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1. Les achats
1.1. Définition
Un achat constitue soit une charge, soit un investissement pour l’entreprise. La diffé-
rence entre ces deux éléments se fait selon deux critères principaux :
• la durée d’utilisation ;
• le coût d’acquisition.
L’investissement et la charge se distinguent par leurs modalités de comptabilisation :
l’investissement est un élément de l’actif immobilisé du bilan, alors que la charge se
comptabilise au compte de résultat. La contrepartie est soit un compte de trésorerie, soit
un compte de dettes.
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60 Comptabilité générale – principes et applications
Tout bien, dont la durée d’utilisation (et donc les bénéfices futurs que l’entreprise peut
en obtenir) dépasse douze mois, est susceptible de constituer un investissement. Le cri-
tère du coût d’acquisition intervient alors, afin de confirmer ou d’infirmer cette pre-
mière affectation. Les éléments « non significatifs » peuvent ne pas être comptabilisés à
l’actif du bilan. Dans ce cas, ils sont comptabilisés en charges de l’exercice, donc au
compte de résultat. La notion de « non significatif » est totalement subjective et dépend
étroitement de la taille de l’entreprise. En pratique, les seuils fiscaux sont appliqués
(500 €). Les TPE peuvent choisir de considérer la dépense comme un investissement,
même si son montant est inférieur au seuil fiscal.
Les entreprises peuvent comprendre, parmi leurs charges immédiatement déductibles,
le prix d’acquisition de certains biens n’excédant pas la valeur unitaire de 500 €. Cela
concerne :
• les matériels et outillages, à l’exception du matériel de transport ;
• les matériels et mobiliers de bureau autres que les « meublants », tels que les tables, les
bureaux, les chaises, etc. ;
• les logiciels acquis.
L’administration fiscale tolère la comptabilisation en charges des achats de meubles
« meublants » effectués en petit nombre d’unités et résultant du renouvellement courant
du mobilier installé. En revanche, l’équipement initial et le renouvellement complet de
ce mobilier, même si la valeur de chaque meuble est inférieure à 500 €, doivent obliga-
toirement être considérés comme un achat d’actif (donc immobilisé).
Le plan comptable général prévoit expressément le classement des immobilisations et
des achats externes dans des comptes spécifiques, en fonction de la nature de la dépense.
L’achat d’une immobilisation doit être comptabilisé dans les comptes d’actifs de classe 2
du PCG.
Les autres achats sont comptabilisés en charges (classe 6 du PCG), en fonction de leur
nature. Les achats de matières premières, approvisionnements et marchandises sont
enregistrés en fonction du mode de gestion des stocks choisi par l’entreprise : classe 6 en
cas d’inventaire intermittent, classe 3 en cas d’inventaire permanent. Les stocks sont
développés au Chapitre 7.
Les achats doivent, en principe, être comptabilisés à la date de l’événement. Ainsi, le fait
de recevoir une livraison de fournitures de bureau, par exemple, devrait être comptabi-
lisé le jour de la réception. En pratique, pour tout enregistrement comptable nécessitant
un justificatif, la comptabilisation de la charge se fait à la réception de la facture du
fournisseur.
Le délai de paiement accordé par le fournisseur n’a pas d’influence sur la constatation
de la charge. Cela répond au principe comptable de séparation des exercices. Ainsi, la
réception d’un bien ou la consommation d’un service non facturée par le fournisseur
avant la fin de la période comptable doit faire l’objet d’un ajustement en fin d’année
(voir Chapitre 9, section 1).
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Chapitre 4 Les opérations courantes de l’entreprise 61
607 Achat
512 Banque Marchandises
1 000 1 000
1 000 1 000
1 000 1 000
1 000 1 000
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62 Comptabilité générale – principes et applications
fournisseur offre une reprise de l’ancien bien pour l’achat d’un bien neuf de même
nature. Dans ce cas, l’acquéreur achète un nouvel équipement et vend séparément l’an-
cien équipement, même si l’acquéreur de l’ancien équipement n’est autre que son four-
nisseur initial. Si le retour des biens intervient dans le même exercice et avant le paiement
de la facture initiale, le schéma comptable des retours des biens est le suivant :
1 000 1 000
En revanche, en cas de retour effectué dans le même exercice, mais après le paiement de
la facture initiale, il convient d’utiliser le compte d’actif 409 – « Fournisseurs
débiteurs ».
Pour un retour après la clôture de l’exercice, l’avoir à recevoir devient un rabais (voir
section 1.6). En effet, cet avoir ne doit pas modifier le montant des achats de l’exercice.
512 Banque
1 000
4091 Fournisseurs -
Avances / Acomptes
versés
1 000
L’acompte et l’avance ne constituent donc pas une charge pour l’entreprise. En fin
d’exercice, si l’avance et l’acompte versés concernent une immobilisation, il convient de
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Chapitre 4 Les opérations courantes de l’entreprise 63
reclasser les montants versés dans un compte spécifique de classe 2 : « Avances et
acomptes versés sur immobilisations incorporelles » ou « Avances et acomptes versés
sur immobilisations corporelles ». En pratique, afin d’éviter les reclassements de fin
d’exercice, l’avance ou l’acompte versé sur une immobilisation est immédiatement porté
au débit du compte concerné.
Pour illustrer ce point, prenons l’exemple 1 suivant :
• 1 avance versée à la commande pour un montant de 500 € ;
• 2 facture pour 1 500 € ;
• 3 reprise de l’avance versée.
512 Banque
404 Dettes /
Fournisseurs /
500
Immobilisations
238 Avances /
Immobilisations 1 500
500
500 500
215 Matériel
1 500
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64 Comptabilité générale – principes et applications
218 Mobilier
9 000
512 Banque
9 000
Prenons un autre exemple pour illustrer le cas de la remise (exemple 3). Une entreprise
achète du papier pour imprimante au prix de 5,35 € par ramette (prix à l’unité), et de
5,00 € pour l’achat de dix ramettes et plus :
Soit dix ramettes à 5,35 = 53,50 €.
Le calcul de la remise au volume est : 10 × 0,35 = 3,5 €.
Le prix à payer s’élève donc à : 53,50 - 3,50 = 50,00 €.
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