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SOMMAIRE
1. Le mécanisme de déduction
2. Les modalités pratiques
3. Le remboursement des crédits de TVA
1. Le coefficient d’assujettissement
2. Le coefficient de taxation
2.1 Principe
2.2 Calcul du coefficient de taxation forfaitaire
3. Le coefficient d’admission
3.1 Principe
3.2 Restriction du droit à déduction
Le principe général de déduction de TVA est défini par l’article 271 du CGI :
« la taxe sur la valeur ajoutée qui a grevé les éléments du prix d’une opération imposable est
déductible de la taxe sur la valeur ajoutée applicable à cette opération »
« la taxe sur la valeur ajoutée grevant un bien ou un service qu’un assujetti à cette taxe acquiert,
importe ou se livre à lui-même est déductible à proportion de son coefficient de déduction »
Le droit à déduction de la TVA acquittée sur les biens ou services achetés, importés ou livrés à soi-
même, est conditionné par l’affectation de ces biens ou servies à des opérations ouvrant droit à
déduction de la TVA
La règle de l’affectation constitue un principe fondamental : chaque bien ou service acheté, importé
ou livré à soi même par l’entreprise, est en quelque sorte « tracé » et un coefficient de déduction
propre lui est attribué.
La taxe déductible relative à chaque bien ou service est ainsi déterminée en proportion du coefficient
de déduction propre à ce bien ou service, formule synthétique tenant à la fois de son degré
d’utilisation :
Le coefficient de déduction ( CoDéd) d’un bien ou d’un service est composé du produit de trois
coefficient
- Le coefficient d’assujettissement ( CoAss ) qui est égal, pour chaque bien ou service à la
proportion d’utilisation de ce bien à des opération dans le champ d’application de la TVA
- Le coefficient de taxation ( CoTax) qui correspond à la proportion d’utilisation de ce bien ou
service à des opérations ouvrant droit à déduction de la TVA
- Le coefficient d’admission ( CoAdm) qui exprime les restriction particulière du droit à
déduction applicables à certaines dépenses selon la réglementation
Codéd = CoAss*CoTax*CoAdm
- Les activités civiles, libérales ou commerciales exonérées exercées simultanément avec une
activité libérale ou commerciale imposable ( ex : pharmacie – vente de médicaments soumis à
la TVA – qui proposerait également des analyses médicales exonérées de TVA)
- Les locations d’immeubles nus à usage professionnel imposées sur option
Cette condition doit être interprétée de façon large et ne vise qu’à exclure les dépenses excessives,
ainsi que les dépenses effectuées dans l’intérêt personnel du dirigeant ou de sa famille. La tva grevant
les dépenses à caractère somptuaire n’est jamais déductible
Cette disposition doit permettre d’éviter que des particuliers puissent acquérir des biens en francise
de TVA. L’affectation du bien entre la partie professionnelle et privative se fait idéalement au moment
de l’acquisition. A défaut, si l’affectation n’est pas possible, la TVA est déduite totalement, mais
l’utilisation privative donne lieu à une imposition au titre des livraisons à soi-même.
La déduction est subordonnée au fait que l’opération finale soit taxée à la TVA. Certaines opérations
exonérées de TVA ouvrent droit néanmoins à une déduction de TVA ( exportations, livraisons
intracommunautaires…)
- Qui ne font pas l’objet d’une exclusion légale du droit à déduction : voir coefficient
d’admission
- Une facture pour les achats de biens ou de services et les acquisitions d’immobilisations
- Un document douanier pour les importations
- Une mention sur la déclaration de la taxe due par l’entreprise pour une livraison à soi-même
- Une déclaration d’échange de biens pour les opérations réalisées dans l’Union Européenne
- Un acte notarié pour les ventes d’immeubles
4. Les conditions de délai de la déduction
Le droit à déduction prend naissance lorsque, parallèlement, à la date d’exigibilité, la taxe grevant
l’opération devient exigible chez le fournisseur ou le prestataire de services/travaux. La TVA est donc
déductible :
1. Le mécanisme de la déduction
1ier étape : il convient de recenser et cumuler la TVA facturée à l’entreprise par ses fournisseurs sachant
que la TVA n’est déductible pour l’entreprise que si elle est exigible chez le fournisseur
2ieme étape : principe de l’imputation : la taxe déductible est soustraite de la TVA exigible
La distinction entre biens et services et immobilisations n’est pas toujours évidente, par exemple
lorsqu’il s’agit de petit outillage de faible valeur. En pratique, il faut retenir la même distinction qu’en
comptabilité. Lorsqu’un petit matériel a été comptabilisé en charge ( prix inférieur à 500 euros), la TVA
correspondante doit être considérée comme déductible sur les biens et services.
Pour une entreprise, opérer la déduction d’un montant de taxe déductible consiste à en faire mention
sur une déclaration. En cas d’omission, la taxe correspondante pourra être déduite sur les déclarations
suivantes jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant celle de l’omission.
Une situation de crédit se trouve quand le montant de TVA déductible excède celui de la TVA exigible.
- Soit reporter le solde de TVA déductible non imputé sur les périodes suivantes. Ce crédit de
taxe est reportable sans limite de délai
- Soit en demander le remboursement selon certaines conditions
Bien que le champ d’application de la TVA soit large, les assujettis qui réalisent des opérations taxées
peuvent en effectuer d’autres non imposables :
Or la TVA afférente aux biens ou services achetés n’est déductible qu’en proportion de leur utilisation
pour des activités taxables. Certaines opérations ont donc un coefficient de déduction inférieur à 1,
calculé en fonction de chacun des trois paramètres qui composent le coefficient de déduction afférant
à ces opérations spécifiques.
Règle commune à tous les coefficients : Chacun des coefficients est d’abord déterminé de façon
provisoire à partir des données de l’année N-1. Ces coefficients doivent ensuite être définitivement
arrêtés avant le 25 avril de l’année suivante, à partir des données de l’année N.
1. Le coefficient d’assujettissement
Le coefficient d’assujettissement est égal, pour chaque bien ou service, à la proportion d’utilisation de
ce bien ou service pour la réalisation d’opérations situées dans le champ d’application de la TVA,
dénommées « opérations imposables » et hors champ d’applications dénommées « opérations non
imposables ».
L’assujetti doit calculer, sous sa responsabilité, la proportion d’utilisation du bien ou du service pour la
réalisation d’opérations imposables. Ce calcul doit traduire l’utilisation réelle de chaque bien ou
service. L’entreprise peut retenir des critères physiques ( surface d’utilisation, temps d’utilisation du
bien) ou des critères financiers ( chiffre d’affaires, salaires)
Attention : les opérations situées hors du champ d’application de la TVA et les opérations imposables
doivent être comptabilisées dans les comptes distincts pour l’application du droit à déduction (Annexe
II, article 209 du CGI)
Exemple : Une SA a acquis des locaux d’une superficie de 1 500 m² pour un montant de 800 000 euros
HT.
Elle a deux activités distinctes :
Ce partage se concrétise dans une séparation physique, l’activité financière occupant le quart de la
superficie des locaux de l’entreprise, le reste étant réservé à la gestion de la location d’immeubles.
2. Le coefficient de taxation
2.1 Principes
Le coefficient de taxation détermine le degré d’affectation d’un bien ou d’un service à des opérations
ouvrant droit à déduction de la TVA (opérations générant de la TVA collectée ou réalisées à
l’exportation et assimilées).
La déduction est déterminée sur la base d’un coefficient de taxation forfaitaire et correspond au
rapport entre le montant du chiffre d’affaires réalisé par des opérations ouvrant droit à déduction de
la TVA et le montant annuel du chiffre d’affaires afférent à l’ensemble des opérations situées dans le
champ d’application de la TVA
Période de référence Le calcul est effectué annuellement par année civile. Le coefficient
et d'application du provisoire utilisé au cours d'un exercice est égal au coefficient de l'année
coefficient de précédente. Le coefficient de taxation forfaitaire définitif permettant de
taxation forfaitaire déterminer la TVA déductible au titre de l'exercice doit être déterminé avant
le 25 avril de l'année suivante comme les autres coefficients. Le calcul se fait
à partir des recettes hors taxe
Elément figurant au Montant total annuel du chiffre d'affaires afférent aux opérations qui
numérateur ouvrent droit à déduction de la TVA ( y compris les subventions liées au prix
de ces opérations : - Chiffre d'affaires soumis à TVA - chiffre d'affaires réalisé
à l'exportation ou pour les livraisons intracommunautaires - Prestations de
services à soi-même et livraisons à soi-même de biens autres que des
immobilisations taxables
Elément figurant au Montant total annuel du chiffre d'affaires afférent aux opérations situées
dénominateur dans le champs d'application de la TVA ( y compris subvention) - sommes
portées au numérateur - opérations exonérées - loyers d'immeubles nu -
produits financiers et recettes immobilières ne présentant par un caractère
accessoire par rapport à l'activité principale. ( remarque b)
Element ne figurant Recette correspondant à des opérations situées hors du champ
pas au numérateur d'application de la TVA ( indemnité non imposable par exemple ). En effet,
ni au dénominateur leur incidence éventuelle est déjà prise en compte dans le coefficient
d'assujettissement
Cessions de biens d'investissements corporels ou incorporels soumis ou non
à la TVA ( voir remarque ci-dessous a)
Livraison à soi même d'immobilisations soumises à la TVA
Produits financiers et immobiliers exonérées ( voir remarque b)
Remarques : a) Les cessions des biens d’investissements corporels ou incorporels : Les recettes
correspondantes ne figurent ni au numérateur ni au dénominateur du coefficient de taxation
forfaitaire
- les opérations doivent présenter un caractère accessoire par rapport à l’activité principale ; cette
condition est remplie si la réalisation de ces opérations exonérées a nécessité au maximum la mise en
œuvre d’un dixième des biens ou des services grevés de TVA ;
- Le montant de ces produits n’excède pas 5% du chiffre d’affaires total TTC de l’entreprises. Dans ce
cas, ces produits ne pénalisent par le droit à déduction
c) Subventions
Exemple :
La société loue deux types d’immeubles :
- Des immeubles destinés à l’habitation : ce type de location n’est pas soumis à la TVA ( chiffre
d’affaires de l’année N-1 : 180 000 euros) ;
- Des immeubles aménagés destinés à des activités commerciales : cette activité est soumise à
la TVA ( chiffre d’affaires de l’année N-1 : 260 000 euros HT)
Exemple
L’entreprise Protix est une société assurant l’administration et la distribution des produits du groupe
auquel elle appartient sur les marchés national, américain et italien. Une analyse de l’organisation de
l’entreprise indique que la gestion administrative et financière du groupe représente 20% des moyens
dont dispose l’infrastructure
3. Le coefficient d’admission
3.1 Principes
Le coefficient d’admission a pour objet de prendre en compte les dispositions particulières qui excluent
de la déduction tout ou partie de la taxe relative à certains biens ou servies
Remarque : la valeur du coefficient d’admission à retenir au titre de l’année est celle constatée au
début de la période, quelle que soient les évolutions de la règlementation intervenues au cours de
l’année.
Ces mesures sont dérogatoires au principe de la déduction. Elles sont donc prévues de façon expresse
par la loi. Sur le plan pratique, la TVA ( ou la fraction de la TVA) qui concerne les dépenses
correspondances ne peut être déduite et reste à la charge de l’entreprise.
b. Autres restrictions
Biens ou services utilisés par un assujetti à plus de 90% à des Cette exclusion doit permettre
fins étrangères à son entreprise d'éviter que des particulier
puissent acquérir des biens en
franchise de TVA
Certains produits pétroliers : essence/ essence super / gaz Coefficient d'admission s'aligne
pétrole et autres hydrocarbures présents à l'état gazeux utilisés sur le gazole
comme carburants pour des véhicules n'ouvrant pas droit à
déduction
services relatifs à des biens exclus du droit à déduction Réparations d'une voiture de
tourisme
Biens exclus du droit à déduction en matière de bénéfice Dépenses somptuaires
Exemple :
L’entreprise Protix a acquis une voiture de tourisme ( moteur diesel) pour un montant de 20 000 euros
ht
La consommation de gazole s’est élevé au titre de l’année à 1 200 euros HT
Cette voiture n’est utilisée que pour les activités de location d’immeubles destinés à l’habitation et aux
activités commerciales.
Déterminer les coefficients d’admission des différentes acquisitions de l’année.
Locaux : Aucune exclusion du droit à déduction n’est prévue pour les locaux par la réglementation en
vigueur le coefficient d’admission est égal à 1
Voiture : La TVA sur les véhicules de tourisme n’est pas déductible, le coefficient d’admission est égal à
0
Gazole : La TVA sur le gazole est déductible à hauteur de 80% pour les véhicules n’ouvrant pas droit à
déduction : le coefficient d’admission est égal à 0,8 ( s’il s’agissait d’essence, il serait de 0.60 en 2020
et de 0.80 à compter de 2021)
Le coefficient de déduction d’un bien ou service est égal au produit des coefficients d’assujettissement,
de taxation, et d’admission décrits précédemment
EXEMPLE RECAPITULATIF
Une SA a acquis des locaux d’une superficie de 1 500 m² pour un montant de 800 000 euros HT.
Ce partage se concrétise dans une séparation physique, l’activité financière occupant le quart de la
superficie des locaux de l’entreprise, le reste étant réservé à la gestion de la location d’immeubles.
- Des immeubles destinés à l’habitation : ce type de location n’est pas soumis à la TVA ( chiffre
d’affaires de l’année N-1 : 180 000 euros) ;
- Des immeubles aménagés destinés à des activités commerciales : cette activité est soumise à
la TVA ( chiffre d’affaires de l’année N-1 : 260 000 euros HT)
Enfin, L’entreprise a acquis une voiture de tourisme ( moteur diesel) pour un montant de 20 000 euros
ht
La consommation de gazole s’est élevé au titre de l’année à 1 200 euros HT
Cette voiture n’est utilisée que pour les activités de location d’immeubles destinés à l’habitation et aux
activités commerciales.
Questions :
Tout au long de l’année, l’entreprise procède au calcul de sa TVA déductible sur la base du coefficient
de déduction provisoire, arrêté selon ses données comptables de l’année précédente (0.6 sur
l’exemple précédent)
L’entreprise doit déterminer avant le 25 avril de l’année suivante des coefficients définitifs.
Au plan comptable, la valeur d’acquisition des immobilisations est modifiée. Mesure de simplification :
en charge si inférieur à 5%