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INTRODUCTION
Lire consiste à extraire de l'information visuelle à partir
d'une page écrite afin de la comprendre. La lecture que nous
qualifions d'experte ou habile par opposition aux premières
étapes de son apprentissage est une activité complexe qui vise
à transformer l'information linguistique initiale en un
produit final, la compréhension du texte. Cette activité,
déclenchée automatiquement dès que nos yeux trouvent un mot ou
une phrase, résulte de l'action de processus psychologiques
pour la plupart inconscients. Cette apparente facilité avec
laquelle nous lisons rend compte de notre difficulté à
considérer l'acte de lire dans toute sa complexité. Nous avons
en effet tous un bon niveau d'expertise en la matière alors
que jouer aux échecs à la façon d'un grand maître ou conduire
un avion supersonique requièrent une pratique et des
connaissances peu communes. Pourtant, il suffit d'observer
l'enfant dans ses premières tentatives pour mesurer combien
cette activité non naturelle nécessite la maîtrise de notions,
de pratiques et le développement d'aptitudes complexes;
difficultés d'autant plus remarquables lorsque l'on sait que
le langage oral se met en place relativement facilement à la
fin de la première année. Des lecteurs experts connaissent en
moyenne trente mille mots et peuvent les reconnaître en une
fraction de seconde qu'ils soient manuscrits ou
dactylographiés. Cette performance somme toute banale parce
qu'effectuée quotidiennement est toutefois bien supérieure aux
capacités du plus puissant ordinateur actuel. De plus, il ne
suffit pas de reconnaître les mots pris isolément il faut
également pouvoir les interpréter par rapport au sens de la
phrase ou du texte. Le langage naturel présente une multitude
de termes polysémiques (une couche de glace / se regarder dans
la glace) ou d'expressions référentielles (anaphores,
métaphores, métonymies...) qui ne prennent une signification
qu'en référence au contexte particulier dans lequel ils
apparaissent. Par exemple, l'interprétation de l'expression
métaphorique (cette femme est un véritable ouragan) ou
idiomatique (il faut battre le fer tant qu'il est chaud) ne
dépend pas uniquement de la signification littérale des
différents mots qui les constituent mais résulte également de
la prise en compte d'un ensemble d'informations en provenance
du contexte linguistique, social et culturel. Grâce aux
apports de la psychologie cognitive, nous aborderons dans ce
livre les principaux concepts, modèles et méthodes qui tentent
d'expliquer les fondements de la lecture experte.
Insérer figure 1
Insérer figure 2
3) Les mémoires
Un STI suppose qu'à un moment donné un ajout d'information
préalablement stockée soit nécessaire pour faciliter le
traitement en cours et que le résultat de ce traitement soit
conservé plus ou moins longtemps. C'est le rôle des diverses
mémoires. Trois types de mémoire sont classiquement impliquées
dans le processus de lecture, la mémoire sensorielle (mémoire
iconique), la mémoire à court terme (MCT ou mémoire de
travail) et la mémoire à long terme (MLT). Ces mémoires se
différencient quant à la durée de rétention et au type
d'information conservée.
A) La mémoire sensorielle (iconique)
Elle garde une image assez précise et complète de
l'information captée par le système visuel. Une grande
quantité d'informations physiques du stimulus est conservée
pour un temps très court (100 à 500 Ms) et sa mise en mémoire
efface l'information précédente. Le rôle de la mémoire
iconique dans la lecture reste très controversée, mais
néanmoins très utile pour expliquer la notion de mémoire
temporaire (ou buffer). Ce serait une mémoire provisoire qui
conserverait l'information en attendant que celle-ci soit
traitée ultérieurement.
B) La mémoire à court terme (ou mémoire de travail)
Le contenu de cette mémoire est différent de celui de la
mémoire sensorielle. L'information qu'elle conserve n'est pas
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1
. La notion d'empan visuel se rapporte à la quantité d'informations que le
lecteur est capable d'extraire en une seule fixation.
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Insérer figure 3
Bien que la lecture soit plus lente, on obtient avec une telle
technique un comportement de lecture analogue à la lecture
normale (la corrélation entre temps de présentation et temps
de regard est positive). C'est une technique assez fiable et
facile à mettre en oeuvre pour étudier les processus de
lecture (Pynte,1974). Elle a l'avantage de permettre un
contrôle de la quantité d'informations linguistiques fournies
à chaque instant au lecteur. Les temps de lecture obtenus
témoignent de l'encodage perceptif, l'intégration syntaxique
et sémantique du segment ainsi que du temps de programmation
motrice de la main. Trois problèmes néanmoins subsistent:
a) Les processus de compréhension sont ralentis par la
commande manuelle d'affichage des mots.
b) Les régressions ne sont pas possibles ce qui interdit au
lecteur tout contrôle de ce qu'il lit à moins de conserver les
informations précédentes en mémoire.
c) Le texte n'étant pas affiché complètement, le pré-
traitement parafovéal du mot suivant la fixation est
impossible.
3) L'analyse de l'activité électrique cérébrale
Cette technique issue des travaux en électro-physiologie
(Kutas & Hillyard,1980) consiste à enregistrer l'activité
électro-encéphalographique et les variations de potentiels
électriques liés à des événements linguistiques. Des ondes
électriques spécifiques du cerveau sont étroitement associées
à des traitements linguistiques précis. Par exemple, lorsqu'un
mot imprévu survient dans une phrase, une onde négative
apparaissant 400 Ms après la lecture du mot (appelée N400) est
générée par le cerveau. La présence de cette onde indiquerait
le traitement d'une incongruité sémantique. D'autres types
d'ondes ont par ailleurs été répertoriées et paraissent
associées à des traitements linguistiques spécifiques.
L'avantage essentiel d'une telle méthode réside dans la
chronométrie précise qu'elle permet de dresser des opérations
mentales survenant dans la lecture. Cependant, la situation de
lecture n'est pas naturelle. Le lecteur lit des mots présentés
un par un au centre d'un écran afin d'éviter le parasitage des
ondes cérébrales par les mouvements oculaires et la mise en
place des électrodes sur le cuir chevelu est une opération
assez longue et contraignante pour les sujets.
4) L'analyse de la voix
A) La lecture à haute voix.
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Insérer figure 4
Les résultats montrent que les trois méthodes sont efficaces et accélèrent la lecture:
l'accélération la plus grande a lieu après les exercices cognitifs. Les exercices sensori-
moteurs augmentent également la vitesse de lecture mais celle-ci se fait aux dépens de la
compréhension. De même, une simple situation de sensibilisation (motivation du lecteur pour
passer le test) a pour effet d'améliorer les performances. Cette étude indique donc que la
vitesse de lecture n'est pas essentiellement tributaire des capacités oculomotrices mais elle
dépend pour une grande part du système cognitif du lecteur, et celui-ci est étroitement lié au
niveau de motivation des sujets.
INSERER FIGURE 6
INSERER FIGURE 7
INSERER FIGURE 8
INSERER FIGURE 9
Récemment, Seidenberg et McClelland (1989) ont tenté d'appliquer un type
différent de modèle connexioniste au traitement lexical. Selon cette
version , il n'existe plus d'unités "localisées" représentant des segments
de mots définissables tels que les lettres par exemple. Ce modèle favorise
une approche sub-symbolique de la pensée au détriment d'une approche
symbolique. Il réfute l'approche traditionnelle selon laquelle la
connaissance lexicale consiste en des représentations lexicales qui sont
contactées pendant le traitement des mots. Les connaissances relatives aux
mots stockées par le lecteur seraient très élémentaires.
IV Le traitement orthographique
Quelle information visuelle le lecteur extrait-il du mot-
stimulus afin de le reconnaître ?. Trois types d'information
visuelle intervenant au cours de la reconnaissance visuelle de
mots ont été proposés qui concernent, la forme globale, un
ensemble de traits dits transgraphémiques et les lettres
constitutives des mots.
1) La forme globale
La forme globale ou enveloppe d'un mot écrit en minuscules
peut être caractérisée (selon la terminologie proposée par
Bouma, 1971) par un patron de lettres dites montantes (par
exemple, les lettres b,d,t,k), de lettres descendantes (p,j,q)
et de lettres neutres (par exemple a,o,m,n). Ce patron permet
de définir le contour du mot et de le distinguer, au moins
partiellement, des autres mots. Ainsi, les mots balle et
mangue se différencient nettement en fonction de leur
enveloppe.
Nous avons vu que les modèles actuels de reconnaissance de mots les plus
influents proposent une reconnaissance de mots médiatisée par celles de
leurs éléments lettres, sans supposer que la forme globale de ces mots
puisse contribuer à cette reconnaissance. Toutefois, un certain nombre de
modèles qualifiés de "holistiques" (par exemple : Johnson, 1977 ; Healy et
Cunningham, 1992) décrivent la reconnaissance de mots comme un cas
particulier de perception d'image. Ce trait caractéristique élémentaire que
constitue l'enveloppe du mot serait utilisé suivant les cas, pour activer
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4) La directionalité gauche-droite
Contrairement à la reconnaissance des mots parlés pour
lesquels l'information sensorielle est délivrée
séquentiellement, celle des mots écrits est d'emblée
disponible entièrement. La seule contrainte opérant sur la
prise d'information provient des limitations ou
caractéristiques du système oculo-moteur. Ces contraintes
suggèrent, en partie, la pertinence d'une analyse itérative
orientée gauche-droite à partir du début du mot et opérant
lettre par lettre.
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V Le traitement phonologique
1) Le traitement phonologique automatique
L'enfant apprend à utiliser le langage sous sa forme parlée
bien avant de l'apprendre sous sa forme écrite et il dispose
donc au moment de l'apprentissage de la lecture d'un lexique
phonologique. On peut donc supposer (Taft, 1991) que
l'apprentissage de la lecture consiste à apprendre à
transformer un mot écrit en une forme phonologique
préalablement stockée dans le lexique. Au début des années
1970, certains auteurs ont formulé l'hypothèse selon laquelle
la reconnaissance d'un mot passe par la conversion
phonologique systématique de son orthographe (Gough, 1972,
Rubenstein, Lewis et Rubenstein, 1971). C'est l'hypothèse de
la médiation phonologique. A partir d'une représentation
orthographique, on "génère" une représentation phonologique
qui spécifie la prononciation. Celle-ci est élaborée grâce au
recours à un ensemble de règles d'association entre unités
orthographiques et unités phonologiques, dénommées règles de
correspondances graphèmes-phonèmes. Ce type de représentation
phonologique appelée assemblée (selon la terminologie adoptée
par Patterson, 1982) est utilisée pour contacter les
représentations lexicales au cours de la reconnaissance
visuelle des mots ou de leur prononciation. Actuellement, dans
le cadre du traitement phonologique, on conçoit la
reconnaissance des mots écrits selon deux processus
principaux, comme l'indique la figure 10. Le premier renvoie à
un processus de médiation phonologique précédemment décrit et
le second à un accès direct au lexique mental à partir d'une
représentation orthographique. Il s'inspire du modèle de
double processus (ou "Dual route") proposé par Coltheart
(1978).
INSERER FIGURE 10
mot donné. On obtient un effet d'amorçage sémantique avec des mots d'une
même catégorie (GANT, CHAPEAU) mais qui n'entretiennent pas de relation
associative (Lupker, Schreuder, Flores d'Arcais et Glazenburg, 1984).
I La phrase
Les phrases constituent de façon évidente des unités
importantes de la lecture qui correspondent à ce que l'on peut
appeler des unités "d'idées". On peut décrire un texte en se
référant à des unités linguistiques de taille croissante qui
renvoient au mot, syntagme, proposition, phrase et paragraphe.
A partir de cet ensemble d'unités, on peut s'intéresser à la
phrase qui représente un énoncé syntaxiquement indépendant et
complet du point de vue du sens (Dechant, 1991). Le caractère
particulier d'une phrase peut être illustré par la notion de
grammaticalité. Il existe en effet des "règles" définies de
construction de phrases qui nous permettent de décider si une
phrase particulière constitue un énoncé grammaticalement
acceptable ou pas. Cet ensemble de règles permet de décider
que la phrase "L'ENFANT LA BALLE JOUE BLOND AVEC" n'est pas
acceptable alors que la suite célèbre de mots "D'INCOLORES
IDEES VERTES DORMENT FURIEUSEMENT" bien qu'anormale reste
grammaticalement acceptable. Le sens d'une phrase est fonction
d'une interaction complexe entre le sens des mots et les
relations syntaxiques entretenues par ceux-ci. Très
schématiquement, on considère trois niveaux d'analyse d'une
phrase, en l'occurrence le niveau syntaxique, le niveau
sémantique et le niveau interprétatif. Le niveau syntaxique
permet d'identifier les catégories syntaxiques des mots de la
phrase (identification du sujet, du verbe et de l'objet de la
phrase) et de calculer la structure syntaxique de la phrase.
Le niveau sémantique doit permettre d'élaborer une
représentation sémantique de la phrase lue qui passe par le
traitement du sens littéral de la phrase. Ce sens littéral est
calculé à partir de l'accès au sens des mots constituant cette
phrase. Il faut alors identifier les concepts correspondant à
ces différents mots. Le sens d'une phrase ne pouvant se
réduire à la juxtaposition des sens de chacun de ses éléments,
il faut traiter les relations sémantiques entretenues par
ceux-ci. Il faut alors identifier la fonction de chacun des
concepts identifiés. On parle alors de représentation
propositionnelle. Ainsi, un verbe entretient des relations
syntaxiques avec les autres mots de la phrase puisqu'il est
associé à un sujet et à un ou plusieurs complément(s). Un
verbe possède aussi avec ces éléments des relations de sens
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II Le traitement syntaxique
1) La description linguistique
Le linguiste Noam Chomsky proposa dans un livre célèbre
intitulé "Syntactic Structures" (1957) un modèle de la
composante syntaxique de la grammaire qui permet d'obtenir une
description de l'organisation syntaxique interne des phrases
et, plus précisément, celle de l'organisation hiérarchique des
constituants syntagmatiques de la phrase. Cette organisation
ou structure syntaxique est représentée par un arbre
syntagmatique (ou "parse tree") qui décrit les relations
syntaxiques existant entre les différents constituants de la
phrase. La figure 11 représente l'arbre syntagmatique de la
phrase "l'enfant joue dans la cour".
INSERER FIGURE 11
INSERER FIGURE 13
INSERER FIGURE 14
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VI Le traitement sémantique
1) Le sens et la forme
L'interprétation d'une phrase nécessite l'élaboration d'une
représentation sémantique. On conçoit généralement celle-ci
sous une forme abstraite, conceptuelle et amodale (i.e.
indépendante de la modalité mots ou images sous laquelle les
informations sont matérialisées et transmises). Cette
indépendance du sens par rapport à son support verbal a été
mise en évidence dans une expérience devenue classique, menée
par Sachs (1967) et qui a montré que si le sujet oublie très
rapidement la formulation littérale d'une phrase, il en
conserve néanmoins le sens précis.
Dans cette expérience, les sujets écoutent des phrases-stimulus qui sont
présentées seules (sans texte suivant leur présentation ; 0 syllabe) ou
suivies d'un texte composé de 80 syllabes ou de 160 syllabes). On leur
présente alors une phrase-test qui constitue une paraphrase de la phrase-
stimulus présentée et les sujets doivent décider si cette phrase-test est
identique à la phrase-stimulus.
Ainsi, à la phrase-stimulus suivante : "Il envoya une lettre à ce sujet à
Galilée, le grand scientique Italien", correspondent les phrases-tests
suivantes :
a) Il envoya une lettre à ce sujet à Galilée, le grand scientifique
Italien.
b) Une lettre fut envoyée à Galilée, le grand scientifique Italien.
c) Il envoya à Galilée, le grand scientifique Italien, une lettre à ce
sujet.
d) Galilée, le grand scientifique Italien, lui envoya une lettre à ce
sujet.
Les résultats indiquent que lorsque le test est effectué immédiatement
après la lecture de la phrase-stimulus (0 syllabe), les sujets détectent
aisément les modifications apportées. Lorsqu'un texte de 80 ou 160 syllabes
suit la phrase-stimulus, la modification de la forme des phrases n'est pas
perçue. Cependant les lecteurs détectent précisément un changement de sens
comme celui intervenant dans la phrase (d). Ceux-ci ont élaboré une
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2) La représentation propositionnelle
Très généralement, la représentation sémantique d'une phrase
est conçue comme un ensemble d'informations stockées sous une
forme abstraite. Ces informations extraites par le lecteur au
fur et à mesure de la lecture concerne les relations
conceptuelles qui existent entre les divers éléments de la
phrase. Le lecteur regroupe ensuite toutes ces informations et
élabore une représentation mentale de ces relations. C'est la
représentation sémantique.
Pour effectuer une analyse de la phrase, le lecteur doit
disposer de trois types d'informations:
* Une information sur les actions ou les états décrits dans la
phrase.
* Une information sur le rôle des divers participants à cette
action ou cet état.
* Une information sur les circonstances associées.
texte.
- Elle est propre à un individu et à un texte. Elle est
dépendante des objectifs du lecteur ainsi que de ses
croyances, ses comportements et divers aspects discursifs
(points de vue ...).
II. L'intégration
1) La cohérence locale et globale
Une clé essentielle de la compréhension réside dans le
traitement de la cohérence du texte. Si le lecteur ne peut
établir cette cohérence soit en raison d'un manque de
connaissances spécifiques ou parce que le texte est mal écrit,
la compréhension sera difficile voire impossible. Le
traitement de la cohérence s'élabore à un niveau local et
global et il détermine le bon fonctionnement des opérations
intégratives. Localement, le lecteur tente de relier la phrase
qu'il est en train de lire avec les phrases immédiatement
précédentes (Au maximum les trois dernières phrases en raison
des limites de la mémoire de travail). Il est guidé dans cette
opération essentiellement par des marques linguistiques
(connecteurs, anaphores, ponctuation ....) qui lui indiquent
le type de traitement qu'il doit réaliser. Cela peut aller
d'une simple recherche en mémoire de l'information à la
production d'inférences. Au niveau global, il s'agit d'ajuster
les informations issues des phrases en fonction d'une base de
connaissances conceptuelles (schémas, scripts,...) se
rapportant à un domaine spécifique (celui dont parle le texte)
et que le lecteur a activée au début du texte quelquefois à
partir du titre. La cohérence globale implique d'établir des
connexions entre l'information courante et de l'information
qui n'est plus disponible en mémoire de travail mais reste
néanmoins pertinente par rapport au sujet traité.
Les chercheurs divergent dans la manière d'envisager
l'importance des traitements locaux et globaux. Certains
pensent que le lecteur a surtout besoin d'établir une
cohérence locale, la cohérence globale n'étant élaborée que si
le traitement local échouait. Selon l'hypothèse minimaliste de
McKoon & Ratcliff (1992), les informations facilement
disponibles, provenant du texte précédent, seraient traitées
automatiquement par le lecteur alors que des informations
globales ne seraient accessibles qu'en fonction de stratégies
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A. Les anaphores
Les anaphores sont les moyens linguistiques probablement les
plus courants pour indiquer au lecteur les liens locaux entre
les diverses parties du texte et le type de traitement qu'il
doit opérer. Il y a anaphore lorsque l'interprétation d'un mot
dépend d'un autre mot situé ailleurs dans le texte (le plus
souvent dans une partie antérieure et parfois postérieure).
L'exemple le plus typique est celui des pronoms personnels.
" Paul joue au ballon, il a mis un pantalon rouge."
Insérer figure 17
Références