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Dispositions de la loi n° 69-21 édictant des dispositions particulières relatives aux délais
de paiement.

Conformément aux dispositions l’article 78-1 de la présente loi, un délai de paiement des sommes dues
sur les transactions conclues entre commerçants, qui ont un siège social, un domicile fiscal ou un
établissement au Maroc, doit être fixé dans les conditions liées à l'exécution que chaque commerçant
concerné doit en informer à tout commerçant qui en fait la demande avant de conclure toute transaction.
Ces conditions doivent être notifiées par tout moyen justifiant l'accès.

Les dispositions du présent titre doivent être respectées par les personnes de droit privé qui sont
autorisées à gérer un service public, ainsi que par les établissements publics qui exercent, à titre habituel
ou professionnel, les activités commerciales prévues à cette loi.

En effet, les dispositions de cette loi ne s'appliquent pas aux personnes physiques et morales qui
réalisent un chiffre d'affaires annuel inférieur ou égal ≤ à 2 millions de dirhams, hors TVA.

De sa part, l’article 78-2 fixe les délais de paiement des sommes dues. De ce fait, il dispose que le délai
de paiement des sommes dues sur les opérations réalisées est fixé au 60 jours à compter de la date
d'émission de la facture, lorsque le délai n’est pas convenu entre les parties.

Si le délai de paiement des sommes dues est convenu entre les parties, il ne peut dépasser 120
jours, à compter de la date d'émission de la facture.

Lorsqu'il s'agit de l'un des établissements publics prévus à l'article 78-1 précité, le calcul des deux
délais mentionnés court à partir de la date de la constatation du service fait, telle que définie par
les dispositions réglementaires en vigueur.

L'émission de la facture doit être effectuée au plus tard le dernier jour du mois de la livraison des
marchandises ou de l’exécution des travaux ou des prestations de services. A défaut, le délai
de paiement commence à courir à compter de la fin du mois de la date de la livraison ou de l’exécution
des travaux ou des prestations de services

Lorsque les parties ont convenu d'effectuer des transactions commerciales entre elles sur une périodicité
ne dépassant pas un mois, le calcul des délais mentionnés au premier et 2ème alinéas ci-dessus courts
à partir du mois suivant.

Par dérogation aux dispositions du présent article, et compte tenu de la spécificité et/ou de la
saisonnalité de certains secteurs, il est possible, de fixer par décret pris après avis du Conseil de la
Concurrence un délai ne pouvant excéder 180 jours, pour les professionnels de ces secteurs,
et ce sur la base d'accords conclus en ce sens par leurs organisations professionnelles sur la base
d'études objectives faisant apparaître une analyse des données propres à chacun secteur.

De sa part, l’article 78-3 prévoit que sous réserve des dispositions de l'article 690 ci-dessous, pour
chaque infraction aux dispositions de l'article 78-2 ci-dessus, une amende pécuniaire est due au profit
du Trésor dont le pourcentage est fixé au taux directeur de Bank Al-Maghrib (fixé actuellement à
3%) applicable à la fin du premier mois de retard de paiement, et à 0,85 % par mois ou fraction de
mois de retard supplémentaire. Cette amende s’applique au montant impayé dans les délais légaux pour
chaque facture TTC.

L’amende pécuniaire due est payée d’office en même temps que la déclaration prévue à l'article 78-4.

L'application de cette amende pécuniaire dépend des factures qui font l'objet d'un litige et qui sont
soumises devant le tribunal jusqu'au prononcé d'un jugement définitif ayant acquis la force de la chose
jugée. Toutefois, l'amende susvisée doit être acquittée sur les sommes dues après le prononcé du
jugement, sans préjudice de l'application de l'amende prévue au deuxième alinéa de l'article 78-6 ci-
dessous.
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Le créancier, personne physique ou morale, est en droit de faire valoir son droit à indemnisation pour
le retard dans le paiement des sommes dues par le débiteur, conformément à la législation en vigueur.

Dans son chapitre II, la loi prévoit la procédure de déclaration auprès de l’administration.

De ce fait, l’article 78-4 dispose que les personnes physiques et morales qui réalisent un chiffre d'affaires
supérieur à > 2 millions de dirhams hors TVA, avant la fin du mois suivant l'expiration de chaque 3
mois, sont tenues de présenter à l’administration une déclaration par procédé électronique, selon un
modèle établi par cette dernière.

Cette déclaration doit comporter notamment les informations suivantes :

- l’identité de l'entreprise déclarante : nom ou adresse commerciale, son siège social, son domicile fiscal
ou son principal établissement, son numéro d'immatriculation commerciale, son numéro d'identification
fiscale et son identifiant commun ;

- la période concernée pour la déclaration ;

- le chiffre d’affaires global réalisé hors TVA, au titre du dernier exercice comptable ;

- le montant total toutes taxes comprises des factures non payées dans les délais prévus à l'article 78-
2 ci-dessus, et le montant des factures non payées et celles payées hors délai, totalement ou
partiellement ;

- le montant total de l'amende pécuniaire et des sanctions éventuelles y afférentes ;

- le montant total des factures faisant l'objet d'un litige et présentées au tribunal.

L'absence de factures non payées dans les délais susvisés ne dispense pas de l'obligation de déclaration
prévue ci-dessus.

Cette déclaration doit également être accompagnée d'un état détaillé, fourni par voie électronique, et
selon un modèle établi par l’administration, comportant notamment les informations ci-après :

- la référence de la facture dont les délais de paiement n’est pas conforme aux prescriptions de l'article
78-2 ci-dessus ;

- la date d'émission des factures ;

- la date de livraison des marchandises, de l'exécution des travaux ou de prestation de services ;

- la date de constatation du service rendu aux établissements publics ;

- l’identité de l’émetteur de ladite facture (nom, prénom ou adresse professionnelle, son domicile social,
son numéro de registre de commerce, son numéro d'identification fiscale et l'identifiant commun de
l'entreprise) ;

- la nature des marchandises vendues, des travaux exécutés ou des services rendus, objet de ladite
facture ;

- le montant de la facture toutes taxes comprises ;

- la date prévue ou convenue pour le paiement de la facture ;

- le montant de la facture non payée totalement ou partiellement ;

- le montant de la facture payée hors délai, totalement ou partiellement ;


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- la date du paiement effectué totalement ou partiellement du montant de la facture hors délai ;

- le mode et références du paiement ;

- le nombre de mois de retard de paiement ;

- le montant de l'amende pécuniaire ;

- Tous autres renseignements, en liaison, prévus par les textes législatifs et réglementaires en vigueur.

L’état doit également indiquer et en détail les factures litigieuses soumises devant le tribunal.

La conformité des informations contenues dans l'état précité avec les factures dépassant les délais visés
à l'article 78-2 est certifiée ci-dessus par :

- un commissaire aux comptes, lorsque le chiffre d'affaires annuel est égal ou supérieur ≥ à 50
millions de dirhams hors TVA, au titre du dernier exercice comptable ;

- un expert-comptable ou comptable agrée, lorsque le chiffre d'affaires annuel est inférieur < à
50 millions de dirhams TVA, au titre du dernier exercice comptable ;

De sa part, l’article 78-5 dispose que l'autorité gouvernementale chargée des finances ou la personne
habilitée par elle à cet effet reçoit et contrôle les déclarations et annexes, statue sur les réclamations et
recouvre les sommes dues dans les conditions prévues au présent chapitre.

De même, le chapitre III de cette loi prévoit des dispositions relatives aux sanctions résultant de la
violation des dispositions relatives à la déclaration et paiement de l'amende pécuniaire.

De ce fait, l’article 78-6 dispose que le défaut de dépôt ou le retard de la déclaration et de ses documents
justificatifs mentionnés à l'article 78-4 susvisé, ainsi que le défaut ou le retard de paiement ou de
l'amende pécuniaire due prévue à l'article 78-3, est sanctionné par les pénalités suivantes :

- 5.000 dirhams, si le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise hors TVA, au titre du dernier
exercice comptable, est supérieur > à 2 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à 10
millions de dirhams ;

- 12.500 dirhams, si le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise hors TVA, au titre du dernier
exercice comptable, est supérieur > à 10 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à 50
millions de dirhams ;

- 50.000 dirhams, si le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise hors TVA, au titre du dernier
exercice comptable, est supérieur > à 50 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à 200
millions de dirhams ;

- 125.000 dirhams, si le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise hors TVA, au titre du dernier
exercice comptable, est supérieur > à 200 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à 500
millions de dirhams ;

- 250.000 de dirhams, si le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise hors TVA, au titre du
dernier exercice comptable, est supérieur > à 500 millions de dirhams.

Lorsque la déclaration est incomplète ou insuffisante, une amende de 5.000 dirhams sera appliquée à
chaque facture incomplète ou discordante.

De sa part, l’article 78-7 dispose que l'amende pécuniaire et les autres pénalités non payées
spontanément sont émises par ordre de recettes et sont recouvrés conformément aux dispositions de
la loi n° 15-97 portant code de recouvrement des créances publiques.
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L'administration a le droit de contrôler la sincérité et l'exactitude des états contenues dans la déclaration
prévue à l'article 78-4 ci-dessus.

Lorsque l'administration décide d'effectuer un contrôle sur place, elle doit aviser préalablement les
personnes concernées, selon les procédures prévues par la législation en vigueur et ce, au moins 15
jours avant la date prévue pour le début de l’opération de contrôle. Le contrôle est effectué, selon le
cas, au lieu du domicile fiscal, du siège social ou de l’établissement principal des personnes concernées,
par les huissiers de justice assermentés de l'administration.

A cet effet, les personnes concernées sont tenues de fournir tous documents ou justificatifs nécessaires.

A défaut de présentation de ces pièces et justificatifs, l'administration informe les personnes concernées,
selon les modalités prévues par la législation en vigueur, de l'application de la sanction prévue à l'article
78-6 ci-dessus, et cette sanction est prononcée par voie d'ordre de recette. En cas de récidive, la peine
susvisée est portée au double.

Les infractions constatées par l’administration sont contenues dans un procès-verbal dont une copie est
remise, selon les modalités prévues par la législation en vigueur, aux personnes concernées pour faire
part de leurs observations dans un délai de 30 jours à compter de la date de leur notification. A défaut
de réponse, de réponse insuffisante, fondée sur aucune base correcte ou hors délai, un ordre de recette
est émis pour le recouvrement des sommes dues résultant des violations notifiées.

En vertu de l’article 78-8, l'autorité gouvernementale chargée des finances ou la personne habilitée par
elle à cet effet établit une liste annuelle des contrevenants aux dispositions des articles 78-2 et 78-4 de
la présente loi, qui est transmise à l'Observatoire des délais de paiements institué en vertu de la loi n°
49-15 modifiant et complétant la loi n° 15-95 susvisée.

Dans con chapitre IV, la loi fixe des dispositions relatives aux règlement des litiges.

De ce fait, l’article 78-9 dispose que les personnes qui contestent tout ou partie des sommes dues des
sanctions, doivent adresser une réclamation au ministre chargé des finances ou à la personne déléguée
par lui à cet effet, dans les 6 mois suivant le mois au cours duquel l'émission de l'ordre de recettes a
lieu.

Si les personnes concernées n'acceptent pas la décision rendue par l'administration, ou à défaut de
réponse dans le délai de 3 mois suivant la date de la réclamation, elles peuvent saisir le tribunal
compétent, dans les 2 mois suivant la date de leur notification de la décision ou la date d'expiration du
délai de 3 mois précité.

De sa part, l’article 78-10 dispose que le ministre chargé des finances ou la personne déléguée par lui
à cet effet peuvent accorder, à la demande des personnes passibles de paiement d’amendes pécuniaires
et au vu des circonstances invoquées, remise ou modération de l'amende pécuniaire et du reliquat des
sanctions prononcées à leur encontre et prévues au présent titre.

Toutefois, la remise ou la modération ne peut être accordée qu'après règlement des factures ayant été
à l’origine de l’exigibilité desdites amendes.

Rappelons enfin, que cette loi prévoit dans son article 2 des dispositions transitoires. Cet article dispose
que les dispositions de la présente loi s'appliquent aux factures émises à compter du premier du mois
suivant la date de sa publication au Bulletin Officiel en date du 15 juin 2023 à savoir le 1er juillet 2023.

De même, les dispositions des articles 78-3 à 78-10 de la présente loi sont applicables aux factures
émises :

- à compter 1er juillet 2023 pour les personnes physiques et morales qui réalisent un chiffre
d’affaires supérieur à > 50 millions de dirhams hors TVA au titre du dernier exercice clos ;
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- à compter du 1er janvier 2024 pour les personnes physiques et morales qui réalisent un chiffre
d’affaires inférieur ou égal ≤ à 50 millions de dirhams et supérieur > à 10 millions de
dirhams hors TVA au titre du dernier exercice clos ;

- à compter du 1er janvier 2025 pour les personnes physiques et morales qui réalisent un chiffre
d’affaires inférieur ou égal ≤ à 10 millions de dirhams et supérieur > à 2 millions de
dirhams hors TVA au titre du dernier exercice clos.

L'amende pécuniaire prévue à l'article 78-3 de la loi n° 15-95 formant code de commerce susvisée, ne
s’applique pas aux factures émises avant le 1er janvier 2025 dont le montant est inférieur ou égal ≤
à 10.000 dirhams TTC.

De même, cette loi prévoit que les personnes physiques et morales qui réalisent un chiffre d'affaires
inférieur ou égal ≤ à 50 millions de dirhams hors TVA au titre du dernier exercice clos,
doivent adresser annuellement à l’administration la déclaration mentionnée à l'article 78-4 de la loi n°
15-95 précitée pour les années 2024 et 2025. Cette déclaration annuelle est déposée,
respectivement, avant le 1er avril 2025 et le 1er avril 2026.

Le défaut de dépôt ou le retard de cette déclaration annuelle et de ses documents justificatifs


mentionnés à l'article 78-4 de la loi n° 15-95 susvisée, ainsi que le défaut ou le retard de paiement ou
de l'amende pécuniaire due prévue à l'article 78-3 de ladite loi n° 15-95 au titre des années 2024 et
2025, est sanctionné par les pénalités suivantes :

- 20.000 dirhams lorsque le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise, hors TVA, au titre du
dernier exercice comptable, est supérieur à > 2 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à 10
millions de dirhams ;

- 50.000 dirhams lorsque le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise, hors TVA, au titre du
dernier exercice comptable, est supérieur à > 10 millions de dirhams et inférieur ou égal ≤ à
50 millions de dirhams.

Enfin, cette loi a abrogé les dispositions de l’article 4 de la loi n° 49-15 modifiant et complétant la loi n°
15-95 formant code de commerce. Cet article disposait que par dérogation aux dispositions prévues à
l'article 3 ci-dessus, et tenant en considération les spécificités et le caractère saisonnier de certains
secteurs, un décret pris après avis du conseil de la concurrence, peut fixer un délai autre que le délai
maximal prévu à l'article 78-2 de la loi n° 15-95 formant code de commerce, pour les professionnels de
ces secteurs, en vertu d'accords conclus en ce sens par leurs organisations professionnelles et sur la
base d'études objectives faisant état d'une analyse des données relatives à ces secteurs.

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