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Analyse de l’annexe fiscale 2009

Ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre 2008 portant Budget de l’Etat pour


la gestion 2009

Première partie
Taxes sur le chiffre d’affaires

AMENAGEMENT DU DISPOSITIF DE L’ARTICLE 361 DU CODE GENERAL DES IMPOTS


RELATIF A L’OPTION POUR L’ACQUITTEMENT DE LA TAXE SUR LA VALEUR AJOUTEE
D’APRES LES DEBITS (Art. 3)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 361 du Code général des Impôts prévoit que les contribuables
réalisant des opérations pour lesquelles l’exigibilité de la taxe sur la valeur
ajoutée est constituée par l’encaissement peuvent, sur autorisation expresse
du Directeur général des Impôts, opter pour l’acquittement de la taxe d’après
les débits.

Toutefois, le dispositif n’a pas prévu la possibilité pour ces contribuables ayant
exercé l’option de la révoquer ultérieurement.

Par ailleurs, le texte ne précisait pas la date d’effet de l’option.

L’article 3 de l’annexe fiscale pour la gestion 2009 corrige cette situation.

II – Analyse du dispositif

A – Modalités d’exercice de l’option

1. Le point de départ de l’option

L’option prend effet à compter du premier jour du mois suivant celui au cours
duquel l’autorisation est accordée par le Directeur général des Impôts, suite à
une demande qui lui est adressée. Cette demande peut être formulée par le
contribuable à tout moment.

2. L’étendue de l’option

L’autorisation d’opter pour le paiement de la TVA d’après les débits s’applique


à l’ensemble des opérations réalisées par le contribuable.

En principe, l’exigibilité de la TVA d’après les débits résulte de la seule


facturation. Le débit est l’inscription de la dette au débit du compte «Clients».

Ainsi, les dispositions du Code général des Impôts relatives à l’exigibilité de la


TVA se rapportant aux livraisons de biens, s’appliquent aux opérations de
prestations de services, de travaux immobiliers, de ventes à consommer sur
place, de ventes ou de fourniture d’eau, d’électricité, de gaz et de
télécommunications pour lesquelles l’option pour l’acquittement d’après les
débits a été exercée.

Toutefois, le paiement de la taxe d’après les débits ne dispense pas le


contribuable d’acquitter la TVA sur les encaissements reçus (acomptes, prix ou
rémunération des services) avant toute facturation.

Par ailleurs, il convient d’indiquer que les redevables autorisés à acquitter la


taxe d’après les débits doivent faire mention de cette autorisation sur leurs
factures, afin de permettre à leurs clients redevables de la TVA d’opérer les
déductions dans les conditions habituelles.

B – Révocation de l’option

L’autorisation d’option pour le paiement de la TVA d’après les débits est


valable tant que l’intéressé n’exprime pas par écrit son désir de revenir au
régime de droit commun. En cas de révocation, le contribuable doit informer
l’Administration fiscale par simple lettre circonstanciée.

Toutefois, l’option n’est révocable qu’à la fin du troisième exercice suivant celui
au cours duquel elle est exercée.

Exemple

Le 16 mars 2010, le Directeur général des Impôts a autorisé l’entreprise


COROSSOL à acquitter la TVA d’après les débits.

Cette option, qui prend effet à compter du 1er avril 2010, ne peut être
révoquée qu’à partir du 1er janvier 2014 ; car les exercices 2011, 2012 et 2013
correspondent à la période de non-révocabilité.
AMENAGEMENT DU REGIME FISCAL DES BUREAUX DE CHANGE EN MATIERE DE
TAXE SUR LES OPERATIONS BANCAIRES (Art. 6)

I – Présentation générale du dispositif

Le régime des déductions en matière de taxe sur la valeur ajoutée prévoit que
les assujettis sont autorisés à déduire de la taxe applicable à leurs opérations
de ventes ou de prestations de services :

– le montant de la TVA déductible qui figure sur leurs factures d’achats de biens
et de prestations de services ;

– le montant de la taxe sur les opérations bancaires afférentes aux agios


bancaires supportés pour les besoins de leur exploitation.

En dehors de ces deux situations, aucune déduction de taxe n’était admise sur
la TVA collectée par les assujettis.

L’article 6 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre


2008 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2009 élargit le champ des
déductions en matière de TVA en autorisant désormais la déduction du
montant de la taxe sur les opérations bancaires supportée lors de l’acquisition
de devises par les bureaux de change manuel relevant d’un régime réel
d’imposition.

Ce dispositif appelle les observations qui suivent.

II – Analyse du dispositif

A – Le champ d’application de la mesure

Le champ d’application du dispositif est à analyser d’une part, au niveau des


opérateurs concernés et d’autre part, au niveau de la taxe déductible.

1. Les opérateurs concernés

Sont visés par le dispositif, les opérateurs expressément constitués pour réaliser
à titre d’activité principale, des opérations de change manuel relevant d’un
régime réel d’imposition.

Trois conditions sont donc nécessaires pour être assujetti à ce nouveau régime
de déduction :

– Etre un bureau de change : les bureaux de change sont des intermédiaires


financiers dont le métier principal est de pratiquer le change manuel, c'est-à-
dire l'échange d'une devise ou d’une monnaie contre une autre. Il s’agit donc
des commerçants négociant de monnaie, rémunérés soit par une commission,
soit par la différence entre le cours international de la devise et le prix auquel
ils la cèdent.

Cette activité qui relevait jusqu’en 1998 du monopole exclusif des


établissements de banques a été libéralisée dans l’espace UEMOA par le
règlement n° 09/98/CM/UEMOA du 20 décembre 1998 relatif aux relations
financières extérieures des Etats membres de l’UEMOA.

Les bureaux de change concernés par la mesure sont ceux qui ont satisfait aux
diverses formalités juridiques et administratives requises pour l’exercice de
cette activité, notamment ceux ayant obtenu l’agrément du Ministre en
charge des finances, après avis de la Banque centrale.

Sont exclus du bénéfice de la mesure, les établissements de banques et les


autres opérateurs financiers qui se livrent accessoirement à des opérations de
change manuel.

– Effectuer du change manuel : le dispositif s’adresse aux opérateurs pratiquant


le change manuel. Le change manuel est une opération qui consiste à
convertir de façon physique une monnaie en une autre monnaie.

A ce titre, cette opération se différencie du change scriptural, du change


électronique ou de toute autre forme de change ne s’appuyant pas sur
l’échange physique de billets de banque de différentes devises.

– Relever d’un régime réel d’imposition : pour bénéficier de la déduction de la


TOB, le bureau de change doit être immatriculé au fichier des contribuables
de la Direction générale des Impôts sous un régime réel d’imposition, c'est-à-
dire le régime réel normal ou le régime réel simplifié d’imposition. Les
opérateurs non immatriculés ainsi que ceux inscrits sous un régime forfaitaire ne
bénéficient donc pas de la mesure.

2. La taxe déductible

La taxe déductible est celle qui a grevé les acquisitions de devises par les
bureaux de change.

Les opérations visées par le dispositif sont les acquisitions de devises strictement
effectuées pour les besoins de l’activité des bureaux de change.

B – Les modalités d’application

Les bureaux de change remplissant les conditions susévoquées sont autorisés


à déduire de la TVA collectée, la TOB ayant grevé leurs acquisitions de devises.

La déduction s’effectue dans les conditions et selon les modalités habituelles.


PRECISIONS RELATIVES A LA BASE ET AUX TAUX D’IMPOSITION DES DROITS
D’ACCISES SUR LES TABACS ET LES BOISSONS (Art. 7)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 7 de l’annexe fiscale pour la gestion 2009 apporte des aménagements


aux dispositions des articles 419 et 1085 du Code général des Impôts, en ce qui
concerne la base d’imposition à retenir pour le calcul des droits d’accises sur
le tabac et sur les boissons.

Désormais, la base d’imposition desdits biens est constituée par le prix de


revient hors taxes sortie usine, et non par le prix de vente hors taxes.

II – Analyse du dispositif

A – Dispositions antérieures

Antérieurement à l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009, les tabacs et


boissons étaient soumis aux droits d’accises sur la base de leur prix de vente
hors taxes.

Ce prix se composait des éléments suivants :

– pour les produits acquis pour la revente : prix d’achat + frais accessoires
d’achat + marge commerciale ;

– pour les produits fabriqués localement : prix de vente hors taxes entendu du
prix de revient hors taxes sortie usine.

A la pratique, la détermination du montant à retenir à titre de prix de revient


sortie usine a été source de difficultés.

En effet, le prix de revient peut s’apprécier à la fin du processus de production,


lorsque les biens sortent de l’atelier de fabrication. Il comprend alors le prix
d’achat des matières premières et les frais de fabrication.

Si les biens produits doivent être évalués au niveau du magasin de stockage,


de nouveaux éléments intègrent le prix de revient. On obtient un prix de revient
différent du précédent.

Par ailleurs, l’assimilation du prix de vente au prix de revient sortie usine a


introduit une ambiguïté supplémentaire dans la compréhension des
dispositions des articles 419 et 1085 du Code général des Impôts, car le prix de
vente comprend le prix de revient et la marge escomptée par le vendeur. La
marge ne peut être ignorée que dans les cas de ventes à prix coûtant.
Ramener ainsi le prix de vente au prix de revient, s’est avéré réducteur et
contraire aux règles comptables, d’où le réaménagement des dispositions des
articles susvisés.

B – Aménagements introduits par l’annexe fiscale 2009

L’entrée en vigueur de l’article 7 de l’annexe fiscale pour la gestion 2009 a


introduit deux innovations dans l’imposition des tabacs et boissons aux droits
d’accises.

Le Législateur a modifié à la fois les bases d’imposition et les taux applicables


pour la liquidation des droits.

1. Modification des bases imposables

Désormais, la base d’imposition à retenir pour le calcul des droits d’accises sur
les tabacs et sur les boissons alcoolisées et non alcoolisées, à l’exclusion de
l’eau, est constituée par le prix de revient sortie usine.

Il faut entendre par prix de revient sortie usine, le coût total des produits
fabriqués, du stade d’approvisionnement en matières premières ou en
marchandises au stade de stockage des produits finis ou des biens acquis en
l’état. Les frais de distribution, de publicité, de promotion de ventes, de marge
et tous les frais post fabrication en sont exclus.

Ainsi, le coût total englobe les charges directes et les charges indirectes.

a) Charges directes

Les charges directes sont toutes les charges qui participent directement et en
totalité à la détermination du prix de revient du produit fabriqué.

A titre d’exemple, une entreprise qui a pour activité la fabrication de


cigarettes, aura pour matière première le tabac. Le coût d’acquisition de
cette matière première, qui est une charge directe, sera retenu en totalité dans
la détermination du prix de revient. Il en est de même de la totalité des
rémunérations versées aux salariés qui interviennent directement dans le
processus de fabrication du produit.

Si cette société fabrique diverses marques de cigarettes dont certaines ne sont


pas sa propriété, les redevances versées aux propriétaires de ces marques
dont elle n’est pas propriétaire aux termes d’un contrat, et qui sont
directement liées aux produits finis, sont également retenues comme des
charges directes pour la détermination du prix de revient hors taxes sortie usine.

Les charges directes sont donc déterminées en fonction de la nature de


l’activité de l’entreprise et leur prise en compte en totalité dans le calcul du
prix de revient d’un produit est fonction de la nature de cette activité et des
éléments constitutifs du bien fabriqué.

b) Charges indirectes

Contrairement aux charges directes, les charges indirectes ne rentrent pas en


totalité dans la détermination du coût du produit.

Il s’agit en l’espèce de toutes les charges qui concourent dans une certaine
proportion, à la détermination du prix de revient d’un produit mais qui ne sont
pas exposées exclusivement pour la fabrication de ce produit.

Exemple

Les frais administratifs engagés au siège de l’entreprise (frais de


télécommunications, matériels de bureau, amortissements des immobilisations,
etc.).

Pour la fixation du prix de revient hors taxes sortie usine, ces charges font l’objet
d’une imputation selon une clé de répartition. Pour la détermination de celle-
ci, l’entreprise utilisera sous sa responsabilité, des méthodes ou des critères
pertinents qui lui sont propres.

Toutefois, en cas de doute sur la méthode utilisée, l’entreprise peut saisir


l’Administration, dans le cadre du rescrit fiscal prévu par l’article 21-2° du Livre
de Procédures fiscales.

2 – Réaménagement des taux

La modification des bases taxables pour la liquidation des droits d’accises sur
les tabacs et sur les boissons a induit un réaménagement des taux applicables
à certains produits comme l’indique le tableau comparatif ci-après.

Produits Anciens taux Nouveaux taux

Vin ordinaire 20 % 25 %
Bières et cidres 8% 13 %
Boissons non alcoolisées à
7% 12 %
l’exclusion de l’eau
Cigares et Cigarillos 35 % 35 %

Pour les autres tabacs et succédanés de tabacs et cigarettes, les taux ont varié
en même temps que les tranches de base d’imposition.
Anciennes tranches Anciens tarifs
Prix de vente inférieur à
15 000 francs les 1 000 20 %
cigarettes
Autres tabacs et
Prix de vente supérieur
succédanés de
ou égal à 15 000 francs et
tabacs 30 %
inférieur à 25 000 francs les
et cigarettes
1000 cigarettes
Prix de vente supérieur
ou égal à 25 000 francs 30 %
les 1 000 cigarettes

Nouvelles tranches Nouveaux taux

Prix de revient inférieur à


23 %
11 250 francs les 1 000
cigarettes

Autres tabacs et Prix de revient supérieur


succédanés de ou égal à 11 250 francs
tabacs et et inférieur à 15 000 33 %
cigarettes francs les 1 000 cigarettes

Prix de revient supérieur


33 %
ou égal à 15 000 francs
les 1 000 cigarettes

N.B. : L’application des nouveaux tarifs indiqués ci-dessus ne doit pas avoir pour
conséquence d’augmenter les prix de vente des produits concernés, car les
bases d’imposition des taxes sur les boissons et sur les tabacs ont été revues à
la baisse dans les mêmes proportions.
Deuxième partie
Impôts sur le revenu

DEDUCTIBILITE DES PROVISIONS CONSTITUEES PAR LES BANQUES EN APPLICATION


DE LA REGLEMENTATION BANCAIRE (Art. 8)

I – Présentation générale du dispositif

La directive n° 05/2008/CM/UEMOA du 26 juin 2008 portant harmonisation du


régime fiscal des provisions des banques et établissements financiers, autorise
les banques à déduire fiscalement les provisions pour dépréciation de
créances, qu’elles constituent en application de la réglementation
prudentielle de la Banque centrale.

L’article 8 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre


2008 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2009 met le dispositif fiscal ivoirien
en conformité avec les prescriptions communautaires susvisées.

Ce dispositif appelle les commentaires suivants.

II – Analyse du dispositif

Le dispositif concerne les provisions spéciales constituées par les banques et


établissements financiers, pour la dépréciation de leurs créances.

La déductibilité de telles provisions est soumise à certaines conditions et obéit


à des modalités déterminées.

A – Conditions de déductibilité

Pour être déductibles, ces provisions doivent remplir les deux conditions
cumulatives suivantes :

– être constituées pour faire face aux dépréciations de créances ;

– être constituées en application de la réglementation prudentielle de la


BCEAO.

Etre constituées en prévision des dépréciations de créances

Les provisions pour dépréciation de créances sont la constatation comptable


d’un amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif résultant de causes
dont les effets ne sont pas jugés irréversibles.

Dans le cas des établissements de banques, elles peuvent porter sur la


dépréciation des comptes clients ; dans ce cas, peu importe leur appellation
(provision pour créances douteuses ou litigieuses, provision pour dépréciation
de créances ou provision pour client douteux, etc.).
Elles peuvent également constater la moins-value latente résultant de la
dépréciation du portefeuille de titres, au cas où la valeur d’inventaire d’un titre
est inférieure à sa valeur d’origine.

Etre constituées en application de la réglementation de la Banque centrale

Plusieurs types de provisions sont régulièrement constitués par les


établissements de banques pour faire face aux risques particuliers inhérents à
leurs activités. Ces provisions sont constituées soit spontanément, à l’initiative
de la banque, soit en application des règles prudentielles expressément
édictées par les autorités communautaires du secteur des banques.

Seul ce dernier type de provision est visé par le dispositif. Les règles prudentielles
en question sont celles ressortant des normes de prudence édictées par la
Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).

En tout état de cause, les banques ont l’obligation, sur simple requête de
l’Administration, de justifier la source des règles communautaires qui ont
présidé à la constatation des provisions en cause.

B – Modalités de mise en œuvre de la mesure

1. La déduction des provisions éligibles

Lorsque les provisions remplissent toutes les conditions ci-dessus décrites, elles
sont admises en déduction pour la détermination du résultat imposable des
établissements de banques.

Il est à préciser que de telles provisions, pour être déductibles, n’ont pas à
remplir les conditions générales de fond requises.

Toutefois, elles doivent impérativement satisfaire aux conditions de forme,


c'est-à-dire être inscrites dans la comptabilité de l’entreprise et figurer sur le
relevé des provisions.

Ainsi, une provision pour dépréciation de créances, constituée par un


établissement bancaire en application de la réglementation prudentielle ou
d’une injonction de la Commission bancaire, mais qui n’est pas constatée dans
la comptabilité de la banque ou ne figure pas sur le relevé des provisions, n’est
pas fiscalement déductible.

2. Le non-cumul avec une provision forfaitairement déterminée

L’article 8 de l’annexe fiscale 2009 précise que la déduction d’une provision


constituée selon les modalités ci-dessus est incompatible avec celle de toute
autre provision déterminée de façon forfaitaire.
En pratique, les provisions non cumulables avec la provision bancaire ci-dessus
décrite sont toutes les autres provisions spéciales, prévues au profit des
banques et visées par les dispositions de l’article 18 E 2°, 3° et 4° du Code
général des Impôts.

Seules peuvent donc être déduites concomitamment à la nouvelle provision


spéciale, les provisions remplissant les conditions générales de déductibilité,
c'est-à-dire celles qui sont déterminées avec une certaine précision.
PRECISIONS RELATIVES AU REGIME FISCAL DES EFFETS PUBLICS EMIS PAR LES ETATS
MEMBRES DE L’UNION ECONOMIQUE ET MONETAIRE OUEST AFRICAINE (UEMOA)
(Art. 11)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 19 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2007-675 du 28 décembre


2007 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2008, dispose que les intérêts et
produits des obligations émises par la Banque centrale des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (BCEAO), sont exonérés de tous impôts et taxes.

Or, à la pratique, la BCEAO n’émet pas de titres, cette institution bancaire


n’assurant que la supervision de ceux émis par les Etats membres de l’Union
Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

L’article 11 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre


2008 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2009, apporte les précisions
nécessaires en ce qui concerne la qualité de l’émetteur réel des titres et la
nature des effets publics éligibles à la mesure d’exonération.

II – Analyse du dispositif

A – Champ d’application

1. L’émetteur concerné

Contrairement aux dispositions de l’article 19 de l’annexe fiscale 2008 qui


indiquaient la BCEAO comme l’organisme émetteur, l’article 11 précise que
l’exonération n’est accordée qu’aux seuls intérêts et produits générés par les
obligations émises par l’Etat. La Banque centrale ne joue qu’un rôle de
supervision.

2. Effets publics visés

Les effets publics concernés par la mesure d’exonération sont les emprunts
obligataires et les bons du Trésor qui sont des titres de créances émis par les
Etats membres de l’UEMOA.

Ne sont donc pas visés par la mesure, les effets publics suivants :

– les bons et obligations permanents émis sous la supervision du Trésor et dont


la portée est limitée au territoire national ;

– les effets émis par les établissements publics et les collectivités territoriales.
B – Traitement fiscal des effets publics émis par les membres de l’UEMOA

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009, l’article 21 du Code général


des Impôts prévoyait un régime d’exonération partielle applicable aux revenus
des valeurs mobilières.

En effet, aux termes des 2 et 3 de l’alinéa 3 de l’article précité, les intérêts et


tous produits des effets publics émis par le Trésor public ivoirien étaient
déductibles du bénéfice net dans la proportion de 90 %.

Désormais, pour les intérêts et tous produits des effets publics émis par le Trésor
public ivoirien, l’exonération est totale en matière d’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux.

Cette exonération s’étend également aux intérêts et produits provenant des


effets publics émis par les autres Etats membres de l’UEMOA sur le territoire
ivoirien.

L’exonération totale est applicable à compter du 30 avril 2009. Les intérêts et


tous les produits des effets non encore échus à cette date bénéficient de
l’exonération totale même si la date d’émission de ces effets est antérieure au
30 avril.
PRECISIONS RELATIVES A LA DECLARATION FISCALE DE DETERMINATION DES
RESULTATS POUR LES CONTRIBUABLES RELEVANT DU REGIME DU BENEFICE REEL
D’IMPOSITION (Art. 12)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 12 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre


2008 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2009, apporte des clarifications
relatives à la souscription de la déclaration de résultat pour les contribuables
relevant d’un régime réel d’imposition.

Le dispositif précise que ladite déclaration doit être souscrite à la même date
que celle du paiement de la première fraction de l’impôt sur les BIC.

II – Examen du dispositif

A – Le dispositif avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009

Aux termes de l’article 35-2° du Code général des Impôts, la déclaration des
résultats doit être produite dans les quatre mois suivant la date de clôture de
l’exercice comptable.

Interprétant cette disposition, nombre de contribuables acquittaient la


première fraction de l’impôt sur les BIC au plus tard le 20 avril de chaque année
en application de l’article 42 du Code précité, sans produire la déclaration de
détermination de résultat fiscal. Ils produisaient cette déclaration le 30 avril, au
moment du dépôt des états financiers de synthèse.

Il en résultait pour l’Administration fiscale, l’impossibilité d’apprécier la


conformité du paiement effectué avec le montant de l’impôt exigible
ressortant de la déclaration de résultat.

B – Les précisions apportées par l’annexe fiscale 2009

Désormais, les contribuables sont tenus de déposer leurs déclarations de


détermination de résultat fiscal au plus tard le 20 avril de chaque année, au
moment du paiement de la première fraction de l’impôt sur les bénéfices
industriels et commerciaux.

Ainsi, le document visé s’entend de la déclaration de détermination de résultat


fiscal, prévue à l’article 35 bis du Code général des Impôts, dans sa rédaction
issue de l’article 12 de l’annexe fiscale 2009, et non de la déclaration des
résultats prévue par l’article 35-1° du Code général des Impôts, qui renvoie en
réalité aux états financiers de synthèse.
REFORME DE L’IMPOT GENERAL SUR LE REVENU (Art. 11 an. fisc. 2007 et 18 an.
fisc. 2009)

I – Présentation générale du dispositif

Dans le cadre de la modernisation du système fiscal ivoirien, l’annexe fiscale à


l’ordonnance n° 2007-488 du 31 mai 2007 portant Budget de l’Etat pour la
gestion 2007, a prévu en son article 11 une réforme de l’impôt général sur le
revenu.

La réforme vise à corriger les insuffisances du dispositif de l’IGR, à le rationaliser,


à supprimer la double imposition et à simplifier le prélèvement pour assurer une
gestion plus efficace de cet impôt.

Elle porte sur :

– l’imputation des impôts cédulaires sur l’impôt général sur le revenu, et non sur
la base dudit impôt ;

– la mise en place d’un barème unique et la suppression du quotient familial ;

– l’adoption du principe de la déclaration individuelle et l’institution de l’option


pour la déclaration par foyer ;

– la suppression des acomptes au titre du paiement de l’IGR ;

– l’aménagement des exonérations.

L’application du barème unique et la suppression du quotient familial par


l’annexe fiscale précitée ont engendré des difficultés que l’article 18 de
l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre 2008 portant
Budget de l’Etat pour la gestion 2009, corrige.

La correction porte sur :

– la réinstauration du système du quotient familial et du maintien du mode de


calcul de l’IGR sur les salaires à partir du barème administratif existant ;

– le réaménagement du barème de l’IGR issu de la réforme de 2007, par


l’introduction de nouvelles tranches et par le relèvement du seuil des revenus
devant être soumis au taux d’imposition le plus élevé ;

– la fixation d’un maximum de perception de l’IGR, plafonné au tiers du revenu


imposable.

Le présent commentaire précise les principaux aménagements apportés au


dispositif.
II – Examen du dispositif

A – Le système d’imposition de l’IGR prévu par la réforme de 2007

1. L’imputation des impôts cédulaires sur l’impôt général sur le revenu

Le dispositif avant la réforme de 2007 prévoyait l’imputation des impôts


cédulaires sur la base de l’IGR.

La réforme introduite en 2007 autorise, pour le calcul de l’IGR, l’imputation


directe des impôts cédulaires sur le montant dudit impôt. Ainsi, les impôts
cédulaires sont considérés comme des acomptes de l’IGR.

Le dispositif prévoit le traitement spécifique suivant pour chaque revenu


catégoriel :

a) En ce qui concerne les bénéfices industriels et commerciaux, bénéfices


agricoles et bénéfices non commerciaux

L’option pour le taux de 35 % prévue en matière d’impôt sur les bénéfices (BIC,
BA et BNC) incluant l’acompte d’IGR de 10 % et libératoire de cet impôt, qui
existait avant la réforme est supprimée. Par conséquent, les personnes
physiques soumises à l’impôt sur les bénéfices ont désormais l’obligation de
souscrire une déclaration d’IGR dans les conditions de droit commun.

Le dispositif a prévu spécifiquement pour le calcul de l’IGR sur le revenu


agricole, un abattement de 10 000 000 de francs sur le revenu net imposable.
Ainsi, le revenu agricole doit subir un abattement de 10 000 000 de francs avant
d’être intégré à la base imposable à l’IGR.

Il en résulte donc que seule la fraction du revenu agricole supérieure à 10 000


000 de francs est soumise à l’IGR.

Cet abattement ne remet pas en cause l’imputation de l’impôt sur les


bénéfices agricoles sur l’IGR.

b) En ce qui concerne les traitements et salaires

L’impôt sur les salaires (IS) est maintenu, mais son mode de calcul est aménagé.
Il est liquidé sur la base du même barème que celui de l’impôt général sur le
revenu, sans abattement ni taux particulier.

Par ailleurs, la contribution nationale (CN) et l’IGR sur les salaires sont supprimés.

Lorsque le salaire constitue le seul revenu du contribuable, celui-ci est dispensé


de l’obligation de déclaration de l’impôt général sur le revenu.
Ainsi, le contribuable sera tenu de souscrire une déclaration d’IGR, lorsqu’il
dispose en plus du salaire, d’autres sources de revenus. Dans ce cas, l’impôt
sur les salaires acquitté constitue un acompte imputable de l’IGR.

c) En ce qui concerne les revenus fonciers

Le revenu foncier à prendre en compte dans la base de l’IGR subit un


abattement de 6 000 000 de francs ou une déduction forfaitaire de 50 %
représentant les charges engagées par le propriétaire. Cet abattement se
substitue à toutes les autres déductions et charges.

Ces avantages n’étant pas cumulatifs, le contribuable doit opter pour l’une de
ces deux modalités de détermination du revenu foncier à prendre en compte
dans l’assiette de l’impôt général sur le revenu.

Au total, les impôts cédulaires susmentionnés, constituent des acomptes de


l’IGR et sont directement imputables sur cet impôt.

En tout état de cause, le montant de l’IGR ne peut être inférieur à la somme


des impôts cédulaires acquittés.

Ainsi, la fraction du montant cumulé des acomptes supérieure à l’IGR n’est ni


reportable, ni remboursable.

2. La mise en place d’un nouveau barème de l’impôt général sur le revenu

Le nouveau barème de l’IGR issu de la réforme se substitue aux anciens


barèmes. Il s’agit d’un barème progressif à lecture directe. Ce barème
s’applique à chacun des revenus catégoriels y compris les salaires.

Ce nouveau barème ne tient pas compte du quotient familial.

3. Le principe d’une déclaration individuelle et l’option pour une déclaration


par foyer

Le principe d’imposition retenu par la réforme est l’imposition individuelle


contrairement à l’ancien dispositif basé sur le foyer fiscal.

Toutefois, elle prévoit la possibilité d’opter pour une imposition par foyer. Dans
ce cas, une demande doit être adressée au service des Impôts de
rattachement du contribuable.

En cas d’option, le foyer bénéficie d’un abattement de 10 % sur l’impôt général


sur le revenu dû. L’option est exercée au moment du dépôt de la déclaration.
Elle est révocable.
4. L’institution de paiements fractionnés de l’IGR

Avant 2007, le paiement de l’IGR se faisait par voie d’acomptes sur la base de
l’impôt dû au titre de l’année précédente.

Il a été substitué à ce mode de paiement, le système de paiements fractionnés


sur la base de l’impôt déclaré. Désormais, l’impôt est acquitté en deux (2)
fractions égales, respectivement le 15 juillet et le 15 octobre de chaque année,
pour les revenus de l’année précédente.

5. L’aménagement des exonérations

Le Code général des Impôts en son article 246, exonère de l’impôt général sur
le revenu (IGR), les dividendes régulièrement mis en paiement par les sociétés
cotées à la Bourse régionale des Valeurs mobilières (BRVM).

En l’état actuel du dispositif fiscal, l’exonération de l’IGR ne s’applique qu’aux


dividendes directement mis en paiement par les sociétés cotées à la BRVM, à
l’exclusion de ceux distribués par les autres entreprises et notamment les
intermédiaires de gestion de portefeuille et de distribution des dividendes.

La réforme permet désormais d’étendre l’exonération de l’IGR aux dividendes


régulièrement mis en paiement par les organismes d’intermédiation auxquels
recourent les sociétés cotées à la BRVM.

B – Les aménagements apportés par l’annexe fiscale 2009

1. En ce qui concerne les revenus catégoriels

a) Les traitements et salaires

L’aménagement a consisté à rétablir les composantes de l’impôt sur les


traitements et salaires à savoir, l’impôt sur salaires, la contribution nationale et
l’IGR sur les salaires de même que leur mode de détermination.

Ainsi, en ce qui concerne l’IGR sur les salaires, le mode de calcul basé sur le
quotient familial a été rétabli et le calcul des impositions à partir d’un barème
spécial établi par l’Administration est maintenu.

b) Les revenus autres que les salaires

Les dispositions ressortant de la réforme de 2007, demeurent applicables aux


revenus autres que les salaires.

2. En ce qui concerne le barème

Le barème général prévu par la réforme de 2007, a été réaménagé en


introduisant de nouvelles tranches intermédiaires qui tiennent compte des
revenus moyens et en relevant le seuil des revenus soumis au taux d’imposition
le plus élevé.

Barème issu de la réforme de 2007

Revenus (en francs) compris entre


1 000 et 2 200 000 2%
2 201 000 et 5 200 000 22 %
5 201 000 et 9 600 000 24 %
9 601 000 et 12 600 000 26 %
12 601 000 et 15 000 000 30 %
15 001 000 et 19 750 000 32 %
19 751 000 et 24 000 000 34 %
24 001 000 et au-dessus 36 %

Barème issu de la réforme de 2009

Revenus (en francs) compris entre


1 000 et 2 200 000 2%
2 200 001 et 3 600 000 10 %
3 600 001 et 5 200 000 15 %
5 200 001 et 7 200 000 20 %
7 200 001 et 9 600 000 24 %
9 600 001 et 12 600 000 26 %
12 600 001 et 20 000 000 29 %
20 000 001 et 30 000 000 32 %
30.000.001 et 40 000 000 34 %
40 000 001 et 50 000 000 35 %
Au-delà de 50 000 000 36 %

3. En ce qui concerne le montant de l’IGR

Le dispositif prévoit un seuil maximum de perception de l’IGR fixé au tiers du


revenu net imposable. Ce maximum de perception est également applicable
à l’IGR sur les traitements et salaires.
Troisième partie
Fiscalité foncière

REFORME DE LA FISCALITE FONCIERE (Art. 17 an. fisc. 2007 et 22, 23 an. fisc. 2009)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 17 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2007-488 du 31 mai 2007


portant Budget de l’Etat pour la gestion 2007, a opéré la réforme de la fiscalité
foncière notamment en ce qui concerne le système de taxation, la répartition
du produit de l’impôt et divers autres aménagements.

Ainsi, il a été créé en lieu et place de la contribution foncière des propriétés


bâties et de la contribution foncière des propriétés non bâties, un impôt sur le
revenu foncier et un impôt sur le patrimoine foncier.

L’article 23 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre


2008 portant Budget de l’Etat pour la gestion 2009, a aménagé le dispositif
prévu par l’annexe fiscale 2007, notamment en ce qui concerne les taux
d’imposition.

II – Examen du dispositif

A – La réforme de la fiscalité foncière prévue par l’annexe fiscale 2007

1. Les natures d’impôts visés

a) L’impôt sur le revenu foncier

Les revenus et les biens imposables

L’impôt sur le revenu foncier est perçu à raison des revenus tirés des propriétés
bâties et des terrains nus.

Les propriétés bâties s’entendent des maisons, fabriques, manufactures, usines


et, en général, tous les immeubles construits en maçonnerie, fer ou bois fixés
au sol à demeure, les bateaux utilisés en un point fixe et aménagés pour
l'habitation, le commerce, l'industrie ou la prestation de services même s’ils sont
seulement retenus par des amarres.

Sont également concernés, les terrains non cultivés employés à usage


commercial ou industriel, tels que chantiers, lieux de dépôt de marchandises
et autres emplacements de même nature, soit que les propriétaires les
occupent, soit qu'ils les fassent occuper par d'autres à titre gratuit ou onéreux.
La base d’imposition

La base imposable à l’impôt sur le revenu foncier est constituée par la valeur
locative des propriétés imposables au 1er janvier de l’année d’imposition.

La valeur locative s’entend du prix que le propriétaire retire des immeubles


lorsqu’il les donne à bail, ou, s’il les occupe lui-même, celui qu’il pourrait en tirer
en cas de location.

Elle est déterminée au moyen de baux authentiques ou de locations verbales,


soit par comparaison, soit par voie d’appréciation directe.

Le taux d’imposition

Le taux de l’impôt sur le revenu foncier est fixé à 11 % de la valeur locative des
immeubles productifs de revenus.

Par dérogation, ce taux est ramené à 4 % pour les immeubles, bâtiments ou


constructions appartenant à l’Etat ou aux ports ivoiriens et affectés à un service
public ou d’utilité publique générale, lorsqu’ils sont donnés en location.

b) L’impôt sur le patrimoine foncier

L’impôt sur le patrimoine foncier est lié au droit de propriété. Il est dû en raison
de la possession d’un bien immeuble. Il frappe les habitations principales, les
résidences secondaires, les locaux vacants et les terrains nus lorsqu’ils ne sont
pas productifs de revenus.

L’impôt sur le patrimoine foncier se subdivise en impôt sur le patrimoine foncier


des propriétés bâties et en impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non
bâties.

L’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties s’applique à tout


immeuble bâti non expressément exempté et les terrains non cultivés employés
à usage commercial ou industriel.

Les terrains en agglomération et les terrains hors agglomération non affectés à


une exploitation agricole relèvent de l’impôt sur le patrimoine foncier des
propriétés non bâties.

La base d’imposition

L’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties est calculé à raison de
la valeur locative de ces propriétés au titre de l’année précédente.

L’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties est assis sur la valeur
vénale des terrains non bâtis au 1er janvier de l’année d’imposition.
Le taux d’imposition

Le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés bâties est de 4 % de


la valeur locative pour :

– les immeubles bâtis et immeubles non bâtis productifs de revenus ;

– l’habitation principale ;

– la résidence secondaire1.

Ce taux est porté à 15 % de la valeur locative en ce qui concerne les


immeubles professionnels.

En outre, le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier des propriétés non bâties
est fixé à 1,5 % de la valeur vénale des terrains nus non productifs de revenus.

c) L’acompte au titre des impôts sur les revenus locatifs

Le nouveau dispositif maintient l’obligation de prélèvement de l’acompte de


15 % au titre des impôts sur les revenus locatifs.

Toutefois, les personnes physiques ou morales tenues de faire ledit


prélèvement, doivent établir deux titres de paiement de 11 % et 4 % du
montant brut des loyers, représentant respectivement l’impôt sur le revenu
foncier et l’impôt sur le patrimoine foncier.

2. Les autres aménagements apportés au dispositif de l’impôt foncier

a) En ce qui concerne le bail à construction

Contrairement au dispositif antérieur, l’obligation de paiement de l’impôt


foncier, en cas de bail à construction, pèse maintenant sur le locataire
pendant la durée du bail.

Toutefois, lorsque le contrat de bail prévoit le reversement d’un loyer au


propriétaire pendant la durée du bail, le propriétaire, nonobstant l’impôt
acquitté par le locataire, sera assujetti à l’impôt sur le revenu foncier sur la base
du loyer perçu.

b) En ce qui concerne la déclaration de l’impôt foncier

La période de souscription des déclarations foncières des personnes physiques


qui se situait entre le 1er octobre et le 30 novembre de chaque année, a été
modifiée par l’annexe fiscale 2007.

Désormais, cette période est comprise entre le 1er janvier et le 15 février de


chaque année, sur la base de la valeur locative de l’année précédente.
c) En ce qui concerne l’acompte d’impôts sur les revenus locatifs

Avant l’annexe fiscale 2007, obligation était faite au propriétaire qui donnait
son immeuble en location directe à une personne physique ou morale non
soumise à l’obligation de prélèvement de l’acompte au titre des impôts sur les
revenus locatifs, de verser lui-même l’acompte de 15% exigible sur le montant
du loyer encaissé.

Depuis le 03 septembre 2007, date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale


pour la gestion 2007, cette obligation a été supprimée.

Toutefois, cette mesure ne dispense pas le propriétaire de faire sa déclaration


foncière et de payer l’impôt y afférent aux dates légalement prévues.

3. Affectation du produit de chaque impôt

Aux termes de la réforme de 2007, les produits de l’impôt sur le revenu foncier
sont répartis entre l’Etat, l’organisme en charge du traitement des ordures
ménagères et l’organisme chargé de l’assainissement et du drainage des villes
de la manière suivante :

Etat 20 %
Organisme chargé de la gestion et du traitement des ordures 40 %

Organisme chargé de l’assainissement et du drainage des villes 40 %

Concernant les recettes perçues au titre de l’impôt sur le patrimoine foncier,


elles sont entièrement affectées aux différentes collectivités territoriales suivant
la répartition résumée dans le tableau ci-après :

Communes Villes Districts Départements Régions

43 % 6% 6% 28 % 17 %

Toutefois, lorsque l’impôt sur le patrimoine foncier est perçu au-delà des limites
de la commune, son produit est réparti respectivement entre le département
et la région à concurrence de 70 % et 30 %.

B – Les aménagements apportés par l’annexe fiscale 2009

1. En ce qui concerne les taux

L’article 23 de l’ordonnance n° 2008-381 du 18 décembre 2008 portant Budget


de l’Etat pour la gestion 2009, a aménagé le dispositif existant en intervertissant
les taux d’imposition prévus par l’annexe fiscale 2007.
Ainsi, le taux de l’impôt sur le revenu foncier est réduit de 11 % à 4 % et celui de
l’impôt sur le patrimoine foncier est porté de 4 % à 11 %.

Par dérogation, le taux de l’impôt sur le patrimoine foncier fixé à 11 % est :

– réduit à 4 % pour l’habitation principale, la résidence secondaire et les


immeubles bâtis vacants ou improductifs de revenus ;

– porté à 15 % pour les immeubles appartenant aux personnes morales et aux


entreprises et affectés à leurs activités ;

– réduit de moitié pour les établissements hôteliers au titre des exercices clos
aux 31 décembre 2008, 2009 et 2010.

2. En ce qui concerne la date de dépôt de la déclaration foncière

La date de dépôt des déclarations foncières des personnes morales qui était
fixée au plus tard le 31 janvier de chaque année, a été modifiée par l’annexe
fiscale 2009.

Désormais, les dates de souscription de la déclaration foncière des personnes


morales et des personnes physiques sont uniformisées et fixées au plus tard le
15 février de chaque année, sur la base de la valeur locative de l’année
précédente.

3. En ce qui concerne la répartition du produit de l’impôt sur le patrimoine


foncier

L’annexe fiscale 2009 prévoit une nouvelle répartition du produit de l’impôt sur
le patrimoine foncier telle que présentée dans les tableaux ci-dessous :

Communes Villes Districts Départements


Impôt sur le
patrimoine 30 % 4% 4% 20 %
foncier

Organisme
Organisme
Régions de gestion Etat
de drainage
des ordures

Impôt sur le
patrimoine 12 % 10 % 20 % Néant
foncier
Exemple 1

Monsieur X dispose d’une maison mise en location depuis le 1er janvier 2006.
Le loyer mensuel perçu est de 100 000 francs.

Avant la réforme de l’impôt foncier intervenue en 2007, Monsieur X payait une


contribution foncière au titre de l’exercice 2006 équivalant à

100 000 x 12 x 15 % = 180 000 francs.

A partir de l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale pour la gestion 2007,


Monsieur X paie désormais un impôt sur le revenu foncier et un impôt sur le
patrimoine foncier calculés comme suit :

– Impôt/revenu foncier bâti = 100 000 x 12 x 11 % = 132 000 francs ;

– Impôt/patrimoine foncier bâti = 100 000 x 12 X 4 % = 48 000 francs.

Soit une somme totale de 132 000 + 48 000 = 180 000 francs.

La répartition du produit de ces deux natures d’impôts se fait de la manière


suivante :

– Impôt sur le revenu foncier

Etat Organisme Organisme Total


en charge de gestion
du des ordures
drainage
Clés 20 % 40 % 40 % 100 %

Montants 26 400 52 800 52 800 132 000

– Impôt sur le patrimoine foncier

Communes Districts Villes Départements

Clés 43 % 6% 6% 28 %
Montants 20 640 2 880 2 880 13 40

Exemple 2

En se basant sur les mêmes données de l’exemple précédent, Monsieur X


paiera après l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009, un impôt sur le
revenu foncier et un impôt sur le patrimoine foncier calculés de la manière
suivante :

– Impôt/revenu foncier bâti = 100 000 x 12 x 4 % = 48 000 francs ;

– Impôt/patrimoine foncier bâti = 100 000 x 12 x 11 % = 132 000 francs.

Soit un montant total de 180 000 francs (48 000 + 132 000) équivalant à l’impôt
acquitté antérieurement à l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009.

En pratique, les changements de taux intervenus n’ont donc pas d’incidence


sur la charge fiscale du contribuable.

La répartition du produit de ces deux natures d’impôts se présente comme


suit :

– Impôt sur le revenu foncier

Organisme en Organisme
Etat charge du de gestion Total
drainage des ordures
Clés de
répartition 20 % 40 % 40 % 100 %

Montants 9 600 19 200 19 200 48 000

– Impôt sur le patrimoine foncier

Communes Districts Villes Départements

Clés de
30 % 4% 4% 20 %
répartition

Montants 39 000 5 280 5 280 26 400


Régions Organisme Organisme Etat
de drainage de gestion
des ordures
Clés de 12 % 10 % 20 % Néant
répartition

Montants 14 800 13 000 26 000 Néant


Quatrième partie
Procédures

AMENAGEMENT DU DISPOSITIF RELATIF AU CONTROLE DE LA FACTURE


NORMALISEE (Art. 30)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 30 de l’annexe fiscale à l’ordonnance n° 2006-234 du 02 août 2006


portant Budget de l’Etat pour la gestion 2006 a autorisé un contrôle de la
facture normalisée auprès des consommateurs finaux, notamment à la sortie
des magasins.

L’article 30 de l’annexe fiscale 2009 renforce le dispositif de contrôle de cette


facture et le régime de sanctions en cas de non-délivrance de ladite facture
instituée par la loi de Finances pour la gestion 2005.

II – Analyse du dispositif

A – Le renforcement des pouvoirs de l’Administration

1. Les personnes habilitées à contrôler la facture normalisée

Avant l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009, les agents des Impôts de la
catégorie A (administrateurs des services financiers, inspecteurs des Impôts et
assimilés) étaient les seuls habilités à faire le contrôle de la facture normalisée.

L’article 30 de cette annexe fiscale vient élargir le champ des agents affectés
à cette tâche. Désormais, les contrôleurs des Impôts et assimilés peuvent
également procéder à ce contrôle.

2. L’institution de la procédure de contrôle inopiné

L’Administration fiscale a la possibilité de procéder à tout moment et de


manière inopinée, au contrôle de l’usage de la facture normalisée.

Ce contrôle peut intervenir dès la remise de l’avis de contrôle au contribuable


ou à son représentant, ou à défaut, à l’un de ses employés.

Les constatations effectuées au cours de ce contrôle sont consignées dans un


procès-verbal dressé sur place par l’agent chargé du contrôle et contresigné
par le contribuable ou son représentant.

En cas de refus de signer, mention en est faite au procès-verbal qui comporte


également les mentions relatives à l’identification du contribuable, à l’usage
ou le non-usage de la facture normalisée, ou à l’utilisation parallèle de factures
normalisées et de factures irrégulières.
Lorsque l’Administration fiscale relève à l’encontre du contribuable une fraude
à la délivrance de la facture normalisée, elle lui notifie une amende.

B – Le renforcement du régime des sanctions

1. Les sanctions fiscales

Les cas de fraude à la délivrance de la facture normalisée étaient sanctionnés


par l’application d’une amende de 100 000 francs par facture non délivrée ou
pour délivrance d’une facture irrégulière.

Désormais, en plus de cette amende, il est procédé au retrait et à la


confiscation des factures irrégulières.

2. Les sanctions pénales

En plus des sanctions fiscales prévues ci-dessus, lorsque la fraude a été réalisée
ou facilitée au moyen d’achats ou de ventes sans factures, ou encore de
factures ne se rapportant pas à des opérations réelles, son auteur est passible
des sanctions suivantes :

– 500 000 à 60 000 000 de francs et/ou d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans,
en cas de première récidive ;

– de 1 500 000 à 100 000 000 de francs et/ou d’un emprisonnement de 1 an à


5 ans, en cas de deuxième récidive dans un délai de 5 ans.
INSTITUTION DE SANCTIONS EN CAS DE NON-DEPOT OU DE DEPOT TARDIF DES
ETATS FINANCIERS A LA DIRECTION GENERALE DES IMPOTS (Art. 38)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 169 du Livre de Procédures fiscales sanctionne la production hors délai


des déclarations de détermination de résultats par l’application d’une
amende fiscale, tandis qu’aucune sanction n’est prévue pour les cas de non-
dépôt ou de dépôt tardif des états financiers auprès de la Direction générale
des Impôts.

L’article 38 de l’annexe fiscale pour la gestion 2009 institue désormais une


amende en cas de non-dépôt ou de dépôt tardif des états financiers, des
actes modificatifs des statuts et des comptes rendus des délibérations des
assemblées statutaires des entreprises.

Le dispositif étend cette sanction aux entreprises d’assurances ou de


réassurance, en ce qui concerne les comptes rendus détaillés et les tableaux
annexes à fournir.

II – Analyse du dispositif

A – Personnes visées

La mesure vise les personnes physiques ou morales relevant d’un régime réel
d’imposition. Elle s’applique également aux entreprises d’assurances et de
réassurance.

Ne sont donc pas concernés, les contribuables relevant d’un régime forfaitaire
d’imposition (impôt synthétique, taxe forfaitaire des petits commerçants et
artisans).

B – Infractions visées

1. Dépôt tardif de documents

L’article 35 du Code général des Impôts prévoit que les états financiers doivent
être déposés auprès de la Direction générale des Impôts, dans les quatre (4)
mois suivant la date de clôture de l’exercice comptable, soit le 30 avril au plus
tard.

Conformément aux dispositions de l’article 36 du même Code, ces documents


doivent être accompagnés des copies des actes modificatifs des statuts et des
comptes rendus des délibérations des assemblées statutaires des entreprises.

En outre, les entreprises d’assurances et de réassurance sont tenues de


produire dans les mêmes délais, auprès de la Direction générale des Impôts,
un double du compte rendu détaillé et des tableaux annexes fournis à la
Direction des Assurances.

Le dépôt tardif s’entend de la production hors délai légal des documents


susvisés.

2. Non-dépôt des documents

Le non-dépôt de documents s’entend du constat, par l’Administration, de la


non-production des documents par le contribuable, à l’expiration du délai
légal.

C – Sanctions

Le non-dépôt ou le dépôt tardif des états financiers auprès de la Direction


générale des Impôts est sanctionné par l’application d’une amende fiscale
dont le montant est fixé à 1 000 000 de francs, majoré de 100 000 francs par
mois ou fraction de mois de retard supplémentaire, à compter de la date limite
de dépôt.

Cette amende est portée à 2 000 000 de francs, majorée de 200 000 francs par
mois ou fraction de mois de retard supplémentaire, passé le délai de trois mois
suivant la date limite de dépôt.

L’amende de 2 000 000 de francs se cumule avec celle de 1 000 000 de francs.
Cinquième partie
Dispositions diverses

MESURES FISCALES DE SOUTIEN AUX ENTREPRISES DE PRESSE (Art. 26)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 26 de l’annexe fiscale 2009 accorde des allègements fiscaux aux


entreprises de presse écrite et audiovisuelles.

Ces allègements de charges fiscales consistent en des exonérations sur trois (3)
ans et en une annulation d’arriérés d’impôts.

II – Examen du dispositif

A – Entreprises visées par la mesure

Le dispositif vise les entreprises de presse écrite et entreprises audiovisuelles.

Par entreprises de presse, il faut entendre toutes entreprises privées ou


publiques de droit national dont l’activité est d’assurer la couverture
médiatique de tout ou partie du territoire national en informations
journalistiques, de rechercher en Côte d’Ivoire et éventuellement à l’étranger,
les éléments d’une information complète et objective, de distribuer ces
informations au niveau local ou mondial et de mettre contre paiement
certaines informations à la disposition des usagers.

Aux termes de l’article 3 de la loi n° 2004-643 du 14 décembre 2004 portant


régime juridique de la presse, est définie comme une entreprise de presse,
toute unité de production qui a pour objet l’édition d’un journal ou écrit
périodique en vue de sa diffusion.

L’entreprise de presse écrite est un organisme de diffusion de l’information


écrite au moyen de journaux quotidiens et de publications périodiques.

L’entreprise audiovisuelle par contre, est «un service dont l’objet principal est
de fournir des images animées combinées ou non à du son, dans le but
d’informer, de divertir ou d’éduquer le grand public, par des réseaux de
communications électroniques ». L’entreprise audiovisuelle renvoie ainsi à
l’ensemble des techniques de communication qui font appel à la sensibilité
visuelle et auditive. Il s’agit donc de la radio et de la télévision.

B – Avantages accordés

1. Exonérations d’impôts

Le dispositif exonère, au titre des exercices 2009, 2010 et 2011, les entreprises
de presse écrite et les entreprises audiovisuelles, des impôts suivants :
– l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ou l’impôt minimum
forfaitaire ;

– l’impôt sur le patrimoine foncier, à l’exception des immeubles donnés en


location ;

– la contribution nationale pour le développement économique, culturel et


social de la nation au titre du personnel local.

2. Annulation des arriérés d’impôts et taxes

Les arriérés d’impôts et taxes de toute nature dus par les entreprises de presse
au 31 décembre 2008, sont annulés.

Pour bénéficier de la mesure d’annulation, les contribuables concernés


doivent déclarer auprès du Centre des Impôts dont ils relèvent, le stock
d’arriérés d’impôts dont ils disposent. Cette déclaration doit intervenir dans les
trente (30) jours suivant la date d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009,
intervenue le 04 mai 2009, soit au plus tard le 03 juin 2009.

C – Portée de la mesure

Les règlements d’arriérés d’impôts qui auraient été effectués entre la date
d’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009 et la date butoir de déclaration
des arriérés, restent acquis au Trésor public.

En cas de règlement partiel des arriérés concernés, le stock restant ne peut


bénéficier de la mesure qu’à la condition qu’il ait été déclaré à bonne date.

Il reste entendu que les arriérés postérieurs au 31 décembre 2008 ne sont pas
concernés par la mesure d’exonération.
AMENAGEMENTS RELATIFS AU REGIME FISCAL DES ENTREPRISES PETROLIERES
(Art. 41)

I – Présentation générale du dispositif

L’article 41 de l’annexe fiscale 2009 apporte des aménagements au régime


fiscal des entreprises pétrolières.

Ces aménagements consistent en la requalification de certains prélèvements


fiscaux opérés pour le compte de l’Etat de Côte d’Ivoire, et apportent des
précisions relatives aux obligations fiscales à la charge de la société PETROCI
et des entreprises titulaires d’un contrat de partage de production.

II – Analyse du dispositif

A – Requalification de certains prélèvements

Les contrats de partage de production comportent deux catégories de


redevances :

– la redevance superficiaire qui est déterminée conformément au périmètre


attribué à l’entreprise d’exploration pétrolière et qui représente le loyer que
l’entreprise verse à l’Etat à raison de la concession du domaine public ;

– la redevance incluse dans la part de la production nette revenant à l’Etat,


qui est fixée à 50 % de ladite part, par note du Directeur général des Impôts.
La proportion de 50 % restante représente l’impôt sur les bénéfices industriels et
commerciaux dû par l’entreprise pétrolière.

En réalité, cette dernière redevance n’en est pas une. En effet, elle n’est ni le
résultat d’un service, ni la rémunération d’une quelconque prestation.

L’annexe fiscale pour la gestion 2009 substitue à cette redevance, la taxe


d’exploitation pétrolière.

Le dispositif prévoit également une nouvelle répartition de la quote-part de


production revenant à l’Etat, comme suit :

– 70 % représentant l’impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux ;

– 30 % représentant la taxe d’exploitation pétrolière.

Ces impôts sont acquittés à la caisse du receveur de la Direction des grandes


Entreprises.
B – Obligations à la charge des entreprises titulaires d’un contrat pétrolier et de
la société PETROCI

Antérieurement à l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale 2009, toutes les


obligations fiscales liées au paiement des impôts et autres redevances, ainsi
que les obligations déclaratives des différentes entreprises pétrolières, étaient
accomplies par la société PETROCI, seul mandataire désigné.

Depuis l’entrée en vigueur de l’annexe fiscale précitée, l’accomplissement de


ces obligations incombe soit à la société PETROCI, soit aux entreprises titulaires
d’un contrat pétrolier.

1. Les obligations à la charge de la société PETROCI

La société PETROCI est tenue de fournir à l’Administration fiscale, les


informations suivantes :

– les quantités de pétrole mises à sa disposition pour le compte de l’Etat ;

– les quantités de gaz naturel revenant à l’Etat ;

– les dates d’enlèvement et de vente de ces produits ;

– les quantités vendues, le prix de cession à l’unité et le montant global de la


vente ;

– l’identité et l’adresse des clients.

Ces informations doivent être fournies au plus tard le 15 de chaque mois en ce


qui concerne les opérations réalisées au titre du mois précédent.

2. Les obligations à la charge de l’entreprise titulaire d’un contrat pétrolier

L’entreprise titulaire d’un contrat pétrolier est tenue de produire auprès de la


Direction générale des Impôts :

• dans les trente (30) jours :

– une copie du contrat pétrolier, à compter de sa date de signature ;

– une déclaration du nombre de puits, suivant la date du début d’exploitation.

• dans les trente (30) jours suivant chaque trimestre civil échu :

– un état trimestriel détaillé des coûts pétroliers ou "cost oil" ;


– une déclaration trimestrielle faisant ressortir la production brute de pétrole et
de gaz (par puits, en quantité et en valeur), la production nette, la part du
contracteur et celle de l’Etat ;

– une déclaration trimestrielle du montant de la vente de la part de production


lui revenant ainsi que le prix de cession du baril ;

– une déclaration trimestrielle de la part de production revenant à l’Etat et la


date de sa mise à la disposition de la société PETROCI.

• au plus tard le 30 janvier de chaque année, une déclaration donnant les


prévisions de production pour l’année en cours avec indication des dates
d’enlèvement.

Le défaut et le retard dans la production des déclarations ou des versements


sont sanctionnés dans les conditions prévues au Livre de Procédures fiscales.

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