contenu de la
fiole. Le gâteau doit reposer la nuit afin que le soleil ne brille pas sur lui. Votre ami devra en manger
pendant trois jours, avant le lever du soleil. Ensuite enterrez la fiole avec ce qui est inscrit dessus,
dans sa maison.
Sur la douzième marche se tiennent les anges suivants :
‫אסטרימי בראות במראות דרודיאל שדרליאל תלהבם ברגאל פיאל פפאל יכפתיני כלפתון בובוכוך אומטון‬
‫ארטמיכטון אשמיגדון ספניג פרניגאל פסיכסוך תאגישון ארטלידי‬
Astarimi Berioth Bémaroth Dravdiel Shadréliel Talhébam Barguel Péyel Pafél Yakpatini
Kalpatone Bobokok Aumssoune Artmikatone Eshmigadone Sapénig Parniguel Passikssone
Taguishone Artélidi.
Ces anges sont installés sur la douzième marche. Ils sont enveloppés de rigueur, un rayon de
majesté est sur leurs têtes, ils sont remplis de compréhension, ils savent comment prier le Seigneur.
Ils se partagent en deux sections égales, la moitié d’entre eux chante et l’autre moitié leur répond.
Leur langage guérit, leur parole cicatrise les blessures, et tout ce dont ils parlent connaît le succès.

Afin de guérir un mal de tête.

Si vous souhaitez guérir un mal de tête affectant à moitié la tête, lier ou neutraliser l’esprit
causant l’aveuglement. Prenez la graisse qui couvre le cerveau d’un bœuf noir et dans un état de
pureté, écrivez dessus les noms de ces anges. Insérez le tout dans un réceptacle tubulaire, ensuite
attachez le tube avec sept couleurs et placez-le à côté de la douleur. Pour parvenir au but, il faut
s’abstenir de viande, de vin, de contact avec la mort, des femmes ayant leurs menstruations, ainsi que
de toutes choses impures.

Le troisième firmament
Le troisième firmament est rempli avec des réserves de brouillard desquelles les vents
proviennent, et à l’intérieur il y a des camps de tonnerre produisant des émanations lumineuses.
Dedans, trois princes sont assis sur leurs trônes. Leurs corps et leurs vêtements ont l’apparence du
feu et la vision de leurs trônes est aussi celle du feu, un feu, qui luit comme l’or. Ils gouvernent sur
tous les anges de feu. Leur puissance est comme le feu, et leurs voix sont comme des tonnerres
rugissants.
Leurs yeux sont comme des rayons de soleil, ils règnent sur les Ofanim (roues) de flammes et de
feu. D’ailleurs, ils ont des ailes pour voler. Leurs bouches hennissent comme des chevaux et leur
apparence est semblable à des torches. Quand ils parlent, ils provoquent un tremblement, quand ils
crient, ils affaiblissent. Ils s’élèvent dans chaque direction et volent dans chaque coin du monde.
Voici les noms des princes qui règnent dans Maon [‫ ]ָמעוֹן‬qui est le troisième firmament : Le nom
du premier est Yavniel [‫]יבניאל‬, le nom du second est Réhatiel [‫ ]רהטיאל‬et le nom du troisième est
Dalqiel [‫]דלקיאל‬.
Yavniel est chargé de toutes choses concernant le fait de mettre le feu ou de l’éteindre. Réhatiel
est chargé de chaque char de feu faisant réussir ou échouer un acte. Dalqiel est chargé des flammes
du feu, afin qu’elles soient allumées ou éteintes.

Voici les noms des anges qui servent Yavniel :


‫שעיפיאל אדריאל תדהדיאל בעשיאל טהפיאל רלביאל בלניאל תהזריאל אעזיאל אמנחיאל מלתחיאל דיבקיאל‬
‫ברשסאל סחאל תתבאל קסמיאל טסיאל קסטסדיאל נמדיאל‬
Shaaypiel Adriel Tédahadiel Baashiel Téhapiel Ralbiel Balniel Téhazriel Eâziel Amenaħel
Maltiħiel Divqiel Bershessel Saħel Tatbel Qasmiel Tassiel Qastasdiel Némadiel.

Afin d’éteindre le feu dans une maison :

Si vous souhaitez étouffer le feu qui chauffe une demeure afin qu’aucune flamme ne s’élève et
que rien ne brûle. Attrapez une salamandre, et placez-la dans un pot de verre avec une huile âgée de
trois ans. Ne posez pas le pot sur la terre, mais à la troisième heure de la nuit, répétez dessus, en vous
tenant en retrait, sept fois le nom de l’intendant et des anges qui le servent, et dites :
Je vous conjure, O salamandres, au nom de Yavniel et au nom des anges de feu qui le
servent, vous qui commandez au feu, de l’éloigner et de l’éteindre de la demeure de (Nom) fils
de (Nom). Et vous, anges de feu, de qui dépendent les actes incendiaires, n’autorisez pas le
feu à entrer ou à brûler dans cette maison. Tenez-vous sur les portes de cette maison, afin
qu’il y règne comme le froid de la neige ou le froid de l’eau.
Prenez alors le flacon d’huile, et versez un peu de ce qu’il contient aux quatre coins de chaque
pièce.
Si vous souhaitez annuler le charme, prenez un peu d’huile restante et, face au soleil, répétez le
nom de Yavniel et les noms des anges qui le servent et dites :
Je vous conjure, anges de feu et anges de conflagration, d’annuler ce que j’ai lié et
d’autoriser les anges sur les portes de la demeure de (Nom) fils de (Nom), à libérer le feu afin
que son foyer soit allumé comme auparavant.
Prenez alors le flacon d’huile, et versez un peu d’huile aux quatre coins de chaque pièce et le feu
s’allumera et brûlera.
Voici les noms des anges qui servent Réhatiel :
‫אגרא זרגרי גנטס תעזמא לתסרפאל גדיאל תמניאל עקהיאל גוחפניאל ארקני צפיקואל מושיאל סוסיאל התניאל‬
‫זכריאל אכנסף צדקי אחסף נכמרא פרדיאל קליליאל דרומיאל‬
Agra Zargri Ganatass Taazma Létasrafel Gadiel Tamaniel Aaqahiel Goħapaniel Arqani
Tsafiqoel Moshiel Soussiel Hataniel Zakriel Aknassaf Tsadqi Aħassaf Nakmara Pardiel
Qaliliel Darnamiel.

Afin de faire gagner un cheval de course :


Si vous souhaitez faire courir des chevaux, même lorsqu’ils sont épuisés, afin qu’ils ne vacillent
pas dans leur course, qu’ils soient rapides comme le vent, d’un pied si vif que personne ne les
dépasse, afin qu’ils gagnent la popularité dans leurs courses. Prenez une plaque d’argent et écrivez
dessus les noms des chevaux, les noms des anges et le nom du prince (Rehatiel) qui est sur eux et
dites :
Je vous conjure, anges de la course, qui courrez entre les astres, de ceindre de force et de
courage les chevaux que (Nom) fait courir, ainsi que son cavalier qui les conduit. Permettez-
leur de courir et sans être épuisés et sans vaciller. Permettez-leur de courir et d’être aussi
rapides qu’un aigle. Ne laissez pas d’autres animaux se tenir devant eux, et ne laissez aucune
magie ou sorcellerie les affecter.
Prenez la plaque, et dissimulez-la dans la voie de la course que vous souhaitez gagner.
Voici les noms des anges qui servent Dalqiel :
‫וריאל אזליבן איליאל מלכיה חיליאל חרהאל שלקיאל צגריאל פסכיאל עקריאל סמניאל צבביאל נחליאל‬
‫תגמליאל אמינואל תלבעף קטחניאל אפריאל אנגיאל משריאל אמנגנאן‬
Nouriel Azlibane Eiliel Malkiah Ħaïliel Ħarhel Slaqiel Tsagriel Paskiel Aaqriel Samaniel
Tsébaviel Néħaliel Tagmaliel Aminouel Talbâf Qétħaniel Apriel Anaguiel Mashriel
Amenganane.

Afin de donner une preuve de son pouvoir en faisant apparaître un feu qui ne brûle
pas :

Si vous souhaitez donner la preuve de vos pouvoirs à votre bien-aimée ou à votre ami en
remplissant, par exemple, une maison avec un feu qui ne brûle pas. Prenez la racine d’une plante
sauvage, posez-la sur des charbons ardents. Lorsque la fumée s’élève dans la maison, récitez les
noms des anges et le nom de leur surveillant, qui est Dalqiel. Quand la fumée sera montée sept fois,
tout ce que l’on pourra voir sera vu comme du feu. Avec la récitation des noms d’anges dites :
Je vous conjure, O anges recouverts de feu, par qui tout est feu, qui êtes assis sur un trône
de feu, dont les serviteurs sont des flammes de feu, et dont les camps de feu servent devant
Lui. Par Son grand nom je vous conjure, de faire ce grand miracle et en remplissant cette
maison de votre feu. Permettez-moi, ainsi qu’à tous ceux en ma compagnie, de voir ce grand
miracle sans être effrayé.
Lorsque vous aurez fini ces paroles, vous verrez la maison se remplir de feu. Si vous souhaitez
calmer le feu et arrêter la conjuration, dites :
Anges de feu, éteignez, éteignez tout ceci, vite hâtez-vous, ne vous arrêtez pas. Que tes
œuvres sont en grand nombre, ô Yhwh ! Tu les as toutes faites avec sagesse.

Le quatrième firmament
Le quatrième firmament est monté sur le vent de la tempête et se dresse sur des piliers de feu. Il
est limité par des couronnes de flammes, et contient des trésors de force et des entrepôts de rosée. À
chacun de ses coins il y a des anges rapides qui courent d’un coin à l’autre, fuyant et se précipitant. Il
y a sept rivières de feu et d’eau qui coulent le long de ce firmament. Sur les deux rives se trouvent
des anges innombrables. Sur une des rives se tiennent des anges de feu qui brûlent avec des flammes
incandescentes, et sur l’autre rive, des anges de froid, drapés de grêlons. Aucun des anges de froid ne
peut éteindre les anges de feu, de même aucun des anges de feu ne peut enflammer les anges de froid.
Certains s’immergent dans des rivières de feu et d’autres dans des rivières d’eau. Tous récitent,
chantent et prient pour la Vie du Monde, car Il les a créés pour glorifier Sa puissance.
Dans le quatrième firmament se trouve la ravissante chambre nuptiale du soleil, remplie de
lumière et de toutes sortes de flammes. Les anges de feu, ceints de puissance, l’entourent et le guident
durant le jour. Puis les anges de l’eau, dont les corps sont comme la mer et la voix comme les eaux,
l’enveloppent d’une parure de force et le guident la nuit.
Noms des anges qui le guident durant le jour :
‫אבראסכס מרמראות מוכתיאל מארית צדקיאל יחסי חסיאל רבאל יאבוך מיאל כרימכא מרמאן פואל גבריאל‬
‫אשתון תוקפיאל אליאל נפלי אואל קודשיאל הודיאל נרומיאל ירשיאל מלכיאל אגריתאל להגיאל מנוריאל פלאואל‬
‫נוריאל הרמאיאל נסבריאל‬
Abraskass Marmaroth Moktiel Mérith Tsadéqiel Yéħassi Ħassiel Ravel Yabok Méyel
Krimka Marmane Poel Gabriel Ashtone Toqfiel Eliel Néfli Oel Qodeshiel Hodiel Néroumiel
Yarshiel Melkiel Agritel Léhaguiel Ménoriel Pélavel Nouriel Harmayel Nessvriel.
Ce sont les princes des camps qui guident le soleil durant le jour.
Noms des anges qui le guident la nuit :
‫פרסיאל צרציאל עגיאל נבימאל עמיאל ישריאל אשמעואל שפטיאל שאואל רדריאל שעסיאל ליבבאל בנריאל‬
‫צגריאל מנהאל למיאל פריאל פדהאל ליבראל רבצאל חמקיאל בגהיאל נבריאל קצפיאל רעדניאל חתניאל אספפיאל‬
‫חלואל שמאיאל זחזחאל נכבריאל פצאל קמניאל זהאל חדיאל‬
Parssiel Tsartsiel Aagueil Navimel Aamiel Yeshriel Ashmaouel Shéfatiel Shaouel Radriel
Shaassiel Livabel Bénariel Tsagriel Ménahel Lamiel Pariel Padahel Libarel Rébatsel
Ħamqiel Bagahiel Nabriel Qatsfiel Raadniel Ħatniel Asfafiel Ħalouel Shémaiel Zeħazeħel
Nékabriel Patsael Qémaniel Zéhael Ħadiel.
Ce sont les princes des camps qui le guident la nuit.

Afin de contempler le soleil durant le jour et lui demander de prédire le futur :

Si vous souhaitez contempler le soleil durant le jour, vous asseoir dans sa Merkavah durant son
ascension. Protégez-vous, préservez-vous, restez pur durant sept jours, loin de toute nourriture
impure, de toute boisson impure et hors de toute souillure. Au septième jour, tenez-vous face au soleil
levant et brûlez trois sekhels d’épices d’encens devant lui. Invoquez sept fois les noms des anges qui
le guident durant le jour. Si vous ne recevez pas de réponse à la septième fois, continuez et invoquez-
les en ordre inverse sept fois, puis dites :
Je vous conjure, anges qui guidez le soleil par le pouvoir de votre puissance sur les
trajectoires célestes pour illuminer le monde. Par l’Unique dont la voix secoue le monde, qui
déplace les montagnes dans Sa colère, qui calme la mer par Sa puissance, qui secoue les
piliers du monde de Son regard, qui soutient toutes choses de Son bras, dont la forme est
cachée aux yeux de tous les vivants, qui est assis sur le trône d’élévation du royaume de la
gloire de Sa Sainteté et qui anime le monde entier. Je répète vos noms et vous conjure par Son
grand, effrayant, énergique, majestueux, puissant, considérable, sacré, fort, merveilleux,
secret, élevé et glorieux Nom, d’accomplir ma volonté et mon désir en ce temps et cette
saison, et ôtez la radiance du soleil afin que je puisse le voir face à face tel qu’il est dans sa
chambre nuptiale. Faites que je ne m’enflamme pas au contact de votre feu et laissez
s’accomplir mon souhait.
À la fin de votre conjuration, vous verrez le soleil dans sa chambre nuptiale et vous pourrez lui
demander de répondre à des questions concernant la mort ou la vie, le bien ou le mal. Lorsque vous
désirerez le libérer, répétez la conjuration et dites :
Je vous conjure de faire revenir la radiance du soleil à sa place comme au
commencement.
Alors le soleil continuera son chemin.

Afin de contempler le soleil durant la nuit et lui poser des questions.

Si vous souhaitez voir le soleil durant la nuit, installez-vous sur sa course au Nord. Purifiez-
vous durant trois semaines de toutes nourritures et boissons impures, ainsi que de toutes choses
souillées. Puis, à la troisième heure de la nuit, enveloppés et protégés dans des vêtements blancs,
prononcez vingt et une fois le nom du soleil et les noms des anges qui le guident la nuit et dites :
Je vous conjure, anges qui volez à travers l’air du firmament, par l’Unique qui voit mais
n’est pas vu. Par le Roi qui découvre toutes choses cachées et intègre le secret. Par le Dieu
qui connaît ce qui est dans l’obscurité, qui transforme les ombres en matin, qui illumine la
nuit comme le jour, devant qui tous les secrets sont aussi clairs que le soleil, et pour qui rien
n’est impossible. Par le nom du Saint Roi qui marche sur les ailes du vent, par les lettres du
nom complet qui fut révélé à Adam dans le Jardin d’Eden. Par le Souverain des planètes, du
soleil, et de la lune, qui s’inclinent vers le bas devant Lui comme des esclaves devant leurs
maîtres. Par le nom merveilleux de Dieu. Je vous conjure, afin que vous me montriez ce grand
miracle que je désire, afin que je puisse voir la puissance du soleil dans le cercle céleste,
traversé par son char, et qu’aucune chose cachée ne me soit inaccessible. Laissez-moi le voir
parfaitement aujourd’hui, et permettez-moi de lui demander tout ce que je souhaite, laissez le
me parler, comme à un homme qui parle avec son ami et me dire un secret intime. Faites-moi
connaître les choses cachées, ne permettez qu’aucune mauvaise chose ne m’arrive.
Quand vous aurez achevé de parler, vous entendrez un grondement de tonnerre au nord et vous
verrez venir quelque chose, comme un éclair, qui allumera le monde devant vous. Après avoir vu
cela, vous vous inclinerez vers le bas et vous vous laisserez tomber face contre terre pour dire cette
prière :
Saint Hélios qui se lève à l’est, bon marin, fidèle guide des rayons du soleil, témoin fiable
qui depuis toujours soutient la roue puissante des cieux, ordonnateur sacré, souverain de
l’axe céleste, Seigneur, Guide Lumineux, Roi, Soldat. Moi, (Nom) fils de (Nom), t’offre ma
supplication, afin que tu fasses apparaître sans (me causer de) crainte, que tu révèles sans me
causer de terreur, que tu ne voiles rien et me dises sincèrement tout ce que je désire.
Puis, redressez-vous et vous verrez le soleil allant du nord à l’est. Après ceci, placez vos mains
en retrait, inclinez votre tête vers le bas et demandez tout ce que vous désirez savoir. Après l’avoir
interrogé, levez vos yeux vers le ciel et dites :
Orpaliel, Orpaliel [‫]אורפליאל‬, je t’adjure par l’Unique qui t’a formé pour Sa splendeur,
pour Sa gloire et pour éclairer Son monde, qui t’a donné la direction du jour, de ne pas me
faire de mal et de ne pas me terrifier. Je n’aurai aucune peur et ne tremblerai pas lorsque que
je te libérerai pour revenir sur ton parcours dans la paix, tu ne t’arrêteras plus dans ta
course à partir de cet instant et pour l’éternité.

Amen Sélah.

Le cinquième firmament
Le cinquième firmament est extrêmement ardent. Son aspect est magnifique, l’intérieur est fait de
nuages de splendeur.
​Il est rempli d’anges de majesté dont les genoux se heurtent de crainte. Ils sont placés en troupe
organisée, glorifiant l’Unique qui les a sculptés dans la flamme. Le bruit de leur course est comme le
fracas de la mer, leur marche comme le roulement du tonnerre.
En ce firmament, il y a douze princes de gloire assis sur des trônes magnifiques, dont
l’apparence est comme celle du feu. Ils divisent les cieux en quatre à partir du centre, face aux quatre
directions du monde, trois par trois. Et les anges courent quand on les envoie, et leur rugissement
secoue le monde, des éclairs sortent de leur souffle, ils ont des ailes de feu et sont couverts par des
couronnes de feu. Le cinquième firmament luit par l’éclat de leurs visages. Ils ont en charge les douze
mois de l’année et savent ce que sera chaque mois, sans eux rien ne peut arriver, car ils ont été créés
pour cela. Chacun se tient au-dessus de son mois, ils savent à l’avance ce que sera le mois pour
chaque année.

Noms des douze princes de gloire du cinquième firmament :


‫שעפיאל דגהיאל דידנאור תענבון תרורגר מוראל פחדרון ילדנג אנדגנור מפניאל חשנדרנוס אברכיאל‬
Shâfiel Dagahiel Didanaur Taanbone Trourgar Morel Paħadrone Yaldanag Andagamour
Mépaniel Ħashandranouss Everkiel.
Ce sont eux qui ont la charge des douze mois de l’année, du mois de Nisan au mois d’Adar,
chacun dans son mois, dans l’ordre où ils sont écrits.

Afin de savoir quel mois quelqu’un mourra ou ce qui se passera chaque mois :

Si vous souhaitez savoir durant quel mois vous devrez entreprendre quelque chose dans le
monde, ce qui arrivera durant chaque mois, à quel mois il y aura de la pluie, si le grain sera
abondant, ou bien si l’olivier sera productif. Ou bien quel mois les rois partiront pour la guerre, quel
mois il y aura la peste parmi les hommes et le bétail, à quel mois une épidémie tombera sur les
humains, ou encore tout ce que vous pouvez souhaiter d’autre. Demandez-leur et vous saurez.
Si vous souhaitez savoir durant quel mois vous devrez entreprendre quelque chose dans le
monde. Prenez une plaque d’or fin et faites-en douze petits feuillets, puis écrivez sur chacun le nom
d’un ange et le nom de son mois. Prenez alors de la bonne huile qui a vieilli durant sept ans et jetez
tous les feuillets dedans, récitez cette conjuration sept fois sur l’huile, et dites :
Je vous conjure, O anges de sagesse et de compréhension. Par l’Unique qui a parlé pour
que le monde soit. Par le nom du Dieu de Vérité : majestueux et glorieux, Roi haut et exalté,
fort et puissant, grand et merveilleux, Dieu de toutes les créatures, Refuge, vertueux, pur et
droit et digne de confiance. Au nom de celui qui vous a établi sur tous les mois de l’année, qui
est assis dans les hauteurs cachées, qui révèle le secret des mystères, qui règne sur la mort et
la vie. Roi éternel, à jamais et pour toujours, établi pour toute l’éternité. Par cette
conjuration, grand, puissant, fort, effrayant, terrible, merveilleux, pur, et sacré, je t’adjure de
me faire sincèrement connaître le mois durant lequel je pourrai entreprendre et quel destin
est en accord avec ma demande.
Ensuite mettez l’huile dans un pot de verre neuf et placez-le durant sept nuits sous les astres sans
jamais l’exposer au soleil. À la septième nuit, se lever au milieu de la nuit, regarder l’huile et quel
mois est écrit sur n’importe quel morceau de feuillet flottant sur la surface de l’huile. Durant ce mois,
vous devrez entreprendre votre destinée. Mais avant d’accomplir ce rite, purifiez-vous de toutes
impuretés pendant trois semaines, gardez-vous de toute viande des petits animaux et de tout ce qui
produit du sang (quand on l’abat) même du poisson. Ne buvez pas de vin, ne vous approchez pas
d’une femme, ne touchez pas de tombe, évitez la pollution nocturne, et marchez dans l’humilité et la
prière.
Faites vos prières et de longues supplications, consacrez votre cœur à la crainte de Dieu et vous
réussirez. Après le rite, gardez l’huile avec précaution, car elle a un grand pouvoir curatif.
Faites une bague d’argent pur, avec un grand espace creux dedans. Prenez tous les feuillets et
mettez-les dans la bague avec une fleur blanche et de l’amiante. Scellez-la et mettez-la sur votre
doigt. Ainsi, aucun mauvais œil, aucun esprit du mal ne vous approchera, et aucune mauvaise chose
ne prendra pied dans votre maison. L’huile possède un grand pouvoir curatif pour le malade.

Le sixième firmament
Le sixième firmament est un espace rempli de miel, ce lieu est réservé aux esprits vertueux.
Lumière et feu l’entourent, il contient des myriades, milliers par milliers, d’armées, de camps
angéliques se tenant dans la révérence et la crainte. Sur leurs têtes, il y a comme des couronnes de feu
dont l’apparence est celle de l’or. La multitude de l’armée marche dans le sixième firmament et sa
puissance est comme un feu inextinguible, ils sont remplis de terreur et de crainte envers leurs chefs.
Deux officiers règnent sur eux : l’un à l’ouest du firmament et l’autre à l’est. Devant, les armées
d’esprits sont des myriades d’anges issus des flammes, brûlant comme le feu. Leurs corps sont
comme des charbons ardents, placés sur des braises enflammées. Ils frémissent et tremblent, chantent
des cantiques, louent Celui qui domine l’Univers et qui les a créés pour louer Son honneur et honorer
Sa prière.
Voici les anges sacrés qui règnent sur tous les camps du sixième firmament. Le nom du premier
est Aprakssi [‫ ]אפרכסי‬et le nom du second est Touqpirass [‫]תוקפירס‬. Et tous les princes des
campements sont à leur service.
Voici les chefs des camps situés à l’Ouest du firmament :
‫ויותן דוכמסאל כרהאל אשריאל ביואל נרהאל גצקיאל גרעיה שריאל מסגיאל חניאל אורפניאל אקודו מוכאל‬
‫אלניתכאל דמאל אכזאן שיראיום נהריאל בהדרך שופריאל סדרכין דבובאור אמליאל תמפניה בהחמל פרנין‬
‫אמצתיאל תימנהרק‬
Vioutane Doukamsel Kérahel Eshriel Bioel Brahel Guétsaqiel Grâyah Shriel Masguiel
Ħaniel Orpaniel Aqodane Moukel Alnitakel Damel Akézane Shireiom Néhariel Béhadrak
Shofriel Sadrakine Déboubor Amliel Témpaniah Béhaħamel Péranine Amtsatiel Timanhraq.
Au-dessus d’eux se tient Aprakssi, leur souverain, dont le camp est à l’Ouest.
Voici les chefs des camps situés à l’Est du firmament :
‫וריאל סניאל עזריאל שריאל אליאל מלכיאל מלמיאל צמיאל רנחיאל אקריאל קשתיאל אברכיאל שדריאל‬
‫ספיפיאל ארמאת דמואל מריאל ענניאל ניפליאל דרמיאל געשיאל מנהראל בהניריאל אפשריאל קלעיאל הדרניאל‬
‫דלריאל שעפיאל דלגליאל עדנניאל טהריאל דבריאל המנכיאל הניאל טוביאל‬
Goriel saniel Aazriel Shiriel Eliel Melekiel Malmiel Tsémiel Rénaħiel Aqriel Qashtiel
Everkiel Shadriel Sapifiel Aremath Damouel Mariel Aananiel Nipliel Dramiel Gaashiel
Manaharel Béhaniriel Afshriel Qélaaiel Hadraniel Délariel Shaafiel Dalgaliel Âdananiel
Téhoriel Davariel Hamankiel Haniel Toviel.
Au-dessus d’eux se tient Touqpirass, leur souverain, dont le camp est à l’Est.

Afin de revenir sauf d’une guerre ou d’un voyage, donner l’impression que l’on est
accompagné d’une puissante compagnie :
Si vous souhaitez partir en voyage ou en guerre et revenir sain et sauf. Ou si vous souhaitez fuir
de la ville et désirez qu’il semble qu’une grande et puissante compagnie vous accompagne. Afin que
tous ceux qui vous voient soient effrayés, comme si vous possédiez une escorte militaire armée avec
des épées, des lances et tous autres instruments de combat. Avant de partir de la ville ou de l’endroit
où vous avez demeuré, purifiez-vous de toutse impuretés et assainissez votre chair du péché et de la
transgression. Faites-vous une bague en fer et une plaque d’or pur. Au troisième jour du mois, écrivez
sur la plaque, les noms des surveillants et ceux des chefs des campements d’Est et d’Ouest. Mettez la
plaque dans la bague, et gravez à l’extérieur de la bague l’image d’un homme et d’un lion. Puis si un
jour, allant votre chemin, vous voyez que des hommes arrivent pour vous saisir, prenez la bague et
mettez-la dans votre bouche. Soulevez vos yeux au ciel, avec un cœur pur et sain, et répétez les noms
des surveillants et les noms des chefs du sixième ciel qui servent devant eux, et dites :
Je vous conjure, O anges de force et de puissance, par la forte et la puissante main droite
(du Seigneur). Par la force de Son pouvoir et par la puissance de Son autorité, par le Dieu
qui a révélé sur le Mont Sinaï, par les myriades de Ses chars, par le Dieu dont les serviteurs
sont mille milliers de dizaines de milliers, par le Seigneur qui a sauvé Israël, en tout six cent
mille, d’Egypte. Par qui vivent les mondes, qui a parlé à Moïse face à face. Par le Seigneur
qui réduit les princes au néant. Par le rocher dont la main est suffisante pour sauver et
secourir. Par l’Unique qui a commandé et mis le feu au camp de Sennaharib. Par Son nom et
par ses lettres. Je répète vos noms et vous adjure de venir et de vous placer près de moi,
aidez-moi en cet instant en chaque endroit où j’irai. Soyez vus avec moi telle une grande
armée, dans toute votre puissance, avec la force de vos lances. Faites que tous ceux qui me
voient, de près ou de loin, qui viennent pour se battre ou me saisir, s’écroulent devant moi
terrassés par la peur de votre terrible apparence. Faites qu’ils soient incapables de me faire
du mal ou de m’approcher, laissez la crainte et la terreur tomber sur eux. Qu’ils aient peur de
moi, eux et tous les enfants d’Adam et Eve, ainsi que tout animal dangereux. Faites que tous
tremblent et reculent devant moi.
Quand vous aurez fini de faire la conjuration, vous verrez quelque chose comme un brouillard et
une fumée devant vous. Prenez alors la bague dans votre bouche et mettez-la à votre doigt. Lorsque
vous arriverez à votre maison et souhaiterez libérer les anges, replacez la bague dans votre bouche et
debout face au soleil, répétez les noms des anges en ordre inverse, et dites ensuite : Je vous libère,
continuez votre chemin.
Puis mettez la bague à votre doigt.

Le septième firmament
Le septième firmament, tout y est réuni dans une sextuple lumière, de sa lumière luisent les sept
cieux. En lui se trouve le trône de gloire, posé sur les quatre glorieux Ħayoth. On y trouve aussi les
réserves de vies et les réserves d’âmes. Sa grande lumière est inestimable et sans limite, cette
plénitude de lumière illumine le monde entier. Les anges sont placés dans des colonnes de lumière, et
leur lumière est celle d’un astre éclatant ne pouvant s’éteindre. Leurs yeux sont comme des éclats
ascensionnels. Ils se tiennent sur les rives de la lumière divine et glorifient avec crainte l’Unique qui
est assis sur le trône de gloire. Lui seul est assis dans le ciel de Sa sainteté, rendant justice avec la
balance de justice ; jugeant avec vérité et parlant avec droiture.

Devant Lui des livres de feu sont ouverts.


​Et de Lui sortent des rivières de feu.
Quand Il se lève le paradis est effrayé.
​Quand Il rugit les piliers s’ébranlent,
​Ses fondements en tremblent.
Ses soldats sont debout devant Lui,
​Mais ils ne regardent pas directement Son image.
Il est caché à tout œil,
​Nul ne peut le voir et vivre.
Son apparence est cachée de tout,
​Mais aucune apparence n’est cachée de Lui.
Il extrait les choses de l’obscurité,
​Et Il connaît les secrets de l’obscurité.
Il garde la lumière auprès de Lui,
​Il se pare de lumière comme d’un vêtement.
Il siège sur la lumière comme sur un trône,
La lumière forme un rempart autour de Lui.
Les Ħayot et Ofanim le portent vers le haut,
​Puisqu’ils volent avec leurs ailes.
Ils ont six ailes chacun
​Ils couvrent leurs visages avec leurs ailes,
​Ils tournent leurs visages vers le bas
Leurs visages sont tournés vers leurs frères,
​Et ils ne lèvent pas leurs faces,
​Parce qu’ils sont remplis de crainte et de terreur.
Troupes sur troupes se tiennent alignées devant Lui,
​Et s’immergent elles-mêmes dans les rivières de pureté.
S’enveloppent elles-mêmes dans des vêtements de feu blanc,
​Chantent avec humilité d’une voix forte :
“Saint Saint Saint est le Seigneur des armées,
​Le monde entier est rempli de Sa gloire”,
Il a précédé toutes les créatures ;
​Il existait avant que la Terre et les Cieux ne fussent.
Il est unique ;
​Il n’y a pas plus inconnu que Lui.
Par Sa force Il soutient le ciel,
​Il est craint dans tous les cieux,
​Il est révéré par tous les anges,
Par le souffle de Sa bouche ils ont été formés,
​Glorifiée est Sa puissance qui les a établis.
Il agit seul et qui peut se détourner de Lui ?
​Rien ne peut annuler son ordre.
Il est le Roi des Rois des Rois,
​Souverain sur tous les rois du monde,
​Exalté parmi les anges des cieux.
Il scrute les cœurs avant qu’ils ne soient formés,
​Il connaît les pensées avant qu’elles n’existent.
Béni soit Son Nom
​Et bénie soit la grandeur de Sa gloire.
Pour des siècles et des siècles,
​Et pour l’éternité des éternités.
Comme il n’y a pas d’autre Dieu que Lui,
​Il n’y a pas de Dieu à côté de Lui.
Béni soit Son Nom dans chaque génération
​Béni soit-Il au plus haut des cieux.
Béni soit Son Nom et sa puissance,
​Bénie soit la contemplation de la beauté de Son pouvoir.
Son Nom est Son éloge comme il est dit : Comme est ton nom, O Yhwh, ainsi est ton éloge
à la fin du monde ; ta main droite est remplie de droiture.
Il apporte la pureté et la révérence.
​Et dans Son courroux Il chasse l’impureté au loin.
Il déplace les montagnes par Son pouvoir et par sa force,
Il les a renversées par Son courroux car elles ne l’ont pas reconnu.
Il tient le monde comme une grappe de raisins,
​Portant tout ce qui était, est et sera
Il est l’Ancien des Jours,
​Avec Lui perdurent la richesse et la droiture.
Bénie soit Sa la gloire de Sa résidence,
​Béni soit-Il dans la beauté de Sa dignité.
Il remplit de savoir les cœurs de ceux qui le craignent,
Pour réaliser et connaître le pouvoir de la crainte de Son nom.
Béni soit Son Nom où réside Sa splendeur,
​Et béni soit-Il dans la beauté de Sa puissance.
Béni soit Son Nom dans les amas de neige,
​Et béni soit-Il dans les rivières de flammes.
Béni soit Son Nom dans les brouillards lumineux,
​Et béni soit-Il dans les nuages de gloire.
Béni soit Son Nom dans les myriades de chars,
​Et béni soit-Il par les milliers de milliers (de ses guerriers).
Béni soit Son Nom dans les chaînes de feu,
​Et béni soit-Il dans les cordes de flammes.
Béni est Son Nom dans les roulements du tonnerre,
​Et béni soit-Il dans les lueurs des éclairs.
Béni soit Son Nom dans toutes les bouches,
​Et béni soit-Il dans les abîmes du monde.
Béni soit Son Nom entre toutes les dunes,
​Et béni soit-Il entre les vagues de la mer.
Béni soit Son seul Nom sur Son trône,
​Et béni dans les lieux où réside Sa majesté.
Béni soit Son Nom dans la bouche de tout vivant,
​Et béni soit-Il par le chant de chaque créature.
Béni soit le Seigneur à jamais.
Annexe I
Le temps hébreu

La plupart des textes kabbalistiques sont construits sur les principes du “temps hébreu”. L’étudiant
qui désire aborder l’étude de l’angéologie, de l’astrologie kabbalistique ou bien d’autres lois
ésotériques, doit connaître quelques rudiments de l’ancienne science du temps. Il n’est pas rare de
voir dans des ouvrages comme le Séfer Raziel, des signes du zodiaque, des planètes, des éléments de
la nature changer de noms selon les périodes. Par exemple, on trouve parfois dans le Séfer Raziel un
changement de nom à chaque teqoufah [‫]ְתּקוָּפה‬, le signe du Capricorne, Guedi [‫]ְגִּדי‬, devient
Yéshishiah, [‫ ֵ]שּיִשַיהי‬en 2ème teqoufah, le signe du Verseau, Deli [‫]ְדִּלי‬, prend le nom de Yalkak [‫ַ]לַכקי‬
à la 3ème teqoufah. Pour rendre tout ceci concret il est donc nécessaire de savoir ce qu’est une
teqoufah et comment la déterminer, ce que les trois quarts des utilisateurs des textes “magiques” ne
savent pas faire. Pour connaître ce qu’est une teqoufah [‫]ְתּקוָּפה‬, il faut avoir quelques notions sur la
façon dont les anciens hébreux et les kabbalistes structuraient le temps.

Le commencement des temps


L’année hébraïque commence en Tishréi [‫]ִתְּשֵׁרי‬, septembre/octobre, bien que le Talmud soulève
une controverse : “le monde fut-il créé en Tishréi ou en Nissan ?”. Rabbi Eliézer disait : “Be-Tishréi
nivra ha-ôlam” [‫]ִתְּשֵׁרי ִנְבָרא ָהֹעָלםְבּ‬, “en Tishréi a commencé le monde”. Le terme “ôlam” [‫ ]ֹעָלם‬veut
dire à la fois monde et éternité, ainsi ce mot hébreu réunit le temps et l’espace. Mais il est surtout
intéressant de remarquer que la phrase de Rabbi Eliézer a un certain air de famille avec le début du
livre de la Genèse : “Beréshith Bara Élohim” [‫] ֱא ִהיםְבֵּראִשׁית ָבָּרא‬. Par cette relation Élohim [‫]ֱא ִהים‬
représente l’espace-temps et il est remarquable de constater que “beréshith” [‫ ]אִשׁיתְבֵּר‬se permute
en : “Aleph be-Tishréi” [‫]׳ ְבִּתְּשֵׁריא‬, c’est-à-dire “1 dans Tishréi”, le 1er du mois de Tishréi.
À l’époque du Temple de Salomon, un des rôles les plus importants de la Grande Assemblée
était la responsabilité du calendrier et la détermination du Rosh Ħodésh, le premier jour du mois.
Pour cela des témoins surveillaient le nouveau croissant de lune. Alors le chef du Tribunal déclarait :
“Méqoudash”, (sanctifié). Aussitôt, l’annonce du mois était transmise au moyen de feux, éclairés sur
le mont des Oliviers. Sur les collines environnantes des guetteurs répétaient ces signaux dans tout le
pays.

Sod ha-Ibour
Le peuple ignorait les méthodes de calcul du temps qui étaient gardées secrètes, seuls quelques
savants initiés connaissaient ces méthodes, ceci s’appelait le Sod ha-Ibbour [‫]סוֹד ָהִﬠבּוּר‬, le secret de
la gestation. Ce mystère ne concernait pas seulement le calendrier, mais toutes les lois du
renouvellement de la vie. Ce n’est que dans l’année 922 de l’ère chrétienne, qu’à la suite d’un débat
connu sous le nom de “Controverse de Rav Saadia Gaon et Ben Méïr”, Saadia Gaon soutenu par des
savants babyloniens permit la révélation des secrets du calendrier. Il fut dit à cette époque que le
calendrier ne devait plus être retouché, et que seul le Messie pourrait le faire.
Le calendrier hébreu
C’est un calendrier luni-solaire. Le Talmud conçoit un calendrier établi sur des années solaires
de 365 jours 1/4 et des mois lunaires d’environ 29 jours 1/2. Dans ce cas, une année lunaire de 12
mois a 12 x 29,5 = 354 jours, près de 11 jours plus courte qu’une année solaire. Un treizième mois
est rajouté pour certaines années.

Le nouvel an
La Mishnah montre quatre échéances pouvant être nommées Nouvel An :

Le premier Nissan : Mois de la sortie d’Égypte, il est désigné par le livre de l’Exode
comme le premier des mois : “Ce mois est pour vous, le commencement des mois” (Exode
XII,2). C’est à partir de Nissan que les règnes des souverains se calculent. La kabbale
s’appuie dessus pour calculer les règnes des anges et des forces de la nature. Le mois de
Nissan régit les rapports entre l’homme et Dieu.
Le premier Eloul : Mois à partir duquel est calculé l’impôt sur les bêtes.
Le premier Tishréi : Ce mois régit les rapports des humains entre eux. C’est le
premier mois du calendrier juif.
Le quinze Shevat : Le nouvel an des arbres.

La kabbale considère l’entrée du soleil en Bélier comme le nouvel an céleste ; de nombreux


calculs kabbalistiques partent de ce jour.

Le calendrier musulman
C’est un calendrier strictement lunaire. 12 lunaisons de 29 ou 30 jours font des années de 354 ou
355 jours. Il est en désaccord permanent avec l’année solaire, les fêtes musulmanes se trouvent
avancées de 10 ou 11 jours chaque année. Ainsi le jour de l’an musulman parcourt l’année solaire en
33 années musulmanes. La semaine comporte 7 jours et commence par le dimanche, le jour étant
compté à partir du coucher du soleil. L’Hégire a commencé le 16 juillet 622. 40 cycles se sont
écoulés depuis et le retard par rapport à notre calendrier civil, dépasse actuellement 12 heures.

La Lune
La Lune tourne sur elle-même et autour de la Terre, ce qui a pour conséquence de présenter
toujours la même face à un observateur terrestre. La durée de rotation de la lune diffère en fonction
des points de repère d’observation.
La révolution Sidérale est égale à 27 j 7 h 43 mn 11s, temps compris entre deux passages de la
Lune en face d’une étoile fixe dans le ciel.
La révolution Tropique est égale à 27 j 7 h 43 mn 4s, temps entre deux passages de la Lune au
point gamma.
La révolution synodique, égale à 29 j 12 h 44 mn 2,8s, temps entre deux conjonctions Lune-
Soleil. C’est la lunaison sur laquelle se calcule le temps hébreu.

La révolution lunaire :
Pour déterminer le premier croissant de Lune du dernier, il suffit de relier les deux pointes du
croissant, qui forme les lettres “p” pour le “premier” et “d” pour le “dernier”.
Les constellations
Une constellation est un groupe d’étoiles apparemment voisines. En les reliant par des lignes
imaginaires ont construit des figures dont le nom dérive de la forme. On connaît aujourd’hui à peu
près 88 constellations qui se déplacent dans le ciel d’Est en Ouest.
Douze constellations sont particulièrement importantes parce que le plan de l’écliptique passe à
travers elles. Cette zone céleste qui s’étend de part et d’autre de l’écliptique s’appelle “zodiaque”.
Le zodiaque est divisé en 12 secteurs de 30°. La constellation observable à l’Est, au lever du
jour, est celle par laquelle on est convenu de nommer chacune de ces zones. En raison du phénomène
de précession, l’équinoxe de printemps parcourt le zodiaque en 25 920 ans.

Unité du temps hébreu


L’unité de mesure du temps hébreu est le Ħéléq [‫]ֵחֶלק‬, qui veut dire partie, division, mais aussi,
lisse, uni. Au pluriel Ħalaqim [‫]ֲחָלִקים‬. Le Ħéleq à l’avantage de permettre d’exprimer la lunaison en
un nombre entier d’unités, mais pour plus de précisions une autre valeur est introduite : le régâ [‫]ֶרַגע‬,
le moment. 1 Ħéleq = 76 régaïm.
À l’image de l’année cosmique, sur la base de 25 920 ans, le jour de 24 heures est égal à 25 920
Ħalaqim. Donc l’heure est égale à 25920÷24= 1080 Ħalaqim. Une minute est équivalente à 1080÷60
= 18 Ħalaqim. Le Ħéleq est égal à 3600÷1080 = 3,33333... secondes, et le régâ à 10÷228 =
0,0435896 seconde.
Le molad [‫ ]מוָֹלד‬: Le molad est l’instant précis où la Lune se renouvelle. À cet instant la Lune,
après une période d’invisibilité, réapparaît sous la forme d’un croissant très mince. Ceci se produit
tout les 765 433 Ħalaqim, soit 29 jours 12 heures 793 Ħalaqim. Traditionnellement les calculs
donnés pour déterminer un molad sont faits par rapport à l’heure de Jérusalem. Il est enseigné que le
premier molad de la Création eut lieu en Tishréi, la 2ème nuit à 5 heures et 204 Ħalaqim, soit 2 jours
5 heures 204 Ħalaqim. Notons au passage que la Noël chrétienne s’appelle en hébreu “Ħag
hamolad” [‫“ ]ַחג ַהמּוָֹלד‬Fête de l’engendrement”.
Rosh ħodésh [‫ ]ר ֹאשׁ ֹחֶדשׁ‬: La noémie, littéralement la “tête du mois”, c’est le premier jour du
mois.

Les mois lunaires


Chaque jour comporte un nombre de jours fixe, sauf Ħéshévan et Kislev qui peuvent en compter
29 ou 30.
Mois hébreux Nbre de jours Mois civils
Tishréi ‫ִתְּשֵׁרי‬
Ħéshévan ‫ֶחְשָׁון‬ 30 Septembre/Octobre
Kislev ‫ִּכְסֵלו‬ 29 ou 30 Octobre/Novembre
Tévéth ‫ֵטֵבת‬ 29 ou 30 Novembre/Décembre
29 Décembre/Janvier
Shevath ‫ְשַׁבט‬ 30 Janvier/février
Adar 1 ‫ֲאָדר‬ 30 (Mois supplémentaire)
Adar ‫ֲאָדר‬ 29 Février/Mars
30 Mars/Avril
Nissan ‫ִניָסן‬ 29 Avril/Mai
Iyar ‫ִאיָיּר‬ 30 Mai/Juin
Sivan ‫ִסיָון‬ 29 Juin/Juillet
Tamouz ‫ֵתּמּוּז‬ 30 Juillet/Août
Av ‫ָאב‬ 29 Août/Septembre
Éloul ‫ֱאלוּל‬

L’année lunaire
Elle comporte 12 ou parfois 13 lunaisons. L’année de 12 lunaisons est dite “Pashout” [‫]ָפּשׁוּט‬,
simple et l’année de 13 lunaisons est dite “Meoubéret” [‫]ְמֻﬠֶבֶּרת‬, embolismique. Le mois ajouté en
supplément est Adar premier.

La teqoufah
Ce terme revient souvent dans les livres anciens de kabbale, il permet de situer les changements
des noms des anges, des astres, des forces de la nature, des mois occultes, ect.
Teqoufah se traduit par “saison”. Il en existe quatre séparées les unes des autres par un trimestre
solaire de 91 jours 7 heures 540 Ħalaqim.
Les teqoufoth coïncident avec les mois dont elles portent le nom, c’est-à-dire : Tishréi, Tévet,
Nissan et Tamouz. Celle de Nissan est la première car elle intervient au printemps et sert de
référence au calcul du cycle solaire, c’est aussi celle de la Création.
Les calculs sont généralement donnés en heures solaires vraies et pour Jérusalem. Il faut, par
exemple, en France retirer 1 heure aux teqoufoth de Tishréi et de Tévet et 2 heures à celles de Nissan
et de Tamouz en raison du fuseau horaire d’été.
Il est dit, par le Rav Aboudarham, qu’il est d’usage de s’abstenir de boire de l’eau à l’occasion
de chacune des Teqoufoth une demi-heure avant et après le moment annoncé, parce qu’on risque de
s’empoisonner. Ceci pour les raisons suivantes :

La teqoufah de Nissan est celle du changement de l’eau en sang lors des 10 plaies
d’Égypte.
La teqoufah de Tamouz se rapporte au moment où Moïse frappa le rocher pour faire
jaillir de l’eau.
La teqoufah de Tishréi est directement liée au sacrifice d’Isaac où une goutte de sang
coula.
La teqoufah de Tévet est celle de la condamnation d’Isaac par son père. Événement
sanctionné par un changement d’eau en sang.

Les teqoufoth coïncident, avec le changement des anges tutélaires, chargés de mission sur
l’approvisionnement en eau du monde.
Lorsque tous les 28 ans, la teqoufah de Nissan intervient à la première heure d’un mercredi,
c’est-à-dire mardi à 18 heures à la montre, nous entrons dans un nouveau cycle solaire. La prochaine
aura lieu le mercredi 14 Nissan ou 8 avril 2009 (5769 hébraïque).
La première teqoufah de la création
Les teqoufoth se comptent à partir de Nissan, la première eut lieu 6 mois avant la création de
l’Adam, dans l’année du Tohu. C’est la Teqoufah dite de la création qui tomba un mercredi à zéro
heure, mercredi où Dieu disposa les luminaires dans le ciel (tout ceci doit être décodé).
À l’image des 7 jours de la création, le calendrier hébreu prévoit un cycle de 7 millénaires. Les
6 jours de la Création, sont les modèles des 6 premiers millénaires basés sur la construction. Le
septième sera un millénaire de repos pour l’humanité.
Calcul des teqoufoth
Les calculs semblent parfois un peu laborieux, mais pour comprendre le fonctionnement des
livres de magie kabbalistique, il est bon de savoir comment déterminer une teqoufah. Le plus simple
consiste à d’utiliser un tableau allant de 1900 à 2100 du calendrier civil. Il faut savoir que le
calendrier civil change de date à minuit alors que l’hébraïque change à 18 heures. Donc lorsque le
tableau qui suit indiquera par exemple mercredi 21 heures, il faudra lire jeudi 3 heures pour le
calendrier hébraïque. Les heures étant celles de Jérusalem, il faut faire la correction nécessaire en
fonction du lieu où l’on est.
Restes après
division par Tishréi Tévéth Nissan Tamouz
4 de
28 de
l’an Octobre Janvier Avril Juillet
l’an juif
juif
Jour Heure Jour Heure Jour Heure Jour Heure
8 1 h 30
1 1 7 18
8 7 h 30
2 2 8 0
9 6 16 h 30 8 13 h 30
3 3 7 8 6
15 6 22 h 30 7 19 h 30
4 0 7 7 12
21 7 4 h 30 8 1 h 30
5 1 7 7 18
3 6 10 h 30 8 7 h 30
6 2 7 8 0
9 6 16 h 30 8 13 h 30
7 3 7 8 6
15 7 22 h 30 7 19 h 30
8 0 7 7 12
21 6 4 h 30 8 1 h 30
9 1 7 7 18
3 6 10 h 30 8 7 h 30
10 2 7 8 0
9 7 16 h 30 8 13 h 30
11 3 7 8 6
15 6 22 h 30 7 19 h 30
12 0 7 7 12
21 6 4 h 30 8 1 h 30
13 1 7 7 18
3 7 10 h 30 8 7 h 30
14 2 7 8 0
9 6 16 h 30 8 13 h 30
15 3 7 8 6
15 6 22 h 30 7 19 h 30
16 0 7 7 12
21 7 4 h 30 8 1 h 30
17 1 7 7 18
3 6 10 h 30 8 7 h 30
18 2 7 8 0
9 6 16 h 30 8 13 h 30
19 3 7 8 6
15 7 22 h 30 7 19 h 30
20 0 7 7 12
21 6 4 h 30 8 1 h 30
21 1 7 7 18
3 6 10 h 30 8 7 h 30
22 2 7 8 0
9 7 16 h 30 8 13 h 30
23 3 7 8 6
15 6 22 h 30 7 19 h 30
24 0 7 7 12
21 6 4 h 30 8 1 h 30
25 1 7 7 18
3 7 10 h 30 8 7 h 30
26 2 7 8 0
9 6 16 h 30 8 13 h 30
27 3 7 8 6
15 6 22 h 30 7 19 h 30
28 ou 0 0 7 7 12
21 7 4 h 30
1 1 7 7 18
3 6 10 h 30

Exemple
Calcul de la première teqoufah de l’année 1995 :
Pour savoir à quelle année hébraïque cela correspond, il faut ajouter 3760 ans. 1995 civil +
3760 ans = 5755 hébraïque.
1995 ÷ 4 = 498 reste 3 (1995 est la troisième année dans le cycle des années bissextiles).
5755 ÷ 28 = 205 reste 15 (quinzième année du cycle solaire).
Il faut ensuite se reporter au tableau ci-dessus et rechercher dans la première colonne le
nombre 15 qui doit être en face de 3 dans la deuxième colonne. Pointer la ligne. Dans la colonne
Nissan ceci correspond à “Jour 8” et “Heure 6”. Ceci signifie que la première teqoufah (de
Nissan) a lieu, en 1995, le 8 Avril à 6 heures (attention, il s’agit de l’heure solaire à Jérusalem).
Par conséquent, en suivant le tableau, on s’aperçoit que la Teqoufah de Tamouz a lieu le 8 juillet
à 13h30.
Annexe II
L’angéologie du Séfer Raziel

Le Séfer Raziel est l’une des principales sources de ce livre, une partie importante est traduite dans
la section sur le Shiour Qomah et de nombreux éléments qui sont cités, dans la partie présente, en
sont extraits. Le Raziel est un manuel indispensable pour la compréhension de la magie angélique, il
donne de précieux renseignements sur les anges influant durant certaines périodes. Les indications du
Raziel tiennent une place très importante dans tous les actes magiques, tout kabbaliste doit les
connaître. Il n’est pas possible ici de tout exposer, car ceci reviendrait à traduire entièrement le Séfer
Raziel, mais voici les grandes lignes de l’angéologie et des noms magiques du traité. Toutes les
désignations données par le Séfer Raziel, se réfèrent la plupart du temps aux Teqoufoth. Une
teqoufah, correspond à une saison, déterminée selon les critères du temps hébreu, développés dans
l’Annexe 1.

Noms des constellations dans chaque teqoufah (5b) :


Bélier​1 teqoufah : Shaafon [‫ ]שעפון‬- 2 teqoufah : Béhémoth [‫ ]בחמות‬- 3 teqoufah :
ère e e

Bikimokisiv [‫ ]בכמכשב‬- 4 teqoufah : Qatsion [‫]קצין‬. e

Taureau​1 teqoufah : Dirnor [‫ ]דירנאור‬- 2 teqoufah : Hanitboul [‫ ]הניתבול‬- 3 teqoufah :


er e e

Simgdol [‫ ]סימגדל‬- 4 teqoufah : Morfamar [‫]רמורפמ‬.


e

Gémeaux​1 teqoufah : Shagrim [‫ ]שגרים‬- 2 teqoufah : Palhadon [‫ ]פלהדון‬- 3 teqoufah :


er e e

Valrakéd [‫ ]ולרכד‬- 4 teqoufah : Aknassèv [‫]אכנסב‬.


e

Cancer​1 teqoufah : Qroqradi [‫ ]קרוקרדי‬- 2 teqoufah : Qahalran [‫ ]קהלרן‬- 3 teqoufah :


er e e

Parashtiel [‫ ]פרשתיאל‬- 4 teqoufah : Mémniel [‫]ממניאל‬.


e

Lion​1 teqoufah : Béfopar [‫ ]בפופר‬- 2 teqoufah : Lishbakar [‫ ]לישבכר‬- 3 teqoufah : Shihanan


er e e

[‫ ]שהנן‬- 4 teqoufah : Shihalkakh [‫]שהלכך‬.


e

Vierge​1 teqoufah : Simouel [‫ ]סימואל‬- 2 teqoufah : Savodah [‫ ]סבודה‬- 3 teqoufah : Siguel


er e e

[‫ ]סיגל‬- 4 teqoufah : Tarmoutiah [‫]טרמותיה‬.


e

Balance​1 teqoufah : Ârigol [‫ ]עריגול‬- 2 teqoufah : Marton [‫ ]מרטון‬3 teqoufah : Qâbriah


er e e

[‫ ]קעבריה‬- 4 teqoufah : Léqsmélékh [‫]לקסמלך‬.


e

Scorpion​1 teqoufah : Tarfits [‫ ]תרפיץ‬- 2 teqoufah : Patsân [‫ ]פצען‬- 3 teqoufah : Shmoftan


er e e

[‫ ]שמופתן‬- 4 teqoufah : Toksad [‫]תוכסד‬.e

Sagittaire​1 teqoufah : Baqésh [‫ ]בקש‬- 2 teqoufah : Peladan [‫ ]פלאדן‬- 3 teqoufah : Saharnad


er e e

[‫ ]סהרנאר‬- 4 teqoufah : Kavod [‫]כבוד‬. e

Capricorne 1 teqoufah : Ameni [‫ ]אמני‬- 2 teqoufah : Bikour [‫ ]כורבי‬- 3 teqoufah : Dafri [‫]דפרי‬
er e e

- 4 teqoufah : Mamliel [‫]ממליאל‬.


e

Verseau​1 teqoufah : Mitâm [‫ ]מטעם‬- 2 teqoufah : Tibrin [‫ ]תברין‬3 teqoufah : Shtiqa [‫ ]שתיקא‬-
er e e

4 teqoufah : Daniel [‫]דניאל‬.


e
Poissons​1 teqoufah : Gamigon [‫ ]גמיגון‬- 2 teqoufah : Qahargan [‫ ]קהרגן‬- 3 teqoufah : Tsaltsal
er e e

[‫ ]צלצל‬- 4 teqoufah : Amniel [‫]אמניאל‬. e

Noms des mois hébreux dans chaque teqoufah [5b] :


Nissan​1 teqoufah : Assansenakh [‫ ]אסנסנך‬- 2 teqoufah : Méssoukénakh [‫ ]ךמסוכנ‬- 3 teqoufah
er e e

: Dérigmon [‫ ]וןדריגמ‬- 4 teqoufah : Sahtnousanév [‫]שתנוסנו‬. e

Iyar​1 teqoufah : Pématour [‫ ]פמטור‬- 2 teqoufah : Qanatbil [‫ ]קנטביל‬- 3 teqoufah : Mâgol


er e e

[‫ ]למעגו‬- 4 teqoufah : Govirtiah [‫]גובירתיה‬. e

Sivan​1 teqoufah : Sanadim [‫ ]סנדים‬- 2 teqoufah : Tsouah [‫ ]צוה‬- 3 teqoufah : Qasqamiel


er e e

[‫ ]לקסקמיא‬- 4 teqoufah : Sangadiel [‫]סנגדיאל‬. e

Tamouz​1 teqoufah : Zamidia [‫ ]זמידיא‬- 2 teqoufah : ? - 3 teqoufah : Tafirplah [‫ ]טפירפלה‬- 4


er e e e

teqoufah : Môâqvavo [‫]מעועקבבו‬.


Av​1 teqoufah : Kadourmavét [‫ ]כדורמוט‬- 2 teqoufah : Hathladmi [‫ ]דמיהתל‬- 3 teqoufah :
er e e

Qenoudmâ [‫ ]עקנודמ‬- 4 teqoufah : Hahmkal [‫]ההמכל‬. e

Eloul​1 teqoufah : Plitfatar [‫ ]פליטפטר‬- 2 teqoufah : Tasrinav [‫ ]סרנבת‬- 3 teqoufah : Nifsâr


er e e

[‫ ]נפסער‬- 4 teqoufah : Qmouel [‫]קמואל‬. e

Tishréi​1 teqoufah : Dérékh [‫ ]דרך‬- 2 teqoufah : Mazardatar [‫ ]מזרדטר‬- 3 teqoufah : Nqħada


er e e

[‫ ]אנקחד‬- 4 teqoufah : Asprass [‫]אספרס‬. e

Marħéshivan​1 teqoufah : Baqash [‫ ]בקש‬- 2 teqoufah : Peladan [‫ ]פלאדן‬3 teqoufah : Sahérnar


er e e

[‫ ]סהרנאר‬- 4 teqoufah : Kavod [‫]כבוד‬. e

Kislév ​1 teqoufah : Pélâtous [‫ ]פלעטוס‬- 2 teqoufah : Kéter [‫ ]כתר‬3 teqoufah : Hanakh [‫ ]הנך‬-
er e e

4 teqoufah : Pontous [‫]ונטוספ‬.


e

Tévéth ​1 teqoufah : Nafnits [‫ ]נאפניץ‬- 2 teqoufah : Sékabriss [‫ ]סכבריס‬- 3 teqoufah :


er e e

Satskrouss [‫ ]סצכרוס‬- 4 teqoufah : Bakarbâl [‫]כרבעלב‬. e

Shevath​1 teqoufah : Polkémon [‫ ]פולכמון‬- 2 teqoufah : Qrounga [‫ ]קרונגא‬- 3 teqoufah :


er e e

Shlomith [‫ ]לומיתש‬- 4 teqoufah : Yorah [‫]יאורה‬. e

Adar​1 teqoufah : Konlad [‫ ]כונלד‬- 2 teqoufah : Bâran [‫ ]בערן‬3 teqoufah : Saviv sara [‫סביב‬
er e e

‫ ]סרא‬- 4 teqoufah : Qromqérév [‫]קרומקרב‬. e

Noms des esprits cardinaux dans chaque teqoufah [5a] :


Nom des quatre esprits des teqoufoth : 1 teqoufah : Abrakan [‫ ]אברכן‬- 2 teqoufah : Qaharban er e

[‫ ]קהרבך‬- 3 teqoufah : Gabriel [‫ ]גבריאל‬- 4 teqoufah : Artriel [‫]ארטריאל‬.


e e

Esprit du Nord​1 teqoufah : Emounah [‫ ]אמונה‬- 2 teqoufah : Abrion [‫ ]אברין‬- 3 teqoufah :


er e e

Goulgal David [‫ ]גולגל דוד‬- 4 teqoufah : Dasfour [‫]דספור‬. e

Esprit de l’Est​1 teqoufah : Akbaron [‫ ]אכברון‬- 2 teqoufah : Qarbakh [‫ ]קרבך‬- 3 teqoufah :


er e e

Abdouth [‫ ]אבדות‬- 4 teqoufah : Beguirtav [‫]בגירתו‬. e

Esprit de l’Ouest​1 teqoufah : Maħnim [‫ ]מחנים‬- 2 teqoufah : Sangor [‫ ]סנגור‬- 3 teqoufah :


er e e

Zarzor [‫ ]זרזור‬- 4 teqoufah : Dror [‫]דראור‬. e

Esprit du Sud​1 teqoufah : Menashor [‫ ]מנשור‬- 2 teqoufah : Alfron [‫ ]אלפרון‬- 3 teqoufah :


er e e

Matniel [‫ ]מתניאל‬- 4 teqoufah : Temhor [‫]תמהור‬. e

Noms des teqoufoth [4b-5a] :


1 teqoufah : ? - 2 teqoufah : Abiri Abirim [‫ ]אבירי אבירים‬- 3 teqoufah : Abeldion [‫ ]ןאבלדיו‬-
er e e

4 teqoufah : Agdiel [‫]אגדיאל‬.


e
Noms des anges de service le jour dans chaque teqoufah [5a] :
1 teqoufah :​Samael [‫ ]סמאל‬- Âtsil [‫ ]עציל‬- Ganshourésh [‫ ]גנשוראש‬et leur prince est
ere

Damamnin Âlhon [‫]דממנין עלהון‬.


2 teqoufah :​Simouel [‫ ]סימואל‬- Tsidiqiel [‫ ]צדקיאל‬- Ânael [‫ ]ענאל‬et leur prince est Abir Abirim
e

[‫]אביר אבירים‬.
3 teqoufah :​Baraqiel [‫ ]ברקיאל‬- Omardiel [‫ ]אומרדיאל‬- Gabriel [‫ ]גבריאל‬et leur prince est Anbra
e

Or [‫]אנברא אור‬
4 teqoufah :​Oriel [‫ ]אוריאל‬- Briel [‫ ]בריאל‬- Karbiel [laybrk] et leur prince est Davarama
e

[‫]דבראמא‬.

Noms des anges de service la nuit dans chaque teqoufah [5a] :


1 teqoufah :​Taran [‫ ]תרן‬- Shargman [‫ ]שרגמן‬- Shakraman [‫ ]שכרמן‬et leur prince est Âshiel
ere

[‫]עשיאל‬. Le nom de la lune est alors Levadnith [‫]לבדנית‬.


2 teqoufah :​Eshishel [‫ ]אשישאל‬- Atardaman [‫ ]אטרדמן‬- Shaħqnakh [‫ ]שחקנך‬et leur prince est
e

Levarmaq [‫]לברמק‬. Le nom de la lune est alors Oliar [‫]אוליאר‬.


3 teqoufah :​Pélévas [‫ ]פלאוס‬- Tadirgal [‫ ]תדירגל‬- Shatnagsharon [‫ ]שתנגשרון‬et leur prince est
e

Peniel [‫]פניאל‬. Le nom de la lune est alors Yraħ [‫]ירח‬.


4 teqoufah :​Ashgaron [‫ ]אשגרון‬- Radofiel [‫ ]רדופיאל‬- Shdar Lidi [‫ ]שדר לידי‬et leur prince est
e

Gadiel Shaharin [‫]גדיאל שהרין‬.


Noms du soleil dans chaque teqoufah [5a] :
1 teqoufah :​En Bélier, Taureau, Gémeaux : Or Bemaftriah [‫]אור במפטריה‬.
ere

2 teqoufah :​En Cancer, Lion, Vierge : Aktamim [‫]אכתמים‬.


e

3 teqoufah :​En Balance, Scorpion, Sagittaire : Avrior [‫]אבריאור‬.


e

4 teqoufah :​En Capricorne, Verseau, Poissons : Âsqaron [‫]עסקרון‬.


e

Noms de la terre dans chaque teqoufah [5a] :


1 teqoufah : Mameman [‫ ]מממן‬- 2 teqoufah : Yabeshah [‫ ]יבשה‬- 3 teqoufah : Tevél [‫ ]תבל‬-
er e e

4 teqoufah : Harom [‫]הרום‬.


e

Noms des cieux dans chaque teqoufah [5a] :


1 teqoufah : Assoun Or [‫ ]אסון אור‬- 2 teqoufah : Rom Raqiâ [‫ ]רום רקיע‬- 3 teqoufah :
er e e

Mefin Nogah [‫ ]מפין נוגה‬- 4 teqoufah : Shaħaq Mâon [‫]שחק מעון‬.


e

Noms des planètes dans chaque teqoufah [5b] :


Saturne​Ange : Mika‫ק‬l [‫ ]מיכאל‬- 1 teqoufah : Qortous [‫ ]קורטוס‬- 2 teqoufah : Pashitous
er e

[‫ ]פשיטוס‬- 3 teqoufah : Qarmalous [‫ ]קרמלוס‬- 4 teqoufah : Panpofous [‫]פנפופוס‬.


e e

Jupiter​Ange : Baraqiel [‫ ]ברקיאל‬- 1 teqoufah : Âyin Or [‫ ]עין אור‬- 2 teqoufah : Pnivor [‫]פניבור‬
er e

- 3 teqoufah : Zous [‫ ]זאוס‬- 4 teqoufah : Qninel [‫]קנינאל‬.


e e

Mars​Ange : Gabriel [‫ ]גבריאל‬- 1 teqoufah : Adom [‫ ]אדום‬- 2 teqoufah : Darom [‫ ]דרום‬- 3


er e e

teqoufah : Baron [‫ ]ברון‬- 4 teqoufah : Paztoum [‫]וםפזט‬.


e

Soleil​Ange : Dodaniel [‫ ]דודניאל‬- 1 teqoufah : Qomah qizlouth [‫ ]קמה קיזלות‬- 2 teqoufah :


er e

Haroutam [‫ ]הרוטם‬- 3 teqoufah : Tadfourim [‫ ]תדפורים‬- 4 teqoufah : Shnafel


e e

pnious [‫]שנאפל פניוס‬.


Vénus​Ange : Ħessediel [‫ ]חסדיאל‬- 1 teqoufah : Hanogah [‫ ]נוגהה‬- 2 teqoufah : Aphroditi
er e

[‫ ]אפרודיטי‬- 3 teqoufah : Qlipo vimafas [‫ ]קליפו וימפס‬- 4 teqoufah : Potour [‫]פוטור‬.


e e

Mercure​Ange : Tsidiqiel [‫ ]צדקיאל‬- 1 teqoufah : Harmim [‫ ]הרמים‬- 2 teqoufah : Hissoufiel


er e

[‫ ]היסופיאל‬- 3 teqoufah : Talim [‫ ]טלים‬- 4 teqoufah : Antolim [‫]אנטולים‬.


e e
Lune​Ange : Âniel [‫ ]עניאל‬- 1 teqoufah : Plonith [‫ ]פלונית‬- 2 teqoufah : Srouqo [‫ ]סרוקו‬- 3
er e e

teqoufah : Nazfolo [‫ ]נזפולו‬- 4 teqoufah : Hifravi [‫]היפרבי‬.


e

Noms des Princes siégeant sur des trônes et de leur serviteurs (34b) :
Prince sur le premier trône : Orpaniel [‫]אוֹרָפּ ִניֵאל‬.
Serviteurs
‫חמודי דמגא אפוד אלפי אמוך קטיכי פטאפר גמטי פאאור נדותק רקהתו אודנא מאות פרוסה אקוא והרקווא‬
‫ברוקו העדורא אתנני גולאן חמת אדנוא אבכא נתנאל אריאל אנוה הרואור עבדיאל עון אלין טול ללף ואספת רחגאל‬
‫רומאלו וכתו אדניא’’ל אשמי יאוש קפין כרב’’י גורשום פריאץ ששמע פיכין בריאל זבדיאל אגדלן מיגאל גפיאל‬
‫ אלבוי תוחל’’י סוכלת אדואל שטיאל סוקמה אשכה נותנה חליאל אסתיאל תנא מימאל‬.‫כדינה כולדה דיגאל‬
:‫נתניא’’ל אפונה הלגיאל נפנה אוסתואל‬
Hamodi, Damga, Éphod, Alefi, Amoukh, Qatiki, Pétafar, Gameti, Péor, Nédoutaq, Raqéhatou,
Odéna, Méoth, Péroussah, Aqoua, Ouharqouva, Barouqo, Hâdoura, Athnéni, Golan, Ħamath,
Adenoua, Abkha, Natanel, Ariel, Anouah, Harévor, Aabdiel, Aon, Alion, Tavel, Lélaf, Vaspath,
Réħaguél, Romalo, Oukatév, Adoniel, Ashméï, Yavèsh, Qafion, Karvi, Gorshom, Priéts, Shashmaa,
Pikion, Kériel, Zavdiel, Agdalon, Miguel, Gafiel, Kadinah, Kouldah, Diguel, Albavi, Touhali,
Souklath, Adouel, El, Shamiel, Soqmah, Ashkha, Nouténah, Ħaliel, Astiel, Tana, Maïmel, Nataniel,
Afounah, Halguiel, Nafnah, Ostoel.
Prince sur le deuxième trône : Éigda [‫]ֶאיְגַדא‬
Serviteurs
‫אכסתר מרכס כרביב כמשן איטיב רדתאל ארירא גבא אנכיר כביר תילה כריתך הרכום כנופיאל נודיאל הדהון‬
‫שלהבין אשלכה משתיב גהא האתא הגרא אמימיאל הגלת לגא מנותיאל תנימיאל אבריתא בריחא רכיאל חשתך פתש‬
‫ זמכית הצניפא הצניפנהו ושווא אשפיוור ארק‬.‫אסתירון אור פניאל אשגור מלכיאל אדי שר שנית המיך תרנה‬
‫קנימואל נקיאל גדיאל ארק רמימיאל פרוג רהונאל זגדיאל אבניטוך דורניאל דלפת הכל הליאל אליאל מות אוכאל‬
‫פניאל פותפראא לפות אורנומך אדליאל איסתורין אזוטי איסטוד טיר אותוח ברגמי דמו דיגרא פרוטיאל קומיא‬
:‫דגררנא דלדיאל ערותיא‬
Akstar, Markass, Karviv, Samshon, Aitiv, Radatel, Arira, Guéba, Ankir, Kabir, Tilah, Kritakh,
Harkoum, Kanoufiel, Goudiel, Hadahon, Shelhabion, Éshlékha, Mashativ, Goha, Hata, Hagra,
Amimiel, Hagalah, Laga, Manoutiel, Tanimiel, Abrita, Bériħa, Rakiel, Ħashtakh, Patash, Astiron,
Or, Paniel, Ashgour, Malkiel, Adi, Shar, Shanith, Hamikh, Tarna, Zamkith, Hatsanifa,
Hatsanifanhev, Oushouva, Ashfivor, Araq, Qanimouel, Naqiel, Gadiel, Éréq, Ramimiel, Paroug,
Rahonel, Zagdiel, Abnitoukh, Dorniel, Dalpah, Hassal, Haliel, Éliel, Mavéth, Aukel, Maniel,
Fotpréa, Lafouth, Ornoumakh, Adliel, Aistorion, Azotéï, Aistod, Tir, Othvéħa, Bargami, Damav,
Digra, Protiel, Qoumia, Dégrarna, Daldiel, Ârotia.
Prince sur le troisième trône : Douhal [‫]דוהל‬.
Serviteurs
‫אוזרכבו אנבושל כרתוביאל דלוביאל אוחיאל ברכתין ברכא דאנים אמך אביזר רתלגא אותות אשתנואל אשפוך תרגיאל‬
‫אמפיאל אתרשו אוריאל אכמור אסהון אכהל אנאוך אסכירה לפיאל אל עושה חסניאל למישותת דוד תיאס אלפי אמוך‬
:‫ארגלר מיאל אליאל‬
Ozrakabév, Anvoshal, Kartouviel, Dalobiel, Oħiel, Barkation, Baraka, Danim, Amakh, Abizor,
Ratalga, Ototh, Ashtanouel, Ashpok, Targuiel, Amfiel, Atarshév, Oriel, Akamor, Assahon, Akahal,
Anaokh, Askirah, Léfiel, El, Osséh, Ħasniel, Lémishotath, David, Tiass, Alefi, Amoukh, Arglar,
Miel, Aliel.
Prince sur le quatrième trône : Kalmia [‫]כלמיא‬
Serviteurs
‫אבריר דמניא אמנאי אמונהר ואמנוך פעאכיזא טוביאל גילאל אעירי מתי אורניאל פריפיהו אופירי ארק לממואל אוריני‬
‫תומני עומריאל מנואל גרמטו סרטו צבקטני בורתיאוס סרסית פרסון אמאף פבהיר הסתיר סתריאל אליסס הלסיאל‬
‫סטרסטי קרסטום מלכיאל ארר’’ק חסדיאל אחסף אמואל פרטם גדאל סבכיאל כוכב הניגה שהיא אפרודיטי ומלאכו‬
:‫חסדיאל‬
Abrir, Damnia, Amenaï, Emounhar, Vamenoukh, Pâkiza, Toviel, Guilal, Aêiri, Mataï, Aurniel,
Prifiahév, Ofiraï, Araq, Latmouel, Orni, Toumani, Oumariel, Manouel, Garmatév, Sartév,
Tsévaqténi, Bortiévas, Sarsith, Prasson, Amaf, Pébahir, Hastir, Satriel, Alissas, Halassiel, Satrasti,
Qrastoum, Malkiel, Araraq, Ħasdiel, Aħassaf, Amouel, Pratass, Gadel, Savkiel, Kokav, Hanigah,
Shahia, Afroditi, Oumalakév, Ħessédiel.

Noms des princes célestes pour chaque mois hébreux (34b) :


Nissan : Shâfiel [‫ ]שעפיאל‬- Iyar : Dagharel [‫ – ]לדגהר‬Sivan : Didnor [‫ ]רדידנאו‬- Tamouz :
Tâknév [‫ ]ותעכנ‬- Av : Toħérgar [‫ ]רתוחרג‬- Eloul : Morel [‫ ]למורא‬- Tishréi : Hahadan [‫ ]ןההדא‬-
Maħéshévan : Iralnag [‫ – ]גירלנ‬Kislév : Anħagod [‫ ]דאנחגו‬- Tévéth : Mafniel [‫ ]למפניא‬- Shvath :
Tashnédraniss [‫ ]ניסתשנדר‬- Adar : Abrakiel [‫]לאברכיא‬.
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[1] Réf. Genèse 1:26 - 5:1.
[2] La Merkavah est le char de la vision du prophète Ézéchiel, qui a donné naissance à une expérience my stique : la Maâssé Merkavah (Œuvre du Char) - Voir la première partie de ce livre.
[3] Le Tétragramme ‫ יהוה‬est d’une forme du verbe être. Éhyéh ‫ ֶאְהֶיה‬vient aussi d’une forme du verbe être au futur. Éhyéh asher Éhyéh (‫ )ֶאְהֶיה ֲאֶשׁר ֶאְהֶיה‬est tiré du passage du Livre de l’Exode 3:14. Bien que difficilement traduisible
on peut rendre cette expression par “Je serai qui je serai”.
[4] La doctrine panthéiste occupe une position intermédiaire dans la question des rapports entre l’Etre divin et les sefiroth. Ces dernières sont pénétrées de l’Etre divin qui cependant n’est pas limité par elles. Mais il est nécessaire de
séparer l’unification et le sy mbolisme utilisé pour y accéder. Ce que tente d’expliquer Nathan Rotenstreich dans son article “Symbolism and Transcendence” : “Symbolisme, on the one hand, and the denial of the unio mystica and pantheism on
the order, seem to be the two correlated axes comprising, as it were, the epistemological and the ontological components, respectively, of Scholem’s interpretative work”.
[5] Il est évident qu’il existe des influences réciproques entre les doctrines py thagoriciennes et la Kabbale. Aristote et Philon sont les prédécesseurs du gnosticisme. La Kabbale et la Gnose possèdent de nombreux points communs et
reposent en partie sur les mêmes bases. La majeure partie de la Kabbale s’appuie sur le Séfer Yetşirah, dont la marque gnostique et py thagoricienne est évidente. De plus de nombreux autres Midrashim, révèlent des points de rencontres très
précis.
[6] Cette émanation des sefiroth a lieu à travers les quatre mondes : Atşilouth, Briah, Yetşirah et Assiah - voir “Kabbale Extatique et Tserouf” Ed. Lahy.
[7] L’Union Suprême s’appelle Yiħoud Élyon (‫) ִיחוּד ֶﬠְליוֹן‬, elle correspond à l’Unio my stica.
[8] Dans la my stique de la Merkavah, les gardiens du seuil sont des anges gardant les portes des palais célestes. Les Kerouvim gardant l’entrée du jardin my stique sont aussi souvent considérés comme des gardiens du seuil.
[9] Ces miroirs sont les sy mboles de la psy ché, il ne faut pas oublier qu’en français ce terme a un double sens. On sait que la psy ché désigne l’ensemble des phénomènes psy chiques constituant l’individualité, mais la psy ché est aussi
un grand miroir mobile sur châssis, s’inclinant à volonté pour se contempler de la tête aux pieds.
[10] La Sheķinah ( ‫ )ְשִׁכיָנה‬est le terme par lequel on désigne l’aspect féminin de Dieu. Dans la littérature rabbinique, elle désigne Dieu manifesté dans le monde matériel. Il est enseigné qu’après la destruction du second Temple, la
Sheķinah a été exilée. Il faut comprendre que la Présence divine en ce monde a été occultée. L’éveil spirituel est accompagné de la sortie d’exil de la Sheķinah.
[11] Le Shiour Qomah est un récit que l’on retrouve dans plusieurs livres, on parle du “Livre du Shiour Qomah”, mais en vérité on ne connaît ce texte qu’à travers un ensemble de livres.
[12] G. Conteneau, La divination, p.238, sur l’hémérologie.
[13] Pardès [‫]ַפּ ְרֵדּס‬, dont le sens est “verger”, est formé en hébreu par quatre lettres, que le Talmud fait correspondre à l’expérience de chacun des rabbins. La première lettre Pé [‫ ]פ‬est l’initale de Pshat [‫]ְפָּשׁט‬, qui veut dire
‫ר‬
“simple” et désigne le sens littéral. Le rabbin est mort, en fait le mot pshat, peut se lire “pashat”, ce qui signifie ôter, retirer. La deuxième lettre Réish [ ] est l’initiale de Réméz [ ‫]ֶרֶמז‬, qui signifie “allusion” ou “clin d’œil” ; le rabbin a perdu la
‫ד‬
raison. La troisième lettre, Daléth [ ], est l’initiale de Drash [ ‫]ְדָּרשׁ‬, qui signifie “interprétation”, le sens figuré ; le rabbin a perdu sa foi. La quatrième lettre, Samek [‫]ס‬, est l’initiale de Sod [‫]דסו‬,ֹ le “secret” ; Rabbi Aqiva est ressorti en paix.
[14] Cette croy ance fait partie de la religion zoroastrienne, qui existait à cette époque.
[15] Mentionné dans Ha-Kotév sur Ayin Yaâqov, chap. 11. Voir également Otsar ha-Gaonim Ħaguigah 14b.
[16] La génisse rousse est la “parah adoumah” [‫] ָפָרה ֲאֻדָמּה‬, le sacrifice est décrit dans le Livre des Nombres (19:2 à 10) : “Voici ce qui est ordonné par la loi que Yhwh a prescrite, en disant : Parle aux enfants d’Israël, et qu’ils
t’amènent une génisse rousse, sans tache, sans défaut corporel, et qui n’ait point porté le joug. Vous la remettrez au sacrificateur Éléazar qui la fera sortir du camp, et on l’égorgera devant lui. Le sacrificateur Éléazar prendra du sang de la vache
avec le doigt, et il en fera sept fois l’aspersion sur le devant de la tente d’assignation. On brûlera la vache sous ses yeux ; on brûlera sa peau, sa chair et son sang, avec ses excréments. Le sacrificateur prendra du bois de cèdre, de l’hysope et du
cramoisi, et il les jettera au milieu des flammes qui consumeront la vache. Le sacrificateur lavera ses vêtements, et lavera son corps dans l’eau ; puis il rentrera dans le camp, et sera impur jusqu’au soir. Celui qui aura brûlé la vache lavera ses
vêtements dans l’eau, et lavera son corps dans l’eau ; et il sera impur jusqu’au soir. Un homme pur recueillera la cendre de la vache, et la déposera hors du camp, dans un lieu pur ; on la conservera pour l’assemblée des enfants d’Israël, afin
d’en faire l’eau de purification. C’est une eau expiatoire. Celui qui aura recueilli la cendre de la vache lavera ses vêtements, et sera impur jusqu’au soir. Ce sera une loi perpétuelle pour les enfants d’Israël et pour l’étranger en séjour au milieu
d’eux.”
[17] Les Yiħoudim sont un sy stème complexe de méditations, qui trouve sa source dans le Zohar et principalement dans l’Idra Zouta. Le processus infiniment complexe des Yiħoudim consiste à faire des unifications au niveau des
différents attributs de l’Être suprême. C’est l’extase d’une méditation, d’une “montée” de la volonté humaine pour rencontrer celle de Dieu. Les Yiħoudim d’Isaac Louria accordent une place importante aux guématrioth.
[18] Les deux ont une Guimatria de 320.
[19] Guimatria : 320.
[20] Métatron vaut 314 plus les 6 lettres du mot, ce qui fait 320.
[21] Ħanok, [ ‫ = ]ֲח ֹנו‬84 + darko, [‫ = ]ַדּ ְרֹכּו‬230 = 314, valeur de Métatron.
[22] Darkénou koħo, [‫ = ]ַדּ ְרֵכּנוּ ֹכֹּחו‬314.
[23] Koħenou darko, [‫ = ]ִכֶחנּוּ ַדּ ְרֹכּו‬314, de plus, koħénou, notre force est un tsérouf de Ħanok.
[24] Les deux expressions s’écrivent avec les mêmes lettres.
[25] Le Méam Loez, en se référant au Talmud donne une autre classification : “En parallèle à ces sept palais de sainteté, Dieu a également disposé sept palais de l’Autre Côté. Par conséquent, nous voy ons que l’enfer a sept noms :
Bor ( ‫אר‬
ֵ ‫ > ְבּ‬- Puits), Shaħath (‫ תַשַׁח‬- Corruption), Douma (‫ דּוָּמה‬- Silence), Tith Ayaven (‫ ַָיֵּוןִטּיט ה‬- Fange), Shéol (‫ ְשׁאוֹל‬- Ossuaire), Tşalmavéth (‫ ַצְלָמֶו ת‬- Ténèbres de la mort), et Érétş Taħith (‫ ַתַּח תֶאֶרץ‬- Terre en-
dessous).”
[26] La classification de la Kabbale chrétienne est très différente, on peut constater dans le “De harmonia mundi” de Francesco Giorgi (British Library 698 f. 17), que le monde angélique est le plus haut. Les noms et l’ordre des
anges sont les suivants : Sérafins, Chérubins, Trônes, Dominations, Vertus, Puissances, Principautés, Archanges et Anges.
[27] Sékhel haQodesh (Londres, 1911) p. 123-124.
[28] Paraphrase de Daniel 12:3 : Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la splendeur du ciel.
[29] Ce texte a été publié avec traduction allemande par G. Scholem en 1934 (MGWJ 78:511).
[30] Concernant le Shefa, cf. “Kabbale Extatique et Tserouf”.
[31] cf. “Kabbale Extatique et Tserouf” p119.
[32] “Et grand de puissance”, phrase issue du Psaume 147:5 ‫ ְוַרב־ֹכַּח‬, dont la Guimatria est égale à 236.
[33] Les grands nombres écrits dans cette traduction et celles qui suivent sont basées sur les différentes formes du terme “revavah” [‫] ְרָבָבה‬, dont le sens est dix mille ou my riade.
[34] Isaïe 40:12.
[35] Isaïe 40:12.
[36] Concernant les Ofanim, voir page 44. Ils représentent les hy spostases des roues de la Merkavah. Voir Ézéchiel 1:20-21.
[37] Le passage et l’exposition d’attributs du Roi qui suit, ‫מלך‬, n’a d’intérêt qu’en hébreu.
[38] Psaume 147:19.
[39] Isaïe 66:1.
[40] Psaume 147:19.
[41] La formule est structurée en vingt-deux mots, mais on ne compte que soixante-quatre lettres, il en manque six.
[42] Deutéronome 10:17.
[43] Idem 7:9.
[44] Isaïe 40:12.
[45] Ce contraste, luni-solaire, blanc-rouge est très présent dans toutes les my stiques, autant de la Merkavah et du Shiour Qomah, que de la Kabbale et de l’Alchimie. Le Zohar appelle la force blanche “Lévanah” et la force rouge
“Ha’shmal”. Elles sy mbolisent les rapports intimes qu’entretiennent les principes masculins et féminins, c’est pour cette raison que ces deux couleurs sont mentionnées par le Cantique des cantiques. Ce rapport masculin, féminin, au travers des
deux couleurs tient une place tout aussi importante dans le tantrisme indien, où le Dieu Shiva est blanc et sa contrepartie dy namique féminine est rouge. Rapports qui se retrouvent inversés dans le bouddhisme tantrique tibétain.
[46] Psaume 147:19.
[47] Exode 23:20.
[48] Exode 23:21.
[49] Les Irin [‫ ]ִﬠי ִרין‬et les Qadishin [‫]ַקִדּיִשׁין‬, ne sont pas des classes d’anges traditionnellement utilisées. On les trouve mentionnés dans le livre de Daniel (4:17) : “Cette sentence est un décret des Irin, cette résolution est un ordre des
Qadishin, afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur le règne des hommes, qu’il le donne à qui il lui plaît, et qu’il y élève le plus vil des hommes”. Irin peut se traduire par les “veilleurs”, ce mot n’apparaît qu’une seule fois dans la
Bible. Daniel semble voir en eux des anges législateurs. En revanche, Qadishin apparaît 7 fois dans le livre de Daniel. Le prophète Daniel les contemple dans ses visions, ils semblent servir d’intermédiaires et se comporter comme des divinités
‫]ֱא ִהים‬, qui est un terme araméen se traduisant par “dieux”.
célestes ou tutélaires. Dans le livre de Daniel, le nom Qadishin est souvent précédé de Élohim [

[50] Psaume 93:1-2-5.


[51] Psaume 91:16.
[52] Psaume 24:1.
[53] Psaume 29:1.
[54] 1 Chroniques 29:12-13.
[55] 1 Rois 18:39.
[56] On trouve là une influence du Séfer Raziel, dans lequel Shamayim est le nom du premier firmament et Shamaï Shamayim le nom du second.
[57] Isaïe 6:3.
[58] Méônah [‫ ]ְמֹעוָנהּ‬- correspond à la cinquième résidence céleste, qui normalement est Maôn[‫]עוֹןמ‬,ָ le hé à la fin du mot est une forme inhabituelle, que l’on trouve dans Sophonie 3:7.
[59] Disposé de cette manière, on ne peut pas trouver soixante dix noms. Il est possible que le découpage du texte ne soit pas convenable.
[60] Dans cette deuxième proposition il n’est pas non plus possible d’obtenir soixante dix noms.
[61] Paraphrase du verset du Cantique des cantiques (2:16) : « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui » [‫]ֹדּוִדי ִלי ַוֲא ִני ו‬. Israël est considéré comme fiancé.
[62] Voir Cantique des cantiques 5:2.
[63] Nombre de lettres incomplet.
[64] Texte incomplet.
[65] Psaume 147:19.
[66] Deutéronome 33:27.
[67] Isaïe 40:12.
[68] Idem.
[69] Voir Cantique des cantiques chap. 5.
[70] Deutéronome 10:17.
[71] Exode 33:15.
[72] Signifie “mon peuple est pour moi”, paraphrase du Cantique des cantiques “mon bien-aimé est pour moi”.
[73] Créatures angéliques mentionnées dans Daniel chap.4.
[74] Le Pirqé Héķaloth dont parle l’auteur, n’est pas un texte référencé dans les écrits de la my stique de la Merkavah. Il est possible que ce texte soit perdu.
[75] Cantique des cantiques 5:10-11.
[76] Cantique des cantiques 5:12.
[77] Daniel 10:6.
[78] Psaume 147:19.
[79] Cantique des cantiques 5:13.
[80] Cantique des cantiques 5:14.
[81] Cantique des cantiques 5:15-16.
[82] Deutéronome 10:17.
[83] Isaïe 40:12.
[84] Psaume 147:19-20.
[85] Isaïe 66:1.
[86] Comme dans les autres textes du Shiour Qomah ces 70 noms sont incomplets. Je n’ai pas pu reconstituer ces noms avec les différentes versions du Séfer Raziel que je possède.
[87] Psaume 147:19.
[88] Deutéronome 10:17.
[89] Ézéchiel 3:12.
[90] Voir page 53.
[91] Psaume 24:8.
[92] Isaïe 6:3.
[93] Ézéchiel 3:12.
[94] Ézéchiel 1:25.
[95] Exode 23:20-21.
[96] Psaume 8:2.
[97] 1 Rois 18:39.
[98] On trouve parfois ce mot écrit : “eggrégore”. L’origine du terme est assez difficile à retrouver. On pense qu’il provient des livres sacrés de hourrites de Cilicie et qu’il migra dans le grec et l’araméen, langues qui étaient utilisées
dans cette province. Dans ces deux langues, le terme signifierait “veiller”, “surveiller”. D’un point de vue hébraïque, cette signification est tout à fait intéressante, car j’ai signalé, à la page 31 de ce livre, que A. Jellinek voy ait la racine “natar”
comme origine du nom Métratron. Natar veut dire “veilleur”, “surveillé”, ainsi Métatron le maître des anges, serait donc le maître des égrégores. On propose aussi une source égy ptienne, car “gre”, signifie “silencieux”. On dit d’ailleurs, en
faisant allusion à un égrégore, le “veilleur silencieux”.
[99] Par égrégores profanes il faut entendre : mouvements politiques, groupes de supporters sportifs, clubs divers, groupes de pensées, etc...
[100] Réf. Le livre tibétain de la grande libération, W.Y. Evans-Wentz, Editions Ady ar,1972 - p184 à 187. Il est étonnant de trouver dans ces enseignements des mentions telles que “42 divinités pacifiques”, rappelant le “nom en 42
lettres”, ou bien “32 dakinis”, qui évoquent nos 32 sentiers de la Sagesse.
[101] Cette histoire est mentionnée dans les Upanishad, mais il s’agit d’un cas unique.
[102] Le lien entre égrégore et agrégat, est une déduction personnelle, qui serait une origine qui me semble la plus réaliste.
[103] Ils sont attribués à Nohaniel Gaon (Ms. Guenzbourg 775 - 32a-32b). Le Séfer Todolth Adam semble vouloir attribuer ces sceaux au Rambam. On les trouve aussi dans le Shoshan Yessod Olam.
[104] Voir aussi "How to make and use talismans", Israël Regardie, Aquarian Press, 1972.
[105] Les descriptions sont très détaillées dans le Even haShoshan et le Shéirith Yossef.
[106] Il n’existe pas de véritables ouvrages de recension de ces alphabets, on peut en trouver quelques uns dans le "Traité des chiffres ou secrètes manières d’écrire", de Blaise de Vigenère (1587). Voir Theodore Schire "Hebrew
magic Amulets : their decipherment and interpretation", New-York, 1982.
[107] Le parfumeur, roqéaħ [‫]ֹרוֵקַח‬, possède une valeur de 314, identique à celle de Métatron.
[108] Le choix des jours favorables ou défavorables a aussi sa source dans les textes Suméro-akkadiens (voir G. Conteneau, La divination, p.238, sur l’hémérologie). R. Labat, donne un almanach baby lonien (revue d’Assyriologie,
XXXVIII - 1941, p.26), dans lequel on retrouve des correspondances avec les noms des mois (en araméen) utilisés par les hébreux : “Mois de Sivan. Au mois de Sivan : 1er jour : défavorable. 2e jour défavorable. 3e jour : donner au Dieu de

l’homme une part du grain vendu ; les désirs de qui le fera seront exaucés. 4e jour : défavorable. 5e jour : joie du cœur. 6e jour : qu’on n’achète pas d’esclaves : le cœur ne serait pas satisfait. 7e jour : révolte. 8e jour : défavorable. 9e jour :

entièrement défavorable. 10e jour : défavorable. 11e jour : le Dieu de la maison sera favorable dans la maison. 12e jour : le Dieu de la rue sera favorable dans la rue. Pour le reste du mois nous voy ons que le 13, 16, 27 sont favorables, les
14, 17, 19, 23, 25, 28 défavorables, et le 29 notamment pour les procès ; on s’abstiendra de monter en bateau le 21, de "prendre femme" le 26, sous peine de maladie.”
[109] Réf. Deut 27:8 : Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant bien nettement.
[110] Réf. Job 9:9 : Il a créé la Grande Ourse, Orion et les Pléiades, Et les étoiles des régions australes - Amos 5:8 : Il a créé les Pléiades et Orion.
[111] Réf. Eccl. 3:2,3 : Un temps pour naître, et un temps pour mourir; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté; - un temps pour tuer, et un temps pour guérir.
[112] Réf. Job 38:35 : Lances-tu les éclairs ? Partent-ils? Te disent-ils: Nous voici?
[113] Cette généalogie est conforme à celle exposée dans les Pirké Aboth (1:1).
[114] Shamayim est le mot hébreu le plus commun désignant les cieux ou le ciel.
[115] Il s’agit de Vénus.
[116] Le mot hébreu est Tsits [‫]ציץ‬, il décrit généralement un diadème ou un fronteau, mais il a ici le sens de “plaque d’or” ou de “disque de métal”.
[117] L’adjuration qui suit a tout à fait l’aspect d’une formule d’amour homosexuelle. Celle qui suit, par contre, est bi-sexuelle.
[118] Dans ce cas, le nom de la mère doit être prononcé. Cette pratique est très courante en magie égy ptienne.

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