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Cet article traite de l’organisation locale de l’African National Congress (ANC). Il se focalise
sur les branches loca- les du parti, le rôle qui leur est dévolu dans les structures du parti,
leur activité dans les communautés. S’appuyant sur le modèle conceptuel du parti de
masse et sur une approche empirique, il se veut une contribution à l’analyse organisa-
tionnelle des partis politiques en Afrique, domaine large- ment délaissé.
parti de masse
Maurice Duverger
quand il s’est tourné vers l’action et l’organisa- tion de masse que le mouvement s’est
imposé comme le vecteur principal de l’opposition à l’apartheid, dans les années 1940-
1950
L’ANC s’efforce de former ses militants et de leur procurer une éducation politique.
explicitement dédié
comment lancer une campagne dans une communauté locale, comment identifier et
traiter un problème affectant la communauté, com- ment interagir avec les différentes
organisations locales
Déployés dans des commis- sions thématiques, ils discutent, adoptent, amendent ou
rejettent les documents de discussion politique du mouvement,
ANC ne veut pas seulement diriger et adminis- trer l’État, mais prétend orchestrer la
transformation*
caractérise à la fois des relations de pouvoir internes (rôle des militants dans la prise de
décision), un type d’organisation et de modus operandi (importance des branches,
campagnes de terrain) et une relation à la société civile (partenariats locaux avec des
ONG, des civics, etc).
politistes ont théorisé depuis plusieurs années déjà le déclin de la forme traditionnelle des
partis de masse (supplantés par/évoluant vers les formes de « parti attrape-tout
L’ANC des premières années, après sa création en 1912, est indéniablement une
organisation majoritairement bourgeoise et christianisée, au nationalisme modéré,
privilégiant des modes d’intervention pacifiés et « éli- tistes » (pétitions, délégations, etc.)
répressio
donc clairement sa conversion à l’action de masse qui a fait de l’ANC le mouve- ment anti-
apartheid numéro un,
Son mot d’ordre était la mobilisation locale, autour d’un agenda minimal (refus de
l’apartheid), sur tous les enjeux et tous les registres
1990
légal
post-1994
en 1997, avait identifié le manque de campagnes locales comme une cause essentielle
des difficultés de l’ANC sur le terrain, et avait décidé d’intensifier l’activité locale du
mouvement.
membres de la branche locale sont ainsi incités à faire de l’entrisme dans les corps qui
comptent dans le quartier : bureaux dirigeants des hôpitaux, des écoles, community
policing forums*, etc.
implication des militants et des structures locales dans la communauté : entre- prendre
des actions dans le quartier (nettoyer les parcs, s’occuper de personnes âgées, par
exemple), positionner des militants dans les structures locales (clubs, associations,
Eglises, etc.) où ils sont censés être de véritables ambassadeurs du parti, fournir
assistance administrative et conseils, organiser des réunions publi- ques.
rande partie des branches ANC se révèle cependant incapable d’être un acteur local
dominant et de mobiliser de manière efficace.
rapport du Bureau du Secrétaire Général pour le National General Council de 2005 est
extrêmement franc, et alarmant. Selon lui, seules 50 % des branches du mouvement
fonctionnent et remplissent les critères définis par la Constitution de l’ANC : Avoir un
minimum de 100 membres, avoir organisé dans l’année une réunion annuelle de branche
(élisant le bureau exécutif, elles requièrent un quorum : un minimum de 50 % des
membres de la branche plus un doit être présent pour que la réunion puisse officiellement
se tenir), tenir des réunions mensuelles, etc.
l’ANC, au pouvoir pour la première fois, s’est concentré sur l’apprentissage du gouver-
nement ; il a par exemple déployé ses meilleurs cadres dans le gouvernement et dans
l’administration 43
également en cause un facteur subjectif : être au gouvernement a nourri la perception
déjà existante avant 1994, dans certains secteurs de l’ANC, que la mobilisation de masse
n’est pas indispensable, au moins en ce qui concerne l’exercice du pouvoir.
attiré à l’ANC de nouveaux militants dont les vraies motivations sont parfois obsc
Conférence Nationale de décem- bre 2007. Un des documents de discussion les plus
importants
destinées à lutter contre l’arrivisme local, est de renforcer les critères préalables à une
élection dans l’exécutif de la branche : être inscrit dans la branche depuis un an minimum,
suivre la formation politique du parti, avoir consacré un certain temps aux activités
bénévoles