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Faculté des sciences humaines et sociales

KENITRA

EAU ET ENVIRONNEMENT
Master changement climatique

2023 PR,A,GHAZI 1
I-INTRODUCTION
L’eau est une ressource socio-économique vitale limitée. Elle fait l’objet d’une demande
croissante à des fins domestiques et industrielles, ce qui menace la pérennité des eaux
souterraines et elle a des conséquences néfastes pour l’agriculture, la foresterie, l’industrie et
les réserves d’eau potable.
L’eau joue un grand rôle dans l’économie ,est aussi l’un des composants essentiels du milieu
naturel de l’homme ,
Le problème de l’eau ne cesse de s’aggraver surtout du fait de la dégradation croissante des
eaux de surface ,de leur pollution galopante ,
La raison principale de cet état de choses est partout la même ,la plupart des cours et plan
d’eau servent de poubelle pour les effluents domestiques surtout avec la croissance
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démographique et industriels ,
La problématique de l’eau et de l’environnement se pose dans les
termes suivants : rareté, facteurs climatiques, (aridité-
évaporation-sécheresse, changement climatique), besoins
croissants surtout dans l’agriculture (conséquences socio-
économiques et environnementales, dépendance de sources
d’eau extérieures, dégradation de la qualité de l’eau et
développement durable des ressources en eau.
Excès de l’eau sur l’environnement provoque des dégâts ,é
érosion hydrique ,inondations ,perte de sol dégradation de
milieu naturel et action néfaste sur l’homme
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Il est essentiel que les ressources en eau soient gérées de manière stratégique et
durable. Les eaux souterraines sont la première source d’eau potable pour la moitié de
la population mondiale.
Il est important que les pays en développement puissent protéger leurs ressources en
eaux souterraines, qui sont limitées et qu’ils puissent les utiliser au mieux. Les eaux
souterraines contaminées suite à des activités d’utilisation des terres nuisent à la santé
publique et à l’environnement.
.

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II/EFFET DES EAUX

L’industrie est la plus grande source de pollution des eaux dans les
pays en développement. Les eaux de ruissellement, en particulier
les eaux de crue, sont un autre facteur polluant important du fait
des nombreuses substances qu’elles transportent dans les systèmes
d’eau douce

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*Instabilités gravitaires déclenchées par érosion fluviatile ou infiltration
des eaux de pluies et accentuées par déforestation,
*Effet cumulé sur le budget hydrique ,soit années sèches et surexploitation
des aquifères par pompage ,soit d’années très pluvieuses et imperméabilité
du sol par urbanisation,

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Acidification des eaux par drainage des terrains riche en sulfures
*contamination des eaux par l’effet complexe de divers facteurs
naturels et humains
Pollution par rejet d’effluents a la fois domestiques urbains portuaires
et industriels,
Aménagement et canalisation de cours d’eau construction de
barrages pour irrigation,

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Eaux de drainage
L’extraction de matériaux et minerais par carrière et mines conduit à augmenter la
perméabilité en grand des roches à stocker en surface des produits d’origine
souterraine décompacté exposés aux précipitations ,et par conséquent à favorise de
manière généralisée la percolation et le drainage des eaux ,les eaux de drainage
minier présentent une grande diversité de compositions et propriétés chimique,reparies en
trois ensemble,

EAUX SALINES ISSUES DE DIVERS GISEMENTS DE SELS


EAUX ACIDES A MINIRAUX LOURDS,
EAUX BASIQUE,
Ces divers eaux présentent pour l’environnement un risque d’importance, dépendant du type
salin ,acide ou basique du gisement ,mais aussi de la nature des roches et sol traversés

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Ainsi que des réactions géochimique sur venus au cours du
transfert souterrain,
Eaux acide
Les eaux de drainage minier marquées par une forte acidité (pH
voisin de 3) sont en moyenne les fréquentes et les plus agressives
pour l’environnement, s’écoulant en aval des zones d’exploitation
elles entrainent l’oxydation et la dénudation des sols et
sédiments et menacent flore et faune,

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L’eau retenu revêt de trois formes;
Eau hygroscopique très fortement absorbée dans les roches
Eau pelliculaire fixée par les forces d’attraction moléculaire
utilisée par les plantes dans les sols superficiels
Eau libre ou gravitaire circule dans les roches ,ou elle est
parvenue suite aux percolations des eaux de pluie ou à
l’infiltration,

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Aquifère ,Réservoirs d’eau douce à renouvèlement lent ,ils sont
exposés aux excès d’extraction par pompage ,d’autre part aux
contamination par infiltration depuis la surface ou migration
latérale,

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*L’eau douce est en quantité limitée et très vulnérable aux pollution elle constitue la
ressource naturelle terrestre la plus menacée ,
*Son besoin croit proportionnellement à l’augmentation exponentielle de population
mondiale ,
*L’aménagement des cours d’eau et construction massive de bassins réservoirs a
considérablement perturbe les systèmes hydrographiques ,
*Les fleuves assurent le transfert des eaux d’origine pluviale ,des particules sédimentaires
,des éléments minéraux ,et des nutriments depuis les continent jusqu’aux océans ,il résulte
des déséquilibre croissants dans le bilan global terre –mer,

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III/Place dans le cycle hydrologique
la dynamique des eaux douces exploitées par l’homme à partir des lacs et
cours d’eau ainsi que des aquifères souterrains s’inscrit dans un cycle global
impliquant l’eau sous forme liquide mers ,terre ,gazeuse atmosphère et solide
glace, ce cycle hydrologique est dominé par les phénomènes de précipitations
et l’évaporation ,liés entre eux par l’écoulement superficiel et souterrain sous
l’effet de-là gravité et sous l’action des vents,
L’eau des roches peut être retenue de manière plus ou moins forte ,soit libre
et mobile,
,

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-CYCLE DE L’ECOULEMENT
Les composantes de l’écoulement évoluent selon un cycle dont l’étude nous
permet de préciser leur rôle respectif, nous pouvons distinguer quatre phases
déterminées par le rythme des précipitations.
(une année hydrologique ,Période d’une année dont le début est choisi en
fonction du climat (pour me Maroc ,mois de septembre))

La phase 1 de cycle de l’écoulement période sans précipitations ,mais il y a


évaporation,

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La phase 3 de cycle de l’écoulement maximum des précipitations
- Après une certaine averse la couverture végétale n’intercepte plus
d’eau.
- Il y a ruissellement.
- Infiltration.
- L’écoulement augmente légèrement.
- Débit maximum.
Période de crue.

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La phase 4 de cycle de l’écoulement après les précipitations
-La pluie cesse.
-Le ruissellement de surface tarit.
-Le sol et sous-sol saturés.
-Par contre l’infiltration locale se poursuit.
-L’évapotranspiration entre en action.

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Le bassin d'une rivière contient les facteurs de son régime les caractéristiques
morpho- métriques: sa situation géographique ,son relief sa surface, ses
conditions climatiques, sa couverture végétale et forestière. le comportement de
ses roches selon leur degré de perméabilité (circulation karstique) et de dureté
ou résistance à l'érosion,
Sous l'action de la pesanteur, l'eau coule et court suivant les lignes de plus
grande pente.

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Elle se concentre de ruisseaux en rivière dans un collecteur qui
draine les affluents, dessinant un réseau hiérarchisé;(réseau
hydrographique)
par sa vitesse et sa turbulence, en fonction des pentes et des
profondeurs, la puissance ou force tractrice de son courant
arrache les éléments de son lit, les transporte, puis les dépose.
Charriage de matériaux grossiers roulés sur le fond, troubles en
suspension et substances dissoutes contribuent à remanier les
lits et par eux la face même de la terre,

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En période de crue, l'érosion mécanique par la violence du courant met en
branle des blocs, des cailloux, des sables, des boues. Les cônes de déjection des
torrents illustrent bien cette capacité de sape, de charge, de transfert et
d'alluvionnement. Or c'est en étiage que l'érosion chimique donne par les
sources les eaux les plus chargées en sels.
La pente du lit de la rivière a tendance à décroître régulièrement vers l'aval
suivant une courbe concave vers le ciel à partir du niveau de base :
embouchure, , lac ; c'est le profil d'équilibre entre la capacité de transport et la
charge. Des creusements et des remblaiements successifs assurent la régularité
de l'écoulement accru, en général, vers l'aval et à l'inverse des apports solides
de Calibre progressivement réduit par l'usure.

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A l'état naturel, avant toute occupation humaine, le dynamisme
de l'eau courante, que l'on peut observer lors de crues
torrentielles, a laissé des traces de sa puissance et de sa violence
dans le ravinement des pentes ou le comblement des vallées en
plaines alluviales par déplacements latéraux du lit. Il faut prendre
la mesure de sa vigueur avant de considérer le dernier facteur
hydrologique, l'intervention humaine.

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IV/ INTERVENTION HUMAINE
Comme l'eau est la condition même de la vie, dès leur apparition, les végétaux et les animaux
utilisent les eaux de surface. Certains vivent dans le milieu aquatique (poissons, batraciens,
roseaux, etc.), la plupart des animaux se meuvent sur terre et vont s'abreuver aux puits ou
cours d'eau. Les plantes absorbent l'eau de pluie et du sol. Quand l'eau fait totalement défaut,
comme dans les déserts, c'est la mort ou l'absence d'êtres vivants, sauf adaptations très
particulières.

Les premières modifications significatives des eaux superficielles par l’ homme ont été
déterminées par l’ aménagement des voies de transport fluviale puis par les besoins de
l’irrigation,
L'histoire des relations de l'homme et l’eau présente trois formes qui se succèdent sans cesser
totalement de cohabiter. 23
Utilisation spontanée. D'abord breuvage, l'eau sert aussi à la cuisson, au lavage, à
l'hygiène. le spectacle des femmes qui vont à la rivière ou à la source avec une cruche
vide couchée sur leur tête ou sur le dos et la rapportent pleine et droite évoque des
gestes ancestraux. Les gens qui se baignent dans le fleuve .
L'étape suivante consiste à détourner en partie la rivière de son lit, pour la faire venir
vers soi, plutôt que d'être obligé de la rejoindre, et pour arroser les cultures.
.

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Cette intimité de l'homme avec l'eau l'a sans doute conduit à installer
son habitat dans le lit majeur de la rivière, celui qu'elle occupe
seulement en temps de crue. Erreur excusable au commencement, et
de portée limitée, mais qui per sévère et se développe malgré l'ampleur
des catastrophes. Quels urbanistes ou édiles évitent des constructions
dans les zones inondables qui' appartiennent au domaine de la rivière?
L'ignorance ou le mépris de l'expérience conduisent à prendre dans
l'inconscience des risques graves

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Utilisation réfléchie. De la dérivation au stockage, la transition est facile. Il
sufi de retenir l'eau derrière un barrage. La moindre digue de terre
élevée en travers de la plaine permet de disposer d'une réserve d'eau et
d'échapper plus ou moins aux caprices du débit.

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Utilisation technique actuelle. Aujourd'hui, les ressources de la
technique permettent d'assurer rationnellement l'exploitation des eaux
et de contribuer à l'aménagement du territoire .économie de l’eau
dans le domaine d’irrigation .le nouvelles stratégies pour s’adapter aux
changement climatiques et lutter contre la sècheresse.

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V-IMPACT DE L'EXPLOITATION DES EAUX

. Écoulements de surface
Les premières modifications significatives des eaux superficielles par l'homme ont été
déterminées par l'aménagement des voies de transport fluviatile puis par les besoins de
l'irrigation : approfondissement de chenaux, stabilisation des berges, régularisation des
cours, construction de canaux puis écluses, dérivations et captage, , Les changements
estimés sont causés par l'utilisation des eaux fluviatiles pour l'agriculture, l'élevage,
l'industrie, l'urbanisation et les besoins domestiques; Les réservoirs créés par l'homme
constituent de nouveaux bassins de sédimentation, qui piègent les particules en transit
dans les cours fluviatiles. Il en résulte deux types de conséquences. D'une part ce
piégeage provoque un colmatage sédimentaire progressif dans les bassins artificiels eux-
mêmes, qui entraîne une diminution du volume d'eau stockée et à terme la perte des
qualités de réservoir (réduction de l'énergie hydro électrique produite, ainsi que de la
capacité d'irrigation et de régulation des crues) 28
. Écoulements souterrains
L'exploitation des eaux souterraines par pompage entraîne un abaissement du niveau
piézométrique autour du point de captage: la nappe contenue dans l'aquifère subit
un«rabattement, sa surface forme un cône de dépression Le rabattement peut
s'étendre si les captages sont multipliés au sein d'un même aquifère, ou si l'extrac
tion d'eau dépasse les capacités naturelles de recharge de l'aquifère. Le rabattement
des nappes, utile lors de travaux souterrains dans des roches aquifères (puits et
galeries de mine, fondation d'ouvrages...), peut affecter et perturber fortement les
circulations de surface:

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Le changement du sens d'écoulement des eaux peut favoriser la pollution
intempestive des aquifères exploités, notamment dans les régions industrielles ou
agricoles, ou dans les secteurs à décharges non contrôlées Les risques de pollution
sont exacer bés dans les régions arides ou soumises à des épisodes durables de
sécheresse, pour les quelles la difficulté de recharge des aquifères souterrains
favorise la concentration des éléments chimiques dans le sous-sol. Ainsi dans le
bassin de Glafkos en Grèce occiden tale (région de Patras), la conjonction d'un excès
de pompage des aquifères et de séche resses prolongées a déterminé depuis les
années 1980 une forte réduction de la qualité des eaux souterraines exploitées pour
les besoins domestiques, agricoles et urbains L'affaissement des terrains par
tassement des textures rocheuses dans les aquifères surexploités constitue un
risque important, responsable de divers désordres en surface..
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L'eau, surtout l'eau courante, satisfait à six types de besoins,
besoins souvent élémentaires et très anciens qui se sont
développés ou transformés selon les moyens nouveaux.
Elle sert
.1- aux usages domestique,
2-agricole,
3-énergétique,
4- industriel,
5- navigable,
6-récréatif.
Tous ces usages impliquent des dispositifs de prise d'eau et de
restitution. Certains exigent la présence de barrages. 31
Installations sans barrages Il est difficile de se servir d'une matière
comme l'eau et de la rendre dans t'état initial. Il y a risque de pollution c'est-à-
dire d'altération ou de dégradation de la qualité pouvant aller jusqu'à la
rupture de l'équilibre biochimique ,
l'homme contribue souvent à modifier l'état des eaux à son service. Selon les
usages classés par ordre croissant de pollution apparaîtrait d'abord la
navigation à moteur, malgré les fumées et gaz d'échappement qui font des
taches d'huile.

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L'agriculture suscite la présence d'insecticides et d'engrais chimiques azotés ou phosphatés dont
le lessivage affecte l'effluent. Avec cet appoint, des algues se développent, mais aux dépens de
l'oxygène dissous dont le taux s'abaisse.
Les réseaux urbains permettent la comparaison entre les canalisations d'eau potable et d'eaux
usées. Les produits du lavage, de l'hygiène chargent les égouts. La mousse blanche des
détergents, heureusement en voie de régression, asphyxie le milieu aquatique. Aussi faut-il à
l'amont des usines de con trôle et traitement et à l'aval des ouvrages d'assainissement ..

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L'industrie est souvent l'origine des plus graves pollutions. Elles sont surtout, chimiques. Des corps
divers, parfois toxiques .
Au contraire, l'eau énergique et l'eau récréative n'apportent pas de souillure, parce qu'elles ne mettent
en cause que des conditions physiques.
Les conséquences de l'échauffement, surtout en été, sont étudiées depuis quelque vingt ans. Elles
s'avèrent limitées: la composition chimique de l'eau, sa teneur en oxygène dissous changent peu, de
même que la composition biologique :faune, flore, plancton, algues, champignons. Chez les poissons, les
migrations sont faibles,

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Aménagements avec barrages
Les digues latérales ne peuvent agir que sur les effets du régime. Les digues
transversales ou barrages atteignent le régime lui-même.
La trilogie barrage-réservoir-régularisation est la clef de la maîtrise de l'eau courante et de
l'aménagement d'un bassin. La retenue derrière la digue permet d'emmagasiner ou de relâcher les
débits selon les nécessités. Aux fluctuations naturelles et sauvages de la rivière succèdent des
oscillations artificielles, mais utiles. Ainsi, le barrage est la condition indispensable, bien
qu'insuffisante pour disposer de l'eau à volonté, au moins dans une certaine mesure,

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C'est pourquoi depuis des siècles des hommes ont tendu des digues entre les berges et si
possible appuyées sur des gorges ou verrous pour disposer d'une réserve propice à leurs
besoins domestiques,-d'irrigation, industriels ou de navigation. .
Les usages de l'eau trouvent dans ces ouvrages des conditions favorables ou indispensables de
sécurité et d'efficacité.
Bien mieux, les barrages ajoutent trois autres rôles et peuvent combiner plusieurs fonctions.
L'écrêtement des crues, le soutien des étiages et la lutte contre la pollution deviennent
possibles et ces trois fléaux physiques ou humains rencontrent une parade parfois souveraine. .
Tous les ouvrages peuvent par leur fonctionnement assurer les chasses et dilutions pour lutter
contre la pollution.

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Un même barrage peut contribuer à la fois à la production d'électricité et à la lutte contre
les excès des débits (étiages ou crues),
Il faut mentionner les petits barrages de correction torrentielle qui, en marches d'escalier,
brisent l'énergie érosive et peuvent arriver à éteindre le ravine ment.
Tous ces bienfaits proviennent de l'hydrologie fluviale, des débits et des modifications de
leur régime.
Ils ne sont pas sans effet sur la dynamique fluviale et les perturbations des lits.

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Effets des barrages
L'édification d'un barrage entraîne des effets physiques, chimiques,
biologiques et humains favorables ou néfastes : par sa présence qui fait
obstacle au courant, dans la retenue, autour de la retenue, et en
particulier, à l'aval de la retenue; enfin, loin et parfois très loin de la
retenue.

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Les barrages peuvent donc avoir des impacts sur l'environnement en modifiant les habitats et
en altérant les processus hydrologiques et géomorphologiques. «L'altération des processus
chimiques, biologiques et physiques peuvent avoir des effets positifs ou négatifs sur la qualité
de l'eau, les espèces aquatiques, la flore, la faune terrestre, ainsi que sur les activités de loisir,
l'esthétique des lieux et les pratiques culturelles»
Le développement de la réflexion globale sur les impacts des barrages au cours des dernières
années a aussi mis en évidence la nécessité de prendre en compte le changement climatique
et des droits de l'homme dans une perspective transversale

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L'obstacle du barrage
Devant la digue, l'eau interrompt sa course et tout ce qu'elle porte est arrêté; d'abord son débit
même: le régime est évidemment perturbé,
Modifications dans la retenue
La présence d'une retenue artificielle provoque l'élimination ou l'altération des éléments du
milieu initial.
Élimination. L'élimination affecte tout ce qui est incompatible avec l'invasion de l'eau bien au-delà
du lit majeur de la rivière.

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Les barrages de prévention des crues du Gard, doivent retenir pendant quel que jours
seulement les eaux des crues, extrêmement rapides,.
Comme dans les lacs naturels profonds, l'eau accumulée tend vers une stratification
thermique avec couche supérieure plus chaude en été et plus froide en hiver que la
couche inférieure. Dans ce dernier cas, des courants verticaux de densité peuvent
faire basculer et inverser la stratification ou l'abolir, et la température de l'eau
devient uniforme.

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La stratification de la teneur en oxygène subit une diminution en profondeur qui peut aller jusqu'à la
désoxygénation totale, alors qu'en surface le contact de l'air enrichit cette teneur. Elle est
naturellement élevée dans les cours d'eau dont les tourbillons favorisent le mélange par brassage. La
tranche de fond peut contenir des sels dissous de calcium, magnésium, fer et manganèse et émettre
des dégagements de C02. Le pH descend nettement au-dessous de 7.
Dans les lacs peu profonds, certains phosphates solubles développent l'activité biologique au point
de conduire à un excès d'alimentation organique :c'est l'eutrophisation.
L'eau de la retenue est aussi le siège de sédimentation venant de la rivière ou des rives
Le niveau de sédimentation dépend du bassin (sa surface, ses pentes, sa lithologie, sa couverture
végétale), du régime de la rivière (module, débits de crue) et de la capacité de la réserve.

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Les conditions d'écoulement de la rivière changent dès son entrée dans la retenue.
Sa vitesse et sa turbulence diminuent brusquement, la profondeur augmente, tout au
moins au début de l'existence de la réserve, de sorte que la capa cité de transport est
amoindrie. Il se forme un plateau sous-lacustre qui peut devenir delta. Les éléments
grossiers en constituent la plus grande part.
Ce plateau se termine par un talus qui parfois progresse vers l'aval. Les éléments fins
vont plus loin, jusqu'au barrage ; ils tapissent le fond de la retenue et peuvent
s'accumuler en lac de vase au pied de la digue, formant un bouchon devant les
ouvrages de vidange,

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Quand les barrages et les retenues sont de dimensions plus modestes en hauteur,
profondeur, extension, les risques d'alluvionnement sont plus aigus.
Aux apports solides charriés par le courant, s'ajoutent parfois ceux qui pro viennent des
rives instables de la cuvette.
Le développement de la faune et de la flore aquatiques peut devenir exubérant dans la
zone tropicale chaude et humide.

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Modifications autour de la retenue
Nous considérons les bords de la retenue à l'exception de l'aval qui mérite d'autres
développements. Certains phénomènes sont exceptionnels, d'autres fréquents.
Glissements de terrains. Exceptionnels, heureusement, sont les glissements de terrains.
L'instabilité du flanc montagneux, reconnue par les géologues, mais sous-estimée, n'avait
pas supporté les effets du second remplis sage et de pluies prolongées pendant une
semaine. Cette catastrophe est, de loin, la plus lourde en pertes humaines.

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Microclimat. La surface de l'eau est le siège et l'origine d'un microclimat. Par elle,
se manifeste l'effet du volant thermique en relation avec le volume de la capacité. A
son contact, la pluie peut changer de régime et de localisation. Enfin, dans la zone
tempérée, il peut se former des brouillards d'évaporation, quand l'eau est plus
chaude que l'air, en saison froide, la nuit et le matin.

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Tous ces effets climatiques débordent plus ou moins autour de la retenue.
Santé des riverains. La santé des riverains dans les régions tropicales, déjà menacée par
des maladies endémiques liées à l'eau,
Le paludisme transmis par l'anophèle (moustique) vient surtout de mares ou flaques d'eau
et non de grands systèmes. Les retenues ne le propagent donc pas.
Modifications à l'aval de la retenue
A l'aval, le barrage affecte aussi le régime, le lit, la nappe et, par accident, les installations
humaines.

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Maitrise du régime. Le barrage est le moyen souverain de maîtriser le régime hydrologique à condition que le
rapport capacité/volume du débit annuel soit suffisant, 0,25 au moins, et que l'exploitation ménage les pleins
ou les vides nécessaires pour moduler le débit selon les besoins dans des proportions très différentes du
régime naturel.
Cas limite: un barrage de dérivation peut assécher la rivière. Il est toujours prévu un minimum d'écoulement,
le débit réservé, pour assurer les besoins élémentaires. Mais le lit quasi inoccupé risque de rester figé
localement.

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l'érosion est favorisée par la décantation de l'eau dans le réservoir. Comme un buvard absorbe
l'humidité, un courant d'eau claire tend à se charger de graviers, de sables et de boues
arrachés au lit jusqu'à saturation, et cette charge limite croit avec la finesse des grains. Si les
prises d'eau à usage domestique bénéficient de cette pureté, d'autres dispositions s'imposent
pour éviter l'affouillement du lit: seuils, dallages.

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L'érosion constatée est antérieure au barrage et localisée en deux endroits restreints. Par
suite de variation de la salinité et de la diminution des alluvions,
Si l'érosion s'exerce à l'aval d'un barrage d'accumulation, la sédimentation est accentuée
dans les biefs court-circuités par un ouvrage de dérivation. La disparition du débit naturel
dans le lit presque asséché a évidemment beaucoup,

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Effets de barrages
Le bassin versant aval continue à fournir des débits par le réseau des affluents. S'ils sont
torrentiels, les confluents sont encombrés de cônes de matériaux grossiers, blocs,
arbres enchevêtrés noyés dans la lave pâteuse. Pour éviter le développement et la
colonisation rapide par la végétation, des chasses périodiques sont nécessaires.
Le lit abandonné à la flore et à la faune. Le lit majeur est celui qu'occupe la rivière en
crue. Quand les crues disparaissent, certaines bordures sont exploites par des
agriculteurs ,
Variations de la nappe. Le niveau de la nappe subit plus ou moins les variations du débit
Accidents. Le dernier effet notable, mais rare, d'un barrage à l'aval est sa rupture ou sa
brusque vidange

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Modifications loin de la retenue
Activité sismique. Un barrage ne bouleverse pas seulement la rivière, son lit et ses rives,
donc son bassin. Quand sa hauteur dépasse 100 m, il arrive que sa mise en eau se traduise
par de petits séismes, la plupart du temps trop faibles pour produire des dégâts. Il semble
que cela résulte de l'augmentation de pression de l'eau en profondeur, qui permet le jeu de
glissements, par lesquelles se libèrent les contraintes tectoniques, plutôt que de l'effet du
poids de l'eau accumulée.

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La grandeur, la beauté, le bienfait, tel est le bilan des grands barrages. "Les barrages et
leurs réservoirs sont les ouvrages les plus grands que l'homme construise , Les "influences
indirectes des barrages sont le plus souvent bénéficiaires pour l'économie
locale« L'aménagement hydraulique concourt bien à l'aménagement du territoire.
Le lac de barrage peut créer un environnement propice à certaines espèces vecteurs de
maladies comme les moustiques.
Un barrage peut améliorer l'irrigation des terres environnantes.

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