Vous êtes sur la page 1sur 10

AMETH N.

DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

2ème Partie : La gestion des taxes indirectes sur les opérations


d’achat : les déductions de taxe
La déduction d’une taxe est l’opération par laquelle un assujetti récupère la taxe qu’il a
supportée sur la taxe qu’il a collectée. Dans certains cas, il peut être procédé au remboursement
de cette taxe lorsque l’exercice du droit à déduction aboutit à un crédit de taxe supportée
déductible dont l’imputation immédiate est rendue impossible par l’importance de la taxe
supportée par rapport à la taxe collectée.
Titre I : Les principes généraux en matière de déduction
Aux termes des dispositions de l’article 374 du CGI, l’assujetti a le droit de déduire du montant
de la TVA dont il est redevable la TVA ou la TAF supportée sur les biens et services acquis
exclusivement pour les besoins normaux de l’exploitation et affectés à une opération taxable à
la TVA et effectivement taxée, exemptée ou exonérée avec conservation du droit à déduction.
En conséquence, il y a lieu de rappeler les deux principes suivants :
1. la taxe spécifique n’est pas déductible de la TVA ou de la TAF.
2. seuls les assujettis à la TVA peuvent déduire la TVA ou la TAF qu’ils ont supportée à
l’occasion de leurs activités.
La taxe déductible est :
- celle supportée sur les biens livrés et les prestations fournies par un autre assujetti (y compris
les opérations soumises à la TVA pour compte) ;
- celle supportée sur les biens importés au Sénégal.
Titre II : La déductibilité de la taxe (TVA et TAF)
La taxe supportée (TVA ou TAF) n’est déductible que lorsqu’elle remplit cumulativement les
conditions de forme et les conditions de fond prévues par le CGI
Chapitre I : Les conditions de forme pour la déduction de la taxe
La première condition de forme, évidente, est la réception effective du document (facture ou
déclaration en douane) par le redevable réel. A ce titre, aucune déduction ne doit être opérée
avant que l’assujetti, qui veut déduire le montant de la taxe, ne dispose du document pour en
vérifier, à tout le moins, le respect des conditions de forme.
Le droit à déduction ne peut s’exercer que si la taxe déductible :
- figure sur les factures d’achat délivrées par leurs fournisseurs ou prestataires, à la condition
que celles-ci, correctement libellées, comportent l’ensemble des mentions obligatoires soient
délivrées par des assujettis soumis au réel ;
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

- a été acquittée à l’importation par l’assujetti ou pour son compte et qu’il détient les documents
douaniers qui le désignent comme destinataire réel des biens.
Section I : La forme du document ouvrant droit à déduction
En fonction de l’origine du document sur la base duquel la taxe a été supportée, on peut
distinguer la forme des factures délivrées par un assujetti, de celles délivrées par un prestataire
étranger et des déclarations d’exportation.
Paragraphe I : La taxe déductible sur facture délivrée par un assujetti
Pour rappel, tout assujetti est tenu de délivrer, pour les opérations qu’il réalise, une facture
comportant les mentions obligatoires De même tout assujetti établi au Sénégal doit s’assurer
que les factures qui lui sont délivrées sont conformes aux dispositions du CGI.
La facture est émise au plus tard dès la réalisation de la livraison ou de la prestation de services.
Tout document qui modifie la facture initiale doit porter clairement référence à la facture
initiale. Ce document est assimilé à une facture et doit comporter l’ensemble des mentions
obligatoires.
Aux termes du 5 de l’article 447 du CGI, la facture de l’assujetti doit obligatoirement et
distinctement faire apparaître :
- son nom et son adresse exacts avec indication de son Numéro d’Identification national des
Entreprises et Associations (NINEA) ;
- le nom du client
- la date
- la désignation du produit livré ou de la prestation fournie
- un numéro unique basé sur une séquence chronologique et continue
- les taxes sur le chiffre d’affaires exigibles sur l’opération concernée avec indication du taux;
- la taxe spécifique exigible, le cas échéant, sur l’opération concernée avec indication du taux;
- le prix toutes taxes comprises.
En cas d’exonération ou lorsque le client est redevable de la TVA ou lorsque l’assujetti applique
le régime de la marge, la référence à la disposition pertinente du CGI indiquant que l’opération
bénéficie d’une exonération, du régime de la TVA pour compte ou du régime de la marge.
Ces mentions sont requises pour permettre chez le destinataire ou le preneur les déductions
auxquelles il peut avoir droit ou la restitution.
Paragraphe II : TVA déductible sur facture d’un prestataire étranger
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

Il est à noter que lorsque la facture est émise par un prestataire étranger non immatriculé au
NINEA au Sénégal, il appartient à son représentant ou au client-assujetti de liquider et de
déclarer la TVA sur la base de la déclaration de TVA pour compte.
Cette déclaration constitue donc un élément de forme pour la déductibilité de la TVA par le
redevable réel.
Paragraphe III : Cas de TVA déductible sur des importations
Les déclarations d’importation sont effectuées sur la base d’imprimés-types générés sur la base
des renseignements fournis au système douanier par le déclarant. De fait, le document douanier
est obligatoirement renseigné de sorte que l’ensemble des mentions obligatoires sur les factures
ont leurs pendants sur la déclaration en douane.
La TVA figurant sur la déclaration de l’importateur accompagnée de la quittance de paiement
dudit impôt est déductible dans les mêmes conditions que la facture.
Section II : Modalités d’exercice du droit à déduction
L’article 375 du CGI prévoit que les déductions sont opérées par les assujettis sous leur propre
responsabilité.
- soit par imputation sur la taxe sur la valeur ajoutée exigible au titre des opérations soumises
à ladite taxe au cours du même mois ;
- soit par report de crédit de déduction et imputation sur la taxe sur la valeur ajoutée exigible
au titre du ou des mois suivants, jusqu'à extinction, sans pouvoir toutefois excéder deux (2) ans.
Dans certains cas, ce crédit ouvre droit à remboursement.
Paragraphe I : La naissance du droit à déduction
Le droit à déduction prend naissance au moment où la taxe déductible devient exigible chez le
fournisseur, le prestataire ou le preneur qui a acquitté la TVA pour compte.
En d’autres termes, le redevable réel ne peut déduire la taxe supportée avant qu’elle ne soit
exigible du redevable légal.
Paragraphe II : La péremption du droit à déduction
La perte du droit à déduction intervient dans un délai de deux (2) à compter du mois au titre
duquel la facture est datée ou celui au titre duquel la livraison ou la prestation ont été effectuées.
L’article 379 du CGI rappelle, en effet, que les taxes supportées déductibles sont déduites au
titre du mois de réception des factures ou de leur acquittement, en cas d’importation, de
livraison à soi-même, de versement d’acompte ou de comptabilisation d’avoir.
Les taxes non déduites conformément aux règles ci-dessus, pourront toutefois l’être au cours
des mois ultérieurs sans dépasser un délai de deux ans.
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

Paragraphe III : Les mentions obligatoires sur la déclaration de TVA


Les assujettis sont tenus d'indiquer sur leur déclaration de TVA, par fournisseur, au moment de
la déduction au verso de la déclaration ou sur un document annexe :
- le Numéro d’Identification national des Entreprises et Associations (NINEA) du fournisseur
ou le numéro et la date de la déclaration de mise à la consommation ;
- le nom et l'adresse dudit fournisseur ;
- la nature du bien ou du service acquis ;
- le prix d'achat ;
- la TVA facturée ou acquittée en douane ;
- la taxe supportée déductible ;
Ils sont également tenus de justifier l’effectivité de la transaction et son affectation à leurs
opérations taxées ou ouvrant droit à déduction.
Paragraphe IV : Comptabilisation des biens ouvrant droit à déduction
Les biens et services ouvrant droit à déduction, doivent être inscrits dans la comptabilité de
l’entreprise pour le prix d’achat ou de revient, diminué de la déduction à laquelle ils donnent
droit. Lorsqu’il s’agit de biens amortissables, les amortissements sont calculés sur la base du
prix d’achat ou de revient ainsi réduit.
N’est par conséquent déductible que la taxe supportée non incluse dans le prix de vente
II : Les conditions de fond pour la déduction de la taxe (à retenir)
Pour ouvrir droit à déduction, la TVA ou la TAF supportée sur un bien ou un service acquis,
outre le fait de remplir les conditions de forme et de délai sus rappelées, doit également satisfaire
aux conditions suivantes :
- entrer dans le cadre des besoins normaux de l’exploitation ou à sa gestion normale ;
- ne pas être exclue du droit à déduction ;
- être affectée à une destination taxable, effectivement taxée ou non taxée avec conservation du
droit à déduction.

Section I : Le lien avec la gestion normale de l’entreprise


La taxe supportée déductible doit, pour être déductible, entrer dans le cadre de l’exploitation
normale. Il s’agit d’une condition générale de déductibilité de la TVA ou de la TAF supportée.
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

La nature comptable de la charge n’est pas en elle-même déterminante : acquisitions


d’immobilisations, de frais généraux, de marchandises, de matières premières, de
consommable. Il s’agit plutôt de déterminer son rapport avec la gestion normale de l’entreprise.
N’entre pas dans la gestion normale de l’entreprise, la TVA ou la TAF supportée pour les besoins
non professionnels de membres du personnel ou de tiers ou celles qui se rapportent à des
dépenses sans impact réel sur la productivité ou l’image commerciale de l’entreprise.
A ce titre l’article 381 du CGI rappelle que la taxe ayant grevé les dépenses relatives à des biens
et à des services ne peut donner lieu à déduction lorsque le pourcentage de l’utilisation privée
de ces biens et services est supérieur à 80% de leur utilisation totale.
Section II : Les exclusions ou restrictions du droit à déduction
L’exercice du droit à déduction est limité ou réduit en ce qui concerne certaines entreprises et
certains biens et services.
Paragraphe I : Les exclusions relatives à la taxe supportée sur certains biens et services
N’est pas déductible la TVA ayant grevé :
1. les dépenses relatives à des biens et à des services lorsque le pourcentage de l’utilisation
privée de ces biens et services est supérieur à 80% de leur utilisation totale.
2. les biens cédés sans rémunération ou moyennant une rémunération nettement
inférieure (symbolique) à leur prix de vente normal, notamment à titre de commission,
salaire, gratification, cadeaux, quelle que soit la qualité du bénéficiaire ou la forme de la
distribution, sauf lorsque la valeur du bien n’excède pas vingt mille (20.000) francs hors taxes
;
3. les dépenses de logement, de restauration, de réceptions et de spectacles.
Toutefois, cette exclusion n’est pas applicable :
a) aux dépenses, supportées par un assujetti, relatives à la fourniture à titre onéreux par cet
assujetti de logements, de repas, d’aliments ou de boissons ;
b) aux dépenses relatives à la fourniture à titre gratuit de logement sur les chantiers ou dans les
locaux d’une entreprise au personnel de sécurité, de gardiennage ou de surveillance ;
c) aux dépenses supportées par un assujetti du fait de la mise en jeu de sa responsabilité
contractuelle ou légale à l’égard de ses clients ;
4. les véhicules ou engins, quelle que soit leur nature, conçus pour transporter des
personnes ou à usage mixte, lorsqu’ils ne sont pas destinés à être revendus à l’état neuf ou
loués par un loueur professionnel ;
5. les frais de publicité de biens et services dont la publicité est prohibée ;
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

6. les prestations de services, quelle que soit leur dénomination, lorsque le bénéficiaire de
la rémunération n’est pas établi au Sénégal, à l’exception des prestations comportant un
transfert de savoir-faire définies par arrêté n° 39532 du 02/12/2021 du Ministre chargé
des Finances ;
7. les meubles meublants, à l’exclusion du mobilier de bureau ;
8. les services afférents aux biens exclus du droit à déduction.
Paragraphe II : Les limitations concernant certains assujettis
Certains assujettis ne sont pas autorisés à déduire certaines taxes par eux payées.
1. Les agences de voyages et les organisateurs de circuits touristiques soumis au régime de
la marge
Ils ne peuvent pas déduire la taxe afférente au prix payé aux entreprises de transport, aux
hôteliers, aux restaurateurs, aux entrepreneurs de spectacles et aux autres assujettis qui
exécutent matériellement les services utilisés par les clients.
2. Les négociants en biens d’occasion soumis au régime de la marge
Ils ne peuvent opérer la déduction de la taxe ayant grevé les biens acquis en vue de leur revente.
Section III : Le lien avec la réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction
Le lien entre la taxe supportée et la réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction détermine
la règle applicable au moment de l’exercice du droit à déduction sur la déclaration.
Paragraphe I : Définition du concept d’opération ouvrant droit à déduction
La TVA ou la TAF supportée sur des biens et services acquis lorsque l’acquéreur facture la TVA
sur ses ventes de biens ou de services est déductible.
Ces taxes supportées sont également déductibles lorsque l’acquéreur ne facture pas la TVA du
fait que ses ventes correspondent à :
a. des exportations et opérations assimilées ou des prestations de services directement liées aux
exportations ;
b. des prestations de services territorialement non imposables au Sénégal, alors que de telles
prestations auraient ouvert droit à déduction si leur lieu d’imposition était au Sénégal, à
l’exclusion des prestations de télécommunications ;
c. des livraisons et prestations faites à des entreprises bénéficiant d’une exonération en régime
franc valide ou de régimes dérogatoires conférant des exonérations soumises à la formalité du
visa (ventes à des entreprises minières, organismes bénéficiant de conventions de siège ou de
convention d’établissement, missions diplomatiques ou consulaires…);
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

d. le transport international de biens à destination de l’étranger


e. Les livraisons de matériels et les prestations de services agricoles visées par l’arrêté du
Ministre chargé des finances
Paragraphe II : Les conséquences du principe sur l’exercice du droit à déduction
Un bien ou un service acquis par un assujetti peut être exclusivement (règle de l’affectation) ou
partiellement (règle du prorata) utilisé pour la réalisation d’opérations ouvrant droit à déduction.
De la même façon, il peut être utilisé exclusivement pour la réalisation d’opérations n’ouvrant
pas droit à déduction (règle de l’affectation).
A- La règle de l’affectation
Lorsqu’un bien ou un service est utilisé par l’assujetti pour effectuer exclusivement des
opérations imposables ouvrant droit à déduction, l’intégralité de la TVA portant sur ce bien ou
service est déductible.
Inversement, lorsqu’un bien ou un service est utilisé par l’assujetti pour effectuer exclusivement
des opérations n’ouvrant pas droit à déduction, la TVA portant sur ce bien ou service n’est pas
déductible.
B- la règle du prorata de déduction
Lorsque des biens ou des services sont utilisés par un assujetti pour effectuer à la fois des
opérations ouvrant droit à déduction et des opérations n’ouvrant pas droit à déduction, la
déduction n’est admise que pour la partie de la TVA qui est proportionnelle au montant afférent
aux premières opérations.
1. La détermination du prorata
Il est fait application d’un prorata de déduction qui résulte du rapport comportant :
a. au numérateur, le montant total, déterminé par année civile, du chiffre d’affaires hors TVA
afférant aux opérations taxées et aux opérations exonérées ouvrant droit à déduction visées à
l’article 380 ;
b. au dénominateur, le montant total, déterminé par année civile, de l’ensemble du chiffre
d’affaires hors TVA réalisé par l’entreprise.
Les sommes mentionnées aux deux termes du prorata de déduction s’entendent tous frais et
taxes compris, à l’exclusion de la TVA.
2. Les produits exclus du prorata
Sont toutefois exclus, tant au numérateur qu’au dénominateur, pour la détermination dudit
rapport :
- les cessions d’éléments d’actifs immobilisés ;
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

- les subventions d’équipement ;


- les indemnités non imposables et notamment celles reçues en réparation de dommages
consécutifs à des sinistres ;

- les revenus de valeurs mobilières ;

- les encaissements de sommes perçues pour le compte d’un tiers pour lui être versées, ou
perçues d’un tiers pour être réparties intégralement à d’autres personnes dans le cadre
d’un mandat ;

- les pourboires versés au personnel pour les entreprises des secteurs de l’hôtellerie et de
la restauration.

3. Du prorata provisoire au prorata définitif


Dès l’acquisition des biens et services ouvrant droit à déduction, les assujettis sont autorisés à
opérer la déduction en usant d’un pourcentage provisoire calculé, sous leur responsabilité, sur
la base des opérations de l’année précédente.
Lorsque cette référence fait défaut, le prorata de déduction est estimé provisoirement par
l’assujetti d’après ses prévisions et sous le contrôle de l’administration.
Ce prorata de déduction est fixé en pourcentage et est arrondi à l’excès à la deuxième décimale.
Le prorata de déduction provisoire fait l’objet, le cas échéant, d’une régularisation à la fin de
l’année civile lorsque la déduction initialement opérée est supérieure ou inférieure à celle que
l’assujetti était en droit d’opérer.
Titre III : Les régularisations de déduction
La déduction initialement opérée est régularisée lorsqu’elle est supérieure ou inférieure à celle
que l’assujetti était en droit d’opérer.
Il s’agit pour l’assujetti qui avait opéré la déduction d’une taxe supportée sous sa propre
responsabilité de constater qu’il est intervenu un évènement qui remet en cause tout ou partie
de TVA déduite.
Chapitre I : Les cas d’ouverture de l’obligation de régulariser
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

La régularisation a lieu en cas de modification intervenue dans l'activité de l'entreprise, lorsque


les conditions de déduction de la taxe ne sont plus réunies, notamment en cas de :
a. cessation d'activité ;
b. cession totale ou partielle à titre onéreux ou gratuit, sous quelque forme que ce soit,
d'éléments d'actif dont l'acquisition a donné lieu à déduction ou à restitution, à l’exclusion des
fusions bénéficiant du régime fiscal de faveur en matière de droit d’enregistrement ;
c. affectation d'un bien ouvrant droit à déduction à une destination ne donnant pas droit
ou ne donnant plus droit à déduction ;
Toutefois, lorsque ce changement d’affectation est le résultat d’une livraison à soi-même de
biens ou d’une prestation à soi-même de services, cette livraison ou prestation à soi-même est
imposable sans droit à déduction et aucune régularisation n’est exigible.
d. destruction de biens acquis ou produits en l’absence de l’administration fiscale;
e. abandon de la qualité d’assujetti à la taxe sur la valeur ajoutée ;
f. manquants, pertes, vols non justifiés de biens acquis ou produits
Il y a lieu de rappeler, en effet, que l’assujetti est dispensé de l’obligation de régularisation en
cas de destruction de biens sous le contrôle de l’administration fiscale, de perte ou de vol
dûment prouvés ou justifiés.
Dans cette hypothèse, l’assujetti doit produire :
- un état indiquant le motif de la destruction ou faisant référence à la perte et au vol ;
- une copie certifiée du procès-verbal établi par l’agent de l’administration ayant assisté aux
opérations de destruction ou une copie du dépôt de la plainte pour vol ;
- une copie de la déclaration de mise à la consommation des produits ou marchandises importés,
ou de la facture d’achat des produits ou marchandises non importés.
Chapitre II : Les modalités de régularisation de la taxe déduite
La régularisation s’effectue, en principe, par reversement ou répétition de la TVA devenue non
déductible sur la base d’une déclaration spéciale souscrite à cet effet. En cas de changement
d’affectation, toutefois, la loi fiscale admet l’utilisation du procédé de l’imputation.
Section I : La régularisation par versement
Les assujettis doivent verser, à titre de régularisation, dans le mois qui suit l’événement
annulant la déduction initiale, un montant d’impôt égal à la TVA calculée sur la base de la valeur
du bien concerné, tous frais et taxes compris à l’exclusion de la TVA elle-même.
Cette régularisation s’opère sur la base d’une déclaration (déclaration de régularisation)
distincte de celle des opérations courantes de l’assujetti (déclaration ordinaire de TVA).
AMETH N. DIOP
AUDIT & FINACIAL ADVISORY

Cabinet CECA

Toutefois, lorsqu’il s’agit de biens soumis à amortissement, le montant d’impôt à répéter est
égal à une fraction de la TVA déduite, calculée au prorata du temps d’amortissement restant.
Pour les biens amortissables et totalement amortis, aucune régularisation n’est effectuée.
Section II : La possibilité de régularisation par imputation
Lorsqu’un assujetti change l’affectation d’un bien d’une activité n’ouvrant pas droit à déduction
à une activité ouvrant droit à déduction, il peut imputer la taxe en résultant sur la déclaration de
TVA qui suit le mois du changement d’affectation.

Vous aimerez peut-être aussi