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2023 Nov 18

DANS LE PARTI, DANS LE QUARTIER : LES


BRANCHES LOCALES DE L'AFRICAN
NATIONAL CONGRESS (ANC) - Vincent
Darracq, Dans le parti, dans le quartier
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Highlights & Notes

Cet article traite de l’organisation locale de l’African National Congress (ANC). Il se focalise
sur les branches loca- les du parti, le rôle qui leur est dévolu dans les structures du parti,
leur activité dans les communautés. S’appuyant sur le modèle conceptuel du parti de
masse et sur une approche empirique, il se veut une contribution à l’analyse organisa-
tionnelle des partis politiques en Afrique, domaine large- ment délaissé.

transitions démocratiques africaines des années 1990

regain d’intérêt évident

absentes quand on en arrive aux terrains africains

plus de 60 % des voix aux élections locales


philosophie valorisant l’échelle locale, la branche et les militants

parti de masse

Maurice Duverger

nouvelles formes de partis politiques issus de l’avènement du suffrage universel et de


l’entrée des masses dans la sphère politique

rôle alloué aux militants et leur participation dans la vie du parti.

recruter extensivement et d’éduquer politiquement.

quand il s’est tourné vers l’action et l’organisa- tion de masse que le mouvement s’est
imposé comme le vecteur principal de l’opposition à l’apartheid, dans les années 1940-
1950

L’ANC s’efforce de former ses militants et de leur procurer une éducation politique.

explicitement dédié

comment lancer une campagne dans une communauté locale, comment identifier et
traiter un problème affectant la communauté, com- ment interagir avec les différentes
organisations locales

eaders sont les exécutants des décisions des militants.

degré certain de démocratie interne déléguée

fonctionnement de la Conférence Nationale, l’organe suprême de l’ANC

plus de 3000 délégués-votant

Déployés dans des commis- sions thématiques, ils discutent, adoptent, amendent ou
rejettent les documents de discussion politique du mouvement,

a branche locale est présentée comme l’élément central du mouvement

ANC ne veut pas seulement diriger et adminis- trer l’État, mais prétend orchestrer la
transformation*

D’où l’insistance sur le caractère participatif et populaire

démocratie enracinée (« grassroots


branches doivent être « l’avant-garde de leurs communautés »

rhétorique par un mot : « mouvement ». Depuis 1994,

mouvement de libération nationale »

caractérise à la fois des relations de pouvoir internes (rôle des militants dans la prise de
décision), un type d’organisation et de modus operandi (importance des branches,
campagnes de terrain) et une relation à la société civile (partenariats locaux avec des
ONG, des civics, etc).

une organisation dirigée par et pour les masses

parti politique est dirigé par des élites »

politistes ont théorisé depuis plusieurs années déjà le déclin de la forme traditionnelle des
partis de masse (supplantés par/évoluant vers les formes de « parti attrape-tout

« parti électoraliste – professionnel » (PANEBIANCO, 1988), « parti – cartel »

L’ANC des premières années, après sa création en 1912, est indéniablement une
organisation majoritairement bourgeoise et christianisée, au nationalisme modéré,
privilégiant des modes d’intervention pacifiés et « éli- tistes » (pétitions, délégations, etc.)

Mais dès les années 194

nnées 1950, quelquefois en collaboration avec d’autres organisations militantes, il


organise de grandes campagnes et manifestations de masse contre les premières
mesures de la législation de l’apartheid

répressio

interdiction par le gouvernement en 1960

donc clairement sa conversion à l’action de masse qui a fait de l’ANC le mouve- ment anti-
apartheid numéro un,

Chapeauté par l’ANC, l’UDF

Son mot d’ordre était la mobilisation locale, autour d’un agenda minimal (refus de
l’apartheid), sur tous les enjeux et tous les registres

1990

légal
post-1994

malgré le développement des médias de masse et de la communication politique, le


militantisme de base reste pour un parti politique un outil électoral important,

particulièrement vrai en Afrique du Sud, où beaucoup de citoyens n’ont pas d’accès


quotidien à la télévision et à la radio

essource considérable, en termes de légitimité.

en 1997, avait identifié le manque de campagnes locales comme une cause essentielle
des difficultés de l’ANC sur le terrain, et avait décidé d’intensifier l’activité locale du
mouvement.

membres de la branche locale sont ainsi incités à faire de l’entrisme dans les corps qui
comptent dans le quartier : bureaux dirigeants des hôpitaux, des écoles, community
policing forums*, etc.

ANC s’efforce de recruter des membres influents de la communauté : dirigeants d’ONG en


vue, hommes de religion, businessmen, etc

implication des militants et des structures locales dans la communauté : entre- prendre
des actions dans le quartier (nettoyer les parcs, s’occuper de personnes âgées, par
exemple), positionner des militants dans les structures locales (clubs, associations,
Eglises, etc.) où ils sont censés être de véritables ambassadeurs du parti, fournir
assistance administrative et conseils, organiser des réunions publi- ques.

rande partie des branches ANC se révèle cependant incapable d’être un acteur local
dominant et de mobiliser de manière efficace.

rapport du Bureau du Secrétaire Général pour le National General Council de 2005 est
extrêmement franc, et alarmant. Selon lui, seules 50 % des branches du mouvement
fonctionnent et remplissent les critères définis par la Constitution de l’ANC : Avoir un
minimum de 100 membres, avoir organisé dans l’année une réunion annuelle de branche
(élisant le bureau exécutif, elles requièrent un quorum : un minimum de 50 % des
membres de la branche plus un doit être présent pour que la réunion puisse officiellement
se tenir), tenir des réunions mensuelles, etc.

seule véritable activité de beaucoup de branches se révèle être la réunion mensuelle.

exercices administratifs sans saveur

l’ANC a négligé les tâches organisationnelles, en termes de ressources financières, humai-


nes, intellectuelles.

l’ANC, au pouvoir pour la première fois, s’est concentré sur l’apprentissage du gouver-
nement ; il a par exemple déployé ses meilleurs cadres dans le gouvernement et dans
l’administration 43
également en cause un facteur subjectif : être au gouvernement a nourri la perception
déjà existante avant 1994, dans certains secteurs de l’ANC, que la mobilisation de masse
n’est pas indispensable, au moins en ce qui concerne l’exercice du pouvoir.

plusieurs des caractéristiques internes qui favorisent le factionnalisme intra-partisan :


idéologie souple et peu marquée, complexité sociologique (racialement, socialement),
membres issus de traditions ou de mou- vements politiques variés (des militants revenus
de l’exil, des anciens de l’UDF, des membres de COSATU*, du Parti Communiste sud-
africain (SACP), etc.) 46

domination électorale de l’ANC, couplée à la structure du gouvernement local, a fait de la


branche ANC un passage obligé pour les positions de pouvoir au sein du gouvernement
local et l’accès privilégié aux ressources qui va ave

attiré à l’ANC de nouveaux militants dont les vraies motivations sont parfois obsc

c’est un mouvement pour les carrières !

Conférence Nationale de décem- bre 2007. Un des documents de discussion les plus
importants

consacré aux problèmes organisationnels de l’ANC, en particulier au niveau loca

destinées à lutter contre l’arrivisme local, est de renforcer les critères préalables à une
élection dans l’exécutif de la branche : être inscrit dans la branche depuis un an minimum,
suivre la formation politique du parti, avoir consacré un certain temps aux activités
bénévoles

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