Vous êtes sur la page 1sur 5

4.

Obligations des assujettis et paiement de la TVA

a. Déclaration administratives et numéro d’identification

Déclarations administratives.

Toute personne physique ou morale assujettie à la TVA doit, dans certains cas fixés par la loi, souscrite
des déclarations concernant son activité.

Ces déclarations doivent être produites dans trois circonstances.

• Dans les quinze jours du commencement de ses opérations, l’assujetti doit normalement
souscrire une déclaration de création d’entreprise ou d’activité. Il doit fournir en outre, sur un
imprimé remis par l’administration, tous renseignements relatifs à son activité professionnelle.
• Ces déclarations doivent être renouvelées en cas de modification substantielle des conditions
d’exercice de l’activité ou de modification de la forme juridique de l’entreprise.
• En cas de cessation de l’exercice de leur activité, les redevables de la TVA doivent, dans les
trente jours de cette cessation, en faire la déclaration (CGI ann IV art.36).

Numéro individuel d’identification

Un numéro individuel d’identification est attribué :

- Aux assujettis redevables de la taxe ou réalisant des opérations au titres desquelles ils
bénéficient d’un droit à déduction sans être redevables.
- Aux assujettis qui effectuent en France des acquisitions intracommunautaires de biens pour
les besoins de leurs opérations effectuées à l’étranger.
- Aux assujettis établis en France qui sont preneurs d’une prestation de services au titre de
laquelle ils doivent auto liquider la TVA
- Aux prestataires établis en France qui fournissent une prestation de services au titre de
laquelle seul le preneur est redevable de la taxe dans un autre Etat membre de l’UE.

Cet « identifiant » à 13 caractères (dont le préfixe FR pour la France) vise à garantir la sécurité des
échanges entre assujettis au sein de l’UE.

Il doit figurer sur les factures ainsi que sur la déclaration d’échanges de bien.

b. Obligations d’ordre comptable

• Tenue d’une comptabilité

Les personnes assujettis à la TVA doivent tenir une comptabilité leur permettant de justifier les
opérations, imposables ou non, qu’elles effectuent.

Ces justifications concernent la nature des opérations réalisées et le montant des recettes
encaissées.
A défaut d’une telle comptabilité, les assujettis doivent tenir un livre spécial aux pages numérotées
sur lequel ils inscrivent jour par jour, le montant de chacune des opérations en distinguant, au
besoin, leurs opérations taxables de celles qui ne le sont pas.

Outre les opérations imposables, la comptabilité ou le livre spécial doit notamment faire apparaître
d’une manière distincte :

- Les opérations non taxables à la TVA ;


- Les opérations faites en suspension de ladite taxe ;
- Pour chaque acquisition de biens, services et travaux, l’indication de son montant, de la TVA
correspondante, ainsi que le nom et l’adresse du fournisseur :
- Pour chaque opération ayant donné lieu à l’émission d’une facture comportant mention de la
TVA, le montant hors TVA de l’opération, le montant de la TVA au taux éligible facturé, ainsi
que le nom et l’adresse du client.

• Ventilation des opérations par taux d’imposition.

Les entreprises qui commercialisent des produits soumis à la TVA à des taux différents sont tenues de
répartir les recettes qu’elles réalisent par catégories d’opérations et par taux d’imposition.

c. Obligations tenant à la facturation

1. Délivrance des factures

• Opérations donnant lieu à facturation

Tout assujetti est tenu de s’assurer qu’une facture est émise, par lui-même ou en son nom et pour
son compte, par son client ou par un tiers :

- Pour les livraisons de biens ou les prestations de services qu’i effectue pour un autre
assujetti, ou pour une personne morale non assujettie et qui ne sont pas exonérées ;
- Pour les livraisons et transferts intracommunautaires de biens exonérés et pour les livraisons
intracommunautaires exonérées de moyens de transports neufs ;
- Pour les acomptes qui lui sont versés avant que l’une des opérations ci-dessus, ne soit
effectuée, même lorsque ces acomptes ne donnent pas lieu à exigibilité de la taxe.
Il n’y a toutefois pas lieu d’établir une facture pour les acomptes versés au titre des livraisons
intracommunautaires de biens exonérées.

L’assujetti doit conserver un double de tous les documents émis.

• Emetteur de la facture

L’obligation de facturation repose normalement sur l’assujetti (vendeur ou prestataire de services).

Toutefois, les factures peuvent être matériellement émises par le client (auto-facturation) ou par un
tiers (sous-traitance) lorsque l’assujetti leur donne mandat à cet effet avant l’émission des factures ;
sous réserve de son acceptation par l’assujetti, chaque facture est alors émise en son nom et pour
son compte.
Le mandat de facturation peut être délivré pour une série d’opérations données ou pour tout ou
partie des opérations réalisées par le mandant sur une période donnée déterminée par le contrat.

• Moment de la remise

La facture doit, en principe, être émise dès la réalisation de la livraison ou de la prestation de services.
Pour les livraisons intracommunautaires de biens exonérées et pour les prestations de services pour
lesquelles la taxe est auto liquidée par le preneur, la facture doit être délivrée au plus tard le 15 du
mois suivant celui du fait générateur.

La facture peut être établie de manière périodique pour plusieurs livraisons de biens ou prestations de
services distinctes réalisées entre l’assujetti et son client au titre du même mois civil. Elle doit alors
être établie à la fin de ce même mois.

Il est rappelé que les factures périodiques ne sont pas admises dans le cadre du mandat de facturation
confié à un client ou un tiers établi dans certains pays tiers.

• Forme de la facture

Les factures sont transmises sous forme papier ou, sous réserve de l’acceptation du destinataire,
sous une forme électronique.

2. Mentions à porter sur les factures

(Cf. Tableau en pièce jointe du cours).

d. Déclaration des opérations et paiement de la TVA

Les modalités déclaratives et de paiement dépendent du régime d’imposition de l’entreprise.

Deux régimes différents peuvent s’appliquer en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise et des
options choisies.

Activités Régime du réel normal Régime du réel


simplifié
Vente des 818 000 € 82 800 € et 818 000 €
marchandises
Prestations de services 247 000 € 33 200 € et 247 000 €

1. Régime normal

Ce régime concerne aussi les entreprises dont le CAHT est compris dans la limite des seuils du régime
simplifié d'imposition mais qui déclarent plus de 15 000 € de TVA par an.

Les entreprises soumises au régime réel normal doivent déclarer chaque mois la TVA devenue
exigible au cours du mois précédent et l'acquitter en même temps directement en ligne via leur
compte fiscal ou par l'intermédiaire d'un prestataire.
Si la TVA payée chaque année est inférieure à 4 000 €, il est possible d'opter pour une déclaration et
un versement trimestriel.

2. Régime réel simplifié

• Conditions

Les entreprises ne bénéficiant pas de la franchise en base de TVA peuvent être éligibles au régime
simplifié d'imposition (RSI) leur permettant d'alléger leurs obligations déclaratives et de paiement.

Pour en bénéficier, les entreprises doivent réaliser un CAHT annuel compris entre :

33 200 € et 247 000 € pour les prestations de service et les professions libérales relevant des BNC et
des BIC ;

82 800 € et 818 000 € pour les activités de commerce et d'hébergement (hôtels, chambres d'hôtes,
gîtes ruraux, meublés de tourisme notamment).

De plus le montant annuel de TVA exigible doit être inférieur à 15 000 €.

Ce régime est applicable aux entreprises qui remplissent les conditions de chiffre d'affaires, quel que
soit leur régime d'imposition (impôt sur les sociétés ou impôt sur le revenu en catégorie BIC ou BNC).

• Déclaration et paiement

La déclaration simplifiée est effectuée sur une base annuelle, au plus tard le 2e jour ouvré suivant le
1er mai, au moyen de l'imprimé 3517-S - CA 12.

Si l'exercice ne correspond pas à l'année civile, la déclaration doit être effectuée dans les 3 mois
suivant sa clôture.

La déclaration permet de récapituler l'ensemble des opérations imposables à la TVA de l'année


précédente et de déterminer la base de calcul des acomptes de l'année suivante.

La TVA doit être payée par 2 acomptes semestriels, calculés à partir de la taxe due au titre de
l'exercice précédent :

- 55 % en juillet ;
- 40 % en décembre.

Si la base de calcul des acomptes est inférieure à 1 000 €, il y a dispense du versement d'acomptes :
la TVA est payée pour l'année entière lors de la déclaration annuelle.

• Sortie du régime

En cas de dépassement des seuils de chiffre d'affaires, le régime simplifié est maintenu, au cours de
l'année de dépassement, si le chiffre d'affaires ne dépasse pas :

- 269 000 € pour les prestations de services ;


- 869 000 € pour les livraisons de biens, vente à consommer sur place et prestations
d'hébergement.
Si ces montants sont dépassés, le régime simplifié prend fin immédiatement, dès le moment du
dépassement.

L'entreprise relève alors du régime normal d'imposition de TVA dès le 1er jour de l'exercice en cours.

Le mois suivant celui du dépassement, l'entreprise doit déposer une déclaration n°3310-CA3, qui
récapitule les opérations réalisées depuis le début de l'exercice jusqu'au mois du dépassement, puis
des déclarations mensuelles CA3 à partir du mois suivant.

• Suspension et modulations des acomptes

Dans tous les cas, la suspension ou la modulation d'un acompte est effectuée sur le relevé d'acompte
n° 3514-SD (CERFA n° 11744).

- Suspension des acomptes.

S’il estime que le montant des acomptes déjà versés au titre de l'année ou de l'exercice est égal ou
supérieur au montant de la taxe qui sera finalement due, le redevable peut se dispenser de nouveaux
versements.

Exemple : 1 acompte de 5 000 € appelé, TVA due pour l'exercice de 5 000 €, suspension du
2ème acompte.

- Augmentation du montant des acomptes.

S'il estime que la taxe qui sera finalement due sera supérieure d'au moins 10 % à celle qui a servi de
base aux acomptes, le redevable peut modifier à la hausse le montant de ces derniers.

- Diminution du montant des acomptes

Les entreprises sont autorisées à diminuer le premier acompte avant suspension, si le paiement
partiel effectué au titre de cet acompte représente le solde de la taxe dont le redevable estime être
débiteur au titre de l'année ou de l'exercice en cours.

Exemple : 1 acompte de 6 000 € appelé, TVA due pour l'exercice de 5 000 €, paiement de 5 000 € au
titre du 1er acompte, suspension du dernier acompte.

S'il estime que la taxe due à raison des opérations réalisées au cours d'un semestre, après imputation
de la taxe déductible au titre des immobilisations, est inférieure d'au moins 10 % au montant de
l'acompte qui lui est réclamé, le redevable peut diminuer à due concurrence le montant de cet
acompte, en transmettant, au plus tard à la date d'exigibilité de l'acompte, une déclaration n° 3514-
SD.

Si ces opérations et investissements ont été réalisés au cours d’une période inférieure à six mois, la
modulation n'est admise que si la taxe réellement due est inférieure d’au moins 10 % à l'acompte
réduit au prorata du temps.

Vous aimerez peut-être aussi